Test Unitaire - Wikipédia
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En programmation informatique, le test unitaire (ou « T.U. », ou « U.T. » en anglais) est une
procédure permettant de vérifier le bon fonctionnement d'une partie précise d'un logiciel ou d'une
portion d'un programme (appelée « unité » ou « module »).
Dans les applications non critiques, l'écriture des tests unitaires a longtemps été considérée
comme une tâche secondaire. Cependant, les méthodes Extreme programming (XP) ou Test
Driven Development (TDD) ont remis les tests unitaires, appelés « tests du programmeur », au
centre de l'activité de programmation.
Origine et histoire
Les test unitaires, en tant que principe de tester séparément des parties plus élémentaires d'un
logiciel complexe, remonte aux débuts de l'ingéniérie logicielle. En Juin 1956, H.D. Benington
présente en effet le projet SAGE au symposium sur les méthodes de programmation avancée
organisé par la marine américaine. L'approche utilisée prévoyait à l'issue de la phase de codage
une étape de "tests de paramètres" pour valider la conformité des sous-programmes et
composants à leur spécifications, avant de procéder à un "test d'assemblage" de ces
composants[1],[2].
En 1964, une approche similaire est décrite pour les logiciels du programme Mercury : les unités
individuelles développées par différentes organisations étaient soumises à des "tests unitaires"
avant d'être intégrées entre elles. En 1969, les methodologies de tests sont structurées encore
davantage, avec des tests unitaires, des tests de composants, et des tests d'intégration, dans le
but de valider des parties élémentaires du logiciel séparément, puis de vérifier le bon
fonctionnement des assemblages progressif en blocs plus larges[3]. Des normes publiques
adoptées à la fin des années 60, telles que les standards militaires MIL-STD-483[4] et MIL-STD-
490 de l'armée américaine contribuent à une large reconnaissance et adoption des tests
unitaires au sein de gros projets.
Les tests unitaires étaient alors interactifs[2], ou automatisés[5], utilisant soit des tests
programmés ou des outils de capture et répétition automatisés. En 1994 Kent Beck décrit un
environnement cadre de test pour le langage Smalltalk, qui deviendra SUnit[6] par la suite[7],[8]. En
1997, Kent Beck rencontre Erich Gamma avec lequel il crée JUnit qui, par sa popularité,
entraînera la création de nombreux frameworks de tests unitaires, cet ensemble se nomme
xUnit[9].
À la même époque, ATTOL Unit test est développé, puis utilisé par Sextant Avionique en 1998[10]
Utilité[11]
On écrit un test pour confronter une réalisation à sa spécification. Le test définit un critère d'arrêt
(état ou sorties à l'issue de l'exécution) et permet de statuer sur le succès ou sur l'échec d'une
vérification. Grâce à la spécification, on est en mesure de faire correspondre un état d'entrée
donné à un résultat ou à une sortie. Le test permet de vérifier que la relation d'entrée / sortie
donnée par la spécification est bel et bien réalisée.
La méthode XP préconise d'écrire les tests en même temps, ou même avant la fonction à tester
(Test Driven Development). Ceci permet de définir précisément l'interface du module à
développer. Les tests sont exécutés durant tout le développement, permettant de visualiser si le
code fraîchement écrit correspond au besoin.
Sécuriser la maintenance
Lors d'une modification d'un programme, les tests unitaires signalent les éventuelles
régressions. En effet, certains tests peuvent échouer à la suite d'une modification, il faut donc
soit réécrire le test pour le faire correspondre aux nouvelles attentes, soit corriger l'erreur se
situant dans le code.
Documenter le code
Les tests unitaires peuvent servir de complément à l'API, il est très utile de lire les tests pour
comprendre comment s'utilise une méthode. De plus, il est possible que la documentation ne
soit plus à jour, mais les tests eux correspondent à la réalité de l'application.
Fonctionnement
4. Désactivation (fonction tearDown ) : désinstallation des fixtures pour retrouver l'état initial
du système, dans le but de ne pas polluer les tests suivants. Tous les tests doivent être
indépendants et reproductibles unitairement (quand exécutés seuls).
