01163 RG Une Gestion Integree Plutot Quautonome
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intégrée plutôt
qu’autonome
INTÉGRER LA GESTION
DES RISQUES À LA GESTION
DE L’ORGANISATION
IFAC
Introduction 1
Annexe A : Définitions 25
Annexe B : Ressources 27
1
Introduction
1 Par exemple, le document de consultation du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, intitulé Corporate
Governance Principles for Banks (2014), traite principalement de la fonction de gestion des risques,
oubliant pour l’essentiel les services fonctionnels, qui sont les premiers responsables de gérer les risques
au regard des objectifs de l’entreprise.
2 Une gestion intégrée plutôt qu’autonome
D’autre part, un cadre de gestion des risques mal appliqué ou une importance
exagérée accordée au contrôle interne peuvent éventuellement avoir des réper-
cussions néfastes et amener les employés à craindre les risques au point de
freiner l’évolution de leur organisation.
L’importance de gérer
efficacement les risques
La gestion des risques aide les organisations à prendre des décisions éclairées
au sujet des éléments suivants :
• les objectifs qu’elles veulent réaliser;
• le niveau, la nature et l’ampleur des risques qu’elles sont disposées
à assumer pour réaliser ces objectifs;
• les contrôles nécessaires à l’appui de la réalisation de leurs objectifs.
Ce document se fonde sur le fait que le contrôle interne est plus efficace lors-
qu’il fait partie du processus de gestion des risques. Cette prémisse concorde
avec la définition largement reconnue de la gestion des risques, à savoir « les
activités coordonnées visant à orienter et à contrôler les risques auxquels une
6 Une gestion intégrée plutôt qu’autonome
La gestion des risques ne devrait jamais s’effectuer en vase clos; elle devrait
toujours être pleinement intégrée au système général de gestion de l’organisa-
tion. Ce système devrait comprendre les processus de bonne gouvernance, y
compris les processus relatifs à la stratégie et la planification, la prise de déci-
sions à l’égard de l’exploitation, la surveillance, les rapports et la reddition de
comptes.
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L’importance d’intégrer
la gestion des risques
Pour que la gestion des risques soit efficace et intégrée, il faut un cadre adéqua-
tement conçu de gestion des risques qui fait partie intégrante du système de
gestion de l’organisation. Un cadre qui comporte les éléments nécessaires, est
approprié et fonctionne efficacement contribue à garantir que le risque est en
tout temps géré de façon à procurer un avantage net maximal à l’organisation.
8 Une gestion intégrée plutôt qu’autonome
Information communiquée par Unilever aux fins d’une étude de cas présen-
tée dans Integrating Governance for Sustainable Success (IFAC 2012).
De sérieuses lacunes
Certaines organisations n’ont pas encore mis en place un cadre officiel de
gestion des risques, ou alors, si elles en ont établi un, elles ne l’ont pas inté-
gré à leur système général de gestion. Ces organisations effectuent sans
doute une gestion ponctuelle des crises avec, comme but, de revenir au
statu quo. D’autres ont une certaine forme de cadre, mais qui comporte de
sérieuses lacunes (voir De sérieuses lacunes dans la gestion des risques et Autres
exemples). Dans l’un et l’autre cas, les organisations risquent de passer à
côté d’avantages ou de subir des conséquences néfastes plus importantes
que nécessaires.
La gestion des risques vue comme La gestion des risques vue comme contribuant
un objectif en soi à la réalisation des objectifs
Déterminée par l’auditeur / Déterminée par les dirigeants, puis par
le personnel les échelons inférieurs, et appuyée par
un comportement exemplaire
Axée sur des règles Axée sur la performance et des principes
Appliquée à l’aide d’un système Adaptée à l’organisation
standard
Axée uniquement sur l’atténuation Axée également sur la création de valeur
des pertes
S’appuie essentiellement sur Tient compte de l’influence de la culture
des contrôles tangibles et des attitudes
Gestion des risques imposée Gestion des risques mise en œuvre dans
le cadre de la gestion du changement
Fonction autonome Gestion intégrée
Statique, dépassée Dynamique, évolutive
Vue comme un coût Vue comme un investissement judicieux
Courbe d’évolution
Une gestion efficace des risques contribue aux efforts de la direction d’assurer
une plus grande cohésion et intégration de toutes les parties de l’organisation
et de les aligner avec ses objectifs, tout en visant l’efficacité, l’efficience et le
respect de l’éthique et des lois. La figure 1 montre les étapes dans l’évolution
de la gestion des risques que suivent couramment de nombreuses organisa-
tions. Cependant, dans l’idéal, les organisations devraient intégrer la gestion
des risques, y compris le contrôle interne, dès le début.
