Cours Plan Media Et Mesure D'efficacite Mcv3
Cours Plan Media Et Mesure D'efficacite Mcv3
Cours Plan Media Et Mesure D'efficacite Mcv3
SEMESTRE 2
COURS DE PLAN- MEDIA ET MESURE D’EFFICACITE MCV 3
Objectif :
Permettre aux étudiants de saisir l’importance de la programmation médiatique de la communication
Contenu du cours :
- Le media et le message : les aspects qualitatifs (forme, sens et objectif publicitaire)
- Le média et la cible : les aspects quantitatifs (audience des supports, plan média, modélisation du
plan média, détermination du budget publicitaire)
- Contrôle de l’action publicitaire (les pré-tests, les post-tests publicitaires et les études média-
produits).
Plan du Cours
Introduction Générale
Chapitre 1 : Généralités sur la communication médias
BIBLIOGRAPHIE
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INTRODUCTION GENERALE
Les moyens de communication de l’entreprise sont très nombreux et variés. Certains sont
entièrement maîtrisés par elle : c’est le cas de la publicité ; d’autres par contre échappent totalement à son
contrôle : c’est le cas du « bouche à oreille ». Certains sont impersonnels, c’est-à-dire ne comportant pas
de contacts directs « en face à face » entre l’émetteur et le récepteur : c’est le cas de la publicité par mass-
médias ou communication à travers le packaging (l’emballage d’un produit le protège tout en le mettant
en valeur) ; d’autres au contraire, comme les visites de la force de vente, comportent un tel contact. Enfin,
beaucoup d’entre eux sont payant et même parfois très onéreux, alors que quelques-uns à l’instar de la
communication rédactionnelle ou le comportement du personnel de l’entreprise dans les contacts avec le
public n’entraînent pas des coûts biens spécifiés et importants.
D’une manière générale, on classe traditionnellement les moyens de communication en deux
catégories. La première est dite « moyens de communication médias » et concerne la publicité dans les
médias. La deuxième par contre est dite moyens de communication hors- médias et regroupe le marketing
direct, le sponsoring, le mécénat, les relations publiques, les salons, les foires-expositions, la promotion,
le packaging, la vente etc.
Tous ces moyens peuvent être utilisés de façon combinée par l’entreprise pour sa communication
marketing, avec pour finalité la modification à terme des comportements de ses différents publics en
faveur de la réalisation de son ou ses objectifs. Ils sont d’ailleurs plus efficaces probablement lorsqu’ils
sont combinés. Seulement, l’expérience montre une tendance à accorder plus d’importance à la publicité
qu’à tout autre moyen.
Aussi, le média planning est l’activité qui consiste à choisir les supports publicitaires constitutifs
du plan-média et donc à coordonner les efforts publicitaires de l’entreprise de manière à en obtenir la plus
grande efficacité possible. Cette activité est dans la plupart des cas, laissée à la charge des agences de
publicité qui se charge aussi de la production de la publicité.
Ce cours est donc une tentative de réponse à la question de savoir : comment faut-il élaborer le
plan-média et mesurer l’efficacité d’une campagne publicitaire ? Notre réponse est organisée autour des
aspects touchant à l’organisation du secteur de la publicité, de l’élaboration du budget publicitaire, de
l’élaboration d’une stratégie média, du choix des médias et supports et enfin de la mesure de l’efficacité
d’une campagne publicitaire. Ce sont ces différents aspects qui constituent les différents objectifs que les
étudiants se doivent d’atteindre à l’issu de cet enseignement.
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CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA COMMUNICATION MEDIA
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la variation minimale qu’il faut lui faire subir pour que la différence soit sentie. De cette loi découlent les
principes suivants : 1) le seuil différentiel entre deux stimuli n’est pas absolu, mais relatif à l’intensité du
premier stimulus ; 2) Plus l’intensité du premier stimulus est forte, plus grande devra être l’intensité
additionnelle nécessaire au second stimulus pour qu’il soit perçu comme différent ; 3) l’accroissement
différentiel relatif nécessaire pour atteindre le seuil différentiel est une constance. Ainsi, on a k= ∆I / I :
où I est l’intensité de départ du stimulus ; ∆I est le changement d’intensité requis pour qu’il soit
remarqué ; k est la constance différentielle d’accroissement ou de décroissement nécessaire pour que le
stimulus soit noté. Ceci signifie que si k=10%, une réduction de 20F sur un article de 200F correspond à
une réduction de 60F sur un article de 600F.
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normes de nos sociétés. Dans ces cas, la publicité va donner à la marque et au produit les signes d’un
groupe valorisant. C’est la publicité intégrative.
En définitive, bien qu’il apparaisse tout à fait évident que la connaissance de ces théories est
indispensable pour la création publicitaire, il n’en demeure pas moins que le média planneur se doit
également de les connaître pour mieux appréhender les questions ayant traits à la fréquence de la
campagne, à la fixation des objectifs de campagne publicitaire et à sa responsabilité en ce qui concerne le
succès ou l’échec d’une campagne publicitaire.
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à effectuer des achats d’espaces auprès des supports. Le dossier d’agrément à cette profession doit au
terme de l’annexe du Décret No 91/120 du 24 avril 1991 relatif à la carte professionnelle de publicitaire,
fournir les renseignements suivants : raison sociale, date de création, capital social, siège social (adresse
complète), numéro du registre de commerce, numéro statistique, numéro du contribuable, numéro du
DIPE, références bancaires, nom du Directeur, numéro de supports en régie, numéro de l’autorisation de
paraître des supports en régie, noms et adresses des imprimeurs desdits supports. Il doit en outre
comporter les pièces suivantes : demande timbrée, quatre photos d’identité du Directeur, copie certifiée
conforme de la carte nationale d’identité, extrait du bulletin du Casier Judiciaire n o 3 du Directeur datant
de moins de trois mois, copie certifiée conforme du diplôme le plus élevé ou toutes autres pièces
justificatives des qualifications, aptitudes et expériences professionnelles, copie de l’enregistrement au
registre du commerce, certificat d’imposition, attestation d’assurance ou caution bancaire de 4.000.000
FCFA au moins, un exemplaire des tarifs applicables, autorisation de paraître des supports régis, lettre
d’engagement à ne facturer qu’après parution et sur justificatifs, quittance de versement au trésor de
100.000 FCFA, une expédition des statuts de la société, une copie certifié de la patente, un contrat de bail
enregistré ou titre de propriété, attestation d’immatriculation à la CNPS, copie de la souscription d’accord
de représentation avec une société de droit camerounais pour les postulants de nationalité étrangère.
Le courtier ou le démarcheur est un collaborateur d’une agence de régie de publicité rémunéré à la
commission (article 8 de la Loi N o 88/016 du 16 décembre 1988). Il doit être titulaire d’une carte
professionnelle délivrée par les autorités compétentes au regard d’un dossier fait à la demande des régies
ou des supports autorisés à exploiter eux-mêmes leurs propres espaces publicitaires et comportant :
demande timbrée indiquant le nom de la régie ou du support pour lesquels s’effectue le courtage, quatre
photos d’identité du courtier, copie certifiée conforme de la carte nationale d’identité du courtier, toutes
pièces justificatives des qualifications, aptitudes et expériences professionnelles, copie de la lettre
d’engagement sur laquelle la régie ou le support précise s’il s’agit de courtage libre ou exclusif,
permanent ou occasionnel. Ces documents devront être adressés au secrétariat du Conseil National de la
Publicité, Ministère de l’Information et de la Culture Yaoundé.
De façon schématique, on peut proposer la figure 1 comme modèle d’organisation du secteur de la
publicité au Cameroun.
Annonceur
Support de publicité
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§.2/ Les règles en matière de publicité au Cameroun
Au terme du chapitre 3 de la Loi No 88/016 du 16 décembre 1988, la publicité quel que soit le
support utilisé, doit obéir aux règles de décence, de morale et de vérité ; elle doit respecter les valeurs et
les traditions de la culture nationale, respecter le principe de loyauté dans la concurrence tel qu’il est
compris dans les relations commerciales.
Aussi, sont proscrites toute référence qui puisse déconsidérer une entreprise ou un produit
spécifique (publicité comparative) ainsi que toute déclaration ou présentation visuelle qui offense les
bonnes mœurs, l’ordre public et la morale en général, ou qui soit de nature par voie d’omission,
d’ambiguïté ou de mensonge délibéré, à abuser de la confiance du consommateur (est proscrit tout
procédé de nature à induire en erreurs sur : les caractéristiques du produit, les services après-vente,
l’étendue de la garantie attachée au produit, les qualités, prix, valeur et conditions d’achat d’autres
produits offerts sur le marché et les services incohérents à l’achat de ces produits) (article 12 de la Loi No
88/016 du 16 décembre 1988).
