ITSBMath 2015
ITSBMath 2015
ITSBMath 2015
AVRIL 2015
On désigne par R l’ensemble des nombres réels et par N l’ensemble des entiers naturels.
Eλ : xy 00 + (1 − x) y 0 − λy = 0 ,
où la fonction y est une fonction inconnue de la variable x, deux fois continûment dérivable, et λ un réel
donné.
1- On admet qu’il existe une fonction fλ , égale à la somme d’une série entière de rayon de convergence
R > 0, telle que fλ (0) = 1 et fλ est solution dans l’intervalle ]−R, R[ de l’équation différentielle
Eλ . Cette fonction est définie par la relation :
∞
X
fλ (x) = 1 + an xn .
n=1
Qn−1
k=1 (k + λ)
a) Montrer que a1 = λ et pour tout n > 2, an = 2 λ.
(n!)
Préciser les fonctions f1 , f0 , f−1 , f−2 .
b) Montrer que fλ est un polynôme si et seulement si, il existe p ∈ N tel que λ = −p ∈ N. Dans
ce cas, préciser le degré du polynôme fλ en fonction de p et du terme dominant (le coefficient
du terme de plus haut degré).
c) Quel est le rayon de convergence R de la série entière de terme général an xn , n > 1, lorsque
−λ ∈
/N?
On admet dans la suite que la fonction fλ est la seule fonction, développable en série entière
sur R, qui soit solution de l’équation différentielle Eλ et tel que fλ (0) = 1.
E1 : xy 00 + (1 − x) y 0 − y = 0 .
1
b) Déterminer la solution générale f1 de l’équation différentielle E1 sur la demi-droite ]0, +∞[ ,
exprimer cette solution à l’aide de fonctions usuelles et de la fonction définie sur la demi-droite
]0, +∞[ par la relation Z x −t
e
x 7→ dt.
1 t
c) Déterminer de même la solution générale de l’équation différentielle E1 sur la demi-droite
]−∞, 0[ .
d) Le but de cette question est de résoudre l’équation différentielle E1 sur R.
(i) Calculer les limites suivantes
x x
e−t e−t
Z Z
lim ex dt , lim ex dt .
x→0
x>0 1 t x→0
x<0 −1 t
3- Étant donné un réel λ, soit gλ la fonction définie sur R par la relation suivante :
gλ (x) = ex fλ (−x) .
c) Préciser, lorsque p est un entier strictement positif, les fonctions fp . En déduire les fonctions
f2 et f3 .
d) Soit p ∈ N∗ un entier supérieur ou égal à 1. Calculer la limite suivante :
fp+1 (x)
lim .
x→+∞ xfp (x)
4- L’objet de la suite du problème est l’étude de certaines propriétés de la fonction f1/2 . Dans ce but
soit ϕ la fonction, définie pour tout réel x, par la relation suivante :
Z π2
2
ϕ (x) = ex sin θ dθ .
0
Etant donné un entier naturel p, soit Ip l’intégrale définie par la relation suivante :
Z π
2
Ip = sin2p θdθ .
0
a) Etablir une relation entre les intégrales Ip et Ip+1 . En déduire la valeur de l’intégrale Ip .
b) Relation entre les fonctions ϕ et f1/2 :
(i) Démontrer que la fonction ϕ est définie et continue sur tout R.
Montrer qu’elle est de classe C ∞ sur R.
(ii) Déterminer le développement en série entière de la fonction ϕ sur un intervalle ]−R, R[ .
En déduire que
π
ϕ = f1/2 .
2
c) Encadrement de ϕ (x) :
(i) Démontrer que, pour tout réel u strictement inférieur à 1 (u < 1),
1
eu 6 .
1−u
2
(ii) Soit x un réel strictement inférieur à 1 (x < 1), soit J (x) l’intégrale définie par la relation
suivante : Z π2
dθ
J (x) = .
0 1 − x sin2 θ
π 1
Montrer que J (x) = √ .
2 1−x
(iii) Déduire des résultats précédents que, pour tout réel x strictement inférieur à 1 (x < 1) ,
la fonction ϕ vérifie l’encadrement suivant :
π 1
0 6 ϕ (x) 6 √ .
