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Introduction

Au Maroc, le secteur financier est un pilier essentiel de l'économie, jouant un rôle crucial dans la
mobilisation des ressources et le financement du développement. Il se compose de banques
conventionnelles, de banques participatives (ou islamiques), d'institutions de micro-finance et d'autres
entités financières, régulées par l'autorité centrale, Bank Al-Maghrib.

La gouvernance bancaire fait référence aux structures, aux processus et aux systèmes en place pour
assurer une gestion efficace, responsable et transparente des banques. Cela inclut la prise de décision
stratégique, la surveillance des opérations, la gestion des risques et la conformité réglementaire. Une
bonne gouvernance est cruciale pour maintenir la confiance des investisseurs, des déposants et des
régulateurs dans le secteur financier.

Les banques classiques suivent des modèles conventionnels de fonctionnement financier, basés sur
l'intérêt et les pratiques de marché traditionnelles. En revanche, les banques islamiques opèrent
conformément aux principes de la finance islamique, interdisant l'intérêt (Riba) et mettant l'accent sur le
partage des risques et des profits.
I- Les Objectifs de la gouvernance et ses Principes.

Le concept de « bonne gouvernance » est né des sciences économiques et administratives anglo-saxonnes.


Il s’est imposé au cours des années 1990, sous l’égide de la Banque Mondiale, en tant que vecteur
indispensable d’une politique de développement cohérente et efficace.
Quel que soit le domaine d’application, les objectifs de la gouvernance, en synergie et en
complémentarité, sont les suivants :

 Définition d’une stratégie et des moyens de sa mise en œuvre ;


 identification des risques, mise en place et évaluation de leur gestion ;
 évaluation du niveau de réalisation des objectifs et correctifs éventuels pour y parvenir.

Principes de la « bonne » gouvernance:


Les principes de la gouvernance peuvent varier selon le domaine d’application, mais en général, ils
incluent les suivants :

1. Transparence : les processus décisionnels et les résultats doivent être clairement communiqués à
toutes les parties prenantes concernées.
2. Responsabilité : les décideurs doivent être tenus responsables de leurs actions et de leurs
résultats.
3. Participation : les parties prenantes doivent être impliquées dans les processus décisionnels
pertinents.
4. Équité : les décisions doivent être prises de manière juste et équitable pour toutes les parties
prenantes concernées.
5. Orientation vers les résultats : les décisions doivent être prises en fonction des résultats
souhaités.
6. Prise de décision éclairée : les décisions doivent être prises sur la base d’informations précises,
pertinentes et fiables.
7. Orientation vers la durabilité : les décisions doivent être prises en considérant l’impact à long
terme sur l’environnement, la société et l’économie.
8. Intégrité : les décideurs doivent agir avec honnêteté, éthique et professionnalisme.
9. Adaptabilité : les processus de gouvernance doivent être suffisamment souples pour s’adapter
aux changements et aux situations imprévues.
10. Cohérence : les politiques et les pratiques de gouvernance doivent être cohérentes dans
l’ensemble de l’organisation ou du système gouverné.
II- Importance de la gouvernance dans la conformité réglementaire

Une gouvernance efficace est un aspect crucial de toute organisation. Il fait référence à la manière dont
une organisation est gérée et contrôlée pour garantir qu'elle atteint ses objectifs tout en adhérant
aux normes juridiques et éthiques. La gouvernance est essentielle car elle donne le ton à la culture, aux
valeurs et aux normes éthiques de l'organisation. Cela garantit également que l’organisation fonctionne de
manière efficiente et efficace tout en minimisant les risques. Dans cette section, nous discuterons de
l’importance d’une gouvernance efficace dans la conformité réglementaire

