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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE


HAUTE ECOLE DE COMMERCE

B.P 16 596

KINSHASA – GOMBE

GESTION FINANCIÈRE

Notes de cours destinées aux étudiants de troisième


graduat en sciences de gestion

Par

NGOMA NGOMA Homère


Chef de Travaux
Doctorant en sciences de gestion

- Mars 2024 -
-1-
PLAN DU COURS

INTRODUCTION
0.1 DEFINITION DE LA GESTION FINANCIERE
0.2 OBJECTIF DE LA GESTION FINANCIERE
O.3 DOMAINE DE LA GESTION FINANCIERE

Chapitre I : GENERALITES SUR LE FINANCEMENT DES ACTIFS


1.1. LES CONCEPTS FONDAMENTAUX DE LA FINANCE D’ENTREPRISE
1.1.1 Le circuit financier interne à l’entreprise : les flux
1.1.2 La transcription des flux : l’information comptable
1.1.3 L’analyse de l’information comptable
1.1.4 Les sources de financement du patrimoine de l’entreprise
1.2. LE MARCHE DES CAPITAUX
1.2.1 Généralités
1.2.2 Présentation
1.3 LE MARCHE MONETAIRE
1.3.1 Généralités
1.3.2 Formes de la monnaie
1.3.3 Stock et équation de la transaction de la monnaie
1.3.4 Motif de préférence de la monnaie
1.4. LE CREDIT A COURT TERME PROPREMENT DIT
1.4.1.Généralités
1.4.2 La mobilisation des créances

Chapitre II : CONCEPTS DE L’EQUILIBRE ET DE LA SECURITE


FINANCIERE D’UNE ENTREPRISE.
2.1.INTRODUCTION
2.2.LE FONDS DE ROULEMENT
2.1.1 Définition et différentes acceptations du fonds de roulement
2.1.2 Calcul du fonds de roulement
2.1.3 Appréciation du niveau de fonds de roulement
2.3 REGLES DE L’EQUILIBRE ET LA SECURITE FINANCIERE D’UNE ENTREPRISE
2.3.1 La règle de l’équilibre financier
2.3.2 La règle de la sécurité financière
2.3.3 Le volume des postes des capitaux permanents
dans une entreprise
2.2.4 Quelques précautions à prendre
2.4 ANALYSE DES BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT (BFR)
2.4.1 Introduction
2.4.2 Définition
2.4.3 Conditions pour qu’un élément d’actif ou passif circulant soit
considéré dans le calcul d’un BFR.
2.4.4 Calcul du besoin en fonds de roulement
2.5 DE LA LIQUIDITE
2.5.1 La liquidité générale
2.5.2 La liquidité réduite
2.5.3 La liquidité immédiate
2.6 DE LA TRESORERIE
2.6.1 Généralités
2.7 LA GESTION DU FONDS DE ROULEMENT
2.7.1 De la prévision des besoins en fonds de roulement (BER)
2.8 METHODES DE DETERMINATION DU BFRE PREVISIONNEL (B.F.R.E.P)
2.8.1 La méthode classique
-2-
2.8.2 La méthode des délais d’écoulement
2.8.3 Calcul du B.F.R.E prévisionnel par la méthode normative

Chapitre III : LA GESTION DE STOCK


3.1 PROBLEMES GENERAUX POSES
3.2 LES FACTEURS QUI INTERVIENNENT DANS LES PROBLEMES DE STOCKS
3.2.1 Variables de décision
3.2.2 Les variables hors contrôle
3.3 LE MODELE DE WILSON
3.3.1 Hypothèse du modèle de base :
3.3.2 De l’objectif à retenir
3.4 EXERCICE SUR LES QUANTITES A COMMANDER
3.4.1 La détermination empirique de la QEA
3.4.2 Le modèle de détermination de la QEA
3.4.3 Les limites du modèle

Chapitre IV : GESTION DU CREDIT - CLIENT


4.1 LE CREDIT CLIENTS, ELEMENTS DE POLITIQUE GENERALE
4.2 CREDIT CLIENTS DANS LE CADREDE LA POLITIQUE COMMERCIALE
4.3 CREDIT CLIENTS DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE DE PRODUCTION
4.4 CREDIT CLIENTS DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE FINANCIERE
4.5 LE CREDIT CLIENTS, ELEMENTS DE GESTION
4.6 LES COMPOSANTES DE LA POLITIQUE DE CREDIT
4.6.1 La durée du crédit accordé
4.6.2 Les éléments de référence
4.7 LES CONDITIONS PARTICULIERES
4.8 LE MONTANT DU CREDIT ACCORDE
4.9 LA SELECTION DES CLIENTS

Chapitre V : LA GESTION DE LA TRESORERIE


5.1 OBJECTIF POURSUIVIS PAR LA GESTION DE TRESORERIE
5.2 PRINCIPES GENERAUX
5.3 LA PROCEDURE BUDGETAIRE
5.4 LE BUDGET DE TRESORERIE
5.4.1 Le budget des encaissements
5.4.2 Le budget des décaissements
5.4.3 Le budget général de trésorerie
5.5 LE PLAN DE TRESORERIE
5.6 LE CONTROLE

Chapitre VI : INVESTISSEMENTS
6.1 DEFINITION ET TYPOLOGIE
6.1.1 Définition
6.1.2 Typologie
6.2 LES VARIABLES DE L’ANALYSE FINANCIERE
6.3 CHOIX D’UN TAUX D’ACTUALISATION
6.4 L’HORIZON OU LA DUREE ECONOMIQUE D’UN PROJET D’INVESTISSEMENT
6.5 LES CRITERES D’EVALUATION DE LA RENTABILITE DES PROJETS D’INVESTISSEMENT
6.5.1 Le délai de récupération (DR)
6.5.2 Le délai de récupération actualisé (DRA)
6.5.3 La valeur actuelle nette (VAN)
6.5.4 L’indice de rentabilité (IR)
6.5.5 Le taux de rendement interne (TRI)
6.6 CHOIX CONTRADICTOIRES ENTRE PLUSIEURS INVESTISSEMENTS
6.6.1 Investissements de montants différents
6.6.2 Investissements de durées de vie différentes
-3-

Chapitre VII : FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS


7.1 DES OBJECTIFS
7.1.1 Les modes de financement des projets
7.1.2 Le choix du mode de financement
7.1.3 Les risques d’investissement
7.1.4 La structure financière
7.2 LE COUT DU CAPITAL
7.2.1 Détermination du coût du capital
7.3 COUT D’EMPRUNT
7.3.1 Quelques définitions
7.3.2 Exemple
7.3.3 La moyenne pondérée des coûts (MPC)
7.4 LE COUT D’UN CREDIT – BAIL
7.4.1 Définition
7.4.2 Le calcul du coût
7.4.3 Exemple
7.4.4 La moyenne pondérée des coûts
7.5 LE LEVIER FINANCIER
7.5.1 Définition
7.5.2 Exercices

EXERCICES D'APPLICATION
BIBLIOGRAPHIE
-4-
INTRODUCTION

Le changement le plus radical du XX è siècle a été le passage du pouvoir des mains des politiques et
des industriels vers celles des financiers et des économistes.
La finance d’entreprise ou gestion financière, est le champ de la finance relatif aux décisions
financières des entreprises.

L'argent touche donc tous les plans de la vie humaine : moral, intellectuel, matériel et relationnel.
L'homme a toujours mis son intelligence au service de la création de richesse et de la circulation de
l'argent ainsi que dans les techniques comptables et financières.
A court terme, la fonction finance doit mettre au service de la rentabilité de l'entreprise les
ressources et les techniques financières, et apprécier, puis contrôler l'intérêt économique des
besoins courants, des réalisations et des projets.
A long terme, la fonction finance doit mettre à la disposition de l'entreprise les ressources et les
techniques financières nécessaires à son développement et à sa protection.
L’entreprise est la combinaison d’un ensemble de facteurs, agencés en vue de produire et
d’échanger des biens et des services avec d’autres agents économiques.

Elle est caractérisée par :


- la détention d’un capital (somme des facteurs économiques) ;
- la mise en œuvre d’une fonction de production de biens ou de services ;
- la participation à un processus d’échanges (achats et ventes).
Il est à noter que dans une économie de marché, fondée sur les échanges, c’est sous la forme
monétaire qu’apparaissent les liaisons entre les agents économiques.
Ainsi, les mécaniques financiers sont indissociables des relations d’échanges qui existent entre les
agents économiques et le phénomène d’accumulation de capital. Les entreprises industrielles et
commerciales n’échappent pas à cette règle de fonctionnement des sociétés modernes.

On ne peut analyser la vie financière des entreprises sans les situer dans l’environnement
économique, humain, financier et social, auquel elles appartiennent et qu’elles contribuent à animer.
Le domaine de la finance d’entreprise emprunte ainsi les phénomènes, à la fois, à la théorie
économique et à la théorie des organisations. C’est pourquoi, il est indispensable de s’interroger sur
le contenu et la signification de la fonction d’entreprise avant d’en étudier les mécanismes
financiers.
Le phénomène monétaire cache le plus souvent des phénomènes réels. Ainsi, le problème financier
est lié à la vie de l’entreprise à tout moment et sur tous ses aspects. Pour déterminer un capital,
produire et participer aux échanges, l’entreprise a besoin des moyens monétaires. Il s’agit là des
préoccupations liées à la liquidité.
Comme on le voit, les préoccupations de liquidité pour l’entreprise ou d’équilibre financier ainsi que
dans l’optique de la gestion financière, tout emploi de fonds ou toute modification d’emploi
antérieure doit être soumis au critère de prévision ; tant il est vrai que gérer c’est prévoir.
La réalisation des objectifs de l’entreprise dépend du surplus monétaire dégagé par l’activité et de
son affectation. Ce surplus monétaire dépend du niveau de rentabilité des actifs et des modalités de
financement. L’aménagement des contraintes financières doit répondre généralement aux objectifs
de l’entreprise, et en particulier, au - delà du gain immédiat, à la défense du capital.
La gestion financière a un rôle déterminant dans la politique générale de l’entreprise, car elle n’a
pas seulement pour rôle de résoudre les problèmes de collecte de fonds et de leur utilisation, mais
aussi la couverture des risques entraînés par l’activité de l’entreprise, le maintien de son autonomie,
la défense de son capital et la définition d’une politique de croissance.
-5-

0.1 DEFINITION DE LA GESTION FINANCIERE

Le concept de gestion financière couvre partiellement, comme suggéré plus haut celle de la
politique financière.
Dans son sens étymologique « gérer une entreprise financièrement, c’est porter le poids de sa
destinée et par extension, utiliser au mieux les moyens mis à sa disposition. Porter le poids signifie
prendre le pas sur toutes les autres formes de gestion et les gouverner ».
« Gérer les finances d’une entreprise, consiste à s’occuper d’une façon raisonnée des capitaux
nécessaires à son fonctionnement. Il y a là donc l’existence de la recherche des ressources et leur
utilisation. Ce couple « Recherche - Utilisation » fait appel à une intention claire et précise de
gestion à savoir : bien orienter les ressources dans l’entreprise aux fins d’en tirer profit ». La
recherche des ressources suppose qu’on a un bon projet dans lequel on voudrait investir pour que
l’entreprise distribue régulièrement des bénéfices. Le public ou la banque qui voudrait vous offrir les
ressources recherchées reste attentive à votre gestion.

La gestion financière est la partie des sciences de gestion consacrée à l'étude des flux
financiers dans l'entreprise. Sa méthodologie procède selon deux étapes complémentaires :
La première est l'analyse financière de l'entreprise ou le diagnostic financier, véritable état des lieux
à un moment donné et ;
La deuxième est la politique financière qui consiste à préparer et prendre les décisions financières
qui engagent l'avenir et influencent les valeurs de l'actif et du passif, les résultats et la valeur de
l'entreprise.

La gestion financière désigne également la planification stratégique, l’organisation, la direction et


le contrôle des flux de trésorerie d’une entreprise. Elle comporte ainsi une phase de synthèse et
d’interprétation qualifiée de diagnostic financier dont le but est de prévoir et anticiper le risque
financier qui menace toute entreprise.

0.2 OBJECTIFS DE LA GESTION FINANCIERE

La clé du succès en finance consiste à créer de la valeur. Les entreprises sont confrontées à deux
grands types de décisions financières : quels investissements l’entreprise doit – elle réaliser ? Et
comment les financer ? La première question implique que l’on dépense de l’argent et la seconde,
qu’on en trouve.
La finance est une affaire d’argent et de marchés, mais aussi d’hommes. Le succès d’une entreprise
dépend du soin avec lequel chacun travaille à la réalisation d’un objectif commun. Le responsable
financier doit savoir apprécier les conflits d’objectifs entre directions qu’on rencontre souvent dans
la gestion financière d’une entreprise. Résoudre ces conflits est particulièrement difficile quand les
personnes impliquées détiennent des informations différentes.

La gestion financière regroupe l'ensemble des activités d'une organisation qui visent à planifier et à
contrôler l'utilisation des liquidités (argent) et des avoirs (biens) qui sont possédés par l'entité pour
réaliser sa stratégie. La gestion financière est un outil de gestion prévisionnel à destination du
gestionnaire. Elle est nécessaire et indispensable au pilotage de l'entreprise.
Les objectifs de la gestion financière sont en apparence contradictoires :
En premier lieu, la sécurité de l'entreprise, c'est-à-dire non seulement la solvabilité, la capacité de
faire face aux échéances, mais aussi la flexibilité, c'est-à-dire une structure financière laissant
suffisamment de souplesse à la gestion, en fournissant les fonds nécessaires à l'exploitation
courante, avec ses aléas, et à l'acquisition d'équipements.
D'un autre côté, la rentabilité de l'entreprise par réduction des intérêts et autres frais bancaires et
par optimisation de l'emploi des capitaux propres.
-6-
Comme on le voit, les deux objectifs sont complémentaires puisque les capitaux disponibles pour
assurer la sécurité de l'entreprise sont contingentés par ses résultats et les opportunités de
croissance (rentabilité).
C’est la résolution apportée à tous ces problèmes constituent les objectifs de ce cours.

0.3 DOMAINE DE LA GESTION FINANCIERE

Le domaine de la gestion financière proprement dite se trouve associé à d’autres domaines


complémentaires de la fonction administrative et notamment du traitement de l’information. On
peut distinguer deux groupes de disciplines :
- D’une part : la comptabilité générale, le marketing, le droit et la fiscalité;
- D'autre part : la comptabilité de gestion, la gestion et le contrôle budgétaire, les
systèmes de gestion et l'informatique.
La connaissance par le gestionnaire financier, des sujets traités dans ces disciplines lui confère des
atouts nécessaires pour piloter une entreprise.
Notons que, l’ensemble de décisions financières liées au fonctionnement de l’entreprise sont du
domaine de la gestion financière à court terme et toutes les décisions financières liées à la structure
de l’entreprise sont du domaine de la gestion financière à long terme.

0.4 OUTILS DE LA GESTION FINANCIERE

La bonne gestion des finances au sein de l’entreprise nécessite l’utilisation de certains outils,
notamment :
 Les prévisions des ventes ;
 Les budgets ;
 Le tableau de bord ;
 Le suivi des stocks et leur gestion ;
 Le suivi du comportement bancaire et de la trésorerie ;
 Le logiciel de facturation et de comptabilité pour la gestion des finances de l’entreprise ;
 Ect…
-7-

Chapitre I : GENERALITES SUR LA FINANCE D'ENTREPRISE


La finance est un univers de techniques rationnelles où les savoir faire sont nombreux. Grâce à des
prévisions, des modèles de business de qualité, des mesures pertinentes, à un système de qualité
d'information performant, un contrôle interne rigoureux et des processus financiers bien rôdés, la
fonction finance offre aux entreprises un cadre sécurisant pour le développement et la pérennité de
l'entreprise.
Pour réussir, les acteurs de la fonction finance, devront développer des savoir - faire et savoir -être.
Les principales qualités attendues d'eux sont , notamment :
 un sens relationnel aigu pour vendre les décisions de la direction générale et les impératifs
financiers et réglementaires en interne, ainsi que les actions de l'entreprise à l'extérieur;
 un sens de l'éthique, une indépendance de vue, favorisant le traitement en priorité de ce qui
touche à l'intérêt général plutôt qu'à des intérêts locaux ou spécifiques;
 une vitesse d'exécution sans faille: pouvoir s'appuyer sur une remontée d'informations
rapides et d'une grande fiabilité;
 des capacités d'analyse et de synthèse : une partie importante des responsabilités porte sur
la compréhension des chiffres, ce qui implique d'être capable de partager une analyse en la
reformulant de façon synthétique;
 de la rigueur : les directions doivent pouvoir s'appuyer sur les collaborateurs de la fonction
finance pour le traitement des données chiffrées. D'où l'importance du bilan et du compte de
résultat.

1.1. LES ETATS FINANCIERS


1.1.1. Principe
Le système comptable est un système d'information permettant de connaitre :
 la situation financière de l'entreprise à un moment donné au travers son bilan;
 l'activité de l'entreprise au cours d'une période donnée avec le compte de résultat.
1.1.2. Le Bilan
Le bilan est un document de synthèse qui décrit à un moment donné la situation de l'entreprise
dans une approche de stock. Il s'apparente à une photographie de l'entreprise à un instant donné et
rend compte de la provenance des ressources (passif) et de leur affectation (actif).
L'actif du bilan représente l'ensemble des biens et des droits constituant le patrimoine de
l'entreprise. Il est composé de l'actif immobilisé (emplois durables dans l'entreprise), de l'actif
circulant (éléments qui ne font que transiter dans l'entreprise et qui se renouvellent avec le cycle
d'exploitation) et de la trésorerie active, auxquels on ajoutera les comptes de régularisation et les
écarts de conversion actif.
Le passif du bilan représente l'ensemble des ressources à la disposition des entreprises. Il est
composé des capitaux propres (capital social, réserves et résultat), des provisions pour risques et
charges (destinées à couvrir un risque probable mais non certain), des dettes classées suivant leur
origine (financière, fournisseurs...) ainsi que des comptes de régularisation passif (produits
constatés d'avance, écarts de conversion passif).

En Bref,
Actif Passif
Ce que l'entreprise possède Ce doit que l'entreprise doit
= =
Les emplois que l'entreprise a fait de ses ressources Les ressources dont l'entreprise a disposé
-8-

1° Présentation du Bilan
Actif Passif

1. Actif immobilisé (ou outil de travail) 1. Capitaux propres


 Des terrains, Des capitaux qui appartiennent aux propriétaires
 Des matériels et équipements industriels, de l'entreprise ( capital, bénéfice ou perte,
 Des matériels de transport, réserves , plus -value,...)
 Des mobiliers et autres
2. Dettes à Long & Moyen terme
2. Actif circulant (ce sont des biens et créances Des capitaux d'emprunt dont les échéances de
liés à l'activité) remboursement sont au - delà d'un an.
 Des stocks de marchandises,
 Des stocks de matières, 3.Dettes à court terme
 Des stocks d'encours de production, Des dettes dont les échéances de
 Des stocks de produits finis, remboursement sont inférieures à un an.
 Des créances sur les clients, Il s'agit des dettes vis - à - vis des fournisseurs,
 Des disponibilités de l'Etat des organismes sociaux, du personnel
(caisse, banque...) et découverts bancaires autorisés.

NB :
 L'actif est toujours égal au passif car les emplois correspondent nécessairement aux
ressources.
 De période à période, l'enrichissement ou l'appauvrissement de l'entreprise fait augmenter
ou diminuer ses capitaux propres.
2° Analyse fonctionnelle du bilan
Pour analyser le bilan d'une entreprise, deux approches peuvent être mobilisées :
 L'analyse fonctionnelle vise à étudier la structure financière de l'entreprise en distinguant les
opérations selon le cycle auquel elles sont rattachés (exploitation, financement ou
investissement).
Son objectif est de porter un jugement sur la solidité financière de l'entreprise, dans une
optique de continuation de l'activité.
 L'analyse patrimoniale ou financière a pour objectif d'étudier la liquidité et la solvabilité de
l'entreprise, et donc son risque de faillite. L'entreprise est liquide si ses disponibilités sont
suffisantes pour faire face à ses échéances. Elle est solvable si elle a la capacité à régler
l'ensemble de ses dettes en cédant ses actifs.
1.1.3. Le Compte de Résultat
Le compte de résultat permet de comprendre comment au cours d'un exercice donné l'entreprise
s'est enrichie (résultat bénéficiaire) ou appauvrie (résultat déficitaire).

Charges/Pertes Produits/Profits
 Charges de matières, fournitures et services extérieurs  Ventes de marchandises,
(sous-traitances, entretiens et réparations, transports,  Ventes de produits finis,
publicité, etc.),  Produits financiers obtenus des
 Charges d'impôts, placements d'argent,
 Charges de personnel,  Produits exceptionnels divers
 Charges d'amortissements (usure de matériels), (dégrèvement d'impôts, subvention
 Charges financières (intérêts des emprunts, agios d'équilibre, vente d'immobilisations, etc)
bancaires),  Charges de personnel.
 Charges exceptionnelles (amendes, rappel d'impôt,
pertes sur des créances irrécouvrables, etc ),
 Charges liées à la participation des salariés,
NB:  Charges d'impôt sur les sociétés.
-9-
La différence entre produits et charges d'un exercice correspond au résultat.
Le compte de résultat doit être toujours équilibré. C'est ce souci d'équilibre mathématique qui fait
mettre les bénéfices du côté des charges et les pertes du côté des produits.

1.2. LES CONCEPTS FONDAMENTAUX DE LA FINANCE


La gestion financière n’est pas qu’une accumulation d’outils permettant d’évaluer le passé et/ou
prévoir l’avenir de l’entreprise. C’est aussi et surtout une façon de transcrire la réalité économique
de l’entreprise en un langage universel permettant le développement d’outils de suivi de l’activité.
Pour maîtriser ces outils, il importe de définir certains concepts sur lesquels se basent les techniques
financières. En partant de l’activité économique pour aller vers les outils de la finance d’entreprise,
on peut distinguer trois étapes principales : la décomposition des flux dans l’entreprise, la
transcription de ces flux dans les documents comptables et l’analyse de ces flux.
1.2.1 Le circuit financier interne à l’entreprise : les flux
L’activité d’une entreprise est rythmée par les opérations (effectuées). La finalité productive est
rarement discutable, quels que soit la forme (juridique, structurelle), les objectifs (profil, service
public, assistance) ou la nature du capital de l’organisation (publique ou privée). Dans tous les cas,
l’entreprise est une structure humaine organisée visant à mobiliser des ressources pour produire des
biens et/ou services.
Pour ce faire, l’organisation réalise différentes opérations que l’on peut classifier selon leurs
objectifs : les opérations d’exploitation, d’investissement et de financement.

a. Les opérations d’exploitation relèvent de l’activité courante et de la finalité de


l’entreprise. Acheter de la matière première, payer les salaires, vendre des produits ou des
prestations sont des activités d’exploitation. Le cycle d’exploitation comprend donc toutes les
opérations relatives à la production et à la vente des produits ou services de l’entreprise. Il
débute avec la livraison des fournisseurs et se termine avec le règlement des clients. La
différence entre les encaissements et les décaissements générés par les opérations
d’exploitation est alors l’excédent de trésorerie d’exploitation.

b. Les opérations d’investissement concourent à la modification du périmètre de


l’entreprise, de son appareil productif et/ou de sa stratégie. Le cycle d’investissement
rassemble les opérations ayant pour objet l’acquisition ou la cession d’immobilisation. L’achat
d’un terrain, la construction d’une usine, la vente d’une machine sont des opérations
d’investissement.

c. Les opérations de financement permettent à l’entreprise de disposer des ressources


nécessaires à son activité. Elles concernent les opérations d’emprunt et de remboursement,
mais également les opérations sur fonds propres (augmentations de capital, distribution de
dividendes par exemple).

Ces différentes opérations (exploitation, investissement et financement) génèrent deux types de


flux : les flux physiques et les flux monétaires. C’est le décalage entre les flux physique et monétaire
qui crée pour l’entreprise, un besoin de financement ou un excédent de financement.
Cycle d’exploitation Cycle d’investissement

- Achats - Acquisition
- Production d’immobilisations
- vente - Cession d’immobilisation

- F.P et Emprunts
- Frais financiers
- Remboursement
d’emprunts

Cycle de financement
- 10 -

1.2.2 La transcription des flux : l’information comptable


Les documents comptables sont la base indispensable à l’analyse financière. Les systèmes
comptables sont tous organisés autour de la distinction de deux documents principaux : le bilan et
le compte de résultat.

1.2.3 L’analyse de l’information comptable


L’analyse de l’information comptable vise à faire un diagnostic sur la santé de l’entreprise, en vue de
prendre des décisions (décisions de gestion, de cotation, d’achat ou de vente d’actions, etc.). Pour
réaliser un tel diagnostic, l’analyste utilise quelques concepts de base qu’il est essentiel de
comprendre avant d’entamer l’étude des comptes de l’entreprise : la rentabilité, le risque, la
solvabilité et la liquidité.

1.2.4 Les sources de financement du patrimoine de l’entreprise


 Qu’entend- on par le financement des actifs à long, moyen ou court terme ?
 Qu’est- ce que cela représente ?
L’intérêt d’étudier des problèmes de financement des actifs de l’entreprise consiste au fait que ces
actifs présentent un coût pour l’entreprise. Il faut aller sur les marchés des capitaux ou monétaires
suivant la spécificité de l’opération en question.

Le champ de la finance englobe des marchés aux fonctions diversifiées. Certains de ces marchés
assument un rôle de financement. Ils constituent des marchés de capitaux, c'est-à-dire des lieux sur
lesquels des agents qui ont des besoins de financement peuvent trouver en face d’eux des agents
disposés à avancer des fonds excédentaires en contrepartie d’une rémunération appropriée : c’est le
rôle que tiennent le marché financier pour des financements à long terme et le marché monétaire
par des financements à court terme.

1.3. LE MARCHE FINANCIER

1.3.1 Généralités
Le marché est un circuit facile d’acquisition de fonds si l’agent économique est d’une dimension et
d’une notoriété suffisante pour intervenir sur ce marché.
Les marchés financiers et monétaires sont des composantes des marchés des capitaux dont le rôle
dans le fonctionnement de l'économie de marché est essentiel.
On entend par marché financier, les ressources de financement à long terme nées du
développement du capitalisme financier. Ce réseau repose sur l’émission ou la vente des valeurs
« mobilières » (actions et obligations) permettant de mobiliser des fonds en vue de la création d’une
entreprise ou de gagner sur la spéculation.
Le marché financier permet le financement de l'économie. C'est le lieu d’émission et d’échange des
valeurs mobilières, principalement les actions et les obligations. Autrement dit, il est le lieu de la
confrontation entre l'offre et la demande de capitaux.
On parle d'un recours direct, quand la demande des capitaux provient des agents économiques
privés ou publics en quête de moyens financiers. Le recours indirect passe par l’intermédiaire de
certains établissements qui empruntent en vue de redistribuer ensuite les fonds empruntés, en
accordant des prêts à des entreprises privées ou publiques.

1.3.2 Présentation

Le fonctionnement du marché financier repose sur l’activité de deux compartiments dont les
fonctions sont différentes et complémentaires : le marché primaire et le marché secondaire ou
marché boursier.
1° Le marché primaire est celui des émissions de titres. Il met en relation les agents à
déficit de financement c'est-à-dire les entreprises, les collectivités locales et l’Etat qui émettent des
- 11 -
produits financiers (actions, obligations et autres produits), et les agents à surplus de financement,
les épargnants, essentiellement les ménages, qui les souscrivent. Ce compartiment remplit une
fonction de financement ou d’allocation du capital.
2° Le marché secondaire ne concerne que l’échange des valeurs mobilières déjà émises. Par
exemple, un épargnant ayant souscrit à une émission d’obligations d’Etat peut souhaiter revendre
ce titre acheté à l’Etat ; c’est sur le marché secondaire qu’il pourra réaliser cette opération. C’est sur
ce marché que varient les prix des valeurs mobilières, appelés << cours >>.
Les cours peuvent s’écarter considérablement du cours d’émission fixé par l’émetteur de la valeur
mobilière (marché primaire). Sur le marché secondaire ou boursier, l’émetteur n’intervient plus
(sauf s’il souhaite racheter ses propres actions) puisque seules les offres et les demandes de titres
déterminent les cours. A la Bourse, les titres déjà émis s’échangent contre de l’argent liquide.

Marché primaire Marché secondaire


= =
Marché de gré à gré Bourse
(ou hors cote) =
= Echange et cotation
Emission de nouvelles des valeurs mobilières déjà émises
valeurs mobilières

Notons que le cours d’une obligation est influencé par les options qui circulent sur la capacité de
l’entreprise de rembourser à l’échéance le capital emprunté. Pour une « action », son cours est
déterminé par les opinions quant aux dividendes qu’elle permettra d’obtenir dans l’avenir ; c'est-à-
dire quant au profit comptable à venir de l’entreprise qui l’a émise.
Comme on le sait, les opinions sont souvent fluctuantes. Il en résulte une grande volatilité du cours
dans le temps et une quasi- impossibilité de prévoir le cours boursier des actions d’une firme
individuelle. Certains auteurs assimilent ces fluctuations aux phénomènes aléatoires.
Sur les marchés financiers, les investisseurs peuvent adopter trois types de comportement : la
couverture, la spéculation et l'arbitrage.
a) La couverture : opération consistant à se protéger contre une variation défavorable du prix d'un
actif financier, de taux d'intérêt ou de taux de change. Trois types de couverture sont possibles :
- par un contrat financier ferme (swap, future, forward) ou optionnel ;
- par un contrat d'assurance ;
- par une prise de garantie (collatérale)
b) La spéculation : opération consistant à tirer profit à plus ou moins long terme de l'évolution
favorable du prix d'un actif (immobilier, action, obligation, taux etc.). Sur les marchés, les agents
peuvent spéculer à la hausse ou à la baisse.
c) L'arbitrage : opération destinée à générer un gain positif de manière certaine en tirant profit
d'écarts temporaires de prix constatés entre différents titres ou différentes places financières. les
opérations d'arbitrage sont au cœur du concept d'efficience des marchés financiers.