La publicité mensongère est donc proscrite. La publicité est interdite pour des produits dangereux
et toxiques et est soumise au régime d’autorisation pour les produits pharmaceutiques. Lorsqu’elle est
utilisée dans les médias qui portent également des articles d’information, la publicité, quels que soient la
forme et le support utilisés, doit être présentée de telle sorte que le consommateur puisse la distinguer
facilement. En outre, lorsqu’elle s’adresse aux enfants et aux adolescents, la publicité ne doit pas être de
nature à compromettre leur éducation, ni comporter de déclaration visuelle, écrite ou orale qui puisse leur
causer un dommage physique, matériel, mental ou moral.
Enfin, la publicité est interdite dans les immeubles abritant les administrations publiques, les lieux
de cultes et les propriétés tant mobilières qu’immobilières des associations à caractère politique. Par
ailleurs, le professionnel de la publicité est dégagé de toute responsabilité lorsque les promesses indiquées
ont fait l’objet d’informations dûment communiquées par l’annonceur ; d’où la nécessite pour l’agence de
conseil en publicité tenir d’un cahier de charges bien clair à l’issu du briefing avec l’annonceur.
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CHAPITRE 2 : LE BUDGET DE PUBLICITE
Le budget de publicité constitue une enveloppe de dépenses de plus en plus importante pour les
annonceurs. A titre d’illustration, Peugeot Automobiles qui n’arrivait en 1996 qu’en troisième position de
top 10 des annonceurs, avait un budget de 984 millions de FF soit à la parité de 1FF = 50 FCFA, près de
49,2 milliards de FCFA à l’exclusion du coût de création publicitaire. Plus proche de nous, sachant qu’un
publi-reportage de 10 minutes coûte entre 1.200.000 et 2 000.000 FCFA à la CRTV et qu’une société
comme le PMUC en fait presque chaque jour (écran qui suit le journal en français), on peut, en toute
modestie, estimer à près de 300 millions de FCFA son budget annuel seulement pour le publi-reportage.
Tout ceci témoigne de l’importance et de l’enjeu que représente le budget de publicité non seulement
pour l’annonceur mais également pour les agences conseil en publicité et les agences de régie de
publicité. Or, si l’entreprise peut confier la création et la planification de ses campagnes publicitaires, la
fixation de son objectif de publicité et la détermination du budget correspondant incombent à elle seule et
ne devraient pas être sous-traitées. Nous nous intéresserons donc aux composantes d’un budget de
publicité, aux méthodes de détermination du budget de publicité et à la modélisation de la décision
budgétaire.
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de production des documents de communication) et les droits d’utilisation (droits d’utilisation des
créations, de l’image des mannequins, etc.).
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faire revient à renoncer à l’élucidation de la relation entre effort de publicité et vente. D’autre part, une
telle approche engendre une incertitude par rapport au montant du budget de publicité et donc empêche la
mise en œuvre d’un plan de développement de la publicité par l’annonceur. Cette méthode est encore dite
méthode « tout ce qu’on peut se permettre ».
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§.2/ Détermination du budget à partir de la concurrence
Dans cette méthode, la pression publicitaire de la concurrence est prise en compte pour la fixation
du budget publicitaire de l’entreprise. De nombreuses études utilisent à cet égard le concept de part de
voix ou share of voice (SOV) pour décider du budget de publicité.
La part de voix d’une marque Y est la part des dépenses publicitaires de la marque Y dans le
total des dépenses publicitaires de son segment de marché ; d’où la formule Part de voix = (Publicité
de la marque Y/ Dépenses de publicité totales du segment de marché auquel appartient Y) * 100.
Il faut dire que cette part se calcule pour la publicité alors qu’on pourrait le faire pour toute la
communication de l’entreprise ou pour le hors média. On peut aussi calculer cet indicateur pour chaque
média dans lequel intervient la communication de la marque. Toutefois, cette extension est contrainte par
la disponibilité des données. Par exemple, la pige SECODIP fournit les données établies en relevant les
messages diffusés et en reconstituant pour chaque marque son budget de publicité par application à
chaque insertion le tarif officiel du support concerné.
L’utilisation de cet indicateur nécessite cependant quelques précautions. Premièrement, il faut
définir convenablement le segment de la marque. En effet, le dénominateur du ratio qui exprime la part de
voix correspond au total des dépenses de publicité du marché de la marque. La part de voix dépend donc
de la définition que l’on donne du marché de la marque, c’est-à-dire de l’idée que l’on se fait de l’espace
concurrentiel dans lequel se situe la marque : quel est son positionnement ? Quels sont ses concurrents ?
Comment segmente-t-on le marché total ? C’est un problème difficile à résoudre mais il n’est pas
intéressant de calculer une part de voix sur un segment défini de façon trop étroite, sauf cas particulier
d’une niche très spécifique. Deuxièmement, il faut veiller à la cohérence du numérateur et du
dénominateur car parfois, les parts de voix sont calculées en portant au numérateur la valeur exacte des
dépenses nettes de publicité de la marque (budget négocié) et en mettant au dénominateur le total des
dépenses de publicité du marché ; ce total étant reconstitué par la pige Secodip et donc à des tarifs
officiels non-négociés. Ce qui n’est pas cohérent. Troisièmement, il faut bien choisir la période de
référence. A cet égard, on calcule généralement la part de voix sur l’année civile mais il faut tenir compte
de la saisonnalité et il est donc intéressant de suivre l’évolution de la part de voix de trimestre en trimestre
afin de tenir compte du comportement de la concurrence.
L’utilisation de la part de voix dans l’élaboration du budget repose sur l’hypothèse d’une relation
entre cette part de voix et la part de marché.
La « loi de Peckham » pose qu’un nouveau produit dont l’objectif est d’atteindre une part de
marché de x% doit avoir une part de voix de 1,5*x%. Ainsi, si la part de marché objectif est de 20%, sa
part de voix devrait être de 30%. Certains gros annonceurs sur le marché des produits de grande
consommation adoptent des principes similaires, par exemple en lançant leurs nouveaux produits avec
un budget publicitaire supérieur de 50% à celui de la marque leader.
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CHAPITRE 3 : LES ETAPES DE LA STRATEGIE MÉDIA
La stratégie média est un maillon très important dans l’élaboration du plan média, car c’est elle
qui doit définir en quelques phrases les principes directeurs qui orientent le travail du média planneur.
Mais pour arriver à la stratégie média, on doit partir du briefing média et du briefing créatif.
§.1/ Le canevas général d’un brief média et les qualités d’un bon brief média
Malgré la diversité qui caractérise apparemment les brief médias et qui est la marque de
l’originalité des concepteurs, on peut dégager à l’analyse un certain canevas général.
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concurrence (structure du marché, forces et faiblesses des concurrents principaux, stratégies marketing
avec une carte des positionnements ou mapping) ; l’environnement publicitaire concurrentiel notamment
les marques actives en communication, leurs messages (promesses), le mix de communication et le mix
médias, les budgets et les parts de voix. En outre, le brief média doit être rappeler : les fondements de la
marque comprenant entre autres l’histoire de la communication de la marque en ne retenant que les
évolutions marquantes ; la stratégie marketing actuelle et future de la marque en terme d’objectifs
marketing (en terme de part de marché, de la distribution numérique, de la distribution valeur, etc.), cibles
marketing, marketing-mix, ses forces, faiblesses, opportunités et menaces (SWOT mis pour Strengths,
Wesknesses, Opportunités, Threats) ; les contraintes notamment matériels (budget en précisant s’il
comporte les frais techniques ou pas, les délais de mise en œuvre de la campagne) et de communication
(par exemple l’annonceur impose l’usage de la télévision comme média principal, demande que la
signature de la marque soit conservée etc.) ; les interrogations de l’annonceur et les angles d’attaques
possibles (par exemple, l’annonceur s’interroge sur l’intérêt de passer d’une communication produit à une
communication marque, de changer le ton de sa communication, de se centrer sur les prospects plutôt que
sur la fidélisation des consommateurs actuels etc.)
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En effet, la question de savoir si la création peut se faire sans règles ou plutôt sans contraintes
voulues ou imposées est la raison de toutes les controverses et des polémiques sans fin qui sont nées entre
annonceurs et publicitaires et le plus souvent entre publicitaires eux-mêmes à propos de la copy-stratégie.
