Assurance Vie Et Capitalisation: Institut International Des Assurances de Yaoundé
Assurance Vie Et Capitalisation: Institut International Des Assurances de Yaoundé
Assurance Vie Et Capitalisation: Institut International Des Assurances de Yaoundé
CAPITALISATION
Institut International des Assurances de Yaoundé
II - 1- DEFINITION .................................................................................................................. 14
II - 2- LES CONDITIONS DE VALIDITE DE CONTRAT .................................................... 14
II - 2-1) Le consentement ...................................................................................................... 14
II - 2-2) La capacité des parties ............................................................................................. 15
II - 2-3) La capacité de disposer ............................................................................................ 16
II - 2-4) L’Objet ..................................................................................................................... 16
II - 2-5) La cause ................................................................................................................... 16
II - 2-6) L’intérêt d’assurance ............................................................................................... 16
II - 3- PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES CONTRATS D’ASSURANCE - VIE . 17
II - 4 - LES CRITERES OU CONDITIONS D’ASSURABILITE D’UN RISQUE ................ 19
II - 5 - NATURE DU CONTRAT D’ASSURANCE - VIE ...................................................... 20
II - 6 - LES INTERVENANTS AU CONTRAT ...................................................................... 20
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VI - 1-2) Principales caractéristiques d’un contrat de capitalisation..................................... 55
VI - 1-3) Les intervenants dans un contrat de capitalisation ................................................. 55
VI - 1-4) Opérations de souscription et de gestion................................................................ 55
VI - 2) Distinction entre contrat de capitalisation et contrat d’assurance-vie ........................... 56
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A - 3 - d) Les nombres de commutations .............................................................................. 76
A -4) LE CALCUL DES PROVISIONS MATHEMATIQUES .............................................. 77
A- 4 -a) Calcul des PM aux dates anniversaire par la méthode prospective .................... 78
A - 4-b) Les chargements des contrats d’assurance vie ........................................................ 79
B) GESTION ACTIF-PASSIF ( ASSET LIABILITY MANAGEMENT - ALM- ) .......... 80
B -1) Objectifs de la gestion Actif-Passif.................................................................................. 81
B - 2) Analyse des risques d’activité d’assurances ................................................................... 82
B - 2 -1) Risques d’assurance ou risques techniques : .......................................................... 82
B - 2 -2) Risques de placement : ........................................................................................... 83
B - 2 -3) Risques de comportement :..................................................................................... 85
B - 2 -4) Risques systématiques : .......................................................................................... 85
B - 3) Les effets des variations de taux ..................................................................................... 86
B - 3 -1) les effets apparents sur les comptes : ...................................................................... 87
B - 3 -2) Les effets financiers réels d’une variation des taux ................................................ 87
B - 3 -3) L’analyse financière des actifs et des engagements: .............................................. 88
B - 4) Les outils de la gestion Actif-Passif................................................................................ 91
B- 5) Allocations d’actifs stratégiques des entreprises d’assurance .................................... 91
B - 6) Le profit testing ............................................................................................................... 93
B - 7) pour une synthèse opérationnelle : le « control cycle » .................................................. 94
B -8) REGLEMENTATION DES PLACEMENTS ................................................................. 95
C) ETUDE DES INSTRUMENTS FINANCIERS ............................................................. 97
C - 1) obligations : ................................................................................................................. 97
C - 2) Actions : .................................................................................................................... 101
C - 3) les placements immobiliers ....................................................................................... 104
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INTRODUCTION GENERALE :
Dans une économie moderne, la couverture des risques est une activité multidimensionnelle
complexe qui interagit avec de nombreux aspects de nos vies. L’assurance a pour rôle fondamental
de conférer aux assurés la sécurité dont ils ont besoin. Ce besoin de sécurité individuelle auquel
répond l’assurance est d’autant plus grand aujourd’hui que la vie moderne se caractérise par un
accroissement des risques, donc par l’augmentation de l’insécurité. L’assurance devient ainsi, de
nos jours, une véritable nécessité pour l’homme, spécialement pour l’homme d’action ou l’homme
d’affaire exposé professionnellement à de multiples risques contre lesquels il est obligé de se
protéger.
L'assurance est l'un des nombreux procédés par lesquels l'homme se prémunit contre les "risques"
qui le menacent. Cependant elle occupe une place privilégiée parmi ces procédés car elle peut
couvrir des risques extrêmement variés et elle est susceptible d'apporter une protection complète
lors de la survenance de l'événement assuré.
L’assurance est par nature une technique financière permettant de compenser une perte financière.
Elle utilise les principes de base de diversification des risques, de mutualisation permettant de
garantir les souscripteurs sur la durée. Le risque se traduit en valeur monétaire.
Les organismes d’assurance se situent donc à la croisée des intérêts de trois acteurs : les
souscripteurs de contrats, les actionnaires et l’État. On peut alors schématiquement considérer que
l’objectif des sociétés d’assurance est d’optimiser le profit de leurs actionnaires, tout en respectant
les contraintes de solvabilité réglementaires externes et internes, et en préservant l’attractivité de
leurs contrats vis-à-vis des assurés dans un marché concurrentiel.
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CHAPITRE I : LES GENERALITES SUR L’ASSURANCE
L’activité d’assurance est caractérisée par l’inversion du cycle de production, puisque la société
d’assurance encaisse le montant de la cotisation avant de payer les prestations dues. Il existe
d’ailleurs un délai important entre le moment où le souscripteur verse les primes d’assurance et
celui où l’assureur paie les prestations. Pendant cette période, l’assureur place les sommes
encaissées sur les marchés financiers pour les faire fructifier. La rémunération des placements ainsi
réalisés profitent directement aux assurés. Du fait de cette particularité la compagnie doit estimer
la charge de sinistres qu’elle va devoir régler pour établir un montant de prime ou de cotisation.
Cette industrie est fortement réglementée afin de protéger le client et régie par des règles
d’évaluation des engagements, de la couverture des engagements par les actifs et les fonds propres
minimum.
Avec ces primes, la société constitue au passif de son bilan des provisions techniques destinées à
payer les sinistres futurs et place le montant de ces provisions sur les marchés financiers. Aussi la
société doit se doter d’outils de gestion pour placer de manière optimale ses actifs tout en veillant
à sa solvabilité à court, moyen et long terme.
L’activité d’assurance repose sur le concept de transfert de risque :moyennant une prime, l’assuré
se protège d’un aléa financier. Mesurer le risque assuré s’avère donc inévitable puisque cette
information est nécessaire dans le cadre de la tarification pour déterminer les chargements de
sécurité à ajouter à la prime pure et dans une approche de solvabilité pour déterminer le niveau des
réserves et des fonds propres dont doit disposer l’assureur pour être solvable.
I - 1 - DEFINITIONS DE L’ASSURANCE
Selon l’objectif, l’assurance peut se définir sous trois aspects : technique, juridique et économique.
I - 1.1 - Technique
L'assurance est l'opération par laquelle un assureur organise en mutualité une multitude d'assurés
exposés à la réalisation de risques déterminés, et indemnise ceux d'entre eux qui subissent un
sinistre grâce à la masse commune des primes collectées.
I - 1.2 - Juridique
L'assurance est le contrat par lequel une partie, dénommée le souscripteur se fait promettre par
une autre partie, dénommée l'assureur, une prestation en cas de réalisation d'un risque,
moyennant le paiement d'un prix appelé prime ou cotisation.
I - 1.3 - Économique
L'assurance est un moyen de couvrir les conséquences financières des risques qui ne peuvent être
éliminés par les mesures de prévention. Comme les autres mesures de prévention, l'assurance a un
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coût proportionnel au montant des garanties prévues et qui se trouve donc nécessairement inclus
dans celui des prestations ou produits vendus ou fournis par l'assureur.
Cette vie collective avait pour ressorts essentiels l’entraide et la solidarité face aux différents
périls de la vie : la collectivité doit apporter toute l’assistance nécessaire à la victime d’un fait
dangereux ou d’un péril quelconque.
Aujourd’hui en Afrique, il subsiste toujours, dans les communautés villageoises notamment, cette
force primaire de solidarité face aux périls de la vie quotidienne. Venir en aide à son frère, et à son
prochain, sont des notions essentielles de l’éthique humaines, transmise de génération en
génération.
Cette idée de solidarité face au danger servira de trame à une organisation particulière, qui évoluera
à travers l’histoire de l’humanité, pour aboutir à l’assurance sous sa forme actuelle.
Cette phase historique initiale, que nous pouvons appeler « l’âge de pierre de l’assurance-vie ou la
pré-assurance, eut lieu en Afrique.
En effet, sur la foi d’un papyrus découvert par des archéologues en Égypte, nous savons
aujourd’hui que c’est dans la religion de la Basse-Égypte, dans l’antiquité, vers les 4500 avant
Jésus-Christ, qu’apparaît la première forme d’organisation faisant appel aux techniques de
l’Assurance-Vie.
À cette époque, les tailleurs de pierres employées dans la construction des pyramides, des temples,
des palais et autres ouvrages d’art étaient victimes de fréquents accidents. Ils avaient donc créé
une caisse d’entraide, dans laquelle chaque tailleur de pierres versait une cotisation, et des sommes
d’argent y étaient prélevées pour venir en aide aux familles endeuillées du fait des accidents
survenus lors des travaux évoqués.
Après la chute des empires Grec et Romain, pendant tout le Moyen-Âge européen, cette forme
d’organisation primaire d’assurance-Vie n’a pas connu d’évolutions notables pour des raisons
essentiellement religieuses. Le clergé, alors tout-puissant, fidèle à St. Thomas selon qui « le temps
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appartient à Dieu », s’opposait fermement à une sophistication de cette mutualité. Il estimait que
tout parti sur la vie humaine était satanique.
Seule étaient tolérées des caisses de secours mutuels regroupant des personnes d’une même
corporation.
Cette situation se perpétua jusqu’à la fin du Moyen-Âge. Puis, au début du 16è siècle, à la faveur
du développement du commerce maritime avec les régions d’outre-Mer, la nécessité se fit sentir
d’assurer, contre le décès en mer, l’équipage des navires. Ainsi, les pays Anglo-Saxons, maîtres
du commerce maritime, renouèrent-ils avec l’assurance-Vie. La première police d’Assurance-Vie
fut émise par la chambre des Assurances de la bourse Royale de Londres le 18 juin 1583.
À partir du 17è Siècle, de nombreuses sociétés anglaises étendirent leurs opérations fondées alors
sur des méthodes empiriques, en Europe Continentale. Puis, elles utilisèrent les travaux de Pascal
sur les probabilités pour donner des bases techniques plus scientifiques aux opérations
d’assurance-Vie.
En France, en 1653, un Banquier Italien, Lorenzo TONTI, mit en place une organisation
susceptible de soulager les finances de l’État alors en difficultés, sous Mazarin, Ministre des
Finances : des citoyens étaient invités à souscrire à des emprunts d’État d’une durée déterminée.
Au terme de cette période, les adhérents survivants réalisaient les placements effectués et s’en
répartissaient le produit.
Cette forme empirique d’Assurance-Vie fut élaborée par la suite et aujourd’hui encore, quelques
très rares compagnies d’assurances pratiquent cette opération, appelée « Tontine ».
C’est en 1787 que fut créée par LABARTHE, la première Compagnie-Vie française, nommée
« Compagnie Royale d’assurance ».
Les assurances sociales sont constituées par l’ensemble des assurances obligatoires souscrites par
les employeurs au profit de leurs employés, afin de protéger ces derniers contre les risques relatifs
à leurs activités professionnelles : ainsi sont couverts les accidents et maladies professionnels, la
vieillesse et le décès, la maternité, les charges familiales et les frais de santé.
Les assurances sociales sont gérées au sein d’institutions spécialisées créées par l’État, et connues
universellement sous le nom de « Sécurité Sociales ».
L’employeur, du fait même de l’existence à son service de travailleur (s), doit obligatoirement
cotiser à la Caisse de Sécurité Sociale : le régime de la Sécurité Sociale est dit « obligatoire » et
aucun employeur ne peut s’y soustraire.
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Dans les pays africains membres de la CIMA, où la tradition juridique est d’essence française, les
institutions de Sécurité Sociales ont été créées sur le modèle français institué par la Loi du 30
octobre 1946 (Loi portant création de la Sécurité Sociale en France).
La Sécurité Sociale française a évolué dans ses domaines d’intervention, en couvrant notamment
les travailleurs indépendants et non-salariés, et en prenant à sa charge les frais de santé non liés à
l’activité professionnelle et les risques de pertes d’emploi (le chômage).
En Afrique, la plupart des institutions de Sécurité Sociale se sont cantonnées à leur vocation
première, c’est-à-dire la couverture des risques professionnels en direction des travailleurs salariés
principalement.
Ces assurances sont appelées « assurances sociales » en raison de leur objectif premier, à savoir
la protection du travailleur salarié.
En revanche, Avant la loi du 30 octobre 1946 créant la Sécurité Sociale obligatoire en France,
toutes les opérations d’assurance (y compris les assurances liées aux accidents de travail,
favorisées par la Loi du 9 avril 1898 imposant aux employeurs des obligations en la matière vis-
à-vis de leur personnel) étaient pratiquées par des entreprises privées d’assurances.
Avec la Loi du 30 octobre 1946, le Général de GAULLE créa la Sécurité Sociale, à laquelle fut
dévolu l’ensemble des assurances sociales (accidents, maladie, décès et maternité, concernant les
travailleurs salariés).
Les entreprise d’assurances se désengagèrent de ce secteur réservé par l’État à la Sécurité Sociale,
et investirent le vaste champ résiduel des assurances dites « privées » par rapport à la Sécurité
Sociale « d’État ». Les assurances privées couvrent par conséquent l’ensemble des assurances
conventionnelles, fondées sur la libre volonté des parties de contracter (y compris pour les
assurances rendues obligatoires par l’État) par opposition aux assurances sociales qui relèvent du
monopole d’institutions de Sécurité Sociale.
Cela dit, il est important de noter que la Loi n’interdit pas - au contraire – aux assureurs privés de
proposer des garanties en Complément de celles de la Sécurité Sociale.
Les assurances de personnes ont pour objet de garantir la personne humaine. Elles couvrent les
risques qui portent atteinte à la personne soit dans son intégrité physique (assurances des
dommages corporels) soit dans son existence (assurance sur la vie).
❖ Les assurances de dommages corporels couvrent les risques d’atteinte à l’intégrité physique
en cas de maladie ou d’accident corporel ;
❖ Les assurances sur la vie comportent elles-mêmes trois (3) grandes familles :
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l’assurance en cas de décès, qui garantit le versement d’un capital ou d’une rente à un
bénéficiaire désigné, en cas de décès de l’assuré avant le terme du contrat ;
l’assurance mixte qui combine les deux (2) précédentes.
Autrement dit, les assurances de personnes ont pour but le versement de prestations en cas
d’événement affectant la personne même de l’assuré.
Alors que les assurances de dommages peuvent concerner le patrimoine de personnes morales
comme de personnes physiques, seules ces dernières sont concernées par les assurances de
personnes. Les personnes morales peuvent être souscripteurs de contrats d’assurances de
personnes (notamment d’assurances collectives) mais les assurés en seront toujours des personnes
physiques.
En général, les assurances de personnes ne sont pas soumises au principe indemnitaire puisque
la vie humaine n’a pas de prix. On applique le principe forfaitaire selon lequel la prestation de
l’assureur en cas de sinistre est préalablement et contractuellement fixée à un montant forfaitaire
choisi d’un commun accord entre l’assuré et l’assureur. Rien n’interdit à l’assuré de souscrire
plusieurs assurances Accidents ou Vie, à condition de les déclarer aux autres assureurs. En cas de
sinistre, la prestation versée à l’assuré ou aux bénéficiaires résulte de l’engagement forfaitaire de
l’assureur indépendamment du préjudice réel subi par l’assuré qui conserve donc, lui ou ses ayants
droit, ses droits à se faire indemniser par un tiers éventuellement responsable de l’événement ayant
donné lieu au versement de la prestation par l’assureur de personnes.
Les assurances de personnes dans lesquelles la survenance de l'événement assuré ne dépend que
de la vie humaine ou de l'intégrité physique d'une personne sont exclusivement des assurances à
caractère forfaitaire.
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❖ l'exécution de la prestation de l'assureur n'est en aucun cas liée ni à l'existence ni à
l'importance d'un dommage ;
En conséquence :
l'assurance vie n'a pas et ne peut avoir de caractère indemnitaire (absence de réparation
d'un dommage subi) ;
l'intérêt d'assurance s'apprécie dans le chef du bénéficiaire qui doit avoir un intérêt
personnel et licite à la non-survenance de l'événement assuré (cet intérêt est suffisamment
justifié lorsque l'assuré a consenti au contrat).
Assurances de
Assurances de
biens ou de Dommages corporels Assurances Vie
responsabilités
choses
SUBDIVISION Garantie des Garantie des
biens dommages Garantie des risques d'atteinte à
Garantie de la vie humaine
appartenant à causés à des tiers l'intégrité corporelle
l'assuré par l'assuré
Préjudices
Dégâts, ruines Maladie
affectant les tiers
et pertes des (Frais médicaux,
TYPOLOGIE dans leurs Accidents En cas de vie En cas de décès
biens de pharmaceutiques et
personnes ou
l’assuré hospitalisation)
biens
De cette segmentation, le législateur CIMA s’est fondé sur le critère de gestion pour répartir les
branches. Ainsi, les assurances Non-Vie se gèrent en répartition tandis que les assurances Vie se
gèrent en capitalisation.
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L’éventualité de la spécialisation par famille d’assurances pouvait considérablement réduire
l’ambigüité des consommateurs. Bien que le législateur CIMA se soit fondé sur le mode de gestion,
les sociétés d’assurances-vie peuvent vendre en garanties accessoires les produits rattachés aux
dommages corporels et les gérer par conséquent en répartition.
La réflexion sur les sociétés d’assurances mixtes, à savoir les assurances de personnes pratiquant
à la fois, en garanties principales, les assurances sur la vie et, les assurances accidents corporels et
maladie éliminerait l’ambiguïté entre le patrimoine corporel et le patrimoine matériel.
Sous d’autres cieux où la spécialisation se soit fondée sur l’objet de l’assurance donc la variante
de famille d’assurances ne connaissent pas pour autant des problèmes de gestion confuse et de
solvabilité des compagnies.
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CHAPITRE II : LE CONTRAT : FORMATION ET CARACTERISTIQUES
II - 1- DEFINITION
"Un contrat d’assurance vie est une convention en vertu duquel, moyennant le paiement d’une
prime fixe ou variable, une partie, l'assureur, s'engage envers une autre partie, le preneur
d'assurance, à fournir une prestation stipulée dans le contrat au cas où surviendrait un événement
incertain que, selon le cas, l'assuré ou le bénéficiaire, a intérêt à ne pas voir se réaliser."
d'une part, l'incertitude porte non sur la survenance de l'événement mais sur le moment de
cette survenance ;
d'autre part, l'événement incertain peut selon le cas être heureux ou malheureux ;
et enfin, l'événement incertain que le bénéficiaire a intérêt à ne pas voir se réaliser est, en
assurance décès, le décès de l'assuré mais, en assurance-vie, la perte de revenus à l'âge de
la retraite.
II - 2-1) Le consentement
Le contrat d'assurance est un contrat consensuel (il implique donc nécessairement le consentement
de chacune des parties) sans cependant être solennel (il n'implique pas de formalités particulières
pour être valablement formé - sous réserve de l'exigence d'un écrit en matière de preuve).
L'effet du contrat sera quant à lui souvent subordonné au paiement de la première prime.
En outre, tout contrat quel qu’il soit est, en droit civil, annulable si le consentement de l'une
des parties a été vicié, notamment par dol ou par erreur.
Du point de vue de l’assureur, il apparaît de manière évidente que les seuls vices de consentement
seront l'erreur (l'assureur s'est trompé parce que de bonne foi le preneur a négligé de communiquer
les circonstances exactes du risque) ou le dol (l'assureur s'est trompé parce que le preneur a tenu
sciemment sous silence certains éléments de nature à aggraver la notion de risque).
Du point de vue du preneur, il est rare d’entendre parler de vice de consentement compte tenu de
la réglementation stricte qui est aujourd'hui imposée aux assureurs.
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Toutefois, en matière d'assurance, et à la conclusion du contrat, le preneur est tenu de
déclarer (par le biais de la proposition d’assurance, par exemple) les circonstances connues de
lui et qui constituent pour l'assureur des éléments d'appréciation du risque à couvrir.
Remarquons cependant que l'erreur sur l'âge de l'assuré qui, selon l'article 80, est considérée
comme une simple erreur matérielle permettant d'augmenter ou de réduire les prestations de
chacune des parties en fonction de l'âge réel qui aurait dû être pris en considération.
La capacité juridique est l'aptitude que la loi reconnaît à une personne (physique ou morale)
d'accomplir un acte juridique. Il faudra donc apprécier la capacité dans le chef de chacune des
parties au contrat.
Si ce n'est que les assurances-décès souscrites sur la tête d'enfants n'ayant pas atteint l'âge de 12
ans sont nulles et d’un mineur de plus de 12 ans, exigent le consentement du mineur et l’accord
écrit de son tuteur en mentionnant le capital.
En principe la souscription d'un contrat d'assurance-vie est considérée comme étant un acte
d'administration.
En effet, il s'agit incontestablement d'un acte de prévoyance et d'épargne ne liant pas
définitivement le preneur puisque les primes sont facultatives.
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II - 2-3) La capacité de disposer
La désignation d'un bénéficiaire dans un contrat d'assurance-vie est une stipulation pour autrui,
qui, si elle est faite à titre gratuit, constitue une donation indirecte.
Il en résulte qu'un preneur d'assurance ne peut attribuer le bénéfice de son contrat à un tiers que
s'il est capable de disposer à titre gratuit.
Un mineur ne peut disposer à titre gratuit que par testament, à condition qu'il ait atteint l'âge
de 18 ans au moins et que la libéralité n'excède pas la moitié des biens dont il pourrait disposer
en tant que majeur (art. 904 C. Civil).
Les époux peuvent disposer à titre gratuit de leurs biens propres, à condition que cette
libéralité ne mette pas en péril les intérêts du ménage. Aucun des conjoints ne peut seul
disposer à titre gratuit des biens communs, sauf si la libéralité est faite en faveur du conjoint
survivant.
