Macroeconomie Ouverte

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Macroéconomie ouverte

Macroéconomie ouverte (Université Lumière-Lyon-II)

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Macroéconomie ouverte
Introduction générale
Précédemment en macroéconomie, il s’agissait de l’étudier en économie fermée
(autarcie en se concentrant sur les phénomènes réels comme l’investissement, la
production et la consommation ). Celle-ci fut complétée par une théorie monétaire
mais toujours en économie fermée. Ici, il s'agit de s’appuyer sur les contenus vus
précédemment pour regarder la manière dont ces mécanismes changent dès lors
qu’on passe à une économie ouverte, càd qui a des échanges avec des autres pays.
Les opérations qui mettent en jeu des déplacements de biens et services, de capitaux
financiers se traduisent par des flux monétaires ce qui amène à différents thèmes et
champs supplémentaires macroéconomiques.
Le commerce entre nation se fait avec une problématique de devise, il y a alors
nécessité de conversion et donc soulever le taux de change et évoquer le marché de
changes. Le fait que les pays échangent entre eux amène à l’existence de déficit ou
d’excédent commerciaux qui donneront lieu à la balance commerciale et ses
conséquences. Les nouvelles perspectives ouvertes par ce changement d’économie
est le champ des politiques économiques. En passant d’une économie fermée à
ouverte, l’efficacité des politiques économiques vont être affectées.

Chapitre 1 : Le change et la dynamique des marchés


de devises

Section 1 : L’organisation du marché des changes

I- Les spécificités du marché des changes

On parle de marché des changes ou de FOREX pour désigner un marché sur lequel
s’échangent les devises de l’ensemble des économies dont les monnaies sont
convertibles. C’est un marché en continu, les opérations sur ce marché se déroulent
en continu grâce au changement des fuseaux horaires. D’autre part, on dit que c’est
un marché de gré à gré, càd qu’il fonctionne essentiellement à travers des
transactions conclues directement entre acheteurs et vendeurs et ce, sans structure
de type bourse. Les acheteurs et les vendeurs échangent la plupart du temps des
produits non standardisés. Contrairement à d'autres marchés de bourse, le FOREX n’a
pas de lieu précis et elles se font à travers des réseaux électroniques, càd outils
standards et des réseaux spécifiques (sfift ou Reuters). On dit que c’est un marché
réseaux.
De plus, c’est un marché de gros. Sur ce marché intervenaient des gros acteurs
(sociétés financières, banques) et très peu d’acteurs individuels. C’est un marché
largement dérégulé car il fonctionne sans autorité de tutelle. Toutefois, on pourrait le
qualifier d’auto-régulé, càd que les règles et les procédés et techniques sont fixés par
les acteurs eux-mêmes.

II- Les acteurs

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Sur le marché des changes intervient un certain nombre d’acteurs souvent de grandes
tailles.
Le premier acteurs sont les institutions bancaires càd les banques commerciales. Elles
opèrent sur ce marché pour leur compte mais aussi pour le compte de leurs clients.
Outre le fait d’intervenir directement sur ce marché, elles fournissent des cotations
càd un taux de change pratiqué vis à vis du client. L’avantage des grandes banques
commerciales est qu’elles réalisent des économies d’échelle grâce à leur taille. Les
opérations d’échanges au sein des banques sont faites par des cambistes qui ont pour
métier de récolter les offres et les demandes de devises de la clientèle et de calculer
des compensations. Son rôle est de réaliser les opérations de change au taux qui est
le plus avantageux pour la banque dans l’intérêt de la banque et de sa clientèle. Les
banques commerciales occupent une grande part des opérations sur le marché de
changes si bien qu’on considère ce marché comme un marché interbancaire .

D’autre part, interviennent sur ce marché les institutions financières non bancaires
appelées des investisseurs institutionnels, càd des sociétés qui interviennent au nom
de leur client pour faire des investissements plus ou moins risqués pour eux. Ces
institutions peuvent intervenir sur ce marché pour différentes raisons: arbitrage,
spéculation, couverture contre les risques, l’idée étant de procurer à leur clientèle les
taux de rendements les plus élevés et les risques de perte de valeur les plus faibles
possibles. Ces investisseurs institutionnels sont généralement des gestionnaires de
fonds qui gèrent l’épargne des ménages la plupart du temps dans une optique de long
terme.

Ensuite, on identifie les courtiers (brokers) qui sont des intermédiaires entre acheteurs
et vendeurs et qui opèrent directement sur le marché. Les courtiers offrent un service
à certains utilisateurs qui préfèrent recourir aux courtiers plutôt qu’aux banques. Ces
courtiers regroupent des opérations et assurent l’anonymat des transactions. Ils sont
principalement localisés à Londres et NY et il n’en existe plus qu’une poignée. Le coût
de leur service dépend du montant et des types de devises négociés qui est très petit.

De plus, les banques centrales y interviennent également pour plusieurs raisons : faire
varier les taux de change dans l’intérêt des économies nationales, défendre la valeur
de sa monnaie, limiter la fuite de capitaux, …

Enfin, sur ce marché interviennent les entreprises qui peuvent réaliser des
interventions directes pour l’achat ou la vente de devises.

III- Les différents compartiments du marché des changes

A. Le marché au comptant (spot)

Le premier segment de ce marché est le marché spot. Ce marché spot des devises a
pour objet de réaliser des transactions qui prennent effet immédiatement, càd la
livraison des devises a lieu au plus tard deux jours après la date de négociation.
Le marché spot est un marché bilatéral dans lequel une monnaie est cotée par rapport
à une autre monnaie. La première devise étant la devise directrice.
Le prix auquel l’échange se réalise entre les deux devises est appelé le taux de
change au comptant ou le taux de change spot. Ce taux de change exprime une unité
des monnaies en fonction de l’autre.
Sur le marché des changes il existe deux cours: un cours acheteurs (bid rate) et un
cours vendeur (ask rate ou offer rate). Le cours acheteur est le taux de change auquel
l’institution achète la devise et le cours vendeur auquel elle la vend. Le cours de
change sera toujours donné sous la forme de fourchette entre les deux taux, appelé le

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spread et calculable soit en valeur absolue soit en pourcentage ((cours vendeur -


cours acheteurs) /cours vendeur) *100). Le cours acheteur est inférieur au cours
vendeur.
Sur le marché des changes spot il est possible de réaliser des transactions au jour le
jour. Néanmoins s’il n’existait que ce marché des changes au comptant il y aurait
beaucoup d'incertitudes dans l’économie car l’évolution du taux de change au
comptant peut être imprévisible. A l’inverse dans la vie économique des entreprises
et des banques, l'incertitude est limitée au maximum. C’est ce qu’on appelle le risque
de change, càd le risque de modification de la contre-valeur en monnaie nationale
d'un flux de devise à payer ou à recevoir.

B. Le marché à terme (Forward)

Le marché forward est un marché sur lequel des transactions de change sont conclues
aujourd’hui mais sont livrées à une échéance plus lointaine. Son principe étant de
décider aujourd’hui le prix et les quantités auquel se fera une transition dans x jours,
mois, années. Ce marché à terme définit les conditions de réalisation de change à une
date future.

C. Les marchés dérivés de change

Le marché des dérivés de change est le marché des produits dérivés de change. Un
produit dérivé est un instrument financier qui est lié à un sous-jacent (ici, les devises):
c’est un « contrat financier négociable portant droit sur un autre actif ». Ces marchés
de produits dérivés sont utilisés pour se couvrir contre le risque (risque change) mais
également pour des motifs de spéculations.
Il existe plusieurs catégories de ces dérivés.

1. Les options
C’est un produit dérivé qui se définit comme l’acquisition d’un droit et non d’une
obligation d’acheter ou de vendre une certaine quantité d’actifs financiers ou réels
sous-jacents à un prix fixé à l’avance, que l’on appelle le prix d’exercice ou le strike,
moyennant une prime qui se définit en pourcentage de cette quantité d’actifs ».

2. Les contrats à terme (futures)


C’est un contrat standardisé par lequel deux contreparties fixent à l’instant t le prix du
sous-jacent pour une livraison théorique de celui-ci à l’échéance du contrat.
Cela ressemble à un achat à terme (forward) mais ce n’est pas exactement la même
chose, il y a quelque différences:
D’abord une opération à terme « ordinaire » est de gré à gré (OTC), alors que les
contrats à terme se font indirectement sans « rencontre » acheteur/vendeur
(transmission d’ordres d’achat/vente).
De plus, dans une opération forward, le montant et l’échéance sont choisies librement
« sur mesure », alors que pour les futures il s’agit de montants/échéances
standardisés, donc les opérations futures sont plus liquides que les forward.

Illustration sur Moodle

3. Les swaps
Ce sont des contrats d’échange entre deux contreparties pourtant sur un actif (asset
swap) ou des éléments constitutifs d’un passif (liability swap), de façon temporaire.
Les flux échangés dans un swap sont appelés les jambes. Il existe 3 types de swaps :
- De change : contrats dans lequel des dettes ou des devises sont libellés dans des
monnaies différentes sont échangés. Ces catégories s’appellent :
* les swaps cambistes: cession de devises contre une autre sur une période de temps
donnée
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* Les swaps de devises: échange de dettes libellées dans des monnaies différentes
- de taux d’intérêt
- De crédit
Les contrats à terme, tout comme les options et les swaps, peuvent concerner toutes
sortes de sous-jacents : MP, actifs financiers, variables monétaires, indices, …

IV- Le marché des changes : quelques tendances récentes

A. Un volume de transaction en hausse

Les rapports sont souvent publiés par la BRI et sont publiés tous les 3 ans (la dernière
en 2019).
Le volume de transaction est à la hausse et le marché spot ne représente pas du tout
la majorité des transactions sur le marché des changes. La majeure partie des
transactions sont des swaps. En 2019, environ 6500 milliards de dollar de
transactions journalières.

1. Une augmentation tendancielle des transactions


Cette augmentation tendancielle des transactions se fait essentiellement au profit des
swaps qui sont dominantes et en croissance.

4. Une déconnexion forte avec la sphère réelle


Au milieu des années 1970, les volumes sur le marché des changes représentaient
20% du PIB mondial. Dix ans plus tard, le rapport s’était inversé et aujourd’hui les
volumes sur le marché de changes s’élèvent à 15 fois le PIB et à 65 fois le commerce
mondial alors même que leur principale finalité est de permettre le règlement des
échanges et la couverture des risques associés.
1970: 1/5 du PIB
1980: 5 * le PIB
Aujourd’hui : plus de 15*le PIB

5. Répartition des transactions en %


Les transactions se font essentiellement entre banques et institutions financières et
les transactions de clients non financiers sont minoritaires et diminue depuis la fin des
années 90. Plus de 90% des transactions se font entre institutions financières ou
entre banques.

D. Une forte concentration géographique

La distribution géographique de l’activité journalière se concentre à Londres.

La moitié des échanges journaliers sur le marché des devises sont le fait de cinq
banques à savoir Deutsche Bank, Citigroup, UBS, Barcalys et JPMorgan. Une part de
marché qui n’a cessé de croitre des dix dernières années, passant de 39% en 2005 à
45% en 2011 puis à 48% en 2012. De nombreuses fusions ont eu lieu et il y a eu un
renforcement de la concentration sur certaines banques qui provient de la création de
l’euro qui implique moins de travail sur la conversion entre monnaies européennes.

E. L’innovation technologique amène une nouvelle distribution des


rôles

On observe un développement des plateformes électroniques qui remplacent


progressivement la négociation directe (par téléphone). Les plateformes téléphoniques
permettent une diffusion en continu des prix réduisant la taille des transactions et
donc donc une réduction des coûts de transactions. Mais le principe même de ces
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réseaux de communications électroniques fonctionne sur des abonnements coûteux


qui engendre une augmentation du coût de participation au marché dû au coût élevé
de la technologie. La conséquence est que la concentration des banques sur le marché
des changes va être d’autant plus importante que les petites et moyennes banques se
retirent du fait de l’augmentation du coût de la technologie.

D’autre part, se développe un phénomène de double intermédiation, le white labelling.


On tente à avoir une séparation entre les banques avec d’un côté les plus grandes
banques qui vont réaliser les opérations de gros sur le marché des changes et vont
refacturer ces opérations de changes à leurs clients. Donc la petite banque sert
d’intermédiaire entre le client final et la banque de plus grande taille.

Enfin, la dernière caractéristique est le fait que les cotations électroniques ont favorisé
le développement de plateformes tournées vers la clientèle de détail. Ce sont des
portails qui répondent aux besoins des ménages, des petites entreprises, … Le
développement des technologies a réduit le coût de transaction de devises et
développé certaines plateformes spécialisées sur les opérations de change à petit
montant. Ces opérations de détail ont une part de marché qui croît fortement depuis
les dernières années.

Section 2 : Comment s’établit le taux de change ?