Utilisation
L'ensemble des tests unitaires doit être rejoué après une modification du code afin de vérifier
qu'il n'y a pas de régressions (l'apparition de nouveaux dysfonctionnements). L'emploi d'une
« stratégie de test » particulière peut limiter les tests à rejouer, par exemple : une analyse
d'impact des modifications, corrélée à une preuve d'indépendance des modules, permet de cibler
les cas de test unitaire à rejouer.
Un test doit correspondre aux spécifications de l'application, il faut donc écrire les tests en
premier puis les faire passer par la suite plutôt que d'écrire le code avant et de prendre le risque
d'être influencé par celui-ci lors de la rédaction des tests[12]. Bob Martin[13], grand défenseur de la
méthode TDD, propose un modèle simple pour l'écriture des tests unitaires :
1. Écrire une fonction de test qui doit obtenir un résultat défini dans les spécifications. Ce
code appelant un code qui n'existe pas encore, celui-ci doit échouer. Ceci a pour but de
définir une fonction qui teste « quelque chose ».
2. Écrire le code (le minimum de « quelque chose ») pour faire réussir le test.
3. Une fois le test en succès, rajouter un autre test pour obtenir un résultat légèrement
différent, en faisant varier les entrées par exemple. Ce nouveau test fera faillir le code
principal.
6. Un test unitaire doit tester une caractéristique et une seule. On ne définit pas un « scénario »
de test complexe dans un test unitaire.
7. Il est déconseillé de tester les détails d'implémentation telles que les fonctions privées
d'une classe, on se concentrera à tester les fonctions publiques, c'est-à-dire les interfaces
avec lesquelles les acteurs extérieurs interagissent. Ainsi, on découple les tests de
l'implémentation et on se concentre sur la vérification du comportement attendu tout en
gardant une flexibilité sur la manière d'arriver au résultat souhaité.
Les mocks sont des objets permettant de simuler un objet réel de façon contrôlée. Dans certains
cas, l'utilisation de mock est primordiale, pour un gain de temps de couverture de code, et de
fiabilité des tests[14]
pour simuler une base de données, un service web, etc., les interactions entre l'application et
ces outils prennent du temps, l'utilisation de mock pour simuler leurs fonctionnements peut
être un gain de temps considérable ;
certains cas d'erreurs sont très difficile à reproduire, l'utilisation de mock permet ici de simuler
une erreur pour pouvoir traiter ce cas et donc améliorer la couverture de code, par exemple le
catch d'une exception ;
sans l'utilisation de mock, le test peut retourner une erreur ne provenant pas du code qui est
testé (par exemple une base de données).
Cependant, une utilisation abusive de mock peut avoir l'effet inverse, notamment allonger le
temps d'exécution des tests, rendre les tests compliqués à comprendre et à maintenir.
Génération
La plupart des frameworks de la famille xUnit permettent la génération des classes de test
unitaire. Cependant ces frameworks ne fournissent que le squelette des classes. Les tests
devront donc être écrits par le développeur.
La génération de tests unitaires est un sujet important pour les chercheurs et plusieurs
conférences s'intéressent à cette problématique, telles que International Symposium on
Software Testing and Analysis (ISSTA), International Conference on Software Engineering (ICSE)
et Automated Software Engineering (ASE).
Correction de test unitaire
Lors d'une modification dans le code d'un programme, il se peut que certains tests ne passent
plus ; dans ce cas, le développeur doit déterminer si cela vient du code en lui-même ou du test :
si cela vient du test, le développeur doit modifier son test car la suppression de celui-ci
entraînerait une augmentation des chances de régression du programme. Certains chercheurs
ont développé des outils pour résoudre ce problème.
ReAssert[15] est un outil suggérant des réparations pour un test qui échoue, il analyse les tests à
modifier et suggère des changements au développeur, si cette suggestion convient au
développeur, il peut effectuer le changement en cliquant sur un bouton.