A cet égard, il convient de reprendre les propos de Lendrevie et Brochand (2001, p.426) à savoir : « Il n’y
a pas de grands créateurs, dans tous les domaines, qui ne se soient imposé un cadre précis, des impératifs
rigoureux. De même, il n’y a pas de création publicitaire sans contrainte, sans objectif et sans méthode.
La différence est que, dans le cas de l’artiste, les contraintes sont voulues par lui-même et qu’il peut
modifier ses objectifs et son projet à sa guise tandis que le créatif publicitaire se voit imposer un but et
des contraintes. »
Ainsi, la copy-stratégie se présente sous la forme d’un document extrêmement synthétique qui
résume ce que le message doit communiquer. C’est donc cette méthode, ce guide, ce garde-fou, ce
contrat à partir desquels la création doit se développer.
L’écriture de la copy-stratégie repose sur les réponses à trois interrogations de base :
- Quel est le bénéfice-consommateur retenu ?
- Quels supports (preuves) peuvent être mis en avant pour soutenir ce bénéfice-consommateur ?
- Quel ton doit avoir le message ?
La copy-stratégie est donc une méthode de construction du message publicitaire fondée sous sa
forme originelle sur plusieurs principes issus de l’expérience de grandes entreprises américaines de biens
de grande consommation notamment Procter et Gamble (d’où son surnom de copy-stratégie des
«lessiviers»). Ces principes d’élaboration du message qui peuvent être résumées dans tableau suivant :
2- Une preuve (reason why) Test de coloration (comparaison Présence d’un agent
avec une lessive anonyme) adoucissant
4- Un ton, une atmosphère Situation sociale pour les acteurs Domaine du «pour soi»
générale, un style… qui se retrouvent (mari, femme, informité, relation
ami, etc.) intimes «mari; femme»
La promesse ou l’axe est le résultat des études marketing qui indiquent pour une cible spécifique,
pour une marque considérée, l’élément essentiel à communiquer. Dans le cas d’un positionnement de
produit, il s’agira par exemple d’occuper telle position précise sur un attribut déterminant du choix des
consommateurs (shampoing le plus traitant ou le plus doux…). Lorsque ce travail n’a pas été accompli,
l’agence de publicité se doit de le réaliser elle-même, devenant ainsi un conseil en marketing. Par
exemple : boire Badoit au repas est une source de plaisir qui met mes sens et mon esprit en éveil. Cette
promesse est fondée sur le positionnement marketing à savoir : Badoit est l’eau minérale naturelle
gazeuse dont le produit et la personnalité unique font pétiller (crépiter ou sauter) les sens et l’esprit.
La preuve (support) vient accréditer la promesse en l’appuyant, en la confortant, en l’illustrant. Il
peut s’agir d’une démonstration, d’un témoignage, d’un test de la présence de telle substance ou nom
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scientifique de tel agent ou principe actif…Cette justification doit être crédible (à moins qu’il ne s’agisse
d’une illustration fantastique, humoristique,…) et en accord avec la promesse. Exemple pour Badoit : la
fine pétillance$des bulles te Badoit, son statut d’eau du repis.
Le bénéfice-consommateur est l’avantage que le consommateuz retirera d’une satisfaction de la
promesse. Cet avantage doit être relié avec la promes{e pour que la publicité atteigne les objectifs
assignés. La promesse étant faite par la publicité et que le consommateur doit traduire en avantage
matériel (produit plus performant, moins cher, plus facile à utiliser etc.), avantage psychologique (en
achetant le produit de cette marque, je suis une bonne mère qui fait le maximum pour ses enfants) ou
sociologique (la possession de cette marque me valorise auprès des autres). Exemple pour Badoit :
quand je bois Badoit, je me sens plein de vie et ouvert aux autres.
Dans l’exemple de lessive, si le publicitaire s’appuie sur la douceur du textile (axe), il s’orientera
ensuite vers une relation plus intime au plan du bénéfice pour le consommateur car le « toucher » suppose
généralement ce genre de situations. Ce ne sera pas forcément le cas, s’il s’appuie sur l’axe « respecte les
coloris »…Le choix du bénéfice doit être déterminé par la cible à laquelle le message s’adresse.
Le ton, l’atmosphère désignent l’ensemble des éléments du message (couleurs, positions, formes,
sons, situations, décors, objets, personnes, humours, démonstration, drame…) qui crée et communique
l’univers du message et se reporte sur l’objet ou la marque valorisée. Un comédien trop jeune, un humour
mal compris, une situation non impliquant etc. peuvent briser l’atmosphère et «détoner» avec le reste du
message, ce qui amenuise son efficacité. Lorsque le ton employé (humoristique, démonstratif, dramatique
etc.) encore appelé personnalité de marque dans certains copy-stratégies, est en accord avec les points
précédents, il vient au contraire les renforcer et permet d’établir un style de communication très important
pour l’image de marque.
A/ La définition sociodémographique.
Il importe de connaître l’univers de référence, c’est-à-dire la population de base à laquelle on
souhaite s’adresser. S’agit-il de l’ensemble des hommes et des femmes, des hommes, des femmes ou des
ménagères (la ménagère est la femme du chef de foyer ou est elle-même le chef de foyer?)
Les critères discriminants sont : l’âge, la catégorie socioprofessionnelle, l’habitat, l’effectif du
foyer, etc. Pour chaque critère, il faut indiquer le pourcentage de chaque classe dans :
-la population (structure de la population camerounaise)
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-le marché (c’est la structure du groupe représenté par les acheteurs de l’ensemble des marques du
secteur auquel on s’intéresse)
-le produit (c’est la structure du groupe représenté par les acheteurs du produit de l’entreprise)
Cet ensemble d’information permet des comparaisons donnant les caractéristiques
sociodémographiques des consommateurs (ou acheteurs) du produit par rapport à celles du marché ou à
celles de l’ensemble de la population.
Enfin, il importe de ne pas définir un trop grand nombre de critères ou de retenir des critères
redondants concernant des populations trop faibles, de même qu’on ne mettra pas de pondérations sur les
classes de critères. En ce qui concerne la catégorie socioprofessionnelle, il est important d’indiquer s’il
s’agit de celle du chef de foyer ou de celle de l’individu lui-même.
B- La définition en terme de consommation
Si l’on dispose d’informations sur les consommateurs de la marque et des marques concurrentes,
croisées par la fréquentation des médias (enquêtes média-marchés) et si l’on peut traiter ces
informations, il est bon d’orienter le média planneur vers une cible qui lui permettra de valider ses choix.
Ces informations doivent concerner les consommateurs et les non-consommateurs de la marque ; les
consommateurs des autres marques. On pourra détailler davantage ces informations pour distinguer le
pourcentage des consommateurs de la marque qui consomment plus de la moyenne ; autant que la
moyenne etc.
En définitive, pour la description de la cible, la question à laquelle l’annonceur doit répondre est
généralement de savoir s’il faut s’appuyer sur la structure du marché ou sur celle du produit.
En règle générale, on s’appuiera sur la structure du marché si l’objectif est d’acquérir de
nouveaux consommateurs que l’on tentera de détourner des produits concurrents ou alors sur la structure
du produit c’est-à-dire des consommateurs du produit de l’entreprise si l’on souhaite renforcer la pression
publicitaire sur les consommateurs de manière à les fidéliser.
Il va de soi que plus on augmente le nombre de critères, plus l’effectif de la cible est faible. Il est
prudent de ne pas travailler sur des cibles dont l’effectif est inférieur à 1 000.000 d’individus. Enfin, on a
toujours intérêt à simplifier les définitions de cibles. Par exemple pour les cassettes vidéo plutôt
qu’essayer de définir une cible en terme d’âge, de pouvoir d’achat (catégorie socio-professionnelle),
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d’achat, etc. ; on prendra tout simplement les possesseurs de magnétoscopes. Cette qualité est nécessaire
et suffisante.
B/ Par segmentation
Une autre façon constituer une cible est d’utiliser des segments. Par exemple, imaginons que nous
souhaitons nous adresser aux possesseurs soit d’un magnétoscope, soit d’une chaîne hi-fi d’au moins
3000F. Si nous croisons simplement les deux critères, nous obtenons la part des possesseurs de
magnétoscopes parmi les possesseurs d’une chaîne hi-fi (en fait, la population qui possède les deux biens
à la fois). Il nous manquera alors ceux qui ne possèdent que l’un des deux.
La méthode par segmentation permet de décomposer les individus qui possèdent l’une ou
l’autre des qualités recherchées, tandis que la méthode par croisement décompte ceux qui possèdent
l’une et l’autre.
