Malade Imaginaire Acte III Scène 3

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Malade Imaginaire Acte IiI scène 3

LE XVIIe siècle est le siècle de l’âge d’or du théâtre en France. Les auteurs de cette époque
s’inspireront de la comedia dell’arte, un genre nouveau venu d’Italie. Parmi ses auteurs, Jean Baptiste
Poquelin plus connu sous son nom de scène Molière est un célèbre dramaturge et comédien français de
cette époque. Le Malade Imaginaire est sa dernière pièce car il décèdera après la 4e représentation de celle-
ci. C’est une pièce de théâtre comique mêlant théâtre, chant et danse, c’est alors une comédie ballet et
s’inscrit dans le mouvement du classicisme. Sa première interprétation était en 1673.
L’intrigue se concentre autour du personnage d’Argan, un père de famille hypocondriaque et tyrannique
exploité par des médecins Charlatan qui désire marier sa fille, Angélique, à un futur médecin afin d’avoir un
médecin auprès de lui. Dans cette scène 3 de l’acte 3, Argan vient d’expliquer à Béralde qu’il veut faire
épouser un médecin à Angélique. Béralde tente alors de raisonner son frère afin qu’il abandonne ce projet de
mariage, c’est alors une scène de confrontation.

En quoi cette confrontation oppose deux visions excessives du milieu médicale ?

Quels points de vue sur la médecine sont confrontés ici ?

Nous verrons dans un premier mouvement, Argan dans sa folie et qui n’écoute pas Béralde
représenté comme la voix de la raison. Et enfin, dans le deuxième mouvement, Argan dénonce la satire des
médecins qu’exprime Molière/Molière se cite lui-même dans la pièce, il s’introduit puisqu’il jouait lui lui-
même le rôle d’Argan, il se met ainsi en mise en abyme.

1e mouvement :

 Tout d’abord Béralde dénonce la médecine dans une très longue tirade. Il considère que les médecins
sont eux-mêmes victime de la dangereuse inefficacité de leur art, puis il oppose la dangerosité de la
médecine à la capacité naturelle du corps à se guérir. Béralde dénonce enfaite, comme il le dit si
bien, le roman de la médecine fictionnelle, qui repose sur l’imagination comme en atteste le champ
lexical de l’illusion « pure idée, belle imagination, croire, beau songe ». Ce champ lexical de
l’imagination fait référence au titre de la pièce le « Malade Imaginaire ». La seconde phrase est
structuré par l’anaphore « il vous parle de » qui insiste sur la parole et non pas sur les actes du
médecin. Béralde cherche à prouver à son frère que la médecine ne peut rien pour améliorer la
santé. Il énumère tout ce que promet la médecine, et précise son dessein « pour étendre la vie à de
longue année » pour mieux l’opposer ensuite à la réalité. Nous observons une prolifération des
verbes à l’infinitif qui donne l’idée que le médecin utilise seulement des belles paroles pour fasciné
et trompé. Derrière ses discours fascinant « Lorsqu’un médecin vous parle d’aidé, de secourir, de
soulager la nature » se cache la dangerosité des actes médicaux comme en atteste l’expression
« Mais quand vous venez à la vérité… ». La préposition « mais » et la brièveté de cette phrase
conclusive crée un effet de chute qui oppose les actes et la vérité. C’est pourquoi nous pouvons dire
que « à la vérité et à l’expérience » pose Béralde en philosophe et en raisonneur.

 Nous allons voir à présent que sa tirade nécessite l’ironie d’Argan comme il le dit si bien « vous voulez
en savoir plus que tous les grands médecins de notre siècle »

 mais Béralde maintient son portrait antithétique des médecins lorsqu’il s’exclame « entendez les
parler les plus habiles,… les plus ignorants » le parallélisme syntaxique fait ressortir l’antithèse entre
les discours et actes des médecins.
 L’exclamation « hoy » manifeste l’agacement d’Argan sous le manque d’argument par l’ironie « vous
êtes un grand docteur » Son absence d’argument prouve son incapacité à résonné avec discernement
au sujet de la médecine. Face à la rhétorique de Béralde, Argan ne sait se défendre lui-même il fait
alors appel à des figures protectrices qui se révèle dans la phrase : « je voudrais bien qu’il y eu ici
quelqu’un » jusqu’à « caquet ».

 Béralde tente alors d’adoucir le débat en affirmant affectueusement « moi mon frère, je ne prends
point attache » avec humilité, il laisse le débat ouvert accepte la contradiction. Le dramaturge
suggère la perfectibilité du discours de Béralde, et laisse aux spectateurs le soin de juger ce
raisonneur.

2e mouvement :

 Béralde poursuit le débat en évoquant les comédies de Molière car, à l’époque ses débats sont
sources de réflexion. La simple évocation du nom de Molière, suffit à déclencher la colère d’Argan
« c’est un bon impertinent que votre Molière avec ses comédies… ». Molière se met lui-même en
mise en abyme dans la pièce. Il s’amuse donc à représenter la polémique que sa pièce pouvait
susciter. Cette stratégie argumentatif virtuose prouve la capacité de l’auteur à déclencher le débat
par ses pièces.

 Face à Argan qui s’agace à ce que dit Molière en critiquant l’honnêteté des Médecins, Béralde précise
« ce sont point les médecins qu’il joue mais le ridicule de la médecine ». Béralde prend la défense de
Molière en soulignant qu’il ne s’attaque pas aux personnes mais à leur pratique.

 Ainsi, à travers le personnage et porte-parole qu’est Béralde, la dramaturge raffine donc sa critique
de la médecine mais Argan n’est pas attentif à cette précision et s’emporte avec colère contre la
démarche de Molière qu’il injurie « Voilà un bon nigaud… » argan se ferme à tout débat, il se répète
inutilement, se referme dans sa colère. Molière se moque de l’incapacité de ses adversaires de
comprendre la subtilité de sa satire sociale.

 A travers la réplique de Béralde, Molière remet également en cause la hiérarchie des genres
théâtraux en mettant sur le même niveau la tragédie et la comédie des médecins avec le comparatif
d’égalité « on y met tous les jours les princes et les rois » La scène est d’autant plus amusante que
c’est Molière lui-même qui jouait Argan.

En somme, il y a 2 visions opposés de la médecine : d’un côté une sacralisation, et de l’autre une satire de la
médecine. Ce dialogue permet à Molière de mettre en scène la sacralisation de la médecine par
l’hypocondriaque Argan mais le raisonneur reste lui bien plus nuancé. Molière est réputé pour user de la
farce afin de faire rire son auditoire, il se moque des vices humains, grâce à ses comédie de caractères et de
mœurs qui vont permettre d’ouvrir le débat.

https://lewebpedagogique.com/lacledeslivres/2021/04/06/moliere-texte-2-acte-iii-scene-3-explication-
lineaire/

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