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PHYSIQUE I Filière PC

PHYSIQUE I

Sur le thème de la physique des bulles et des gouttes, l’épreuve est constituée de
deux problèmes indépendants d’importances inégales.

Partie I - Échanges entre une grosse bulle et une petite


bulle
On considère le dispositif expérimental de la
(1) (3) ( 2 ) figure 1 : deux bulles sphériques d’eau savon-
neuse de rayons différents sont formées aux extré-
atmosphère à p 0 mités des deux tubes en soufflant, les robinets ( 1 )
r2 et ( 2 ) étant ouverts et le robinet ( 3 ) fermé. Puis
on ferme les robinets ( 1 ) et ( 2 ) et on ouvre le robi-
r1
net ( 3 ) qui met en contact les deux bulles. On se
Figure 1 propose d’étudier l’évolution des bulles.
Dans tout le problème on néglige le volume du
tube de liaison entre les deux bulles. On étudie des évolutions quasi-statiques :
dans chaque bulle on peut définir à chaque instant une température T 1 ou T 2
et une pression p 1 ou p 2 uniformes. Par ailleurs l’atmosphère impose une pres-
sion uniforme p 0 à l’extérieur des bulles. L’atmosphère se comporte comme un
thermostat à la température T et on suppose l’équilibre thermique atteint à
tout instant : T 1 = T 2 = T .
I.A - Loi de Laplace
Le robinet ( 3 ) étant fermé, proposer un dispositif simple réalisant un manomè-
tre qui permette de mesurer la différence de pression p 1 – p 0 avec une règle gra-
duée. L’expérience montre que les pressions sont données à l’équilibre par loi de
Laplace :
4σ 4σ
p 1 – p 0 = ------ et p 2 – p 0 = ------ (A)
r1 r2

où la constante positive σ est appelée coefficient de tension superficielle. Dans


toute la suite, on suppose que l’équilibre mécanique entre chaque bulle et
l’atmosphère est atteint de telle sorte que les relations (A) sont valables à tout
instant.

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Filière PC

I.B - Approche qualitative


Préciser, en donnant un argument qualitatif s’appuyant sur les relations (A),
l’évolution du système : le rayon des bulles évolue-t-il ? Est-ce la grosse bulle qui
se « vide » dans la petite ? Est-ce le contraire ?
I.C - Approche quantitative
I.C.1) Rappeler la définition d’un potentiel thermodynamique.
I.C.2) Pour un système fermé, d’énergie interne U , d’entropie S et de volume
V , en évolution monotherme (température extérieure T ) et monobare (pression
extérieure p 0 ), n’échangeant pas d’autre forme de travail avec l’extérieur que
celui des forces de pression, justifier que G∗ = U – TS + p 0 V est un potentiel
thermodynamique.
I.C.3) On néglige le volume d’air contenu dans le tube de liaison entre ( 1 ) et
( 2 ) et on étudie le système constitué :
• d’une part de l’air contenu dans les deux bulles et assimilé à un gaz parfait ;
on note, avec i = 1 ou i = 2 selon le compartiment, V i le volume, r i le rayon,
p i la pression, N i le nombre de moles d’air, S i l’entropie de l’air ; la tempé-
rature T est commune aux deux compartiments ;
• d’autre part, des membranes d’eau savonneuse qui limitent les deux bulles,
d’épaisseur négligeable, d’énergies internes respectives U mi , de températu-
res T mi = T , d’entropies S mi et de surfaces Σ mi = 8πr i2 (double de la surface
de la sphère, car il y a deux interfaces air-eau savonneuse), pour lesquelles
l’identité thermodynamique fondamentale s’écrit dU mi = TdS mi + σdΣ mi .
a) Montrer que :
dG∗ = dU 1 + dU 2 – TdS 1 – TdS 2 + p 0 ( dV 1 + dV 2 ) + σdΣ m1 + σdΣ m2 .

b) En déduire à l’aide des relations (A) que :


dG∗ = dU 1 + dU 2 – TdS 1 – TdS 2 + p 1 dV 1 + p 2 dV 2 .

c) Soit G i = U i – T S i + p i V i l’enthalpie libre de l’air dans la bulle ( i ) . Du fait que


le nombre de moles N i varie, l’identité thermodynamique fondamentale s’écrit :
dG i = – S i dT + V i d p i + µ i d N i
où µ i ( p i, T ) est le potentiel chimique de l’air dans la bulle ( i ) . Montrer que :
dG∗ = µ 1 d N 1 + µ 2 d N 2

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d) On montre dans le cours de chimie que pour un gaz parfait :
µ i ( p i, T ) = f ( T ) + RT ln p i où f ( T ) est une fonction de la température, identi-
que dans les deux bulles car le gaz est le même. En déduire que :
p1
dG∗ = RT ln  ------ d N 1 (B)
 p 2

I.C.4) Justifier que les variables p 1 , p 2 , r 1 , r 2 , N 1 et N 2 sont liées par 5


relations de telle sorte qu’une seule de ces variables suffit à déterminer toutes
les autres. Dans la suite on prend r 1 comme variable. Montrer que d p i ⁄ dr i < 0
et d N i ⁄ dr i > 0 . Quand r 1 croît, en déduire le sens de l’évolution de p 1 , N 1 , N 2 ,
r 2 , et p 2 .
I.C.5) Prévoir l’évolution de deux bulles de rayons initiaux tels que r 1 > r 2 .
Que peut-on dire d’un état initial r 1 = r 2 ?
I.D - Transition entre deux comportements dans une expérience
analogue
On se propose d’étudier le même problème en remplaçant les bulles de savon par
deux petits ballons de baudruche que l’on supposera sphériques et réalisés dans
le même matériau. On donne la loi phénoménologique qui relie la pression p i
de l’air dans un ballon à son rayon r i :
6
1 r 
p i = p 0 + K  ---- – ----0- (C)
 r i r 7i 

où r 0 est la plus petite valeur possible pour r i , p 0 la pression extérieure et K


