Introduction A La Pratique Pharmaceutique 2021

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INTRODUCTION A LA PRATIQUE

PHARMACEUTIQUE
G3 SCIENCES PHARMACEUTIQUES/ UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU
Version 2022
PAR: CT Phn BENJAMIN BAVURHE Z
PLAN DU COURS

Chapitre I: Introduction à la pratique pharmaceutique


a) Exigences de l’équipe interprofessionnelle,
b) la profession du Pharmacien
Chapitre II: Technique de communication :
a) Les aptitudes de communication avec le patient et les autres
professionnels de santé ;
b) Le Counseling (VOIR PLUS P2)
c) La sensibilité culturelle(VOIR PLUS P2)
PLAN DU COURS
Chapitre III: Les médicaments et les soins Pharmaceutiques
a) Administration des différentes formes pharmaceutiques,
b) Les différentes voies d’administrations
Chapitre IV: Introduction au Système PORTFOLIO
OBJECTIFS DU COURS

A l’issu de ce cours les étudiants seront à mesure :


• D’acquérir les habiletés verbales et écrites requises pour le
pharmacien en fin de communiquer efficacement avec les patients,
les dispensateurs de soins, les professionnels de santé et les autres
bénéficiaires ;
• Explorer, observer et critiquer l’environnement dans lesquels se font
les pratiques et la dynamique interprofessionnel de ce milieux ;
• Démontrer le professionnalisme dans la communication, apparence,
l’attitude, le comportement et dans les valeurs ;
OBJECTIFS (suite)

• Participer aux processus de prise de décisions en matière de


consommation des médicaments en sélectionnant les doses
appropriées, les voies d’administration, les calendriers
d’administrations et la durée du traitement ;
• Démontrer sa compétence en conseillant un patient lors de
l’administration des diverses formes pharmaceutiques.
MATERIELS DIDACTIQUES et MODE
D’EVALUATION
• Littératures pharmaceutiques, Répertoire commenté des
médicaments etc.
• TYPE/MODE : Ecrit et Oral
• Notes/20 : TP 2.5
SEM 2.5
TD 2.5
INTERRO 2.5
EXAM 10
CHAPITRE I : INTRODUCTION A LA PRATIQUE PHARMACEUTIQUE

A. BUTS ET INTERET DE LA PRATIQUE PHARMACEUTIQUE

« Il faudrait que les pharmaciens quittent leur comptoir et


commencent à servir le public en fournissant des soins et pas
seulement des pilules. L’acte de dispensation pur et simple n’a aucun
avenir.
Cette activité pourra être assurée par Internet, des machines et,
éventuellement, par des techniciens à peine formés.
Buts et intérêt (suite)

Le fait que les pharmaciens bénéficient d’une formation universitaire et


interviennent en tant que professionnels de la santé leur confère la
charge de servir la communauté mieux qu’ils ne le font actuellement ».
(Source : Pharmaceutical care, European developments in concepts,
implementation, and research: a review.1,p.x.)
• Ce cours expose un nouveau paradigme de pratique
pharmaceutique. Il a pour but de guider les étudiants en pharmacie
pour qu’ils intègrent cette nouvelle pratique pharmaceutique, en
exercice et à actualiser leurs compétences.
But et intérêt (suite)

Ce support de cours, qui rassemble outils pratiques et théorie, a été


conçu pour répondre à un besoin précis : Définir et développer les
soins pharmaceutiques, ainsi que de permettre une meilleure
compréhension de ce concept à tous les niveaux.
Mais réellement on se poserait la question suivante? Pourquoi définir
et développer ces soins pharmaceutiques
La raison de ce développement
• Au cours des quatre dernières décennies, l’exercice
pharmaceutique s’est éloigné de son objectif originel (à
savoir la distribution de médicaments) pour s’orienter vers
une approche plus globale centrée sur les soins aux
patients.
• Le rôle du pharmacien a évolué en passant de préparateur et
fournisseur de produits pharmaceutiques à celui de
prestataire de services et d’information, et en définitive de
soins aux patients.
La raison de ce développement suite
• De plus en plus, la mission du pharmacien est de
s’assurer que le traitement médicamenteux d’un
patient soit approprié, le plus efficace et le plus sûr
possible et qu’il convienne au patient.
Perspectives d’avenir
• En assumant une responsabilité directe vis-à-vis des patients
quant à leurs besoins en médicaments, les pharmaciens
peuvent réellement contribuer à l’amélioration des résultats
du traitement médicamenteux et de la qualité de vie de leurs
patients.
• Cette approche est définie comme : « Les soins
pharmaceutiques sont chargés de fournir le traitement
médicamenteux dans le but d’obtenir des résultats précis
qui améliorent la qualité de vie du patient ». (Hepler et
Strand, 1990)
De la Compréhension de la Fédération
internationale pharmaceutique
• En adoptant cette définition d’Hepler et Strand, en 1998, la FIP
(Fédération internationale pharmaceutique) a ajouté une
modification significative : « en obtenant des résultats précis qui
améliorent ou maintiennent la qualité de vie du patient ».
• La pratique des soins pharmaceutiques est nouvelle si on la compare
à ce que font les pharmaciens depuis des années. Les pharmaciens
n’assumant que rarement la responsabilité de ces soins, ils ne
peuvent donc pas documenter, suivre et réviser efficacement les
soins prodigués.
• (but principal de la pratique pharmaceutique actuellement)
Comment atteindre ce but alors
• L’acceptation de cette responsabilité est essentielle à la pratique des
soins pharmaceutiques. Afin de remplir cette obligation, il est
nécessaire que le pharmacien soit en mesure d’assumer plusieurs
fonctions différentes.
• Le concept de pharmacien sept étoiles, introduit par l’OMS et adopté
par la FIP en 2000 dans sa déclaration de principe sur la Bonne
pratique d’enseignement de la pharmacie, considère le pharmacien
comme un dispensateur de soins, un communicant, un décideur, un
enseignant, un apprenant tout au long de la vie, un leader et un
gestionnaire. Dans le cadre de ce cours, nous y avons ajouté le rôle
de chercheur.
Conséquences IPP liées au programme
• Le contour des connaissances acquises par les diplômés en
pharmacie lors de leurs études est en mutation. Avec l’entrée
de ces nouveaux diplômés dans la profession, l’exercice
pharmaceutique évoluera également pour intégrer ce
nouveau contour des connaissances. Cependant, les
pharmaciens déjà en exercice ont été principalement formés
sur la base de l’ancien paradigme qui se concentrait sur les
produits pharmaceutiques.
Conséquences IPP liées au programme suite

• Pour que ces pharmaciens contribuent efficacement à


la nouvelle pratique pharmaceutique centrée sur le
patient, il faut qu’ils aient l’occasion d’acquérir les
connaissances et compétences complémentaires que
leur nouveau rôle exige. Ils doivent pour cela devenir
des « apprenants tout au long de la vie », un des rôles
du nouveau pharmacien.
B. LES PHARMACIENS AU SEIN DE L’EQUIPE
SOIGNANTE (Une perspective politique)
Le présent sous point poursuit comme Objectifs:
a) Décrire la mission du pharmacien envers la société
b) Donner des détails sur le rôle du pharmacien en tant que membre
d’une équipe soignante
c) Décrire les nouvelles perspectives de la pratique pharmaceutique
d) Définir une bonne pratique pharmaceutique dans tous les secteurs
et environnements
e) Décrire les connaissances, les compétences et les attitudes requises
pour une bonne pratique pharmaceutique orientée vers le patient
LE PHARMACIEN AU SEIN DE L’EQUIPE
SOIGNANTE
f) Décrire quelques-uns des nouveaux rôles que les
pharmaciens peuvent assumer
g) Décrire les changements nécessaires en matière
d’éducation et de politique pour mettre en œuvre une
pratique pharmaceutique centrée sur le patient.
LE NOUVEAU PARADIGME DE LA PRATIQUE
PHARMACEUTIQUE
• Le nombre de médicaments sur le marché a augmenté de façon
spectaculaire au cours des dernières décennies, en apportant des
innovations réelles mais également des défis considérables en
matière de contrôle de la qualité et d’usage rationnel des
médicaments.
• Dans les pays en développement comme dans les pays industrialisés,
les efforts visant à fournir des soins de santé, y compris des soins
pharmaceutiques, se confrontent à de nouveaux défis. Parmi ceux-ci
nous pouvons citer :
Des défis rencontrés par la PP
• l’augmentation des coûts de soins de santé,
• les ressources financières limitées,
• un manque de ressources humaines dans le secteur sanitaire,
• des systèmes de santé inefficaces,
• l’énorme charge de maladies, ainsi que
• l’environnement social, technologique, économique et politique en
pleine mutation auquel la plupart des pays doivent faire face.
Des médicaments de qualité comme base de
la PP
• L’accès aux médicaments d’un niveau de qualité assuré reste une
préoccupation importante dans le monde entier. Un tiers de la
population mondiale n’a pas encore un accès régulier aux
médicaments essentiels.
• Pour beaucoup, l’effort économique que représentent les
médicaments est une contrainte importante.
• Les plus gravement touchés sont les patients habitant dans des zones
dont l’économie est en développement ou en cours de transition, où
50 à 90% des médicaments achetés sont payés directement par le
patient.
La qualité des médicaments solution aux défis
• La charge retombe plus lourdement sur les pauvres, qui ne sont pas
protégés de manière adéquate, ni par les politiques actuelles ni par
une assurance maladie.
• Par ailleurs, dans de nombreux pays en développement 10% à 20%
des médicaments testés sont non conformes aux critères de qualité.
• Une déclaration visant à assurer la qualité et la sécurité des produits
médicinaux afin de protéger le malade a été co-signée par la FIP et la
FIIM (Fédération internationale de l’industrie du médicament) en
2000.
Quel est l’objectif de la déclaration de la FIP et la FIIM

• Son objectif commun est de protéger le bien-être des patients dans


toutes les régions du monde en veillant à ce que tous les
médicaments soient de bonne qualité et que leur usage sûr et
efficace ait été démontré.
• L’industrie et la profession pharmaceutique ont également reconnu
toutes les deux la nécessité d’un environnement de réglementation
et de marketing qui encourage les investissements dans de nouveaux
médicaments innovateurs et permettent leur introduction et leur
disponibilité au moment opportun auprès des patients du monde
entier.
Autre défi important
• Veiller à ce que ces médicaments soient utilisés de manière
rationnelle.
• Pour cela, il est nécessaire que les patients reçoivent les médications
appropriées à leurs besoins cliniques, aux quantités correspondant à
leurs besoins individuels pour une période adéquate, et au coût le
plus bas pour eux et leur communauté.
• Cependant, l’usage rationnel des médicaments reste l’exception
plutôt que la règle.
Des solutions durables et le pourquoi de ce cours
en G3 Sciences Pharmaceutiques
• Ces défis, aussi bien l’accès aux médicaments d’un niveau de qualité
garanti que leur utilisation rationnelle, mettent en évidence le besoin
urgent d’une réforme globale du secteur de la santé.

• Dans ce contexte de changements actuels et profonds dans les


systèmes de dispensation des soins de santé, émerge une
modification du paradigme de la pratique pharmaceutique.
Des solutions durables et le pourquoi de ce
cours en G3 Sciences Pharmaceutiques

• Les interventions de santé publique, les soins pharmaceutiques,


l’utilisation rationnelle des médicaments et la gestion efficace de
l’approvisionnement de médicaments sont les éléments essentiels
d’un système de soins équitable, abordable, durable et accessible
qui garantit l’efficacité, la sécurité et la qualité des médicaments.
• Il est clair que le pharmacien a un rôle important à jouer dans le
processus de la réforme du secteur de la santé. Cependant, il faut
pour cela que le rôle du pharmacien soit redéfini et réorienté.
Pourquoi redéfinir et réorienter ce rôle
• Les pharmaciens disposent du potentiel pour améliorer les résultats
thérapeutiques et la qualité de vie des patients dans la limite des
ressources disponibles et ils doivent se positionner au premier plan
du système de soins.
• La démarche à l’égard des soins pharmaceutiques est un facteur
critique dans ce processus.
• Tandis que les efforts de communication, des informations correctes
aux patients sont aussi importants que la délivrance de médicament
elle-même.
Pourquoi redéfinir et réorienter ce rôle( suite)
• Les pharmaciens ont également une contribution essentielle à apporter
dans le domaine des soins aux patients grâce à la gestion de la
pharmacothérapie et de la non-prescription simultanée ou des thérapies
alternatives.
• Au cours des 40 dernières années, le rôle du pharmacien est passé de
celui de préparateur et dispensateur à celui de « gestionnaire du
traitement médicamenteux ».
• Cela implique des responsabilités afin de garantir que partout où des
médicaments sont fournis et utilisés, des produits de qualité sont
sélectionnés, approvisionnés, stockés, distribués, dispensés et administrés
de manière à contribuer à la santé des patients, et non à leur être néfastes.
C. LES VISEES DE LA PRATIQUE PHARMACEUTIQUE

• La portée de la pratique pharmaceutique englobe à présent les soins


centrés sur le patient incluant toutes les fonctions cognitives, le
conseil, l’information sur les médicaments et le suivi du traitement
médicamenteux, ainsi que les aspects techniques des services
pharmaceutiques, dont la gestion de l’approvisionnement en
médicaments.
• C’est dans le rôle supplémentaire de responsable du traitement
médicamenteux que les pharmaciens peuvent maintenant apporter
une contribution essentielle aux soins du patient.
LES VISEES DE PP (suite)
• Le présent cours décrit les nouveaux rôles et les nouvelles
compétences et attitudes que les pharmaciens doivent maîtriser
pour devenir membres des équipes soignantes pluridisciplinaires et
expose les bénéfices qu’ils peuvent apporter par leur contribution
professionnelle.
• Il étudie également les défis que rencontrent les pharmaciens et les
possibilités illimitées qui leur sont offertes pour assumer des rôles
prépondérants dans les efforts centrés sur les patients et la santé
publique.
LES VISEES DE PP (suite)
• Dans certains cas, ces défis peuvent impliquer un élargissement des
rôles existants ; dans d’autres cas, ils peuvent obliger les pharmaciens
à adopter de nouveaux rôles qui étaient auparavant considérés
comme allant au-delà du périmètre traditionnel de la pratique
pharmaceutique.
a) Influence de la pratique pharmaceutique sur
la santé
• La pratique pharmaceutique ne s’exerce pas dans le vide mais dans
l’environnement des soins de santé.
• Elle vise à améliorer la santé. La santé est un vaste concept qui peut
englober un large éventail de significations, allant de domaines
techniques à des aspects moraux et philosophiques. Il s’agit peut-
être de la ressource humaine la plus importante.
b) De la définition et compréhension de la
Santé
• La définition de la santé la plus fréquemment citée a été formulée
dans la Constitution de l’OMS en 1946. C’est une définition positive
qui met l’accent sur le bien-être. « La santé est un état de complet
bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement
en une absence de maladie ou d’infirmité. » (OMS, 1946)
• Au fil des ans, l’OMS a poussé plus avant le débat et a modifié sa
définition de la santé.
Définition de la sante selon OMS
• « La santé est la mesure dans laquelle un individu ou un groupe est
à même, d’une part, de réaliser ses aspirations et satisfaire ses
besoins ; et, d’autre part, de changer ou de faire face à
l’environnement.
• On considère donc la santé comme une ressource de la vie de tous
les jours, et non comme un objet de vie ; c’est un concept positif qui
souligne les ressources sociales et personnelles, ainsi que les
capacités physiques. » (OMS, 1984)
• Il n’existe pas de définition unique harmonisant toutes les perceptions
du concept de santé.
Définition de la Santé suite

La manière dont nous l’entendons dépend des nombreux contextes qui


diffèrent selon la façon dont la vie est vécue et la santé perçue.