2 1−x
(iv) Démontrer l’existence d’une constante A > 0 (strictement positive) telle que pour tout
réel x < −1, la fonction ϕ vérifie la minoration suivante :
A
ϕ (x) > √ .
−x
Indication
√ : on pourra utiliser successivement les deux changements de variables, u = sin θ
et v = −xu.
(v) Démontrer que la fonction f1/2 admet une limite lorsque le réel x tend vers −∞. Préciser
cette limite.
La fonction f1/2 est-elle intégrable sur la demi-droite ]−∞, −1] ?
a) Démontrer que la fonction h est paire et que la valeur de h (x) est donnée par la relation
suivante : Z π2
2 cos θ
h (x) = ch x dθ.
π 0 2
ex + e−x
où x 7→ ch(x) désigne la fonction cosinus hyperbolique définie sur R par ch(x) = .
2
b) Déterminer les limites suivantes :
h (x)
lim h (x) et lim .
x→+∞ x→+∞ x
3
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA – ABIDJAN
AVRIL 2015
ORDRE GÉNÉRAL
(Durée de l’épreuve : 3 heures)
Sujet n° 1
Malgré une augmentation des dépenses de santé des ONG en Afrique, beaucoup de personnes
ont encore un accès limité aux soins de bonne qualité. Apportez votre analyse sur ce constat
de l’AMREF, ONG africaine de santé publique.
Sujet n° 2
De Gaulle disait « Les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts ». Développez les
notions que cette phrase recouvre.
Sujet n° 3
« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. »
Explicitez cette phrase de Nelson Mandela, en illustrant votre propos.
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA – ABIDJAN
AVRIL 2015
Exercice n° 1
1
Pour tout entier n N, on définit l’intégrale S(n) par : S(n) = (1+x)n dx
0
1. Calculer S(n)
n
C nk
2. En déduire
k 0 k 1
, où Cnk désigne le nombre de combinaisons de k éléments pris
parmi n.
Exercice n° 2
1 x
Soit f l’application définie sur 1, par : f ( x)
2
1
2. Soit la suite (u n ) définie par : un 1 f (un ) et u0 . Etudier la convergence de cette
2
suite et déterminer sa limite si elle existe.
Exercice n° 3
2t 2
1. Trouver une primitive de la fonction numérique f définie par : f (t )
t 2 1
1 t
2. Trouver une primitive de g (t )
t
Ln x
3. Soit H (x) une primitive de , où Ln désigne le logarithme népérien.
1 x
Montrer que :
H ( x) 2 Ln x 1 x 4 1 x 2 Ln (1 1 x ) K , où K est une constante.
1
Ln x
4. Soit I dx , montrer que cette intégrale est convergente.
0 1 x
5. Calculer Lim H ( x)
x0
a
Ln x
6. Pour 0 , on pose : I ( , a) dx . Calculer I ( , a) et en déduire la valeur
1 x
de I.
Exercice n° 4
Pour une valeur de périmètre donnée, quelle est parmi ces trois figures : carré, rectangle,
cercle, celle qui a la plus grande surface ?
Exercice n° 5
Soit f une fonction numérique d’une variable réelle trois fois continûment dérivable en un
point a.
1 f (a) f ( a h)
Soit D le déterminant défini par : D (a, h) 1 f ( a h) f ( a 2h)
1 f ( a 2h) f (a 3h)
D ( a, h)
Calculer Lim
h0 h4
Exercice n° 6
1
f ( x, y, z ) (13x 2 y 3z, 2 x 10 y 6 z, 3x 6 y 5 z )
14
1. Déterminer le noyau de f.
2. Déterminer l’image de f.
AVRIL 2015
CONTRACTION DE TEXTE
(Durée de l’épreuve : 3 heures)
Ce texte est tiré du livre de Jacques ATTALI « Devenir soi » paru aux éditions
Arthème Fayard en 2014.
Il devra être résumé en 250 mots (+ou- 10%). Le nombre de mots sera indiqué.
Il sera tenu compte de la ponctuation et de la présentation de votre écrit.
Dans un monde aujourd’hui insupportable, et qui, bientôt le sera plus encore pour
beaucoup, il n’y a rien à attendre de personne. Il est temps pour chacun de se prendre en main.