II - 2-4) L’Objet
En droit des assurances, comme en droit civil, un contrat n'est légalement formé que s'il a un objet
certain qui forme la matière de l'engagement. (Cf. art. 1108 C. Civil).
Cet objet, que les parties déterminent librement en vertu du principe de l'autonomie de la volonté,
doit cependant impérativement être licite et respecter l'ordre public et les bonnes mœurs.
II - 2-5) La cause
On entend par "cause", les mobiles déterminants qui ont animé les parties lors de la conclusion de
la convention.
La notion d'intérêt est cet élément qui distingue l'assurance du jeu ou du pari.
L'intérêt d'assurance s'apprécie dans le chef du bénéficiaire (qui doit avoir un intérêt personnel
et licite à la non-survenance de l'événement assuré). Cependant, il est suffisamment justifié de cet
intérêt si l'assuré a donné son consentement au contrat.
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II - 3- PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES CONTRATS
D’ASSURANCE - VIE
Les assurances de personnes ont pour objet de garantir l’être humain dans son intégrité physique,
dans l’éventualité d’un décès au cours d’une période déterminée et dans ses chances de survie à
une époque donnée.
Elles se distinguent des assurances de dommages par les spécificités suivantes :
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❖ La technique de gestion de l’assurance vie est la capitalisation :
Les primes versées par l’assuré sont capitalisées sur la base d’un taux d’intérêt en tenant compte
de la possibilité de survie vie ou de décès de l’assuré. Cette technique de gestion des opérations
d’assurance vie s’oppose à la gestion en répartition des opérations IARD ou des caisses de retraite.
❖ Le contrat Vie est une stipulation pour autrui hors du droit commun (article 68 et 69 du code
CIMA) :
L’Assurance VIE déroge au droit commun sur plusieurs points :
Le Souscripteur à la faculté de désigner le bénéficiaire de son choix sans tenir compte des
principes successoraux et des règles édictées par le code civil.
Le bénéficiaire acceptant n’a pas à subir ni l’action des héritiers, ni celle des créanciers.
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Remarques :
Il faut cependant relativiser cette différence qui n’est pas totale dans la mesure où la gestion
des opérations d’assurance vie comportant le risque décès intègre une part de mutualisation
du risque.
Les opérations des caisses de retraite gérée en répartition bien qu’étant un service financier
dépendant de la durée de la vie humaine différent des opérations vie:
✓ une opération vie comporte des garanties irrévocables de la part de l’assureur alors
qu’une caisse de retraite peut modifier unilatéralement les cotisations et les prestations ;
✓ Si dans une caisse de retraite il n’y a pas de nouveaux adhérents au fil du temps, celle-
ci ne peut pas payer les prestations alors que la compagnie vie doit être en mesure de
garantir les prestations même si elle ne souscrit pas de nouvelles affaires.
❖ Le risque doit être aléatoire : l’événement à l’origine du dommage ou préjudice doit être
stochastique : mesuré à l’aide d’une probabilité. L’événement est incertain et le risque doit
être aléatoire (on ne sait pas à quel moment on va mourir).
❖ Le risque doit être mesurable : lorsque le risque n’est pas mesurable, il est difficile
d’anticiper sa réalisation la probabilité de la survenance du sinistre est nécessaire pour
calculer la prime. Plus le temps passe et plus les compagnies accumulent, construisent une
connaissance de qualité.
❖ Le calcul de la prime ou taux de prime : la tarification des risques implique que les
primes soient adaptées au groupe de risques auxquels l’assuré appartient. C’est ce qui
différencie fondamentalement l’assurance privée de la protection sociale. La protection
sociale (= assurance maladie obligatoire, la retraite obligatoire, …) est fondée sur deux
principes : la solidarité sociale c’est à dire entre les groupes sociaux d’assurés et existe des
couvertures sous plafond de ressource pour les non cotisants. Le système de protection
sociale s’écarte de l’assurance privée dans la mesure où dans le domaine de protection
sociale, il y a une déconnexion entre prime et prestation c’est-à-dire entre couverture et
cotisations.
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II - 5 - NATURE DU CONTRAT D’ASSURANCE - VIE
Le contrat d’assurance sur la vie relève des principes de droit civil normalement applicables à tous
les contrats. Il est conclu entre le souscripteur d’une part et l’assureur d’autre part, et présente les
six (6) caractéristiques suivantes :
❖ Il s’agit d’un contrat consensuel, c’est-à-dire qu’il est valablement formé dès l’échange
des consentements des parties ;
❖ Il s’agit d’un contrat synallagmatique, autrement dit bilatéral, chaque partie s’obligent
envers l’autre, l’une à acquitter les primes (en assurance individuelle) ou les cotisations (en
assurance collective), l’autre à régler les prestations ;
❖ Il s’agit d’un contrat aléatoire, comme le prévoit expressément l’article 1964 du Code
civil, chaque partie ayant une chance de perte ou de gain. Si le sinistre ne se produit pas
avant le terme du contrat, l’assureur ayant encaissé la prime ne sera tenu à aucune
prestation. En revanche, si le risque se réalise, l’assuré percevra une somme très supérieure
à la prime versée ;
❖ Il s’agit d’un contrat d’adhésion, car le contrat, et notamment ses conditions générales,
est rédigé par le seul assureur. L’assuré se contente d’adhérer au contrat préétabli : il ne
participe pas à son élaboration ;
❖ Il s’agit d’un contrat de bonne foi, puis qu’il repose sur la loyauté des parties. Ainsi
l’assuré est-il obligé de répondre exactement aux questions qui lui sont posées ; à défaut
le contrat encourrait la nullité.
L’assurance sur la vie est un engagement entre deux personnes, l’assureur et le souscripteur ou
contractant.
Peuvent être aussi intéressés le bénéficiaire du contrat et l’assureur sur la tête de qui repose
l’assurance.
❖ L’ASSUREUR
L’assureur sera toujours une personne morale. Seules les sociétés anonymes et les sociétés à
forme mutuelle ont l’autorisation de présenter des opérations d’assurance sur la vie.
❖ LE SOUSCRIPTEUR OU CONTRACTANT
Il souscrit le contrat d’assurance, il signe la police, il paie les primes ou cotisations. C’est une
personne physique ou morale qui doit posséder la capacité juridique fixée par le code civil.
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Ne pourront valablement s’engager : le mineur non émancipé sans l’assistance de son tuteur,
l’interdit et l’aliéné sans l’intervention de son conseil judiciaire.
❖ L’ASSURE
C’est la personne physique dont le décès ou la survie déclenche le paiement du capital ou de la
rente prévus au contrat.
L’assuré est la tête sur laquelle repose l’assurance-vie. Une personne peut être assurée par elle-
même ou par un tiers (Art. 58 du Code CIMA).
Dans les assurances en cas de décès, il est interdit de souscrire un contrat sous peine de nullité
(Art. 60 du Code CIMA) :
Sur la tête d’un mineur de moins de 12 ans ;
D’une personne placée dans un établissement psychiatrique d’hospitalisation ;
D’un majeur en tutelle ;
Sur la tête d’un tiers à son insu : l’assuré doit donner son consentement par écrit avec
indication de la somme assurée, lorsque le souscripteur est un tiers (art. 61 du code
CIMA).
Le paiement des prestations est provoqué par la mort de l’assuré d’où ces diverses restrictions et
précautions en vue d’empêcher des pratiques immorales ou criminelles.
Dans les assurances en cas de vie, il n’a été apporté aucune restriction à la désignation de l’assuré
dont le consentement à l’opération n’est même pas exigé.
Bien souvent, assuré et souscripteur feront une seule et même personne. Dans ce cas certaines
dispositions de la loi deviennent inutiles.
❖ LE BENEFICIAIRE
Qu’est-ce qu’un bénéficiaire ?
Le bénéficiaire de l’assurance est la personne physique ou morale à qui l’assureur versera le capital
ou les rentes, dont les montants ont été fixés contractuellement.
Le bénéficiaire d’une garantie en cas de vie recevra le capital ou les rentes si l’assuré est vivant à
l’échéance du contrat. Pour la garantie en cas de vie, c’est généralement le contractant assuré qui
est lui-même bénéficiaire.
Le bénéficiaire d’une assurance décès recevra le montant de la garantie si l’assuré décède avant
l’échéance du contrat. Il est évident que dans ce cas, le bénéficiaire est toujours un tiers au contrat,
que le souscripteur a voulu avantager, protéger financièrement ou rembourser s’il a contracté un
emprunt auprès de lui-même.
Dans les contrats de type mixte, la rédaction de la clause tiendra compte des bénéficiaires en cas
de décès de l’assuré, et en cas de vie de l’assuré au terme du contrat.
21
Qui peut désigner le bénéficiaire ?
La désignation du bénéficiaire est un droit strictement personnel du souscripteur.
C’est donc le contractant qui désigne le bénéficiaire. Cependant si l’assuré est une personne
différente du contractant, il doit donner son consentement par écrit (art.59 et 68 du code CIMA).
Cette disposition s’applique non seulement en cas de transfert du bénéfice, mais également à la
première désignation que celle-ci soit faite à titre gratuit ou onéreux ; de plus le consentement doit
être renouvelé à chaque nouvelle désignation.
Par ailleurs, le contractant peut désigner autant de bénéficiaires qu’il lui plaît. Soit des bénéficiaires
conjoints, par parts égales ou inégales, soit des bénéficiaires successifs : ex. mon épouse, à défauts,
mes enfants, à défaut mes héritiers.
La désignation bénéficiaire se fait sur la proposition et doit figurer au contrat, elle peut se faire
par avenant ou par testament (article 68 du code CIMA).
Il existe cependant des contrats qui ne comportent pas de désignation bénéficiaire, par exemple
les polices d’assurance à ordre, ou la désignation bénéficiaire se traduit par endossement (article
9 du code CIMA).
La désignation bénéficiaire peut être faite à tout moment depuis la conclusion du contrat jusqu’à
la date d’exigibilité des sommes assurées (sous réserve de certains cas précis).
L’article 71 du code CIMA précise que « les sommes payables lors du décès de l’assuré à un
bénéficiaire déterminé ou à ses héritiers ne font pas partie de la succession de l’assuré. Le
bénéficiaire, quelles que soient la forme et la date de sa désignation, est réputé y avoir eu seul
droit à partir du jour du contrat, même si son acceptation est postérieure à la mort de
l’assuré ».
22
La clause bénéficiaire est bien la manifestation de la volonté du contractant au moment où il a
réalisé son acte de prévoyance, il faudra donc veiller à ce qu’elle soit rédigée avec soin. Cependant,
il est parfois conseillé d’éviter de désigner une personne à la fois par sa qualité et par son nom.
Désigner un bénéficiaire tant par sa qualité de conjoint que par ses noms et prénoms peut, si un
divorce intervient, suivi d’un remariage, entraîner entre la première épouse et la veuve un conflit
dont l’issue sera souverainement appréciée par les juges du fond. Une des clauses les plus souvent
employées : bénéficiaire en cas de décès de l’assuré, le conjoint de l’assuré non divorcé, ni séparé
de corps, à défaut les héritiers de l’assuré et en premier lieu ses enfants vivants et représentés.
Cas de la banque
L’attribution à titre onéreux : est faite sans condition de survie du bénéficiaire, si donc ce dernier
prédécède, l’assurance profite à ses héritiers.
Au contraire, l’attribution à titre gratuit est présumée faite sous la condition de l’existence du
bénéficiaire à l’époque de l’exigibilité de la prestation assurée, à moins que l’inverse ne résulte
des termes de la stipulation.
Pour éviter que lors de l’exigibilité du capital assuré il n’y ait plus de bénéficiaires, le souscripteur
désigne généralement un ou plusieurs bénéficiaires successifs « à défaut mes héritiers, à défaut
mes enfants ».
Changement de bénéficiaire
Non seulement aucune autorisation ni aucune signature n’est demandée au bénéficiaire, mais
encore ce dernier peut parfaitement ignorer les dispositions prises en sa faveur. Il pourra n’être
informé que lors du règlement. Le contractant pourra à tout moment changer de bénéficiaire aussi
longtemps que le bénéfice du contrat n’a pas été accepté par ce dernier.
23
S’il détient l’original de la police.
Il convient également de préciser que le contrat a été souscrit sur la tête d’un tiers, le consentement
de ce dernier par écrit est nécessaire pour tout transfert de bénéfice (article 59 du code CIMA).
La révocation
Tant que le bénéficiaire n’a pas accepté le bénéfice du contrat, le contractant (et lui seul) a le droit
de révoquer ce bénéfice (article 69 du code CIMA). Ce droit ne peut être exercé par les héritiers
du contractant, après sa mort, que trois mois après que le bénéficiaire ait été mis en demeure, par
acte extrajudiciaire, d’avoir à déclarer s’il accepte (article 69 du code CIMA).
Malgré l’acceptation du bénéficiaire, le contractant pourra révoquer le bénéfice dans certains cas
bien précis, en dehors de l’accord express de ce dernier.
Ce sont :
Tentative de meurtre de l’assuré par le bénéficiaire. C’est ce qu’indique l’article 78 du code
CIMA
« si le bénéficiaire a tenté de donner la mort à l’assuré, le contractant a le droit de révoquer
l’attribution du bénéfice de l’assurance, même si le bénéficiaire de l’assurance avait déjà
accepté la stipulation faite à son profit ».
24
CHAPITRE III : LES OPERATIONS D’ASSURANCES SUR LA VIE
PROPREMENT DITE
L’assurance vie est une réponse aux aléas de la vie et une solution pour préparer l’avenir.
Il est juste que chaque individu doit faire face aux aléas de l’existence. Nul ne connaît à priori la
durée de vie qui sera la sienne ni les divers événements qui peuvent survenir : perte d’un proche,
invalidité grave, licenciement, … l’individu et la famille ne peuvent pas toujours assumer seuls le
coût financier de certaines épreuves.
Grâce à sa souplesse, l’assurance vie constitue précisément une réponse à de telles préoccupations :
protection de l’avenir de ses proches, organisation de la transmission du patrimoine, couverture
d’un emprunt. Mais elle permet également de préparer plus sereinement l’avenir : retraite, épargne
de précaution.
Le contrat d’assurance en cas de vie permet le versement d’un capital ou d’une rente si l’assuré
est en vie au terme du contrat.
L’assurance en cas de vie répond à un besoin de sécurité personnelle.
Prototypes :
le capital différé sans remboursement des primes (C.D.S.R.)
le capital différé avec remboursement des primes (C.D.A.R.)
le capital différé avec remboursement de la réserve acquise (C.D.A.E.)
Les assurances de rentes viagères : En contrepartie des versements des primes, l'assureur s'engage
à servir une rente jusqu'au décès d'une ou de plusieurs personnes désignées.
Prototypes :
la rente viagère immédiate, qui oblige le paiement d’une prime unique,
la rente viagère immédiate sur plus d'une tête avec réversion totale ou partielle au profit
des survivants,
la rente viagère différée (ex : assurance-pension),
la rente viagère temporaire (ex : rente d'orphelin payable jusqu'à la majorité),
la rente viagère certaine, avec période de versement garantie,
la rente viagère indexée.
25
III - 2 ) LES ASSURANCES EN CAS DE DECES
Le contrat d’assurance en cas de décès garantit le versement d’un capital ou d’une rente au(x)
bénéficiaire(s) désigné(s) ou aux ayants-droits si l’assuré décède avant le terme du contrat.
L’assurance en cas de décès répond à un besoin de prévoyance.
On distingue traditionnellement les assurances vie entière, les assurances temporaires et les
assurances de survie.
Les assurances vie entière : L'assureur s'engage à payer un capital déterminé au décès de l'assuré
quel que soit le moment où cet événement survient.
L'assurance Vie entière est en fait une assurance temporaire à capital constant de durée illimitée.
Prototypes:
l'assurance vie entière à primes viagères,
l'assurance vie entière à primes temporaires.
Les assurances temporaires : L'assureur s'engage à payer un capital déterminé si l'assuré décède
au cours d'une période convenue à l'avance.
Prototypes :
l'assurance temporaire à capital constant,
l'assurance solde restant dû (c-à-d. à capital décroissant - Assurance emprunteur)
les assurances temporaires de bourses d'études.
Les assurances de survie : L'assureur s'engage soit à payer un capital soit à verser une rente
viagère à une personne déterminée appelée "bénéficiaire" en cas de décès de l'assuré si, à ce
moment, le bénéficiaire est en vie (si le bénéficiaire est prédécédé, le contrat s'éteint purement et
simplement).
26
Les assurances mixtes ordinaires ou de genre mixte : L'assureur s'engage à payer un capital
déterminé soit à une date fixée par l'assuré, à l'assuré lui-même ou à une personne désignée, soit
si l'assuré décède avant cette date, aux ayants-droits de l'assuré ou à des tiers désignés.
Prototypes:
❖ l'assurance mixte ou combinée 100/100 (égalité du capital assuré en cas de décès et du capital
assuré en cas de vie),
❖ l'assurance combinée 100/50 (100% du capital en de décès et 50% du capital en cas de vie)
❖ l'assurance combinée 100/200 (100% du capital en de décès et 200% du capital en cas de vie)
Les assurances à terme fixe : L'assureur s'engage à payer un capital déterminé à une époque fixée
que l'assuré soit en vie ou non à cette époque.
Remarquons que cette assurance ne diffère de l'assurance de genre mixte que par l'époque du
paiement du capital garanti en cas de décès.
Les primes périodiques de ce type d'assurance sont payables tant que l'assuré est en vie et au plus
tard jusqu'au terme du contrat.
L’ assurance combinée à capital progressif : c’est une assurance décès à laquelle on a ajouté une
assurance de capital différé.
La garantie du risque-décès étant jugée secondaire, le capital en cas de vie est supérieur au capital
en cas de décès. Ce dernier varie, le plus souvent, en fonction du nombre d’années d’assurance
échues, pour arriver, au terme fixé au contrat :
L’assurance familiale : à l’inverse de la formule précédente, l’accent est mis sur le risque décès.
Le capital en cas de décès est donc supérieur au capital en cas de vie. La société d’assurances
s’engage, en effet :
d’une part, à verser à une date déterminée, soit à l’assuré s’il est en vie, soit à la personne
de son choix, le capital exigible ;
d’autre part, si l’assuré décède avant cette époque, à payer de surcroît une rente temporaire
déterminée, à cette même personne, jusqu’à ce que le capital initial soit versé, c’est-à-dire
jusqu’au terme fixé au contrat.
Les primes cessent d’être dues au décès de l’assuré. Ainsi , sans perdre sa mise comme dans
l’assurance temporaire, l’assuré, tout en renforçant sa garantie décès, se réserve néanmoins un
capital au terme. Cette formule convient particulièrement au chef de famille exerçant de lourdes
responsabilités et dont la disparition serait financièrement catastrophique pour sa famille ; d’où
son nom.
27
III- 4 ) LES OPERATIONS D’ASSURANCE COMPLEMENTAIRES
De manière générale en entend par « assurances complémentaires », les assurances qui visent à
permettre le maintien d'une assurance principale sur la vie en cas d'invalidité ou d'accident de
l'assuré réduisant ses possibilités financières.
Exemples
Assurance complémentaire contre le risque d'invalidité : à la connaissance du taux d’invalidité,
le capital est proportionnel au degré d’invalidité.
Les formules d’assurances en cas de vie garantissent le paiement d’un capital ou d’une rente à un
bénéficiaire désigné si l’assuré est vivant à une date donnée. Dans ces assurances, l’événement
aléatoire est la survie de l’assuré à un âge donné ou à une date donnée. Les principales formules
d’assurance en cas de vie proposées par les compagnies sont :
28
b) le capital différé avec contre assurance
C’est la même définition qu’un capital différé sans contre-assurance. Mais ici, en cas de décès de
l’assuré avant le terme du contrat, l’assureur rembourse le cumul des primes déjà payées au
bénéficiaire. La contre-assurance est le remboursement du cumul de primes.
Les formules d’assurance vie en cas de décès garantissent le paiement d’un capital ou d’une rente
si l’assuré vient à décéder à n’importe quel moment avant une date fixée d’avance dite date terme.
Dans ce genre d’assurance, l’événement aléatoire est le décès de l’assuré avant une date donnée.
a) La temporaire décès
Par ce type de contrat, l’assureur garantit le paiement d’un capital fixé à l’avance à un bénéficiaire
désigné, si l’assuré décède avant la date terme du contrat. Si l’assuré est vivant au terme, l’assureur
ne paye rien.
La première forme sert à faire de la prévoyance. La deuxième forme sert à garantir les prêts. On
parle alors de temporaire décès en couverture de prêt ou de contrat crédits bancaires ou de contrat
décès emprunteurs.
29
b) La vie entière immédiate
Dans un contrat vie entière immédiate, l’assureur s’engage à verser un capital au décès de l’assuré,
quelle que soit sa date de survenance.
Les assurances en cas de vie ou les assurances en cas de décès présentent en général l’inconvénient
de ne pas garantir une prestation certaine. C’est le cas pour un contrat de capital différé si l’assuré
décède pendant la durée du contrat. Il est de même pour un contrat temporaire décès si l’assuré est
en vie au terme du contrat.
La contre-assurance, lorsqu’elle est envisageable, constitue un palliatif mais limité car les primes
(uniques ou périodiques) sont remboursables sans intérêts. Pour ces raisons, et pour d’autres
raisons d’ordre psychologique (exemple : le désir de percevoir en toute hypothèse une prestation
fixée à l’avance), les assureurs proposent en général des formules combinées. Ce sont des formules
qui garantissent simultanément en cas de vie ou de décès. Les principales formules combinées
commercialisées par les assureurs sont :
a) L’assurance mixte
L’assureur s’engage à verser un capital au bénéficiaire désigné lors du décès de l’assuré, s’il se
produit au cours de la durée du contrat, ou au terme du contrat, si l’assuré est toujours en vie à ce
moment.
Remarque : la mixte correspond en fait à la juxtaposition d’une temporaire décès et d’un capital
différé. En général, on parle de la mixte lorsque le capital prévu en cas de décès est identique au
capital prévu en cas de vie. Dans ce cas, on parle de contrat combiné X/X.
Cependant, il se peut qu’on veuille privilégier soit la composante décès, soit la composante vie en
proposant une formule où la garantie décès est plus ou moins élevée par rapport à la garantie vie.
