Coulisses Puy Du Fou
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REPORTAGE
ISSN 1288 - 6939
DU PUY DU FOU
S. Audran
Une course de chars lors du spectacle «Le Signe du triomphe», en 2017.
page 2 • Lundi 27 juillet 2020 – second cahier (2/2)
L
a «Cinéscénie» (photo), «Les Vikings», «Les Che-
valiers de la Table ronde», «Mousquetaire de Riche-
lieu», «Le Signe du triomphe»… Ces spectacles ont
tous été créés au Puy du Fou, un parc situé aux Epesses
(Vendée). Lors d’un été «classique» (sans épidémie de
Covid-19), 13000 visiteurs parcourent chaque jour ses
allées (le parc est ouvert jusqu’à fin octobre). 60 specta-
cles racontent l’histoire et les légendes des Gallo-Romains,
de la guerre de Cent Ans, des chevaliers du Moyen Âge
ou encore des tranchées* de la Première Guerre mon-
diale (1914-1918) ! Quatre villages d’époque sont aussi à
découvrir : l’un d’entre eux, le «Bourg 1900», reconstitue
la vie au début du XXe (20e) siècle. Dans la «Cité Médié-
vale», il est possible d’observer un sculpteur. Plus de
1500 animaux participent aux spectacles : chevaux dres-
sés, oiseaux exotiques, animaux de la ferme... À cause du
coronavirus, le Puy du Fou a, cette année, ouvert ses por-
tes plus tard que prévu : le 11 juin. Le nom du parc vient
du château fort du Puy du Fou, construit au XVe (15e) siè-
cle aux Epesses. Il a été témoin de différents épisodes de
l’histoire de France, de l’Antiquité à la Renaissance en
passant par le Moyen Âge. En 1977, la plupart des murs du
château étaient en ruine. Un homme politique originaire
de Vendée, Philippe de Villiers, a décidé d’y organiser
un spectacle nocturne lors des week-ends d’été : la «Ciné-
scénie» était née. Au début, 600 bénévoles** y partici-
paient. Aujourd’hui, ce show réunit plus de 4000 «Puy-
folais» (nom donné aux personnes faisant partie de l’as-
sociation du parc) ! Jusqu’à 14000 spectateurs assistent
en même temps aux représentations de ce spectacle
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A. Moneger
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A
u Puy du Fou, les décors et les costumes font partie du
spectacle (ici, «Mousquetaire de Richelieu»). Cette année,
avec le coronavirus, il a fallu faire preuve de créativité.
Comment respecter les gestes barrières lorsque l’on est un chevalier
défendant son village ? Les danseurs, les cascadeurs, les fauconniers*...
portent donc un masque caché sous un tissu ! Le bas du visage de
certains acteurs a été reproduit sur leur masque, créant l’illusion
qu’ils n’en portent pas ! Nombreux sont les combats avec des épées :
celles-ci ont été allongées (ex. : pour les gladiateurs dans «Le Signe
du triomphe»), afin de permettre de respecter la distance de sécurité
de un mètre. Quelques scènes ont été modifiées, pour éviter tout
contact entre les acteurs. Ainsi, des combats armés (avec des épées,
des poignards, de fausses armes à feu...) ont remplacé les scènes
où des personnages se battaient à mains nues ou se poussaient.
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S. Audran
*Soigneurs et dresseurs de rapaces (des oiseaux de proie).
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PROFESSION : CAVALIER-VOLTIGEUR
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es cascades... en direct ! Les Ensuite, on essaye avec l’animal, en le
visiteurs ouvrent grands les faisant avancer tout droit, puis en cer-
yeux : un cavalier faisant une cle, au pas et à toute vitesse. Si la cas-
galipette sur le dos d’un cheval au cade convient au cheval, on l’ajoutera
galop (photo) arrive de la droite, un au spectacle. Je surveille la santé des
autre arrive de la gauche. Des casca- chevaux tous les jours : ils risquent
deurs travaillent toute l’année pour d’être fatigués ou stressés par la pré-
créer et perfectionner des acrobaties sence des spectateurs. Comme les
à couper le souffle. Steeve, cavalier- humains, parfois, ce n’est pas leur jour,
voltigeur*, raconte. «J’ai pris des cours et ils n’en font qu’à leur tête. Alors la
de voltige à 12 ans. J’ai appris à monter figure sera moins réussie. C’est à nous,
à cheval, puis à dresser cet animal. les cavaliers, de nous adapter à eux.
Aujourd’hui, je suis responsable des Tous les matins, après les avoir soignés,
55 chevaux du “Secret de la lance”, un nous répétons le spectacle et les che-
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J. Benhamou
la selle sur un support au sol. Puis on *Discipline consistant à réaliser
répète la figure, encore et encore. des figures à cheval.
