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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Année 2023-2024

Faculté Polydisciplinaire de Taza Filière : SMA (S6)


Travaux Dirigés : Distribution

TD n◦ 3

Exercice 1 :
a) i) On a 
−1 si x < 0
sgn(x) =
1 si x > 0
Soit φ ∈ D(R), on a

⟨sgn′ , φ⟩ = − ⟨sgn, φ′ ⟩
Z +∞
=− sgn(x)φ′ (x)dx
−∞
Z 0 Z +∞

= φ (x)dx − φ′ (x)dx,
−∞ 0
= 2φ(0)
= 2⟨δ, φ⟩,

d’où sgn′ = 2δ.


Une méthode rapide consiste à utiliser la formule des sauts. En effet, la fonction sgn(x)
subit un saut σ0 = 2 et sa dérivée au sens des fonctions vaut 0 . Donc

sgn′ = {sgn}′ + σ0 δ = 2δ.

ii) On a (
1
1 si |x| < 2
f (x) = 1
0 si |x| > 2

Soit φ ∈ D(R), on a
⟨f ′ , φ⟩ = − ⟨f, φ′ ⟩ ,
Z +∞
=− f (x)φ′ (x)dx,
−∞
Z 1
2
=− φ′ (x)dx,
− 12
   
1 1
= −φ +φ − ,
2 2
D E D E
= − δ 1 , φ + δ− 1 , φ ,
2 2


d’où f = δ− 1 − δ 1 . Comme dans la question précédente, on peut utiliser la formule des
2 2
sauts. En effet, la fonction f (x) admet deux discontinuités aux points − 21 et 12 avec des
sauts respectifs τ− 1 = 1 et τ 1 = −1. Sa dérivée au sens des fonctions est nulle. Donc
2 2

f ′ = {f }′ + τ− 1 δ− 1 + τ 1 δ 1 = δ− 1 − δ 1 .
2 2 2 2 2 2

1
b) χ′R+ = δ, de manière tout à fait similaire que (ii) ⟨| · |′ , φ⟩ = − ⟨| · |, φ′ ⟩ = xχR− , φ′ −
xχR+ , φ′ , ce qui donne finalement après intégration par parties ⟨| · |′ , φ⟩ = χR+ − χR− , φ
et donc | · |′ = χR+ − χR− .
c) Soit φ ∈ D(R). On a successivement
⟨(θT )′ , φ⟩ = − ⟨θT, φ′ ⟩
= − ⟨T, θφ′ ⟩
= − ⟨T, (θφ)′ − θ′ φ⟩
= ⟨T ′ , θφ⟩ + ⟨θ′ T, φ⟩ ,
ce qui donne bien la formule demandée. On montre par une récurrence basée sur le calcul
précédent que la formule de Leibniz s’étend au cadre distributionnel :
n  
(n)
X n
(θT ) = θ(k) T (n−k) .
k
k=1

d) C’est une conséquence directe du lemme de Schwarz pour les fonctions tests, dont l’uti-
lisation est clairement justifiée puisque celles-ci sont (largement) de classe C 2 ..
Exercice 2 :
1. De façon plus simple, il suffit de montrer cette équivalence
 Z 

(φ = ψ , ψ ∈ D(R)) ⇔ φ ∈ D(R) et φ(x)dx = 0 .
R

Si ψ ∈ D(R), une directe intégration montre que ψ ′ est d’intégrale nulle (puisque ψ est
nulle au bord de son support). Z x
Réciproquement, si φ est d’intégrale nulle, alors la fonction ψ : x 7→ φ(t)dt est bien
−∞
définie (puisque φ est régulière à support compact) avec supp φ ⊂ [−A, A]. Il est clair
que ψ ∈ C ∞ (R).Z Si x < −A, alors Z ψ(x) = 0 (car φ est nulle sur ] − ∞, x] dans ce cas).
+∞
Si x > A, alors φ(t)dt = ψ(t)dt = 0 par hypothèse. En effet,
x R
Z x Z x Z +∞ Z
∀x > A, ψ(x) = φ(t)dt + 0 = φ(t)dt + φ(t)dt = φ(t)dt = 0,
−∞ −∞ x R

donc supp ψ ⊂ [−A, A] et ψ ∈ D(R). Et bien entendu, on ψ ′ = ψ.