1.3.3 Les fonctions des marchés financiers


Du point de vue du fonctionnement de l'économie de marché, les marchés financiers assurent six
grandes fonctions :
1° Transfert des ressources économiques
Transfert assuré directement par le marché primaire, qui correspond au marché de la première
cotation des titres. Le transfert des capitaux est réalisé dans le temps et dans l'espace, des agents à
capacité de financement vers les agents à besoin de financement.

2° Mutualisation des ressources


Mise en commun des ressources financières limitées allouées vers les projets d'investissement les
plus rentables. L'émergence des sociétés de capitaux, telle que la société anonyme à partir de la fin
du XIXe siècle, a favorisé ce processus.
- 12 -

3° Allocation des risques


Transfert des risques des investisseurs averses au risque vers les investisseurs preneurs de risque
ou << risquophiles >> (spéculateurs). Les produits de couverture peuvent être des produits
standardisés ou des produits de gré à gré.

4° Liquidité des investissements


La liquidité des titres est assurée directement par le marché secondaire qui constitue un marché
d'occasion pour les investisseurs qui souhaitent revendre leurs titres avant leur échéance.

5° Transfert d'informations par les prix


Le prix d'un actif financier constitue un signal émis à destination du marché concernant la situation
économique de l'entreprise et les anticipations des investisseurs. Dans le cadre des marchés
efficients, le prix est supposé refléter toute l'information disponible à un instant t.

6° Contrôle et discipline des équipes dirigeantes


La cotation des actions d'une entreprise sur un marché permet d'offrir à la fois une meilleure
incitation aux équipes dirigeantes et un meilleur contrôle exercé par les actionnaires, en raison de la
transparence accrue sur leurs décisions. Les dirigeants non performants peuvent être sanctionnés
dans le cadre d'une offre publique d'achat (OPA).

1.3.4 Les catégories de titres financiers

1° Les actions
Une action est un contrat financier à revenu variable émis par une société de capitaux
correspondant à un titre de propriété sur une partie du capital de la société.
Une action ordinaire donne à son détenteur trois types de droits : droit au contrôle, droit au
dividende et droit à l'information.

2° Les obligations
Une obligation est un titre de créance négociable à moyen ou long terme émis par une entreprise
ou un Etat et qui génère à son détenteur le versement d'un coupon et le remboursement du capital,
en fonction des modalités d'amortissement inscrites dans le contrat.
Une obligation classique donne à son détenteur trois types de droits : droit au coupon, droit au
remboursement du capital et droit résiduel sur les actifs en cas de liquidation de la société. Les
obligations font l'objet d'une cotation (fixing) sur un marché obligataire.

3° Les titres financiers hybrides


Les titres financiers regroupent un ensemble de contrats financiers dont les caractéristiques
relèvent à la fois des actions et des obligations. On peut citer par exemple :
- les obligations remboursables an action (ORA) ;
- les obligations convertibles en actions nouvellement émises (OCEANE) ;
- les obligations à bon de souscription action (OBSA).

4° Les produits dérivés


Le produit dérivé est un instrument financier dont la valeur varie en fonction de l'évolution d'un actif
appelé sous - jacent. Initialement, les produits dérivés ont été créés pour que les entreprises
puissent se couvrir contre plusieurs risques : marché, liquidité, contrepartie, etc.
Il existe trois grandes catégories de produits dérivés :
- le contrat à terme de type future ou forward : engagement ferme d'acheter ou de vendre un actif
spécifique à une échéance et à un prix défini dans le contrat ;
- le swap : engagement d'échanger des cash-flows basés sur un actif support à des dates précisées
dans le contrat ;
- l'option : droit d'acheter (call) ou de vendre (put) un actif support ou sous - jacent à une certaine
échéance.
- 13 -

1.4 LE MARCHE MONETAIRE

1.4.1 Généralités
Les surplus temporaires de trésorerie sont généralement placés en titres à court terme. Le marché
de ces placements à court terme est appelé marché monétaire. Ce marché n’existe pas
concrètement. Il est constitué d’un vaste ensemble de banques et de courtiers reliés par télex,
téléphones et micro – ordinateurs. Mais un volume considérable de titres y est régulièrement traité
dans un climat de forte concurrence.
La plupart des grandes entreprises gèrent elles – mêmes leurs placements sur le marché monétaire,
achetant et vendant par l’intermédiaire de banques, de courtiers ou du web. Les petites entreprises
trouvent parfois plus commode de passer par une société de gestion de fonds ou de placer leur
trésorerie dans un organisme de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) qui investit dans
des titres à court terme à risque très faible.
Le crédit à court terme ne relève pas à proprement parler du marché des capitaux, mais bien des
marchés monétaires sur lesquels des entreprises se présentent comme demandeurs de la monnaie.

1.4.2 Formes de la monnaie

1° Monnaie métallique ou monnaie marchandise


Celle-ci peut consister en pièce d’or ou d’argent dont la valeur correspond à celle du métal précieux
qu’elle incorpore.
Exemple : monnaie de billon (ou d’apport) .Cette dernière est représentée par des alliages sans
valeur appréciable (nickel, bronze, fer).Sa valeur faciale est normalement supérieure à son prix de
revient.

2° Monnaie fiduciaire
C’est les billets de banque. Il ne s’agit pas de la banque qui force les individus à utiliser la monnaie,
mais c’est la confiance que témoignent les porteurs.

3° Monnaie scripturale ou monnaie bancaire


La monnaie scripturale est constituée des dépôts à vue, c’est-à-dire utilisable sans préavis, et qui
fonctionne par le truchement des chèques ou des virements.
Soulignons que la monnaie scripturale n’est ni le chèque, ni les virements ; ceux-ci n’étant que des
modes de paiement. Elle est plutôt constituée par le solde créditeur des dépôts bancaires.
Enfin, il est utile de souligner également que les papiers de l’informatique tendent à dématérialiser
les modalités de circulation monétaire et de nouveaux moyens de paiement. La manipulation des
supports papier et les inscriptions sous forme de virement et de chèque étant partiellement réglées
par des procédés informatisés.
Ainsi, la monnaie scripturale fait peu à peu place à ce qu’on appelle abusivement, la monnaie
électronique. Exemple : la carte de crédit ou carte de débit qui vous permet de faire vos
achats.
Elle est constituée des dépôts à vue c'est-à-dire utilisable sans préavis et qui fonctionne en utilisant
des chèques ou en procédant par des virements.

4° Quasi-monnaie
La monnaie est constituée essentiellement des dépôts à terme. Il ne s’agit pas de monnaie à
proprement parler, car les montants de ces dépôts ne sont pas immédiatement mobilisables.

1.4.3 Stock et équation de la transaction de la monnaie


1° Stock de la monnaie : dans tous les pays du monde le stock de la monnaie est
représenté par 3 M :
M = M1 + M2 + M3
- 14 -
M : masse monétaire en circulation = stock monétaire,
M1 : stock de monnaie fiduciaire + dépôt à vue auprès des banques commerciales,
M2 : M1 + dépôt à terme auprès des banques commerciales,
M3 : M2 + dépôt à terme auprès des institutions non bancaires.

2° Equation de la transaction de la monnaie

MV = pi . qi

M : masse monétaire en circulation = stock monétaire,
V : vitesse de la circulation de la monnaie ou nombre moyen de fois qu’un signe
monétaire est utilisé par unité de temps,
pi : prix unitaire du bien i,
qi : différentes quantités du bien i.

1.4.4 Motif de préférence de la monnaie


Il y a trois raisons qui poussent les gens à disposer de la monnaie :
- motif de transaction : permettant de faire face aux dépenses le moment venu;
- motif de précaution : pour faire face aux imprévus;
- motif de spéculation : ici il s’agit d’un motif qui consiste à garder la monnaie en
attendant la chute du cours des actions.
- 15 -

Chapitre II : LA STRUCTURE FINANCIÈRE DE L'ENTREPRISE


2.1. INTRODUCTION

L’équilibre financier et les conditions de financement peuvent être appréciés soit à un moment
donné soit sur une période bien déterminée.
On distingue ainsi l’analyse statique du bilan, de l’analyse dynamique des flux financiers.
L’analyse statique est fondée sur l’étude de la structure du capital de l’entreprise (actif et
endettement). La méthode utilisée est la confrontation des différents éléments complémentaires ou
opposés de cette structure sous forme d’écarts (le fonds de roulement par exemple) ou de rapports
(les ratios).
L’analyse dynamique mesure les transformations du volume et de la structure du capital sur
plusieurs périodes successives. Elle est fondée sur la mesure et l’analyse des flux financiers.
L’étude de l’équilibre financier distingue très nettement l’équilibre financier à long terme, le
problème du financement et l’étude de la trésorerie, c'est-à-dire l’étude des conditions d’ajustement
des flux financiers à court terme.
L’étude de rentabilité a pour objet de déterminer la rentabilité des capitaux engagés dans
l’entreprise. Elle met essentiellement en œuvre la méthode des ratios. On distingue habituellement
deux notions : la rentabilité économique qui traduit l’efficacité de l’entreprise dans la mise en œuvre
de son capital économique, et la rentabilité financière qui mesure le rendement du placement
financier des investisseurs (actionnaires et prêteurs).
L’indicateur d’équilibre à long terme le plus souvent utilisé est le fonds de roulement défini comme
l’excédent des capitaux à long terme sur les emplois à long terme.

2 .2. LE FONDS DE ROULEMENT

2.2.1 Définition et différentes acceptations du fonds de roulement

1ère acception :
- Le fonds de roulement est la partie des capitaux permanents non utilisée pour le
financement des valeurs immobilisées nettes. C’est la différence entre les capitaux
permanents d’une part et les immobilisations nettes d’autre part.

2ème acception :
- Le fonds de roulement est la marge de sécurité constituée par l’excédent des actifs de
roulement sur les dettes à court terme.

3ème acception :
- Le fonds de roulement est constitué par la partie des capitaux permanents qui financent les
valeurs circulantes.

4ème acception :
- « C’est l’ensemble des ressources non immobilisées dont dispose une entreprise pour
travailler, pour rouler »

Toutes ces définitions veulent dire pratiquement la même chose et même se


complètent dans la compréhension du « phénomène fonds de roulement ».
- 16 -

2.2.2 Calcul du fonds de roulement

1° Par le haut du bilan

Capitaux permanents (CP) – Valeurs immobilisées nettes (I-a)


FRN = (Cap.Perm) – (I-a) Immo Net (I-a) = Immobilisations brutes moins les
amortissements ou FRN = (VE + VR+VD) – DCT

Capitaux propres

(I-a)

DLMT
FRN VE

VR DCT

VD

NB : Dans les valeurs d’exploitation : sont également compris les travaux et produits en cours. Les
valeurs réalisables sont constituées par des créances à court terme.

2° Par le bas du bilan

C’est la différence entre les emplois circulants et toutes les dettes à court terme de l’entreprise.

Autres acceptions

a) Le fonds de roulement propre :


Le fonds de roulement est constitué par la partie des capitaux propres non utilisés pour le
financement des immobilisations nettes. En d’autres termes, c’est la partie des capitaux propres qui
finance les capitaux circulants ou actifs circulants.

(I-a) Capitaux propres

FRP
DLMT
VC

DCT

b) Le fonds de roulement étranger :


- c’est la partie des capitaux étrangers qui finance les capitaux circulants.

Calcul du FRE  FRE = FRN – FRP


- 17 -
c) Le fonds de roulement brut total ou économique
Calcul du FRB  FRB = VE + VR +VD

2.2.3 Appréciation du niveau de fonds de roulement

1° Le Fonds de roulement peut être pléthorique


Il est pléthorique lorsqu’il est supérieur au stock + travaux et produits en cours. Dans ce cas,
l’excédent représente une part des capitaux mal utilisés. Il faudra donc donner une expansion à
l’entreprise.
I-a
Capitaux propres

VE

DLMT

Pléthore DCT
VR
VD

2° Le Fonds de roulement est équilibré


Lorsqu’il correspond au stock + travaux ou produits en cours. Donc, il finance entièrement la zone
de risque. C’est la situation idéale.
I-a

Capitaux propres

VE
F.R
d’équilibre DLMT

VR DCT
VD

3° Le fonds de roulement est insuffisant


Lorsqu’une partie des valeurs d’exploitations est financée par les dettes à court terme.

FP
I–a

DLMT

VE

VR DCT
VD
- 18 -

4° Le fonds de roulement est nul


Lorsque les capitaux permanents financement entièrement les valeurs immobilisées et ne laissent
aucun solde. En d’autres termes, les valeurs circulantes sont financées entièrement par les dettes à
court terme.

FP
I-a
DLMT

Pas de fonds de R.
VE
DCT

VD

C.P. + DLMT – ( I – a ) = 0

5° Le fonds de roulement est négatif


Lorsque les capitaux permanents sont inférieurs aux immobilisations nettes. En d’autres termes, les
dettes à court terme financent une partie des immobilisations ce qui est une mauvaise chose, et
même grave.

FP

I–a DLMT

Le fonds de roulement est négatif

VE
DCT

VD

VR

L’existence du FRN constitue un critère de l’équilibre d’une bonne ou d’une mauvaise gestion
financière de l’entreprise. Il nous montre si les règles de l’équilibre financier minimum sont
respectées.
- 19 -
2.3 REGLES DE L’EQUILIBRE ET DE LA SECURITE FINANCIÈRE D’UNE ENTREPRISE

2.3.1 La règle de l’équilibre financier

La loi de l’équilibre minimum énonce qu’il doit exister un équilibre entre un moyen de financement
et l’objet financé : ce qui veut dire que les ressources stables financent les emplois longs et les
ressources courtes durée financent les emplois court terme.

Projeté dans le bilan, cela signifie que l’équilibre financier d’une entreprise sera assuré lorsque :
- Les immobilisations seront financées par les fonds propres ou ressources stables de
financement ;
- Les stocks ou travaux ou produits en cours : c'est-à-dire les valeurs d’exploitation, seront
financées par l’excédent des capitaux permanents ou stables ;
- Les valeurs réalisables et disponibles seront financées en finançant une immobilisation avec
un crédit de ladite entreprise remboursable dans 2, 3 ou 6 mois.

2.3.2 La règle de la sécurité financière

Il doit exister un excédent des capitaux permanents sur les immobilisations nettes. Autrement dit, il
faut pourvoir l’entreprise d’un fonds de roulement positif.

Il arrive cependant que la rotation de certains capitaux circulants qui doivent sécréter des
disponibilités soit devenue lente et cause ainsi des difficultés à l’entreprise qui doit faire face à ses
engagements immédiats : paiement des salaires du personnel, paiement des fournisseurs, paiement
des impôts etc.

Un fonds de roulement positif devrait remédier à tous ces problèmes. Voilà pourquoi un fonds de
roulement positif constitue un critère de sécurité financière.
Cependant, l’importance du fonds de roulement dépend de la nature même de l’activité ou de l’objet
social de l’entreprise.

En effet, pour une entreprise industrielle, il faut qu’il y ait un fonds de roulement suffisant, surtout
pour les entreprises qui produisent sur commande. Celles-ci sont caractérisées par des encours de
production importants, des versements d’acomptes par les clients et le recours au crédit spécialisé.
Généralement, les avances des clients ne suffisent pas pour couvrir la totalité des dépenses
d’exploitation, et les crédits spéciaux ne sont consentis que moyennant une structure financière
saine.

Pour l’entreprise commerciale, caractérisée principalement par une grande rotation de stock, un
crédit fournisseur important et un degré de liquidité de stock considérable, la perception du fonds
de roulement net apparaît différente.
Le FRN servirait dans ce cas à financer les stocks qui sont couverts par le crédit fournisseur. Au cas
où le crédit fournisseur et les autres crédits à court terme suffisent pour couvrir tous les stocks et
les autres besoins de l’entreprise, l’on peut se passer aisément du FRN.
C’est bien le cas des grands magasins, des supers – marchés, des détaillants qui obtiennent le crédit
de quelques mois de leurs fournisseurs alors qu’ils vendent au comptant à leur clientèle. Tant que le
stock se renouvelle rapidement, ces entreprises sont à l’abri d’une situation désagréable, sauf en
cas de grève des travailleurs.
Pour les entreprises de service, dépourvues de stock de matières premières de marchandises et
produits finis, elles sont caractérisées par l’absence du crédit fournisseur. Elles ont donc un besoin
d’un fonds de roulement net positif pour couvrir certains services qu’elles utilisent et pour lesquels
elles doivent payer.
- 20 -
2.3.3 Le volume des postes des capitaux permanents dans une entreprise

Il faut pour chaque fin d’exercice que le volume des capitaux propres, d’abord, soit suffisant pour
garantir l’indépendance financière de l’entreprise. Cette indépendance sera réalisée lorsque, après
avoir ajouté le bénéfice de l’exercice ou retranché la perte, le groupe des capitaux propres
représente 55% du total du bilan.

𝐹𝑜𝑛𝑑𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠 𝑋 100


= 55%
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑙𝑎𝑛

Si ce ratio se situe à :

33% = danger
De 33% à 55% = zone d’alerte
De 55% à 66% = situation favorable
De 66% au-delà = il faut donner une expansion à l’entreprise car il y a trop des capitaux
propres.
Par ailleurs, il faut que ces capitaux propres soient en mesure de financer au moins les
immobilisations nettes en supposant que la zone de risque soit couverte par les dettes à long et
moyen terme.

2.3.4 Quelques précautions à prendre


1er cas :
Si les fonds de propres n’atteignent pas les 55% ou que les capitaux étrangers dépassent les 45% il
y a un certain nombre de précaution à prendre :
- l’augmentation des capitaux propres par des apports nouveaux ;
- l'incorporation au fur et à mesure des réserves chaque année pour augmenter les capitaux
propres. On ne recourt pas aux emprunts car on est au-delà des règles.
2ème cas :
Si par contre les capitaux propres atteignent et dépassent les 55% et que malgré tout le FRN est
insuffisant, cela peut provenir soit d’un volume d’immobilisation trop important, soit des stocks trop
importants que le FRN n’arrive pas à couvrir entièrement, soit un retard dans la facturation, ce qui
fait ressortir un stock exagéré.
Remèdes :
- Vendre une partie d’immobilisations ;
- Accélérer les ventes et la facturation pour que ce fameux stock devienne un réalisable ;
- Augmenter carrément le capital social de l’entreprise.
2.4 ANALYSE DES BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT (BFR)

2.4.1 Introduction
L’entreprise est constituée par un certain nombre de biens pour réaliser son objectif. Pour une
entreprise industrielle, il faudra des matières premières, leur transformation et leur vente. Il y a
donc un certain nombre de besoins à couvrir qui sont :
- Besoins en terrains ;
- Besoins en locaux ;
- Besoins en matière et machines ;
- Besoins aussi d’un stock plus ou moins permanent des matières premières, des stocks en
cours et des produits finis.
Dans le cas des ventes réalisées à crédits, un besoin de fonds apparaîtra pour assurer le
financement des crédits clients. On peut dès lors classer ces besoins en 2 catégories :
- 21 -
a) – Les besoins cycliques : c'est-à-dire ceux dont l’existence est directement liée au cycle
d’exploitation, « achat – fabrication – vente » ou « achat – transformation – vente ».
b) – Les besoins acycliques : c'est-à-dire besoins nécessaires à l’exploitation, mais non liés à celle-ci.
Il s’agit des moyens de production : terrain, bâtiments et matériels de production.
Du côté des ressources, selon un schéma identique à celui des besoins, l’on a :
a) – Les ressources cycliques : c'est-à-dire celles dont l’existence est étroitement liée au cycle
d’exploitation : « achat – fabrication – vente », et qui se renouvelle au rythme de ce cycle.
C’est le cas par exemple des crédits apportés par les fournisseurs ainsi qu’un certain nombre
de crédits à court terme qui apparaissent à des moments donnés, comme par exemple : la
dette fiscale.
b) – Les ressources acycliques : c'est-à-dire celles dont l’existence n’est pas directement liée à
l’exploitation. Elle se compose des fonds propres et des dettes à long et moyen terme.

2.4.2 Définition
Les besoins en fonds de roulement sont habituellement définis comme étant la différence entre les
emplois nés de l’activité de l’entreprise et les ressources générées par cette même activité.
Autrement dit, le montant des besoins en fonds roulement d’une entreprise à une date déterminée
est égal à la différence entre le montant de ses besoins cycliques et celui de ses ressources
cycliques.
En d’autres termes, les comptes intéressés au calcul du BFR sont ceux du bas du bilan qui ont pour
caractéristique essentielle d’être liés à l’exploitation.

2.4.3 Conditions pour qu’un élément d’actif ou passif circulant soit


Considéré dans le calcul d’un BFR
En effet, un poste de bilan sera inclus dans le calcul du BFR s’il présente les caractéristiques
suivantes :
a) S’il se renouvelle de manière cyclique ;
b) S’il est lié au cycle d’exploitation de l’entreprise ;
c) S’il correspond à l’activité normale de l’entreprise.
En d’autres termes, c’est principalement le caractère inhabituel, c'est-à-dire exceptionnel d’un
besoin ou d’une ressource qui l’exclut du calcul du BFR. Etant liés au cycle d’exploitation, les postes
d’actifs circulant devant faire partie du calcul de BFR sont à rechercher dans les valeurs
d’exploitation et dans les valeurs réalisables.

Toutefois, tous les postes des valeurs réalisables ne constituent pas des postes d’actif circulant à
inclure dans le calcul du BFR. Ils ne peuvent être considérés comme tels que lorsqu’ils font l’objet
du cycle « ACHAT - FABRICATION – VENTE » ou « APPROVISIONNEMENT – FABRICATION – VENTE
– ENCAISSEMENT ».

2.4.4 Calcul du besoin en fonds de roulement

BFR = EMPLOIS CYCLIQUES – RESSOURCES CYCLIQUES (ou Actif d'exploitation - Passif


d’exploitation)
Les emplois cycliques concernent :
- Les valeurs d’exploitations ;
- Les créances sur clients lorsqu’elles ne sont pas immédiatement mobilisables ;
- Autres créances liées au cycle d’exploitation ;
- Les comptes de régularisation d’actif.
Les ressources cycliques concernent :
- Les avances et acomptes des clients ; - Les autres dettes liées au cycle d’exploitation ;
- Les fournisseurs ; - Les comptes de régularisation du passif.
- 22 -
- Les effets à payer ;
N.B
- Les BFRE sont positifs quand les emplois sont supérieurs aux ressources. En d'autre terme,
si l’actif circulant, non compris les disponibles, est supérieur au passif circulant, non compris
la trésorerie du passif. Dans ce cas, il subsiste un solde résiduel à financer, d’où le terme
« besoin ».
- Les BFRE sont négatifs si l’exploitation secrète plus de ressources qu’elle ne nécessite
d’emplois. Dans ce cas, il y a un surplus de financement qui pourrait être utilisé ailleurs.
- Si l'entreprise veut éviter des problèmes de trésorerie durable, elle doit financer le BFRE
moyen avec des capitaux permanents. Ainsi, l'évaluation du besoin de financement moyen
permet à l'entreprise de fixer en conséquence le niveau de son fonds de roulement.

2.5 DE LA LIQUIDITE

L’étude du fonds de Roulement et du Besoins en Fonds de Roulement nous conduit à l’examen de la


liquidité et de la trésorerie de l’entreprise face à ces dettes à court terme.
Ainsi, la liquidité est une notion générale qui fait intervenir tous les capitaux circulants quelque soit
leur degré de liquidité. Par contre, la trésorerie est une notion restrictive en ce sens qu’elle ne fait
appel qu’à la partie des capitaux circulants qui peuvent être prochainement transformés en
disponibles.

2.5.1 La liquidité Générale

La liquidité générale est exprimée par un rapport de 2 termes dont la différence détermine le FRN.
Liquidité générale = ACTIF CIRCULANT – DCT
Ratio de liquidité générale est de :
ACTIF CIRCULANT
DCT
Ce rapport est également appelé rapport de fonds de roulement Net ou encore rapport
d’endettement à court terme. On ne peut cependant pas attacher une importance exagérée à ce
rapport car le résultat ne fait que refléter une situation à un moment. Il ne donne aucun
renseignement sur l’évolution des futures opérations de trésorerie de l’entreprise.
Par contre, ce rapport a beaucoup plus de signification dans une étude comparative des bilans
successifs où il permet alors de retracer l’évolution dans le temps de la structure financière de
l’entreprise. La valeur absolue de ce rapport nous permet de savoir si l’entreprise dispose ou non
d’un fonds de roulement Net.
ACTIF CIRCULANT >1 FRN positif
DCT
Si le rapport de liquidité générale est inférieur à 1, cela signifie que l’entreprise a immobilisé les
fonds provenant des crédits à court terme ou a accusé des pertes au cours d’exercices précédents.
Cette situation peut ne pas présenter des dangers trop sérieux pour l’entreprise, à condition que :
- les disponibilités sécrétées par les capitaux circulants soient à un rythme plus rapide que
celui de l’échéance des dettes à court terme ;
- les stocks momentanément trop importants et sains soient destinés à être réduits en partie
pour payer les dettes à court terme, sans risquer d’arrêter la production de l’entreprise ;
- les dettes à court terme se renouvellent facilement et constamment pour le fonctionnement
normal de l’entreprise.
Si le rapport est égal à 1 ou aux environs de 1 (0,99 par exemple), la règle de l’équilibre financier
minimum est respectée, mais la totalité des capitaux circulants est financée par les dettes à court
terme. Il n’y a aucune marge de sécurité comme dit plus haut pour couvrir une détérioration d’un
- 23 -
élément quelconque des capitaux circulants ou un ralentissement anormal de leur vitesse de
rotation.

Si ce rapport est supérieur à 1, les capitaux circulants dont dispose l’entreprise sont plus importants
que ses dettes à court terme.
En conclusion, nous disons que plus élevé est ce rapport, plus la liquidité générale est grande et
plus l’entreprise est susceptible de se trouver à l’abri d’une gêne de trésorerie causée par des
demandes de remboursement des crédits des créanciers à court terme.

2.5.2 La liquidité réduite

Pour situer la partie la plus liquide de l’entreprise, nous sommes obligés de calculer un autre rapport
qui élimine les stocks du rapport de liquidité générale.

La liquidité réduite = (VR+VD) – DCT

VR  VD
Ratio de liquidité réduite =
DCT
Ce rapport s’intitule rapport de liquidité réduite ou rapport de liquidité relative. Il est connu par les
praticiens sous le terme de rapport de trésorerie générale.

2.5.3 La liquidité immédiate

Sans faire appel aux paiements des créances vis - à - vis des clients, qui attendent les échéances
respectives, l'entreprise peut bien situer son degré de liquidité uniquement en tenant de ses
disponibilités. Ainsi,

La liquidité immédiate = VD – DCT

VD
Ratio de liquidité immédiate =
DCT
Ce rapport s’intitule rapport de liquidité immédiate. Il est connu par les praticiens sous le terme de
rapport de trésorerie immédiate.

2.6 DE LA TRESORERIE
2.6.1 Généralités
Les auteurs conçoivent le terme trésorerie de plusieurs façons. Pour les uns, la trésorerie est une
confrontation entre les ressources acycliques et cycliques d’une part et les besoins d’investissement
d’autre part. Ainsi, si les ressources sont supérieures aux besoins, la trésorerie est dite
excédentaire. A l’inverse, si les ressources sont inférieures aux besoins la trésorerie est déficitaire et
apparaît comme un besoin à financer.
Pour les autres, la trésorerie est la différence, à une date donnée, entre les valeurs réalisables et les
disponibles d’une part et les dettes à court terme d’autre part.
Enfin, la trésorerie est aussi définie comme étant l’ensemble des valeurs disponibles en
mouvements dans une entreprise, soit en un instant donné, soit pendant une période donnée.
Quelle que soit la définition adoptée dans ce domaine, on notera que la seule condition de survie
d’une entreprise est qu’elle soit en mesure de faire face à ses engagements à tout moment, c'est-à-
dire à payer toutes ses dettes à leurs échéances.
En effet, il ne suffit pas à une entreprise d’être assuré de pouvoir payer ses dettes, c'est-à-dire
d’être solvable, encore faut-il qu’elle puisse les régler effectivement à l’échéance convenue, car une
entreprise peut être solvable, c'est-à-dire avoir un actif total supérieur à ses dettes, mais ne pas
posséder des liquidités au moment voulu. La bonne gestion exige qu’une entreprise conserve dans
son actif de roulement une liquidité et une marge de sécurité suffisantes pour faire face en temps
- 24 -
utiles aux dettes à court terme qui viennent à échéance. Sinon, des difficultés financières
permanentes peuvent entraver son bon fonctionnement.
La trésorerie d’une entreprise peut être aisée, relative ou serrée, selon que les valeurs réalisables et
disponibles d’une part sont supérieures, égales ou inférieures aux dettes à court terme.
Nous distinguons 2 (deux) trésoreries :
- celle qui est immédiatement disponible (caisse, banque) et ;
- celle qui ne sera disponible qu’à des échéances plus ou moins proches que représentent les
valeurs réalisables.

La trésorerie, notion très restrictive des liquidités de l’entreprise, se calcule comme suit :

Trésorerie générale (Tg) = (VR + VD) - DCT

VR  VD
Ratio de trésorerie générale (RTg) =
DCT
Interprétation : lorsque le ratio de trésorerie générale est supérieur ou égal à 1, cela veut dire
qu’aucun stock de l’entreprise n’est financé par les dettes à court terme.

Trésorerie immédiate =
VD
DCT
D’une manière générale, la trésorerie de l’entreprise est déterminée par la différence entre les
valeurs réalisables et les valeurs disponibles d’une part et les dettes à court terme, d’autre part.
Cette différence est également appelée écart du court terme (ECT)
L’ECT est positif lorsque les valeurs réalisables et disponibles sont supérieures aux DCT,
L’ECT est nul lorsque les valeurs réalisables et disponibles sont égales aux DCT,
L’ECT est négatif lorsque les valeurs réalisables et disponibles sont inférieures aux DCT.