une constante positive.
I.D.1) Le graphe de p i ( r i ) est représenté sur
pi
la figure 2 ; il passe par un maximum p m pour
un rayon particulier r m . Quelle conséquence pm Figure 2
pratique cela a-t-il quand on gonfle un ballon de
baudruche ?
I.D.2) Les figures 3a et 3b fournissent le gra-
phe de dG∗ ⁄ dr 1 = f ( r 1 ) respectivement dans le
3
cas (a) où N = N 1 + N 2 > 8πr m p m ⁄ 3 RT et dans
3
le cas (b) où N = N 1 + N 2 < 8πr m p m ⁄ 3 RT p 0

r0 rm ri

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(la fonction f ( r 1 ) s’obtient en utilisant les relations (B) et (C), ce qu’on ne
demande pas de faire). Les paramètres associés aux points remarquables de ces
courbes ont les propriétés suivantes :
point A : p 1 ( A ) = p 2 ( A ) et r 1 ( A ) ≠ r 2 ( A )
point B : p 1 ( B ) ≠ p 2 ( B ) et r 1 ( B ) ≠ r 2 ( B )
point C : p 1 ( C ) = p 2 ( C ) et r 1 ( C ) = r 2 ( C )
point D : p 1 ( D ) ≠ p 2 ( D ) et r 1 ( D ) ≠ r 2 ( D )
point E : p 1 ( E ) = p 2 ( A ) et p 2 ( E ) = p 1 ( A ) ; r 1 ( E ) = r 2 ( A ) ; r 2 ( E ) = r 1 ( A )
point F : p 1 ( F ) = p 2 ( F ) et r 1 ( F ) = r 2 ( F )

dG∗ ⁄ dr 1 Figure 3a dG∗ ⁄ dr 1 Figure 3b

B
r0 r1 r0 r1
O O
A C E F
D

a) Tracer l’allure du graphe de G∗ ( r 1 ) d’une part dans le cas (a) et d’autre part
dans le cas (b). On placera sur ces graphes les points remarquables A , B , C , D ,
E , F . On rappelle que G∗ ( r 1 ) est définie à une constante additive près.
b) En déduire l’état final du système abandonné dans un état initial quelconque
d’une part dans le cas (a) et d’autre part dans le cas (b).
I.D.3) Montrer que N i est une fonction croissante de r i . À quelle situation
3
particulière correspond la valeur N c = 8πr m p m ⁄ 3 RT de N assurant le passage
d’un cas à l’autre ? Lequel des cas (a) ou (b) donne un comportement analogue à
celui des bulles de savon ? Interpréter brièvement à l’aide de la figure 2.
3
I.D.4) Lorsque le paramètre N passe par la valeur N c = 8πr m p m ⁄ 3 RT , le
système transite entre un état d’équilibre symétrique ( r 2 – r 1 = 0 ) et un état
d’équilibre dissymétrique ( r 2 – r 1 ≠ 0 ) . Cette situation est analogue à la transi-
tion paramagnétique-ferromagnétique. Quel est « l’analogue magnétique » de
r 2 – r 1 ? Quel est « l’analogue magnétique » de N ?

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Partie II - Le phénomène de Leidenfrost


Lorsqu’on dépose une petite goutte d’eau z Figure 4
liquide au-dessus d’une plaque chauffante atmosphère à p 0
plane horizontale maintenue à une tempé-
rature nettement supérieure à la tempéra-
ture d’ébullition de l’eau, on constate que eau liquide
la goutte peut rester en lévitation quel- a
ques dizaines de secondes juste au-dessus vapeur d’eau
de la plaque avant de disparaître (le mou- e
plaque chauffante à T p
vement de la goutte est en général plus
compliqué, au point que la goutte donne O
l’impression de « danser » sur la plaque).
Pour simplifier les calculs, on étudie dans a en mm Figure5
toute la suite une seule goutte et on la
suppose hémisphérique de rayon a ( t ) , sa 1
face inférieure plane étant à une hauteur
e ( t ) au-dessus de la plaque chauffante,
supposée confondue avec le plan d’équa-
tion z = 0 (cf. figure 4). Le rayon a ( t ) et la
cote e ( t ) de la face inférieure sont des t en s
fonctions du temps et l’échelle de temps 60
caractéristique de leurs variations est
τ 1 ≈ 50 s pour un rayon initial a 0 = 1 mm . La figure 5 donne dans ce cas un gra-
phe expérimental de a ( t ) .
Dans tout le problème on suppose que le champ de pesanteur g = – ge z est uni-
–2
forme avec g = 10 m ⋅ s et on suppose le référentiel terrestre galiléen.
II.A - Approche qualitative
L’interprétation qualitative de cet effet τ en s Figure 6
étudié pour la première fois par Leiden-
frost en 1756 est la suivante : la plaque, 100
de température plus élevée que celle de
la goutte, cède à celle-ci de la chaleur, ce 50
qui provoque l’évaporation progressive
de la goutte liquide ; cette évaporation,
qui n’est pas isotrope, provoque un écou- 0
200 400 T p en ° C
lement de vapeur d’eau sous la goutte
qui permet à celle-ci de léviter au-dessus
de la plaque. Justifier qualitativement le sens des variations de la durée de vie
τ de la goutte en fonction de la température T p de la plaque sur la figure 6.

