Djibouti Strategie 2020 - 2024 Enseignement Superieur
Djibouti Strategie 2020 - 2024 Enseignement Superieur
Djibouti Strategie 2020 - 2024 Enseignement Superieur
REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
SEPTEMBRE 2019
Résumé exécutif
Après 25 ans pendant lesquels la République de Djibouti a investi avec détermination pour mettre sur
pied son enseignement supérieur et sa recherche (ESR), le temps est venu de les doter d’une nouvelle
stratégie à moyen - long terme explicitant ses objectifs majeurs et la démarche pour les atteindre, en
cohérence avec les ressources qui peuvent y être consacrées.
Pendant ces 25 dernières années, l’ESR de Djibouti a fait preuve d’une dynamique incontestable. En
2019, les 8500 étudiants accueillis sur le campus flambant neuf de Balbala, les contributions du CERD
à l’identification du potentiel minier ou énergétique de Djibouti, l’alimentation de toutes les structures
médicales et hospitalières de Djibouti en spécialistes de la santé par l’ISSS démontrent l’importance des
transformations qui ont été conduites, dans des conditions certes difficiles mais réaffirmant la volonté
du Pays de renforcer les actions du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
(MENSUR).
Les équipes d’enseignement et de recherche sont fonctionnelles, la recherche est focalisée sur les besoins
de Djibouti en expertise scientifique, les étudiants sont accueillis, les formations sont dispensées en
temps et en heure.
L’université de Djibouti (UD) a conduit en 2012 une profonde rénovation sur la base du rapport de
commissions de réflexion. Elle a réajusté son offre de formation, remodelé le contenu des
enseignements, modernisé les méthodes pédagogiques avec un appui important des outils informatiques
et de la langue anglaise, a intégré la culture de l’entreprenariat dans ses filières y compris pour les
licences classiques1. Elle est attentive aux possibilités d’accueil du marché de l’emploi.
Le MENSUR s’est montré particulièrement dynamique pour promouvoir l’essor de l’ESR de Djibouti
et susciter l’intérêt des partenaires internationaux, dont l’apport contribue très largement, en nature
comme sur le plan financier, à son développement. Il s’agit intrinsèquement d’une belle réussite qui
mérite d’être portée au crédit de tous ceux qui y ont œuvré.
1
Rapport du HCERES p 16
2
accueillent ainsi les meilleurs étudiants qui poursuivent quasiment tous en licence, aux dépens des
étudiants plus faibles qu’elles étaient initialement censées accueillir, et qui sont orientés par défaut vers
des formations qui ne leur sont pas adaptées.
Le paradoxe est ainsi que ce nombre d’étudiants et leur hétérogénéité, sans en être les seuls facteurs,
pèsent sur la qualité de la formation et réduisent la compétitivité des étudiants sur le marché de l’emploi
à Djibouti et dans la région. Plus généralement, intrinsèquement, la taille de Djibouti ne permet pas de
couvrir en interne la totalité de ses besoins en enseignement supérieur et en recherche, les limites de ses
ressources financières et humaines venant encore réduire ses possibilités.
Au regard de ces défis, et aussi de leur relative jeunesse, l’enseignement supérieur et la recherche gardent
bien évidemment des marges de progrès appréciables dans leur cœur de métier, comme en termes de
fonctionnement.
L’enseignement supérieur doit approfondir la diversification de son offre de formation pour s’adapter à
la réalité d’une part des capacités des bacheliers, et d’autre part du marché de l’emploi. Un effort tout
particulier mérite d’être fait pour les étudiants les plus faibles, en n’hésitant pas à envisager avec
pragmatisme des formations courtes, de durée nettement plus réduite que la licence et à caractère
nettement professionnel. Le potentiel de l’enseignement supérieur privé mérite d’être pleinement
exploité, avec la supervision qui s’impose.
Simultanément, l’enseignement supérieur doit se mettre en position de réduire à terme sa dépendance
vis-à-vis de ses partenaires étrangers pour ses formations les plus qualifiées, en médecine, en ingénierie
et pour ses masters, ce qui pèse sur son autonomie et constitue un facteur de coût supplémentaire. En
parallèle, il importe de mieux évaluer en termes de pertinence et d’efficacité pour Djibouti
l’investissement de près de 30% du budget du MENSUR que constitue l’envoi de ses 150 à 200 meilleurs
étudiants suivre des masters à l’étranger. A cet effet, le MENSUR devrait se voir confier l’entièreté de
leur suivi.
Si la recherche de Djibouti est efficacement orientée vers les besoins de Djibouti, il faut lui assurer une
visibilité financière de long terme qui lui permette d’optimiser les ressources humaines et financières
limitées dont elle dispose et de monter en puissance, sans dispersion, des capacités de taille critique pour
répondre aux enjeux majeurs du Pays. En parallèle, elle doit développer ses synergies internes, et
systématiser une évaluation externe pour assurer une contribution plus large et homogène de ses équipes
à sa production scientifique.
Il en est de même pour le MENSUR et ses institutions, qui peuvent améliorer la connaissance objective
de leur situation et de leurs évolutions, en généralisant les bilans réguliers, internes, mais aussi externes
à l’instar de la récente évaluation de l’UD par le Haut Conseil pour l’Evaluation de la Recherche et de
l’Enseignement Supérieur (HCERES). En effet, les nombreux défis qui s’annoncent leur imposent
d’améliorer leur gouvernance, leur fonctionnement et leurs administrations, leur dotation en
compétences étant inégale et leur action pouvant dépendre excessivement de quelques uns. Au-delà, les
institutions doivent diversifier leurs ressources, pour accroître leur capacité d’initiative et leur
autonomie.
A cet effet, l’administration centrale mérite d’être renforcée pour accroître ses capacités d’anticipation,
de planification et de pilotage, ainsi que d’orientation et de contrôle d’un enseignement supérieur privé,
qui accueille déjà 10% des étudiants de Djibouti. En complément, il faut continuer de développer au
sein de l’ESR la culture de l’action, levier puissant de mobilisation individuelle et collective,
indispensable pour une mise en œuvre concrète des transformations stratégiques, et de renforcer les
compétences de management pour les conduire.
Pour répondre à ces défis, la stratégie de l’enseignement supérieur et de la recherche de Djibouti est
orientée par la vision de ce qu’elle entend être à l’horizon 2035.
3
L’enseignement supérieur et la recherche constituent le creuset, où se prépare le Djibouti de
demain
Intégrés dans toutes les politiques sectorielles et ministérielles du Pays, l’enseignement supérieur et la
recherche forment les compétences qui seront nécessaires à l’économie et à la société de Djibouti, grâce
une offre de formation initiale professionnalisante, différenciée suivant les aptitudes des étudiants, ainsi
qu’une formation continue diversifiée, aux programmes et à la pédagogie adaptés aux personnes déjà
engagées dans une activité professionnelle. Malgré une forte hausse des effectifs d’étudiants, l’ESR
s’imposent par leur qualité dans toute la région et assurent à tous ses diplômés de solides facilités d’accès
à l’emploi national et régional.
Ils contribuent à l’élévation du niveau d’éducation et de citoyenneté de la société à Djibouti et animent
sa vie intellectuelle, par ses diplômés, par la formation initiale préalable dispensée aux futurs
enseignants, et par l’engagement de ses enseignants, chercheurs, cadres et étudiants pour relever les
défis de Djibouti.
Par leur capacité d’expertise scientifique et de recherche reconnue et recherchée, ainsi qu’au sein de
services hospitaliers universitaires en partenariat avec le ministère chargé de la santé, ils contribuent au
développement des politiques publiques, de l’économie, du système de santé et de la société de Djibouti.
Leur activité d’innovation et de formation à l’entrepreneuriat irrigue l’économie de Djibouti.
Par la qualité de leur administration et de leur fonctionnement, ils projettent les étudiants dans le Djibouti
du futur, avec la responsabilité d’en devenir les promoteurs, et servent de laboratoire d’expérimentation,
de démonstration et de formation pour la modernisation de l’administration. Ses établissements
disposent d’une part élevée de ressources propres, pour développer leurs projets.
Ils s’appuient sur un réseau solide de partenariats stratégiques régionaux et internationaux et accueillent
des enseignants, des chercheurs et des étudiants régionaux. Ils constituent un instrument de compétitivité
régionale et de coopération au service de Djibouti, par la qualité de sa recherche, de ses formations et
de ses diplômés, appréciés et recherchés dans toute la région, notamment dans quelques thématiques
phares, spécifiques des enjeux de Djibouti et de la région.
La conduite des transformations découlant de cette vision se fera en 3 étapes. De 2020 à 2024, l’ESR
conduira, à l’issue des grandes transformations qu’il vient de connaître, une action de consolidation,
avec l’objectif d’améliorer sa qualité pour être capable d’absorber solidement le choc prochain de
l’accroissement du nombre d’étudiants. Anticipé entre 2025 et 2029, cet accroissement le mettra sous
forte tension et mobilisera toute son énergie. La 3° étape, à partir de 2030, visera à solidement le
positionner en pôle d’excellence régionale. La présente stratégie traite de la première étape de
consolidation.
L’objectif de la stratégie 2020 -2024 est d’améliorer fortement la qualité d’enseignement, de recherche
et de fonctionnement pour être en capacité de faire face à l’important accroissement prévisible du
nombre d’étudiants.
Elle retient 5 axes stratégiques, les 3 premiers relevant de sa mission d’enseignement et de recherche,
les 2 suivants de son fonctionnement :
- Diversifier l’offre de formation initiale pour l’adapter aux capacités des étudiants et à la
réalité du marché de l’emploi ;
- Monter en puissance des thématiques de formation et de recherche, avec des partenaires
internationaux en réponse à des besoins majeurs de Djibouti ;
- Positionner la recherche et l’enseignement supérieur en acteur majeur des transformations
de l’économie, de l’administration et de la société de Djibouti ;
- Mettre l’ESR en capacité d’anticiper et d’assurer le pilotage et la conduite de la stratégie de
l’ESR ;
- Professionnaliser le MENSUR et développer ses ressources propres.
4
La stratégie 2020-2024 se structure autour de quelques orientations fortes :
- La mise en place de formations spécifiques pour les étudiants les plus faibles,
professionnelles ou académiques, permettant d’accroître leurs chances de réussite, et
simultanément de désengorger les filières de licence en améliorant leur qualité ;
- Une démarche partagée au sein du MENSUR d’identification et de montée en puissance,
avec le soutien d’un partenariat international, des thématiques clés de recherche et
d’enseignement de 2° et 3° cycles, sur lesquelles se construiront à horizon 2035 le
rayonnement régional de l’ESR de Djibouti ;
- Un engagement de l’ESR en soutien actif des transformations de Djibouti et des
programmes ministériels, en y intégrant en amont les capacités de recherche, en promouvant
l’expertise des enseignants et chercheurs, et en développant la formation continue de courte
durée au profit des actifs ;
- Un effort sur la formation, initiale et continue, dans le domaine des NTIC ;
- Une conduite en mode projet, avec un renforcement ciblé de l’administration centrale du
MENSUR, la mise en place de contrats d’objectifs et de performance entre le MENSUR et
les institutions, et l’appel à un conseil scientifique international ;
- Un effort marqué sur l’amélioration des grandes fonctions support du MENSUR, en
commençant par la fonction financière, indispensable pour que le MENSUR acquière une
pleine maîtrise de son modèle économique ainsi qu’un premier niveau d’autonomie
budgétaire par le biais d’actions de génération de revenus.
5
Sommaire
Sommaire
Résumé exécutif ...................................................................................................................................... 2
Sommaire ................................................................................................................................................ 6
Abréviations .......................................................................................................................................... 10
1 Le Contexte ........................................................................................................................................ 12
1.1 Historique de l’Enseignement Supérieur de le la recherche à Djibouti ....................................... 12
1.2 Djibouti : Vision 2035 ................................................................................................................. 13
1.2.1 Consolidation du Capital Humain ........................................................................................ 14
1.2.2 Bonne gouvernance .............................................................................................................. 14
1.2.3 Développement d’une économie diversifiée et compétitive, avec le secteur privé comme
moteur............................................................................................................................................ 15
1.2.4 Djibouti, un rôle actif dans l’intégration régionale............................................................... 15
1.2.5 Thèmes transversaux ............................................................................................................ 15
2 Etat des Lieux ..................................................................................................................................... 16
2.1 Une existence récente .................................................................................................................. 16
2.1.1 Un plan d’action 2011-2014 lucide et ambitieux, ................................................................ 16
2.2 L’enseignement supérieur du baccalauréat à l’emploi : le défi central. ...................................... 17
2.2.1 L’emploi ............................................................................................................................... 17
2.2.2 Du baccalauréat à l’université .............................................................................................. 18
2.2.3 La formation initiale ............................................................................................................. 21
2.2.4 La formation continue .......................................................................................................... 23
2.2.5 L’enseignement supérieur privé ........................................................................................... 24
2.2.6 Les bourses ........................................................................................................................... 24
2.2.7 La recherche ......................................................................................................................... 25
2.3 Le MENSUR ............................................................................................................................... 26
2.4 L’Université de Djibouti (UD) .................................................................................................... 27
2.5 Le Centre d’Etudes et de Recherche de Djibouti (CERD) .......................................................... 31
2.6 L’Institut Supérieur des Sciences de la Santé (ISSS) .................................................................. 32
Conclusions sur l’état des lieux ......................................................................................................... 34
3 Vision 2035 et démarche stratégique ................................................................................................. 37
3.1 Vision 2035 ................................................................................................................................. 37
3.2 Une démarche stratégique de long terme en plusieurs étapes ..................................................... 38
2020- 2024: Consolidation et anticipation de la hausse des effectifs ............................................ 38
2025 – 2029: Accompagnement de la croissance des effectifs d’étudiants................................... 38
2030 -2035: développement de la compétitivité et de la coopération régionales. ......................... 38
6
4 Le plan stratégique 2020 2024 ........................................................................................................... 39
4.1 Axe1 Diversifier l’offre de formation ............................................................................................. 39
Axe 1.1 Améliorer la réussite des étudiants les plus faibles ............................................................. 40
1.1.1 Mettre en place à l’UD dès 2020 une année propédeutique pour les étudiants les plus faibles.
....................................................................................................................................................... 40
1.1.2 Mettre en place progressivement une offre de formations supérieures professionnelles courtes
alternatives à l’année préparatoire. ................................................................................................ 40
1.1.3 Améliorer le système d’orientation pour limiter le taux d’échec et d’abandon en cours de
parcours universitaire. ................................................................................................................... 41
1.1.4 Transformer l’épreuve initiale de Français de l’UD en épreuve d’orientation. .................... 41
1.1.5 Mettre en place un bilan annuel du taux de réussite, de redoublement et d’échec en formation
supérieure et de ses corrélations avec l’orientation. ...................................................................... 42
1.1.6 Améliorer l’information des lycées, des lycéens et des familles sur l’enseignement supérieur.
....................................................................................................................................................... 42
Axe 1.2: Poursuivre le développement et l’amélioration des formations de licence et de masters ... 43
1.2.1 Faire évoluer progressivement l’offre de formation du 1° cycle vers une généralisation des
licences appliquées. ....................................................................................................................... 43
1.2.2Approfondir les possibilités de la formation par compétences pour élargir leur champ d’emploi
professionnel. ................................................................................................................................ 43
1.2.3Créer des licences/parcours préparatoires aux formations des enseignants du MENFOP, en
liaison avec le MENFOP. .............................................................................................................. 44
1.2.4 Mettre en place un système de suivi de l’insertion professionnelle des diplômés. .............. 44
1.2.5 Poursuivre la montée en puissance et en qualité de l’ISSS. ................................................. 44
1.2.6 Monter en puissance progressivement des formations post licences. ................................... 45
4.2 Axe 2: Monter en puissance des thématiques clés d’ESR en partenariat ........................................ 45
2.1 Faire du CEA Transport et Logistique un exemple et un lieu d’expérimentation pour le
développement d’un master en partenariat international et d’une recherche associée ayant un impact
sur l’économie de Djibouti. ............................................................................................................... 45
2.2 Poursuivre la montée en puissance de la faculté d’ingénierie. .................................................... 46
2.3Elaborer et mettre en œuvre un plan stratégique pour la recherche et l’enseignement de 2° et 3°
cycle. ................................................................................................................................................. 46
2.3.1 Elaboration du plan. ............................................................................................................. 46
2.3.2 Mise en œuvre ...................................................................................................................... 47
2.4 Améliorer le pilotage et la coordination de la recherche ainsi que ses liens avec l’enseignement.
........................................................................................................................................................... 47
