DNB Blanc 2024 CORRECTION

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DNB blanc 2024 partie I CORRECTION

Compréhension et Compétences d’interprétation (32 points)


1) En vous appuyant sur le texte et le paratexte, dites à quel genre littéraire
appartient ce texte. Apportez deux éléments de justification. (3 points)
1 pt pour autobiographie / (récit à la 1ère personne)
1 pt par justification X2
Justification : mention du nom dans le paratexte = nom de l’auteur final
Justification : 1ère personne

2) Dans quelle situation matérielle se trouve le narrateur ? Quels sont son état
physique et son état psychologique ? Trois éléments de réponse appuyés sur
trois citations sont attendus. (6 points)
Le narrateur est un soldat de la Première Guerre mondiale avec au moins un élément :
dans une tranchée / de nuit / sous la pluie. (0,5 pt) + citation pertinente (0,5 pt)

Il paraît en détresse physiquement : dans la boue / sous la pluie / glacé / ne voit rien (au
moins un élément (0,5) + citation pertinente (0,5 pt)
Il est en détresse moralement : (au moins un élément = 0,5) + citation pertinente (0,5 pt)
- victime d'hallucinations : « D’où viennent toutes les gouttes qui tombent devant moi, et
mêlées à la boue enveloppent ainsi mes jambes, montent vers mes genoux et me glacent
jusqu’au ventre ? », l. 17 à 19
- obsédé par le son de la pluie : « Une… deux… trois… quatre… cinq… Je les compte jusqu’à
mille. », l. 5.
- souffre de solitude au milieu des soldats :« Il faut […] que je parle à quelqu'un », l. 32-33).
-
3) Quel phénomène attire l’attention du narrateur ? Indique deux des raisons
pour lesquelles le narrateur est si sensible à son environnement ? (3 points)
Deux éléments de réponse sont attendus. (3 points)
C’est le bruit des gouttes d’eau qui attirent l’attention du narrateur. (1 pt)
Le narrateur est très sensible à son environnement :
car l’attente est longue et inconfortable « c’est très long » (l.1)
car il est seul
car il ne voit rien (« quand on ne voit même pas la fumée de sa pipe », l. 1), et que c'est le
seul bruit qui trouble le silence (« quand la tranchée pleine d'hommes s'enfonce dans la nuit,
et se tait », l. 2-3) ;
car le bruit est répétitif et constant, vif , se détachant sur le silence, l'empêchant de penser à
autre chose .
(deux éléments parmi ceux-ci, avec citation ou justification = 1 pt X 2)

4) Comment le texte crée-t-il un effet d'obsession ? Justifiez votre réponse en


vous appuyant sur l'ensemble de la page. Trois éléments de réponse sont
attendus. (6 points)
(1 point par effet / 0,5 point par explication de l’effet / 0,5 pt par citation)
Eléments significatifs. Le texte crée un effet d'obsession :
• par le recours persistant au champ lexical de la pluie, avec de nombreuses répétitions («
gouttes », répété douze fois, et son dérivé « dégouttelantes », l. 11 ; « tombent », «
boue»...) ;
• par l'allitération en « t » des lignes 11 et 12 : « C’est une étrange chose, sous deux
planches
dégouttelantes, au tapotement éternel de toutes ces goutes qui tombent » ;
• par l'insistance sur le nombre des gouttes, et leur dénombrement, repris de façon
anaphorique tout au long du texte : « Un… deux… trois… quatre... », l. 5, 15 et 28;
• par l'énumération (voire l'accumulation) des poètes dont le narrateur n'a « pas oublié »
les vers : « Victor Hugo ; et puis Baudelaire ; et puis Verlaine ; et puis Samain... » (l. 10) : la
juxtaposition, l'anaphore en « et puis », les points de suspension suggèrent qu'il s'agit
d'une série infinie, qui se poursuit d'ailleurs bien au-delà de la pluie ;
• dans la recherche des vers de ces poètes, il ne s'agit pas d'échapper à la pluie, mais bien
de la retrouver, fût-ce sur un plan métaphorique : « Le bois était triste aussi, / Et du
feuillage obscurci, / Goute à goute, / La tristesse de la nuit / Dans nos cœurs noyés
d’ennui / Tombait toute... »
Le rythme des vers est celui de l'écoulement des gouttes : « Les gouttes tombent au rythme
de ce qui fut la Chanson Viole e » (l. 26-27);
• l'écoulement des gouttes d'eau est relié à un supplice fondé sur la répétition : « Où ai-je
lu ceci ? Un homme couché, le front sous des gouttes d’eau qui tombent, des gouttes
régulières qui tombent à la même place du front, le taraudent et l’ébranlent, et toujours
tombent, une à une, jusqu’à la folie... » (l. 12 à 15)
• elles finissent par déclencher chez le narrateur une hallucination dans laquelle elles
l'enveloppent : « Depuis des heures il ne pleut plus. D’où viennent toutes les gouttes qui
tombent devant moi, et mêlées à la boue enveloppent ainsi mes jambes, montent vers mes
genoux et me glacent jusqu’au ventre ? » (l. 16 à 19)
• le rythme de leur écoulement enclenche également dans l'esprit du narrateur « je ne sais
quelle burlesque antienne » (l. 27), c'est-à-dire, de nouveau, un refrain, une répétition.
Tous ces mécanismes de répétition soulignent le caractère obsessionnel de la pluie,
mais aussi de la recherche et de la récitation des vers.