Ne vous contentez pas de réclamer une allocation ou une protection de l’Etat, arrachez-vous à
la routine, aux habitudes, au destin tout tracé, à une vie choisie par d’autres. Choisissez votre
vie !
Où que vous soyez dans le monde, homme ou femme, qui que vous soyez dans la
société, agissez comme si vous n’attendiez plus rien des gens de pouvoir ; comme si rien ne
vous était impossible. Ne vous résignez pas ! Ne vous bornez pas à dénoncer l’«horreur
économique» du monde, ne vous contentez pas de vous indigner : l’une et l’autre attitude ne
sont que des formes de lâcheté mondaine.
Pour vous débrouiller, pour réussir votre propre vie, ayez confiance en vous.
Respectez-vous. Osez penser que tout vous est ouvert. Ayez le courage de vous remettre en
question, de bousculer l’ordre établi, d’entreprendre et de considérer votre vie comme la plus
belle des aventures. Pour trouver la force de le faire, réfléchissez sur toutes les instances qui
conditionnent votre avenir.
Vous verrez alors que vous êtes beaucoup plus libre que vous ne le croyez ; que,
qui que vous soyez, quel que soit votre âge, quelles que soient vos ressources matérielles,
votre sexe, votre origine et votre situation sociales, vous pouvez affronter des difficultés qui
vous paraissent insurmontables, changer radicalement votre destin, celui de ceux qui vous
aiment et que vous aimez, et celui des générations à venir, dont dépendent votre bien-être et
votre sécurité.
Le monde est dangereux et le sera de plus en plus : la violence rôde partout, elle se
déchaîne en maints endroits au nom des pires intolérances et des idéologies les plus obscures ;
des guerres de religion se rallument ; des sécessions se multiplient ; des différences ne se
nourrissent plus les unes des autres ; l’environnement se dégrade ; la nourriture est de plus en
plus polluée ; l’emploi disparaît ; les classes moyennes se défont ; la croissance ne permet pas
de répondre aux besoins d’une population urbaine de plus en plus dense et solitaire ;
les inégalités se creusent entre quelques riches et un nombre immense de pauvres. L’un après
l’autre, tous les filets de sécurité se déchirent.
La croissance n’étant plus au rendez-vous, pour maintenir leur niveau de vie menacé
de toutes parts, Etats, entreprises, particuliers vivent de plus en plus à crédit, au crochet des
générations passées dont ils pillent l’héritage, et des générations futures dont ils dégradent le
patrimoine.
Face à ces périls, la plupart des hommes politiques et des dirigeants d’entreprise,
presque tous préoccupés par leur seul présent se contentent de gérer au mieux le quotidien et
de colmater les brèches ; les politiciens ne cherchent qu’à améliorer leur popularité auprès des
électeurs par des décisions démagogiques ; les chefs d’entreprises auprès des actionnaires par
la recherche frénétique de profits trimestriels.
Tous oublient que vivants d’aujourd’hui auraient pourtant un intérêt égoïste à penser
au long terme, soit parce qu’ils font partie des générations passées (plus d’un tiers de
l’humanité actuelle était déjà sur terre il y a cinquante ans), soit parce qu’ils font déjà partie
des générations futures (plus des deux tiers de nos contemporains seront encore vivants dans
trente ans).
En France en particulier, les dirigeants successifs ont laissé le pays s’enfoncer depuis
deux décennies dans un lent déclin, un engourdissement qui pourrait devenir mortel. Lassé
d’avoir dit, écrit et répété qu’il est urgent de réformer la gouvernances du monde, de l’Europe
et de mon pays ; lassé d’exposer le détail de toutes les mesures urgentes à prendre pour éviter
les catastrophes écologiques, retrouver une croissance durable et juste, fournir à chacun les
moyens de vivre pleinement sa liberté sans la refuser aux autres ; lassé d’entendre les hommes
et les femmes de pouvoir, de tout parti, de tout pays, me dire en confidence qu’ils partagent
avec moi la diagnostique et la prescription, qu’ils savent ce qu’il faudrait faire, mais que ce
n’est pas le moment de le mettre en œuvre à cause de la crise, ou de l’absence de crise, ou de
leur popularité ou de leur impopularité ; lassé de les voir se réfugier derrière leur scepticisme,
leur cynisme, leur narcissisme, leur autosatisfaction, leur égoïsme, leur avidité,
leur pusillanimité, leur orgueil ; enragé de les voir procrastiner en rois fainéants soucieux de
leur seul intérêt , je voudrais désormais dire à chacun d’entre vous : n’attendez plus rien de
personne, faites un nouveau pari à la Pascal !
