Rapport Final v3
Rapport Final v3
Rapport Final v3
Jury :
M. Abdellatif MARGHICH, Professeur Habilité, ENCG de Fès
Président
Année universitaire
2017/2018
Résumé
Le secteur agricole au Maroc a connu ces dernières décennies, grâce aux politiques incitatives
à l’investissement et une mobilisation de fonds, une croissance économique considérable. Ceci
s’est traduit concrètement par des investissements et une concentration capitalistique
grandissante, d’où l’émergence de plus en plus de sociétés agricoles aux moyens techniques et
financiers conséquents. Ce phénomène a entrainé pour l’ensemble de ses acteurs (Investisseurs,
Administration fiscale etc.) la nécessité d’une information financière fiable et de qualité. C’est
l’objet même de ce mémoire qui est venu traiter cette question en essayant d’une part de donner
un aperçu général sur l’environnement économique, juridique, fiscal et comptable de l’activité
agricole au Maroc et d’autre part, avancer les prémisses d’une méthodologie d’audit adapté au
cas de l’exploitation agricole.
Mots clés : Secteur agricole, Audit, actifs biologiques.
Abstract
The agricultural sector in Morocco has experienced in the recent decades, thanks to investment
incentive policies and fundraising, considerable economic growth. This has resulted in concrete
investments and a growing concentration of capital, hence the emergence of more and more
agricultural companies with significant technical and financial resources. This phenomenon has
led to the need for reliable and quality financial information for all of its stakeholders (investors,
tax authorities, etc.). It is the very purpose of this paper that came to address this issue by
attempting on the one hand to give a general overview of the economic, legal, fiscal and
accounting environment of agricultural activity in Morocco and on the other hand , advance the
premises of an audit methodology adapted to the case of the agricultural company.
Keywords : Agricultural sector, Audit, Biological assets.
Avant-Propos
L’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Fès (ENCG-F), qui a été créée en 2007 a
pour mission de former les futurs managers d’entreprise dotés de compétences opérationnelles
et stratégiques, dans un souci d’ouverture sur le milieu professionnel.
Dans cet objectif, l’ENCG de Fès accorde une place très importante aux stages, en les intégrant
dans son dispositif pédagogique. Il s’agit de permettre aux étudiants d’allier la pratique à la
formation académique reçue.
C’est dans ce cadre que les étudiants en cours de préparation du Diplôme de l’Ecole Nationale
de Commerce et de Gestion sont amenés à effectuer des stages tout au long de leur cursus.
Le but de ce présent travail est de présenter la démarche d’audit d’une société opérant dans le
secteur agricole tout en soulignant les difficultés et les spécificités qui ont été rencontrées lors
la phase d’exécution de l’audit, en se limitant seulement aux immobilisations agricoles.
Pour leur amour, leur soutien, leur patience et leur encouragement dans les moments les
plus difficiles
A mes amis
A toute personne qui m’a aidé de près ou de loin dans la réalisation de ce modeste travail
Sommaire
Parmi les grandes révolutions qu’a connu l’humanité, celle qui a le plus bouleversé la vie de
l’homme, sa façon de s’organiser et de concevoir le monde fut la découverte de l’agriculture.
Cette grande découverte a permis aux hommes d’aménager leur écosystème, de contrôler plus
ou moins les cycles biologiques animal et végétal et ainsi participer directement dans la
production des aliments et des ressources vitales à leur survie. Cette révolution dite néolithique
a propulsé l’homme d’un mode de vie nomade où l’homme, motivé par la quête de la nourriture,
se déplaçait sans cesse et se basait sur la chasse et la cueillette pour répondre à ses besoins
nutritifs, à un mode de vie sédentaire. Cette transition a eu pour effet une croissance fulgurante
de la démographie, des groupements humains de plus en plus importants ont commencé a
apparaitre et des villes ont commencé à naitre. Toutes ces mutations évidement ne pouvaient
être possibles sans cette invention remarquable qu’est l’agriculture. Et aujourd’hui comme hier,
l’agriculture occupera toujours une place centrale dans toute société, non seulement elle
subvient à nos besoins nutritifs mais elle joue également un rôle social et organisationnel
primordial. C’est d’autant plus le cas dans notre cher pays où l’agriculture tient aussi bien dans
l’esprit des marocains que dans les grands choix politiques du pays une place privilégiée.
Ce dernier demi-siècle a été marqué par une croissance économique très importante dans le
secteur agricole marocain, Cette croissance s’explique d’une part, par le déploiement de
politiques publiques favorables à l’investissement et la mobilisation de capitaux et de fonds
dédiés au développement de l’agriculture, et d’autre part, par l’importation de procédés
novateurs et de techniques modernes poussée par les avancées technologiques et le
développement de la recherche scientifique qui ont grandement contribué au développement de
l’activité agricole dans le monde.
La concentration de tous ces efforts s’est traduite concrètement par l’apparition et l’ascension
de grandes entreprise agricoles qui conjuguent entre capital et savoir-faire. Ainsi le secteur
agricole au Maroc connait aujourd’hui un engouement qui se manifeste par un besoin accru
d’une information comptable et financière fiable et pertinente, c’est dans ce contexte que
s’inscrit l’objet du présent mémoire. En effet, à défaut d’une démarche d’audit adapté aux
spécificités du secteur agricole, je propose dans ce projet de fin d’étude de faire une description
du déroulement de la mission d’audit comptable et financier dans une exploitation agricole axée
uniquement sur les immobilisations agricoles, tout en proposant ce que j’appellerais les
Partant de là, nous essayerons de répondre à cette question à travers ce mémoire qui va
s’articuler autour de trois chapitres, dans un premier temps nous essayerons de donner un aperçu
sur les environnements économique, juridique et fiscal tout en présentant le dispositif
comptable mis à disposition de l’activité agricole à savoir le Plan Comptable Agricole, Ensuite
dans un second chapitre nous nous attacherons à présenter les fondements méthodologiques de
la mission d’audit comptable et financier avec précision à la fin de chaque paragraphe des
spécificités relevées par rapport aux immobilisations agricoles , enfin nous illustrerons
l’ensemble des éléments précédemment relatés à travers une étude de cas.
Introduction du chapitre
Le secteur agricole marocain s’est caractérisé ces 15 dernières années par une croissance
considérable. Effectivement, Le produit intérieur brut agricole qui se chiffrait à 75 milliards
DH/an avant 2008, se monte aujourd’hui à plus de 100 Milliards de DH. Le Plan Maroc Vert
initié par le Roi Mohamed VI en avril 2008 a replacé l’agriculture au centre de l’économie en
tant que moteur de la croissance, des résultats au beau fixe ont encouragé le Maroc à poursuivre
sa politique agricole avec une ouverture progressive de ce secteur sur le reste du monde et son
intégration fiscale, elle aussi, graduelle. Cette réussite agricole trouve aussi son explication par
une volonté dès l’indépendance du Maroc en 1956 à soutenir les investissements et la propriété
privée dans le monde rural, chose qui a contribué de façon très importante à faire évoluer
l’agriculture marocaine.
Dans ce premier chapitre, nous avons essayé d’appréhender les environnements économique,
juridique, fiscal et comptable de l’agriculture au Maroc, ce chapitre se veut plus comme un bref
aperçu qu’une revue détaillée des textes qui régissent le secteur agricole marocain.
Dans un premier temps, nous discuterons de la place qu’occupe l’agriculture dans l’économie
du royaume, son histoire, ses points forts et ses faiblesses, dans un deuxième temps nous
relaterons de façon assez sommaire les cadres juridique et fiscal qui délimitent le secteur
agricole. Et finalement, nous aborderons la normalisation comptable du secteur agricole où on
va se contenter de faire une présentation du Plan Comptable Agricole et de ses principales
dispositions, surtout celles en rapport avec la présentation et la valorisation des biens vivants
agricoles à savoir les animaux et les végétaux.
1
Le Haut-Commissariat aux Plans
PROJET DE FIN D’ETUDE 4
En dépit de ces avantages, l’agriculture marocaine demeure caractérisée par les problématiques
suivantes :
La pluralité de ses structures d’exploitation. En effet, il existe d’une part des petites
exploitations (moins de 5 ha), majoritaires en nombre (70 %), mais couvrant seulement un tiers
de la SAU, d’autre part de grandes à très grandes exploitations, en nombre limité, mais occupant
une part importante de l’espace agricole. Une catégorie intermédiaire d’exploitations moyennes
(de 5 à 20 ha) existe cependant.
Les petites exploitations, en général peu productives, sont tournées vers l’auto-consommation
et le marché local. Leur poids économique global est faible, mais leur poids social est
considérable puisqu’ils constituent le noyau de la pauvreté rurale Les grandes exploitations ont
des potentialités beaucoup plus importantes ; elles disposent de technologies avancées et
peuvent répondre aux exigences des marchés extérieurs. Cette dualité explique que les
politiques agricoles conduites par le gouvernement marocain et les projets correspondant mis
en œuvre dans le cadre du Plan Maroc Vert soient spécifiques à chacune de ces catégories.
Le Maroc est structurellement déficitaire dans les principaux produits de base que sont les
céréales, le sucre, les oléagineux (huiles alimentaires et corps gras) et dans une moindre mesure
le lait et ses dérivés. Les céréales constituent de très loin le premier poste d’importation. De ce
fait, la balance commerciale du Maroc pour les produits agroalimentaires demeure déficitaire.
La dominance de la SAU par les céréales rend l’agriculture faiblement diversifiée et par
conséquent plus vulnérable aux aléas climatiques avec toutes ses conséquences sur la variabilité
de la production et de la croissance du secteur. L’extension de la superficie céréalière s’est faite
parfois sur des terres marginales rendant l’activité agricole encore plus précaire dans ces zones
d’extension.
Ces potentiels sont en outre suggérés par les différentiels de rentabilité de la terre utilisée: alors
que les céréales accaparent 52% de la SAU et ne participent à la valeur globale de la production
agricole qu’à hauteur de 18%, le maraichage, avec seulement 3% de la SAU, contribue à hauteur
de 12% de la production agricole globale.
L’agriculture marocaine est presque pour une grande partie dépendante de la pluviométrie dont
la quantité varie selon les régions et les années. La production céréalière, réalisée
essentiellement en zones pluviales, est sujette aux fortes fluctuations interannuelles de la
pluviométrie.
Le plan comptable agricole (PCA) définit l’activité agricole comme étant la gestion par une
entité de la transformation biologique d’actifs biologiques en vue de la vente en produits
agricoles ou en d’autres actifs biologiques.2
Le terme gestion signifie, selon le PCA, qu’une intervention humaine apporte une valeur
ajoutée à la transformation biologique ou permet au processus de se réaliser par une action sur
l’actif biologique ou son environnement.
Le PCA énumère des exemples d’activités agricoles :
Élevage de cheptels,
Exploitation forestière,
récolte de Plantes annuelles ou vivaces,
Culture de vergers ou de plantations,
Horticulture,
Aquaculture y compris la pisciculture.
Cette définition concordant avec la définition de l’agriculture adoptée par l’IAS 41, est plus
large que la définition fiscale relatée ci-dessous.
Le droit fiscal peut édicter des règles qui différent de celles de la comptabilité. Même s’il est
obligé de faire un retraitement fiscal, le chef d’entreprise doit appliquer les règles du droit
comptable.
2
Le Plan Comptable Agricole
PROJET DE FIN D’ETUDE 6
3.2 Définition fiscale de l’activité agricole
La définition fiscale a été plus claire ; Les revenus agricoles étaient définis comme étant les
bénéfices provenant des exploitations agricoles et de toute autre activité de nature agricole non
soumise à l'impôt des patentes (taxe professionnelle actuellement)3.
Au sens de ladite loi, l’exploitant est celui qui est engagé dans la mise en culture des terrains à
usage agricole à titre de propriétaire exploitant lui-même, d'usufruitier, de locataire ou
d'occupant.
Cette définition a été reprise par les dispositions de l’article 46 du code général des impôts
(CGI). Ainsi sont considéré comme revenus agricoles, les bénéfices réalisés par un agriculteur
et/ou éleveur et provenant de toute activité inhérente à l’exploitation d’un cycle de production
végétale et/ou animale dont les produits sont destinés à l'alimentation humaine et/ou animale,
ainsi que des activités de traitement desdits produits à l’exception des activités de
transformation réalisées par des moyens industriels.