2.4.1 Ajuster si nécessaire et mettre en œuvre le document de 2011 sur la coopération UD CERD.
....................................................................................................................................................... 48
2.4.2 Mettre en place un programme sélectif d’appui aux projets de recherche. .......................... 48
2.5 Assujettir l’attribution des bourses à l’étranger pour les étudiants à la politique de développement
de l’ESR. ........................................................................................................................................... 48
2.5.1 Avoir une politique de bourses qui renforce l’attractivité des filières scientifiques vis-à-vis
des bacheliers. ............................................................................................................................... 49
7
2.5.2 Avoir une politique de bourses en soutien du développement de l’ESR. ............................. 49
2.5.3 Mettre en place un suivi personnalisé des étudiants boursiers pendant et après leurs études,
en complément de celui du ministère des finances, pour identifier l’impact de la politique de
bourses. .......................................................................................................................................... 49
2.5.4 Etablir un bilan annuel sur les boursiers. .............................................................................. 49
2.6Amorcer une activité de recherche et d’enseignement dans les hôpitaux de Djibouti. ................ 50
4.3 Axe 3 Positionner l’ESR en acteur majeur des transformations de Djibouti. ................................. 50
3.1 Développer les interactions entre l’ESR et les grands programmes de Djibouti. ........................ 50
3.1.1 Intégrer l’ESR dans les programmes (inter)ministériels de développement (SCAPE et
stratégies ministérielles). ............................................................................................................... 50
3.1.2 Faire du CERD un levier d’intégration de l’ESR dans les politiques sectorielles ou
ministérielles. ................................................................................................................................ 51
3.1.3Mettre les enseignants et chercheurs au cœur des défis de l’administration, l’économie et la
société de Djibouti et de la région. ................................................................................................ 51
Axe 3.2: Positionner l’enseignement en acteur majeur des transformations de Djibouti. ................. 51
3.2.1 Faire de la formation continue l’outil privilégié de développement professionnel des actifs à
Djibouti.......................................................................................................................................... 51
3.2.2 Accentuer l’effort au profit de l’entreprenariat. ................................................................... 52
Axe 3.3 : Positionner l’ESR en acteur majeur de transformations clefs pour Djibouti. .................... 52
3.3.1 Anticiper et accompagner le développement des NTIC à Djibouti. ..................................... 52
3.3.2 Promouvoir les filières supérieures scientifiques. ................................................................ 53
3.3.3 Apporter une contribution exemplaire aux objectifs transverses de Djibouti 2035. ............ 53
4.4 Axe 4: Mettre l’ESR en capacité d’anticiper et d’assurer le pilotage et la conduite de l’ESR et de sa
stratégie. ................................................................................................................................................ 54
4.1 Accroître la capacité d’appui de l’administration centrale du MENSUR au Ministre pour piloter
l’ESR. ................................................................................................................................................ 54
4.1.1 Ajuster puis réaliser l’organisation de l’administration centrale du MENSUR, avec un effort
spécifique sur l’anticipation et le pilotage. .................................................................................... 54
4.1.2 Se mettre en situation de fournir au Ministre l’éclairage financier nécessaire au pilotage de
l’ESR. ............................................................................................................................................ 55
4.1.3 Assurer un pilotage adapté de l’enseignement supérieur privé. ........................................... 55
4.2 Mettre en place pour 2020-2024 un premier contrat d’objectifs entre institutions et MENSUR. 56
4.3 Mettre en place auprès du MENSUR un Conseil scientifique international. .............................. 56
4.4 Développer un partenariat privilégié avec le MENFOP pour assurer l’efficacité du système
éducatif. ............................................................................................................................................. 57
4.5 Mettre le MENSUR en mode de conduite de projet pour assurer la mise en œuvre de la stratégie.
........................................................................................................................................................... 57
4.5.1 Mettre en place un comité de direction. ............................................................................... 57
4.5.2Mettre en place une équipe projet et élaborer un plan de mise en œuvre. ............................. 57
4.5.3 Mettre en place une communication interne du MENSUR. ................................................. 58
4.5.4 Développer une culture collective de l’action. ..................................................................... 58
8
4.5 Axe 5: Professionnaliser le MENSUR et développer ses ressources propres. ................................ 58
5.1 Améliorer, fonction par fonction, leur efficacité et leur qualité au service de l’ESR. ................ 59
5.2. Développer la connaissance et la maîtrise du modèle économique du MENSUR et des institutions.
........................................................................................................................................................... 59
5.3 Développer les activités de génération de revenus. ..................................................................... 59
5 Mise en œuvre et pilotage du plan. ..................................................................................................... 61
5.1 Ressources Financières................................................................................................................ 61
5.2 Objectifs et Indicateurs ................................................................................................................ 65
Annexe 1 Composition du comité de pilotage ...................................................................................... 70
Annexe 2 Liste des personnes rencontrées ............................................................................................ 71
Annexe 3 Bibliographie........................................................................................................................ 73
9
Abréviations
10
PIB Produit Intérieur Brut
PUD Pôle Universitaire de Djibouti
SCAPE Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi
UD Université de Djibouti
IUTI Institut Universitaire de Technologie Industrielle
IUTT Institut Universitaire de Technologie Tertiaire
11
1 Le Contexte
Après cette première étape de lancement où l’enseignement supérieur djiboutien a fait preuve d’une
dynamique incontestable, il s’interroge à juste titre sur la façon dont il peut poursuivre une montée en
puissance durable en faisant face aux multiples défis qu’il devra relever. Ceux-ci sont nombreux et ont
des effets combinés. Deux problématiques s’imposent immédiatement : comment répondre à une
demande massivement croissante d’enseignement supérieur avec des ressources budgétaires contraintes
tout en améliorant la qualité ? Comment faire évoluer les compétences des étudiants sortant du
secondaire pour accompagner le développement économique du pays avec une bonne adéquation des
diplômés au marché évolutif de l’emploi ?
Complexes, ces problématiques nécessitent des choix conséquents, notamment en termes d’allocations
de ressources. A ce titre, il paraît particulièrement pertinent qu’après cette première expérience d’une
quinzaine d’années, l’enseignement supérieur et la recherche de Djibouti se dote d’une stratégie à moyen
long terme pour définir ses objectifs majeurs, les conditions et sa démarche pour les atteindre, en
cohérence avec les ressources qu’il peut y consacrer.
12
1.2 Djibouti : Vision 2035
Adoptée en mars 2014, la Vision Djibouti 2035 s’appuie sur le constat que «notre société de demain
doit vaincre les défis majeurs de l’Eau, de l’Energie, de la Santé, de l’Education pour se consacrer aux
difficultés qui apparaissent au cheminement difficile du développement: le chômage massif des jeunes
diplômés, l’inégalité sociale, la montée des extrémismes et la faiblesse de la cohésion nationale. »
Elle fixe un nouveau cadre de référence de développement, dont les grandes lignes sont décrites dans le
schéma suivant :
13
1.2.1 Consolidation du Capital Humain
Dans le cadre d’un objectif général de développement économique, de lutte contre le chômage et
d’amélioration des conditions de vie des habitants de Djibouti, le pilier « Consolidation du capital
humain » retient comme options stratégiques :
• le développement d’un système éducatif accessible à tous et favorisant l’esprit d’entreprise ;
• l’évaluation des enseignants et la reconnaissance du mérite ;
• l’organisation d’un système éducatif favorisant l’apprentissage en alternance ;
• la moralisation de l’enseignement ;
• le développement d’un enseignement public performant associé à un enseignement privé de qualité ;
• l’utilisation des nouvelles technologies de télécommunications et des moyens multimédia aux fins
d’éducation ;
• le décloisonnement interne et l’ouverture sur le monde ;
• la promotion d’un système éducatif favorisant l’émergence d’une élite ;
• la régionalisation des structures de l’enseignement ;
• la création d’un pôle de connaissances, de compétences et d’expertises nationales, notamment
scientifiques et techniques, pour stimuler la créativité et les capacités d’innovation et d’invention,
consolider la base du développement et accélérer le progrès.
14
La SCAPE 2015-2019 insiste sur la mise en place
- du cadre et des outils pertinents pour un véritable pilotage stratégique à court et moyen
terme des politiques publiques.
- des outils et des pratiques modernes de gestion.
15
2 Etat des Lieux
2.1 Une existence récente
L’enseignement supérieur et de recherche de Djibouti est de création récente. Si le CERD s’est construit
progressivement depuis l’indépendance à partir du CEGD, l’UD n’est que dans sa 13° année d’existence.
Elle s’est à juste titre initialement focalisée sur la mise sur pied d’une première offre de formation de
niveau licence et du corps enseignant nécessaire pour la dispenser. Aujourd’hui, cette université
fonctionne, avec un nombre d’étudiants qui a décuplé en 10 ans. Cela constitue en soi une belle réussite
qui mérite d’être saluée.
Cependant les succès passés n’assurent en rien l’avenir. Par son poids dans le MENSUR, par l’enjeu
politique des défis auxquels il est confronté, l’enseignement supérieur est au cœur des choix stratégiques
que doit faire le MENSUR. Il ne se limite pas à l’UD, même si elle y tient de très loin la place la plus
importante. Il ne peut pas non plus être examiné isolément des enjeux de recherche et du fonctionnement
du MENSUR.
A l’issue de cette décennie de mise sur pied initiale, l’enseignement supérieur et la recherche de Djibouti
doivent faire des choix cruciaux, qui décideront de l’efficacité de sa contribution à la transformation de
Djibouti, de son économie et de sa société. C’est l’avenir de Djibouti qui est au cœur de sa responsabilité.
Ce sont son image et son rayonnement pour les 30 ans à venir à Djibouti, dans la région et sur le plan
international qui sont en jeu.
Ces choix ne peuvent se faire que sur une analyse lucide et sans fard de sa situation actuelle et des enjeux
auxquels il est confronté.
16
2.2 L’enseignement supérieur du baccalauréat à l’emploi : le défi central.
L’enseignement supérieur a pour mission de fournir aux bacheliers qui y rentrent les compétences qui
leurs permettront de trouver un emploi adapté à leurs aptitudes et de contribuer ainsi au développement
de Djibouti.
2.2.1 L’emploi
La situation de l’emploi à Djibouti est difficile. Dans son analyse de la situation, SCAPE fait état en
20122 d’une population active de 300000 personnes, se répartissant en 142000 chômeurs (48,2%) et
153.000 personnes avec un emploi, ces dernières se distribuant en emplois informels (39%, soit 59670),
emplois non marchands (55%, soit 84150), et emplois productifs (par différence 6%, 9180).
L’Etat est indiqué comme le principal employeur avec 41% des seuls emplois formels (38260)3. Il
recrute et rémunère sur la base du niveau des diplômes, plus que sur les compétences. De fait, sa montée
en puissance au cours des 30 dernières années, a créé une course aux diplômes qui sont le sésame pour
y entrer. Elle a façonné le regard de la population de Djibouti qui voit l’Enseignement supérieur comme
le point de passage indispensable pour accéder à un emploi sûr et protégé. Peu importe le contenu,
l’important est d’avoir un diplôme. Or, arrivée aujourd’hui en phase de maturité, l’administration
publique réduit considérablement ses recrutements et ne peut plus absorber les flux de diplômés, en
opposition avec l’image de l’enseignement supérieur qu’elle a contribué à créer.
Le secteur privé peut –il prendre le relai ? Le BTP, les transports, les communications, les banques et
les assurances représentent 55% du PIB et 13,3% des emplois. Les autres activités privées représentent
25% des emplois totaux. Ces secteurs contribuent à l’essentiel de la croissance et fournissent l’essentiel
des nouveaux emplois. Cependant, le niveau du diplôme ne suffit plus. Le recrutement tient avant tout
aux compétences concrètes des candidats. Or, SCAPE souligne que les diplômés de Djibouti souffrent
d’inadéquation qualitative, qui réduit leurs chances d’accéder à un emploi, les entreprises s’appuyant
sur un bassin géographique plus large pour leur personnel qualifié.
La Direction des Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (DISED) estime à 2,8% le
taux d’accroissement de la population par an4. Une enquête de 20155 fait ressortir que 25,4% de la
population active a un emploi (qui correspond probablement aux emplois formels de SCAPE), 7,4% est
chômeur en recherche d’emploi, 9,1% est chômeur ne cherchant pas d’emploi, et 58% est inactif. Les
cadres supérieurs, ingénieurs et assimilés représentent 3,8% des emplois occupés (2850), les cadres
moyens et agents de maîtrise 13,4% (10000), les employés et ouvriers qualifiés 30,3% (23000).
En dehors de toute croissance, leur renouvellement moyen annuel sur la base de 30 à 40 ans d’activité
professionnelle donnerait un flux de 70 à 100 cadres supérieurs par an, 250 à 330 cadres moyens, et 575
à 770 ouvriers qualifiés, chiffres qui illustrent de façon grossière la capacité antérieure d’absorption par
le marché de l’emploi, mais heureusement ne préjugent pas des besoins d’une économie en phase de
modernisation et de croissance.
En conclusion, il y a un décalage important entre les attentes de la population de Djibouti, qui voient le
diplôme universitaire comme le sésame pour l’administration publique, et la réalité de l’offre d’emplois
pour les diplômés à Djibouti. Si celle-ci est appelée à croître avec la modernisation et le développement
du pays, elle demandera des compétences et une professionnalisation accrues plutôt que de simples
diplômes.
2
SCAPE p36
3
Plutôt que de la population occupée. SCAPE p36
4
Annuaire statistique 2017 de la DISED P21
5
Annuaire statistique 2017 de la DISED
17
2.2.2 Du baccalauréat à l’université
Baccalauréat général
6
SCAPE 2015-2019 p 14
7
Plan d’action pour l’éducation révisée 2017-2020, p 48
8
Plan d’action pour l’éducation révisée pour 2017-2020, p 48.
9
Données MENFOP
18
S 1 646 790 48,0% 502 30,5% 288 17,5%
Total séries général 4 836 2 235 46,2% 1 260 26,1% 975 20,2%
Baccalauréat SG
Les bacheliers du 2° groupe représentent à peu près la moitié du total, la proportion de 2° groupe étant
moindre en S et L, mais supérieure en SG.
Sur le plan qualitatif, des études de l’Université sur la réussite en DUT et licence en fonction des filières
et résultats du baccalauréat soulignent la difficulté des élèves du groupe 2 à mener des études
universitaires en raison d’un niveau général insuffisant, mais aussi de leur faible maîtrise de la langue
d’enseignement.
Sur le plan quantitatif, un passage à 70% du taux de réussite au bac conduit à un accroissement de 49%
du nombre de bacheliers. Cela aurait correspondu en 2018 à 5300 bacheliers, soit 1650 de plus. Il est
évident qu’un accroissement brutal n’aurait fait qu’admettre des élèves actuellement non admis, donc
au mieux du groupe 2.
L’objectif du MENFOP est incontestablement d’améliorer la qualité de l’enseignement secondaire, en
le mesurant par la réussite des élèves. Il a aussi des contraintes budgétaires ainsi que des besoins de
démonstration de réussite et d’encouragement du moral des élèves. Par ailleurs, une politique
d’amélioration de l’enseignement prenant du temps à produire des effets, il est probable que
l’amélioration du niveau des élèves de terminale sera progressive.
Les hypothèses suivantes sont proposées pour une première prévision de l’évolution du nombre de
bacheliers:
- l’accroissement du nombre d’élèves de terminale se fera au rythme d’évolution de la population, soit
2,8% d’après les chiffres de la DISED. Cette hypothèse conduit à une hausse de 21% en 2025, 39 %
en 2030 et 60% en 2035 par rapport aux effectifs de 2018 ;
- l’amélioration de taux de réussite au bac par conjugaison de l’amélioration de la qualité des élèves
et de l’ajustement des modalités d’évaluation se fera progressivement à raison de 5% par an de 2020
à 2023 ;
- l’amélioration du niveau des élèves et donc la part des élèves ayant le même niveau que le groupe 1
actuel10 se fera à raison de 1% par an.
Ces hypothèses sont indispensables pour réfléchir la politique d’orientation et d’accueil de
l’enseignement supérieur. Leur effet peut se résumer avec le tableau suivant :
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2030 2035
7572 7784 8002 8226 8456 8693 8937 9187 10547 12109
présents
24,7% 24,7% 25% 26% 27% 28% 29% 30% 35% 40%
Taux G1
Admis
1870 1923 2000 2139 2283 2434 2592 2756 3691 4843
1° Gpe
22,4% 25,3% 30 % 34 % 38% 42% 41% 40 % 35% 30 %
Taux G2
10
Il ne s’agit pas ici d’anticiper la répartition effective que les nouvelles modalités d’examen produiront, mais
d’examiner l’évolution de groupes de même niveau que les actuels groupes 1 et 2
19
Admis
1696 1969 2401 2797 3213 3651 3664 3675 3691 3633
2° Gpe
47% 50% 55% 60% 65% 70% 70% 70% 70% 70%
Tx total
total
3566 3892 4401 4936 5497 6085 6256 6431 7383 8476
admis
Ces hypothèses conduisent ainsi à un doublement du nombre de bacheliers dont le niveau est équivalent
au groupe 2 actuel entre 2018 et 2023, puis une stabilisation alors que, sous l’effet de l’amélioration de
la qualité de l’enseignement secondaire, le nombre de bacheliers équivalents au groupe 1 actuel croit de
30% entre 2018 et 2023, puis double jusqu’en 2035.
Globalement, le simple effet démographique conduit à un doublement des bacheliers d’ici 2030.