I- Les principes de la cotation

La cotation de change est l’expression de la valeur d’une monnaie par rapport à une
autre monnaie. Il y a différentes façons d’exprimer la même chose. Lorsqu’on exprime
un taux de change, on exprime un prix relatif càd la valeur d’une monnaie par rapport
à une autre monnaie. Autrement dit avec des biens, on exprime un taux d’échange de
deux façons différentes en fonction d’un téléphone par rapport à un stylo. Ce rapport
de prix entre les deux se fait de deux façons: un téléphone vaut 200 fois la valeur d'un
stylo mais un stylo vaut également 1/200 de la valeur d’un téléphone. Un taux de
change a donc plusieurs façons d’être fourni.

A. La cotation au certain

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Elle exprime le prix d’une unité nationale en monnaie étrangère, autrement dit le
nombre d'unités de la monnaie étrangère obtenu contre une unité de la monnaie
directrice.

F. La cotation à l’incertain

Elle exprime le nombre d’unités monnaie nationale nécessaire pour obtenir une unité
de monnaie étrangère (devise directrice). La monnaie étrangère est la devise
directrice.
La cotation au certain s’exprime comme inverse de la cotation à l’incertain.

I- La formation des taux de change

A. Les cours croisés sur le marché au comptant


Il est possible de calculer à partir de l’observation de cours sur les marchés des cours
appelés croisés. Ces cours croisés sont des taux de change obtenus en croisant les
taux de change bilatéraux entre deux devises de sorte à obtenir le taux de change
bilatéral sur un troisième marché.

G. B) Le cours à terme
Il s’agit du taux de change sur le marché à terme.

b) Report, déport et taux de report


On appelle report R la différence entre le cours à terme F et le cours au comptant S.

Tout est sur Moodle et sur les fiches


II- Les comportements sur le marché des changes

A. La notion de position de change

Le fait de se procurer des devises pour faire du commerce international est désormais
un motif minoritaire.
Tout d’abord la position de change est l’expansion au risque de changes. Elle
correspond à la comparaison des dettes et des de sciences en monnaie étrangère. Une
position est ouverte s’il y a un écart entre les dettes et les créances en devises (dettes
de 1000 en USD d’une entreprise et réception d’un règlement de 500 USD dans 3
mois-> écart entre dette et créances donc position ouverte). On peut dire d’une
position qu’elle est ouverte et longue, elle est considérée comme longue si les avoirs
ou les créances en devise sont supérieurs à ses engagements en cette même devise.
Une position est ouverte et courte, si les avoirs ou créances en devise sont inférieurs
aux engagements en cette même devise.
Une position est dite fermée si les avoirs et les engagements en devises s’équilibrent,
l’opérateur est alors couvert et ne court aucun risque de change (dette et avoirs à
500 USD à une même période).
Dès lors qu’un agent économique a une position de change autrement que fermé, il
subit un risque de change.

H. B) Le comportement de couverture

C’est la couverture contre le risque de change qu’il faut réaliser lorsqu’on est dans une
situation de position ouverte et qu’on souhaite éliminer le risque lié à l’évolution non
anticipée du taux de change.

I. C) Le comportement de la spéculation
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C’est un comportement observable sur le marché des changes. La spéculation sur le


marché des changes et de manière générale consiste à tirer profit d’une anticipation
que l’on fait sur l'évolution à venir du taux de change on s’expose donc
volontairement au risque de change. Lorsqu’on spécule, on garde sa position de
change ouverte.
Il existe différents types de spéculations, la plus importante à comprendre étant celle
qui s’opère sur la marché des changes au comptant. On peut supposer qu’on anticipe
une appréciation à venir du dollar par rapport à l’euro. Ainsi, une unité de dollar
aujourd’hui et conservée pourra être revendue à une certaine période et avec du
profit. La dépréciation de l’euro va inciter à l’achat de dollar à la période de départ.
Les dollars vont être placés aux Etats-Unis sur le marché au comptant au taux
d’intérêt en vigueur et une fois arrivé à la prochaine période, les dollars seront
revendus pour retrouver de l’euro une fois que l’euro aura subi la dépréciation vis-à-vis
du dollar. On achète donc d’abord une monnaie dont on pense qu’elle va prendre de la
valeur et on la revend une fois que la prise de valeur est actée.
Formule diapo
La spéculation va être profitable si ce que l’on gagne sur le plan de la modification de
la valeur externe de la monnaie dépasse ce que l’on aurait perdu sur le plan d’un écart
de taux d’intérêt. On dit que l’on ne thésaurise pas la monnaie (pour le dollar).

Il existe également d'autres formes de spéculations: sur le marché à terme, sur les
matières agricoles, sur les titres financiers, … Exemple diapo

La spéculation sur les taux de change est-elle stabilisatrice ou déstabilisatrice ?

On y apporte une réponse contrastée. Il faut d’abord se demander qu’appelle-t-on


spéculation, suffit-il d’avoir une position de change ouverte pour être spéculateur?
Quelle est la frontière entre ce qui relève et ne relève pas de la spéculation?
On peut dire que la spéculation est malgré tout nécessaire car elle contribue à
l’ajustement des marchés. Les spéculateurs acceptent de prendre des risques sur
l’avenir.
La spéculation semble être stabilisante en période « ordinaire », càd une période sans
crise de change, sans mouvement autoréalisatrice ou comportement moutonnier. On
considère que dans ce type de période, la spéculation tend à être saine puisque les
mouvements qui se produisent sur les taux de change sont temporaires. Dans le cas
où une monnaie subit une dépréciation temporaire vis à vis d’une autre, alors il va y
avoir si la dépréciation est considérée comme anormale, la spéculation va se porter
dans le sens d’une réappropriation de la monnaie.
Lorsque les mouvements de change dans une période calme sont considérés comme
des petites anomalies, les spéculateurs vont stabiliser l’évolution du taux de change.
A l’inverse, la spéculation est jugée comme particulièrement mortifère et
déstabilisatrice dans les périodes de crises. Dans ce cas, on considère que les
anticipations changent profondément de nature. Au lieu de voir des petites anomalies
comme étant des perturbations passagères, le propre situation de crise est de
considérer que ces anomalies peuvent être durables. Dans ce cas, les spéculateurs
vont agir de manière beaucoup plus déstabilisante puisqu’au lieu de considérer qu’une
petite baisse du taux de change est passagère, ils peuvent anticiper la poursuite de la
baisse du taux de change et spéculer à leur avantage en se débarrassant le plus vite
possible de cette devise contre une autre. Ainsi, l’offre et la demande seront une fois
de plus en déséquilibre.
La réponse à la question est donc mesurée.

J. D) Les comportements d’arbitrage

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1. L’arbitrage sur les changes


Le principe de base de l'opération d’arbitrage est d’exploiter des déséquilibres
éventuels de taux de change à notre profit. Cela peut être des déséquilibres de taux
de change entre différentes places financières, entre taux spots et froward, entre
autres styles de segments du marché, … Contrairement à la spéculation, l’arbitrage
est sans risques. Exemple diapo
Cet arbitrage triangulaire produit un effet de retour à l’équilibre puisqu’elle accroît la
demande de devise sur la place où elle est la moins chère, ce qui augmente son prix.
D’autre part, cet arbitrage triangulaire va accroître l’offre de devise sur la place où elle
est la plus chère, ce qui va diminuer son prix. Ainsi, ces opérations d’arbitrage
triangulaire ont pour conséquence d’éliminer les incohérences entre les taux de
change croisés et en annulant toute possibilité d’arbitrage profitable. On est dans une
situation d’autorégulation en quelque sorte. Les petits déséquilibres se résorbent par
eux-mêmes, il suffit de laisser les agents économiques se guider entre eux, ce qui va
rétablir la loi de prix unique.

6. L’arbitrage sur les taux d’intérêts


Exemple diapo
L’arbitrage sur les taux d’intérêt lie les cours à terme aux cours au comptant et tend à
éliminer les disparités temporelles.

III-L'équilibre sur le marché des changes : les relations de parité


des taux d'intérêt

Cette section s’imbrique dans les comportements d’arbitrage. C’est un élément de


réflexion que l’on doit à Keynes qui dès 1923 tentait une première approche de
détermination de taux de change par ces mouvements de capitaux à travers ces pays
qui passent par un arbitrage sur les taux d'intérêt.
On raisonne dans une situation de mobilité internationale de capitaux notamment des
échanges de devises. L’existence de ces comportements d’arbitrage vont provoquer
une égalisation permanente des taux de rendements, taux d'intérêts, entre les places
financières des différents pays. L’idée étant que les comportements d’arbitrage qui
proviennent de la rationalité des individus finissent par provoquer une égalisation de
taux de rendements qu’on appelle la relation de parité des taux d’intérêts.
Les agents économiques étant rationnels, ils ont le choix entre devenir des actifs
domestique libellés dans leur monnaie domestique et la détention d’actifs étrangers.
Pour choisir entre ces deux possibilités, trois éléments vont jouer un rôle important :
- le taux d’intérêt domestique
- Le taux d’intérêt étranger
- Le taux de change entre les deux monnaies et en particulier les évolutions
Il faudra toujours se rappeler que l’avantage que peut avoir l’un ou l’autre des
placements peut dépendre à la fois des comparaisons des taux de rendements entre
les monnaies mais aussi des éventuelles pertes ou gains que l’on pourrait faire en
raison du taux de change. Quand le taux d’intérêt en GB est de 2 points plus élevé
que dans la zone euro, il faut se procurer les livres, conserver une position ouverte.
Le principe de la parité des taux d’intérêts (PTI) découle de ce processus d’égalisation
dans lequel les agents économiques sont en permanence à la recherche
d’opportunités d’arbitrage .
Le marché des changes est équilibré si les dépôts en différentes devises offrent un
taux de rendement identique ou presque. Dans le cas contraire, des arbitrages se
produiront entre places financières et on a des mouvements incessants sur le marché
des changes qui sont à l'affût d’opportunités de réaliser des gains.

La PTI se rattache à la fois:


- à la formation des cours de change à terme
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- Et à l’arbitrage sur les taux d'intérêts

A. La parité couverte des taux d'intérêt

Formule dans la diapo


Lorsque la relation est vérifiée, il n’existe plus d’opportunités d'effectuer des
mouvements de fonds d’une place à une autre pour réaliser des gains (arbitrage).

B) La parité non couverte des taux d'intérêt

Formule dans diapo

Section 3 : Les principaux déterminants du taux de


change

Il y a de nombreuses manières d’expliquer les mouvements de taux de change,


plusieurs théories se sont développées pour expliquer le fait que le taux de change
augmente ou diminue d’une période à l’autre. Néanmoins, l’évolution du taux de
change s’explique en général par une combinaison de facteurs différents. En général,
une seule théorie ne permet pas d’expliquer à elle seule les mouvements du
changement; il faut combiner les approches. De manière générale, plus on raisonne à

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court terme concernant les évolutions de taux de change, plus les théories sont
« mauvaises » pour expliquer l'évolution. Les mouvements du taux de change
peuvent être assez brutaux du fait du type d’acteur qui intervient, de la nature
spéculative des opérations, … ce qui rend les mouvements de change assez mal
explicables à court terme. Dans cette section, nous n’aborderons pas les explications
financières mais seulement réelles.

I- La balance des paiements


C’est l’approche la plus courante. Cette approche est une approche plutôt ancienne
qui date de l’analyse de Mundell et Fleming au début des années 60. Ici, nous allons
en donner qu’une approche approximative pour l’instant car l’analyse de Mundell
Fleming consiste à déployer le modèle IS LM à une échelle d’économie ouverte.
Selon eux, les mouvements du change seraient à relier à la situation des balances
commerciales ou des balances courantes, càd l’écart entre ce que les pays vendent à
l’étranger et ce qu’ils achètent à l’étranger. Cette explication par cette situation a été
formalisée par eux, mais depuis le XVIIIème siècle, les économistes ont tout à fait
conscience de ce processus. On observe que les pays qui ont un déficit de leur
balance des transactions courantes (BTC), càd qu’ils importent plus qu’ils n’exportent
(X-M < 0) ont en général des monnaies qui se déprécient. Ce mécanisme correspond
au fait que si un pays connaît un déficit de son commerce extérieur, cela signifie qu’il
demande les marchandises d’un autre pays qu’il réglera avec la monnaie du pays
étranger tandis que la valeur de ses exportations pour lesquelles les autres pays
demanderont notre monnaie nationale sera plus faible. Un pays qui a un déficit
commercial vis à vis d’un pays étranger sera un pays dont la monnaie est moins
demandée que ne l’est la monnaie du pays étranger puisque pour régler des dépenses
d’importations on a besoin de la monnaie du pays auquel on achète.
Inversement, les pays qui accumulent des excédents commerciaux, càd qui voient
durablement leurs exportations être supérieures à leurs importations, vont voir leur
monnaie s’apprécier. Ce mécanisme paraît très simple mais va être un peu tempéré
par le théorème des élasticités critiques (chapitre 2). L’explication précédente est
strictement la même dans la situation d’une BTC excédentaire, la demande pour la
monnaie domestique va s'accroître vis à vis de l’autre faisant augmenter son prix.
Illustration diapo
Dans la réalité, il n’existe pas de définitions unique du taux de change, il est toujours
exprimé de manière bilatérale. Néanmoins, afin de disposer d’une vue plus
synthétique de l’évolution de la valeur externe (valeur de la monnaie nationale par
rapport aux autres monnaies), les économistes ont développé un indicateur
spécifique qui s’appelle le taux de change effectif pour observer la réalité économique.
Ce taux de change effectif est la moyenne des taux de change que cette monnaie a
vis-à-vis de toutes les monnaies des pays avec lesquels elle a des connexions.
L’INSEE déclare que le taux de change effectif est le taux de change d’une zone
monétaire mesuré comme une somme pondérée des taux de change bilatéraux avec
les différents partenaires commerciaux concurrents, pondérée par les parts de
marché de chaque partenaire. On peut calculer le taux de change effectif nominal et
réel. On mesure le taux de change effectif nominal de l’euro pour la France en
particulier en regardant le poids spécifique des partenaires commerciaux de la France,
ce qui permet d’avoir une lecture intéressante de ce qui se passe pour la valeur
externe de la monnaie sur le long terme. Une hausse du taux de change nominal
correspond à une dégradation de la compétitivité.