Au sens du CGI, est considérée comme production animale celle relative à l’élevage des bovins,
ovins, caprins et camélidés. Sont donc exclut de la définition des revenus agricoles, les animaux
de basse-cour, d’aquaculture et les autres catégories d’animaux, tels que les chevaux et autres
équidés. Cette définition vient mettre fin aux débats concernant l’aviculture.
Désormais, les revenus de l’agriculture englobent les revenus de l’agriculture ainsi que les
revenus de l’élevage. Toutefois, aucune précision par rapport à la définition du terme culture et
élevage n’a été apportée par le législateur.
D’autre part, cette nouvelle définition de l’activité agricole interpelle de notre part les
remarques suivantes. Cette définition implique la nécessité de la participation de l’exploitant à
la culture et/ou élevage. Certes, l’exploitant peut participer personnellement ou par
l’intermédiaire de salariés, à la culture des produits ainsi qu’à l’élevage du bétail qu’il vend4.
Mais, dans quelle mesure l’exploitant peut faire appel aux services des tiers tout en demeurant
fiscalement agriculteur ? En nous référant à la définition française, l’agriculteur peut recourir à
des sous-traitants ou donner à cultiver à façon à d’autres producteurs, à conditions qu’il assure
la direction et la surveillance du processus cultural, qu’il reste propriétaire des semences ou
plants donnés à cultiver et qu’il partage avec ces personnes les risques de l’exploitation.5
3
Article 38 de la Loi 17-89 relatif à l’impôt General sur le revenu
4
SABRI, Chafika. Limites de la fiscalité agricole et proposition d’un cadre de réforme. Mémoire en vue de
l’obtention du cycle d’expertise comptable. ISCAE, 2016.
5
Fiscalité agricole et viticole approfondie (Madignier)
PROJET DE FIN D’ETUDE 7
Si l’une (ou plusieurs) de ces conditions n’est pas remplie, le donneur d’ordres est imposable
au titre des bénéfices industriels et commerciaux.
Comme pour la production végétale, le contribuable qui ne participe pas lui-même ou par ses
salariés ou métayers à l’élevage des produits animaux qu’il vend n’est pas un exploitant
agricole. Plus précisément, il est imposé au titre des bénéfices industriels et commerciaux
lorsqu’il vend des animaux qu’il a donnés à élever à façon, même s’il a fourni la nourriture
nécessaire aux animaux.
Il est néanmoins réputé participer à la production lorsqu’il conserve la propriété des animaux
donnés à élever, qu’il exerce la surveillance, notamment sanitaire, de l’élevage et qu’il assume,
au moins pour partie, les risques de celui-ci.
Ainsi pour répondre correctement à la définition qu’a donné le fisc à l’activité
agricole, celle-ci doit regrouper 2 principales conditions :
L’exploitation d’un cycle de production végétale et/ou animale
La production nécessite la croissance des végétaux, ce qui implique que ceux-ci ne constituent
pas des produits finis et séjournent pendant un certain temps sur l’exploitation agricole, dans le
cadre du cycle de production.
Produits destinés à l’alimentation humaine et/ou animale
Pour être qualifiés d’agricoles, les produits de l’exploitation doivent être destinés uniquement
à l’alimentation humaine et/ou animal ; ce qui exclue les autres exploitations de végétaux de la
définition fiscale : Fleurs, Plantes ornementales, Tabac, Chanvre, Lin, Bois, résines écorces,
osiers, Plantes à parfum, médicinales, énergétiques, etc.
Le secteur agricole au Maroc est délimité par un cadre juridique très caractéristique des cultures
(amazighe-tribale et arabo-musulmane) qui ont peuplé et peuple aujourd’hui toujours le
Royaume, c’est aussi un cadre juridique hérité des périodes précoloniale et postcoloniale qui
ont marqué l’histoire du pays. Si on venait à commenter l’évolution de la législation dans le
domaine agricole, on dira que celle-ci n’a pas cessé de s’adapter aux nouvelles contraintes qui
s’imposaient mais de façon générale elle a contribué à faire émerger un environnement propice
au développement de l’activité agricole.
Dans cette section nous aborderons dans un premier temps l’environnement juridique du secteur
agricole, ensuite nous parlerons des conditions d’emploi et de travail dans ce secteur.
Au Maroc, les structures agraires sont caractérisées par une exiguïté et un morcellement
excessif des propriétés agricoles du fait des procédures successorales, une pluralité des statuts
fonciers aux caractéristiques des fois très contraignantes qui paralysent le marché foncier ainsi
qu’une insécurisation foncière où une vague de spoliations foncières ont remis en cause
l’ensemble du système de la conservation foncière. A cela s’ajoute, une faible extension de la
superficie immatriculée et la prévalence corrélative de titres de possession traditionnels
imprécis qui sont source d’obstacles à la sécurisation de la propriété foncière et limite, par
conséquent, les possibilités d’accès aux crédits d’investissement auprès des organismes
bancaires.
Les terres dites Melk sont des terres dont l’appartenance peut-être soit à titre individuel ou dans
l’indivision, à des personnes physiques ou à des personnes morales (sociétés et coopératives).
Elles sont transmissibles par voie successorale ou par voie de cession onéreuse ou gratuite. Sur
le plan foncier, le statut des terres melk est le statut le plus dominant et représente 76% de la
SAU totale. Ce statut est celui qui répond mieux aux impératifs de développement agricoles vu
les avantages qu’il présente mais les terres melk au Maroc, souffrent encore de certaines
contraintes comme l’exiguïté des exploitations, en effet, 71 % des exploitations melk ont moins
de 5 ha et occupent 26 % de la SAU totale melk ou le morcellement excessif des exploitations
agricoles du fait des procédures successorales (plus de 6 parcelles par exploitation)6.
Les terres collectives sont des terres appartenant collectivement à un groupe d’habitants ayant
une même origine et descendant d’une même ethnie et dont ils ont la jouissance à titre collectif,
selon les modes traditionnels d’exploitation et d’usage. Les terres collectives représentent en
termes de superficie 12 millions d’hectares dont 1.535.000 ha de superficie agricole utile, soit
17,7 % de la SAU totale7.
Le statut juridique des terres collectives constitue une contrainte majeure à leur mise en valeur
agricole. Le fait que les ayants droit ne disposent que d’un droit de jouissance sur ces terres, ne
leur permet pas d’engager des investissements à moyen et long terme. Les terres collectives
6
Situation de l’agriculture marocaine 2005. Ministère de l’agriculture, de développement rural et de la pêche
maritime (2005).
7
Ibid.
PROJET DE FIN D’ETUDE 9
étant la propriété collective de tout un groupe, la plupart des ayants droits ne sont donc pas
éligibles au crédit.
Les terres guich sont des terres appartenant à l’Etat ayant été attribuées en jouissance, par les
Sultans du Maroc, à certaines tribus en récompense du service militaire. Actuellement ces terres
occupent une superficie de l’ordre de 240 000 ha, soit 2,75% de la SAU totale8. Les contraintes
inhérentes aux terres guich sont similaires à celle rencontrées sur les terres collectives ce qui
limite la possibilité des ayants droits pour procéder à des efforts d’intensification de la
production et d’investissements productifs sur le long terme.
L’Etat disposait dans son patrimoine foncier agricole d’une superficie totale de 1.215.000 ha
La gestion indirecte de certaines propriétés par le biais de locations de courtes durées est
incompatible avec la mise en œuvre de projets d’investissement sur le long terme. De plus
certains immeubles domaniaux souffrent d’occupations illégales sans droit ni titre.
Le habous est une institution de droit musulman qui se présente sous la forme d’un bien soustrait
du commerce par le constituant pour servir une œuvre religieuse. Les terres habous, souffrent
d’une gestion par le biais de location de courte durée qui ne favorise pas l’investissement et de
leur morcellement excessif.
Ainsi pour conclure nous pouvons dire que toutes ces caractéristiques que nous venons de
citer témoignent que le foncier agricole au Maroc présente encore des entraves au bon
développement de l’activité agricole et nécessite de nouvelles réformes du système foncier
déterminant pour la promotion d’une agriculture moderne et compétitive.
L’agriculture joue un rôle déterminant dans la question de l’emploi surtout dans le milieu rural
où la majeure partie de la population dépend de ce secteur, son importance sociale est alors
primordiale. C’est la raison pour laquelle comme pour la fiscalité, le secteur agricole jouit de
dérogations sociales également en matière d’emploi. Une certaine souplesse dans la législation
du travail a été expressément accordé pour ce secteur. Dans ce 3eme paragraphe, nous
8
Ibid.
PROJET DE FIN D’ETUDE 10
évoquerons tout d’abords les principales dispositions relatives à la législation du travail dans le
secteur agricole puis nous discuterons des assurances et des couvertures sociales mis ne place
pour protéger les travailleurs de ce secteur.
a. Le contrat de travail
La formule d’embauche la plus répandue dans le secteur agricole est le fameux CDD (contrat à
durée déterminée). Vu le caractère saisonnier de l’activité agricole, l’employeur ne peut
embaucher pour une durée indéterminée. Ainsi dans le secteur agricole, le contrat de travail à
durée déterminée peut être conclu pour une durée de six mois renouvelable à condition que la
durée des contrats ne dépasse pas deux ans. Le contrat devient par la suite à durée indéterminée.9
b. Le Salaire minimum
Dans le secteur agricole et forestier, le salaire minimum agricole garanti est de (ou le SMAG)
est de 69.73 dirhams par jour.10
c. La Durée du travail
La durée normale de travail, pour l’activité agricole, est fixée à 2 496 heures dans l'année. Elle
est répartie par périodes selon les nécessités des cultures suivant une durée journalière
déterminée par l'autorité gouvernementale compétente, après consultation des organisations
professionnelles des employeurs et des organisations syndicales des salariés les plus
représentatives11. En outre, concernant le travail de nuit dans les activité agricoles, il prend effet
de 20h du soir à 5h du matin12.
d. Le Repos hebdomadaire
Le repos hebdomadaire doit être accordé soit le vendredi, soit le samedi, soit le dimanche, soit
le jour du marché hebdomadaire. En ce qui concerne les activités qui nécessite une ouverture
permanente comme le cas des produits agricoles périssables, le législateur dans l'article 207 du
code de travail a prévu pour ces entreprises d'opter pour un mode de repos hebdomadaire par
9
Article 17 du Code du Travail
10
Le texte du décret n° 2.14.343, fixant le salaire minimum, est publié dans l'édition générale du B.O du 10
juillet 2014
11
Article 184 du Code du Travail
12
Article 172 du Code du Travail
PROJET DE FIN D’ETUDE 11
roulement, ce qui contribuera considérablement à garder une continuité de l'activité pour
l'entreprise.
e. Le congé payé
Pour la détermination de la durée du congé annuel payé, un mois de travail correspond à vingt-
six jours de travail effectif ; soit chaque période de travail continue ou discontinue de 208 heures
dans les activités agricoles. Cependant, dans chaque wilaya, préfecture ou province, les périodes
durant lesquelles les salariés des exploitations agricoles et forestières et leurs dépendances ne
peuvent bénéficier du congé annuel payé sont fixées par décision de l'autorité gouvernementale
chargée du travail, après avis des organisations professionnelles des employeurs et des
organisations syndicales des salariés les plus représentatives13.
Ainsi pour conclure ce paragraphe, Malgré les efforts déployés à travers le plan Maroc vert et
la flexibilité consacrée en matière de travail, le secteur de l’agriculture continue à subir des
difficultés quant à l’application des dispositions du code du travail.