Les segments peuvent être joints ou disjoints. Ils sont joints lorsqu’une partie de l’un recouvre une
partie de l’autre. Ils sont disjoints si aucun individu de l’un ne se trouve également dans l’autre. Il est
évident que lorsqu’une cible est constituée de segments disjoints, il suffit d’additionner les effectifs pour
obtenir l’effectif total de la cible. Exemple : les petits patrons de 25 à 49 ans et les cadres de 25 à 44 ans.
Section 3 : La stratégie média
Les principes directeurs orientant le plan média doivent reposer sur une justification rigoureuse et
appuyée sur une argumentation solidement étayée. En particulier, on doit retrouver dans la stratégie
média la réponse à un certain nombre de questions. La précision et la pertinence des réponses à de telles
questions dépendent directement des données du brief média. On peut revenir sur les quelques questions
qui sont récurrentes en matière de justification de la stratégie média.
Premièrement, le budget permet-il d’être plus fort que la concurrence ? A cet égard, il existe des
cas où la réponse est évidente, mais dans d’autres situations moins tranchées, il est important de savoir si
l’on adopte une stratégie offensive qui consiste à être systématiquement plus fort chaque fois qu’on le
peut, quitte à laisser plus de présence dans le temps à la concurrence ; ou une stratégie défensive c’est-à-
dire occuper le terrain le plus longtemps possible mais en ayant à tout moment une pression publicitaire
inférieure à celles des principaux concurrents.
Deuxièmement, faut-il étaler la campagne dans le temps ou la concentrer dans les vagues courtes
et denses ? Cette question rejoint la précédente mais elle peut être dictée par des considérations autres que
budgétaires, en particulier en fonction de la fréquence d’achat ou d’utilisation du produit, ou s’il s’agit
d’un produit d’achat répulsif ou réfléchi. Là encore, les dispositifs mis en place par la concurrence
peuvent influencer la réponse à cette question.
Troisièmement, doit-on privilégier la couverture ou la fréquence ? C’est la question du média
planning la plus fréquente dans toutes les options stratégiques. En effet, sachant qu’à budget donné le
nombre de contacts achetables est limité, la question est donc de savoir comment répartir ces contacts
pour avoir la meilleure combinaison entre la couverture et la répétition. Il s’agit de décider combien de
contacts une personne doit avoir avec les supports du plan pour que l’on puisse dire qu’elle est
correctement touchée par la campagne.
A cet égard, l’expérience (campagnes précédentes, campagnes concurrentes, objectifs) permet
d’approcher les seuils au-dessous desquels il ne faut pas descendre (courbe de réponse).
Quatrièmement, quelles doivent être les périodes d’action privilégiées ? Les périodes d’action
peuvent être définies dans le brief média mais ce n’est pas toujours le cas. Souvent, la saisonnalité des
ventes du produit indique les meilleures périodes d’action, mais il est parfois nécessaire de se démarquer
et d’être présent avant ou après les périodes de fortes ventes naturelles pour les développer vers des
moments où l’achat ou la consommation sont moins spontanés et où l’activité de la concurrence se fait
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moins présente. A quelques jours près, il peut être possible de bénéficier de tarifs préférentiels ou
d’abattements tarifaires importants dans certains médias. Profiter de telles opportunités fait naturellement
partie de la stratégie d’utilisation des médias.
Cinquièmement, faut-il être présent dans les mêmes médias que ceux utilisés par la concurrence
ou dans d’autres ? Cela dépend du rapport de force que l’on souhaite avoir avec les campagnes des
produits concurrents. En fait, il s’agit de répondre à la question suivante : veut-on cohabiter dans le temps
et l’espace ou bien est-il plus efficace de communiquer sur un autre terrain non encore investi ? Bien
souvent, l’autre terrain risque d’être moins efficace. Tout l’art consiste donc à évaluer les avantages et les
inconvénients de chaque option et de choisir le meilleur compromis.
Le choix des médias constitue une étape importante de la mise en œuvre de la stratégie média.
Evidemment, comme on peut s’en rendre compte, un choix de média est une décision complexe du fait
qu’il existe très peu d’indicateurs quantitatifs qui aient la même signification pour l’ensemble des grands
médias. Nous allons successivement présenter les différents grands médias, les critères de choix les plus
récurrents et la répartition du budget par média.
A/ La presse
Bien que la part de la presse dans le marché des médias diminue presque dans tous les pays en
faveur de la télévision, elle reste tout de même le média le plus important. A titre d’illustration, selon
Brochand et Lendrevie (1993), la presse représente encore en 1991, 64% des investissements publicitaires
dans la CEE, 55% aux USA et 43% au Japon et donc occupe la première place dans le marché des
médias.
Elle reste cependant un ensemble hétérogène comprenant des catégories : la presse quotidienne et
la presse périodique avec dans cette catégorie, le magazine qui a pour particularité de s’adresser à des
cibles très particulières (les pays, les jeunes (Planète Jeunes), les femmes (Elle), le public sportif, le
public de la télévision, de la bourse, des jeux, etc.) et donc a une orientation précise ou un centre d’intérêt
spécifique (automobile, informatique, économie, décoration, jeunesse, santé, sport, etc.). On peut
également regrouper la presse selon qu’elle s’intéresse à des sujets d’intérêt national ou régional et on a
par exemple la presse quotidienne nationale (PQN) et la presse quotidienne nationale (PQR).
B/ La télévision
C’est le deuxième média après la presse en termes d’investissement publicitaire. Au Cameroun, en
dehors de la chaîne nationale publique, la plupart des opérateurs dans le domaine sont de simples
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distributeurs des programmes de certaines grandes chaînes étrangères. La télévision est surtout
caractérisée par la limitation de son accessibilité pour les annonceurs.
C/ L’affichage
C’est un des médias les plus anciens. Il a pour support les panneaux ou les façades de certains
ouvrages et bâtiments. Puisque ce média utilise très souvent le domaine de l’Etat, les droits sont négociés
au niveau des communes et varient souvent en fonction du poids des agglomérations. Il est surtout
caractérisé par une grande sélectivité dans l’espace et une variété de supports et d’utilisations.
D/ La radio
C’est un média qui présente un taux d’exposition élevé d’autant plus que les prix des postes
récepteurs sont en baisse grâce au progrès dans l’électronique. Il est actuellement rare de trouver des
foyers urbains sans poste récepteur. Même en zone rurale, le nombre de foyers sans poste reculerait très
sensiblement. On distingue au Cameroun les radios publiques composées du poste nationale et des
stations provinciales, les radios privées et les radios rurales communautaires jouant le rôle surtout de
média de proximité. La communication reste très éphémère avec ce média.
E/ Le cinéma
C’est un média qui est caractérisé par une audience très sélective et qui semble l’être de plus en
plus avec la montée en puissance de la télévision. Il offre la possibilité de fréquentation en fonction du
développement des infrastructures de la distribution et cette fréquentation reste relativement faible
puisque seulement 0,5% de la population française à titre d’illustration va au cinéma au moins deux fois
par semaine et plus de la moitié de cette population n’y va pratiquement jamais (moins d’une fois par an).
Mais les qualités de communication sont telles qu’elles compensent souvent sa faible fréquentation.
En définitive, une bonne caractérisation des médias reste un champ encore peu exploré dans notre
pays. Pourtant, il serait très intéressant d’avoir des données concernant les investissements publicitaires,
l’implantation géographique, l’offre d’espace, l’audience des différents médias (nombre, habitude
d’exposition, caractéristiques socio-démographiques), les conditions d’accessibilité.
F : Internet
A côté des médias traditionnels est née en 1996 aux Etats-Unis la publicité sur Internet. Le
développement rapide de ce marché a entretenu un climat euphorique avec des estimations très
optimistes. A titre d’illustration, Jupiter communications (www.jup.com) estimait le volume de
l’investissement des annonceurs américains seulement pour le second trimestre de 1999 à près d’un
milliard de dollar. Toutefois, cet optimisme s’est vite estompé lorsque par exemple l’Institut Multi-Média
(1999) souligna que « Yahoo figure parmi les rares entreprises qui déclarent gagner de l’argent sur le
Web, via la publicité ». Ce qui a conduit les analystes à se poser la question : Internet est-il un média
publicitaire au champ plus limité ou à efficacité moins grande que ce qu’on avait espéré ?
Evidemment, une telle question est difficile à répondre en l’état actuel puisque la définition de la
publicité sur Internet ne fait pas encore l’unanimité. En effet, on distingue la définition au sens large de la
définition au sens strict. La définition au sens large considère que « La publicité sur Internet est
l’ensemble de promotion sur ligne des produits, marque et institutions. Cela comprend : le coût des
insertions publicitaires dans les pages Web ; les coûts des sites de marques ». En revanche au sens étroit,
on considère que : « La publicité sur Internet est faite des insertions publicitaires (bandeaux publicitaires,
sponsoring…) payantes ou non, dans des supports en lignes ». Les sites de marques sont donc exclus.