La santé est un droit fondamental de l’être humain et l’accès aux soins


de santé, y compris aux médicaments essentiels, est un droit dérivé.
c) La profession de pharmacien

• Le traitement médicamenteux est la forme de traitement la plus


fréquemment utilisée dans tout environnement de pratique de santé.
Son utilisation a connu une croissance spectaculaire avec le
vieillissement de la population, l’augmentation de la prévalence de
maladies chroniques, l’émergence de nouvelles maladies infectieuses
et l’élargissement de la gamme de médicaments efficaces.
• En outre, de plus en plus de médicaments dit « de confort » –
traitements pour des affections comme la calvitie, la sécheresse
cutanée, les rides ou le dysfonctionnement érectile – sont maintenant
commercialisés.
La profession du Pharmacien suite
• De plus en plus, les médicaments peuvent être achetés dans de
nouvelles structures et sont manipulés par des non-pharmaciens.
• La préparation a largement été remplacée par la fabrication
commerciale de presque toutes les formulations.
• Des médicaments peuvent être achetés en supermarché, dans les
drugstores ou sur le marché. On peut également les commander par
courrier ou par Internet, ils sont vendus par des médecins et
dispensés par des machines informatisées.
• Dans ces conditions, il convient de poser les questions suivantes
Avons-nous encore besoin des pharmaciens ?
Quelle est l’utilité des services pharmaceutiques ?
• Les professions existent pour servir la société.
• C’est pourquoi la mission du pharmacien doit répondre aux besoins
de la société et des patients pris individuellement.
• Il fut un temps où les actes quant au choix d’un traitement
médicamenteux et à sa mise en œuvre étaient relativement simples,
sûrs et peu coûteux.
• Le médecin prescrivait et le pharmacien dispensait. Cependant, on
dispose de solides preuves démontrant que la méthode traditionnelle
de prescription/distribution de médicaments n’est plus appropriée
pour garantir la sécurité, l’efficacité et l’adhésion à la
pharmacothérapie.
Les professions existent pour servir la société.
Et le service du pharmacien à la société est indéniable
• Les conséquences des erreurs médicamenteuses sont coûteuses en
termes d’hospitalisations, de visites chez le médecin, de tests de
laboratoire et de traitement curatif.
• Dans les pays développés, 4 à 10% des patients hospitalisés le sont à la
suite d’un effet indésirable dû à un médicament – principalement en raison
de l’utilisation de plusieurs médicaments, particulièrement chez les
personnes âgées et chez les patients atteints de maladies chroniques.
• Aux États-Unis par exemple, ce sont les 4e à 6e causes principales de décès
et leur coût est estimé à environ 130 milliards de dollars US par an. Au
Royaume-Uni, ces erreurs représentent 466 millions de livres sterling (plus
de 812 millions de dollars US) en 2004.
Des services pharmaceutiques suite
• En 1998, la FIP a publié une déclaration concernant les normes
professionnelles sur les erreurs associées aux médicaments prescrits
dont l’objectif est de définir le terme d’« erreur médicamenteuse » et
de proposer une nomenclature standard pour classer par catégories
ces erreurs et leur gravité.
• La Déclaration comporte également des recommandations destinées
aux membres du système de dispensation de soins de santé, et
conçues pour améliorer la sécurité dans la fabrication, la commande,
l’étiquetage, la dispensation, l’administration et l’usage de
médicaments.
FIP confirme la nécessité du Pharmacien
• Les pharmaciens sont bien placés pour assumer la responsabilité de
la gestion de la pharmacothérapie, compte tenu de leurs études
universitaires approfondies et de leur rôle traditionnel consistant à
préparer/délivrer des médicaments, et à informer les patients quant
à leur utilisation.
La responsabilité des professionnels de santé vis-à-vis de leurs actes est
une autre question importante dans la prestation de soins.

• Dans la relation traditionnelle entre le médecin en tant que


prescripteur et le pharmacien en tant que dispensateur, c’est le
prescripteur qui était responsable des résultats du traitement
médicamenteux.
• Cette situation est en train de changer dans les systèmes de santé en
rapide mutation. La pratique des soins pharmaceutiques suppose
que le pharmacien est responsable des patients sous leurs soins, et
la société non seulement acceptera ce fait mais l’exigera de la
profession(FIP et OMS, 2000).
La responsabilité des professionnels de santé vis-à-vis de leurs actes est une autre
question importante dans la prestation de soins.

• En même temps, d’autres professions comme les médecins,


infirmiers/infirmières, auxiliaires médicaux et préparateurs en
pharmacie acquièrent également de nouvelles compétences et se
sentent prêts à jouer le rôle de responsable du traitement
médicamenteux. Dans certains pays, on œuvre activement pour y
parvenir.
• Les étudiants en pharmacie et les praticiens doivent être formés en
vue d’assumer la responsabilité de la gestion de la pharmacothérapie,
afin de pouvoir maintenir et élargir leur position dans le système de
soins et afin d’être rémunérés pour le rôle qu’ils jouent dans la
prestation de soins pharmaceutiques.
Le pharmacien et la dispensation(solution)
• La dispensation est, et doit demeurer, sous la responsabilité du
pharmacien.
• Alors que probablement de moins en moins de pharmaciens seront
véritablement engagés dans la dispensation de médicaments,
essentiellement dans les zones rurales, de plus en plus de
pharmaciens seront en charge de la gestion du processus de
dispensation et assumeront la responsabilité de leur qualité et de
leurs résultats.
• Il est possible que le changement suscite des menaces potentielles,
mais il peut également ouvrir le champ à vastes perspectives.
Le pharmacien et la dispensation(solution)

Il incombe à la profession pharmaceutique d’identifier de nouvelles


opportunités pour la pratique pharmaceutique dans le contexte de
mutation du secteur de la santé, pour les évaluer et les tester, et pour
démontrer qu’ils sont à même de les mettre en œuvre avec succès.
D. LES
NOUVELLES DIMENSIONS DE LA PRATIQUE
PHARMACEUTIQUE
a) Les soins pharmaceutiques
• Le concept de soins pharmaceutiques, apparu au milieu des années
1970 est révolutionnaire dans la pratique de la pharmacie. Il stipule
que tous les praticiens devraient assumer la responsabilité des
conséquences du traitement médicamenteux chez leurs patients.
• Il englobe des services et fonctions divers – certains nouveaux en
pharmacie, d’autres traditionnels – qui sont déterminés et fournis par
les pharmaciens servant les patients individuellement.
Les soins pharmaceutiques
• Le concept de soins pharmaceutiques comporte également un
engagement émotionnel vis-à-vis du bien-être des patients en tant
qu’individus ayant besoin et méritant la compassion, l’attention et la
confiance du pharmacien.
• Cependant, il arrive souvent que les pharmaciens n’acceptent pas la
responsabilité de cette nouvelle aire de soins. Ils ne sont alors pas en
mesure de documenter, superviser et réviser de manière adéquate les
soins donnés. L’acceptation de cette responsabilité est essentielle à la
pratique des soins pharmaceutiques.
Les soins pharmaceutiques peuvent être offerts aux
personnes et aux populations.
Les « soins pharmaceutiques basés sur la population » utilisent des
données démographiques et épidémiologiques pour:
• dresser des formulaires ou des listes de médicaments,
• développer et superviser des politiques pharmaceutiques,
• gérer des réseaux pharmaceutiques,
• préparer et analyser des rapports d’utilisation/coûts de
médicaments,
• diriger des compte rendus sur l’utilisation de médicaments et
former les fournisseurs aux politiques et procédures médicales.
Soins pharmaceutiques (suite)
• Cependant, sans soins pharmaceutiques individuels, aucun système
ne peut gérer le traitement médicamenteux et superviser
efficacement l’iatrogénie médicamenteuse.
• Les patients ont besoin des services du pharmacien au moment où ils
reçoivent les soins.
Pour être un succès, le traitement médicamenteux doit être adapté à chaque
patient.
Soins pharmaceutiques (suite)
Cela inclut les décisions de pharmacothérapie individuelles
• – grâce à la concordance (à savoir, que le patient et le fournisseur de
soins de santé se mettent d’accord sur les résultats thérapeutiques et
sur la manière d’y parvenir)
• – et les activités cruciales de suivi des patients.
Pour le traitement médicamenteux de chaque patient, le pharmacien
développe un plan de soins avec celui-ci.
Soins pharmaceutiques (suite)
Les patients peuvent alors contribuer à l’obtention de résultats
satisfaisants en prenant leur part de responsabilité dans leurs propres
soins au lieu de se reposer uniquement sur les dispensateurs de soins,
comme dans l’ancien schéma paternaliste.
Ils doivent être fournis en collaboration avec les patients, les médecins,
les infirmières et autres prestataires de soins de santé.
Les pharmaciens sont directement responsables auprès des patients
du coût, de la qualité et des résultats des soins pharmaceutiques.
(et cela témoigne le nouveau paradigme de la PP)
Soins pharmaceutiques (suite)
En 1998, une déclaration sur les normes professionnelles dans les soins
pharmaceutiques a été adoptée par la FIP. Elle sert de guide aux
pharmaciens et aux organismes nationaux de soins de santé désireux
de mettre en œuvre des services pharmaceutiques diversifiés dans leur
pays.
La FIP soutient le concept de soins pharmaceutiques mais elle
reconnaît les besoins spécifiques de chaque pays.
b) La pharmacie factuelle

Dans un environnement des soins de santé de plus en plus complexe, il


est devenu difficile de comparer l’efficacité des différents traitements.
Les interventions en matière de soins de santé ne peuvent plus se
baser uniquement sur l’opinion ou l’expérience individuelle.
Les preuves scientifiques, élaborées à partir de recherches de qualité,
sont utilisées comme guide et adaptées aux circonstances de chaque
patient.
C’est grâce à cette recherche de preuves que les besoins de patients
trouvent solutions.
Comment Répondre aux besoins des patients?
Dans les soins de santé centrés sur le patient, les premiers défis
consistent à identifier l’évolution des besoins des patients et à y
répondre.
Les pharmaciens doivent s’assurer que les personnes peuvent accéder
facilement aux médicaments ou aux conseils pharmaceutiques et leur
permettre de choisir, dans la mesure du possible, la manière, le lieu et
le moment.
Ils peuvent permettre d’impliquer les patients, en initiant un dialogue
visant à transmettre des connaissances qui permettront aux patients de
gérer leur santé et leur traitement.
Répondre aux besoins de patients(suite)
Bien que les patients aient accès à un large éventail d’informations
provenant de notice d’emballage, de documents promotionnels, de
publicités dans les média et sur Internet, ces informations ne sont pas
toujours exactes ou complètes.
Le pharmacien peut aider les patients informés à approfondir leurs
connaissances en leur proposant des informations factuelles
pertinentes et non biaisées et en leur indiquant des sources fiables.
Répondre aux besoins de patients(suite)
Le conseil en matière de prévention des maladies et de modification du
mode de vie favorisera la santé publique, tandis que la décision
concertée sur la prise des médicaments, via une approche
concordante, optimisera les résultats sanitaires, réduira la prévalence
de l’iatrogénie médicamenteuse, diminuera le gaspillage de
médicaments et améliorera l’adhésion au traitement médical.
c) Le rôle croissant du pharmacien

En tant qu’experts du médicament, les pharmaciens ont toujours été


considérés comme une source de conseils et de traitement accessible
et digne de confiance.
De nos jours, leur contribution aux soins de santé se développe selon
de nouveaux schémas, pour apporter un soutien aux patients dans
leur usage des médicaments et comme partie intégrante du processus
décisionnel clinique d’un bout à l’autre de la gamme des spécialités.
Rôle croissant du Pharmacien
Les pharmacies sont ouvertes toute la journée, elles sont faciles d’accès
pour la plupart des personnes et il n’est pas nécessaire de prendre
rendez-vous pour voir le pharmacien. C’est pourquoi les pharmacies
sont naturellement l’endroit privilégié pour obtenir de l’aide en cas
d’affection pathologique courante.
L’auto-prise en charge des affections ordinaires est de plus en plus
fréquente puisqu’un nombre croissant de médicaments sûrs et
efficaces est désormais disponible en pharmacie sans ordonnance.
Rôle croissant du Pharmacien(conclusion du
rôle)
Les pharmaciens possèdent l’expertise nécessaire pour conseiller
aussi bien sur le choix des médicaments que sur la manière sûre et
efficace de les utiliser.
Le bon choix de l’auto-prise en charge peut
empêcher certaines conditions de se développer ou aider à en faire
disparaître d’autres plus rapidement.
d) L’assurance qualité des services de soins
pharmaceutiques
L’assurance qualité des activités de soins aux patients est un concept
élémentaire qui devrait être à la base de tous les services médicaux et
de la pratique pharmaceutique.
DONABEDIAN a défini les trois éléments suivants pour l’assurance
qualité dans les soins de santé : structure, processus et résultat.
Les processus utilisés dans les différents environnements de la pratique
pharmaceutique observent tous les mêmes principes, bien que leur
application puisse différer. Ils seront décrits en détail dans ce support.
L’assurance qualité des services de soins
pharmaceutiques (suite)
Les processus d’assurance qualité des services de soins
pharmaceutiques servent à atteindre de meilleurs résultats chez les
patients.
Les définitions de l’assurance qualité des soins pharmaceutiques
devraient englober les normes techniques tout comme les attentes
des patients.
Bien qu’aucune définition de la qualité des services de santé ne puisse
s’appliquer à toutes les situations, la définition commune suivante peut
être utile :
Définition de l’assurance qualité de services de
santé
« L’assurance qualité correspond à l’ensemble des activités qui sont
menées à bien pour superviser et améliorer les performances afin
que les soins de santé fournis soient aussi efficaces et aussi sûrs que
possible ». (Projet d’assurance qualité, 1993).
On peut également définir l’assurance qualité comme « toutes les
activités qui contribuent à la définition, à la conception, à
l’évaluation, au suivi et à l’amélioration de la qualité des soins de
santé ».
Comment pouvons réaliser l’assurance qualité
de soins de santé
Ces activités peuvent être réalisées dans:
1) le cadre de l’accréditation des pharmacies,
2) la supervision des membres de l’équipe officinale ou
3) à travers d’autres efforts visant à améliorer les performances et la
qualité des services de santé.
Le projet d’assurance qualité du Centre de Sciences Humaines de
Bethesda, aux ÉtatsUnis, recense quatre principes essentiels,
permettant d’orienter l’assurance qualité dans les soins de santé :
Les principes d’execution de l’assurance qualité
de soins de santé
1. Se concentrer sur le patient/Client
2. Se concentrer sur les systèmes et processus
3. Se concentrer sur la mesure
4. Se concentrer sur le travail d’équipe
La mise en œuvre et la pratique des soins pharmaceutiques doivent
être soutenues et améliorées grâce à la mesure, à l’évaluation et au
perfectionnement des activités de la pratique pharmaceutique, en
utilisant la structure conceptuelle d’amélioration constante de la
qualité.
Assurance qualité de soins de Santé(suite)
La leçon à retenir est que, dans de nombreux cas, il est possible
d’améliorer la qualité des services pharmaceutiques en apportant des
modifications au système de soins ou au système pharmaceutique
sans pour autant nécessiter davantage de ressources.