Ces prévisions grossières peuvent être très notablement améliorées avec un bon temps d’anticipation,
par le suivi des flux d’entrée dans les différents ordres de l’enseignement, notamment en Seconde et de
l’évolution des flux internes dans le secondaire, et une coopération ciblée avec le MENFOP. Celle-ci ne
fait que s’amorcer, pour échanger les informations et les projections sur les effectifs, le baccalauréat et
ses évolutions, les programmes d’enseignement et leurs évolutions, informations critiques pour le
système éducatif djiboutien et le dimensionnement de l’enseignement supérieur. Ce travail de
modélisation prévisionnelle en liaison avec le MENFOP est une des premières tâches que devrait
s’approprier le MENSUR, pour conduire son travail d’anticipation. Une fois la coordination établie avec
le MENFOP, et sous réserve de la qualité des données que celui-ci fournit, le modèle pourrait être établi
puis ajusté avec l’aide d’un enseignant statisticien. La charge de travail pour l’exploitation du modèle
et l’établissement de prévisions devrait rester limitée.
Ces hypothèses supposent une amélioration considérable de l’enseignement secondaire, qui sera en soi
un résultat exceptionnel pour l’enseignement supérieur. Le fait que le baccalauréat reste le premier grade
universitaire en phase de généralisation de l’enseignement secondaire est en effet d’une grande exigence
pour éviter le dilemme entre un échec pour un très grand nombre de lycéens et la submersion de
l’enseignement supérieur sous un trop grand nombre d’étudiants au niveau insuffisant.
11
Loi n°151/AN/06 modifiant la Loi n°96/AN/00/4ème L portant orientation du système éducatif djiboutien.
20
administration. De manière paradoxale, les moins bons étudiants vont ainsi par défaut vers les licences
des facultés dont le contenu plus académique convient moins à leurs capacités.
Un tel processus paraît inévitablement opaque aux bacheliers et à leurs familles et suscite une forte
frustration de ceux qui, en nombre non négligeable, sont orientés vers des filières par défaut. Il entraîne
un nombre important de renonciation, allant probablement alimenter les établissements d’enseignement
supérieurs privés. La motivation de ceux qui restent est aléatoire. Combinée à un niveau médiocre, elle
est à l’origine d’un taux important d’échec et d’abandon en cours d’année.
La faculté des sciences est probablement celle qui souffre le plus de cette situation, les bacheliers S de
niveau moyen préférant aller dans d’autres filières, perçues comme moins difficiles.
12
Commission « professionnalisation des formations » p.5 (2012).
13
Annexe RAE p. 89.
21
d’apprentissage, la scénarisation des cours. Des thématiques plus ciblées comme : Anglais
et Français à objectif spécifique, formation sur LaTeX, intégration des outils multimédia,
MOOC, TICE, etc. 14ont été développées.
Le rapport sur le bilan des activités pédagogiques 15 rappelle l’importance du CAPE. ….Toutefois, il
n’existe pas d’évaluation de l’impact du CAPE sur les performances pédagogiques des enseignants
chercheurs ainsi formés. ...
Malgré cet ensemble de réformes, le fonctionnement des licences reste clairement à améliorer, autant
en matière de réussite que d’insertion professionnelle. Les taux de réussite des étudiants de licence
sont faibles. Le taux de réussite global en 2017 était de 26,10 %(calculé à partir des chiffres donnés
dans l’annexe 8 du RAE qui fournit les chiffres de 30% en L1 ; 50% en L2 ; 100% en L3.)…. Il n’existe
ni évaluation préalable au L1, ni remédiation en cours d’année. C’est à mi-parcours, après les premiers
CC [contrôles continus], que les enseignants constatent des lacunes, sans pouvoir réellement y
remédier.…
Pour éviter une saturation du marché intérieur en main d’œuvre qualifiée, l’UD a choisi d’être attentive
aux besoins exprimés par les employeurs et d’adopter une politique quasi-annuelle de modulation de
l’offre de formation. Le RAE indique que les formations courtes (DUT) sont créées en réponse à des
besoins ponctuels de main d’œuvre (Tourisme, Carrières sociales, etc.) ; les licences générales
comportent des stages et un projet professionnel de l’étudiant pour faciliter l’employabilité. Certaines
composantes (Faculté des sciences) ont mis en place une unité d’enseignement « projet tutoré ». Les
IUT organisent des journées « job ». Ce sont les directeurs des études qui assurent dans les composantes
le suivi de l’insertion professionnelle en licence. Le comité regrette que les seules données relatives à
l’insertion professionnelle aient pu être obtenues lors des entretiens et non transmises par écrit. Les
directeurs d’études ont une visibilité relative des filières qui assurent une bonne insertion aux diplômés :
Génie électrique, Audiovisuel, Comptabilité, Logistique. La licence d’anglais forme des enseignants,
surtout depuis que l’enseignement de cette langue est développé en primaire. L’insertion professionnelle
des diplômés de la licence entreprenariat est au contraire difficile. Les données relatives à l’insertion
des diplômés de l’UD n’étant pas disponibles, la situation ne peut être évaluée qu’en fonction des
indications fournies lors des entretiens. Cela ne facilite ni l’état des lieux ni la prospective.
Les masters sont créés en adéquation avec les besoins locaux et régionaux (management, commerce,
gestion des risque, droit et gestion de la santé, etc.).
La régulation des formations se fait actuellement sans indicateurs mesurables et fiables et se fonde
beaucoup sur la désaffection des nouveaux étudiants pour certaines filières. Les vraies causes restent
à déterminer (l’existence ou non de débouchés ne semble pas être un facteur déterminant). Il faut noter
que certaines filières ne recrutent plus ou peu, faute de candidats : c’est le cas de la Physique-Chimie
dont les effectifs décroissent depuis quelques années faute d’étudiants néo-entrants (340étudiants au
total dans la filière en2015 contre 132 en 201716). Par ailleurs, les passerelles entre filières sont
inexistantes alors qu’elles pourraient faciliter une régulation a posteriori et éviter des situations d’échec
préjudiciables….
En conclusion, on peut considérer que la formation est une des forces de l’UD qui s’est appliquée à
mettre en œuvre une stratégie sur la base des recommandations des différentes commissions de
réflexions de 2012. Elle a réajusté son offre, remodelé le contenu des enseignements, modernisé les
méthodes pédagogiques avec un appui important des outils informatiques et de la langue anglaise. Elle
a intégré la culture de l’entreprenariat dans ses filières y compris pour les licences classiques. Elle a
engagé une mastérisation pour améliorer les taux d’insertion des diplômés. Toutes les révisions des
maquettes se font dans des instances où les étudiants et le personnel administratif sont représentés (CC,
CSP et CA). L’établissement a une politique d’évaluation très clairement explicitée dans une « Charte
des sujets d’examens » définissant les responsabilités de l’enseignant, la qualité du sujet, le matériel
14
CAPE Bilan des activités de formation 2017-2018.
15
Annexe RAE p.89.
16
Annexe 8 RAE p. 51-58.
22
autorisé pour le type d’évaluation et un formulaire d’engagement de l’enseignant. Mais toutes les
recommandations des commissions n’ont pas été suivies d’effet … et bien des actions restent à mener
en matière de pilotage des formations.
L’UD bénéficie avant tout de responsables pédagogiques très engagés aux côtés de l’administration
centrale, d’étudiants ayant un fort sentiment d’appartenance et d’un personnel administratif dévoué,
pour accroître la qualité de la formation et permettre à l’établissement de concrétiser son ambition
d’attractivité régionale. Il n’existe toutefois aucun outil d’évaluation de l’impact des réformes mises en
œuvre, de la qualité des formations et du devenir des diplômés, sur lequel l’établissement ne dispose
pas de statistiques. Le comité invite l’établissement à poursuivre l’effort considérable accompli pour
la mise en place des formations tout en développant les outils d’évaluation qui permettront d’orienter
efficacement cet effort.17
17
Rapport d’évaluation du HCERES, p 14 à 16
23
2.2.5 L’enseignement supérieur privé
L’enseignement supérieur privé a émergé à Djibouti, en parallèle de l’enseignement supérieur public. Il
est porté par 4 établissements : L’Institut Africain de Djibouti (IAD), L’institut Supérieur de
Comptabilité et d’Administration des Entreprises (ISCAE), l’Académie Arabe de Formation Bancaire
et d’Assurance (AAFBA), et plus récemment, l’EMCG. Leurs profils sont variés puisque l’ISCAE est
une jeune entreprise individuelle fondée par une Djiboutienne, l’AAFBA est une émanation de la banque
Salaam, et l’EMCG s’est exportée du Maroc. Ces 4 établissements accueillent de l’ordre de 1000
étudiants, soit près de 10% des étudiants de Djibouti. Surtout, ils se concentrent dans le domaine très
demandé des activités tertiaires, où l’université doit être très sélective faute de capacité alors que l’offre
d’emploi, et donc la demande, sont fortes. Malgré un coût annuel de scolarité d’environ 1500 dollars,
ils semblent trouver leur public, a priori pour des étudiants n’ayant pas été orientés selon leurs choix à
l’université.
Sur le plan légal et réglementaire, les principes d’organisation et de fonctionnement de l’enseignement
public définis par l’Etat s’imposent à l’Enseignement Privé18, sous la responsabilité du MENSUR19.
Deux décrets ont été pris en 201420 pour préciser les modalités d’autorisation d’ouverture, d’extension
et de modification des établissements d’enseignement supérieur privé ainsi que les modalités
d’accréditation des filières. Il y est souligné que les établissements supérieurs privés exercent une
mission de service public de formation.
Jusqu’à présent, faute de moyens, le MENSUR n’exerce pas son double rôle d’une part d’identification
de la contribution de l’enseignement supérieur privé à la carte universitaire, d’autre part de surveillance
et de contrôle.
18
Article 6 de la loi n°96/AN/00/4èmeL du 10juillet 2000 portant Orientation du Système Educatif Djiboutien
19
Article 5 alinéas 1 et 4 de la loi organique n°162/AN/12 du 28 février 2012
20
Décret n°2014-121/PR/MENSUR fixant les modalités d’autorisation d’ouverture, d’extension et de
modification des établissements d’enseignementsupérieur privé.
Décret n°2014-123 fixant les conditions et modalités d'octroi, aux établissements privés d'enseignement
supérieur, de l'accréditation des filières de formation et de son retrait.
21
Arrêté n°2003-0643 du 18 août 2003 relatif à l’attribution et au renouvellement des bourses à l’étranger
24
Une centaine de ces bourses sont accordées dans le cadre de partenariats internationaux (France : 13 ;
Russie : 19 ; Chine : 23 ; Turquie : 37 ; Canada : 2 ; Japon : 2 ; Cuba : 2), Djibouti ne couvrant alors
qu’une partie des coûts.
Depuis 2016, Djibouti ne finance plus de bourses à l’étranger en licence, les étudiants l’effectuant à
Djibouti.
127 bourses accordées par le Maroc (100), l’Algérie (20) et la Tunisie (7) ne sont pas a priori utilisées
et donc ne sont suivies par le MENSUR.
Pilote de l’attribution des bourses et de suivi des boursiers, le MENSUR ne contrôle pas le retour à
Djibouti et le respect de l’engagement de service de l’Etat. Il n’a pas d’information sur l’engagement
par le ministère des Finances des dépenses qui y sont associées, et n’est donc pas incité à optimiser
l’utilisation de cette ligne budgétaire.
Au regard de son coût élevé, la politique de bourses mérite d’être subordonnée à des objectifs d’impact
et évaluée. A cet égard, il serait pertinent de s’interroger sur :
- les emplois que tiennent les anciens boursiers et leur apport à Djibouti ;
- la possibilité de subordonner la politique de bourses à des besoins spécifiques de
compétences en soutien de politiques gouvernementales, à commencer par le MENSUR ;
- la pertinence des bourses accordées en licence aux 13 meilleurs bacheliers, qui, au contraire
des bourses à l’étranger, ne correspondent à aucun frais supplémentaire à compenser, alors
qu’il est probable que la plupart viennent de familles aisées.
2.2.7 La recherche
La recherche est conduite de façon indépendante, au CERD et à l’UD, sans coordination. Il n’existe pas
de stratégie de recherche formalisée au niveau du MENSUR, ni au sein de chacun des établissements,
ni de suivi de la production de la recherche (publications,…).
Depuis 2009, un fonds d’investissement de la recherche permet le financement d’équipements au cas
par cas, mais sans que le MENSUR n’ait prise ni sur le montant, ni sur la disponibilité des fonds, bien
qu’il soit très actif pour mobiliser le fonds au profit des projets de recherche. Une programmation
pluriannuelle serait utile pour donner de la visibilité aux besoins de financements et leur assurer de la
continuité.
L’essentiel de la recherche de l’UD est effectué par les enseignants doctorants qu’elle envoie en thèse
dans des universités partenaires en alternance 6 mois par an. L’UD s’efforce d’orienter l’attribution des
bourses en apportant un regard particulier sur la pertinence et l’adéquation des sujets avec les besoins
du pays. Les doctorants sont invités à demander un co-encadrement par un docteur de l’UD, dans la
mesure du possible, pour faciliter l’émergence de premières équipes de recherche, ce que la création de
l’Ecole Doctorale pluridisciplinaire en 2017 vise à soutenir.
Quelques enseignants docteurs poursuivent une recherche en liaison le plus souvent avec leur laboratoire
de thèse, quelquefois avec le CERD. Après avoir contribué au financement de 20 projets de recherche
entre 2013-2015 (14 MFDJ), l’UD s’efforce de structurer sa recherche autour de projets articulés avec
des partenaires de financement identifiés.
Le CERD a développé depuis 40 ans une capacité d’expertise scientifique, orientée sur les besoins
spécifiques de Djibouti, et conduit une recherche ciblée en conséquence, en s’appuyant sur des
partenariats internationaux efficaces. Il assure des prestations d’expertise et de recherche à la demande
soit de services étatiques, soit d’organismes internationaux. Il accueille un nombre réduit d’étudiants de
l’UD en stage. La diversité des besoins de Djibouti a conduit à multiplier les thématiques, avec des
ressources et des effectifs limités, aux dépens de l’émergence d’équipes de taille critique.
25
2.3 Le MENSUR
Créé en 2011 par la loi organique n°162/AN/12/6°L, le MENSUR a pour mission la conception, la mise
en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière d’enseignement supérieur et de
recherche22.
Ses attributions et son principe d’organisation sont similaires à celles de ministères de l’enseignement
supérieur et la recherche de nombreux pays, sachant que ceux-ci ont quasiment toujours plusieurs
universités et un nombre bien plus important d’étudiants.
Dans les faits, le MENSUR s’est superposé en 2011 aux 3 établissements universitaires préexistants.
Mal armé pour recruter dans le contexte de la fonction publique de Djibouti, il est encore loin d’avoir
achevé la montée en puissance de 4 directions (enseignement supérieur et de la recherche ;
informatisation, certification et bourses ; administrative et financière ; projets et maintenance) et de 2
services (coopération internationale et réglementation juridique ; relations publiques et communication)
sous la houlette d’un Secrétaire général23, définie par la loi. C’est ainsi que la direction de l’enseignement
supérieur et de la recherche n’est pas encore créée.
En conséquence, les capacités du MENSUR restent aujourd’hui faibles au regard de ses nombreuses
tâches : piloter ses institutions universitaires et « leur donner les orientations de la politique générale,
leur fixer des contrats de performance qui les lient à l’Etat, contrôler leur exécution et leur demander
des comptes »24 ; élaborer et gérer la carte universitaire, (Article 5 alinéa 4), dans une logique d’analyse
politique de l’existant et de préparation de l’avenir ; superviser l’enseignement supérieur privé (Article
5, alinéas 1 et 4) ; surveiller l’adéquation entre les formations supérieures et l’Emploi, les conditions de
vie et de travail, et le développement d’une politique régionale25 (Article 5, alinéas 7, 9, Article 18). Le
MENSUR manque aussi d’une vue d’ensemble sur les moyens et ressources, notamment financières, de
son ministère, que les us budgétaires et de gestion des ressources humaines de Djibouti rendent difficiles
à obtenir.
Le MENSUR assure la gestion opérationnelle des bourses de formations académiques (Article 5 alinéa
8), et de suivi de grands projets, tel que la construction du campus de Balbala. Il soutient l’action du
Ministre tant vers ses établissements rattachés qu’en interministériel, mais n’a pas la profondeur
permettant de conduire une action prolongée d’ampleur.
Le MENSUR manque ainsi de moyens pour exercer pleinement les responsabilités que lui confère la
loi, et piloter la mise en œuvre d’une stratégie. Au regard des procédures budgétaires et de recrutement
à Djibouti, sa montée en puissance ne peut se faire qu’avec un appui externe marqué soutenu par une
volonté forte.