IV-La parité des pouvoirs d’achat

Le principe de la parité du pouvoir d’achat consiste à considérer que le taux de change


dépend des prix relatifs entre les pays. L'évolution des taux de change dépend du
pouvoir d’achat de chaque monnaie sur les biens dans le pays en question et dans les
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autres pays. L’origine de cette théorie remonte assez loin avec Ricardo (XIXème) puis
avec Cassel (XXème) qui a exprimé la loi du prix unique.
L’idée principale de cette analyse en terme le PPA consiste à s’intéresser au pouvoir
d’achat interne des monnaies, la quantité de biens qu’une unité d’euro peut acheter
dans la zone euro et puis de comparer ce pouvoir d’achat de cette unité de monnaie
dans un autre pays. L’idée étant que si les deux pouvoirs d’achats, interne et externe,
d’une même unité de monnaie n’est pas le même, alors il va y avoir des opérations
d’arbitrage qui vont se produire et qui vont conduire le taux de change à rejoindre son
niveau de parité de pouvoir d’achat.
Il y a deux versions de l’analyse de la PPA:
- Version absolue : le pouvoir d’achat d’une monnaie nationale est identique sur le
marché intérieur et à l’étranger car dans le cas contraire des mécanismes
autorégulateurs se mettent en place
- Version relative : les variations de taux de change sont égales à l’écart entre les
variations des prix domestiques et les variations de prix à l’étranger

A. Version absolue

Exemple diapo
On suppose que l’économie européenne et américaine échangent librement des biens
entre eux. On appelle taux de change en PPA le taux de change qui rend égal la valeur
unitaire de chacun des deux biens à l’intérieur et à l’extérieur du pays domestique.

K. Version relative

Son principe est le même que dans sa version absolue, mais on passe d'une analyse
en termes de niveau à une analyse en termes de variation. Dans la version relative,
l’ambition est plus faible dans le sens où cette théorie n’a plus pour objectif de prédire
le taux de change dans sa valeur pour une année à venir mais elle a pour ambition de
donner une indication des variations du taux de change sans dire quoi que ce soit sur
le niveau dont on part. Ici on ne s’intéresse plus qu’aux variations du taux de change
exprimé en variation de prix. C’est une théorie plus modeste.
Exemple diapo

L. Le taux de change réel

On s’intéresse au taux de change réel lorsque l’on souhaite comparer le pouvoir


d’achat des monnaies selon les pays (et savoir si une monnaie est sous-évaluée ou
surévaluée). Le terme « réel » ne signifie pas que c’est dans la vraie vie, le taux de
change réel est un taux de change calculé. Le TCR entre deux monnaies est calculé en
multipliant le TCN par le ratio des prix entre les deux pays. L'équation de base est
TCR: tP*/Pt, où dans notre exemple, t est le taux de change nominal dollar-euro.
Définition sur diapo

V- Les écarts de croissance

Ces écarts de croissance sont étudiés par Mundell et Fleming. L’idée étant que les
importations dépendent positivement du revenu domestique, quand le revenu
augmente, la consommation augmente (produits internes et importés). Un pays qui

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s’enrichit passe d’une situation d’équilibre commercial à une situation de déficit. Un


pays qui connaît de la croissance augmente son niveau d’importations car il y a plus
de consommation au sens large.
De l’autre côté, ce qui fait varier les exportations est le fait que le revenu étranger
augmente. Si le revenu étranger augmente, il y a plus de demande pour les produits
et il faut donc plus exporter. Les exportations sont une fonction croissante du revenu
global étranger.
Si l’on compare les deux, l’écart de croissance entre les pays permet de savoir laquelle
de ces deux variables va augmenter plus rapidement que l’autre. Si les exportations
augmentent plus vite que les importations alors il va y avoir une appréciation du
change de la monnaie nationale. Si la croissance du pays partenaire est plus forte que
notre croissance, nos exportations vont augmenter plus vite que ce que l’on importe
et dans ce cas on assiste à une appréciation du taux de change.

VI- Taux d'intérêt, taux de change et anticipations des


agents

Rappel de la condition de parité non couverte des taux d’intérêt


Que se passe-t-il lorsqu’un taux d’intérêt se modifie alors que l’autre taux d’intérêt et
le taux de change anticipé sont inchangés?
Toute augmentation du taux d’intérêt sur une devise devrait conduire à une
appréciation immédiate de cette devise car les flux de capitaux vont se trouver vers
les pays où ils sont le mieux rémunérés et les mouvements de capitaux vont donc se
trouver en une demande de devise du pays de placement. Et lorsque la demande
d’une devise augmente on assiste à une appréciation de cette devise. A l’inverse, si le
taux d’intérêt baisse et que rien ‘autre en bouge, la moindre rémunération des
placements dans ce pays va au contraire faire fuir les capitaux, tout le monde va
vouloir vendre la monnaie en question pour se procurer les monnaies des autres pays
où les taux d’intérêt sont restés plus élevés et on assiste à une dépréciation
immédiate de la devise sur laquelle le taux d’intérêt a diminué.
Quelle serait la conséquence sur le taux de change courant d’une modification du taux
comptant futur anticiper ?
A taux d'intérêt inchangé, une hausse dans le taux d'appréciation attendue d’une
monnaie conduit à l’appréciation aujourd’hui de cette monnaie.

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Chapitre 2 : La balance des paiements

Ce chapitre se découpe en deux grandes sections. La première étant une section


descriptive, la deuxième une section plutôt théorique.

Section 1 : La balance des paiements : outils


statistiques et macroéconomiques

La balance des paiements est un document qui doit être utile sur un plan statistique et
macroéconomique.

I- Méthodologie et présentation

A. Contenu et enregistrement du compte courant

Une balance des paiements est un document statistique qui recense dans un cadre
comptable toutes les transactions (flux réels, flux de revenus, flux d’actifs financiers et
monétaires) réalisées durant une période donnée entre les résidents et les non-
résidents d’une économie nationale.
Il s’agit d’enregistrer sur une période donnée toutes les transactions qui ont lieu entre
des résidents et non-résidents ainsi que tous les flux qui servent à les financer.
Précision importante: On ne s’intéresse qu’à la comptabilité des résidents quand ils
échangent avec des non-résidents. Le critère de la résidence est distinct de celui de la
nationalité.

Qui établit les normes pour construire la BP?


L’institution qui établit ces normes de production est le FMI. Le FMI établit depuis
l’après 2 GM un manuel qui sont utilisés par les pays pour construire ce document
statistique. Tout le monde adopte le manuel du FMI pour construire sa BP pour que l’on
dispose de données statistiques comparables au niveau international. Ce sont des
documents standardisés, les données y figurant sont comparables.
Actuellement, nous en sommes au 6ème manuel de la BP. Ce manuel voit ses
recommandations entrer en application depuis 2014. Il faut donc faire attention à la
période pour examiner les BP.
En France, c’est la banque de France qui est chargée de construire la BP.

Comment obtient-on les données nécessaires à la réalisation de cette BP?


Ces données sont à chercher dans les statistiques douanières, données bancaires,
déclarations fiscales et autres organismes type COFACE, Trésor, etc. La COFACE est un
organisme qui est chargé de l’assurance des transactions commerciales réalisées vis-
à-vis du RDM, il est chargé d’évaluer le risque évalué à chaque transaction
commerciale réalisée avec le RDM.

Principes de comptabilité
La BP est présentée selon des normes comptables. Cela signifie qu’on y applique dans
la présentation et dans la construction des principes de comptabilité. On a notamment
le principe de comptabilité en partie double: chaque opération se traduit par deux
écritures, l’une en crédit (en variation d’avoir) et l’autre en débit (variation
d’engagement). C’est une comptabilité de flux, on fait les comptes de ce qui rentre et
ce qui sort entre deux dates, càd variation des stocks. La BP est toujours présentée à
l’équilibre.

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La BP est composée de quatres comptes. Il y a d’abord le compte courant appelé le


compte des transactions courantes. Ensuite, le compte de capital puis le compte
financier. Finalement, s’y ajoute un compte d’erreurs et omissions qui sert d’utile pour
mettre la BP à l’équilibre. On fait donc la comptabilité des trois grandes sections puis
le dernier compte permet de corriger ce déséquilibre. Attention : depuis 2014, les
principes d’enregistrement obéissent à des normes nouvelles. On va donc avoir des
principes d’enregistrement qui vont différer pour le compte courant et le compte
capital d’un côté, et pour le compte financier de l’autre. C’est pour cela que l’on
présente d’abord l’enregistrement dans les deux premiers comptes, puis dans le
compte financier.

1. Le compte des transactions courantes


Il recense tous les flux de biens et services entrants et sortants ainsi que les flux de
revenus primaires et secondaires.

a. Marchandises
Dans cette rubrique on y enregistre les échanges de biens vis-à-vis du RDM, càd les
exportations et importations des biens.

b. Services
On y enregistre les exportations de service, par exemple un architecte résidant
français qui dessine des plans pour un client américain. Une importation de service
correspond au recours d’une entreprise française à un support informatique à une
entreprise en Inde.

c. Revenus primaires
Ceux-ci correspondent aux rémunérations entrants ou sortants des facteurs de
production, càd les salaires, les revenus des investissements, les loyers.

d. Revenus secondaires
Ils sont issus d’opérations de redistribution.

On inscrit au crédit les opérations qui donnent lieu à des flux entrants de devises à
l’occasion d’échanges de biens et services. Quand on exporte, on cède une
marchandise qui quitte le territoire national, en contrepartie on reçoit un règlement
avec des devises.
On inscrit également au crédit les opérations liées à des flux entrants de devises pour
des devises. Par exemple, lorsque des non-résidents versent un salaire à des résidents
(travailleurs frontaliers) on l’enregistre au crédit.
On aura aussi au crédit les opérations qui donnent lieu à des flux entrants de devises à
l’occasion d’opération de redistribution de transferts reçus du RDM.
La colonne des crédits enregistre donc les ressources de l’économie nationale, elle
décrit l’origine des devises entrées dans l’économie à l’occasion d'opérations sur biens
et services et d’opérations de revenu.

Symétriquement, on inscrit au débit les opérations qui donnent lieu à des flux sortants
de devises. Quand des agents résidents achètent des marchandises ou des services
en provenance d’agents non-résidents, on a des flux sortants de devises qui seront
inscrits au débit.
On inscrit également au débit les flux sortants qui correspondent à des revenus qui
sortent du territoire (revenus primaires et secondaires). Par exemple, un résident
américain qui vient travailler deux mois dans une entreprise française. De la même
façon, si des agents non-résidents possèdent et louent leur patrimoine immobilier à
des résidents. On inscrit ces opérations au débit.

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La colonne débit enregistre les emplois de l’économie nationale: elle décrit la manière
dont sont utilisées les devises sorties de l’économie nationale à l’occasion
d’opérations sur les biens et services et d’opérations de revenu.

