Le Systeme International de Protection Contre Les Rayonnements Ionisants
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INSTITUT
DE RADIOPROTECTION ENVIRHOM: ENJEUX ET RESULTATS
ET DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE
1 Dans ce qui suit, la protection de l'environnement est définie comme la protection de la structure et du fonctionnement
des écosystèmes. Ceci conduit à s'intéresser d'une part aux compartiments biotiques de ces derniers (individus,
populations, communautés) et d'autre part aux compartiments abiotiques (eau, sols, sédiments), sources d'exposition de
ces derniers.
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3. prendre en compte le risque pour l'environnement en tant que tel, afin d'assurer
de manière explicite la protection de celui-ci.
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• les effets induits lors d'exposition chronique à faible niveau lors de contamination
interne par des émetteurs alpha ou bêta et cela, quelle que soit l'espèce
considérée, sont peu connus.
• Très peu de connaissances existent quant à la propagation de ces effets au fil des
différents niveaux d'organisation biologique (cellule, tissu, individu, population,
communautés, écosystèmes).
Les recherches doivent combler ces lacunes afin de promouvoir, au fil de l'acquisition
des nouvelles connaissances, l'évolution des règles d'extrapolation de l'individu à la
population et aux niveaux d'organisation supérieurs (communautés, écosystèmes) qui
sont nécessaires pour améliorer l'évaluation du risque environnemental.
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Dans une première étape, la démarche mise en œuvre a consisté à asseoir les bases
d'un modèle de contamination chronique portant sur un seul radionucléide, commun
aux volets «environnement" et «santé", l'uranium. Le choix de ce dernier,
permettant l'étude des effets chimiotoxiques et radiotoxiques offrait une plus grande
probabilité de mettre en évidence un effet biologique dans les conditions d'exposition
considérées.
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• Volet« Environnement»
• Volet« Santé»
Les résultats obtenus chez le rat de laboratoire montrent que les effets des
expositions chroniques ne peuvent pas être extrapolés à partir des connaissances
des effets des expositions aiguës. Les principaux enseignements des
expérimentations réalisées sont que:
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CONCLUSIONS GENERALES
Les résultats acquis pour le volet environnement sont indispensables pour déterminer
le niveau d'exposition pour lequel la protection des écosystèmes est assurée en
condition d'exposition chronique. Cette connaissance est la base de la mise en place
d'un système de radioprotection de l'environnement. Le contexte actuel et futur dans
le domaine du nucléaire renforce l'enjeu associé à la radioprotection de
l'environnement puisque la plupart des états membres européens sont ou seront
confrontés dans un avenir proche à la mise en place de nouvelles installations (e.g.
EPR), à l'expansion ou au maintien des programmes du nucléaire incluant le
démantèlement, la mise en œuvre de sites de stockages de déchets ou encore la
gestion d'anciens sites miniers d'uranium après leur exploitation.
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PERSPECTIVES
Les travaux relatifs à l'uranium qui permettent d'améliorer l'évaluation des risques
environnemental et sanitaire dans le cadre de la gestion des sites miniers uranifères
pendant leur exploitation ou après leur fermeture, seront poursuivis.
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DE RADIOPROTECTION LE VOLET« ENVIRONNEMENT» DU PROGRAMME ENVIRHOM
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LA DEMARCHE: UNE RECHERCHE APPROFONDIE DES REPONSES BIOLOGIQUES DES ORGANISMES VIVANTS
EXPOSES DE MANIERE CHRONIQUE A DES FAIBLES DOSES.
Les modèles biologiques d'étude permettent de balayer un large spectre des effets
toxiques et des modes d'actions susceptibles de se produire au sein de la diversité des
espèces végétales et animales composant les écosystèmes :
Les réponses biologiques sur les grandes fonctions des organismes vivants sont
recherchées systématiquement. Le domaine concerné est celui de l'exposition
chronique à faible dose pour lequel les réponses susceptibles d'être observées sont de
natures très variées et clairement différentes de celles caractérisant le domaine des
fortes doses. Lorsqu'un effet biologique est avéré, des recherches sont entreprises
pour identifier le ou les modes d'action mis en œuvre.
L'approche expérimentale commune homme / environnement permet de mettre en
œuvre un large screening sans a priori des réponses biologiques susceptibles d'être
induites. Notamment, les effets observés chez les invertébrés et les vertébrés sont
souvent révélateurs d'effets susceptibles d'être induits chez l'homme. Cet atout est
renforcé par le choix d'un radioélément commun au volet «santé» et
« environnement» qui est l'uranium
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LES RESULTATS: UNE REPONSE RAPIDE DES ORGANISMES A DES TAUX D'EXPOSITION TRES FAIBLES DES
RADIONUCLEIDES.