2.7 LA GESTION DU FONDS DE ROULEMENT

La gestion du fonds de roulement conduit nécessairement à la définition d’un fonds de roulement


minimum nécessaire. Projeté dans le futur, le fonds de roulement minimum nécessaire défini pour
l’avenir apparaît comme un besoin en fonds de roulement. Si tel est le cas, il convient pour nous de
déterminer comment l’entreprise peut faire face à l’avenir à ces besoins de financement liés à
l’exploitation, c'est-à-dire parvenir à prévoir ses besoins en fonds de roulement, tant il est vrai que
gérer c’est prévoir.

2.7.1 De la prévision des besoins en fonds de roulement (BFR)


Il n’existe pas de méthode entièrement satisfaisante pour prévoir les besoins de fonds de
roulement. Le problème se pose de manière différente selon la nature de l’activité de l’entreprise.
Toutefois, à partir des résultats antérieurs, on recherche le plus souvent la relation qui existe entre
le BFR et le chiffre d’affaire. Si l’activité est saisonnière, on recherchera des coefficients de
liaison par saison ou par mois et l’on utilisera alors la valeur moyenne des coefficients obtenus sur
plusieurs périodes en l’appliquant au chiffre d’affaires prévu. On peut également utiliser la relation
existante entre les stocks et le BFR. Une autre méthode consiste à prévoir directement le fonds
de roulement de manière à maintenir constant le rapport entre le fonds de roulement et les
immobilisations nettes. Dans ce cas, on suppose que le volume d’activité dépend de la capacité
de production mesurée par le montant des immobilisations nettes.
Voici ci-dessous, un tableau qui nous permet d’évaluer les besoins totaux pendant quatre
semestres :
- 25 -
Année N Année N+1
DESIGNATION 1 semestre
er
2ème semestre 1 semestre
er
2ème semestre
STOCKS 2.000 3.000 2.500 4.000
CLIENTS 700 1.000 800 1.250
AUTRES CREANCES LIEES AU 200 300 - -
CYCLE D'EXPL.
TOTAL 2.900 4.300 3.300 5.250
FOURNISSEURS 1.500 2.250 1.700 3.000
BESOINS EN FR (BFR) 1.400 2.050 1.600 2.250

Hypothèse 1 :

Si en début de période, le fonds de roulement (FR) est de 1.100 $Usd, les besoins à venir sont
évalués de la manière suivante :

DESIGNATION 1er Sem. N 2ème Sem. N 1er Sem. N+1 2ème Sem. N+1
BFR 1.400 2.050 1.600 2.250
FR -1.100 -1.100 -1.100 -1.100
Besoins à financer 300 950 500 1.150

La première solution prévoit la couverture des besoins permanents, soit 300 USD au cours de
l'année N. Les besoins saisonniers s’élèvent à 650 USD. Si le besoin des financements totaux
comprend une encaisse de transaction et de sécurité, ce choix va éviter un excès de liquidité, c’est-
à-dire l’existence d’une encaisse oisive durant la 1ère période.

Rappel histogramme Solution période N Mode de financement privilégiée


650 Crédit bancaire
à CT

950 300 Cap permanents


300 500 1.150 300

N N+1 N

La deuxième solution repose sur la décision de couvrir la moitié des besoins maximum, soit 475
USD par des capitaux permanents.

Encaisse oisive

475 Crédit bancaire

175

300
475 Capitaux permanents

Dans cette hypothèse, l’entreprise disposera d’une marge de sécurité supplémentaire mais risque si
les prévisions sont exactes, d’avoir un large excédent de trésorerie durant la 1ère période.
La troisième solution exclut le recours au crédit bancaire, ce qui veut dire que tous les besoins
seront couverts par les capitaux permanents. Dans ce cas, l’équilibre financier se traduira par une
encaisse oisive importante pendant une longue période.
- 26 -

Hypothèse 2 :
Si en début de période, le fonds de roulement est de 1.500 $Usd, les besoins à venir sont évalués
de la manière suivante :

DESIGNATION 1er Sem. N 2ème Sem. N 1er Sem. N+1 2ème Sem. N+1
BFR 1.400 2.050 1.600 2.250
FR -1.500 -1.500 -1.500 -1.500
Besoins à Financer (100) 550 100 750

Remarque : dans les deux exemples, l’augmentation d’un montant de 650$Usd comme besoin à
financer pour le 2ème semestre a été respecté.

2.8 METHODE DE DETERMINATION DU BFRE PREVISIONNEL (B.F.R.E.P)

2.8.1 La méthode classique

1° Le modèle à une variable


Ce modèle repose sur l’hypophyse simplificatrice d’une proportionnalité entre tout le poste du
B.F.R.E et le chiffre d’affaires hors taxe de l’entreprise.

B.F.R.E = aX+b  Y= aX + b

Y = variable exogène (ou variable indépendante) ;
a = coefficient ;
X = le chiffre d’affaire par mois ou annuel, dans tous les cas.
b = constante (stock outil)

Exemple : Y = 0,25 x + 30.000


Si le chiffre d’affaire prévisionnel est de 2.000.000, on aura un BFRE prévisionnel
de : 2.000.000 x 0,25 + 30.000 = 530.000

 Limites de la méthode :
1. on suppose implicitement que le niveau du Fonds de Roulement observé dans le passé
était suffisant, sinon optimum.
2. on ne fait dépendre la prévision du Fonds de Roulement nécessaire que d’une seule
variable ; c'est-à-dire, le chiffre d’affaires.
 Avantage de la méthode :
Cette méthode présente l’avantage de mettre en évidence ce que l’on pourrait appeler le Fonds de
Roulement outil, mesuré par le paramètre b de la fonction d’ajustement. Ce fonds de Roulement
outil, est indépendant du niveau du chiffre d’affaires. Il sert notamment à financer la partie
incompressible du stock et des créances.

2° Le modèle avec plusieurs variables


Y= a1x1 + a2x2 +…….a3x3+…..an-1 xn-1 + an xn + E
"

Où Y= B.F.R.E
X = différentes variables
a = le coefficient
E = variable aléatoire

Il peut arriver que le fonds de roulement nécessaire dépende des variables autres que le chiffre
d’affaires.
- 27 -
La régression multiple permet, dans ce cas de définir le F.R à l’aide d’une fonction à plusieurs
variables. Ce modèle est très peu utilisé à cause des difficultés d’identification et de qualification des
variables significatives.
2.8.2 La méthode des délais d’écoulement
Cette méthode vise à déterminer le BFR annuel donné du cycle d’exploitation en nombre de jours et
en pourcentage du chiffre d’affaires. Elle s’applique sur une analyse temporaire du cycle
d’exploitation.
1° Principe de la méthode
Les besoins financiers du cycle d’exploitation résultent du décalage entre les encaissements et les
différentes opérations (approvisionnement, stockage, production, ventes).
C’est notamment pour pallier, lorsqu’il existe des décalages permanents entre les encaissements sur
lesquels nous repérons respectivement les opérations réelles et monétaires du cycle d’exploitation.
Considérons sur ce schéma le cas très simple d’une entreprise commerciale qui achète des
marchandises à crédit et bénéficie d’un délai de crédit fournisseur (df), et qu’il garde en stock sur
un laps de temps (ds) et les revend à crédit en octroyant à ses clients un délai de paiement (dp) ou
un délai de recouvrement (dc).

Schéma :

ds

TA TV Axe de temps (opérations réelles)


= achats et ventes

TD TE
Axe de temps (opérations monétaires)
df dc = opérations de règlement

TE = temps d’encaissement
TD = temps de décaissement
TA = temps d’achat
TV = temps de vente
ds = délai de stockage
dc = délai crédit client ou dp = délai de paiement
df = délai crédit fournisseur
Il ressort du schéma ci-dessus que l’entreprise considérée devra se procurer à l’époque TD les fonds
qui lui permettront de régler ses achats. Toutefois, elle pourra avoir ses fonds que lorsque ses
clients l’auront réglé à l’époque TE.
Chacun de ce cycle d’exploitation créera le même besoin de financement, besoin qu’il est possible
de mesurer en faisant la sommation algébrique des délais d’écoulement :
 délai d’écoulement des stocks (ds) + délai de recouvrement des créances (dc) – délai de
règlement des dettes envers les fournisseurs.
Soit :
B.F.R.E = (ds + dc) – df

Si (ds + dc) > df B.F.R.E est positif (besoin en financement)


Si (ds +dc) < df B.F.R.E est négatif (surplus des ressources qu'il faut affecter
- 28 -
dans d'autres opérations d'exploitations plus lucratives).
Il se peut également que chacun de ces cycles dégage des ressources. C’est le cas par exemple de
grandes surfaces (supermarché, hypermarché) où les clients paient au comptant et où on bénéficie
d’un délai de crédit fournisseur supérieur au délai de stockage des marchandises vendues.

ds

TA TV Axe de temps (opérations réelles)


= achats et ventes

TD Axe de temps (opérations monétaires)


TE
= opérations de règlement

df dc

Exemple :
Considérons une entreprise commerciale présentant les caractéristiques ci-après :
CA annuel : 20.000.000 USD
Coût d’achat des marchandises vendues : 14.000.000 USD, soit 70 % du chiffre d’affaires
Achats : 12.000.000 USD
Le bilan de fin d’exercice N peut être schématisé de la manière suivante :

BILAN AU 31/12/N

ACTIF PASSIF

Immobilisations 7.000.000 Capitaux propres 8.000.000


Stocks 3.500.000 Dettes financières 5.000.000
Créances commerciales 2.500.000 Dettes commerciales 2.000.000
Encaisses 2.000.000
15.000.000 15.000.000

Grâce à ces quelques renseignements, il nous est possible de calculer ex-post les délais
d’écoulement caractéristique du cycle d’exploitation de notre entreprise :

1) Délai de stockage

Montant des stocks au bilan x 360


Coût d’achat des marchandises vendues
3.500.000x 360
= 90 jours d’achat
14.000.000
2) Délai de crédit fournisseur
𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑟𝑐𝑖𝑎𝑙𝑒𝑠 𝑥 360
𝐴𝑐ℎ𝑎𝑡𝑠 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑎𝑛𝑑𝑖𝑠𝑒𝑠 𝑇𝑇𝐶
- 29 -

2.000.000 X 360
= 60 jours d’achat
12.000.000

3) Délai de crédit clients


𝐶𝑟é𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑟𝑐𝑖𝑎𝑙𝑒𝑠 𝑥 360
𝑉𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑚𝑖𝑠𝑒𝑠 𝑇𝑇𝐶
2.500.000 X 360
= 45 jours du chiffre d’affaire.
20.000.000
Les besoins financiers nés du cycle d’exploitation peuvent maintenant être calculés
selon le raisonnement suivant en ramenant les df et ds au nombre de jours du CA de 70% :

a) Délai de crédit fournisseur (df) : 60 X 70 % = 42 jours du C.A


b) Délai de stockage (ds) : 90 X 70 % = 63 jours du C.A
c) Délai de crédit clients (dc) : 45 jours du C.A

Au total, le montant des besoins cycliques en fonds de Roulement s’élève à :


(dc + ds) – df (63 + 45) – 42 = 66 jours du chiffre d’affaires (BFR en nombre de jours
du CA).

Si pour 360 jours le chiffre d’affaires est de 20.000.000 USD


20.000.000x66
66 jours donneront un BFR de : = 3.666.666,67 USD  comme BFRE prévisionnel.
360

3.666.666,67 x100
Ce qui représente 18,33 % du chiffre d’affaires, soit = 18,33
20.000.000

Supposons un chiffre d’affaires annuel prévisionnel de 22 millions de dollars, quels sont les B.F.R.E
prévisionnels ?

Réponse :
22.000.000x66
B.F.R.E = = 4.033.000 USD  comme BFRE prévisionnel.
360

2.8.3 Calcul du B.F.R.E prévisionnel par la méthode normative

Pour chaque composante du B.F.R.E, le montant prévisionnel est donné par la formule :

B.F.R.E pour 1 USD de chiffre d’Affaires Hors Taxes par jour = délai d’écoulement x coefficient de
structure

Exemple :
Le chiffre d’affaires journalier Hors Taxes d’une entreprise est de 10.000 USD. Le montant de stocks
des matières premières à détenir en permanence s’élève à 45 jours de consommation. Les
consommations journalières se montrent à 6.000 USD. Quel est le montant de stock qui doit figurer
dans le B.F.R.E prévisionnel ?

Solution :
Chiffre d’affaires : 10.000 USD
Consommation journalière : 6.000 USD
- 30 -
𝐵. 𝐹. 𝑅 𝑥 360
= 𝐵. 𝐹. 𝑅. 𝐸
𝐶ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒𝑠 𝑑′𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠

𝐶𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙𝑖è𝑟𝑒
Coefficient de structure (C.S) =
𝐶ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑′𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
6.000
C.S = = 0,6
10.000

Si le chiffre d’affaire est de 1 USD, alors B.F.R.E = 0,6 USD


Le stock représente alors 45 jours de consommation, soit 45 x 0,6 = 27 USD du Chiffre d’affaires.
- 31 -
Chapitre III : LA GESTION DU CYCLE D'EXPLOITATION

3.1 NOTION

Le cycle d'exploitation est l'ensemble des opérations successives qui vont de l'acquisition des
éléments de départ (matières premières, marchandises..) jusqu'à l'encaissement du prix de vente
des produits (ou services) vendus.
Le besoin de financement dépend alors :
 De la longueur du cycle d'exploitation qui dépend lui - même de la durée d'écoulement des
stocks, de la durée du processus de production, de la durée de crédit accordée aux clients ;
 De la durée des crédits obtenus des fournisseurs ;
 De l'évolution d'autres éléments relatifs à l'exploitation : TVA, salaires, charges sociales.....
Le besoin de financement lié au cycle d'exploitation varie selon la date considérée, en fonction du
niveau des stocks, de celui des créances d'exploitation, et de dettes d'exploitation dont le montant
varie constamment au cours de l'année.

Les stocks peuvent être définis comme l'ensemble des articles rassemblés à l'intérieur de l'entreprise
et en attente d'utilisation. Ils sont essentiellement composés des matières premières, des produits
semi-fini et emballages commerciaux.

3.2 PROBLEMES GENERAUX

Les stocks sont indispensables à l'entreprise dans la mesure où ils lui évitent les ruptures qui
engendrent l'arrêt de la production et parfois la perte de certains clients. Mais les stocks coûtent
chers. Il faut donc les gérer de façon rationnelle en évitant les risques et en minimisant les coûts.
La gestion des stocks consistera donc à organiser au mieux un sous ensemble de l'entreprise
composé de trois élément à savoir : les flux d'entrées, les articles en attentes et les flux de sorties.
Aussi faut- il prévoir une organisation des magasins et des tâches administratives s'y rapportant.
Les firmes tant industrielles que commerciales stockent pour leurs besoins futurs des quantités
importantes de marchandises sous formes de :
 stocks de matières premières ;
 stocks de produits semi – finis ou en cours ;
 stocks de produits finis.
L’existence de ces stocks pose de problèmes énormes aux organisations (entreprises) concernées
qui mettent ainsi en réserve des hommes et des moyens financiers, des énergies et des idées, des
matières et des produits finis.
Le problème de gestion de stocks pose des exigences contradictoires :
 Faut – il commander par petites quantités pour limiter les immobilisations de capitaux et
d’espace sachant que l’on multiplie ainsi le risque de rupture ?
 Ou bien faut-il commander par fortes quantités pour réduire les coûts d’achats, de
lancement de commande de transport et de manutention ?

Quel est le taux de service faut-il assurer à la clientèle ?


Celui-ci est ressenti parfois de façon différente, voire contradictoire, par les différentes unités de
l’entreprise : service de fabrication, service commercial, service financier, etc…
Pour le service commercial, par exemple, le stock doit toujours être suffisant de manière à ne pas
risquer de manquer ou de retarder une vente. Tandis que pour le service financier, les stocks sont
un capital improductif (sauf en cas d’achats pour des raisons de spéculation). Ils constituent une
lourde immobilisation.
- 32 -

Un compromis entre ces diverses tendances est souvent recherché par les dirigeants. L'objectif d’un
calcul économique est de rechercher une optimisation globale qui tienne compte des différentes
optiques particulières.

3.3 LES FACTEURS QUI INTERVIENNENT DANS LES PROBLEMES DE STOCKS

On peut déjà distinguer deux types de facteurs :


 les facteurs sous contrôle ou variables de décision ;
 des variables hors contrôle.
3.3.1 Variables de décision
Dans les modèles les plus classiques, les variables de décision sont au nombre de deux :
 la quantité à commander ;
 la date de la commande.
3.3.2 Variables hors contrôle
Les variables hors contrôle peuvent quant à elles se subdiviser comme suit :
- la demande (y compris les réquisitions d’un atelier e fabrication interne) ;
- le délai de livraison ;
- les coûts.
1° La demande
Faute de connaissance suffisante du processus auquel elle obéit, il faut généralement décrire la
demande de façon probabilisable. Quand cette hypothèse est vérifiée ou maintenue, il faut alors
préciser la nature du processus aléatoire lui associé. La nature aléatoire de la demande rend
évidemment possible la rupture de stock.
Dans ce cas, deux possibilités peuvent être envisagées :
- Les demandes qui se présentent lors de la rupture de stock sont toutes reportées. En
d’autres termes, les clients attendent que le fournisseur reçoive la marchandise qu’ils
désirent. On admet alors qu’ils seront servis en priorité au moment de la livraison des
marchandises ;
- Les demandes qui se sont présentées lors de la rupture de stock sont toutes perdues. En
fonction de toutes ces hypothèses, on peut construire différents types de modèles qui sont
schématisés ci – après (schéma 1).

Schéma I : Les différents modèles de la demande


Déterministes
Demandes différées
Modèles

Aléatoires

Demandes perdues

Il est vrai toutefois que dans certains cas, la distribution des demandes est si régulière que l’on
peut, avec une assez bonne approximation, traiter le système comme s’il était déterministe.
C’est cette dernière hypothèse que nous développerons davantage ici pour les raisons évidentes de
temps.

2° Le délai de livraison
On appelle délai de livraison, l’intervalle de temps qui sépare la décision de procéder à un
réapprovisionnement et la livraison effective des marchandises.
Dans certains cas, les variations du délai de réapprovisionnement sont suffisamment faibles que
pour admettre, dans le modèle mathématique, qu’il est constant.
- 33 -
Dans d’autres cas, pour se conformer à la réalité, il faudra tenir compte du processus aléatoire qui
régit le délai de réapprovisionnement.
En fonction des hypothèses relatives au délai de livraison, on est amené à distinguer deux types de
modèles, relatés dans le deuxième schéma ci – après.

Schéma II : Les différents modèles relatifs au délai de réapprovisionnement

à délais de livraison constants

Modèles
3° Les coûts
à délais de livraison aléatoires
On peut ici distinguer plusieurs sortes de coût, à savoir : les coûts d’acquisition, les coûts de
stockage et les coûts de la rupture.

a. Coûts d’acquisition

Ce coût est lié à l'existence des fonctions approvisionnement, réception et comptabilité fournisseurs.
Une analyse de ces coûts permet de découvrir différentes sortes de coûts (catégories) :
- Une partie fixe, fonction de l’infrastructure du service des approvisionnements comme les
frais de locaux et les dépenses administratives y afférentes ;
Exemple : Les frais du personnel

Le nombre moyen d’employés dans les services administratifs est fonction du nombre moyen de
commandes. Pour une taille donnée de l’effectif, le taux moyen de commandes peut prendre un
ensemble de valeurs qui ne modifient pas le coût en personnel : et ce, au moins jusqu’à un certain
seuil ou amplitude.
 Une partie variable
Exemple : Les frais de transport lorsque ces dépenses incombent à l’acheteur une partie des frais
de réception et d’inscription de la commande.

b. Coûts de stockage ou de possession

Le coût de stockage est généré par l'existence de stock dans l'entreprise. Il est également plus
élevé que l'on croit.
Les coûts de stockage comprendront des charges, réelles et une charge résultant de l’immobilisation
d’un capital en stock.
Exemple : le coût du maintien de stock en condition physique, le coût d’assurance, le coût
d’obsolescence ou détérioration physique, etc.
Le coût le plus important est toutefois celui d’opportunité du capital immobilisé sous forme de
stocks en magasins. Il correspond au meilleur usage alternatif que rapporterait ce capital s’il était
placé ailleurs dans de meilleures conditions. Ce coût est à tout moment, proportionnel au montant
total investi dans les stocks.

c. Coûts de rupture de stock

Toute rupture des stocks entraîne un préjudice commercial certain mais difficile à quantifier. Il y a
le « manque à gagner » et l’insatisfaction de la clientèle qui est difficile à chiffrer.
Il y a les frais de notification au client de la pénurie, les dépenses occasionnées pour rechercher le
produit, etc.… que l’on peut facilement chiffrer.
On est souvent amené à considérer qu’il y a :
- 34 -
 Un coût fixe associé à chaque unité en pénurie ;
 Un coût variable proportionnel à la durée moyenne pendant laquelle le système est en
rupture de stock.
Toutefois, dans l’hypothèse où les demandes sont perdues, pour raisons de rupture de stock, le
coût de rupture ne peut dépendre du temps.

3.4 LE MODELE DE WILSON

3.4.1 Hypothèses du modèle de base :

 Les ventes varient peu d’une semaine à l’autre de telle sorte que l’on puisse considérer, en
première approximation, que la demande est constante et ne semble pas devoir se modifier
dans un proche avenir ;
 Le délai d’approvisionnement est une constante indépendante de la quantité commandée ;
 Les frais de lancement d’une commande, qui comprennent, entre outre, les frais dus à la
préparation et réglage des machines sont toujours du même ordre de grandeur ;
 La totalité de la fabrication est livrée en une seule fois au service des approvisionnements.

3.4.2 De l’objectif à retenir


L'objectif de ce modèle est de calculer la quantité économique de réapprovisionnement. Ce qui
nécessite la minimisation de toutes les dépenses ou charges liées au cycle d'approvisionnement.

3.5 EXERCICE SUR LES QUANTITES A COMMANDER

La quantité optimale à commander, c'est-à-dire celle qui donne le stock désiré au coût le plus
faible, porte le nom de de "Quantité Economique d’Approvisionnement (QEA)". Dans un
premier temps, on présentera une détermination empirique de la quantité optimale
d’approvisionnement, puis un modèle permettant de la calculer directement.

3.5.1 La détermination empirique de la QEA


On a déjà dit que cette quantité était atteinte au minimum du coût total de gestion, c'est-à-dire du
coût de passation des commandes et du coût de détention. La méthode sera illustrée par l’exemple
ci – après.
Exemple
Un fabricant de meubles métalliques achète des feuilles d’acier à 300 Fc l’unité. Sa consommation
annuelle est de 5.000 unités. Il en consomme 20 par jour ouvrable. On considère qu’il y a 250 jours
ouvrables par an.
Le coût de détention d’une feuille est de 37,5 Fc par an et le coût de passation d’une commande est
de 750 Fc.
Quelle est la quantité économique d’approvisionnement (QEA)?
On peut résoudre ce problème de la manière empirique suivante, qui consiste à calculer les coûts
correspondants à différents volumes de commandes. La taille de la commande qui présente le coût
le plus faible donne la solution.

Tableau de détermination empirique de la QEA


- 35 -

- Coût de passation 750


- Coût de détention 37,5
- Consommation
annuelle 5 000
- Taille de la
commande (Q) 50 100 200 400 500 600 800 1 000 5 000
- Stock moyen (Q/2) 25 50 100 200 250 300 400 500 2 500
- Nombre de
commandes 100 50 25 12,5 10 8,3 6,3 5 1
- Coût annuel de
détention
(Q/2) x 37,5 (1) 937,5 1 875 3 750 7 500 9 375 11 250 15 000 18 750 93 750
- Coût de passation
des commandes
(5 000/Q) x 750 (2) 75 000 37 500 18 750 9 375 7 500 6 250 4 687,5 3 750 750

Coût (1+2) 75 937,5 39 375 22 500 16 875 16 875 17 500 19 687,5 22 500 94 500

On constate sur ce tableau que le minimum de coût total est atteint avec 16 875 Fc pour des
commandes d’une taille de 400 et 500 unités. L’optimum doit certainement se situer entre les deux,
vraisemblablement pour une taille de 450 unités.
On trouvera ci – après un modèle mathématique permettant une détermination de la QEA, modèle
souvent dit de Wilson.

3.5.2 Le modèle de détermination de la QEA


Soit :
I : le coût de détention d’une unité de stock pendant un an ;
Q : la quantité économique d’approvisionnement exprimée en unité physique ;
C : le coût de passation d’une commande indépendant de la taille de la commande ;
A : la quantité consommée par an.

- Le coût de passation des commandes sera égal à :


C x A/Q.
soit Coût de passation = coût pour une commande X nombre de commandes.
Exprimé par rapport à la taille de la commande (nombre d’unités physiques par commande), ce coût
décroît lorsque la taille de la commande augmente.
- Le coût de détention des stocks sera égal à :

I x Q/2
Ce coût est fonction de la taille de la commande. Il est croissant avec elle.
L’optimum des quantités à commander sera atteint à l’égalité des deux coûts, ce qui
mathématiquement peut s’écrire :
CxA IxQ

Q 2

L’optimum peut être également atteint au minimum du coût total, exprimé ainsi :
CxA IxQ
k 
Q 2
Détermination de la quantité économique d’approvisionnement par modèle mathématique

Coût

24 000
Coût total
- 36 -

200 400 600 800 1 000

Ce minimum est atteint en calculant la dérivée de k par rapport aux quantités et en la ramenant à
0. Il en ressort que :
2 AxC
Q
I
Dans le cadre de l’exemple ayant permis d’illustrer l’approche empirique, la QEA sera :

2 x5.000x750
Q  447 Unités,
37,5
3.5.3 Le système de l'approvisionnement périodique
Nous venons d'évoquer la formule de Wilson qui permet de commander des quantités fixes à des
dates variables. le problème est de suivre régulièrement le stock pour constater que le stock atteint
le point de commande.
De plus, le service Achats préfère regrouper les commandes dans le temps.
Le système d'approvisionnement périodique consiste à commander des quantités variables à dates
fixes.

Ce système est connu comme le système à rétablissement de niveau.


La quantité commandée est calculée en tenant compte :
 de la consommation prévue (C),
 du délai d'obtention (D), de la période de révision (R),
 du stock de sécurité (SS),
 de la quantité en commande (QC),
 de la quantité physiquement en stock (S)
Quantité à commander = C x (D+R) + SS - S - QC

3.5.4 Les limites du modèle


 La difficulté de mesurer certains coûts. Si les coûts de passation de commande sont
facilement identifiables, il n’en est pas de même des coûts de détention ;
 La non – homogénéité des stocks dans une entreprise qui fait que l’optimum ne sera
atteint pour chaque article en particulier ;
 L’omission de certaines variables comme, par exemple, les escomptes de règlement,
les remises pour commande importante, etc... qui ne pourraient être incorporées au
modèle qu’au prix d’une grande complication ;
- 37 -
 La non – prise en compte des aléas.

Chapitre IV : LA GESTION DES CREANCES - CLIENTS


- 38 -
4.1. GENERALITES

La gestion des créances clients désigne, l’ensemble de techniques de financement spécialisées


relatives aux opérations du cycle d’exploitation d’une part et, d’autre part, l’ensemble de moyens de
financement dont la durée est extrêmement courte , allant de quelques jours à quelques mois.
Ainsi donc ; le financement à court terme a pour objet de couvrir la partie des actifs circulants qui
n’est pas financée par le Fonds de Roulement, c'est-à-dire par des capitaux à long terme.
Le financement à court terme a pour vocation de couvrir d’abord des besoins nés des variations
passagères des actifs circulants (variations saisonnières ou conjoncturelles). Il n’est pas nécessaire,
en effet, de couvrir ces besoins par le Fonds de Roulement, c’est à dire l’excédent des capitaux
permanents sur les immobilisations nettes alors que le phénomène est passager. Une telle attitude
conduirait à maintenir une encaisse oisive pendant certaines périodes. Elle aurait pour effet de
diminuer la rentabilité, soit en augmentant le volume des dettes à long terme dans les intérêts à
payer, soit en augmentant le montant du capital investi.
Le maintien d’une encaisse suffisante pour assurer la solvabilité de l’entreprise est toutefois
indispensable. Il revient donc à la politique de financement à court terme de réaliser un équilibre
entre deux objectifs contradictoires :

- la recherche de la sécurité qui exige l’application d’une politique prudente et ;


- la recherche de la rentabilité la plus élevée qui exclut le maintien d’une encaisse de
proportion trop abondante.

En définitive, les crédits à court terme doivent aider à limiter l’importance du fonds de roulement à
un niveau compatible avec le maintien de la solvabilité de l’entreprise.
4.2. QUELQUES CONSIDERATIONS
4.2.1. Crédit client, éléments de politique générale
Le fondement économique du crédit est la participation de l’entreprise au financement des stocks de
ses clients. Les conditions d'octroi de crédit dépendent de la vitesse de rotation de ces stocks s’il
s’agit de la commercialisation de la durée du cycle de production ou s’il s’agit de marchés
industriels. Il en résulte des délais de paiement généralement plus longs dans les industriels lourds
et des biens d’équipements que dans les industries légères.

4.2.2. Crédit client, dans le cadre de la politique commerciale

Mettant l’accent sur le marketing, le crédit - client est un excellent support des actions
commerciales de l’entreprise dans la mesure où elle exerce une influence notable sur le niveau des
ventes de la société. Ainsi, une société qui vend à des distributeurs des produits de consommation
courante pourra :

a) Attirer les consommateurs par une campagne publicitaire. La demande de produit ainsi
créée, elle pourra pratiquer une politique restrictive de crédit à l’égard des distributeurs
incités à s’adresser à elle, du fait de la pression des consommateurs ;
b) Promouvoir le produit par l’intermédiaire des distributeurs en les faisant bénéficier d’une
politique de crédit particulièrement souple pour les inciter à acheter avant même que la
demande soit créée.
4.2.3. Crédit client, dans le cadre de la politique de production

L’accord à certaines époques de conditions de crédit plus avantageuses pour les clients permet
également un étalement des ventes conduisant à une meilleure régularisation de la production et de
ce fait, à une diminution des coûts de stockage et de production (diminution des stocks d’encourus,
etc.).