5) « Il faut que je me lève, que je marche, que je parle à quelqu’un » (ligne 31-
32). Quelles ont été les précédentes tentatives du narrateur pour s’opposer à
son obsession de la pluie ? Comment comprenez-vous la dernière réaction du
narrateur ? (6 points)
Au préalable, pour s'opposer à cette obsession, le narrateur :
• lignes 5 à 8, tente d'abord de dénombrer les gouttes ;
• lignes 12 à 15, essaie ensuite de se souvenir où il a lu l'histoire de l'homme qui subit le
supplice de la goutte ;
• lignes 20 à 25, commence à se réciter un poème (qui malheureusement évoque… les
gouttes).
(au moins deux étapes parmi celles-ci : 1 point par étape / 1 point par justification) = 4
Il adopte donc deux démarches pour sortir de son obsession :
- premièrement, donner une organisation au bruit des gouttes en dénombrant celles-ci ;
- deuxièmement, relier ce bruit à des éléments culturels (lectures, poèmes) dont il a
encore le souvenir.
+ 1 point hors barème si une de ces deux démarches est identifée)
Il tente finalement d'y échapper :
• par l'activité physique (se lever et marcher) ;
• par le contact avec autrui, l'échange, la parole, qui lui permettront de sortir de son
enfermement mental.
(1 point pour l’identification de chacun de ces deux éléments) = 2

6) Décrivez cette photographie anonyme de la Première Guerre Mondiale et indiquez


quelle est l’activité des soldats. Mettez en évidence au moins deux différences entre
leur situation et celle du narrateur du texte. Quel lien peut-on faire cependant entre
eux et le narrateur ? (8 points)
Description : - Deux soldats affairés - Artisanat.
Différences : moment de répit / pas de pluie / hors tranchée / pas seuls
Lien : s’extraire de la guerre (surmonter l’ennui, peut-être la peur) par le loisir et le goût artistique du
beau.
Description 2 pts
Différences 3 pts (1 pour chacune des 4 différences
Explication des ressemblances : 2 points
.

Grammaire et compétences linguistiques (18 points)

7) « Elles tombent, à petits claquements vifs, dans la mare qu’elles ont creusée. »
(lignes 4-5)
a) Avec quel mot « creusée » est-il accordé ? (1 point)
« creusée » est accordé avec « qu » 1 pt
« creusée » est accordé avec « mare » 0,5
b) Pourquoi « creusée » s’accorde-t-il ainsi ? Justifiez. (2 points)
« creusée » s’accorde avec le COD de « ont creusée » qui est placé avant le GV. 1 pt
(ou toute explication parlant de COD avant GV)
Le Cod de « ont creusée » reprend le mot « mare » qui est féminin singulier. 1 pt (ou
toute explication évoquant « qu’ » reprenant « mare »).

8) « C’est une étrange chose, sous deux planches dégouttelantes, au tapotement


éternel de toutes ces gouttes qui tombent… » (ligne 11)
a) Quelle est la classe grammaticale du mot « éternel » ? (1 point)
« éternel » est un adjectif qualificatif. 1 pt
b) Justifiez votre analyse en précisant les manipulations syntaxiques que vous avez
utilisées pour identifier cette classe grammaticale. (2 points)
Pour chacun de ces 3 phénomènes (0,5 pt) + 0,5 pour l’exemple justificatif
- « éternel » est suppressible + phrase manipulée
- « éternel » est déplaçable + phrase manipulée
- « éternel » s’accorde en genre et nombre avec le nom auquel il se
rapporte+ phrase manipulée
9) « Dégouttelantes » (ligne 11)
a) Identifiez et nommez les différents éléments qui composent le mot
« dégouttelantes » (3 points)
dé / préfixe
goutte / radical
lantes / suffixe
0,5 pt par élément cité / 0,5 pour le nom posé sur l’élément
b) Expliquez le sens de ce mot en vous appuyant sur la signification des éléments qui
le composent et en vous aidant du texte. (2 points)

Le mot «dégouttelantes » est composé du radical «goutte », du préfixe négatif «dé » et du suffixe
«ante » qui note une action se faisant. Il est calqué sur le mot «ruisselante ». On peut peut‐être
noter un jeu de mot avec le mot dégoû t. Les planches de bois sont donc dégoutantes car
ruisselantes de ces gouttes d'eau infernales. Cela rend l'image très visuelle.

10) « C’est très long, quand on ne voit même pas la fumée de sa pipe (…) On ne peut
pas en compter davantage. » Réécrivez les lignes 1 à 8 de ce texte avec un narrateur
parlant à la première personne du pluriel, en remplaçant « on » et « je » par « nous ».
(7 points)
C’est très long, quand nous ne voyons même pas la fumée de notre pipe,
quand l’homme qui est tout près n’est plus qu’une masse d’ombre indistincte, quand
la tranchée pleine d’hommes s’enfonce dans la nuit, et se tait. Sous les planches les
gouttes d’eau tombent, régulières. Elles tombent, à petits claquements vifs, dans la
mare qu’elles ont creusée. Une… deux… trois… quatre… cinq… nous les comptons
jusqu’à mille. Est-ce qu’elles tombent toutes les secondes ?… Plus vite : deux
gouttes d’eau par seconde, à peu près ; mille gouttes d’eau en dix minutes… nous
ne pouvons pas en compter davantage.

-1 point par transformation erronée

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