Ion
lOllglL
o 5 10
~
15 20 25
Temps (h)
Figure 1 : Enregistrement des mouvements d'ouverture et de fermeture des valves chez un bivlave.
Une faible concentration en uranium dans l'eau modifie de façon quasi-immédiate le comportement
valvaire des bivalves et provoque leur fermeture complète en quelques minutes.
Une faible concentration en uranium dans l'eau diminue le taux de respiration des
animaux exposés à l'uranium d'un facteur 4-5 par rapport à celui d'organismes non
exposés (Figure 2). Cette baisse de respiration entraîne une diminution de l'entrée
d'uranium dans l'organisme. On constate également une diminution de l'alimentation
chez les modèles d'invertébrés.
Niveau d'exposition
o en uranium dans l'eau
< 1 IlgiL 50 IlgiL 100 IlgiL
Tran et al., Environ. Toxicol. Chem. 24(9),2005
Figure 2: Une faible concentration en uranium dans l'eau diminue le taux de respiration des animaux
exposés (en rouge) d'un facteur 4-5 par rapport à celui d'organismes non exposés (en bleu).
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Des réponses plus tardives sont observées sur les grandes fonctions telles la
reproduction lorsque les durées de l'exposition deviennent significatives par
rapport à la durée de vie de l'organisme étudié. Une baisse de la reproduction chez
des petits crustacés d'eau douce est observée lorsque les mères sont exposées tout au
long de leur vie à de faibles concentrations (Figure 3). Les œufs produits sont plus
petits et plus nombreux; les nouveaux nés sont moins résistants au stress naturel
comme une absence de nourriture pendant quelques jours.
60
50 Seuil pour observer
40+---- JI' un effet sur la reproduction
30
20
10
O+-------~--r-------~~=----
o 50 100
Concentration (lJg U/L)
Gilbin et al., en préparation
Figure 3 : Une baisse de la reproduction chez des petits crustacés d'eau douce (Daphnie) est
observée à partir d'un seuil lorsque l'exposition est continue tout au long de la vie de l'animal.
3
....•..........
0
o
~~
o~
0
..
0
o
)
2
o
Quantité d'uranium par cellule
1 millionième 1 millième en Ilg
Figure 4 : Relation entre la croissance (en division par jour) et la quantité d'uranium intemalisée par les
cellules pour des populations d'algues unicellulaires exposées à l'uranium. A partir d'un quota
intracellulaire de 1 millioniène de J.lg d'uranium, le taux de croissance diminue de manière linéaire.
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Les travaux conduits chez le modèle d'algue unicellulaire montrent que les effets
chimiotoxiques de l'uranium masquent les effets radiotoxiques. Lors d'une
exposition chronique des algues à de l'uranium appauvri ou à l'un de ses isotopes
délivrant une dose radiologique supérieure d'un facteur 10000, la toxicité sur la
croissance reste inchangée (Figure 5).
40
20
Niveau d'exposition
Aucune croissance ---+ 0 +---~--~--~ en uranium dans l'eau
pour la population exposée o 20 40 80 en IlgiL
Pradines et al., Radioprot. 2004; Gilbin et al., SETAC 2005
Figure 5: Croissance d'une population d'algue verte unicellulaire exposée à l'uranium appauvri (en vert)
ou à l'uranium-233 délivrant une dose radiologique 10000 fois plus importante. Aucune différence
significative de toxicité n'apparaît, supportant l'hypothèse que les effets chimiques de l'uranium
masquent les effets radiologiques.
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80
60 Uranium seul
,, Uranium + Cadmium (dose sans effet)
,, Uranium + Sélénium (dose sans effet)
40 ,
,,
, ,,
...
20
.
Niveau d'exposition
o en uranium dans l'eau
o 50 100 150 200 250 en IlglL
Figure 6 : Effet de l'uranium seul ou en mélange avec du sélénium ou du cadmium, sur la croissance d'une
population d'algues unicellulaires. La présence de cadmium, élément trace toxique, à des concentrations
sans effet pour l'algue augmente la toxicité de l'uranium d'un facteur deux: au contraire la présence de
très faible concentration de sélénium, oligo·élément essentiel à la vie, diminue légèrement cette toxicité.
LES RESULTATS DE L'IRSN SONT UTILISES AU SEIN DES GROUPES DE TRAVAIL INTERNATIONAUX DANS
LE DOMAINE EMERGENT DE LA RADIOPROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT.
Au-delà des actions qu'il mène déjà dans le cadre du programme européen ERICA
ème
(6 PCRD), l' IRSN participe activement aux travaux internationaux qui sont conduits
par la Commission Internationale de Protection Radiologique en lien avec le Comité 5
entièrement dédié à la thématique de la radioprotection de l'environnement, par
l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique qui a défini un plan d'action spécifique
ainsi que par l'UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of
Atomic Radiation). Cette participation se traduit en particulier par la mise à
disposition de ces organismes des résultats des travaux les plus récents de l'Institut
dans le domaine de l'étude du comportement des radionucléides et de leurs effets
biologiques sur les organismes vivants au sein des écosystèmes en situation
d'exposition chronique, en particulier des résultats du programme ENVIRHOM.