Ce grand génie français avait proposé, en son temps, de faire le pari de croire en
Dieu indépendamment de toute révélation ; de croire sans preuve ; parce que, expliquait-il,
nul n’a rien à y perdre : s’Il n’existe pas, on ne sera pas puni d’y avoir cru ; s’il existe, on sera
peut-être récompensé de l’avoir honoré.
Je propose d’agir de même dans le monde d’aujourd’hui : faire le pari de prendre le
pouvoir sur sa propre vie, de se trouver, indépendamment de l’hypothétique action des autres.
Parce qu’en toute hypothèse on a tout à y gagner.
Soit, comme c’est le plus probable, les puissants, publics et privés ne seront pas à la
hauteur des enjeux ; alors chacun aura agi à temps pour suppléer pour lui-même au moins à
leur impuissance.
Soit, au contraire, les hommes de pouvoir se décideront enfin à affronter les enjeux
écologiques, éthiques, politiques, sociaux et économiques du siècle. Là encore, de deux
choses l’une : soit ils échoueront, ce qui ramènera au cas précédent ; soit ils réussiront, et nul
n’aura rien perdu à s’inscrire au mieux, par son initiative personnelle, dans l’abondance
retrouvée.
Certes, cette liberté, but ultime, n’est pas et ne sera jamais illimitée : le même Blaise
Pascal nous rappelle que notre vie se déroule à l’intérieur d’une prison, déterminée par les
conditions de notre naissance et les exigences de notre mort. A nous d’en écarter les murs.
C’est encore lui qui compare la liberté de tout homme avec celle du paysan : sa récolte dépend
de son travail autant que de la pluie et de la fertilité de son champ qui lui échappent.
Faire un tel pari ne va pas de soi : bien des gens ne se résignent à être toute leur vie
que ce que les autres ont décidé qu’ils seront ; ils mènent l’existence que les autres ou les
hasards, ont tracée pour eux là où ils sont nés. Par peur. Par paresse. Par passivité.
Ils survivent au mieux, trouvant parfois de minces bonheurs dans les anecdotes de leurs
destins.
Une telle recommandation n’est évidemment pas facile à suivre : pendant des
millénaires, au nom des dieux, princes et prêtres ont imposé leur pouvoir aux hommes qui ont
à leur tour, imposé leur caprices aux femmes et aux enfants. Aujourd’hui encore, le sort de
presque tous les humains –surtout les femmes et les enfants- dépendent de forces écrasantes,
visibles ou invisibles, matérielles ou immatérielles, économiques ou idéologiques, financières
ou politiques, religieuses, militaires ou climatiques ; du bon vouloir des autres, de leurs désirs,
de leur folie, de leur violence ou de leur indifférence.
Chacun, même parmi les classes moyennes des pays riches, peut penser qu’il n’a
aucun pouvoir sur l’environnement, la paix, la guerre, la croissance, l’emploi, l’évolution
du climat et celle des technologies ; donc aucun pouvoir sur l’essentiel de ce qui fait sa propre
vie. Et de fait, bien des gens ne réaliseront pas leurs rêves. Ils ne sont pas –et ne seront pas–
les artistes, les médecins qu’ils auraient rêvés d’être.
Et pourtant, presque tous les humains, hommes et femmes, même les plus faibles,
les plus démunis, les plus écrasés par les diverses forces qui se disputent le monde, ont la
capacité de prendre le pouvoir sur leur propre vie. S’ils ressentent le besoin vital de se
libérer ; s’ils apprennent à ne pas se résigner, à résister, à trouver dans leur vie intérieure et
dans l’exercice de leur raison une façon de se libérer des déterminismes qui les asservissent.
Bien des évènements peuvent provoquer une telle prise de conscience : une situation
matérielle améliorée ou dégradée ; le sentiment de sa mort prochaine ou d’une santé
florissante ; une réflexion sereine ou une crise existentielle ; un profond chagrin ou un accès
de bonheur ; un moment de solitude ou un coup de foudre ; le désir de soi ou le besoin de
l’Autre dont la présence est déjà rupture à soi.