Le perfectionnement des processus de pratique pharmaceutique


donne non seulement de meilleurs résultats mais il réduit également
les coûts en éliminant le gaspillage, le travail inutile et la répétition d’un
travail déjà réalisé.
e) La pharmacie clinique

Le terme de « pharmacie clinique » a été inventé pour décrire le travail des


pharmaciens dont la tâche première
1) est d’interagir avec l’équipe soignante,
2) d’interroger et d’évaluer les patients,
3) d’effectuer des recommandations thérapeutiques spécifiques,
4) de superviser les réponses du patient au traitement médicamenteux et
5) de fournir des informations relatives aux médicaments.
Les pharmaciens cliniciens(cliniques) travaillent essentiellement en milieu
hospitalier et dans des environnements de soins intensifs et ils fournissent
des services centrés sur les patients plutôt que sur les produits.
La pharmacie clinique(suite)
Dans certains pays, la profession pharmaceutique a évolué à tel point
que la pharmacie clinique centrée sur le patient n’est plus l’exception
mais la règle pour la plupart des pharmaciens(France, les États-Unis, le
Canada)
Toutefois la pharmacie clinique est encore exercée exclusivement en
milieu hospitalier, où l’accès aux données du patient et à l’équipe
médicale est disponible.
La pharmacie clinique (composition du
Dossier patient)
Le dossier médical, également appelé dossier patient, est un document légal
comportant:
1) les informations d’admission propres à l’hôpital,
2) le dossier initial du patient et l’examen physique,
3) les notes de progression quotidiennes rédigées par les professionnels de
santé qui interviennent auprès du patient,
4) les consultations et les notes des infirmiers,
5) les résultats biologiques, les procédures diagnostiques et les rapports de
radiologie et de chirurgie
6) les recommandations diététiques.
La pharmacie clinique suite
La plupart des dossiers comportent également des sections dédiées
aux instructions pour les médicaments et aux notes de suivi de
pharmacie clinique, ajustant le dosage en fonction de paramètres
pharmacocinétiques et complétées par des commentaires et
recommandations thérapeutiques pertinents.
La pharmacie clinique exige une expertise en solutions thérapeutiques, une
bonne compréhension des processus pathologiques et une bonne connaissance
des produits pharmaceutiques.
La pharmacie clinique suite
La pharmacie clinique requiert en outre d’excellentes capacités de
communication accompagnées d’une solide connaissance de la
terminologie médicale.
Elle exige du pharmacien qu’il soit capable de superviser les
médicaments, de fournir des informations sur ceux-ci, de planifier les
traitements thérapeutiques et enfin d’évaluer et d’interpréter les
résultats d’examens physiques et de laboratoire.
Les pharmaciens cliniques sont souvent des membres actifs de l’équipe
médicale et accompagnent les médecins dans leurs visites afin de
participer aux discussions thérapeutiques au chevet des malades.
Pharmacie clinique suite
L’impact des services de pharmacie clinique a été bien documenté dans
le cadre des patients hospitalisés, et dans une moindre mesure en
milieu ambulatoire et en ville.
L’utilité et l’acceptation des services de pharmacie clinique ont été
documentées pour la première fois dans les années 1970 et 1980.
Aux États-Unis, de nombreuses facultés de pharmacie ont introduit un
programme d’études obligatoire pour tous les étudiants en pharmacie,
consacré à l’étude de la pharmacie clinique et débouchant sur un
doctorat professionnel en pharmacie clinique.
f) La pharmacovigilance

La question de la sécurité des médicaments est également importante.


En raison de la vive concurrence qui existe entre fabricants du secteur
pharmaceutique, il est possible que les produits soient enregistrés et
commercialisés simultanément dans plusieurs pays.
En conséquence, il se peut que les effets indésirables ne soient pas
toujours facilement identifiés et ne soient donc pas supervisés de
manière systématique.
La pharmacovigilance est un processus structuré de suivi et de
détection des effets indésirables (IE) des médicaments dans un
contexte donné.
La pharmacovigilance suite
Les données issues de sources telles que les centres d’information sur
le médicament, de toxicologie et de pharmacovigilance sont d’une
grande pertinence et d’une utilité pédagogique démontrée dans la
gestion de la sécurité des médicaments.
Les problèmes liés aux médicaments, une fois détectés, doivent être
évalués, analysés, suivis et communiqués aux autorités de régulation,
aux professionnels de santé et au public.
La pharmacovigilance se charge de la diffusion de ces informations.
La pharmacovigilance suite
Dans certains cas, il peut être nécessaire de demander le retour de
médicaments et leur retrait du marché, processus qui entraîne l’action
concertée de la part de tous ceux qui sont impliqués dans la chaîne de
distribution des médicaments.
Les pharmaciens ont une contribution importante à apporter en
matière de surveillance post-commercialisation et de
pharmacovigilance.
Vous trouverez davantage d’informations à ce sujet sur le site Internet
de l’OMS à l’adresse : http://mednet2.who.int/mdra/ default.htm
h) L’utilité des services du pharmacien
Grâce à leur impact sur l’état de santé des patients individuels, les soins
pharmaceutiques améliorent la qualité et le rapport coût/efficacité
des systèmes de santé.
Les améliorations à petite échelle se répercutent sur la situation
globale à grande échelle, c’est-à-dire lorsque les personnes
appartenant à une communauté jouissent d’une meilleure santé, c’est
un bénéfice pour celle-ci.
In fine, cela profitera également à l’ensemble de la population lorsque
des améliorations se produisent sur l’ensemble du système.
L’utilité des services du pharmacien( suite)
• Les services des pharmaciens et leur engagement dans les soins
centrés sur le patient ont été associés
1) à une amélioration de la santé et des résultats économiques,
2) une réduction des événements négatifs liés aux médicaments,
3) une meilleure qualité de vie et
4) une réduction des taux de morbidité et de mortalité.
• Néanmoins, le potentiel des pharmaciens à apporter des
améliorations spectaculaires en matière de santé publique reste
largement inexploité.
g) Classification des activités de la pratique
pharmaceutique (PPAC)
Comme les pharmaciens concentrent de plus en plus leur exercice sur
la prestation de soins pharmaceutiques et en attendent une
compensation en retour, la nécessité d’une classification cohérente et
largement reconnue des activités de pratique pharmaceutique s’avère
évidente.
Bien qu’il existe de nombreux systèmes pour enregistrer les activités
des pharmaciens, la profession a jusqu’à présent manqué d’un système
de description ou de documentation de ces activités utilisant un
langage commun largement reconnu.
PPAC suite
• La PPAC (Classification des activités de la pratique pharmaceutique)
créée à l’initiative de l’APhA (Association des pharmaciens américains)
fournit un langage commun qui, s’il est utilisé de manière cohérente,
donnera des données comparables entre diverses études.
• Cela peut alors contribuer à la création de bases de données
permettant des conclusions statistiquement étayées quant aux
activités des pharmaciens centrées sur le patient.
• Cela permettra également de déterminer si ces activités améliorent
l’état du patient et l’utilisation des ressources.
Ces systèmes sont déjà utilisés dans d’autres professions de la santé
(notamment chez les médecins et les infirmières).
PPAC suite
• Un des objectifs importants de la PPAC est de fournir une base fiable
pour soutenir des systèmes de rémunération qui peuvent être
utilisés pour la facturation.
• La PPAC se concentre principalement sur les activités des
pharmaciens disposant d’une licence et en exercice à travers le
continuum des environnements de soins de santé.
PPAC suite
La classification regroupe une gamme d’activités allant de la
dispensation traditionnelle aux services de soins délivrés directement
aux patients.
Il est reconnu que les pharmaciens occupent d’autres fonctions – dans
l’industrie pharmaceutique, l’administration, les agences de
réglementation, les associations professionnelles, la santé publique,
le monde universitaire – qui ne sont pas directement liées aux soins.
PPAC suite
Tableau1 : Classification des activités de la pratique pharmaceutique

A. Garantir une thérapie et des résultats appropriés


• Garantir une pharmacothérapie appropriée
• Garantir la compréhension et l’adhésion du patient à son plan de
traitement
• Superviser et rendre compte des résultats
PPAC suite
Tableau1 : Classification des activités de la pratique pharmaceutique

B. Dispenser des médicaments et dispositifs


• Traiter la prescription ou l’ordonnance médicale
• Préparer le produit pharmaceutique
• Délivrer les médicaments ou les dispositifs
PPAC suite
Tableau1 : Classification des activités de la pratique pharmaceutique

C. Promouvoir la santé et prévenir les maladies


• Fournir des services cliniques préventifs
• Surveiller et signaler les problèmes de santé publique
• Promouvoir un usage sûr des médicaments au sein de la société
PPAC suite
Tableau1 : Classification des activités de la pratique pharmaceutique

D. Gérer les systèmes de santé


• Gérer la pratique
• Gérer les médicaments sur l’ensemble du système de santé
• Gérer l’utilisation des médicaments au sein du système de santé
• Participer aux activités de recherche
• S’engager dans la collaboration interdisciplinaire
Un consensus sur un système de classification uniforme présente de
nombreux bénéfices ; il permettra de :
Bénéfices de la PPAC
1) Promouvoir la reconnaissance des soins pharmaceutiques en tant
que composante de la pratique pharmaceutique, débouchant sur
une compréhension de l’utilité de la délivrance de services de soins
pharmaceutiques et du besoin de rémunération
2) Augmenter les liens interdisciplinaires et encourager la
collaboration avec d’autres professionnels de santé, en définissant
des objectifs communs et des interventions auprès du patient
3) Faciliter et standardiser la recherche orientée vers la définition de
l’utilité des services dans l’optimisation des soins aux patients
Bénéfices de la PPAC
4) Aider les pharmaciens à mieux gérer leurs pratiques
5) Aider au développement des systèmes d’assurance qualité et des
directives de qualité des soins pour les pratiques
6) Simplifier la documentation des activités de soins pharmaceutiques
dans les systèmes
i) Le pharmacien en tant que membre de l’équipe soignante

• L’équipe soignante se compose du patient et de tous


les professionnels de santé ayant la responsabilité des
soins du patient.
• Il est nécessaire de bien définir cette équipe et de
rechercher activement une collaboration.
Le pharmacien en tant que membre de l’équipe
soignante suite

• Les pharmaciens ont un rôle important à jouer au sein de


cette équipe. Ils devront adapter leurs connaissances,
leurs compétences et leurs attitudes à ce nouveau rôle,
qui, en complément de la science pharmaceutique
traditionnelle, nécessite des aspects cliniques des soins
aux patients, des capacités cliniques, des compétences de
gestion et de communication, une collaboration active
avec les équipes médicales et la résolution des problèmes
liés aux médicaments.
Le pharmacien en tant que membre de l’équipe
soignante (suite)
Pour être reconnus en tant que membres à part entière
de l’équipe soignante, les pharmaciens devront adopter
les attitudes fondamentales exigées des
professionnels de santé travaillant dans ce secteur :
transparence, responsabilité, accessibilité dans une
pratique orientée vers la population en général,
engagement de confidentialité et orientation des
patients.
Le pharmacien en tant que membre de l’équipe
soignante (suite)
• Les pharmaciens devront être compétents et être à la fois
visionnaire et volontariste pour s’intégrer pleinement au sein de
l’équipe soignante.
L’Alliance mondiale des professions de santé a été créée en 1999 pour
faciliter une collaboration étroite entre la FIP, l’AMM (Association
médicale mondiale), le CII (Conseil international des infirmières) et la
FDI (Fédération dentaire internationale) ; elle vise à aider les
gouvernements, les responsables politiques et l’OMS à l’amélioration
de la fourniture de soins de santé d’un bon rapport coût/efficacité
dans le monde entier (www.whpa.org).
Le pharmacien en tant que membre de l’équipe
soignante (suite)

Grâce à cette alliance, il est possible d’atteindre plus de 20 millions de


professionnels de santé dans le monde entier, constituant ainsi une
source précieuse de connaissances et d’expériences.
j) Environnements de la pratique pharmaceutique

Le rôle du pharmacien revêt différentes formes selon les régions du monde.


La participation du pharmacien dans le domaine des produits
pharmaceutiques peut intervenir dans les axes suivants :
a) recherche et développement,
b) formulation, fabrication,
c) assurance qualité, autorisation de mise sur le marché,
d) commercialisation, distribution, stockage,
e) approvisionnement, gestion des informations,
f) dispensation, supervision et enseignement.
Environnements de la pratique
pharmaceutique (suite)
Les activités de gestion de l’approvisionnement et des informations
ont été regroupées sous le terme de « services pharmaceutiques » et
constituent toujours la base de la pratique pharmaceutique.
Ils devront adapter leurs connaissances, leurs compétences et leurs
attitudes à ce nouveau rôle, qui, outre les sciences pharmaceutiques
traditionnelles, intègre les aspects cliniques des soins aux patients, des
compétences cliniques, en gestion et en communication, ainsi qu’une
collaboration active avec les équipes médicales et la résolution des
problèmes liés aux médicaments.
k) Niveaux de pratique et processus décisionnel

La pratique pharmaceutique intervient à différents niveaux.


• L’objectif ultime des activités quel que soit leur niveau est d’apporter
un bénéficie aux patients, en améliorant et en préservant leur santé.
• Les activités au niveau du patient pris individuellement comprennent
tous les aspects de la délivrance et de la gestion du traitement
médicamenteux d’un patient (par exemple, soins pharmaceutiques, y
compris les services de pharmacie clinique).
• À ce niveau, des décisions sont prises quant aux soins
pharmaceutiques et au triage (telles que la définition de la priorité
des différents soins, le suivi du patient et le contrôle des résultats
thérapeutiques).
Niveaux de pratique et processus décisionnel
suite
Certaines activités au niveau de la gestion des approvisionnements des
officines ou des pharmacies hospitalières, telles que la fabrication, la
préparation, et la distribution de médicaments, sont considérées
comme des activités de routine ou « d’arrière-plan » et ne sont pas
traitées dans le présent cours.
Ces activités conservent cependant leur importance, puisque la
disponibilité de médicaments d’un niveau de qualité assuré à des prix
abordables est une condition préalable à tout soin pharmaceutique.
Niveaux de pratique et processus décisionnel
suite
• Afin de bénéficier d’un remboursement et d’une reconnaissance officielle
pour intervenir dans le système de soins, les pharmaciens doivent
généralement respecter un grand nombre de règles relatives aux soins de
santé.
• Parmi les aspects importants, on peut citer la terminologie, les normes, la
documentation, ainsi que la responsabilité morale et financière.
• Au sein d’une institution, par exemple un hôpital, un centre médicosocial,
un organisme de soins intégrés ou une pharmacie, les outils utilisés pour la
sélection de médicaments comprennent les formulaires, les directives
thérapeutiques standards et les analyses des usages des médicaments.
Niveaux de pratique et processus décisionnel
suite
• Ces outils sont en général développés par les Comités de médicaments et
thérapeutiques ou par des Comités nationaux de médicaments essentiels.
• La phase de développement de ces outils ne se restreint plus désormais à
ces seuls Comités mais intègre des professionnels à tous les niveaux ; elle
s’appuie de plus en plus sur des preuves cliniques et non plus sur des avis
d’expert isolés.
• Ces outils doivent être acceptés par chacun des soignants et doivent être
mis en œuvre. La planification, la gestion, la législation, la réglementation
et les politiques constituent le cadre permettant à tout système de soins
(national, fédéral, provincial ou régional) de se développer et de
fonctionner.
Niveaux de pratique et processus décisionnel
suite
• Pour la pharmacie, le système s’appuie également sur des normes de
pratique et des exigences gérées au niveau national, fédéral, régional,
de l’état ou du district selon le pays. Les politiques nationales en
matière de médicaments font maintenant partie intégrante des
politiques nationales de santé de nombreux pays.
• Au niveau international, il existe des démarches visant à harmoniser
les approches au niveau mondial – une approche qui garantit une plus
grande attention étant donné la portée globale de l’industrie
pharmaceutique et de la pratique pharmaceutique.
Niveaux de pratique et processus décisionnel
suite
• Au niveau de la communauté et de la population, la pratique
pharmaceutique comprend les activités qui soutiennent les autres
niveaux (par exemple, l’information, l’enseignement et la
communication pour promouvoir la santé publique, l’information sur
les médicaments, la recherche, la diffusion de nouvelles informations,
l’enseignement et la formation du personnel, des groupes de
consommateurs, des organisations communautaires et des
chercheurs du système de santé).
Niveaux de pratique et processus décisionnel
suite
• L’éducation sanitaire, la prévention des maladies et la modification du
mode de vie sont des activités, qui, au niveau de la communauté, relèvent
d’un objectif de santé publique.
• Les pharmaciens peuvent plus facilement proposer des interventions en
matière de santé publique que d’autres groupes, puisqu’ils sont facilement
accessibles et reconnus en tant qu’experts des questions de santé.
• Les pharmaciens constituent une source d’information et de conseil digne
de confiance en matière de santé et de médicaments. Cependant, ils ne
peuvent pas travailler de manière isolée et doivent accepter une
responsabilité partagée avec tous les professionnels de santé pour servir
les objectifs de la communauté et de la santé publique.
l) Le pharmacien « sept étoiles »