4.2.4. Crédit client, dans le cadre de la politique financière


- 39 -
Du point de vue financier, le crédit est un investissement au même titre que tout autre emploi de
fonds. Par la même, l’encours de crédit (montant total du crédit accordé aux clients) est considéré
comme un portefeuille d’investissements. La politique financière ne consistera pas seulement à
calculer la rentabilité et le risque de chaque client, mais a également déterminé les lignes directrices
pour mieux gérer les clients notamment par :

- La réduction de certaines créances douteuses ;


- L’accroissement de la clientèle dans l’optique de réaliser de bonnes affaires.
Pour une optique purement financière, il faut tenir compte de :
- La division du risque entre différents clients ;
- Du volume d’affaires minimum nécessaire pour assurer la rentabilité de la relation
commerciale ;
- Des conditions optimales de crédit (à obtenir à la suite d’études économiques d’élasticité de
la demande par rapport aux conditions du crédit).
La gestion du crédit consiste à mettre en œuvre ce choix politique, afin d’obtenir la meilleure
rentabilité possible.

4.2.5. Crédit client, éléments de gestion

La théorie économique a présenté pendant longtemps la gestion de crédit – clients comme un


problème d’optimisation marginale entre le bénéficie attendu de tout client supplémentaire, acquis
grâce à des conditions de crédit libérales, et le risque couru par l’entreprise. Il résulte de cette
conception que la politique du crédit clients varie en fonction du niveau d’activité de l’entreprise et
de la situation de trésorerie. Il faudra s’assurer que la société ait une assiette financière au niveau
de trésorerie pour bien déterminer les conditions avantageuses du crédit – client. Ces
raisonnements sont fondés sur le principe suivant : compte tenu de la structure existence de
l’entreprise, la gestion du crédit- client est une variable d’optimisation à court terme, qui permet
d’accroître marginalement les bénéfices. Il suppose en outre que la décision de crédit ne remet pas
en cause les données structurelles de l’entreprise et qu’elle n’implique aucune conséquence sur son
activité future et reste ainsi marginale.

4.3. LA MOBILISATION DES CREANCES


Il s’agit de transformer en liquidité les créances détenues par l’entreprise avant leurs échéances,
soit par la vente des actifs financiers, soit en les utilisant comme assiette de crédit. La mobilisation
des créances peut alors prendre diverses formes.
4.3.1 L’escompte
La technique de l'escompte permet à une entreprise d'obtenir des liquidités rapidement en
pratiquant une stratégie active de gestion de ses créances clients.
L'escompte est une technique par laquelle une entreprise, bénéficiaire d'un effet de commerce, le
négocie, avant son échéance, auprès d'un établissement de crédit afin d'obtenir des liquidités dont
le montant correspond à celui de la créance moins les agios perçus par la banque au titre du service
rendu.
Cette méthode de financement a un double intérêt : d'une part, réduire le stock de créances clients
à l'actif du bilan (et donc réduire le BFR de l'entreprise), et d'autre part, permettre à l'entreprise
d'augmenter sa trésorerie de l'actif en lui procurant des liquidités immédiatement disponibles, et ce,
pour un coût relativement faible.
Supposons un grossiste qui vend des marchandises à un détaillant et que celui–ci souhaiterait
obtenir un délai de paiement, alors que le grossiste désire disposer immédiatement de son argent
sans attendre l’échéance.
A cet effet, il « tire », c'est-à-dire, il rédige une traite qu’il adresse au débiteur (le tiré) au moment
de la livraison des marchandises. Le détaillant signe la lettre de change et la renvoie au créancier.
Celui-ci peut alors la présenter revêtue de sa signature (endossement) à une banque quri lui verse
la somme due par le détaillant, diminué de ses frais et d’un certain montant de la traite appelée
- 40 -
l’escompte. Ainsi donc, la banque se substitue au grossiste comme créancière du détaillant. Elle
encaissera la somme auprès de celui-ci à l’échéance. L’endossement de la traite par le tireur le rend
solidairement responsable vis-à-vis de la banque du paiement de la somme à l’échéance.
- Calcul de l’escompte
Valeur nominale = X et Valeur actuelle = Y
Xtn
(X-Y) représente l’escompte ou encore l’intérêt de la somme avancée. Soit X – Y =
3.600

t = taux d’escompte
n = nombre de jours
X = valeur nominale de l’effet
L’année = 360 jours.

4.3.2 L'affacturage
L'affacturage est une technique de financement par laquelle une entreprise cède la propriété de ses
créances clients à une autre entreprise (le factor) en échange de liquidités immédiates. Le factor
devient alors le propriétaire des créances cédées et assure le recouvrement de celles - ci. En
échange de ce service, le facteur se rémunère en prélevant sur le montant des créances une
commission et des intérêts.
L'entreprise qui utilise ce mode de financement se libère de la gestion des comptes clients relatifs
aux créances cédées et n'a plus à se prémunir du risque d'impayés puisqu'elle n'est plus propriétaire
de la créance.
Mais , d'une part cette méthode coûte plus chère que le recours à l'escompte, et d'autre part,
l'entreprise perd le lien qui la lie à ses clients en déléguant la gestion de ses crédits clients à un
tiers.
4.3.3 Le crédit par warrant
Le warrant est un effet souscrit par un commerçant qui donne en garantie de sa signature des
marchandises déposées dans un magasin général. C’est donc un instrument et une garantie d’un
crédit consenti par un banquier. Il s’agit là d’un décaissement d’un débiteur vis-à-vis du banquier.
Le magasin général qui détient ses marchandises peut délivrer soit des simples reçus attestant la
prise en charge des marchandises, soit des titres négociables :
- Le récépissé qui est un bulletin de dépôt constatant la mise en dépôt des marchandises. Ce
document est transmissible par voie d’endossement ;
- Le warrant qui est un bulletin de gage attaché au récépissé. Il constitue un effet de
commerce et est transmissible par voie d’endossement. La transmission par voie
d’endossement peut se faire de 3 façons :
1° Endossement du récépissé et du warrant réunis. L’effet de cet endossement est une
transmission de propriété de la marchandise. Le bénéficiaire peut alors disposer de celle-ci
du fait qu’il est sûr que ladite marchandise n’est pas encore payée ;
2° Endossement du récépissé seul. Là encore, il y a transmission de la propriété, mais le
bénéficiaire devient responsable de la créance garantie par le warrant. Il ne pourra disposer
de la marchandise qu’après versement de cette somme ;
3° Endossement de warrant seul. Il s’agit ici d’un billet à ordre sur la marchandise et il est
possible de le remettre à l’escompte. Il constitue ainsi un instrument de crédit.
Ainsi, dans le cas des effets de commerce, le warrant remis à l’escompte est un crédit à court terme
pour combler les difficultés de trésorerie à court terme de l’entreprise.
Pour obtenir un crédit à court terme, l’entreprise n’a qu’à remettre à la banque ce warrant. C’est
comme les effets de commerce, à la seule différence qu’ici, la signature n’est pas exigée. Toutefois,
- 41 -
les premiers endossements doivent être datés et il faut vérifier si l’endossataire n’est pas en
cessation de paiement.
Dans le cas de non-paiement par l’emprunteur lors de l’échéance, le banquier peut dresser un
protêt et peut procéder, 8 jours après, à la vente de la marchandise gagée.

4.3.4 L’ouverture de crédit


L’ouverture de crédit est un engagement de la banque de mettre des fonds à la disposition du
bénéficiaire jusqu’à concurrence d’un certain montant convenu. Le bénéficiaire n’est débiteur que
pour ce qu’il utilise effectivement. L’ouverture de crédit est une avance en compte courant dans la
mesure où l’ouverture peut être reconstituée si le client rembourse une fraction, il lui est possible
d’emprunter de nouveau jusqu’à concurrence du montant fixé.
L’ouverture de crédit peut se réaliser sous différentes formes. Par exemple : le crédit par caisse.
Celui-ci est l’autorisation de tirage sur le compte ouvert au nom de l’entreprise dans les livres du
banquier pour un montant supérieur à la provision.
Dans cette catégorie, on retrouve :
- La facilité de caisse : celle-ci est une ouverture de crédit renouvelable de très courte
durée (15 jours) accordé notamment enfin de mois, date traditionnelle d’échéance des effets
de commerce. La facilité de caisse est limitée dans le temps. Le montant maximum est
d’environ d’un mois de chiffre d’affaires
- Le découvert : c’est une avance renouvelable convertie dans la même forme que la facilité
de caisse, mais qui peut s’étaler sur quelques mois ou quelques semaines. Le montant
maximum du découvert et sa durée sont déterminés par le banquier en fonction de l’assiette
du crédit demandé. L’objet est souvent variable. Il peut servir soit dans le cadre d’un
« crédit de trésorerie », soit dans le cadre d’un « crédit de relais ». Accordé par écrit, il est
alors assorti de garantie, mais peut être couvert par un effet de commerce. Dans ce cas, on
parle alors d’un découvert mobilisé.
- Le crédit relais : est un crédit à court terme destiné à couvrir une opération financière. En
effet, dans l’attente de la réalisation d’une augmentation de capital ou de l’émission d’un
emprunt obligataire, l’entreprise peut avoir besoin de fonds pour poursuivre son programme
d’investissement.

4.3.5. Les engagements par signature

Il ne s’agit pas ici d’un crédit par sortie de fonds, mais plutôt d’un service que la banque rend à son
client. En effet, la banque, par sa signature, garantit le paiement d’une dette en relation avec
certaines obligations auxquelles son client est astreint. Le but recherché est de différer un paiement
devenu exigible, d’éviter un paiement de fonds au titre de cautionnement. (Par exemple : paiement
d’un droit de douane), d’accélérer une entrée de fonds. En cas de non respect par le client de ses
engagements, c’est la banque qui devra payer.
Formes d’engagements par signature :
L’Aval : un tiers ou le signataire de l’effet se porte garant du titre ;
La Caution : opération par laquelle une personne s’engage à exécuter elle-même
l’obligation du débiteur principal au cas où ce dernier n’y satisferait pas
aux engagements ;
L’Acceptation : par cette procédure, la banque accepte d’être tirée d’une lettre de
change.

4.3.5. Les obligations cautionnées


L’entreprise présente aux contributions indirectes une demande sous forme de soumission en
fournissant la caution d’une banque ou d’un organisme de cautionnement collectif. Et, en cas
- 42 -
d’accord, elle signe des billets à ordre du receveur des contributions dont l’échéance peut être de
quelques mois.
Il faut noter que l’organisme de crédit ne fait pas l’avance de fonds ; il donne seulement sa
signature. Le coût de ce genre d’opérations est généralement plus élevé que l’escompte. Ce genre
d’obligations concerne généralement le paiement de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée).

4.4 LES COMPOSANTES DE LA POLITIQUE DE CREDIT

4.4.1 La durée du crédit accordé

La durée du crédit doit être déterminée avec prudence et doit être adaptée à la nature des activités
du client. En effet, le crédit – client a pour objet de faire participer l’entreprise au financement des
stocks de ses clients. Cela permet au client acheteur d’obtenir des produits avant de régler
l’entreprise. Mais il y a le risque de voir le client dans l’impossibilité d’honorer ses engagements en
cas de mévente. En ce qui concerne la durée celle-ci est variable.
Généralement c’est 90 jours « fin de mois » ou « 30 jours » après un relevé de quinzaine de jours.

4.4.2 Les éléments de référence

Nous en retenons deux :


1. Les habitudes du secteur d’activité ;
2. Les usages de la Banque Centrale du Congo en ce qui concerne le réescompte des effets de
commerce. Toujours est-il qu’il faut se référer aux habitudes dans le secteur d’activité,
comme nous venions de le souligner.

4.4.3 Les conditions particulières

La durée du crédit accordé varie essentiellement en fonction des entreprises : les grosses sociétés,
ayant facilement accès au crédit bancaire, vont essayer de répercuter cet avantage à leur tour par
le biais du crédit – clients.

L’entreprise – fournisseur peut influencer le comportement de ses clients au moyen de l’escompte


qui constitue une prime accordée à l’acheteur pour paiement anticipatif de sa créance avant
échéance. Toutefois, l’escompte doit être utilisé avec prudence. Si son principal objectif est
d’accélérer les rentrées de fonds ainsi que de limiter le montant des capitaux investis par
l’entreprise – fournisseur en créances – clients, l’un de ses buts essentiels reste aussi de réduire le
montant des créances impayées et le nombre des retards de paiement.

4.4.4 Le montant du crédit accordé

Le montant du crédit dépend en théorie, du volume du chiffre d’affaires effectué avec le client et de
délais de règlements pratiqués.

4.4.5 La sélection des clients

Si l’entreprise doit choisir ses clients, les critères suivants peuvent être pris en compte :
- La taille du client et cela, en fonction du volume d’affaires traitées ;
- L’intérêt que le client présente sur le plan commercial. Peut-il favoriser l’image de
l’entreprise auprès de ses propres clients…
- Le risque présenté par le client, c'est-à-dire la probabilité que le client connaisse des
difficultés de trésorerie ;
- Enfin, l’évaluation du risque présenté par les clients, qu’ils soient nouveaux ou anciens,
nécessité l’obtention d’un certain nombre d’informations sur la base desquelles le fournisseur
décidera l’accord du crédit ou le rejet de la demande ou, encore fixera le montant et la
durée du crédit accordé.
- 43 -

Exemple :

L’entreprise TZB envisage de faire passer la durée de son crédit – clients de 60 à 90 jour espérant
obtenir ainsi une croissance de son chiffre d’affaires de l’ordre de 10% (500 à 550 millions). Sur 50
millions d’augmentation du chiffre d’affaires, 35 sont le fait de nouveaux clients pour lesquels les
créances douteuses sont de l’ordre de 10% du montant des commandes passées. On suppose que
TZB peut accroître ce chiffre d’affaires sans augmenter sa capacité de production et qu’elle réalise
une marge sur le coût variable de 40%.

CREITS A 90 JOURS SANS


ELEMENTS CREDITS A 60 JOURS
AUGMENTATION DES COUTS FIXES

Chiffres d’affaires 500 550


Coûts variables 300 330
Marge sur coûts variables 200 220
Coûts fixes 160 160
Pertes sur créances douteuses 3,5
Bénéfices avant impôt 40 56,5
Bénéfice net (impôt 50%) 20 28,25

Le bénéfice supplémentaire de 16,5 (56,5 - 40) avant impôt doit être rapporté à
l’investissement nécessaire, c'est-à-dire à l’accroissement du compte – clients. Les encours de crédit
s’élèvent respectivement dans le 1er et le 2ème cas à :

500 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑥 60
= 83,3 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠
360

550 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑥 90
= 137,5 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠
360

L’allongement du délai de paiement accordé se traduit par un accroissement des besoins en Fonds
de roulement lié au crédit de 54,2 millions (137,5 - 83,3).

Bénéfice
Le rapport 
Investisse ment
Compte tenu des hypothèses précédentes, il conviendra alors de la comparer :
 Soit au coût du crédit qui financera cet investissement ;
 soit en terme de coût d’opportunité, à la rentabilité des autres opportunités d’investissement
offertes à l’entreprise.

Chapitre V : LA GESTION DE LA TRESORERIE


- 44 -
5.1 DEFINITION

La gestion de la trésorerie regroupe l'ensemble des décisions, règles et procédures qui permettent
d'assurer au moindre coût le maintien de l'équilibre financier instantané de l'entreprise.
5.2 OBJECTIF DE LA GESTION DE LA TRESORERIE

 Etablir les prévisions de trésorerie ;


 Prévenir le risque de cessation de paiement;
 Optimisation du résultat financier ;
 Equilibrer la trésorerie (règle de trésorerie 0) ;
 Contrôler les prévisions et les réalisations ;
 Etablir un compte de résultat et un bilan prévisionnels.

5.3 PRINCIPES GENERAUX

La gestion de la trésorerie a pour but principal de prévenir la cessation de paiement. Elle a aussi
pour but d’assurer à l’entreprise l’utilisation optimale des excédents de trésorerie ou la recherche de
moyens de financement à court terme au moindre coût.
La trésorerie peut être exclusivement affectée à cette tâche dans le cas d’une grande entreprise. La
fonction peut être assumée par le chef comptable dans une PME.
Les prévisions sont faites :
 A un an avec un découpage mensuel ;
 A 3 ou 4 mois avec un découpage hebdomadaire ;
 Au jour le jour dans un souci de gestion à très court terme.

5.4 LA BUDGETISATION

Le budget est le résultat d'un exercice qui consiste à prévoir et à organiser les coûts pour une
période donnée en fonction des revenus et des dépenses. La période couverte par le budget peut
être mensuelle, trimestrielle ou annuelle. Le budget peut aussi être conçu par activité, c'est - à -
dire par production, par pièce de théâtre, par concert etc.
Un budget est défini comme l'expression quantitative et financière d'un programme d'action
envisagé pour une période donnée. Le budget est établi en vue de planifier l'exploitation future et
de contrôler à postériori les résultats obtenus.
Le budget est un plan écrit qui doit servir d'outil de planification et de suivi. Dans un premier temps,
le budget prévoit les revenus (encaissements ou recettes) et les dépenses (décaissements ou
débours) pour une période de temps spécifié à l'avance.
Le budget est donc l'expression monétaire des objectifs de l'organisation. Une fois élaboré, le
budget sert dans un deuxième temps, d'outil de suivi afin de s'assurer que les prévisions de revenus
et de coûts soient respectées par chacun des utilisateurs. Le budget ainsi utilisé permet une
meilleure coordination et un meilleur contrôle des finances de l'entité.
 Le budget : Prévision et Contrôle "

Le budget comme outil de prévision sert à :


 Faire un diagnostic du futur : établir de façon structurée les données prévisionnelles pour les
activités futures;
 Orienter les décisions : répartir les ressources en fonction des activités prioritaires.
 Rechercher des fonds : outil privilégié par les bailleurs de fonds lors de l'analyse des
demandes de subvention et lors du contrôle des dépenses engagées.

Le budget comme outil de contrôle sert à :


- 45 -
 Surveiller les opérations et corriger les écarts : outil proactif dans la gestion des ressources
financières puisqu'il permet de suivre les opérations en temps réel et d'ajuster les dépenses
anticipées si nécessaire.
 Evaluer la performance : une fois comparé aux données financières réellement encaissées et
dépensées

5.5 LA PROCEDURE BUDGETAIRE

L’entreprise met en place une procédure budgétaire dans laquelle s’insère le budget de trésorerie.
Les prévisions de trésorerie annuelles, avec un découpage mensuel, sont la résultante des différents
budgets :
 budget d'exploitation ;
 budget d'investissement;
 budget de financement
Ces prévisions peuvent être suivies de la confection d’un compte de résultat prévisionnel et d’un
bilan prévisionnel.
La gestion de la trésorerie suppose une démarche en deux temps :

 L’élaboration du budget de trésorerie : document récapitulatif des encaissements et des


décaissements de l’entreprise sur une période donnée ;
 L’élaboration du plan de trésorerie : document issu du précédent et intégrant les moyens de
financement à court terme retenus ainsi que leur coût (frais financiers) ou dégageant les
placements envisageables par l’entreprise. L’objectif est de parvenir à une trésorerie zéro où
il n’y aurait ni excédents inemployés, ni découverts coûteux en agios.
5.6 LE BUDGET DE TRESORERIE

Le budget de trésorerie est un document de synthèse des flux monétaires encaissés et décaissés au
cours d’une période déterminée. Il se décompose en budget des encaissements et des
décaissements.
Il donne une prévision des excédents et des déficits de trésorerie, en montant et en durée dans une
double perspective :
 Vérifier que les lignes de crédits initialement négociées suffiront à combler les besoins
éventuels,
 Définir les utilisations prévisibles de crédits par grandes masses (ex : nécessité de recourir à
l'escompte compte tenu du portefeuille de traites...).
Notons également que le budget de trésorerie ne regroupe que des dépenses et des recettes. A cet
effet, ni les charges non décaissables, ni les produits non encaissables n'apparaissent dans les
sommes considérées.
Ne doivent pas être prise en compte dans un budget de trésorerie :
 Les dotations, le résultat des variations de stocks ;
 Les reprises, les quotes parts de subventions virées au résultat;
 Les transferts de charges sont comme pour le calcul de la CAF considérés comme des
produits encaissables.

Pour les clients et fournisseurs :


 Les montants correspondants sont pris pour leur valeur TTC ;
 Les ventes non soumises à la TVA sont considérées pour leur montant HT.

Pour la TVA à décaisser :


 Il convient pour l'établir d'appliquer le bon critère (livraison ou encaissement du prix) pour
trouver le mois d'exigibilité de la TVA ;
 La TVA calculée est sauf en cas de règlement par obligations cautionnées réglée le mois
suivant ;
- 46 -
 Un crédit de TVA s'impute sur la TVA du mois suivant.

5.6.1 Le budget des encaissements

Le budget des encaissements est issu du budget des ventes auquel il intègre le délai de règlement
des clients. Certains encaissements de la période proviennent des ventes de la période précédente.
L'information concernant ce type d'encaissements se trouve dans le bilan d'ouverture.
Exemple : Le bilan au 31.12/N de la société CONGO TUENDE se présente comme suit :
Société CONGO TUENDE
Bilan au 31/12/N après répartition
ACTIF BRUT AMORT NET PASSIF

Actif immobilisé 200.000 120.000 80.000 Capitaux propres


Capital et réserves 122.990
Actif circulant
Stocks et en-cours :
- Matières premières et Dettes financières (5) 21.000
fournitures 38.000 38.000 Dettes d’exploitation
- Produits finis 42.390 42.390 - Dettes fournisseurs (2) 36.000
- Dettes fiscales (3) 10.000
Créances d’exploitation : Dettes diverses :
- Créances clients 30.000 30.000 - Dettes fiscales (impôts
- Autres (1) 4.100 4.100 sur les bénéfices) 4.500
Disponibilités 1.000 1.000 - Autres dettes (4) 1.000

Total de l’actif 315.490 120.000 195.490 Total du passif 195.490

(1) TVA déductible (2) dont 2/3 payables en janvier et 1/3 en février
(3) TVA à encaisser (à collecter) (4) Dividende à payer en juin (5) solde créditeur compte
bancaire.
L’entreprise CONGO TUENDE a prévu de réaliser les ventes H.T suivantes au cours des six premiers
mois de l’année n+1.
Janvier ……………………… 95.000 FC Avril ……………….. 79.000 FC
Février ……………………… 54.000 FC Mai ……………….. 79.000 FC
Mars ……………………… 108.000 FC Juin ……………….. 35.000 FC
Les clients paient 50% comptant et 50% à 30 jours. Le taux de TVA est de 18,60%. L’entreprise
envisage de réaliser un emprunt au cours de mars de l’année n+1 pour un montant de 40.000 Fc

Questions :
Sur base des données ci – dessus :
 Etablir le budget des ventes,
 Etablir le budget des encaissements sur ventes,
 Etablir le budget global de tous les encaissements.

1° Budget des ventes


- 47 -
Le budget des encaissements sur ventes se présente comme suit :
Mois de ventes Ventes HT TVA collectée Ventes TTC

Janvier 95.000 17.670 112.670


Février 54.000 10.044 64.044
Mars 108.000 20.088 128.088
Avril 79.000 14.694 93.694
Mai 79.000 14.694 93.694
Juin 35.000 6.510 41.510
Total 450.000 83.700 533.700

2° Budget des encaissements sur ventes

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Créance au


30/6
* Ventes au
comptant 56.335 32.022 64.044 46.847 46.847 20.755

* Ventes à 30 jours 56.335 32.022 64.044 46.847 46.847 20.755


Total 56.335 88.357 96.066 110.891 93.694 67.602 20.755

La colonne de droite (créance au 30 juin n+1) est destinée à l’établissement de bilan prévisionnel
au 30 juin.

3° Budget global de tous les encaissements (y compris les emprunts).

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Créance


au 30/6
Créances 30.000
clients (1)
Ventes (2) 56.335 88.357 96.066 110.891 93.694 67.602 20.755
Emprunt 40.000

Total 86.335 88.357 136.066 110.891 93.694 67.602 20.755

5.6.2 Le budget des décaissements

Il est conseillé de préparer le budget des décaissements en établissant, au préalable :


 Un budget des décaissements relatif aux achats ;
 Un budget de la TVA à payer.

Dans ce budget, sont concentrées toutes les dépenses anticipées à court terme de l'entreprise.
Ainsi, le budget récapitulatif des décaissements est issu du budget des achats en y intégrant le délai
de règlement aux fournisseurs. Il doit être tenu toutes taxes comprises puisque l’entreprise doit
payer les factures reçues toutes taxes comprises.
Comme pour les encaissements, certains décaissements proviennent des engagements de la
période antérieure.

Exemple :

1
D’après le bilan au 1er janvier
2
D’après le budget des encaissements sur ventes
- 48 -
L’entreprise CONGO TUENDE a prévu d’effectuer les achats HT suivants au cours du premier
semestre de l’année n+1
Janvier ……………………… 21.200 FC Avril ……………….. 26.300 FC
Février ……………………… 30.700 FC Mai ……………….. 18.650 FC
Mars ……………………… 25.450 FC Juin ……………….. 19.400 FC
Les fournisseurs sont réglés 50% à 30 jours et 50% à 60 jours. Le taux de la TVA est de 18,60%.
Questions :
Sur base des données ci – dessus :
 Etablir le budget des achats,
 Etablir le budget des décaissements aux achats,
 Etablir le budget de la TVA à payer.
1° Budget relatif aux achats

Mois d’achats Achats HT TVA déductible Achat TTC


Janvier 21.200 3.943,2 25.143,2
Février 30.700 5.710,2 36.410,2
Mars 25.450 4.733,7 30.183,7
Avril 26.300 4.891,8 31.191,8
Mai 18.650 3.468,9 22.118,9
Juin 19.400 3.608,4 23.008,4

Total 141.700 26.356,2 168.056,2

2° Budget des décaissements relatif aux achats

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Créance au


30/6
Achats à
30 jours 12.571,60 18.205,10 15.091,85 15.595,90 11.059,45 11.504,2
Achats à
60 jours 12.571,60 18.205,10 15.091,85 15.595,90 22.563,65

Total 0 12.571,60 30.776,70 33.296,75 30.687,75 26.655,35 34.067,85

3° Budget de la TVA à payer

Créance au
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
30/6 (bilan)
TVA collectée 10.000 17.670 10.044 20.088 14.694 14.694 6.510
TVA déductible - -4.100 -3.943,2 -5.710,2 -4.733,7 -4.891,8 -3.468,9
Solde TVA à payer 10.000 13.570 6.100,8 14.377,8 9.960,3 9.802,2 3.041,1

4° Budget récapitulatif des décaissements

Pour cette entreprise, les autres dépenses sont les suivantes :


 Main d’œuvre directe en Fc :

Janvier Février Mars Avril Mai Juin


20.620 18.440 22.800 21.420 21.420 17.280

 Le personnel est payé le mois même ;


 Les charges issues du budget de production se décomposent ainsi :
- Charges fixes : 2.454,50 Fc par mois. Les amortissements ont été exclus car ils ne
constituent pas des décaissements ;
- 49 -
- Charges variables en Fc :

Janvier Février Mars Avril Mai Juin


5.117 4.574 5.660 5.317 5.317 4.288

Ces charges sont décaissées le mois même où elles sont engagées.


Les charges de distribution sont de 6.000 Fc par mois et sont réglées le mois même.
D'autres charges sont notamment :
- Impôt sur les bénéfices ;
- Acomptes : 1er acompte 9.000 Fc (fin mars), 2ème acompte 11.300 Fc (fin juin),
- Frais de liquidation : 4.500 Fc décaissés au mois d'avril
- Les fournisseurs d’immobilisation sont réglés à 30 jours. L’entreprise envisage de distribuer
des dividendes en juin. Le flux décaissé relatif à cette distribution s’élève à 1.000 Fc.
Le budget récapitulatif des décaissements se présente ainsi :
Dettes
Janvier Février Mars Avril Mai Juin au 30/6
(bilan)
-Dettes fourn. (1) 24.000,00 12.000,00
-Achats (2) 12.571,60 30.776,70 33.296,95 30.687,75 26.655,35 34.067,85
-TVA à décaisser (3) 10.000,00 13.570,00 6.100,80 14.377,80 9.960,30 9.802,20 3.041,10
-Main-d’œuvre directe 20.620,00 18.440,00 22.800,00 21.420,00 21.420,00 17.280,00
-Charges indirectes
de production 5.117,00 4.574,00 5.660,00 5.317,00 5.317,00 4.288,00
-Autres charges fixes 2.454,50 2.574,50 2.454,50 2.454,50 2.454,50 2.454,50
-Charges de 6.000,00 6.000,00 6.000,00 6.000,00 6.000,00 6.000,00
distribution
-Acquisitions
d’immobilisations 118.600,00
-Impôts sur les
bénéfices 9.000,0 11.300,00
-Frais de liquidation 4.500,00
-Dividendes distribués 1.000,00
TOTAL 68.191,5 69.610,1 82.792,0 205.966,25 75.839,55 78.780,05
(1) D’après le bilan au 1er janvier
(2) D’après le budget des décaissements sur achats présenté ci-dessus ;
(3) D’après le budget de la TVA à décaisser.

La synthèse est faite dans le budget général de trésorerie, qui relate les excédents ou insuffisances
de trésorerie à la fin de chaque période.

