Parler Consommation Drogues FR

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Table des matières

Mot de bienvenue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Définitions et concepts préalables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Parler de la consommation de drogues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Conseils généraux de réduction des risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Les différentes drogues


Alcool . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Tabac. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Cannabis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Cocaïne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Ecstasy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
LSD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Speed . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Champignons hallucinogènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Kétamine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Héroïne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
NPS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Références et liens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

3
Mot de bienvenue

Boire du vin est un constituant culturel qui montre de manière exemplaire


qu’il est possible de consommer de façon contrôlée et non-dommageable une
substance psychoactive et potentiellement dangereuse pour la santé, comme
l’alcool, à condition de garder un œil sur les doses consommées, et ainsi de re-
specter certaines règles et certains rituels. La distinction entre consommation
et abus d’une substance psychotrope dépend d’une part du niveau d’informa-
tion et des valeurs personnelles du consommateur et d’autre part du regard
extérieur porté sur celui-ci. Outre le dosage, des facteurs tels que le set (posi-
tionnement intérieur, préparation, motivation) et setting (mise en situation soignée, ambiance, musique,
présence d’un entourage amical ou inamical) influent également de manière déterminante le déroulement
d’une expérience sous effets d’une drogue. Il existe un stock important de connaissances sociétales et in-
terculturelles concernant l’usage de substances psychotropes de toute sorte. Le présent document réca-
pitule les éléments importants et élémentaires que chaque professionnel de santé devrait avoir à l’esprit.
Cependant, si nous voulons communiquer efficacement avec les usagers de drogues, il est essentiel au pre-
mier chef de s’accommoder de leur motivation, de se replacer dans leur situation sociale pour obtenir une
meilleure compréhension globale. Ce n’est qu’à partir de là que l’on peut aborder le sujet d’un point de vue
pharmacologique.
La plupart des médecins ont pris pour habitude de considérer les effets des substances psychotropes es-
sentiellement comme un processus biochimique induisant des modifications au sein de l’organisme que
l’on interprète ensuite comme les symptômes de dérapages du fonctionnement normal des circuits ner-
veux en jeu. Chacun sait également que la description d’une bonne soirée arrosée de bière ou de vin, en
sympathique compagnie, n’est pas complète si l’on ne retient que les éventuelles manifestations « patho-
logiques », telles que les rires trop sonores, les difficultés d’élocution, les écarts de comportement ou le
passage discret par les toilettes pour y vomir. La plupart de ces moments bien arrosés en bonne compag-
nie se déroulent de manière tout à fait correcte et dans le cadre de ce qui est socialement admis. Même
s’il semble que les choses tournent parfois à l’excès, il est, en principe, possible à tout moment de contrer
l’éventuel dérapage. Cela vaut pour l’alcool, bien entendu, mais aussi pour le cannabis et, en partie, égale-
ment pour les autres substances décrites dans ce livret. Pour bien comprendre les différents enjeux, il faut
aussi tenir compte du fait que certaines substances psychotropes sont utilisées pour leurs effets thérapeu-
tiques et que, dans différentes cultures et subcultures, leurs utilisation est associées à un élargissement de
la perception et à une expérience spirituelle.
De nombreux professionnels de santé considèrent que l’abstinence totale est la meilleure protection con-
tre les risques et les effets secondaires des substances psychoactives. Néanmoins, étant donné que cer-
taines personnes recherchent justement ces expériences extrêmes, un avenir sans consommation de dro-
gue est une pure vue de l’esprit. Les motivations hédonistes comme la consommation d’ecstasy lors d’une
soirée techno sont sur le principe tout à fait compatibles avec une vision salutogénétique ; si nous voulons
obtenir une vision réaliste de l’être humain, nous devons nous confronter au fait que la recherche de mo-
ments de bonheur comportera toujours des risques et des effets secondaires indésirables. On n’interdit
pas le ski seulement parce qu’il provoque des accidents. La première mesure pour éviter les accidents ne
consiste pas à prononcer des interdits, mais à disposer de moniteurs de ski compétents. De la même ma-
nière qu’un chirurgien traumatologue, malgré toutes ses connaissances, ne sera pas automatiquement un
bon moniteur de ski, le psychiatre qui aura vu de nombreux patients porteurs de psychoses induites par
des drogues n’en sera pas pour autant le meilleur conseiller pour des jeunes qui ont tendance à se tourner
plutôt vers leurs pairs que vers les médecins. La prévention des dommages liés aux drogues et la diffusion
de l’information correspondante sont des missions qui incombent à l’ensemble de la société. Je vous sou-
haite, chères lectrices, chers lecteurs, une lecture enrichissante.

Pr Rolf Verres, Dr en médecine et psychologue diplômé


Spécialiste en médecine psychothérapeutique
Professeur émérite
directeur médical de l’Institut de psychologie
der Heidelberg Universitätsklinik von 1991 bis 2013

4
Avant-propos

Le présent livret a été rédigé dans le cadre du projet INTERREG IV A Grande Région 2007-2013 (Projet 128
GR DELUX 3 3 249), intitulé MAG-Net 2: Réduction des risques à destination du public à consommation
récréative de drogues1 dans la Grande Région et sensibilisation des professionnels de la santé, cofinancé
par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER).

• des séances de formation et un livret sur la consommation de drogues à destination du personnel


médical et paramédical,
• une campagne de sensibilisation pour l’ouverture d’un dialogue entre patients et médecins sur la
consommation de drogues,
• la recherche de données quantitatives et qualitatives sur la consommation de drogues,
• la mise en place de journées d’échanges pour professionnels du secteur de la santé.

L’objectif d’une approche de la réduction des risques est « de réduire les risques et dommages lors de la
consommation de substances psychotropes et … de permettre (aux consommateurs) … le meilleur mode
de vie possible en matière de santé » (Akeret, 2004).

politique nationale en matière de drogues ; celle-ci ne


possède pas encore une telle envergure dans la Grande Région.

Tandis que pendant les années 80, l’approche par la réduction des risques s’adressait prioritairement aux
toxicomanes, les groupes-cibles ainsi que les lieux d’intervention se sont dès lors diversifiés. Les milieux
festifs, de loisirs, de la prostitution, de la substitution, l’assistance sociale et même les écoles sont devenus
des champs d’action établis de la réduction des risques.

Très peu de données existent sur la consommation récréative de drogues. Néanmoins, toute consommation,
même récréative, expose le consommateur à des risques. C’est là où nous nous adressons à vous, médecins
et professionnels du domaine de la santé. Comme intervenants de première ligne auprès d’un public large
vous trouverez dans ce livret des informations précises et concises sur les drogues actuellement les plus
répandues, ainsi que des exemples de messages de réduction des risques à transmettre à vos patients le
cas échéant.

