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CHAPITRE I

SUITES DE NOMBRES REELS

1.1 Rappels sur les ensembles ordonnés


1.1.1 Relations d’équivalence et d’ordre
Définition 1.1.1 Une relation R définie sur un ensemble E est dite
• Réflexive si pour tout x ∈ E, xRx.
• Symétrique si pour tout (x, y) ∈ E 2 , xRy implique yRx.
• Antisymétrique si pour tout (x, y) ∈ E 2 , xRy et yRx impliquent x = y.
• Transitive si pour tout (x, y, z) ∈ E 3 , xRy et yRz impliquent xRz.
• Relation d’équivalence si elle est réflexive, symétrique et transitive.

Exemple 1.1.1 : Dans IN la relation, pour tout x et y, x ≤ y est réfléxive, antisymé-


trique et transitive : c’est une relation d’ordre. Il en est de même des relations notées
de la même manière dans ZZ et Q. I

Définition 1.1.2 Soit R une relation définie sur un ensemble E.


• On dit que R est une relation d’ordre si elle est réflexive, antisymétrique et transitive.
• Si R est une relation d’ordre on dit que E est un ensemble ordonné.
• Si E est un ensemble ordonné tel que pour tout (x, y) ∈ E 2 on a : xRy ou yRx, on
dit que (E, R) est totalement ordonné.

Exemple 1.1.2 : L’ensemble (N, ≤), où ≤ est l’ordre naturel, est un ensemble tota-
lement ordonné.

Exemple 1.1.3 : La relation définie sur N∗ par : x divise y, notée x/y, qui signifie
qu’il existe k ∈ N∗ : y = kx, est une relation d’ordre. En effet :
On a : x = 1x donc x/x par suite la relation / est réflexive.
Si x/y et y/x alors on peut trouver k et k 0 dans N∗ tels que y = kx et x = k 0 y. Donc
x = k 0 y = k 0 kx par suite k = k 0 = 1 c’est-à dire que x = y. Ainsi, la relation / est
antisymétrique.
Si x/y et y/z alors on peut trouver k et k 0 dans N∗ tels que y = kx et z = k 0 y donc
z = k 0 y = k 0 kx avec kk 0 ∈ N∗ , donc x/z. Par suite la relation / est transitive.

Remarque 1.1.1 (IN, /) n’est pas totalement ordonné car par exemple : 2 ne divise
pas 3 et 3 ne divise pas 2.

1.1.2 Bornes supérieure et inférieure


Définition 1.1.3 Soient (E, ≤) un ensemble ordonné, F une partie non vide de E et
M ∈ E.
• On dit que M est un majorant de F si pour tout x ∈ F , x ≤ M .
• On dit que m est un minorant de F si pour tout x ∈ F , x ≥ m.

2
• L’ensemble F est dit majoré s’il admet au moins un majorant.
• L’ensemble F est dit minoré s’il admet au moins un minorant.
• On dit que F est borné s’il est majoré et minoré.
• On appelle plus grand élément de F , s’il existe, l’unique élément q ∈ F tel que :
pour tout x ∈ F , x ≤ q.
• On appelle plus petit élément de F, s’il existe, l’unique élément p ∈ F tel que : pour
tout x ∈ F , p ≤ x.

Exemple 1.1.4 . L’ensemble F = {2, 3, 12} est borné dans (N∗ , /).
En effet, l’ensemble F est majoré par 12 car on a : 2/12, 3/12 et 12/12.
On a aussi F minoré par 1 car 1/2, 1/3 et 1/12.
La partie F n’admet pas de plus petit élément dans (N∗ , /) car 2 ne divise pas 3, par
contre, 12 est le plus grand élément de F.

Remarque 1.1.2 Soit F une partie d’un ensemble ordonné E.


1. Si M est un majorant de F , alors tout élément de E supérieur à M, est un majorant
de F.
2. Si m est un minorant de F , alors tout élément de E inférieur à m, est un minorant
de F.
3. Un majorant ou un minorant de F peut être un élément de F ou non. C’est l’exemple
de l’élément 1 qui est un minorant de F mais il n’appartient pas à F ; alors que 12 est
un majorant de F qui appartient à F.
4. L’ensemble des majorants ou des minorants de F peut être fini ou non. Dans l’exemple
précedent l’ensemble des minorants de F est {1}, donc fini. Alors que l’ensemble de ses
majorants est formé par les multiples de 12, qui est un ensemble infini.

Définition 1.1.4 Soient (E, ≤) un ensemble ordonné et F une partie non vide de E.
• On appelle borne supérieure de F, notée sup(F ), le plus petit élément, s’il existe, de
l’ensemble des majorants de F.
• On appelle borne inférieure de F, notée inf (F ), le plus grand élément, s’il existe,
de l’ensemble des minorants de F.