5.6.3 Le budget général de trésorerie

Le budget général de trésorerie réalise la synthèse du budget des encaissements et du budget des
décaissements. Il fait ressortir le montant (positif ou négatif) de la trésorerie prévisible à la fin de
chaque mois. Il reprend la trésorerie initiale de l’entreprise (celle figurant au bilan au 31.12/N).
Ainsi par exemple, la trésorerie initiale de l’entreprise CONGO TUENDE est de : 1.000 (disponible) –
21.000(dette financière) = -20.000 Fc et elle est négative. Le budget général de trésorerie se
présente ainsi, d’après le bilan au 1er janvier comme suit :

Budget général de trésorerie Année n+1 (1er semestre)


- 50 -
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Trésorerie le 1 du mois
er
-20.000,0 -1.856,5 16.890,4 70.164,40 -24.910,85 -7.056,40
Recettes 86.335,0 88.357,0 136.066,0 110.891,00 93.694,00 67.602,00
Total disponibles 66.335,0 86.500,5 152.956,4 181.055,40 68.783,15 60.545,60
A déduire dépenses 68.191,5 69.610,1 82.792,0 205.966,25 75.839,55 78.780,05

Trésorerie à la fin du mois -1.856,5 16.890,4 70.164,4 -24.910,85 -7.056,40 -18.234,5

Remarque :
- L’entreprise CONGO TUENDE constate des insuffisances (déficits) de trésorerie au cours des
mois de janvier, avril, mai et juin n+1. On recommande à cette entreprise de recourir aux
moyens de financement à court terme, principalement aux avances bancaires pour remédier
à ces écarts négatifs mais également redynamiser son cycle d'exploitation.

5.6.4 Utilité du budget de trésorerie

Le budget de trésorerie dans une organisation est d'une importance capitale dans ce sens :
 il permet de vérifier globalement s'il y a cohérence entre le fonds de roulement (FR) et le
besoin en fonds de roulement (BFR) ;
 un budget constamment déficitaire ou excédentaire exprime une inadéquation du FR au
BFR;
 Si le budget est alternativement excédentaire et déficitaire, il traduit une situation normale;
 il permet également de déterminer les dates optimales auxquelles doivent avoir lieu
certaines opérations exceptionnelles pour lesquelles l'entreprise dispose d'une marge de
manœuvre.

5.6.5 Les prévisions de trésorerie de fin d'année

5.6.5.1 Principes

 L'entreprise prévoit le montant de sa trésorerie de fin d'année, dans le cadre de la procédure


des budgets annuels ;
 La méthode du bilan met en évidence la relation : FR - BFR = trésorerie ;
 La trésorerie de fin d'année apparait alors comme la résultante de la politique
d'investissement et de financement de l'entreprise (chiffrée par le FR) et le besoin en fonds
de roulement lié aux conditions d'exploitation.

5.6.5.2 Démarches de prévisions

1° Prévisions du Fonds de roulement (FR)


a/ Prévisions des ressources stables

 Les capitaux propres :


Ils sont déterminés à partir des capitaux propres de l'année précédente, modifiés comme
suit :
Capitaux propres Année N
- dividende distribué en N+1
+ nouveaux apports des actionnaires
- retraits des associés
+ bénéfices net prévu pour N+1

 Les dettes financières :

Les dettes financières sont obtenues par :


- 51 -
Dettes financières de début d'année
- remboursements au courant de l'année N+1
+nouveaux emprunts N+1

b/ Prévisions des emplois stables


Les emplois stables comprennent essentiellement les immobilisations :

Immobilisations nettes Année N


+ Acquisitions de l'année N+1
- valeur d'origine des immobilisations cédées en N+1
- dotations aux amortissements de N+1

2° Prévisions des Besoins en fonds de roulement (BFR)


Deux approches se présentent :
 Prévision du BFRE par la méthode normative (activité non saisonnière);
 Prévision du BFRHE concerne notamment le solde à payer de l'IS.

5.6.6 Analyse des flux de trésorerie

L'analyse des flux de trésorerie implique qu'on procède :


 Au recensement de tous les encaissements et décaissements par nature ;
 A l'inventaire des moyens de règlements utilisés ;
 A la distinction entre les flux certains et les flux incertains (quant au montant, quant à la
date ou aux deux)
Ce qui implique la recherche d'informations par le trésorier, malheureusement :
 Le système comptable est mal adapté aux prévisions de trésorerie.
Raisons :
 ne prend en compte que les dates d'opérations et non leurs dates de valeur ;
 décalage entre la réception de la pièce comptable à l'origine de la comptabilisation de
l'opération et le transfert de l'information au trésorier
 Les circuits de paiement : des délais variables ;
 Les conditions bancaires Les conditions bancaires précisent le problème des dates valeur
(date à laquelle le compte bancaire est effectivement débité ou crédité du fait d'une
opération donnée) de la manière suivante :
 Les conditions bancaires précisent le problème des dates valeur (date à laquelle le
compte bancaire est effectivement débité ou crédité du fait d'une opération donnée) de
la manière suivante :
 une somme créditée en compte est affectée d'une date de valeur postérieure à la date
comptable de crédit ;
 une somme débitée en compte est affectée d'une date de valeur antérieure à la date
comptable de débit.
 Vocabulaire :
 Jour de banque : jour ajouté à la durée du crédit résultant de l'application des dates
valeur ;
 Heure de caisse : heure au-delà de laquelle les opérations bancaires sont réputées être
faites le lendemain ;
 Jour ouvré : jours effectivement travaillés par la banque ;
 Jours calendaires : jours du calendrier ;
 Domiciliation : établissement bancaire où un titre de paiement est payable. Le plus
souvent il s'agit de la banque du tiré.

5.6.7 Limites des budgets de trésorerie

Les différents budgets de trésorerie présentent certaines limites, notamment :


- 52 -
 Informations trop globales ;
 Ne donnent pas de renseignements sur la situation en cours de mois ;
 Insuffisants pour la prise de décision.

5.7 LE PLAN DE TRESORERIE

Le plan de trésorerie est obtenu à partir du budget de trésorerie ajusté en tenant compte des
réalités de fonctionnement au quotidien de l'entreprise.
Le budget de trésorerie laisse apparaître des soldes en fin de mois qui peuvent être soit un
excédent ou une insuffisance de trésorerie.
*En cas d'excédent de trésorerie : quel type de placement effectuer ? Quel montant ?
Pour quelle durée ?
* En cas de trésorerie déficitaire : quel type de financement (crédit de trésorerie)
faut-il privilégier ? Quel montant ? Pour quelle durée ?

 Hypothèse 1 : trésorerie largement excédentaire


Possibilités pour le trésorier de :
 Rembourser par anticipation les emprunts à long terme ;
 Financer les programmes d'acquisition des investissements prévus ;
 Réaliser des placements financiers à court terme qui prendront différentes formes selon
le type de fiscalité souhaité

 Hypothèse 2 : trésorerie déficitaire


Plusieurs solutions se présentent :
 La mobilisation des créances commerciales existantes (escompte d'effets négociables) ;
 L'obtention de crédits bancaires de trésorerie.
On procède alors à des ajustements pour résorber ces soldes et on établit ainsi le plan de trésorerie.
Les insuffisances de trésorerie conduisent l’entreprise à chercher des moyens de financement à
court terme. Elle aura des agios à payer qui modifieront la situation de trésorerie. Les moyens les
plus fréquemment utilisés sont l’escompte et le découvert bancaire.
Les excédents de trésorerie sont gérés par le trésorier qui doit rechercher les placements les plus
intéressants et présentant le moins de risques. Les produits financiers résultants sont intégrés dans
le plan de trésorerie.

5.8 LE CONTROLE

De nombreuses entreprises établissent des budgets de trésorerie mais n’en vont pas loin. Il est utile
de poursuivre la démarche de la façon suivante :
 Comparaison des prévisions avec les réalisations et analyse des écarts ;
 Mise à jour des prévisions.
Le contrôle doit porter également sur les agios perçus par les banques, car ces derniers constituent
par moment des frais très élevés pour l’entreprise.

5.9 LE ROLE DU TRESORIER

Pour une bonne gestion des finances de l'entreprise, le Trésorier doit tenir compte de ce qui suit :
 Ne pas se limiter à effectuer des prévisions et à rechercher les meilleurs financements et
placements ;
 doit également utiliser tous les moyens susceptibles d'entraîner des conséquences positives sur
le niveau des frais financiers;
 Actions sur les flux financiers visant à réduire le niveau ou la durée des déficits ;
 Arbitrage entre les différentes banques de manière à réduire ou à éliminer certains déficits ;
 Négociation avec les banques ;
 Mise à jour permanente des informations nécessaires aux précisions ;
 Suivre les conditions appliquées par les banques, notamment :
 Echelle des intérêts et de tickets d'agios,
- 53 -
 Dates de valeur, taux d'intérêts,
 Barème des commissions,
 Conditions appliquées sur les comptes multiples d'une même banque,
 Tous ces points sont négociés entre l'entreprise et les banques.
- 54 -
Chapitre VI : DECISIONS D'INVESTISSEMENTS
Les décisions liées à l’investissement sont les décisions les plus importantes qu’ont à prendre les
gestionnaires. A l’inverse des décisions financières à court terme, l’investissement, c'est-à-dire, pour
un système productif, la conversion de ressources en capital, en actifs productifs immobilisés,
représente un engagement quasi irréversible qui affecte l’entreprise sur une durée souvent
supérieure à celle des projets dans lesquels on a investi.

6.1 DEFINITION ET TYPOLOGIE

6.1.1 Définition
Pour l’entreprise, investir consiste à engager aujourd’hui des fonds dans l’espoir de recevoir plus
tard des flux monétaires dont la valeur actualisée excède la mise de fonds initiale. Un projet
d’investissement peut aussi bien concerner un remplacement d’équipement, la modification des
équipements déjà en place, l’agrandissement d’une usine, la mise sur pied d’un nouveau
programme de recherche et de développement, le lancement d’une campagne publicitaire,
l’acquisition d’une autre entreprise, la construction d’un nouveau siège social, etc.
D’un point de vue économique, l’investissement est la réalisation ou l’acquisition d’un capital fixe,
c'est-à-dire une accumulation de facteurs physiques, principalement de production et de
commercialisation.
D’un point de vue financier, l’investissement s’analyse comme l’affectation de monnaie à
l’acquisition d’actifs industriels ou financiers. C’est une décision d’immobiliser des capitaux, c'est-à-
dire d’engager une dépense immédiate dans le but d’en retirer un gain sur plusieurs périodes
successives.
D’un point de vue comptable, la notion d’investissement est directement rattachée à l’affectation de
la dépense aux rubriques de l’actif immobilisé (immobilisations incorporelles, corporelles et
financières) dont on a déjà analysé le contenu.

6.1.2 Typologie
La définition d'une typologie des investissements n'est pas aisée. La problématique de
l'investissement étant différente selon la nature, le secteur, la taille, la structure et la stratégie de
l'entreprise. Les investissements peuvent être classés, notamment :
Suivant la nature des actifs investis, on peut distinguer :
- les investissements industriels et commerciaux sous la forme d’actifs
physique (équipements, installations techniques, machines et outillages ..) ;
- les investissements financiers qui prennent la forme de titres de participation ou de prêts à
long terme. Les actifs financiers constituent des supports à une prise de participation et de
contrôle d'une société tierce ;
- les investissements incorporels ou investissements immatériels qui comprennent d’une part,
les acquisitions d’actifs incorporels (fonds de commerce, brevets, licences, logiciels
informatique …) et d’autre part, les dépenses d’études, de recherche et de développement
de formation ;
Suivant leur stratégie, objectif ou finalité, on peut distinguer :
- les investissements d’expansion dont l’objet est l’accroissement du potentiel de production et
de distribution. Ils servent à la croissance de l'entreprise lorsque celle - ci désire accroître
ses parts de marché ;
- les investissements d'innovation ou de diversification correspondent au développement
d'activités nouvelles en liaison avec le lancement de nouveaux produits et la création de
nouveaux marchés ;
- les investissements de renouvellement dont l’objet est le maintien du potentiel de
l’entreprise. Ils contribuent à la continuité de l'activité de l'entreprise en assurant un
renouvellement à l'identique de la capacité de production ;
- 55 -
- les investissements de modernisation souvent confondus avec les précédents dont l’objet est
l’amélioration de la productivité ;
- les investissements de prestige dont l’objet est l’image de marque de l’entreprise et dont les
effets non mesurables ne peuvent être qu’indirects ;
- les investissements sociaux qui portent sur ce qu’il convient maintenant d’appeler « la
qualité de la vie » dont les effets ne peuvent être directement mesurés ; cette rubrique tend
actuellement à s’alourdir avec les investissements d’intérêt public et les investissements de
protection de l’environnement (anti pollution…).
Cette deuxième classification est importante au plan financier dans la mesure où l'appartenance
d'un projet d'investissement à l'une ou l'autre de ces catégories oriente la gestion prévisionnelle
des flux et conditionne le risque pris par l'entreprise.
Un investissement de remplacement par exemple est facilement évaluable, contrairement à
l'investissement d'innovation souvent soumis à des aléas qui sont porteurs d'erreurs de prévision.
La dimension de l'investissement joue également un rôle considérable, étant donné que les
conséquences d'une erreur d'évaluation d'un projet à faible budget ne sont pas les mêmes à celles
d'un investissement à budget élevé.
Suivant la répartition dans le temps des sorties et des rentrées de fonds, on peut
distinguer :
- la mise de fonds ponctuelle et revenus échelonnés sur plusieurs périodes (achat d'une
machine) ;
- la mise de fonds ponctuelle et revenu ponctuel (plantation d'arbres pour la pâte à papier) ;
- la mise de fonds continue et revenu ponctuel (production cinématographique avec cession
des droits d'exploitation) ;
- la mise de fonds continue et revenus continus (construction d'un complexe industriel avec
prévision d'extension).
- les investissements d’expansion dont l’objet est l’accroissement du potentiel de production et
de distribution. Ils servent à la croissance de l'entreprise lorsque celle - ci désire accroître
ses parts de marché ;

6.2 LES VARIABLES DE L’ANALYSE FINANCIERE

Les critères à considérer dans l’analyse financière seront fondés sur la rentabilité économique de
l’investissement. Celle-ci est indépendante du mode de financement qui n’interviendra
qu’ultérieurement.
Recettes Dépenses
procurées par causées Investissement rentable
l’investissement
> par l'investissement

Cette comparaison doit cependant être affinée pour tenir compte du facteur temps, car une recette
éloignée dans le temps n’est pas équivalente à une recette proche.

Ainsi, la rentabilité est fonction des éléments suivants :


- L’investissement initial (ou la somme des investissements successifs du projet) et les
investissements courants ou de renouvellement. Il s’agit là de déboursés ;
- Le coût du capital, qui représente la rémunération des capitaux mobilisés dans le projet ;
- Le risque inhérent au projet, qu’il convient d’apprécier, comme il sera vu plus loin ;
- Le temps, dont les effets sont pris en compte par l’actualisation des recettes et des
déboursés.

6.3 CHOIX D’UN TAUX D’ACTUALISATION

La dimension temporelle constitue un élément fort important dans l’évaluation de tout


investissement. Le montant de l’investissement initial doit être à l’évidence comparé avec les
- 56 -
entrées de fonds qu’il générera dans le futur. Pour ce faire, le choix d’un taux d’actualisation
approprié est essentiel. C’est en effet par le biais de l’actualisation que l’on transformera en
monnaie d’aujourd’hui les flux monétaire futurs, en les rendant ainsi comparables.

6.4 L’HORIZON OU LA DUREE ECONOMIQUE D’UN PROJET D’INVESTISSEMENT

Il est souvent difficile d’estimer la durée économique d’un projet d’investissement. Cette dernière
dépend en fait de la période pendant laquelle le projet peut générer des flux monétaires.
Il n’existe pas de méthode rigoureuse pour fixer l’horizon d’un projet. Les analyses recourent
généralement soit à la durée physique, à la durée technologique ou à la durée de vie du produit
fabriqué.

6.5 LES CRITERES D’EVALUATION DE LA RENTABILITE DES PROJETS


D’INVESTISSEMENT

La rentabilité d’un projet d’investissement s’évalue à partir des flux monétaire qu’il générera et non
à partir des bénéfices comptables du projet.
Considérons que les flux monétaires ou CAF d’exploitation ne sont que l’expression du résultat
recettes moins décaissements après impôt, il vient alors :
FMt = (Rt – Dt) – It

FMt : flux monétaire de la période t
Rt : recettes du projet avant impôt pour la période t
Dt : déboursés du projet avant impôt pour la période t
It : impôts à payer pour la période t.
Une fois terminée l’estimation des flux monétaire, il faut identifier les projets que l’entreprise doit
approuver ou rejeter. Pour ce faire, le gestionnaire dispose de différents critères, dont les principaux
sont les suivants :
- Le délai de récupération (DR) ;
- Le délai de récupération actualisé (DRA) ;
- La valeur actuelle nette (VAN) ;
- L’indice de rentabilité (IR) ;
- Le taux de rendement interne (TRI).
NB. Dans la suite de la lecture des exercices, nous utilisons soit FM : flux monétaire ou
CAF : capacité d’autofinancement  Les deux termes représentant la même chose.

6.5.1 Le délai de récupération (DR)


1° Définition
Le délai de récupération est le temps nécessaire pour que les recettes nettes d’exploitation
générées par l’investissement permettent de récupérer le montant investi.
2° Mode de calcul
On cumule les recettes nettes d’exploitation année après année jusqu’à atteindre le montant de la
dépense d’investissement.
Le délai est le nombre d’années et de mois correspondant à cette égalisation.

3° Exemple
Deux projets d’investissement d’un montant de 400.000 Fc sont en concurrence dans une
entreprise. Les projets procureront des recettes nettes d’exploitation (ou CAF d’exploitation)
suivantes :
- 57 -
1 2 3 4 5
CAF projet A 150.000 140.000 230.000 180.000 120.000
CAF projet B 250.000 260.000 150.000 120.000 120.000
Projet A
Année CAF Cumul
CAF
1 150.000 150.000
2 140.000 290.000 Délai de récupération = 2 + 12 (400.000 – 290.000) / 230.000
3 230.000 520.000 = 2 ans 6 mois.
4 180.000 700.000
5 120.000 820.000

Projet B

Année CAF Cumul


CAF
1 250.000 250.000
2 260.000 510.000
3 150.000 660.000 Délai de récupération = 1 + 12
4 120.000 780.000 (400.000 – 250.000)/260.000
= 1 an 7 mois.
5 120.000 900.000

4° Critères d’acceptation
L’entreprise se fixe un seuil d’acceptation et élimine les projets pour lesquels le délai de
récupération est supérieur au seuil.

5° Critères de sélection
Pour départager les projets restants, l’entreprise choisit ceux dont le délai de récupération est le
plus court. Ici le projet A est éliminé.

Avantages Inconvénients

Méthode la plus utilisée en raison de sa simplicité - Méthodes ignorant les recettes nettes
et de la rapidité des calculs. Elle est préférée par d’exploitation au delà du délai de récupération
les PME. - Fixation du seuil d’acceptation discutable car
déterminée de façon arbitraire.

6.5.2 Le délai de récupération actualisé (DRA)

1° Définition
Le procédé du délai de récupération actualisé est analogue à la méthode comptable du délai de
récupération mais elle intègre l’actualisation.
Le délai actualisé est le temps nécessaire pour que les recettes nettes d’exploitation actualisées
couvrent le montant de l’investissement.

2° Exemple
Reprenons le cas du projet A pour lequel nous avions calculé, sans actualisation, un délai de
récupération de 2 ans 6 mois (ci – avant). Nous actualisons maintenant les recettes nettes
d’exploitation au taux de 15%.
- 58 -
Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
CAF d’exploitation 150.000 140.000 230.000 180.000 120.000
CAF actualisé 130.435 105.860 151.228 102.915 59.661
Cumul CAF actualisé 130.435 236.295 387.523 490.438 550.099

Délai de récupération = 3 ans + 12 (400.000 – 387.523) / 102.915 = 3 ans et 2 mois.


On constate que l’actualisation allonge le délai de récupération.
Avantages Inconvénients

- Méthode préférée par les entreprises à - Calculs longs en raison de


fort changement technologique ; l’actualisation ;
- Méthode prenant en compte le risque. - Fixation du seuil d’acceptation
discutable.

6.5.3 La valeur actuelle nette (VAN)


1° Notion
On considère qu’un investissement est rentable si la valeur actuelle des recettes nettes
d’exploitation prévues est supérieure au montant de l’investissement.
L'actualisation permet donc de calculer la valeur actuelle nette d'un projet d'investissement.
Le choix du taux d'actualisation appartient à l'entreprise qui va investir. Cependant, ce choix
fondamental est délicat. Le taux d'actualisation retenu doit être au moins égal au taux de rentabilité
minimum exigé par l'entreprise.
Le taux choisi ne saurait être inférieur au taux d'intérêt à long terme. Sinon, il serait préférable pour
l'entreprise, de faire un placement financier plutôt que d'investir dans le matériel de production.
L'entreprise peut également fixer le taux d'actualisation au taux de rentabilité attendu des capitaux
investis.
En principe, l'actualisation a pour effet de ramener la valeur des flux à la période "zéro" date à
laquelle la décision d'investir est prise.

Mode de calcul

0 1 2 n Axe de temps

Axe des opérations


1 R1 R2 Rn
La valeur actuelle nette constitue la référence pour déterminer si un investissement est rentable ou
non.

Valeur actuelle des Valeur actuelle des

Recettes sécrétées par > dépenses générées par ----------> Projet rentable
l'investissement l'investissement

Pour calculer la valeur actuelle nette (VAN) d'un investissement, il faut actualiser les flux de
trésorerie futurs engendrés par l'investissement puis soustraire le montant de l'investissement
initial.

VAN = C1(1+i)-1 +C2(1+i)-2+C3(1+i)-3 + C4(1+i)-4 + ...........Cn(1+i)-n +Vn(1+i)-n - I0


- 59 -
C1, C2, C3, C4, Cn = flux nets de trésorerie à la fin de chaque période
Vn = valeur de revente éventuelle de l'immobilisation en fin de projet
I0 = dépense initiale d'investissement.
i = taux d'actualisation.

2° Exemple
1er cas :
Une entreprise investit un capital de 1.000.000 Fc à l’époque 0. Les équipements ainsi acquis
produiront des recettes nettes d’exploitation suivantes :
280.0000 F à l’époque 1
300.0000 F à l’époque 2
350.0000 F à l’époque 3
300.0000 F à l’époque 4
250.0000 F à l’époque 5
A la fin de la 5ème année, ces équipements, complètement amortis, pourront être revendus pour
100.000 Fc. Au taux d’actualisation de 15% l’an, calculons la valeur actuelle nette de cet
investissement. Le taux d’IS se maintiendra à 33 1/3 %.

VAN 0,15 = -1.000.000 + 280.000 (1,15)-1 + 300.000 (1,15)-2 + 350.000 (1,15)-3 + 300.000 (1,15)-4
+ 250.000 (1,15)-5 + 100.000 (1,15)-5
= - 1.000.000 + (243.478+226.843+230.127+171.527+124.292+49.717)
= -1.000.000 + 1.045.984
VAN 0,15 = 45.984

Remarque : Lorsque plusieurs projets sont en concurrence, celui qui a la VAN la plus grande est
retenue.
Avantages Inconvénients

- La méthode tient compte de la date de - Les conclusions sont influencées par la


chacune des recettes et des dépenses ; dimension de l’investissement.
- Le taux d’actualisation est déterminé
rationnellement.

2ème Cas :
Soit deux projets A & B, vous devez faire une recommandation sur le choix de l'un deux projets
dont les caractéristiques apparaissent ci – dessous. Sachant que le taux d’actualisation pertinent est
de 12% pour une durée de 4 ans, quel projet recommanderiez – vous ?

Projet FM0 FM1 FM2 FM3 FM4


A -80.000 50.000 30.000 20.000 10.000
B -80.000 28.000 28.000 28.000 28.000
FM = Flux monétaire ou CAF d’exploitation

Solution
Il s’agit de calculer la VAN de chaque projet et de retenir celui dont la VAN est la plus élevée (à
condition qu’elle excède zéro).
VAN (A) = - 80.000 + (50.000)(1+0,12)-1+(30.000)(1+0,12)-2+(20.000)(1+0,12)-3+(10.000)(1+0,12)-4
= 9 149,46

VAN (B) = - 80.000 + (28.000)(1+0,12)-1+(28.000)(1+0,12)-2+(28.000)(1+0,12)-3+(28.000)(1+0,12)-4

= 5 045,78
- 60 -
Le projet A est préférable au projet B puisqu’il contribue le plus à l’augmentation de l’avoir des
actionnaires.

6.5.4 L’indice de rentabilité (IR)


1° Définition
L’indice de rentabilité ou de profitabilité mesure le rendement d’un projet par unité monétaire
investie. Cet indice se calcule en divisant la valeur actuelle des flux monétaires anticipés par la mise
de fonds initiale.
En d’autre terme, c’est le résultat du rapport entre la valeur actuelle des flux de trésorerie nette
sécrétés par l'investissement et le coût de l'investissement.

Calcul de l’indice de rentabilité (IR) :


R1(1  t ) 1  R 2(1  t ) 2  .....  Rn (1  t )  n  VR(1  t )  n
IR =
I
I = Investissement initial ou capitaux investis
VR = Valeur résiduelle.
2° Exemple
Reprenons le cas déjà utilisé dans le calcul de la VAN au 1er cas.

45.984  1.000.000
IR =  1,046
1.000.000
Ce qui signifie que 1 F investi rapporte 1,046 F au taux d’actualisation de 15%.

3° Critères d’acceptation et de sélection


Pour qu’un investissement soit rentable, il faut que l’indice soit supérieur à 1. Plus il est
grand, plus grande est la rentabilité.

4° Avantage

Neutralité par rapport à la dimension de l’investissement, contrairement au critère de la


VAN. Ce critère est à utiliser en complément de la VAN. Les deux critères sont équivalents quant à
l’acceptation des projets mais ils conduisent à les classer dans un ordre différent.

6.5.5 Le taux de rentabilité interne (TRI ou TIR)


1° Définition
Le taux de rentabilité interne (TRI) est le taux d'actualisation pour lequel la valeur actuelle nette est
nulle. On suppose, dans le calcul du TRI, que les flux de trésorerie générés par l'investissement sont
placés au taux interne de la rentabilité.

2° Mode de calcul

VAN x = -I + RI (1+t)-1 + ….. + Rn (1+t)-n + VR (1+t)-n = 0

3° Exemple
Reprenons encore une fois le cas qui nous a servi à calculer la VAN.
Nous avions déjà calculé ci – dessus la VAN à 15% et avons trouvé 45.984.
Un calcul analogue nous donne la VAN à 18% = - 26.497
Par interpolation on trouve TRI = 16,90%
- 61 -
4° Représentation graphique
Calculons suivant l’exemple ci – dessus les VAN pour différents taux d’actualisation (analyse de
sensibilité de la VAN). On obtient les valeurs ci – dessous :

Taux d’actualisation VAN


0% 362.162
5% 187.666
15% 45.984
16% 20.892
17% -3.270,
18% -26.497
Détails sur les interpolations :
1/ Avec 1% de variation, on aura :

Taux VAN
16% 20.892,00
17% -3.270,00

Avec une variation de 1% du taux , la variation de la VAN sera de :


20.892 - X = - 3.270
20.892 + 3.270 = X
X = 24.162
Ainsi, la variation entre taux sera de :
1% x 20.892/24.162 = 0,0086 soit 0,9%
D'où TRI = 16% + 0,9% = 16,9%

2/ Avec 2% de variation, on aura :

Taux VAN
16% 20.892,00
18% -26.497,00

Avec une variation de 2% du taux, la variation de la VAN sera de :


20.892 - X = - 26.497
20.892 + 26.497 = X
X = 47.389
Ainsi, la variation entre taux sera de :
2% x 20.892/47.389 = 0,0088 soit 0,9%
D'où TRI = 16% + 0,9% = 16,9%

Représentons graphiquement l’évolution de la VAN en fonction du taux :

VAN

500.000

100.000

TIR

15% 16,9% 20%


- 62 -
Comme on le constate, la valeur actuelle nette est positive pour tous les taux d'actualisation
inférieurs au taux interne de rentabilité. On peut donc en conclure que l'investissement est
acceptable si le taux interne de rentabilité de l'investissement est supérieur au taux d'actualisation
envisagé par l'entreprise.
5° Critères d’acceptation et de sélection
Tout projet pour lequel t<x sera accepté. Dans cette zone, la VAN est positive. Tout projet pour
lequel t>x sera rejeté. Dans cette zone, la VAN est négative. Si plusieurs projets sont en
concurrence, il faut retenir celui qui a le taux le plus élevé.

Avantages Inconvénients

- Méthode indépendante de la dimension du - Les méthodes de la VAN et du TRI ou TIR reposent sur
projet à réaliser. l’actualisation et, en conséquence, supposent que les
recettes nettes d’exploitation sont réinvesties au taux
utilisé pour l’actualisation. Ainsi pour la VAN on considère
que les excédents sont réinvestis au taux d’actualisation
retenu par l’entreprise, ce qui se justifie pleinement. Par
contre, pour le TIR, les excédents sont réinvestis au taux
obtenu (TIR) ; ce taux peut être très élevés pour un
investissement donné mais ne pas refléter le taux du
marché.

En conséquence, le critère de la VAN doit être préféré au TRI pourtant la méthode de TRI semble
plus utilisé que celle de la VAN.

Remarque : Il peut ne pas exister de TRI quand l’équation de la VAN ne présente pas de solution.
Il peut aussi exister, pour une même équation de la VAN plusieurs valeurs du TRI.
3ème Cas
Une entreprise envisage d’investir dans 3 projets indépendants qui produiront les flux monétaires
suivants :
Flux monétaire

Année Projet 1 Projet 2 Projet 3


0(1) -75.000 -20.000 -20.000
1 0 10.000 12.000
2 0 10.000 8.000
3 150.000 10.000 5.000
(1) La première ligne renseigne le montant de l’investissement initial au temps zéro.