La campagne de sensibilisation de MAG-Net 2 s’inscrit dans une démarche de promotion de la santé, plus
particulièrement de la prévention des addictions et de la réduction des risques. Nous nous adressons aux
consommateurs en utilisant des messages brefs et pratiques sur la réduction des risques et la prévention
des dommages liés à la consommation des différentes drogues. Le contact direct avec les consommateurs

1
Nous entendons par drogue toute substance dont la consommation entraîne des modifications des perceptions et/ou des
comportements, comme par exemple l’alcool et le cannabis.
2
Ces six partenaires sont:
pour le Luxembourg, le CePT - Centre de Prévention des Toxicomanies, qui assure le rôle de chef de file,
pour la Belgique, en Wallonie, le Centre d’Action Laïque de la Province du Luxembourg (CAL/Luxembourg),
pour l’Allemagne, en Sarre, la Ville de Sarrebruck (LHS SB) et le Landesinstitut für Präventives Handeln (LPH) et en Rhénanie-
Palatinat, la Suchtberatung Trier e.V. - Die Tür,
pour la France, le Comité mosellan de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (CMSEA), Metz

5
montre qu’ils sont disposés à parler de leurs expériences et de leurs consommations, mais qu’ils sous-
estiment fréquemment les risques pour la santé.
Dans le dialogue entre le patient et son médecin, nous voyons l’opportunité idéale à saisir et le lieu adéquat
à sensibiliser le consommateur aux risques encourus par rapport à sa santé. Nous voyons à cet endroit le
moment propice à faire le lien entre les thèmes autour de la promotion de la santé et de la consommation
récréative de drogues.
Ce livret vous renseignera sur les différentes substances psychotropes les plus consommées à titre récréatif:
leurs modes d’administration, leurs effets (recherchés et secondaires), les risques liés à leurs usages et les
moyens de réduire ces risques, afin d’encourager un dialogue entre professionnel de la santé et patient.

6
Déf inition s et concepts préalables

Nous parlons de substances psychoactives ou psychotropes ou encore de drogues, pour toute


substance dont la consommation entraîne des modifications de l’activité mentale, de la perception et/
ou du comportement. Suivant les pays, ces substances peuvent être légales avec ou sans réglementation
concernant leur accessibilité (p.ex.: limite d’âge pour la vente d’alcool et du tabac ; aucune pour les boissons
contenant de la caféine) ou illégales (p.ex.: cannabis, cocaïne, héroïne).
Toute substance psychoactive est susceptible d’engendrer une dépendance. Néanmoins, la distinction
selon le point de vue juridique sur le critère licite ou illicite de la substance ne reflète pas une catégorisation
selon sa dangerosité ou sa toxicité (Nutt et al., 2007). Toutes les drogues peuvent être nuisibles pour la
santé mentale, physique et/ou sociale.

Aucune consommation de drogues ne ressemble à une autre

Pour pouvoir aborder la question complexe des drogues, voici une série de classifications.

Tout usage de drogue est particulier et découle de la rencontre entre:

• un individu (avec son passé, sa santé, ses difficultés et problèmes éventuels, ses stratégies
d’adaptation et son état d’esprit)
• un produit (avec ses spécificités pharmacologiques, sa pureté)
• un contexte (lieu, moment, entourage, culture)

Tous ces éléments devront être pris en compte lors d’une discussion éventuelle sur la consommation avec
le patient.

7
Catégorisation s des substances

Il existe différents types de classements des drogues, établis à partir de critères fort différents: (i.e. risques
de dépendances, dommages physiques, toxicité, statut juridique, impact sociale). Une revue est fournie par
Nutt et al, 2007, 2010. Cependant, afin d’entrer en dialogue avec le patient, il nous semble plus pertinent
d’utiliser une classification basée principalement sur les effets psychotropes des drogues. Celle-ci est en
effet plus parlante pour le consommateur parce qu’il peut y associer son expérience personnelle.

A titre d’exemple, Thuillier et Pelicier (1991) proposent trois catégories: les stimulants, les hallucinogènes
(ou perturbateurs) et les dépresseurs.

Les stimulants Les hallucinogènes Les dépresseurs


(ou perturbateurs)

Effets sur le système nerveux Stimulent le Perturbent le Ralentissent le


fonctionnement du fonctionnement du fonctionnement du
système nerveux. système nerveux. système nerveux.

Effets généraux Favorisent Perturbation et/ou Entraînent une


temporairement intensification de la sensation de détente
un état d’éveil perception sensorielle et de rêve, ainsi
et d’excitation et (spatio-temporelle, qu’une désinhibition.
réduisent la fatigue. visuelle, auditive).

Exemples caractéristiques La cocaïne, le speed, Le LSD, les L’alcool, l’héroïne,


les amphétamines, champignons les somnifères et
l’ecstasy. hallucinogènes, tranquillisants.
la mescaline, la
kétamine, le chanvre
indien (cannabis).

Tableau 1: Catégorisation des drogues selon leurs effets d’après Thuillier et Pelicier (1991)

A noter que certaines substances entrent dans l’une ou l’autre catégorie, voire même plusieurs catégories,
en fonction des effets spécifiques, de la dose consommée et de l’état initial de l’individu en début de
consommation. C’est notamment le cas pour l’alcool (cf. page 14).

Modes d’action des substances psychotropes dans le cerveau

Les drogues agissent sur la neurotransmission. Cette dernière est perturbée différemment en fonction des
substances psychotropes en jeu. On distingue trois grands modes d’action de substances:

• Celles qui imitent les neurotransmetteurs naturels et se substituent à eux sur les récepteurs
correspondants. A terme, les neurones tendront à s’adapter et à perdre la faculté de produire eux-
mêmes ces neurotransmetteurs. Ex.: héroïne, cannabis
• Celles qui augmentent la sécrétion d’un neurotransmetteur naturel puis épuisent ses réserves. A
long terme, les récepteurs, saturés, deviennent de moins en moins sensibles, ce qui provoque une
accoutumance (tolérance, besoin d’augmenter les doses). Ex.: cocaïne, ecstasy
• Celles qui bloquent un neurotransmetteur naturel. Ex.: alcool

9
Mode de consommation de l’acool3
L’alcool se lie à de nombreux récepteurs biologiques comme les récepteurs au glutamate ou au GABA. Il
intervient aussi, comme certains composés de la fumée du tabac, en bloquant la dégradation de dopamine,
de noradrénaline et de sérotonine.

Mode de consommation du cannabis


Le cannabis, par l’intermédiaire de son composé actif, le tétrahydrocannabinol (THC), entraîne une faible
libération de dopamine selon un mécanisme encore mal compris. Les récepteurs au THC (cannabinoïdes)
sont présents en forte densité dans le système limbique.

Mode de consommation du tabac


La nicotine a longtemps été considérée comme le seul composé responsable de la dépendance au tabac. Des
recherches récentes ont montré toutefois que la fumée du tabac contient aussi des produits qui bloquent
la dégradation de neuromédiateurs comme la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline. La dépendance
au tabac serait donc due à un effet synergique entre le blocage de la dégradation de ces neuromédiateurs
et l’action de la nicotine qui agit en imitant l’action d’un neuromédiateur naturel, l’acétylcholine qui se lie
aux récepteurs nicotiniques.

Parler d’un usage récréatif


Lorsqu’on parle de drogues, on y associe directement la dépendance et la toxicomanie, des notions qui
sont, encore aujourd’hui, des sujets tabous. De plus cela concerne surtout les autres. L’alcool et le tabac ne
sont pas perçus comme étant des drogues par un grand nombre de consommateurs.