Exemple 1.1.5 . La partie F = {2, 3, 12} de (N∗ , /) admet 12 pour borne supérieure
et 1 pour borne inférieure. Notons que 1 ∈
/ F , alors que 12 ∈ F .

Remarque 1.1.3 : Si F admet un plus grand (resp. plus petit) élément, alors cet
élément est la borne supérieure (resp. inférieure) de F .
Avant d’aller plus loin ; nous ouvrons une parenthèse pour rappeler brièvement la
construction des nombres et les différents types de raisonnement mathématique.

1.2 L’ensemble des nombres réels


1.2.1 Introduction
Les mathématiques de base s’interessent à certains objets appelés nombres et à
des opérations sur ceux ci. La suite infinie de symboles 0, 1, 2, 3... que nous utilisons

3
pour dénombrer est appelée l’ensemble des entiers naturels.

IN = {1, 2, 3.....}.

Quand on cherche à résoudre dans IN, l’équation du premier degré en la variable x,


a + x = b.On obtient la solution lorsque b > a. Dans le cas où a est supérieur à b, on
peut se ramener au cas où b est nul à l’équation :

n + x = 0.

On découvre avec "inquiétude" que cette équation n’a pas de solution dans son uni-
vers habituel d’entiers naturels. D’où la nécessité de postuler l’existence d’un nouveau
nombre, qu’on note par exemple −n et qui satisfait à cette équation. C’est la création
de nouveaux nombres, que le mathématicien appellera entiers négatifs. L’ensemble des
entiers négatifs et des entiers naturels est appelé l’ensemble des entiers relatifs, noté
ZZ.
ZZ = {..... − 2, −1, 0, 1, 2....}.

Remarquons tout de suite qu’un entier quelconque n de ZZ étant donné, l’équation


n + x = 0, admet toujours une solution dans ZZ. On dit que ZZ est la clôture algèbrique
de IN pour l’équation n + x = 0.
Quand on cherche à résoudre sur ZZ l’équation a + bx = 0, a et b sont deux entiers.
Si par exemple a = 4b cette équation admet bien une solution dans ZZ. Par contre si
b = 2a cette équation n’admet pas de solution dans ZZ. On décide donc de créer un
nouvel objet qu’on appellera encore un nombre, et pour le distinguer d’un entier, on le
qualifiera de fractionnaire ou de rationnel. Ainsi, se donner les rationnels

a c
=n et =m
b d

revient à affirmer, par définition, que :

bn − a = 0 et dm − c = 0.

Compte tenu des propriétés de la multiplication dans ZZ, on déduit aussitôt de cette dé-
finition des rationnels leurs proprités habituelles. L’ensemble des fractions rationnelles
noté Q.
I
m
I = { , (m, n) ∈ ZZ × ZZ∗ }.
Q
n
Muni de l’addition et de la multiplication l’ensemble Q I est un corps, qui est stable
par addition, soustarction, multiplication et division. Mais constatons l’existence de
nombres autres que les rationnels par l’une ou l’autre des considérations suivantes.
• La longueur de la diagonale d’un carré de côté 1 n’est pas un nombre rationel.
•√ La circonférence d’un cercle de rayon 1 qui est π n’est pas un rationnel.
2, π... sont des irrationnels. L’ensemble des nombres rationnels et des irrationnels
constituent l’ensemble des nombres réels IR. Nous présumons que l’ensemble des nombres
réels peut être mis en correspondance biunivoque (i.e à chaque réel correspond un et

4
un seul point de la droite) avec tous les points d’une droite.

1 √ -
0 2 1 2 2Fig.1

1.2.2 Raisonnement par récurrence


On cherche à démontrer qu’une propriété P (n) dépendant d’un entier n est vraie
quelque soit n ∈ IN. Pour cela, on démontre la première propriété, en général P (0)ouP (1).
Puis, on prouve que pour n quelconque, si les propriétés P (0), P (1)....P (n) sont vraies,
la propriété P (n + 1) l’est aussi. Alors, de proche en proche à partir de la première
propriété, on peut montrer que toutes les propriétés P (n) sont vraies. Le schéma de
démonstration est donc le suivant :

 
P (0) vraie
=⇒ ∀n ∈ IN, P(n) vraie
∀n ∈ IN, P(0), P(1), ..., P(n) vraie =⇒ P(n + 1) vraie

Très souvent, la propriété P (n) suffit à entraîner la propriété P (n + 1). Le schéma


suivant, moins général mais plus fréquent, est aussi une démonstration par récurrence
 
P (0) vraie
=⇒ ∀n ∈ IN, P(n) vraie
∀n ∈ IN, P(n) vraie =⇒ P(n + 1)

