Texte 1 La Rencontre
Texte 1 La Rencontre
Texte 1 La Rencontre
La Rencontre
Intro :
- Texte tiré de Manon Lescaut par l’Abbé Prevost, première fois en 1731
- Le roman met en scène les amours tumultueux entre Manon et DesGrieux qui est
éperdument amoureux
- Ce passage est au début du roman
- Des Grieux à 17 ans, vient de finir ses études de Philosophie et va rentrer à
l’académie
Cet extrait met en scène la rencontre de Manon et de DesGrieux ainsi que le coup de foudre
fulgurant
Problématique :
Dans quelles mesures, la distance temporelle est-elle perceptible dans l’évocation du
coup de foudre ?
Mouvements :
1) Cadre de la rencontre qui est posé
2) Apparition de Manon et bouleversement
3) Dialogue qui permet d’avoir une première impression de Manon ainsi d’un aperçu
de son ambivalence
Mouvement 1 :
- Illustre directement l’épaisseur temporel au récit. DG sait ce qui se passera après la
rencontre (s'il serait parti un J plus tôt, il ne l’aurait pas rencontré) montre aussi
que DG raconte l’histoire après que sa soit passé
- L'interjection (“Hélas !”) montre une émotion rétrospective, une expression de regret
- Cadre réaliste : (“Arras” ; hôtellerie”) qui est une des dimensions du texte
Mouvement 2 :
- Répétition de “moi” qui montre que son idd profonde : a été bouleversé
- Manon n’est pas gênée de se faire aborder en étant plus jeune : forme d’expérience
- “sans doute” : n’a de sens que pour le narrateur qui connait le futur
Conclusion :
Ce passage est intéressant car il met en avant l’ambivalence de Manon
C’est un récit très important nota nant grâce a la métamorphose qui va marginaliser DG
Ouverture :
Cette scène relève du topos de la rencontre amoureuse de la Princesse de Clèves.
TEXTE :
J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens. Hélas ! que ne le marquais-je un jour plus tôt !
J’aurais porté chez mon père toute mon innocence. La veille même de celui que je devais quitter cette
ville, étant à me promener avec mon ami, qui s’appelait Tiberge, nous vîmes arriver le coche d’Arras,
et nous le suivîmes jusqu’à l’hôtellerie où ces voitures descendent. Nous n’avions pas d'autre motif
que la curiosité. Il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent aussitôt. Mais il en resta une, fort
jeune, qui s’arrêta seule dans la cour, pendant qu’un homme d’un âge avancé, qui paraissait lui servir
de conducteur, s’empressait pour faire tirer son équipage des paniers. Elle me parut si charmante que
moi, qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention,
moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d’un
coup jusqu’au transport. J’avais le défaut d’être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais
loin d’être arrêté alors par cette faiblesse, je m’avançai vers la maîtresse de mon cœur. Quoiqu’elle
fût encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée. Je lui demandai
ce qui l’amenait à Amiens et si elle y avait quelques personnes de connaissance. Elle me répondit
ingénument qu’elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse. L’amour me rendait déjà si
éclairé, depuis un moment qu’il était dans mon cœur, que je regardai ce dessein comme un coup
mortel pour mes désirs. Je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments, car elle
était bien plus expérimentée que moi. C’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent, pour arrêter
sans doute son penchant au plaisir, qui s’était déjà déclaré et qui a causé, dans la suite, tous ses
malheurs et les miens. Je combattis la cruelle intention de ses parents par toutes les raisons que mon
amour naissant et mon éloquence scolastique (1) purent me suggérer. Elle n’affecta ni rigueur ni
dédain.