C’est, à notre avis, sur ce point qu’il faut lancer le dialogue: parler des drogues socialement reconnues ou
réglementées, comme l’alcool et le tabac, ou encore la consommation de cannabis, l’une des substances
les plus consommées à travers toute l’Europe (cf. OEDT, 2012 ; UNODC, 2012). La grande majorité des
consommateurs d’alcool, de cannabis ou de tabac, se situe d’ailleurs dans un mode de consommation non-
problématique ou encore récréatif (p.ex. en incluant systématiquement des pauses ou des arrêts de la
consommation).

Dans les messages de réduction des risques destinés aux consommateurs, nous abordons la question
notamment par le biais des usages.

L’usage problématique ou l’abus se caractérise par une consommation répétée entraînant une difficulté à
combiner l’usage de la substance avec une vie psycho-affective et sociale en équilibre. Souvent, une notion
de perte de contrôle s’ajoute. Par conséquent, un usage compulsif s’installe.

Par opposition, l’usage récréatif d’une substance se manifeste par la consommation régulière ou
occasionnelle d’une substance psychotrope avec préservation de l’autonomie de la part de l’individu sur la
gestion de sa consommation.

Or, toute consommation, même récréative comporte des risques. Dès lors, entamer le dialogue entre
professionnels de la santé et patients sur les risques associés à la consommation et sur les possibilités de
les réduire est nécessaire.

3
Source: Drogues et dépendance – Le livre d’information, 2007 http://www.inpes.sante.fr/cfesbases/catalogue/pdf/921.pdf

10
Idéalement, le dialogue devrait avoir lieu avant que l’usage ne devienne problématique, afin de donner
à l’usager les moyens de réflexion sur sa propre consommation en dehors d’un discours alarmiste ou de
banalisation.

Un de ces moyens est de pouvoir se positionner par rapport à sa consommation en arrêtant ponctuellement
(p.ex.: ne pas prendre le produit tous les jours de la semaine, faire des pauses de 2 semaines) ou en en
faisant un suivi dans un carnet afin de pouvoir l’évaluer, par exemple avec son médecin traitant.

Un usage particulier et transversal: la polyconsommation


D’abord, il s’agit de différencier une polyconsommation non intentionnelle et une polyconsommation
délibérée. La polyconsommation non intentionnelle s’explique souvent par le fait que les compositions
exactes des substances illégales sont inconnues et qu’il y a des substances dont les effets ne sont pas
prévisibles.

La polyconsommation désigne le fait de consommer consciemment et avec une certaine régularité, au


moins deux substances psychoactives. Les deux substances sont consommées conjointement, soit pour
amplifier les effets de l’une sur l’autre, ou encore pour atténuer ou arrêter les effets d’une substance par
une autre.

Ainsi, par exemple, l’alcool est souvent consommé conjointement avec un bon nombre d’autres substances,
le cannabis permet d’adoucir les effets indésirables faisant suite à une consommation de stimulants, etc.

Les risques liés à une polyconsommation sont variés: les effets de deux substances peuvent ainsi s’annuler,
favorisant une surconsommation suite à l’absence d’effets recherchés. Ou au contraire, les effets peuvent
s’additionner, voire se renforcer (p.ex.: alcool et cocaïne).

Les différents modes de consommation


Les drogues sont consommées de différentes manières selon leur nature, leur présentation et les effets
recherchés. Parmi les modes de consommation les plus fréquents, on trouve:

• La voie orale: absorbée par la bouche (gobée, mâchée ou bue). La voie pulmonaire: a) fumée: la
substance est fumée comme une cigarette, dans une pipe, dans un narguilé ou un objet fabriqué
artisanalement (« bong », fabriqué avec des bouteilles en plastique). b) inhalée: pour les substances
volatiles ou gazeuses, la drogue peut être respirée directement ou chauffée, les vapeurs ainsi
produites étant alors respirées
• La voie intraveineuse: la drogue, déjà sous forme liquide ou mélangée à un liquide, est injectée par
voie intraveineuse à l’aide d’une seringue. Ce mode de consommation peut provoquer des œdèmes,
des irritations et/ou le durcissement des vaisseaux sanguins sur la zone piquée. Le partage de seringue
est à éviter car il est à l’origine de la transmission de maladies (p.ex.: VIH, hépatite C)
• La voie nasale: le « sniff »: la substance, sous forme de poudre, est aspirée par le nez à l’aide d’une
paille (ou d’un objet similaire, p. ex.: billet roulé). Ce mode de consommation peut provoquer des
lésions des parois nasales. Le partage de paille est à éviter car celui-ci est à l’origine de la transmission
de maladies (p.ex.: hépatite C)
• Il existe d’autres modes de consommation moins utilisés comme par la voie transmuqueuse (p. ex.: la
voie oculaire ou encore la voie rectale)

A noter qu’une même drogue peut faire l’objet de modes de consommation différents.

11
Parler de la con sommation de drog ues

Nous ne pouvons pas tout savoir


Les substances psychotropes ainsi que leurs modes de consommation changent et évoluent sans cesse:
chaque année, de nouveaux produits font leur apparition, de nouveaux contextes et modes d’administration
apparaissent.

Sans être expert en la matière, le professionnel de la santé peut donner un certain nombre d’informations
à son patient. En cas de question plus pointue, il peut alors soit réorienter son patient vers un spécialiste,
soit contacter un des services spécialisés. Il arrive, s’agissant de nouvelles drogues ou d’usages particuliers,
que l’usager détienne des informations inédites pour le professionnel de la santé. Ecouter le patient
permettra d’étayer la relation de confiance entre le patient et son médecin et dès lors, d’aborder plus
facilement les risques encourus par le patient.

Questions d’éthique
La consommation de certaines drogues est punie par la loi et socialement réprouvée. Cette situation
complique la démarche du consommateur vers son médecin ou un autre professionnel de la santé.

Si cette réticence est doublée d’un jugement moral ou par des idées toutes faites de la part du professionnel
de la santé, la relation de confiance sera rompue et le dialogue n’aura pas lieu. Or, la consommation de
drogues, même récréative, doit être prise en compte pour une bonne évaluation de l’état de santé du
patient et des prescriptions adéquates.

Le fait de se situer dans un mode de consommation récréatif ou encore non-problématique doit non
seulement être pris en considération, mais être à la base du dialogue entre le patient et son médecin.

Le secret médical
Il peut arriver qu’un patient ne révèle pas tous les éléments d’une situation par peur des conséquences
sociales, policières ou légales. Il peut alors être utile de lui réexpliquer les principes du secret médical et
de la confidentialité, en rappelant qu’il s’agit d’un droit du patient et d’un devoir du professionnel, et d‘un
élément central dans la relation patient-médecin.

12
Con seils généraux de réduction des risq ues

Chaque consommation, même récréative, comporte des risques. Cependant, cela empêche peu de
personnes de consommer des drogues.
Chaque substance ayant ses spécificités, vous retrouverez, dans les parties correspondantes décrivant les
drogues, des conseils de réduction des risques spécifiques à la substance abordée.
Par ailleurs, chaque individu réagit différemment et doit donc envisager ces conseils de réduction des
risques en tenant compte de sa sensibilité individuelle.