Exemple 1.2.1
1 + 3 + ... + (2n − 1) = n2
La propriété P (1) est vraie : en effet, en faisant n = 1 ci-dessus, on trouve 1 = 1.
Supposons donc que la propriété P (n) est vraie. A partir de

P (n) : 1 + 3 + ... + (2n − 1) = n2

on calcule

P (n + 1) : 1 + 3 + ... + (2n − 1) + (2n + 1) = n2 + (2n + 1) = (n + 1)2

Donc P (n) ⇒ P (n + 1). On peut donc passer de l’ordre n à l’ordre n + 1. On en déduit


que P (n) est vraie pour tout n ∈ IN.
On désignera par (R, +, ×) l’ensemble des nombres réels muni des deux opérations,
notées + et ×, appelées respectivement addition et multiplication. Si x, y ∈ R on note
le produit x × y par xy.
Nous allons décrire R par ses propriétés.
Les opérations + et × verifient les propriétés suivantes :
1. L’addition est commutative :
Pour tout (x, y) dans R2 on a : x + y = y + x.
2. L’addition est associative :

5
Pour tout (x, y, z) dans R3 on a : x + (y + z) = (x + y) + z.
3. Il existe un élément noté 0 dans R, appelé élément neutre pour l’addition, tel que
pour tout x dans R on a : 0 + x = x + 0 = x.
4. Pour tout élément x dans R, il existe un élément noté (−x) dans R, appelé opposé
de x, tel que : x + (−x) = (−x) + x = 0.
5. La multiplication est commutative :
Pour tout (x, y) dans R2 on a : xy = yx.
6. La multiplication est associative :
Pour tout (x, y, z) dans R3 on a : x(yz) = (xy)z.
7. Il existe un élément noté 1 dans R, appelé élément neutre pour la multiplication, tel
que pour tout x dans R on a : 1x = x1 = x.
1
8. Pour tout élément x 6= 0 dans R, il existe un élément noté x−1 = dans R, appelé
x
inverse de x tel que : xx−1 = x−1 x = 1.
9. La multiplication est distributive par rapport à l’addition :
Pour tout (x, y, z) dans R3 on a : x(y + z) = xy + yz.
Nous exprimons ces propriétés par :

Proposition 1.2.1 L’ensemble (R, +, ×) est un corps commutatif.

On munit l’ensemble R de la relation d’ordre, notée ≤, qui prolonge la relation d’ordre


total naturel definie sur N. On a :

Proposition 1.2.2 L’ensemble (R, ≤) est totalement ordonné et la relation d’ordre ≤


est compatible avec l’addition et la multiplication :
• Pour tout (x, y, z) dans R3 , x ≤ y implique x + z ≤ y + z.
• Pour tout (x, y) dans R2 , 0 ≤ x et 0 ≤ y impliquent 0 ≤ xy.
• Pour tout (x, y, z) dans R3 tel que x ≤ y, alors
zx ≤ zy si z ≥ 0 et zy ≤ zx si z ≤ 0 .

Remarque 1.2.1 . Si x et y sont deux nombres réels tels que x < y, alors il existe
un réel z tel que x < z < y ; il suffit de prendre z = x+y
2

Remarque 1.2.2 . Si un réel x ≥ 0 est tel que pour tout ε > 0 on a : x ≤ ε, alors
x = 0.
En effet, si x 6= 0 on peut trouver, d’après la remarque (1.3.1), un réel ε0 tel que
0 < ε0 < x.
Caractérisation des bornes supérieure et inférieure

Proposition 1.2.3 Toute partie A non vide majorée de R admet une borne supérieure
et on a :

∀ a∈A a≤α
α = sup(A) ⇐⇒
∀ ε > 0, ∃ a ∈ A : α − ε < a ≤ α.

Toute partie A non vide minorée de R admet une borne inférieure et on a :



∀ a∈A β≤a
β = inf(A) ⇐⇒
∀ ε > 0, ∃ a ∈ A : β ≤ a < β + ε.

6
p
Théorème 1.2.1 L’ensemble, Q = { : p, q ∈ Z, q 6= 0}, des nombres rationnels est
q
dense dans R ce qui signifie qu’entre deux réels x et y distincts il existe une infinité de
nombres rationnels.

Théorème 1.2.2 (Archimède) Pour tout nombre réel x, il existe un entier naturel
n tel que : x < n.

Preuve : Raisonnons par absurde : Supposons le contraire c’est-à dire qu’il existe
x ∈ R tel que x ≥ n pour tout entier naturel n, donc N est majoré dans R par suite N
admet une borne supérieure.
Soit M = sup(N) donc pour tout ε > 0, il existe n ∈ N tel que M − ε < n car M − ε
n’est pas un majorant. Or, si on prend ε = 1, on aura M < n + 1 ce qui est absurde
car n + 1 ∈ N et M est un majorant de N.
Définition 1.2.1 On appelle valeur absolue d’un nombre réel x, le réel positif, noté
|x|, défini par : 
x si x ≥ 0
|x| =
−x si x ≤ 0.