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II.B - Étude thermodynamique
Dans cette partie, on modélise le transfert thermique cédé par la plaque à la
goutte d’eau liquide en négligeant les phénomènes de convection et de
rayonnement : le transfert thermique est dû exclusivement à la diffusion ther-
mique dans la vapeur d’eau, supposée immobile, située entre la plaque et la
goutte. On note λ la conductivité thermique, µ v la masse volumique et c v la
capacité thermique massique à volume constant de la vapeur d’eau et toutes ces
grandeurs sont supposées constantes. On donne l’expression du laplacien d’une
fonction f ( r, θ, z ) en coordonnées cylindriques :
2 2
1 ∂ ∂f 1 ∂ f ∂ f
∆f = --- -----  r ------ + ----2- --------2- + --------- .
r ∂r  ∂r r ∂θ ∂z
2

II.B.1) Rappeler sans démonstration l’équation aux dérivées partielles ( E )


dont le champ de température T ( r, z, t ) est solution. On fera apparaître la diffu-
sivité thermique D th dont on rappellera l’expression en fonction de λ , µ v et c v .
II.B.2) Dans la suite on néglige les dérivées par rapport à r devant les
dérivées par rapport à z dans l’expression de ∆T . À quelle condition sur le rap-
2 2
port e ⁄ a peut-on valider cette approximation ?
II.B.3) Exprimer par une analyse en ordre de grandeur la durée caractéristi-
que τ∗ d’un régime transitoire pour l’équation ( E ) . Dans la suite on raisonne
comme si un régime permanent était atteint instantanément et on prend donc :
∂T
= 0 dans l’équation ( E ) .
∂t
Donner de façon intuitive un critère de validité de cette approximation mettant
en jeu τ∗ et τ 1 .
II.B.4) Expliciter la solution T ( r, z, t ) sachant que la plaque impose
T ( r, z = 0, t ) = T p et en supposant que la goutte liquide impose
T ( r, z = e ( t ), t ) = T e où T e est la température d’ébullition de l’eau sous une
pression p 0 .
II.B.5) En déduire l’expression du vecteur densité de flux thermique j = j z e z
en fonction de λ , T p , T e et e .
II.B.6) En déduire l’expression du flux thermique φ reçu par la face inférieure
de la goutte liquide en fonction de λ , T p , T e , a et e . Retrouver ce résultat direc-
tement en utilisant le concept de conductance thermique.
II.B.7) On suppose désormais que la face supérieure hémisphérique de la
goutte n’échange aucun transfert thermique avec l’extérieur. On suppose dans
cette question que la goutte d’eau liquide est plongée dans une atmosphère de
vapeur d’eau à la pression uniforme et constante p 0 et que la température dans
la goutte liquide est en tout point égale à la température d’ébullition T e à la

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pression p 0 . On note l v l’enthalpie massique de vaporisation de l’eau sous la
pression p 0 . On note D m la masse de vapeur d’eau formée par seconde.
a) En appliquant soigneusement le premier principe de la thermodynamique à
un système fermé convenablement choisi, établir l’expression de D m en fonction
de λ , a , T p , T e , e et l v .
b) En déduire que :
da λ(T p – T e)
------- = – ---------------------------- (1)
dt 2eµ l l v
où µ l est la masse volumique de l’eau liquide.
Pour obtenir un modèle calculable de la lévitation de la goutte, il est nécessaire
de faire de grosses approximations. La suite du problème propose trois modèles
concurrents parmi lesquels on cherche naturellement le plus réaliste. Un cer-
tain nombre de calculs sont analogues dans les trois modèles : ils sont demandés
dans la partie II.C mais leurs résultats sont admis dans les parties II.D et II.E.
II.C - Modèle A
Hypothèses :
• on néglige la variation de la cote z = e de la face inférieure de la goutte
liquide au cours du temps ;
• à tout instant on néglige la quantité de mouvement de l’eau liquide dans la
goutte ;
• la vapeur d’eau est émise uniformément, sur toute la surface du disque infé-
rieur de la goutte de cote z = e avec une vitesse v = – V 0 e z ( V 0 > 0 ) .
• le champ de pression p ( M, t ) = p 0 est uniforme dans l’atmosphère autour de
la goutte.
II.C.1) On s’intéresse au système fermé ( S∗ ) constitué de l’eau liquide conte-
nue à l’instant t dans la goutte. À l’instant t + dt le système est constitué de
l’eau qui est restée liquide dans la goutte et de la masse δm qui s’est vaporisée
et qui est sortie de la goutte avec la vitesse – V 0 e z .
a) Exprimer δm en fonction de dt , a , V 0 et de la masse volumique µ v de la
vapeur d’eau.
b) Exprimer la quantité de mouvement de ( S∗ ) à l’instant t + dt en fonction de
dt , a et V 0 . Quelle est sa quantité de mouvement à l’instant t ? En déduire la
variation de sa quantité de mouvement par unité de temps dP∗ ⁄ dt .
II.C.2) On rappelle que la résultante des forces de pression associée à une
pression uniforme p 0 sur une surface fermée comme celle limitant la goutte est
nulle.

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Établir la relation :
2 g a µl
V0 = -------------------- (2)
3µ v

où µ v et µ l désignent respectivement la masse volumique de la vapeur et du


liquide.
II.C.3) Exprimer le débit massique de vapeur d’eau sous la face plane de la
goutte en fonction de V 0 , a et de la masse volumique µ v de la vapeur d’eau. En
déduire par confrontation avec II.B.7-a que :
1 2 2
– ---
2 3λ ( T p – T e )
e = a ----------------------------------
2
(3)
2 g µv µl lv

II.C.4) Déduire de la relation (1) l’équation différentielle dont est solution a ( t )


et déterminer a ( t ) en fonction de g , µ l , µ v , t et du rayon initial a 0 = a ( t = 0 ) .
II.C.5) Calculer numériquement la durée de vie τ A d’une goutte d’eau liquide
–3 –2 3 –3
dans ce modèle A pour µ v = 0, 7 kg ⋅ m , g = 10 m ⋅ s , µ l = 1, 0 ⋅ 10 kg ⋅ m et
a 0 = 1 mm .
II.C.6) Donner trois arguments justifiant le rejet du modèle A .
II.D - Modèle B
Hypothèses :
• on néglige la variation de e au cours du temps et l’eau liquide dans la goutte
est immobile ;
• la vapeur d’eau est émise uniformément, sur toute la surface du disque infé-
rieur de la goutte avec une vitesse v ( r, z = e ) = – V 0 e z ( V 0 > 0 ) ;
• l’écoulement de vapeur d’eau sous la goutte est incompressible et homogène,
de masse volumique µ v ; il est aussi stationnaire, décrit en coordonnées
cylindriques par le champ des vitesses v = u ( r )e r + w ( z )e z où u ( r ) est indé-
pendant de z et où w ( z ) est indépendant de r avec w ( z = e ) = – V 0 ; ( e r, e θ, e z )
est le trièdre local associé aux coordonnées cylindriques ( r, θ, z ) ;
• le champ de pression sous la goutte est de la forme p ( r, z ) avec
p ( r = a, z ) = p 0 imposée par l’atmosphère ; le champ de pression au-dessus
de la goutte est uniforme égal à p 0 ;
• on néglige le rôle de la pesanteur sur l’écoulement de vapeur d’eau.
II.D.1) On envisage le volume fixe limité par le cylindre d’axe Oz et de rayon
r < a , et les plans z = 0 et z = e . En faisant un bilan de masse, montrer que
u ( r ) = V 0 r ⁄ 2e .

