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"L'Étranger" d'Albert Camus suit l'histoire de Meursault, un employé de bureau vivant à Alger. Le récit est divisé en deux
parties distinctes, chacune explorant des aspects différents de l'existence de Meursault. Dans la première partie, l'accent est
mis sur la vie quotidienne de Meursault, marquée par une certaine apathie et un détachement vis-à-vis des conventions
sociales. Il assiste sans émotion particulière aux événements qui se déroulent autour de lui, y compris les funérailles de sa
mère. Cette partie met en lumière son étrangeté par rapport aux normes et aux attentes de la société. La deuxième partie
marque un tournant dans le récit, avec l'arrestation et le procès de Meursault pour le meurtre d'un homme sur une plage.
Le début de "L'Étranger" est marqué par une phrase emblématique qui résume parfaitement le caractère de Meursault :
"Aujourd'hui maman est morte, ou peut-être hier, je ne sais pas." Cet incipit est l'un des plus célèbres de la littérature
française du XXe siècle. Il souligne l'indifférence de Meursault face à la mort, même celle de sa propre mère et dont sa date du
décès lui est totalement confus. Par la suite, Meursault continue à agir de manière insouciante et détachée face à la mort, en
ne manifestant aucun signe de deuil lors des funérailles de sa mère. Au lieu de pleurer, il préfère passer son temps à discuter
avec le concierge et à boire du café. Cette attitude contraste fortement avec les attentes sociales habituelles dans de telles
circonstances.
Dans l'ensemble, Meursault semble être indifférent non seulement à la mort de sa mère, mais aussi à la mort en général. Il
adopte une attitude existentialiste envers la vie et la mort, considérant l'existence humaine comme dénuée de sens. Pour lui,
la mort est inévitable et universelle, donc il ne voit aucune raison de s'attrister pour quelque chose qui fait partie intégrante
de la condition humaine.Ainsi, Meursault ne semble pas seulement indifférent à la mort mais aborde plutôt une pensée
différente, abordant la vie et la mort avec une rationalité absurde. Il rejette les conventions sociales et les attentes
émotionnelles qui entourent la mort, remettant en question la nécessité même de ressentir de la tristesse face à un
événement inévitable qui ne dépend pas de nous. Cet aspect existentialiste et absurde de "L'Étranger" a profondément
influencé ma propre perception du monde. La lecture de ce passage m'a plongé dans un débat intérieur entre la raison, le
sens et les sentiments. En observant le personnage de Meursault, j'ai été amené à remettre en question si mes propres
réactions émotionnelles face à des événements que je ne contrôle pas avaient véritablement un sens. La société nous dicte
souvent comment nous devrions nous sentir dans certaines situations, comme la tristesse lorsqu'une personne décède, mais
cela peut aussi refléter l'absurdité de la vie et des normes sociales préétablies. Ainsi, la lecture de ce roman m'a incité à
examiner de plus près la nature de mes propres émotions et à considérer si elles étaient authentiques ou simplement le
produit de conventions sociales.
« Le soir, Marie est venue me chercher et m'a demandé si je voulais me marier avec elle. J'ai dit que cela m'était égal et que
nous pourrions le faire si elle le voulait. Elle a voulu savoir alors si je l'aimais. J'ai répondu comme je l'avais déjà fait une fois,
que cela ne signifiait rien mais que sans doute je ne l'aimais pas. « Pourquoi m'épouser alors ? » a-t-elle dit. Je lui ai expliqué
que cela n'avait aucune importance et que si elle le désirait, nous pouvions nous marier » . et « Après un autre moment de
silence, elle a murmuré que j'étais bizarre, qu'elle m'aimait sans doute à cause de cela mais que peut-être un jour je
ladégoûterais pour les mêmes raisons.»La relation entre Meursault et Marie est fascinante car elle souligne un contraste
frappant entre leur relation et les normes sociales traditionnelles associées à l'amour et au mariage. Meursault ne semble pas
éprouver d'amour profond pour Marie, et il lui exprime ouvertement son manque de désir et de passion envers elle. Pour lui, le
mariage n'a pas de justification évidente, si ce n'est pour faire plaisir à Marie.D'un point de vue sociétal, le mariage est souvent
perçu comme une union basée sur l'amour mutuel, ce qui ne semble pas être le cas ici. Cependant, ce qui est encore plus
remarquable, c'est la réaction de Marie. Elle semble ne pas être dérangée par le fait de se marier avec quelqu'un comme
Meursault, quelqu'un qui ne ressent pas grand-chose pour elle. Peut-être est-ce l'effet de l'amour qui l'incite à accepter cette
situation, ou l'aspect étrange et différent de Meursault vis-à-vis de la société qui l'attire, pour le moment .Ce passage suscite
une réflexion profonde sur la nature de l'amour et du mariage. Contrairement à la plupart des individus qui aspirent à se marier
par amour ou refusent de le faire par manque d'affection, Meursault semble être totalement indifférent à ces notions. Ce
passage m'a incité à réfléchir profondément sur la nature de l'amour et du mariage, ainsi que sur la façon dont ces concepts
sont perçus et vécus différemment par chaque individu et invite à remettre en question les idées préconçues sur les relations
amoureuses et les engagements conjugaux.