Proposition 1.2.4 La valeur absolue vérifie les proriétés suivantes :


1. | − x| = |x|.
2. |x| = 0 si et seulement si x = 0.
3. Pour tous x et y dans R, |xy| = |x||y|.
4. Pour tous x et y dans R, |x + y| ≤ |x| + |y|.
5. Pour tous x et y dans R, ||x| − |y|| ≤ |x − y|.

Remarque 1.2.3 Si a ≥ 0 l’inégalité |x| ≤ a signifie que : −a ≤ x ≤ a.


Définition 1.2.2 ( Formule du binôme ) Si (a, b) ∈ R2 et n ∈ N∗ on a :
n
X
n
(a + b) = Cnp ap bn−p ,
p=0

n!
où Cnp = , n! = 1 × 2 × 3 × . . . × n. et 0! = 1.
p!(n − p)!
Rappelons ici la notion d’intervalle et de voisinage de la droite réelle :
Définition 1.2.3 Soient a et b deux nombres réels distincts (a < b).
• On appelle intervalle fermé, d’origine a et d’extrémité b, l’ensemble
[a, b] = {x ∈ R : a ≤ x ≤ b}.
• On appelle intervalle ouvert d’origine a et d’extrémité b, l’ensemble
]a, b[= {x ∈ R : a < x < b}.
• On appelle voisinage d’un point x0 ∈ R, toute partie, notée V(xo ), de R qui contient
un intervalle ouvert ]a, b[ tel que x0 ∈ ]a, b[.
• On appelle voisinage de +∞ tout intervalle de R de la forme :
[a, +∞[= {x ∈ R : x ≥ a}.
• On appelle voisinage de −∞ tout intervalle de R de la forme :
] − ∞, a] = {x ∈ R : x ≤ a}.

7
Remarque 1.2.4 Soient V ⊂ R et x0 ∈ V. Alors V est un voisinage de x0 si et
seulement si il existe h > 0 tel que : ]x0 − h, x0 + h[⊂ V.
Dans la suite on appelera voisinage de x0 tout intevalle de la forme ]x0 − h, x0 + h[ ;
h > 0.

1.3 Suites numériques


Définition 1.3.1 Une suite numérique est une application u définie d’une partie I de
N dans R :

u : I −→ R
n 7−→ u(n) = un .

le nombre réel u(n) = un s’appelle le terme général de la suite.


La suite définie par l’application u est notée (un )n∈I ou tout simplement (un ) si I = N.
L’ensemble {u(n) : n ∈ I} est appelé ensemble des valeurs de la suite.

Une suite peut être définie :


De façon explicite

1
Exemple 1.3.1 . un = .
n+1

Exemple 1.3.2 . un = (−1)n , n ≥ 1.


Par une formule de reccurence

Exemple 1.3.3 . u0 = 1, u1 = 0, un+2 = 3un+1 − 2un


Par une équation ( de manière implicite)

Exemple 1.3.4 .∀n ∈ IN, un est l’unique solution de l’équation −1 + nx + x2 + n2 x3


sur IR+ .

1.3.1 Suites réelles bornnées


Définition 1.3.2 Soit (un ) une suite réelle. On dit que (un ) est
• une suite à termes positifs si un ≥ 0 pour tout n ∈ N.
• une suite à termes négatifs si un ≤ 0 pour tout n ∈ N.
• une suite Croissante si un ≤ un+1 pour tout n ∈ N.
• une suite Décroissante si un ≥ un+1 pour tout n ∈ N.
• une suite monotone si elle est croissante ou décroissante.
• une suite est stationnaire s’il existe un entier n0 telque un+1 = un pour tout n ≥ n0 .
• une suite est constante lorsque un+1 = un pour tout n ∈ IN.
• Majorée s’il existe M ∈ R tel que un ≤ M pour tout n ∈ N.
• Minorée s’il existe m ∈ R tel que un ≥ m pour tout n ∈ N.
• (un ) est bornée si elle est majorée et minorée.

8
Remarque 1.3.1 : Une suite (un ) est bornée s’il existe M ∈ R tel que, pour tout
n ∈ N, |un | ≤ M .

Exemple 1.3.5 .Soit a ∈ IR , si a > 1 alors la suite un = an est strictement croissante


car un+1 = an+1 = aan = aun . comme a > 1, alors un+1 > un
Si 0 < a < 1 alors on a 0 < an+1 < an ≤ 1 , ∀n ∈ IN , donc la suite est strictement
décroissante est bornée.
Si a = 1 alors la suite est stationnaire.

n
Exemple 1.3.6 . ∀n ≥ 1 posons un = n on a :
2
un+1 n + 1 2n n+1 1 1
= n+1 = = (1 + ) ≤ 1.
un 2 n 2n 2 n
Comme un > 0 alors ∀n ∈ IN on a un+1 ≤ un , donc la suite est décroissante et majorée
1
car 0 < un ≤ u1 = .
2
(−)n 1
Exemple 1.3.7 .La suite un = est majorée par et minorée par −1 mais elle
n 2
n’est ni croissante ni décroissante.