La CNSS gère le seul régime de sécurité sociale à caractère obligatoire au Maroc, il s’étend à
tous les salariés de l’industrie du commerce des professions libérales ainsi que ceux de
l’agriculture et de l’artisanat. Il leur assure une protection contre les risques de suppression de
revenus en cas de maladie, de maternité, d'invalidité ou de vieillesse. Il leur sert des allocations
familiales et fait bénéficier leurs ayants droit d'une pension de survivants et d'une allocation de
décès. La CNSS compte aujourd’hui près de 2 millions de salariés affiliés. Les prestations
offertes par la CNSS au secteur agricole s’articule autour de 3 points14 :
13
Article 244 du Code du Travail
14
CNSS infos : Bulletin d'information trimestriel N° 16 -Novembre 2008
PROJET DE FIN D’ETUDE 12
principe de prise en charge collective et solidaire des dépenses de la santé. Elle s'applique aux
:
Salariés assujettis au régime de sécurité sociale ne disposant pas d'une assurance
facultative;
Titulaires de pensions dont le montant est supérieur ou égal à 910 dirhams pour le
secteur agricole (1.289 dirhams pour les autres secteurs;
Assurés volontaires;
Marins pêcheurs à la part.
b. L’assurance agricole
Comme je l’ai déjà évoqué dans l’Introduction, le Maroc a choisi l’agriculture comme voie de
développement, ce choix s’est traduit concrètement par une mobilisation des opérateurs
économiques et une mise à disposition des ressources au service de ce secteur, d’où l’émergence
d’une assurance agricole. Sa création date de la veille de l’indépendance où des agriculteurs
marocains des caisses régionales marocaines se constituèrent pour fédérer au sein de la
MAMDA, Mutuelle Agricoles Marocaine d’Assurance. Peu de temps après et afin de prendre
en charge les risques non agricoles des paysans, la Mutuelle Centrale Marocaine d’Assurance
(MCMA) fut créé.
la MAMDA a développé une gamme de produits complète15 couvrant l’ensemble des besoins
des agriculteurs marocains, notamment les petits d’entre eux. Le but étant de les protéger ainsi
que leurs proches et d’assurer leurs outils de travail. A cet effet, l’agriculteur est couvert contre
les risques spécifiques à son matériel d’exploitation, en l’occurrence tracteurs et véhicules
utilitaires, machines agricoles et bâtiments. De même, la MAMDA offre aux agriculteurs des
assurances nécessaires à la sécurisation de son élevage : bovin, ovin, caprin, équin, avicole et
apicole. A travers «Istichfaa Al Falah», les frais d’hospitalisation médicale ou chirurgicale de
l’agriculteur sont couverts à hauteur de 90%.
Pour ce qui est de la fiscalité, elle n’a touché le domaine agricole que récemment, en effet, ce
secteur un peu privilégié bénéficie de larges exonérations, ce traitement un peu spécial
15
Kawtar TALI, « Assurance agricole : Large choix pour les agriculteurs du Maroc et d’Afrique», Aujourd’hui
le Maroc, 19 avril 2017
PROJET DE FIN D’ETUDE 13
s’explique par la nature vitale de cette activité d’une part, et de la condition de ses acteurs (la
population rurale) pas très avantageuses d’autre part. Mais dernièrement avec les efforts
conjugués des politiques et le soutien d’acteurs privés (banques, investisseurs
institutionnels…), le secteur agricole a connu une avancée considérable en matière de
croissance économique mais aussi d’amélioration des conditions des agriculteurs petits et
grands, c’est pourquoi son intégration fiscale progressive est devenu aujourd’hui envisageable.
Dans cette section nous nous arrêterons sur la fiscalité agricole et plus particulièrement les
impôts de droit commun.
L’impôt sur les sociétés est un impôt direct s’appliquant obligatoirement aux revenus et profits
des sociétés de capitaux, des établissements publics et autres personnes morales qui réalisent
des opérations lucratives, et sur option irrévocable aux sociétés de personnes.
Conformément aux dispositions de l’article 2 du code général des impôts, les personnes morales
se livrant à une activité agricole entrent dans le champ d’application de l’impôt sur les sociétés
(IS).
Suite à l’avènement de la Loi de Finances 2014, les exploitations agricoles soumises à l’IS sont
désormais imposées comme suit :
• Une exonération totale permanente est prévue pour les sociétés agricoles dont le chiffre
d’affaires annuel est inférieur à 5 000 000 DH.
• Une imposition progressive pour les grandes exploitations agricoles réalisant un chiffre
d’affaires supérieur ou égal à 5 000 000 de dirhams à compter du 1er janvier 2014, ainsi,
sont exonéré à titre transitoire de l’IS :
Les exploitations qui réalisent un CA inférieur à 35 MDH du 01/01/2014 jusqu’au
31/12/2015.
Les exploitations qui réalisent un CA inférieur à 20 MDH du 01/01/2016 Jusqu’au
31/12/2017.
Les exploitations qui réalisent un CA inférieur à 10 MDH du 01/01/2018 Jusqu’au
31/12/2019.
• Une imposition au taux réduit de 17,5% pendant les cinq (5) premiers exercices consécutifs,
à compter du premier exercice d’imposition.
Notons que les règles de détermination du résultat fiscal d’une société agricole soumise à l’IS
sont identiques à celles adoptées pour la détermination du bénéfice industriel et commercial.
Toutefois, suite à l’entrée de l’agriculture dans le giron fiscal, aucune disposition traitant
l’amortissement des immobilisations agricoles ni des biens vivants agricoles n’a été prévue par
la loi. La même absence de réglementation a concerné les méthodes de valorisation des stocks
et immobilisations agricoles.
L’impôt sur le revenu est un impôt direct s’appliquant aux revenus et profits des personnes
physiques et des personnes morales n’ayant pas opté pour l’IS.
L’article 48 du C.G.I, prévoit deux régimes pour la détermination du bénéfice net agricole : le
régime du bénéfice forfaitaire et le régime du bénéfice net réel.
A. Régime du bénéfice forfaitaire
Le régime du bénéfice forfaitaire agricole constitue le régime de base pour l’imposition des
exploitations agricoles individuelles et des copropriétés dans l’indivision réalisant un chiffre
d’affaires inférieur ou égal à deux millions de dirhams. Ainsi, le régime du bénéfice forfaitaire
est applicable aux exploitants agricoles individuels et aux copropriétaires dans l’indivision ne
relevant pas, de droit ou sur option, du régime du R.N.R.
L’évaluation du bénéfice forfaitaire comporte trois phases :
• les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple et les sociétés en
participation.
Le mode de détermination du R.N.R en matière de revenu agricole est identique à celui du
R.N.R/revenus professionnels. Le résultat net réel de chaque exercice est déterminé d’après
l’excèdent des produits sur les charges de l’exercice dans les même conditions que celles
prévues à l’article 8-I du C.G.I.
Les dispositions des articles 9, 10, 11, et 12 du C.G.I sont applicables pour la détermination de
la base imposable des revenus agricoles soumis au R.N.R.
L’exercice comptable des exploitants agricoles dont le bénéfice est déterminé d’après le régime
du résultat net réel est clôturé au 31 décembre de chaque année.
Le contribuable est tenu de communiquer à l’inspecteur des impôts l’ensemble des informations
concernant son exploitation conformément aux dispositions de l’article 55 du CGI.
La loi de finances 2014 a institué la même imposition précitée en matière d’IS, pour les
exploitations agricoles soumises à l’impôt sur le revenu à savoir :
• Exonération permanente pour les exploitants réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 000
000 DH;
Avec l’amorçage d’une fiscalisation progressive du secteur agricole à partir de 2016, marquée
par la fin de certaines exonérations qui touchaient les grandes exploitations16, les entrepreneurs
se sont confrontés à plusieurs difficultés dans la présentation de leurs états de synthèse. Les
caractéristiques très spécifiques des stocks ainsi que des immobilisations des entreprises
agricoles requièrent un traitement particulier que ce soit en terme de présentation ou en terme
de valorisation. C’est à ce besoin qu’est venu répondre le Conseil National de la Comptabilité
(CNC) qui s’est fixé comme projet de mettre en place une norme comptable propre au secteur
agricole, il s’agit proprement dit du Plan Comptable Agricole (PCA). Tout en étant inspiré des
normes comptable internationales, notamment l’IAS 41 qui aborde les actifs biologiques, le
PCA demeure une extension du CGNC mieux adapté aux spécificités du secteur agricole, en
effet la conception du PCA devait répondre à plusieurs objectifs :
16
L’exonération transitoire de l’IS des sociétés agricoles dont le CA était supérieur à 35 MDH a pris fin au 1er
janvier 2016
PROJET DE FIN D’ETUDE 18
produire des informations pertinentes permettant la comparabilité des performances
économiques et financières des entreprises du secteur.
Concrètement, le PCA fut le fruit de plusieurs séances de travail qui se sont tenues sur 7 mois
d’affilés, et qui ont réuni plusieurs experts et spécialistes issus du domaine public et privé sous
forme d’une commission technique spécialisée, le PCA fut officiellement adopté le 22
décembre 2015 par le CNC et ne sera applicable qu’à compter du 1er janvier 2016.
Les principales dispositions avancées concernent essentiellement la présentation et la
valorisation des biens agricoles, c’est l’objet même de cette section. Cependant, la majorité des
exploitations agricoles ne tenaient aucune comptabilité vu qu’elles n’étaient redevables d’aucun
impôt, le problème de la préparation et la présentation des états de synthèse ne se posait pas,
ceci n’est plus le cas maintenant. le PCA est aussi venu répondre à ce souci là en mettant en
place un ensemble de prescriptions relatives au bilan de départ, plus encore, il propose
également un dispositif transitoire pour les entreprises qui tiennent une comptabilité d’exercice.
Ce dernier élément ne sera pas traité dans ce mémoire, on peut facilement le consulter en annexe
du PCA disponible sur internet.
Conformément aux principes du CGNC, les animaux subissent un classement comptable selon
deux critères :
La durée d’utilisation du bien :
Les animaux sont classés en immobilisations s’ils sont destinés à servir de façon durable à
l’activité de l’entreprise.
La destination du bien :
Les animaux sont classés en immobilisations s’ils sont destinés soit à être utilisés par
l’entreprise dans la production ou la fourniture de biens ou services, soit à être loués par les
tiers, soit à des fins de gestion interne. Par contre, un stock est lui destiné soit à être vendu dans
le cours normal de l’activité, soit à être consommé dans le processus de production.
Sur cette base, le plan comptable agricole marocain classe en immobilisations les animaux
reproducteurs adultes et jeunes de renouvellement ainsi que les animaux de services qu’ils
soient achetés ou élevés comme suit :
237. Animaux
2371. Animaux reproducteurs
Les stocks quant à eux comprennent les achats d’animaux, les encours de production d’animaux et
les animaux non immobilisés.
311. Marchandises
3111 Marchandises agricoles
31112 Marchandises agricoles – Animaux
313. Produits et services en cours
3132. Encours de production
31322. Animaux
315. Produits finis
3152. Produits finis (d’animaux)
316. Animaux
317. Stock Provenant d’immobilisations
3171. Stocks d’animaux provenant d’immobilisation.
Tableau 3 : Extrait du PCA - Animaux circulants
Concernant les animaux reproducteurs, le PCA a prévu deux méthodes de comptabilisation sans
pouvoir les utiliser simultanément pour une même catégorie d’animaux, on ne citera que la
méthode classique, la méthode simplifiée est parfaitement consultable sur le PCA.
Méthode classique :
La méthode classique consiste à traiter les animaux reproducteurs au même titre que les
immobilisations corporelles.
Ce choix se traduira par l’identification et le suivi des animaux immobilisés, la constatation de
leur amortissement, la constatation de leur sortie pour cause de vente, de décès ou tout autre
événement.
En optant pour cette méthode, le traitement comptable des jeunes animaux issus de ceux
immobilisés peut être déterminé selon leur destination :
Soit, ils sont immobilisés, auquel cas les comptes à utiliser seraient :
Au débit : 23962. Immobilisations en cours Agricoles - Animaux
Au crédit : 71431. Immobilisations corporelles agricoles produites
Le coût des immobilisations créées par l'entreprise est débité, selon le cas, à l’un des comptes
d’immobilisation en cours, par le crédit du compte approprié du poste 714 "Immobilisations
Le classement des végétaux suit le même raisonnement que les animaux à savoir :
Les plantations non immobilisées sont les végétaux qui interviennent dans le cycle
d’exploitation de l’entreprise agricole pour être exclusivement vendus au terme d’un processus
de production. Elles doivent être classées dans les stocks et productions en cours.