1) Assure le respect des lois et règlements: Une gouvernance efficace garantit qu'une organisation
se conforme à toutes les lois, réglementations et normes pertinentes. La conformité est nécessaire
pour éviter les sanctions juridiques et financières.
2) Minimise les risques : Une gouvernance efficace aide une organisation à identifier et à gérer les
risques. La gestion des risques est essentielle pour éviter les pertes financières, les atteintes à la
réputation et d’autres conséquences négatives .
3) améliore la transparence et la responsabilité :Une gouvernance efficace favorise la transparence et la
responsabilité au sein d’une organisation. La transparence signifie que les opérations, les décisions et
les performances de l'organisation sont ouvertes et accessibles aux parties prenantes. La responsabilité
signifie que les dirigeants de l'organisation assument la responsabilité de leurs actions et de leurs
décisions.
4) améliore la prise de décision Une gouvernance efficace permet à une organisation de prendre des
décisions éclairées et opportunes. Il garantit que les processus décisionnels sont bien définis,
transparents et fondés sur des informations précises et fiables.
5) . renforce la confiance :Une gouvernance efficace renforce la confiance entre les parties prenantes,
notamment les clients, les investisseurs, les employés et les régulateurs. La confiance et la confiance
sont essentielles au succès à long terme d’une organisation. Une organisation bien gouvernée a une
réputation de comportement éthique, de transparence et de responsabilité.
6) Assure l’implantation de la responsabilité sociétale de la banque : Depuis toujours perçu comme un
agent économique spécifique, dont la mission était de fluidifier les échanges, le rôle des banques est
aujourd’hui incompris du grand public, voire contesté. Il existe comme une remise en cause du pacte
social entre la banque et ses parties prenantes (clients, fournisseurs, institutionnelles) et plus
généralement la société. La banque doit alors faire des actions visant à restaurer la confiance. Cette
méfiance des consommateurs se conjugue d’une opacité sur les outils et mode de gestion de la banque
notamment depuis la crise de 2008 où la perception de la gestion de la crise par les banques a été mal
gérée. Une étude récente montre que la perception du management de crise par les banques passe par
une implication, une image de marque, la confiance (interpersonnelle, relationnelle et institutionnelle)
et l’attitude à l’égard de l’argent.
7) Atténue les risques spécifiques : Les banques sont exposées à de nombreux risques notamment le
risque de marché, le risque de crédit, le risque de liquidité et le risque opérationnel mais elles sont en
particulier exposées au risque systémique. Une bonne gouvernance au sein de la banque va surement
contribuer à atténuer ces risques a travers le rôle que jouent précisément le conseil d’administration et
ses comités dans l’atténuation du risque des banques notamment par le comité de gestion des
risques qui veille à ce que la banque soit en état a faire face à ces risques, les gérer et fournir des
recommandations au conseil d’administration en la matière.
III- Gouvernance des Banques Classiques
Les banques classiques, pilier central du système financier marocain, fonctionnent selon des modèles
conventionnels de finance :
Structure de gouvernance:
Conseils d'administration : Ces banques sont généralement dirigées par des conseils d'administration
composés de membres indépendants et d'experts du secteur financier. Ces conseils supervisent les
décisions stratégiques, les politiques de gestion des risques et le contrôle interne.
Comités spécialisés : En plus des conseils d'administration, les banques classiques ont des comités
spécialisés tels que les comités d'audit, de gestion des risques, de rémunération, etc., chargés de surveiller
des aspects spécifiques de la gouvernance et de fournir des recommandations spécialisées.
Mécanismes de contrôle interne et de gestion des risques:
Contrôle interne : Les banques classiques mettent en place des systèmes de contrôle interne pour assurer
la conformité aux réglementations, la précision des rapports financiers et la gestion efficace des risques
opérationnels.
Gestion des risques : Elles développent des stratégies et des politiques pour évaluer, gérer et minimiser
les risques financiers, tels que le risque de crédit, le risque de liquidité et le risque opérationnel.

Réglementations et normes de gouvernance:


Cadre réglementaire : Les banques classiques au Maroc doivent se conformer aux réglementations
établies par Bank Al-Maghrib et d'autres organes de régulation pour garantir la stabilité financière et la
protection des intérêts des déposants et des investisseurs et ainsi éviter les limites de la théorie d’agence.
 Théorie d’agence :

La théorie de l'agence étudie les problèmes liés aux coûts d'agence qui peuvent surgir entre
les actionnaires et les gestionnaires, ainsi que plus largement entre une entreprise et ses
parties prenantes. Cette théorie se fonde sur la représentation contractuelle de l'entreprise,
qui considère que les problèmes entre ses parties prenantes sont principalement dus à
l'incomplétude des contrats et à l'asymétrie d'information.

