Les Altérations Alimentaires
Les Altérations Alimentaires
Les Altérations Alimentaires
Ces altérations sont nombreuses et variées et peuvent être visuelles (p. ex., décoloration,
formation de colonies, rupture structurale, gonflement) ou apparentes par odeur (mauvaise
odeur) ou goût (mauvaise odeur, acidité accrue, etc.). Elles surviennent depuis la production
des denrées jusqu’à leur consommation (pendant la récolte, transformation, conditionnement,
stockage et commercialisation), et peuvent être causées par une variété de mécanismes
principalement microbiens.
C’est une modification que subit un produit alimentaire par rapport à sa constitution spécifique,
ce qui modifie sa valeur nutritionnelle et/ou le rend impropre à la consommation.
L’altération dépend de la composition de l’aliment, et elle peut toucher n’importe quelle partie,
soit le produit entant que tel ou l’emballage et l’étiquette.
L’aliment altéré a une incidence directe sur la santé du consommateur et peut provoquer souvent
des intoxications graves voire même mortelles.
Elles peuvent être en forme de blessures, changements d’états, variation de la teneur en eau,
changements de la couleur...etc.
Ces altérations sont dues à des dégâts physiques pendant la récolte, la transformation ou la
distribution des aliments, en augmentant ainsi, les risques de survenue d’autres altérations
(chimique ou microbienne) et de contamination, car la couche extérieure protectrice des
aliments est endommagée ou détruite et les micro-organismes peuvent pénétrer plus facilement.
Les réactions chimiques dans les aliments sont responsables des changements de couleur, de
saveur et de texture des aliments pendant leur transformation et leur stockage.
Généralement, les réactions de brunissement entraînent des modifications défavorables dans les
propriétés sensorielles, ainsi qu'une diminution de la valeur marchande de divers aliments ;
cependant, elles peuvent également être bénéfiques car elles fournissent la couleur et la saveur
nécessaires à certains produits tels que les aliments cuits au four ou frits, le café, le thé, le cacao,
etc.
a. Réaction de Maillard
La réaction de Maillard est un ensemble de réactions complexes initié par l’interaction entre un
groupement carbonyle d’un sucre réducteur (principalement du glucose, fructose, maltose,
lactose, ribose…), et un groupement aminé (protéines, peptides, acides aminés ou amines).
Elle se manifeste lors des traitements thermiques des aliments, ou lors des longues périodes de
stockage.
✓ Conséquences
- Pigments bruns, appelés mélanoïdines. Cette coloration brune n’est pas toujours désirable
(industrie laitière) ;
- Composés volatils qui peuvent être désirables (le rôtissage ou friture), ou non désirables
(ex : mauvais goût dans les aliments pendant le stockage)
- Matière aromatisante, en particulier les substances amères, qui sont partiellement désirées
(café) mais peuvent provoquer également un mauvais goût, ex : dans la viande grillée.
- Composés cancérigènes et réduit la valeur nutritionnelle des aliments en dégradant les
acides aminés essentiels et la vitamine C.
b. Caramélisation
La caramélisation est un processus de brunissement non enzymatique qui se produit lorsque les
sucres sont chauffés à des températures supérieures à leurs points de fusion (170 °C) et en
absence des composés azotés.
✓ Conséquences
- Les composés formés sont à l’origine de la coloration brune, d’odeur, et du saveur
caractéristique du caramel.
- Risque de formation de composés mutagènes.
L'oxydation des lipides dans les aliments est l'un des facteurs les plus importants limitant leur
durée de conservation.
Dans ce processus, les principaux composés oxydables sont les acides gras insaturés, à l’état
libre ou estérifiés en triglycérides ou phospholipides liés (TAG ou PL)
- Auto-oxydation, catalysée par la température, les ions métalliques et les radicaux libres ;
- Photo-oxydation résultant de l'exposition des lipides à la lumière en présence de
photosensibilisateurs.
✓ Conséquences
- Dégradation des propriétés biochimiques, organoleptiques (formation de composés
volatils d’odeur désagréable : C’est le type de rancissement prédominant) et
nutritionnelles (par interaction des produits d’oxydation avec les acides aminés) de
l’aliment.
