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+INTRODUCTION

La macroéconomie, dont le terme a été introduit pour la première fois en 1933 par l’économiste
norvégien Ragnar Frisch, est le domaine des sciences économiques qui traite des phénomènes
économiques globaux, qui prend comme objet d’étude la compréhension du fonctionnement de
l’économie considérée comme un tout.

S’inscrivant dans sa logique de court terme, ce recueil est constitué d’une recette qui offre aux
étudiants l’occasion d’illustrer par des applications pratiques les différents concepts et notions
vus pendant la partie théorique du cours.

L’objectif principal poursuivi est d’une part d’initier et de familiariser l’étudiant au raisonnement
macroéconomique et d’autre part, lui permettre d’acquérir progressivement des outils d’analyse
économique pour comprendre et analyser les réalités macroéconomiques. A noter que les
applications retenues aident également l’étudiant à se préparer à l’examen final.

Il sied déjà d’indiquer que la macroéconomie commence généralement avec l’ étude des variables
de la comptabilité nationale. Elle envisage ensuite les variables agrégées de la production, de la
consommation ou de l’investissement. Pour ce faire, elle se place donc dans un cadre dynamique
et étudie les variations de l’économie au cours du temps. S’inscrivant dans cette logique, tout au long
de ce fascicule, il sera donc question de se doter d’un cadre conceptuel qui permet d’assurer la
cohérence et la comptabilité des décisions et comportements des agents économiques. Puisqu’en
économie, les données seules ne suffisent pas. Il faut pouvoir nécessairement les organiser, leur
donner un sens en recherchant les liens de causalité et des enchaînements logiques qui existent
entre elles. D’où l’intérêt précisément de se doter d’un cadre d’analyse logique et cohérent.

Nous procéderons comme suit, tout au long de ce fascicule, à l’effet de faciliter la compréhension
aux étudiants lors des travaux pratiques.
I. RAPPEL DE QUELQUES CONCEPTS DE BASE ET INTRODUCTION A LA
COMPTABILITE MACROECONOMIQUE

La macroéconomie se propose d’analyser certaines questions fondamentales liées à la marche


des activités de l’économie nationale, tels que : quelles sont les causes des fluctuations
économiques ? Pourquoi le chômage ou l’inflation augmentent ? Qu’en est-il de l’efficacité des
politiques économiques dans la résolution des problèmes des fluctuations de la production, du
chômage, de l’inflation ou des déséquilibres extérieurs ? Etc.

Ces différentes questions principales peuvent trouver leur place dans le quadrilatère repris ci-
dessous. Il s’agit du carré magique de Kaldor (du nom de Nicholas Kaldor, économiste
britannique et pro - keynésien). Ce carré est dit magique puisqu’en réalité, ces quatre objectifs ne
peuvent être atteints simultanément. Noter toutefois que c’est le Japon qui s’en approché le plus
près.

Le carré magique de Kaldor permet de comparer de façon beaucoup plus visible les performances
économiques d’un pays par rapport à celles des autres pays ou encore les performances réalisées à une
période par rapport aux autres périodes.

Il met également en évidence trois relations qui sont très importantes dans l’histoire de la
macroéconomie ; il s’agit de la courbe de Phillips (proposée par l’économiste néo-zélandais
Alban W. PHILLIPS, en 1958), la loi d’Okun (introduite par Arthur M. OKUN, en 1962) et la
relation de la demande globale.
I.1. Relation 1 : La Courbe de Phillips

La courbe de Phillips illustre une relation empirique négative entre le taux de chômage et l'inflation
ou taux de croissance des salaires nominaux. Un accent est mis sur le mot empirique puisqu’il
s’agit d’une relation empirique observée indépendamment d'un cadre théorique précis.

Partant de la relation dite de Phillips ou encore de l’équation de la courbe de Phillips :

𝝅𝒕 = 𝝅𝒕−𝟏 − 𝜶 ∗ (𝒖𝒕 − 𝒖𝒏 )

Les valeurs prédictives stipulent que : 𝒖𝒕 < 𝒖𝒏

Où 𝝅𝒕 : l’inflation à la période t, 𝜋𝑡−1: l’inflation de la période passée (variable proxy de l’inflation


anticipée), Ut : taux de chômage courant et Un : taux de chômage naturel.