(−1)n
Exemple 1.3.8 .La suite un = n + est strictement croissante , car :
n
(−1)n (−1)n 2n + 1
un+1 − un = 1 − − = 1 − (−1)n .
n n+1 n(n + 1)
2n + 1
Comme n2 − n − 1 > 0 quand n ≥ 2 , alors n2 + n > 2n + 1 et 2 < 1.
n +n
2n + 1
Si n est pair alors un+1 − un = 1 − > 0 et si n est impair alors
n(n + 1)
2n + 1
un+1 − un = 1 + >0.
n(n + 1)

Exemple 1.3.9 . La suite un+1 = un , ∀n ≥ 1 avec u0 ≥ 1 est décroissante et mino-
rée par 1.
√ √ √ √
En effet , comme u0 ≥ 1 , alors u1 = u0 ≥ 1 et u0 −u1 = u0 − u0 = u0 ( u0 −1) ≥ 0.
Par recurrence il est facile de montrer que un ≥ un+1 .
on montre aussi Par recurrence que un ≥ 1.

1
Exemple 1.3.10 . La suite (1 − ) est croissante et majorée.
n+1

Exemple 1.3.11 . La suite (−1)n , n ≥ 1, est bornée.


Définition 1.3.3 Soit (un ) une suite, on appelle suite extraite ou sous-suite de (un )
toute suite (vn ) de la forme vn = uf (n) où f une application strictement croissante de
N vers N.
Exemple 1.3.12 . La suite constante (vn ), notée (1)n , définie par : vn = 1 pour tout
n ∈ N est une sous-suite de un = (−1)n ; il suffit de prendre f (n) = 2n ; vn = uf (n) .

9
1.3.2 Suites convergentes-Limite d’une suite convergente
Définition 1.3.4 On dit que la suite (un ) converge vers l ∈ R si

∀ ε > 0 ∃ N ∈ N : n > N implique |un − l| < ε,

on écrit lim un = l ou un → l.
n→+∞
Une suite qui ne converge pas est dite divergente.
1
Exemple 1.3.13 La suite ( n+1 ) converge vers 0.
1
En effet, soit ε > 0, appliquons le théorème d’Archimède pour , il existe alors N ∈ N
ε
1 1
tel que < N , il suffit donc de prendre N = E( ε ) + 1.
ε
Rappelons que E(x) représente la partie entière de x ; c’est le plus grand entier tel que
E(x) ≤ x < E(x) + 1.

Définition 1.3.5 On dit qu’une suite (un ) est de Cauchy si

∀ε > 0, ∃N ∈ IN; ∀n > N et ∀m > N ⇒ | un − um |< ε

Proposition 1.3.1 .
• Toute suite convergente est bornée.
• Toute suite croissante majorée est convergente.
• Toute suite décroissante minorée est convergente.
• Toute suite extraite d’une suite convergente est convergente et a la même limite.
• Toute suite de Cauchy dans IR est convergente.

Proposition 1.3.2 . Soit (un )n∈N une suite de nombres réels. Si les sous suites (u2n )n∈N
et (u2n+1 )n∈N convergent vers la même limite l, alors la suite (un )n∈N est convergente
et tend vers l.
1
Exemple 1.3.14 La suite ( n+1 ) est décroissante minorée par 0 donc convergente.
• Remarque : la suite (−1)n est bornée mais elle n’est pas convergente.

Proposition 1.3.3 Si une suite converge, alors sa limite est unique.

Preuve : Supposons que la suite (un ) possède deux limites l et l0 distinctes. Donc
pour tout ε > 0, on peut trouver N et N 0 tels que pour n ≥ N et n ≥ N 0 on a

|un − l| < ε et |un − l0 | < ε.

|l − l0 |
En particulier si n ≥ max(N, N 0 ) et ε = on obtient :
4
|l − l0 |
|l − l0 | = |(l − un ) + (un − l0 )| ≤ |l − un | + |un − l0 | < 2ε = ,
2
ce qui est impossible. Donc l = l0 .