19
Les supports sont principalement les sites et très accessoirement le courrier électronique mais qui
accueille de plus en plus de la publicité. Les sites supports publicitaires sont de deux types : généralistes
et spécialistes. Les sites généralistes, moteurs, annuaires, portails (ex : www.yahoo.com; www.voilà.fr)
attirent l’essentiel de la publicité (environ 88% du budget en France pour 1999). L’intérêt des sites
généralistes se mesure à leur audience quantitative (nombre d’internautes fréquentant le site, taux de
couverture de la population totale, d’un segment de marché). Les sites spécialisés (ex :
www.Boursorama.com) sont quantitativement moins intéressants et ce qui importe, c’est l’affinité entre
le contenu éditorial du site et les thèmes de l’annonceur, entre le profil des visiteurs du site et la cible de
communication de l’annonceur.
En janvier 2000, on comptait près de dix millions de sites Internet dans le monde et un peu moins
de 800 sites commercialisant des espaces publicitaires. On estime également qu’un site doit avoir une
audience de 200.000 à 250.000 pages vues au minimum par mois pour espérer vendre de l’espace
publicitaire.
En définitive, comme la publicité traditionnelle, la publicité sur Internet est une communication
non souhaitée. Elle se fait sous forme de bannières, de sponsoring et très marginalement d’interstitiels,
d’objets volants, de publicité déroulante ou de boutons marchands contextuels. Les bannières sont sous
forme de bandeaux (dont le format de plus courant est les 468 * 60 pixels), de pastilles, de boutons ou
d’icônes. Elles sont soit passives (statiques ou animées) avec clic le plus souvent ou sans clic, soit
interactives.
§.2/ Forces et faiblesses des grands médias
Les médias ont à la fois des points forts et des points faibles qu’il importe de connaître. A cet
égard, Kotler et Dubois (2000) résument les conclusions de l’étude France pub/Havas sur la question et
au-delà l’importance des investissements publicitaires.
A/ La puissance
Elle désigne l’aptitude du média à atteindre rapidement une forte proportion de la population. Bien
entendu, et quelle que soit la cible visée, la télévision représente le modèle de puissance. Selon une
enquête du CESP (Centre d’Etude des Supports Publicitaires), c’est le seul média qui en quelques
dizaines de secondes peut délivrer un message à plus de 30% de la population française et en passant
simultanément un message sur l’ensemble des chaînes nationales (cinq à l’époque de l’étude). On peut
atteindre jusqu’à 50% et plus de cette population d’autant plus que, seulement 3% ne regardent
absolument jamais la télévision. La presse quotidienne en est également très puissante, mais sa puissance
est moins concentrée dans le temps puisqu’elle est répartie sur l’ensemble de la journée. Ainsi, une
parution sur l’ensemble des quotidiens français atteint environ 50% de la population adulte ; le maximum
étant atteint après une période de huit semaines - environ 50 jours consécutifs hors dimanches – avec un
niveau de 90% (10% des français ne lisent jamais de quotidien) alors que 80% sont déjà touchés au bout
de 8 jours.
Pour ce qui est de la radio, la notion de puissance est assez différente de celle des autres médias.
En effet, la radio est puissante puisqu’au cours d’une journée, 70% de la population l’a écoutée au moins
une fois. Cependant, cette puissance n’est pas répartie de façon homogène dans toute la France, surtout si
l’on ne prend en compte que les stations qui acceptent la publicité (France Inter n’est pas ouverte à la
publicité). L’audience totale d’une journée tombe à 30% avec un écart très important selon les régions.
Ainsi, après la diffusion d’un seul message, il n’est guère possible d’obtenir beaucoup plus que 5%
d’audience. C’est donc la multiplication des messages au cours de la journée et sur différentes stations qui
fera qu’en fin de compte une certaine puissance sera atteinte.
L’affichage est un média très puissant mais cette puissance est limitée à la localité affichée. Plus
de la moitié des habitants de la localité affichée pourront avoir été touchés dès le premier jour d’affichage
et 85 à 90% au bout d’une semaine, selon la densité des panneaux de la campagne. Si la campagne est
21
limitée aux agglomérations de 100 000 habitants et plus, et que 90% des habitants de ces agglomérations
ont été touchées par la campagne, la couverture nationale n’atteindra pas 50%.
Le cinéma quant à lui n’est pas un média puissant puisque plus de la moitié de la population selon
l’étude en question n’y va pratiquement jamais.
En définitive, la notion de puissance ne recouvre pas les mêmes réalités selon les médias. Il est
donc délicat, pour ne pas dire imprudent, d’établir un classement du plus puissant au moins puissant. De
plus, elle dépend des habitudes de fréquentation des médias qui peuvent varier d’une société à l’autre et
des possibilités d’accès aux récepteurs, l’illustration de l’étude française n’est qu’indicative des pistes de
recherche que l’on peut faire au Cameroun sur les médias.
B/La répétition
C’est la faculté que possède un média à délivrer un message un grand nombre de fois en très
peu de temps. C’est un des critères les plus importants à prendre en compte car il est tout à fait inutile
d’avoir la puissance si la plupart des personnes touchées le sont mal ou insuffisamment.
Egalement pour ce critère, il n’y a pas de règle car le niveau de répétition idéal dépend de
nombreux paramètres parmi lesquels les plus importants sont la nature du produit, la qualité du message,
son format, l’activité de la concurrence dans les médias ou dans d’autres, le fait qu’il s’agit d’un
lancement ou d’une campagne d’entretien, etc. Et bien sûr le ou les médias à utiliser jouent un rôle très
important dans la définition du niveau de répétition à adopter ; ainsi, les niveaux de répétitions que l’on
peut obtenir sont variables d’un média à l’autre, mais heureusement, ces niveaux sont inversement
proportionnels à la capacité du média à faire mémoriser la campagne qu’il véhicule à cause du fait qu’une
occasion de voir ou ( d’entendre ) la campagne n’a non seulement pas la même valeur, mais surtout pas le
même sens selon les médias, les mesures d’audience faites pour différents médias n’étant pas de même
nature.
A titre d’illustration de cette nature différenciée des audiences, on peut noter que le lecteur d’un
support de presse est toute personne déclarant avoir eu un contact avec le support, ce qui inclut toutes les
occasions de contact, de la lecture régulière et attentive d’un numéro à son feuilletage plus ou moins
rapide. Or, le téléspectateur est toute personne ayant été exposée à l’image télévisée, c’est-à-dire se
trouvant dans la même pièce où marche un récepteur télévisé.
Pour la radio, est considéré comme auditeur toute personne déclarant avoir écouté une station la
veille du jour de l’écoute. Par écoute, on entend l’écoute physique, soit que la personne dise avoir écouté,
même sans être dans la pièce du poste radio, soit qu’elle ait entendu, même sans vouloir écouter, car le
poste de radio se trouvait dans le même local (commercial ou privé).
Pour le cinéma, on est considéré comme spectateur si l’on a assisté personnellement à une séance
de cinéma dans la période de référence.
Enfin, est considéré comme faisant parti de l’audience d’un ensemble de panneaux d’affichage
toute personne ayant effectué au moins un passage devant un des panneaux de l’ensemble au cours d’une
journée. En toute évidence, cette diversité fait que la qualité d’exposition ne soit plus la même.
Toutefois, l’affichage offre la plus forte répétition puisqu’en l’espace de quelques minutes, il est
possible de voir un grand nombre d’affiches supportant le message. Du fait de cette qualité, l’affichage se
prête bien à une déclinaison de messages différents, chacun d’entre eux pouvant être vu un nombre de
fois suffisant pour que l’ensemble de la campagne soit efficace. La radio dans une moindre mesure peut
également délivrer un grand nombre de messages quotidiens. Cependant, du fait que l’audience
instantanée de la radio est relativement faible et qu’elle se renouvelle souvent au cours de la journée, les
22
différents messages quotidiens d’une campagne peuvent toucher des personnes différentes. Ce n’est donc
qu’après plusieurs jours que la répétition individuelle sera suffisamment importante pour être efficace.
Comme pour l’affichage, la possibilité de délivrer de nombreux messages pour une même campagne dans
un laps de temps assez court permet une déclinaison de la communication publicitaire sur plusieurs
messages différents.