Sont ainsi classées en produits en cours les végétaux en cours ainsi que les avances aux cultures.
Selon le PCA, les avances aux cultures comprennent l'ensemble des frais et charges engagés
avant l'établissement du bilan en vu d'obtenir la récolte à venir c'est-à-dire:
PROJET DE FIN D’ETUDE 21
- Les frais correspondants aux engrais, amendements, semences et produits de
traitement des végétaux.
- Les frais de main d'œuvre relatifs aux façons culturales, à l'amendement des terres ;
- Les frais de matériels relatifs aux mêmes travaux : carburants et lubrifiants, entretiens,
réparations et amortissement des matériels.
Les avances aux cultures doivent être inscrites au titre des travaux en cours dans les stocks
d'entrée et de sortie des exploitants.
Les produits de la récolte quant à eux, sont classés en produits finis
311. Marchandises
3111. Marchandises agricoles
31111. Marchandises agricoles – Végétaux
313.Produits et services en cours
3131. Avances aux cultures
31311. Avances aux cultures cycle long
31312. Avances aux cultures cycle court
Selon les dispositions du Code Général de Normalisation Comptable, la valeur revêt trois
formes : valeur d'entrée, valeur actuelle et valeur comptable nette.
a. La valeur d'entrée dans le patrimoine d'un élément d'actif est égale au coût d’acquisition
pour les biens achetés et au coût de production pour les biens produits.
b. La valeur actuelle d'un élément du patrimoine est une valeur d'estimation, à la date
considérée, en fonction du marché et de l’utilité économique pour l’entreprise.
c. La valeur comptable nette, inscrite au bilan, est égale à la valeur d'entrée après
correction le cas échéant, dans le respect du principe de prudence et par comparaison
avec la valeur actuelle.
La valorisation des biens vivants agricoles à l’entrée du patrimoine de la société nous amène à
définir les notions suivantes : Le coût d’acquisition et le coût de production.
Le coût d'acquisition des biens vivants agricoles est identique à celui des autres matières ou
marchandises. Ainsi, le coût réel d’achat est formé :
Du prix d'achat facturé, augmenté des droits de douane et autres impôts et taxes non
récupérables; et diminué des taxes légalement récupérables telle la TVA ´´déductible´´ ainsi
que des réductions commerciales obtenues (rabais , remises, ristournes) dès lors que ces
réductions commerciales peuvent être rattachées à chaque catégorie d'achat et qu'elles sont
significatives.
Des charges accessoires d'achat engagées jusqu'à l'entrée en ´´Magasin´´ de Stockage. Il s'agit
essentiellement des charges directes sur achats et approvisionnements.
Toutefois, l’entreprise peut inclure dans le coût d'acquisition la fraction des charges indirectes
susceptibles d'être raisonnablement rattachées à l'opération d'achat et d'approvisionnement.
Cette définition du coût d’acquisition ne comporte aucune indication des frais d’acquisition
spécifiques à l’activité agricole tels que le prix d’achat des plants, les frais d’appropriation des
sols et les frais de mise en place des plants pour une plantation de vergers.
Le coût de production
Le PCA définit le coût de production animale, comme comprenant, notamment, selon les cas :
Le prix d’achat de l’animal, majoré des frais de transport correspondant ;
Le coût de l’insémination artificielle ;
Le coût de la saillie ;
Les frais vétérinaires (pharmacie, soins) sachant que les frais de césarienne liés au
vêlage d’une vache participent du coût de revient du veau ;
Les frais d’entretien (fourrage, paille, aliments consommés), sauf s’agissant des poules,
ceux relatifs à la période de ponte, qui entrent dans le prix de revient des œufs pondus;
L’amortissement des bâtiments et matériels d’élevage.
Le coût de production végétale quant à lui, comprend notamment :
Le plan comptable agricole a mis en place un traitement spécifique aux actifs biologiques et
produits agricoles.
Ainsi, la valeur actuelle d'un actif biologique ou d’un produit agricole est une valeur
d'estimation, à la date considérée en fonction du marché et de l'utilité économique pour
l'entreprise. Celle-ci est déterminée en tenant compte des coûts estimés au point de vente au
moment de la récolte.
Si un marché actif n’existe pas, l’entreprise utilisera un ou plusieurs des éléments suivants,
lorsqu’ils existent pour déterminer la valeur actuelle :
le prix de la transaction du marché le plus récent, à condition qu’il n’y ait pas eu de changement
significatif dans le contexte économique entre la date de cette transaction et la date de clôture ;
les prix du marché pour des actifs similaires avec ajustement pour refléter les différences, et les
références du secteur telles que généralement admises par les opérateurs agricoles.
La valeur à l’inventaire, selon le CGNC est égale à la valeur d'entrée après correction le cas
échéant, dans le respect du principe de prudence et par comparaison avec la valeur actuelle.
Il convient de distinguer d’une part, les biens immobilisés amortissables et d’autre part, les
autres biens.
Cette catégorie comprend les animaux reproducteurs (autres que ceux ayant opté pour le régime
simplifié), les animaux de services ainsi que les plantations à demeure et les autres végétaux
immobilisés.
Afin de déterminer la valeur à l’inventaire qui est généralement égale à la valeur nette
d’amortissement, il convient de déterminer les trois éléments suivants :
Base d’amortissement,
Durée d’amortissement ; et
Plantations amortissables
Selon le PCA, les plantations sont amorties à partir de la première année de production normale,
en fonction de leur longévité technique et économique.
Les plantations arboricoles (vignes, vergers) doivent figurer à l’actif pour leur coût de
production réel. Cette valeur qui constitue la base de calcul des amortissements, comprend le
prix d’achat des plants et les frais de plantation proprement dits jusqu’à ce que la plantation soit
arrivée à un stade de production normale.
Les plantations autres que de vergers et vignes sont amorties à partir de la première année de
production normale, en fonction de leur longévité. La durée d’amortissement doit être
déterminée en tenant compte de l’espèce plantée, de la variété choisie et des conditions propres
à chaque exploitation.
Animaux amortissables
Entre dans cette catégorie, les animaux de services ainsi que les animaux reproducteurs. Ces
animaux sont amortis selon un mode linéaire, à compter de la date de leur affectation en tant
que tel en fonction de leur longévité naturelle normale.
En effet, la durée d’amortissement du cheptel immobilisé (animaux reproducteurs de biens et
services) doit représenter la durée réelle pendant laquelle une entreprise s’attend à utiliser ses
actifs. Il s’agit de la période pendant laquelle les actifs seront utilisés et contribueront
directement ou indirectement à la performance de ladite entreprise.
En principe, les stocks agricoles sont évalués selon les règles applicables aux entreprises
industrielles et commerciales. L’évaluation est donc normalement effectuée au coût de
production (pour les biens produits) ou au coût d’acquisition ou d’après le cours du jour à la
clôture de l’exercice si celui-ci lui est inférieur.
Le PCA a présenté des états de synthèse en tenant compte de la nomenclature ainsi que les
caractéristiques spécifiques à l’activité agricole toujours dans l’objectif de donner une image
fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise agricole.
La présentation des états de synthèse est faite selon deux modèles :
Conclusion du chapitre
Pour conclure ce chapitre, nous pouvons dire que le secteur agricole au Maroc se caractérise
par un ensemble de spécificités juridiques, fiscales et aussi comptables qu’un auditeur doit
prendre en compte pour mener sa mission. Tous ces éléments lui seront d’une importance
cruciale pour mieux appréhender l’environnement de l’exploitation agricole qu’il va auditer et
lui permettront ainsi de mieux orienter sa mission.
Ainsi, sur le plan juridique, nous avons vu que le foncier agricole se distingue par une diversité
de statuts juridiques et que les conditions d’emplois sont différentes de celles qu’on peut
rencontrer dans d’autres secteurs. Sur le plan fiscal, on a souligné que le secteur agricole a
longtemps bénéficié de larges exemptions fiscales mais que récemment il est entré dans une
phase progressive de fiscalisation. Et finalement, nous avons passé en revue le plan comptable
agricole, en mettant l’accent sur son apport fondamental qui a porté sur la présentation et la
valorisation des actifs biologiques.
Introduction du chapitre :
Les auditeurs financiers respectent une méthodologie qui comprend des étapes de travail et des
techniques à mettre en œuvre lors de chacune de ces étapes. Dans les cas les plus usuels,
l’auditeur légal respecte, lors de l’audit financier et comptable conduisant à la certification, 4
principales étapes: la phase préliminaire, appréciation du contrôle interne, contrôle direct des
comptes, travaux de fin de mission et rapport d’audit. Dans ce chapitre nous examinerons le
cadre règlementaire qui régit l’audit légale au Maroc ensuite nous aborderons chacune des
grandes phases de l’audit financier tout en évoquant à la fin de chacune d’elles une note sur les
spécificités liées aux immobilisations dans un exploitation agricole, notamment les
immobilisations agricoles.
1.1 Définition
« Est expert-comptable ou reviseur comptable selon la loi 15/89, celui qui fait profession
habituelle de réviser et d’apprécier les comptabilités des entreprises et organismes auxquelles
il n’est pas lié par un contrat de travail »4. (Brochure du conseil de l’OEC au titre de l’année
2010)
Considéré comme l’interlocuteur privilégié du chef de l’entreprise, l’expert-comptable, par sa
formation, son expérience et son écoute, répond aux différents besoins de l’entreprise et
participe au développement économique et social de ses partenaires.
Le principal atout reconnu au professionnel est son esprit d’analyse, de synthèse, de
communication et de représentation.
PROJET DE FIN D’ETUDE 27
1.2 Domaines d’intervention de l’expert-comptable
A. Nomination :
Nul ne peut exercer les fonctions de commissaire aux comptes s'il n'est inscrit au tableau de l'
ordre des experts-comptables. Les lois sur la société anonyme, ainsi que la loi 5-96 sur les autres
sociétés commerciales et sociétés de personnes prévoient des situations d’incompatibilités et
d’interdictions à l’exercice des fonctions de commissaire aux comptes.
A. Incompatibilités pour l' exercice de la fonction de commissaire aux comptes :
Ne peuvent être désignés comme commissaires aux comptes :
1) les fondateurs, apporteurs en nature, bénéficiaires d' avantages particuliers ainsi que les
administrateurs, les membres du conseil de surveillance ou du directoire de la société ou de
l'une de ses filiales ;
2) les conjoints, parents et alliés jusqu'au 2ème degré inclusivement des personnes visées au
paragraphe précédent;
17
Article 12 de loi 5-96 relative à la société en nom collectif, la société en commandite simple, la
société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation.
PROJET DE FIN D’ETUDE 29
3) ceux qui reçoivent des personnes visées au paragraphe 1 ci-dessus, de la société ou de ses
filiales, une rémunération quelconque à raison de fonctions susceptibles de porter atteinte à leur
indépendance ;
4) les sociétés d' experts-comptables dont l' un des associés se trouve dans l' une des situations
prévues aux paragraphes précédents.
Si l' une des causes d' incompatibilité ci-dessus indiquées survient en cours de mandat,
l'intéressé doitcesser immédiatement d' exercer ses fonctions et en informer le conseil d'
administration ou le conseil de surveillance, au plus tard quinze jours après la survenance de
cette incompatibilité .
B. Interdictions :
Les commissaires aux comptes ne peuvent être désignés comme administrateurs, directeurs
généraux ou membres du directoire des sociétés qu'ils contrôlent qu'après un délai minimum de
5 ans à compter de la fin de leurs fonctions. Ils ne peuvent, dans ce même délai, exercer lesdites
fonctions dans une société détenant 10% ou plus du capital de la société dont ils contrôlent les
comptes.
Les personnes ayant été administrateurs, directeurs généraux, membres du directoire d'une
société anonyme ne peuvent être désignées commissaires aux comptes de cette société dans les
cinq années au moins après la cessation de leurs fonctions. Elles ne peuvent, dans ce même
délai, être désignées commissaires aux comptes dans les sociétés détenant 10% ou plus du
capital de la société dans laquelle elles exerçaient lesdites fonctions.
