Analyse Linéaire Condorcet

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Condorcet

Introduction :

Ce texte est un extrait des Réflexions sur l’esclavage des Nègres, écrit en 1781 par Jean
Marie Antoine Nicolat De Caritat, marquis de Condorcet, publié d’abord en Suisse pour
éviter la censure . Cet auteur naît en 1743 était un mathématicien, homme politique et
philosophe représentant des Lumières. À travers cet ouvrage, Condorcet dénonce l’esclave
et rappelle que l’abolition progressive de cette pratique est réalisable sans trop de difficulté
économique. Ce texte est un épitre dédicatoire aux Nègres esclaves, même s’il rappelle que
ces esclaves ne pourront jamais lire ce texte dont les véritables destinataires sont les
hommes européens.
LECTURE
Nous pouvons alors nous demander comment Condorcet dénonce l’injustice que subissent
les esclaves ?
Ce texte comporte deux mouvements, de la L.1 à la L.16, Condorcet réaffirme le principe
d’égalité et fait état des traitements subis par les esclaves, puis de la L.16 à la L.24(fin) il
condamné la pratique de l’esclavage, et invite à oeuvrer contre.

1er mouvement :
Dès le départ, le GN « mes amis » associé à la comparaison « comme mes frères »,
instaure d'emblée le principe d'égalité et de fraternité entre les hommes.
Dans ce texte, NDC à conscience que les esclaves noirs ne sont pas éduqués, qu'ils ne
peuvent donc pas lire la lettre, et qu’ils n’y ont pas d’accès/autorisation. L'auteur s'adresse
donc implicitement aux européens et souhaite les faire réfléchir sur l'esclavagisme.
L'utilisation des pronoms personnels « je » et «vous » montre que NDC pose un point de
vue personnel et instaure à leur égard un certain espoir.
L'utilisation du verbe « regardé » montre que l'auteur considère et porte attention aux
esclaves.
L'énumération des termes « esprit », « raison » et « vertus » accentué par l'utilisation de
l'adjectif indéfini « même », au masculin singulier « le même », au féminin singulier « la
même » et au féminin pluriel « les mêmes » met une fois de plus le respect de NDC envers
les esclaves.
Au travers du GN « les Blancs » NDC renforce le préjugé de la supériorité des Blancs au
travers de la majuscule.
Il distingue deux catégories de Blancs: « Ceux d'Europe » ayant le pouvoir de faire changer
les choses et « blancs des colonies » n'y pouvant rien.
L'énumération des termes « votre fidélité », « votre probité » et « votre courage », opposée
au GN « vos maîtres » , désigne les qualités que les esclavagistes ne possèdent pas.
Afin de donner du poids à son argumentation, il va illustrer son propos à l'aide d'une
hypothèse suivie d'un conditionnel qui pose implicitement que l'être humain tel que l'entend
l'auteur ne peut se trouver chez les colons qu'il nomme grâce à la périphrase « les gens de
chair blonde ».
Les deux GN « votre suffrage » et « votre protection » et l'utilisation du déterminant « votre
», associés aux tournures négatives, démontre que les esclaves, en opposition avec ce que
les colons possèdent : « protection », « pensions », « soudoyer les avocats », les esclaves
ne sont pas défendus car ils n'en ont pas les moyens.
On peut par ailleurs noter une antithèse « se déshonorent » et « honorés », qui montre que
l'honneur se trouve du côté de ceux qui défendent les noirs. A la 112, l'auteur emploie une
tournure impersonnelle « il y a » évoquant ironiquement son propre statut d'écrivain.
Les termes « travaux » et « souffrance » mettent en lumière ce que les colons font subir aux
esclaves au nom de l'argent,
En faisant usage de l'adjectif qualificatif « calomnieux », il juge les esclavagistes et les
traitent de menteur, il met en évidence deux statuts au travers d'une antiphrase :
celui de dominant « droit » et celui de dominé « telle est l'idée..... à votre égard »
Il ironise « bonté », « conscience », « humanité » qui ne sont pas des qualités que
possèdent les colons.

2ème mouvement :
Le connecteur logique d'opposition « mais » introduit le début de sa thèse, il dit donc qu'un
pays libre comme la France ne peut que se battre contre l'esclavage.
Condorcet veut participer au combat, la thèse légitimise l'action, il ne suffit pas de
condamner, il faut également œuvrer.
Pour légitimer sa thèse, il fait une mise en apposition « dans un pays libre, la défense de la
liberté des Hommes » qui s'oppose au terme « injustice ».
A la 117-18 « je sais... refusée » il exprime explicitement le fait que cette lettre ne pourra pas
être diffusée aux Noirs et qu'il ne pourra pas les rencontrer.
Le lexique de l'affect « mon cœur », « vos maux » permet de démontrer l'utilisation d'un
langage pathétique. (Il cherche à attirer la compassion)
"utilise ensuite une hyperbole 119 « soulevée par .... sophismes » permet de mettre en
lumière son dégoût.
L20-21, la construction syntaxique met en opposition le terme « éloquence » désignant les
intérêts du commerce, au terme « raison » faisant référence à la justice, qui est une valeur
propre au philosophe des lumières.
La répétition du terme « tyrans » confirme son point de vue. A la 122-23 « vos tyrans ...
chimériques »
NDC anticipe les critiques que l'on peut lui faire, accompagné des GN « choses communes
» , « idées chimériques » qui discréditent ses adversaires.
Un parallélisme de construction met en valeur les termes « humanité », « justice », «
conduite » qui sont des valeurs morales.

Ainsi, avec ce texte Condorcet clame la liberté et l’égalité pour les esclaves. Ce texte à une
double énonciation, car les véritables sont les hommes européens. L’ironie rythme ce texte
afin de les choquer pour éveiller leur conscience et amener progressivement à l’abolition de
l’esclavage. Ce texte peut être mis en lien avec la Déclaration des droits de la Femme et de
la Citoyenne d’Olympe de Gouges qui s’est également battu pour l’égalité.

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