La télévision peut aussi diffuser plusieurs messages dans une journée mais généralement d’une
façon beaucoup moins dense. La période de forte audience ne comportant que quelques heures dans la
journée et les messages étant cantonnés dans des écrans publicitaires (espace réservé à la diffusion des
messages publicitaires, qu’il soit placé entre deux émissions différentes ou à l’intérieur d’une émission en
coupure), il n’est pas aisé de diffuser plusieurs fois le message à quelques minutes d’intervalles. En
l’espace de quelques heures, l’auditoire peut se renouveler complètement. Les plus grandes chances de
voir deux messages (de la même campagne) dans un laps de temps court sont réunies lors d’un
changement de chaîne, mais aussi le risque de n’en n’avoir aucun.
Pour la presse quotidienne, sa périodicité ne lui permet de délivrer qu’un message par jour. Ainsi,
un individu qui lit plusieurs quotidiens chaque jour pourra être plusieurs fois en contact avec la même
annonce le même jour, mais cette situation est assez rare puisqu’une étude établit que par exemple 90%
des français qui lisent au moins un quotidien n’en lisent qu’un seul. En revanche, pour la presse
quotidienne, la fréquence de parution est directement liée à celle des magazines et c’est par le jeu de
duplication des lectures qu’un certain nombre de lecteurs peuvent avoir plusieurs contacts avec les
messages de la même campagne. Mais étant donné qu’un grand nombre de magazines ont un lectorat
assez peu régulier (renouvellement des lecteurs d’une parution à l’autre), ils ne permettent pas de
déclinaison des messages publicitaires, l’artifice consiste à passer les différents messages dans le même
numéro du magazine avec malheureusement le fait que cette augmentation de l’importance de la
répétition n’apparaît jamais au niveau des performances car les enquêtes d’audience ne permettent de
comptabiliser que les contacts avec les supports et non les contacts avec les messages.
Le cinéma enfin offre des niveaux de répétition extrêmement faibles puisque peu de personnes
vont au cinéma tous les jours (seulement 0,5% de la population française va au cinéma au moins deux fois
par semaine).
C/ Le ciblage
Tous les médias ne sont pas fréquentés par les mêmes catégories de population. Même un média
très puissant comme la télévision qui touche « tout le monde » est fréquenté plus particulièrement par les
catégories âgées et modestes (étude française). Le média dont la fréquentation est la mieux répartie est
représenté par la presse quotidienne. A l’inverse, le cinéma offre la plus grande dispersion socio-
démographique dans ses niveaux de fréquentation. Par rapport à la moyenne, contrairement à la
télévision, ce sont surtout les jeunes et les catégories aisées que l’on retrouve parmi les spectateurs ainsi
que les habitants des régions fortement urbanisées. L’audience de l’affichage est fortement corrélée avec
la fréquence déplacement et touche donc davantage les hommes que les femmes, les jeunes que les plus
âgés, les actifs que les inactifs. Les magazines sont fréquentés avec une dispersion socio-démographique
voisine de celle du cinéma mais avec une amplitude beaucoup plus faible car en fait, l’éventail de choix
des magazines est tel que l’on peut dire qu’il y en a vraiment pour tous les goûts. Cependant, la
propension à la lecture est plus élevée chez les jeunes et les catégories aisées. Quant à la radio, c’est
assurément le média des petits patrons dont la majorité a la possibilité de l’écouter en travaillant.
En définitive, ces aspects généraux sur les différentes catégories de la population qui fréquente les
médias peuvent laisser penser qu’on puisse avoir une échelle de ciblage. Il n’en est rien puisqu’une
combinaison judicieuse des supports à l’intérieur d’un même média peut accroître son ciblage même si
23
cette faculté n’est pas offerte avec le même éventail de possibilités pour chaque média. Par exemple, un
ciblage précis est beaucoup plus facile à obtenir par un choix de magazines que par un choix d’émissions
de télévision.
24
l’étalement et la saisonnalité de la fréquentation des médias. En effet, le temps qui s’écoule entre l’accord
sur le plan et le début de campagne est très variable. Ainsi, certains médias ne peuvent être utilisés tout
simplement parce qu’il est trop tard, alors que d’autres sont encore disponibles. Ainsi, les délais de
démarrage d’une campagne de publicité peuvent jouer un rôle important dans le choix des médias.
Une fois les médias sélectionnés, il convient de mettre en œuvre la démarche relative aux supports
qui consiste à choisir les supports à l’intérieur de chaque média de manière à avoir les plans qui soient
une combinaison des supports ainsi choisis. Le support désigne l’élément concret qui, à l’intérieur d’un
média, peut porter et communiquer le message publicitaire : l’écran publicitaire pour la télévision, le
quart d’heure ou demi-heure pour la radio, le journal ou magazine pour la presse, la salle pour le cinéma,
le panneau pour l’affichage. Il y’a donc d’abord le problème de choix des supports, ensuite celui de la
combinaison de ces supports et enfin le problème de l’évaluation des combinaisons.
25
B/Le contexte publicitaire.
Il comporte deux éléments à travers lesquels il peut exercer son impact sur le message publicitaire
à savoir le volume publicitaire et l’environnement.
S’agissant du volume publicitaire, la question est de savoir si les messages publicitaires se
concurrencent ou au contraire multiplient-ils les ODV (comme la présence de plusieurs magasins dans
une rue commerçante attire les clients). Il semble qu’aucune étude n’ait tranché définitivement cette
question pourtant importante, parfois sur un marché surtout encombré. La question se pose différemment
selon :
- la nature du média et notamment selon son mode de fréquentation. Là où l’individu peut choisir
la publicité qu’il veut voir, la charge publicitaire est mieux supportée mais c’est au détriment éventuel de
l’impact.
- la disposition de la publicité à l’intérieur du support. Dans les magazines, on opposera par
exemple les cahiers publicitaires aux mises en page qui permettent une étroite imbrication entre le
rédactionnel et la publicité.
Pour ce qui est de l’environnement publicitaire, la nature des messages, le prestige des annonceurs
présents dans le support, leur sérieux, etc. rejaillissent sur l’ensemble des publicités présentes dans le
support.
D/ L’image du support
On appelle image l’ensemble des perceptions qu’un individu entretient à l’égard d’un objet. Elle
comporte essentiellement deux dimensions : le degré de familiarité qui détermine la notoriété et
attitudinale (défavorable, indifférence et favorable).
En effet, l’image du support vient influencer, interférer avec l’image du produit ou de la marque
sur lequel porte le message publicitaire. C’est ainsi que dans le secteur de la presse, l’image d’un support
tel que Vogue valorise les marques présentes en publicité. En revanche, certains supports dont les tirages
et les audiences sont quantitativement assez intéressants semblent souffrir d’une image défavorable.
Ainsi le support de par son image exerce un effet de source apparente qui influence l’efficacité de
la publicité et dans ces conditions, l’image d’un support constitue un critère de choix entre les supports.
A/ L’audience
26
Il importe de noter que cet important concept d’audience peut être décliné en plusieurs notions
renvoyant à des réalités différentes. Ainsi, lorsqu’on parlera d’audience, elle désignera l’ensemble des
lecteurs, auditeurs, spectateurs ou téléspectateurs d’un support ou des individus passant à proximité d’un
emplacement ou panneau pour l’affichage. Il s’agit donc de toutes les personnes en contact avec le
support pendant la période de référence.
Cette définition correspond à celle de ce qu’on appelle audience totale d’un support. Par contre,
l’audience utile désigne la partie de l’audience totale d’un support qui appartient à la cible de
communication. Par ailleurs, pour l’audience de la télévision et de la radio, elle est souvent déclinée en :
- audience cumulée : ensemble de personnes ayant été en contact à un moment où à un autre avec
la télévision ou la radio pendant la durée d’une émission ou au cours d’une journée
- audience instantanée : ensemble de personnes ayant été en contact avec la télévision ou la radio
à un instant précis de la journée ou d’une émission
- audience au ¼ d’heure moyen : c’est la moyenne arithmétique de l’audience des différents ¼
d’heures d’une journée d’émission. L’audience au ¼ d’heure étant l’ensemble de personnes ayant été au
contact avec la télévision ou la radio pendant un ¼ d’heure donné.
N.B : L’audience au ¼ d’heure moyen est souvent utilisée comme base de sélection d’écran
publicitaire (l’espace réservé à acquérir le message publicitaire à l’intérieur d’une émission ou entre deux
émissions).
En ce qui concerne la mesure de l’audience de la publicité en ligne ou sur Internet, il existe quatre
mesures couramment utilisées : le nombre de hits, le nombre de machines hôtes, le nombre de pages vues
et le nombre de clic through. En effet, la pratique consistait à utiliser le nombre de hits pour estimer le
nombre effectif de visiteurs de site. Le hit est une notion purement informatique qui représente le nombre
de fichiers téléchargés (l’adresse, le bandeau, une photographie, la page, etc.) et non pas le nombre de
visiteurs.