2. Soit φ ∈ D(Ω) et soit λφ son intégrale. Puisque θ est d’intégrale 1, φ − λφ θ est d’intégrale
nulle et d’après la question précédente il existe donc ψ ∈ D(R) telle que φ = λφ θ + ψ ′ .
3. Si T ∈ D′ (R) est de dérivée nulle, cela implique que ⟨T, ψ ′ ⟩ = 0, pour toute fonction
test ψ. En appliquant T à la décomposition obtenue dans la question précédente il vient
donc ⟨T, φ⟩ = λφ ⟨T, θ⟩, ce qui s’écrit aussi
Z
⟨T, φ⟩ = ⟨T, θ⟩ φ(x)dx,
R

ce qui veut bien dire que T est la distribution associée à une constante (la constante
⟨T, θ⟩ en l’occurence). On se convaincre aisément que changer la fonction θ ne modifiera
pas la valeur de T (θ) : si ν ∈ D(R) est d’intégrale 1, θ − ν est d’intégrale nulle et s’écrit
donc comme la dérivée d’une fonction test d’après la première question, on en déduit
θ − ν ∈ Ker T et donc T (ν) = T (θ).

2
Exercice 3 :
1. Pour la première, si φ ∈ D(R) alors
* N + N +∞
X X X
(n) n (n)
δn , φ = (−1) φ (n) −→ (−1)n φ(n) (n),
N →+∞
n=0 n=0 n=0

où le terme de droite est bien défini puisque φ est à support compact. D’ailleurs si
Supp(φ) ⊆ [−R, R], alors
+∞
X
| (−1)n φ(n) (n)| ≤ ([R] + 1) sup sup |φ(l) |,
n=0 l≤[R] [0,R]

Par contre, la deuxième série ne converge pas dans D′ (R). Pour le voir il suffit de consi-
dérer θ ∈ D(R) valant 1 sur un voisinage de 0 et d’évaluer la série en question sur la
fonction test φ = θ exp.
en effet pour tout n ∈ N, par la formule de Leibniz φ(n) (0) = 1 ce qui assure que la série
* N + N N
X (n) X X
n (n)
δ0 , φ = (−1) φ (0) = (−1)n ,
n=0 n=0 n=0

ne peut converger.

2. Soit φ ∈ D Rd , on a
Z
⟨ρn , φ⟩ = ρn (x)φ(x)dx = ρn ⋆ φ̂(0) −→ φ̂(0) = φ(0),
Rd n→+∞

puisque ρn est une approximation de l’unité, la suite (ρn )n converge donc au sens des
distributions vers la masse de Dirac δ0 .
3. C’est simplement le lemme de Riemann-Lebesgue : si f ∈ L1 (R) alors
Z
f (x) sin(nx)dx = − Im(fˆ(n)) −→ 0,
R n→+∞

si bien que (c’est évidemment valable pour φ ∈ D(R) ⊂ L1 (R) . . . ), (x 7→ sin(nx))n


converge au sens des distributions vers 0 .
4. Cette convergence s’exprime aussi en disant que pour toute fonction test φ ∈ D(R)
 
τ−h T − T
, φ −→ ⟨T ′ , φ⟩ ,
h h→0

ce que dire par définition des opérateurs de translation et dérivation sur D′ (R)
 
τh φ − φ
T, −→ − ⟨T, φ′ ⟩ ,
h h→0

si bien que par continuité de T il nous suffit de montrer que


τh φ − φ
−→ −φ′ ,
h h→0

3
dans D(R). En changeant h en −h cela revient à vérifier que
 
φ(x + h) − φ(x)
ψh : x 7→ −→ φ′ , dans D(R)
h h→0

Par la formule de Taylor avec reste intégral on a, pour tout x ∈ R

φ(x + h) − φ(x) 1 x+h ′′


Z

ψh (x) = = φ (x) + φ (t)(x + h − t)dt,
h h x
et en appliquant la même formule aux dérivées de φ on voit que