Dans ce cas, on parle de contrat combiné X/Y.
30
b) L’assurance à terme fixe
L’assurance à terme fixe prévoit le versement d’un capital à la date terme du contrat, que l’assuré
soit en vie ou non à cette date. Ainsi si l’assuré décède en cours de contrat, le capital n’est pas tout
de suite versé à la date du décès. On attend la date terme du contrat pour verser le capital.
Remarque : Lorsque la prime est unique, le contrat terme fixe n’est pas considéré comme un
produit traditionnel d’assurance vie. Il devient un contrat vie - épargne ou contrat moderne.
c) La rente éducation
Par le contrat Rente Éducation, l’assureur garantit :
En cas de vie de l’assuré au terme du différé, le versement d’une rente certaine payable à
terme échu pendant une durée fixée au contrat.
En cas de décès de l’assuré pendant le différé, le versement aux bénéficiaires :
✓ d’une rente égale à une fraction de la rente en cas de vie. Le versement de
cette rente décès commence à la première date anniversaire du contrat suivant la
date du décès.
✓ de la rente certaine prévue en cas de vie.
Remarque : Ce contrat peut être assorti d’un complément Capital Vie Active servi au terme du
contrat.
Depuis un certain temps, en plus des contrats d’assurance vie traditionnels décrits ci-dessus, les
assureurs vie, pour concurrencer les produits bancaires de type compte d’épargne et satisfaire au
besoin de la clientèle attirée par des placements financiers rentables et surtout simple à
comprendre, ont élaboré de nouveaux produits assimilables à de pure opérations d’épargne, très
proches, si non identiques aux comptes d’épargne bancaire. Ces contrats dits « contrats vie –
épargne » ou « contrats vie modernes » sont de purs produits d’épargne prévoyant en cas de
décès de l’assuré avant le terme du contrat, le versement de l’épargne acquise au bénéficiaire. Sur
nos marchés, ils sont appelés par abus de langage, contrats de capitalisation, mais ne sont pas
des contrats de capitalisation, même si d’un point de vue technique, ils en sont proches.
Pour chaque assuré, l’assureur ouvre un compte alimenté par les primes nettes de chargements et
majorées des intérêts. Ainsi, à chaque instant, la valeur du compte retraite de l’assuré est égale au
cumul des primes nettes et des intérêts. Si le contrat comporte une option décès, les primes seront
diminuées de la prime décès avant d’être versées sur le compte.
❖ Si l’assuré est en vie au terme du contrat, l’assureur versera un capital égal à la valeur du
compte retraite à la date terme ;
31
❖ Si l’assuré décède en cours de contrat, l’assureur restituera la valeur du compte Retraite. À
cette date du décès, plus éventuellement le capital décès, si l’assuré avait choisi cette option
en plus.
NB : ici, les primes peuvent être à versements libres. En plus lorsque la prime est périodique ou
unique, le souscripteur peut à tout moment faire des versements exceptionnels.
En réalité, techniquement parlant, les contrats dits contrats vie - épargne ne sont rien d’autre que
des contrats de type capital différé avec contre assurance égale à la provision mathématique
atteinte à la date du décès de l’assuré.
Par conséquent, ils devraient être classés dans la catégorie des contrats d’assurance sur la vie en
cas de vie donc dans la colonne « grande branche » de l’état C1 du Code CIMA. Mais sur nos
marchés, la confusion existante entre ces produits épargnes et les contrats de capitalisation, a
entraîné le classement de ces produits dans la colonne « capitalisation » de l’état C1 avant la
modification dans une colonne spécifique pour une bonne exploitation de l’état C1 du Code CIMA.
Parce que l'on reproche aux produits traditionnels de l'assurance-vie un rendement trop bas, un
manque de transparence au niveau des frais et un manque de flexibilité autant que par l'influence
du phénomène de la "bancassurance" ou par le reflet du marché, les bancassureurs ont manifesté
le désir de proposer des produits nouveaux, qui répondent aux objectifs suivants :
❖ Universal life
Certains comparent ce produit au carnet de dépôt (le preneur verse ce qu’il veut quand il le veut)
avec débit périodique d'une prime pour la couverture décès (et pour les éventuelles assurances
complémentaires), le preneur pouvant à tout moment effectuer un prélèvement sur la somme
versée.
❖ Bons d’assurance
Ils ont été créés pour concurrencer le marché des bons de caisse et sont des opérations d'assurance
vie caractérisées par un versement unique, une durée courte (1 à 8 ans), un taux d'intérêt garanti
supérieur au taux maximum autorisé pour les autres opérations d'assurance-vie et le
remboursement de l'épargne constituée (provision mathématique) en cas de décès.
32
III - 5-5) Les contrats individuels vie sur plusieurs têtes
Dans les contrats vie traditionnels décrits ci-dessus, l’assurance reposait sur une seule tête assurée
conformément à la pratique dans nos compagnies d’assurance vie. Cependant il existe des contrats
d’assurance vie individuelle où l’assurance repose sur plusieurs têtes, notamment sur deux têtes.
Tous les contrats d’assurance vie individuelle décrits ci-dessus et dont le risque repose sur une
seule tête peuvent être souscrits sur deux ou plusieurs têtes. Ainsi, les contrats individuels sur
plusieurs têtes ne constituent pas une nouvelle classe d’assurance vie. Nous allons décrire les
contrats sur deux têtes dont les plus courants sont :
Le capital est payable au terme du contrat si au moins une tête est vivante. En cas de
contre-assurance, l’assureur remboursera le cumul des primes déjà versées si les deux
têtes décèdent avant le terme. Si non, il ne paie rien.
La prime est généralement périodique, payable jusqu’à l’expiration du différé mais peut
être interrompu au premier décès intervenu pendant le différé. Une contre-assurance peut
être envisagée en cas de décès des deux têtes avant la fin du différé. C’est une formule
idéale pour un couple qui souhaite se constituer une retraite.
33
❖ Groupe s’éteignant au dernier décès :
Le capital est payable au dernier décès s’il survient avant le terme du contrat. Si non, (une des
deux têtes est en vie au terme du contrat), l’assureur ne paye rien.
Les assurances de survie sont donc des assurances sur deux têtes pour lesquelles il n’y a pas de
symétrie entre les rôles joués par les différentes têtes, contrairement aux premiers groupes de
contrats sur deux têtes que nous avions décrits ci-dessus. Les principales formules d’assurance de
survie commercialisées par les assureurs vie sont : La rente de survie
Dans ce type de contrat, en cas de décès de l’assuré, le bénéficiaire touchera une rente tant qu’il
est en vie ou jusqu’à une date indiquée au contrat.
❖ La rente d’orphelin:
L’assureur s’engage à verser à l’orphelin (le père ou la mère étant l’assuré) en cas de décès du
père, une rente jusqu’à la fin de ses études ou à sa majorité.
❖ La rente de conjoint :
Au décès du conjoint (assuré) l’assureur s’engage à verser au conjoint survivant (la veuve ou le
veuf) une rente jusqu’au décès de ce dernier ou jusqu’à une date indiquée au contrat.
❖ Le capital de survie
Dans ce type de contrat, au décès de l’assuré, l’assureur s’engage à verser au bénéficiaire, un
capital fixé à l’avance, à condition que ce dernier soit vivant au moment du décès de l’assuré.
34
En l’absence de contre-assurance, si le bénéficiaire décède avant l’assuré, l’assureur est libéré de
tout engagement. Si le contrat comporte la contre-assurance, en cas de décès du bénéficiaire avant
l’assuré, l’assureur rembourse le cumul des primes déjà versées.
❖ L’assurance dotale
Dans le contrat assurance dotale, l’assureur versera le capital au bénéficiaire vivant au terme du
contrat, que l'assuré soit vivant ou non à cette date.
Le terme du contrat est souvent la majorité d’un enfant ou la date présumée du mariage d’un enfant.
En l’absence de contre-assurance, si le bénéficiaire décède avant le terme du contrat, l’assureur ne
paye rien. Si le contrat comporte la contre-assurance, en cas de décès du bénéficiaire avant le terme
du contrat, l’assureur remboursera le cumul des primes déjà versées.
Les garanties vie et décès liées à la durée de la vie humaine décrites précédemment constituent les
garanties de base de l’assurance vie. Malheureusement, ces garanties vie de base ne suffisent pas
elles seules pour satisfaire entièrement les assurés dans leur désir de se garantir contre des risques
pouvant atteindre leur personne ou leur situation à une époque donnée. Le législateur conscient de
cela, à travers l’article 328-2 du Code CIMA a permis aux compagnies d’assurance vie agréées
pour pratiquer les seules branches vie (principe de la spécialisation) de commercialiser des
garanties dites « complémentaires » constituées des assurances contre les risques d’atteinte
corporelles à la suite d’un accident ou à une maladie dont les plus courantes sont :
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❖ La Garantie Invalidité Absolue Définitive (IAD) : l’invalidité absolue est la réduction totale
de certaines aptitudes.
Cette garantie prévoit le versement des prestations prévues au contrat en cas d’invalidité
absolue et définitive de l’assuré, comme si ce dernier était décédé. L’IAD est assimilée au
décès. Elle est définie comme l’état d’une personne incapable d’effecteur les actes ordinaires
de la vie sans l’assistance d’une tierce personne. La garantie IAD est presque automatique
dans les contrats en cas de décès.
La grande branche ou la branche individuelle regroupe les contrats qui ont été souscrits à titre
individuel par des particuliers.
On entend par assurance collective ou de groupe le contrat ou l'ensemble de contrats conclus auprès
d'une entreprise d'assurance par un ou plusieurs employeurs au profit de tout ou partie de son ou
leur personnel ou des dirigeants.
NB : La branche dite populaire qui a existé dans le passé et qui regroupait les contrats standard
souscrits par des particuliers à revenus très modeste n’est plus d’usage. Cette branche avait été créée
dans un but de vulgarisation de l’assurance vie.
36
CHAPITRE IV : LES OPERATIONS DE SOUSCRIPTION DES
CONTRATS INDIVIDUELS
IV - 1) LES INTERVENANTS A UN CONTRAT VIE INDIVIDUEL
De la première définition de l’assurance vie, il ressort que dans contrat d’assurance vie il y a
quatre (04) intervenants :
l’assureur
le souscripteur
l’assuré
le bénéficiaire.
❖ L’assuré : c’est la personne physique dont le décès ou la survie déclenche le paiement par
l’assureur des prestations prévues au contrat. Il est l’élément principal du contrat en ce sens
que c’est son âge et son état de santé qui permet à l’assureur de fixer le montant de la prime
à payer par le souscripteur.
REMARQUES :
Si dans le cas d’un contrat d’assurance en cas de vie, aucune précaution relative à l’assuré n’est
prise, dans l’hypothèse d’une assurance en cas de décès souscrite par une personne sur la tête
d’une autre, il est nécessaire de prendre des précautions. En effet, le paiement des prestations
étant subordonné à la mort de l’assuré, cela peut amener le bénéficiaire du contrat à faire
disparaître physiquement l’assuré. Pour prévenir des pratiques immorales ou criminelles, le
législateur a pris certaines mesures :
1ère mesure :
L’assuré doit donner son consentement par écrit à l’assurance en cas de décès souscrite sur sa
tête. Le consentement est donné au plus tard lors de la souscription du contrat par exemple en
signant la police. Pour toute cession, mise en gage ou transfert du bénéfice du contrat à un tiers
pendant la vie du contrat, l’assureur devra exiger le consentement de l’assuré. Il en est de même
en cas de modification des sommes assurées. En principe, si l’assuré retire son consentement
pendant l’existence du contrat, l’assureur devra le résilier.
2ème mesure :
Il est formellement interdit de souscrire un contrat d’assurance vie en cas de décès sur la tête
d’un mineur âgé de moins de 12 ans, d’un majeur en tutelle ou d’une personne placée dans un
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établissement psychiatrique. On écarte ainsi les personnes incapables d’apprécier véritablement
les conséquences de leur consentement.
La souscription d’une assurance en cas de décès sur la tête d’un mineur âgé de plus de 12 ans
exige deux conditions :
le consentement personnel du mineur,
l’autorisation écrite (avec indication de la somme assurée) de son représentant légal .
❖ Le bénéficiaire : C’est la personne physique ou morale qui recevra les prestations prévues
au contrat en cas de réalisation du risque. Il est dit acceptant lorsqu’il a fait connaître qu’il acceptait
le bénéfice de l’assurance souscrite à son profit, soit en en signant la police d’assurance ou
l’avenant indiquant sa nomination, soit en adressant une lettre pour faire connaître son accord à
l’assureur, soit en se substituant au souscripteur pour acquitter les primes.
Remarques :
✓ Dans certains cas, le souscripteur peut autoriser l’assuré à désigner lui-même le
bénéficiaire (cas des contrats groupe).
✓ Dans le cas des contrats d’assurance vie en cas de décès, l’assuré doit donner son
consentement par écrit à la désignation du bénéficiaire.
N.B. : La désignation d’un bénéficiaire n’est pas obligatoire. Elle peut se faire à tout moment
situé entre la date de souscription du contrat et sa date terme. Ainsi, lorsque l’assurance en
cas de décès a été souscrite sans désignation de bénéficiaire, les prestations prévues au contrat
font partie du patrimoine ou de la
succession du contractant.
N.B. : Il est possible de révoquer un bénéficiaire même acceptant dans les cas tentative de meurtre
de l’assuré par le bénéficiaire.
38
Droit du bénéficiaire : lorsque le bénéficiaire est déterminé, celui-ci dispose d’un droit propre
à l’égard de l’assureur à partir de la date de souscription du contrat. Par conséquent :
✓ les prestations payables au décès de l’assuré à un bénéficiaire déterminé ne font pas
partie de la succession de l’assuré ;
✓ les prestations versées à un bénéficiaire déterminé ne peuvent être réclamées ni par les
créanciers de l’assuré, ni par les héritiers de l’assuré.
✓ Tout comme la proposition qu’il complète (pour les contrats en cas de décès), il doit être
complet et précis car l’assureur ne peut se prévaloir du fait qu’une question exprimée
en termes généraux (ou mal exprimée) n’a reçu qu’une réponse imprécise.
S’il est vrai que la proposition d’assurance n’engage ni le contractant, ni l’assureur, elle fait
partie intégrante du contrat si celui-ci se réalise. Les renseignements y figurant pourront être
utilisés en cas de contestation de l’une ou de l’autre des parties.
L’assureur ne va pas accepter systématiquement toutes les propositions dans le but d’accroître son
chiffre d’affaires. Il procèdera à une sélection rigoureuse des risques (notamment les risques
portant sur le décès; il n’y a pas de sélection médicale pour les contrats en cas de vie). Grâce aux
documents de déclaration du risque (proposition, questionnaire médical, rapport et analyses
39
médicales), l’assureur, avec l’assistance de son Médecin - Conseil va prendre l’une des décisions
ci-après :
NB : Les règles strictes de sélections imposées par les assureurs vie ne doivent pas être mal comprises par les
assurances. Ces pratiques sont dans l’intérêt de l’ensemble des assurés. En effet, dans le principe, il s’agit pour
l’assureur de ne pas faire supporter à la mutualité des assurés des risques anormaux.
IV - 4) la conclusion du contrat
Remarque : la date d’effet du contrat est le point de départ (ou la prise d’effet) des garanties. La
détermination de la date d’effet d’un contrat d’assurance vie n’est soumise à aucune
réglementation particulière. Seule une clause spécifique du contrat indique en général, de façon
précise la prise d’effet des garanties.
Dans la pratique, l’assureur établit dans un premier temps la police d’assurance à partir de la
proposition. Ensuite, elle la transmet par des moyens très surs au contractant. Celui-ci signe la
police et retourne un exemplaire à l’assureur. Si le contractant avait déjà payé la première prime
lors de la signature de la proposition, le contrat prend effet aussitôt. Dans le cas contraire, la police
ne prendra effet qu’après le paiement de la première prime. En effet, le paiement de la prime en
assurance vie n’étant pas obligatoire, l’assureur ne s’engage qu’après avoir reçu la preuve de la
décision du contractant d’être garanti.
L’assuré est obligé de répondre exactement aux questions posées par l’assureur, d’autant plus que
pendant toute la durée aucune obligation de déclarer les circonstances venues aggraver l’état du
risque initial ne peut être imposée à l’assuré. En effet, la nature même de l’assurance vie
(notamment pour les contrats en cas de décès) a pour objet de garantir l’aggravation fatale de l’état
de santé de l’assuré et ce quelles qu’en soient les prestations après la conclusion du contrat.
40
❖ la fausse déclaration non intentionnelle :
Si la fausse déclaration est constatée avant le sinistre, l’assureur maintient le contrat
moyennant une prime complémentaire, soit il le résilie si l’assuré refuse de payer la
prime complémentaire.
Si la fausse déclaration est constatée après le sinistre, le capital garanti est réduit (en
proportion du taux de prime payé par rapport au taux de prime qui auraient été du
si le risque avait été exactement déclaré).
L’assureur est libre de choisir les risques qu’il souhaite garantir et ceux qu’il souhaite ne pas
couvrir. En plus des exclusions légales, il peut exclure certains risques de son propre chef.
Dans ce cas, l’exclusion est dite conventionnelle et doit figurer en caractère grand dans le contrat.
le suicide :
Le suicide conscient et volontaire ne peut être garanti, s’il se produit au cours des deux premières
années du contrat. Dans ce cas, le risque n’est plus aléatoire.
En cas de suicide de l’assuré dans les deux premières années du contrat, l’assureur ne versera pas
les prestations prévues au contrat, il restituera simplement la provision mathématique du contrat
aux bénéficiaires.
Cependant, il faut noter que le suicide est garanti lorsqu’il intervient plus de deux ans après la
signature du contrat. Dans ce cas, on suppose que l’assuré n’avait pas encore l’intention de se
suicider au moment où il s’est assuré et le risque garde son caractère aléatoire. Lorsque l’assureur
évoque le suicide volontaire et conscient, il lui appartient de prouver le caractère intentionnel de
cet acte.
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la provision mathématique du contrat au contractant ou à ses ayants droit, à moins que ceux-ci ne
soient condamnés comme auteurs ou complices du meurtre de l’assuré.
Il faut noter que cette disposition ne joue qu’en cas d’attentat volontaire à la vie de l’assuré et non
en cas d’homicide involontaire ou lorsque le bénéficiaire peut invoquer un fait justificatif comme
la légitime défense.
le risque de guerre
Le risque de guerre étrangère n’est pas véritablement exclu. Il est seulement demandé aux
assureurs vie de ne pas prendre d’engagement ferme concernant la garantie du risque de guerre,
donc de ne rien promettre aux assurés. Pour cela, toute police d’assurance sur la vie doit contenir
une clause aux termes de laquelle, en cas de guerre, la garantie du contrat n’aura d’effet que dans
les conditions qui seront déterminées par l’État après l’arrêt des hostilités.
En plus des exclusions légales énumérées ci-dessus, l’assureur peut introduire des exclusions
supplémentaires de son choix. Ces exclusions supplémentaires dites conventionnelles ne pourront
être évoquées par l’assureur que si elles figurent en caractères apparents dans le contrat.
Les exclusions conventionnelles concernent généralement les risques très dangereux comme
l’avion ou certaines professions dangereuses.
Elles sont aussi souvent liées à des affections dont la première constatation médicale est intervenue
avant la conclusion du contrat dans le cas des garanties incapacité et non des garanties en cas de
décès.
Un contrat d’assurance une fois émis, peut subir des modifications dans des conditions bien
précises. Le contractant peut donc modifier certains éléments de son contrat. Cependant, toute
modification apportée au contrat pendant son existence doit être constatée par un document écrit
(avenant) et signé par les deux parties.
Deux cas de figure doivent être distingués, selon que la modification entraîne ou non le
changement d’un élément technique du contrat.
❖ Pas de changement d’un élément technique : dans ce cas, il s’agit d’opérations qui (i)
viennent modifier un élément du contrat initial sans entraîner la rupture du lien contractuel
(le contrat se poursuit) ; (ii) mais entraîne pas de variation dans la nature des engagements
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techniques de l’assureur, et sont donc sans incidence sur le montant de la provision
mathématique du contrat. On établit simplement un avenant d’ordre dit avenant
administratif.
Les modifications les plus courantes nécessitant l’établissement d’un avenant d’ordre sont :
le changement d’adresse du contractant,
le changement du bénéficiaire,
le changement du mode de paiement des primes (espèce ou virement, etc.)
Selon la nature et l’ampleur des changements apportés aux éléments techniques du contrat, les
sociétés d’assurance qualifient alors l’opération :
En pratique, le critère communément utilisé pour distinguer les deux types d’opérations, est
l’existence (ou non) d’un changement de catégorie ou de « contrat type ».
Lorsque les modifications techniques se traduisent par un changement de catégorie interne (le
contrat relevant alors d’un nouveau contrat type), on parle alors, en pratique, du remplacement
du contrat initial par un nouveau contrat.
Cette opération n’est possible que si le contrat initial comporte une valeur de rachat (donc une
provision mathématique) à la date de remplacement.
43
provisions mathématiques. Dans ce dernier cas, l’avantage pour l’assuré provient de la base
tarifaire retenue pour l’augmentation des garanties ; est alors retenu le tarif à la souscription
et non le tarif actuellement en vigueur.
L’indexation présente les mêmes avantages que la revalorisation puisqu’elle protège l’assuré
contre les effets de l’inflation. En revanche, par rapport à la revalorisation, l’indexation ne résulte
pas de participation aux bénéfices. L’assuré doit payer les primes futures supérieures pour obtenir
une augmentation des garanties équivalentes.
III -5 - 4) La résiliation
La résiliation met fin au contrat et n’entraîne aucun paiement de la part de l’assureur. Si l’assuré
peut arrêter son contrat à tout moment, pour des raisons diverses, pour l’assureur, seul le défaut de
paiement des primes peut amener ce dernier à résilier le contrat après respect d’une procédure (voir
article 73 du Code CIMA) indiquée clairement dans les conditions générales du contrat.
Les options cachées sont détenues par les assurés. Elles ne sont ni sécrètes, ni volontairement
dissimulées aux différents intervenants (souscripteur, assureur, auditeurs).