Or le MENSUR a un rôle essentiel à jouer pour que l’enseignement supérieur et la recherche réponde
aux besoins clés de Djibouti, dans un contexte général de ressources limitées, qu’aucune des institutions
n’est en mesure d’assumer. Il doit notamment anticiper la massification de l’enseignement supérieur
tout en contribuant à la modernisation du pays. Cela suppose notamment qu’il dispose en tout premier
lieu :
- d’une cellule de prospective et de planification, en forte interaction interministérielle,
s’appuyant sur une équipe de recueil et d’exploitation de données et débouchant sur une
programmation des capacités d’ESR ;
- d’une capacité de pilotage stratégique de ses institutions,
o commençant par celui de l’ensemble des ressources financières et humaines du
ministère, en interaction avec le ministère chargé des Finances ;
o s’appuyant sur un système de recueil et d’analyse des données ;
22
Article 2 de la loi organique n°162/AN/12
23
Article 15 de la loi organique n°162/AN/12
24
Article 10 de la loi organique n°162/AN/12
25
De manière surprenante, l’article 5 qui liste les attributions du ministère n’en inclut pas dans le domaine de la
coopération régionale et internationale, qui n’est mentionnée qu’à travers le service de coopération régionale
26
o accompagnée d’une supervision de l’enseignement supérieur privé ;
- une capacité de pilotage de projets spécifiques pour la mise en œuvre de sa stratégie.
26
Document proposition budgétaire exercice 2019.
27
Son budget 2019 est de 3 831 604 371 DJF27. L’exécution budgétaire est déficitaire depuis plusieurs
exercices28
En conclusion, le HCERES souligne la transformation opérée par l’UD depuis 2006 et met en
évidence trois grands enjeux de transformation, en termes de gouvernance interne, de stratégie et
d’organisation administrative.29
Depuis 2006, la trajectoire de l’UD est méritoire et impressionnante. Une équipe de direction réduite a
su, avec volontarisme et largeur de vues, surmonter en quelques années des difficultés initiales
nombreuses et importantes. Inhérentes au caractère ambitieux d’un projet fondé sur des bases encore
fragiles en matière de logistique et de ressources humaines, ces difficultés étaient d’ordre pédagogique,
organisationnel et social : il fallait structurer des équipes pédagogiques, les former et les renforcer,
mettre en place des structures administrativement viables assurant le fonctionnement et le
développement des formations, s’inscrire dans une réforme globale de l’enseignement à Djibouti et
répondre à une attente forte des nouveaux bacheliers toujours plus nombreux, sans jamais perdre de
vue un objectif stratégique, défini avec l’Etat, d’améliorer le niveau de qualification, l’insertion et, par
conséquent, le niveau social d’une classe d’âge, afin de contribuer au développement technologique du
pays et à son rayonnement régional. Il fallait également surmonter les réticences locales d’une
population encore peu convaincue de l’intérêt du projet. Cette trajectoire est impressionnante parce
que le résultat obtenu est considérable.
En lien étroit avec le MENSUR, l’établissement a su mobiliser les forces disponibles, notamment ses
partenariats historiques (coopération française), solliciter de nouveaux partenariats et définir, sur la
base d’une analyse de ses forces et de ses faiblesses, des objectifs ciblés et réalistes. Les commissions
de 2012 ont eu un impact réel sur la structuration actuelle de l’établissement. A tous les moments de
l’évolution de l’UD, la présidence a su maintenir la cohésion des personnels enseignants et
administratifs et porter une identité d’établissement. En résulte un fort sentiment d’appartenance, atout
sur lequel la présidence doit pouvoir s’appuyer pour les évolutions à venir.
L’UD n’a plus rien à voir aujourd’hui avec la structure embryonnaire peu autonome qu’était le centre
d’enseignement à distance des années 2000. L’effectif de 9163 étudiants accueillis en 2017, près de
10000 en 201830 (multiplié par 4,5 en 11 ans et en voie d’augmentation dans les années à venir),
l’accueil qui leur est réservé, notamment sur le nouveau campus de Balbala, le développement continu
d’une offre de formation régulièrement révisée et améliorée, tout cela témoigne du dynamisme et de
l’efficacité des porteurs et des acteurs du projet. L’offre de formation actuelle peut être jugée comme
une réussite en matière de structuration et d’adaptation à l’évolution de la population étudiante et de
ses attentes. L’émergence d’une offre en master traduit la volonté de poursuivre dans la même voie.
L’UD aborde aujourd’hui une étape essentielle de son développement et se voit confrontée à des choix
cruciaux.
Le premier enjeu est institutionnel. Le modèle de gouvernance adopté en 2006semble d’autant moins
adapté au contexte actuel que l’ambition de l’UD est de devenir une grande université nationale et
27
Rapport d’évaluation de 2019 du HCERES. Présentation de l’établissement.
28
RAE page 39. 2013-2016 : le résultat de l’exercice est de -151048766 DJF, -153336878 DJF,-16685417 DJF, -
315999573 DJF.
29
Rapport d’évaluation de 2019 du HCERES. Conclusion
30
Cf. Fiche synthétique de caractérisation (p.4) fournie par l’UD en complément du RAE. Le nombre exactd’inscrits à la rentrée 2018 n’est
pas fourni.
28
régionale. Une gouvernance renforcée, impliquant une véritable équipe de direction (vice-présidents et
chargés de mission) apparaît comme une nécessité. L’équipe devra veiller à définir collectivement les
objectifs que se donne l’établissement pour les années à venir, en lien avec l’Etat et, si possible, dans
le cadre d’une contractualisation.
Le deuxième enjeu est stratégique. Il concerne le développement de l’établissement dans ses missions
premières : la recherche, la formation et l’insertion des diplômés. Les choix à effectuer méritent une
réflexion stratégique préalable avec la tutelle et l’ensemble des partenaires, prenant en compte la
diversité des données. Cette réflexion est engagée.
En matière de formation et de recherche, le projet de CEA, porté avec dynamisme, fournit des éléments
intéressants de développement à venir. Le CEA pourrait être un élément de croissance, de renforcement
de l’identité de l’établissement et de rayonnement régional et international. L’établissement devra, en
lien avec le MENSUR, faire preuve de vigilance sur le maintien de la cohésion interne de l’UD, en
évitant le risque d’une université à deux vitesses. Reste toutefois à structurer les liens avec le CERD, le
développement des moyens d’incitation à la recherche (développement d’une recherche autonome afin
d’assurer localement l’encadrement de doctorants, soutiens financiers, reconnaissance de l’enseignant-
chercheur et de sa progression de carrière). Reste à mener une analyse des possibilités locales en
matière de recherche « de terrain », le développement de partenariats internationaux indispensables à
l’évolution de l’offre de formation. En matière de formation et d’insertion, la réflexion menée par le
Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche invite l’UD à repenser son développement en
fonction d’objectifs stratégiques redéfinis par une prise en compte de la situation géostratégique
favorable de Djibouti et de partenariats à renforcer ou à développer (France, Chine, Japon, Etats-
Unis).
Certaines voies sont ouvertes par l’évolution d’un contexte économique international, dans lequel
l’établissement a bien compris qu’il devait se saisir des occasions qui lui sont offertes : la présence forte
à Djibouti d’un pays comme la Chine, qui a d’ores et déjà des conséquences économiques importantes
pour l’Etat djiboutien, se traduit désormais pour l’UD par des choix à opérer en matière d’offre de
formation sur le plan linguistique et sur celui de la professionnalisation (alternance, développement de
formations courtes à caractère professionnalisant…). Le développement du niveau en langues des
étudiants djiboutiens est un défi considérable que se donne l’établissement. Il mérite une attention
particulière et des moyens spécifiques.
Le troisième enjeu est organisationnel et administratif. Le pilotage de l’établissement, qui suffisait
jusqu’à présent à la gestion d’un centre universitaire dont la vocation essentielle était la formation de
diplômés, appelle plusieurs évolutions importantes qui lui permettront d’assumer de nouvelles missions
nationales et internationales. Il s’agit tout d’abord de développer un contrôle de gestion et des outils
d’analyse dans plusieurs domaines (autant pour la vie étudiante et l’insertion professionnelle que pour
la gestion prévisionnelle des Ressources Humaines, qui manque aujourd’hui de fiabilité, mais aussi du
CAPE, de la bibliothèque, de la formation continue…). Il s’agit également de doter l’établissement
d’une structuration budgétaire solide et claire et de mettre en place un dialogue de gestion qui
accompagnera l’évolution de l’UD vers le statut de grande université, en favorisant l’initiative et la
volonté d’entreprendre de tous les acteurs (services et composantes actuels mais aussi structures
émergentes comme le CEA et unités de recherche à venir). Au-delà, l’établissement devra veiller à
limiter sa dépendance par rapport à l’Etat en matière de dotations financières en développant des
ressources propres (notamment en formation continue). Le suivi en sera facilité par une association
plus étroite des services et des composantes au fonctionnement de l’établissement.
1. Points forts
29
Une remarquable capacité à accompagner et à gérer en quelques années l’expansion
considérable de l’établissement.
Un engagement partagé sur des valeurs humanistes et une volonté marquée d’action sociale
(exonérations des droits d’inscription, transports, infographie, numérique).
Un fort sentiment d’appartenance des étudiants et des personnels à l’établissement et au
pays.
Un nouveau campus en extension donnant une image attractive de l’UD et qui permettra de
développer de bonnes conditions de formation, ainsi que la vie sportive et culturelle.
Une forte implication des responsables pédagogiques et une attention accrue portée aux
besoins exprimés en matière de formation.
L’obtention d’un CEA de nature à développer le rayonnement et l’attractivité de l’UD.
2. Points faibles
Un pilotage opérationnel de l’établissement qui n’est plus en adéquation ni avec la
situation actuelle de l’établissement ni avec son évolution programmée, et un manque
d’outils adaptés en appui à ce pilotage (Ressources humaines, plan de formation des
personnels).
Une recherche encore peu structurée et dont le développement est contraint par les charges
d’enseignement.
Une démarche budgétaire limitée à l’approche comptable, qui n’intègre pas le dialogue
de gestion et ne permet ni la visibilité budgétaire, ni la responsabilisation des entités.
Une absence de données chiffrées et d’indicateurs, qui pénalise en particulier le pilotage
des formations et du parcours étudiant jusqu’à l’insertion professionnelle.
La taille réduite de l’équipe présidentielle, désormais mal adaptée à une université en forte
expansion.
Une association insuffisante des étudiants aux prises de décision stratégiques,
dommageable pour l’Université et ses étudiants.31
En complément de l’évaluation par le HCERES, il est utile de faire une évaluation du coût de formation,
aussi sommaire soit –elle, afin d’avoir des éléments d’extrapolation en fonction de l’évolution du
nombre d’étudiants. Une approximation grossière peut être faite en rapportant le budget de
fonctionnement de l’université d’abord au nombre d’étudiants inscrits, et à titre indicatif, au nombre de
diplômés quittant le 1° cycle de l’université.
Les données cohérentes ne sont disponibles que pour les années 2014 à 2016.
Année 2014 2015 2016
Dépenses de 2166 2819 3090
fonctionnement de
l’UD32 (M FDJ)
Nombre d’étudiants33 7707 7749 7683
Nombre de Diplômés 1556 -490 1866 – 577 2102-514
A – Diplômés en LA 1066 1289 1688
d’IUT en A+134
Coût/étudiant (FDJ) 280.991 363.777 402.157
Coût par diplômé
quittant l’UD 2.031.516 2.186.897 1.830.433
31
Rapport d’évaluation du HCERES p 30 à 33.
32
Rapport d’auto évaluation en vue de l’évaluation par le HCERES p74
33
Rapport d’auto évaluation p 51 à 58
34
Il s’agit des étudiants quittant le 1° cycle de l’Université. Les étudiants obtenant un DUT et poursuivant en
licence Appliquée, en l’obtenant l’année suivante sont déduits du nombre total de diplômés. Rapport d’auto
évaluation p 59 à 62
30
Une augmentation de 43% du coût par étudiant en 2 ans montre que le fonctionnement de l’UD est loin
d’être stabilisé, ce que confirme l’augmentation de 60% du nombre de diplômés.
Il est aussi intéressant de souligner que si les étudiants faisaient, comme il est normal, leur licence en 3
ans, le coût d’un diplômé ne serait que 1.200.000 FDJ, sur la base du coût 2016. Il est de 50% supérieur,
ce qui signifie qu’un tiers du budget de fonctionnement de l’université sert à financer des étudiants ayant
des insuffisances, notamment ceux qui abandonnent en cours d’étude.
, Article 37. Ses 22 membres comprennent un représentant du MENSUR, 6 du CERD, 7 de l’UD et 8 membres
35
31
Les politiques sectorielles et ministérielles devraient ainsi prendre en compte, lors de leur élaboration,
l’existence et les capacités du CERD, pour à la fois les exploiter et contribuer à leur développement, par
exemple dans les domaines de l’énergie, de l’eau ou de l’environnement.
Une stratégie formalisée de recherche et un plan de développement à long terme, appuyés par une
évaluation et une orientation scientifique internationale, faciliteraient la mise en perspective des travaux
de chacun et l’anticipation des évolutions à conduire, particulièrement critiques pour un centre de petite
taille. En effet, le choix d’une thématique de recherche s’y fait le plus souvent à travers le recrutement
d’un chercheur, souvent seul spécialiste de sa thématique, ce qui engage d’autant plus durablement le
centre, que le statut du personnel, utile pour son attractivité au recrutement dans le contexte de Djibouti,
incite peu à la remise en cause. Le CERD a ainsi un enjeu majeur de mobiliser l’ensemble de ses
chercheurs dans une démarche collective de réorientation progressive mais permanente, pour ne pas
dépendre excessivement de quelques chercheurs dynamiques. Il appartiendra alors au MENSUR de
s’assurer que le CERD reste en ligne avec cette stratégie.
Atout important du MENSUR et de Djibouti pour leur vision 2035, le CERD a de solides capacités qui
méritent d’être valorisées et développées. En parallèle, il doit s’ouvrir aux regards extérieurs, s’intégrer
dans les démarches interministérielles et sectorielles, s’assurer de la mobilisation de toutes ses capacités
et les mobiliser sur un nombre limité de thématiques prioritaires.
32
Le budget d’investissement ne reste qu’indicatif et n’est exécuté qu’au gré des décisions du ministère
du budget. L’ISSS a soumis un plan d’action triennal 2018 -2020 approuvé par le MENSUR, mais qui
reste pour l’instant sans réponse. Ce plan vise d’une part une indispensable modernisation de ses moyens
pédagogiques et ses équipements, d’autre part un projet de maison de naissance en milieu académique,
qui serait à la fois un lieu d’innovation pour l’accompagnement des mères des enfants ainsi qu’un centre
de formation.
L’ISSS est un établissement marqué par le professionnalisme, tant par la nature de la formation qu’elle
dispense que par son mode de fonctionnement. Il a une expérience approfondie des métiers auxquels il
forme. Il associe une grande exigence vis-à-vis des étudiants et du personnel et une attention
personnalisée à chacun, qui dénotent l’importance donnée à l’éducation au-delà de l’enseignement.
33
Conclusions sur l’état des lieux
Des premiers pas de qualité
L’enseignement supérieur et la recherche à Djibouti a connu une évolution par palier depuis 25 ans.
Dans les années 1990, les premiers Brevets de Technicien Supérieur (BTS) font leur apparition au lycée
de Djibouti et le centre d’études de géophysique de Djibouti, avec son observatoire d’Arta, donne place
à l’Institut Supérieur d’Etudes et de Recherche Scientifique et Technologique (ISERST). A partir de
2000, avec l’appui d’universités françaises, prend forme le pôle universitaire de Djibouti avec des
formations de type DEUG ou BTS. Le Centre d’Etudes de Recherche de Djibouti(CERD) remplace
l’ISERST. En 2006, l’Université de Djibouti est créée, puis en 2007 l’Institut Supérieur des Sciences de
la Santé. En 2011, l’UD, le CERD et l’ISSS sont regroupés sous un Ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche (MENSUR).
En 2019, les 8500 étudiants accueillis sur le campus flambant neuf de Balbala, les contributions du
CERD à l’identification du potentiel minier ou énergétique de Djibouti, l’alimentation de toutes les
structures médicales et hospitalières de Djibouti en spécialistes de la santé par l’ISSS démontrent
l’importance des transformations qui ont été conduites, dans un contexte souvent difficile. Les équipes
d’enseignement et de recherche sont fonctionnelles, la recherche est focalisée sur les besoins de Djibouti
en expertise scientifique, les étudiants sont accueillis, les formations sont dispensées en temps et en
heure. L’UD a conduit en 2012 une profonde rénovation sur la base du rapport de commissions de
réflexion. Elle a réajusté son offre |de formation], remodelé le contenu des enseignements, modernisé
les méthodes pédagogiques avec un appui important des outils informatiques et de la langue anglaise,
a intégré la culture de l’entreprenariat dans ses filières y compris pour les licences classiques 37. Elle
est attentive aux possibilités d’accueil du marché de l’emploi. Il s’agit intrinsèquement d’une belle
réussite qui mérite d’être portée au crédit de tous ceux qui y ont œuvré. Cette réussite suscite l’intérêt et
l’apport des partenaires internationaux contribue très largement, en nature comme sur plan financier, au
développement de l’enseignement supérieur de Djibouti.