Ces conseils sont applicables à toutes les substances


 S’informer sur le produit qu’on envisage de consommer et sur ses effets
 Ignorant généralement la composition exacte d’un produit, mieux vaut commencer par une petite
quantité et attendre au moins une heure avant de consommer à nouveau
 Les délais d’apparition des effets varient fortement selon les modes de consommation, de quelques
secondes à plus de deux heures
 Espacer les périodes de consommation et prévoir du temps de récupération
 Ne pas partager son matériel de consommation (paille, seringue, matériel d’injection)
 En cas de consommation par sniff, bien se moucher avant et après la consommation et se rincer le nez
 Ne pas mélanger les produits psychoactifs: les effets d’interaction entre les substances psychoactives
sont difficilement prévisibles ou mesurables
 Boire de l’eau régulièrement en petite quantité (pas plus d’1/2 litre par heure)
 Choisir un environnement rassurant et sécurisant. Consommer avec des personnes que l’on apprécie
et en lesquelles on a confiance
 Ne jamais consommer seul: s’il arrive quelque chose, personne ne peut vous aider. S’assurer qu’au
moins une personne ne consomme pas pour pouvoir gérer les situations délicates qui peuvent
apparaître
 Ne pas consommer si l’on se sent fatigué, stressé, angoissé, déprimé ou en cas d’antécédents
psychiatriques
 Se protéger en cas de rapports sexuels, utiliser des préservatifs et du lubrifiant: la consommation de
drogues peut assécher les muqueuses
 S’il s’agit d’une première consommation ou après une période d’abstinence, diviser les quantités par
2, 3, voire 4, par rapport à quelqu’un qui consomme de façon régulière
 Ne pas conduire de véhicule, ne pas manipuler d’engins
 Manger des aliments sucrés pendant ou juste après la consommation. En cas de bad trip, pratiquer la
réassurance: il s’agit de sécuriser la personne dans un environnement calme, de l’accompagner sans
toutefois s’imposer. Etre attentif à ses besoins (verre d’eau, couverture, nourriture, dialogue, contact
physique, promenade), éviter de parler de son état, lui conseiller de ne pas résister aux effets et lui
rappeler que ces effets vont se dissiper
 Si on ne se sent pas capable de gérer la situation, ou en cas de doute sur l’évolution de l’état de la
personne, ne pas hésiter à appeler les secours ou les services d’urgences

13
alcool
Même si l’alcool est légal4, répandu et accepté dans Risques
notre société, il faut garder à l’esprit qu’il s’agit
d’une substance psychotrope à part entière. Il peut • Facilite le passage à l’acte et les comportements à
engendrer, outre des risques à court terme, une forte risque
dépendance tant psychique que physique. • Chutes et accidents
• Amnésie partielle
Généralités • Coma éthylique (dépression respiratoire, hypotonie
musculaire, hypotension, hypothermie, etc.): risque
Origine: substance naturelle obtenue par fermentation vital!
de végétaux riches en sucre ou par distillation
• A long terme: forte dépendance psychique et
Substance active: éthanol (plus couramment: alcool) physique
Catégorie: stimulant, dépresseur ou perturbateur, selon • Si consommation régulière et excessive: lésions des
la dose organes (foie, pancréas, système cardio-vasculaire),
Gestion de la consommation troubles neurologiques dont le syndrome de
1 verre standard = environ 10g d’alcool pur par verre, ce Korsakoff, difficultés sociales, troubles psychiques
qui correspond à 1 verre de bière de 25cl, 1 verre de vin • En cas de sevrage: delirium tremens (fièvre,
de 10cl, 1 verre de Porto de 8cl ou 1 verre d’alcool fort transpirations, déshydratation, tremblements, état
de 3cl.5 confusionnel, hallucinations polysensorielles)- risque
Pour une consommation non problématique, ne pas vital!
dépasser 3 verres standards par jour pour un homme
et 2 verres standards par jour pour une femme et
respecter un jour d’abstinence au moins par semaine Réduction des risques en particulier6
(cf. recommandations de l’O.M.S.). 5 Alterner boisson alcoolisée et non alcoolisée.
Le taux d’alcoolémie après ingestion d’alcool varie 5 Ne pas mélanger avec d’autres substances
notamment en fonction du poids et du sexe. De même, psychotropes.
tandis qu’un homme métabolise en moyenne 0,15g 5 Ne pas consommer à jeun.
d’alcool par heure, la moyenne chez la femme se situe à
5 Postposer ou éviter la conduite d’un véhicule.
0,10g d’alcool par heure.
5 Les effets de l’alcool interviennent entre 20 et 45 min
Pour une même quantité d’alcool ingéré, les effets
après la consommation en fonction de la personne
varient en fonction de facteurs tels que la rapidité de la
et de ce qu’elle a mangé. Espacer au maximum les
consommation, la prise de repas et la fréquence de la
verres pour ne pas se faire surprendre par l’effet
consommation.
cumulé d’éthanol.
5 Eviter les concours et jeux d’alcool, qui amènent une
Effets alcoolisation massive et rapide.
• Détente, désinhibition, excitation, facilitation des
contacts sociaux, euphorie
• Prolongement du temps de réaction, troubles de
l’équilibre, perturbation de la vision
• A forte dose: nausées, vomissements, somnolence,
perturbation des perceptions

4
Les législations sont toutefois différentes dans les pays de la Grande 6
Ces principes de réductions de risques sont propres à la substance
Région (voir page 5). et doivent être appliqués en plus des principes de RDR généraux
5
Les quantités indiquées des verres standards varient selon les pays valables pour toutes les substances psychotropes (voir page 13).
de la Grande Région.

14
tabac
Bien que le tabac est une substance hautement Les modes de consommation du tabac
addictive, elle se différencie des autres produits
dans le sens où sa consommation ne perturbe pas Le tabac est le plus souvent consommé sous la
significativement le déroulement normal de la vie forme de cigarettes. Cependant, la dépendance à la
quotidienne du fumeur. Une attention particulière nicotine existe également pour les autres modes de
est à portée à l’entourage des fumeurs. En particulier, consommation présentés ci-dessous.
l’exposition répétée auprès des enfants et des • Les produits du tabac à usage oral consommés par le
adolescents (p.ex. à la maison, dans la voiture) entraîne nez (tabac à priser) ou par la bouche (tabac à sucer,
une forte augmentation des risques pour la santé (cf. chiquer ou mâcher) n’entraînent pas les mêmes
tabagisme passif). risques que par la voie fumée puisque les voies
respiratoires ne sont pas directement touchées.
Généralités • Le narguilé (ou chicha)
Origine: substance végétale, mélange de feuilles de
tabac
la fumée reste longtemps en contact avec
Substance active: nicotine les muqueuses buccales et la gorge.
Catégorie: stimulante au niveau neuronal et agit
en même temps de manière relaxante au niveau • Le cigare et la pipe: fumer le cigare et la pipe
musculaire. augmente le risque des cancers de la sphère ORL:
les bouffées sont très rapprochées pour maintenir le
foyer allumé, la fumée reste longtemps en contact
Effets et risques avec les muqueuses buccales et la gorge.
La consommation de tabac agit en particulier sur: • L’e-cigarette: c’est un produit qui fonctionne sans
• La fonction cardiovasculaire: la nicotine augmente la combustion en produisant un brouillard de fines
pression artérielle, accélère le rythme cardiaque et particules appelé vapeur. Certaines recharges de
détériore les artères. cigarettes électroniques ne contiennent pas de
nicotine. Pour celles contenant de la nicotine, la
• La fonction respiratoire dépendance est la même que pour les cigarettes
• La fonction digestive: la nicotine augmente la classiques. Il n’y a actuellement pas assez de recul
sécrétion des acides gastriques. pour évaluer les risques liés à cette pratique.