Les options cachées sont donc des garanties ou des droits variés conférés aux assurés par la
réglementation ou par des clauses contractuelles et destinées à rendre les contrats d’assurance plus
souples et plus attractifs.
Bien que ces diverses garanties puissent dans certains cas représenter une charge significative pour
les assureurs, elles ne font pas ordinairement l’objet de provisions comptables identifiées et
méritent donc parfaitement leur appellation d’options cachées. Leur effet dépend souvent d’une
décision de l’assuré. Ces garanties ont donc un caractère contingent.
Les options cachées constituent une source de difficulté dans l’appréciation des risques financiers
encourus par les assureurs. En effet, elles sont nombreuses, et très difficiles à évaluer. De surcroît,
elles sont rarement standardisées, et peuvent, selon la rédaction contractuelle adoptée par
l’assureur, rester parfaitement inoffensives ou au contraire, s’avérer très dangereuses dans
certaines conjonctures.
La valeur des options cachées dépend de la stratégie d’investissement de la société d’assurance
vie.
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III -5 - 6) Les droits du contractant sur l’épargne de son contrat
Nous verrons dans l’étude technique de l’épargne générée par un contrat (provision
mathématique) que celle-ci, bien que détenue par l’assureur, est une dette de ce dernier vis à vis
du contractant. À ce titre, il possède sur cette épargne un droit de créance qu’il peut exercer dans
des conditions bien définies dans les conditions générales du contrat. Les principaux droits du
contractant sont :
a) Le Rachat : le rachat est une opération qui consiste à rompre le contrat par le paiement anticipé
de la provision mathématique (diminuée d’une pénalité) au contractant. Tout se passe comme si
l’assureur rachète ses engagements, matérialisés par l’original du contrat, en reversant au
contractant une bonne partie de la provision mathématique avant la fin du contrat. Le montant payé
est dit valeur de rachat. Il est égal à la provision mathématique du contrat diminuée d’une pénalité.
Le rachat met fin au contrat, sauf dans le cas de rachat partiel où le montant versé s’impute sur la
provision mathématique sans mettre fin au contrat.
Attention : Seul le souscripteur peut demander le rachat de son contrat. Ce droit lui est propre. Il
peut l’exercer souverainement, sauf s’il y a un bénéficiaire acceptant. Dans ce cas, l’accord de ce
dernier doit être requis. La valeur de rachat est versée au contractant.
REMARQUES :
Tous les types de contrats d’assurance vie ne sont pas rachetables (article 77 Code
CIMA)
Les assureurs vie, sont tenus à la souscription d’un contrat vie de faire figurer dans la
police les valeurs de rachat des huit premières années pour des raisons de
transparence.
b) La Réduction: Elle intervient lorsque le souscripteur interrompt le paiement des primes pour
une raison quelconque. Elle consiste à réduire le montant des garanties prévues au contrat tout en
le maintenant en vigueur jusqu’à son échéance initiale sans paiement des primes futures. Le
nouveau capital réduit est appelé valeur de réduction ou capital réduit.
Tout se passe comme si l’assureur émettait un nouveau contrat identique au contrat initial, mais
avec l’âge atteint par l’assuré à la date de l’opération pour une durée égale à la durée résiduelle du
contrat initial et pour une prime unique égale à la provision mathématique du contrat.
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La réduction peut être du fait du contractant (c’est le cas lorsque le contractant a des difficultés
financières) ou de l’assureur (c’est le cas lorsque l’assureur constate plusieurs impayés sur une
police) si la nature du contrat le permet.
❖ L’avance sur police : Elle émane du souscripteur uniquement qui lorsque qu’il rencontre
des difficultés financières momentanées, sans mettre fin à son contrat, sollicite l’assureur pour
lui prêter une somme d’argent, garantie par l’épargne réalisée dans le cadre de son contrat.
L’avance est donc un prêt consentis par l’assureur au souscripteur et à valoir sur l’épargne
constituée.
Remarques :
Le montant de l’avance n’est soumis à aucune règle. Mais elle doit rester dans la limite
de la valeur de rachat. En général, les assureurs plafonnent le montant de l’avance à 80
% de la valeur de rachat.
L’avance n’affecte aucunement les relations contractuelles entre les deux parties
contractantes. Elles sont gérées comme des actifs de la compagnie et les provisions sont
brutes d’avance.
L’avance, comme prêt consenti au souscripteur par l’assureur, le premier cité doit
rembourser l’avance avec intérêts. Les mortalités de calcul de ces intérêts ne sont soumises
à aucune réglementation. Cependant, elles doivent être indiquées dans les conditions
générales des contrats où sont consignés dans un document remis au souscripteur lors de
l’avance.
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❖ Autres droits (moins courants) du souscripteur sur l’épargne de son contrat
Conditions de la cession :
✓ le consentement par écrit de l’assuré,
✓ le consentement du bénéficiaire s’il est acceptant.
❖ Pour les assurances en cas de vie : le bénéficiaire doit prouver que l’assuré était en vie à
la date terme du contrat. Si l’assuré est égal au bénéficiaire, la seule présence de celui-ci
suffit. En revanche, si l’assuré est différent du bénéficiaire, celui-ci doit fournir un certificat
de vie de l’assuré, soit le cas échéant un acte de décès de l’assuré prouvant que le décès du
bénéficiaire est intervenu après le terme du contrat.
❖ Pour les assurances en cas de décès : le bénéficiaire devra fournir un acte de décès et un
certificat de genre de mort.
Dans les deux cas, il peut être demandé au bénéficiaire de fournir la police d’assurance.
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CHAPITRE V : LA BRANCHE COLLECTIVE
La branche collective encore appelée assurance collective ou assurance de groupe est constituée
par l’ensemble des contrats d’assurance vie souscrits par des personnes morales
(entreprises, syndicats, associations, etc.) pour la couverture d’un grand nombre de personnes par
la signature d’une seule et même police. En d’autres termes, il s’agit des contrats individuels
décrits précédemment souscrits par un ensemble de personnes présentant des caractères communs
et où l’assureur prend autant d’engagements qu’il y a de personnes.
Ainsi l’article 95 du Code CIMA donnant la définition de l’assurance groupe donne la possibilité de
couvrir le risque de chômage dans le cadre d’un contrat groupe alors que ce risque n’est même pas
défini comme risques complémentaires listés à l’article 328-2 du Code CIMA définissant les risques
complémentaires à un contrat d’assurance vie.
Tous les principaux contrats individuels d’assurance décrits précédemment peuvent être souscrits
sous la forme collective, c’est-à-dire souscrits par une personne morale ou un chef d’entreprise
pour une ensemble de personnes ayant un lien de même nature avec le souscripteur et remplissant
des conditions définies au contrat. Cependant, dans la pratique, tous les contrats vie individuels ne
sont pas couramment commercialisés sous la forme collective.
Ces contrats peuvent être classés en contrat groupe décès (pour ce qui concerne les deux premiers
types de contrats), et contrat groupe retraite complémentaire (regroupant les trois derniers types
de contrats).
Dans la plupart des pays, la couverture du risque vieillesse (retraite) est assurée par une caisse de
Sécurité Sociale, notamment en ce qui concerne le secteur privé. Les prestations de ces caisses
n’étant pas toujours suffisantes, les entreprises souscrivent des contrats Groupe Retraite auprès des
compagnies d’assurance. Ces contrats groupe se subdivisent en trois sous-groupes, à savoir :
a) Objet : ce contrat permet à une entreprise de constituer, au profit de tout ou une partie de
son personnel, une retraite complémentaire sous forme de rente viagère réversible ou
non. Très souvent, les prestations sont irrémédiablement acquises au salarié même si ce
dernier quitte l’entreprise ou décède avant son départ à la retraite.
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b) Cotisations: les cotisations sont fixées en pourcentage du salaire mensuel. Le taux de
cotisation est uniforme pour l’ensemble des salariés ou par catégorie. Ce taux peut
comporter une quote-part de l’Employeur et une quote-part du salarié, ou pris en charge
en totalité par l’employeur. Le choix du taux de cotisation n’est pas définitif, il peut
varier en hausse ou en baisse, en fonction de la politique sociale de l’entreprise. Les
cotisations sont prélevées mensuellement par l’entreprise pour l’ensemble des salariés
concernés. Elles sont ensuite reversées en totalité à la compagnie d’assurance.
c) Gestion pendant la période d’activité: pour chaque salarié en activité, l’assureur ouvre
un compte individuel alimenté (pendant la période d’activité du salarié) par les
cotisations nettes de chargement, les intérêts et la participation aux bénéfices. Ainsi
chaque compte individuel fonctionne exactement compte un contrat individuel épargne.
Les contrats retraite groupe à cotisations définies garantissent au salarié arrivant à la retraite, un
revenu différé qui dépend des réelles cotisations qu’il a versées pendant qu’il travaillait et qui n’a
aucun lien avec son dernier revenu à son départ à la retraite. Ce qui constitue un inconvénient
important pour ces contrats. Pour ces contrats, les moyens (cotisations) sont bien définis (d’où le
nom de Retraite à cotisations définies), mais les prestations au terme dépendent de ces cotisations.
Pour pallier cet inconvénient, les assureurs vie ont mis en place des contrats groupe retraite dits
contrats à prestations définies garantissant à l’ensemble du personnel d’une entreprise ou d’une
catégorie de celui-ci, un revenu ou retraite égal à un certain pourcentage du salaire du salarié à son
départ à la retraite (exemple: 1,5% du salaire de fin de carrière par année d’ancienneté dans
l’entreprise). Dans ces contrats, il y a une obligation de résultat (contrairement aux contrats à
cotisations définies où il y a une obligation de moyen sans prestations définies au terme) portant
sur les prestations définies au terme du contrat d’où le nom de contrats retraite à prestations
définies.
a) Objet: les contrats Retraite à prestations définies garantissent à tout ou une partie du
personnel d’une entreprise, une retraite complémentaire sous forme de rente viagère égale
à un certain pourcentage du dernier salaire.
b) Cotisations: dans les contrats retraite à prestations définies, les cotisations sont
déterminées à la suite d’étude actuarielle basée sur les éléments suivants :
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✓ l’évolution des salaires
✓ les dates de naissance des salariés
✓ l’ancienneté des salariés
✓ la probabilité de présence du salarié au moment de son départ à la retraite
Ainsi, dans de tels contrats, le montant des cotisations ne peut être déterminé à l’avance. Au
départ, l’assureur va faire une évaluation du montant des cotisations qu’il ajustera régulièrement
(chaque année ou chaque 2 ans par exemple) en fonction de l’évolution des paramètres ci-
dessus.
c) Gestion pendant la période d’activité: l’assureur crée un fond collectif. Les cotisations
versées par le contractant (déductions faites des charges), les intérêts et la participation au
bénéfice technique et financier vont alimenter le fonds. Lorsqu’un salarié arrive à la
retraite, il est prélevé sur le fond le capital constitutif nécessaire à la liquidation de la
retraite dudit salarié. Contrairement aux contrats de retraite à cotisations définies,
l’assureur ne constitue pas de compte individuel pour chaque salarié. Ici, les cotisations ne
sont pas individualisées. Elles forment un seul compte global dit fonds collectif.
d) Gestion en phase de retraite: Ici le montant de la rente est prédéterminé (égal généralement
à un pourcentage du salaire de fin de carrière dont le mode de calcul est défini au contrat).
L’assureur va calculer le capital constitutif de rente en fonction du tarif en vigueur. Une
fois le capital constitutif calculé, l’assureur en prélève le montant dans le fond collectif
dédié au contrat et l’affecte à un deuxième fonds dit « fonds de service des rentes ».
a) Objet: les employeurs ont généralement l’obligation de verser à leurs salariés, lors de leur
départ à la retraite, une indemnité prédéfinie en fonction d’un certain nombre de
paramètres.
Afin d’être en mesure de respecter ses engagements envers ses salariés, l’employeur va
souscrire un contrat de type « prestations définies » garantissant le versement d’un capital
de
fin de carrière (exemple un mois de salaire de fin de carrière après cinq ans d’ancienneté).
b) Gestion: les contrats IFC fonctionnent de la même manière que les contrats à prestations
définies à la seule différence que les prestations sont versées sous forme de capital.
Remarque : Dans les contrats groupe à prestations définis et les contrats IFC, le versement des
prestations est très souvent conditionné par la présence du salarié au moment de son départ à la
retraite.
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TABLEAU COMPARATIF DES CONTRATS GROUPE
Les droits acquis sont Les droits acquis sont Les droits acquis sont
Droits acquis certains. Ils restent acquis virtuels. Ils sont perdus virtuels. Ils sont perdus
au salarié même en cas de en cas de départ de en cas de départ de
départ de l’entreprise l’entreprise
l’entreprise
La majorité des contrats groupe décès en zone CIMA sont soit des contrats groupe souscrits par
des entreprises, des associations ou syndicats au profit de leurs membres, soit des contrats souscrits
par des organismes de crédit pour la couverture des prêts qu’ils accordent à leurs clients. On
rencontre donc principalement deux types de contrats groupe, à savoir :
❖ la prévoyance entreprise
❖ le groupe décès emprunteurs
C’est un contrat groupe souscrit par une entreprise ou une association au profit de son personnel
ou de ses membres et par lequel l’assureur s’engage à payer un capital ou une rente en cas de décès
de chaque salarié ou membre.
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2) Le contrat Groupe Emprunteurs
Le contrat d’assurance groupe décès emprunteur est un contrat d’assurance groupe souscrit par un
organisme de crédit au profit de ses débiteurs. Ce contrat garantit, en cas de décès d’un débiteur
de l’organisme de crédit le paiement par l’assureur à l’organisme prêteur :
❖ soit le capital restant dû en principal (c’est-à-dire le montant non amorti du prêt tel qu’il
figure au tableau d’amortissement) ;
❖ soit le montant du prêt initial. Dans ce cas, l’organisme de crédit et les ayants droits de
l’assuré (ou des bénéficiaires désignés par lui) se partagent le capital versé par l’assureur.
C’est le cas le plus simple à gérer, mais la prime est plus chère.
Remarque : Les assureurs vie de la zone CIMA, offrent de plus en plus la garantie du risque de
chômage à la faveur de l’article 95 du Code CIMA, même si ce risque n’est pas cité comme risques
complémentaires définis à l’article 328-2 du Code CIMA.
Les opérations de souscription et de gestion des contrats collectifs vie ne sont pas
fondamentalement différentes de celles des contrats vie individuels. Cependant, il faut noter que
les formalités d’acceptation des adhérents à un contrat groupe sont très simplifiées car le
phénomène de l’antisélection joue peu. En plus, l’assureur doit procéder à l’incorporation des
nouveaux adhérents et la radiation des adhérents sortant pendant l’existence du contrat groupe.
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CHAPITRE VI : LA CAPITALISATION
VI - 1) DEFINITION ET CARACTERISTIQUES
VI - 1-1) Définition :
Le contrat, bon ou titre de capitalisation est une opération purement financière dans laquelle, en
échange d’une prime unique ou périodiques, une société dite de capitalisation s’engage
contractuellement à remettre au porteur un capital déterminé, à une échéance fixée à l’avance au
porteur du bon ou le cas échéant, à une date plus rapprochée s’il est prévu un tirage au sort.
Le capital versé à la date terme de l’opération correspond au cumul des primes versées, augmenté
des intérêts (calculé par la méthode des intérêts composés) et de la participation des assurés aux
résultats techniques et financiers de la société de capitalisation.
Le contrat de capitalisation, formule de placement à long terme, ne fait en effet à aucun moment
intervenir la notion de risque. Son principe et sa légalité résultent de l’article 1154 du Code civil
selon lequel « les intérêts échus des capitaux peuvent produire des intérêts … par une convention
spéciale … ».
Ainsi, bien qu’il soit régi par le Code des assurances CIMA, dans la branche 23 définie à l’article
328, le contrat de capitalisation ne constitue pas une opération d’assurance sur la vie, laquelle
suppose nécessairement la couverture d’un risque en cas de décès ou en cas de vie de l’assuré.
Remarques :
c) Les compagnies d’assurances vie souhaitant pratiquer cette branche doivent en principe
demander l’agrément correspondant.
d) Il faut savoir distinguer la « capitalisation comme opération financière » de la «
capitalisation comme technique de gestion des assurances ». Ainsi bien que la branche vie
soit distincte de la branche capitalisation, elle est gérée par la technique de capitalisation.
a) Le contrat de capitalisation peut être au porteur, contrairement aux contrats d’assurance sur
la vie qui lui ne peut être au porteur (art. 9 du Code CIMA). Le contrat de capitalisation
pouvant être au porteur, sa perte, son vol ou sa simple disparition comporte un risque non
négligeable. Le Code CIMA a prévu des dispositions pour réduire les effets néfastes de ces
événements aléatoires (art. 91 et 92 du Code CIMA).
Le contrat de capitalisation peut comporter une clause de tirage au sort. Dans ce cas, il est
immédiatement versé au souscripteur le capital prévu au terme au cas où son titre est tiré au
sort. Bien sûr le calcul de la prime prend en compte la probabilité de versement anticipé du
capital terme par tirage au sort. Les modalités (nombre, date, mécanismes, proportions de titres
remboursés) du tirage au sort lorsqu’il est prévu dans un contrat de capitalisation sont
strictement réglementées par le Code CIMA (articles 87 à 90)
Exemple:
Soit un bon de capitalisation avec clause de tirage au sort qui en contrepartie d’une prime unique
de 100 000 F prévoit le paiement d’un capital de 200 000 F dans 10 ans. Dans ces conditions, si
le bon du souscripteur est tiré au premier triage par exemple, il recevra immédiatement les 200
000 F prévus au terme.
Dans un contrat de capitalisation, il n’y a pas de notion d’assuré au vrai sens du mot. En plus le
décès du souscripteur ou du détenteur d’un bon de capitalisation est un non-événement pour la
société émettrice car les engagements financiers pris par cette société continuent à courir jusqu’au
terme initialement prévu sauf si le rachat du bon est demandé entre temps.
Il n’y a pas de formalités particulières de souscription comme en assurance vie. Dès que le client
donne son accord le contrat, bon ou titre de capitalisation est établi. Il est matérialisé par un
document (dit bon ou titre) qui doit comporter un certain nombre d’indications (voir article 64 du
Code CIMA).
Toutes les opérations de gestion des contrats d’assurance sur la vie, restent possibles dans les
mêmes conditions que pour les contrats de capitalisation.
Il s’agit des opérations de rachat, de réduction, d’avance sur police, de modification de la prime,
et autres.
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VI - 2) Distinction entre contrat de capitalisation et contrat d’assurance-vie
Le contrat, bon ou titre de capitalisation appartient à une branche spécifique (la branche 23 dite
capitalisation et définie à l’article 328 du Code CIMA). Les contrats de cette catégorie bien
qu’autorisés à être commercialisés par les sociétés vie et soumis à des règles communes, ne sont
pas des contrats d’assurance vie dans lesquels le paiement de la prestation est subordonné au décès
ou à la survie d’une personne dite l’assurée. Outre, la non-exposition à un risque lié à la vie
humaine, le titre de capitalisation se distingue d’un contrat d’assurance vie épargne pure par :
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CHAPITRE VII : LES BASES TECHNIQUES DE TARIFICATION
Malgré la complexité des calculs actuariels qui conduisent à la détermination du prix d’un contrat
d’assurance vie, les paramètres sur lesquels se fondent les formules sont limités au nombre de trois
:
Par expérience les études distinguent deux types de circonstances qui conditionnent la mortalité :
des circonstances générales dont l’influence s’exerce sur toute la population,
des circonstances particulières propres à l’assurance.
Le premier facteur de la mortalité est l’âge qui présente l’avantage d’être facilement mesurable.
Les statistiques nous apprennent en effet que pour un individu déterminé pris en observation à
l’époque 0, sa probabilité de survie à l’époque t décroît au cours du temps.
Le sexe est le second facteur, puisque dans nos pays la mortalité des hommes est plus élevée que
celle des femmes. Ce facteur est lui aussi facilement introduit dans les calculs (variable binaire)
La profession ou, plus exactement, les conditions de travail jouent également un rôle très
important, rarement pris en compte par les assureurs, car ce paramètre n’est pas facilement mis
sous forme numérique.
Les tares physiques et physiologiques selon que l’assuré jouit d’un bon état de santé ou est plutôt
sous l’empire de maladies récurrentes ou graves, sa probabilité de décès est plus élevée que la
normale ; l’assureur étudiera ce risque pour l’assurer moyennant surprime ou la refuser.
Dans certains produits d’assurance, les conditions climatiques et du mode de vie (boissons, tabac,
alimentation), sont pris en considération.
Enfin la mortalité évolue au cours du temps, c’est-à-dire qu’elle est différente selon les générations
du fait des progrès de l’hygiène et de la thérapeutique qui contribuent à l’allongement de la durée
de vie. Cependant, cette évolution est difficile à prévoir.
Il s’agit ici des choix exercés à la fois par l’assureur qui accepte ou non les risques (politique de
sélection) et par le preneur d’assurance qui privilégie telle ou telle forme d’assurance, qui peut
poursuivre ou au contraire abandonner son contrat (par résiliation, c’est-à-dire rachat), provoquant
ainsi un phénomène d’antisélection*.
C’est ainsi qu’en principe les garanties en cas de décès attirent a priori les personnes en mauvaise
santé et les garanties en cas de vie les individus qui ont, au contraire, l’espoir de survivre
suffisamment de temps.
Une table de mortalité est constituée par l’ensemble des taux annuels de mortalité (qx) ou par
l’ensemble des taux annuels de survie (px), chacun de ces ensembles mesurant la mortalité d’une
population d’individus.
Le seul prix du risque ne suffit évidemment pas à équilibrer une compagnie d’assurances et à
assurer des bénéfices.
Il faut aussi couvrir le coût de la gestion des contrats grâce à l’introduction de chargements qui
peuvent s’appliquer à des assiettes diverses :
la prime,
la provision technique,
la prestation.
Les chargements sur les primes ou les prestations augmentent de façon directe le prix de
l’assurance. Au contraire ceux sur les provisions techniques sont plus insidieux car ils ont un effet
“boule de neige”. Ils viennent, en effet, diminuer le rendement financier brut de l’opération.
En tout état de cause, les chargements sont un paramètre décisif pour la performance des contrats
d’assurance vie et leur prix. Ce phénomène est d’autant plus sensible que les variations d’un
assureur à l’autre peuvent se révéler importantes, surtout dans un contexte de concurrence accrue.