Le paramètre α mesure l’impact de la variation du taux de chômage sur la variation de l’inflation :

𝑑(𝜋𝑡 )
𝑑(𝑢𝑡 −𝑢𝑛 )
= −∝

I.2. Relation 2 : La Loi d’Okun

La loi d'Okun décrit une relation linéaire entre le taux de croissance du PIB (∆Y/Y) et la variation
du taux de chômage (∆U). Explicitement, la loi d’Okun prend la forme suivante :

∆𝑼 = −𝜷 ∗ (∆𝜸/𝜸) − 𝒈𝒐𝒚

Où β est le coefficient d’Okun, 𝒈𝒐𝒚 : le taux de croissance potentielle de l’économie (exprimé en


pourcentage).

Cette équation suppose que chaque point de croissance au- dessus de 𝒈𝒐𝒚 entrainerait une
diminution du chômage de β point. Autrement : ∆U < 0 si et seulement si (∆𝜸/𝜸) >𝒈𝒐𝒚 .
Donc, le coefficient d’Okun mesure l’impact sur le taux de chômage d’une déviation de la croissance
du PIB par rapport à la normale. Pour s’en rendre, il suffit de dériver ∆U par rapport à (∆Y/Y) :

𝑑(∆𝑼)
𝑑(∆𝜸/𝜸)
= −𝜷

Noter en passant que le coefficient d’Okun peut prendre différentes valeurs selon les pays
puisque dépendant de la façon dont les firmes ajustent l’emploi aux variations temporaires de la
production.

Par ailleurs, l’ajustement de l’emploi dépend de contraintes légales et sociales à l’embauche et au


licenciement. Ainsi, par exemple, plus les contraintes légales et sociales à l’embauche et au licenciement
sont fortes, plus le coefficient d’Okun est faible. Par exemple, Olivier Blanchard et Daniel Cohen
ont estimé, pour la France, ce coefficient à 0.57.

I.3. Relation 3 : La relation de demande globale

Cette relation met en évidence la relation d’équilibre existant sur le marché des biens (production) et
services, et les marchés financiers. Sous sa forme simplifiée, la relation de la demande globale
𝑴
ne dépend que de l’encaisse réelle : 𝒀 = 𝒚 ∗ 𝑷 ,avec Y comme paramètre positif.

La demande de biens (c’est- à-dire la production) est proportionnelle au stock d’encaisses réelles. En
linéarisant cette expression et en appliquant la différentielle, on parvient à la relation :

∆𝒀
( ) = 𝑔𝑚𝑡 − 𝝅𝒕
𝑌

Cette relation relie donc le taux de croissance de la masse monétaire et l’inflation.

L’efficacité de la politique macroéconomique est évaluée à partir des écarts entre les objectifs
cibles et les objectifs effectivement atteints. Et cela peut être appréhendées à travers certains
indicateurs ou agrégats macroéconomiques, notamment : la production globale (saisie par le PIB
ou le PNB), le taux de chômage, le taux d’inflation ou le solde de la balance des paiements.
I.4. Dérivation des principaux agrégats macroéconomiques

I.4.1. Produit Intérieur Brut

*Cet agrégat est mesuré en tenant compte du critère de territorialité.

Le PIB mesure, en terme monétaire, le niveau de production réalisé dans un pays par toutes
les unités résidentes quelle que soit leur nationalité. Il existe trois approches comptables de calcul du
PIB :

Le calcul du PIB par les trois approches aboutit toujours à la même réponse.

Où PIB (Y ou Q) : Produit Intérieur Brut, VA : Valeur ajoutée, W : salaire, EBE : Excédent Brut
d’Exploitation ou Profit, Ip : Impôt sur la production, SBV : subvention, C : Consommation des
ménages, G : Consommations publiques, FBCF : Formation Brute du Capital Fixe, ∆S: Variation
de stock, I : Investissements, X : Exportations, M : importations.

La distinction du PIB nominal (PIB à prix courant) et PIB réel (PIB à prix constant) est que ce dernier
permet de neutraliser l’effet de l’inflation sur le calcul.

I.4.2. Produit national brut (PNB)

*Cet agrégat est mesuré en tenant compte du critère de nationalité.

Le PNB mesure, en terme monétaire, le niveau de production réalisé par les ressortissants d’un pays
quel que soit leur lieu de résidence.