Un troisième et dernier passage intéressant est le jugement du personnage dans la deuxième partie du livre pour le meurtre
d’un homme, en voici quelques extraits : « Comme le directeur ne comprenait pas la question, il lui a dit : « C'est la loi. »Puis le
président a demandé à l'avocat général s'il n'avait pas de question à poser au témoin et le procureur s'est écrié : « Oh! non,
cela suffit », avec un tel éclat et un tel regard triomphant dans ma direction que, pour la première fois depuis bien des années,
j'ai eu une envie stupide de pleurer parce que j'ai senti combien j'étais détesté par tous ces gens-là. » et « Il a déclaré que je
n'avais rien à faire avec une société dont je méconnaissais les règles les plus essentielles et que je ne pouvais pas en appeler à
ce cœur humain dont j'ignorais les réactions élémentaires. « Je vous demande la tête de cet homme, a-t-il dit, et c'est le cœur
léger que je vous la demande. Car s'il m'est arrivé au cours de ma déjà longue carrière de réclamer des peines capitales,
jamais autant qu’aujourd’hui, je n'ai senti ce pénible devoir com-pensé, balancé, éclairé par la conscience d'un
commandement impérieux et sacré et par l'horreur que je ressens devant un visage d'homme où je ne lis rien que de
monstrueux.» » Ces extraits met en lumière la façon dont le personnage est perçu par la société qui l’entoure . Meursault ne
s’est pas sentie etranger aux autres jusq’a son jugement. Durant le jugement on parle de lui, sans jamais lui demander son
avis. Meursault fait face à un système judiciaire qui le juge sans vraiment le comprendre.Le rejet de Meursault par les
représentants de la société est clair dans les paroles du directeur de la prison et du procureur. Le directeur, en affirmant que
Meursault ne comprend pas les règles essentielles de la société et en niant sa capacité à ressentir des émotions humaines. Le
procureur, quant à lui, le qualifie ouvertement de monstre, révélant ainsi le mépris et le jugement moral qui pèsent sur lui. Ce
passage met en évidence la manière dont Meursault est étranger à la société qui le juge. Malgré son existence parmi les
autres, il est perçu comme un être à part, incompris et rejeté. Ce meurtre, apparemment sans motif, ne devient pas le centre
de l'intrigue, car le véritable enjeu du procès est la personnalité de Meursault lui-même. Son avocat proteste « Enfin, est-il
accusé d’avoir enterré sa mère ou d’avoir tué un homme ? Et le procureur répond « J’accuse cet homme, répond le procureur,
d’avoir enterré une mère avec le cœur d’un criminel » Il est jugé non seulement pour ses actions, mais surtout pour sa
personnalité atypique, son manque de conformité aux normes sociales et sa marginalité. Meursault est désigné comme
"l'Étranger" car il se trouve en marge des conventions sociales et de la justice. C’était très intéressant à lire, on comprends
bien que la société rejette ceux qui sont différents.
Ce que j’ai apprécié dans l’ensemble du livre c’est la simplicité de l’écriture, le personnage est complexe mais l’écriture est
simple et ni trop difficile à comprendre, la lecture fut agréable et rapide. Meursault est en marge de la société car il se sent
détaché des conventions sociales, il illustre l’absurde en refusant de donner un sens à la vie et ne suit pas les attentes de la
société, c’est un criminel ce qui le rend"étranger" et en marge . Son comportement non conformiste suscite l'intérêt du
romanesque car il remet en question les normes sociales, certains peuvent en venir à être attachés à la personnalité de
Meursault et même d’autres personnages et prendre du plaisir à suivre son histoire. Le lecteur peut être aussi captivé par la
simplicité de l’écriture et la philosophie qu’elle dégage.