10
1.3.3 Opérations sur les suites réelles convergentes
Proposition 1.3.4 Soient (un ), (vn ) deux suites réelles, λ et µ deux réels. Si (un )
converge vers u et (vn ) converge vers v. Alors :
1. La suite (λun + µvn ) converge vers λu + µv.
2. La suite produit (un vn ) converge vers uv.
3. La suite (|un |) converge vers |u|.  
1
4. Si u 6= 0, alors il existe un entier N tel que un 6= 0 si n ≥ N et la suite
un n≥N
1
converge vers .
u
Preuve : 1. Montrons que la suite (λun + µvn ) converge vers λu + µv.
Soit ε > 0, on peut trouver N et N1 tels que pour n ≥ max(N, N1 ) on a

|un − u| < ε et |vn − v| < ε.

Par conséquent

|λun + µvn − (λu + µv)| ≤ |λ||un − u| + |µ||vn − v| ≤ (|λ| + |µ|)ε.

Ce qui prouve le résultat.


2. Montrons que la suite produit (un vn ) converge vers uv. On a

|un vn − uv| = |un vn − un v + un v − uv| ≤ |un ||vn − v| + |v||un − u|.

La suite (un ) est convergente donc bornée par un nombre M . D’autre part, il existe un
entier N tel que n > N implique |un − u| < ε et |vn − v| < ε. Par conséqunet, pour
n > N on a |un vn − uv| ≤ (M + |v|)ε, ce qui montre que (un vn ) converge vers uv.
3- Montrons que la suite (|un |) converge vers |u|. D’après la proposition 1.4 (6), on a
||un | − |u|| ≤ |un − u| donc ||un | − |u|| < ε si |un − u| < ε.
|u|
Enfin, si (un ) converge vers u 6= 0, on prend ε = , il existe alors un entier N tel que
2
|u|
|un − u| < si n ≥ N donc
2
|u| |u|
u− ≤ un ≤ u + ,
2 2
u u
en particulier si n ≥ N on obtient un > > 0 si u > 0 et un < < 0 si u < 0, par
2 2
suite pour n ≥ N , les termes de la suite sont non nuls. Plus précisement on a montré
|u|
que |un | > , donc ils sont de même signe que u. On peut alors définir, pour n ≥ N ,
 2
1 1
la suite . Montrons que cette suite converge vers . On a
un u

1 1 |un − u|
− =
un u |un u|

Pour ε > 0, il existe N 0 tel que n ≥ N 0 implique |un − u| < ε.

11
|u|
De plus, |un | > si n ≥ N . Donc si n ≥ max(N, N 0 ) on a
2
1 1 2ε
− < 2,
un u u

ce qui prouve le résultat.

Remarque 1.3.2 . Quand une suite diverge, il y’a deux possibilités :


• Soit elle n’a pas de limite.(ex : un = (−1)n .)
• Soit elle tend vers ±∞.
Pour ce dernier cas :

Définition 1.3.6 On dit que la suite (un ) tend vers +∞ (resp. − ∞) si pour tout
A > 0 il existe un entier naturel N tel que n ≥ N implique un > A (resp. un < −A).

Remarque 1.3.3 . Si un → u ∈ R et vn → +∞. Alors :


1
un + vn → +∞ et → 0+ .
vn
Si u > 0, un vn → +∞.
Si u < 0, un vn → −∞.
Si u = 0 on ne peut rien dire de la suite (un vn ).( forme indéterminée)
2. Si un → u ∈ R et vn → −∞. Alors :
1
un + vn → −∞ et → 0− .
vn
Si u > 0 un vn → −∞.
Si u < 0 un vn → +∞.
Si u = 0 on ne peut rien dire de la suite (un vn ).( forme indéterminée)

Exemple 1.3.15 un = n, vn = n1 .(la limite du produit est 1)

Exemple 1.3.16 un = n, vn = √1 .(limite du produit est + ∞).


n

1
Exemple 1.3.17 un = n, vn = n2
.(limite du produit est 0)

Si un → +∞ et vn → −∞, on ne peut rien dire de la suite (un + vn ). (forme


indéterminée)

Exemple 1.3.18 un = n + 1, vn = −n.

Exemple 1.3.19 un = n + 1, vn = −n2 , un + vn → −∞.

Exemple 1.3.20 un = n + (−1)n , vn = −n, un + vn n’a pas de limite.

12
un
Remarque 1.3.4 .Si un → +∞ et vn → +∞, on peut rien dire de vn
. (forme indé-
terminée)

Exemple 1.3.21 .un = n + 1 et vn = n


Exemple 1.3.22 .un = n + 1 et vn = n

Exemple 1.3.23 .un = n + 1 et vn = n 2

un
Remarque 1.3.5 .Si un → 0 et vn → 0, on peut rien dire de vn
.(forme indéterminée)

Exemple 1.3.24 .un = n1 , un = 1


n2
, le rapport tend vers + ∞.
1
Exemple 1.3.25 .un = n2
, un = n1 , le rapport tend vers 0.

Exemple 1.3.26 .un = n1 , un = 1


n+1
, le rapport tend vers 1.

