La Visite Médicale
La Visite Médicale
La Visite Médicale
Dès l’introduction et tout au long de la première partie (constat), le rapport ne reconnaît pas
l’industrie comme un acteur du bon usage du médicament, il la cantonne sciemment et
exclusivement dans un rôle commercial.
Le rapport conclut, dès l’introduction, que la HAS : « doit être l’émetteur unique d’information
sur le médicament hors celle que l’AFSSAPS se doit de diffuser dans le cadre, entendu
strictement, de sa mission de sécurité sanitaire ».
On rappellera que l’objectif principal de la charte de la Visite Médicale (partagé avec le CEPS
au sein duquel plusieurs administrations sont représentées) est de renforcer et promouvoir
la qualité et l’éthique de la profession et de l’information médicale délivrée.
La charte a été l’occasion, pour les autorités de santé et l’industrie, de rappeler les
missions du délégué médical (voir texte). Elle affirme particulièrement sa légitimité et sa
responsabilité.
Il faut en outre souligner les règles selon lesquelles le délégué médical doit s’abstenir
de dénigrer les spécialités appartenant au même groupe générique que la spécialité
présentée, de même qu’il ne doit pas inciter le prescripteur à s’opposer à la
substitution par le pharmacien. Il doit également préciser si la spécialité qu’il présente
fait l’objet d’un Tarif Forfaitaire de Responsabilité.
Que ce soit en Europe au Japon, aux Etats-Unis ou maintenant dans les nouveaux pays
membres de l’Union européenne, toutes ces nations sont dotées d’une Visite
Médicale organisée par les Entreprises du Médicament.
Par ailleurs, la VM est amenée à jouer un rôle pivot dans le contexte des changements
profonds du paysage de la prescription (emploi du temps des praticiens, vitesse du
progrès thérapeutique, exigence accrue des patients toujours plus informés, judiciarisation de
la médecine, application du principe de précaution, crise sanitaire…).
3) La Visite Médicale s’inscrit dans une charte et un processus
de certification
Le rapport nie le rôle de la charte de la VM et le processus de certification dans le
renforcement de l’éthique et de la qualité de l’information médicale transmise par la VM.
« La charte porte peu d’exigences nouvelles par rapport aux textes préexistants. Elle vise à
renforcer le rôle du pharmacien responsable à l’égard de la Visite Médicale…. ». « La charte
semble sans effet sur des éléments essentiels : les incitations financières des VM ainsi que le
temps consacré à la visite ». « La certification porte essentiellement sur des procédures, alors
que l’enjeu majeur réside dans la modulation des messages par les services marketing et le
contenu effectif des échanges entre le VM et le médecin. La certification ne permet donc pas
d’apprécier la qualité des messages dispensés par les VM » (page 15).
En réalité, tous les efforts de progrès qualitatifs effectués ces dernières années ont
renforcé la qualité de l’information fournie aux praticiens, ce qu’ils reconnaissent (cf.
sondage Ifop).
La charte précise bien que le délégué médical doit apporter une information suffisante
et nécessaire sur le médicament et la pathologie concernée, conformément à la
réglementation et à l’éthique.
L’entreprise doit véhiculer aussi toutes les informations essentielles à la bonne utilisation
du médicament de manière à éviter qu’une omission puisse mettre en danger la santé
des utilisateurs (effets indésirables, précautions d’emploi, contre-indication…). Ces
informations ne doivent pas risquer de porter atteinte à la qualité des soins, ni aller à
l’encontre de l’intérêt de la santé publique. Elles doivent respecter la liberté de
prescription du corps médical.
Afin de garantir la qualité de l’information, la charte prévoit que le délégué médical doit
être mis en situation préalablement à la transmission orale de l’information devant les
professionnels de santé. Cette mise en situation se fait en présence d’un responsable
scientifique et médical mandaté par le pharmacien responsable.
La charte précise que les relations financières du VM avec le médecin sont interdites.
Les cadeaux sont interdits. Le rapport aurait du mentionner qu’avant la charte la remise de
cadeaux s’inscrivait dans le cadre de la loi anti-cadeaux. Cette omission peut laisser penser
qu’il n’y avait aucune règle.
Ces points sont contrôlés lors de l’audit de certification. Les rapports du VM avec le
médecin sont encadrés par la loi, les règlements et la déontologie.
Concernant la certification :
Si la certification de la VM élaborée par la HAS n’est pas une certification de résultats, mais
une certification de moyens, il n’en demeure pas moins que l’entreprise doit mettre en
œuvre les moyens nécessaires pour garantir la conformité des pratiques de la VM à la
charte. Il ne s’agit donc pas de mettre en œuvre uniquement des procédures.
Pour chacun des critères de qualité définis dans le référentiel de certification (sachant que la
totalité de la charte est traduite en critères de qualité), il est défini des éléments de réponse
et des éléments de contrôle que l’entreprise doit respecter. Le certificateur vérifiera lors
de l’audit que ces éléments sont mis en œuvre et respectés.
Concernant la formation et la mise en situation des VM, le certificateur a accès aux grilles
d’évaluation et aux actions correctives éventuellement mises en place. Les thèmes de
formation et de mise en situation sont précisés par le référentiel de certification. De plus, le
certificateur peut auditer des VM.
On trouvera en annexe des éléments de comparaison sur le plan international et des précisions
sur le bilan de la certification de la visite médicale depuis sa mise en place.