En se basant sur le critère du taux de rentabilité interne (TRI), quel sera le montant du budget
d’investissement ? Le taux de rendement minimum requis est de 10%.
Solution
Pour déterminer si un projet est acceptable, il s’agit de calculer son taux de rentabilité interne (TRI)
et de le comparer au taux de rendement minimum requis.
Projet 1
Seule la 3ème année donne un flux monétaire :

150 000
− 75 000 = 0
(1 + 𝑇𝑅𝐼)3
150 000
= 75.000
(1 + 𝑇𝑅𝐼)3
150.000 = 75.000 (1+TRI)3
- 63 -
75.000 (1+TRI)3 = 150.000

150 000
(1 + 𝑇𝑅𝐼)3 =
75 000
1
(1 + 𝑇𝑅𝐼) = (2)3
1
𝑇𝑅𝐼 = (2)3 − 1
TRI = 25,99%
Le TRI du projet 1 excède 10%, on doit accepter ce projet.

Projet 2
Il vient :
10 000 10 000 10 000
1
+ 2
+ − 20 000 = 0
(1 + 𝑇𝑅𝐼) (1 + 𝑇𝑅𝐼) (1 + 𝑇𝑅𝐼)3
A un taux de 24%, on obtient :
10 000 10 000 10 000
+ + = 19 813 < 20 000
(1 + 0,24)1 (1 + 0,24)2 (1 + 0,24)3
A un taux de 22%, on obtient :
10 000 10 000 10 000
1
+ 2
+ = 20 422 > 20 000
(1 + 0,22) (1 + 0,22) (1 + 0,22)3
Le taux recherché est donc compris entre 22% et 24%. Par interpolation linéaire, on obtient :
TRI = 23,38%
Ce projet devra donc être accepté.
Projet 3
Il vient :
12 000 8 000 5 000
1
+ 2
+ − 20 000 = 0
(1 + 𝑇𝑅𝐼) (1 + 𝑇𝑅𝐼) (1 + 𝑇𝑅𝐼)3
Si l’on ne dispose pas d’une calculatrice financière, on devra, pour résoudre cette équation,
procéder par itération puis par interpolation linéaire. C’est cette dernière méthode.
A un taux de 15%, on obtient :
12 000 8 000 5 000
1
+ 2
+ = 19 777,51 < 20 000
(1 + 0,15) (1 + 0,15) (1 + 0,15)3
= - 222,49
Par conséquent, le TRI du projet est inférieur à 15%. En essayant avec 13%, on obtient :
12 000 8 000 5 000
1
+ 2
+ = 20 349,89 > 20 000
(1 + 0,13) (1 + 0,13) (1 + 0,13)3
= 349,89
Le taux recherché est donc compris entre 13% et 15%. Par interpolation linéaire, on obtient :

La Δ de 2% du taux ( 15 - 13) entraine une Δ de la VAN de -222,49 -(-X)=349,89


d'où la variation de la VAN = 572,08.
Et la variation en % de la VAN est de 2% x 349,89 = 1,22%
572,08

D'où le TRI = 14,22% soit ( 13% + 1,22%)

Le projet 3 est lui aussi rentable.


- 64 -
Si l’on entreprend les 3 projets, le budget d’investissement sera donc de :

75 000 + 20 000 + 20 000 = 115 000

Remarque : On aurait abouti au même résultat à l’aide de la VAN. Le lecteur pourra vérifier que la
VAN des projets 1, 2 et 3, à un taux d’actualisation de 10%, est positif.

6.6 CHOIX CONTRADICTOIRES ENTRE PLUSIEURS INVESTISSEMENTS

6.6.1 Investissements de montants différents


Soit l’investissement A de montant 300.000 Fc, et l’investissement B de montant 400.000
Fc. Le premier est supposé rapporter des CAF d’exploitation de 100.000 Fc par an pendant 5 ans, le
second de 130.000 Fc par an pendant 5 ans. Le taux d’actualisation retenu par l’entreprise est de
15%.
0 1 2 3 4 5

Investissement A -300.000

CAF exploitation 100.000 100.000 100.000 100.000 100.000

VAN à 15% = 35.216 Fc


TRI = 19,85%

0 1 2 3 4 5
Investissement B -400.000
CAF exploitation 130.000 130.000 130.000 130.000 130.000

VAN à 15% = 35.780 Fc


TRI = 18,71%
Le critère de la VAN conduit à retenir le projet B tandis que le critère du TRI est favorable au projet
A. Il faut donc les départager. Pour cela on va considérer un troisième projet « fictif » C + B - A,
dont le montant sera de 400.000 – 300.000 = 100.000 F et qui sera supposé rapporter des cash –
flow annuels de 130.000 – 100.000 = 30.000 Fc.

0 1 2 3 4 5
Investissement -100.000
Différentiel
CAF exploitation 30.000 30.000 30.000 30.000 30.000

VAN à 15% = 564,65Fc


TRI = 15,23%
Cet investissement fictif différentiel possède une VAN >0, et son TRI est supérieur au coût du
capital (taux d’actualisation) retenu pour cette entreprise. Il peut donc être envisagé de réaliser cet
investissement fictif, ce qui conduit à retenir le projet B. Notons que son avantage n’est cependant
pas très important.
6.6.2 Investissements de durées de vie différentes
Exemple :
Soit un investissement A de durée de vie égale à 6 ans, d’un montant de 150.000 F,
procurant des CAF d’exploitation de 50.000 F par an. Soit un investissement B de durée de vie égale
à 3 ans, d’un montant de 150.000 F procurant des CAF d’exploitation de 80.000 F par an. Le taux
d’actualisation retenu par l’entreprise est de 15%.
- 65 -

Première solution
On suppose le remplacement à l’identique de la machine B au bout de 3 ans.
0 1 2 3 4 5

Investissement A -150.000
CAF exploitation 50.000 50.000 50.000 50.000 50.000

VAN à 15% = 17.608

0 1 2 3 4 5
Investissement B -150.000
CAF exploitation 80.000 80.000 80.000 80.000 80.000
Différence -150.000 80.000 80.000 80.000 80.000 80.000
VAN à 15% = 54,131

La VAN à 15% du projet B est supérieure à celle du projet A. Le projet B est donc
retenu. Mais il suppose que le remplacement se fera au même prix à l’époque 3 qu’à l’époque 0, et
que les CAF seront identiques.

Deuxième solution
Une seconde solution consiste à raisonner sur la durée de vie la plus courte (projet B) et à évaluer
ce que sera la valeur résiduelle de la machine A à l’époque 3 (durée retenue du projet B).
Supposons qu’elle s’élève à 70.000 Fc.
0 1 2 3
Investissement A -150.000
CAF exploitation 50.000 50.000 50.000
Valeur actuelle 70.000
Total -150.000 50.000 50.000 120.000

VAN à 15% = 10,187


0 1 2 3
Investissement B -150.000
CAF exploitation 80.000 80.000 80.000

VAN à 15% = 32,658


Le projet B est préféré puisqu’il rapporte une VAN supérieure à celle du projet A.
- 66 -

Chapitre VII : LA POLITIQUE DE FINANCEMENT DES


INVESTISSEMENTS
Lors de la création ou de son expansion, une entreprise réalise des investissements par des
acquisitions d'immobilisations incorporelles et corporelles indispensables à son activité et inscrits à
l'actif immobilisé. Ces emplois durables doivent être financés par des ressources durables.
Ainsi, les entreprises peuvent se financer par des fonds propres (apports des actionnaires,
autofinancement), des emprunts, des subventions d'investissement ou d'équipement ou encore par
des contrats de locations ou contrats de crédit bail " leasing ".
Ces modes de financement posent plusieurs questions importantes. Les sociétés privilégient – elles
trop l’autofinancement aux dépens de l’émission d’actions ou de la souscription d’emprunts ?
Les ratios d’endettement des entreprises sont – ils trop élevés ? Les modes de financement diffèrent
– ils dans les différents pays industrialisés ?
Lorsque les flux annuels de trésorerie sont calculés, l’analyse de la rentabilité globale des
investissements peut être appréciée. Il reste à « boucler » l’opération d’analyse financière de projet
en cherchant à mesurer les parts relatives et le coût des financements internes et externes.
Connaître l’importance et les coûts respectifs des capitaux propres et des emprunts qu’il faudra
mobiliser lors de la mise en œuvre d’un projet d’investissement constitue vraisemblablement
l’activité principale de l’analyse de projet.
Dans la pratique, les différents moyens de financement font l'objet d'études préalables et d'un choix
en fonction de leurs conditions et de leur coût respectifs.
L'élaboration d'un plan de financement des investissements sur plusieurs années conduit souvent à
la combinaison de plusieurs de ces moyens. Ce plan de financement doit être équilibré par année et
globalement : RESSOURCES = EMPLOIS.

7.1 MODES DE FINANCEMENT ET LIMITES LIEES AUX EMPRUNTS


7.1.1 Les modes de financement des projets
Deux cas peuvent se présenter lors de la mise en œuvre d’un projet d’investissement productif : soit
le projet est une création, soit il se présente comme l’accroissement ou la modernisation d’une
activité de production déjà existante.
Dans le premier cas, celui d’une création, le projet n’aura recours qu’à un financement externe, qu’il
s’agisse de fonds propres ou quasi fonds propres ou d’endettement.
Dans le second cas, pour un accroissement, une modernisation ou une diversification de la
production d’une entreprise déjà existante, un partage est à opérer entre ressources internes et
externes ; les ressources internes étant le fait de l’autofinancement.
7.1.2 Le choix du mode de financement
Le choix du mode de financement d’un projet d’investissement dépend de plusieurs contraintes dont
les principales sont d’ordre économique et stratégique :
 Le principe de rareté des ressources financières impose un souci d’économie des modes de
financement ;
 Les risques liés à une dépendance trop accentuée du projet vis-à-vis des prêteurs imposent
un partage prudent entre ressources issues des fonds propres et celles provenant des
emprunts malgré l’avantage économique que peut constituer, dans certains cas, l’usage
massif de recourir à l’endettement.

En pratique des affaires, l’endettement à long terme par les banques est limité :

 Par le type d’investissement et par le type de risque encouru ;


- 67 -
 Par la structure financière de l’entreprise dans le cas d’un accroissement, d’une
modernisation ou d’une diversification d’une production déjà existante,;
 Par l’importance de la capacité d’autofinancement (ou de la marge brute d’autofinancement)
prévisionnelle dégagée par le projet.

Choisir le mode de financement d’un investissement, c’est faire un arbitrage :


 Entre fonds propres et endettement;
 Entre emprunts et crédit – bail.

Après le calcul de la rentabilité économique d’un investissement et la décision d’investir, il reste à


choisir un mode de financement. Ce choix sera influencé par la comparaison entre les coûts
respectifs des différentes sources de financement.
7.1.3 Les risques lors de l’investissement
Ces risques sont multiples, toutefois, deux paraissent dominantes :
 Risques liés au pays : le risque pays est non maîtrisable sur le plan micro – économique. Il
constitue une donnée qui se traduit concrètement par le choix d’un taux d’actualisation qui
s’élève avec l’estimation de ce risque ;
 Risques liés à l’activité elle-même : Hormis le principe qui veut que les investissements
à haut risque (recherche, innovation…) soient financés par des capitaux à risques (c'est-à-
dire des fonds propres), les possibilités d’emprunts pour financer les projets dépendent des
garanties que peuvent offrir les promoteurs à leurs banquiers. Ces garanties peuvent
prendre la forme d’hypothèque pour des biens immobiliers ou de nantissement pour les
matériels. Le principe est que les garanties doivent être supérieures aux montants des
emprunts.
7.1.4 La structure financière
La structure financière d’une entreprise joue un rôle déterminant dans la décision d’accorder un prêt
à long terme pour financer un investissement.

Dans ce cas trois limites sont généralement posées à l’endettement :


 Une trésorerie nette globale découlant du fonds de roulement net suffisant pour financer le
besoin en fonds de roulement ;
 Un ratio d’endettement à moyen et long terme plafonné. On doit avoir : (total des dettes
MLT (y compris le crédit sollicité)/capitaux propres)  1 ;
 Un ratio d’indépendance financière insuffisant (il n’y a pas de norme, les banques
apprécient l’évolution dans le temps du rapport Capitaux propres/Total passif).
7.2 LE FINANCEMENT PROPRE
7.2.1 Les augmentations du capital
L'actionnariat peut apporter les fonds dont l'entreprise a besoin pour financer ses projets lors de la
phase constitutive ou à l'occasion des augmentations successives du capital. Les associés peuvent
apporter des biens et créances. Il s'agit d'apports en nature sous déduction éventuelle d'un passif.
Les apports en numéraire peuvent faire l'objet d'appels fractionnés.
ll s'agit d'une ressource sûre sans échéance de remboursement et dont la rémunération (les
dividendes) est associée aux résultats de l'entreprise.
Pour se procurer des fonds sans diluer le pouvoir dans l'entreprise, les sociétés peuvent émettre les
actions à dividende prioritaire sans droit de vote.
Le prix d'émission des actions doit être au moins égal à la valeur nominale. Il est souvent supérieur
afin de tenir compte des droits acquis sur les réserves, les plus -values latentes et les perspectives.
Il suffit de libérer les apports en numéraire du quart du nominal et de la totalité de la prime
d'émission définie comme la différence entre le prix d'émission et le nominal.
- 68 -

7.2.1.1 Détermination du coût du capital


La valeur actuelle nette est calculée à un taux d’actualisation représentant le coût du capital. Le
coût du capital est égal au coût moyen des capitaux investis dans l’entreprise. Il est mesuré par un
taux.
Les capitaux dont dispose l’entreprise sont : des capitaux empruntés (emprunts ou crédit – bail) et
des capitaux propres.
Le coût du capital est aussi un taux moyen entre le taux mesurant le coût des capitaux empruntés
et le taux mesurant le coût des capitaux propres.
Les capitaux propres ne sont pas gratuits contrairement à ce que l’on pourrait croire.

En effet, les apporteurs de capitaux auraient pu placer leurs capitaux en achetant des actions
d’autres sociétés au lieu de les investir dans leur propre entreprise. Ils auraient ainsi obtenu des
profits (dividendes, droits aux réserves) auxquels ils ont renoncé pour utiliser eux-mêmes leurs
capitaux).
Si l’entreprise place ses fonds (200.000 $Us) dans d’autres sociétés, elle évalue à 22.000 $Us le
revenu annuel qu’elle obtiendrait. Dans ce cas, le coût des fonds propres est de : 22.000/200.000 =
11%.
7.2.2 L'Autofinancement
En décidant d'une mise en réserve de tout ou partie des bénéfices, les actionnaires permettent à
l'entreprise de financer ses projets au regard des flux financiers générés.
L'Autofinancement est la différence entre la capacité d'autofinancement et la distribution de
dividendes. Il est raisonnable de penser que les actionnaires espèrent de mettre en réserve une
rentabilité comparable à celle obtenue de leur participation au capital.
La loi oblige les sociétés à affecter une partie du bénéfice aux réserves. La réserve légale assure un
patrimoine minimal. Le taux de 5% est appliqué au bénéfice de l'exercice diminué des pertes
antérieures reportées à nouveau.
7.2.3 Les cessions d'actifs immobilisés
Il s'agit des sommes remboursables à l'initiative de l'emprunteur. Enfin de projet, la valeur résiduelle
marchande des actifs autorise le financement partiel de nouveaux projets. Cette démarche peut
résulter du renouvellement courant ou de réorientation stratégiques.

7.2.4 Les autres fonds propres


Ce sont des sommes remboursables à l'initiative de l'emprunteur. Parmi les autres fonds propres, les
titres participatifs, les titres subordonnés, les comptes courant bloqués d'associés occupent une
place importante.
7.2.4.1. Les titres participatifs
Les titres participatifs ont été créés pour renforcer la structure financière des entreprises publiques.
Ils ne confèrent pas de droit de gestion. ils ne sont remboursables qu'à la date de liquidation de la
société après désintéressement de tous les autres créanciers ou à l'expiration d'un délai minimum
de plus de cinq ans.
La rémunération des titres participatifs comprend une partie fixe et une partie variable. La partie
variable est liée aux résultats de la société.

7.2.4.2. Les titres subordonnés


Les titres subordonnés à durée indéterminée ne sont remboursables qu'à la liquidation de la société
après remboursement des autres créances.
7.2.4.3. Les comptes courants bloqués des associés
- 69 -
Les comptes courants bloqués des associés correspondent à des fonds laissés pour une durée
déterminée. Une convention conclue rend indisponibles les sommes déposées en compte. il s'agit
d'une dette financière portant intérêt.

7.3 LE FINANCEMENT EXTERNE

7.3.1 Les emprunts bancaires

Les emprunts auprès des établissements de crédit se différencient par les durées, les modalités de
remboursement, les taux d'intérêt, les garanties et les conditions de remboursement.
La mise en concurrence des banques permet l'obtention de taux plus faibles.
Les emprunts participatifs sont contractés par les entreprises auprès de l'Etat, des banques, des
sociétés d'assurances ou d'autres sociétés commerciales.
Ils représentent une dette à rembourser à une date déterminée. En cela, ils ne constituent pas des
fonds propres et sont à différencier des titres participatifs.
Les crédits à options multiples (Multiple Options Financing Facility : MOFF) sont ds enveloppes
multi crédits sur lesquelles les entreprises ont la faculté de tirer à tout moment.
Les crédits MOFF permettent d'obtenir des crédits classiques à divers taux. L'obtention d'une MOFF
dispense l'entreprise de négocier à tout moment pour obtenir des crédits. Elle confère à
l'emprunteur une réserve de financement à faible coût et ainsi saisir des opportunités. Toutefois, ce
type de contrat est réservé aux groupes internationaux.

7.3.2 Les emprunts obligataires

Les emprunts obligataires est un mode de financement externe qui permet de recourir à de
multiples prêteurs.
L'obligataire a droit au remboursement et à l'intérêt. ll est créancier de l'entreprise. Certaines
conditions doivent être respectées pour émettre des obligations (avoir au moins deux ans
d'existence, avoir établi deux bilans régulièrement approuvés, avoir intégralement libéré le capital).
La valeur nominale sert de base au calcul de l'intérêt appelé coupon tandis que le prix d'émission
représente le prix pour acheter le titre.
Les obligations font l'objet d'une cotation. L'amortissement peut être " in fine ", par annuités
constantes ou par amortissements constants.

7.3.2.1. Quelques définitions

 Obligation à long terme : c’est une obligation dont la date d’échéance se situe dans plus de
10 ans;
 Emission au pair : lorsque les obligations sont vendues à leur valeur nominale. Le prix de
remboursement est souvent supérieur au prix d'émission;
 Le prix de remboursement est la différence entre la Valeur nominale et le prix d'émission;
 Emission à escompte : lorsque les obligations sont vendues à un prix inférieur à leur valeur
nominale, elles sont dites émises à escompte ;
 Emission à prime : lorsque les obligations sont vendues à un prix supérieur à leur valeur
nominale, elles sont dites émises à prime ;
 Taux de coupon : c’est le pourcentage qui sert à calculer le montant des intérêts qui seront
versés périodiquement au prêteur.
En considérant les emprunts obligataires avec prime de remboursement, le coût de l’emprunt est le
taux d’actualisation assurant l’équivalence entre le prix d’émission et les annuités de
remboursement et économies d’impôts dues aux intérêts et à l’amortissement de la prime.

7.3.2.2. Quelques types d'obligations

 Obligations ordinaires :
Certaines obligations sont convertibles en actions. L'obligation a alors la possibilité de
transformer sa créance en actions. C'est donc la possibilité de profiter d'une majoration du
- 70 -
cours de l'action. Le caractère spéculatif de l'opération est évident, la société émettrice
propose des taux moindres.
 Obligations OBSA :
A certaines obligations sont attachés des bons de souscription. Il s'agit notamment des
obligations à bons de souscription d'actions (OBSA). Ces bons permettent de souscrire à des
actions ultérieurement, mais à un prix fixé dès l'émission de l'emprunt obligataire.
L'opération peut être particulièrement spéculative.
 Obligations à fenêtre :
Les obligations à fenêtre sont des obligations pouvant être remboursées par anticipation
pendant certaines périodes, au gré de la société émettrice ou du porteur.
 Obligations OCEANE :
Les obligations à options de conversion ou d'échange en actions nouvelles ou existantes
(OCEANE) constituent un mode de financement hybride particulièrement intéressant. Ces
obligations donnent la possibilité de rembourser les investissements non seulement par
l'émission de nouvelles actions mais aussi par des actions déjà existantes, prélevées sur
l'autocontrôle ou rachetées sur le marché. Une souplesse appréciée par des entreprises de
plus en plus attentives à la question de la dilution de leur capital.

Exemple

Pour financer en partie un investissement de 200.000 Fc, une société soumise à l’IS au taux de 33
(1/3)% émet un emprunt obligataire de 1.000 obligations de 100 Fc au prix de 95 FC. Les
obligations sont remboursables au pair par cinq annuités sensiblement constantes calculées au taux
d’intérêt de 10%. La prime de remboursement est amortie en cinq fractions égales de 1.000 Fc.

Tableau d’amortissement de l’emprunt

NOMBRE
ANNEES D’OBLIGATIONS INTERETS AMORTISSEMENTS ANNUITES
VIVANTES
1 1.000 10.000 16.400 26.400
2 836 8.360 18.000 26.360
3 656 6.560 19.800 26.360
4 458 4.580 21.800 26.380
5 240 2.400 24.000 26.400

Calcul des annuités nettes des économies d’impôt

Année
1 2 3 4 5
Postes
Remboursements … 16.400 18.000 19.800 21.800 24.000
Charges d’intérêts : 10.000 8.360 6.560 4.580 2.400
Economie d’IS
- Sur intérêts -3.333 -2.787 -2.187 -1.527 -800
- Sur amortissement de la prime -333 -333 -333 -333 -333
Annuités nettes d’impôt 22.734 23.240 23.840 24.520 25.267

Le coût de l’emprunt :
C’est la racine de l’équation : 95.000 = 22.734 (1+i)-1 + 23.240 (1+i)-2 + 23.840 (1+i)-3
+ 24.520 (1+i)-4 + 25.267 (1+i)-5
Soit i = 8,05%
- 71 -
7.3.2.3. La moyenne pondérée des coûts (MPC)

L’emprunt ne finance jamais la totalité de l’investissement. Les banques veillent à ce que le taux
d’endettement n’excède pas certaines limites. Le financement doit donc être complété par des
capitaux propres. Le coût du financement est obtenu en calculant la moyenne pondérée du coût de
l’emprunt et du coût des capitaux propres.
Exemple :

 L’emprunt obligataire étudié ci – dessus ne finance que 95.000 / 200.000 = 47,5% de


l’investissement ;
 Si le coût des capitaux propres est 15% ; le coût moyen pondéré des capitaux est alors de :
emprunt + capitaux propres.

MPC = (8,05% * 47,5%) + (15% * 52,5%) = 11,70%

7.3.3 Le crédit - bail (leasing)

7.3.3.1 Définition
Le crédit – bail est un contrat permettant le financement d’un investissement corporel. Pendant la
durée du contrat, l’entreprise utilise un bien dont elle n’a pas acquis la propriété. Néanmoins, elle
peut exercer une option d’achat du bien à la fin de la durée du contrat et procéder à
l’amortissement comptable de la valeur de rachat. Il est possible de mesurer le coût du crédit – bail
par un taux comme on le ferait pour un emprunt.
Donc, le crédit - bail est un contrat de location avec option d'achat.
Le locataire paie les loyers et achète éventuellement en fin de bail le bien pour une faible somme.
Dans de nombreux cas, une période de location irrévocable est stipulée.
La cession - bail (lease back) est un procédé plus récent. Une entreprise, propriétaire d'un bien,
le vend à une société de crédit - bail. Cette dernière le loue à l'entreprise selon les modalités d'un
contrat de crédit - bail. L'objectif est d'initier un investissement grâce à la levée de fonds dont la
rentabilité soit supérieure au taux de revient du contrat de crédit - bail.
Le crédit - bail s'analysant comme l'un des moyens de financement des projets de l'entreprise, il
conviendra de le retraiter tant au niveau du bilan qu'à celui du compte de résultat.

7.3.3.2 Le calcul du Coût


Le taux exprimant le coût du crédit – bail est le taux d’actualisation assurant l’équivalence :
- Entre la valeur du bien faisant l’objet du contrat ;
- Et les flux monétaires après impôt résultant du contrat.
Ces flux comprennent :
- Les loyers périodiques moins l’économie d’impôt correspondante ;
- La perte de l’économie d’impôt sur l’amortissement du bien ;
- Le prix de rachat en fin de contrat ;
- L’économie d’impôt résultat de l’amortissement du prix de rachat.
Exemple
Il serait possible de financer l’investissement dont il a été question dans l’exemple précédent, par un
crédit – bail. Les loyers annuels de 69.000 FC seraient payables en début d’années pendant quatre
ans. Le premier versement serait effectué à la signature du contrat. A la fin de la quatrième année,
la société pourrait lever l’option d’achat pour un prix de 15.000 FC. Le bien serait amorti en totalité
à la clôture du cinquième exercice. Si au contraire, la société procédait à l’acquisition du bien pour
200.000 FC dès le début, elle l’amortirait en cinq ans avec le système linéaire.
- 72 -

Années
0 1 2 3 4 5
Postes
Loyers 69.000 69.000 69.000 69.000 15.000

Economie d’IS Option d’achat -23.000 -23.000 -23.000 -23.000

Perte de l’économie d’IS sur


l’amortissement du bien (1) 13.333 13.333 13.333 13.333 13.333

Economie d’IS sur (2)-5.000


l’amortissement de l’option
d’achat
Total 46.000 59.333 59.333 59.333 28.333 8.333
200 000
L'amortissement linéaire soit = 40 000
5
Le coût i du crédit – bail est la racine de l’équation :

200.0000 = 46.000 + 59.333 (1+i)-1 + 59.333 (1+i)-2+ 59.333 (1+i)-3 + 28.333 (1+i)-4 + 8.333 (1+i)-5
i = 9,65%.

7.3.3.3 La moyenne pondérée des coûts


Le crédit – bail ne finance pas totalement l’investissement si le premier loyer doit être versé
d’avance. Ce premier versement doit alors être financé par des capitaux propres. Le coût du
financement est obtenu en calculant la moyenne pondérée du coût du crédit – bail et du coût des
capitaux propres.
Exemple
Le crédit – bail étudie ci – dessus ne finance que (200.000 – 60.000) / 200.000 = 70% de
l’investissement.
Si le coût des capitaux propres est 15%, le coût moyen pondéré des capitaux est alors de :
Crédit – bail + Capitaux propres
C = (9,65% * 70%) + (15% * 30%) = 11,25%

Parmi les capitaux empruntés la préférence est donnée aux moins coûteux.
La comparaison entre les coûts
A première vue, le crédit – bail semble plus coûteux (9,65%) que l’emprunt (8,05%). Cette
impression doit cependant être corrigé : l’emprunt finance habillement une fraction beaucoup moins
importante de l’investissement que le crédit – bail : il faut compléter l’emprunt par un important
financement propre qui est généralement très onéreux. La comparaison du coût pondéré des
capitaux montré, qu’en réalité, le coût du financement par crédit – bail et fonds propres (11,25%)
est ici inférieur au coût du financement par emprunt et fonds propres (11,70%).

7.3.4 Les interventions de l'Etat

En accordant des subventions d'investissements, l'Etat favorise les politiques d'investissement et


permet une consolidation des fonds propres. Toutefois, il faut remarquer que ces subventions étant
réintégrées au résultat impossible, l'avantage est moindre.

1 200.00 * 33,3%
2
15.000 * 33,3%
- 73 -
7.4 CHOIX DE METHODE DE FINANCEMENT

Comme pour le choix de l'investissement et pour l'évaluation de la rentabilité économique, les


méthodes de calculs utilisées reposent sur la technique de l'actualisation de flux de trésorerie.
Deux méthodes sont utilisables :
 Méthode de la valeur actuelle nette des flux de trésorerie générés par l'investissement et son
financement (charges, remboursement loyers,) ou valeur actualisée nette de financement ;
 Méthode de la valeur nette des décaissements annuels liés au financement ou coût net de
financement actualisé (charges dues au financement, "économie d'impôt).

7.4.1. Méthode de la valeur actualisée nette de financement


Exemple
Une entreprise décide d'investir en dollars américains au début de l'année N dans un équipement
industriel performant d'une valeur de 24.000 $ HT (Hors taxes). Cet équipement est amortissable en
mode dégressif sur 5 ans (coefficient 1,75).
Les recettes supplémentaires prévues pour les 5 ans sont de :

1 2 3 4 5
34.800 36.000 37.800 37.200 37.200

Les dépenses engagées pour la production supplémentaire s'élèvent à 19.200 pour la première
année, avec une progression de 600 chaque année pour les suivantes.
Plusieurs moyens de financement de cet investissement sont envisagés :
 Autofinancement par fonds propres;
 Emprunt sur 5 ans, au taux de 6%, remboursable par annuité constante;
 Crédit - bail avec option d'achat en année 5, pour une valeur de 1.200 $ HT. Le bien serait
alors amortissable sur l'année 5. Redevance annuelle de 6.300 $ HT pendant 5 ans.
Versement d'un dépôt de garantie équivalent à un loyer annuel remboursé en fin de contrat.
Le taux d'imposition est de 33,33%.
Le taux d'acquisition est de 5%.

Travail à faire :

1) Evaluer les flux nets de trésorerie et la valeur actuelle nette pour le financement propre ;
2) Evaluer les flux nets de trésorerie et la valeur actuelle nette pour le financement par emprunt ;
3) Evaluer les flux nets de trésorerie et la valeur actuelle nette pour le financement par crédit –
bail ;
4) Quel est le mode de financement le plus intéressant ?