Des contraintes externes fortes
Simultanément, l’enseignement supérieur et la recherche de Djibouti sont soumis à de multiples défis,
aux effets combinés.
Avec l’obligation scolaire portée à 16 ans en 2000, la pression scolaire amène un nombre toujours
croissant de lycéens au niveau du baccalauréat. Admissibles de droit à l’université, les bacheliers n’ont
pas tous la capacité de mener des études universitaires, avec notamment une maîtrise très insuffisante
de la langue d’enseignement. En parallèle, le marché de l’emploi de Djibouti reste étroit, peu structuré
et marqué par un chômage important. L’enseignement supérieur a ainsi à gérer la situation
particulièrement complexe d’amener à l’emploi par une formation supérieure un trop grand nombre de
bacheliers au niveau inégal alors que le marché de l’emploi a une faible capacité d’absorption, et se
sature rapidement filière par filière.
Cet excès de contraintes n’est pas sans effet pervers. L’ouverture de l’enseignement supérieur à tous les
bacheliers est plus formelle qu’efficace avec un taux de réussite de seulement 27% en L1 et 50% en L2.
Cette surcharge de l’université en étudiants qui ne seront pas diplômés pèse en retour sur la qualité de
la formation des futurs diplômés, encore insuffisamment compétitifs pour les emplois qualifiés. Elle
induit aussi un surcoût proche du tiers du budget de l’université qui gagnerait à être investi plus
utilement.
Les formations courtes professionnalisantes (DUT), qui sont efficacement orientées et dimensionnées
par le marché de l’emploi de Djibouti, canalisent l’afflux de candidatures par une forte sélectivité. Elles
accueillent les meilleurs étudiants qui poursuivent quasiment tous en licence, aux dépens des étudiants
plus faibles qu’elles étaient initialement censées accueillir, et qui sont orientés par défaut vers des
formations qui ne leur sont pas adaptées.
37
Rapport du HCERES p 16
34
Le paradoxe est ainsi que ce nombre d’étudiants et leur hétérogénéité, sans en être les seuls facteurs,
pèsent sur la qualité de la formation et réduisent la compétitivité des étudiants sur le marché de l’emploi
à Djibouti et dans la région. Plus généralement, intrinsèquement, la taille de Djibouti ne permet pas de
couvrir en interne la totalité de ses besoins en enseignement supérieur et en recherche, les limites de ses
ressources financières et humaines venant encore réduire ses possibilités.
Des marges de progrès significatives…
Au regard de ces défis, et aussi de leur relative jeunesse, l’enseignement supérieur et la recherche gardent
bien évidemment des marges de progrès appréciables dans leur cœur de métier, comme en termes de
management et de fonctionnement.
Relatives à son cœur de métier
L’enseignement supérieur doit approfondir la diversification de son offre de formation et de ses
méthodes pédagogiques pour s’adapter à la réalité d’une part des capacités des bacheliers, et d’autre part
du marché de l’emploi. Un effort tout particulier mérite d’être fait pour les étudiants les plus faibles, en
n’hésitant pas à envisager avec pragmatisme des formations courtes, de durée nettement plus réduite
que la licence et à caractère nettement professionnel. Le potentiel de l’enseignement supérieur privé
mérite d’être pleinement exploité, avec la supervision qui s’impose.
Simultanément, l’enseignement supérieur doit se mettre en position de réduire à terme sa dépendance
vis-à-vis de ses partenaires étrangers pour ses formations les plus qualifiées, en médecine, en ingénierie
et pour ses masters, ce qui pèse sur son autonomie et constitue un facteur de coût supplémentaire. En
parallèle, il importe de mieux évaluer en termes de pertinence et d’efficacité pour Djibouti
l’investissement de près de 30% du budget du MENSUR que constitue l’envoi de ses 150 à 200 meilleurs
étudiants suivre des masters à l’étranger. A cet effet, le MENSUR devrait se voir confier l’entièreté de
leur suivi.
Si la recherche de Djibouti est efficacement orientée vers les besoins de Djibouti, il faut lui assurer une
visibilité financière de long terme qui lui permette d’optimiser les ressources humaines et financières
limitées dont elle dispose et de monter en puissance, sans dispersion, des capacités de taille critique pour
répondre aux enjeux majeurs du Pays. En parallèle, elle doit développer ses synergies internes, et
systématiser une évaluation externe pour assurer une contribution plus large et homogène de ses équipes
à sa production scientifique.
En termes de management et de fonctionnement
Il en est de même pour le MENSUR et ses institutions, qui peuvent améliorer la connaissance objective
de leur situation et de leurs évolutions, en généralisant les bilans réguliers, internes, mais aussi externes
à l’instar de la récente évaluation de l’UD par le Haut Conseil pour l’Evaluation de la Recherche et de
l’Enseignement Supérieur (HCERES). En effet, les nombreux défis qui s’annoncent leur imposent
d’améliorer leur gouvernance, leur fonctionnement et leurs administrations, leur dotation en
compétences étant inégale et leur action pouvant dépendre excessivement de quelques uns. Au-delà, les
institutions doivent diversifier leurs ressources, pour accroître leur capacité d’initiative et leur
autonomie.
A cet effet, l’administration centrale du MENSUR mérite d’être renforcée pour accroître ses capacités
d’anticipation et de planification pour l’ESR de Djibouti ainsi que de pilotage des institutions
universitaires mais aussi, dans la limite de ses prérogatives de l’enseignement supérieur privé. Au-delà
de sa participation à la préparation des budgets, elle doit être dotée de capacités pour mettre en cohérence
choix stratégiques et ressources financières.
Promouvoir la culture de l’action
L’importance des transformations effectuées par l’ESR de Djibouti au cours de ces 25 dernières années
montre son aptitude à relever les nouveaux défis qui s’annoncent. Il lui faut dessiner une vision
ambitieuse, largement partagée par tous ses acteurs, cohérente avec les ressources qu’il sera capable de
réunir, et déclinée à tous les niveaux en stratégies convergentes. Mais c’est avant tout la culture de
l’action, levier puissant de mobilisation individuelle et collective, qui assurera leur mise en œuvre
concrète face aux inévitables aléas. C’est bien sûr la volonté d’aboutir qu’il importe de promouvoir
35
auprès des personnes et des équipes. C’est aussi une culture managériale, associant méthodologies
scientifiques expérimentales bien connues de l’ESR et développement des savoir-faire professionnels,
individuels et collectifs, de conduite de l’action, qui doit se généraliser.
36
3 Vision 2035 et démarche stratégique
3.1 Vision 2035
Pour répondre à ces défis, la stratégie de l’enseignement supérieur et de la recherche de Djibouti est
orientée par la vision de ce qu’elle entend être à l’horizon 2035.
L’enseignement supérieur et la recherche constituent le creuset, où se prépare le Djibouti futur.
Intégrés dans toutes les politiques sectorielles et ministérielles du Pays, l’enseignement supérieur et la
recherche forment les compétences qui seront nécessaires à l’économie et à la société de Djibouti, grâce
à une offre de formation initiale professionnalisante, différenciée suivant les aptitudes des étudiants,
ainsi qu’à une formation continue diversifiée, aux programmes et à la pédagogie adaptés aux personnes
déjà engagées dans une activité professionnelle. Malgré une forte hausse des effectifs d’étudiants, ils
s’imposent par leur qualité dans toute la région et assurent à tous ses diplômés de solides facilités d’accès
à l’emploi national et régional.
Ils contribuent à l’élévation du niveau d’éducation et de citoyenneté de la société à Djibouti et animent
sa vie intellectuelle, par ses diplômés, par la formation initiale préalable dispensée aux futurs
enseignants, et par l’engagement de ses enseignants, chercheurs, cadres et étudiants pour relever les
défis de Djibouti.
Par leur capacité d’expertise scientifique et de recherche reconnue et recherchée, ainsi qu’au sein de
services hospitaliers universitaires en partenariat avec le ministère chargé de la santé, ils contribuent au
développement des politiques publiques, de l’économie, du système de santé et de la société de Djibouti.
Leur activité d’innovation et de formation à l’entrepreneuriat irrigue l’économie de Djibouti de
nouvelles entreprises.
Par la qualité de leur administration et de leur fonctionnement, ils projettent les étudiants dans le Djibouti
du futur, avec la responsabilité d’en devenir les promoteurs, et servent de laboratoire d’expérimentation,
de démonstration et de formation pour la modernisation de l’administration. Ses établissements
disposent d’une part élevée de ressources propres, pour développer leurs projets.
Ils s’appuient sur un réseau solide de partenariats stratégiques régionaux et internationaux et accueillent
des enseignants, des chercheurs et des étudiants régionaux. Ils constituent un instrument de compétitivité
régionale et de coopération au service de Djibouti, par la qualité de sa recherche, de ses formations et
de ses diplômés, appréciés et recherchés dans toute la région, notamment dans quelques thématiques
phares, spécifiques des enjeux de Djibouti et de la région.
CREUSET de
Développe
DJIBOUTI l’ENTREPRE
Projette dans NEURIAT et
le DJIBOUTI FUTUR l’INNOVATION
FUTUR
Sert de Contribue à la
LABORATOIRE COMPETITIVITE
pour REGIONALE et
l’Administration à la
et la société COOPERATION
AFD STRATEGIE ESR
9
37
3.2 Une démarche stratégique de long terme en plusieurs étapes
Cette vision ESR 2035 est ambitieuse et exigeante. Elle n’est pas à portée immédiate et ne peut pas être
atteinte par une démarche uniforme, engagée immédiatement et cherchant la réalisation progressive et
simultanée de tous les objectifs.
Elle doit s’articuler en une succession de plans stratégiques aux objectifs nettement différenciés,
permettant la concentration des efforts pour accomplir des transformations indispensables à la conduite
des étapes futures.
L’évaluation des résultats obtenus à la fin de chaque étape permet de vérifier la capacité à s’engager
dans l’étape suivante et d’ajuster la démarche. Aussi, seule la première étape est – elle déclinée ici dans
ce plan stratégique, les suivantes n’étant qu’esquissées pour expliciter la logique générale.
38
4 Le plan stratégique 2020 2024
L’objectif pour l’enseignement supérieur et la recherche pour cette période est d’améliorer fortement sa
qualité d’enseignement, de recherche et de fonctionnement pour être en capacité de faire face à
l’important accroissement prévisible du nombre d’étudiants résultant de la réforme de l’enseignement
secondaire.
A cet effet, la stratégie 2020 - 2024 de l’ESR retient 5 axes stratégiques, les 3 premiers relevant de sa
mission d’enseignement et de recherche, les 2 suivants de son fonctionnement :
- Diversifier l’offre de formation initiale pour l’adapter aux capacités des étudiants et à la
réalité du marché de l’emploi ;
- Monter en puissance des thématiques de formation et de recherche, avec des partenaires
internationaux en réponse à des besoins majeurs de Djibouti ;
- Positionner la recherche et l’enseignement supérieur en acteur majeur des transformations
de l’économie, de l’administration et de la société de Djibouti ;
- Mettre l’ESR en capacité d’anticiper et d’assurer le pilotage et la conduite de la stratégie de
l’ESR ;
- Professionnaliser le MENSUR et développer ses ressources propres.
39
Axe 1.1 Améliorer la réussite des étudiants les plus faibles
1.1.1 Mettre en place à l’UD dès 2020 une année propédeutique pour les étudiants les plus
faibles.
L’objectif est de renforcer les fondamentaux des étudiants les plus faibles, pour qu’ils puissent s’engager
avec plus de chance de réussite en licence ou en DUT.
La définition précise du curriculum et des règles de fonctionnement de l’année propédeutique se fera au
cours de l’année académique 2019-2020, pour une mise en place en septembre 2020. A cette occasion
sera examinée la nécessité de modifier la loi portant orientation du système éducatif djiboutien38.
L’année propédeutique pourra s’inspirer du canevas suivant :
- C’est une formation du premier cycle de l’enseignement supérieur ;
- Elle comprend 3 filières, scientifique et technologique, DEG tertiaire, et littéraire ;
- Les programmes font effort sur la maîtrise de la langue d’enseignement, les fondamentaux propres à
la filière, et s’inspireront des principes de l’actuel semestre préparatoire des DUP ;
- Chacune de ses années propédeutiques est en elle-même un programme universitaire et apparaît comme
tel dans les choix d’orientation.
- La validation de l’année propédeutique conditionne la possibilité de candidater aux DUT ou licences
de la filière l’année suivante ;
- Les redoublements ne sont pas autorisés (sauf raisons médicales,…).
38
Loi n°2000-96 portant orientation du système éducatif djiboutien et sa loi n°2006-151 modificative.
40
1.1.3 Améliorer le système d’orientation pour limiter le taux d’échec et d’abandon en cours
de parcours universitaire.
Les échecs et abandons sont nombreux parmi les étudiants orientés par défaut, qui soit n’ont pas les
aptitudes nécessaires, soit ne s’approprient pas la filière vers laquelle ils sont orientés. Trouver un juste
compromis entre les demandes des étudiants, la réalité de leurs aptitudes et les capacités d’accueil en
formation est un enjeu majeur pour la réussite des étudiants et la qualité de l’enseignement supérieur.
C’est aussi un exercice complexe auquel l’UD consacre chaque année beaucoup d’attention et d’énergie,
sous une contrainte croissante face à des bacheliers qui demandent de plus en plus massivement les
mêmes filières, supposées plus propices à l’emploi.
Améliorer l’orientation suppose une meilleure prise de conscience, le plus en amont possible, par les
bacheliers de leurs réelles possibilités de parcours universitaires, et donc une plus grande transparence.
Elle ne peut se concevoir qu’avec une amélioration de l’information des étudiants, s’appuyant
notamment sur des données statistiques d’orientation et de réussite des étudiants en fonction de leurs
résultats en terminale.
Une étude sera conduite en 2019-2020 sur les moyens d’améliorer l’orientation. Elle pourrait être l’objet
d’une recherche action combinant science de l’éducation et analyse de données. Elle portera notamment
sur :
- les critères d’orientation, avec par exemple l’analyse des corrélations entre les résultats obtenus
par les bacheliers et leur réussite dans les différentes filières (cf. §1.1.5), la maîtrise de la langue
d’enseignement ayant probablement un rôle primordial ;
- la pertinence de mettre en place une épreuve complémentaire d’orientation (cf. §1.1.4) :
- la limitation du nombre de vœux ouverts aux bacheliers, pour éviter l’orientation par défaut ;
- la prise en compte dans l’orientation des nouvelles formations, années propédeutiques,
formations supérieures professionnelles courtes…, au fur et à mesure de leur mise en place ;
- la pertinence de définir et diffuser par avance les capacités d’accueil de chaque formation ;
- la pertinence d’améliorer les procédures d’orientation de e-campus ou de disposer d’une
plateforme web et de procédures39, permettant une orientation en plusieurs étapes, où les bacheliers
pourraient affiner leurs vœux en fonction des places leur restant ouvertes. Pourra être envisagée une
première étape informationnelle avant le baccalauréat sur la base des dossiers scolaires permettant aux
élèves de Terminale de percevoir comment ils se situent pour l’accès aux différentes filières ;
- la façon de promouvoir les filières scientifiques, indispensables pour satisfaire les besoins en
compétences de Djibouti ;
- les moyens d’améliorer en complément l’information des bacheliers et des familles (cf.
§1.1.6) ;
- la façon dont l’orientation pourrait s’étendre dans un deuxième temps à l’enseignement
supérieur privé.
Les premiers ajustements de l’orientation prendront effet avec l’orientation 2020, une nouvelle
plateforme web ou l’aménagement du logiciel d’orientation de e-campus se faisant en 2021.
39
En s’inspirant de systèmes existants à l’étranger, le système Parcours Sup français en étant un exemple très
largement simplifiable à l’échelle de Djibouti.
41
Français handicape fortement, et dans certains cas irrémédiablement, la scolarité, et mérite d’être prise
en compte dès l’orientation.
L’étude de 2019-2020 sur l’amélioration de l’orientation citée plus haut examinera la pertinence
d’avancer cette épreuve pour en faire une épreuve d’orientation. Le contenu pourra en être aménagé
pour apporter le plus d’informations complémentaires aux notes du baccalauréat et au bulletin scolaire.
1.1.6 Améliorer l’information des lycées, des lycéens et des familles sur l’enseignement
supérieur.
La qualité de l’orientation dépend très largement de la pertinence des demandes des bacheliers. Il
importe que chacun ait la meilleure vision possible de ses chances de réussite au regard de ses aptitudes,
telles que ses résultats au lycée et au baccalauréat les font apparaître.
L’enseignement supérieur et l’UD établiront en 2019-2020 puis mettront en œuvre à partir de l’hiver
2020 un plan de communication à l’intention des lycéens, des familles et des lycées reposant sur :
- Des supports de communication explicitant non seulement l’offre de formation supérieure,
mais aussi les mécanismes d’orientation ainsi que, à partir du bilan annuel des résultats en
formation supérieure, des espérances de réussite en fonction du niveau observé au moment
du baccalauréat ;
- Des campagnes de communication dans les lycées, à l’intention des lycéens et des
professeurs, comprenant des séances d’information dans chaque lycée au minimum 1 fois
par an.