• Pour être un membre efficace de l’équipe soignante, les pharmaciens


ont besoin de compétences et d’attitudes leur permettant d’assumer
de nombreuses fonctions différentes.
• Le concept de « pharmacien sept étoiles » a été introduit par l’OMS et
adopté par la FIP en 2000 dans sa déclaration de principe sur la
Bonne pratique de l’enseignement de la pharmacie afin de couvrir les
rôles : de dispensateur de soins, de décideur, de communicant, de
gestionnaire, d’apprenant tout au long de la vie, d’enseignant et de
leader.
Le pharmacien « sept étoiles » suite

• Pour les besoins de ce cours, nous avons ajouté la fonction de


chercheur. Les rôles du pharmacien sont décrits ci-dessous et
comprennent les fonctions suivantes :
1) Dispensateur de soins
• Les pharmaciens fournissent des services de soins. Ils doivent
considérer leur pratique comme étant intégrée et continue avec celles
du système de soins et celles des autres professionnels de santé. Ces
services doivent être d’excellente qualité.
Le pharmacien « sept étoiles » suite

2) Décideur
Le travail du pharmacien doit être basé sur l’usage approprié, efficace,
sûr et d’un bon rapport coût/efficacité des ressources (par ex.,
personnel, médicaments, produits chimiques, équipement, procédures,
pratiques).
Aux niveaux local et national, les pharmaciens jouent un rôle dans
l’élaboration de la politique du médicament.
Pour atteindre cet objectif, il doit être en mesure d’évaluer, de
synthétiser les données et les informations et de décider du mode
d’action le plus approprié.
Le pharmacien « sept étoiles » suite
3) Communicant
Le pharmacien occupe une position idéale pour faire le lien entre le
prescripteur et le patient, et pour communiquer au public des
informations sur la santé et les médicaments.
Il doit avoir de solides connaissances et faire preuve d’assurance
lorsqu’il interagit avec d’autres professionnels de santé et avec le
public.
La communication requiert des aptitudes orales, non orales, d’écoute
et d’écriture.
Le pharmacien « sept étoiles » suite

4) Gestionnaire
Les pharmaciens doivent être capables de gérer efficacement les
ressources (humaines, physiques et financières) et les informations ; ils
doivent également se sentir à l’aise sous la direction d’autres
personnes, que ce soit celle d’un employeur ou du responsable/leader
d’une équipe soignante.
De plus en plus, les informations et les technologies associées
susciteront des défis puisque les pharmaciens devront assumer une
plus grande responsabilité dans le partage des informations relatives
aux médicaments et produits associés et dans la garantie de leur
qualité.
Le pharmacien « sept étoiles » suite
5) Apprenant tout au long de la vie
Il est impossible d’acquérir à la faculté de pharmacie l’ensemble des
connaissances et l’expérience qui seront nécessaires au pharmacien
pour être à même de poursuivre son activité professionnelle.
Les concepts, les principes et l’engagement à apprendre tout au long de
la vie doivent commencer dès la faculté de pharmacie et doivent être
soutenus tout au long de la carrière du pharmacien.
Les pharmaciens doivent apprendre comment tenir à jour leurs
connaissances et leurs compétences.
Le pharmacien « sept étoiles » suite
6) Enseignant
Le pharmacien a une part de responsabilité dans l’enseignement et la
formation des futures générations de pharmaciens et du public.
La participation en tant que professeur, permet non seulement de
transmettre aux autres des connaissances, elle offre également
l’opportunité au praticien d’acquérir de nouvelles connaissances et
d’approfondir ses propres compétences.
Le pharmacien « sept étoiles » suite
7) Leader
Dans le cadre de soins pluridisciplinaires (par ex, au sein d’une équipe)
ou dans des régions où les autres fournisseurs de soins de santé sont
en effectif réduit ou inexistants, le pharmacien a l’obligation d’assumer
une position de leader dans le bien-être global du patient et de la
communauté.
La position de leader exige de la compassion et de l’empathie, de
même que de la prévoyance et une bonne capacité à prendre des
décisions, à communiquer et à diriger de manière efficace.
Pour que le rôle de leader d’un pharmacien soit reconnu, celui-ci doit
être prévoyant et apte à diriger une équipe.
Le pharmacien « sept étoiles » suite
8) Chercheur :
Le pharmacien doit être en mesure d’utiliser les faits prouvés (par ex.,
scientifiques, issus de la pratique pharmaceutique ou du système de
santé) efficacement afin de donner des conseils quant à l’usage
rationnel des médicaments au sein de l’équipe soignante.
• Grâce au partage et à la documentation des expériences, le
pharmacien peut également contribuer à ces faits prouvés dans le but
d’optimiser les soins aux patients et les résultats.
• En tant que chercheur, le pharmacien est à même d’augmenter
l’accessibilité des informations non biaisées relatives à la santé et aux
médicaments auprès du public et des autres professionnels de santé.
m) La pratique pharmaceutique : un engagement
pour la mise en œuvre du changement
1) Changements de politiques
• Les premiers groupes de consultation de l’OMS sur le rôle du pharmacien
se sont réunis à New Delhi en 1988 et à Tokyo en 1993.
• En 1994, la 47e Assemblée mondiale de la Santé a appelé au
développement et à la mise en œuvre de politiques nationales en matière
de médicaments pour en améliorer l’accès et l’usage rationnel.
Les politiques nationales en matière de médicaments, qui ont été
développées dans plus de 100 Etats Membres de l’OMS, fournissent une
structure pour les bonnes pratiques pharmaceutiques. La stratégie
pharmaceutique révisée de l’OMS relative au rôle du pharmacien a
également été traitée dans la résolution de 1994 de l’Assemblée mondiale de
la Santé.
La pratique pharmaceutique : un engagement
pour la mise en œuvre du changement (suite)
• Cette résolution reconnaît le rôle essentiel des pharmaciens en
matière de santé publique, y compris l’utilisation de médicaments.
• Elle insiste sur le fait qu’il leur appartient de fournir des conseils
appropriés et impartiaux sur les médicaments et leur utilisation, de
promouvoir le concept des soins pharmaceutiques, ainsi que de
participer activement à la prévention des maladies et à la
promotion de la santé.
La pratique pharmaceutique : un engagement
pour la mise en œuvre du changement (suite)
• Le troisième et quatrième groupes de consultation de l’OMS sur le
rôle du pharmacien se sont réunis à Vancouver en 1997 et à La Haye
en 1998.
• Parmi les autres documents sur les bonnes pratiques
pharmaceutiques, on peut citer le document de l’OMS « Good
Pharmacy Practice (GPP) in Community and Hospital Pharmacy
Settings » et les documents de la FIP « Guidelines for Good Pharmacy
Practice » de 1993, révisé en 1997, et « Good Pharmacy Practice in
Developing Countries: Recommendations for stepwise
implementation. »
La pratique pharmaceutique : un engagement
pour la mise en œuvre du changement (suite)
• La FIP a publié des déclarations sur les normes professionnelles
relatives au développement professionnel continu, aux bonnes
pratiques de l’enseignement de la pharmacie et aux soins
pharmaceutiques.
• Même si de nombreux pays ont déjà défini leurs propres standards
de bonnes pratiques, les niveaux de connaissance en la matière, la
manière dont elles sont utilisées et supervisées, ainsi que la manière
dont les praticiens apprennent à les appliquer, varient
considérablement.
2) Modification de l’enseignement pharmaceutique et nouvelle
approche pédagogique
• Les pharmaciens sont l’interface entre la recherche et le
développement, le fabricant, le prescripteur, le patient et les
médicaments eux-mêmes.
• L’OMS a appelé à une plus grande implication des pharmaciens dans
le système général de santé et une meilleure utilisation de l’étendue
de leurs études universitaires.
• Dans sa déclaration d’intention, la FIP déclare que les changements
intervenant dans le rôle du pharmacien doivent se refléter dans
l’enseignement de base et la formation continue de ces derniers, avec
une plus grande attention portée à la formation de l’étudiant.
2) Modification de l’enseignement pharmaceutique
et nouvelle approche pédagogique
• Le nouveau paradigme de la pharmacie exige que les pharmaciens
soient bien plus que des experts en chimie pharmaceutique et en
produits pharmaceutiques. Ils doivent comprendre et appliquer les
principes inhérents à toutes les activités nécessaires à la gestion de
la pharmacothérapie.
• En 1999, l’EAFP (Association européenne des facultés de pharmacie)
a proposé un changement du programme des études
pharmaceutiques pour s’orienter des sciences fondamentales vers les
sciences pratiques et cliniques.
• L’intégration des soins aux patients a déjà été menée à différents
degrés dans certains pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis.
2) Modification de l’enseignement pharmaceutique
et nouvelle approche pédagogique
• Elle englobe les soins dans leur définition la plus large, c’est-à-dire, la
possibilité pour les pharmaciens d’évoluer et d’améliorer les résultats
pour les patients en tant que membres actifs et à part entière de
l’équipe soignante.
• Toutefois, de nombreuses universités ont négligé pendant trop
longtemps le programme des études de pharmacie, contribuant ainsi
à ce que la place du pharmacien soit sous-estimée au sein du secteur
de la santé, particulièrement dans les pays en développement.
2) Modification de l’enseignement pharmaceutique
et nouvelle approche pédagogique
• Bien souvent, les programmes traditionnels des études mettent
davantage l’accent sur les aspects techniques de la Pharmacie, plutôt
que sur la pratique professionnelle. L’enseignement pharmaceutique
est soumis à des facteurs nombreux et variés, qui l’incitent au
changement. Ces facteurs sont de plus en plus nombreux et intenses.
• Les principales influences économiques et politiques touchant le
système de soins dans la plupart des pays ont également un impact
sur l’exercice de la pharmacie. Aussi des changements profonds dans
l’enseignement de la pharmacie devront être introduits.
2) Modification de l’enseignement pharmaceutique
et nouvelle approche pédagogique
Il est impératif de réévaluer le rôle et la fonction des pharmaciens et
du personnel de pharmacie, de même que de définir clairement les
résultats pédagogiques des programmes des études de pharmacie en
pleine mutation.
CHAPITRE II : TECHNIQUES DE COMMUNICATION
(Pharmacien-Patient ; Patient-Pharmacien)

I. DEFINITION
• La communication est un échange de faits, d’idées, d’opinions, ou
d’émotions entre deux ou plusieurs personnes pour une intention.
• Au sein d’une organisation, la communication est essentielle. Pour qu’elle
soit efficace, le transfert d’informations doit être clair, exact et complet afin
d’aboutir à une compréhension mutuelle des intéressés.
• La communication met en relation deux principales parties: Une partie
émettrice qui envoie l’information ou le message et Une partie réceptrice
qui reçoit l’information.
• La communication est l’âme des organisations et des structures sanitaires,
dans la vision du nouveau paradigme de la pratique pharmaceutique.
II. PRINCIPE DE BASE DE LA COMMUNICATION

Une communication correcte entre les personnes ne se produit que si les


idées; les faits; les opinions les attitudes ou les sentiments que l’émetteur
cherche à transmettre sont bien compris et interprétés par le receveur.
Ainsi la communication a des éléments essentiels considérés comme sous
bassement :
• l’émetteur: source ou origine du message
• le message: information (sons; écrits; gestes…)
• le canal ou transmetteur: moyen utilisé pour véhiculé le message
• le récepteur ou destinataire: destination du message
• le feed-back : réponse donnée au message reçu
Principe de base de la communication suite
• Savoir communiquer est une qualité que tout cadre devrait maîtriser
et surtout le centre de la pratique pharmaceutique centrée sur le
patient.
• En effet, le recours à ce talent est très fréquent pour celui qui doit
assumer un minimum de responsabilités et qui est appelé a être en
contact avec les patients au quotidien.
• Que ce soit à l'écrit ou à l'oral, communiquer est la base de toute
relation. Sans partage d'information et un minimum relationnel,
aucun projet, ni aucun produit ni service n'a la moindre chance de
voir le jour.
Principe de base de la communication suite
Aussi, lorsque l'on encadre femmes et hommes, une
bonne communication s'avère essentielle.
La communication ouvre un vaste champs de
compréhension et d’amélioration dans de nombreux
domaines et à différents niveaux :
Principe de base de la communication suite
• Comprendre son équipe et la convaincre du bien-fondé d'une
orientation,
• négocier avec son supérieur des délais supplémentaires ou une
rallonge de budget pour boucler un projet,
• présenter les résultats d'une analyse ou bien les détails d'un plan
d'action à une assemblée de haut niveau,
• communiquer par écrit avec des fournisseurs ou clients,
• résoudre un conflit entre deux collaborateurs,
• présenter un projet, un nouveau produit/service à travers un pitch
, etc.
Principe de base de la communication suite
Tels sont les avantages et la pertinence de la communication lorsqu’elle
est considérée et mise en sa place dans une société ou structure.
• On parle de qualité de communicateur et de talent, mais il s'agit
souvent d’une question de technique de communication (rédaction
claire et percutante selon le canal choisi, symbolique des couleurs,
langage non verbal, analyse transactionnelle, Programmation Neuro
Linguistique, etc.).
• A ce titre, il est possible de se former pour maîtriser ces outils
essentiels à sa performance personnelle et donc sa réussite
professionnelle. Tout commence par un message transmis par un
émetteur à destination d'un récepteur...
III. COMMUNICATION ECRITE