Ainsi pour gonfler les hits et prétendre avoir gagné des visiteurs, il suffisait de surcharger les
pages en ajoutant des fichiers. Cette mesure est aujourd’hui progressivement abandonnée.
Le nombre de machine qui se sont connectées sur le site est une autre statistique fournie par
l’hébergeur. Par machine, il faut entendre des ordinateurs, qui la plupart du temps sont des serveurs
permettant au micro-ordinateur de se connecter à l’Internet. Lorsque l’utilisateur se connecte par exemple
par son entreprise, c’est le serveur de son entreprise qui joue un rôle (or derrière le serveur, il peut y
avoir plusieurs utilisateurs). Le nombre de machines hôtes donne donc une idée de la provenance des
visiteurs, mais pas leur nombre réel. Le nombre de pages vues est l’indice le plus pertinent pour évaluer le
nombre de visiteurs (une statistique également fournie par l’hébergeur).
Le bandeau aura été vu le même nombre de fois. Le simple fait d’avoir vu le message est déjà un
indice utile élémentaire il est vrai, mais néanmoins réel.
Le nombre de clic through est incontestablement la statistique la plus opérationnelle. Lorsque
l’utilisateur consulte la page d’un serveur Web, il est libre de cliquer sur le bandeau et de se rendre ainsi
sur le serveur de l’annonceur et de quitter l’éditeur. Celui-ci fournit à partir de ces propres chiffres la
statistique du nombre de personnes ayant atterri sur le serveur de l’annonceur. Notons que si le serveur est
un serveur marchand, la personne qui clique sur le bandeau publicitaire est plus qu’un visiteur : elle est
acheteur potentiel.
Il faut souligner aussi que, quel que soit la technique ou méthode d’étude de l’audience (interview,
panel, audimétrie, affimétrie), elle repose sur l’idée que tout individu appartenant à l’audience d’un
support a une probabilité non nulle d’être exposé à un message publicitaire véhiculé par ce support. Cette
probabilité varie très sensiblement selon les modalités de ce contact avec le support ? Ainsi, le contact
27
support génère donc une occasion de voir (ou d’entendre) le message publicitaire véhiculé par ce
support ; c’est la fameuse ODV ou ODE.
L’ODV se transformera éventuellement en perception effective de message selon une multitude de
variables qui déterminent l’impact réel propre à l’instant, à l’individu, au message et au support. Ainsi,
l’écart peut être très grand entre l’ODV et la perception du message (à fortiori entre l’ODV e l’évolution
d’une image ou d’un comportement). Il faut donc souligner que l’ODV est le premier maillon de la chaîne
de la communication. C’est le point de passage obligé et nécessaire.
C’est pour cette raison que les critères liés à la cible de communication s’appuient sur le concept
d’audience et donc du contact ou ODV. Ce faisant, on distingue essentiellement trois critères de choix
basés sur l’audience :
28
N.B : L’audience d’un support de presse peut être obtenue à partir du taux de circulation (nombre
de personnes en moyenne lisant le même exemplaire du journal ou magasine) et de la diffusion (nombre
d’exemplaires tirés et diffusés (vendus ou distribués gratuitement) ; le restant du tirage est appelé
bouillon). Dans ce cas n a la formule : Audience = taux de circulation x diffusion.
Il est rare de choisir un seul support à l’intérieur d’un média et très souvent on combine plusieurs
supports pour une campagne publicitaire donnée. Aussi faut-il examiner les modèles présidant à cette
combinaison. De plus, un même support peut occuper des positions différentes sur ces échelles et les
rendre inopérantes en matière de décision.
Section2 : Les modèles de média planning
Les modèles de média planning sont des instruments informatiques qui servent essentiellement à
traiter les informations fournies par les études de la fréquentation des supports. Ils permettent de
construire des cibles, de hiérarchiser les supports, de construire des plans médias, d’évaluer leurs
performances.
Construire un plan consiste à définir :
- une combinaison de supports c’est-à-dire une sélection parmi les « supports candidats »
- un nombre d’insertions (ou de passages) pour chaque support
- un rythme, un déroulement dans le temps (ou dans l’espace).
Ceci doit se faire dans le cadre des objectifs et des contraintes définis dans la stratégie média. On
pourra alors construire et analyser plusieurs plans possibles à partir des caractéristiques mesurables des
supports ou d’autres. Il y a donc une multitude de plans théoriquement possibles. Leur comparaison se
fait notamment à partir de la distribution des occasions de voir ou d’entendre (ODV ou ODE).
Les indicateurs de la distribution des ODV sont alors calculés par ordinateur le plus souvent et
selon un des modèles de média planning. On peut distinguer plusieurs types de plans :
- les plans qui utilisent peu de supports, mais chaque support est tracté très fréquemment = liste
courte (répétition élevée)
- les plans qui utilisent un grand nombre de supports mais chaque support est peu tracté = liste
longue (couverture cumulée élevée)
- les plans qui utilisent les supports dupliquant fortement (répétition élevée)
- les plans qui utilisent des supports dupliquant peu (couverture cumulée élevée).
On distingue généralement deux familles de modèles : les modèles d’optimisation et les modèles
d’évaluation.
Les modèles d’optimisation recherchent parmi toutes les combinaisons possibles de supports la solution
optimale au vu d’un critère unique, d’ordre quantitatif (couverture, répétition, fonction de réponse, etc.).
Par nature, l’optimisation requiert le choix d’un seul critère, ce qui comporte une part d’arbitraire et la
solution « optimale » risque de sortir de l’ordinateur « comme un lapin surgit du chapeau d’un
prestidigitateur » (Lendrevie et Brochand, 2001). En tout cas, l’appellation « optimisation » est abusive ;
au mieux, ce type de modèle peut conduire de bons plans sans pouvoir prétendre à une construction
optimale.
Le problème est celui du calcul de l’audience nette puisque le plan ayant plusieurs supports, il
apparaît un phénomène de duplication d’audience. En effet avec un plan à plusieurs supports, il apparaît
une audience multicomptée, c’est-à-dire la proportion de l’audience touchée au moins une fois par
l’émission d’un message dans les supports du plan. L’audience dupliquée est celle qui est commune à
deux ou plusieurs supports du plan média. Ce phénomène de duplication apparaît dans le schéma
suivant :
. Dans ces conditions, l’audience utile nette est donnée par la formule :
Audience nette= A+B+C – (AB + AC + BC) + ABC
Soit Audience utile nette = Audience utile totale du plan – Audience dupliquée du plan
§.2/ La distribution des contacts
On appelle distribution des contacts la répartition de tous les individus touchés au moins une fois
par un plan selon le nombre de contacts qu’ils ont reçus.
La distribution est dite par classe de contacts si les individus sont répartis entre ceux touchés au
moins une fois, ceux touchés au moins deux fois, etc.
La distribution cumulée est notée souvent Cx+ et exprime le pourcentage de la population cible
ayant au moins x occasions de voir le message. C’est, en d’autres termes, le pourcentage de la population
30
cible ayant une répétition supérieure ou égale à x. Ainsi, l’indicateur Cx + est une synthèse de la
couverture et de la répétition (reach and frequency).
GRP= Nombre de contacts utiles/ Population cible *100 ou Nombre d’individus cibles touchés/
Population cible * répétition moyenne ou taux de couverture cumulé (%) * répétition moyenne.
NB : Lorsqu’on divise le nombre total de contacts par le nombre de personnes qui ont reçu ces contacts,
on obtient le nombre moyen de contacts par personne touchée et qu’on appelle répétition moyenne
soit :
Nombre de contacts / nombre de personnes = nombre moyen de contacts. Si les nombres de contacts et de
personnes sont exprimés en pourcentage, on aura aussi bien GRP / couverture = nombre moyen de
contacts.
Exemple :
31
Distribution contacts par classe Distribution cumulée GRP
P1 P2 P3 P1 P2 P3 P1 P2 P3
1 11,4 6,5 11,3 48,5 37,3 40,1 11,4
2 7,7 4,2 6,6 67,1 30,8 28,8 15,4
3 6,9 3,5 4,7 29,4 26,6 22,2 20,7
4 12,3 3,6 3,6 22,5 23,1 17,5 49,2
5 4,3 4,7 2,9 10,2 19,5 13,9 21,5
6 2,6 14,8 2,4 5,9 14,8 11,0 15,6
7 1,6 2,0 3,3 8,6 11,2
8 1,0 1,6 1,7 6,6 8,0
9 0,4 1,4 0,7 5,0 3,6
10 0,3 3,6 0,3 3,6 3
159,6
Nombre moyen de contacts : 159,6 / 48,5
En définitive, le choix du plan média repose sur les critères quantitatifs et le GRP est l’indicateur
très utilisé dans ce domaine.