Et pour faire face à cette théorie et ses limites Bank Al Maghrib par Exemple a diffuser sa circulaire N
5/W/2016 fixant les conditions et les modalités de désignation d’administrateurs ou membres
indépendants au sein de l’organe d’administration des établissements de crédit qui vise a améliorer le
contrôle et par conséquence renforcer la confiance entre les parti prenantes dans un banque et protéger les
intérêts des investisseurs et les déposants.
Normes internationales : Elles aspirent également à se conformer aux normes internationales de
gouvernance d'entreprise telles que celles recommandées par le Comité de Bâle et d'autres instances
internationales, visant à renforcer la transparence et la solidité du secteur financier.
 Apports de Bâle :
Le Comité de Bâle publie, ce jour, une version révisée des principes de gouvernance d'entreprise à
l'intention des banques, (Corporate governance principles for banks), qui remplace les lignes directrices
publiées par le Comité en 2010.
Les principes révisés soulignent le rôle primordial de la gouvernance d'entreprise aux fins du bon
fonctionnement d'un établissement bancaire. Elles réaffirment l'importance de la maîtrise des risques dans
le cadre général de la gouvernance d'entreprise au sein d'une banque, ainsi que l'utilité, pour un
établissement, de s'appuyer à la fois sur un conseil d'administration et des comités du conseil forts et sur
des fonctions de contrôle effectives. Les principes révisés visent, en particulier, à :

 élargir les recommandations relatives au rôle de surveillance du conseil d'administration s'agissant


de la mise en œuvre d'un système performant de gestion des risques ;
 souligner la compétence collégiale du conseil d'administration, mais aussi l'obligation qui
incombe, individuellement, à chacun de ses membres de se consacrer suffisamment à son mandat
et de se tenir au fait des dernières évolutions dans le domaine bancaire ;
 renforcer les recommandations relatives à la maîtrise des risques, et notamment à l'articulation des
trois « lignes de défense » que constituent les unités opérationnelles, les équipes chargées de la
gestion du risque, et les fonctions d'audit et de contrôle internes d'un établissement. Le document
réaffirme aussi l'importance de promouvoir une saine culture à l'égard du risque ;
 formuler des recommandations à l'intention des contrôleurs bancaires chargés d'évaluer les
procédures de sélection en place dans les banques pour désigner les membres du conseil
d'administration et de la direction ;
 attester que le dispositif de rémunération est un élément clé de la gouvernance et du régime
d'incitations par lequel le conseil d'administration et la direction d'une banque édictent ce qui
constitue un comportement acceptable en termes de prise de risque et renforcent la culture
d'entreprise, en la matière notamment.

IV- Gouvernance des Banques Islamiques


Les banques islamiques, également présentes dans le paysage financier marocain, opèrent selon les
principes de la finance islamique, en se conformant à des normes spécifiques de gouvernance basées sur la
Charia :

Principes fondamentaux de la finance islamique

Interdiction de l'intérêt (riba) : Contrairement aux banques conventionnelles, les banques islamiques
évitent les intérêts (riba) et adoptent des structures de financement basées sur le partage des risques et des
profits, comme le Mudarabah, le Musharakah et l'Ijara.

Éthique et conformité religieuse : Elles s'engagent à des pratiques éthiques et à une conformité
rigoureuse avec les principes islamiques, excluant les investissements dans des secteurs tels que l'alcool, le
tabac, les jeux de hasard, etc.

Gouvernance basée sur les principes de la Charia

Comités de conformité à la Charia : Les banques islamiques ont des comités spécialisés composés de
savants en droit islamique (oulémas) qui garantissent la conformité de toutes les transactions et produits
financiers aux principes de la Charia comme CSO.

Conseils consultatifs : Elles peuvent également être supervisées par des conseils consultatifs externes,
composés de spécialistes religieux et de juristes, chargés d'assurer la conformité religieuse et éthique des
opérations bancaires.