Il arrive de fois que les économistes s’intéressent à la relation existant entre PIB et PNB. Pour
mettre en évidence cette relation avec beaucoup de simplicité et plus de rigueur, on peut emprunter à
l’arithmétique ses quelques outils.
I.4.3. Relation entre PIB et PNB

Eu égard, aux définitions énoncées précédemment, nous pouvons donc écrire :

PIB = (1) + (2) PNB = (1) + (3)

Lien entre PIB et PNB :

En tirant (1) dans les deux expressions, on obtient : (1) = PIB – (2) et (1) = PNB – (3)

En égalisant les deux expressions, on obtient:

→ PIB = PNB + (2) – (3)

→ PNB = PIB + (3) – (2)

Donc :

PIB = PNB : si (2) = (3)

PIB > PNB : si (2) > (3)

PIB < PNB : si (2) < (3) : //Noter que plus la différence PIB et PNB est grande, plus le pays est fort
dépendant de l’étranger.

• (1) = les nationaux vivant dans le pays, (2) = les étrangers vivant dans le pays, (3) = les nationaux
vivant en dehors du pays et (4) = les étrangers vivant à l’étranger.

∆𝑌
* Le taux de croissance 𝑔𝑦 = 𝑌
: mesure la variation de la production globale (Y) d’une période à une

autre.

∆𝒀 𝒀𝒕− 𝒀𝒕−𝟏
❖ Approche arithmétique : ( 𝒀 ) = 𝒀𝒕−𝟏
où 𝑌𝑡−1 = 𝑌0
𝒕
1⁄
∆𝑌 𝑌𝑡 𝑛
❖ Approche géométrique : ( ) = ( ) où 𝑌𝑡−𝑛 = 𝑌0
𝑌 𝑡 𝑌𝑡−𝑛

De fois, les économistes cherchent à déterminer après combien de temps la production globale peut
doubler, tripler ou quadrupler. Pour déterminer le nombre d’années T où la production peut par exemple
doubler, il suffit de résoudre l’équation suivante :

Soit : 𝑌𝑡 = 2 ∗ 𝑌0
∆𝑌 𝑇
Soit encore : (1 + 𝑌
) =2

𝐿𝑛(2)
𝑇= ∆𝑌
𝐿𝑛 (1+ )
𝑌

𝐿𝑛(𝑛)
En généralisant, on obtient : 𝑇= ∆𝑌
𝐿𝑛 (1+ )
𝑌

I.4.4. Mesure du coût de la vie et calcul du taux d’inflation

Calcul de l’IPC :

Il existe plusieurs méthodes permettant de calculer l’IPC, la p lus courante est celle de somme. Les
différentes approches de calcul de l’IPC sont les suivantes :

∑ 𝑃𝑗𝑡 ∗𝑌𝑗𝑜
Approche de Laspeyres : 𝐼𝑃𝐶 = ∑ 𝑃
𝑗𝑜 ∗𝑌𝑗𝑜

∑ 𝑃 ∗𝑌
Approche de Paache : 𝐼𝑃𝐶 = ∑ 𝑃 𝑗𝑡 ∗𝑌𝑗𝑡
𝑗𝑜 𝑗𝑡

∑ 𝑃 ∗𝑌 ∑ 𝑃 ∗𝑌
Approche de Fischer : IPC=√(∑ 𝑃 𝑗𝑡 ∗𝑌𝑗𝑜 ) (∑ 𝑃 𝑗𝑡 ∗𝑌𝑗𝑡 ) : il correspond à la moyenne
𝑗𝑜 𝑗𝑜 𝑗𝑜 𝑗𝑡

géométrique des indices de Laspeyres et de Paasche.