En parallèle, le MENSUR et l’UD définiront avec le MENFOP les possibilités de disposer de chargés
d’orientation dans chaque lycée, de les former et de les informer régulièrement.
42
Axe 1.2: Poursuivre le développement et l’amélioration des formations de
licence et de masters
Avec la mise en place d’années propédeutiques, de filières professionnelles courtes et l’amélioration de
l’orientation, les actuels DUT et licences doivent voir arriver des étudiants plus motivés au niveau plus
homogène et peuvent viser une amélioration de leur qualité pour rendre leurs étudiants plus compétitifs
sur le marché de l’emploi, national et régional. En parallèle, pour accroître la stabilité des formations et
la lisibilité de l’offre malgré un marché national de l’emploi étroit et rapidement saturer, les formations
doivent chercher à élargir leur champ d’application professionnel, avec des spécialisations sous forme
d’options.
L’université établira ainsi un plan de transformation progressive de son offre de premier cycle vers une
offre généralisée de licences appliquées, avec :
- D’une part la disparition progressive des DUT, pour ne garder que des LA en 3 ans ;
- D’autre part, l’évolution des licences vers des licences appliquées.
Compte tenu du développement attendu des NTIC à Djibouti, sera étudiée puis mise en place une licence
appliquée en NTIC positionnée de façon stable à l’IUTI ou à la faculté des sciences.
1.2.2Approfondir les possibilités de la formation par compétences pour élargir leur champ
d’emploi professionnel.
L’enjeu est de faire face à l’étroitesse du marché de l’emploi à Djibouti, avec des formations conçues
dans une logique de compétences, s’adaptant à une plus grande variété de situations professionnelles,
complétées en tant que de besoin par des semestres de spécialisation, des stages en entreprises ou des
formations de courte durée pour une adaptation finalisée sur des métiers précis.
L’UD a déjà une bonne appréhension de la formation par compétences, avec son centre d’appui
pédagogique des enseignants (CAPE).
En 2020-2021, l’UD fera effectuer dans une faculté ou IUT par la CAPE ou par une équipe d’experts
une cartographie des compétences donnant lieu à formation, une analyse des recouvrements possibles
et examinera la possibilité de réarticulations avec l’objectif d’un cœur de formation ouvrant sur une plus
large gamme de métiers, et limitant les spécialisations à des périodes courtes.
A plus long terme, cette approche pourrait conduire à une offre de formation plus modulaire sur le mode
anglo-saxon du « Bachelor » avec majeurs, mineurs et options.
En parallèle, seront poursuivies les améliorations pédagogiques engagées avec la CAPE, pour réduire
progressivement la part d’enseignement didactique, augmenter la part de travail autonome des étudiants,
développer les démarches actives de solutions de problèmes, individuellement ou en équipe.
43
1.2.3Créer des licences/parcours préparatoires aux formations des enseignants du
MENFOP, en liaison avec le MENFOP.
Premier employeur des diplômés de Djibouti, le MENFOP prévoit de recruter au moins pour les 5
prochaines années plus de 300 licenciés annuellement pour les former comme enseignants. La
coordination avec le MENFOP sur ce sujet est limitée. Les licenciés s’orientent souvent par défaut vers
ces emplois, faute d’une attractivité et d’une communication suffisante. Le MENFOP se plaint des
lacunes des licenciés qu’il recrute. Or, la qualité des enseignants du MENFOP conditionne la qualité de
l’enseignement de base et donc in fine celle des étudiants qu’accueille l’ESR. MENFOP et MENSUR
ont un enjeu partagé de qualité des enseignants du MENFOP pour assurer leur mission partagée aussi
de qualité de l’éducation.
Dans le cadre d’une coordination à mettre en place avec le MENFOP (Cf. 4.2), le MENSUR et le
MENFOP identifieront les actions permettant d’améliorer le recrutement et la formation des futurs
enseignants du MENFOP puis les mettront en œuvre, une solution à privilégier sous réserve d’une
attractivité suffisante étant la mise en place de licences ou d’options de dernière année de licence
préparant aux formations d’enseignants du MENFOP.
44
Il développera sa capacité de formation initiale en accueillant des étudiants supplémentaires payant des
droits de scolarité en plus des actuels étudiants sur concours, les flux de ces derniers étant maintenus.
Avec l’appui d’experts internationaux, il étendra son offre de formation continue payante à de nouvelles
spécialités.
Il développera en parallèle sa capacité de recherche, avec un minimum de 5 études épidémiologiques
annuelles dans les domaines de la qualité des soins, en considérant notamment l’impact de la formation,
et de santé publique.
45
et doté de 7 Millions USD, pour développer son enseignement de 2° et 3° cycles, sa recherche, sa qualité,
ses interactions avec le secteur économique et son attractivité régionale.
Avec le plein soutien du MENSUR et de l’UD qui mettront à sa disposition les moyens indispensables
à sa réussite, le CEA logistique et transport :
- mettra tout en œuvre pour atteindre dans les délais d’ici 2023 l’ensemble de objectifs du
programme élaboré conjointement avec la banque mondiale ;
- montera en puissance sa capacité propre d’enseignement ;
- développera ses partenariats, ses soutiens et sa génération de revenus pour être en mesure
de poursuivre à un niveau similaire ses activités d’enseignement supérieur et de recherche
à l’issue du financement par la banque mondiale.
En parallèle, le MENSUR et l’UD organiseront le retour d’expérience du CEA GLT, en vue de
l’extension à de nouvelles thématiques, en termes notamment de :
- structuration et montée en puissance d’une activité d’enseignement et de recherche
thématique interdisciplinaire ;
- partenariat international autour d’un programme de formation et de recherche ;
- développement des partenariats avec le secteur économique ;
- génération de revenus ;
- stratégie régionale de recrutement et de partenariat.
46
- L’amélioration de l’éducation à Djibouti, enjeu majeur pour le développement de Djibouti,
identifié en toute priorité dans la Vision 2035 et la SCAPE
- La production et la gestion des Energies renouvelables à Djibouti ;
- La production et la gestion de l’Eau à Djibouti ;
- Les démarches et politiques de prévention dans le domaine de la santé à Djibouti.
Pour chacune de ces thématiques, sera mis sur pied à l’automne 2019 un groupe de travail regroupant
des enseignants et chercheurs ainsi que des représentants du ministère et du secteur économique
concernés. Les groupes rendront leurs conclusions en avril 2020, qui seront examinées par le conseil
consultatif international (cf. 4.3) et le comité de direction de l’ESR (cf. 4.5.1).
S’appuyant sur la programmation interministérielle (SCAPE,…), les projets ministériels et les
projections d’évolution des secteurs économiques concernés, chaque groupe de travail examinera
comment le développement de sa thématique peut répondre aux besoins clés de Djibouti, notamment :
- le potentiel d’emplois à Djibouti et/ou dans la région ;
- le(s) programme(s) (inter) ministériel(s) auquel l’intégrer ;
- le besoin en formation et en capacité de recherche ;
- les entreprises et les partenaires internationaux d’enseignement supérieur et de recherche
pouvant être sollicités ;
- le programme de montée en puissance à mettre en place et son coût ;
- Les partenariats régionaux, africains ou internationaux, alternatifs ou complémentaires pour
compléter la couverture du besoin.
Au regard de ces analyses, et après avis du conseil consultatif, le comité de direction décidera des
thématiques prioritaires retenues et du calendrier de leur montée en puissance.
47
L’enjeu est d’améliorer l’utilisation collective de ressources humaines et de capacités techniques de
recherche peu nombreuses et coûteuses dans un pays aux moyens limités, et d’obtenir progressivement
une vision partagée de l’impact de la recherche menée par Djibouti
48
L’enjeu est ainsi d’améliorer l’efficacité de la politique des bourses et de son apport au développement
de l’ESR et de Djibouti.
2.5.1 Avoir une politique de bourses qui renforce l’attractivité des filières scientifiques vis-
à-vis des bacheliers.
L’actuelle politique d’uniformité d’attribution des bourses vient renforcer la tendance d’évitement des
filières perçues comme plus austères ou plus difficiles, notamment les filières scientifiques, alors que
ces filières représentent un enjeu pour le développement économique du pays.
A partir de 2020, la répartition des bourses sera modulée par filières en fonction de leur importance pour
Djibouti et de la nécessité d’accroître leur attractivité auprès des bacheliers. Une proposition de
modulation sera faite par le secrétaire général après concertation avec l’UD. Les hypothèses initiales
seront :
- Pour les bourses accordées aux 13 meilleurs bacheliers, une attribution sous réserve de
s’inscrire dans une filière de licence correspondant à sa filière du baccalauréat ;
Pour les bourses accordées aux meilleurs étudiants de licences pour un master à l’étranger,
une allocation de 2 bourses par filière littéraire, de 3 bourses par filière de la FDEG ou IUT
et de 8 bourses par filière scientifique ;
Une attribution de 2 bourses pour les meilleurs étudiants de chaque master de Djibouti en
partenariat avec l’international ;
Le reliquat de bourses sera réservé pour le soutien au développement de l’ESR.
2.5.3 Mettre en place un suivi personnalisé des étudiants boursiers pendant et après leurs
études, en complément de celui du ministère des finances, pour identifier l’impact de la
politique de bourses.
Ce suivi existe déjà pour tous les boursiers qui étudient en France par le biais du Bureau De Gestion des
Etudiants en France (BDGEF), mais il est essentiellement administratif.
A compter de 2019, le BDGEF effectuera un compte rendu semestriel des résultats des étudiants dans
leurs masters, par filière d’origine, qui sera utilisé comme benchmark de la qualité de ses licences par
l’université.
L’UD et le secrétariat du MENSUR étudieront la mise en place d’un complément d’e-campus permettant
de suivre la scolarité de tous les boursiers à l’étranger. Il sera demandé aux étudiants de transmettre
périodiquement leurs résultats, puis leur situation après leur diplôme. Ces informations seront utilisées
par l’UD pour le benchmark de ses filières, et le suivi des étudiants s’étant engagés à revenir renforcer
les filières prioritaires. Autant qu’il soit possible, le secrétariat du MENSUR établira une procédure avec
le ministère des Finances pour que l’envoi des résultats par les étudiants conditionne le financement de
leur bourse.
49
Il indique notamment la part de jeunes filles bénéficiant de bourses.
50
3.1.2 Faire du CERD un levier d’intégration de l’ESR dans les politiques sectorielles ou
ministérielles.
C’est notamment le cas du CERD dont les capacités de recherche et d’expertise scientifique sont
orientées vers les besoins spécifiques de Djibouti et qui peut apporter un soutien conséquent aux
programmes ministériels de développement de Djibouti et de son économie. Réciproquement, ces
programmes peuvent orienter les thématiques de recherche et d’expertise en fonction de leurs besoins
et contribuer au développement des capacités du CERD.
Le CERD explorera les possibilités de développer cette approche, en commençant par ceux avec lesquels
le potentiel de synergie est le plus important. Une méthode pourrait être d’organiser une présentation de
ses capacités de recherche dans le domaine concerné sous la forme d’une « thématique de recherche »
et de le solliciter pour son orientation, éventuellement de façon permanente.
40
Ce modèle est notamment utilise par Impérial College London, qui en a fait sa principale source de revenu
extérieur.
51
plus courtes pour le renforcement d’une compétence précise. C’est le cas des entreprises, qui privilégient
des formations courtes, professionnelles, pour renforcer des compétences existantes ou en acquérir des
nouvelles dans le cadre de leur évolution. Les individus pourront rechercher des formations reconnues
par un certificat qui permet d’officialiser leur compétence. Certains certificats peuvent mériter d’être
proposés en fin ou en complément de formation initiale, sous forme de spécialisation, dans une logique
d’adéquation fine à l’emploi. Cela pourrait aller jusqu’à des partenariats avec les entreprises pour des
formations courtes de spécialisation à l’embauche.
L’enjeu pour l’ESR est de démontrer sa capacité à répondre à ce besoin et d’en faire un outil de
rayonnement et d’intégration dans la dynamique professionnelle de développement d’abord de Djibouti
et ultérieurement dans la région. C’est aussi une activité propice à la génération de revenus
complémentaires.
Pour être menée avec efficacité, la formation continue doit être confiée à un service/direction, ayant une
forte autonomie pédagogique et financière, et un fort esprit d’entreprise. C’est de son expertise en
ingénierie de formation adaptée aux actifs qu’en viendra le succès, en sachant associer un enseignement
pratique par des professionnels et une mise en perspective scientifique par des enseignants et chercheurs
de l’ESR. Il lui faudra aussi un esprit commercial marqué pour se faire connaître, trouver des clients et
s’adapter à leurs demandes, tout en s’assurant de la profitabilité pour l’ESR.
Cette activité est particulièrement propice à l’utilisation des nouvelles technologies numériques
(MOOC, formation à distance,…°) et peut permettre à l’ESR de s’approprier ces méthodes et de
développer des contenus, en s’autofinançant entièrement.
La formation continue ainsi mise en place peut aussi répondre aux besoins de l’Administration de
Djibouti dans les domaines où l’INAP est moins présente, y compris pour le MENSUR, qui peut servir
de lieu d’amorçage.
Cette évolution de la formation continue sera expérimentée dans le cadre du développement de la
formation aux NTIC (projet campus numérique) puis étendue aux autres domaines en fonction des
résultats de l’expérimentation.
52
L’enjeu pour l’ESR est de fournir à Djibouti l’expertise et les compétences nécessaires pour réussir cette
transformation.
A cet effet :
- Le MENSUR veillera à être partie prenante des programmes gouvernementaux de
développement des TIC, et identifiera un représentant chargé de s’assurer d’une bonne
intégration de l’ESR dans les projets ;
- Sur la base d’une étude de faisabilité en cours de finalisation, l’UD mettra en place 3
programmes de formation complémentaires :
o Une formation aboutissant à une licence appliquée, visant à former des techniciens
supérieurs ;
o Une formation de niveau masters ou ingénieurs, visant à former des spécialistes de
haut niveau ou des managers dans le domaine du numérique ;
o Une capacité de formation professionnelle spécialisée de courte durée,
préférentiellement certifiante (Formation continue), pouvant offrir des modules de
spécialisation dans le cadre des formations précédentes, ou des formations courtes
plus élémentaires (C2I) ouvertes en complément de toutes les formations initiales
ou à l’intention de professionnels. Le modèle économique qui doit assurer des
revenus complémentaires à l’université, en plus de la couverture de tous ses frais,
envisagera des frais d’inscription pour toutes les formations hors cursus, y compris
pour les étudiants en formation initiale.
- Le MENSUR développera progressivement son utilisation des NTIC et s’affirmera comme
un laboratoire d’expérimentation des NTIC pour les administrations de Djibouti.
o Il mettra en place un programme de recherche –action pour soutenir cette évolution ;
o D’ici fin 2019, le comité de direction identifiera les programmes prioritaires à
développer, notamment l’amélioration de la gestion financière et administrative au
sein du MENSUR (SIG) et l’extension d’e-campus dans une logique
d’intensification de l’exposition des étudiants au management numérique et de
montée en puissance de base de données partagées au sein du MENSUR.
3.3.3 Apporter une contribution exemplaire aux objectifs transverses de Djibouti 2035.
Deux objectifs transverses de Djibouti 2035 concernent plus directement l’ESR : la préservation de
l’environnement et la lutte contre le changement climatique d’une part, la promotion des femmes et
l’égalité des genres (étudiantes, enseignantes, chercheuses,…) d’autre part.
Chacun de ces domaines fera l’objet d’un plan d’action et d’un suivi particulier.
En matière de préservation de l’environnement et lutte contre le changement climatique, de nombreuses
activités de formation, de recherche, mais aussi de fonctionnement quotidien (irrigation par réutilisation
des eaux usées sur le campus de Balbala). Outre leur développement, ces actions serviront de support à
la sensibilisation des étudiants et du personnel du MENSUR à ces enjeux et à leur mobilisation pour
53
s’engager dans des projets complémentaires. La démarche pourrait faire l’objet d’un projet de recherche
action pluridisciplinaire. Le projet d’observatoire régional du climat y contribuera.
Une approche similaire sera conduite pour la promotion des femmes et l’égalité des genres, avec un
objectif particulier de recrutement d’enseignantes et de chercheuses. Des représentantes de chaque
institution et des étudiantes seront désignées pour animer la réflexion et impulser les actions dans ce
domaine. Les bilans annuels comprendront des états par genre, notamment pour le recrutement
d’enseignants et de chercheurs, ainsi que pour l’attribution de bourses au niveau du master pour un
doctorat.
41
Loi n°162/AN/12/6ème L, portant organisation du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
54
- le recueil des données indispensables à l’élaboration et l’actualisation de la stratégie et la
mise en place du système qui en assure la qualité et la pérennité.