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II.D.2) On admet que l’écoulement est irrotationnel.
a) Rappeler sans démonstration les conditions d’utilisation et l’énoncé du
théorème de Bernoulli dans ce cas.
2 2 2
b) Dans la limite ( e ⁄ a ) « 1 , on admet qu’on peut négliger le terme en w dans
l’expression du théorème de Bernoulli. En déduire que :
2 2 2
µv V 0 ( a – r )
p ( r, z ) = p 0 + -----------------------------------
- (4)
2
8e
II.D.3) On rappelle que la résultante des forces de pression associée à une
pression uniforme p 0 sur une surface fermée comme celle limitant la goutte est
nulle. Calculer la résultante F B des forces de pression exercées sur la goutte
liquide par l’atmosphère qui l’entoure en fonction de µ v , a , e et V 0 .
II.D.4) En opérant comme en II.C.3 on élimine V 0 (on ne demande pas de le
faire). En opérant comme en II.C.2 avec e 2 ⁄ a 2 « 1 , on obtient une expression de
e et de a en fonction des données (on ne demande pas de le faire). Puis en opé-
rant comme en II.C.4 (on ne demande pas de le faire) on obtient l’équation pilo-
tant l’évolution de a ( t ) qui s’intègre en :
2 2 1⁄4
4 5⁄4 4 5 ⁄ 4  2λ ( T p – T e ) µ v g
--- a = --- a 0 – t  -------------------------------------------------
2 3
 (5)
5 5  3l µ 
v l

a) Tracer l’allure du graphe de a ( t ) . Que peut-on dire de la tangente au graphe


à l’instant τ B où a ( τ B ) = 0 . Comparer avec l’expérience.
b) Calculer numériquement τ B pour une goutte de rayon initial a 0 = 1 mm
sachant que :
–1 –1 –3 –2
λ = 0, 1 W ⋅ m ⋅K , T p – T e = 300 K , µ v = 0, 7 kg ⋅ m , g = 10 m ⋅ s ,
6 –1 3 –3
l v = 2, 4 ⋅ 10 J ⋅ kg et µ l = 1, 0 ⋅ 10 kg ⋅ m .
Comparer avec l’expérience et conclure.
II.E - Modèle C
Hypothèses :
• on néglige la variation de e au cours du temps et l’eau liquide dans la goutte
est immobile ;
• la vapeur d’eau est assimilée à un fluide homogène de masse volumique µ v
et de viscosité dynamique η constantes ;
• l’écoulement est décrit en coordonnées cylindriques par un champ des vites-
ses v = u ( r, z, t )e r + w ( r, z, t )e z ;

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2 2
• du fait que e ⁄ a « 1 , on admet qu’on peut négliger la composante w ( r, z, t ) et
ses dérivées partielles, sauf en r = 0 ;
• l’écoulement est supposé « nourri » fictivement par une arrivée de vapeur
d’eau le long de l’axe Oz et on suppose que cette arrivée de vapeur d’eau
apporte à l’écoulement toute la vapeur d’eau créée par évaporation de la
goutte d’eau liquide, soit une masse D m par unité de temps ;
• le champ de pression sous la goutte est indépendant de z , de la forme p ( r, t )
avec p ( r = a, t ) = p 0 imposée par l’atmosphère ; le champ de pression au-des-
sus de la goutte est uniforme égal à p 0 ;
• on néglige le rôle de la pesanteur sur l’écoulement ;
• l’écoulement est supposé incompressible ;
• l’équation de la dynamique de l’écoulement projetée selon e r s’écrit :
2 2
∂u ∂u ∂p ∂ u ∂ u 1 ∂u u
µ v  ------ + u ------ = – ------ + η  --------- + --------- + --- ------ – ----- (6)
 ∂t ∂r  ∂r  ∂z 2 ∂r 2 r ∂r r 2

• on donne par ailleurs en coordonnées cylindriques :


1 ∂ ( ru )
div v = --- -------------- (7)
r ∂r
II.E.1) Soit U un ordre de grandeur de u ( r, z, t ) . Compléter dans le tableau
ci-dessous les ordres de grandeur des différents termes contenant la vitesse
dans l’équation (6) :

2 2 2 2 2
µ v ∂u ⁄ ∂t µ v u ∂u ⁄ ∂r η∂ u ⁄ ∂z η∂ u ⁄ ∂r ( η ⁄ r ) ( ∂u ⁄ ∂r ) ηu ⁄ r
2
µv U ⁄ τ1 ηU ⁄ a

En déduire deux conditions portant sur des nombres sans dimension pour pour-
voir simplifier l’équation (6) en :
2
∂p ∂ u
------ = η --------2- (6’)
∂r ∂z
II.E.2) L’écoulement étant visqueux, la vitesse radiale u doit s’annuler en
z = 0 et z = e . En déduire que :
z ( z – e ) ∂p
u = ------------------- ------ (8)
2η ∂r
II.E.3) Exprimer le débit volumique D V ( r, t ) à travers la portion du cylindre
d’axe Oz et de rayon r comprise entre les cotes z = 0 et z = e en fonction de
∂ p ⁄ ∂r , e , r et η .