Remarque 1.3.6 .Si un → ∞ et vn → 0, on peut rien dire de uvnn .(forme indétermi-


née)

Remarque 1.3.7 .Si un → 1 et vn → ∞, on peut rien dire de uvnn .(forme indétermi-


née)


Exemple 1.3.27 .un = n, vn = n1 , uvnn tend vers 1.

Exemple 1.3.28 .un = 1 + n1 , vn = n, uvnn tend vers exp(1).

1.4 Suites arithmétiques


Définition 1.4.1 Une suite (un ) est dite arithmétique s’il existe un réel r tel que, pour
tout entier naturel n
un+1 − un = r.
Le nombre réel r est appelé la raison de la suite arithmétique (un ).

Proposition 1.4.1 Si (un ) est une suite arithmétique de raison r, alors

un = u0 + nr pour tout n ∈ N.

Preuve : Raisonons par récurrence :


Pour n = 0, on a u0 = u0 . Supposons que la propriété est vraie pour n, et montrons
qu’elle reste également vraie pour n + 1.
On a par définition : un+1 = un + r = (u0 + nr) + r = u0 + (n + 1)r donc la propriété
est vraie pour n + 1. Ce qui prouve que la propriété est vraie pour tout n.

13
Remarque 1.4.1 : Soit (un ) une suite arithmétique de raison r.
Si r = 0 la suite (un ) est constante.
Si r > 0, la suite (un ) est strictement croissante.
Si r < 0, la suite (un ) est strictement décroissante.

Proposition 1.4.2 Soit (un ) une suite arithmétique de raison r, alors :


u 0 + un
Sn = u0 + u1 + . . . + un = (n + 1)
2
Preuve : Soit p ∈ N tel que 0 ≤ p ≤ n, alors

up + un−p = u0 + pr + u0 + (n − p)r = u0 + un ,

il en résulte, si on écrit :

Sn = u 0 + u 1 + . . . + u p + . . . + u n
Sn = un + un−1 + . . . + un−p + . . . + u0

et en faisant la somme, que 2Sn = (n + 1)(u0 + un ).

Remarque 1.4.2 : Si le premier terme de la suite est u1 , alors


u1 + un
Sn = n .
2
Exemple 1.4.1 . La suite (un ) définie par un = n est arithmétique de raison 1 donc :

n(n + 1)
Sn = 1 + 2 + .... + n = .
2
2. La suite (un ) définie par un = 2n + 1 est arithmétique de raison 2 donc :

(n + 1)(1 + 2n + 1)
Sn = 1 + 3 + .... + (2n + 1) = = (n + 1)2 .
2

1.5 Suites géométriques


Définition 1.5.1 Une suite (un ) est dite géométrique s’il existe un réel q tel que, pour
tout entier naturel n,
un+1 = qun
Le nombre réel q est appelé la raison de la suite géométrique (un ).

Remarque : Si q = 0 tous les termes de la suite sont nuls sauf, peut être, u0 . Nous
supposerons dans la suite que q 6= 0.

Proposition 1.5.1 Soit (un ) une suite géométrique de raison q, alors :

un = q n u0 pour tout n ∈ N.

14
Preuve : Pour n = 0, on a u0 = q 0 u0 = u0 . Supposons la propriété vraie pour n et
montrons qu’elle reste vraie pour n + 1. On a par définition : un+1 = qun = q(q n u0 ) =
q n+1 u0 . Ce qui prouve que la propriété est vraie pour tout n.

Proposition 1.5.2 Soit (un ) une suite géométrique de raison q, alors :

1 − q n+1
Sn = u 0 + u 1 + . . . + u n = u 0 si q 6= 1
1−q
Sn = (n + 1)u0 si q = 1.

1
En particulier, si 0 < |q| < 1 alors lim Sn = u0 .
n→+∞ 1−q

Preuve : On a : Sn = u0 + qu0 + . . . + q n u0 = u0 (1 + q + . . . + q n ) donc

Sn − qSn = (1 − q)Sn = u0 (1 − q n+1 )

par suite si q 6= 1 on a :

1 − q n+1
Sn = u 0 + u 1 + . . . + un = u0
1−q

Si q = 1 on a : un = u0 pour tout n et Sn contient n + 1 termes.


Si 0 < |q| < 1 alors q n → 0 .

1.6 Suites adjacentes


Définition 1.6.1 On dit que deux suites réelles (un ) et (vn ) sont adjacentes si :
1. La suite (un ) est croissante.
2. La suite (vn ) est décroissante.
3. La suite (un − vn ) converge vers 0.

Proposition 1.6.1 Si (un ) et (vn ) sont deux suites adjacentes alors elles convergent
vers la même limite.

Preuve : Supposons que (un ) est croissante et (vn ) décroissante.