La mission du commissaire aux comptes requiert , désormais , au moins trois conditions de
base: secret professionnel, non immixtion dans la gestion, et la diligence.
• Le respect du secret professionnel
La loi sur les sociétés anonymes astreint, dans son article 177 les commissaires aux comptes et
leurs collaborateurs à l'observation du secret professionnel pour des faits, actes et
renseignements dont ils ont pu avoir connaissance à raison de leurs fonctions, le commissaire
aux comptes a ainsi une mission de contrôle et ne doit divulguer aucune information susceptible
de porter préjudice à la société.
• La non immixtion dans la gestion
L'article 166 de la nouvelle loi, dispose que le commissaire aux comptes accomplit sa mission,
"à l 'exclusion de toute immixtion dans la gestion ». Cette disposition conduit à établir Une nette
frontière entre la mission de contrôle et de vérification du commissaire aux comptes et
A. Compétence :
Les qualifications requises pour être inscrit au tableau de l’Ordre des Experts Comptables sont
définies par la loi 15.89 «Nul ne peut exercer les fonctions de commissaire aux comptes s’il
n’est inscrit au tableau de l’ordre des experts comptables» (art 160 de la loi du 17 octobre 1996).
Le contenu de la formation initiale exigée, les conditions et les procédures d’inscription sur le
tableau de l’ordre des experts comptables sont définis par la loi 15-89 relative à la profession
d’expert-comptable. La formation permanente et le perfectionnement professionnel sont
considérés par le commissaire aux comptes comme un devoir, une obligation essentielle de sa
charge. Le respect du principe de compétence suppose d’une manière générale, la définition des
exigences en matière de recrutement, d’ établissement de programmes de formation adaptés et
d’évaluation.
B. Indépendance :
La loi, les règlements et la déontologie, font une obligation au commissaire aux comptes d’être
et de paraître indépendant. Il doit non seulement conserver une attitude d’esprit indépendante
lui permettant d’effectuer sa mission avec intégrité et objectivité, mais aussi être libre de tout
lien réel qui pourrait être interprété comme constituant une entrave à cette intégrité et
objectivité.
Au-delà des incompatibilités et interdictions légales qui constituent des présomptions
irréfragables de dépendance, l’indépendance du commissaire aux comptes s’apprécie à la fois
par rapport à un comportement et à un état d’esprit ; la mise en cause de l’indépendance d’un
commissaire aux comptes ne peut, de ce fait, être systématique. Cependant, le commissaire aux
comptes ne peut se trouver dans une position susceptible d’altérer sa liberté de jugement qui
C. Qualité de travail :
Le commissaire aux comptes exerce ses fonctions avec conscience professionnelle et avec la
diligence permettant à ses travaux d’atteindre un degré de qualité suffisant compatible avec son
éthique et ses responsabilités. Le commissaire aux comptes s’assure que ses collaborateurs
respectent les mêmes critères de qualité dans l’exécution des travaux qui leur sont délégués.
D. Acceptation et maintien des missions :
Toute mission proposée au commissaire aux comptes fait l’objet, avant acceptation du mandat,
d’une appréciation de sa part de la possibilité d’effectuer cette mission. Le commissaire aux
comptes examine en outre, périodiquement, pour chacun de ses mandats, si des événements
remettent en cause le maintien de sa mission.
En raison des responsabilités qui s’attachent à ses travaux et des risques que certaines missions
peuvent lui faire courir, il convient que le commissaire aux comptes soit attentif aux critères de
choix des missions nouvelles et de maintien des missions anciennes.
Le commissaire aux comptes examine périodiquement la liste de ses mandats pour déterminer
ceux qui comportent des éléments pouvant remettre en cause le maintien de la mission
La phase préliminaire de la mission d’audit est une étape fondamentale dans la démarche
d’audit. En effet, ces premiers travaux vont permettre décerner l’étendue et la nature des travaux
à engager dans un volume horaire limité. Pour cela, l’auditeur devra réaliser une prise de
connaissance de l’entité contrôlée afin d’identifier les principales zones de risques.
La prise de connaissance de l’entité et de son environnement est une des étapes indispensables
de la planification. Elle doit permettre au commissaire aux comptes de constituer un cadre de
référence dans lequel il planifie son audit et exerce son jugement professionnel pour évaluer le
risque d’anomalies significatives dans les comptes et y répondre tout au long de son audit.
Nature des points à considérer. Il peut être intéressant de distinguer, d’une part, les
informations liées au secteur d’activité et, d’autre part, les éléments liés à l’entité elle-même :
Risque d'audit
Risque d'anomalies
significatives Risque de
non
Risque Risque lié détection
inhérent au contrôle
Le risque d'audit est le risque que le commissaire aux comptes exprime une opinion différente
de celle qu’il aurait émise s’il avait identifié toutes les anomalies significatives dans les comptes
: par exemple, émettre une certification sans réserve alors que les comptes comportent une
anomalie significative. Le risque d’audit se subdivise en trois composants : le risque inhérent,
le risque lié au contrôle et le risque de non détection.
Le risque d’anomalies significatives dans les comptes est propre à l’entité ; il existe
indépendamment de l’audit des comptes. Il se subdivise en risque inhérent et risque lié au
contrôle. Le risque inhérent correspond à la possibilité, sans tenir compte du contrôle interne
éventuel, de l’existence d’une anomalie significative dans les comptes. Le risque inhérent est
donc le risque général de l’entité qui doit tenir compte des particularités de l’entreprise révisée.
Ainsi, pour évaluer ce risque, le commissaire aux comptes évaluera divers facteurs tels que :
– l’intégrité, le niveau d’expérience, les changements de l’équipe de direction ;
1. Notions générales
Prévention,
Respect des detection des
delais fraude et
Objectifs erreurs
du contrôle
interne
Fiabilité des
Sauvegarde
informations
des actifs
comptables
Les lois et les règlements en vigueur fixent des normes de comportement que la société intègre
à es objectifs de conformité. Compte tenu du grand nombre de domaines existants (doit des
sociétés, doit commercial, sécurité, environnement, social, etc.), il est nécessaire que la société
dispose d’une organisation lui permettant de :
• Connaitre les diverses règles qui lui sont applicables ;
• Etre en mesure d’être informée en temps utile des modifications qui leur sont apportées
(veille juridique) ;
• Transcrire ces règles dans ses procédures internes ;
• Informer et former les collaborateurs sur les règles qui les concernent.
Toutes les dispositions prises dans la gestion courante des affaires doivent permettre de
sauvegarder au mieux « les actifs »confiés à chacun dans le cadre des responsabilités qui lui
sont assignées. Ces actifs peuvent disparaitre à la suite de vols, fraudes, improductivité, erreurs,
ou résulter d’une mauvaise décision de gestion ou d’une faiblesse de contrôle interne. Les
processus y afférents devraient faire l’objet d’une attention toute particulière.
La fiabilité d’une information financière peut s’obtenir que grâce à la mise en place de
procédures de contrôle interne susceptibles de saisir fidèlement toutes les opérations que
l’organisation réalise. La qualité de ce dispositif de contrôle interne peut être recherchée au
moyen :
• d’une séparation des tâches qui permet de bien distinguer les tâches d’enregistrement,
les tâches opérationnelles et des tâches de conservation ;
• d’une description des fonctions devant permettre d’identifier les origines des
informations produites, et leurs destinataires ;
• d’un système de contrôle inter compte permettant de s’assurer que les opérations sont
effectuées conformément aux instructions générales et spécifiques, et qu’elles sont
comptabilisées de ma manière à produire une information financière conforme aux
principes comptables généralement admis.
C’est le quatrième objectif permanent du contrôle interne. Cet impératif dans le sens de la plus
grande efficacité est un élément important que le contrôle interne doit prendre en compte pour
permettre aux activités de l’entreprise de croitre et de prospérer.
Le choix des systèmes de contrôle interne à décrire est effectué sur la base des travaux de la
phase préliminaire qui ont abouti au choix des domaines significatifs eu égard à l'objectif
de certification . La description du système doit permettre au commissaire aux
comptes de formaliser les flux d'opérations et d'information par domaine, à partir :
• du manuel des procédures de l'entreprise, s'il existe,
• des entretiens avec le personnel de l'entreprise,
• des dossiers du commissaire aux comptes prédécesseur.
Ce travail doit être mené lors d'une première intervention et réutilisé les années suivantes avec
mise à jour. Les techniques de description utilisées généralement consistent soit dans
la description narrative, la description graphique ou la combinaison des deux.
L'objectif du commissaire aux comptes dans cette étape consiste à vérifier si le système en
place comporte les contrôles et sécurités nécessaires permettant d'aboutir ou non à
une information fiable.
Le commissaire aux comptes doit s'assurer que l'entreprise respecte dans le traitement de ses
opérations comptables et dans l'établissement de ses états de synthèse les prescriptions légales
en matière comptable, telles que définies par la loi comptable, le CGNC, le code de
commerce etc.
En principe, les tests de conformité doivent permettre au commissaire aux comptes de
dégager les points forts et points faibles du système de contrôle interne de l'entreprise.
Cependant, des risques d'oubli sont possibles.
La technique du questionnaire est recommandée à ce titre. Plusieurs guides sont disponibles
dans ce sens, et à chaque fois le commissaire aux comptes doit être vigilant à l'adaptation du
guide à la situation de l'entreprise. A l'issue de cette évaluation, le commissaire aux
comptes doit pouvoir déceler les points forts théoriques du système et les points faibles
théoriques.
Durant cette étape, le commissaire aux comptes doit s'assurer que les points forts du système
ont fonctionné correctement et donc il peut s'appuyer sur ces forces pour limiter ses travaux
de contrôle des comptes.
Il met en œuvre à cet effet un ensemble de tests qui s'étalent sur une période suffisamment
longue pour s'assurer de la permanence de l'application de la procédure sur toute l'année. Il
procède par sondages pour vérifier si les contrôles sont réellement et correctement réalisés par
des personnes autorisées.
A l'issue de ces tests, deux cas sont possibles :
L'ensemble des travaux qui précèdent doivent permettre au commissaire aux comptes de
décider dans quelle mesure :
• il peut accorder confiance au contrôle interne de l'entreprise pour limiter ses travaux
de contrôle des comptes,
• il doit refuser la certification ou l'assortir de réserves,
• Le commissaire aux comptes communique aux dirigeants ses observations sur le
dispositif de contrôle interne soit verbalement soit par écrit, et ce en fonction de
l'importance des remarques.
Enfin, le commissaire aux comptes doit identifier les faiblesses du système ayant un impact
sur les comptes et qui serviront à l'élaboration des programmes de contrôle
Le contrôle interne est l'une des conditions essentielles de la régularité des comptes et de leur
valeur probante.
Un bon système de contrôle interne dans une exploitation agricole doit assurer :
• La sauvegarde du patrimoine ;
• L'amélioration des performances ;
• La production d'une information financière fiable.
A. Protection du patrimoine
Dans une exploitation agricole, les risques sont essentiellement naturels. En effet les
épidémies, les variations erratiques du climat sont les risques qu'un bon système de contrôle
interne doit couvrir. A cet égard l'auditeur d'une exploitation agricole doit vérifier que la
société ait prévu des actions et des procédures empêchant ou atténuant l'impact de ces
facteurs.
Les points clés d'un bon contrôle interne se résument comme suit :
Pour pouvoir évaluer le système contrôle interne dans une entreprise nous recourons
généralement à des entretiens avec le personnel de la société auditée à l’aide d’un ensemble de
questionnaires qui nous permettent de bien apprécier les risques de l’entité. Dans le cas d’une
exploitation agricole, les spécificités du contrôle interne touchent principalement ses
immobilisation c'est-à-dire là ou résident ses biens vivants agricoles. Ainsi, pour pouvoir mener
à bien sa mission d’évaluation du contrôle interne de l’exploitation, l’auditeur peut se faire aider
par un questionnaire (annexe 2)
Les contrôles directs sur les comptes consistent dans la mise en œuvre de contrôles de substance
dont l’objectif est de collecter des éléments suffisants et appropriés pour pouvoir se prononcer
sur le respect des assertions d’audit. Les diligences correspondantes doivent être intégrées dans
la démarche d’audit.