• Le système nerveux central: le tabac limite l’apport


d’oxygène au cerveau et aux muscles, il est Réduction des risques en particulier7
responsable de maux de tête, de vertiges. 5 se fixer des règles de consommation, mener un
La dépendance au tabac est confirmée pour la plupart journal de consommation
des fumeurs, chez lesquels le manque entraîne tension, 5 lors de consommation régulière, interrompre la
nervosité, irritabilité et angoisses. consommation pendant plusieurs jours et/ou
semaines, vérifier quelle place la consommation
prend au quotidien
5 en cas de doute faire le test de Fagerström

7
Ces principes de réductions de risques sont propres à la substance
et doivent être appliqués en plus des principes de RDR généraux
valables pour toutes les substances psychotropes (voir page 13).

15
cannabis c
Le cannabis est la substance psychotrope illicite la Risques
plus répandue et consommée en Europe. Lors d’une
enquête dans la Grande Région8, 23.5% des participants • Risques sur l’appareil respiratoire liés à l’association
rapportent avoir consommé du cannabis les deux avec le tabac
dernières semaines. • Modification du rythme cardiaque
• Hypoglycémie
Généralités • Troubles de la vigilance, des performances motrices
et de la concentration, démotivation, altérations
Origine: végétale (chanvre) sensorielles
Substance active: tétrahydrocannabinol (THC), • Sensations de vertige, problèmes de circulation
cannabidiol (DBD), cannabinol (CBN) sanguine
Catégorie: dépresseur • Nausées et bouffées de chaleur
Coût: environ 10 euros le gramme d’herbe, 8 euros le • Anxiété, paranoïa
gramme de résine
• Dans certains cas, chez des personnes plus fragiles:
Autres appellations: marijuana, mariejeanne, beuh, dépersonnalisation et déréalisation
weed, haschisch, chocolat, teuchi, shit, ganja
• Dépendance psychologique possible en cas
Formes et voies d’administration de consommation importante et régulière.
• Peut se présenter sous forme d’herbe séchée, de L’organisation de la vie quotidienne devient difficile.
résine (shit, haschisch) ou d’huile. L’importance, voire l’existence, de la dépendance
• Fumé pur ou mélangé à du tabac, dans des cigarettes physique est actuellement en débat.
roulées (joints, pétards), des pipes ou des pipes à
eau
• Mélangé à des préparations culinaires (spacecake,
infusions, yaourt) Réduction des risques en particulier9
5 Ne pas consommer par voie fumée en cas de
problèmes respiratoires (asthme, bronchites).
Effets 5 Préférer des formes de consommation moins
• Détente, relaxation, euphorie, fou-rire, légère nuisibles (p.ex. vaporiser, consommer sans tabac,
somnolence, sentiment de bien-être, intensification consommation orale).
des sentiments, de la sexualité, de la prise de 5 En cas d’ingestion dans des préparations culinaires
conscience corporelle (comme p. exemple les space cakes), les effets
• A fortes doses: altérations sensorielles, léthargie seront retardés (début des effets décalé d’environ
une demi-heure après ingestion) et plus puissants
• Dans certains pays (p. ex. en Allemagne et dans
certains états des États-Unis), le cannabis/THC peut (effets maximaux décalés d’une heure ou plus après
être prescrit dans le cadre de thérapies contre les la prise). Espacer les consommations de quelques
cancers et de traitements antalgiques. heures .
5 En cas de malaise: rechercher un endroit calme et
boire une boisson sucrée.

8
Enquête menée en 2011 dans le cadre du projet MAG-Net en milieu 9
Ces principes de réductions de risques sont propres à la substance
festif. et doivent être appliqués en plus des principes de RDR généraux
valables pour toutes les substances psychotropes (voire page 13)
16
cocaïne
Généralités • Contraction des vaisseaux sanguins qui entraîne
l’élévation de la pression artérielle, et peut entraîner
Origine: extrait des feuilles de cocaïer des céphalées et des hémorragies cérébrales
Substance active: la cocaïne • Son action sur le tissu de conduction cardiaque
Catégorie: stimulant entraîne de la tachycardie ou des arythmies.
Coût: entre 50 et 80 euros le gramme (Belgique • Son action sur le système nerveux central peut être
et Luxembourg), entre 40 et 200 euros le gramme responsable de fièvre et de convulsions.
(Allemagne) • Infarctus du myocarde
Autres appellations: coke, poudre, neige, blanche, coco, • Crises d’épilepsie
talc, c
• Paranoïa
Formes et voies d’administration
Sous forme de poudre blanche, le plus souvent sniffée.
À long terme:
Diluée dans de l’eau, peut être injectée par voie
intraveineuse. • Dépendance psychologique importante
Mélangée avec du bicarbonate de soude et/ou de • Complications psychiques, notamment dépression si
l’ammoniaque, puis séchée, elle se transforme en crack usage abusif sur une plus longue période. Troubles
free base et peut alors être fumée. Elle se présente de l’humeur (irritabilité, attaque de panique, etc.)
alors sous forme de cailloux blancs ou jaunes (cristaux). • Pannes sexuelles et troubles de l’érection
• Dysfonctionnements hormonaux pour les femmes
• Toxicité cardio-vasculaire
Effets • Toxicité sur le système nerveux central
euphorie, excitation, augmentation de la vigilance • Toxicité pulmonaire
et de la confiance en soi, insensibilité à la fatigue, la • Toxicité hépatique et rénale
douleur, la soif et la faim, sentiment de toute puissance,
poussées créatives
Réduction des risques en particulier10
Risques 5 Consommation à proscrire en cas d’antécédents
la cocaïne agit surtout sur le système cardiovasculaire cardio-vasculaires et d’épilepsie.
et le système nerveux central. Toxicité sur le foie, 5 Ne pas mélanger avec l’alcool: le mélange alcool-
particulièrement en mélange avec l’alcool. cocaïne est particulièrement risqué.
À court terme: 5 Eviter l’injection et la voie fumée qui sont
• La « descente »: phase dépressive qui suit la particulièrement addictogènes et compulsifs pour la
consommation, particulièrement forte lorsque les cocaïne.
prises sont importantes et répétées sur une courte
période
• Insomnie
• Levée des inhibitions et sensation de toute
puissance pouvant conduire à des actes inconsidérés
et pouvant faciliter le passage à l’acte pour divers
comportements.