Montrons, par absurde, que un ≤ vn pour tout n.
Supposons qu’il existe N tel que α = uN − vN > 0, donc pour n ≥ N on a : un ≥ uN
et vN ≥ vn par suite
un − vn ≥ uN − vN = α > 0
pour tout n ≥ N ce qui est impossible car un − vn tend vers 0.
Par suite, u0 ≤ un ≤ vn ≤ v0 , on en déduit que :
La suite (un ) est croissante majorée par v0 donc convergente vers l.
La suite (vn ) est décroissante minorée par u0 donc convergente vers l0 .
La suite (un − vn ) converge vers l − l0 = 0 donc l = l0 .

15
Exemple 1.6.1 . Les suites données par (un ) et (vn )n≥1
1 1 1 1
un = 1 + + + ... + , et vn = un + , n ≥ 1,
1! 2! n! n.n!
sont adjacentes. En effet
1
La suite (un ) est croissante car : un+1 − un = ≥0.
(n + 1)!
La suite (vn ) est décroissante car :
1 1 1
vn+1 − vn = + −
(n + 1)(n + 1)! (n + 1)! n.n!
1
n + n(n + 1) − (n + 1)2
 
=
n(n + 1)(n + 1)!
−1
= ≤ 0.
n(n + 1)(n + 1)!
1
De plus vn − un = → 0. Donc (un ) et (vn ) sont adjacentes. On en déduit que (un )
n.n!
et (vn ) convergent.

Exemple 1.6.2 . Les suites données par (un ) et (vn )n≥1


1 1
un = 1 − , vn = 1 +
n n
sont adjacentes.
Proposition 1.6.2 Soient (un ), (vn ) et (wn ) trois suites réelles telles que

un ≤ vn ≤ wn pour tout n ∈ N.

On a :
1. Si lim un = lim wn = l ∈ R alors lim vn = l.
n→+∞ n→+∞ n→+∞
2. Si lim un = +∞ alors lim vn = +∞.
n→+∞ n→+∞
3. Si lim vn = −∞ alors lim un = −∞.
n→+∞ n→+∞

Exemple 1.6.3 . Etudier la suite de terme général


n n n
un = + + . . . + ; n ≥ 1.
n2 n2 + 1 (n + 1)2
n n
un est la somme de 2n+2 termes majorés par 2
et minorés par , donc quelque
n (n + 1)2
soit n ∈ N∗
n n
(2n + 2) 2
≤ un ≤ (2n + 2) 2 .
(n + 1) n
n(2n + 2)
La suite de terme général vn = est convergente et a pour limite 2.
(n + 1)2
n(2n + 2)
La suite de terme général wn = est convergente et a pour limite 2.
n2
Donc (un ) converge et a pour limite 2.

16
Remarque 1.6.1 Si lim un = l, lim wn = l0 , et l 6= l0 , on ne peut rien dire de
n→+∞ n→+∞
vn .

Exemple 1.6.4
1 1
un = −2 + , wn = 2 + .
n n

lim un = −2, lim wn = 2


n→+∞ n→+∞

• Si on prend vn = n1 , on a : lim vn = 0 et un ≤ vn ≤ wn .
n→+∞

• Si on prend vn = (−1)n n’a pas de limite bien que : un ≤ vn ≤ wn .

(−1)n sin n
Exemple 1.6.5 . Les suites et convergent vers 0,
n+1 n+1

1.7 Suite récurrente


Définition 1.7.1 Une suite (un )n∈IN définie par le couple (a, f ), où a est un réel et f
une fonction réelle de variable réelle, telle que

u0 = a
un+1 = f (un ) si n ≥ 1

est appelée suite récurrente (simple).

Le résultat principal concernant les suites récurrentes est résumé dans la proposition
suivante.
Proposition 1.7.1 Soit f une fonction continue sur I = [a, b] telle que f (I) ⊂ I et
soit (un ) la suite définie par : un+1 = f (un ) et u0 ∈ I donné. On a :
1. Si (un ) converge vers l alors l = f (l).
2. Si f est croissante alors (un ) est monotone et convergente.
3. Si f est décroissante alors (u2n ) et (u2n+1 ) sont monotones et varient en sens in-
verses.

Exemple 1.7.1 . Soit la suite un définie par la relation de récurrence :


 √
un+1 = 2 + un
u0 ≥ 0
Si u0 ∈ [0, 2[ alors un est croissante, majorée par √
2. √
En effet :par recurrence comme u0 < 2 alors u1 = 2 + u0 < 2 + 2 = 2 donc la
relation est vraie pour n = 1 et n = 2 .Supposon que√c’est vraie √pour n .Montrons
que c’est vraie pour n + 1.Comme un < 2 alors un+1 = 2 + un < 2 + 2 = 2 d’où le
resultat.
De même Si u0 ≥ 2 alors un est décroissante, minorée par 2.

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