RAPPELS
1°) Actualisation à l'époque 0 d'une valeur V dans n années, avec un taux d'intérêt i :
V0 = V (1+i)-n
2°) Calcul d'une annuité (a) constante de remboursement d'un emprunt (E) pendant n années et au
taux d'intérêt i :
a= E.i / 1- (1+i)-n

Correction (par la méthode de la valeur actualisée nette de financement)

1) Financement propre

Périodes 0 1 2 3 4 5
Recettes 0,00 34.800,00 36.000,00 37.800,00 37.200,00 37.200,00
- Dépenses 0,00 19.200,00 19.800,00 20.400,00 21.000,00 21.600,00
-Dotations 0,00 8.400,00 5.460,00 3.549,00 3.296,00 3.295,00
- 74 -
aux amortissements
=Résultat avant impôt 0,00 7.200,00 10.740,00 13.851,00 12.904,00 12.305,00
- Impôt sur bénéfice 33 1/3 % 0,00 2.400,00 3.580,00 4.617,00 4.301,33 4.101,67
=Résultat net 0,00 4.800,00 7.160,00 9.234,00 8.602,67 8.203,33
+Dotations 0,00 8.400,00 5.460,00 3.5349,00 3.296,00 3.295,00
aux amortissements
=Flux de trésorerie -24.000,00 13.200,00 12.620,00 12.783,00 11.898,67 11.498,33
Valeur Actuelle Nette au 29.858,88
taux de 5%

Démarche suivie pour le tableau de financement propre ci - dessus :


Recettes voir énoncé
Dépenses Voir énoncé
Dotations aux amortissements -Année 1 : 8.400,00 = 24.000 x 20% x 1,75
-Année 2 : 5.460,00 = (24.000 - 8.400) x 20% x 1,75
-Année 3 : 3.549,00 = (24.000 - 8.400 - 5.460,00) x 20% x 1,75
-Année 4 : 3.295,50 = (24.000 - 8.400 - 5.460 - 3.549) x 50%
-Année 5 : 3.295,50 = (24.000 - 8.400 - 5.460 - 3.549 - 3.295,50) x 100%

Résultat avant impôt = Recettes + Dépenses - Dotations aux amortissements


Impôt sur bénéfices 33 1/3% = Résultat avant impôt x 33 1/3 %
Résultat net = Résultat avant impôt - Impôt sur les bénéfices
Flux de trésorerie = Résultat net + Dotations aux amortissements
Valeur Actuelle Nette au taux de = 24.000 + 13.200 x 1,05-1 + 12.620 x 1,05-2 .....+ 11.498,33 x 1,05-5
5% = 29.858,88 $

2) Financement par emprunt


Période 0 1 2 3 4 5
Recettes 0,00 34.800,00 36.000,00 37.800,00 37.200,00 37.200,00
- Dépenses 0,00 19.200,00 19.800,00 20.400,00 21.000,00 21.600,00
-Dotations 0,00 8.400,00 5.460,00 3.549,00 3.296,00 3.295,00
aux amortissements
- Charges d'intérêts d'emprunts 1.440,00 1.185,00 914,00 627,00 323,00
=Résultat avant impôt 0,00 5.760,00 9.555,00 12.937,00 12.277,00 111.982,00
- Impôt sur bénéfice 33 1/3 % 0,00 1.920,00 3.185,00 4.312,33 4.092,33 3.994,00
=Résultat net 0,00 3.840,00 6.370,00 8.624,67 8.184,67 7.988,00
+Dotations 0,00 8.400,00 5.460,00 3.5349,00 3.296,00 3.295,00
aux amortissements
-Remboursement d'emprunt -4.258,00 -4.513,00 -4.784,00 -5.071,00 -5.375,00
=Flux de trésorerie 00,00 7.982,00 7.317,00 7.389,67 6...409,67 5.908,00
Valeur Actuelle Nette au 30.524,43
taux de 5%

Démarche suivie pour le tableau de financement par emprunt ci - dessus :


Recettes voir énoncé
Dépenses Voir énoncé
Dotations aux amortissements -Année 1 : 8.400,00 = 24.000 x 20% x 1,75
-Année 2 : 5.460,00 = (24.000 - 8.400) x 20% x 1,75
-Année 3 : 3.549,00 = (24.000 - 8.400 - 5.460,00) x 20% x 1,75
-Année 4 : 3.295,50 = (24.000 - 8.400 - 5.460 - 3.549) x 50%
-Année 5 : 3.295,50 = (24.000 - 8.400 - 5.460 - 3.549 - 3.295,50) x 100%

Charges d'intérêt d'emprunt - Annuité constante = 5.698 = 24.000 x {0,06/ (1 - 1, 06-5)}


- Annuité 1 : Intérêts=1.440=24.000 x 6%; Amortissement =4.258=5.698 - 1440
-Annuité 2 : Intérêts=1.185=(24.000-4.258)x6%; Amortissement =4.513=5.698 - 1.185
-Annuité 3: Intérêts=914=(19.742 - 4.513) x 6%; Amortissement =4.784=5.698 - 914
-Annuité 4: Intérêts=627=(15.229-4.784) x 6%; Amortissement = 5.071= 5.698 - 627
-Annuité 5 : Intérêts=323=(10.445 - 5.071) x 6%/; Amortissement = 5.375=5.698-323
Résultat avant impôt = Recettes + Dépenses - Dotations aux amortissements -Charges d'intérêts d'emprunts
Impôt sur bénéfices 33 1/3% = Résultat avant impôt x 33 1/3 %
Résultat net = Résultat avant impôt - Impôt sur les bénéfices
Remboursement d'emprunts Voir charges d'intérêts ci - dessus (Amortissement)
Flux de trésorerie = Résultat net + Dotations aux amortissements - Remboursement d'emprunts
- 75 -
Valeur Actuelle Nette au taux de = 7.982,00 x 1,05-1 + 3.717,00 x 1,05-2 +7.389 x 1,05-3 + 6.409,67 x 1,05-4 +
5% 5.908,00 x 1,05-5
=30.524,43$

3) Financement par Crédit - bail


Période 0 1 2 3 4 5
Recettes 0,00 34.800,00 36.000,00 37.800,00 37.200,00 37.200,00
- Dépenses 0,00 19.200,00 19.800,00 20.400,00 21.000,00 21.600,00
-Dotations 1.200,00
aux amortissements
-Redevance de crédit bail 6.300,00 6.300,00 6.300,00 6.300,00 6.300,00
=Résultat avant impôt 0,00 9.300,00 9.900,00 11.100,00 9.900,00 8.100,00
- Impôt sur bénéfice 33 1/3 % 0,00 3.100,00 3.300,00 3.700,00 3.300,00 2.700,00
=Résultat net 0,00 6.200,00 6.600,00 7.400,00 6.600,00 5.400,00
+Dotations 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 1.200,00
aux amortissements
+/- Dépôt de garantie -6.300,00 6.300,00
=Flux de trésorerie -6.300,00 6.200,00 6.600,00 7.400,00 6.600,00 12.900,00
Valeur Actuelle Nette au 27.520,88
taux de 5%

Démarche suivie pour le tableau de financement par crédit - bail ci - dessus :


Recettes voir énoncé
Dépenses Voir énoncé
Dotations aux amortissements -Année 5 : 1.200 = 1.200,00 X 100%
Redevances de crédit - bail Voir énoncé
Résultat avant impôt = Recettes + Dépenses - Dotations aux amortissements -Redevance de crédit -
bail
Impôt sur bénéfices 33 1/3% = Résultat avant impôt x 33 1/3 %
Résultat net = Résultat avant impôt - Impôt sur les bénéfices
Dépôt de garantie Année 1 : Décaissement
Année 5 : Encaissement
Flux de trésorerie = Résultat net + Dotations aux amortissements + dépôt de garantie
Valeur Actuelle Nette au taux de = 6.300 +(6.200 x 1,05-1) + (6.600 x 1,05-2)+ (7.400 x 1,05-3) + (6.600 x 1,05-4)
5% +(12.900 x 1,05-5)
=27.520,88 $

4) Choix du moyen de financement


Modes de financement Valeur actuelle au taux de 5%
Autofinancement 29.858,88 $
Emprunt 30.524,43 $
Crédit - bail 27.520,88 $

Le financement par emprunt constitue la solution la plus avantageuse car il dégage la valeur
actuelle nette la plus importante.

7.4.2. Méthode du coût net de financement actualisé


Exemple : Même énoncé et travail à faire qu'à la méthode précédente.
Une entreprise décide d'investir en dollars américains au début de l'année N dans un équipement
industriel performant d'une valeur de 24.000 $ HT (Hors taxes). Cet équipement est amortissable en
mode dégressif sur 5 ans (coefficient 1,75).
Les recettes supplémentaires prévues pour les 5 ans sont de :

1 2 3 4 5
34.800 36.000 37.800 37.200 37.200
Les dépenses engagées pour la production supplémentaire s'élèvent à 19.200 pour la première
année, avec une progression de 600 chaque année pour les suivantes.
- 76 -
Plusieurs moyens de financement de cet investissement sont envisagés :
 Autofinancement par fonds propres,
 Emprunt sur 5 ans, au taux de 6%, remboursable par annuité constante,
 Crédit - bail avec option d'achat en année 5, pour une valeur de 1.200 $ HT. Le bien serait
alors amortissable sur l'année 5. Redevance annuelle de 6.300 $ HT pendant 5 ans.
Versement d'un dépôt de garantie équivalent à un loyer annuel remboursé en fin de contrat.
Le taux d'imposition est de 33,33%. Le taux d'acquisition est de 5%.

Travail à faire :

1) Evaluer les flux nets de trésorerie et la valeur actuelle nette pour le financement propre ;
2) Evaluer les flux nets de trésorerie et la valeur actuelle nette pour le financement par emprunt ;
3) Evaluer les flux nets de trésorerie et la valeur actuelle nette pour le financement par
crédit - bail ;
4) Quel est le mode de financement le plus intéressant ?

Correction (par la méthode du coût net de financement actualisé)

1) Financement propre

Périodes 0 1 2 3 4 5
Dotations aux 0,00 8.400,00 5.460,00 3.549,00 3.296,00 3.295,00
amortissements
Economie d'impôts 0,00 -2.800,00 -1820,00 -1.183,00 -1.098,67 -1.098,33
Coût d'investissement 24.000,00
Valeur Actuelle Nette au 16.896,17
taux de 5%

Démarche suivie pour le tableau de financement propre ci - dessus :


Dotations aux amortissements -Année 1 : 8.400,00 = 24.000 x 20% x 1,75
-Année 2 : 5.460,00 = (24.000 - 8.400) x 20% x 1,75
-Année 3 : 3.549,00 = (24.000 - 8.400 - 5.460,00) x 20% x 1,75
-Année 4 : 3.295,50 = (24.000 - 8.400 - 5.460 - 3.549) x 50%
-Année 5 : 3.295,50 = (24.000 - 8.400 - 5.460 - 3.549 - 3.295,50) x 100%
Economie d'impôts = Dotations aux amortissements x 33 1/3%
Coût de l'investissement Voir énoncé
Valeur Actuelle Nette au taux de = 24.000 -2.800 x 1,05-1 - 1.820 x 1,05-2 - 1.183 x 1,05-3 - 1.098,67 x 1,05-4 -
5% 11.498,33 x 1,05-5
=16.896,17 $

2) Financement par emprunt

Périodes 0 1 2 3 4 5
Dotations aux amortissements 0,00 8.400,00 5.460,00 3.549,00 3.296,00 3.295,00
+Charges d'intérêts d'emprunt 0,00 1.440,00 1.185,00 914,00 627,00 323,00
= Total des charges 0,00 9.840,00 6.645,00 4.463,00 3.923,00 3.618,00

Economie d'impôts (1/3) 0,00 -3.280,00 -2.215,00 -1.48,67 -1.307,67 -1.206,00


+ Annuités d'emprunt 0,00 5.698,00 5.698,00 5.698,00 5.698,00 5.698,00
= Flux de trésorerie 0,00 2.418,00 3.483,00 4.210,33 4.390,33 4.492,00

Montant d l'emprunt 24.000,00

Coût de l'investissement -24.000,00


Valeur Actuelle Nette au 16.230,62
taux de 5% Emprunt - Investissement
= +24.000 - 24.000 = 0
- 77 -

Démarche suivie pour le tableau de financement par emprunt ci - dessus :


Dotations aux amortissements -Année 1 : 8.400,00 = 24.000 x 20% x 1,75
-Année 2 : 5.460,00 = (24.000 - 8.400) x 20% x 1,75
-Année 3 : 3.549,00 = (24.000 - 8.400 - 5.460,00) x 20% x 1,75
-Année 4 : 3.295,50 = (24.000 - 8.400 - 5.460 - 3.549) x 50%
-Année 5 : 3.295,50 = (24.000 - 8.400 - 5.460 - 3.549 - 3.295,50) x 100%

Charges d'intérêt d'emprunt - Annuité constante = 5.698 = 24.000 x {0,06/ (1 - 1, 06-5)}


- Annuité 1 : Intérêts=1.440=24.000 x 6%; Amortissement =4.258=5.698 - 1440
- Annuité 2 : Intérêts=1.185=(24.000-4.258)x6%; Amortissement =4.513=5.698 - 1.185
- Annuité 3: Intérêts=914=(19.742 - 4.513) x 6%; Amortissement =4.784=5.698 - 914
- Annuité 4: Intérêts=627=(15.229-4.784) x 6%; Amortissement = 5.071= 5.698 - 627
- Annuité 5 : Intérêts=323=(10.445 - 5.071) x 6%/; Amortissement = 5.375=5.698-323
Total des charges = Dotations aux amortissements + charges d'intérêts d'emprunts
Economie d'impôts (33 1/3%) = Total des charges x 33 1/3 %
Annuités d'emprunt Voir charges d'intérêts ci - dessus (Annuité constante)
Flux de trésorerie = Economie d'impôts + Annuités d'emprunt
Montant de l'emprunt Voir énoncé
Coût de l'investissement Voir énoncé
Valeur Actuelle Nette au taux de 5% = 2.418,00 x 1,05-1 + 3.483,00 x 1,05-2 +4.210,33 x 1,05-3 + 4.390,33 x 1,05-4 + 4.492,00 x
1,05-5
= 16.230,62 $

3) Financement par Crédit - bail


Période 0 1 2 3 4 5
-Dotations 1.200,00
aux amortissements
-Redevance de crédit bail 6.300,00 6.300,00 6.300,00 6.300,00 6.300,00
Total des charges 0,00 6.300,00 6.300,00 6.300,00 6.300,00 7.500,00

Economie d'impôt 0,00 -2.100,00 -2.100,00 -2.100,00 -2.100,00 -2.500,00


+Redevance de crédit bail 6.300,00 6.300,00 6.300,00 6.300,00 6.300,00
+/- Dépôt de garantie 6.300,00 -6.300,00
=Flux de trésorerie 6.300,00 4.200,00 4.200,00 4.200,00 4.200,00 -2.500,00
Valeur Actuelle Nette au 19.234,18
taux de 5%

Démarche suivie pour le tableau de financement par crédit - bail ci - dessus :


Dotations aux amortissements -Année 5 : 1.200 = 1.200,00 X 100%
Redevances de crédit - bail Voir énoncé
Total des charges Dotations aux amortissements + Redevances de crédit - bail
Economie d'impôts = Total des charges x 33 1/3%
Résultat net = Résultat avant impôt - Impôt sur les bénéfices
Dépôt de garantie Année 0 : Décaissement
Année 5 : Encaissement
Flux de trésorerie (Coût) = Economie d'impôts +Redevances de crédit-bail +/- + dépôt de garantie
Valeur Actuelle Nette au taux de 5% = 6.300 +(4.200 x 1,05-1) + (4.200 x 1,05-2)+ (4.200 x 1,05-3) + (4.200 x 1,05-4) -
(2.500 x 1,05-5)
=19.234,18 $

4) Coût du moyen de financement

Modes de financement Valeur actuelle au taux de 5%


Autofinancement 16.896,17 $
Emprunt 16.230,62 $
Crédit - bail 19.234,18 $

Le crédit - bail est ici le plus onéreux. Il est préférable de retenir l'emprunt ou l'autofinancement qui
sont à peu près équivalents (avec un léger avantage pour l'emprunt).
- 78 -

7.5. RENTABILITE ECONOMIQUE ET RENTABILITE FINANCIÈRE

7.5.1 Principes

La rentabilité économique
La rentabilité économique est la rentabilité des actifs (actif immobilisé et fonds de roulement). Elle
est indépendante du mode de financement de l’entreprise. La rentabilité économique répond à la
théorie de séparation qui dit que la décision d’investir est indépendante de la façon que
l’investissement sera financé. Ressources stables = capitaux permanents
La rentabilité économique d'un investissement est évaluée à partir des flux nets de trésorerie
générés par l'investissement, hors financement.

Résultat avant charges financières


t=
Ressources stables
La rentabilité des capitaux propres

La rentabilité des capitaux propres engagés dans l’entreprise est mesurée par le rapport :

Résultat après charges financières


t=
Capitaux propres

La rentabilité financière d'un investissement inclut à la fois :


 sa rentabilité économique;
 le coût du financement envisagé (emprunt, crédit - bail par exemple).
La valeur actuelle nette globale est donc égale à la somme de la valeur actuelle nette économique
et la valeur actuelle nette du financement.
Soit VAN globale = VAN économique + VAN financement
Exemple
Soit un projet d'investissement pour lequel la rentabilité globale est évaluée selon le moyen de
financement envisageable.
Pour cela, vous disposez des informations suivantes :
 VAN économique : 120.000 $
 VAN du financement par emprunt : 210.000$
 VAN du financement par crédit bail : 50.000$
Quelle est la rentabilité globale ?
 Avec financement par emprunt : 120.000 + 210.000 = 330.000$
 Avec financement par recours au crédit - bail : 120.000 + 50.000 = 170.000$
Pour mesurer la rentabilité d'un projet, il faut comparer les résultats obtenus ou prévus aux capitaux
investis.
Taux de rentabilité = Résultats obtenus / Capitaux investis
NB: Capitaux investis = capitaux propres + capitaux étrangers ou immobilisations + FR ou encore
Capitaux permanents.
Taux de rentabilité économique (re)
Ce taux permet d'apprécier la rentabilité des capitaux investis ( coût de l'investissement). Il peut
être calculé avant ou après impôts sur les bénéfices.
Taux de rentabilité économique = résultats d'exploitation / capitaux investis
- 79 -
Taux de rentabilité financière (rf)
Il mesure la rentabilité des seuls capitaux propres.
Il intéresse surtout les apporteurs de capitaux
Il peut être calculé avant ou après impôts sur les bénéfices.
Taux de rentabilité financière = résultats nets / capitaux propres

7.5.2 Le Levier Financier (1)

7.5.2.1 Définition
L’effet de levier désigne l’incidence positive ou négative de l’endettement sur la rentabilité des
capitaux propres.
Parlant de l’effet de levier, on peut dire que :
- Si le coût moyen des emprunts est inférieur à la rentabilité économique du projet (c'est-à-
dire au TRI relatif à la rentabilité des fonds propres), la rentabilité sera assurée pour les
actionnaires ; c’est l’effet de levier.
- Si, par contre, en raison de changement de l’environnement économique après la réalisation
du projet (ce qui peut révéler une étude de sensibilité), le TRI devient assurée :
c’est l’effet de massue.
L’importance de ces effets (levier et massue) dépend :
 Du différenciel de taux (TRI relatif aux fonds propres comparé au taux actuariel des
emprunts) ;
 De la proportion des fonds propres par rapport aux capitaux emprunts, don de la structure
du schéma de financement.

7.5.2.2 Exercices
Exercice n°1
Soit un projet dégage une rentabilité interne avant schéma de financement de 15% (valeur du TRI
à ce niveau). Le montant de l’investissement, 10.000 Fc, est financé par des capitaux propres de
6.000 Fc et un emprunt de 4.000 Fc. (STP : Solde de trésorerie prévisionnel).
1er cas : Le taux de l’emprunt est de 10% 2ème cas : le taux de l’emprunt est de 20%

Echéancier des STP avant financement


-10.000

3 500 3 500 3 500 3 500


TRI = 15%

Echéancier des STP après financement


1er cas
Capitaux propres + 6.000 Taux de l’emprunt i = 10%
Emprunt + 4.000

Amortissement de l’emprunt - 1.000 - 1.000 - 1.000 - 1.000


Frais financiers (10%) - 400 - 300 - 200 - 100

Nouveaux STP = 0 = 2.100 = 2.200 = 2.300 = 2.400

1
A ne pas confondre avec le levier opérationnel. TRA = 18%
- 80 -

Taux de rentabilité pour les actionnaires :


(Rentabilité des capitaux propres)

18% étant supérieur à 15%, il y a effet de levier


2er cas

Capitaux propres + 6.000 Taux de l’emprunt i = 20%


Emprunt + 4.000

Amortissement de l’emprunt - 1.000 - 1.000 - 1.000 - 1.000


Frais financiers (20%) - 800 - 600 - 400 - 200

= 1.700 = 1.900 = 2.100 = 2.300

TRA = 11,9%

Puisque 11,9% est inférieur à 15%, il y a effet de massue. Le projet aurait dû être
rejeté.
T.Emprunt : 10% T.Emprunt : 20%
Capitaux propres : 6.000 Capitaux propres : 6.000
Capitaux empruntés : 4.000 Capitaux empruntés : 4.000
A (Cp+Ce) Actif Economique : 10.000 Actif Economique :10.000
B Résultat d'exploitation : 1.500 Résultat d'exploitation :1.500
B/A Rentabilité économique : 15% Rentabilité économique : 15%
C = TE x 4.000 Intérêt Dette : 400 Intérêt Dette : 800
Coût de la dette : 10% Coût de la dette : 20%
D=B-C Résultat net : 1.100 Résultat net : 700
D/6000 en % Rentabilité financière : 18% Rentabilité financière : 11,7%

Résumé

1er Cas 2ème cas


Taux d'Emprunt 10% 20%
Taux Rentabilité Economique (Re) 15% 15%
Taux Rentabilité financière (Rf) 18% 11,7%

Effet de levier Effet de massue

Exercice n°2
Une entreprise réalise un bénéfice avant charges financières de 140 pour 1400 de ressources
stables. Sa rentabilité économique est de 10%.

Considérons trois hypothèses d’endettement de cette entreprise :

Dettes (D) Capitaux propres (P) Ratio d’endettement (D/P)


0 1400 0
600 800 1
1050 350 3
- 81 -

Et deux hypothèses de taux d’emprunt après IS : 4,5% et 11%.


Le tableau ci – après montre le calcul de la rentabilité économique et de la rentabilité des capitaux
propres :

Taux de l’emprunt (i) - 4,5% 11%


Ratio d’endettement (D/P) 0
Capitaux propres (P) 1.400 800,0 350,00 800,0 350,0
Capitaux empruntés (D) 0,0 600,0 1050,00 600,0 1050,0
Ressources stables (P+D) 1400,0 1400,0 1400,00 1400,0 1400,0
Résultat avant charges financières (R’) 140,0 140,0 140,00 140,0 140,0
Rentabilité économique (t=R’/(P+D) 0,1 0,1 0,10 0,1 0,1
Charges financières nettes d’impôt (i.D) (1) 0,0 27,0 47,25 66,0 115,5
Résultat après charges financières (R' - i.D) 140,0 113,0 92,75 74,0 24,5
Rentabilité des capitaux propres (r=R/P) 10% 14,13% 26,5% 9,25% 7%
i.D = taux X montant de l’emprunt.
(1) : (4,5% x 600 = 27 / 4,5% x 1050 = 47,25) (11% x 600 =66 / 11% x 1.050 = 115,5)

Conclusion

Il apparaît ainsi que :


- Pour un taux d’emprunt (4,5%) inférieur à la rentabilité économique (10%), la rentabilité
des capitaux propres augmente avec l’endettement ;
- Pour un taux d’emprunt (11%) supérieur à la rentabilité économique (10%), la rentabilité
des capitaux propres diminue avec l’endettement.
On appelle levier financier le fait que d’un faible taux de rentabilité des capitaux empruntés
résulte un taux élevé de rentabilité des capitaux propres.
- 82 -
EXERCICES D'APPLICATIONS

Exercice 1
Un investissement suppose une dépense de 980 000 € qui serait réglée comptant. La mise en
œuvre des moyens d'actions acquis grâce à cette dépense, moyens dont la durée d'utilisation est
estimée à 6 ans, permettrait des recettes annuelles nettes estimées dans l'ordre, pour les 6 ans, à
200 000 €, 300 000 €, 250 000 €, 230 000 €, 200 000 €, 150 000 €.
a) Le taux courant d'intérêt s'élevant à 11% à l'époque de l'investissement, l'opération présente - t - elle
de l'intérêt? Méthode de la valeur actuelle nette. Valeur de récupération nulle.
b) Même question si l'investissement, au lieu d'être réglé immédiatement, était réglé en trois versements
de chacun 490 000 € aux dates 2, 4, 6.
c) Même question qu'en a) en supposant une valeur nette de récupération de 50 000 € à la date 6.
d) Même question qu'en a) en retenant un taux d'évaluation de 10,5%.
e) Calculer, à partir des résultats des questions a) et d), le taux de rentabilité interne attaché à
l'investissement.

Résolution
a) Valeur actuelle nette: (calculée à 11%)
- 980 000 + 200 000 x 1,11-2 + ........+ 150 000 x 1,11-6 = - 980 000 + 970 035 = - 10 000 €
Valeur actuelle nette négative. L'opération semble devoir être écartée.
b) Valeur actualisée des dépenses:
- 490 000 x 1,11-2 - 490 000 x 1,11-4- 490 000 x 1,11-6 = - 982 500
Valeur actuelle nette: - 982 500 + 970 035 = - 12 500 €
Investissement à écarter.
c) Valeur actuelle nette: - 10 000 + 50 000 x 1,11-6 = + 16 800 €
Valeur actuelle nette positive. L'investissement peut être envisagé.
d) Valeur actuelle nette, calculée à 10,5%.
- 980 000 + 200 000 x 1,105-1 + 300 000 x 1,105-2 + ......... + 150 000 x 1,105-6
= - 980 000 + 983 463 = + 3 500 €
e) La valeur actuelle nette calculée à 11% est négative.
La valeur actuelle nette calculée à 10,5% est positive.
Le taux t de rentabilité interne est donc compris entre 11 et 10,5%. Calcul de t par interpolation:
3 500 − 0
𝑡 = 10,5 + (11 − 10,5) = 𝟏𝟎, 𝟔𝟑%
3 500 − (−10 000)
Exercice 2
Un investissement suppose une dépense de 225 000 € réglée comptant, et permettrait pendant 6
ans, des recettes supplémentaires nettes de:
chacune 60 000 €, aux dates 1 et 2.
chacune 55 000 € aux dates 3 et 4.
chacune 45 000 € aux dates 5 et 6.
Valeur nette de récupération: 30 000 €.
► Calculer le taux de rentabilité interne correspondant à ces données.

Résolution
Le taux t cherché est le taux qui rend nulle la valeur actuelle nette de l'investissement proposé. Il
faut donc:
−225 000 + 60 000 [(1 + 𝑡)−1 + (1 + 𝑡)−2 ] + 55 000 [(1 + 𝑡)−3 + (1 + 𝑡)−4 ]
+ 45 000 [(1 + 𝑡)−5 + (1 + 𝑡)−6 ] + 30 000 (1 + 𝑡)−6 = 0
Il faut trouver deux taux qui, appliqués au premier membre de cette égalité, donnent à ce premier
membre, l'un une valeur positive, l'autre une valeur négative.
Valeur actuelle nette, calculée à 14%.
- 83 -
−225 000 + 60 000 (1,14−1 + 1,14 −2 )
+ 55 000 (1,14−3 + 1,14−4 ) + 45 000 (1,14−5 + 1,14−6 )
+ 30 000 𝑥 1,14 = −225 000 + 226 028 ≈ 1 000 €
−6

Valeur actuelle nette, calculée à 14,5%:


−225 000 + 60 000 (1,145−1 + 1,145−2 ) + 55 000 (1,145−3 + 1,145−4 )
+ 45 000 (1,145−5 + 1,145−6 ) + 30 000 𝑥 1,145−6 = −225 500 + 222 955
≈ −2 000 €
Interpolation entre 14 et 14,5%.
1 000−0
Taux de rentabilité interne = 14 + (14,5 − 14) 1 000− (2 000) = 14,17%

Exercice 3

Vous hésitez entre deux investissement possibles:


le premier suppose une dépense initiale de 600 000 €, réglée immédiatement et permettrait des
recettes nettes, constantes, annuelles, aux dates 1, 2, 3, 4, 5, estimées à 165 000 €,
le second pour lequel la dépense initiale serait de 965 000 €, réglée comptant, entrainerait des
recettes annuelles nettes estimées à 300 000 € aux dates 1, 2, 3 et 200 000 € aux dates 4 et 5.
Vous envisagez de retenir l'investissement le plus intéressant. Déterminer lequel:
a) en utilisant la méthode de la valeur actuelle nette, le taux d'évaluation retenu étant égal à 11,5%;
b) en vous fondant sur la comparaison des taux de rentabilité interne respectifs des deux investissements;
c) en calculant, à partir des résultats de la question a). Les taux de profitabilité respectifs des deux
investissements.