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• Bion L., Ansoborlo E., Moulin V., Reiller P., Collins R., Gilbin R., Février L.,
Perrier T., Denison F., Cote G. (2005). Influence of thermodynamic database on
the modelisation of americium(lIl) speciation in a simulated biological medium.
Radiochimica Acta 93, 715-718.
• Denison, F. H.; Garnier-Laplace, J. (2005). The effects of database parameter
uncertainty on uranium(VI) equilibrium calculations. Geochimica Cosmochimica
Acta 69,2183-2191.
• Février L., Martin-Garin A. (2004). Selenite mobility in soils: implication of
chemical and microbiological processes. Geochimica Cosmochimica Acta 68 (11A),
521 (Suppl. 1).
• Fournier E., Tran, D., Denison, F., Massabuau J.c. and Garnier-Laplace, J. (2004).
Valve closure response to uranium exposure for a freshwater bivalve (Corbicula
fluminea) : quantification of the influence of pH. Environmental Toxicology and
Chemistry 23(5), 1108-1114.
• Fournier, E. Adam c., Massabuau J.c., Garnier-Laplace J. Effect of algal bound
selenium on bioaccumulation and ventilation activity of the freshwater bivalve
Corbicula fluminea. Environmental Toxicology and Chemistry. Sous presse
• Henner P., Colle c., Morello M. (2005). Retention and translocation of foliar
applied 239, 240 pU and 241Am, as compared to 137Cs and 85Sr, into bean plants
(Phaseolus vulgaris). Journal of Environmental Radioactivity 83 (2), 213-229.
• Morlon H., Fortin c., Adam c., Garnier-Laplace J. Short-term uptake of selenite
by Chlamydomonas reinhardtii: dependence on time, Se concentration and
chemical variables. Environmental Toxicology and Chemistry, sous presse.
• Morlon H., Fortin c., Floriani M., Adam c., Garnier-Laplace J., Boudou A. (2005).
Toxicity of selenite in the unicellular green alga Chlamydomonas reinhardtii:
comparison between effects at the population and sub-cellular level. Aquatic
Toxicology 73, 65-78.
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• Tran D., Massabuau J.c. and Garnier-Laplace J. (2004). Effect of carbon dioxide
on uranium bioaccumulation in the freshwater clam CorbicuLa fLumine.
EnvironmentaL ToxicoLogyand Chemistry 23(3), 739-747.
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DE RADIOPROTECTION LE VOLET« SANTE» DU PROGRAMME ENVIRHOM
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Les effets de l'uranium sur la santé ont été analysés grâce à des études menées sur
des rongeurs contaminés expérimentalement avec de l'uranium ajouté à l'eau de
boisson. Elles ont été réalisées en deux parties, axées respectivement sur la
comparaison des biocinétiques 2 puis sur les effets biologiques de l'uranium après
exposition aiguë ou chronique.
Le premier volet des études traite donc des aspects relatifs au transfert de
l'uranium: cinétiques générales d'accumulation et d'excrétion des radionucléides,
influence de la spéciation 3 sur leur absorption, différentes voies de passage des
éléments dans le tractus gastro-intestinal et leur micro-distribution après
translocation 4 .
Le deuxième volet porte sur la toxicologie de l'uranium, et en particulier ses effets
sur les reins, le foie, le système nerveux central, le système reproducteur et sur
certains métabolismes comme celui des médicaments ou de la vitamine D.
LES RESULTATS: UN MODELE SPECIFIQUE ET DES EFFETS SUR LE SYSTEME NERVEUX CENTRAL ET SUR
LE METABOLISME DES XENOBIOTIQUES
- La distribution de l'uranium dans les tissus n'est pas conforme aux modèles
usuels de radioprotection
Les travaux menés montrent que l'uranium s'accumule dans la plupart des organes,
selon un processus complexe. Chez le rat contaminé de façon chronique, les
concentrations en uranium dans le côlon semblent augmenter de façon graduelle
avec le temps. Ceci est en accord avec les modèles de la Commission Internationale
de Protection Radiologique (CIPR) qui prédisent, en cas d'exposition chronique, une
augmentation puis un pallier de la concentration en uranium dans les organes. Par
contre, l'accumulation d'uranium observée dans les autres tissus ne suit pas ce
schéma. Dans les reins, le squelette, l'intestin grêle, le cerveau, le muscle, le foie
et, in fine, le corps entier, les profils de contamination sont très particuliers (Figure
1) et traduisent des modifications physiologiques liées à la durée de d'exposition.