• On ne communique pas par écrit comme on communique à l'oral. En


fonction du message que l'on souhaite faire passer, il est plus
opportun de se tourner vers un support écrit plutôt que vers une
communication orale. N'a-t-on pas coutume de dire que "les écrits
restent" ?
• Aussi, est-il important de soigner son message dans toute sa globalité
: canal via lequel on va diffuser (email, simple mémo, rapport écrit,
courrier papier...) ; clarté de l'information partagée (vocabulaire
utilisé, informations diffusées, longueur du message, ton, etc.) ;
"packaging" du message (lisibilité, couleurs, illustrations, etc.)...
III. COMMUNICATION ECRITE suite
a) Choisir le bon canal de communication
• Plusieurs solutions sont à disposition dès lors que l'on souhaite
communiquer par écrit. Selon le message à faire passer, il est
important de choisir le canal de communication le plus adapté :
email, lettre officielle, mémo, etc.
• Ces supports ont tous leurs avantages et inconvénients. Par
conséquent, il est essentiel de se poser les bonnes questions en
amont afin de faire mouche et éviter le flop, un feedback négatif,
voire un malencontreux malentendu.
COMMUNICATION ECRITE suite
Quelques exemples d'utilisation :
• Courrier sur papier : désormais essentiellement utilisé pour les courriers
"officiels" : convocations, licenciements, etc. La syntaxe ici sera précise,
réfléchie. Le vocabulaire sera adapté à la situation.
• Email/courriel : pour rendre compte d'une réunion, communiquer avec des
prestataires externes, avec ses collègues, son équipe, sa hiérarchie,
transmettre le débriefing d'une rencontre entre collaborateurs (gestion de
conflit, entretien annuel...), etc. On veillera ici à une syntaxe claire,
ordonnée, reprenant tous les éléments nécessaires tout en étant agréable
à lire.
• Présentation power point (ou tout autre logiciel) : à utiliser
essentiellement comme support lors d'une présentation orale, mais aussi
lors d'une présentation de sa société, son service, son équipe.
Communication écrite suite
b) Construire et adapter son discours et son vocabulaire
• Une fois le support choisi, il est important d’adapter sa rédaction en
fonction du sujet et de la/les personne(s) à qui ledit courrier est
destiné.
• Le vocabulaire et les structures de phrase ne seront pas les mêmes
selon qu'il s'agit d'une convocation avant licenciement, d'un simple
débriefing de réunion, de la présentation d'un nouveau projet ou
encore d'une invitation à une réunion...
Communication écrite suite
c) Rendre ses écrits agréables à lire, aérés, colorés, concis et
percutants
• Pour être lu avec envie et surtout entendu, il est important de soigner
non seulement le fond, mais également la forme de sa
communication.
• Aussi, les textes seront aérés, les phrases et les paragraphes seront de
longueur raisonnable et les potentielles illustrations en adéquation
avec le texte. On veillera à ce que le tout soit compréhensible !
Communication écrite suite
• Les couleurs utilisées (tant pour les mots que pour les illustrations) ne
sont pas anodines et devront être choisies avec attention.
• Par exemple, les pastels ont un impact moindre par rapport aux
couleurs plus vives et plus fortes, qui, elles, seront accueillies avec
plus d'enthousiasme.
• Attention toutefois à ne pas trop abuser du rouge (synonyme
inconscient de danger).
• Par ailleurs, si l'on communique de manière internationale, il est
essentiel de bien se renseigner quant aux us et coutumes et à la
symbolique des couleurs dans le pays ciblé, Cela afin d'éviter les
écueils qui pourraient s'avérer fatals.
IV. COMMUNICATION ORALE

• Si la communication écrite est réfléchie naturellement de par sa


nature, un oral se prépare tout autant. Car, à moins d'être un pro de
l'improvisation, le terrain peut très vite devenir glissant et la situation
incontrôlable.
• Ainsi, pour garantir un effet positif et en adéquation avec l'objectif
initial, plusieurs techniques sont à maîtriser - tout au moins à
connaître. En voici quelques-unes les plus utilisées en pratique
pharmaceutique lors des échanges avec les patients et les membres
de l’équipe médicale.
COMMUNICATION ORALE suite
La liste n'est, bien sûr, pas exhaustive !
• Quatre techniques de communication de base sont exploitées en technique
de communication : Poser des questions, L'écoute, Prise de parole et la
Reformulation.
a) Poser des questions
• Poser des questions, c'est pour des partenaires une manière de se
connaître, d'explorer une situation, d'obtenir des informations,
d'approfondir certains points, de se préparer à agir.
• Différents types de questions peuvent donner à la communication son
efficacité
• Les questions sont pertinentes si elles sont adaptées à la situation
d'échange et si elles permettent de recueillir l'information attendue auprès
du patient ou des membres de l’équipe médicale.
a.1 Les questions fermées

• Ces questions sont utilisées pour obtenir des informations, Ce sont des
questions délimitées qui implique des réponses précises qui permettent de
faire le tour d'un sujet ou de recueillir à son propos les informations
essentielles.
• Par exemple :
• Quoi : De quoi s'agit-il ?
• Qui : De qui est-il question
• Exemple :
• - Etes-vous libre jeudi matin ? Réponse : oui/non.
• - Etes-vous d'accord avec la proposition que je viens de vous présenter ?
L’interlocuteur est amené à donner une réponse du genre OUI ou NON, qu'il
argumentera peut-être
a.2 Les questions ciblées (faits).

• Ce sont des questions fermées qui se résument souvent en quand ;


Où, Pourquoi, et comment
• Quand : À quelle époque cela a-t-il eu lieu ?
• Où : À quel endroit l'événement a-t-il eu lieu ?
• Pourquoi : Quelles sont les causes du déclenchement du phénomène
?
• Comment : De quelle manière les choses se sont-elles déroulées ?
a.3 Les questions à choix multiples.

• L'éventail proposé est plus large, ce sont les questions posées dans
les sondages par exemple.
• a.4 Les questions ouvertes
• Ces questions incitent à la réflexion et à la mobilisation des idées sur
un thème.
• Elles couvrent l'ensemble du sujet, la réponse est totalement libre. Ce
sont des questions qui obligent l'interlocuteur à réfléchir. Elles
l'obligent à s'engager personnellement. Elles entraînent parfois des
digressions ou des blocages.
• Exemple : Que pensez-vous de cette proposition ?
Les questions ouvertes suite

• Une question ouverte ne contient jamais sa propre réponse et laisse


la possibilité à l'interlocuteur d'exprimer réellement son opinion et sa
façon de voir.
• Une question ouverte ne donne pas à l'interlocuteur d'idée précise
sur la forme que devrait revêtir sa réponse : "Que pensez-vous du
produit X ?"
• Poser des questions ouvertes, c'est favoriser des échanges sur un
problème, un sujet ou l'expression d'un sentiment ou d'un point de
vue.
b) L'écoute

• Savez-vous Toujours Écouter Correctement ? Écouter votre


interlocuteur, cela parait simple. Mais en fait, que signifie réellement
écouter ?
• Écouter c'est d'abord se taire. Cela peut paraître évident, mais
combien de fois lors d'une discussion, deux personnes parlent-elles
en même temps ?
• Combien de fois l'une d'elles est coupée, interrompue dans sa suite
d'idées et même contrée par l'expression d'une opinion, par des
conclusions hâtives ou des arguments agressifs ?
L'écoute suite
• ÉCOUTER ce n'est pas seulement se taire, combien de fois avez-vous
constaté que votre interlocuteur n'avait pas entendu un seul mot de
votre exposé ? Ne vous est-il pas arrivé souvent d'agir de même ?
D'avoir la tête ailleurs ? De penser à ce que vous alliez répondre ? En
un mot, de ne pas écouter ?
• Si l'ÉCOUTE est la technique de communication la plus évidente et la
plus efficace, c'est également celle qui est la plus mal utilisée.
• La non-écoute est souvent à la base des malentendus et des conflits
de la vie de l'entreprise.
L'écoute suite
• A long terme, l'ÉCOUTE est aussi un moyen de mettre en place une
relation et un climat satisfaisant entre des personnes ou des groupes,
et plus particulièrement entre le patient et le pharmacien.
• On se trompe profondément si on pense que l'écoute est un acte
passif. Les mots que vous entendez ne se transforment pas en idées
et en informations sans que vous ayez à intervenir.
• Et puisque vous passez les trois quarts de votre temps dans des
activités de communication orale avec d'autres personnes, autant
faire que ce temps soit le plus rentable possible.
Comment Ecouter un patient
Ecouter un patient c’est:
• Laisser parler le patient sans lui couper la parole,
• identifier les points importants, les arguments du discours du patient,
• rester attentif au ton, aux gestes, aux mimiques, à tout ce qui révèle les
sentiments.
• Se concentrer sur ce que dit celui qui parle sans penser à ce que vous allez
dire "si seulement il veut bien s'arrêter", prendre du temps pour bien
enregistrer et penser à ce qui est dit.
• Se concentrer sur le contenu du message et les idées importantes sans se
laisser absorber par des faits isolés afin d'obtenir une idée générale et
globale de ce que vous entendez
• Laisser un temps de réponse permettant d'évaluer avant d'agir (réaction
différée), écouter avant de juger ou d'intervenir, laisser les idées neuves et
différentes vous atteindre
c) La prise de parole

• Prendre la parole pour exprimer son point de vue ou ses sentiments,


c'est développer sa spontanéité, ce qui implique : Un élan et/ou, Une
acquisition culturelle et/ou Une réponse nouvelle et adéquate à une
situation nouvelle (Moreno)
•L 'expression libre favorise une diminution de l'anxiété personnelle
et participe à l'évolution de la dynamique d'un groupe.
• Les limites de la prise de parole : Ce que vous dites n'est pas que ce
que vous avez expérimenté. Ce qui est entendu n'est pas ce que
vous avez dit et Ce qui est interprété n'est pas ce qui est entendu
d) LA REFORMULATION

Quand et pourquoi utiliser la reformulation pour un patient


• La reformulation est une intervention orale qui vise à redire avec d'autres
mots d'une manière plus concise ou plus explicite ce qui vient d'être
exprimé par un patient. Le pharmacien exploite cette technique en de
termes dignes et simples pour toucher le fond de la pensée de son patient.
Il l’aborde dans le respecte absolu et en toute dignité sans dimension de le
minimiser et en respectant les chartes de patients,
• Reformuler ce n'est pas répéter mais redire avec d'autres mots ce que le
patient a dit.
• La reformulation est un instrument de l'écoute. Elle sert à améliorer
l'écoute, à encourager la parole de chacun, à la mettre en valeur. Elle sert
aussi à vérifier, à rectifier avec nuance, à dédramatiser ce qui a été
prononcé.
V. LES CHARTES ET DROITS DU PATIENTS LORS DE LA
COMMUNICATION

Dans certains pays, des Chartes ont été définies pour protéger les
droits des patients. Ces chartes du patient ont certaines
caractéristiques communes quant à la manière dont les patients
doivent être traités, ils résument les droits de patient dans la
communication et les devoirs notamment envers son pharmacien:
Les chartes des Patients tels que codifiées par l’OMS
a) Être traités avec dignité
b) Être vus par un pharmacien que l’on puisse identifier par son nom
les chartes et droits du patients lors de la
communication suite

c) Recevoir une garantie de confidentialité quant à leur maladie et leur


traitement
d) Recevoir des services pharmaceutiques dans une pharmacie
respectant les normes de Bonnes Pratiques Pharmaceutiques
e) la plus complète honnêteté de la part de leur pharmacien quant à la
facturation et aux remboursements des traitements
f)Être informés et conseillés sur l’usage approprié des médicaments
LES CHARTES ET DROITS DU PATIENTS LORS DE LA
COMMUNICATION suite
g) Recevoir le médicament approprié en quantité adéquate
h) Recevoir des médicaments sûrs, efficaces et de qualité
i) Se sentir libre de se plaindre ou d’exprimer un besoin
j) Participer au processus décisionnel sur les sujets touchant à leur
santé et à leurs médicaments et
k) Obtenir un deuxième avis.
Des responsabilités des patients
En même temps, les patients ont également des responsabilités :
a) Être raisonnables et courtois
b) Aider leur pharmacien à respecter les dispositions légales relatives
aux médicaments
c) Utiliser le médicament avec précaution
d) Signaler tout problème rencontré avec le médicament.
Il est essentiel que les patients soient informés des options dont ils
disposent lorsqu’ils affrontent leur maladie. Il est possible de clarifier
ces options en répondant à quelques questions.
L’ORIENTATION DES PATIENTS (pour une
meilleure communication)
• Les rôles du pharmacien sept étoiles exigent que celui-ci participe en
tant que membre de l’équipe soignante. Lorsqu’il fournit des soins
pharmaceutiques, le pharmacien doit faciliter la continuité des soins.
• Dans le cadre des soins pharmaceutiques, le pharmacien peut avoir
besoin d’orienter les patients vers d’autres fournisseurs de soins de
santé. Si tel est le cas, il est indispensable de garantir la continuité des
soins pour le patient.
• Les besoins en matière de soins de santé pourraient aller de
l’obtention d’une ordonnance à un endroit plus pratique jusqu’à la
recherche d’un traitement complémentaire.
L’orientation du patient suite
• À cet effet, le pharmacien peut avoir besoin d’orienter un patient vers
d’autres membres de l’équipe soignante ou vers d’autres établissements de
soins.
• Bien que la formalisation de l’orientation par les pharmaciens ne soit pas
courante dans de nombreuses régions du monde, les pharmaciens, dans de
nombreux pays, constituent le premier contact pour obtenir un avis sur des
questions de santé et ils ont un bon rapport avec la communauté.
• Cette relation place le pharmacien dans une position idéale pour identifier
des problèmes sociaux et de santé, et pour orienter le patient. un système
d’orientation formalisée impliquant différents fournisseurs de soins de
santé permettra de renforcer le statut de professionnel du pharmacien aux
yeux des autres professionnels de santé.
L’orientation du patient suite
• On parle d’orienter (un patient) vers un soignant ou un service « de deuxième
ligne » lorsque l’on réfère un patient à un fournisseur de soins de santé ou à un
établissement de soins dans lequel il pourra recevoir des soins plus spécialisés
que ceux disponibles dans l’environnement actuel ; par ex. d’un centre de santé
primaire ou d’une officine vers un médecin spécialisé ou un hôpital.
• On parle d’orienter vers un soignant ou un service « de première ligne » lorsqu’il
convient de renvoyer le patient vers un centre de soins moins spécialisé, par ex.,
d’un hôpital vers un centre de santé primaire ou une officine.
• Lors de la fourniture de soins pharmaceutiques, il est nécessaire de répondre aux
besoins du patient en matière de médicaments grâce à une approche holistique,
qui conduira éventuellement à réorienter le patient vers une assistante sociale,
un guide religieux, un tradipraticien, un praticien complémentaire ou un
conseiller.
L’orientation du patient suite
• Nous décrirons dans le cours de Pratique pharmaceutique I, le
développement d’un plan de soins pharmaceutiques basé sur les
problèmes ou les besoins liés au traitement médicamenteux du patient. Les
difficultés que celui-ci rencontre pour obtenir les médicaments qui lui ont
été prescrits doivent aussi être considérées comme des problèmes
médicamenteux.
• Lors de la deuxième étape du processus de soins pharmaceutiques, le
pharmacien pourra identifier des actions exigeant l’orientation du patient
vers un autre professionnel. Dans le cadre du plan de soins, le pharmacien
doit déterminer la nature spécifique de celui-ci. Le besoin du patient en
matière de soins peut dépasser le domaine de compétence de la pratique
d’un pharmacien, d’une ordonnance médicale ou d’un diagnostic précis.
L’orientation du patient suite
Des facteurs propres au patient, visant par exemple à réduire les coûts des
déplacements effectués pour obtenir le renouvellement de ses ordonnances,
peuvent également conduire à réorienter ce dernier vers un autre centre. Le
pharmacien est chargé d’informer le professionnel de santé ou
l’établissement de santé, de l’orientation du patient. Cette information peut
s’effectuer par écrit ou de vive voix et doit contenir les informations
suivantes :
• un bref résumé des antécédents médicaux du patient
• une courte description du problème médical actuel
• description du besoin d’orientation
• description du traitement médicamenteux actuellement suivi par le patient
au besoin, le plan de soins pharmaceutiques.
Orientation vers un soignant ou un service de
deuxième ligne (plus spécialisé)