Une gestion des risques efficace et intégrée à tous les processus décisionnels
de l’organisation et à l’exécution ultérieure concourt à la réalisation des objec-
tifs et à une création de valeur maximale pour toutes les parties prenantes.
Il existe une diversité de normes, cadres ou lignes directrices en matière de
gestion des risques qui peuvent aider les organisations à suivre ce processus
(voir l’annexe B).
Niveau 1 :
Inexistants Gestion de crise
ou ponctuels
Niveau 2 :
Contrôle interne officiel, principalement axé sur la communication
Contrôle interne
externe de l’information financière
uniquement
Niveau 3 :
Au contrôle interne s’ajoute la gestion des risques, mais toujours
Fonction GR et
considérée comme une fonction distincte
CI en vase clos
Niveau 4 :
La gestion des risques, y compris le contrôle interne, est intégrée
Intégration de
au système de gestion de l’organisation
la GR et du CI
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Il n’est pas toujours facile d’amener les organes de direction et la haute direc-
tion, et parfois même les comités sur le risque et membres du personnel
responsables de la gestion des risques, à mettre en œuvre de manière égale
et cohérente un cadre et des processus qui garantissent une gestion efficace
des risques. Et même lorsque ces intervenants s’occupent efficacement des
risques, l’attention qu’ils leur accordent peut se relâcher au fil du temps, en
particulier lorsque des personnes jouant un rôle crucial arrivent en poste ou
quittent leurs fonctions. Les paragraphes qui suivent contiennent des indica-
tions sur la façon d’intégrer efficacement la gestion des risques à la gestion
générale de l’organisation.
Une organisation n’a pas pour principal objectif d’avoir en place des
contrôles efficaces ni de gérer efficacement les risques; elle cherche plu-
tôt à se fixer des buts et à les atteindre, à assurer sa conformité, à bien
réagir face aux surprises et aux perturbations et, enfin, à créer une valeur
durable.
Comme une gestion des risques efficace est inextricablement liée à la stra-
tégie et aux activités de l’organisation, il s’ensuit que l’approche en matière
de gestion des risques doit être propre à l’organisation concernée. Et tout
comme la stratégie de l’organisation doit être adaptée aux circonstances
propres de cette dernière, il devrait en être ainsi de sa stratégie de gestion
des risques.
2 Voir par exemple l’analyse de l’acquisition de la banque ABN AMRO par RBS, que l’on a caractérisée en
ces termes « l’empressement à entraîner la banque dans une acquisition risquée en n’ayant étonnamment
qu’une vague idée de ce que l’on voulait acheter ».
18 Une gestion intégrée plutôt qu’autonome
G. La gestion efficace des risques est tout aussi importante pour toutes
les étapes de gestion qui suivent le processus décisionnel.
Comme les effets des risques ne peuvent jamais être complètement élimi-
nés, les organisations doivent intégrer la résilience et l’agilité à toutes leurs
activités, de façon à pouvoir réagir adéquatement aux changements de
circonstances ou aux conséquences d’événements imprévus. Après tout,
à long terme, ce n’est pas l’individu le plus fort de l’espèce qui survit, ni
même le plus intelligent, mais plutôt celui qui peut s’adapter le mieux au
changement.
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3 Le cycle « planifier, exécuter, contrôler, agir », appelé également le cycle P-E-C-A, ou cycle de Deming,
est un processus de gestion itératif en quatre étapes que les organisations emploient couramment pour
la planification, le contrôle et l’amélioration continue des processus et produits.
20 Une gestion intégrée plutôt qu’autonome
Niveau d’incertitude
Risque Contrôles
Objectif
Niveau d’incertitude
Période
Niveau
stratégique
Niveau
tactique
Risque Contrôles
Niveau
opérationnel
Objectif
4 Cela ne signifie pas qu’aucun incident majeur ne peut empêcher l’atteinte des objectifs à des étapes
ultérieures du processus, tout comme un navire peut s’échouer alors qu’il est en vue du port.
22 Une gestion intégrée plutôt qu’autonome
Modèle
Une fois que la gestion des risques est entièrement intégrée à la gestion de
l’organisation, elle devient pratiquement invisible : elle est implicite dans tout
ce que fait l’organisation et on ne peut plus en distinguer les étapes (voir
l’exemple ci-après).