Convergence et adaptation aux normes internationales

Les banques islamiques cherchent à s'adapter aux exigences de gouvernance tout en préservant leur
conformité avec les principes de la Charia :

Convergence progressive : Elles adoptent des pratiques de gouvernance similaires à celles des banques
conventionnelles pour répondre aux normes internationales en matière de transparence, de gestion des
risques et de conformité réglementaire.

Évolution réglementaire : Les autorités marocaines favorisent également l'adaptation des banques
islamiques aux normes de gouvernance internationales tout en préservant leurs principes éthiques
fondamentaux.

V- Comparaison entre les Gouvernances Bancaires


Similitudes dans les structures de gouvernance

Les deux types de banques, classiques et islamiques, partagent des similitudes dans leurs structures de
gouvernance de base. Elles sont toutes deux régies par des organes de gouvernance comprenant des
conseils d'administration, des comités spécialisés et des mécanismes de surveillance :

Conseils d'administration : Les banques classiques et islamiques ont des conseils d'administration
responsables de la supervision globale des opérations bancaires, de l'élaboration de stratégies et de la prise
de décisions importantes.

Comités : Les deux types de banques ont des comités spécifiques tels que les comités de gestion des
risques, les comités d'audit et les comités de conformité, chargés de surveiller et de superviser des aspects
clés des opérations bancaires.

Différences liées à la conformité religieuse pour les banques islamiques

Les principales différences résident dans la conformité religieuse pour les banques islamiques, qui doivent
respecter les principes de la Charia :

Comités de conformité à la Charia : Les banques islamiques ont des comités de conformité à la Charia
qui veillent à ce que toutes les opérations et produits financiers soient conformes aux principes éthiques
islamiques, tels que l'interdiction de l'intérêt (riba) et l'investissement dans des activités non éthiques.

Supervision spécifique : Ces banques sont également sujettes à une supervision spécifique par des
autorités religieuses ou des conseils consultatifs composés de spécialistes en droit islamique.

Évolution et convergence des pratiques de gouvernance

Au fil du temps, on observe une tendance à la convergence des pratiques de gouvernance entre les deux
types de banques :

Harmonisation des pratiques : Les banques classiques adoptent des mesures pour renforcer la
transparence, la responsabilité et la gestion des risques, souvent similaires à celles des banques islamiques.

Adaptation aux normes internationales : Les banques islamiques cherchent également à se conformer
aux normes internationales de gouvernance d'entreprise tout en respectant les principes de la Charia.
CONCLUSION
Bien que les deux types de banques aient des différences significatives liées à la conformité religieuse
pour les banques islamiques, il existe une convergence croissante des pratiques de gouvernance pour
répondre aux exigences de transparence, de responsabilité et de conformité réglementaire, contribuant
ainsi à renforcer la stabilité et la confiance dans le secteur bancaire au Maroc.

L'étude approfondie de la gouvernance des institutions bancaires au Maroc met en lumière un paysage
financier dynamique, confronté à la dualité entre les normes internationales et les préceptes éthiques de la
finance islamique. Cette dualité n'est pas un obstacle, mais plutôt une opportunité pour le Maroc de
développer une gouvernance adaptative, respectueuse des diverses pratiques bancaires et des convictions
culturelles et religieuses profondément ancrées dans le pays.

L'analyse des mécanismes de gouvernance a révélé les efforts concertés des organismes régulateurs tels
que la BAM, la CBFA, ainsi que le CSO, pour créer un équilibre entre les normes internationales,
notamment celles de Bâle IV, et les exigences éthiques de la Charia dans les banques islamiques.

En conclusion, la gouvernance a une l'importance vitale dans la préservation de la stabilité financière et de


la confiance des investisseurs. Le Maroc, à travers sa capacité à concilier des pratiques bancaires
diversifiées, se positionne comme un acteur majeur dans la promotion d'une gouvernance inclusive et
adaptative, véritable fondement d'un secteur bancaire solide et respectueux des spécificités culturelles et
religieuses de son pays, servant d'exemple pour d'autres économies cherchant à intégrer différentes
pratiques bancaires.

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