Détail des différentes rubriques composant le compte des transactions courantes


a. Compte des biens
Ce sous-compte se compose de deux grandes catégories, la rubrique marchandises
générale et la rubrique négoce international. L’essentiel des données figurant dans ce
sous-compte relevé des marchandises générales qui sont à intégrer avec des normes
particulières.
De manière générale, il y a deux manières d’enregistrer des échanges de biens qu’un
pays a vis-à-vis d'une autre économie. On peut enregistrer les échanges de biens en
question soit à une valeur CAF (coût assurance et fret) soit à une valeur FAB (franco à
bord - à leur valeur de passage à la frontière).
Lorsqu’on a un échange de marchandises entre deux pays, on a une opération
d’exportation. Cette opération d’échange implique un certain nombre de dépenses
(transport donc fret, assurance pour les dégradations). Si on souhaite enregistrer la
valeur de cette transaction de marchandise qui quitte le sol national pour aller sur le
sol international, on peut l’enregistrer à la valeur au moment où elle quitte le
territoire national, on appelle cette manière d’enregistrer ce bien une valeur FAB. On
enregistre la valeur de ce bien à sa valeur au moment de sortie de la douane. Si on
souhaite enregistrer la valeur de cette transaction de manière à intégrer la valeur de
l’assurance souscrite et du fret, on parle de valeur CAF, càd incluant le coût de
l’assurance et du fret.
Selon les normes internationales, la BP doit enregistrer les échanges de biens en FAB-
FAB. Or, la source de statistique principale dont dispose la BF pour établir la BP sont
les statistiques douanières. Le problème étant que ces statistiques sont établies par
les services des douanes selon les normes CAF-FAB, càd que les importations sont
calculées CAF et les exportations sont calculées FAB.

Comment fait-on alors pour intégrer la valeur FAB-FAB des biens dans la BP?
La BF soustrait de la valeur des importations les coûts d’assurance et de transports
jusqu’à la frontière française. Et, puisque le service assurance et de transports
constituent des services, ils sont réintégrés dans les services correspondant, càd dans
la deuxième rubrique.
Il y a dans cette rubrique de biens une catégorie qui s’appelle négoce international.
Cette catégorie est un type d’activité par lequel un agent économique acquiert des
marchandises auprès d’un agent économique non résident et les revend à un autre
agent économique non résident, et ce sans que la marchandise ne transite par le
territoire de l’économie nationale. Par exemple, un agent français qui achète en Chine
des vêtements et qui les revend ensuite aux Etats-Unis.

e. Services
On y trouve des services de transports, des services de voyage, de constructions,
d'assurances, financiers, de télécommunications, …

f. Revenus primaires
On y intègre tous les revenus qui sont engendrés par l’activité de production. On parle
des revenus ici. On y trouve la rémunération des salariés, les revenus
d’investissements (investissements directs, investissements de portefeuille, autres
investissements, avoirs de réserve). Les revenus générés par cette action
(dividendes) vont être enregistrés dans cette rubrique de revenus primaires. De plus,
on y ajoute les autres investissements.

g. Revenus secondaires

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Ici il s’agit des revenus secondaires qui font l 'objet d’un flux international. Si par
exemple des non-résidents ont travaillé en France et doivent pour cela payer l’impôt
sur le revenu, le versement par des non-résidents au trésor public constitue un flux
entrant dans l’économie française. On voit que d’autres catégories de revenus
secondaires viennent s’y ajouter: cotisations sociales, prestations sociales, …

BP annuelle dans diapo

Principes d’enregistrements et contenu: le compte de capital

M. Le compte de capital

Il s’agit ici des capitaux non financiers !

a. Cession d’actifs non-financiers non-produits


Il s’agit par exemple des agents économiques résidents qui vendraient des terrains à
des agents économiques non-résidents. Dans ce cas, ils codent un titre de propriété,
un actif foncier donc non financier et non produit car il n’est pas possible de produire
matériellement des terres.
On y intègre également la vente d’actifs intellectuels comme des brevets ou des droits
d’auteurs. On considère qu’une licence informatique par exemple n’est pas vraiment
un service.

h. Transfert en capital
Il y a là-dedans essentiellement l’aide aux pays des pays les plus en difficulté ainsi que
les remises de dette.

Un transfert est une écriture qui correspond à la fourniture d’un bien, d’un service,
d’un actif financier ou d'un autre actif non produit sans la contrepartie d’un élément
de valeur économique. Les transferts en capital sont des opérations qui modifient le
stock d’actif de l’un ou des deux partenaires dans la transaction comme par exemple
la conversion de ses conversions en actif. Il s'agit de transferts non financiers !
Les principes d’enregistrement de capital sont les mêmes que pour les biens. Càd que
tout ce qui donne lieu à un flux de devises entrants est inscrit au crédit (+), tout ce qui
donne lieu à des flux de devises sortants va être inscrit au débit (-).

Contenu et principes d’enregistrement : le compte financier


Il s’agit ici bien des transactions financières.

1. Investissements directs
Un IDE est une opération destinée à fleurir un intérêt durable dans l’entreprise et la
limite que l’OCDE fixe pour parler d’intérêt durable dans l’entreprise est quand un
agent détient au minimum 10% du capital social de l’entreprise. Les IDE sont des
opérations réalisables par des particuliers très fortunés qui voudraient acheter des
parts importantes de propriété étrangère.
En dessous de ce seuil de 10% on parle d’investissements de portefeuille.

7. Investissements de portefeuille
Lorsqu’ils achètent ou vendent des titres qui représentent -10% du capital social dans
le cas des actions, on parle d’investissements de portefeuille. Le but étant de placer
de l’argent et non pas de prendre des intérêts durables dans une entreprise.

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8. Instruments financiers dérivés


Achats/ventes de produits dérivés entre résidents et non-résidents

9. Autres investissements
Crédits commerciaux (financement des transactions de marchandises) ou prêts
internationaux recensés dans le cadre de la BP. Si des agents résidents permettent à
des agents non-résidents (prêts ou crédits), on enregistre dans cette rubrique.

10. Avoirs de réserve


Ce sont les variations des avoirs de la banque centrale.

A retenir :
On inscrit en avoir (variation d’avoir ou variation d’actifs) les opérations qui
conduisent à un accroissement ou à une diminution (+/-) des actifs (créances)
détenues par le président sur les non-résidents. Par exemple, quand des résidents
français achètent des titres financiers américains, on aura une augmentation des
actifs détenus par les résidents sur les non-résidents, on aura une augmentation des
avoirs. Quand une unité de production française réalise un IDE en achetant une filiale
dans un autre pays, alors on enregistre cette opération en augmentation des actifs, en
augmentation des avoirs.
On inscrit dans la colonne engagement les opérations qui conduisent à un
accroissement ou une diminution des dettes contractées par les résidents auprès des
non-résidents. Si des géants chinois achètent des titres financiers nationaux, on a une
augmentation de notre dette vis à vis des non-résidents. Si des non-résidents nous
font un crédit commercial, nos engagements vont augmenter, notre dette va
augmenter vis-à-vis d’eux.
Le solde du compte financier se calcule en prenant la variation des avoirs à laquelle on
soustrait les variations des engagements ce qui nous donne la variation nette de
l’économie nationale.

Attention au changement de manuel de la BP


Que signifie le solde du solde du compte financier?
Le solde du compte financier représente actuellement le sens dans lequel varie la
détention des actifs ou des passifs dans l’économie. Càd si le compte financier
présente un solde positif, les agents économiques résidents sont devenus de plus en
plus créanciers vis à vis du monde. Attention, cela correspond à une inscription
opposée par rapport à ce qu’il se faisait dans la version antérieure du manuel de la BP.

a. Investissements directs
Dans cette rubrique on intègre 3 types d’opérations : les opérations d'acquisition ou
de vente de capital des entreprises, le réinvestissement de bénéfice, et un certain
nombre d'autres opérations caractérisées par des prêts et des emprunts intragroupes.
Les investissements directs recouvrent des opérations recouvrées par des
investisseurs en vue d'acquérir un intérêt durable dans les entreprises de sorte à
influencer sa gestion quotidienne . La notion d’investissement direct est plus large que
celle de contrôle. Pour savoir comment valoriser les encours d’investissements directs
on procède de maire assez simple. Lorsque l’entreprise est cotée en bourse, on
évalue les investissements directs à leur valeur de marché, et quand il s’agit
d’entreprise non cotée on évalue leur valeur de marché par leur valeur comptable.

i. Investissements de portefeuille
Ceux-ci se composent essentiellement des actions et des titres d’organismes de
placements collectif (OPC), ce sont des titres financiers qui sont gérés par des

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organismes financiers. On y intègre également des titres de créances à plus ou moins


long terme, comme des obligations émises par des entreprises.

j. Instruments financiers dérivés


Un instrument dérivé est un instrument financier lié à un sous-jacent (produit de base,
instrument financier, etc.). Par ces instruments financiers spécifiques on essaye de
réduire les risques en se couvrant contre un certain nombre de risques. Dès lors
qu’une transaction de produits dérivés implique un partenaire non-résident a lieu, les
acquisitions ou vente de produits dérivés sont enregistrés à l’intérieur de cette
catégorie à l’intérieur de la BP.

k. Autres investissements
Diapo

l. Avoirs de réserve
Dans cette rubrique, on intègre l’or monétaire qui peut être acheté ou vendu par le
RDM à la BCE. On y intègre les droits de tirage spéciaux.
Les avoirs de réserves sont les avoirs qui sont à la disposition immédiate de la banque
centrale. L’or monétaire est l’or dont les autorités monétaires sont propriétaires en
titre et qui est détenu à titre d’avoir de réserve. Les droits de tirages spéciaux sont les
avoirs de réserves internationaux créés par le FMI et alloués à ses pays membres pour
compléter les réserves officielles dont ils disposent déjà. La position de réserve au FMI
correspond au montant de devises qu’un pays peut tirer/emprunter sur/au FMI et s’y
ajoute la dette auprès du FMI si le pays y a recours.

Equilibre de la BP
Par construction, s’il n’y avait pas d’erreur d’enregistrement ou de fraudes, alors
l’équilibre de la BP devrait se matérialiser par l’égalité suivante: Solde CC+Solde
CK=Solde CF
Cela signifie qu’un excédent sur les opérations courantes (biens et services, revenus,
transferts, ) donne à l’économie des ressources qui lui permettent d'accroître ses
actifs/avoirs sur le RDM. Cet excédent sert à augmenter son acquisition de créances
ou d’avoir sur le RDM.
Cette égalité est due à la hausse des raisonnements macro et des analyses
économiques internationales, càd que tout excédent lié au commerce va servir à
financer le RDM.
Si on se situe dans une situation de déficit commercial, il va devoir être financé par le
RDM.

Erreurs et omissions
Cette rubrique provient de la constatation que cette égalité entre le solde du compte
courant et du compte de capital et de l’autre le solde du copte financier n’est jamais
vérifiée car tout d’abord il peut y avoir des erreurs et des oublis des agents chargés de
cette opération de construction. Les opérations qui consistent à relever les statistiques
douanières peuvent être sujettes à des erreurs de calculs, de confusions, …
Il peut aussi y avoir des non déclarations ou des sous-déclarations volontaires
(fraudes, économies souterraines, etc).
Cela peut aussi provenir de l’utilisation concurrente de plusieurs sources statistiques
qui ne sont pas toujours bien concordantes.
De ce fait, une BP met souvent en avant la relation suivante : Solde CC+Solde
CK+Solde E/O=Solde CF

VII- Les soldes significatifs de la BP et leur analyse


macroéconomique

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Un solde significatif de la BP sont des étapes intermédiaires par lesquelles on analyse


des groupes de données, d'enregistrements de flux successivement les uns derrières
les autres. Les soldes consistent en des outils qui permettent de comparer les entrées
et les sorties de l’économie nationale.
Ici on procède selon une approche croissante, càd qu’on part du solde le plus restreint
possible pour aller vers des soldes de plus en plus larges et englobants .
Le premier solde est le solde des transactions courantes ou encore solde de la balance
courante. Au préalable il faut préciser que ce que l’on appelle balance courante ou
solde des transactions courantes est quelque chose de différent au solde commercial.
Le solde commercial correspond à la différence entre les exportations et les
importations de marchandises uniquement. Ce solde commercial peut être un
indicateur de compétitivité mais il correspond uniquement à la compétitivité liée à la
production de biens manufacturés. On ne peut pas utiliser le solde commercial pour en
tirer des grandes conclusions générales sur l’économie et la compétitivité domestique
au sens large. Ce solde commercial doit être distingué du solde des transactions
courantes ou solde de la balance courante. Le solde de la balance courante appelé Co
correspond au solde de la balance des biens et services, plus le solde des revenus
primaires, plus le solde des revenus secondaires. Pour calculer le solde de la balance
des biens et services on soustrait les importations de marchandises et de services au
exportations, on ajoute les flux entrants de revenus primaires moins les flux sortants
de revenus primaires, on y ajoute les flux entrants de revenus secondaires et on
soustrait les flux sortants de revenus secondaires. Ce solde de la balance courante
correspond à l’addition de tous les flux entrants liés à des transactions réelles
auxquels sont soustraites tous les flux sortants liés à des transactions réelles. On
prend en compte tous les flux de devises correspondant à des transactions réelles,
tout ce qui s’oppose aux transactions de capital et financières. Souvent, on a
tendance à mélanger le solde commercial avec le solde de la balance courante.