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II.E.4) Justifier soigneusement que D V ( r, t ) est indépendant de r , ce qui jus-
tifie qu’on note D V ( t ) dans la suite. Comment u ( r, z, t ) varie-t-elle alors avec r ?
Vérifier la cohérence avec l’expression (7) de div v fournie par l’énoncé.
II.E.5) Montrer que sous la goutte la pression vaut :
6ηD V ( t )  r 
p ( r, t ) = p 0 – ----------------------
- ln  --- (9)
3
πe ( t ) a

On ne se préoccupera pas du comportement pour r → 0 qui ne décrit pas la réa-


lité physique du fait du modèle (arrivée d’eau). On admettra que l’erreur ainsi
commise sur p est négligeable dans le calcul de la force pressante totale.
II.E.6) En opérant comme en II.D.3 (on ne demande pas de le faire), on obtient
l’expression de la résultante des forces de pression subies par la goutte
2 3
F C = ( 3ηD V a ⁄ e ) e z . Vérifier l’homogénéité de cette expression.
II.E.7) En opérant comme en II.C.3 (on ne demande pas de le faire), on obtient
la relation :
1 ⁄ 4  9ηλ ( T p – T e ) 1 ⁄ 4
e = a
 2µ v µ l l v g -
----------------------------------- (10)

puis en opérant comme en II.C.4 (on ne demande pas de le faire) on obtient l’évo-
lution du rayon d’une goutte de rayon initial a 0 :
3 3 1⁄4
4 5⁄4 4 5 ⁄ 4  λ ( T p – T e ) g µ v
--- a = --- a 0 – t  ---------------------------------------------
3 3
- (11)
5 5  72 η µ l 
l v

Calculer numériquement la durée de vie τ C de la goutte sachant que :


–1 –1 –3 –2
λ = 0, 1 W ⋅ m ⋅K , T p – T e = 300 K , µ v = 0, 7 kg ⋅ m , g = 10 m ⋅ s ,
6 –1 –3 3 –3
l v = 2, 6 ⋅ 10 J ⋅ kg , η = 10 Pa.s et µ l = 1, 0 ⋅ 10 kg ⋅ m . Conclure.
II.E.8) On se propose de tester la validité de certaines approximations du
modèle C.
a) Pour a = 1 mm , calculer numériquement e en utilisant la relation (10). Cal-
2 2
culer le rapport e ⁄ a et conclure.
b) Pour a = 1 mm , tester numériquement la validité de l’approximation faite en
II.B.3 sachant que la diffusivité thermique de la vapeur d’eau vaut
–4 2 –1
D th = 10 m ⋅ s .
c) Pour a = 1 mm , tester numériquement la validité de l’approximation consis-
tant à négliger le terme d’accélération locale en II.E.1.
d) En exploitant les relations établies dans cette partie (calculs non demandés)
–1
on obtient pour la vitesse radiale un ordre de grandeur U ≈ 0, 5 m ⋅ s lorsque

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PHYSIQUE I Filière PC
a ≈ 1 mm . Tester numériquement la validité de l’approximation consistant à
négliger le terme d’accélération convective en II.E.1.
e) Donner au moins un argument pour invalider le modèle C pour les instants
t≈τ .

••• FIN •••

Concours Centrale-Supélec 2003 12/12


Physique

Centrale PC I – 2003

Partie I : Echanges entre une grosse bulle et une petite bulle

I.A) Loi de Laplace

Pour mesurer une différence de pression, on utilise un manomètre différentiel à liquide


(en général à mercure) :
P0

h P1 – P0 = ρ gh

(loi de Pascal)
P1
ρ = cste

I.B) Approche qualitative

r2 < r1 donc P1 > P2 (loi de Laplace), donc des molécules sont chassées de ‚ vers • : N2
diminue, donc r2 diminue (P2 V2 = N2 RT montre que N2 = (P0 + 4 σ ) 4 Π r23 1 est une
r 3 RT
2

fonction croissante de r2 ).
Ainsi, toujours d’après la loi de Laplace : P2 augmente (et P1 diminue), r2 diminue et la
petite bulle se vide dans la grosse.

I.C) Approche quantitative

I.C.1) Un potentiel thermodynamique est une fonction dépendant des paramètres d’état
du système et des paramètres extérieurs (température, pression en particulier) ; cette
fonction :
*est monotone décroissante pour toute évolution spontanée du système
*présente un minimum à l’équilibre thermodynamique.

I.C.2) Pour une transformation monotherme et monobare :


∆G* = ∆U – T ∆S + P0 ∆V
∆U = Q – P0 ∆V (Pext = P0 = cste)
Q
∆S = + Scréation
T

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Ainsi : ∆G* = - T Scréation ≤ 0


De plus, à l’équilibre thermodynamique, Scréation = 0 et ∆G* = 0, ce qui correspond bien à
un minimum de G*.
Il est donc légitime de considérer G* comme potentiel thermodynamique pour une
transformation monotherme monobare.

I.C.3) a) Pour le système {membranes + air • + air ‚} :


G* = [U1 + U2 + U + U ] – T (S1 + S2 + S + S )
m m m m
1 2 1 2

+ P0 (V1 + V2 ) ( V ≈V ≈ 0)
m m
1 2

Donc : dG* = dU1 + dU2 – T dS1 – T dS2 + P0 (dV1 + dV2 )


+ (d U - T dS ) + (d U - T dS )
m m m m
1 1 2 2

σ dΣ σ dΣ
m m
1 2

ce qui donne bien :

dG* = dU1 + dU2 – T dS1 - T dS2 + P0 (dV1 + dV2 ) + σ (d Σ + dΣ )


m m
1 2

b) dΣ = 16 Π r1 dr1 ; dV1 = 4 Π r12 dr1


m
1

dΣ = 16 Π r2 dr2 ; dV2 = 4 Π r22 dr2


m
2

Donc : P0 dVi + σ d Σ = dVi (P0 + 4 σ ) = Pi dVi


m
i r
i

D’où : dG* = dU1 + dU2 – T dS1 – T dS2 + P1 dV1 + P2 dV2

c) Par définition : Gi = Ui – T Si + Pi Vi
⇒ dGi = dUi –T dSi + Pi dVi + Vi dPi

On en déduit : dG* = (dG1 – V1 dP1 ) + (dG2 – V2 dP2 )