Le pharmacien constitue, dans de nombreux cas, le


premier contact pour obtenir un avis sur différentes
affections, blessures et toute autre question relative
aux soins de santé. Lorsqu’il fournit des soins
pharmaceutiques, le pharmacien est chargé d’identifier
les problèmes médicamenteux et de développer un
plan de soins pharmaceutiques pour le patient.
Orientation vers un soignant…
• Dans le cadre du plan de soins pharmaceutiques, il
peut être nécessaire que le pharmacien,
indépendamment du lieu où il exerce, oriente un
patient vers un soin particulier ou spécialisé. Le
domaine de compétence de la pratique
pharmaceutique, l’expertise du pharmacien et l’état
de gravité du patient interviendront dans le processus
décisionnel pour orienter la personne vers un échelon
« de deuxième ligne ».
Orientation vers un soignant ou un service de
deuxième ligne (plus spécialisé)
CAS CLINIQUE
M. H amène son fils de 12 ans, Alex, à la pharmacie pour acheter des
pansements pour une blessure à la jambe du jeune garçon. Vous
remarquez que la blessure est encore fraîche et saigne encore. En
posant des questions, vous apprenez que le jeune garçon a été mordu
par un chien errant. Vous vous apercevez que la blessure aurait peut-
être besoin de quelques points de suture et qu’il faudrait que le
garçon reçoive des antibiotiques prophylactiques ainsi que des
vaccins contre le tétanos et la rage pour prévenir toute complication.
Vous orientez le patient vers le centre médico-social d’urgence 24
heures/24 du quartier et vous expliquez à M. H que son fils y recevra
le traitement recommandé.
Objectifs de la prise en charge clinique

a) éviter les infections – antibiotiques prophylactiques


b) prévenir le tétanos – prophylaxie du tétanos
c) prévenir la rage – déterminez si des immunoglobulines et/ou le
vaccin contre la rage sont nécessaires
d) éviter l’invalidité et la formation de cicatrice
e) soulager la douleur.
Critère d’orientation vers l’hôpital
a) toutes les blessures de taille exigent des points de suture à caractère
non urgent
b) morsure par un animal susceptible d’avoir la rage
c) choc et saignement
d) blessures profondes.
Lettre de transmission: Communication Ecrite
Pharmacie de la rue de la Paix
12 rue de la Paix Paris, 16ème
Cher confrère,
Après avoir été mordu par un chien, Alex, âgé de 12 ans, a été amené à la
pharmacie de la rue de la Paix par son père qui voulait acheter des pansements.
À mon avis la blessure exige des points de suture. L’enfant a également besoin
d’antibiotiques à visée prophylaxique et de vaccins contre le tétanos et la rage.
Merci de vous charger du patient de la manière qui vous semblera appropriée.
Cordialement PJ Stuarts BPharm
Pharmacien
Orientation vers un soignant de première ligne
Beaucoup de patients présentant des états chroniques ont besoin
d’une hospitalisation ou de soins spécialisés pour stabiliser cet état.
Une fois son état stabilisé et sous contrôle depuis un certain temps, le
patient n’a pas besoin de soins spécialisés et peut alors être pris en
charge et surveillé dans un environnement moins spécialisé et par
conséquent moins coûteux. Le pharmacien doit identifier ces patients
qui peuvent être traités à un moindre échelon.
Etude de Cas
M. A, patient âgé de 67 ans et souffrant d’hypertension artérielle sévère non
contrôlée (180/120 mmHg) est admis dans un CHU pour que sa tension
artérielle soit enfin sous contrôle.
Au bout d’une semaine, sa tension est stabilisée à 150/90 mmHg sous
hydrochloro-thiazide, aténolol et énalapril.
À sa sortie, le patient reçoit une ordonnance pour les médicaments
mentionnés ci-dessus et est prié de revenir tous les mois au service
d’hypertension de l’hôpital. Après avoir suivi le même traitement pendant six
mois, sa tension reste stable à 140/80 mmHg et il ne présente aucun autre
problème médical. Cependant, le patient se plaint auprès du pharmacien
qu’il lui est onéreux de se rendre à l’hôpital chaque mois et qu’il aimerait
recevoir son traitement auprès d’un centre de soins primaires ou d’une
pharmacie de sa ville.
Résolution du cas
• Dans le cadre du plan de soins, il appartient au pharmacien de veiller
à ce que l’état du patient soit stable et sous contrôle en suivant la
première étape du processus de soins pharmaceutiques avant de
procéder à son orientation. De plus, les médicaments prescrits
doivent être disponibles au centre de référence et le patient doit être
orienté vers une personne ou un centre médico-social en particulier
qui prendra le relais des soins. Il faut informer le patient de l’endroit
où il doit aller et de la personne à consulter au centre médicosocial. Il
faut également indiquer clairement à la fois au patient et au
professionnel de santé vers qui le patient est orienté, le moment où
celui-ci devra retourner à l’hôpital de référence.
Résolution suite
• La tension du patient est acceptable et stable depuis six mois. Il n’est pas
nécessaire qu’un patient présentant une tension stable et bien contrôlée
consulte chaque mois un prescripteur pour le suivi ; il pourrait par contre
recevoir une ordonnance renouvelable ou pourrait être orienté vers un
centre de soins primaires pour y être suivi et pour y obtenir le
renouvellement de ses médicaments à prescription médicale obligatoire.
• Au centre médico-social de référence, le patient aura besoin de recevoir
chaque mois ses médicaments anti-hypertenseurs et d’avoir une personne
chargée de surveiller périodiquement sa tension artérielle. Outre la
fourniture des médicaments prescrits, il est également important que la
tension du patient soit surveillée régulièrement.
• Voici un exemple de lettre de transmission pour orienter M. A. vers un
autre professionnel.
Lettre de transmission M. A
Madame, Monsieur (médecin, pharmacien, infirmière...)
Je fais suite à notre conversation téléphonique de ce matin concernant la
réorientation de M. A. vers vos services.
M. A, âgé de 67 ans, a été admis il y a sept mois à l’hôpital de Ga-Rankuwa
avec une hypertension aiguë non contrôlée (180/120 mmHg).
Sa tension artérielle a bien réagi à l’hydrochlorothiazide, à l’aténolol et à
l’énalapril. Son hypertension est actuellement contrôlée (140/80 mmHg) par
ces trois anti-hypertenseurs. Il n’a pas d’autres problèmes médicaux
apparents.
Il a reçu son ordonnance régulièrement lors des six derniers mois auprès de
la pharmacie de l’hôpital Ga-Rankuwa mais les coûts du transport jusqu’à
l’hôpital sont élevés et il a demandé à obtenir sa prescription auprès de
votre centre médico-social.
Suite lettre transmission M. A
Le traitement quotidien de M. A est de 12,5 mg d’hydrochlorothiazide,
100 mg d’aténolol et 20 mg d’énalapril. Nous aimerions revoir M. A
dans six mois au service d’hypertension de l’hôpital Ga-Rankuwa. Merci
de contacter le service d’hypertension ou moi-même pour toute
information sur le traitement de M. A et pour organiser une visite de
suivi dans six mois.
signé : le Pharmacien de l’hôpital de Ga-Rankuwa
Orientation vers un service social

• L’abus de substances toxiques et les habitudes sociales peuvent


influencer le bien-être et le traitement médicamenteux d’un patient.
Dans le cadre du plan de soins pharmaceutiques, il peut s’avérer
nécessaire de réorienter le patient vers un conseiller ou un
établissement.
Cas clinique pour orientation
M. X, patient bien connu du personnel de la pharmacie, vient régulièrement
acheter deux bouteilles de sirop contre la toux associé à des risques de
dépendance. À chaque fois que le pharmacien délivre cet antitussif au
patient, il lui explique les effets secondaires et le risque d’accoutumance
associé à ce sirop. Le pharmacien explique également à M. X que si cette
toux ne répond pas à la thérapie, il devra consulter un médecin.
Un peu plus tard, le pharmacien découvre que M. X se procure ce même
sirop antitussif auprès d’autres pharmacies et présente une consommation
abusive. Le pharmacien réalise que le patient ne maîtrise pas le problème.
Au lieu d’affronter M. X, le pharmacien s’efforce de prendre le contrôle de la
situation. Il informe ses confrères de l’usage excessif que M. X fait des
antitussifs.
Cas clinique pour orientation suite

Le pharmacien, qui est un ami de la famille, est appelé à l’aide lorsque


M. X est inculpé pour conduite négligente sous l’emprise de l’alcool
et/ou de médicaments. Le pharmacien convainc M. X de voir une
assistante sociale ou un conseiller sociopsychologique spécialisé dans
l’usage des stupéfiants.
Lettre de transmission
Cher confrère,
Suite à notre conversation téléphonique concernant l’orientation de M. X., je
vous remercie d’avoir accepté de recevoir M. X., patient bien connu du
personnel de la pharmacie, qui utilise depuis un certain temps un antitussif
remboursé associé à des risques de dépendance.
L’utilisation a progressivement augmenté et se trouve maintenant à un stade
où elle affecte son fonctionnement normal. Après avoir été inculpé pour
conduite sous l’emprise d’alcool et/ou de médicament, il a accepté de voir
une assistante sociale ou un conseiller socio-psychologique spécialisé dans
l’usage de stupéfiants.
Nous vous serions obligés de bien vouloir vous occuper de M. X.
Signé : le Pharmacien
Conclusion
• Les soins pharmaceutiques constituent une pratique prospective
centrée sur le patient avec une attention particulière à l’égard de
l’identification, la résolution et la prévention des problèmes de
pharmacothérapie.
• Cet objectif est obtenu par le biais d’un processus de soins aux
patients qui comporte quatre étapes : évaluer la pharmacothérapie
dont le patient a besoin ; élaborer un plan de soins pour répondre à
ces besoins ; mettre en œuvre le plan de soins ; enfin, évaluer et
réviser le plan de soins.
Conclusion
• Les pharmaciens doivent posséder un niveau supérieur de
connaissances et de compétences afin de fournir des soins
pharmaceutiques ainsi qu’une organisation facilitant la fourniture des
soins pharmaceutiques.
• Cette organisation doit prévoir l’orientation des patients qui ne
peuvent pas être pris en charge a un « échelon » de soins donne
vers un autre « échelon », ou de meilleurs soins pharmaceutiques
pourront être dispenses.
• Enfin, lorsque les patients disposent d’un traitement médicamenteux
approprie, leurs familles et la communauté dans laquelle ils vivent et
travaillent, en tirent également un bénéfice.
CHAPITRE III : DELIVRANCE DES MEDICAMENTS

FORMES PHARMACEUTIQUES DES MÉDICAMENTS


• Les formes pharmaceutiques peuvent être regroupées en : formes
solides, semi-solides, liquides, molles, et gazeuses.
1°/ Comprimé :

• Le comprimé est une préparation de consistance solide contenant une


unité de médicament qu’il convient de prendre en une fois. Il existe
différents types de comprimés :
• comprimé nu : forme standard
• comprimé enrobé : l’enrobage sert à protéger le principe actif contre
l’altération au contact de l’air ou de l’acidité gastrique, ou à masquer un
mauvais goût ;
• comprimé à couches multiples : destiné à réunir deux ou plusieurs
principes actifs chimiquement incompatibles ;
• comprimé à croquer : destiné à être absorbé sans nécessairement être
accompagné d’un verre d’eau ;
• comprimé retard : destiné à libérer le principe actif de façon lente et
prolongée dans le but de prolonger la durée d’action ;
2°/ Dragée :

• C’est une forme solide dont le noyau contenant le principe actif est
enrobé par une ou plusieurs couches protectrices. La dragéification a
pour but de faciliter la prise de médicaments à goût désagréable.
3°/ Comprimé effervescent
4°/ Capsule :
Des formes pharmaceutiques solides
Capsule suite
La capsule est constituée d’une enveloppe creuse de consistance dure
(gélule) ou molle contenant une quantité de médicament qui convient
d’être administré en une fois. L’enveloppe est généralement à base de
gélatine ou d’autres substances dont la consistance peut être adaptée
par addition de glycérol ou de sorbitol. Une capsule à enveloppe
amylacée est dénommée ‘cachet’. Dans la majorité des cas, les capsules
sont destinées à l’administration orale, mais il en existe d’autres
adaptées à la voie vaginale (capsules ovoïdes) ou rectale (suppositoire à
enveloppe).
Formes liquides :
Formes liquides : suite
Les formes liquides sont des solutions ou des suspensions contenant
une quantité de médicament qu’il faut administrer en plusieurs fois
(préparations à diviser).
1°/ Solutions injectables
• Elles doivent être stériles et exemptes de pyrogènes. Les préparations
pour I.V. ne doivent pas contenir des particules solides.
2°/ Les sirops :
• Ce sont des préparations sucrées (60  de sucre) à administrer per
os.
Forme liquide suite
3°/ Gouttes :
• Il s’agit de solutions ou suspensions pour l’œil (collyre), oreille
(gouttes auriculaires), nez (gouttes nasales), bouche (gouttes
buccales).
Formes semi-solides:
1°/ Suppositoire :
• Le suppositoire est une préparation de consistance semi-solide (1 à 3
grammes) destinée à la voie rectale et contenant une unité de prise
de médicament. Le principe actif est incorporé dans un excipient qui
doit normalement fondre à la température du corps (32,6 à
37,1C).On emploie entre autres : le beurre de cacao, les glycérides
semi-synthétiques, le polyéthylène glycol, le mélange gélatine-
glycérol-eau.
Formes semi-solides
2°/ Ovule :
• L’ovule est une préparation de consistance ou semi-solide contenant
une unité de prise de médicament dont le volume et la consistance
sont adaptées à l’administration par voie vaginale. La masse d’un
ovule varie de 1 à 15 g. L’excipient est généralement à base de
matière grasse adaptée à fondre dans les liquides vaginaux. On
prépare de plus en plus aussi des comprimés vaginaux.
Formes molles :
1°/ Pommade :
• La pommade est composée d’une seule phase grasse ( ex : vaseline)
dans laquelle est dispersé le(s) principe(s) actif(s).
2°/ Crème :
• La crème est composée de deux phases : huileuse et aqueuse,
stabilisées au moyen d’agents tensio-actifs.
Formes gazeuses :
1°/ Gaz pour inhalation :
• Gaz administrés par voie pulmonaire au moyen d’un masque (ex :
anesthésiques volatiles)
2°/ Aérosols :
• Particules fines en suspension dans un gaz destinées à être déposées
dans les bronches au moyen d’un atomiseur.
DIFFERENTES VOIES D’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS

• L’intensité et la rapidité d’absorption dépendront aussi bien de la


forme pharmaceutique que de la voie d’administration du
médicament. Par définition, en cas d’administration intravasculaire,
on considère que l’absorption est immédiate et totale alors qu’elle est
médiate et en principe partielle suite à une administration
extravasculaire. Les voies d’administration peuvent être classées en
deux groupes :
Voies d’administrations
Voies destinées habituellement à obtenir une action générale :
• voies parentérales : intraveineuse, intramusculaire, sous-cutanée, et autres.
• voies entérales : orale et rectale
• voie sublinguale ;
• voie respiratoire (gaz).
Voies destinées habituellement à obtenir une action locale :
• voies muqueuses : bouche, œil, nez, vessie, vagin, conduit auditif externe…
• voie cutanée ;
• voies parentérales particulières : sous-arachnoïdienne, intra-articulaire, intra-
pleurale,
• voie respiratoire (aérosols) ;
III. LA DISPENSATION DES PRODUITS
PHARMACEUTIQUES
• Parmi les missions liées à l’exercice pharmaceutique en milieu
hospitalier, la dispensation est l’acte pharmaceutique essentiel.