En pratique, bon nombre des activités de ces étapes seront exécutées intuiti-
vement. Cependant, les bonnes décisions et actions intuitives sont étayées par
un processus décisionnel éclairé, c’est-à-dire une bonne gestion des risques.
Le modèle ci-après n’est pas une liste de contrôle convenant à tout cycle de
planification et de contrôle. Il vise plutôt à démontrer comment le risque peut
être traité comme partie intégrante de la gestion d’une organisation.
B: Prise de décision
D: Surveillance et examen
E: Apprentissage
Annexe A : Définitions
Cadre de gestion des risques : selon la norme ISO 31000 sur la gestion des
risques (2009), le cadre de gestion des risques désigne « un ensemble de com-
posantes qui établissent les fondements et les dispositions organisationnelles
pour la conception, la mise en œuvre, la surveillance, l’examen et l’amélioration
continue de la gestion des risques dans l’ensemble de l’organisation. »
Gestion des risques : selon la norme ISO 31000 sur la gestion des risques
(2009), la gestion des risques désigne « les activités coordonnées visant à
orienter et à contrôler les risques auxquels une organisation est exposée ».
Partie prenante : toute personne, groupe ou entité qui s’intéresse aux activités,
ressources ou extrants d’une organisation ou qui est touchée par ces extrants.
Les parties prenantes peuvent comprendre les autorités de réglementation,
actionnaires, détenteurs de titres d’emprunt, employés, clients, fournisseurs,
groupes de défense, gouvernements et la société dans son ensemble.
Processus de gestion des risques : selon la norme ISO 31000 sur la gestion
des risques (2009), le processus de gestion des risques désigne « l’application
systématique des politiques, procédures et pratiques en matière de gestion aux
activités de communication, de consultation, d’établissement du contexte et
d’identification, d’analyse, d’évaluation, de traitement, de surveillance et d’exa-
men des risques. »
Risque : selon la norme ISO 31000 sur la gestion des risques (2009), le risque
désigne « l’effet de l’incertitude sur les objectifs ».
Ton donné par la direction : les mots et les actes de l’organe de direction et
de la haute direction d’une organisation qui déterminent ses valeurs, sa culture
et le comportement et les actions des personnes de l’organisation; cette
expression est synonyme de « prêcher par l’exemple ».
Valeur pour les parties prenantes : valeur qui est générée par l’organisation
pour les parties prenantes grâce à la création, la mise en œuvre et la gestion
de stratégies efficaces, de processus, d’activités, d’actifs, etc. Il y a création de
valeur durable pour les parties prenantes lorsque les avantages que l’organisa-
tion leur procure sont plus importants que les ressources consacrées. La valeur
est généralement déterminée au moyen de données financières, pour les
actionnaires par exemple, mais elle peut aussi être évaluée en fonction d’avan-
tages sociétaux ou environnementaux, comme c’est le cas pour les actionnaires
et les autres parties prenantes.
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Annexe B : Ressources
La gestion des risques est une activité dynamique et aucune liste de ressources
ne peut satisfaire à tous les besoins; les ressources mentionnées ne sont donc
peut-être pas suffisantes pour répondre aux besoins de tous les utilisateurs. On
peut trouver d’autres ressources de l’IFAC, ses organismes membres et des tiers
dans la passerelle Global Knowledge de l’IFAC.
www.ifac.org/Gateway
Ressources de l’IFAC
• Defining and Developing an Effective Code of Conduct for Organizations
(IFAC, 2007). Cette publication vise à aider les organisations à favori-
ser une culture axée sur l’éthique et à définir et à élaborer un code de
conduite. Elle renvoie aussi aux ressources les plus importantes dans ce
domaine.
Ressources de tiers
• Enterprise Risk Management—Integrated Framework (COSO, 2004). Cette
publication traite du contrôle interne et expose les principes et concepts
clés du sujet plus vaste qu’est la gestion des risques d’entreprise.
• King Code of Governance for South Africa (King III). Cette publication
recommande aux sociétés de maintenir une gouvernance, une gestion des
risques et un contrôle interne efficaces. Elle est entrée en vigueur en 2010.
• Mixing Strategy with Risk (CGMA Magazine, 2014). Ce texte présente des
exemples pratiques qui montrent comment la gestion des risques s’inscrit
naturellement dans la planification stratégique, de même que le rôle de la
fonction des finances dans ce processus.