Soit finalement : dG* = µ1 dN1 + µ2 dN2 (T = cste)

d) Comme N1 +N2 = N = cste (système fermé) :


dN1 = - dN2
De sorte que : dG* = (µ1 - µ2 ) dN1 , avec :

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µ1 = f(T) + RT ln P1
µ2 = f(t) + RT ln P2

P 
Finalement : dG* = RT ln  1  dN1

 P2 

I.C.4) Les 6 variables P1 , P2 , r1 , r2 , N1 , N2 sont liées par les 5 relations :


P1 V1 = N1 RT
P2 V2 = N2 RT

P1 – P0 =
r1


P2 – P0 =
r2

N1 + N2 = N = cste
On a donc un système à un degré de liberté, r1 par exemple.

dPi d 4σ 4σ
Alors : * = (P0 + )= - <0
dri dr i ri ri
2

3
Pi Vi 4 σ 4 Π ri
* Ni = = (P0 + )
RT ri 3 RT

dNi
Donc >0 (cf I.B)
dri

Ainsi, si r1 ä : P1 æ
N1 ä
N2 æ (N1 + N2 = cste)
r2 æ
P2 ä

I.C.5) • Pour 2 bulles de rayons initiaux r1 > r2 :

P 
P1 < P2 , donc ln  1  < 0

 P2 
En utilisant l’expression de dG* obtenue en I.C.3), on constate que :
* Si dr1 > 0 : dN1 < 0 , donc dG* < 0
* Si dr1 < 0 : dN1 > 0 , donc dG* > 0
L’évolution spontanée du système nécessite dG* < 0, donc dr1 > 0 : r1 ä, d’où les
conséquences vue en I.C.4) (la petite bulle se vide bien dans la grosse…).

• Par ailleurs, pour un état initial r1 = r2 , dG* = 0 : état d’équilibre.

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Mais si r2 diminue de dr2  : r2 < r1 , donc r1 augmente et r2 diminue : on


s’éloigne de la situation r1 = r2 , qui constitue donc un état d’équilibre instable.

I.D) Transition entre deux comportements dans une expérience analogue

I.D.1) Lors du gonflage du ballon


*Pour r ≤ rn, P augmente et le gonflage est de plus en plus difficile.
*Pour r ≥ rn, P diminue : il semble plus facile de le gonfler (on peut souffler moins fort…).

I.D.2) *Cas a) : r1 rA rB rC rD rE

d 2G * + 0 - 0 +
2
dr1

dG * - 0 + 0 - 0 0
dr1

Comme G*(A) = G*(E) (par symétrie entre les points A et E pour les 2 ballons), on en
déduit l’allure de G*(r1 ) :

G*
• •

C

A
B• •D E
G*(A) = G*(E) • •

r1
r0

*Cas b) : G décroît entre r0 et RF , puis croit au-delà de rF :

G*

F

r1
rF

b) Le sens d’évolution d’un système thermodynamique (pour une transformation


monotherme et monobare) est celui d’une diminution de G*, jusqu’à G* min (équilibre).
*Cas a) : le système évolue vers A ou E (selon les conditions initiales) pour lesquels
P1 = P2
r1 = ≠ r2

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*Cas b) : il évolue vers F pour lequel P1 = P2 et r1 = r2

I.D.3) *Pour un GP :

Pi Vi 1  1 r 6  4
Ni = = P0 + K  - 0  Π ri 3
RT RT   ri r 7  3
  i 
−γ
Soit : Ni = α ri 3 + β ri 2 (α, β, γ cstes > 0)
4
ri

dNi
⇒ >0
dri

*La transition a)/b) correspond à (A, B, C, D, E) confondus avec F.

2 PV
En F : NF = N1 + N2 = (N1 = N2 )
RT
8 P
Soit : NF = Π r3 = Ncritique
3 RT
Donc NC correspond à 2 bulles pour lesquelles r1 = r2 et P1 = P2 = Pm.
*Pour la bulle de savon, la situation r1 = r2 et P1 = P2 correspond à un état instable : le
comportement est donc analogue au cas a) (point C instable).
dPi
*D’après la figure 2, c’est le signe de qui caractérise les 2 cas
dri

dPi
> 0 ⇒ état d’équilibre symétrique (cas b))
dri

dPi
< 0 ⇒ état d’équilibre dissymétrique (cas a))
dri

I.D.4) Pour la transition paramagnétique-ferromagnétique, c’est la température de Curie


TC qui détermine l’état du matériau (analogue de NC ).
Le comportement dans chaque état est caractérisé par l’intensité d’aimantation y.
*Pour un matériau paramagnétique : T > TC , le système est isotrope (y = 0 en l’absence
de Bext ) et « désordonné », donc « symétrique ».
*Pour un matériau ferromagnétique : T < TC , il existe une aimantation spontanée (y ≠ 0
en l’absence de Bext ), et l’état est « ordonné », donc « dissymétrique ».

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Partie II – Le phénomène de Leidenfrost

II.A) Approche qualitative

Le temps de vie de la goutte diminue lorsque TP augmente, car le flux thermique reçue
par la face inférieure de la goutte augmente, donc le phénomène de vaporisation est plus
rapide.
Rem. : le comportement décrit par l’énoncé n’est valable que pour T > TL , température
de Leidenfrost.
(Pour T < TL – et T >> Te , on constate que τ augmente avec TP , ce qui peut paraître
surprenant, et peut s’expliquer par la formation d’une couche de vapeur jouant le rôle
d’isolant thermique).