10
Ces principes de réductions de risques sont propres à la substance
et doivent être appliqués en plus des principes de RDR généraux
valables pour toutes les substances psychotropes (voire page 13)
17
ecstasy
Généralités Réduction des risques en particulier11
Origine: produit synthétique 5 Grande variabilité du dosage et des composants
Substance active: méthylène-dioxy-3,4- contenus dans une pilule.
méthamphétamine (ou MDMA) 5 Des pilules ne contenant aucune MDMA peuvent
Catégorie: Stimulant également être vendues sous la même appellation.
Coût: entre 5 euros et 10 euros le comprimé 5 Ne connaissant pas les composants d’une pilule, il
est préférable d’ingérer d’abord un quart de pilule et
Autres appellations: ecsta, pilule d’amour, Adam,
d’attendre 1h avant de consommer à nouveau.
MDMA, taz, plomb, jtons, pilule
5 Ne jamais consommer seul. S’assurer qu’une
Formes et voies d ’administration personne au moins ne consomme pas pouvant
Se présente le plus souvent sous forme de comprimé de ainsi gérer les situations délicates qui pourraient
taille, de forme, de couleur et de logo variables. apparaître.
Consommation par voie orale (ingestion). Plus rarement 5 Eviter la déshydratation: boire de petites quantités
écrasé pour être consommé par sniff. d’eau régulièrement. Pas plus d’un demi-litre par
heure pour éviter le risque d’hyponatrémie.
Effets 5 S’aérer pour éviter l’hyperthermie et prendre des
périodes de repos.
• Stimulant, produit un effet énergisant et réduit la
sensation de fatigue et de faim. 5 Prévoir un temps de récupération suffisant le
lendemain, en mangeant notamment des fruits et
• Sentiment de forte empathie (d’où pilule d’amour)
des aliments sucrés et en s’entourant de personnes
liée à une grande sociabilité et sentiment de bien-
proches. En effet, le corps et l’esprit sont mis à rude
être intense.
épreuve avec ce produit.
• A haute dose: hallucinations
• Dans certains pays, la MDMA est prescrite par le
corps médical dans le cadre de psychothérapies. Des
études sur les détails de l’utilité thérapeutique sont
actuellement en cours de par le monde.

Risques
• Troubles du comportement: paranoïa, anxiété,
dépression
• La descente: phase de déprime passagère et
d’épuisement qui suit la phase d’euphorie
• Effets physiques à court terme: nausées et
vomissements, tension des muscles et de la
mâchoire, perte d’appétit, tachycardie, frissons et
coup de chaleur, perte de tonus musculaire
• Effets à plus long terme: insomnie, dépression,
céphalées, raideur musculaire
• Risques aigus: hyperthermie, hyponatrémie, effets
sur le système cardiovasculaire (accélérations,
arythmie, hypertension, etc.), hépatotoxicité,
neurotoxicité

11
Ces principes de réductions de risques sont propres à la substance
et doivent être appliqués en plus des principes de RDR généraux
valables pour toutes les substances psychotropes (voir page 13)
18
LSD diéthylamide de l’acide lyserg iq ue

Généralités Risques
Origine: semi-synthétique, dérivé de l’ergot de seigle. • Hallucinations et délires pouvant mettre le
Substance active: diéthylamide de l’acide lysergique consommateur en danger.
Catégorie: Hallucinogène psychédélique • Troubles neurovégétatifs: transpiration excessive,
nausées et vomissements, tremblements,
Coût: 6,5 euros (Belgique), 10 euros (France) et entre 10
accélération du rythme cardiaque
et 20 euros le buvard (Luxembourg), entre 8 et 12 euros
(Allemagne) • Bad Trip: peur, confusion, désorientation, crise
d’angoisse. La personne peut se croire folle,
Autres appellations: trip, carton, acide, buvard, petri
l’environnement devient hostile.
Formes et voies d’administration • Rester calé ou Hallucinogen Persisting Perception
• Se présente sous forme de liquide dont on imprègne Disorder (HPPD): troubles persistants des
divers supports (papier buvard, gélatine, micropointe perceptions (en particulier visuelles)
de la taille d’une mine de crayon, sucre) • Risque de déclenchement de troubles
• Consommation par ingestion ou léchage psychotiques
(exemple: buvard posé sur la langue). Plus rarement
par absorption (mis en contact avec la peau)
Réduction des risques en particulier12
• Peut-être mélangé à une boisson en bouteille et
5 Consommer dans un contexte (psychologiquement
consommé, seul ou à plusieurs, tout au long de la
et physiquement) et en présence de gens qu’on
soirée
apprécie et de confiance.
5 Ne jamais consommer seul. Une personne
Effets (l’accompagnateur) au moins ne consomme pas
afin de gérer les situations délicates qui pourraient
Le LSD est un hallucinogène puissant. Son effet, apparaître.
nommé trip ou voyage, est caractérisé par des
5 En cas de bad trip, l’accompagnateur pratique
modifications et des amplifications sensorielles. Les
la « réassurance »: sécuriser la personne en
consommateurs parlent également de « mélange des
lui rappelant que les effets vont se dissiper, en
sens » (toucher la musique, sentir les couleurs). Une
gardant le contact (notamment tactile), dans un
expérience d’introspection ou de type mystique peut
environnement calme.
également être recherchée.
5 Ne pas consommer en cas d’antécédents
Dans certains pays, le LSD est utilisé pour son utilité psychiatriques ou lorsqu’on traverse une période
thérapeutique dans le cadre de certaines indications difficile ou stressante.
en psychothérapie. Des études sur les détails de 5 Les expériences sous LSD durent longtemps: prévoir
l’utilité thérapeutique sont actuellement en cours de un temps suffisamment long tant pour l’expérience
par le monde. elle-même que le lendemain et les jours après.

12
Ces principes de réductions de risques sont propres à la substance
et doivent être appliqués en plus des principes de RDR généraux
valables pour toutes les substances psychotropes (voire page 13)
19
speed amphétamine

Généralités Risques
Origine: produit synthétique13 • La descente: phase d’abattement, d’irritabilité, de
Substance active: chlorhydrate ou sulfate dépression suivant la consommation
d’amphétamine • Lors de la consommation: insomnie, augmentation
Catégorie: stimulant du rythme cardiaque, tachycardie, céphalées,
hypertension artérielle, hypersudation et
Coût: entre 10 et 20 euros le gramme (Belgique,
déshydratation, accélération du rythme respiratoire,
Luxembourg), entre 15 et 30 euros le gramme
vasoconstriction, crispation des mâchoires et
(Allemagne)
grincements de dents, hyperthermie, miction
Autres appellations: amphétamine, amphèt difficile, irritabilité
Formes et voies d’administration • En cas de consommation prolongée et régulière:
• Se présente généralement sous la forme d’une insomnie, amaigrissement, fatigue extrême de
poudre blanche, parfois rosée ayant une forte odeur l’organisme, altération du jugement, activité
spécifique. Il est alors sniffé ou ingéré (la poudre est maniaque, augmentation de l’agressivité
placée dans une boulette de papier – bombe ou
parachute - ou mélangée à une boisson)
Réduction des risques en particulier14
• Plus rare: injectée (poudre diluée) ou fumée
5 Consommation à proscrire en cas d’antécédents
cardio-vasculaires, d’asthme ou d’épilepsie.
Effets 5 Eviter la déshydratation: boire de petites quantités
d’eau régulièrement.
euphorie, excitation et nervosité, facilite la
concentration et augmente la vigilance, insensibilité 5 S’aérer pour éviter l’hyperthermie et prendre des
à la fatigue et à la faim, sentiment de puissance périodes de repos régulières.
intellectuelle et physique. 5 Eviter de consommer de façon massive sur une
courte période.
5 Prévoir un long temps de récupération car le corps
est très éprouvé par la consommation de cette
substance.