Lors de la prise de connaissance de l’entité et l’évaluation des risques, l’auditeur a réalisé une
première approche des risques possibles qui menacent le respect des assertions d’audit. Il en a
déduit les grandes orientations des contrôles à mettre en œuvre pour chacun des cycles.
Les assertions d’audit sont définies comme des « critères dont la réalisation conditionne la
régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes ».18
Trois catégories d’assertions sont définies :
18
Norme d’exercice professionnelles n° 500
PROJET DE FIN D’ETUDE 42
• Assertions concernant les opérations survenues au cours de la période:
– Réalité : les opérations enregistrées se sont produites et se rapportent à l’entité.
– Exhaustivité : toutes les opérations sont enregistrées.
– Mesure : les opérations sont enregistrées pour leur bon montant.
– Séparation des exercices : les opérations sont enregistrées dans la bonne
période.
– Classification : les opérations sont enregistrées dans les comptes adéquats.
• Assertions concernant les soldes des comptes en fin de période:
– Existence : les actifs ou passifs existent.
– Droits et obligations : l’entité détient et contrôle les droits sur les actifs et les
dettes correspondent aux obligations de l’entité.
– Exhaustivité : tous les actifs et passifs qui auraient dû être enregistrées l’ont
bien été.
– Évaluation et imputation : les actifs et passifs sont inscrits pour leur bon
montant et tous les ajustements résultant de leur évaluation ou imputation sont
correctement enregistrés.
• Assertions concernant la présentation des comptes :
– Réalité, droits et obligations : l’ensemble des opérations se sont produites et se
rapportent à l’entité.
– Exhaustivité : toutes les informations relatives à l’annexe des comptes ont été
fournies.
– Présentation et intelligibilité : l’information financière est correctement et
clairement décrite et présentée.
– Mesure et évaluation : les informations sont données fidèlement et pour leurs
bons montants.
Pour que l’auditeur puisse être en mesure de certifier les comptes, l’ensemble des assertions
ci-dessus doit pouvoir être validé. Pour pouvoir justifier l’accomplissement de ses travaux,
l’auditeur devra collecter des éléments probants suffisants.
A partir de son évaluation du contrôle interne comptable, l’auditeur construit son programme
de contrôle des comptes en ayant recours aux techniques appropriées lui permettant de
fonder l'opinion à émettre sur les comptes de l'entreprise.
Son intervention comprendra , à titre indicatif , les travaux suivants:
PROJET DE FIN D’ETUDE 43
• l'élaboration du programme de contrôle,
• la réalisation des tests de cohérence,
• la réalisation des tests de validation.
Le commissaire aux comptes élabore son programme de contrôle des comptes sur la base des
résultats de l'évaluation du système de contrôle interne qui lui a permis de dégager :
des points forts, pour lesquels un programme de contrôle allégé sera appliqué,
des points faibles, pour lesquels les contrôles seront plus approfondis.
Dans tous les cas, le commissaire aux comptes procédera sur la base de sondages statistiques
ou au hasard. La différenciation entre le contrôle des points forts et des points faibles se
traduira au niveau de la taille des échantillons et de l'importance des tests appliqués. Les
techniques de contrôle des comptes peuvent être regroupées en deux catégories :
• les tests de cohérence,
• les tests de validation .
Le choix entre ces techniques doit être effectué en fonction de celles qui fournissent au
commissaire aux comptes une valeur probante suffisante, lui permettant d'émettre une opinion
motivée sur la régularité, la sincérité et l'image fidèle des états de synthèse.
Les tests de cohérence ont pour objet de permettre au commissaire aux comptes de s'assurer
que les informations vérifiées sont homogènes et se corroborent entre elles. Deux techniques
sont utilisées à ce niveau : la revue analytique et les contrôles contradictoires.
La revue analytique : permet de donner une vue comparative sur l'évolution et les
fluctuations des informations comptables et financières et de dégager les incohérences
importantes. La revue analytique repose également sur la comparaison avec des informations
extra comptables, budgets, rapports d'activité, états de reporting ,etc, en vue de s'assurer que
les informations se corroborent entre elles.
Les contrôles contradictoires : reposent sur les techniques de recoupements
d'informations, approximations, rapprochements et analyses indiciaires. Ces contrôles dits
de vraisemblance consistent à analyser la cohérence d'une ou plusieurs variables, et peuvent
être appliqués à titre d'exemple dans les contrôles globaux des comptes de TVA, le contrôle
de la comptabilité matière, etc.
Les tests de validation ont pour objet de vérifier la réalité d'une information comptable.
On trouve parmi ces tests :
• le contrôle des documents reçus ou crées par l'entreprise,
• la confirmation par un tiers externe,
• l'observation physique.
A. Les contrôles sur pièces
Le contrôle des documents reçus ou crées permettra de s'assurer de la réalité et de
l'exactitude des enregistrements et des soldes. C'est un moyen de contrôle qui peut s'avérer
approprié en relation avec la confirmation externe ou l'observation physique. En effet, le
contrôle des documents est indispensable pour vérifier l'évaluation d'un actif dont l'existence
physique a été prouvée.
B. La confirmation directe
La confirmation par un tiers externe est un des moyens de contrôle qui doit être utilisé par le
commissaire aux comptes pour s'assurer de l'existence et de la réalité d'un solde ou d'une
opération. C'est une diligence nécessaire eu égard à l'objectif de certification. Il s'agit d'une
preuve externe qui est en effet une garantie supplémentaire dont dispose le commissaire aux
comptes.
En fonction de son évaluation du système de contrôle interne, le commissaire aux comptes
procédera au choix des tiers à circulariser sur la base de sondages plus ou moins étendus.
Par ailleurs, il est préférable que la date de l'information à contrôler corresponde à la date de
clôture. Si les confirmations sont établies à une autre date, le commissaire aux comptes
doit inclure dans son programme une revue des mouvements intervenus entre temps.
Certaines règles de base doivent être respectées dans le déroulement de la procédure, à
savoir :
• l'accord de l'entreprise et la préparation des lettres,
• le choix du type de confirmation approprié; aveugle, positive ou négative,
• l'envoi des demandes par les soins du commissaire aux comptes,
• la réception directe par le commissaire aux comptes et le traitement des réponses.
PROJET DE FIN D’ETUDE 45
• Pour les tiers n'ayant pas répondu, le commissaire aux comptes doit dérouler des
contrôles compensatoires sur pièces.
C. L'observation physique
L'observation physique est une diligence qui a une valeur de force probante et qui doit être
déroulée par le commissaire aux comptes. Le champ de l'observation physique couvre les actifs
corporels ; immobilisations corporelles, stocks, effets, caisses.
Elle a pour objet de s'assurer de l'existence d'un bien. La propriété et l'évaluation de ce bien
doivent être contrôlées par d'autres procédés (contrôles sur pièces).
Le commissaire aux comptes choisit les actifs à vérifier, en fonction de sa confiance dans
le système de contrôle interne et de la valeur significative des actifs concernés.
Le commissaire aux comptes doit:
• d'une part s'assurer que les procédures mises en place permettent de garantir la fiabilité
des quantités relevées, et aviser dans le cas contraire l'entreprise sur les mesures à
prendre,
• d'autre part assister ou se faire représenter dans les opérations de prise d'inventaire
pour s'assurer que les procédures sont correctement appliquées, et vérifier la bonne
utilisation par l'entreprise des résultats des comptages.
Par ailleurs, si la date de prise d'inventaire ne coïncide pas avec la date de clôture, le
commissaire aux comptes doit vérifier l'existence dans l'entreprise d'un système fiable
permettant de reconstituer les quantités à la date de clôture (Inventaire permanent).
Comme pour l’étape du contrôle interne, nous nous arrêterons dans le contrôle des comptes
sur les tests et contrôles à effectuer sur les immobilisations agricoles, ces tests concernent
l’ensemble des mouvements qui affectent les immobilisations à savoir les acquisitions, les
cessions, les productions, et destruction ainsi que les amortissements.
1ere étape : Obtenir les tableaux d'amortissement des immobilisations (et le fichier des
immobilisations s'il existe) et les états d'inventaire physique des immobilisations.
• Vérifier les mouvements de l’exercice (entrées et sortie) par l'examen des documents
justificatifs et de la régularité des imputations comptables; Pour les ventes, s'assurer de
la constatation des amortissements de la période allant de la date d'entrée à la date de
cession.
• S'assurer que les dépenses d'amélioration qui modifient les caractéristiques initiales de
l'immobilisation, accroissent sa valeur ou sa durée de vie ou diminuent ses coûts
d'entretien sont portées dans une subdivision du compte d'immobilisations concernées ;
• Pour les immobilisations produites par l'entité elle-même, vérifier qu'elle sont toutes
comptabilisées conformément aux règles comptables en vigueur s'assurer que les coûts
de production comportent l'ensemble des charges strictement nécessaires à la
production, évaluées à leur juste valeur et appuyées de pièces justificatives probantes
(factures des fournisseurs, fiches de pointage du personnel, bon de sortie matière, fiches
de temps du matériel utilisé, etc…).
• Obtenir les fiches (décomptes) d'investissement et procéder aux vérifications sus-
indiquées ;
• Obtenir ou préparer un état détaillé des immobilisations en cours (ou en instance
d'affectation) procéder à leur justification et vérifier leur reclassement en
immobilisations suivant un procès-verbal de mise en service.
a. S'assurer que les méthodes et les procédures de comptabilisation des amortissements sont
appropriées et appliquées de manière permanente.
Conclusion du chapitre :
Enfin, nous pouvons dire que sur la forme, la démarche d’audit d’une entreprise agricole est la
même que pour une entreprise d’un autre secteur, les difficultés rencontrée résident seulement
dans les spécificités inhérentes à l’activité agricole à savoir la gestion d’actifs biologiques, dans
ce chapitre j’ai essayé d’une part à décrire la démarche générale de l’auditeur et d’autre part de
mettre la lumière sur les travaux à mener par rapport aux immobilisations agricoles. Dans le
chapitre qui suit, nous allons essayer de mettre en pratiques les notions qui ont été explicités
précédemment.
Introduction du chapitre
Dans ce chapitre, Il sera question de mettre en pratique l'ensemble des concepts relatés aux
chapitres précédents tout en approfondissant cette fois les travaux d'audit. Nous essayerons de
décrire les travaux que doit mener l'auditeur dans une exploitation agricole par rapport aux
immobilisations agricoles lors de chacune des phases de la démarche.
Notre étude de cas va porter sur la société LES DOMAINES DU SAÏS , (pour des raisons de
confidentialité le nom de la société a été modifié). c'est une exploitation agricole de taille
relativement importante constitué sous la forme sociale de SARL créée il y a deux décennies
de ça. Son activité agricole porte principalement sur la production de fruits cultivables en région
montagneuses et sub-montagneuse. Depuis 5 ans, grâce à une campagne agricole bien juteuse
et suite à une succession d'investissements qui ont porté leurs fruits, le chiffre d'affaire de
l'exploitation a dépassé le seuil des 50 Millions de DH HT, la société est donc passée sous le
l'obligation de l'article 12 de la loi 5-96 et était donc obligée de certifier ses comptes annuels.
Le cas des exploitations agricoles réalisant un CA aussi important, c'est à dire au-delà de la
barre des 50 Millions de DH, est assez rare sauf pour les grandes exploitations. En effet,
l'activité agricole étant mal organisée, elle ne connait pas une grande affluence des capitaux,
mais ces dernières décennies, grâce aux efforts de l'Etat à travers des programmes
d'investissement et de défiscalisation, on a vu naitre de plus en plus et partout au Maroc des
grandes exploitations agricoles dont les variétés généralement produites portent sur les aliments
fruitiers dont la valorisation marchande est plus élevée que les autres variétés.
Dans un premier temps, nous ferons une brève présentation de l’organisme d’accueil à savoir
le cabinet Amouri Consulting, ensuite je m’attaquerais directement à la mission d’audit en
commençant tout d’abords par une prise de connaissance de l'exploitation agricole, ensuite je
ferais une synthèse de la mission d'appréciation du contrôle interne limitée seulement aux
plantations de l’entreprise , enfin je relaterai les travaux d’audit qui ont été menée toujours par
rapport aux Immobilisation agricoles (Plantations).
