Analyse Linéaire n1
Analyse Linéaire n1
Analyse Linéaire n1
Molière est un célèbre dramaturge du XVIIe siècles appartenant au classicisme. Nous allons nous
intéresser à l’une de ses œuvres le malade imaginaire. Cette pièce nous présente l’histoire d’Argan, riche
bourgeois se croyant constamment atteint de maladies terribles.Celui-ci vénère presque les médecins qui
pourraient lui apporter quelque remède, à tel point qu'il est décidé à marier sa fille Angélique contre sa
volonté à l'un d'entre eux, Thomas Diafoirus. L’extrait que je vais vous lire se situe à la scène 5 de l’acte I
de l’ œuvre. On y découvre une dispute mêlant Argan à sa servante Toinette. Les deux débattent à propos
du mariage à venir d’Angélique que Toinette essaie d’empêcher.
[LIRE LE TEXTE]
Nous pouvons découper ce texte en 3 mouvements:
- le premier du début à «vous êtes bon naturellement» => dans ce mouvement, un dialogue
bienveillant a lieu entre Argan et Toinette, les contestations d’ Argan reste calme.
-A l’inverse, dans le 2 mouvement allant de «je ne suis point bon » à « Ah insolente! Il faut
que je t’ assomme » on a affaire à un dialogue +vif, une + forte opposition entre les deux personnages. Le
dialogue tourne peu à peu à la farce.
-Dans le 3e mouvement, allant de «Il est de mon devoir» à la fin ,a lieu une une course
poursuite ridicule et comique ou Argan en colère tente de frapper Toinette.
Nous nous interrogeons à l’issue de la lecture : En quoi cette scène relève t-elle d’un creshendo?
On constate qu’au début la relation maître- valet est assez complaisante. L’utilisation de la négation
qui sature le texte prouve tout de même qu’il y’ a une opposition entre Argan et Toinette sa servante. Cette
dispute n’est pas violente et consiste seulement à ce que chacun des personnages répète les paroles du
précédent sur un ton différent ce qui rend la scène ridicule et comique. Ce début de scène est bienveillant
mais aussi vif comme on peut le voir à travers les stichomythies tel que «ouais! Voici qui est plaisant».
Le texte est doté d’une forte présence d’interrogation, d’affirmation et de négation qui montre que la
servante remet en cause l’autorité du maître ce qui va peu à peu agacer celui-ci. Comme par exemple
«bagatelles». Toinette donne aussi l’impression d’en savoir + sur Argan que lui même. Elle affirme qu’il est
une meilleure personne que ce qu’il pense. Ce par quoi Argan répond impassible qu’il mariera sa fille. Le
dialogue tourne vers le comique avec un Argan qui essaie de se donner une image de dur et Toinette qui fait
du théâtre dans du théâtre. (Nous pouvons donc dire que dans ce 1er mouvement, on remarque que
l’énervement d’Argan augmente petit à petit et forme une sorte de progression ainsi que le comique qui
devient de plus en plus présent.)
Le 2e mouvement commence par une didascalie significative «avec emportement». Ici Argan affirme
son autorité vise à vis de Toinette car tel un enfant il la contredit en ne faisant pas attention à ce qu’il dit.
Toinette fait ensuite preuve d’ironie à travers ses réponses. «Doucement monsieur; vous ne songez pas que
vous êtes malade.» Or celle ci pense que Argan n’est pas véritablement malade. Dans les deux répliques qui
suivantes Toinette remet ouvertement en cause l’autorité du maitre. «Et moi, je lui défendrais point» le terme
«et moi» accentue cet effet c’est comme si elle considère son avis aussi important que celui d’Argan. De plus
le parallélisme observé dans le vers suivant prouve bien que la servante se met sur un pied d’égalité avec son
maître elle affirme même avoir le droit de le remettre sur le droit chemin de le redresser comme elle dit. Elle
lui fait la morale. Argan est stupéfait de l’audace de sa servante, on le constate à travers les nombreuses
phrases interrogatives qu’il utilise. Ainsi dans ce mouvement, Toinette est de + en + confiante elle prend le
dessus sur Argan et inverse les rôles prédéfinis.
Finalement, dans la dernière partie du texte on assiste à une course poursuite, on le sait grâce aux
didascalies + nombreuses qui servent à insister sur les mouvements. On observe tout le long un contraste
entre Argan en colère qui se comporte de façon immature et Toinette qui reste sage. En effet, Argan est
comparable à un enfant il s’énerve et au lieu d’exposer son point de vue et de discuter calmement avec sa
servante il cherche à taper Toinette et l’insulte par manque d’argument. Cette action appartient au comique
burrelesque. Tandis que Toinette défend la morale et fait preuve de sagesse comme on le remarque dans le
vocabulaire qu’elle utilise: «je dois», «devoir» «dû» on a affaire à un polytpope. Aussi elle reste calme face à
Argan qui essaie de la frapper. De plus, elle continue de défendre Angélique et de se comporter comme une
mère envers elle. «Je la déshériterais» ce terme accentue son rôle de mère. De même, le ridicule d’Argan ne
cesse de s’accroître par exemple lorsque fatigué après avoir couru derrière sa servante il insiste sur le fait
qu’il est malade et cherche à attiser la compassion.
Ainsi, nous pouvons dire que dans cette scène se met en place un creshendo à travers le comique,
l’énervement d’Argan ainsi que l’inversion de la relation maître valet. En effet le comique augmente peu à
peu à travers la scène jusqu’ a son apogée dans le dernier mouvement.Aussi, Argan montre au fur et à
mesure son coté enfantin et s’énerve de + en + il fait passer le dialogue d’une dispute à une course
poursuite. Ensuite, peu à peu Toinette prend le dessus sur Argan et le fait passer pour bête et inférieur ainsi
elle inverse le sens normal des choses en se montrant + savante que son maître. Donc à partir de ces
éléments nous pouvons déclarer que ce texte relève bien d’un creshendo. Tout au long de la scène, Toinette
se montre beaucoup plus intelligente qu’Argan cependant elle reste tout de même sa servante et est donc
inférieure à lui socialement. Ce qui nous pousse à réfléchir sur la relation maître valet du XVIIe siècles.