La prime pure peut être définie comme la prime correspondant aux engagements de l’assureur
(prix du risque) calculés en fonction du taux d’intérêt technique et de la loi de survenance de
l’événement assuré (c’est-à-dire la loi de probabilité de réalisation de cet événement).
S’y ajoutent divers chargements :
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a) d’inventaire : chargement destiné à couvrir la sécurité (en permettant à l’assureur de faire face
à des prestations éventuellement plus fréquentes que celles prévues par les tables de mortalité)
et les frais de gestion (rémunérations du personnel et autres frais d’exploitation entraînés par la
gestion du portefeuille d’assurance) des engagements de l’assureur.
c) d’encaissement : tout autre chargement destiné à couvrir les frais de l’entreprise d’assurance
et les commissions des intermédiaires et relatif à l’encaissement des primes (périodiques).
On obtient ainsi la prime commerciale qui est le montant payable par le preneur en contrepartie
des engagements de l’assureur.
Les provisions mathématiques ont leur origine dans le fait que les preneurs versent des primes par
avance (ce qui est évident en cas de prime unique) et qu’à tout instant l’assureur a un engagement
moyen, envers les assurés, supérieur à l’engagement résiduel réciproque des payeurs de primes.
De là, la définition classique des provisions mathématiques sont les sommes qui seront payées
ultérieurement par l’assureur compte tenu de leur accroissement annuel par bonification d’intérêts
(composés) et compte tenu de l’échelonnement des primes que les preneurs ont encore à payer.
Autrement dit, c’est la différence entre les engagements de l’assureur (paiement ultérieur des
sinistres) et ceux du preneur (paiement ultérieur des primes).
❖ les provisions techniques vie doivent être calculées selon une méthode actuarielle
prospective suffisamment prudente, tenant compte de toutes les obligations futures de
l’assureur conformément aux conditions établies pour chaque contrat en cours, et notamment
:
de toutes les prestations garanties, y compris les valeurs de rachat garanties ;
des participations aux bénéfices auxquelles les assurés ont droit ;
de toutes les options auxquelles l’assuré a droit selon les conditions du contrat ;
des frais de l’entreprise, y compris les commissions ; tout en tenant compte des primes
futures à recevoir.
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❖ une évaluation prudente ne signifie pas une évaluation sur la base des hypothèses considérées
les plus probables mais doit tenir compte d’une marge raisonnable pour variations
défavorables des différents facteurs en jeu ;
❖ la méthode d’évaluation des provisions techniques doit être prudente non seulement en elle-
même mais également lorsqu’on prend en compte la méthode d’évaluation des actifs
représentatifs de ces provisions ;
❖ les provisions techniques doivent être calculées séparément pour chaque contrat mais
l’utilisation d’approximations raisonnables est autorisée ;
❖ lorsque la valeur de rachat d’un contrat est garantie, le montant des provisions mathématiques
pour ce contrat doit être à tout moment au moins égal à la valeur garantie au même moment.
À noter que la méthode d’évaluation des provisions techniques ne doit pas changer d’année en
année de façon discontinue à la suite de changements arbitraires dans la méthode ou dans les
éléments de calcul.
Quant aux actifs représentatifs des provisions techniques, ils doivent tenir compte du type
d’opérations effectuées par l’entreprise, de manière à assurer la sécurité, le rendement et la
liquidité des investissements de l’entreprise, qui veillera à une diversification et à une dispersion
adéquates de ces placements. Suivent les catégories d’actifs seuls admissibles de la part des
autorités de contrôle compétentes.
C’est ainsi qu’il énonce les règles suivantes destinées à la protection des assurés vie, considérés
individuellement ou collectivement :
la valeur de rachat théorique doit être égale à la différence entre la valeur actuelle d’inventaire
des engagements de l’assureur et la valeur actuelle des primes de réduction relatives aux
échéances futures. Les bases techniques utilisées pour le calcul de cette valeur de rachat
théorique sont celles utilisées pour la tarification ;
le montant des provisions mathématiques de bilan ne peut être inférieur à la somme, pour tous
les contrats, des provisions mathématiques d’inventaire ;
la valeur de réduction a pour valeur actuelle d’inventaire la valeur de rachat théorique. Ces
développements nous amènent naturellement à parler des droits du preneur d’assurance sur la
provision mathématique de son contrat.
L’entreprise d’assurance n’est pas propriétaire de la provision mathématique du contrat : elle n’en
est que le gestionnaire. Le preneur d’assurance en est le créancier.
60
Ce droit de créance, qui lui est strictement personnel, peut s’exercer selon différentes modalités :
rachat, réduction, avance sur police, mise en gage de celle-ci, cession du contrat.
Il s’exerce également dans le respect du principe d’égalité entre les engagements de l’assureur et
ceux du preneur, égalité qui postule que la provision mathématique augmentée des primes futures
soit à tout moment égale à la totalité des avantages futurs.
❖ rachat du contrat : opération par laquelle le preneur d’assurance met fin anticipativement au
contrat (résiliation), moyennant le remboursement par l’assureur de la valeur de rachat, c’est-
à-dire la provision mathématique diminuée des frais d’acquisition exposés par l’assureur au
début du contrat et non encore amortis.
❖ réduction du contrat : cas où le preneur cesse simplement de payer les primes, de sorte que
la provision mathématique du contrat reste dans les comptes de l’assureur (l’effectif des assurés
n’est pas modifié) mais il y a diminution de la valeur actuelle des prestations assurées. La
valeur de réduction correspond aux prestations restant assurées.
❖ avance sur police : opération par laquelle le preneur prélève soit en totalité soit en partie le
montant de la valeur de rachat de son contrat, sans que les prestations assurées ne soient
modifiées. Cette opération se réalise moyennant le paiement d’intérêts à l’assureur qui perd le
revenu des placements correspondant aux montants prélevés alors que la provision
mathématique du contrat se voit toujours bonifier l’intérêt technique garanti.
L’avance peut être remboursée, en tout ou en partie, à tout moment. Au terme du contrat, si tel n’a
pas été le cas, son montant est déduit des prestations assurées.
❖ mise en gage de la police : opération par laquelle le preneur transfère le bénéfice du contrat à
un créancier, de sorte que les avantages assurés (en cas de vie ou de décès) sont versés à ce
dernier, à concurrence de ce qui lui est dû.
Les précautions prises pour le calcul des primes et des provisions mathématiques font que la
plupart du temps, on constate a posteriori des excédents d’exploitation. Pour une bonne part, les
bénéfices ont ainsi leur origine dans le versement par les souscripteurs de primes trop élevées et il
est alors équitable de leur restituer ce qui n’était pas nécessaire.
Telle est, la première raison de l’octroi aux assurés d’une participation aux bénéfices constatés.
Un deuxième motif est la situation concurrentielle des entreprises qui rivalisent entre elles, en
faisant état auprès du public des participations accordées.
La participation bénéficiaire a essentiellement pour effet de corriger les écarts positifs éventuels :
61
❖ entre les rendements financiers passagers et l’intérêt technique bonifié aux provisions
mathématiques ;
❖ entre la mortalité réelle et la mortalité hypothétique prévue par les tables de mortalité ;
❖ entre les charges effectives de frais de l’entreprise d’assurance et les chargements de prime
(gestion performante).
Comme le bénéfice de l’entreprise est toujours incertain, aucune participation bénéficiaire ne peut
être garantie de quelque manière que ce soit, avant la date de la répartition du bénéfice. Il est bon
de rappeler que sont cependant garantis au preneur d’assurance, pendant toute la durée du contrat,
quelle qu’elle soit : le taux d’intérêt technique, la table de mortalité et les chargements utilisés pour
le calcul de la prime, peu importe l’évolution respective des rendements passagers, de la mortalité
et des frais généraux.
La règle de base veut que le bénéfice réparti par l’entreprise soit attribué aux catégories de contrats
proportionnellement à leur contribution aux bénéfices de placement, de mortalité et de gestion et
compte tenu de leur tarification.
La participation bénéficiaire peut être accordée soit sous la forme d’une diminution de la prime
soit sous celle d’une augmentation des prestations assurées (cas le plus courant).
Dans cette seconde hypothèse, le bénéfice, attribué et ainsi affecté, est intégré à la valeur de rachat
théorique sous forme de valeur actuelle d’inventaire de l’augmentation des prestations. Le calcul
se fait suivant les bases utilisées pour le calcul de cette valeur de rachat théorique.
Quant au bénéfice réparti mais non encore attribué, il est affecté à une provision technique
dénommée fonds de participation.
62
CHAPITRE VIII : ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES ET COMMERCIAUX DE
L’ASSURANCE-VIE
De l’importance de l’assurance, le Président américain Winston Churchill disait : « si cela m’était
possible, j’écrirais le mot - ASSURANCE - dans chaque foyer et sur le front de chaque homme,
tant je suis convaincu que l’assurance, peut, à un prix modéré, libérer les familles de catastrophes
irréparables. »
Cet aphorisme fait de l’assurance-vie une opération qui revêt une triple importance sociale,
économique et commerciale.
Jusqu’à une période récente en Afrique, la solidarité familiale et clanique était très forte, et
s’exerçait en faveur de tous les membres d’une communauté.
Un père de famille décédait, et ses frères et sœurs se répartissaient les orphelins pour les élever.
Un membre du clan devenait invalide, et les autres membres lui assuraient sa subsistance et celle
de sa famille.
Cette forme de solidarité n’a pas pu résister aux transformations induites par l’évolution de notre
mode de vie et de pensée, de plus en plus occidentalisé.
La solidarité a disparu et la famille est devenue atomique, se réduisant au père, à la mère et aux
enfants. Le chef de la famille doit assumer ses responsabilités envers sa famille au-delà de sa
propre vie.
L’assurance-vie lui donne cette opportunité : le besoin de prévoyance, c’est-à-dire de prévoir pour
sa famille (et aussi pour soi-même) des prestations financières en cas de décès, d’invalidité,
d’accident ou de maladie, est généralement couvert par les contrats d’assurances en cas de décès
(Assurances Temporaire au Décès, Vie Entière, etc …).
Ces contrats en cas de décès permettent aussi de faire face aux besoins de succession (payer les
frais de succession avec les prestations d’un contrat décès) ou assurer un capital à un enfant
(contrat d’assurance de terme fixe, d’assurance dotale, d’éducation, etc …) ou encore mettre la
famille à l’abri des créanciers en cas de décès (assurance décès des prêts, etc …).
63
VIII - 1 - 2) L’assurance-vie, et la retraite
L’assurance-vie permet à toute personne de se constituer progressivement une épargne, afin d’en
disposer elle-même lorsqu’elle en aura le plus besoin, c’est-à-dire au terme de la vie
professionnelle.
Cet acte d’épargne, que permet l’assurance-vie, répond au besoin très important de la retraite. En
effet ; les caisses légales de retraite, qui fonctionnent selon le système de la répartition, connaissent
ou connaîtront des difficultés structurelles (dues à la crise économique accroissant le chômage et
diminuant les ressources de ces caisses, à la rupture de l’équilibre cotisants/prestataires, aux
problèmes de gestion, etc. …).
L’assureur-vie collecte une épargne répétitive, régulière et longue, qu’il fructifie en investissant
dans les circuits économiques du pays, afin de garantir aux assurés les prestations prévues au
contrat.
Cette masse d’épargne, qui est aussi baptisée « quasi-fonds propres » à cause de sa longue
disponibilité, lorsqu’elle est injectée dans l’économie, participe au développement en créant des
emplois et des richesses.
Un adage dit que New-York existe grâce aux assureurs. Cela est dû au fait que les différents
opérateurs économiques qui investissent et construisent les usines, les immeubles, … font l’appel
à l’épargne des banques et autres institutions financières. Celles-ci ne peuvent prêter que si elles
sont sures de récupérer leurs mises en cas de décès de l’emprunteur. Ainsi est-il fait appel aux
contrats d’assurances en cas de décès pour se prémunir contre ce risque.
L’assurance-vie (et plus précisément l’assurance en cas de décès) favorise le commerce de
l’argent, et par conséquent constitue une grande aide à l’investissement.
Dans les pays de la CIMA, les caisses de retraite légale sont bâties selon le régime de base français
instauré depuis 1944 : elles fonctionnent par répartition i.e. les travailleurs en activité (les actifs)
cotisent une part de leurs revenus dans une caisse commune (la Caisse de la Sécurité Sociale), et
ces cotisations sont immédiatement redistribuées aux personnes ayant cessé, du fait de leurs âges
avancés, leurs activités professionnelles (les retraités ou inactifs).
64
Ce système de répartition, dont l’avantage principal est la solidarité entre ses membres actifs
(retraités), repose, pour sa pérennité, sur les fondements suivants :
❖ Le nombre de cotisants (actifs) doit être toujours supérieur au nombre des inactifs
(retraités), pour que les recettes couvrent les dépenses ;
❖ L’activité économique doit être soutenue pour que les personnes en activité soient toujours
plus nombreuses que les retraités ;
❖ Les caisses doivent avoir des règles de gestion stricte (constitution de provisions sures, son
imperméables) pour faire face à leurs engagements financiers présents et futurs.
Le système de répartition a également pour avantages, mis à part la solidarité entre ses membres,
son imperméabilité à l’inflation : les cotisations d’aujourd’hui servent à payer les retraites
d’aujourd’hui, en francs courants, et l’inflation n’a pas de prise sur le système.
Cependant, le système de répartition a ses limites. Les caisses de retraite par répartition sont
appelées à connaître des difficultés, à plus ou moins longue échéances selon les pays, à cause des
problèmes suivants :
❖ La crise économique qui frappe nos États a fait apparaître un chômage structurel important,
(jeunes à la recherche d’un premier emploi, personnels déflatés des entreprises et des
administrations restructurées, développement du secteur informel au personnel non couvert
pas les assurances sociales, etc. …) alors que de fortes vagues de travailleurs à la retraite :
il s’en suit un déséquilibre financier du système ;
❖ La gestion des fonds de retraite n’a pas toujours été faite selon des règles prudentielles
strictes : sécurité, rentabilité, liquidité. Les réserves financières accumulées pendant les
années de forte croissance économique ont servi à des investissements de prestige ou tout
simplement à renflouer les finances publiques. Ces caisses connaissent ou connaîtront des
crises de liquidité ;
❖ Les caisses allouent des retraites de niveau modeste, compte-tenu de la faiblesse des
cotisations. Il n’existe pratiquement pas de caisse complémentaire de retraite gérée par
répartition, pour permettre aux salariés moyens et supérieurs de prétendre à une retraite
conséquente.
Devant cette situation, des voix d’élèvent pour demander la création d’un cadre juridique fiscal et
réglementaire favorisant la constitution individuelle ou collective, des retraites complémentaires
basées sur la capitalisation :
65
Liberté de souscription ;
Sortie exclusivement en rente viagère réversible ;
Déduction fiscale plafonnée ;
Prestations non imposées ;
Capitalisation intégrale, avec transférabilité des droits et des provisions ;
Gestion selon les techniques et règles prudentielles de l’Assurance.
Sur le plan collectif, il sera envisagé la création de « Fonds de Pension » aux caractéristiques
suivantes :
Leur mise en place se ferait par accord contractuel entre les partenaires sociaux ou à la
demande des représentants qualifiés des professions indépendantes ;
Gestion des Fonds en capitalisation intégrale et permettant une transférabilité des droits et
provisions ;
Gestion selon les mêmes techniques et les mêmes règles prudentielles que l’Assurance et
soumission au contrôle ;
Sortie en rente viagère, avec réversion, pour procurer aux retraités de demain un revenu
complémentaire sûr et régulier.
Le système de retraite complémentaire en capitalisation est la réponse idéale aux défis de demain,
et, outre qu’il fait appel à la responsabilité individuelle, il permet aux Assureurs de mobiliser une
épargne importante qui servira au financement de l’économie, donc de la croissance et de
l’emploi./.
66
ANNEXE : NOTIONS ELEMENTAIRES DE L’ACTUARIAT-VIE ET LA
GESTION ACTIF-PASSIF
A) ACTUARIAT - VIE
L’actuariat vie permet de tarifer les contrats et se provisionner les engagements des sociétés
pratiquant l’assurance sur la vie, c’est-à-dire commercialisant des contrats dont les garanties
dépendent de la vie humaine.
Ces garanties sont généralement à l’horizon long et le placement des flux financiers, primes ou
cotisations de l’assuré ou capitaux versés par l’assureur, joue un rôle essentiel.
Ainsi donc, les opérations d’assurances vie sont essentiellement constituées d’engagements
financiers à long terme et liés à la durée de la vie humaine. Ce sont donc des opérations
financières à long terme effectuées dans un contexte aléatoire. Leur traitement repose donc
essentiellement sur des notions de probabilités liées à la durée de la vie humaine et de
mathématiques financières.
Un contrat d’assurance vie est un contrat de long terme et la dimension financière est
significative. La dimension risque est la différence principale avec une opération financière
puisque le paiement des primes par l’assuré et des capitaux par l’assureur, est fonction d’un aléa,
l’état de vie ou de non-vie de l’assuré.
Toutefois, cette dimension n’existe pas dans la branche capitalisation ou est neutralisée parfois
dans l’assurance sur la vie qui revêt le seul caractère d’épargne.
La dimension coûts de gestion, sous forme d’un financement par les changements prélevés sur
les primes ou sur l’encours, est non négligeable. Elle permet, comme la dimension financière,
de différencier la performance des acteurs. L’assuré cherche en effet la meilleure rentabilité à
terme de sa prime d’épargne investie.
La notion d’intérêt peut se définir comme la rémunération d’une somme d’argent dans le temps.
Dans la pratique, deux méthodes de calcul sont appliquées pour calculer les intérêts à savoir les
intérêts simples (durée au plus 1 an) et les intérêts composés (durée au moins 1 an).
67
Les intérêts simples sont généralement utilisés pour les opérations de courte durée et les intérêts
composés pour les opérations de longue durée comme en assurance vie et capitalisation.
La valeur acquise par un capital C0 placé à intérêts au taux annuel de i pendant n années est la
valeur de ce capital majoré des intérêts au bout des n années.
Elle se calcule par la formule suivante :
❖ Valeur acquise Cn à intérêts simples : Cn = C0 + C0.i.n = C0(1+ i.n) ; avec n durée en année
et i taux annuel. L’intérêt simple étant au plus d’une année, ces variables peuvent être
converties en équivalence semestrielle, trimestrielle, mensuelle, hebdomadaire ou
journalière ;
Les opérations d’assurance- vie étant de long terme, nous privilégions les intérêts composés.
La valeur actuelle d’un capital futur Cn disponible dans n années est le capital C0 qu’il faut placer
à la date d’aujourd’hui à un taux d’intérêts de i pour avoir le capital Cn au bout des n années. Elle
se calcule par la formule ci-dessous :
Valeur actuelle C0 à intérêts composés : C0 = Cn (1+ i)-n
4) Annuité certaine
On appelle annuité une suite de montants versés périodiquement. Elle est dite certaine lorsque le
nombre total de versements prévus est fixé à l’avance. En d’autres termes, les versements seront
effectués quel que soient les conditions.
Selon la date de versement du premier terme de l’annuité, on distingue l’annuité payable d’avance
et l’annuité payable à terme échu.
❖ annuité certaine payable d’avance : l’annuité certaine est dite payable d’avance
lorsque le premier versement à lieu au début de la première période et le dernier au
début de la dernière période.
❖ annuité certaine payable à terme échu : l’annuité certaine est dite payable à terme
échu lorsque le premier versement à lieu à la fin de la première période et le dernier à
la fin de la dernière période.
68
5) Valeur acquise et valeur actuelle d’une annuité
Nous avons donné ci-dessus la formule de calcul de la valeur acquise et actuelle d’un capital versé
en une seule fois. Qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’une succession de versements périodiques appelés
annuités ?
L’on notera : a = montant (constant) de chaque versement ; i = le taux d’intérêts par période ; n =
le nombre de versements.
❖ Valeur acquise d’une annuité : la valeur acquise d’une annuité est la somme des valeurs
acquises des termes de l’annuité.
Valeur actuelle d’une annuité : la valeur actuelle d’une annuité est la somme des
valeurs actuelles des termes de l’annuité.
Remarque : Dans les ouvrages traitant de l’actuariat, très souvent on appelle annuité la valeur
actuelle d’une suite de montants égaux à 1 franc payable d’années en années pendant un certain
temps n. Cette annuité est notée en actuariat comme suit :
𝒂̈ |𝒏 = valeur actuelle d’une annuité de montant égaux à 1 unité monétaire payable d’avance
d’année en année pendant n années.
𝟏 − (𝟏 + 𝒊)−𝒏
𝒂̈ |𝒏 = (𝟏 + 𝒊)
𝒊
𝒂|𝒏 = valeur actuelle d’une annuité de montant égaux à 1 unité monétaire payable à terme échu
d’année en année pendant n années.
𝟏 − (𝟏 + 𝒊)−𝒏
𝒂|𝒏 =
𝒊
69
Remarque :
Dans la pratique, ce sont des taux d’intérêts annuels qui sont indiqués quel que soit la périodicité
de versement des termes de l’annuité. Dans ce cas, il faut calculer d’abord le taux équivalent au
taux annuel donné se rapportant à la périodicité des versements.
En notant :
i = taux d’intérêt annuel
p = nombre de versements dans l’année (fréquence ou périodicité de versement. On a p = 12 ; 4 ; 2 ou 1
pour respectivement des versements mensuels, trimestriels, semestriels ou annuels ).
ip = taux d’intérêt équivalent se rapportant à la périodicité p
Les opérations d’assurance vie étant liées à la durée de la vie humaine, leur mise en œuvre nécessite
absolument le calcul des probabilités de décès ou de survie à partir de statistiques de mortalité.
Ces probabilités liées à la durée de la vie humaine sont dites probabilités viagères.
1) Probabilité de survie
C’est la probabilité qu’un individu d’âge x soit vivante dans n années ou encore la probabilité
qu’individu d’âge x atteigne l’âge (x+n). La notation actuarielle de cette probabilité est : npx
Ainsi 1px est la probabilité qu’individu d’âge x soit en vie à la fin de l’année. Dans ce cas elle
est simplement notée px (sans mettre la durée avant la lettre p).