- Un rôle d’étude et de conduite de projets (hors infrastructures), nécessitant une analyse et un suivi
approfondis, que ce soit le pilotage d’un chantier particulier de la stratégie, la définition amont d’un
projet avec un bailleur, ou une étude particulière à conduire.
Après réalisation de ces 3 fonctions, une évaluation sera faite en 2022 sur la nécessité de compléter
l’organisation pour fournir l’appui nécessaire au MENSUR.
42
Article 5 de la loi n°162/AN/12/6ème L, portant organisation du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de
la Recherche.
43
En application du décret n°2014-121/PR/MENSUR fixant les modalités d’autorisation d’ouverture, d’extension
et de modification des établissements d’enseignement supérieur privé.
44
Décret n°2014-123 fixant les conditions et modalités d'octroi, aux établissements privés d'enseignement
supérieur, de l'accréditation des filières de formation et de son retrait.
55
Enfin, le MENSUR examinera leur potentiel et leur intérêt pour développer des formations
professionnelles courtes, en complément ou en remplacement des institutions du MENSUR et identifiera
avec eux les modalités de réalisation.
45
Article 10 de la loi n°162/AN/12/6ème L, portant organisation du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de
la Recherche.
56
Les membres internationaux constitueront un Conseil Scientifique International, au sein du conseil, avec
la mission spécifique d’évaluer les projets académiques et scientifiques du MENSUR et des institutions
au profit du Conseil scientifique. A ce titre, le conseil scientifique international ne comprendra pas de
membres liés à un partenariat scientifique ou académique de Djibouti. Les membres internationaux
seront choisis pour leurs compétences scientifiques au regard des activités de Djibouti, mais aussi pour
leur capacité à mettre en perspective les projets académiques et scientifiques au regard de la stratégie de
développement de Djibouti.
57
L’équipe projet élaborera pour décembre 2019 un plan de mise en œuvre de la stratégie. Chaque action
se verra attribuer un responsable de sa mise en œuvre et une échéance. L’équipe projet mettra en place
un système de suivi de l’avancement du plan. Elle pourra demander aux responsables d’action un
compte-rendu écrit et éventuellement oral de l’avancement de leur action devant le comité de pilotage.
L’équipe projet établira un tableau de bord du Ministre mis à jour trimestriellement rendant compte par
indicateurs de l’avancement de la mise en œuvre de la stratégie et ses principaux résultats.
L’équipe projet établira un rapport annuel d’avancement.
46
Analyse SWOT du rapport d’auto évaluation. Partie V Pilotage
47
Rapport préfinal du HCERES. Partie V Pilotage et conclusions
58
quantitativement et/ou qualitativement. Les procédures et les systèmes d’information manquent pour
une mise en œuvre sûre, systématique, efficace. Faute de relations et de procédures adéquates, la
coordination avec le MENSUR est inexistante.
5.1 Améliorer, fonction par fonction, leur efficacité et leur qualité au service
de l’ESR.
Le MENSUR conduira une amélioration progressive de ses fonctions de gestion, une par une. La priorité
sera donnée aux finances et à leur environnement d’audit et de contrôle, ainsi qu’au système
d’information qui le soutient, action qui se déroulera en 2019-2020. Elle se poursuivra à partir de 2021
avec le contrôle de gestion, la qualité, les ressources humaines et la communication.
L’amélioration de chacune de ses fonctions sera conduite en mode projet, avec la participation de tous
spécialistes du MENSUR et des institutions, le plus qualifié étant désigné comme pilote par le comité
de direction. Chaque programme d’amélioration de fonction inclura au minimum les activités suivantes :
– Planification et mise en œuvre d’un programme de réalisation des effectifs de la
fonction avec du personnel qualifié ;
– Elaboration et mise en œuvre d’un plan de formation, en utilisant les ressources propres
du MENSUR (enseignants, spécialistes) et des spécialistes d’autres ministères
(Finances,…) ou professionnels ;
– Elaboration, approbation, diffusion (manuels, web,…) et application de procédures,
homogènes au sein du MENSUR ;
– Montée en puissance d’un système d’information assurant une exécution efficace des
procédures ;
– Définition et mise en place des modalités de contrôle interne et externe.
Autant que faire se peut, ces transformations seront menées en coopération avec les ministères pilotes
de la fonction, dans une logique d’expérimentation, en vue d’une diffusion vers d’autres ministères. A
l’inverse, l’ESR s’inspirera d’expériences réussies dans d’autres ministères.
59
- Les frais de scolarité, comprenant :
o D’une part les droits annuels de scolarité, dont le montant doit évoluer
périodiquement sur la base d’argumentation de l’évolution des coûts de scolarité,
mais aussi avec des approches différenciées articulant hausse des droits d’une part
et soutien des étudiants sans ressource financière (exemption de droits, voire
bourses) d’autre part;
o D’autre part, des frais de scolarité pour l’accès à des cours supplémentaires
optionnels, tels que des certificats numériques par exemple, ou des équipements
spécifiques, afin de financer des activités qui ne pourraient exister sans ses
compléments ;
- La formation continue (cf.§3.2.1) avec des droits ajustés en fonction de chaque type de
public
- L’expertise et les contrats de recherche (cf. § 3.1.3)
- Les partenariats avec les entreprises, qui le plus souvent financeront d’abord des formations
continues et de l’expertise.
60
5 Mise en œuvre et pilotage du plan.
5.1 Ressources Financières.
Le plan stratégique devrait différencier deux types de coûts, les coûts liés à l’évolution inéluctable du MENSUR, et les coûts spécifiquement liés à la stratégie
mise en œuvre.
Ni le MENSUR, ni les institutions n’ont actuellement une connaissance suffisamment précise de leurs coûts pour effectuer une évaluation précise ni des uns ni
des autres. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de ce plan stratégique que d’en disposer à son échéance en 2024.
L’évolution inéluctable des coûts du MENSUR est d’abord liée à l’évolution du nombre des étudiants. Le travail de planification avec le MENFOP prévu au
paragraphe 4.4 permettra d’évaluer l’accroissement du nombre de bacheliers et leur répartition par capacité à poursuivre une licence, ou seulement une formation
professionnelle courte ou une année propédeutique, et d’en déduire le nombre d’étudiants par type de programme. Dans un premier temps faute de données plus
appropriées, le besoin budgétaire pourra être approché en multipliant par le coût moyen annuel d’un étudiant (400.000 FDJ en 2016 Cf. §2.4), et réparti par type
de programme en cohérence avec la répartition des étudiants. L’évaluation sera progressivement améliorée parallèlement à la connaissance des coûts par
formation et à la montée en puissance du contrôle de gestion.
Les coûts du MENSUR auraient aussi évolué du fait de la recherche, indépendamment de la stratégie choisie, mais faute de données, une évaluation est très
hasardeuse à ce stade. Il est donc préférable de considérer les coûts de développement de la recherche dans les coûts liés à la stratégie.
L’évaluation du coût de mise en œuvre de la stratégie est loin d’avoir été menée à son terme, faute d’informations et de données disponibles. Le tableau ci-
dessous, qui regroupe les informations recueillies à ce jour, est un outil de démarrage. Chaque responsable d’objectifs conduira une analyse complémentaire et
transmettra ses prévisions de coûts à l’équipe projet, qui mettra à jour le tableau en conséquence.
61
1.1.4 Transformer l’épreuve initiale de Français de l’UD en UD Ressources internes
épreuve d’orientation.
1.1.5 Mettre en place un bilan annuel du taux de réussite, de UD Ressources internes
redoublement et d’échec en formation supérieure et de ses
corrélations avec l’orientation.
1.1.6 Améliorer l’information des lycées, des lycéens et des UD Ressources internes
familles sur l’enseignement supérieur
1.2: Poursuivre le développement et l’amélioration des formations de licence et de masters
1.2.1 Faire évoluer progressivement l’offre de formation du 1° UD Ressources internes.
cycle vers une généralisation des licences appliquées.
1.2.2 Approfondir les possibilités de la formation par UD Faible. Non estimé.
compétences pour élargir leur champ d’emploi professionnel
1.2.3 Créer des licences/parcours préparatoires aux formations UD Ressources internes.
des enseignants du MENFOP, en liaison avec le MENFOP
1.2.4 Mettre en place un système de suivi de l’insertion UD Ressources internes.
professionnelle des diplômés
1.2.5 Poursuivre la montée en puissance et en qualité de ISSS Modernisation des équipements : 238 M FDJ (Investissements)
l’ISSS. Expertise pour la mise au point de nouvelles formations : 27 M FDJ
Autofinancement des formateurs supplémentaires (27 MFDJ/an en 2024) par
les formations initiales et continues payantes (90 MFDJ/an en 2024)
Recherche : 5 MFDJ/an
Axe 2: Monter en puissance des thématiques clés d’ESR en partenariat
2.1 Faire du CEA Transport et Logistique un exemple et un UD Financement par le programme ACE impact
lieu d’expérimentation pour le développement d’un master
en partenariat international et d’une recherche associée
ayant un impact sur l’économie de Djibouti
2.2 Poursuivre la montée en puissance de la faculté UD Financement par le programme ACE impact
d’ingénierie
2.3 Elaborer et mettre en œuvre un plan stratégique pour la MENSUR Elaboration du plan à partir des ressources internes.
recherche et l’enseignement de 2° et 3° cycle Mise en œuvre :
- Enseignement : évaluation possible à partir du coût annuel du master
international avec Paris Sorbonne ;
- Recherche : A définir en fonction des projets.
2.4 Améliorer le pilotage et la coordination de la recherche ainsi que ses liens avec l’enseignement.
62
2.4.1 Ajuster si nécessaire et mettre en œuvre le document de UD + CERD Ressources internes
2011 sur la coopération UD CERD
2.4.2 Mettre en place un programme sélectif d’appui de MENSUR Elaboration sur ressources internes.
recherche aux projets de recherche Mise en œuvre non estimé (estimations fournies trop approximatives et
hétérogènes).
2.5 Assujettir l’attribution des bourses à l’étranger pour les MENSUR Redéploiement des allocations actuelles.
étudiants à la politique de développement de l’ESR
2.6 Amorcer une activité de recherche et d’enseignement UD Ressources internes
dans les hôpitaux de Djibouti
Axe 3 Positionner l’ESR en acteur majeur des transformations de Djibouti
3.1 Développer les interactions entre l’ESR et les grands programmes de Djibouti
3.1.1 Intégrer l’ESR dans les programmes (inter)ministériels MENSUR 1 personne identifiée au § 4.1.1
de développement (SCAPE et stratégies ministérielles)
3.1.2 Faire du CERD un levier d’intégration de l’ESR dans les CERD Ressources internes
politiques sectorielles ou ministérielles.
3.1.3 Mettre les enseignants et chercheurs au cœur des défis de UD Redéploiement de ressources internes.
l’administration, l’économie et la société de Djibouti et de la
région
3.2: Positionner l’enseignement en acteur majeur des transformations de Djibouti
3.2.1 Faire de la Formation continue l’outil privilégié de UD 3 personnes pendant 2 ans, puis autofinancement.
développement professionnel des actifs à Djibouti
3.2.2 Accentuer l’effort au profit de l’entreprenariat UD Financement par le programme italien (maison de l’innovation).
Contribution d’ACE Impact.
3.3 : Positionner l’ESR en acteur majeur de transformations clefs pour Djibouti
3.3.1 Anticiper et accompagner le développement des NTIC à UD Etude de faisabilité en cours.
Djibouti
3.3.2 Promouvoir les filières supérieures scientifiques UD Ressources internes
3.3.3.1 Contribuer à la préservation de l’environnement et à la Tous Ressources internes
lutte contre le changement climatique
3.3.3.2 Elaborer et mettre en œuvre un plan d’action la MENSUR Ressources internes
promotion des femmes et l’égalité des genres
Axe 4: Mettre l’ESR en capacité d’anticiper et d’assurer le pilotage et la conduite de l’ESR et de sa stratégie
4.1 Accroître la capacité d’appui de l’administration centrale du MENSUR au Ministre pour piloter l’ESR.
63
4.1.1 Ajuster puis réaliser l’organisation de l’administration MENSUR Recrutement de 4 personnes dont 1 secrétaire : 13 MFDJ/an
centrale du MENSUR, avec un effort spécifique sur
l’anticipation et le pilotage
4.1.2 Se mettre en situation de fournir au Ministre l’éclairage MENSUR Ressources internes
financier nécessaire au pilotage de l’ESR.
4.1.3 Assurer un pilotage adapté de l’enseignement supérieur MENSUR 1 personne identifiée au § 4.1.1
privé
4.2 Mettre en place pour 2020-2024 un premier contrat Tous Ressources internes.
d’objectifs entre institutions et MENSUR Eventuellement appui externe : 5 MFDJ
Faire évaluer tous les 5 ans les institutions par une agence Institutions 20 MFDJ/ 5ans.
extérieure Evaluation simultanée pour les 3 institutions.
4.3 Mettre en place auprès du MENSUR un Conseil MENSUR 16 M FDJ/an.
scientifique consultatif international
4.4 Développer un partenariat privilégié avec le MENFOP MENSUR Ressources internes
pour assurer l’efficacité du système éducatif.
4.5 Mettre le MENSUR en mode de conduite de projet pour assurer la mise en œuvre de la stratégie
4.5.1 Formaliser un système de direction du MENSUR MENSUR Ressources internes
4.5.2Mettre en place une équipe projet et élaborer un plan de MENSUR Ressources internes, dont une personne identifiée au§4.1.1
mise en œuvre
4.5.3 Mettre en place une communication interne du MENSUR MENSUR Ressources internes
4.5.4 Développer une culture collective de l’action Tous Ressources internes
Axe 5: Moderniser et professionnaliser le MENSUR
5.1 Améliorer, fonction par fonction, leur efficacité et leur Tous 2M FDJ/an
qualité au service de l’ESR
5.2 Développer la connaissance et la maîtrise du modèle Tous Logiciel de gestion 50 MFDJ
économique du MENSUR et des institutions Exploitation 3M FDJ/an
5.3 Développer les activités de génération de revenus Tous Identifiées au § 3.1 et 3.2.1
64
5.2 Objectifs et Indicateurs
La conduite d’un plan stratégique d’ampleur sur 5 ans impose l’approfondissement d’un grand nombre de chantiers, souvent difficiles et complexes, dont chacun
risque d’absorber l’attention aux dépens de la démarche d’ensemble. Un tableau simple d’objectifs et indicateurs est l’outil indispensable permettant de
synthétiser les objectifs d’une part à l’intention des responsables de chacune des actions, d’autre part pour le ministre et le comité de direction.
Le tableau suivant en tiendra lieu, en attendant les améliorations successives qui y seront proposées au comité de direction et validées par le ministre. Il servira
d’orientation :
- Aux institutions, pour définir les objectifs et indicateurs de leurs contrats d’objectifs et de performance ;
- Pour les objectifs et d’indicateurs à donner à chaque responsable d’action ;
- Pour le tableau de bord du Ministre et du comité de direction, à proposer par l’équipe de projet.
A l’occasion de chacune de ces démarches, les différents acteurs pourront proposer pour validation au comité de direction des objectifs et indicateurs plus
pertinents.
Les objectifs et indicateurs seront définitivement arrêtés après la signature des contrats d’objectifs et de performance des institutions, au 1° semestre 2020.
Action Entité pilote Objectifs et indicateurs
Axe1 Diversifier l’offre de formation
1.1 Améliorer la réussite des étudiants les plus faibles
1.1.1 Mettre en place une année propédeutique dans chaque UD Indicateur 1 : Nombre d’années propédeutiques mises en place
faculté Indicateur 2 : taux de réussite en L1 des étudiants ayant suivi préalablement
l’année propédeutique
1.1.2 Mettre en place progressivement une offre de formations UD Indicateur 1 : Nombre de formations supérieures professionnelles courtes
supérieures professionnelles courtes alternatives à l’année mises en place.
préparatoire Indicateur 2 : Nombre d’étudiants admis annuellement en formations
supérieures professionnelles courtes
1.1.3 Améliorer le système d’orientation pour limiter le taux UD
d’échec et d’abandon en cours de parcours universitaire
1.1.4 Transformer l’épreuve initiale de Français de l’UD en UD
épreuve d’orientation.
1.1.5 Mettre en place un bilan annuel du taux de réussite, de UD Indicateur : taux de réussite par faculté, par groupe de réussite au bac, en L1,
redoublement et d’échec en formation supérieure et de ses L2, L3 et en formation professionnelle courte.
corrélations avec l’orientation.
1.1.6 Améliorer l’information des lycées, des lycéens et des UD
familles sur l’enseignement supérieur
1.2: Poursuivre le développement et l’amélioration des formations de licence et de masters
65
1.2.1 Faire évoluer progressivement l’offre de formation du 1° UD Indicateur : ratio du nombre de licences appliquées/nombre total de licences
cycle vers une généralisation des licences appliquées.