II.B) Etude thermodynamique

II.B.1) L’équation pilote de la diffusion thermique est :

∂T λ
= DTh ∆T , avec DT h = (DTh en m2 s-1)
∂t µv c v

Rem. : les hypothèses de validité de cette équation sont :


*Aucun travail reçu (ni des forces de pression, ni autre)
*Pas d’énergie cinétique macroscopique du fluide
*Les seuls échanges thermiques sont diffusifs
*L’énergie interne du système ne dépend que de T
*h λ et Cv = cstes

1 ∂  ∂T  T
II.B.2) r  ~
r ∂r  ∂r  a2

∂ 2T T
~
∂z 2
e2

∂2 T
Donc : ∆T ≈ ssi a2 >> e2
∂z 2

∂T T
II.B.3) * ~
∂t τ*

T
∆T ~ (avec l’approximation a2 >> e2 )
e2

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Donc, d’après l’équation de diffusion :

e2
τ* = (relation caractéristique de tout phénomène diffusif)
DT h

*L’approximation quasi-stationnaire ( ∂T ≈ 0) est valable si :


∂t

τ* << τ1 (régime permanent établi « instantanément »)


Rem. : pour e ~ 3 10-4 m (cf II.E.8.a))
-4 2 -1
DT h ~ 10 m s dans un gaz
⇒ τ* ~ 10-4 s << τ1 ~ 50 s

II.B.4) En régime quasi-stationnaire :


DT ≈ 0

∂2 T (Te - TP )z
≈0 ⇒ T(r,z,t) ≈ TP +
∂z 2 e(t)

(compte-tenu des conditions aux limites)

∂T
II.B.5) * j =- λ z
∂z

 T - Te 
Soit : j = λ  P  z (j en Wm- 2 )
 e 

II.B.6) * Le flux thermique est : φ = Sj

λS
= (TP – Te )
e
* Par analogie électrique : φ = GT h (TP – T e )

S S
Avec GT h = λ (cf G = γ )
e e
λS
Soit : φ= (TP – Te )
e

II.B.7) a) Le changement d’état est une transformation isobare pour laquelle :


∆H = m lv
Considérons comme système fermé la goutte d’eau entre t et t + dt : pendant cet
intervalle, une masse δm = Dm dt s’est vaporisée, et la goutte a reçu comme seule
« chaleur » : φ dt
Ainsi : Dmdt lv = φ dt

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φ λ Π a2  TP - Te 
⇒ Dm = =  
lv e  l 
 v 

dm goutte d 2 
b) On a : Dm = - = - µl  Πa3 
dt dt  3 

da λ Π a2  TP - Te 
Ainsi : Dm = - 2 Π µl a2 = 
 l


dt e  v 

II.C) Modèle A
z
II.C.1)
δm m- δm
m- δm

V0 dt δm
V0
S*(t) S*(t + dt)

da − λ (TP - Te )
D’où : =
dt 2 e µl lv

a) δm = (Π a2 V0 dt) µv

b) * P *(t) ≈ O (eau liquide)

* P + (t + dt) = O + δm V0

masse m- δm
d’eau liquide

dP * δ
Ainsi : = m V0 = - Π a2 µv V02 z
dt dt

II.C.2) Par application du théorème de la résultante cinétique au système fermé S*,


dans un référentiel supposé galiléen :

dP *
dt
= Σ F ext = mgoutte g + ∫∫ - P0 dSn ext
O
2
D’où : P a2 µv V02 = Π a3 µl g
3

2 µl
⇒ V0 = a g
3 µv

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II.C.3) *Le débit massique de vapeur d’eau sous la face plane de la goutte est :

Dm = µv V0 Π a2

*D’après II.B.7) :

λ Π a2 (TP - Te )
Dm =
e lv

Ainsi, compte-tenu de l’expression de V0 , on obtient :

2 µl λ Π a2 TP - Te
µv Π a2 a g =
3 µv e lv

2 2
2 λ (TP - Te )
Soit : e = a-1/2 g
3 gµ µ l 2
v l v

II.C.4) En injectant l’expression précédente de e dans (1), on tire :

da 6 µv
+ a =0
dt 6 µl

6 µl a0
Posons τ= , puis :
g µv

x = a/a0
t' = t/τ
On obtient alors l’équation adimensionnée :
dx
+ x =0
dt
Dont la solution est :

2 x = - t' + 2 (x(t' = 0) = 1)
2
 t' 
Ainsi : x(t') = 1 - 
 2

2
 t 
a(t) = a0 1 - 
 2 τ

II.C.5) Le temps de disparition τA de la goutte est donc :

6 µl a0
τA = 2 τ = 2
g µv

A.N. : τA = 1,9 s

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II.C.6) Arguments réfutant le modèle A :


*e varie au cours du temps, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse initiale.
*L’échelle de temps obtenue (τA ≈ 1,9 s) n’est pas en accord avec l’expérience (τ1 ≈ 50 s).
*La loi a(t) n’est pas en accord avec l’expérience (figure 5) : en particulier, dans le cadre

da da
de ce modèle : diminue avec t (et s’annule pour t = τA ) alors que augmente
dt dt

expérimentalement au cours du temps.

II.D) Modèle B

II.D.1) Pour un écoulement stationnaire incompressible, il y a conservation du débit


massique et du débit volumique :

z
∫∫ v .dS n ext = 0
e
Soit : [w(z = e) – ω(z = 0)] Π r2 + 2 Π re u(r) = 0
n ext
Avec : w(z = 0) = 0 (contact avec un solide)
w(z = e) – V0
0
r

r
On en déduit : u(r) = V0
2e

II.D.2) a) Pour un écoulement parfait, stationnaire, incompressible homogène,

irrotationnel, en référentiel galiléen, dans le seul champ de pesanteur uniforme g = - gz ,

le théorème de Bernoulli s’écrit :

v2
µ + P + µgz = cste (dans le fluide)
2
En négligeant la pesanteur, on a donc :

v2
P+µ = cste
2
b) En r = a : cste = P(a,z) + µv v2 (a,z)

a e2
Comme v2 = u2 + w2 , avec u ~ V0 et << 1 :
2e a2
w ~ V0

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e2
v2 ≈ u2 (en négligeant les termes en )
a2
Ainsi, puisque P(a,z) = P0 :

µv
P(r,z) = P0 + (u2 (a) – u2 (r))
2
Soit finalement, compte-tenu de l’expression de u(r) :

2
µ v V0 a2 - r 2
P(r,z) = P0 +
8 e2

II.D.3) Soit FB la résultante des forces de pression exercées sur la goutte par

l’atmosphère ambiante :

FB = ∫∫ - PdS n ext = ∫∫ ( P0 – P) dSn ext


Il suffit donc d’intégrer sur la face du disque inférieur de la goutte, où P ≠ P0 :

a  µ V 2 a2 - r 2 
FB = ∫ r =0
-  v 0


8 e2
 2 Π rdr (- z )

2 4
µv V0 Π a
Soit : FB = z
16 e2

II.D.4) a) L’allure du graphe de a(t) est la suivante :

a
a0

t
0 τB

La tangente en t = τB est ici bien verticale, ce qui correspond à l’expérience.