2) Probabilité de décès
C’est la probabilité qu’un individu d’âge x décède dans les n années à venir ou encore la probabilité
qu’individu d’âge x décède avant l’âge (x+n). La notation actuarielle de cette probabilité est : nqx
Ainsi 1qx est la probabilité de décède dans l’année. Elle est simplement notée qx
70
A -2 -b) Les principales probabilités viagères sur une tête (x)
On distingue :
npxy = probabilité que les deux têtes x et y soient en vie dans n années ;
nqxy = probabilité que l’une des deux têtes x ou y décèdent avant n années ;
npxy = probabilité qu’au moins une tête soit vivante dans n années ;
nqxy = probabilité que les deux têtes décèdent avant n années.
Le calcul numérique des probabilités viagères se fait à partir de tables dites « tables de
mortalités ». la table de mortalité est un tableau constitué de données statistiques relatives à la
mortalité d’un groupe donné de personnes. Elle donne pour chaque âge x et cela jusqu’à un âge
limite w :
En assurance vie, les risques couverts dépendent de la durée de la vie de l’assuré. Une appréciation
chiffrée de la mortalité ou de la survie de l’assuré est donc la préoccupation majeure de l’assureur
vie. En d’autres termes, l’assureur vie doit être en mesure d’estimer le nombre de décès ou de
survie pour un groupe d’assurés sur une période donnée. Pour cela, l’assureur vie s’appuie sur des
statistiques de mortalité présentées sous forme de table dite « table de mortalité ».
Les tables de mortalité constituent donc un élément essentiel qui se trouve au centre de toutes les
activités d’une compagnie d’assurance vie car elles permettent à l’assureur d’estimer les
probabilités de décès ou de survie des assurés pour tarifer et provisionner les contrats vie.
Lorsque les observations ayant servi à la construction d’une table de mortalité portent sur toute
une population, on parle de table de mortalité démographique. Dans le cas où les observations
ne concernent que les assurés d’un ensemble de compagnies d’assurance vie ou d’une compagnie
d’assurance vie, on parle de table de mortalité d’expérience.
71
Dans le cas d’une table démographique, les données nécessaires sont :
les résultats d’un recensement de la population qui indiquent pour chaque âge le nombre
de personnes de chaque sexe ;
les registres d’état civil qui donnent par année les naissances et les décès ;
les statistiques des mouvements migratoires.
Dans le cas d’une table d’expérience, les statistiques utilisées sont celles d’un ensemble de
compagnies vie ou d’une compagnie sur plusieurs années d’exploitation.
𝑙𝑥+𝑛
1) calcul de npx : nPx = 𝑙𝑥
Soit Tx la loi de survie, la probabilité de survie au-delà d’une période de durée n : P[Tx > n] = nPx
𝑙𝑥 −𝑙𝑥+𝑛 𝑑𝑥+𝑛
2) calcul de nqx : nqx = =
𝑙𝑥 𝑙𝑥
probabilité de décéder avant une période de durée n : P[Tx < n] = nqx = 1 - nPx
3) calcul de n/mqx q
: n/m x = 𝒎𝒑𝒙 ∗ 𝒏𝒒𝒙+𝒎 = 𝒎𝒑𝒙 ∗ (𝟏 − 𝒏𝒑𝒙+𝒎 ) = 𝒎𝒑𝒙 − 𝒎+𝒏𝒑𝒙
probabilité de décès au cours d’une période comprise entre m et m+n : P[ m < Tx < m+n] = n/mqx
2) Espérance de vie
L’espérance de vie à un âge x se calcule à partir de la table de survie retenue : elle s’obtient en
pondérant chaque année de vie future par la probabilité qu’à l’assuré d’âge x d’y parvenir
(espérance mathématique de la durée de vie). Une expression mathématique simple est :
1
𝑒𝑥 = 0,5 + 𝑙 ∑𝑤−𝑥
𝑘=1 𝑙𝑥+𝑘
𝑥
Cette notion est moins utilisée dans l’actuariat traditionnel qu’en économie et statistiques. Elle
permet d’effectuer des comparaisons, dans le temps, des gains de vie liés au progrès médical et
dans l’espace, avec d’autres pays.
Une autre notion utile est la vie probable (médiane de la durée de vie) qui est la durée de vie
correspondant à une probabilité de survie de 50%. La demi-vie ou vie probable est l’âge auquel la
moitié des individus vivant à l’âge x vont décéder dans les conditions de mortalité de la table.
72
A -3-a) Définitions
La valeur actuelle probable d’un engagement est définie comme le produit de la valeur actuelle de
cet engagement par la probabilité de réalisation de l’engagement.
Cette notion permet à l’assureur d’évaluer ces engagements et donc de les provisionner
suffisamment.
Valeur actuelle probable = Valeur actuelle de l’engagement × Probabilité de réalisation de cet engagement
À la date de souscription du contrat, les VAP des engagements de l’assuré et de l’assureur sont
égales.
VAP(assuré) = VAP(assureur), à la souscription
Dans les calculs, l’assureur utilise un taux d’intérêt qui lui permet de déterminer la VAP des
engagements de chaque partie contractante. Ce taux étant contractuellement fixé une fois pour
toute à la souscription du contrat qui est généralement de longues durées, l’assureur doit être très
prudent dans son choix. Ainsi , l’article 338 du Code CIMA le fixe au plus à 3,5% brut : il est
appelé taux d’intérêt technique.
Aussi, par soucis de prudence, le choix des tables de mortalité est fait de manière à surestimer les
engagements de l’assureur.
Ainsi, le choix de ces deux éléments (taux technique et tables de mortalité) est basé essentiellement
sur la prudence de manière à ne pas être trop optimiste sur les rendements financiers des
placements et à ne pas sous-estimer les probabilités de réalisation du risque.
❖ VAP(Assuré)
Dans les calculs, l’assureur utilise un taux d’intérêt qui lui permet de déterminer la VAP des
73
VAP(Assuré) en cas de paiement de primes périodiques annuelles limitées ou viagères
Primes annuelles pendant n années tant que l’assuré est en vie (primes limitées)
VAP (1ère année) = PA
𝑙𝑥+1
VAP (2ème année) = PA× (1 + 𝑖)−1 × 𝑙𝑥
…..
𝑙𝑥+𝑛
VAP (nème année) = PA× (1 + 𝑖)−(𝑛−1) × 𝑙𝑥
𝑙𝑥+1 𝑙𝑥+𝑛
Somme des VAP = PA + PA× (1 + 𝑖)−1 × 𝑙𝑥
+ … + PA× (1 + 𝑖)−(𝑛−1) × 𝑙𝑥
𝑙𝑥+1 𝑙𝑥+1 𝑙𝑥+𝑛
= PA×[1 + (1 + 𝑖)−1 × 𝑙𝑥
+ (1 + 𝑖)−1 × 𝑙𝑥
+ … + (1 + 𝑖)−(𝑛−1) × 𝑙𝑥
]
𝒍𝒙+𝒌
= PA×[∑𝒏−𝟏
𝒌=𝟎(𝟏 + 𝒊)
−𝒌
× ]
𝒍𝒙
L’expression entre crochet est dite annuité viagère payable d’avance. En actuariat-vie, elle est
notée 𝑎̈ 𝑥:𝑛| . Elle représente la VAP d’une suite de versement de montant 1 unité monétaire
payable d’avance d’année en année pendant une durée n tant qu’une personne d’âge x est en vie.
Primes annuelles viagères (illimitées) et payables tant que l’assuré est en vie
Ici la prime étant payée tant que l’assuré est en vie, on fait la sommation jusqu’à l’infinie (c’est à
dire l’âge limite de la table de mortalité). Ce qui donne :
𝒍
VAP(Assuré) = PA×[∑𝒘−𝒙 𝒌=𝟎 (𝟏 + 𝒊)
−𝒌
× 𝒙+𝒌 ] = PA×𝒂̈ 𝒙
𝒍 𝒙
Dans ce cas, la VAP est simplement égale au montant de la PU versée à la souscription ; il n’y a
donc ni facteur d’actualisation ni facteur viager car le versement unique est fait à la souscription
du contrat et il est certain (car l’assuré doit être en vie à la souscription).
Donc dans ce cas : VAP(Assuré) = PU
Elle représente la VAP d’un capital de 1 unité monétaire dans n années si une tête (x) est en vie
au bout des n années.
En utilisant la notation actuarielle ci-dessus on a : VAP(Assureur) = C× 𝒏𝑬𝒙
74
la rente viagère différée à terme échu
L’expression entre crochet est dite annuité viagère à terme échu. En actuariat vie elle est notée
𝒏|𝒂𝒙 . Elle représente la VAP d’une suite de versements annuels de 1 unité monétaire à terme échu
d’année en année à l’issue d’une période (dite différé) de durée n à une tête (x) tant que celle-ci
est vivante.
En utilisant la notation actuarielle ci-dessus on a : VAP (Assureur) = = R× 𝒏|𝒂𝒙
L’expression entre crochet est notée |nAx en actuariat. Elle représente la VAP d’un capital de 1
unité monétaire payable au décès d’une tête x qu’elle qu’en soit la date.
En utilisant la notation actuarielle ci-dessus on a : VAP(Assureur) = C× |nAx
Le principe est le même que pour les contrats temporaire décès à capital constant. La différence se
trouve dans la détermination du capital décès de chaque année. Ici, on raisonne en termes de capital
moyen assuré par année.
75
Il existe plusieurs méthodes de détermination de ce capital moyen. L’une, couramment appliquée
consiste à prendre la somme moyenne des capitaux restant dû en début de chaque année. Une autre
méthode plus simple consiste à prendre la demi-somme des capitaux restant dû en début et en fin
d’année.
Ainsi, si on note : cmk le capital moyen de la k-ième année.
❖ définition et notation
Ce sont des nombres prédéfinis par âge qui permettent de simplifier le calcul des primes lorsque
on ne dispose pas d’outil informatique. Ces nombres s’appellent commutations ou nombre de
commutation. Ils sont rassemblés dans une table dite table de commutation et sont calculés à partir
d’une table de mortalité donnée et d’un taux d’intérêt technique i fixés.
𝐷𝑥 = 𝑙𝑥 (1 + 𝑖)−𝑥
c’est la valeur actualisée de nombre de vivant à l’âge x.
𝑁𝑥 = ∑𝑤−𝑥 𝑤
𝑘=0 𝐷𝑥+𝑘 = ∑𝑘=𝑥 𝐷𝑘 ; w = l’âge limite de la table de mortalité
Le nombre de commutations Nx est la somme des Dx depuis l’âge x jusqu’au dernier âge de la
table de mortalité.
𝑆𝑥 = ∑𝑤−𝑥 𝑤
𝑘=0 𝑁𝑥+𝑘 = ∑𝑘=𝑥 𝑁𝑘
Le nombre de commutations Sx est la somme des Nx depuis l’âge x jusqu’au dernier âge de la
table de mortalité.
𝐶𝑥 = 𝑑𝑥 (1 + 𝑖)−(𝑥+1/2)
Pour les décès supposés survenir en milieu d’année.
𝑀𝑥 = ∑𝑤−𝑥 𝑤
𝑘=0 𝐶𝑥+𝑘 = ∑𝑘=𝑥 𝐶𝑘
Le nombre de commutations Mx est la somme des Cx depuis l’âge x jusqu’au dernier âge de la
table de mortalité.
𝑅𝑥 = ∑𝑤−𝑥 𝑤
𝑘=0 𝑀𝑥+𝑘 = ∑𝑘=𝑥 𝑀𝑘
Le nombre de commutations Rx est la somme des Mx depuis l’âge x jusqu’au dernier âge de la
table de mortalité.
76
❖ passage des notations actuarielles aux nombres de commutations
𝒂𝒙 𝑁𝑥+1
𝐷𝑥
|𝒏𝒂̈ 𝒙
(𝑁𝑥 − 𝑁𝑥+𝑛 )
𝐷𝑥
𝑁𝑥+𝑛
𝒏|𝒂̈ 𝒙
𝐷𝑥
|𝒏𝒂𝒙
(𝑁𝑥+1 − 𝑁𝑥+𝑛+1 )
𝐷𝑥
𝑁𝑥+𝑛+1
𝒏|𝒂𝒙
𝐷𝑥
𝑨𝒙 𝑀𝑥
𝐷𝑥
|𝒏𝑨𝒙
(𝑀𝑥 − 𝑀𝑥+𝑛 )
𝐷𝑥
Pour faire face à tout moment à toutes sortes d’engagements liés à la gestion technique de ses
opérations d’assurance, les assureurs vie sont tenus de constituer des provisions dites techniques
qui sont sévèrement réglementées par la loi et dont les plus importantes sont les provisions
mathématiques (PM)
Les PM résultent principalement du phénomène dit « inversion du cycle de production » qui veut
qu’en assurance la société d’assurance en caisse d’abord la prime et paye la prestation après,
contrairement à une société industrielle qui fournit la prestation et encaisse le coût de la prestation
ensuite. Ainsi en assurance, le client (souscripteur) a en permanence une créance vis-à-vis de
l’assureur qui pour être en mesure d’honorer ses engagements (payer ses dettes envers l’assuré)
doit constituer des provisions en mettant de côté une bonne partie des primes que lui a versée
l’assuré.
Pour les contrats traditionnels ou classiques, il existe principalement trois méthodes de calcul des
PM à savoir :
a) la méthode prospective
b) la méthode rétrospective
c) la méthode de récurrence
la première méthode est couramment utilisée et spécifiée par le code CIMA.
77
A- 4 -a) Calcul des PM aux dates anniversaire par la méthode prospective
La PM est consécutive d’une « dette » de l’assureur vis-à-vis de l’assuré. Elle est la différence à
la date de calcul entre ce que l’assureur doit potentiellement à l’assuré et ce que ce dernier lui doit
potentiellement comme primes.
« Les PM sont définies comme la différence entre la VAP des engagements futures de l’assureur
et les VAP de l’ensemble des primes futures à payer par l’assuré »
En notant PMk, la PM d’un contrat à la fin de son kiène anniversaire, cela se traduit ainsi :
PMk = VAP(assureur)k - VAP(assuré)k ; les deux VAP étant évaluées à la date de calcul k
qui serait la date anniversaire des contrats.
Pour calculer donc les PM, il faut évaluer les VAP de chaque partie à la date de d’évaluation.
Pour les comptes annuels, les PM d’un portefeuille sont généralement évaluées au 31 décembre
de chaque année qui ne coïncide pas toujours avec les dates d’anniversaire. Pour obtenir les PM
au 31 décembre, il faut procéder par interpolation linéaire entre deux dates d’anniversaires
encadrant le 31 décembre de l’année inventoriée.
Notons :
k = l’anniversaire qui tombe dans l’année de calcul en cours d’inventaire
α= la durée écoulée entre la date k et le 31 Décembre de l’année de calcul. α est
exprimé fraction d’année donc compris entre 0 et 1
P = prime annuelle d’inventaire
La PM au 31 décembre est donnée par la formule suivante :
78
A - 4-b) Les chargements des contrats d’assurance vie
Les chargements ont pour finalité de subvenir aux frais de toutes natures auxquels l’assureur est
astreint pour commercialiser et gérer un contrat d’assurance.
Les chargements majorent la prime pure du contrat, cette dernière ne garantissant que le seul risque
viager.
Les chargements contribuent aux résultats de la compagnie d’assurance dans la mesure où une
sous-estimation ou une surévaluation des frais, au même titre qu’une sur ou sous tarification du
risque, porte à conséquence dans l’exploitation de l’assureur.
Il est bien entendu que le montant des chargements est également conditionné par l’environnement
économique de l’assureur qui est contraint de gérer au plus juste afin de conserver une position
de marché.
Les chargements se décomposent usuellement en 5 catégories selon le type de frais qu’ils sont
destinés à couvrir :
Les chargements de gestion du contrat, destinés à couvrir les frais de gestion annuels de
toute nature, pendant toute la durée du contrat. Ces chargements sont généralement
exprimés en fonction des capitaux garantis.
Les chargements de gestion des primes, destinés à couvrir les frais de gestion des primes
périodiques pendant la durée de paiement des primes. Ces chargements sont généralement
exprimés en fonction des capitaux garantis.
Les chargements d’encaissement destinés à couvrir les frais d’encaissement des primes.
Ces frais sont généralement exprimés en fonction des primes.
Les chargements sur prestations destinés à couvrir les frais de règlement des prestations
(rente viagère, capitaux décès). Ces prestations sont généralement exprimées en fonction
du montant des prestations payées.
Par ailleurs certains assureurs prélèvent également des frais fixes, uniques ou annuels,
correspondant par exemple à l’ouverture d’un contrat ou d’un dossier.
79
❖ Provisions pour participation aux bénéfices (PPB) : montant des participations aux
bénéfices attribuées aux bénéficiaires de contrats lorsque ces bénéfices ne sont pas payables
immédiatement après la liquidation de l’exercice qui les a produits ;
❖ Provision globale de gestion (PGG) : provision destinée à couvrir les charges de gestion
future des contrats non couvertes par ailleurs. le principe de la provision de gestion consiste
à provisionner des charges de gestion non compensées par des chargements sur primes ou
produits financiers.
Le calcul de la provision globale de gestion (PGG) se fait par la différence entre les charges
de gestion futures actualisées et les produits futurs actualisés à l’intérieur d’un groupe
homogène.
❖ Provision pour risque d’exigibilité (PRE) : provision destinée à faire face aux
engagements dans le cas de moins-value de l’ensemble des actifs admis ;
❖ Provision pour frais d’acquisition reportés (FAR) : provision destinée à couvrir les
charges résultant du report des frais d’acquisition constaté. Généralement la provision à
inscrire au passif du bilan est la provision Zillmérisée, c’est-à-dire prenant en compte le
montant des chargements d’acquisition dans l’engagement du payeur de primes. ;
❖ Provision pour égalisation (PE) : provision destinée à faire face aux fluctuations de
sinistralité afférentes aux opérations d’assurance de groupe contre le risque décès ;
Les premières notions de gestion actif-passif remontent aux années 1930. À la suite des difficultés
de grandes institutions financières au cours de la grande dépression, les gouvernements ont mis en
place une surveillance et une réglementation du secteur de l’épargne (loi de 1938 sur l’assurance-
vie en France) et les concepts financiers comme l’immunisation et la duration se sont développés.
Les concepts financiers appliqués en gestion actif-passif (ALM) ne se sont cependant généralisés
qu’après la crise financière des années 1970.
80
Dans le secteur de l’assurance, ceci a fait prendre conscience des risques de placement (actif) et
des risques de souscription (passif). Depuis les assureurs ont compris l’intérêt de la gestion actif-
passif. Les autorités de tutelle intègrent progressivement des outils de gestion actif-passif dans les
éléments de reporting.
Enfin, la gestion actif-passif exerce une certaine influence sur la comptabilité à travers la prise en
compte de certains éléments prospectifs dans les comptes en complément d’éléments historiques
ou de l’année en cours.
Pour un assureur vie, la démarche actif-passif est en fait un retour aux sources actuarielles à travers
la prise en compte de flux futurs probables et aux sources réglementaires avec l’obligation de
calculer des provisions sur une base prospective conformément aux spécifications du Code des
assurances.
L’assurance vie est une activité à fort levier par rapport au risque de placement et notamment au
risque de taux.
Pendant longtemps, l’assureur vie a géré une épargne à très long terme (25 ans environ) avec un
taux garanti faible pour la partie autre que la couverture du risque décès.
Aujourd’hui, le profil des produits s’est beaucoup modifié. Les produits d’épargne ne comportent
plus d’aléas viagers et ressemblent de plus en plus à des produits financiers. La durée s’est
considérablement raccourcies ; nombreux sont les contrats dont la durée d’environ 10 ans.
Le taux d’intérêt garanti est élevé pour certaines catégories de contrats. Dans le même temps la
concurrence est devenue bien plus importante et le client bien mieux informé. Les marges
bénéficiaires diminuent.
Pour faire face à ce contexte évolutif, l’assureur vie fait appel à la gestion Actif-Passif afin
d’obtenir un ensemble d’outils de pilotage plus financiers qu’actuariels. Un ensemble d’outils de
pilotage qui viendront compléter les résultats comptables annuels observés.
La gestion Actif-Passif ou ALM (Asset Liability Management) a acquis une véritable dimension
stratégique au sein des établissements financiers. Son importance est devenue grandissante avec
l’accroissement de la volatilité des marchés, l’apparition des produits dérivés et la complexité de
plus en plus forte des bilans des institutions financières.
La gestion actif-passif est finalement une méthode globale et coordonnée permettant à une
entreprise, et notamment une banque ou assureur, de gérer la composition et l’adéquation de
l’ensemble de ses actifs et passifs et de son hors-Bilan.
81
L’objectif de cette méthode est d’optimiser la rentabilité des fonds propres tout en préservant un
niveau acceptable de risque de taux, de change et de liquidité et en assurant une allocation de fonds
propres de manière à adapter le volume et la structure des emplois et ressources et des activités à
l’évolution du marché et à l’environnement financier réglementaire, notamment aux ratios
prudentiels.
❖ Optimiser chaque année, le taux de rémunération de l’épargne confiée par les clients. C’est
un objectif court terme « permanent ». il y a donc un risque de taux sur les actifs
correspondants ;
❖ Garantir une liquidité suffisante des actifs afin de faire face aux demandes de rachats, de
payer les sinistres et les capitaux correspondants à des contrats à terme ;
❖ Optimiser la rentabilité des fonds propres et assurer la pérennité de la Compagnie, ceci afin
de garantir un montant de dividendes suffisants pour les actionnaires mais aussi de valoriser
et d’augmenter les capitaux propres.
La gestion Actif-Passif entraîne une gestion cohérente de l’actif et du passif mais aussi une
meilleure connaissance du passif et donc à terme une meilleure rentabilité pour la compagnie
d’assurances, mais aussi :
❖ Une meilleure connaissance des clients, ce qui conduit à une segmentation de la clientèle
d’une part, à une offre produits plus adaptée d’autre part ;
82
Risques liés à une dégradation de la sinistralité du portefeuille des contrats d’assurance
détenus pour laquelle l’entreprise pourrait ne pas disposer d’assez de liquidités pour y
faire face ;
Risques liés au défaut des réassureurs qui les empêchent d’honorer leur part du contrat de
réassurance ;
les risques techniques sont liés à la fiabilité de l’estimation des flux correspondant aux
engagements pris par les sociétés d’assurance. Cette séquence de flux conduit, d’une part, à fixer
les tarifs et les chargements et, d’autre part, à calculer les provisions.