Il s’agit là bien plus que de résilience ; il n’y est pas seulement question de survivre
aux crises, ni de se tirer d’affaire dans la vie quotidienne, mais de se trouver, de réussir sa vie,
de découvrir la raison de sa présence sur cette terre pour « devenir-soi » et trouver le courage
de se débrouiller par soi-même.
De cet arrachement aux autres, de cette prise de pouvoir de chacun sur soi-même,
sortiront des cohortes de créateurs, dans leur vie privée ou leur activité professionnelle ;
ils vivront ce qu’ils sont et créeront pour eux-mêmes et pour le reste de l’humanité.
S’ils éclosent en grand nombre, s’ils en aident beaucoup d’autres à devenir soi, les crises
seront bientôt surmontées …/…
D’autres ont pris le parti de se dégager de la vie prévue pour eux en se lançant dans
une autre forme de création : celle d’une entreprise.
Les mécanismes qui conduisent un homme ou une femme à vouloir, sans en être
l’héritier, créer une entreprise plutôt que d’être simple employé sont tout aussi mystérieux :
un hasard, souvent ; une nécessité le plus souvent ; une énergie particulière, toujours.
Rarement le choix d’un domaine particulier. En général, juste le besoin d’être son propre
maître ; le désir de faire fortune aussi.
Sans revenir aux marchands de Bruges du XIVème siècle ou aux armateurs vénitiens
du XVème, voici quelques exemples qui démontrent que la création d’entreprise est à la
portée de qui le veut et le décide.
Ainsi de Thomas Edison, né dans une très modeste famille immigrée en 1847 dans
l’Ohio, atteint d’une surdité quasi-totale à l’âge de treize ans qui débute en tant qu’employé
dans les trains du Michigan. Rien ne le prédispose à la création d’entreprise. Pourtant résolu à
prendre le pouvoir sur sa vie, il n’accepte aucun métier qu’on lui propose. Passionné par les
sciences physiques et la chimie, auxquelles il s’initie seul pour une large part, il met au point
à vingt-deux ans un télégraphe automatique utile aux trains, puis fonde à vingt-neuf ans
l’Edison Illuminating Company qui deviendra General Electric. Il ne cesse plus d’innover tout
en développant sa firme : il invente le phonographe à trente ans et dépose en tout près de onze
cents brevets, attirant auprès de lui nombre de jeunes ingénieurs, les incitant à créer à leur tour
leurs propres entreprises.
…/… Ainsi d’Alizéta Ouédraogo, aujourd’hui femme la plus prospère de son pays,
le Burkina Faso. Après avoir fait fortune dans le cuir au cours des années 1990, elle s’est
lancée dans l’immobilier et les travaux publics. Elle a pris la tête de la Chambre de
Commerce et d’Industrie de son pays en 2011.
Ainsi de Tilahun Alemu (Ethiopie), reconnue comme une des femmes les plus
influentes d’Afrique par The Guardian en 2013, fondatrice en 2004 de SoleRebels, entreprise
fabriquant des chaussures dont la semelle est faite à partir de pneus usagés. Ayant commencé
dans un humble atelier à Addis-Abeba, la société emploie désormais plus d’une centaine de
personnes et distribue ses produits dans une trentaine de pays.
…/… Ainsi de Takao Sasaki, au Japon, qui perd son emploi de salarié dans l’industrie
des sushis à cause du Tsunami de 2011. Fort de vingt années d’expérience, il crée sa propre
entreprise de sushis dans la région de Töhoku. Il emploie actuellement plus d’une dizaine de
personnes.
…/… Tous et toutes, quelle que soit la taille de leur entreprise, «entrepreneurs de
l’envie» ou «entrepreneurs de la survie», ont compris qu’il n’y a pas d’entreprise sans marché,
ni de marchés sans clients satisfaits. Ce ne sont donc pas seulement des égoïstes intelligents,
mais aussi des altruistes pour motifs rationnels, qui déploient de plus en plus d’efforts pour
s’intéresser à leurs clients et fournisseurs à venir, autrement dit au bien-être des générations
futures.