Crée il y a 10 ans, le cabinet AMOURI a pu intégrer à la fois ses compétences et son savoir-
faire dans les métiers du « Conseil en Affaires », pour offrir à ses clients et partenaires une
solution intégrale, pragmatique et adaptée à leurs besoins.
Ses métiers sont organisés autour de 4 grands pôles qui sont valorisés par des compétences
fonctionnelles. Les pôles métiers du cabinet sont déclinés comme suit :
L’équipe du cabinet, composée de 16 experts et consultants, est mobilisée pour relever le défi
d’offrir un service de haut niveau et d’accompagner les entreprises dans leurs projets de
développement dans un environnement marqué par des changements permanents dans tous les
domaines techniques, réglementaires et de management.
Dans ce cadre, nos ambitions s’inscrivent dans une dynamique d’amélioration continue qui vise
à:
Pour la réalisation de ses objectifs la société la société AMOURI CONSULTING adopte les
valeurs suivantes :
Engagement :
Le cabinet accompagne ses clients depuis plus de 10 ans avec un engagement intuitu personae,
une méthodologie pratique et reconnue, ainsi qu’un système d’informations performent. La
qualité de ses métiers repose sur plusieurs valeurs fondamentales, à savoir : une équipe
pluridisciplinaire, responsable et investie dans la durée et un système qualité efficace et
efficient.
Ambition :
Dans l’exercice de ses missions, et selon leur nature, contractuelle ou légale, elle entend :
Aider tous les acteurs économiques, quelles que soit leur taille, à se développer et se
moderniser en leur apportant ses compétences ;
Les collaborateurs sont issus des meilleurs cursus de formation à l’échelle nationale et
internationale. Afin d’adapter au mieux les compétences aux missions à réaliser, ils ont été
formés aux méthodologies et aux procédures du cabinet.
2. Présentation de l’entreprise
Le cabinet comprend 16 personnes et est dirigé par Monsieur AMOURI MOHAMED, Expert-
comptable diplômé et Commissaire aux Comptes inscrit, assisté par un Comité de Direction,
composé de 4 Directeurs de mission.
La mission est menée sous la responsabilité directe d’un directeur de mission diplômé
d’expertise comptable, qui travaille d’une façon active sur le dossier, s’investit personnellement
dans la rédaction du rapport qu’il signe. Il assiste aux réunions et les anime.
Outre leur diplôme d’expertise, les directeurs de missions sont diplômés de grandes Ecoles de
Commerce. La plupart ont une large expérience de l’intérieur des entreprises pour y avoir
occupé des postes de Direction.
Loin des structures pyramidales des grands groupes, le Cabinet AMOURI est structuré suivant
une organisation à trois niveaux qui lui confère efficacité et réactivité :
a. Directeurs de mission :
b. Responsables de mission :
c. Assistants :
L'exploitation agricole LES DOMAINES DU SAÏS est connue pour la commercialisation des
fameuses pommes Golden dont les cultures se trouvent surtout dans les régions montagneuses
de l'Atlas, à côté des pommes, l'exploitation produit d'autre variétés de fruits, notamment les
prunes, les pèches , les fruits rouges mais aussi les agrumes. Ses domaines se caractérisent par
une concentration géographique dans la Région de Fes-Meknes. Sa production est destinée
seulement au Marché intérieur, ses clients sont très hétérogènes, on retrouve du petit revendeur
dans le marché populaire s’approvisionnant dans les marché de gros, à la grande surface où les
produits sont directement transportés de l’entrepôt. C’est une société dont l’actionnariat est à
dominante familiale, l’organisation de la société rappelle la structure traditionnelle de la PME
familiale. La société dispose de trois grands domaines, les plus importants sont situés à
proximité de la ville d’Immouzer, à coté de quelques terres agricoles de faible superficie :
La société dispose de très larges entrepôts aux capacité très importantes, elle dispose également
d’entrepôts frigorifiques qu’elle a installé en 2014, un parc automobile relativement usé de 7
camions pour le transport de la marchandise. L’exploitation emploie 240 personnes, l’ensemble
de son personnel bénéficie de la CNSS mais une bonne partie de la main d’œuvre issue de
milieu rural travaille de façon saisonnière lors de la période des récoltes.
• 215 435 000,00 Dhs divisé en 2 154 350 parts sociales de 100 Dhs
Capital social
chacune
La société a pour objet du Maroc et en tous autre pays, tant pour elle-
même que pour le compte des tiers, ou en participation :
-Exploitant forestier ;
2. Planification de la mission
L’intervention au quelle j’ai pu participer durant mon stage s’inscrit dans le cadre d’une mission
de commissariat aux comptes de la société LES DOMAINES DU SAÏS au titre de l'exercice
2017.
En fait, le rapport du commissaire aux comptes qui doit faire l’objet d’une approbation par
l’AGO, doit être préparer dans les six mois suivant la clôture de l’exercice, conformément aux
dispositions de la loi n° 05-96 relative à la SARL et autres sociétés de personnes.
Notre mission de commissariat aux comptes réalisée par des équipes d’auditeurs financiers,
sera diligentée en deux phases. Dans un premier temps, on va se focaliser sur l’appréciation et
l’évaluation du contrôle interne. Dans une seconde phase, on sera amené à diligenter nos
travaux de contrôle des comptes au 31 juillet 2017 afin de nous assurer de la fiabilité des états
de synthèse.
L'objectif de nos travaux consiste principalement à porter une appréciation sur l'efficacité
opérationnelle et la qualité du contrôle interne des principaux processus. Cette appréciation se
fonde sur :
Une appréciation des zones de risques et du contrôle interne associés aux principaux
processus que nous auditons au niveau de l’entité.
Une identification des axes d'amélioration en matière de contrôle interne pour aboutir à des
propositions de recommandations.
Pour atteindre ces objectifs, il est primordial d’acquérir une meilleure compréhension de
l’entreprise, ce qui va permettre à l’auditeur de mieux:
Connaître la nature des activités de l’entreprise, les lieux de production, les processus
de fabrication;
Cette étape consiste à générer des informations générales, et non exhaustives, sur la
société, et parmi ces données on trouve la nature de l’activité de l’entreprise, le marché dans
lequel elle opère et les cycles existants dans la société, l’équipe de travail a essayé de préparer
les outils (questionnaires fermés et ouverts, des grilles de séparation des tâches, des tests de
conformité, des tests de permanence) qui doivent être utilisés dans la phase de l’évaluation,
La prise de connaissance des procédures est faite à l’aide des entretiens avec le personnel
de l’entreprise et selon la méthode suivante :
Après cela vient l’étape d’analyse et d’évaluation qui s’est terminée par la définition des
faiblesses du dispositif du contrôle interne de la société et la détection des principales zones de
risques.
Une partie d’un des domaines Risque de vol ou de destruction Mettre en place un bon
de l’exploitation n’est pas d’actif. gardiennage et une
clôturé. surveillance convenable des
plantations.
Inexistence de procédure Risque de vol, risque d’une Mettre en place des procédures
formalisée avant tout campagne de récolte précoce. formalisées de prélèvement
prélèvement d’actif (récoltes), d’actifs et établir un
les récoltes sont faites au fil des programme de campagne
saisons, aucun programme des agricole.
campagnes agricoles n’est
établi.
Un seul fichier des plantations Risque de mauvaise imputation Mettre en place un suivi
est tenu pour l’ensemble des comptable, risque d’une convenable des parcelles pour
domaines de l’exploitation, mauvaise évaluation des actifs les spéculations végétales
aucune distinction n’est faite agricoles de la société matérialisé par un cahier de
entre les anciennes parcelles et (difficulté à déterminer le cout cultures qui doit retracer pour
les parcelles nouvellement de production réel des chaque parcelle l’ensemble des
constitués plantations) taches agricoles qui y ont été
effectué et doit être appuyé par
des pièces justificatives
(Nombre de jour de MOD,
Nombre d’heure de Traction
Au niveau du contrôle des comptes, l’audit des Immobilisations agricoles suit la même
démarche que celle des autres immobilisations à savoir :
• L’élaboration d’une revue analytique qui va nous permettre d’apprécier les principales
variations de l’exercice, l’analyse de ces variations et les raisons derrière ces
mouvements.
Inventaire Physique :
Conformément à l’article 5 de la loi 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants,
La valeur des éléments actifs et passifs de l'entreprise doivent faire l'objet d'un inventaire au
moins une fois par exercice, à la fin de celui-ci. Concernant les immobilisation agricoles,
l’auditeur peut faire appel à l’expertise d’un spécialiste dans le domaine de l’agriculture
(technicien agricoles, ingénieur agronome etc.) Ce dernier va assister l’EC dans sa mission
d’observation de la prise d’inventaire par le personnel de l’entité (comptage et relevé physique).
Pour notre cas, Il est recommandé pour l’EC ou le CAC d’établir une fiche des immobilisations
agricoles - Plantations - en spécifiant pour chaque espèce plantée :
- Le nombre de HA planté
- Stade de production de la plantation : Plantation mature ou plantation en cours
- Longévité technique et économique estimée pour la plantation
- Si les plantations en question bénéficient de moyens de protection telles que coupe-vent
ou des filets paragrêles.
Notez Bien : Un premier cou p d’œil sur les comptes de la société nous permet de constater
qu’elle ne s’est pas conformée proprement dit aux dispositions du nouveau plan comptable
agricole, ni en matière de présentation des comptes, ni en matière de valorisation, puisque celle-
ci présente toujours ses plantations au niveau du poste « 238 Autres Immobilisations
corporelles » alors qu’elle devrait les comptabiliser dans un poste à part entière. En outre , la
société ne publie pas ses Etats de synthèses tel qu’ils ont été édicté par le PCA, ces derniers ne
Amortissements
Compte N° 2016 + - 2017
28381001 Amortissement des Plantations Pommiers Dait aoua 2 085 1 279 - 3 363
28381004 Amortissement des Plantations Pommiers Sais 893 834 - 1 728
28381005 Amortissement des Plantations pruniers 346 233 - 579
28381006 Amortissement des Plantations abricots 9 8 - 18
28381007 Amortissement des Plantations Agrumes 161 112 - 273
2838 Amortissements des Autres Immobilisations corp 3 494 2 466 5 960
Tableau 8 : Revue analytique des Immobilisation corporelles (Plantations)
Ainsi les plantations sont subi une variation globale positive de 14 %, cette dernière est
essentiellement dû à l’augmentation des plantations de pommiers d’une valeur de 3 011 KDH
suivi par les autres plantations d’une valeur de 614 KDH. Aucun désinvestissement n’a été
opéré durant l’exercice.
Rapprochement des comptes :
Ce rapprochement a pour but de valider les valeurs brutes des immobilisations comptabilisées
à la clôture de l’exercice à travers un rapprochement des soldes figurant dans le tableau 16 et
19
Ces états spécifiques ont déjà été mentionné au niveau du premier chapitre du pressent mémoire, quatrième
section au 4 quatrième paragraphe « Présentations des Etats de synthèse et liste des comptes » Il s’agit de :
Etat A4 : Méthodes d’évaluation des actifs biologiques ; Etat B 2-1 : Tableau des actifs biologiques en
immobilisations ; Etat B15 : Etats des actifs biologiques en stock Etat C6 : Synthèse des opérations
d’agrégation.
PROJET DE FIN D’ETUDE 62
ceux inscrits à la balance générale. Ainsi qu’un rapprochement de ces immobilisations avec
l’inventaire physique.
Rapprochement avec le Tableau 16 :
Tableau 16 Balance Generale Ecart
Observation VO Dotation Cumul Amort VO Dotation Cumul Amort VO Dotation Cumul Amort
DELBARD Pommiers 575 933 137 977 344 943 575 933 137 977 344 943 - - -
STE HORTI BIO PLANTS FRUITIERS 462 000 105 412 263 529 462 000 105 412 263 529 - - -
DOMAINE DE CASTANG POMMIERS 1 093 728 249 549 623 873 1 093 728 249 549 623 873 - - -
DL PEPINIERISTE PARTENAIREPLANTS FRUITIERS 227 298 51 861 129 653 227 298 51 861 129 653 - - -
PEPINIERES DU VALOIS PLANTS FRUITIERS 727 680 166 030 415 076 727 680 166 030 415 076 - - -
Par rapport aux plants de pommiers importés de France du domaine de CASTANG, la société
n’a pas inclus dans le cout d’acquisition conformément aux dispositions du CGNC, une partie
des droits de douane.