Résolution
a) Valeur actuelle nette du premier investissement:
1 − 1,115−5
−600 000 + 165 000 = +𝟐 𝟐𝟑𝟎 €
0,115
Valeur actuelle nette du second investissement:
- 965 000 + 300 000 (1,115-1 + 1,115-2 + 1,115-3) + 200 000 (1,115-4 + 1,115-5)
= + 7 240 €
Au taux de 11,5% le second investissement présente une valeur actuelle supérieure à celle du
premier. Ce second investissement pourrait donc être préféré.
b) Calcul de la valeur actuelle nette du premier investissement au taux de 11,75%:
1 − 1,1175−5
−600 000 + 165 000 = −𝟏𝟓𝟏𝟎 €
0,1175
Calcul du taux de rentabilité interne par interpolation entre 11,5 et 11,75:
2 230 − 0
𝑡 = 11,5 + (11,75 − 11,50) = 𝟏𝟏, 𝟔𝟓%
2 230 − (−1 510)
Calcul de la valeur actuelle nette du second investissement, au taux de 11,75%:
- 965 000 + 300 000 (1,1175-1 + 1,1175-2 + 1,1175-3)+ 200 000(1,1175-4 + 1,1175-5 ) = + 1 650 €
Cette valeur actuelle nette étant positive le taux de rentabilité interne est supérieur à 11,75%.
Calcul de la valeur actuelle nette du second investissement, au taux de 12%:
- 965 000 + 300 000 (1,12-1 + 1,12-2 + 1,12-3)+ 200 000(1,12-4 + 1,12-5 ) = - 3 850 €
Le taux t de rentabilité du second investissement est donc compris entre 11,75% (valeur actuelle
nette: 1 650 €) et 12% (valeur actuelle nette: - 3 850 €).
Interpolation entre 11,75 et 12%:
0 − (−3 850)
𝑡 = 12 − (12 − 11,75) = 𝟏𝟏, 𝟖𝟑%
1 650 − (−3 850)
Sur le vu des taux de rentabilité interne, 11,83 contre 11,65, le second investissement est à préférer
au premier.
c) Calcul des taux de profitabilité à partir d'un taux d'évaluation de 11,5%:
2 230
Premier investissement: 600 000
= 0,0037 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝟎, 𝟑𝟕%
2 240
Second investissement: 965 000
= 0,0075 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝟎, 𝟕𝟓%
- 84 -
Avantage toujours au second investissement.

Exercice 4

Un investissement suppose une dépense de 248 000 € réglés comptant et permettrait pendant 10
ans des recettes annuelles nettes de:
chacune 45 000 € aux dates 1, 2, 3, 4, 5
chacune 35 000 € aux dates 6, 7, 8, 9, 10
Valeur de récupération: 20 000 €
►Calculer le taux de rentabilité interne correspondant à ces données.

Résolution
Désignons par t le taux cherché.
Il faut chercher la valeur de t qui satisfait à l'égalité suivante:
1 − (1 + 𝑡)−5 1 − (1 + 𝑡)−5
−248 000 + 45 000 + 35 000 (1 + 𝑡)−5 + 20 000(1 + 𝑡)−10 = 0
𝑡 𝑡
L'essai, au premier membre de l'égalité, du taux 10% donne à ce premier membre la valeur 12 700
€.
Le taux 10% est donc insuffisant.
L'essai du taux 11% donne à ce premier membre la valeur 2 130 €.
Le taux de 11% est donc encore trop faible.
L'essai du taux 11,5% donne au premier membre la valeur - 2 900 €.
Interpolation entre 11 et 11,5%:
0−(−2 900)
t = 11,5 − (11,5 − 11) 2 130−(−2 900) = 𝟏𝟏, 𝟐𝟏%

Exercice 5
Vous hésitez entre trois investissements possibles.
Investissement A: Dépense 288 400 €; recettes annuelles constantes pendant 5 ans: 80 000 €.
Investissement B: Dépense 300 000€; recettes annuelles en progression arithmétique de raison - 10
000; première recette: 100 000€, durée: 5 ans.
Investissement C: Dépense 300 000 €; recettes annuelles en progression géométrique de raison
0,9; première recette: 100 000€; durée: 5 ans.
a) Calculer le taux de rentabilité interne attaché à l'investissement A.
b) En utilisant ce même taux calculer les valeurs actuelles nettes respectives des investissements B et C.
c) Faire le choix de l'un de ces trois investissements. On s'appuiera sur le montant des valeurs actuelles nettes
calculées dans les questions précédentes.
Résolution
a) Investissement A. Le taux t satisfait à l'égalité:
1 − (1 + 𝑡)−5
−288 400 + 80 000 =0
𝑡
1−(1+𝑡)−5 288 400
ou = = 3,605
𝑡 80 000
La table financière montre que le taux t est extrêmement voisin de 12%. C'est ce taux que nous
retiendrons.

b) Investissement B. Valeur actuelle nette, calculée à 12%.


- 300 000 + 100 000 x 1,12-1 + 90 000 x 1,12-2 + 80 000 x 1,12-3 + 70 000 x 1,12-4 + 60 000 x
1,12-5 = - 3 500 €
Investissement C. Valeur actuelle nette, calculée à 12%.
- 300 000 + 100 000 x 1,12-1 + 90 000 x 1,12-2 + 81 000 x 1,12-3 + 72 900 x 1,12-4 + 65 610 x
1,12-5 = +2 245 €
c) Valeur actuelle nettes, au taux de 12%
Investissement A: 0
Investissement B: - 3 500 €
- 85 -
Investissement C: + 2 245 €
Le choix devrait donc se porter sur l'investissement C.

Exercice 6

Un investissement est envisagé, Modalités prévues:


Dépense initiale réglée comptant: 1 000 000 €
Recettes annuelles supplémentaires: 500 000 € à l'occasion de chacune des cinq premières
années 400 000 € à l'occasion des cinq dernières années.
Dépenses annuelles de fonctionnement: 200 000 € pendant 10 ans. Amortissement annuel
constant sur 10 ans.
Taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés: 40%.
Valeur brute de récupération: 60 000 €. La plus value réalisée à l'occasion de cette récupération
sera imposable au taux de 40%.
a) Au taux de 10% apprécier l'opportunité de cet investissement (méthode de la valeur actuelle nette).
b) Jusqu'à quel montant constant les dépenses annuelles constantes de fonctionnement égales jusqu'ici à
200 000€ par an, pourraient - elles s'élever, toutes choses égales par ailleurs, sans changer
l'appréciation données en a).?

Résolution
1 000 000
a) Amortissement annuel constant: 10
= 100 000
Bénéfice imposable pour chacune des cinq premières années.
= Recettes - Frais de fonctionnement - Amortissement
= 500 000 - 200 000 - 100 000 = 200 000 €
Recettes annuelle nette pour chacune des cinq premières années
= Recettes - Frais de fonctionnement - Impôt sur les bénéfices
40
= 500 000 − 200 000 − 200 000 𝑥 = 220 000€
100
= aussi amortissement + bénéfice net d'impôt = 100 000 + 120 000
Bénéfice imposable pour chacune des cinq dernières années:
400 000 - 200 000 - 100 000 = 100 000 €.
Recette annuelle nette pour chacun des cinq dernières années:
40
= 400 000 − 200 000 − 100 000 𝑥 = 160 000 €
100
60 000 𝑥 40
Montant net de la valeur de récupération: 60 000 − 100
= 36 000 €
Valeur actuelle nette, à 10%, de l'ensemble des opérations:
1 − 1,10−5 1 − 1,10−5
−1 000 000 + 220 000 + 160 000 1,10−5 + 36 000 𝑥 1,10−10
0,10 0,10
= 224 370 €
Valeur actuelle nette positive. L'investissement peut être retenu.

b) Désignons par x le montant annuel constant dont pourraient être majorés les 200 000 € de frais
jusque là supportés.
Cette dépense supplémentaire x permettrait une réduction d'impôt de 0,4 x.
L'incidence annuelle constante de ce supplément de frais sur la recette annuelle serait donc de x
- 0,4 x = 0,6x.
Le montant maximum que x pourrait atteindre est tel que
1−1,10−10
0,6 𝑥 0,10
= 224 370 on en tire x = 60 860 €
Les frais annuels pourraient donc atteindre 200 000 + 60 860 = 260 860 € sans modifier
l'appréciation donnée en a).

Exercice 7
Un projet d'investissement sur une durée de 5 ans est envisagé par une entreprise. Le coût de
l'investissement est de 1 700 000 €, les recettes prévisionnelles nettes sur les cinq années à venir
- 86 -
sont respectivement de - 100 000 €, 600 000 €, 800 000 €, 1 200 000 €, 900 000 €. La valeur
résiduelle est supposée nulle.
a) Déterminer la valeur actuelle nette de cet investissement pour les taux respectifs de 15% et 25%.
b) Déterminer le taux de rentabilité interne de cet investissement.
c) Un autre investissement est proposé à l'entreprise pour une durée de 7 ans; le coût initial de
l'investissement est de 1 650 000 €; les recettes annuelles nettes respectives sur les 7 années sont
prévues devoir s'élever à 450 000, 780 000, 970 000, - 450 000, 920 000, 300 000, 100 000 €.

La valeur résiduelle étant toujours supposée nulle quel investissement conseillerez vous à
l'entreprise?
(Pour cette question on calculera la valeur actuelle nette du second investissement en utilisant le
taux obtenu en b) et la décision sera prise en s'appuyant sur le signe du résultat obtenu).

Résolution
a) Valeur actuelle nette à 15%:
-170 000 - 100 000 x 1,15-1 + 600 000 x 1,15-2 + 800 000 x 1,15-3 + 120 000 x 1,15-4 + 900 000 x
1,15-5 = 326 305 €
Valeur actuelle nette à 25%:
-170 000 - 100 000 x 1,25-1 + 600 000 x 1,25-2 + 800 000 x 1,25-3 + 120 000 x 1,25-4 + 900 000 x
1,25-5 = - 199 770 €

b) Interpolation entre 15 et 25%:


326 305 − 0
𝑡 = 15 + (25 − 15) = 21,2%
326 305 − (−199 970)
L'amplitude de l'intervalle 15 à 25% étant de mesure levée, faisons un calcul de valeur actuelle
nette à 21%.
-170 000 - 100 000 x 1,21-1 + 600 000 x 1,21-2 + 800 000 x 1,21-3 + 120 000 x 1,21-4 + 900 000 x
1,21-5 = - 14 460 €

Compte tenu des montants à partir desquels les calculs sont effectués - 14 460 € est assez voisin de
zéro pour qu'on puisse retenir 21% comme taux de rentabilité interne de l'investissement projeté.
c) Calcul de la valeur actuelle nette, à 21%, du second investissement:
-1 650 000 - 450 000 x 1,21-1 + 780 000 x 1,21-2 + 970 000 x 1,21-3 - 450 000 x 1,21-4 + 920 000 x
1,21-5 + 300 000 x 1,21-6 + 100 000 x 1,21-7 = + 68 880 €
A 21% le premier investissement présente une valeur actuelle nette nulle. Au même taux le second
investissement a une valeur actuelle nette positive. Respectant les indications du texte nous
conseillerons à l'entreprise de retenir le second investissement.

Exercice 8

Une société anonyme désirant assurer la diversification de sa production et son expansion sur de
nouveaux marchés envisage au début de l'année 1 d'acquérir une nouvelle machine.
Le directeur technique hésite entre deux équipements que l'on désignera respectivement par A et B.
Il dépose des informations suivantes:

1) Prix d'acquisition équipement A: 1 000 000 €


équipement B: 1 500 000 €
2) Durée d'utilisation équipement A: 5 ans
équipement B: 5 ans
3) Amortissement linéaire, au taux de 20% sur la valeur d'origine.
4) La production prévisionnelle, en nombre d'articles (tous identiques) est la suivante:
Année 1: 50 000
Année 2: 60 000
Année 3: 70 000
Année 4: 80 000
Année 5: 90 000
- 87 -
On supposera que la totalité de la production est susceptible d'être écoulée sur le marché.
5) Le prix de vente de l'article est de 20 €. On suppose qu'il sera, pour les années suivantes de
23, 26, 29, 32 €.
6) Les dépenses d'exploitation relatives à cet équipement additionnel sont estimées à:

Année 1 machine A: 15 € par article, machine B: 12 € par article


Année 2 17 € par article 14 € par article
Année 3 19 € par article 16 € par article
Année 4 21 € par article 18 € par article
Année 5 23 € par article 20 € par article

7) On tiendra compte de l'impôt sur les bénéfices des sociétés au taux de 40%.
►Déterminer, dans ces conditions, vers lequel des deux équipements se portera le choix de
l'entreprise. On comparera successivement:

a) les deux " valeurs actuelles nettes " (en utilisation le taux de 15%)
b) les deux taux de profitabilité;
c) les deux " taux de rentabilité interne ".
Les calculs sont conduits en utilisant le taux de 15% (pour la question a).

Résolution
a) Calcul des valeurs actuelles nettes.

Machine A
Recettes
Prix de Prix de Impôt sur
Nbre Coût Coût Amortissement Bénéfice Bénéfice nettes
Année vente vente les
d'articles unitaire total constant imposable d'impôt (cash
unitaire total bénéfices
flow)

1 50 000 20 1 000 000 15 750 000 200 000 50 000 20 000 30 000 230 000
2 60 000 23 1 380 000 17 1 020 000 200 000 160 000 64 000 96 000 296 000
3 70 000 26 1 820 000 19 1 330 000 200 000 290 000 116 000 174 000 374 000
4 80 000 29 2 320 000 21 1 680 000 200 000 440 000 176 000 264 000 464 000
5 90 000 32 2 880 000 23 2 070 000 200 000 610 000 244 000 366 000 566 000

Indication: Bénéfice imposable = Prix de vente total, moins Coût total, moins Amortissement.
Recette nette = Prix de vente total, moins Coût total, moins Impôt sur les bénéfices.
Recette nette = aussi bénéfice net d'impôt plus Amortissement.
Valeur actuelle nette investissement A: (au taux de 15%)

-1 000 000 + 230 000 x 1,15-1 + 296 000 x 1,15-2 + 374 000 x 1,15-3 + 464 000 x 1,15-4 + 566 000 x 1,15-5
= 216 424 €

Machine B
Prix de Prix de Impôt sur Recettes
Nbre Coût Coût Amortissement Bénéfice Bénéfice
Année vente vente les (cash
d'articles unitaire total constant imposable d'impôt
unitaire total bénéfices flow)

1 50 000 20 1 000 000 12 600 000 300 000 100 000 40 000 60 000 360 000
2 60 000 23 1 380 000 14 840 000 300 000 240 000 96 000 144 000 444 000
3 70 000 26 1 820 000 16 1 120 000 300 000 400 000 160 000 240 000 540 000
4 80 000 29 2 320 000 18 1 440 000 300 000 580 000 232 000 348 000 648 000
5 90 000 32 2 880 000 20 1 800 000 300 000 780 000 312 000 468 000 768 000

Valeur actuelle nette investissement B: (au taux de 15%)


- 1 500 000 + 360 000 x 1,15-1 + 444 000 x 1,15-2 + 540 000 x 1,15-3 + 648 000 x 1,15-4 + 768 000 x 1,15-5
= 256 157 €
Les calculs de valeurs actuelles nettes, effectués à 15%, donnent, mais assez peu, l'avantage à
l'investissement B.

b) Calcul des taux de profitabilité:


216 424
Investissement A : = 0,2164 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝟐𝟏, 𝟔𝟒%
1 000 000
- 88 -
256 157
Investissement B : 1 500 000
= 0,1708 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝟏𝟕, 𝟎𝟖%

Le taux de profitabilité donne l'avantage à l'investissement A.

c) Calcul des taux de rentabilité interne:


Investissement A. Compte tenu du fait que la valeur actuelle nette, calculée à 15% est
relativement élevée compte tenu de l'investissement initial, on peut penser que le taux de
rentabilité interne est sensiblement plus élevé que 15%.
La valeur actuelle nette calculée à 22% est égale à +12 227 €.
La valeur actuelle nette calculée à 23% s'élève à - 12 612 €.
Interpolation entre 22 et 23%:
12 227 − 0
𝑡 = 22 + (23 − 22) = 𝟐𝟐, 𝟒𝟗%
12 227 − (−12 612)
Investissement B.
Valeur actuelle nette calculée à 21%: + 3 987
Valeur actuelle nette calculée à 32%: - 32 565
Interpolation entre 21 et 22%:
3 987 − 0
𝑡 = 21 + (22 − 21) = 𝟐𝟏, 𝟏𝟏%
3 987 − (−32 565)

Sur le vu des taux de rentabilité interne le choix de l'entreprise devrait se porter de préférence sur
l'investissement A.

Exercice 9

Les services technique et financier d'une entreprise envisagent l'achat d'une nouvelle chaîne de
fabrication. Ils ont le choix entre deux équipements:

Chaîne robuste à technicité Chaîne de haute technicité


moyenne

Investissement 2 200 000 € 2 800 000 €


Capacité de production 35 000 appareils par an 30 000 appareils par an
Durée de vie 5 ans 7 ans
Charges d'exploitation annuelles
(hors amortissement) par unité
produite 176 € 170 €

Le marché potentiel de l'article à produire peut être estimé à 30 000 appareils par an; ce niveau
devrait demeurer sensiblement constant au cours des années à venir.
Le prix de vente prévisionnel de l'article est de 200 € et ne devrait pas évoluer sensiblement au
cours des prochaines années, compte tenu de la nature du produit.
L'amortissement du matériel sera supposé linéaire. Taux d'actualisation retenu: 12,5%
a) En prenant comme critère la valeur actualisée nette de l'investissement, quel matériel sera retenu? (On
retiendra comme taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés: 40%). Pour les investissements le calcul
sera fait sur 5 ans. On retiendra pour le second investissement, au bout des 5 ans, une valeur de
récupération égale à sa valeur nette comptable.
b) Calculer le délai de récupération de chacun des deux investissements.
c) Calculer le taux de rentabilité de chacun d'eux.

Résolution
a) Calcul des valeurs actuelles nettes.
Chaîne robuste à technicité moyenne: (production annuelle: 30 000 appareils).
Investissement: 2 200 000
Recettes: 200 x 30 000 = 6 000 000
Charges d'exploitation: 176 x 30 000 = 5 280 000
- 89 -
2 200 000
Amortissement: = 440 000
5

Bénéfice d'exploitation: 6 000 000 - 5 280 000 - 440 000 = 280 000
40
Impôt sur les bénéfices: 280 000 𝑥 100 = 112 000
Bénéfice net d'impôt: 280 000 - 112 000 = 168 000
Cash flow: 6 000 000 - 5 280 000 - 112 000 = 608 000 € ou 440 000 + 168 000
Valeur actuelle nette de l'investissement, calculée à 12,5%:
1 − 1,125−5
−2 200 000 + 608 000 𝑥 = −𝟑𝟓 𝟏𝟕𝟓 €
0,125
La valeur actuelle nette est négative. L'investissement en question n'assure pas une rentabilité de
12,5% des capitaux engagés.
Chaîne à haute technicité
Investissement: 2 800 000
Recettes: 200 x 30 000 = 6 000 000
Charges d'exploitation: 170 x 30 000 = 5 100 000
2 800 000
Amortissement: 7
= 400 000
Bénéfice d'exploitation: 6 000 000 - 5 100 000 - 400 000 = 500 000
40
Impôt sur les bénéfices: 600 000 𝑥 = 200 000
100

Bénéfice net d'impôt: 500 000 - 200 000 = 300 000


Cash flow: 6 000 000 - 5 100 000 - 200 000 = 700 000 € ou 400 000 + 300 000
Valeur résiduelle au bout de 5 ans:
2 800 000 𝑥 5
2 800 000 − = 800 000
7
Valeur actuelle nette de l'investissement, calculée à 12,5%:
1 − 1,125−5
2 800 000 + 700 000 𝑥 + 800 000 𝑥 1,125−5 = 𝟏𝟑𝟔 𝟑𝟒𝟎 €
0,125
Cet investissement permet une rentabilité des capitaux supérieure à 12,5%, la valeur actuelle nette
étant positive.
On pourra donc le préférer au premier.

b) Calcul des délais de récupération.


1) En retenant la valeur nominale des cash flow.
2 200 000
Chaîne à technicité moyenne: 608 000 = 3,62 soit un peu plus de 3 ans et

7 mois
2 800 000
Chaîne à haute technicité: = 𝟒 𝒂𝒏𝒔
700 000

2) En retenant les valeurs actualisés des cash flow.


Chaîne à technicité moyenne:
1−1,125−5
Pour 5 ans 608 000 𝑥 = 2 164 825
0,125
1−1,125−6
Pour 6 ans 608 000 𝑥 = 2 464 735
0,125

Par interpolation entre 5 et 6 ans:


2 200 000 − 2 164 825
5 + (6 − 5) = 5,12 𝑎𝑛𝑠
2 464 735 − 2 164 825
soit un peu plus de 5 ans 1 mois, durée supérieure à la urée prévue d'utilisation, ce
qu'annonçait déjà la valeur actuelle négative, calculée à 12,5%.
Chaîne à haute technicité:
- 90 -
1−1,125−5
Pour 5 ans 700 000 𝑥 = 2 492 397
0,125
1−1,125−6
Pour 6 ans 700 000 𝑥 = 2 837 687
0,125

Interpolation entre 5 et 6 ans:


2 800 000−2 492 397
5 + (6 − 5) 2 837 687−2 492 397 soit un peu plus de 5 ans et 10 mois.
c) Taux de rentabilité
Chaîne à technicité moyenne:
Valeur actuelle nette à 11,5%:
1 − 1,115−5
−2 200 000 + 608 000 = +19 125
0,115
Interpolation entre 11,5 et 12,5%:
19 125 − 0
11,5 + (12,5 − 11,5) = 𝟏𝟏, 𝟖𝟓 %
19 125 − (−35 175)
Chaîne à haute technicité:
Valeur actuelle nette à 14,5%:
1 − 1,145−5
−2 800 000 + 700 000 𝑥 + 800 000 𝑥 1,145−5 = −18 940
0,145
Interpolation entre 12,5 et 14,5:
0 − (−18 940)
14,5 − (14,5 − 12,5) = 𝟏𝟒, 𝟐𝟔 %
136 340 − (−18 940)
Exercice 10

Pour améliorer la mise au point de ses projets la société Z hésite entre deux solutions:
1) Elle achète le matériel indispensable le 1er janvier N et le finance à l'aide de fonds propres.
 Prix d'acquisition: 422 000 TVA comprise.
 Amortissement en 5 ans selon le système dégressif.
 Valeur de revente au 31/12/N+4, estimée à 30 000 €, hors taxe. La plus value réalisée à
l'occasion de cette vente sera taxée à 40%.

2) Location du matériel auprès d'une société de crédit bail aux conditions suivantes:
durée de location: 5 ans à dater du 1er janvier N.
mensualités de location, exprimées TVA comprise: années 1, 2, 3: 9.648 €, années 4, 5:
9.045 €.
Pour l'ensemble des solutions le taux de TVA est de 20,60 %; on retiendra un taux de 40% pour le
calcul de l'impôt sur les sociétés. Pour faciliter les calculs d'actualisation les douze mensualités d'une
même année seront supposées versées en fin d'année.
Les recettes (différence entre chiffre d'affaires et dépenses de fonctionnement) espérées au cours
des cinq années d'utilisation sont égales, dans l'ordre, à 200 000 €, 140 000 €, 110 000 €, 100 000
€, 90 000 €, (chiffres donnés hors TVA).
On admettre, pour les deux modalités, que ces recettes sont les mêmes.
a) En faisant usage d'un taux d'évaluation de 15%, indiquer laquelle des deux solutions envisagées
est la meilleure (méthodes de la valeur actuelle nette).
b) Calculer le taux de rentabilité interne que révèle la solution 1).

Résolution
422 100
a) Solution 1) Prix d'acquisition, hors taxe: 1,206
= 350 000 €
Amortissement Bénéfice Impôt sur le Bénéfice
Années Recettes Cash flow
dégressif imposable bénéfice net d'impôt

N 200 000 140 000 60 000 24 000 36 000 176 000


N+1 140 000 84 000 56 000 22 400 33 600 117 600
N+2 110 000 50 400 59 600 23 840 35 760 86 160
N+3 100 000 37 800 62 200 24 880 37 320 75 120
- 91 -
N+4 90 000 37 800 82 200 32 880 49 320 87 120
+30 000

Valeur actuelle nette: à 15%


- 350 000 + 176 000 x 1,15-1 + 117 600 x 1,15-2 + .....+ 87 120 x 1,15-5 = + 34 880 €
Solution 2) Montant hors taxe des mensualités
9 648
Années N, N+1, N+2, = 8 000 soit pour l'année: 96 000 €.
1,206
9 045
Années N+3, N+4, = 7 500 soit pour l'année: 90 000 €.
1,206

Frais de Bénéfice Impôt sur le Bénéfice


Années Recettes Cash flow
location imposable bénéfice net

N 200 000 96 000 104 000 41 600 62 400 62 400


N+1 140 000 96 000 44 000 17 600 26 400 26 400
N+2 110 000 96 000 14 000 5 600 8 400 8 400
N+3 100 000 90 800 10 000 4 000 6 000 6 000
N+4 90 000 90 800 0 0 0 0

Valeur actuelle nette, à 15%:


62 400 x 1,15-1 + 26 400 x 1,15-2 + 8 400 x 1,15-3 + 6 000 x 1,15-4 = + 83 175 €
Sur le vu des valeurs actuelles nettes, la solution 2) doit être préférée.
b) La valeur actuelle nette, dans l'hypothèse 1) calculée à 20% est égale à - 570 €
Ce résultat, compte tenu de la dépense initiale égale à 350 000 € est ainsi voisin de zéro pour qu'on
puisse retenir 20 % comme taux de rentabilité interne.
- 92 -
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES

1) BARBER André, LAURENT Marie - Paul, OOSTERLINCK, PIROTTE Hugues; "Finance", 2ème
Edition, Pearson, Paris, 2008
2) BAZET Jean Luc, FAUCHER Pascal; " Finance d'entreprise", 2ème Edition, Nathan, Paris, 2009
3) BODSON Laurent, GRANDIN Pascal, HUBNER Georges et LAMBERT Marie: " Performance de
portefeuille " , 2ème Edition, Pearson, Paris, 2010
4) BREALEY Richard & MYERS Stewart : Principes de gestion financière, 7ème édition, Pearson
éducation France, Paris, 2003
5) BRIOT Fabrice : "Gestion Financière", Dunod, Paris, 2006.
6) BUSSENALT Chantal, PRETET Martine; " Economie et gestion de l'entreprise ", 4ème Edition
Vuibert, Paris, 2006
7) CLAUSS Pierre; " Gestion de portefeuille, une approche quantitative ", Dunod, Paris, 2011
8) COBBAUT Robert, GILLET Roland, HUBNER Georges; " La gestion de portefeuille, Instrument,
Stratégie et Performance"; 4ème Edition, De Boeck, Paris, 2011
9) GONSO Pierre & HEMICI Farouk : "Gestion financière de l’entreprise", 11ème édition, Dunod, Paris,
2004
10) GRANDGUILLOT Francis & Béatrice : "Analyse financière : Activité-Rentabilité-Structure
financière et Tableaux de flux" , 2ème édition, Gualino, Paris, 2004
11) GRANDGUILLOT Francis & Béatrice : "Analyse financière : les outils du diagnostic financier",
8èmeédition, Gualino, Paris, 2004.
12) GRANDIN Pascal, HUBNER Georges, LAMBERT Marie; " Performance de portefeuille collection
synthèse", Edition Pearson, Paris, 2006
13) HOUDAYER Robert : "Evaluation financière des projets", 2ème édition, Ed. Economica, Paris,
1999
14) HOUDAYER Robert: " Evaluation financière des projets ingénierie de projets et décision
d'investissement " , 2ème Edition Economica, Paris, 1999
15) KNEIPE Philippe : " Gestion de la trésorerie de l’entreprise", 2ème édition, De Boeck, Bruxelles,
1988
16) LETHIELLEUX Maurice; " Probabilités, Estimation, Statistique", 3e Edition Dunod, Paris, 2005
17) MAPAPA MBANGARA Augustin; "Analyse des Etats Financiers", Edition Droit-Afrique.com, Paris,
2016
18) MASIERI Walder; " Mathématiques Financières", 2ème Edition, Dunod, Paris, 2008
19) MELYON Gérard & RAIMBOURG Philippe : Gestion financière, 3ème édition, Bréal, Paris, 2004
20) MONIER Pascal; " L'économie générale ", 7ème Edition Gralino, Paris, 2013
21) MONTOUSSE Marc, BOURACHOT Henri, RENOUARD Gilles, RETTEL Jean Luc; " La Bourse et les
marchés financiers" , Edition Breal, Paris, 2012
22) MORISSETTE Denis : "Décisions financières à long terme", 3ème édition, les éditions SMG,
Québec, 1994
23) PUPION Pierre Charles, ZOUHAD Rachid; " Outils quantitatifs pour le DCG et le DSCG ", Edition
Eska, Paris, 2008
24) RIVAL Madina & TORSET Christophe : "Gestion financière – Activité de l’activité", CNED, Lyon,
2005
25) ROUSSELOT Philippe & VERDIE Jean-François : "La Gestion de Trésorerie", 2ème édition, Dunod ,
Paris, 2004
26) SELMER Caroline: " Toute la fonction finance"; Dunod, Paris, 2006
- 93 -
27) TEULIE Jacques & TOPSACALIAN Patrick : "Finance", 2ème édition, Libraire Vuibert, Paris, 1997.
28) THIBIERGE Christophe : "Analyse financière", Vuibert, Paris, 2006.
29) VERNIMMEN Pierre, QUIRY Pascal & LEFUR Yann: " Finance d'entreprise", 13ème édition, Dalloz,
Paris, 2015
30) VERNIMMEN Pierre, QUIRY Pascal & LEFUR Yann: "Finance d'entreprise", 14ème édition, Dalloz,
Paris, 2016
31) VERNIMMEN Pierre, QUIRY Pascal & LEFUR Yann: " Finance d'entreprise", 15ème édition, Dalloz,
Paris, 2016
32) WILMOTT Paul; " La Finance quantitative", Eyrolles, Paris, 2008

II. AUTRES DOCUMENTS

1) Prof NSIMBA LUZOLO : "Cours de Gestion Financière", Licence ISC/Gombe, 1997


2) CT KIBAL NAW NTAL : "Cours de gestion financière", Graduat, ISC/Gombe, 2002
3) Prof O’SHAUGHNESSY & THUILLIER Denis : "Cours de l’analyse financière des projets", Université
de Québec
4) LEGROS Georges & ROGER Antoine : "Cours de Finance d'entreprise", Intec , Paris, 2009
5) TOUYA Jean Claude : "Cours de l’évaluation financière de projets d’investissements",
Cefeb/Marseille, 2006

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