Le risque lié à une évolution mal anticipée des lois viagères (loi de mortalité). En absence de
maîtrise de ce risque, l’assureur devra régler des rentes en moyenne plus longtemps que prévu, ce
qui augmentera non seulement la valeur actuelle probable des flux des engagements mais
également la durée de vie moyenne de ses engagements et donc la duration des actifs à détenir
pour tenter de couvrir ces engagements.
Le risque lié à un taux technique trop élevé. Lorsque le taux technique est très proche du taux du
marché lors de la souscription, le différentiel de taux ne permet pas toujours à l’assureur de se
couvrir contre les différents risques qu’il supporte.
Le risque lié à une mauvaise perception des engagements à travers les provisions. Pour les sociétés
d’assurance qui détiennent encore des contrats d’épargne à taux majorés, le montant de la provision
mathématique est particulièrement trompeur car il correspond à l’actualisation de l’engagement au
terme à ce taux majoré (souvent très supérieur au taux du marché en période de baisse des taux
d’intérêt).
les risques de placement concernent principalement les obligations (risque de taux) ainsi que les
actions et les immeubles (risque de marché). Ces risques liés aux variations des taux d’intérêt sur
les marchés financiers, notamment les obligations correspondent au risque que les actifs soient
plus courts ou plus longs que les passifs.
❖ Risque de taux :
En cas de baisse des taux (risque de réinvestissement), les flux sont investis ou
réinvestis à un taux de rendement financier insuffisant pour respecter les
engagements de taux. Autrement dit, le risque de réinvestissement est le risque que
le taux de rendement auquel se feront les investissement futurs soit inférieur aux taux
garantis au titre des contrats d’assurance.
Il s’agit pour un actif trop court d’être en risque d’avoir à réinvestir des montants
importants à des conditions de taux défavorables. Autrement dit, il s’agit d’une
insuffisance des rendements des actifs pour faire face aux engagements en termes de
taux minimum garantis ;
83
En cas de hausse de taux d’intérêt (risque d’investissement ou de liquidation), le
risque est d’avoir à céder des obligations avant leur remboursement, alors que ces
obligations sont en moins-value par rapport à leur prix d’achat. Autrement dit, les
compagnies peuvent être amenées à réaliser des moins-values. Si la réserve de
capitalisation est insuffisante, elles peuvent se trouver face à des insuffisances de
rendement pour revaloriser les contrats au même niveau que ceux des compagnies
récentes et limiter les comportements de rachat anticipé.
Il s’agit pour un actif trop long d’être en risque de ne pas disposer de suffisamment
de liquidités permettant de profiter de la hausse des taux pour acquérir de nouvelles
obligations et par conséquent de perdre en compétitivité. Autrement dit, il s’agit de
l’insuffisance des rendement des portefeuilles d’actifs par rapport aux conditions de
marché. Ceci oblige les sorties anticipées des contrats obligeant l’assureur à vendre
des obligations en moins-values, qui entraîne la dégradation de la couverture de la
marge de solvabilité.
Quel est le taux garanti aux assurés sur les contrats d’assurance vie qu’il commercialise que peut
fixer un assureur en fonction du prix de la liquidité (taux auquel elle se finance) sur les marchés ?
Bien qu’il existe à long terme une certaine corrélation entre l’évolution des actions et le
niveau des taux d’intérêt, il arrive qu’à certaines phases du cycle économique ou boursier,
les marchés évoluent de façon décorréler :
la valeur des actions peut baisser fortement alors que la valeur actuelle des
engagements croît du fait de la baisse des taux ;
Certaines crises violentes, comme la crise asiatique de 1997, la crise russe de 1998
ou la crise des Twin Towers de 2001, conduisent à une hausse du cours des
obligations d’État alors que les autres classes d’actifs baissent fortement. Ce
comportement des marchés est appelé comportement de fuite vers la qualité (« fly
to quality »).
84
B - 2 -3) Risques de comportement :
Il s’agit des risques liés aux parties prenantes (assurés, assureurs et distributeurs) qui induisent
notamment le risque de liquidité : le comportement des assurés, par exemple, peut s’éloigner de
celui retenu pour la tarification et le provisionnement.
❖ Risque de rachat : En fonction du niveau des marchés financiers et des taux d’intérêt, la
survenance de rachat dans le portefeuille peut assainir ou au contraire affaiblir le bilan et
plus généralement la richesse de la société. Ces rachats peuvent provoquer la réalisation du
risque de liquidité. C’est le risque pour une compagnie de ne pas disposer dans le futur de
la trésorerie nécessaire pour faire face à ses engagements (termes, rachats anticipés, décès).
La société d’assurance se trouverait alors dans l’obligation d’emprunter ou de vendre des
actifs dans des conditions défavorables. Ces ventes pourraient entraîner des conséquences
très négatives sur les comptes de la société ou sur sa capacité à honorer ses engagements.
❖ Risque lié aux garantis plancher : de telles garanties consistent à assurer le reversement
d’un capital minimum en cas de décès en règle générale mais parfois en cas de vie.
L’assureur est exposé à un montant égal à la différence positive entre la valeur plancher et
la valeur acquise par le contrat qui est elle-même conditionnée par les volutions de marchés.
Le problème naît ici de la combinaison de deux risques indépendants, l’un lié à la durée de
la vie humaine, l’autre au contexte des marchés financiers.
❖ Risque de change : ce risque peut naître lorsque les actifs sont libellés dans une monnaie
et les engagements dans une autre. Le risque de change n’a pas véritablement cours en
assurance dans la mesure où l’assureur est tenu par la réglementation d’effectuer ses
placements dans la monnaie du contrat (ou dans l’unité de compte qui sert à l’indexer). Il
existe toutefois une tolérance qui peut naître, à la marge, un tel risque. Cependant, le risque
de change traduit le fait qu’une baisse des cours de change peut entraîner une perte de
valeur des produits financiers libellés en devises étrangères. De même, la hausse des taux
de change peut entraîner une hausse de valeur en monnaie nationale d’engagements libellés
en devises étrangères.
comment peut un assureur qui a des activités dans différents pays et qui publie son bilan
dans une seule devise protéger son bilan face aux fluctuations de la monnaie ?
❖ Risque de liquidité :le risque de liquidité est le risque qu’une entité soit dans l’obligation
de verser une somme d’argent dont elle ne dispose pas. Autrement dit, le risque de
85
liquidité est le risque de ne pouvoir vendre un titre financier ou de le vendre à des
conditions de prix très défavorables. Ce risque résulte de l’inadéquation entre l’actif et
le passif en termes de durée.
Dans quel mesure un assureur peut-il verser un capital dans les délais si tout ou bonne
partie de ses assurés venaient à décéder à court terme ?
❖ Risques de crédit ou de signature : Ce risque est encore appelé risque de défaut. Il est
lié à la solvabilité de l’émetteur de titres financiers, ainsi qu’à la perception de cette
solvabilité par les acteurs du marché. en effet, les acteurs financiers n’attendront pas le
défaut de paiement, moins encore le dépôt de bilan, pour traduire dans les cours boursiers
une dégradation de la capacité d’un émetteur à rembourser ses dettes.
❖ Risque d’inflation : comment un assureur peut protéger son bilan face aux variations de
prix d’une grandeur économique constatée sur le marché. Face à l’inflation, la question
est de savoir notamment si l’assureur possède dans son bilan des actifs adossées à
l’inflation ou des contrats qui proposent des prestations de services dépendant de
l’inflation ;
❖ Les risques opérationnels : le risque opérationnel contient tous les risques de pertes
imputables aux ressources humaines de l’entreprise, aux procédures qui y sont mises en
place (comptabilité, administration, organisation et contrôle, planification, …) et aux
systèmes informatiques.
❖ Les risques d’événements externes : ils correspondent à des événements négatifs non
contrôlables par la compagnie d’assurance. Dans cette catégorie rentrent les risques de
réputation, les risques légaux (liés classiquement à l’établissement des documents
contractuels incorrects), les risques catastrophiques, les risques de réglementation (liés aux
variations de l’environnement normatif et du contrôle de l’activité d’assurance), ainsi que
les risques politiques (liés à des variations de l’environnement politique défavorables à
l’assureur).
La valeur du marché des actifs et la valeur actuelle au taux du marché des engagements sont
sensibles au taux d’intérêt. Dans la plupart des cas, l’actif réévalué et le passif en valeur actuelle
varient différemment en fonction des fluctuations de taux.
86
La gestion actif-passif doit permettre, en particulier, d’apprécier les risques de taux sur l’actif et le
passif de manière à gérer l’actif (modification de l’allocation d’actif) ou le passif (politique
commerciale), et ainsi, préserver la capacité de l’entreprise à respecter ses engagements.
Suivant le point de vue (comptable : effets apparents, ou économique : effets réels), les effets des
fluctuations de taux apparaîtront plus ou moins rapidement.
Le bilan comptable est construit, en particulier, sur la notion de continuité d’exploitation qui vise
à lisser les résultats dans les comptes, indépendamment du niveau des taux d’intérêt.
❖ L’effet de la baisse des taux sur le compte de résultat et le bilan : la baisse des taux n’a pas
d’impact immédiat sur le compte de résultat jusqu’à ce que les rendements se trouvent être
insuffisants pour faire face aux engagements de taux. Une fois que la dégradation commence
à avoir des effets sur les comptes, on observe une diminution des marges financières prélevées
par l’assureur et une incapacité pour l’assureur de faire face à ses engagements de
revalorisation à un taux minimum garanti, d’où l’apparition de pertes.
Bien que la baisse de taux ait un effet analogue sur la valeur actuelle probable des engagements
et des actifs, il y a un traitement dissymétrique de l’actif et du passif dans le calcul de la marge
de solvabilité en cas de baisse des taux qui donne l’illusion d’une richesse apparente :
❖ L’effet de la hausse des taux sur le compte de résultat et le bilan : en cas de hausse de
taux, les obligations se dévalorisent, ce qui a pour conséquence immédiate la diminution
de la couverture de la marge de solvabilité. En cas de hausse des taux importante, durable
et mal pilotée, les taux servis par la société peuvent devenir sensiblement inférieurs à ceux
du marché obligataire ou de la concurrence (y compris des nouvelles sociétés d’assurance)
et entraîner de nombreux rachats anticipés alors que les titres obligataires sont pour la
plupart en moins-values latente.
Une variation de taux a un effet immédiat sur le bilan économique d’une société d’assurance
puisque la valeur de marché des actifs et la valeur actuelle des engagements au taux du marché
sont instantanément modifiées par cette variation de taux. Les effets financiers réels peuvent être
appréciés en comparant l’évolution en cas de variation des taux de la valeur de marché du
portefeuille avec la valeur actuelle des flux générés par le passif.
87
En fonction des actifs détenus en couverture des engagements, le niveau de risque en cas de
fluctuation des taux d’intérêt (à la hausse ou à la baisse) sera plus ou moins important.
❖ L’effet de la baisse des taux : la baisse des taux entraîne une augmentation de la valeur de
marché de l’actif et de la valeur actuelle des engagements au taux du marché. cependant, l’une
peut augmenter plus vite que l’autre en fonction des caractéristiques des contrats d’une part, et
des actifs d’autre part, d’où la déformation de l’écart actif-passif en valeur actuelle probable ;
❖ L’effet de la hausse des taux : la valeur de marché de l’actif, comme la valeur actuelle des
engagements au taux du marché, diminue en cas de hausse des taux. Cependant, dans le cas de
contrats rachetables, la baisse de la valeur économique du passif restera limitée au-delà d’un
certain taux si l’on prend en compte le coût maximal de l’exercice des options de rachat au gré
de l’assuré.
Pour se prémunir contre le risque de variation des taux d’intérêt, il est nécessaire de bien connaître
les caractéristiques du portefeuille d’actifs et surtout les caractéristiques des engagements est une
information incontournable pour définir une allocation d’actif en accord avec les engagements pris
par l’assureur. Cette notion doit être complétée par celle des gaps de trésorerie, de surplus ou de
ratio de financement.
Les mesures de durée :la sensibilité de la valeur d’un flux aux taux d’intérêt étant d’autant
plus importante que le flux est lointain, les mesures de durée ont fait partie des premiers
indicateurs utilisés pour la gestion actif-passif ;
La durée moyenne : la durée moyenne mesure la durée de vie moyenne des flux de
toute nature (intérêt et capital) générés par un produit financier ou un portefeuille.
∑𝑛𝑘=0 𝑑𝑘 × 𝐹𝑘
𝐷𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 =
∑𝑛𝑘=0 𝐹𝑘
dk : période s’écoulant entre la date de calcul et la date à laquelle intervient le flux Fk.
Fk : flux probable intervenant en date k.
Dans le calcul de la durée moyenne, les flux, quelles que soient leurs dates de
survenance, sont pondérés de la même manière. Pour prendre en compte la date de
décaissement prévue des flux dans la mesure de durée, on utilise plus couramment le
concept de duration.
La duration : la duration a été définie par Macaulay en 1938 dans une étude sur les
taux d’intérêt. À partir des années 1970, la duration a été retenue comme un outil
permettant d’immuniser les portefeuilles obligataires contre le risque de taux. Mais
cette immunisation est imparfaite en cas de fluctuation importante des taux ou de
déformation de la courbe des taux. La duration mesure la durée.de vie moyenne des
flux actualisés de toute nature (intérêt et capital) générés par un produit financier ou
88
un portefeuille. La duration correspondant au taux actuariel i est donnée par la formule
suivante :
𝑑𝑘×𝐹𝑘
∑𝑛
𝑘=0
(1+𝑖)𝑑𝑘
𝐷= 𝐹𝑘
∑𝑛
𝑘=0
(1+𝑖)𝑑𝑘
dk : période s’écoulant entre la date de calcul et la date à laquelle intervient le flux Fk.
Fk : flux probable intervenant en date k (en toute rigueur, le concept de duration
suppose connus et certains les flux de prestations. En pratique, les séquences de flux
du passif ne sont pas certaines et dépendent de i).
Alors que la durée moyenne ou la duration du portefeuille d’actifs varie uniquement avec les taux
d’intérêt, la duration ou la durée moyenne des flux du passif est aléatoire comme l’échéancier de
flux lui-même.
La seule égalité de la duration de l’actif avec celle du passif à un instant donné, selon un scénario
donné, n’est donc pas suffisante pour se prémunir contre les risques de mauvais adossement actif-
passif. la gestion actif-passif doit permettre d’apprécier les risques au-delà d’une simple projection
déterministe des flux de passif.
❖ Les gaps de trésorerie : les trésoriers appellent »gap » de trésorerie, la différence entre les
flux de trésorerie générés par l’actif et les flux de trésorerie générés par le passif pour des
intervalles de temps périodiques. Cette mesure donne une idée sur les risques de liquidité et
de taux auxquels l’institution est exposée.
Les flux d’actifs proviennent des coupons des obligations détenues dans le portefeuille d’actifs,
des obligations arrivant à l’échéance et des dividendes des actions détenues dans le portefeuille
d’actifs.
Les deux premières composantes sont connues, pour la troisième, il est nécessaire de faire une
hypothèse sur le taux de croissance des dividendes.
89
La plupart des flux générés par les engagements ne sont pas déterministes. Il est donc nécessaire
pour étudier les projections de flux du passif de faire des hypothèses sur les taux de rachat, les taux
de prorogation et les nouvelles souscriptions.
Une fois les hypothèses de projection des flux déterminées, les flux d’actif et de passif peuvent
être comparés.
Les gaps de trésorerie correspondent à la différence entre les flux d’actif et les flux de passif.
Il n’est pas suffisant d’adosser les flux d’actif et de passif pour un scénario donné car, pour deux
scénarios donnés, les séquences de flux peuvent être très différentes.
❖ Le ratio de financement : le ratio de financement est défini comme le rapport de l’actif est en
valeur de marché et de la valeur actuelle des engagements au taux du marché.
Actif général (y compris fonds propres) : si les actifs représentatifs des fonds propres et
des engagements non techniques n’ont pas été exclus du périmètre de l’étude, le ratio de
financement se compare à une valeur supérieure à 100% pour prendre en compte
également les besoins de fonds propres.
En définitive, la gestion actif-passif vise à trouver un compromis acceptable entre des objectifs
différents et parfois contradictoires .
D’une part, il est nécessaire de piloter le bilan de la compagnie dans une perspective de long terme :
✓ Couverture des décaissements futurs ;
✓ Rentabilité financière à long terme des actifs représentatifs des engagements ;
✓ Évolution de la valeur actuelle nette de la compagnie ;
D’autre part, la société doit obtenir chaque année des résultats comptables permettant :
✓ de financer comptablement les intérêts techniques et les participations aux bénéfices ;
✓ de satisfaire aux règles prudentielles ;
✓ De rémunérer les actionnaires, pour les sociétés de capitaux.
Une saine gestion actif-passif passe par plusieurs stades : l’identification des risques résultant des
actifs comme des passifs, la détermination de leurs lois de distribution, la mise en évidence des
options cachées, la recherche des corrélations, la détermination des contraintes, la mise en place
d’un processus d’optimisation sous contraintes, des scénarios catastrophes, etc.
La gestion actif-passif apporte un éclairage prospectif à la notion de solvabilité. Elle permet donc
d’anticiper les problèmes et de prendre des mesures correctives ou conservatoires « à froid » et
bien avant la traduction comptable et réglementaire d’éventuelles situations de crises.
90
B - 4) Les outils de la gestion Actif-Passif
Pour constituer un instrument pertinent de pilotage, les outils de simulation doivent prendre en
compte les caractéristiques précises des engagements, les règles prudentielles, comptables et
fiscales réellement appliquées.
Dans un contexte actuel de volatilité, la solvabilité des compagnies est appréciée par les marchés,
non seulement en termes de couverture de la marge réglementaire, mais aussi en termes de
« capital adequacy ».
Les approches stochastiques s’appuyant sur le modèle actif-passif permettent, en complément des
modèles plus classiques de « capital adequacy », de mesurer en interne les fonds propres
économiques à mettre en face de chacune des grandes activités de la compagnie.
L’allocation d’actifs est un besoin vital pour les investisseurs qui recherchent la meilleure
adéquation entre la rentabilité et le risque.
La gestion des actifs d’une entreprise d’assurance est un exercice délicat dans la mesure où le
gestionnaire doit s’assurer à tout moment que les actifs en portefeuille sont les meilleurs, non
seulement en termes de couple rentabilité/risque mais également au regard des engagements
souscrits par l’entreprise et des contraintes comptable et réglementaires.
La recherche de l’allocation d’actifs au sein d’une entreprise d’assurance passe donc avant tout
par l’analyse exhaustive des engagements contractés. Dans la pratique, cela signifie une relecture
attentive de tous les documents contractuels. Cette étape permet notamment d’identifier les
« cantons contractuels ». les « cantons contractuels » correspondent à des contrats pour lesquels
l’assureur s’est engagé à réaliser une gestion financière sur mesure. En d’autres termes, les sommes
91
versées sur ces contrats serviront à acquérir des titres clairement identifiés, dont la performance
reviendra exclusivement à leurs souscripteurs (après prélèvement des frais de l’assureur). Les
contrats non cantonnés sont gérés par l’assureur dans son actif général, avec les actifs en
représentation des fonds propres.
Une des difficultés du pilotage de l’entreprise d’assurance est de vérifier que les différentes
allocations retenues pour les cantons sont acceptables au niveau global de l’entreprise d’assurance.
Les règles imposées par les autorités de contrôle (en matière de répartition et dispersion des actifs
ou encore en matière de solvabilité) sont en effet applicables au niveau de l’entreprise tout entière
et non canton par canton.
Par conséquent, dans l’optique d’optimiser leurs placements, les assureurs ont développé des
modèles d’allocation stratégique de leurs actifs et d’analyse, à tout moment, du bon adossement
actif/passif.
L’allocation d’actifs stratégique est l’étape la plus longuement réfléchie, en raison des effets à long
terme qu’elle peut avoir sur les performances et le risque d’un portefeuille.
Il n’existe pas une allocation d’actifs stratégique qui soit supérieure à toutes les autres. Pour être
efficace, l’allocation doit être faite en fonction des particularités de chaque portefeuille diversifié
géré. Dans tous les cas, que le portefeuille soit dédié ç une entreprise, un institutionnel ou un
particulier, il est nécessaire de procéder en six (6) étapes et de se poser plusieurs questions :
❖ Choisir un benchmark
Définir un indice ou une combinaison d’indices afin de produire un reporting avec ce benchmark
comme référence dans les calculs et graphiques.
La différence entre allocation stratégique et allocation tactique est que l’allocation d’actifs
stratégique permet de déterminer la structure de base d’un portefeuille en matière de classes
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d’actifs et zones géographiques ainsi que la marge de manœuvre qui sera octroyée à l’allocation
tactique. En revanche, l’allocation d’actifs tactique permet de déterminer quels actifs ou zones
géographiques apparaîtront dans le portefeuille à un moment donné en fonction de ses vues de
marché du moment.
L’assurance doit intégrer dans sa démarche et face aux contraintes normatives l’utilisation des
méthodes d’allocation stratégique qui consiste en minimisant un gain espéré (ou surplus) sous
contrainte de respecter les dispositions réglementaires avec une probabilité suffisamment forte.
Les stratégies de gestion active peuvent être subdivisée en quatre catégories : les stratégies basées
sur les anticipations des taux d’intérêt, celles basées sur les mouvements de la courbe de taux,
celles basées sur les écarts de taux et, celles basées sur les caractéristiques propres de chaque
obligation.
B - 6) Le profit testing
Le profit testing est une méthodologie d’évaluation qui a été proposée à la fin des années cinquante
et développée essentiellement dans les années soixante-dix. Elle a pour objectif principal
d’analyser le rendement de contrats (ou plus généralement de générations de contrats) en termes
soit de bénéfices total espéré, soit de bénéfice annuel espéré (et donc en fonction du timing ou
periodicing de l’apparition des bénéfices). Sous sa forme la plus générale, le profit testing
considère des cash-flows, des bénéfices, ou parfois même des indicateurs patrimoniaux. Dans un
tel sens, il constitue un exemple significatif d’approche intégrée d’évaluation de portefeuilles
d’assurances.