13
Parfois semi-synthétique lorsque synthétisé à partir de l’Ephédra 14
Ces principes de réductions de risques sont propres à la substance
et doivent être appliqués en plus des principes de RDR généraux
valables pour toutes les substances psychotropes (voir page 13)
20
Généralités Risques
Origine: végétale • Comme pour tout hallucinogène, et outre les
Substance active: psilocybine, psilocine et risques de surdosage, les risques sont d’abord
baéocystine d’ordre psychique: réactions psychotiques
chez des personnes ayant des antécédents
Catégorie: Hallucinogène psychédélique
psychiatriques, passage à l’acte.
Coût: Environ 1 euro le gramme frais, 10 euros le
• Les bad trips existent mais sont plus rares
gramme sec
que pour le LSD.
Autres appellations: psilo, champi, magic
• Lors de la consommation: hyperthermie,
mushroom, champotte
troubles digestifs (nausées, vomissements),
Formes et voies d’administration vertiges, troubles moteurs, hypertension
• Ingérés frais ou séchés artérielle, troubles du rythme cardiaque
• Hypoglycémie
• Intégrés dans des préparations culinaires, en
infusion ou, plus rarement, en macération
dans de l’alcool
Réduction des risques en particulier15
Effets 5 Ne jamais consommer seul. Une personne au
• Les effets varient selon le type de champignon moins (l’accompagnateur) ne consomme pas
consommé, le mode de consommation, et et peut ainsi gérer les situations délicates qui
bien sûr les quantités. pourraient apparaître.
• Altérations sensorielles 5 En cas de bad trip, sécuriser la personne en
lui rappelant que les effets vont se dissiper, en
• Repères temporels modifiés
gardant le contact (notamment tactile), dans
un environnement calme.
5 Les risques liés à une méconnaissance des
espèces lors de la cueillette ne sont pas à
négliger. Demander confirmation auprès d’un
connaisseur. S’abstenir de consommer en cas
de doute sur l’identification.
5 Ne pas consommer si l’on se trouve dans un
état anxieux ou déprimé (risque de bad trip).

15
Ces principes de réductions de risques sont propres à la
substance et doivent être appliqués en plus des principes
de RDR généraux valables pour toutes les substances
psychotropes (voir page 13)
21
Généralités Risques
Origine: synthétique • Confusion
Substance active: kétamine • État de panique
Catégorie: anesthésique dissociatif (perturbateur) • Ne pas ressentir les blessures liées à l’analgésie
Coût: prix courant d’environ 50 euros le gramme • Anomalies du rythme cardiaque
en poudre • Troubles et douleurs rénaux en cas de
Autres appellations: keta, ké, special K, « drogue consommation répétée
de cheval », « faire du poney » ou en « mode • Troubles de la tension artérielle et de la
poney », kitkat, K pression intracrânienne
Statut juridique: réglementé , sous prescription • Très forte accoutumance
médicale
Formes et voies d’administration
La kétamine se présente généralement à l’usager
Réduction des risques en particulier16
sous forme de poudre blanche, plus rarement 5 Ne pas consommer avec de l’alcool, des
sous forme liquide ou de gélules. Elle est le plus benzodiazépines, des opiacés ou tout autre
souvent sniffée ou ingérée, plus rarement injectée dépresseur: risque d’overdose majoré en
en intraveineuse (effets rapides et intenses) ou en association avec les dépresseurs.
intramusculaire (douloureux). 5 La première fois, ou après une période
d’abstinence, commencer par une petite dose.
Effets 5 Pour ne pas se faire surprendre par certains
effets de ce produit, privilégier une position
• À petite dose: sensation de légèreté, effet
assise pour consommer, afin d’éviter les pertes
étourdissant et cotonneux
d’équilibre et les risques de chutes (encore
• À plus forte dose: analgésie, perte de la plus en injection).
notion du temps, difficulté à coordonner ses
5 Choisir un environnement optimal afin de
mouvements voire difficulté d’élocution,
limiter les risques d’états de panique et de
légère dissociation entre le corps et l’esprit
confusion.
• À très forte dose: le k-hole, voyage
5 L’injection intramusculaire est la plus
introspectif, intenses hallucinations et
conseillée des injections car en intraveineuse,
déformations, perte de contrôle total avec la
les effets sont trop rapides et intenses.
réalité, impression de « sortir de son corps »
• La kétamine est employée aux États-Unis
comme moyen thérapeutique de la dernière
chance pour traiter des dépressions graves.
Cet usage n’est pour le moment pas pratiqué
dans les pays de l’UE.

16
Ces principes de réductions de risques sont propres à la
substance et doivent être appliqués en plus des principes
de RDR généraux valables pour toutes les substances
psychotropes (voire page 13)
22
Généralités Risques
Origine: semi-synthétique (dérivée de la • Dépression respiratoire
morphine, elle-même dérivée de l’opium) • Constipation, coliques biliaires, spasmes des
Substance active: diacétylmorphine voies urinaires
Catégorie: dépresseur • Hypotension
Coût: environ 35 euros le gramme17 • Vasodilatation cutanée
Autres appellations: brune, Kame, Marron, brun, • Prurit cutané
schmake, héro • Dysphorie
Statut juridique: illégal, classée comme stupéfiant • Diminution du flux salivaire cause de caries
Formes et voies d’administration • Anorexie et insomnie
• Se présente, pure, sous la forme d’une poudre • Overdose: coma et bradypnée. Sans soin, le
blanche, beige à brune, et parfois rose pronostic vital est engagé par dépression
• Injectée (injection intraveineuse): soluble en respiratoire.
milieu acide, l’héroïne est diluée dans de l’eau • Dépendance physique et psychique
acidifiée, chauffée, filtrée puis injectée (se importante et rapide
faire un fix, un shoot, un taquet).
• Fumée: l’héroïne est chauffée sur du papier
aluminium. Les fumées qui s’en dégagent sont Réduction des risques en particulier18
inhalées (chasser le dragon). 5 Appliquer les conseils de RDR spécifiques
• Reniflée ou prisée: par voie nasale (sniffée). à l’injection (ne pas partager son matériel,
utiliser des seringues stériles).
5 En cas d’urgence, tenir la personne éveillée. Si
elle est inconsciente, la coucher sur le côté et
Effets appeler les secours.
• Au moment de l’injection: flash de quelques 5 Ne pas mélanger avec des benzodiazépines,
secondes décrit comme une sensation d’autres opiacés, ou de l’alcool: risque
physique de plaisir intense d’overdose ou de manque majoré.
• Sensation d’apaisement et d’euphorie, atténue
les douleurs et l’anxiété
• Pendant les premières semaines, installation
d’une tolérance: augmentation de la fréquence
des injections et de la quantité de produit et
estompement du flash
• Somnolence, nausées et vomissements,
vertiges et ralentissement du rythme
cardiaque

17
Prix médian 2012, dans O.F.D.T., « Marchés, substances, 18
Ces principes de réductions de risques sont propres à la
usagers: les tendances récentes (2011-2012). », p.2 substance et doivent être appliqués en plus des principes
de RDR généraux valables pour toutes les substances
psychotropes (voire page 13)
23
npS Nouveaux produits de sy nthèse

