Demain 555

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La loi n°2017-05 du 29 août 2017, fixant les conditions et la procédure d’embauche, de

placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin,


vient chambouler toutes les dispositions légales en matière d’emploi. La sécurité de l’employé
n’est plus une garantie pour l’employeur, qui se voit autorisé à renouveler autant de fois qu’il
le désire, le contrat de travail qui le lie à son agent.

Cette loi votée au parlement ne garantit aucune sécurité aux travailleurs, comme on peut le
constater dans ses dispositions, contrairement aux avantages et privilèges que la loi n°98-004
portant code du travail en République du Bénin a prévu. Ces dispositions de la loi sur
l’embauche donnent du fil à retordre aux employés qui sont désormais soumis à un autre
régime de travail. Face à cette situation de mépris aux travailleurs, des voix se lèvent pour
apporter des réserves sur cette nouvelle loi qui réduit augmente sensiblement les risques de
dérives autoritaires, en milieu de travail.

Ceci met en cause une méthode de production législative qui place le citoyen devant le fait
accompli ». C’est-à-dire que la loi sur l’embauche vient comme une épée de Damoclès, planer
sur toutes les têtes des employés dont le contrat de travail peut être résilié avec une indemnité
qui ne doit pas dépasser neuf mois.

Les privilèges ôtés aux travailleurs


L’article 7 de la loi sur l’embauche dispose : « Tout contrat de travail à durée déterminée ou
indéterminée, peut être soumis à une période d’essai. La période d’essai est celle durant
laquelle les parties apprécient respectivement les conditions de travail et la qualité des
prestations effectuées ». La période d’essai permet à l’employeur d’apprécier l’aptitude
professionnelle et le rendement du travailleur, et ne peut excéder quinze jours pour les
travailleurs saisonniers, temporaires et occasionnels ; un mois pour les ouvriers, manœuvres et
employés payés au mois ; et 3 mois pour les travailleurs de la catégorie des agents de maîtrise,
des cadres et assimilés, selon les dispositions du Code du travail. Sur la question du contrat du
travail, voici les exigences de la nouvelle loi : Article 13 « le contrat de travail à durée
déterminée peut être renouvelé indéfiniment. Toutefois, à partir du quatrième terme du contrat
à durée déterminée, toute décision de non renouvellement est précédée d’un préavis établi
dans les conditions fixées au code du travail. … ».

Cet article est en contradiction avec le code du travail qui détaille qu’il y a deux types de
contrats dans une entreprise ; celui couramment appelé Cdd, et le second, le Cdi. Lorsque le
contrat est de durée déterminée, selon les dispositions du code, sa durée totale,
renouvellement compris, ne peut dépasser 48 mois. Au-delà de 48 mois, le contrat change de
nature et devient, de droit, un contrat à durée indéterminée comme le mentionne « La
réglementation du travail au Bénin : traité pratique de droit et relation de travail du professeur
Nicaise Mèdé ».

De la cessation des relations de travail par licenciement


Le premier alinéa de l’article 30 dispose : « Tout licenciement abusif du travailleur donne lieu
à réparation ». A l’alinéa 5 : « Toutefois, le montant de la réparation ne peut être inférieur à
trois mois de salaire brut, ni excéder neuf mois ». « Pour la fixation du montant de la
réparation, le salaire à prendre en considération est le salaire mensuel brut des douze derniers
mois d’activité du travailleur », indique l’article 31 de la loi sur l’embauche.

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