Dans l’approche traditionnelle du profit testing, l’évaluation concerne une génération de polices,
c’est-à-dire un ensemble des contrats identiques en termes d’âge d’entrée, de durée contractuelle,
de classe de risque, … Les contrats sont habituellement considérés à leur date d’émission. En effet,
le profit testing s’emploie surtout en phase de construction de nouveaux produits d’assurances.
Les procédures de profit testing visent, comme leur nom l’indique, à tester le rendements des
contrats (ou de portefeuilles) d’assurance-vie. Il s’agit notamment d’un processus d’ajustement
des caractéristiques d’un contrat (généralement de son niveau de prime) afin d’atteindre un objectif
donné, exprimé en général à travers un indicateur de rendement (par exemple la profit margin ou
le taux de rendement interne). Au-delà de la détermination des primes, le profit testing peut servir
à calculer le niveau des provisions mathématiques à mettre de côté chaque année (généralement
en fonction d’objectifs de prudence). Dans une optique patrimoniale, l’évolution de ces provisions
doit refléter les attributions (ou prélèvements) de fonds au portefeuille. Dans une optique de
rendement, il faut au contraire considérer que la formation des provisions influe sur le processus
de formation des bénéfices. Dans tous les cas, les contraintes légales en matière de provisions
doivent être respectées.
Le profit testing permet par ailleurs d’évaluer les capitaux propres afférents à la gestion d’un
portefeuille ou d’établir un processus d’emploi des ressources financières. Ses applications, qui
sont d’une importance fondamentale pour la gestion d’une compagnie d’assurance, ne peuvent
s’obtenir avec les méthodes actuarielles traditionnelles, ou avec l’analyse de cash-flows espérés.
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Ces applications procèdent à une logique de type « what-if analysis ». cette dernière méthode se
propose d’évaluer la sensibilité du bénéfice espéré (et d’autres « résultats » et indicateurs de
rendement) à la valeurs de variables décisionnelles (telles que le taux technique, la table de survie,
les chargements pour frais, …) et/ou aux valeurs postulées de variables externes de scénario (telles
que le rendement des investissements, la mortalité, les frais). Le profit testing est dans un tel
contexte une fonction définie sur un ensemble de données (valeurs des variables décisionnelles et
des variables de scénario) et fournissant comme valeurs divers résultats (bénéfices espérés,
indicateurs de rendement …).
Logique actuarielle classique et logique du profit testing Inputs et outputs d’un modèle de profit testing
Chaque évaluation nécessite la construction d’un modèle adéquat ainsi que le choix d’un ensemble
d’hypothèses pour les paramètres du modèle lui-même. Ce cadre permet de calculer les résultats
futurs espérés (mais aussi de construire les distributions de probabilité pour une analyse
stochastique des résultats).
À titre d’exemple, le calcul de la value in-force en termes de coût des capitaux propres requiert un
modèle qui intègre des hypothèses sur la mortalité, les taux d’intérêt, les frais et la politique
d’allocation de capitaux.
Le calcul du goodwill nécessite également des hypothèses sur le développement futur du
portefeuille et sur sa rentabilité.
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Les hypothèses prises à fins d’évaluation s’appuient sur l’expérience statistique de l’assureur et
plus généralement sur les données du marché sur lequel l’assureur opère. Cette expérience est aussi
à la base des procédures du pricing des produits d’assurance et du calcul des provisions
mathématiques. Évidemment, les connaissances statistiques doivent être mises à jour au fur et à
mesure, en fonction des nouvelles informations disponibles. Le calcul de l’espérance ou variance
en est une illustration typique.
Le processus consistant à suivre en continu les réalisations et donc à adapter les hypothèses à la
base des calculs actuariels s’appelle « control cycle ».
LeLecontrol
controlcycle
cycle
Schématiquement, les cellules rectangulaires correspondent à des actions, tandis que les cellules
ovales correspondent à des données, ou à des résultats de la procédure. Le point de départ du
control cycle est celui des hypothèses initiales. Les hypothèses initiales ont trait au rendement des
investissements, à la mortalité, aux abandons de contrats, aux frais, … de telles hypothèses doivent
exprimer des prévisions réalistes concernant les quantités susmentionnées.
Sur la base des hypothèses initiales, on effectue le pricing des produits d’assurance et on évalue
les provisions mathématiques. Dans ce but, la méthodologie du profit testing permet d’établir le
niveau des primes ( après adoption d’une base du premier ordre convenable) ainsi que celui des
provisions. Évidemment, le profit testing doit s’utiliser séparément pour chaque catégorie de
produits (assurances combinées, temporaires décès, rentes viagères, …)
L’article 335 du Code des assurances CIMA pose un des principes fondateurs du droit prudentiel
de l’assurance : le privilège accordé aux assurés et bénéficiaires de contrats sur l’actif mobilier et
immobilier des entreprises d’assurance.
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Il convient donc qu’en représentation (ou en couverture) de ses provisions techniques, la société
d’assurance ait un montant suffisant d’actifs de « bonne qualité ».
En fait, il convient que l’entreprise représente non seulement ses engagements envers les assurés
(c’est-à-dire les provisions techniques), mais aussi ses engagements envers les autres créanciers
plus privilégiés que les assurés et les bénéficiaires de contrats.
La réglementation vise à ce que les placements représentatifs des engagements réglementés soient
sûrs, liquides et rentables.
❖ Exigence de sécurité : il s’agit d’abord aux sociétés d’assurance de spéculer avec l’argent
des assurés, de les conduire à privilégier les actifs émis par des entités solvables et de
s’assurer de la disponibilité des actifs en cas de liquidation. Les placements, pour être admis
en représentation, doivent être localisés sur le territoire d’un État membre de la
communauté.
❖ Exigence de liquidité : il s’agit de s’assurer que les placements d’une société sont
facilement et rapidement réalisables pour leur valeur comptable, notamment lorsque les
engagements de la sociétés sont à court terme. La listes des actifs représentatifs exclut donc
les actifs par nature très peu liquides et les règles de diversification limitent la part des
actifs peu liquides.
❖ Exigence de rendement : les exigence de sécurité et de liquidité ne doivent pas faire oublier
que la société d’assurance vie à garanti dans ses contrats des taux de revalorisation des
provisions mathématiques.
❖ Règle d’équivalence : les engagements réglementés doivent être à toute époque représentés
par des actifs équivalents, c’est-à-dire des actifs d’un montant au moins égal à celui des
engagements réglementés. Cette obligation est permanente, elle n’est pas limitée à la date
d’inventaire.
❖ Règle de congruence : les engagements pris dans une monnaie doivent être représentés par
des actifs congruents, c’est-à-dire libellés ou réalisables dans la même monnaie.
❖ Règle de localisation : les engagements afférents à des risques situé sur un territoire de la
communauté doivent être représentés par des actifs localisés sur le territoire d’un Etat
membre de la communauté.
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4) règles de répartition et de dispersion des placements représentatifs
Il existe deux séries de limitations : la répartition des placements (limitation par catégorie
d’actifs) et leur dispersion (limitation par émetteur).
❖ Règle de dispersion des placements : les règles de dispersion sont définies par l’article 335-
4 du code des assurances.
5) représentation des engagements par des actifs autres que des placements
❖ Avances sur contrats et les primes à recouvrer :les avances sur contrat sont admise sans
limitation en revanche, les primes à recouvrer ont une limite fixée par la règlementation en
considération de l’incidence, sur les engagements non réglementés, du non-recouvrement de
ces primes.
❖ Créances sur les réassureurs : les provisions techniques relatives aux affaires cédées à un
réassureur peuvent être représentées à l’actif par une créance sur ce réassureur à concurrence
du montant garanti par le nantissement d’un compte sur lequel ont été déposées les valeurs
mobilières ou des parts de fonds communs de placements.
Les instruments financiers que nous présentons et privilégions pour communiquer des
informations de base sont les obligations, les actions, les organismes de placement collectifs, les
investissements alternatifs, les principaux instruments dérivés (à savoir les options, futures,
forwards, …).
C - 1) obligations :
une obligation est une reconnaissance de dette de la part d’un émetteur ; elle représente une
fraction d’un emprunt émis par un émetteur pour lequel le détenteur de l’obligation perçoit des
intérêts (coupons).
L’obligation est caractérisée par u taux d’intérêt qui donne droit au paiement d’un coupon
périodique ou in fine, une durée d’emprunt, un prix d’achat et un prix de remboursement à
l’échéance.
Les obligations sont émises sur le marché primaire et il est possible d’y souscrire pendant une
période de souscription. Après cette période, les obligations peuvent être négociées (achat/vente)
sur le marché secondaire où les prix varient quotidiennement (quand les taux d’intérêt montent,
les cours baissent et inversement).
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Une obligation peut être émise au pair (prix d’émission =100% de la valeur nominale), au-dessus
du pair ou sous le pair. La valeur de remboursement à l’échéance est souvent de 100% de la valeur
nominale, mais une prime de remboursement peut être prévue
La durée est déterminée dès l’émission de l’obligation, mais un remboursement anticipé (« call »)
peut être prévu. Un remboursement anticipé ou call signifie que l’émetteur se réserve le droit, à
certaines dates ou périodes déterminées au moment de l’émission, de mettre fin à l’emprunt et de
rembourser son détenteur à un prix déterminé au préalable. La durée influence également le
rendement de l’obligation. En général, plus la date de l’emprunt est longue, plus le taux d’intérêt
est élevé.
Obligations ordinaires : les obligations ordinaires ont une durée fixe et sont assorties d’un
taux d’intérêt invariable pendant toute cette durée. Les porteurs d’obligations ordinaires ne
bénéficient d’aucun privilège particulier ; en cas de faillite de l’émetteur, ils sont
remboursés après tous les créanciers privilégiés.
Obligations à coupon-zéro : les obligations à coupon zéro sont caractérisées par une
absence de coupon (les intérêts ne sont pas distribués annuellement, mais capitalisés
jusqu’à l’échéance) ; et une émission sous le pair, c’est-à-dire que l’investisseur paie à
l’émission moins que la valeur nominale (le prix de l’émission est largement inférieur à
celui du remboursement car il est égal à la valeur nominale actualisée à la date d’émission
et au taux d’intérêt fixé).
Obligations indexées : il s’agit ici d’obligations dont le rendement est lié à l’évolution de
l’un ou l’autre indice (par exemple : l’inflation, prix de l’or, indice boursier ou cours d’une
action, cours de change donné) ; différentes clauses d’indexation peuvent être prévues.
Obligations à taux variable (ou à taux flottant - floating rate notes « FRN ») : dans ce type
d’obligation, le niveau du coupon n’est pas fixe, mais est revu périodiquement.
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Obligations avec warrants : l’obligation avec warrant est liée à une action ; le warrant
donne le droit d’acheter l’action sous-jacente à un prix fixé d’avance. Séparée de son
warrant, l’obligation devient une obligation ordinaire. Séparée de l’obligation, le warrant
possède les caractéristiques de tous les warrants.
Les obligations selon l’émetteur : le bon de caisse - il s’agit d’une reconnaissance de dette
d’un emprunteur (l’institution financière) envers un prêteur (l’investisseur). En
contrepartie du capital versé à l’institution financière , l’investisseur perçoit un intérêt sur
le montant confié sur la durée conclue) à l’échéance, le capital est remboursé. On distingue
les bons de caisse ordinaires, à taux d’intérêt progressif, de capitalisation (l’intérêt annuel
n’est pas distribué mais ajouté chaque fois à la somme de départ) avec la capitalisation
facultative (= bons de croissance) ou avec paiement périodique (trimestriel, mensuel,
semestriel).
Les obligations linéaires (OLO) : les obligations linéaires sont libellées en devises,
dématérialisées et émises principalement par le Trésor à moyen, long ou très long terme.
Leur taux d’intérêt, la durée et le prix de remboursement sont fixes. Elles sont émises par
tranche, et le prix d’émission est fixé par adjudication. Ces instruments sont
essentiellement destinés aux professionnels. Les particuliers peuvent éventuellement y
accéder sur le marché secondaire via leur institution financière.
Les bon d’État : les bons d’État sont des titres à revenu fixe et coupon annuel émis, en
devises, par l’État pour les investisseurs non professionnels.
Les corporates bonds : une obligation émise par une entreprise ou « corporate bond »
est un titre de créance représentatif d’une participation dans un emprunt à long terme
émis par une entreprise du secteur privé. En général, le taux d’intérêt est normalement
plus élevé que sur les bons de caisse ou bons d’État pour compenser un risque de crédit
supérieur.
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devise dans laquelle elles sont émises. Elles sont généralement libellées en différentes
devises. La devise de l’émission (risque de change), la qualité de la société qui émet
l’emprunt (l’émetteur), le rendement, la possibilité d’un remboursement anticipé sont des
éléments à bien prendre en considération par l’investisseur dans le choix des euro-
obligations.
❖ Avantages :
✓ En principe, et en ce qui concerne la plupart des obligations, ce type de placement
n’offre aucune incertitude (montant, date des revenus intermédiaires et
remboursement de capital déterminés au moment de l’émission).
✓ Les obligations permettent aux investisseurs qui recherchent des revenus d’engendrer
un rendement attractif ;
✓ En plus d’un revenu régulier, les obligations peuvent produite des plus-values lorsque
les taux du marché deviennent inférieurs au taux de l’obligation détenue.
❖ Inconvénients :
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élevée et que la durée de l’obligation est longue. Il doit être compensé si le taux d’intérêt
nominal est supérieur au taux d’inflation moyen au cours de la durée de vie de
l’obligation.
✓ Un emprunt ne peut être acquis aux conditions initiales que pendant la période de
souscription. En dehors de cette période, l’emprunt est acquis à un prix variable, et le
prix d’achat doit être majoré de courtage.
C - 2) Actions :
l’action est une part des capitaux propres d’une société. L’actionnaire est donc propriétaire de la
société au prorata du nombre d’actions qu’il possède.
Le particulier qui y adhère opte alors généralement pour un instrument sans échéance (la sortie ne
peut se faire que par cession du titre, il n’y a pas de remboursement prévu contractuellement), sans
revenu fixe et sans valeur nominale ni valeur fixe.
Le cours d’une action constitue un compromis entre les revenus (dividendes et plus-values) et les
risques.
Ces derniers tiennent à de nombreux facteurs, aussi bien intrinsèques à la société (comme sa
situation financière, technique et commerciale, sa politique d’investissement, ses perspectives et
celles de son secteur économique, etc) qu’externes, puisque le marché boursier est influencé par
les événements politiques, la situation économique et monétaire, tant internationale que nationale,
et par des éléments émotionnels ou irrationnels pouvant accentuer (à la hausse comme à la baisse)
les fluctuations des cours de la bourse.
Tous ces facteurs complexes influencent le cours de l’action et peuvent le rendre assez volatil à
court terme.
L’investissement en actions doit par conséquent être considéré comme un placement à long terme.
Les actions sont le plus souvent regroupées dans un « indice ».
❖ caractéristiques générales:
Rendement :
C’est le dividende éventuel et la fluctuation du cours (plus-values) qui constituent ensemble le
rendement (« return ») d’une action.
Risque :
L’investisseur court le risque total de l’entreprise (il ne perçoit aucun revenu si l’entreprise va mal
et, en cas de faillite, l’actionnaire passe après le créancier dans la répartition du produit de la vente
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des actifs, autrement dit, la plupart du temps, il ne peut rien récupérer en cas de faillite). En
contrepartie, étant copropriétaire, l’actionnaire détient les droits suivants :
✓ Droit de vote aux assemblées générales ordinaires et extraordinaires pour l’approbation des
comptes annuels, la désignation et la démission des administrateurs, l’approbation du
montant du dividende distribué aux actionnaires ; l’actionnaire a ainsi un droit de contrôle
sur la gestion.
✓ Droit de répartition : en cas de liquidation, l’actionnaire a droit à une part de l’avoir social.
✓ Droit de souscription : (priorité sur les actions nouvelles), en cas d’augmentation de capital
décidée avec l’accord des actionnaires. L’actionnaire qui ne souhaite pas participer à cette
augmentation de capital peut vendre son droit de souscription en bourse, si l’action est
cotée. Certaines entreprises distribuent parfois des actions gratuites, appelées « bonus ».
✓ Droit de transmission : pour les sociétés cotées, l’actionnaire peut vendre ses actions sur
le marché boursier.
✓ Actions avec ou sans droit de vote : les actions avec droit de vote permettent à l’actionnaire,
en tant que copropriétaire, de participer à l’assemblée générale et de prendre part au vote
et à la gestion de la société. Les actions sans droit de vote donnent droit à un dividende qui
ne peut être inférieur à celui accordé aux actions avec droit de vote.
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✓ Les actions privilégiées ou préférentielles : ces actions peuvent donner droit, avant toutes
les autres actions, à une part du bénéfice annuel. En cas de dissolution de la société, elles
sont remboursées avant toutes les autres.
✓ les actions cotées : pour qu’une action puisse être admise à la cote, certaines conditions
fixées par les autorités de marché doivent être remplies. L’introduction d’une action en
bourse est également appelée IPO (initial Public Offerinfg). IPO est le terme utilisé quand
une entreprise émet des actions pour la première fois en bourse. Une société qui procède à
une introduction en bourse a comme objectif principal la récolte de fonds pour
l’investissement et sa croissance. Pour qu’une entreprise puisse être introduite en bourse,
certaines conditions doivent être remplies (taille minimum, publication d’informations
régulières et détaillées, règles de Corporate Gouvernance », etc.).
Avantages :
✓ Sur le plan financier, il a été démontré que sur une longue période, le rendement
d’une action est supérieur à celui d’une obligation. Ceci s’explique notamment par
la prime de risque exigée par l’investisseur. À la différence d’une obligation, le
rendement d’une action est constitué surtout par la plus-value que l’action acquiert
au fil du temps, et non seulement par le revenu (dividende) qu’elle distribue.
✓ Liquidité : si ses actions sont cotées, l’actionnaire peut les vendre chaque jour par
l’intermédiaire d’un marché boursier. La « liquidité » d’une action indique la facilité
avec laquelle elle peut être achetée ou vendue.
Inconvénients :
L’investissement en actions est un placement à risque :
✓ Dépendant de la rentabilité de la société, le dividende est un revenu variable (par
opposition à l’intérêt fixe produit par une obligation) ;
Les OPC sont des entités, avec ou sans personnalité juridique, qui recueille des capitaux auprès du
public et les investit collectivement dans un ensemble de valeurs mobilières selon le principe de
la répartition des risques. Les OPC les plus populaires sont les SICAV et les Fonds Communs de
Placements (FCP).
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Les hedge funds ;
Le private equity ;
Or, mines d’or, métaux précieux, matières premières (commodities)
Le certificat immobilier (ou foncier) est un titre qui donne à son détenteur un droit à une partie du
loyer et du prix de revente de l’immeuble (ou du groupe d’immeubles) sur lequel il porte ; tandis
qu’une sicaf immobilières (sicafi) est une société d’investissement à capital fixe à vocation
immobilière. C’est de l’immobilier titrisé, c’est-à-dire que l’investisseur acquiert des immeubles
non pas directement, mais indirectement, par l’achat d’un titre représentatif des immeubles de la
sicafi. Il s’agit principalement d’immeubles de bureaux, d’immeubles à vocation commerciale ou
semi-industrielle, mais parfois de logements.
Les instruments financiers (ou produits) financiers dérivés ont été mis au point pour couvrir les
risques liés au change, aux taux d’intérêt, et principalement à la volatilité. Ils sont appelés dérivés
en ce sens qu’ils « dérivent » des instruments financiers sous-jacents qu’ils entendent couvrir.
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CONCLUSION SUR L’ASSURANCE VIE
L’assurance sur la vie a fortement évolué au fil des années. Aujourd’hui, elle est indissociable de
la protection et de la constitution du patrimoine de la population, au travers de formules axées sur
le long terme qui ont pu se tailler une place sur le vaste marché de l’épargne et de la prévoyance.
Elle a été, partout dans le monde, le moteur de la forte croissance des assurances et offre
aujourd’hui encore de larges perspectives pour contribuer au bien-être financier des particuliers, à
la compétitivité des entreprises, à l’équilibre du financement des retraites et au développement de
l’économie dans ses aspects micro- et macroéconomiques.
L’assurance vie joue un rôle clé dans la gestion des risques dans les sociétés modernes. Elle peut
offrir un revenu aux bénéficiaires en cas de décès prématuré ou de perte de la capacité de travail
du soutien de famille. Les instruments d’épargne peuvent aider les preneurs d’assurance à
constituer des réserves pour leur retraite ou à transférer leur fortune à la génération suivante. Les
produits de retraite offrent un revenu garant à la retraite, quelle que soit la durée de vie du preneur
d’assurance-vie.
L'importance économique et sociale des opérations d'assurance liées à la vie humaine ne cesse de
croître dans les sociétés modernes. La mise en œuvre de ces opérations nécessite la maîtrise de
méthodes actuarielles appropriées, basées sur des notions élémentaires de mathématiques
financières et de calcul des probabilités. En effet, dans le domaine de l'assurance vie comme dans
d'autres, l'actualisation financière s'effectue dans un environnement aléatoire. Ce cours n’a pas
pour vocation de présenter de manière détaillée les méthodes actuarielles de l'assurance vie mais
d’en donner un aperçu. L’étudiant trouvera les détails dans un cours spécifique ou des ouvrages
appropriés qui vont favoriser l'assimilation progressive des techniques actuarielles de l’assurance
vie.
BIBLIOGRAPHIE
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capitalisation. Séminaire conjoint FANAF / IIA.
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fondamentaux, Éd.) L'Argus de l'assurance.
LE VALLOIS, F., PALSKY, P., PARIS, B., & TOSSETI, A. (2003). Gestion Actif - Passif en
assurance vie : réglementation, outils, méthodes. Economica.
LEMBION-LEGANGUI, L. (2017 à 2020). Théorie et pratique de l'assurance de personnes
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contrats et les portefeuilles -. (S. G. Life, Éd.) PEARSON.
PIERMAY, M., MATHOULIN, P., & COHEN, A. (2002). La gestion Actif - Passif - d'une
compagnie d'assurance ou d'un investisseur institutionnel -. Economica.
ZIGUELE, M. (1999). Cours d'Assurance Vie (14 ème Promotion IIA). Yaoundé.
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