• La dispensation des médicaments au patient est l’acte placé sous la


responsabilité directe du pharmacien. C’est une activité clé dans la
prise en charge médicamenteuse du patient à l’hôpital et permettant
sa sécurisation.
LA DISPENSATION DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES suite

• Le pharmacien dispense l’ensemble des médicaments, disposant ou


non d’une autorisation de mise sur le marché, faisant l’objet de
prescription, éventuellement restreinte (réserve hospitalière,
prescription initiale hospitalière, suivi particulier, médicament
d’exception).
• Ce chapitre détaille les principes qui régissent les 3 étapes de la prise
en charge médicamenteuse du patient : l’analyse pharmaceutique
des prescriptions ; la préparation éventuelle des doses et la mise à
disposition d’informations nécessaires au bon usage des
médicaments.
A. CADRE REGLEMENTAIRE DE LA DISPENSATION

La dispensation des médicaments est définie dans le Code de


déontologie des pharmaciens (article R. 4235-48 du Code de la santé
publique ).
La dispensation correspondant à l’acte pharmaceutique associe à la
délivrance des médicaments qui se déroule logiquement en trois
étapes essentielles :
• l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance si elle existe ;
• la préparation éventuelle des doses à administrer et
• la mise à disposition des informations et les conseils nécessaires au
bon usage du médicament.
Cadre règlementaire régissant la dispensation
S’agissant d’un acte pharmaceutique, le pharmacien doit assurer dans
son intégralité l’acte de dispensation du médicament et en application
du monopole pharmaceutique, seul un pharmacien peut dispenser des
médicaments (art. L. 4211-1 du CSP).
• Les préparateurs en pharmacie sont les seuls autorisés à seconder le
pharmacien dans la préparation et la délivrance des médicaments
(art. L. 4241-1 du CSP) sous la responsabilité et le contrôle effectif de
ce dernier.
• Les étudiants en pharmacie (à partir de la 3e année) peuvent
dispenser des médicaments sous la surveillance directe du
pharmacien(FIP,2000).
Dispensation suite

• NB : C’est le terme de dispensation qui permet de définir une officine.


En effet, on entend par officine l’établissement affecté à la
dispensation au détail des médicaments, produits et objets
mentionnés à l’article L. 4211 du Code de la santé publique (art.
L. 5125-1 du CSP).
• La dispensation peut se faire avec ou sans ordonnance, le
pharmacien a un devoir particulier de conseil lorsqu’il est amené à
délivrer un médicament qui ne requiert pas une prescription
médicale. Il doit par des conseils appropriés et dans le domaine de
ses compétences, participer au soutien apporté au patient.
Dispensation suite
• Pour effectuer la dispensation, le pharmacien peut s’appuyer sur les
données des patients contenus dans le dossier pharmaceutique, données
qu’il est tenu d’alimenter à l’occasion de son acte, sauf opposition du
patient quant à l’accès du pharmacien à son dossier pharmaceutique et à
l’alimentation de celui-ci.
• Dans les mêmes conditions, les pharmaciens exerçant dans une pharmacie
à usage intérieur peuvent consulter et alimenter ce dossier (art. L. 1111-23
du CSP).
• La dispensation des médicaments doit être réalisée en conformité avec des
bonnes pratiques dont les principes sont définis par arrêté du ministre
chargé de la Santé, et qui n’ont pas encore été publiées (art. L. 5121-5 du
CSP).
Dispensation suite
Ainsi, les pharmaciens ou les préparateurs :
• délivrent aux professionnels de santé pour leur usage professionnel sur
commande ;
• ou dispensent aux patients des médicaments ou produits contenant des
substances vénéneuses sur prescription émanant d’un médecin, d’une
sage-femme, d’un dentiste ou d’un directeur de laboratoire d’analyses
médicales.
Pour les trois dernières professions, une liste limitée de médicaments ou
produits est définie.
• À l’hôpital, la dispensation fait partie des activités obligatoires des
pharmacies à usage intérieur (art. R. 5126-5 du CSP).
Dispensation suite
• L’ arrêté du 31 mars 1999 relatif à la prescription, à la dispensation et
à l’administration des médicaments soumis à la réglementation des
substances vénéneuses dans les établissements de santé complété
par l’ arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la
prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les
établissements de santé, définit les modalités de dispensation à
l’hôpital.
• L’acte de dispensation est le résultat d’une prescription médicale
établie par un prescripteur de l’établissement bien identifié :
Comment dispenser un médicament?
Dispenser un médicament à un patient consiste à :
a) analyser la prescription
b) préparer éventuellement les doses à administrer
c) mettre à disposition les informations nécessaires au bon usage
des médicaments prescrits et de leur conservation
d) délivrer les médicaments aux patients
C’est acte pharmaceutique se déroule le plus souvent à l’officine ou
dans une structure hospitalière sous la responsabilité du pharmacien.
COMMENT AMENAGER LA PHARMACIE OU L’OFFICINE?

a) Des conditions de l’officine pour l’exercice de l’acte pharmaceutique


La pharmacie doit être implantée au sein de l’hôpital de manière à
permettre :
• L’accès facile des véhicules chargés de l’approvisionnement
• La distribution rapide et fiable des produits pharmaceutiques à tous les
services,
• Une dispensation aisée, directe ou par l’intermédiaire des proches aux
malades hospitalisés
Les locaux de stockage sous-dimensionnés induisent des rangements
inadéquats et une mauvaise gestion et demeure une de conditions la plus
importante au fonctionnement de la pharmacie ou de l’officine.
Des conditions à l’officine
La pharmacie doit disposer :
• De locaux suffisamment grands, permettant la réception, le stockage ; la
détention, la préparation et la dispensation des médicaments,
• De locaux, adaptés, sécurisés et équipés (dispositifs de rangement, réfrigérateur,
etc),
• Des locaux administratifs (bureau du pharmacien, Secrétariat, informatique,
bibliothèque),
• Des locaux spécifiques aux dispositifs médicaux stériles (stérilisation, détention)
• Des vestiaires et sanitaires pour le personnel
L’accès aux aires de stockage doit être limité, seul le responsable du stock ou le
pharmacien Responsable, et éventuellement un autre membre du personnel,
doivent y avoir accès.
Des conditions à l’officine suite
• Les locaux doivent être maintenus dans des bonnes conditions de
conservation car les plus souvent possible la Chaleur dégrade les
médicaments, notamment les liquides, pommades et suppositoires.
Certains médicaments sensibles tels que les solutions injectables,
sont très rapidement détériorés par la lumière.
• Les comprimés et gélules peuvent être facilement endommagés par
l’humidité ambiante, ce qui les rend poisseux et détériore.
• Tous les médicaments doivent être conservés dans des emballages,
récipient ou boite d’origine pour la conservation.
Des conditions à l’officine suite
• Assurer une bonne aération de la pièce en faisant attention à la
chaleur pour certains appareils tels que les réfrigérateurs ou la
surveillance de température demeure une obligation.
• Contrôler la luminosité dans le local car si la lumière entre les
fenêtres, éviter l’exposition directe du stock en peignant les vitres en
blanc ou installez les rideaux
• Eviter les dégâts liés à l’eau et contrôler l’humidité
• Le responsable fera le mieux possible pour éviter l’intrusion
d’animaux nuisibles, pas d’aliment dans le local de Stockage et
surveiller la propreté des locaux
b) Les étapes de la dispensation d’un médicament à un patient à l’officine

1) Vérifier si la prescription est appropriée pour le patient


• Passer en revue l’ordonnance, trouver le nom Générique du
médicament. Si vous ne parvenez pas à lire l’ordonnance ou si vous
avez la moindre question sur la prescription, demandez des
explications à la personne qui à rédiger l’ordonnance et non au
patient.
• Vérifier que la prescription correspond à l’âge, au poids et au sexe du
patient. Vérifier également que la forme, le dosage et la posologie
du médicament prescrit sont adéquats et que la prescription
correspond aux directives de traitement
Les étapes de la dispensation d’un médicament à un
patient à l’officine suite
2) Prenez le produit et vérifier la date de péremption sur l’emballage

• Certains médicaments se ressemblent et peuvent être facilement


confondus les uns avec les autres. Lisez le nom générique inscrit sur
l’étiquette et vérifier s’il s’agit bien du médicament prescrit. Vérifier
que la forme, le dosage et le conditionnement sont conformes à la
prescription et que le produit n’est pas périmé.
• Prenez également un sache, un sac emballage ou un flacon vide pour
emballer les médicaments à remettre au patient.
Les étapes de la dispensation d’un médicament
à un patient à l’officine suite
3) Apposez une étiquette sur l’emballage des produits à remettre au
patient
• Certains emballages sont munis d’étiquettes pré-imprimées et d’autres n’en
ont pas. Vous devez vous-même en apposer une.
• Ecrivez lisiblement sur l’étiquette : le nom du patient, la date, le nom du
produit, la quantité dispensée et les instructions relatives à l’utilisation
du médicament.
• Utilisez des pictogrammes ou des chiffres pour indiques la dose ; associez
également des instructions écrites.
• Les patients qui ne savent pas lire ont besoin d’images et peuvent
connaitre dans leurs entourages des personnes capables de leur lire les
instructions.
Les étapes de la dispensation d’un médicament
à un patient à l’officine suite
• Apres avoir inscrit les instructions sur l’étiquette ; attachez l’étiquette
sur l’emballage vide.
• Il est important que l’étiquette soit lisible de façon que lorsqu’un
patient revient avec une ancienne prescription, tout agent de sante
doit être en mesure de la lire.
Les étapes de la dispensation d’un médicament
à un patient à l’officine suite
4) Ouvrez la boite du médicament et vérifiez la qualité de son contenu
• Une fois la boite ouverte, vérifier son contenu. Si les médicaments
dégagent une odeur inhabituelle, ils peuvent être détériorés. Si les
comprimés ou gélules sont fondus, cassés, réduits en poudre, ils sont
endommagés. Si les gélules sont gonflées, de consistance molle ou
agglutinées les unes aux autres, elles sont endommagées.
• Ne dispense pas de médicament de mauvaise qualité aux patients aux
risques de compromettre votre profession.
Les étapes de la dispensation d’un médicament
à un patient à l’officine suite
5) Conditionner à l’avance la quantité nécessaire selon le traitement,
en évitant les contaminations
Le déconditionnement et reconditionnement sont des opérations qui
nécessitent un minimum d’hygiène et d’organisation. Comptez les
comprimés et gélules dans un plateau de comptage à l’aide d’une
spatule propre qu’il ne faut pas touche à la main. Rincez le plateau de
comptage jusqu’après utilisation avec l’alcool pour éviter de
contaminations croisées possibles.
Les étapes de la dispensation d’un médicament
à un patient à l’officine suite
6) Placer dans l’emballage la quantité exacte de médicament destinés
à être rapporte chez lui par le patient
• Placez le médicament dans son emballage étiquette en utilisant le
plateau de compactage et la spatule (ou matériels nécessaires à la
mesure des liquides)
• Ne mélangez pas plusieurs médicaments ou plusieurs prescriptions.
Les étapes de la dispensation d’un médicament
à un patient à l’officine suite
7) Remettez immédiatement les comprimés ou gélules en surplus
dans leur emballage d’origine
• Si plusieurs médicaments ont été prescrits, fermez la boite du
médicament qui vient d’être préparé avant d’ouvrir celle du
médicament suivant. Préparez l’ensemble de médicaments prescrits
avant de les dispenser au patient.
Les étapes de la dispensation d’un médicament
à un patient à l’officine suite
8) Remettez le médicament emballe au patient. Apprenez-lui à prendre le
médicament
• Expliquez au patient comment prendre le médicament et si plusieurs
médicaments ont été prescrits, dispensez les, un par un.
• Indiquez au patient le nom du médicament, sa forme, son action et sa
posologie. La posologie comprendra : quand prendre le médicament,
combien en prendre, Pendant combien de temps et comment prendre.
• Montrer au patient comment préparer la dose : si comprimé, sirop ou avec
bouchon doseur.
• Dites au Patient de Prendre la totalité des médicaments prescrits même s’il
se sent mieux avant de terminer sa cure pour prévenir des éventuels
rechutes
Les étapes de la dispensation d’un médicament
à un patient à l’officine suite
9) Dites au patient de conserver ses médicaments et produits
pharmaceutiques dans un endroit sûr, hors de la portée des enfants
• Expliquez au patient que les produits peuvent se détériorer et qu’ils
doivent être conserves à la maison dans un endroit particulier. Cet
endroit droit être frais, sombre et sec, et exempt d’insectes et
animaux nuisibles, Indiquez aux patients quels sont les endroits
adéquats pour conserver les médicaments à la maison.
• En fin de toute dispensation d’un médicament apprenez au patient
comment prendre le médicament et vérifier qu’il a compris les
instructions.
NOTIONS DE PHARMACIE CLINIQUE ET
DEROULEMENT DE SOINS PHARMACEUTIQUES
A) LA PLACE DU PHARMACIEN EN CLINIQUE
• Dans les hôpitaux, les pharmaciens font partie intégrante des services
cliniques et travaillent avec les médecins.
• Le pharmacien est là au moment de la prescription et donne son avis pour
une éventuelle optimisation, un changement de molécule au sein de la
classe thérapeutique, etc...
• Une fois la prescription établie, la dispensation nominative est de mise.
• Le pharmacien est présent dans le service au moment de l'administration,
il peut discuter avec les patients de leur(s) traitement(s) médicamenteux et
diagnostiquer les problèmes liés aux médicaments. Les programmes
d'éducation thérapeutiques sont au minimum encadrés par un
pharmacien, ou dans un certain nombre de cas menés par lui.
B) Les responsabilités du pharmacien clinicien

• Responsabilité du pharmacien de « surveiller la thérapie médicamenteuse


» du patient.
• Le pharmacien s’engage auprès du patient à assurer que sa
pharmacothérapie soit appropriée et sécuritaire.
• Responsabilité du pharmacien pleinement engagée quant aux résultats
obtenus suite à ses interventions.
• Favoriser le travail en collaboration interprofessionnelle avec les autres
professionnels impliqués auprès du patient Le pharmacien clinicien est
intégré à l’équipe médicale (au sens strict de la pharmacie clinique)
• Il s’intéresse à la validation et l’optimisation de la thérapie
médicamenteuse et la prévention de la pathologie iatrogène
• Se situe professionnellement entre le corps médical et le corps infirmier en
respectant le territoire de chacun
C) MISSIONS DU PHARMACIEN HOSPITALIER
a) Assurer au sein de l’hôpital en ce qui concerne les médicaments, les
dispositifs médicaux stériles et autres produits définis par les
règlements en vigueur (code de santé de publique): la gestion,
l’approvisionnement, la préparation, le contrôle, la détention et la
dispensation.
b) Mener ou de participer à toute action d’information sur ces
médicaments dispositifs médicaux et produits
c) Mener ou de participer à toute action susceptible de concourir à la
qualité et à la sécurité des traitements et des soins dans les
domaines relevant de la compétence pharmaceutique : notamment
la stérilisation des dispositifs médicaux
D) ASSISTANCE PHARMACEUTIQUE
L’assistance pharmaceutique est constituée d’un ensemble de
prestations de la pharmacie hospitalière visant: à optimaliser la
qualité du processus d’utilisation des médicaments, et à contribuer à
une utilisation rationnelle des médicaments
A Partir de la pharmacie : par Transmission d’informations, Réponse
aux questions et Visite régulière dans le service «Assistance
pharmaceutique sur site »
Le pharmacien n’est pas intégré au personnel du service médical
a) Objectifs pharmacotherapeutique de
l’assistance pharmaceutique
a) la guérison de la maladie,
b) la disparition ou la réduction des symptômes de la maladie,
c) l’arrêt ou le ralentissement de l’évolution de la maladie et
d) la prévention de la survenue de la maladie.
b) Etapes de soins pharmaceutiques
Les soins pharmaceutiques se déroulent en six étapes dont chaque
pratiquant doit mettre en marche. Dans ce cours nous nous limiterons aux
deux premières étapes et les quatre seront abordées en Pratique
pharmaceutique I en première épreuve en sciences pharmaceutiques.
Ces étapes sont :
a) Établir une relation de confiance avec le patient
b) Recueillir les renseignements pertinents auprès du patient
c) Évaluer l’information : Dresser et classer la liste des problèmes liés aux
médicaments (PLM)
d) Élaborer le plan des soins pharmaceutiques
e) Mettre en application le plan des soins pharmaceutiques et
f) Réévaluer le plan des soins pharmaceutiques
b.1) Etablir une relation de confiance avec le
patient
a) Aborder le patient avec courtoisie et respect;
b) Lors d’une première rencontre, expliquer au patient les objectifs de
l’entretien et les avantages pour le patient;
c) Reconnaitre le patient lors d’une deuxième rencontre;
d) Accorder une attention exclusive au patient. Dans les cas où il est
dérange, s’excuser auprès du patient;
e) Faire preuve d’efficacité dans ses échanges avec le patient;
f) Reconnaitre les aspects ou il doit vérifier ses connaissances avant de
répondre au patient et rechercher avec efficacité les solutions requises;
g) Respecter le patient en l’acceptant avec ses caractéristiques sociales,
ethniques, intellectuelles, physiques et psychiques et
h) Respecter les engagements pris envers le patient.
b.2) Recueillir les renseignements pertinents
auprès du patient
Ces renseignements sont à recueillir à deux niveaux :
Renseignements requis sur le patient
• Age, sexe, poids
• Allergie, intolérance
• Attitude du patient face à sa maladie
• Tabagisme
• Habitudes alimentaires
• Consommation d’alcool
Renseignements requis sur le patient
• Etat obstétrical
• Handicaps
• Fonction rénale
• Fonction hépatique
• Résultats d’analyses de laboratoire
• Situation économique
• Attentes du patient
Renseignements requis sur la pharmacothérapie du patient

1) Médication actuelle
2) Fréquence des renouvellements
3) Médication antérieure
4) Efficacité des médicaments et
5) Voie et technique d’administration des médicaments
c) Le soin pharmaceutique officinal
Evolution du rôle du pharmacien
Que fait le pharmacien d’officine?