Le solde de la balance courante dépend :


- des niveaux de revenus Y(domestique) et Y*(étranger): Les exportations en
provenance du pays domestique de biens et services vont dépendre positivement
du revenu du reste du monde. Pour que l’on puisse exporter plus à destination du
RDM, le revenu du RDM doit augmenter car quand il augmente la demande
étrangère pour les produits domestiques augmentent, ce qui permet aux
exportations domestiques d’augmenter. Les exportations domestiques dépendent
donc du RDM. La relation est dans un sens croissant, càd que plus Y* augmente plus
les exportations domestiques augmentent. Réciproquement, les importations de
biens et services dépendent positivement de notre revenu domestique. Lorsque
notre pays verra son revenu augmenter, il va augmenter de manière générale sa
demande et à l’intérieur de cette demande la composante de la demande pour les
produits importés. Plus un pays s’enrichit, plus ses importations vont augmenter.
Par conséquent, une récession peut se diffuser au travers du commerce
international. Une récession dans un pays va provoquer une réduction des
débouchés pour les pays qui importent en provenance de l’économie concernée. La
diffusion va être d’autant plus forte que les pays ont un commerce international très
développé entre eux.
- Le taux de change réel (Sr=S.P*/P): Une baisse du taux de change réel correspond à
une amélioration de la compétitivité du pays qui entraîne. Lorsque le taux de
change baisse il va y avoir plusieurs effets. Ainsi, on invitera à une hausse des
exportations car celles-ci deviennent moins coûteuses et une baisse des
importations car elles deviennent plus coûteuses. D’abord, il va entraîner un effet
immédiat sur la valeur des importations qui est alourdie par la dépréciation. La BTC
va avoir tendance à se dégrader mais dans le même temps il va y avoir une hausse
des exportations et la perte de compétitivité (importations plus chères) va inciter à
importer des volumes moins élevés. Le taux de change réel a priori a un effet
indéterminé.
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Au-delà de ce solde de transactions courantes, on peut prendre en compte en plus


le solde du compte de capital. Si l’on ajoute le solde du compte de capital Ck au
solde de TC Co, on obtient Ct qui indique la capacité ou le besoin de financement
d’une nation. Ce solde indique la valeur de toutes les ressources dégagées au
sens large par les opérations non financières, si ce solde est positif cela signifie
qu’à travers ces opérations non financières on aura dégagé plus de ressources que
l’on en aura versé au RDM, ce qui donnera donc une capacité de financement. A
l’inverse, si le solde de cette addition de ces deux comptes est négatif, on sera
dans une situation où les opérations non financières ont amené à faire sortir plus
de ressources que l’on en possède, ce qui indique une situation de besoin de
financement de l’économie. Comme la BP obéit à une logique d’équilibre, ce solde
obtenu ci-dessous devrait théoriquement être égal au solde du compte financier.
Cela signifie qu'un pays qui dégage une capacité de fiancent se retrouve avec
des ressources qui vont lui être utiles pour acquérir des titres pour prêter au
RDM, pour devenir créancier du RDM, le capacité de financement devrait se
traduire par le fait que les résidents vont pouvoir devenir créancier sur le RDM,
tandis qu’à l’inverse un pays qui présente un solde déficitaire de son solde des
transactions courantes et de son solde de capital est un pays qui doit se financer,
càd trouver des financements pour régler tout ce qui lui manque, ce pays
déficitaire devrait à l’inverse trouver des financements en provenance du RDM.
Ceci se ferait à l’aide d’entrées de capitaux qui se traduirait par le fait que les
résidents deviendraient débiteurs sur le RDM. Il y a une sorte de miroir, tout ce qui
se passe dans le compte des transactions courantes et dans le compte de capital
trouve son reflet dans le solde du compte financier. Quand on est excédentaire
dans le haut de la balance des paiements (solde de transactions et solde de
capital), on se retrouve avec des ressources qui nous permettent d’être créanciers
sur le RDM dans le bas de la balance des paiements. A l’inverse lorsque l’on est en
déficit dans le solde des transactions courantes et dans le compte de capital, on se
retrouve en devoir de se financer vis à vis du RDM ce qui signifie que l’on doit
emprunteur au RDM, le RDM doit acheter des titres domestiques, on devient
débiteur du RDM.
Démonstration diapo

A. Les soldes liés aux flux financiers

Le solde à financer F est égal au solde du compte de capital auquel s’additionne le


solde des TC (capacité ou besoin de financement) et s’ajoute à se solde TC le solde
des investissements directs (ID). Lorsqu’on additionne ces trois soldes, on obtient le
solde à financer.
Le solde de la balance globale BG est le solde qui précède le solde total de la balance
paiements. On y intègre le solde de toute la balance des paiements en enlevant
uniquement les avoirs de réserve : BG=Co+Ck-Bf= delta R
En décortiquant le solde financier et en l’appelant CF, on fait le constat que CF est la
somme de tout ce qu’il y a dans le compte financier sauf les quatre premières
rubriques du compte financier (Bf) et les variations d’avoir de réserve (delta R): BG=
Co+Ck-Bf=delta R = 0 si bien que Co+Ck-Bf= delta R. Cela signifie que si la BG est
équilibrée, alors il y aura eu un déséquilibre du solde courant qui aura été exactement
compensé par tous les mouvements financiers (dans Bf) des agents économiques
privés. Bf est en quelque sorte la balance des capitaux financiers non monétaires. Si la
BG est déficitaire cela signifie qu’il y a eu plus de sorties de devises par le commerce
de marchandises, de services, de revenus qu’il n’y a eu d’entrées de devises par les
flux financiers. Alors cette balance déficitaire est telle que pour obtenir un équilibre
de la BP, il y a dû avoir des sorties de réserves de changes, càd que la BCE a dû céder
des réserves de changes.

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Tout déséquilibre de la balance courante (transactions réelles) doit nécessairement


être compensée, soit par un déséquilibre en miroir du secteur financier privé (flux
financiers hors avoirs de réserve), soit par une variation des avoirs de réserve (flux de
financement venant des autorités monétaires). La BG fait la différence dans les flux
financiers entre ce qui relève d’agents économiques « ordinaires » et de l’autre ce qui
relève des opérations faites par les autorités monétaires. Si l’on a un excédent de la
BC qui n’est pas compensé suffisamment par des sorties de capitaux se traduisant par
des sorties d’actifs, il y aura constitution de réserves de changes supplémentaires par
la BCE. A l’inverse un déficit de la BC pas exactement compensé par des entrées de
capitaux suffisantes, c’est la BCE qui va devoir se séparer de réserves de changes, càd
faire varier négativement ses avoirs de réserves (delta R < 0).

Les mouvements de capitaux financiers dépendent de plusieurs types de critère.


Premièrement, des écarts de rentabilité à court terme qui peuvent exister
durablement dans certaines situations. Un écart de rentabilité à CT est une situation
dans laquelle les capitaux sont mieux rémunérés dans une place financière que dans
une autre, par exemple une situation dans laquelle les taux d’intérêts seraient plus
élevés au Etats-Unis que dans la zone euro. Dans ce cas, on aurait une rentabilité
durablement plus forte sur le marché américain ce qui déclencherait des mouvements
de capitaux dans le sens des Etats-Unis. Ces écarts de rentabilité ne peuvent pas
durer à n’importe quelle condition. Ils ne peuvent durer que si la PTI est respectée,
càd s’il se passe des choses en contrepartie sur le marché des changes. Des écarts de
rentabilité peuvent toutefois exister durablement dans des cas spécifiques. Par
exemple, dans le cas où le placement dans le pays est associé à une prise de risque
plus importante qu’ailleurs, dans ce cas les détenteurs de capitaux vont exiger que
les créanciers de ce pays leurs paient un supplément de rémunération en vue de
dédommager la prise de risque. On peut également avoir des écarts de rentabilité qui
perdurent dans une situation d’imperfection de la mobilité des capitaux par exemple
dans un contrôle des changes. Les gouvernements mettaient des entraves à la
circulation des capitaux dès lors qu’il fallait recourir à des opérations de change. Ou,
dans le cas où des fiscalités différentes seraient imposées sur des mouvements de
capitaux.
D’autre part, les mouvements de capitaux résultent aussi souvent de comportements
stratégiques et c’est notamment ce qu’il se produit dans le cas des IDE. Ces
comportements stratégiques peuvent s’inscrire dans une logique de conquête des
marchés locaux, d’approvisionnement en matières premières, logiques
d’agglomération, volonté de profiter d’un bas coût du travail, etc.

N. Les réserves officielles de change

Ce que l’on appelle les avoirs de réserve ou les réserves de changes, sont les avoirs
extérieurs qui sont à la disposition immédiate de la BCE dans ses actifs. Ces avoirs de
réserves sont constitués essentiellement des créances en or monétaire et en devises.
La BCE fait appel au réserve de change quand elle souhaite faire varier le taux de
change de sa monnaie en taux de change flexible. On peut également y recourir
quand on se situe dans un système de change fixe et qu’on doit défendre la parité,
càd la valeur de la monnaie prise pour cible.

Des flux au patrimoine: la position extérieure nette


Les comptes vus précédemment sont des comptes de flux, càd qu’ils recensent ce qui
entre et ce qui sort du territoire de l’économie nationale au cours d’une période
déterminée. Ils ne recensent en rien une notion de stock. Si l’on s’intéresse au
patrimoine et à l’endettement net de la France par rapport au RDM, c’est la position
extérieure qu’il faut étudier. C’est la Banque de France qui l’étudie et la publie.
La position extérieure de la France est une représentation du patrimoine net de la
France vis à vis du RDM. Elle correspond à l’état des lieux du patrimoine net de la

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France vis à vis de RDM. On regarde d’un côté les avoirs qui se sont accumulés au
cours du temps et de l’autre côté les dettes, on regarde lequel des deux l’emporte.
Actuellement, la position extérieure nette de la France est de - 556,5 Mds d’euros, càd
que la valeur totale des dettes que possèdent la France vis-à-vis du RDM s’établit à
environ 1/4 du PIB annuel.
La dette extérieure nette représente environ 1 113 Mds d’euros en 2019 et elle
mesure le financement de l’économie nationale par le RDM en instrument de dettes
(exclut les instruments financiers dérivés et les actions).
Cette dette extérieure nette résulte en bonne partie du financement par des non-
résidents des déficits publics qui se sont accumulés au cours du temps. Lorsque l’Etat
et les collectivités territoriales d'endettement, elles émettent des titres et ces titres
sont achetés par un certain nombre d’investisseurs qui sont en grande partie des non-
résidents.

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Section 2 : Les mécanismes d’ajustement de la BP

I- Les différents régimes de change

Il est possible que la BG soit déséquilibrée. Dans une situation où les flux liés aux
transactions réelles ne sont pas exactement égales aux transactions financières qui
ont lieu en contrepartie de ces opérations réelles, la BG peut être déséquilibrée.
Si la BG est déséquilibrée, il va y avoir des mécanismes économiques qui vont se
mettre à l'œuvre en rendant le déséquilibre temporaire. Ces mécanismes de retour à
l’équilibre sont différents selon le régime de change dans lequel les économies se
trouvent. On peut faire plusieurs lectures de ces déséquilibres. On peut considérer que
les déséquilibres dans les transactions courantes se produisent et vont être
compensés par des mouvements de capitaux (lecture par le haut de la balance), ou on
peut considérer que ce sont les mouvements de capitaux financiers qui sont les plus
déterminants et qu’en cas de déséquilibre ce sont les transactions sur les biens et
services qui vont s’ajuster (lecture par le bas).

Préambule: différentes régimes de change


Le régime de change compte beaucoup dans l’explication des mécanismes par
lesquels le retour à l’équilibre se réalise. Dans la théorie, les manuels identifient deux
grands systèmes de change :
- les régimes de changes flexibles, càd un système dans lequel les autorités
monétaires laissent a priori le taux de change de leur monnaie évoluer librement
selon les conditions réelles du marché , càd que le taux de change devrait varier
selon les mouvements de l’offre et de la demande d’une monnaie vis à vis d’une
autre
- Les régimes de changes fixes, càd un système caractérisé par l’existence d’une
parité càd un taux de change fixe que se donne comme objectif la BCE entre deux
monnaies par différentes méthodes plus ou moins radicale. Cette défense de parité
est réalisée par des interventions des banques centrales sur les marchés des
change qui sont destinées à faire fluctuer la valeurs monnaies. Les système de
change fixe ressembleraient à un prix administré pour un bien, càd qu’on souhaite
que le prix auquel s’échange deux monnaies soit fixe. Ce prix fixe n’est pas gravé, il
y a la possibilité de faire changer le niveau auquel est fixé la parité. On parle de
dévaluation lorsqu’on réajuste vers le bas, on parle de réévaluation càd de déplacer
vers le haut le prix fixe qu’on a pour objectif de défendre.
Situation diapo

Il existe des marchés de change dans tous les systèmes. Dans la réalité, il existe
pleins de cas intermédiaires entre ces deux grandes catégories. Les cas se distinguant
entre les différents degrés d’intervention que va avoir la BCE. Certaines BCE adoptent
des bandes de fluctuations plutôt larges, d’autres moins larges. Ce qui va faire la
spécificité du régime de change, c’est la rigueur avec laquelle la BCE va essayer de
faire coller le taux de change de marché avec la parité qu’elle s’engage à défendre.
C’est le FMI qui recense les différents types de systèmes de change.