1/ 4
4  3
3 µl l v
3 
b) A.N. : τB = a05/4  2 2

5  2 λ g µ v (TP - Te ) 
⇒ τB = 4,9 s

On a donc toujours τB << τ ~ 50 s, ce qui prouve que ce modèle n’est pas encore
satisfaisant (bien que plus conforme à l’expérience que le modèle A, pour ce qui est de
l’a llure du graphe a(t)).

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II.E) Modèle C

On prend en compte la viscosité dynamique η de la vapeur d’eau.


2
(cf équation (6) qui est l’équation de Navier-Stockes projetée sur er = ∆ v . er = ∂ u2 +
∂z
1 ∂u u
(r )- ).
r ∂r r2
Rem. : il faut prendre garde, d’une manière générale, à ne pas écrire en cylindriques :

∆ v ∆u

O : (∆ v ). er ≠ ∆u

(e r , e θ , e z ) ∆w

∂ 2u 1 ∂  ∂u 
Dans le cas présent : ∆u(r,z) = + r 
∂z 2 r ∂r  ∂r 

On calcule ∆ v par :

∆ v = grad (div v ) - rot (rot v )

II.E.1) Ordres de grandeur :

∂u ∂u ∂ 2u ∂ 2u η ∂u u
µv µv u η η η
∂t ∂r ∂t z 2
∂r 2 r ∂r r2
U U2 U U U U
µv µv η η η η
τ1 a e 2
a2
a2 a2

∂ 2u
*Pour e2 << a2 : (∆ v ). er ≈ η
∂z 2
η
*Pour e2 << τ1 υ : (υ = viscosité cinématique en m2 s-1)
uv

∂u ∂ 2u
µv << η
∂t ∂z2

e2
*Pour U << υ :
a

∂u ∂ 2u
µv u << η
∂r ∂z2

Sous les 3 conditions précédentes, l’équation de Navier-Stokes se simplifie en :

∂P ∂ 2u
≈ η
∂r ∂z 2

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II.E.2) L’équation précédente s’intègre par rapport à z :


∂u ∂P
η = [z + hr,t)]
∂z ∂r

∂P z2 
Puis à nouveau : η u(r,z,t) =  + h(r, t) z + h' (r, t)
∂r  2 

Avec, pour un écoulement visqueux :


*u(r,z=0,t) = 0 ⇒ h' = 0
e
*u(r,z=e,t) = 0 ⇒ h = -
2
z (z - e) ∂P
Finalement : u(r,z,t) = (r,t)
2η ∂r

II.E.3) Le débit volumique Dv (r,t) à travers la portion de cylindre d’axe 0z et de rayon r


comprise entre les cotes z = 0 et z = e est :
e
Dv = ∫ r =0
u (r,z,t) 2 Π r dz

Π r ∂P e
=
η ∂r ∫ 0
( z2 – ez) dz , soit :

− Π re 3 ∂P
Dv (r,t) =
6η ∂r

II.E.4) En prenant comme surface fermée la réunion de deux cylindres de hauteur e et


de rayons respectifs r et r + dr, on a :

z
ε1

r ∫∫ S v .dS n ext = 0
e
0z
r + dr
ε2
dr

Soit : (u 2 Π re)r+dr – (u 2 Π re)r = 0

(car le flux de v à travers Σ1 et Σ2 est nul, puisque v (r,o,t) = v (r,e,t) = O )

Ainsi : Dv (r,t) = Dv (r+dr,t)


K(z, t)
Et donc : u(r,z,t) = , ce qui est cohérent avec :
r

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1 ∂
div v = (ru) = 0 (écoulement incompressible)
r ∂r

II.E.5) Avec Dv = cste/r = Dv (t), on peut intégrer l’expression obtenue en II.E.3) :

6 η D v (t) r 
P(r,t) = P0 - ln  
3
Π e (t)  a

II.E.6) FC = ∫∫ ( (P0 – P) dSn ext

 a2 
⇒ FC =  3 η D v z (admis)
 e 3 

D’après la formule de Stokes ( F = - 6 Π η R v ) η a v a le dimension d’une force.


Dv
Or est sans dimension (Dv en m3 s-1 ), donc FC est bien homogène à une force.
2
e v

II.E.7) a(t = τC = 0) fournit :

1/ 4
4  3
72 η µ l lv
3 
τC = a05/4  3 3

5  λ (TP - Te ) g µ v 

A.N. : τC = 41 s
Le modèle C est donc le plus satisfaisant :
*τC est le bon ordre de grandeur du temps de vie de la goutte.

da
* → ∞ pour t = τC .
dt

II.E.8) a) A.N. : e = 2,9 x 10- 4 m

e2
= 8,6 x 10- 2 << 1
a2

e2
L’hypothèse << 1 est donc vérifiée au moins à t = 0 (et le modèle C valide au moins
a2
autour de t = 0).

e2
b) τ* = = 8,6 x 10-4 s << τC = 41 s, ce qui valide l’hypothèse quasi-
DT h

stationnaire.

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µv e 2 ∂u ∂ 2u
c) A.N. : = 1,5 x 10- 6 << 1, ce qui valide l’hypothèse µ v u << η
η τC ∂t ∂z2

µv e 2 U ∂u ∂ 2u
d) A.N. : = 3 x 10- 2 << 1, ce qui valide l’hypothèse µv u << η
ηa ∂r ∂z2

e) Au voisinage t = τ, l’hypothèse e2 << a2 n’est plus vérifiée, ce qui invalide


alors le modèle C.
En effet : e proportionnel à a1/4

e2
⇒ proportionnel à a-3/2
a2

e2
Donc lim =+∞ ( lim a(t) = 0)
a2
t →τ t →τ

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