• Autrefois, « gardien des toxiques »


• Aujourd’hui son rôle a évolué…
Loi du 1er mai 2006 (modifie l’AR n°78 du 10 novembre 1967)
« Les actes pharmaceutiques dans l’exercice de la fonction du
pharmacien en matière de dispensation de soins pharmaceutiques
comprennent la délivrance responsable de médicaments prescrits ou
de médicaments qui sont délivrables sans prescription en vue, en
concertation avec les autres professionnels de la santé et le patient,
d’atteindre des objectifs généraux de santé tels que la prévention,
l’identification et la résolution de problèmes liés à l’usage de
médicaments.
Les soins pharmaceutiques à l’officine suite
Les soins pharmaceutiques sont destinés à améliorer de façon continue
l’usage des médicaments et à conserver ou améliorer la qualité de vie du
patient.
La concertation interprofessionnelle comprend notamment le renvoi éventuel
vers un médecin et l’information du médecin traitant. » Pour un pharmacien
digne.
Au-delà de la préparation du médicament…la délivrance responsable des
médicaments concoure à la :
a) Détection interactions, Effets Indésirables, signaux d’alarme (critères de
renvoi vers le médecin)
b) Adéquation des posologies et schémas thérapeutiques
c) Adaptation des formes galéniques
Les soins pharmaceutiques à l’officine suite
d) Participation aux programmes de Pharmacovigilance
e) Participation aux Campagnes de sensibilisation du public aux
problèmes liés à la santé ou aux médicaments
Le pharmacien d’officine doit avoir le sens du contact lui permettant
des nouvelles orientations :
• Délégué médical (promotion du médicament)
• Visiteur médical (vendre le médicament directement au médecin),
• Délégué pharmaceutique (auprès du pharmacien d’officine)
2) SOINS PHARMACEUTIQUES DE BASE À L’OFFICINE

Comme déjà développé ci-haut, les soins pharmaceutiques de base sont


centrés vers le patient et dans l’intérêt général de la santé publique et
communautaire.
Ces soins consistent :
a) Accueil du patient et contrôle administratif de la prescription
b) Validation de la demande : Médicaments prescrits ou Médicaments non
prescrits
c) Dispensation - Informations et Conseils
d) Enregistrement : Données administratives et Historique médicamenteux
e) Accompagnement de la médication
CHAPITRE IV : INTRODUCTION AU SYSTEME
PORTFOLIO
A. INTRODUCTION GENERALE ET NOTIONS DE PORTOFOLIO
• Le portfolio ou dossier d’apprentissage ou curriculum vitae, dossier de
présentation des patients sont des termes variés qui ne sont pas
interchangeables;
• Le terme “portfolio” renvoie à un autre de ces néologismes que l'on trouve
dans le vocabulaire de l’éducation. Une traduction littérale de ce terme
conduirait sans doute à des mots acceptés dans la langue française mais
qui sont plus ou moins appropriés pour désigner un outil dont l’utilisation
se répand de plus en plus en éducation.
• Ainsi, les mots “portefeuille” ou “porte documents” renvoient à des objets
bien connus dont le contenu présente une analogie lointaine avec l’idée
que l’on doit se faire du “portfolio” utilisé dans un contexte scolaire.
Introduction suite
• On verra plus loin que le «portfolio», c’est beaucoup plus qu’un contenant
pratique du dossier pharmaceutique d’un patient dans une officine ou un
centre hospitalier renfermant l’essentiel de la documentation de l’approche
pharmacotherapeutique d’un patient donné tel que celui dont on se sert
dans la vie courante pour conserver des documents.
• Et le concept qui sera développé n’a pratiquement rien à voir avec le sens
figuré de «responsabilités» comme dans le cas d’un ministre avec ou sans
portefeuille!
• La notion de “portfolio” s’approche de l’objet de nos préoccupations
lorsqu’il s’agit d’évoquer l’idée d’une collection de réalisations comme on
en trouve chez les ingénieurs, les architectes et les photographes.
Introduction suite
• On a ici une intention manifeste qui est celle de démontrer un savoir-
faire ou une certaine expertise professionnelle. L’appellation “dossier
de présentation” correspond parfaitement à un tel but.
• C’est pourtant avec cette intention de présentation que le portfolio
semble avoir été introduit en éducation et plus particulièrement dans
le secteur de l’éducation des adultes et enfin ce système a été
emprunte en clinique comme source d’archivage des dossiers
thérapeutiques de patients, pouvant aider tout cadre sanitaire en cas
de besoin.
Introduction suite
• La définition qu’en donne le Dictionnaire Legendre (1993) relève de
cette perspective: Document écrit dans lequel les acquis de
pharmacotherapeutique d’un patient sont définis, démontrés et
articulés en fonction d’un objectif (Landry, F. dans Legendre, 1993).
• On doit comprendre que le document auquel on fait allusion dans
cette définition contient des pièces variées décrivant ou attestant des
acquis à la fois sur le patient, le médicaments, les allergies et
complications possibles dites à la médication afin de déterminer le
niveau d’entrée de chaque individu dans un programme de formation
sanitaires.
Introduction suite
• La reconnaissance des acquis plus ou moins lointains fait du portfolio
un dossier de présentation, un outil dont on se sert avant de faire
entreprendre à des individus des activités thérapeutiques.
• Tel est l’esprit avec lequel le portfolio a été introduit en pharmacie
dans une certaine mesure, l’outil se rapproche du curriculum vitae
pharmacotherapeutique des patients.
Introduction suite
• Le choix d’un terme pour le désigner n’est pas une entreprise aisée.
C’est sans aucun doute pour se démarquer des confusions inhérentes
aux approches multiples du portfolio que Simon et Forgette-Giroux
ont préféré utiliser l’appellation “dossier d’apprentissage”. Après
mûre réflexion, l’étiquette désigne bien la réalité que l’on veut cerner
lorsque l’on se situe dans le domaine de l’éducation, de la formation,
et on serait tenté de l’adopter sans trop de discussion.
• On ne peut cependant abandonner le terme “portfolio” étant donné
que c’est un mot clé qui donne accès aux banques de données sur le
sujet et aux périodiques électroniques qu’il faut consulter souvent
pour se tenir à jour au vu de la situation d’un patient pour contribuer
à l’amélioration de son bien-être ou maintenir sa vie.
Définition du portfolio

• La très grande majorité des chercheurs ont donné leur propre


définition du portfolio et ce avec plusieurs variantes.
• Dans les textes francophones, on trouve l’une des premières
définitions qui est de Simon et Forgette-Giroux (1994): ...recueil
cumulatif et continu d’indicateurs du cheminement thérapeutique
d’un patient, sélectionnés et commentés par le patient et le
pharmacien ou le pharmacien à des fins d’amélioration de la qualité
des soins pharmaceutiques.
Définition du portfolio
Dans un texte plus récent des mêmes auteures, l’objet ou contenu du
portfolio s’est précisé davantage, sans doute pour être ajusté aux
nouvelles tendances qui ont marqué l’élaboration des nouveaux
programmes d’études dans une approche par compétences (Forgette-
Giroux et Simon, 1998).
B) LA PRATIQUE DU PORTFOLIO: FORCES ET FAIBLESSES

• Chaque médaille a son avers et son revers. Aborder le portfolio sous


tous les angles, qu’ils soient positifs ou négatifs c’est faire preuve de
lucidité. C’est aussi une façon de mieux en planifier l’implantation de
façon à accentuer les effets souhaités tout en atténuant les difficultés
qui peuvent se poser en cours de route.
• Nombreux sont ceux et celles qui ont abordé le portfolio ou le dossier
de soins pharmaceutiques d’un patient sous ses aspects les plus
positifs. Les avantages recherchés, tels que nous les avons répétés
souvent, peuvent se situer dans la foulée des approches nouvelles de
l’évaluation des schémas thérapeutiques qui tendent à se distancer
des moyens traditionnels d’observation et de mesure représentés par
les tests dits standardisés.
LA PRATIQUE DU PORTFOLIO: FORCES ET
FAIBLESSES suite
• Cependant, certaines pratiques du portfolio ou du dossier des
malades, vont beaucoup plus loin lorsqu’elles engagent le patient à
divers degrés dans la prise de conscience et la gestion de ses propres
thérapeutiques.
• Cependant, il y a un revers à cette médaille! La gestion et le suivi du
portfolio ne vont pas sans difficulté. Et lorsqu’il y a enjeu, c’est-à-dire
dans les situations high stake souvent évoquées dans les écrits anglo-
saxons, ce sont les problèmes d’évaluation qui sont de taille.
Les aspects positifs du portfolio

Pour ce qui est d’apprécier la qualité d’un système thérapeutique, la


limite des tests standardisés a été signalée à maintes reprises dans le
cadre du discours sur l’évaluation authentique. Le portfolio peut alors
se poser comme un complément indispensable puisqu’il permet de
rendre compte de performances complexes au regard desquelles le
patient doit structurer sa pensée et démontrer son savoir-faire en
matière de résolution de problèmes variés, tant thérapeutique que de
sa pathologie.
Les aspects positifs du portefolio suite
• Le portfolio peut servir d’outil pour faciliter la consignation, du
patient, de médicaments qui serviront de témoin dans son évolution
médicale et pharmacotherapeutique.
• Lorsque conçu pour indiquer les moments d’une progression, le
portfolio peut mettre en évidence des indices qui seront
particulièrement utiles aux prescripteurs et aux dispensateurs pour
décider de correctifs ou d’améliorations à apporter (outil d’évaluation
formative).
Les aspects négatifs et perspectifs d’avenir

• Sur le plan de la formation, la pratique du portfolio est susceptible


d’inciter chaque patient à effectuer des retours sur sa
thérapeutique, à se proposer des buts et des objectifs et à
s’autoévaluer pour en vérifier la réalisation. C’est une source de
motivation pour le patient et une occasion de se responsabiliser face
à sa pathologie et sa santé.
• Le portfolio contient des éléments qui peuvent devenir des objets
d’entretien entre le patient et le dispensateur d’une part et entre
patient, dispensateur et médecins, d’autre part. Il devient alors un
outil de communication beaucoup plus dynamique que la fiche de
consultation traditionnelle.
CONTENU DU PORTFOLIO

• Dans son essai, Blouin (1998) le démontre clairement avec des fiches
fournies à titre d’exemples d’éléments à inclure dans un portfolio.
• Amener le patient à prendre conscience de ce qui lui arrive, à
réfléchir sur ses actions, à anticiper des buts à atteindre, à entrevoir
les moyens pour y parvenir, telle est l’essence même du pourquoi du
dossier pharmaceutique entendu dans le sens d’un dossier de
progression et d’amélioration des soins de pratique
pharmaceutique.
Contenu portefolio suite
Selon le même auteur les éléments essentiels à figure dans le portfolio
sont :
• Renseignements requis du Patient
• Age, sexe, poids
• Allergie, intolérance
• Attitude du patient face à sa maladie
• Tabagisme
• Habitudes alimentaires
Contenu portefolio suite

• Renseignements requis du Patient


• Consommation d’alcool
• Etat obstétrical
• Handicaps
• Fonction rénale
• Fonction hépatique
• Résultats d’analyses de laboratoire
• Situation économique
• Attentes du patient
Renseignements requis sur la pharmacothérapie du
patient
a) Médication actuelle
b) Fréquence des renouvellements
c) Médication antérieure
d) Efficacité des médicaments
e) Voie et technique d’administration des médicaments
D. LES ANALYSES ET CONCLUSION DU SYSTEME
PORTFOLIO
• En cette période où se mêlent les états d’euphorie et d’hésitation,
traiter d’un sujet comme le portfolio c’est se résigner à émettre des
idées dont plusieurs deviendront sans doute périmées à brève
échéance. C’est un domaine mouvant où l’expérience semble
devancer les longs préparatifs issus de travaux de réflexion et de
théorie.
• C’est aussi une aventure qui ne permet pas que l’on se fie à
l’expérience des autres et ce, parce que les contextes d’application
sont variés et n’offrent pas toujours des éléments interchangeables.
• Au-delà du contenu et des objectifs poursuivis, il faut envisager des
stratégies d’implantation et identifier des lieux d’action.
D. LES ANALYSES ET CONCLUSION DU SYSTEME
PORTFOLIO suite
• Au Québec, l’implantation d’un portfolio doit se dérouler et se vivre
au sein d’une structure hospitalière, avec son Conseil
d’établissement, les soignants, les patients et ses dépendants.
• Sur ce plan, rien de nouveau, dira-t-on avec raison! Encore faut-il
arrêter des stratégies de changement et des mises en commun qui
vont faire en sorte que les soignés et les soignants ne sentiront pas
isolés dans l’opération.
• Et il y a fort à parier que l’expérience sur le terrain est autant
porteuse de savoirs et de savoir-faire que la théorie.
LES ANALYSES ET CONCLUSION DU SYSTEME
PORTFOLIO suite
• Il faut donc déployer des mécanismes pour permettre à ces soignants
de communiquer leurs expériences et leurs réactions et de partager
leurs problèmes, leurs difficultés, leurs hésitations.
• Rencontres, vidéos, centres de documentation, forums de discussion
sur Internet sont autant de moyens qu’il faudra valoriser pour arriver
à l’implantation d’une saine pratique du portfolio.
LES ANALYSES ET CONCLUSION DU SYSTEME
PORTFOLIO suite
• En fin, comme pour toute démarche dite innovatrice, il serait
hautement souhaitable que le portfolio soit soumis à une forme de
jugement critique, voire à une évaluation. Il y a fort à parier que, au
travers les intentions les plus louables, le portfolio est d’abord une
aventure décidée à l’avance, à priori, ce qui implique que l’on doive
par la suite chercher sa raison d’être ou encore déterminer à quoi il va
servir.
• Le portfolio devrait plutôt être d’abord analysé comme une réponse,
une réaction, une solution à des problèmes d’évaluation ou encore
une adaptation de l’évaluation à des orientations précises que le
système sanitaire plus particulièrement pharmaceutique s’est
données.
INTRODUCTION A LA PRATIQUE
PHARMACEUTIQUE
-FIN DU COURS PARTIE THEORIQUE-

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