La conséquence est que les mécanismes d’ajustement de la BP ne vont être les


mêmes selon le type de régime de change auquel un pays se rattache. En change
flexible, un déséquilibre de la BG se traduit par la variation du taux de change puisque
c’est autorisé et ceci va avoir un impact sur les variables réelles et financières. En
change fixe, le déséquilibre va se traduire par des variations de la masse monétaire
qui vont avoir un effet en retour sur les niveaux des prix et par l’invention des
autorités monétaires .
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VIII- Les effets revenus et la théorie de l’absorption

Cette théorie est une théorie ancienne qui résulte de travaux menés au début des
années 50 et dont l’objet était d’ouvrir le modèle keynésien de base à une analyse
internationale. L’auteur. L’origine de ces modèles est Alexander puis ses travaux ont
été repris par Polak ou le FMI entre autre.
L’apport majeur de cette approche par l’absorption est de mettre l’accent sur les
revenus d’un État et sur les dépenses internes (appelé absorption) d’un État.

Pour définir et expliquer à quoi sert la notion d’absorption, il faut revenir à l’équilibre
comptable de base en économie ouverte Y+M=C+I+G+X (diapo). Ce qu’on appelle
l’absorption correspond à tous les emplois, toutes les dépenses nationales qui sont
réalisées dans l’économie domestique, ce sont donc les usages des dépenses
domestiques, càd la somme des dépenses domestiques de consommation et
d’investissement.
De manière comptable, la BC est toujours égale à la différence entre la production
domestique donnait lieu à des revenus domestiques et l’absorption, càd les dépenses
intérieures faites avec ce revenu.
Si BC est négatif, càd si la BC est déficitaire, alors on est dans une situation où
l'économie nationale absorbe (càd dépense) en dépense intérieur plus que son
revenu. Et à l’inverse si la BC est excédentaire, alors l’économie domestique dépense
moins en dépense intérieur que son revenu issu de la production.
Diapo
Si on met en place une dépréciation ou une dévaluation de la monnaie nationale, cela
aura des effets sur le revenu et sur l’absorption et ne permettra d’améliorer le solde
de la BC que sous certaines conditions.
Si on veut que delta BC soit positif, il faut que delta Y - delta A soit supérieur à 0, càd il
faut que delta Y soit supérieur à delta A. Donc pour qu’une dépréciation améliore la
BC, il faut soit qu’elle entraîne une baisse de A soit une hausse de Y.
On peut alors décomposer deux effets à cette dépréciation:
- un effet sur l’accroissement de la production (delta Y)
- Un effet sur l’absorption (delta A), càd sur la dépense intérieure
Toutefois, l’absorption a une double composante. Delta A varie lorsque le revenu varie
et mécaniquement cela engendre une variation de l’absorption du fait qu’elle dépend
du niveau de production de Y. Mais l’absorption a aussi un effet autonome, càd un
effet indépendant du revenu. Le fait que l’absorption ait une double composante
(dépend du revenu mais également effet autonome), cela induit que les variations
totales de l'absorption delta A proviennent de l’addition des deux effets (diapo). Pour
la variation de l’absorption autonome on ne sait pas en dire plus, par contre on sait
dire de combien varie l’absorption si le niveau de revenu varie dans la mesure de
C(Y). L’absorption se décompose bien entre ces deux effets: un effet dépendant du
revenu qu’on appelle l’absorption induite et de l’autre côté un effet autonome qui
provient du fait qu’une partie de l’absorption (de la dépense nationale) évolue de
manière indépendante du niveau de revenu.
Si on reprend l'équation 3 (diapo), (1-c)=s=propension à épargner DIAPO
Ce résultat montre que le signe de delta BC n’est pas connu à l’avance. Le signe de BC
dépend du poids entre (1-c)deltaY et de la variation de l’absorption autonome. Cela
signifie que comme il y a deux éléments qui s’équilibrent l’un l’autre, la variation de la
BC n’est pas systématiquement avantageuse ou positive. Si on mène une dévaluation
qui a donc un impact sur le niveau de revenu et l’absorption, alors l’impact de cette
dévaluation sur la BC n’est favorable qu’à la condition que delta BC augmente et delta
BC n’est positif que si (1-c)deltaY l’emporte sur delta A autonome. Autrement dit,
l’impact d’une dévaluation n’est favorable, càd qu’il améliore le solde commercial, que
si la hausse du revenu issu de la production dépasse la hausse de l’absorption, càd la
hausse de la demande intérieure. Si la dévaluation se traduit par une augmentation de
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l’absorption plus forte que l’augmentation des revenus issus de la production, une
dévaluation ne sera pas intéressante.
D'après cette théorie de l’absorption, une dépréciation ou une dévaluation n’est pas
systématiquement avantageuse pour le pays qui la pratique.

IX- Effet-prix, effet-quantité : la courbe en J et le théorème


des élasticités-critiques

Les variations du taux de change à travers une dépréciation ou une dévaluation de la


monnaie entraînent des effets de deux types. Premièrement, des effets-prix et puis
des effets-quantités. Lorsque le taux de change varie cela a tendance à modifier à la
fois la valeur des marchandises à la fois à l’exportation et à l’importation, c’est ce
qu’on appelle l’effet-prix. Ces variations de taux de change entraînent également des
effets-quantités puisque elles vont finir par occasionner des modifications des
quantités exportées et importées. De ce point de vue, une variation du taux de change
provoque d’abord des modifications sur les importations qui consiste en des quantités
importées payées au prix importé. Lorsqu’une variation du taux de change a lieu par
exemple une dépréciation, le coût des importations va être modifié, si les importations
sont achetés 1000 dollars aux USA et qu’aujourd’hui le taux de change entre USD et
l'EURO est de 1$ pour 1€, aujourd'hui la facture en euro sera de 1000€. En revanche,
si demain l’euro perd la moitié de sa valeur par rapport au dollar, la facture de 1000$
sera à régler de 2000€. Ainsi, si on suppose les quantités constantes, càd qu’à court
terme on ne peut pas modifier la quantité à importer, si le taux de change de l’EUR
varie profondément par rapport à l’USD par exemple que l’EUR perd beaucoup de
valeur, la facture en dollar verrait son poids en euro s’alourdir. De ce fait, les
importations vont être impactés dans leur valeur. Une dépréciation de la monnaie
domestique alourdit la valeur des importations, donc dégrade le solde de la BC, à
quantité constante. Une appréciation de la monnaie domestique allège la valeur des
importations, donc améliore le solde de la BC, à quantité constante.
Si la facture s’alourdit trop, il y aura probablement une tendance à réduire les
importations et à se reporter peut-être sur la production locale. Ce que l’on intègre
dans un deuxième temps, c’est un effet-quantité. En diminuant, on a un effet en sens
contraire sur le solde la BC. La réduction des quantités importées a tendance à
contrecarrer l’effet initial de l’impact sur les prix.
On voit qu’on aurait un effet composé de deux sous-effets qui agissent en sens
contraire ce qui aboutit au fait qu’a priori on n’est pas en mesure de savoir quel effet
va l’emporter. Ceci sans compter sur le fait que la variation du taux de change va
aussi entraîner des effets sur les exportations qui dépendent du revenu de l’étranger
de la compétitivité change, càd plus il est coûteux acquéreur étranger d’acquérir les
marchandises domestiques, moins ils vont les importer.
Donc les exportations vont quant à elles varier selon les gains ou les pertes de
combativité. Une appréciation du taux de change aurait comme effet de rendre les
exportations plus coûteuses pour les producteurs, ce qui fait qu’ils auront tendance à
en importer moins. A l'inverse, une détérioration du taux de change rendrait les
exportations moins coûteuses pour les non-résidents qui les demande, ce qui aurait
tendance à accroître les exportations domestiques et à améliorer la BC et la balance
courante.
Les variations du taux de change entraînent alors des effets prix et quantités qui
peuvent aller en sens contraires. A priori, dans la mesure où les variations de taux de
change entraînent des effets prix et des effets quantités qui potentiellement agissent
en sens contraire et qui agit sur les exportations et les importations, on est face à une
indétermination. On pourrait dire que l’on n’est pas en mesure de dire à quelle
condition une dépréciation du taux de change serait en mesure d’améliorer la balance
commerciale et courante, ce qui est un problème.
Diapo détail des trois effets avec un effet valeur et deux effets volume

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Sous quelle condition une dévaluation permet-elle de corriger le déficit courant?


Le processus de correction du déficit courant d’un pays à la suite d’une dépréciation
de la monnaie domestique dépend de l’élasticité des courbes de demande de biens
échangés dans le commerce.
La notion d’élasticité est à la fois simple et complexe, simple dans la manière de
comprendre le mécanisme et complexe dans la manière de l’exprimer.
L’élasticité d’une variable de manière générale correspond à la manière dont cette
variable varie lorsque l’on fait bouger l’un de ses facteurs. On raisonne ici sur
l’élasticité des exportations et des importations. L’élasticité des exportations par
rapport au taux de change correspond à la sensibilité des exportations du pays à la
variation du taux de change. L’élasticité s’exprime sous la forme d’un nombre sans
unité. Le nombre obtenu représente alors la manière dont les exportations vont varier
lorsque le taux de change varie. L’élasticité des taux de change correspond à la
sensibilité des exportations à la variation du taux de change, l’élasticité indique de
combien les exportations vont baisser en pour-cent lorsque le taux de change varie de
1%. L’élasticité des importations, elle, correspond à la sensibilité des importations à la
variation du taux de change. Les élasticités sont donc un rapport d’accroissement
entre la variation des quantités de bien échangés dans le commerce ici et la variation
du taux de change.

Théorème des élasticités critiques


Pour aller plus loin dans l’énoncé formel de ce théorème des élasticités critiques, il
faut repositionner les choses.
Rappel: dans le modèle utilisé jusqu’à présent, les importations sont une fonction
croissante du revenu national. On considère que les importations sont un
prolongement de la demande domestique. Quand le revenu national augmente, on
consomme et demande un peu plus de tout, à la fois des marchandises domestiques
et des marchandises importées. Mais, les importations sont aussi fonction croissante
du taux de change réel, car s’il coûte de plus en plus cher de se procurer des
marchandises de l’extérieur car la monnaie perd de la valeur par rapport à la monnaie
étrangère, il faut réduire les importations. Et l’inverse.
Les exportations sont fonction croissante du revenu étranger et décroissante du taux
de change réel. Si pour un partenaire commercial il est de plus en plus coûteux de se
procurer des produits produits chez nous, il les demandera moins. Si notre monnaie
s’apprécie, nous allons donc moins exporter.
Si l’on s’intéresse au solde en valeur de la BC. Notre BC correspond à la valeur de nos
exportations diminuée de la valeur de nos importations. Nos exportations sont
vendues au prix domestique pour un certain niveau de quantité et les importations
sont achetées au prix étranger divisé par le taux de change de la monnaie. En
exprimant de la sorte la valeur de la BC, on voit apparaître toutes les contradictions
possibles qui peuvent se produire lorsque le taux de change varie. Lorsqu’on
s’intéresse à une dépréciation ou une appréciation, cela va agir à la foi sur le volume
des exportations, sur le prix auquel sont procuré les importations et sur la quantité des
importations.
L’effet d’une dépréciation montrera qu’il est favorable si la somme des valeurs
absolues des élasticités-prix des demandes d’importations et d’exportations (par
rapport au taux de change) est supérieure à 1.
Diapo
On appelle élasticité des exportations et élasticités des importations aux taux de
change le rapport d’accroissement entre le volume des exportations et l’évolution du
taux de change.
Calcul sur diapo
Si la variation du taux de change est positive, la variation des exportations sera
négative a priori
Lorsque le taux de change varie à la baisse, le premier effet qui va se produire est
l’effet mécanique d’augmentation de la valeur des importations. C’est un effet