De quoi parle-t-on ? Les risques particuliers


Sous le nom de Nouveaux Produits de Synthèse Comme pour les drogues les plus connues, les
ou NPS se déclinent une multitude de substances NPS se présentent sous les aspects les plus variés
psychoactives de synthèse ayant la volonté (i.e. mélanges d’herbes, poudre, cristaux, liquide,
d’imiter les effets de drogues connues, comme buvard).
des hallucinogènes et des perturbateurs (i.e. LSD, Le consommateur peut donc méconnaître le mode
kétamine, cannabis) ou encore des stimulants (i.e. d’administration et le dosage. Face à des nouvelles
cocaïne, ecstasy). Dans une moindre mesure, il molécules, le consommateur peut également
existe aussi des NPS ayant des effets dépresseurs. n’avoir que peu, voire aucune information sur
L’observatoire européen des drogues et des les effets des substances (i.e. délai d’apparition
toxicomanies (Rapport européen sur les drogues – et durée des effets, interaction avec d’autres
Tendances et évolutions, 2014) a répertorié dans substances psychoactives, effets secondaires
son bilan de 2013 plus de 81 nouvelles molécules, inconnus). Dans le meilleur des cas, les usagers
portant le nombre de substances surveillées font des recherches d’informations préalables
à plus de 350. Le système législatif actuel, qui auprès d’autres consommateurs, notamment via
ne peut plus dès lors s’adapter à l’ampleur du des forums (cf. psychonaut.com) ou autres sites
phénomène, est actuellement en débat (beaucoup internet (cf. erowid.org).
de consommateurs présument que leur substance
Néanmoins, face à l’explosion et à la quantité
est – encore – licite).
de nouvelles molécules arrivant sur le marché,
Les différentes appellations il reste difficile de mesurer l’ampleur des
Les appellations les plus communes de ces «nouveaux» risques et dangers y associés.
produits sont les Legal Highs, Designers Drugs ou Les motivations à la consommation
encore Research Chemicals. Ces produits peuvent
Les consommateurs réguliers de NPS rapportent
s’acheter via internet, commercialisés sur des sites
différentes motivations à la consommation:
de vente classiques. Ceux-ci sont alors vendus
le contournement du statut juridique ou de la
sous différentes dénominations précisant qu’ils
législation (cf. consommer une drogue qui n’est pas
ne sont pas destinés à la consommation humaine
interdite) et la détectabilité (cf. contrôle de la route),
(Not For Human Consumption): encens, sels de
les prix et l’accessibilité via internet ainsi qu’une
bains, engrais, produits de nettoyage. On observe
livraison à domicile confortable (cf. prix moins cher,
ici deux démarches commerciales distinctes: l’une
pas de contact nécessaire avec un milieu criminel),
utilisant des noms de fantaisie et des emballages
la recherche d’expériences nouvelles, la mauvaise
en couleur, l’autre utilisant les noms des molécules
qualité ou la non disponibilité des substances dites
vendues sous des emballages discrets et neutres
classiques: cannabis, ecstasy ou LSD.
(poudres ou comprimés).

24
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Taeger H. (1988) Spiritualität und Drogen. Raymond Martin Verlag, Markt Erlbach
Ullrich-Kleinmanns J., Jungaberle H., Weinhold J., Verres R. (2008) Muster und Verlauf des Konsums
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Suchttherapie 9, 1-10
Weil A. (2000) Drogen und höheres Bewusstsein. AT Verlag, Aarau
Vandreier C. (2012) Drogenkonsum als begründete Handlung, VWB-Verlag für Wissenschaft und Bildung,
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Verres R. (2014) Bewusstseinserweiterung beim Gebrauch psychoaktiver Substanzen. In Galuska Joachim
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Liens
Animation Drogues et Cerveau en allemand et en français
http://www.jellinek.nl/informatie-over-alcohol-drugs/drugs/drugs-in-de-hersenen

Drogues et dépendance – Le livre d’information, 2007


http://www.inpes.sante.fr/cfesbases/catalogue/pdf/921.pdf

Marchés, substances, usagers: les tendances récentes (2011-2012). OFDT.

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Rausch und Konsumkompetenz , Schwerpunktausgabe SuchtMagazin Nr. 4/2014, hg. von Infodrog Bern,
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Werse B. (2014) Fortschreiben des deutschen Kerndatensatzes – Neue Substanzen - Studie des Center for
Drug Research, Uni Frankfurt/Main http://www.isd-hamburg.de/dl/20140128_Bernd_Werse.pdf

Mentions légales
Ce livret a été élaboré par l’ensemble des institutions partenaires du projet MAG-Net 2: CePT – Centre
de Prévention des Toxicomanies, Luxembourg; Centre d’Action Laïque de la province du Luxembourg
(CAL/Luxembourg); Wallonie/Belgique; Comité mosellan de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence
(CMSEA) Lorraine/France; Landesinstitut für Präventives Handeln (LPH) und Landeshauptstadt
Saarbrücken (LHS SB), Sarre ; Suchtberatung Trier e.V. – Die Tür, Rhénanie-Palatinat.

Rédaction: Dr. Carlos Paulos, CePT; Angelika Kraus, Landeshauptstadt Saarbrücken;


Catherine Bernard, CAL/Luxembourg; Aurélien de Marne et Maëlle Scherrmann, CMSEA.

Sarrebruck, decembre 2014 (2ième édition)

Le livret peut être commandé auprès des opérateurs partenaires régionaux ou téléchargé au format pdf
sur: www.mag-net.eu

Remerciements: Dr. Jean-Marc Cloos (psychiatre – addictologue) pour la relecture et les discussions
autour de ce livret. Merci à Ilka Borr, Werner Theis, Berthold Thielen et Michael Weber pour la relecture
de la version allemande.

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www.mag-net.eu

MAG-Net 2: Réduction de risques à destination du public à consommation récréative de drogues dans la


Grande Région et sensibilisation des professionnels de la santé

MAG-Net 2 : Risikominimierung für die Zielgruppe der Freizeitkonsumenten von Drogen in der Großregion und
Sensibilisierung der Fachkräfte im Bereich des Gesundheitswesens

RHEINLAND-
PFALZ

LUXEM- Trier
BOURG
Luxembourg

Centre de Prévention des Toxicomanies

Stadtverwaltung der Stadt Saarbrücken

Centre d’Action Laïque Luxembourg

Centre de Soins d'Accompagnement


et de Prévention en Addictologie
"Les Wads" (CSAPA) du CMSEA

LORRAINE
Die Tür, Suchtberatung Trier e.V.

Landesinstitut für Präventives Handeln, St. Ingbert

Ministerium für
Soziales, Gesundheit,
Frauen und Familie
MINISTERIUM FÜR SOZIALES,
ARBEIT, GESUNDHEIT
UND DEMOGRAFIE

FONDS DE LUTTE CONTRE CERTAINES FORMES DE CRIMINALITE

Projet cofinancé par le Fonds européen de développement régional dans le cadre du programme INTERREG IVA Grande Région.

L Union européenne investit dans votre avenir.
Durch den Europäischen Fonds für regionale Entwicklung im Rahmen des INTERREG IV A Großregion gefördertes Projekt.
Die Europäische Union investiert in Ihre Zukunft.

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