Les plantations atteignant le stade normale de production :
D’une part, nous devons contrôler le cout de production de la plantation qui doit comprendre
les élément suivant :
Les engrais, amendements, semences, plants, produits de défense des végétaux
(fongicides, herbicides, insecticides), achetés ou produits effectivement utilisés au cours
de l’exercice ;
Les façons culturales (travaux agricoles) réalisés par des tiers (entreprises agricoles ou
autres agriculteurs) ;
Les frais de main d’œuvre du personnel salarié ;
Les charges de matériel (amortissement, carburants, lubrifiants, réparations,
assurances..) ;
Les charges des bâtiments affectés à la production (amortissement, entretien, assurance,
électricité…) ;
Les charges de fermage.
Pour faciliter son travail et vu la durée qui peut être plus ou moins longue pour qu’une
plantation atteigne son age de maturité. Au lieu de contrôler le cout de production de la
plantation lors de son achèvement, l’auditeur peut, à la clôture de chaque exercice, aller
contrôler directement les charges qui ont activées au niveau du poste « immobilisations
corporelles en cours », pour ce faire, l’entreprise doit tenir une comptabilité analytique.
D’autre part, nous devons nous assurer que la plantation a bien atteint son age de maturité, cette
deuxième opération doit être effectué lors de l’inventaire physique, l’auditeur qui a établi sa
fiche d’immobilisation agricoles a pris connaissance du stade de production de la plantation et
a pu estimer sa longévité technique et économique. A partir de ces éléments, il peut alors
connaitre avec davantage de précision l’age de maturité de ladite plantation.
PROJET DE FIN D’ETUDE 64
Commentaire à propos de l’étude de cas :
Concernant notre étude de cas, l’entreprise comptabilise directement toutes ces
acquisitions dans le compte autres immobilisation corporelles - plantations -, aucune
distinction n’est faite entre les plantations matures et les plantations en cours, dès leurs
acquisition le comptable procède à leur amortissement, ceci avant même qu’elles
n’atteignent leur stade normal de production ce qui est contraire aux dispositions du
PCA auquel est assujettie ladite exploitation.
La société ne dispose pas d’une comptabilité analytique, elle ne peut donc pas procéder
au calcul du cout de production de ses plantations. Toutes ses charges sont maintenues
à la classe 6 même ceux qui ont contribué à la constitution de ses plantations.
Le premier contrôle à effectuer pour l’auditeur est d’apprécier de façon plus ou moins
approximative si la durée d’amortissement retenu pour ces plantations correspond bel et bien à
leur longévité technique et économique. La société Les domaines du Saïs applique un taux
unique de 7% pour l’ensemble de ses plantations. Pourtant leur longévité peut varier d’une
espèce à une autre comme le montre le tableau suivant20 :
Durée Taux
1ere recolte Durée de vie moyenne
Categorie de plantation d'amortissement d'amortissement
(A) (B)
(A-B) applicable
Pommiers 5 ans 14 ans 11 ans 9%
Pechers 5 ans 15 ans 10 ans 10%
Pruniers 5 ans 22 ans 17 ans 6%
Agrumes - - 20 ans 5%
Tableau 9 : Estimation des taux d'amortissement pour les plantations
Mais vu l’importance que prennent les pommiers dans les plantations de l’exploitation, on peut
dire qu’il y a une légère sous-estimation de l’usure des immobilisations agricoles de la société.
Le deuxième contrôle à effectuer sur les amortissements consiste à recalculer la dotation sur
amortissement d’un échantillon donné et la comparer avec celle comptabilisée par la société,
s’assurer qu’aucune erreur n’a été commise dans les calculs.
Constat : La société Les domaines du Saïs ne s’est pas conformée aux dispositions du nouveau
plan comptable agricole, surtout en matière de présentation des comptes, puisque celle-ci
20
Comptes et résultats de l'entreprise agricole De Roland Carles, page 203.
PROJET DE FIN D’ETUDE 65
présente toujours ses plantations au niveau du poste « 238 Autres Immobilisations corporelles
» alors qu’elle devrait les comptabiliser dans un poste à part entière. En outre , la société ne
publie pas ses Etats de synthèses tel qu’ils ont été édicté par le PCA, ces derniers ne comprenant
pas les 4 Etats spécifiques à l’activité agricole .
Constat : Aucune distinction n’est faite entre les plantations matures et les plantations en cours,
dès leurs acquisition, toutes les plantations font l’objet d’un amortissement, ceci avant même
qu’elles n’atteignent leur stade normal de production.
Recommandations : L’entreprise doit mettre en place des règles de distinction claire entre les
plantations matures et les plantations en cours en se référant notamment à l’Age de la plantation,
son stade de production etc.
Constat : La société ne dispose pas d’une comptabilité analytique, elle ne peut donc pas
procéder au calcul du cout de production de ses plantations. Toutes ses charges (irrigations
produits phytosanitaires, engrais consommés ) sont maintenues à la classe 6 même ceux qui ont
contribué à la constitution de ses plantations.
Risque : Amplification des charges qui affecterait très négativement le résultat de la société et
reflèterait une image erronée son l’activité réelle. en effet, Les premières années de la plantation
supporteraient injustement des charges qui ne génèreraient aucun produit, a contrario pour les
premières années de récolte ou le résultat serait anormalement gonflé vu qu’une bonne partie
des couts seront supportés les années précédentes lors de la croissance de la plantation. Ceci
affecte gravement le principe de spécialisation des exercices.
Risque : Etant donné la part relativement importante que prennent les pommiers dans les
immobilisations agricoles de l’exploitation (85%) et qui ont généralement une durée de vie
inferieure aux autres type de plantations (9%) on peut dire qu’il y a comme une légère sous-
estimation de l’usure des immobilisations agricoles de la société.
Conclusion du chapitre :
Pour conclure ce chapitre, nous pouvons dire que lors d’une mission d’audit financier d’une
société dans le secteur agricole, on est amené à rencontrer un ensemble de spécificités qui
peuvent nous contraindre à développer des outils et une méthodologie propre nous permettant
de nous prononcer clairement sur les comptes sociaux de l’entreprise. Ces spécificités ne se
rattachent pas seulement à la section des immobilisations agricoles présentée dans le présent
mémoire, nous pouvons les croiser dans d’autres cycles comme les stocks qui comprennent
également des biens vivants agricoles ou bien le cycle capitaux-propres, la section des
subventions d’investissements très présente dans le secteur agricole.
Au Maroc, le cadre légale qui régit cette activité connait toujours des insuffisances, un foncier
agricole dont les textes datent des années 80, une fiscalité sujette à nombreuses critiques pour
qui beaucoup réclament une réforme de fond et récemment la mise en place d’un nouveau
dispositif comptable (PCA) qui demeure toujours méconnu du grand public et dont les
mécanismes restent pas très clairs pour les praticiens. C’est une des questions au quelle est venu
répondre ce mémoire à savoir, faire connaitre l’apport fondamental du PCA ; la présentation et
la valorisations des biens agricoles dans le cadre d’une comptabilité patrimoniale
L’auditeur par son travail de vérification et de contrôle des comptes doit adopter la démarche
la plus prompte à lui offrir une analyse pertinente de la situation de l’entreprise , c’est le second
objectif qui a été assigné à ce mémoire à savoir donner un aperçu sur le déroulement de la
mission d’audit des actifs biologiques inscrits en immobilisations d’une société agricole et poser
les jalons d’une méthodologie adapté aux spécificités agricoles, notamment, les
Immobilisations agricoles.
Ce modeste travail se veut plus comme un essai qu'une réponse décisive et complète à la
problématique abordée, c'est pourquoi j'invite chercheurs et praticiens à explorer davantage
cette thématique. Les organisations compétentes, notamment, l'OEC doivent tenir des
formations (vulgarisation du PCA, explication de ses mécanismes, proposition d’une
méthodologie adaptée au secteur etc.) permettant aux professionnels du métier de bien s'outiller
pour répondre aux attentes de l'ensemble des acteurs du secteur agricole, en particulier les
exploitants et les investisseurs.
Textes généraux
Code de travail
Code rural français
Code Général des Impôts
Code Général de Normalisation Comptable
Loi 15-95 formant code de commerce
Loi 17-95 relative aux sociétés anonymes
Loi 20-05 modifiant la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes
Loi n° 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales
Notes circulaires de la direction des impôts
Plan comptable agricole
Ouvrages
LEJEUNE G., EMMERICH J-P, Audit et commissariat aux comptes. Gualino éditeur,
2007, 330 p.
MADIGNIER, Michel-Pierre, Fiscalité agricole et viticole approfondie. LexisNexis,
2009, 687 p.
Animal
AUGMENTATION DIMINUTION
ANIMAUX
* Immobilisations
* Immobilisations
en cours
PLANTATIONS
* Immobilisations
* Immobilisations
en cours
ETAT B2-1
AUGMENTATION DIMINUTION
MONTANT Variation Variation MONTANT BRUT
NATURE BRUT Acquisition d’inventaire Virement Cession d’inventaire Virement FIN EXERCICE
DEBUT (+) (-)
EXERCICE
ANIMAUX
* Immobilisations
* Immobilisations
en cours
PLANTATIONS
* Immobilisations
* Immobilisations
en cours
Agrégé
Agrégateur
Ce tableau doit etre rempli par l'entreprise selon qu'elle se trouve dans une situation d'agrégateur
et/ou d'agrégé. (Loi n° 4- 12)
Pour délimiter son champs d’intervention et éviter toute confusion dans notions employées, le
PCA a proposé un ensemble de définitions spécifiques au domaine agricole :
l’activité agricole : Activité qui consiste en la gestion par une entité de la transformation
biologique d’actifs biologiques en vue de la vente en produits agricoles ou en d’autres actifs
biologiques. Ladite gestion signifie qu’une intervention humaine apporte une valeur ajoutée à
la transformation biologique ou permet au processus de se réaliser par une action sur l’actif
biologique ou son environnement.
Actif biologique : sont des actifs spécifiques aux principales caractéristiques suivantes :
Trois catégories : " producteurs " (ex. vaches laitières, poules pondeuses),
"consommables " (ex. plants de riz sur pied, poules fermières) ou les deux à la fois (ex.
crevettes d'une aquaculture).
Leur valeur peut augmenter au fur et à mesure du vieillissement (au contraire des actifs
non biologiques qui perdent généralement de la valeur par vieillissement) ; cette
caractéristique est surtout valable pour les actifs biologiques qui n'ont pas encore atteint
le stade de maturité.
L'abondance de produits conjoints (ou coproduits), c'est-à-dire de produits différents
obtenus d'un même actif biologique mais dont aucun ne peut être désigné comme le
produit principal (ex. la carcasse d'un boeuf et sa peau), ainsi que de sous-produits, c'est
à dire des produits obtenus des produits principaux (ex. la viande découpée).
La possibilité d'utilisation de certains actifs biologiques indifféremment comme outils
de travail ou comme stocks.
L'apparition de nouveaux actifs biologiques sans qu'il y ait eu acquisition (naissances).
Actifs biologiques adultes : Ceux ayant atteint le stade récoltable (pour des actifs biologiques
consommables) ou pouvant supporter des récoltes successives (pour des actifs biologiques
reproducteurs).
Actifs biologiques immatures : Ceux qui n’ont pas atteint le stade de la récolte.
Récolte : Détachement de produits d’un actif biologique ou l’arrêt des processus vitaux d’un
actif biologique.
Notez bien que le PCA fait une distinction bien claire entre deux types d’actifs biologiques à
savoir les animaux et végétaux ou plantations selon ses propres termes. Cette dichotomie
triviale est nécessaire puisque les opérations afférente à l’un ou l’autre actif biologique ne
sont évidemment pas les mêmes.