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automatique qui joue à plein dans le sens où quand le taux de change se réduit de
moitié, la facture des importations est multipliée par 2, il y a une iso-élasticité. C’est
l’effet prix.
Les effets quantitatifs sur les exportations et les importations ne sont pas aussi
mécaniques que l’effet prix. Lorsque le taux de change varie, cette variation ne va
avoir d’effet sur les exportations que dans la mesure où les exportations sont
sensibles/élastiques au taux d’intérêt. L’effet de la variation de S sur le volume des
exportations va dépendre du niveau pris par l’élasticité des exportations au taux de
change. Si les exportations sont très peu élastiques à la variation du taux de change,
alors une variation du taux de change aura peu d’effet sur les quantités produites.
L’effet sur le volume des exportations dépend de l’élasticité observée des exportations
au taux de change. L’effet d’une variation du taux de change sur le volume des
importations dépend aussi de l'élasticité taux de change des importations. Si on a une
élasticité forte de l’importation à la variation du taux de change, alors une petite
dépréciation va entraîner une grosse réduction des importations. L’impact de la
variation du taux de change sur les volumes importés et exportés dépend
complètement des élasticités des exportations et des importations. Quand le taux de
change se déprécie, on a un effet mécanique et dans la même proportion sur
l’enchérissement de tout ce qui est importé, en revanche les effets volume dépendent
du type d’économie dans lequel on est situé puisque ce qui caractérise l’élasticité est
la structure industrielle, le choix de spécialisation, etc…
Ici il est question de mettre en parallèle les effets quantités qui sont variables selon
les élasticités observées pour l’économie domestique, et de l’autre côté l’effet
mécanique de renchérissement du prix des importations.
L’effet sur la valeur des exportations dépend de la manière dont les exportations vont
varier quand le taux de change varie, càd que l’effet sur la valeur des exportations
dépend de l'élasticité par rapport au taux de change.
L’effet sur la valeur des importations est constitué d’une double composante, on a
d’abord une hausse de la valeur des importations (effet-prix) mais une baisse de la
quantité importée dans la mesure des élasticités des importations au taux de change.
Pour que la dépréciation du taux de change amélioré le solde du commerce extérieur,
il faut que la somme de l’élasticité du volume exporté et du volume importé soit
supérieur à 1, càd que cette somme l’emporte sur la hausse des importations qui
augmentent mécaniquement avec une élasticité de 1.
Cette condition et ce théorème des élasticités critiques a été élaborée par les
économistes Marshall et Lerner et on l’exprime de la manière suivante: en supposant
des élasticités des offres d’exportations infinies, la balance commercial s’améliore
sous l’effet d’une dépréciation de la monnaie domestique sur le marché des changes
si la somme des élasticités prix de la demande d’importations et de la demande
d’exportations est supérieure à l’unité. En valeur absolue sur diapo.
Exemples diapo

X- Les mécanismes du cercle vicieux


La dépréciation du taux de change ne va pas forcément toujours aboutir à un
mécanisme vertueux. Ce mécanisme ne peut jouer à long terme que si tout reste en
l’état.
Une dépréciation du taux de change va provoquer plusieurs effets: des effets externes
et des effets internes.
Du côté des effets externes, une dépréciation du taux de change a tendance à
dégrader les termes de l’échange ce qui alimente le déficit courant.
Mais le versant interne existe aussi. La dépréciation du taux de change en augmentant
les prix à l’importation va provoquer de l’inflation importée ce qui va élever les prix à
la consommation et les salaires nominaux. Ceci entraînera une augmentation des
coûts de production ce qui risque d’atténuer voir d’effacer complètement tout
l’avantage attendu pour les exportations de la dépréciation du taux de change ce qui
risque de creuser encore le déficit courant.

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Conclusion :
La BP est un outil indispensable pour comprendre le réajustement des déséquilibres
commerciaux et financer. Plus l’ouverture d’une économie aux échanges
commerciaux et financiers est élevée, plus l’impact sur les politiques économiques va
être élevé (chapitre3).

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Chapitre 3 : Les politiques économiques en


économie ouverte

Il s’agit ici d’étudier l’impact et la pertinence des politiques économiques


conjoncturelles : la politique monétaire et la politique budgétaire. Et ce sous
différentes hypothèses, changes fixes ou flexibles, capitaux mobiles ou peu.
En étudiant l’impact des politiques économiques sur les grandes variables
macroéconomiques, il y a un outil théorique pour modéliser les conséquences des
politiques conjoncturelles: le modèle IS-LM. Ce modèle suppose que l’équilibre macro-
économique est à la jonction des différents marchés. Lorsque l’on veut l’équilibre
macroéconomique et la manière dont les politiques économiques modifient cet
équilibre dans une économie ouverte, on reprend le modèle IS-LM en y ajoutant une
nouvelle relation d’équilibre dite externe.
Le fait de rajouter une relation d’équilibre va permettre d’étudier l’impact des
politiques conjoncturelles sur l’équilibre macro-économique étant entendu que l’on
tient compte des relations économiques internationales. C’est le modèle Mundell
Flemming.

Section 1 : Équilibre interne et externe : le rôle des


politiques conjoncturelles

Mundell Flemming est le nom du modèle IS-LM adapté.


Le modèle IS-LM est un modèle macroéconomique qui raisonne avec un modèle de
prix fixe. La manière dont l’équilibre va se matérialiser dans ce modèle est un équilibre
de court terme. On ne s’intéresse pas aux mécanismes à l'œuvre dans le long terme.
Ce modèle est un modelé qui s’exprime dans un système d’axe avec en abscisse le
niveau de revenu et en ordonnée le taux d’intérêt. Pour étendre l’analyse d’IS-LM à
une économie ouverte, on reste dans le même cadre théorique, càd que l’on prend
l’hypothèse de prix fixe dans une logique de court terme et on se demande ce que la
mise en place de politiques économiques conjoncturelles va changer aux équilibres qui
sont à l’œuvre.
Les politiques économiques, la politique budgétaire et la politique monétaire, sont
envisagées, comme dans le modèle IS-LM, comme des mesures exogènes qui sont
discrétionnaires qui sont prises par l’Etat ou les autorités monétaires. Dans le modèle
IS-LM, une politique monétaire expansive est une politique d’augmentation de la
masse monétaire exogène décidée par les autorités monétaires.
Le fait de considérer les politiques économiques menées dans une économie ouverte
nécessite de prendre en compte les caractéristiques de cette économie ouverte. On
doit préciser quant aux caractéristiques de couverture de l’économie, les régimes de
change (fixe ou flexible). Si l'économie est en régime de change fixe, le régime de
change fixe va obliger sa banque centrale à intervenir pour ramener le taux de change
de sa monnaie vers le niveau qu’elle se donne comme objectif. Quand on adopte un
régime de change fixe, si la monnaie se déprécie, il faut freiner cette dépréciation et
refaire remonter le niveau du taux de change et ceci se fait par des opérations
d'acquisition de devise contre la monnaie nationale ou par des variations du taux
d’intérêt directeur.
Note: lorsque la banque centrale achète ou vend des devises, elle procède à des
opérations qui agissent sur la quantité de monnaie en circulation en économie. Quand
la banque centrale décide d’acquérir de la monnaie étrangère pour faire monter son
cours car elle trouve que le taux de change de sa monnaie domestique est trop
élevée, elle dense de la monnaie domestique pour acquérir de la monnaie étrangère
et la mettre dans ses réserves. Elle met alors ainsi de la monnaie domestique

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supplémentaire en circulation et retire de la monnaie étrangère. Quand elle augmente


la quantité de monnaie domestique en circulation, cela fait augmenter la masse
monétaire. De la même manière, lorsqu'elle vend de la monnaie étrangère, elle achète
de la monnaie domestique et en cela elle en retire de la circulation. Donc si rien n’est
fait d’autre que de stricte opération de change, alors cela a un impact sur la quantité
de monnaie en circulation. Si on veut neutraliser la quantité de monnaie en circulation
qui varie, il faut faire une opération de stérilisation.
l’autre régime de change possible est le régime de change flexible qui correspond à un
système de change dans lequel les autorités monétaires laissent le taux de change de
marché fluctuer sans intervenir mécaniquement pour défendre une parité.

Cas 1 : Politique budgétaire expansionniste en régime flexible


Pour rappel, une politique budgétaire en économie fermée consiste à augmenter les
dépenses publiques en finançant cette augmentation par l’emprunt ou par l’impôt.
Dans le cas de l’emprunt, l’augmentation de la dépense publique se traduit par une
augmentation du niveau de revenu et du taux d’intérêt.
Les effets de cette politique budgétaire si l’on intègre l’existence d’une balance des
paiements qui doit être mécaniquement à l’équilibre. L’effet de cette politique
budgétaire sur cette balance des paiements a une double dimension: le haut de la BP
est essentiellement caractérisé par la balance courante et le bas est lié à tout ce qui
se passe sur les flux de capitaux financiers. Lorsque l’on mène une politique et qu’elle
finit par augmenter le revenu domestique Y, le fait que le pays s’enrichisse se traduit
également par une augmentation de la dépense du pays. Et en particulier de la
dépense d’importation. L’augmentation de Y provoque donc une augmentation des
importations M et va entraîner une dégradation de la balance courante à long terme.
En régime de change flexible, si la balance courante se dégrade, il y aura une
tendance à la dépréciation de la monnaie domestique car la monnaie étrangère sera
davantage demandée pour se procurer des produits étrangers si bien que le prix de la
monnaie étrangère par rapport à la monnaie nationale va augmenter ce qui revient à
une dépréciation de la monnaie nationale.
Il y a un autre impact qui se produit sur le bas de la balance de paiements, càd ce qui
se passe dans les flux financiers. En économie fermée, la politique budgétaire
expansive se serait traduite par une augmentation du taux d’intérêt du fait de l’effet
d’éviction. La hausse du taux d'intérêt domestique, si l’on se place d’ouverture
internationale, attire des flux financiers étrangers. Du point de vue du bas de la
balance des paiements, l'augmentation du taux d’intérêt résultant de la politique
budgétaire financée par emprunt, va provoquer une tendance à l’appréciation de la
monnaie domestique, puisque les agents économiques étrangers vont placer leurs
capitaux dans cette économie en cherchant des placements mieux rémunérés et ce
qui va entraîner une demande de monnaie domestique plus élevée.
Ainsi, la politique budgétaire financée par emprunt a un impact dans les deux sens sur
l’évolution du taux de change si l’on suppose que l’on est en régime de taux de
change flexible.

Selon la situation, le type d’ouverture économique dans lequel le pays se situe, les
deux effets ne vont pas être pondérés exactement de la même façon. L’économie
domestique peut être ouverte vis à vis de ses partenaires de plusieurs manières
différentes. Il peut y avoir entre les deux pays une mobilité des flux financiers très
forte. Cela signifie que les capitaux financiers peuvent se déplacer d’un pays à l’autre
avec peu de contraintes, peu de coûts et peu de délai. Les capitaux ne sont pas
entravés par des limitations réglementaires. C’est une situation dans laquelle les flux
financiers qui traversent les frontières ne sont pas ou peu taxés et lorsqu’il n’existe
pas de contraintes techniques importantes et que l’on peut avoir une fluidité des
capitaux telle que les déplacements de capitaux peuvent être très rapides. Si la
mobilité des capitaux est forte, cela signifie que le investisseurs ont la possibilité de
déplacer de manière « gratuite, instantanée, et massive » des capitaux d’une place

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financière vers une autre. Donc si la mobilité des capitaux est forte cela signifie qu’il
suffisait d’une très faible différence de taux d'intérêt entre deux pays pour que
immédiatement , massivement et sans coûts, tous les capitaux affluent vers le pays
qui proposent le taux d'intérêt le plus élevé, càd le pays dans lequel les capitaux
seraient le mieux rémunérés. La mobilité des capitaux forte implique des
déplacements massifs de capitaux même pour une faible différence de rémunération.
Si la mobilité des capitaux est forte, alors le second effet (bas de la BP) va l’emporter
sur le premier effet car les flux de capitaux consécutifs à l’augmentation du taux
d’intérêt dans le pays domestique vont être massifs et brutaux. Si l’effet 2 l’emporte
sur l’effet 1, alors le résultat final de la politique budgétaire expansive sera une
appréciation de la monnaie domestique qui va finalement freiner les exportations et
va limiter l’efficacité de la politique budgétaire. Au final, il y a une situation où la
balance courante se sera dégradée et où la politique budgétaire aura finalement
montré des effets négatifs plutôt.
A l’inverse si la mobilité des capitaux est faible, càd s' il existe des limitations
quantitatives à la circulation des capitaux, des taxes qui ont pour but de limiter les
transactions financières entre deux pays, de la complexité technique au
déplacements des capitaux,… Dans ce cas l’effet 1 va l’emporter sur l’effet 2, l’effet
sur le haut de la BP va l’emporter sur le bas de la balance. Dans ce cas, la monnaie
domestique aura tendance à se déprécier et ce qui va favoriser les exportations et
renforcer l’efficacité de la relance budgétaire expansive et au final la balance courante
ne va pas se dégrader beaucoup. En change flexible, pour qu’une politique
budgétaire soit efficace, il faut que la mobilité des capitaux soit faible. Si la mobilité de
capitaux est forte, l’effet d’augmentation du taux d’intérêt joue dans le sens contraire
et neutralise tous les effets positifs attendus de la relance budgétaire du fait des
arrivées massives de capitaux qui contribuent à apprécier la monnaie. Donc, une
politique budgétaire en change flexible menée dans un environnement de mobilité
très forte des capitaux est une mauvaise idée.