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ès la nuit tombée, «Les Noces de feu» les installations lumineuses, et la dernière, le costume
commencent. Les personnages de ce visible par les spectateurs (ex. : une robe, un
spectacle sont un pianiste et sa muse* jouant uniforme...). Nous utilisons des matériaux très légers,
du violon. Ils s’étaient rencontrés dans «Les Orgues n’absorbant pas l’eau. Elle est à 18 °C ! C’est un peu
de feu», un spectacle joué au Puy du Fou pendant froid, mais pour nous, c’est agréable. On a l’habitude
10 ans. Dans ce nouveau show, ils vont se marier… à de s’entraîner en hiver, quand l’eau est à 10 °C ! Pendant
leur manière ! Ici, pas de dialogues, mais les musiques le confinement, je créais des vidéos “tuto” pour nos
résonnent avec un décor et des danseurs surgissant acteurs. Il fallait les préparer aux neuf mètres de
de l’eau. Les comédiens marchent sur le lac comme profondeur du lac et à tous les passages secrets sous
par magie. Les costumes sont illuminés. Le directeur l’eau ! On commence en dessinant ce que l’on imagine :
du spectacle, Antoine Besse, révèle quelques secrets : scènes, décors, costumes… Les équipes ont toujours
«Les personnages portent plusieurs couches de des milliers d’idées. Pour préparer ce nouveau
costumes ! La première est une sorte de combinaison spectacle, il nous a fallu un an et demi.»
thermique (pour garder la chaleur), car les comédiens
plongent dans l’eau, durant le show. Une deuxième *Ici, femme inspirant le musicien.
couche sert à fixer les suivantes : la troisième, portant
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W. Jezequel
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e nombreux acteurs, cascadeurs, réalisateurs et cavaliers du Puy du Fou ont grandi avec le parc.
Depuis 1998, l’Académie Junior propose chaque année plus de 30 formations («cours») à 600 jeu-
nes. Au programme : les arts du spectacle (costume, théâtre, danse, équitation...). Pour aller
encore plus loin, en 2015, le parc a créé la «Puy du Fou Académie», de la petite section à la 5e, sur le prin-
cipe des sections «sport-études». Ici, en plus des cours traditionnels*, les élèves apprennent les métiers
du spectacle. Les enfants ont ensuite la possibilité, en fonction de leurs notes et de leurs souhaits, de jouer
dans certains spectacles du parc. C’est le cas du «Ballet des sapeurs» (photo, datant de 2017) ou encore
du «Dernier Panache». Antoine Besse, directeur du spectacle «Le Dernier Panache» (dans lequel il joue
également), explique : «Ici, comme les adultes, les enfants ont un contrat de travail ! Mais, bien sûr, ils n’ont
pas le droit de trop travailler. Avec nos deux écoles et l’association des bénévoles, nous avons à “disposition”
44 enfants et adolescents comédiens. Nous les faisons tourner en fonction des spectacles : ce ne sont pas
les mêmes tous les jours, ils doivent se reposer ! À cause du Covid-19, notre spectacle “Le Ballet des sapeurs”
est annulé cette année. C’est le seul où tous les comédiens et les danseurs sont des enfants.»
*Ici, où les élèves apprennent les mêmes leçons que dans toutes les écoles et tous les collèges.
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A. Moneger
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P
lus de 200 chevaux, 500 rapaces (photo),
50 chèvres, 30 bœufs et vaches,
trois dromadaires… Au total, 1500 animaux
vivent au Puy du Fou ! La plupart d’entre eux
participent à des spectacles. Et eux aussi savent
jouer la comédie ! Certains chevaux sont, par
exemple, capables de faire semblant de tomber.
Des spécialistes veillent sur les animaux comme sur
de vrais sportifs, pour qu’ils soient en bonne santé.
Le Puy du Fou est reconnu comme étant un
conservatoire des races anciennes. Certains animaux
de la ferme, dont les espèces sont menacées de
disparition, vivent dans le parc (il est possible de
les observer). Parmi eux : la vache maraîchine, l’oie
blanche du Poitou, la chèvre des fossés ou encore
le porc de Bayeux. Certains participent à des
spectacles («Le Secret de la lance», par exemple).
Le parc s’est engagé à la protection des espèces.
Ainsi, des naissances très rares y ont eu lieu, comme
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Puy du Fou
08 interview multimédia marc mortelmans
https://podcast.ausha.co/
de construction massive”
D’où est venue l’idée de faire ces podcasts ?
Marc Mortelmans : J’ai toujours été fasciné par les ani-
maux. J’ai fait des études de biologie, puis de journa-
lisme. J’ai aussi pas mal voyagé, ce qui m’a fait décou-
vrir la beauté de la nature et des êtres vivants. J’ai été
prof de plongée dans différents pays. J’ai nagé avec
une maman baleine et son baleineau au Costa Rica,
avec des raies manta au Mozambique, avec des re-
quins-baleines au Mexique. Ensuite, j’ai travaillé comme
guide de montagne dans les Andes. J’ai été fasciné de
voir pousser une plante dure comme de la pierre (la
llareta) dans des conditions très difficiles, à plus de
5 000 m. À cette altitude, on trouvait aussi des vigo-
gnes (les cousines andines des dromadaires). Face à
tant de beauté, mais aussi de fragilité, je me suis dit :
« Qu’est-ce que je peux faire, à mon niveau, pour don-
ner envie de protéger ces êtres vivants ? » J’ai donc
décidé d’expliquer qu’ils n’étaient pas seulement beaux
et décoratifs, mais qu’ils avaient tous quelque chose
de précieux à nous enseigner, d’où l’idée d’un podcast
sur le biomimétisme.