- Formation des radicaux libres qui sont des molécules cancérigènes.
Ce type d’altération est causé principalement par les enzymes présentes naturellement dans
l’aliment.
C’est une réaction d’oxydation des composés phénoliques par la polyphénol oxydase (PPO)
avec formation de polymères insolubles de couleur brune connues sous le nom de mélanines.
✓ Conséquences
- Réduction de la qualité visuelle ;
- Altération de la saveur, menant ainsi, à une diminution de l’acceptabilité du
consommateur ;
- Destruction des vitamines et de certains nutriments.
Corresponds à une oxydation des acides gras insaturés. Elle peut se produire même à de basses
températures.
Les deux enzymes principalement impliquées sont la lipoxygénase et la cyclooxygénase.
✓ Conséquences
- Formation de produits volatils responsables de la détérioration de la saveur des lipides
(rancissement).
a. Lipolyse
Cette réaction correspond à l’hydrolyse des lipides saponifiables (triglycérides) en acides gras
libres, glycérides partiels (mono- et diglycérides) et glycérol catalysée par des enzymes
appelées lipases.
La lipolyse intervient au sein des cellules végétales et animales (lait, graines oléagineuses,
céréales, fruits et légumes et dans le tube digestif de mammifères) pendant la phase post-récolte,
au cours de la transformation et la conservation des aliments.
✓ Conséquences
- Alteration de l’odeur et la saveur par libération des acides gras qui peuvent donner
une odeur de rance, d’amertume, « butyrique », …
- La libération de l’acide linoléique et linoléique confère à l’aliment une sensation de brûlure
amère.
b. Protéolyse
L’hydrolyse enzymatique des protéines consiste en une dégradation des protéines avec la
génération de petites chaines peptidiques et d'acides aminés libres.
Cette réaction est catalysée par des enzymes protéolytiques (protéases ou peptidases), dont
l’origine est :
- Les amylases hydrolysent l'amidon de certains aliments en sucres réducteurs. C'est le cas
de la pomme de terre stockée à des températures inférieurs à 5°C. Cette pomme de terre ne
se prêtera pas bien à la friture.
- Les pectinases dégradent les parois cellulaires des fruits et légumes et entraînent, donc, un
ramollissement de ces parois.
L’une des principales causes de détérioration des aliments est la prolifération de certains
microorganismes comme les champignons (moisissures, levures) et les bactéries qui les
contaminent.
✓ Processus d’altération
Ce sont essentiellement des salmonelles, des staphylocoques et du clostridium qui élaborent des
substances toxiques.
- Dégradation des protéines (protéolyse) proprement dites qui entraîne une liquéfaction et une
coagulation avec formation des amines biogènes.
a. Altérations organoleptiques
• Couleur
- Lait bleu : causé par Pseudomonas syncyanea et Geotrichum
- Lait rouge : Serratia marcescens, Micrococcus roseus…
- Lait brun : P. putrefaciens et P. fluorescens. [3]
• Odeur et saveur
- Saveur aigre ou acide indésirable : résulte de la production des acides par les bactéries
lactiques (LAB) comme Lactococcus lactis. La pasteurisation du lait tue certaines
bactéries acidifiantes, mais les LAB thermorésistantes (comme S. thermophilus,
Enterococcus et Lactobacillus) peuvent survivre.
- Saveur amère et odeur de rance résulte de la protéolyse et de la lipolyse respectivement
- Odeur putride (Putréfaction) : Clostridium et Pseudomonas putrefaciens.
b. Protéolyse
c. Lipolyse
Les bactéries productrices des lipases sont Pseudomonas spp (P. fragi) et S. aureus, ces
enzymes sont assez résistantes au traitement thermique. Les effets combinés de l’hydrolyse et
de l’oxydation provoquent le rancissement.
d. Production de gaz
Les principaux producteurs de gaz dans le lait crus sont les coliformes, et dans le lait traité
thermiquement sont Clostridium, Bacillus et des espèces hétéro-fermentaires thermorésistantes
de Lactobacillus.