1.2.2 Approfondir les possibilités de la formation par UD
compétences pour élargir leur champ d’emploi professionnel
1.2.3 Créer des licences/parcours préparatoires aux formations UD Indicateur : nombre de parcours préparatoires aux formations du MENFOP
des enseignants du MENFOP, en liaison avec le MENFOP mis en place
1.2.4 Mettre en place un système de suivi de l’insertion UD Indicateur 1 : nombre de facultés&IUT avec un suivi d’insertion
professionnelle des diplômés professionnelle de leurs étudiants
Indicateur 2 : taux d’insertion professionnelle à 18 mois et 3 ans des
diplômés par filière de formation
1.2.5 Poursuivre la montée en puissance et en qualité de l’ISSS. ISSS Indicateurs 1.1.5 et 1.2.4
Axe 2: Monter en puissance des thématiques clés d’ESR en partenariat
2.1 Faire du CEA Transport et Logistique un exemple et un UD Indicateur 1 : taux de décaissement du projet ACE Impact
lieu d’expérimentation pour le développement d’un master Indicateur 2 : Nombre de diplômés d’un master du CEA/an
en partenariat international et d’une recherche associée Indicateur 3 : Taux d’insertion professionnelle des diplômés des masters du
ayant un impact sur l’économie de Djibouti CEA
Indicateur 4 : Nombre annuel de publications du CEA
2.2 Poursuivre la montée en puissance de la faculté UD Indicateur 1 : taux de décaissement du projet ACE Impact
d’ingénierie Indicateur 2 : Nombre de diplômés de la FI/an
Indicateur 3 : Taux d’insertion professionnelle des diplômés de la FI
Indicateur 4 : Nombre annuel de publications de la FI
2.3 Elaborer et mettre en œuvre un plan stratégique pour la MENSUR
recherche et l’enseignement de 2° et 3° cycle
2.4 Améliorer le pilotage et la coordination de la recherche ainsi que ses liens avec l’enseignement.
2.4.1 Ajuster si nécessaire et mettre en œuvre le document de UD + CERD Indicateur : réalisation
2011 sur la coopération UD CERD
2.4.2 Mettre en place un programme sélectif d’appui de MENSUR Indicateur 1 : Elaboration du programme
recherche aux projets de recherche Indicateur 2 : Nombre et montant de projets de recherche sélectionnés
annuellement.
Indicateur 3 : Nombre de publications liées au programme d’appui à la
recherche.
2.5 Assujettir l’attribution des bourses à l’étranger pour les MENSUR Indicateur : Analyse et décision de redéploiement l’attribution des bourses
étudiants à la politique de développement de l’ESR
2.5.3 Mettre en place un suivi personnalisé des étudiants MENSUR Indicateur 1 : taux d’obtention des masters en 2 ans.
boursiers pendant et après leurs études, en complément de celui Indicateur 2 : taux de retour à Djibouti.
66
du ministère des finances, pour identifier l’impact de la Indicateur 3 : taux d’insertion professionnelle (cf. § 1.2.4)
politique de bourses
2.5.4 Etablir un bilan annuel sur les boursiers MENSUR Indicateur : Réalisation du bilan annuel
2.6 Amorcer une activité de recherche et d’enseignement UD Indicateur : Evolution du nombre de spécialités médicales enseignées à
dans les hôpitaux de Djibouti Djibouti.
Axe 3 Positionner l’ESR en acteur majeur des transformations de Djibouti
3.1 Développer les interactions entre l’ESR et les grands programmes de Djibouti
3.1.1 Intégrer l’ESR dans les programmes (inter)ministériels MENSUR Indicateur : Nombre de programmes gouvernementaux auxquels le
de développement (SCAPE et stratégies ministérielles) MENSUR est associé.
3.1.2 Faire du CERD un levier d’intégration de l’ESR dans les CERD Indicateur 1 : Nombre de programmes gouvernementaux auxquels le CERD
politiques sectorielles ou ministérielles. est associé.
Indicateur 2 : Montant annuel du financement du CERD par les programmes
gouvernementaux
3.1.3 Mettre les enseignants et chercheurs au cœur des défis de UD Indicateur 1 : Mise sur pied de la structure de contractualisation avec
l’administration, l’économie et la société de Djibouti et de la l’extérieur.
région Indicateur 2 : par institution, montant des contrats passés avec l’extérieur
3.2: Positionner l’enseignement en acteur majeur des transformations de Djibouti
3.2.1 Faire de la Formation continue l’outil privilégié de UD Indicateur 1 : Nombre de personnes inscrits en formation continue dans
développement professionnel des actifs à Djibouti l’année.
Indicateur 2 : Nombre de personnes x jours de formation dispensées
Indicateur 3 : Chiffre d’affaires annuel de la formation continue
Indicateur 4 : Bénéfice de la formation continue
3.2.2 Accentuer l’effort au profit de l’entreprenariat UD Indicateur 1 : Nombre d’entreprises originaires de l’UD créées depuis 5ans
Indicateur 2 : Total du Chiffre d’affaires annuel des entreprises originaires
de l’UD.
3.3 : Positionner l’ESR en acteur majeur de transformations clefs pour Djibouti
3.3.1 Anticiper et accompagner le développement des NTIC à UD Indicateur 1 : Mise en place des nouveaux programmes
Djibouti Indicateur 2 : Nombre d’étudiants inscrits dans les nouveaux programmes
Indicateur 3 : taux d’insertion professionnelle (cf. § 1.2.4)
3.3.2 Promouvoir les filières supérieures scientifiques UD Indicateur : Pourcentage de bacheliers du groupe 1 de la série S poursuivant
vers FI, FS, FM ou IUTI.
3.3.3.1 Contribuer à la préservation de l’environnement et à la Tous
lutte contre le changement climatique
67
3.3.3.2 Elaborer et mettre en œuvre un plan d’action la MENSUR Indicateur 1 : pourcentage d’étudiantes diplômées par filière
promotion des femmes et l’égalité des genres Indicateur 2 : Pourcentage d’enseignantes et de chercheuses par institution
Indicateur 3 : pourcentage de boursières à l’étranger
Axe 4: Mettre l’ESR en capacité d’anticiper et d’assurer le pilotage et la conduite de l’ESR et de sa stratégie
4.1 Accroître la capacité d’appui de l’administration centrale du MENSUR au Ministre pour piloter l’ESR.
4.1.1 Ajuster puis réaliser l’organisation de l’administration MENSUR Indicateur : Réalisation des 4 personnes supplémentaires du MENSUR
centrale du MENSUR, avec un effort spécifique sur
l’anticipation et le pilotage
4.1.2 Se mettre en situation de fournir au Ministre l’éclairage MENSUR Indicateur : Etablissement du bilan annuel d’exécution budgétaire des
financier nécessaire au pilotage de l’ESR. institutions du MENSUR
4.1.3 Assurer un pilotage adapté de l’enseignement supérieur MENSUR Indicateur 1: Nombre d’établissements d’enseignement supérieur privés
privé ayant fourni leur rapport annuel ;
Indicateur 2 : Nombre et liste des formations supérieures dispensées par
l’enseignement supérieur privé ;
Indicateur 3 : Bilan annuel du nombre d’étudiants et de diplômés de
l’enseignement supérieur privé
4.2 Mettre en place pour 2020-2024 un premier contrat Tous Indicateur 1 : Nombre de contrats d’objectifs signés
d’objectifs entre institutions et MENSUR Indicateur 2 : Bilan annuel de comptes-rendus adressés au MENSUR
Faire évaluer tous les 5 ans les institutions par une agence Institutions Indicateur : Nombre d’évaluations d’institution effectuées
extérieure
4.3 Mettre en place auprès du MENSUR un Conseil MENSUR Indicateur 1 : Nomination du Conseil scientifique international
scientifique consultatif international Indicateur 2 : Nombre de réunions du Conseil scientifique dans l’année
4.4 Développer un partenariat privilégié avec le MENFOP MENSUR
pour assurer l’efficacité du système éducatif.
4.5 Mettre le MENSUR en mode de conduite de projet pour assurer la mise en œuvre de la stratégie
4.5.1 Formaliser un système de direction du MENSUR MENSUR Indicateur : Nombre de réunions du comité de direction tenues dans l’année
4.5.2Mettre en place une équipe projet et élaborer un plan de MENSUR Indicateur 1 : désignation de l’équipe projet
mise en œuvre Indicateur 2 : signature du plan de mise en œuvre
Indicateur 3 : Mise en place du tableau de bord du ministre
Indicateur 5 : Nombre de mise à jour du tableau de bord du ministre dans
l’année
4.5.3 Mettre en place une communication interne du MENSUR MENSUR Indicateur 1 : date de la dernière mise à jour du site web sur l’état
d’avancement de la stratégie
Indicateur 2 : Nombre de réunions d’information du personnel du MENSUR
tenues dans l’année
68
4.5.4 Développer une culture collective de l’action Tous
Axe 5: Moderniser et professionnaliser le MENSUR
5.1 Améliorer, fonction par fonction, leur efficacité et leur Tous Indicateur 1 : Pourcentage de réalisation de chaque fonction par du personnel
qualité au service de l’ESR qualifié ;
Indicateur 2 : Nombre de formations internes dispensées par fonction
Indicateur 3 : Niveau de réalisation du Système d’information de gestion du
MENSUR
5.2 Développer la connaissance et la maîtrise du modèle Tous Indicateur 1 : Liste des coûts paramétriques dont doit disposer le MENSUR
économique du MENSUR et des institutions Indicateur 2 : Coûts paramétriques disponibles
5.3 Développer les activités de génération de revenus Tous Indicateur : Montant des ressources externes générées annuellement par
institution.
69
Annexe 1
Composition du comité de pilotage
70
Annexe 2
Liste des personnes rencontrées
MENSUR
Docteur Nabil Mohammed Ahmed, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Monsieur Aboubaker Hassan, secrétaire général.
Monsieur Mahdi Issé, conseiller technique.
Monsieur Fahmi Ahmed, conseiller technique auprès du MENSUR.
Monsieur Mahmoud Awad, directeur administratif et financier.
Ministère du Budget
Monsieur Othman Sadick, directeur du budget.
Madame Saïda Souleiman, sous-directrice « élaboration du budget ».
Monsieur Mohamed Hassan Ali, sous-directeur des études et programmes du Ministère du Budget.
Ministère de l’Economie
Madame Miriam Hamadou, directrice de l’économie
UD
Docteur Djama Mohamed, président.
Docteur Madina Okiye, secrétaire général.
Docteur MagTeerey Ibrahim Ahmed, directeur de l’école doctorale.
Docteur Ramadan Ali Ahmed, doyen de la faculté des sciences.
Monsieur Abdillahi Ismaïl Omar, enseignant à la faculté des sciences.
Docteur Moustapha Diagne, enseignant à la faculté des sciences.
Docteur Ahmed-yassin Ali Omar, enseignant à la faculté des sciences.
Docteur Ali barreh Matan, doyen de la faculté de médecine.
Docteur Abdoulkader Ibrahim, doyen de la faculté d’ingénieurs.
Docteur Sadat Saleh, directeur des études de la faculté d’ingénierie.
Madame Elsywehbe, enseignante de la faculté d’ingénierie.
Docteur Assabo Mohamed Djama, enseignante de la faculté d’ingénierie.
Docteur Abdillahi Aptidon Gombor, doyen de la faculté des sciences économiques.
Docteur Abdourahman Yassine, doyen de la faculté des lettres, langues et sciences humaines.
Docteur Ilias Ahmed Ali, professeur à la faculté des lettres, langues et sciences humaines.
Docteur Osman Abdillahi, professeur à la faculté des lettres, langues et sciences humaines.
Docteur Moussa Souleiman Obsieh, professeur à la faculté des lettres, langues et sciences humaines.
Docteur Amina Nouh Bouh, professeure à la faculté des lettres, langues et sciences humaines.
Docteur Abdi Hussein Mohamed, professeur à la faculté des lettres, langues et sciences humaines.
Monsieur Souleiman Ahmed, professeur à la faculté des lettres, langues et sciences humaines.
Docteur Achaa Abdillahi, doyenne de l’Institut Universitaire de Technologie Tertiaire.
Monsieur Hamza Farah, professeur à l’Institut Universitaire de Technologie Tertiaire.
Monsieur Abdikarim, professeur à l’Institut Universitaire de Technologie Tertiaire.
Docteur Hassan, doyen de l’Institut Universitaire de Technologie Industrielle.
Docteur Chaker Ibrahim Omar, enseignant à l’Institut Universitaire de Technologie Industrielle.
Docteur Abdou Rahman Houssein, directeur de la formation continue.
Docteur Hibo, directrice de la valorisation scientifique et du partenariat.
Monsieur Ali Elmi, directeur des ressources humaines.
Monsieur Awale Hussein, chef du service de comptabilité.
Madame Hawa Abdi, directrice des affaires financières.
Monsieur Ahmed Souleiman, chef du service de la communication.
71
ISSS
Docteur Nadira Abdalla, directrice.
CERD
Docteur Mohamed Jalludin, directeur général.
Docteur Mohamed Osman Awaleh, directeur de l’institut des sciences de la terre.
Docteur Abdourahman Daher, directeur de l’institut des sciences de la vie.
Docteur Fatouma Mohamed Abdoul-latif, directrice de l’institut des recherches médicinales.
Docteur Aden Omar, directeur de l’institut des études politiques, stratégiques et économiques.
Monsieur Mahdi Djama Rayalleh, directeur des systèmes d’information.
Entreprises
Monsieur Youssouf Moussa Dawaleh, président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de
Djibouti
Madame Hibo Osman Ahmed, secrétaire générale de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de
Djibouti
Monsieur Osman Abdi Mohamed, Directeur général de l’Office National du Tourisme de Djibouti.
Madame Idil Abdi Douksie, directrice générale adjointe et fondatrice de NomadCom.
Monsieur Mohamed Abdi Hassan, directeur et fondateur du cabinet Arkimed.
Monsieur Daher Ali Kaireh, directeur des ressources humaines de la banque Salaam.
HCERES
Professeur François Pernot, directeur international du HCERES.
Professeur Pierre Sebban, conseiller scientifique pour les missions d’évaluation internationales du
HCERES.
Professeure Marie-Hélène Garelli, Professeur des Universités à l’Université de Toulouse II, présidente
du comité d’évaluation du HCERES.
Monsieur Cyrille Van Effenterre, ancien président de ParisTech, membre du comité d’évaluation du
HCERES
72
Annexe 3
Bibliographie
Textes réglementaires
- Loi n°2000-96 portant orientation du système éducatif djiboutien ;
- Arrêté n°2003-0643 relatif à attribution et renouvellement bourses à étranger ;
- Loi n°2006-149 portant création d'une catégorie d'établissements publics à caractère scientifique,
pédagogique et technologique ;
- Loi n°2006-151 modifiant la Loi n°2000-96 portant orientation du système éducatif djiboutien ;
- Décret n°2006-0009 Portant création de l’Université de Djibouti (UD) ;
- Décret n°2007-0167 fixant le statut particulier de l’Université de Djibouti
Décret n°2007-0231 fixant le cadre général du régime des études et les conditions d’obtention du
diplôme national de docteur en médecine ;
- Décret n°2012-238 fixant le statut de la Faculté de Médecine de Djibouti ;
- Décret n°2012-224 fixant le statut des Etudiants-Internes de la Faculté de Médecine de Djibouti ;
- Décret n°2012-203 portant modification partielle du statut particulier de l’Université de Djibouti ;
- Loi n°162/AN/12/6ème L, portant organisation du Ministère del’Enseignement Supérieur et de la
Recherche ;
- Arrêté n°2012-0455 modifiant les taux mensuels des bourses octroyés aux étudiants Djiboutiens à
l’étranger ;
- Arrêté n°2013-564 portant modification de l’arrêté n°2002-640 portant création d'une bourse
d’excellence ;
- Loi n°2013-19 portant réorganisation du CERD ;
- Décret n°2013-173 portant création et statut de l'Institut Supérieur des Sciences de la Santé ;
- Décret n°2013-263 portant création de la Faculté d’Ingénieurs de Djibouti ;
- Décret n°2014-122 fixant la procédure des équivalences des diplômes de l’enseignement supérieur ;
- Décret rectificatif n°2014-158 du statut de l'Institut Supérieur des Sciences de la Santé ;
- Décret n°2014-123 fixant les conditions et modalités d’accréditation des filières de formation dans
l’enseignement supérieur privé ;
- Décretn°2016-148 du 16 juin 2016 fixant les attributions des Ministères
- Projet de statut des enseignants-chercheurs.
73
- Rapport d’activités 2017 du CERD ;
- Rapport de mission de l’AFD sur l’ESR à Djibouti de Mars 2018 ;
- Présentation de l’UD de juin 2018 :
- SWOT de l’UD de juin 2018
- Rapport de la visite préparatoire du HCERES de juillet 2018 ;
- Plan d’action de l’ISSS post visite AFD (octobre 18) ;
- Présentation de l’ISSS d’octobre 2018 ;
- Rapport d’auto-évaluation de l’UD de novembre 2018 :
- lettre d’introduction ;
- fiche synthétique ;
- SWOT ;
- Rapport d’auto-évaluation ;
- Rapport d’évaluation du HCERES de mai 2019
- rapport de cadrage de SFERE-Simplon d’avril 2019
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