De plus, ils font apparaître un dépôt significatif d'uranium dans certaines
structures, comme le cerveau ou les dents, qui ne sont pas répertoriées dans les
modèles classiques.
2 Biocinétiques : Désigne dans le texte les vitesses d'accumulation et d'élimination de l'uranium dans le corps.
3 Spéciation : Forme physico·chimique d'un élément dans une matrice donnée (ici un organisme)
4 Translocation: Désigne ici le passage du tube digestif vers le sang
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Pour l'instant, ces résultats ne permettent pas de dire si ces phénomènes, observés
pour des rongeurs et de l'uranium, sont généralisables à d'autres radioéléments et à
l'espèce humaine. Par contre, ils mettent en évidence que la connaissance des
expositions chroniques ne peut pas être systématiquement extrapolée à partir de
celle des expositions aiguës.
Concentrations en uranium chez le rat
:;0,4
Cl
cil
Données théoriques (modèles CIPR) 2
-
....
-
::l.
rA
cv 0,3 * -
Cl
cil
::l.
-
iij
1::
Résultats rA
cv
l
::J
cv expérimentaux "0
E
-
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.;: 0,2 12
-cv cu
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><
cv ....
rA
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.... 0,1
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cv >
cu
>
*
0 0
32 95 186 312 368 570
Ingestion chronique de Durée d'exposition ü) m± SEM; n ~ 5
Figure 1. Concentration en uranium dans l'organisme du rat après ingestion chronique d'uranium appauvri
(UA) via l'eau de boisson. Les résultats expérimentaux obtenus montrent, pour la plupart des tissus et
organes analysés, des cinétiques particulières d'accumulation (histogramme), distinctes de celles prédites
par les modèles usuels, qui extrapolent les données provenant de contaminations aigues (courbe rouge).
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Les résultats montrent que l'uranium enrichi semble modifier certaines fonctions du
système nerveux central chez le rat après contamination chronique, tandis que
l'uranium appauvri semble n'avoir que très peu d'effets significatifs (voir figure 2).
En effet, après exposition à l'uranium appauvri, le comportement des animaux
(sommeil, mémoire, anxiété ... ) n'est pas altéré de façon significative. Après
exposition à l'uranium enrichi, le cycle veille-sommeil déterminé par
enregistrement de l'activité électroencéphalographique est affecté, avec une
augmentation très nette (37%) de la quantité de sommeil paradoxal. Cette
augmentation est corrélée à une augmentation du nombre d'épisodes de ce type de
sommeil. De la même manière, les capacités de mémoire de travail spatiale des rats
sont réduites de façon significative montrant ainsi une altération de la première
étape du processus de mémorisation spatiale. Par ailleurs, les comportements
anxieux, déterminés dans un labyrinthe en croix surélevé, sont augmentés chez les
rats exposés à l'uranium enrichi, ces rats passant moins de temps dans les branches
ouvertes du labyrinthe que les rats témoins.
5 L'uranium enrichi est obtenu à partir de l'uranium naturel par séparation isotopique. Ce processus fournit simultanément
un uranium dit appauvri, dont la teneur en uranium 235 est moins élevée que celle de l'uranium naturel.
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Tous ces résultats montrent qu'une exposition à l'uranium enrichi par l'eau de
boisson à la concentration de 40 mgX 1 affecte les schémas comportementaux chez
le rat dès 1,5 mois d'exposition.
* _ 80
m
:2 100 74 :: 70
~ 72
'"co 90 .,
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(f) 50 58 <V
1-
D Témoins
o Uranium appauvri
D Uranium enrichi
Figure 2: L'exposition chronique (1,5 mois) à l'uranium enrichi (40 mg.r 1) affecte la quantité de sommeil
paradoxal, les capacités de mémoire de travail spatiale et les comportements anxieux alors qu'une
exposition similaire à l'uranium appauvri n'affecte aucun de ces paramètres de façon significative
(moyenne ± S.E.M., * :p<0,05).
Les cytochromes P450 (CYPs) constituent une famille d'enzymes qui jouent un rôle
majeur dans le métabolisme des xénobiotiques (médicaments, polluants,
pesticides ... ) et donc dans la protection de l'organisme contre les agressions
extérieures. Elles sont présentes dans de nombreux tissus, mais se concentrent
essentiellement dans le foie qui est une porte d'entrée pour toutes les substances
ingérées. Le métabolisme des xénobiotiques se décompose en 3 phases qui
aboutissent au final à l'élimination des substances étrangères dans la bile et l'urine.
Les enzymes de la phase 1 catalysent essentiellement les réactions d'oxydo-
réduction et d'hydrolyse. Les enzymes de la phase Il et les transporteurs de la
phase III transportent au travers des membranes des xénobiotiques et surtout des
dérivés conjugués.
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