Les tests unitaires paramétrables sont des tests unitaires qui prennent des paramètres. Ils
peuvent ensuite utiliser des outils comme QuickCheck pour générer des paramètres. Ces tests
sont supportés par JUnit, TestNG et NUnit.
En s'appuyant sur des cas concrets d'entrée et sortie, la génération d'Oracle et sur la couverture
de test pour minimiser les cas, des chercheurs ont réussi à générer des tests unitaires
paramétrables[16]. Les résultats de cette méthode sont prometteurs.
Environnements de développement
Il existe une multitude de cadriciels (framework) permettant de réaliser facilement des tests
unitaires. Il en existe dans les principaux langages de programmation. Par exemple
[17]
Test::More pour le Perl.
Frameworks xUnit
Le terme générique « xUnit » désigne un outil permettant de réaliser des tests unitaires dans un
langage donné (dont l'initiale remplace « x » le plus souvent).
CUnit[21] pour C ;
Typemock pour .NET, C++, C#. Avec Typemock vous pouvez travailler sur legacy code aussi.
Outils commerciaux
Articles connexes
Cycle en V
Test
Extreme programming
Notes
1. (en) Benington, Herbert D., « Production of large computer programs », Proceedings of the
Symposium on Advanced Programming Methods for Digital Computers, Washington, D.C.,
June 28-29, 1956, Office of Naval Research, Department of the Navy,1956, p. 15-28
5. (en) Michael F. Tighe, « The value of a proper software quality assurance methodology »,
ACM SIGMETRICS Performance Evaluation Review, vol. 7, nos 3-4,novembre 1978, p. 165–
172 (ISSN 0163-5999 (https://portal.issn.org/resource/issn/0163-5999) ,
DOI 10.1145/1007775.811118 (https://dx.doi.org/10.1145/1007775.811118) , lire en ligne (https://dl.acm.or
10. GNU Based Compilation System for Space Embedded Applications, Blondin, J. P. &
Martignano, M., DASIA 98 - Data Systems in Aerospace, Proceedings of the conference held
25-28 May, 1998 in Athens, Greece, Edited by B. Kaldeich-Schü.rmann. ESA SP-422. Paris:
European Space Agency, 1998., p.137, "1998ESASP.422..137B", page 138
http://adsbit.harvard.edu//full/1998ESASP.422..137B/0000138.000.html [archive]
15. (en) Brett Daniel, Danny Dig, Tihomir Gvero, Vilas Jagannath, Johnston Jiaa, Damion
Mitchell, Jurand Nogiec, Shin Hwei Tan et Darko Marinov, « ReAssert: a tool for repairing
broken unit tests », ICSE,2011 (lire en ligne (http://dl.acm.org/citation.cfm?doid=1985793.198597
8) [archive]).
16. (en) Gordon Fraser et Andreas Zeller, « Generating Parameterized Unit Tests », ISSTA,2011
(lire en ligne (http://dl.acm.org/citation.cfm?doid=2001420.2001464) [archive]).
26. http://qunitjs.com [archive] Unit testing for Javascript made by the jQuery Foundation
27. (en) Unit JS (http://unitjs.com) [archive] : « Unit testing framework for Javascript ».
28. (en) « Jest · 🃏 Delightful JavaScript Testing (https://jestjs.io/) [archive] », sur jestjs.io
(consulté le 2 mars 2020)
32. (en-US) erickson-doug, « Writing Unit Tests for the .NET Framework with the Microsoft Unit
Test Framework for Managed Code - Visual Studio (https://docs.microsoft.com/fr-fr/visual
studio/test/writing-unit-tests-for-the-dotnet-framework-with-the-microsoft-unit-test-framew
ork-for-managed-code?view=vs-2015) [archive] », sur docs.microsoft.com (consulté le
4 septembre 2018)
33. (en) « Home > xUnit.net (https://xunit.github.io/) [archive] », sur xunit.github.io (consulté le
4 septembre 2018)
43. (en) « Ponicode - Quick and easy Javascript unit testing (https://ponicode.com/) [archive] »,
sur ponicode.com (consulté le 23 juin 2020)
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