Cas 2 : Politique budgétaire expansionniste en régime de change fixe


Les autorités monétaires n’ont plus la liberté de laisser le taux de change augmenter
ou diminuer. Ils doivent soutenir un taux de change de parité qu’ils se donnent
l’objectif de défendre. Cette fois-ci, le double impact sur la BP ressemble à celui ci-
dessus, mais il va plus loin.
Rappel politique budgétaire expansive avec change fixe: il y a d’abord un effet sur la
balance courante qui est que l’augmentation du revenu généré par la politique
budgétaire expansive aura tendance à provoquer une augmentation des importations
donc une dégradation de la balance courante. Cette dégradation de la balance
courante va produire une tendance à la dépréciation de la monnaie domestique. Cette
tendance ne peut pas être acceptée par les autorités monétaires. De la même façon,
si l 'on laissait faire, l’effet sur la balance financière, serait telle que l’augmentation du
taux d’intérêt domestique provoquée par la politique expansive attirerait les capitaux
donc les flux financiers. Ce qui engendre une tendance à l 'appréciation de la monnaie
domestique. Le problème est que si l’on se situe en régime fixe, les autorités ne
peuvent ni laisser se déprécier ni laisser s’apprécier la monnaie domestique. Donc, il
va falloir que les autorités monétaires interviennent.
Si la mobilité des capitaux est forte, l’effet 2 l’emporte sur l’effet 1. Donc, la monnaie
domestique aurait tendance à s’apprécier. Sauf que c’est impossible en régime de
change fixe. La banque centrale doit intervenir pour éviter cette appréciation. Pour
l’éviter, elle va essayer de freiner cette tendance à l’appréciation en achetant des
devises étrangères, celles vis à vis desquelles la monnaie nationale aurait tendance à
s’apprécier. La banque centrale intervient en achetant des devises étrangères contre
de la monnaie nationale, ce qui signifie qu’elle retire des devises de la circulation en
mettant dans la circulation de la monnaie nationale en plus. Cela correspond donc à
une augmentation de la masse monétaire. Cette augmentation se traduit par une
diminution du taux d’intérêt qui entraîne une limitation d’afflux de capitaux. En même

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temps, la baisse du taux d'inertie va accompagner les effets positifs de la relance


budgétaire. Ici, avec une forte mobilité des capitaux, la politique budgétaire en
finissant par s’accompagner d’une diminution du taux d’inter va accentuer l’effet
positif sur l'évolution du PIB sur la relance budgétaire au prix d’une dégradation de la
balance des transactions courantes.
Si la mobilité des capitaux est faible, cela signifie que l’effet sur le haut de la balance
va l’emporter sur l’effet sur le compte financier. Comme tout à l’heure, la monnaie
domestique aura tendance à se déprécier mais la banque centrale doit intervenir en
vendant cette fois-ci des devises sur le marché en échange de monnaie nationale. Elle
sort de ses réserves des devises en retranchant de la monnaie nationale de la
circulation puisqu’elle la rachète. Au final, cela s’apparente à une réduction du volume
de monnaie nationale en circulation ce qui va faire augmenter le taux d’intérêt. Cette
hausse du taux d’intérêt va entraver encore plus la relance budgétaire via l’effet
d’éviction. Donc, en change fixe, la politique budgétaire est d’autant moins efficace
que la mobilité des capitaux est faible. En change fixe il vaut mieux mener une
politique budgétaire si les capitaux sont fortement mobiles.

Schéma récapitulatif diapo

Cas 3 : Politique monétaire expansionniste en régime de change


flexible
Dans le modèle IS-LM, où l’équilibre initial est à l’intersection des deux marchés de
biens de services (IS) et le marché de la monnaie (LM), la politique monétaire
expansive fait déplacer LM vers la droite. La politique monétaire en économie fermée
doit produire une augmentation du revenu national couplée à une réduction du taux
d’intérêt. Cette fois ci les effets de cette politique monétaire sur le haut et sur le bas
de la BP ont un impact dans le même sens.
Premier effet sur la balance courante: quand le revenu domestique augmente, l’effet
sur la balance courante va se jouer sur les importations qui augmentent. Quand le
revenu national augmente, l’économie s’enrichit et consomme plus et ainsi augmente
les importations et donc une dégradation de la balance courante. Les échanges de
biens et services vont produire une tendance à la dépréciation de la monnaie
domestique lorsque l’on mène une politique monétaire expansive.
Deuxième effet sur la balance des capitaux: la situation d’augmentation de LM via
l’augmentation de la quantité de monnaie créée par la politique monétaire expansive
provoque une diminution du taux d’intérêt domestique et donc si les capitaux sont
moins bien rémunérés dans l’économie domestique alors il y aura une tendance pour
les capitaux à fuir le pays domestique pour être placé dans des pays où les capitaux
sont mieux rémunérés. Dans le bas de la balance, la politique monétaire expansive
aura tendance à produire de la dépréciation de la monnaie domestique.
Les deux effets jouent ici dans le même sens. Donc en change flexible, la dépréciation
n’est pas un « problème », en tout cas elle ne doit pas spécialement être corrigée par
les autorités monétaires. La dépréciation de la monnaie favorise l’exportation et va
encore renforcer l’efficacité de la relance budgétaire puisqu’on s’attend grâce à la
dépréciation de la monnaie, à une augmentation de la demande en provenance de
l’étranger donc de la demande pour les produits exportés. Attention, il existe des
limites importantes à ces mécanismes de dépréciations et aux effets de la
dépréciation (courbe en J et élasticités critiques : inflations importées, risque d’effet
contreproductif de la dépréciation, mesure de rétorsion,… ). Mais en change flexible, il
semble qu’une politique monétaire expansive soit très efficace même si à plus long
terme peuvent apparaître des effets d’éviction ou indésirable.

Cas 4: Politique monétaire expansionniste en régime de change fixe


Le raisonnement est le même. Quand la politique monétaire est expansive, il y a
augmentation de Y et diminution du taux d’intérêt. L’effet sur la balance courante
sera une tendance à la dépréciation puisque l’augmentation du revenu domestique se

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traduit par une augmentation des importations donc une tendance à la dégradation de
la balance courante. Dans le même temps, l’effet sur la balance des capitaux est dans
le même sens puisque la baisse du taux d’intérêt fait fuir les capitaux et il y a une
tendance à la dépréciation de la monnaie domestique. Mais, cette dépréciation ne va
pas être autorisée passivement par les autorités monétaires puisque la monnaie
domestique a tendance à se déprécier et qu’il y a régime fixe, la banque centrale va
devoir intervenir pour empêcher cette dépréciation de se produire. Elle va faire
reprendre de la monnaie à la monnaie domestique en en faisant perdre à l’autre. Dans
ce cas, la banque centrale va prendre dans ses réserves de change pour vendre ses
devises en même temps qu’elle va racheter sa monnaie nationale qu’elle va remettre
« dans ses caisses ». En faisant ceci, la banque centrale va retirer de la monnaie
nationale en circulation, le volume de monnaie nationale va se réduire et le taux
d’intérêt va augmenter, ce qui va neutraliser la tentative de relance monétaire.
Ainsi, la hausse nécessaire du taux d’intérêt qui résulte de l’intervention de la hausse
centrale pour maintenir le taux de change auquel elle s’est engagée va neutraliser
l’effet de relance.
En change fixe, la politique monétaire est inefficace voir même impossible. Plus la
mobilité est forte, plus la politique monétaire est entravée puisque la baisse du taux
d’intérêt impliquerait une fuite importante de capitaux donc une tendance à la
dépréciation qui devra mécaniquement être pris en charge par les autorités
monétaires qui vont devoir « détricoter » les effets de la politique monétaire initiale.
La politique monétaire est ici empêchée par un régime de change fixe.
Schéma récapitulatif diapo

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Section 2 : l’équilibre interne et externe : politiques


économiques dans le modèle Mundell-Flemming (IS-
LM-BP)

C’est le modèle IS-LM de l’économie ouverte. Ce modèle reprend tout ce qui a été dit
en section 1. Ce modèle est un modèle macro de court terme qui étend le modèle IS-
LM à un modèle d’économie ouverte qui permet la prise en compte des relations
internationales . Le modèle IS-LM prend en compte trois marchés: bien et services (IS),
monnaie (LM) et un marché des titres (loi de Walras), quand on a un marché, il suffit
que n-1 marché soit à l'équilibre pour que le nème le soit aussi.
Quand on passe à un modèle d’économie ouverte, on y ajoute l’équilibre externe qui
se fait par l’ajout d’une droite BP qui reprend la balance des paiements. Le modèle IS-
LM-BP est représenté graphiquement dans un plan avec un axe des abscisses de
revenu global, un axe des ordonnés avec le taux d’intérêt et un équilibre extérieur BP.
L’équilibre est le croisement des trois droites. Il s’agit d’étudier l’impact d’une
politique conjoncturelle sur une ou plusieurs courbes et ce devancement des courbes
va se matérialiser par une série d’ajustement qui considéra à l’établissement d’un
nouvel équilibre macroéconomique.

Le modèle Mundell-Flemming date du début des années 60 et se composent de deux


blocs:
- un bloc interne repris par le modèle IS-LM: représente la courbe IS et la courbe LM ;
Y = c(Y-T)+I(i)+G+X(Y*,S)-M(Y,S)
Remarque: l’équilibre de l’offre et de la demande sur le marché des biens et des
services inclut désormais l’équilibre (ou le déséquilibre) de la balance commerciale à
travers les exportations et les importations.
Les échanges extérieurs dépendent du niveau de revenu domestique, du niveau de
revenu étranger et du taux de change.
Comme dans IS-LM, la courbe IS est décroissante.
La courbe LM représente l’ensemble des combinaisons de Y et i qui assurent l’équilibre
du marché monétaire. Ms=L(Y,i) avec L’y>0 et L’i<0
LM ne change pas par rapport au modele IS-LM
- Un bloc externe qui va étendre l’analyse de la synthèse keynésienne à des
économies ouvertes:
Le bloc externe est caractérisé par l’ajout représentant l’équilibre externe appelé BP et
dans le modèle de Mundell-Flemming elle est résumée à l’addition de la balance
commerciale et des mouvements nets de capitaux à l’exception de ceux qui viennent
de la banque centrale. La balance des paiements dépend de trois facteurs explicatifs,
la compétitivité de l’économie mesurée par le taux de change, le niveaux du revenu
domestique et étranger, les mouvements nets de capitaux qui dépendent des
comportements des agents privés et publics.
Les mouvements nets de capitaux correspondent à ceux en prêt et en emprunts vis-à-
vis du RDM et dépendent du différentiel du taux d’intérêt et de la dépréciation
anticipée de la monnaie domestique. Ceci permet d’écrire le fait que les mouvements
de capitaux sont une fonction du différentiel d'intérêt soit: MCx=K(i-i*)
A l’équilibre de la balance globale, la balance des paiements s’écrit BP=0, soit en
remplaçant par les facteurs explicatifs : BC (S,Y,Y*)-K(i-i*)=0

Les formes possibles de BP


Elle peut prendre 2 formes extrêmes et un cas intermédiaire.
Dans le cas ordinaire, on se trouve dans le cas d’une mobilité partielle des capitaux,
càd les mouvements de capitaux sont partiellement sensibles à l’existence d’un
différentiel d’intérêt mais ce n’est pas une sensibilité parfaite. S’il y a une très légère
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différence de taux d’intérêt entre deux pays, peut-être que les mouvements de
capitaux ne vont pas se mettre en place. Pour que la BP soit à l'équilibre, il faut qu’un
éventuel déséquilibre de BC soit compensé par des flux financiers. En supposant une
augmentation de Y, pour que BP reste à l’équilibre, il faudrait une augmentation de i.
Dans le cas d’une mobilité imparfaite mais partielle des capitaux, la courbe BP
présente une forme logement croissante dans le plan.

Dans le cas extrême d’une mobilité parfaite des capitaux. Plus la mobilité des
capitaux est forte, moins la hausse de i serait élevée. Le cas extrême de cela est le
cas de la mobilité parfaite des capitaux. S' ils sont parfaitement mobiles, alors un
différentiel de taux d’intérêt entre deux pays ne peut plus du tout exister. La
conséquence est que le taux d’intérêt de l’économie domestique est figé et calqué sur
le taux d’intérêt étranger. La courbe BP est horizontale calquée sur le taux d'intérêt
étranger.

Dans le tropisme cas extrême, plus la mobilité des capitaux est faible, plus la hausse
de i nécessaire au rééquilibrage est élevée. Un autre cas particulier: l’absence de
mobilité des capitaux: les flux de capitaux ne sont pas du tout sensibles aux écarts
entre le taux d’intérêt domestique et le taux d’intérêt étranger. Dans ce cas, l’équilibre
de BP ne dépend que de Y. La courbe BP est verticale.

I- La politique économique en change fixes


Diapo
A) Expansion monétaire en changes fixes dans le cas intermédiaire
Si on raisonne dans le cadre théorique IS-LM-BP, lorsqu’une politique epx ninive est
mis en place, la quantité de monnaie de la banque centrale augmente, LM se déplace
vers la droite et on se trouve dans une situation d’équilibre simultanée de IS et LM
mais plus de BP. Tout dans diapo

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