∑ 𝑃𝑗𝑡 (𝑌𝑗𝑜 +𝑌𝑗𝑡)


Approche de Marshall et Edgeworth : 𝐼𝑃𝐶 = ∑ 𝑃
𝑗𝑜 (𝑌𝑗0 +𝑌𝑗𝑡 )

∑ 𝑷𝒋𝒕 ∗𝒀𝒋𝒐 ∑ 𝑷𝒋𝒕 ∗𝒀𝒋𝒕


+
∑ 𝑷𝒋𝒐 ∗𝒀𝒋𝒐 ∑ 𝑷𝒋𝒐 ∗𝒀𝒋𝒕
Approche de Sidgwic : 𝑰𝑷𝑪 =
𝟐

∑ 𝑃𝑗𝑡 ∗√𝑌𝑗𝑜𝑌
𝑗𝑡
Approche de Tornqvist : 𝑰𝑷𝑪 =
∑ 𝑃𝑗𝑜 √𝑌𝑗𝑜𝑌
𝑗𝑡

∑ 𝑃𝑗𝑡 ∗𝑌𝑗𝑃
Approche de l’année type : 𝐼𝑃𝐶 = ∑ 𝑃
𝑗𝑜 ∗𝑌𝑗𝑃

Calcul du déflateur du PIB

𝑷𝑰𝑩 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍
𝑫é𝒇𝒍𝒂𝒕𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒖 𝑷𝑰𝑩 = 𝑷𝑰𝑩𝒓é𝒆𝒍

NOTE : le déflateur du PIB mesure les prix de tous les biens produits dans le pays alors que l’IPC se
rapporte à un panier de biens consommés par l’individu moyen.
Le taux d’inflation est obtenu en calculant la variation du niveau général de prix d’une période à une
𝑷𝒕 −𝑷𝒕−𝟏
autre : 𝝅 =
𝑷𝒕−𝟏

Le taux d’inflation calculé à partir de l’IPC et du déflateur du PIB peut donc s’écrire comme suit:

𝜋 = (𝐼𝑃𝐶 − 1) ∗ 100 et 𝜋 = (𝐷é𝑓𝑙𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑢 𝑃𝐼𝐵 − 1) ∗ 100

Applications

APPLICATION 1/

Soit les informations reprises dans le tableau ci-après de l’économie congolaise de 2000 à 2009; résultats
des estimations des données des enquêtes conjoncturelles de la Banque Centrale du Congo :

Supposons que le chômage naturel et la croissance économique potentielle se situent respectivement


aux taux de 8 et 12%.

Il est demandé :

a) de mesurer l’impact de la variation du taux de chômage sur l’inflation pour les années 2001 et
2009.
b) de chiffrer le coefficient d’Okun pour les a nnées 2005 et 2009.
c) d’estimer le taux de croissance de la masse monétaire en 2001, 2008 et 2009.
d) de se servir du carré magique de Kaldor pour apprécier les performances de l’économie
congolaise pour les années 2000 et 2001.
e) Connaissant le niveau du PIB (en milliards de USD constant) en :
• 1990 : 7,65
• 1998 : 4,83

Estimer le taux de croissance du PIB pour l’année 1998.

APPLICATION 2/

Soit le tableau ci- après qui livre des informations sur la production d’une économie hypothétique
pour les années 1989, 1990 et 1991.
Tableau 1. Evolution des prix et des quantités de biens produits

Travail demandé :

1/ Calculez pour les années 1989, 1990 et 1991 :

a) le PIB nominal et le PIB réel.


b) le déflateur du PIB.

2/ Comment a évolué le taux de croissance du PIB entre 1990 et 1991 ?

3/ Ceteris paribus, dites après combien d’années la production v a -t-elle quadrupler ?

APPLICATION 3/

Un pays compte au total 60 millions d’habitants. Les personnes qui sont en âge de travailler représentent
68 % de la population totale. De ce groupe, 18 % ne souhaite pas travailler pour des raisons qui leur sont
propres et ceux qui ont un emploi sont au nombre de 12 millions.

Travail demandé :

a) Déterminez la population active.


b) Quel est le taux de chômage de l’économie ?
c) Quel est le taux d’activité de l’économie ?

APPLICATION 4/

L’Institut National de Statistiques d’un pays fictif mesure, en million de Franc, la production
réalisée par les nationaux et les étrangers selon qu’ils sont résidents ou non résidents dans ledit pays.
Et il la regroupe dans le tableau ci- après.

Travail demandé :

a) Calculez le PIB et le PNB.


b) L’économie de ce pays fictif est- elle développée ou en développement. Montrez avec
beaucoup de rigueur.

Appuyez votre réponse par une démonstration rigoureuse.

c) Ceteris paribus, à quel niveau doit se situer la production de nationaux vivant à l’étranger pour
que le PIB et le PNB s’égalisent ?

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