Contrôler avec précision l’effet réel de la publicité sur les consommateurs est un problème bien
redoutable. Il est d’autant plus redoutable qu’il renvoie à deux questions de connaissances bien différentes
à savoir : la publicité est-elle efficace ? Peut-on mesurer l’efficacité de la publicité ?
Il s’agit précisément de deux problèmes distincts du point de vue épistémologique. En effet,
l’efficacité de la publicité peut être réelle et non mesurable et ce n’est pas parce qu’il est souvent
impossible de contrôler précisément l’effet de la publicité que l’on peut en déduire qu’elle n’a pas d’effet.
En fait, cette confusion dans la question de contrôle de l’effet de la publicité tient très souvent de
l’absence de précision sur les objectifs de la publicité, le critère de contrôle, de la méthode et des outils
utilisés. En bref, les problématiques liées à cette question de contrôle de l’effet de la publicité sont
différentes selon que le contrôle concerne l’effet en termes de communication ou de vente.
32
Après avoir examiné les indicateurs utilisés dans cette optique, nous allons élucider les méthodes
adoptées.
a) La notoriété de la marque
On distingue :
-la notoriété spontanée : c’est le % de personnes capables de citer spontanément la marque sur
laquelle porte la publicité dans l’univers du produit considéré
-le « top of mind » : c’est la première marque citée c’est-à-dire celle qui vient tout de suite à
l’esprit de ceux qui sont interrogés. Il se donne en % de personnes interrogées qui citent en premier la
marque sur laquelle porte la publicité
-la notoriété assistée : c’est le % de personnes qui citent la marque dans une liste comprenant la
marque en question.
b) La mémorisation
Ce concept recouvre plusieurs notions : celle de restitution du contenu d’un message, de
reconnaissance et d’attribution. On aura donc de ce point de vue :
-le score de reconnaissance : c’est le pourcentage de personnes qui déclarent reconnaître
l’annonce et donc l’avoir vue ou entendue. Pour une annonce dans un magazine par exemple, le test
consiste à parcourir le magazine en question page par page avec l’interviewé qui va indiquer ce dont il se
souvient avoir vu ou lu. On peut alors calculer pour l’annonce les éléments tels que : le taux d’observation
(% des lecteurs qui se souviennent avoir déjà vu cette annonce dans le support) ; le taux d’association (%
de lecteurs qui déclarent avoir lu ou vu la partie de l’annonce qui identifie le nom du produit) ; le taux de
lecture (% des lecteurs qui déclarent non seulement avoir vu mais se souviennent d’avoir lu au moins la
moitié du texte de l’annonce).
-le score d’attribution : c’est le pourcentage de personnes identifiant correctement un annonceur
dont le nom a été caché dans le message. Par exemple, on passe pour un interviewé une cassette sonore
(message radio ou bande son d’un film TV) où l’on a effacé la marque. Ce score peut être dit score
prouvé (% des personnes qui sont capables de restituer au moins un élément du message), le score
spécifique (% de ceux qui racontent avec précision la publicité). Enfin, le score brut (% de personnes qui
déclarent avoir vu ou entendu le message en l’attribuant à un annonceur vrai ou faux).
B/ Les méthodes utilisées
La démarche de mesure de l’impact de la publicité diffère selon qu’il est question de mesurer
l’annonce presse ou l’annonce TV
a) La mesure de l’impact des messages presse
La méthode consiste à effectuer deux visites aux interviewés d’un échantillon d’environ 200
lecteurs effectifs. On dépose un exemplaire du support étudié chez la personne à interviewer et on prend
rendez-vous pour deux jours après. L’interviewé ignore que l’entretien portera sur la publicité.
A la seconde visite, l’enquêteur s’assure que le numéro a été effectivement lu. Puis, il soumet au
lecteur une liste d’annonces. Celui-ci doit citer celles dont il se souvient et les décrire avec le plus de
précision possible. L’interview est relancée par une série de questions portant plus particulièrement sur la
présentation, l’argumentation, l’association entre l’intérêt porté à l’information et l’incitation à l’achat des
annonces citées.
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A la fin de l’interview, l’enquêteur demande si l’interviewé avait vu, lu ou simplement remarqué
au moins un des éléments du visuel ou du texte de l’annonce.
Les scores d’impact sont donnés en valeur brute ou prouvée (restitution d’éléments significatifs du
message authentifiant la lecture de l’annonce). Ils sont également analysés en valeur absolue ou relative.
On compare alors les scores d’impact de l’annonce avec celui des autres annonces étudiées dans le même
numéro ou bien on compare le score de l’annonce à la moyenne obtenue par les annonces concurrentes
dans le même secteur.
Enfin, les scores peuvent être globaux (ils portent sur l’ensemble de l’annonce) ou partiels, ils
cherchent alors à évaluer chaque élément de l’annonce. C’est la méthode dite du vu/lu par laquelle on
mesure le nombre de lecteurs qui ont vu ou lu les différentes composantes de l’annonce.
b) La mesure de l’impact des messages TV ou Day After Recall (DAR)
Le film TV étant réalisé, l’organisme d’études doit connaître la chaîne et l’horaire retenus pour le
passage du film. Dans les 24 heures qui suivent, un questionnaire est administré à domicile pour un
échantillon de 100 à 300 personnes « utiles », c’est-à-dire qui ont la probabilité maximale d’avoir été
exposées à l’écran publicitaire où a été inséré le spot à tester. On procède alors ainsi :
-on détermine la « base d’audience » : pour que la personne interviewée soit ainsi qualifiée, il faut
qu’elle satisfasse à au moins deux de ces trois critères : écoute de la minute d’antenne précédent l’écran
où est inséré le film ; écoute générale de l’écran publicitaire ; écoute de la minute d’antenne suivant
l’écran publicitaire où est inséré le film
-détermination du score brut : % de la base d’audience citant la marque à l’un au moins des trois
niveaux suivants : niveau spontané : « quels sont les films que vous avez vu ? » ; niveau « assisté-
produit »: « vous rappelez-vous avoir vu un film pour le type de produit ? » ; niveau « assisté-produit-
marque » : « vous rappelez-vous avoir vu un film pour le produit de la marque ? »
-détermination du score prouvé après analyse des souvenirs sur la forme et le contenu des
messages.
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La valeur de l’image s’analyse par les places que la marque occupe sur ces axes (ce qui s’analyse
également par échelle différentielle).
De façon résumée, la mesure en termes de communication de la publicité peut être présentée dans
le tableau suivant :
Niveau de Ce qu’on mesure Comment on le mesure
communication
Préférence : niveau Attitude -mesure de l’image : les attitudes et les opinions
affectif du consommateur ont-elles été modifiées ?
-mesure de la préférence pour les marchés
Souvenir
Connaissance : niveau Mesure de l’impact : le consommateur a-t-il été
cognitif touché par la publicité ?
Exposition au message
Attention
Exposition au support
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L’idée consiste à choisir un certain nombre de marchés comparables dans lesquels on fait varier
pendant un certain temps les dépenses publicitaires. On pourra par exemple dépenser 50% de plus dans
une première zone, 50% de moins dans une deuxième et garder l’effort publicitaire constant dans une
troisième zone qui servira de zone de contrôle. A l’issu du test, on compare les résultats obtenus selon le
niveau des dépenses publicitaires ; on a donc pu découvrir qu’un accroissement du budget permettait
d’augmenter les ventes mais dans les mêmes proportions et uniquement sur les marchés où la société
avait une forte part. En dépit de ces limites, l’expérimentation est de plus en plus considérée comme la
seule véritable approche permettant de mesurer l’influence des dépenses publicitaires sur les ventes.
Aujourd’hui, de nombreux outils existent en France pour mesurer la relation publicité vente.
*Le scannel TV
Le principe du scannel TV est de remplacer un quelconque des spots TV apparaissant sur les
écrans publicitaires de TF1 par un spot expérimental diffusé conformément au programme
d’investissement publicitaire de l’annonceur puis de juger l’impact sur les comportements effectifs
d’achat des foyers.
*Le marketing scan
C’est un outil assez comparable dans son principe au scannel TV. Le marketing scan mesure la
part de marché des marques en fonction de l’exposition publicitaire réelle.
*Behaviorscan
Il fonctionne sur un principe comparable permettant de mesurer l’exposition média d’un panel, sa
consommation et les ventes des magazines de la zone.
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