1 x+h (k+2)
Z
(k) (k+1)
ψh (x) − φ (x) = φ (t)(x + h − t)dt
h x
Z 1
t→x+sh
= h φ(k+2) (x + sh)(s − 1)ds.
0

Si φ est à support dans [−R, R], et |h| ⩽ 1, ψh à support dans le compact K = [−R −
1, R + 1] et la formule précédente donne finalement
(k)
sup ψh (x) − φ(k+1) (x) ⩽ |h| φ(k+2) −→ 0,
∞ h→0
x∈K

et on a donc bien la convergence annoncée.


Exercice 4 :
Soient Ω le plus grand ouvert où T = 0 et W le plus grand ouvert où T (n) = 0. Par définition,
on a supp T = Ωc et supp T (n) = W c . Puisque T = 0 sur Ω, alors T (n) = 0 sur Ω. Dès lors,
W ⊃ Ω et par conséquent W c ⊂ Ωc .
La réciproque est fausse. En effet, considérons la distribution T = C où C est une constante.
On a supp T = R alors que supp T (n) = ∅.
Exercice 5 :
1. On applique la formule des sauts. On a

f ′ = {f ′ } + τ0 (−1)δ−1 + τ1 (ξ)δξ + τ2 (1)δ1 ,

où τ0 (−1) = f (−1+ )est le saut de f au point −1, τ1 (ξ) = f (ξ + ) − f (ξ − )est le saut de
f au point ξ et τ2 (1) = −f (1− )est le saut de f au point 1 . De même, on a

f ′′ = {f ′′ } + τ0 (−1)δ−1

+ τ1 (ξ)δξ′ + τ2 (1)δ1′ + σ0 (−1)δ−1 + σ1 (ξ)δξ + σ2 (1)δ1 ,

où σ0 (−1) = f ′ (−1+ )est le saut de f ′ au point −1, σ1 (ξ) = f ′ (ξ + ) − f ′ (ξ − ) est le saut
de f ′ au point ξ et σ2 (1) = −f ′ (1− )est le saut de f ′ au point 1 . Dès lors,

f ′′ + ω 2 f = {f ′′ } + ω 2 {f ′ } + σ0 (−1) + ω 2 τ0 (−1) δ−1




+ σ1 (ξ) + ω 2 τ1 (ξ) δξ + σ2 (1) + ω 2 τ2 (1) δ1 +


 


τ0 (−1)δ−1 + τ1 (ξ)δξ′ + τ2 (1)δ1′ (1)
2. On a
f ′′ + ω 2 f = δξ + αδ−1 + βδ1 , (2)
En comparant les expressions (1) et (2), on doit avoir

σ0 (−1) + ω 2 τ0 (−1) = α, σ1 (ξ) + ω 2 τ1 (ξ) = 1, σ2 (1) + ω 2 τ2 (1) = β,

4
et τ0 (−1) = τ1 (ξ) = τ2 (1) = 0. D’où,

α = σ0 (−1) = f ′ −1+ , β = σ2 (1) = −f ′ 1− ,


 

et σ1 (ξ) = 1, τ0 (−1) = τ1 (ξ) = τ2 (1) = 0.


Déterminons maintenant f . Notons d’abord qu’au sens classique, on doit avoir

f ′′ + ω 2 f = 0, x ∈ − 1, ξ[∪]ξ, 1[


et par conséquent
(
C1 cos ωx + C2 sin ωx, x ∈] − 1, ξ[
f (x) = (3)
C3 cos ωx + C4 sin ωx, x ∈]ξ, 1[

La fonction f est continue aux points −1, ξ et 1 (car on a vu que les sauts τ0 (−1), τ1 (ξ), τ2 (1)
sont égales à 0), donc
lim f (x) = f (−1) = −τ0 (−1) = 0,
x→−1

lim+ f (x) − lim− f (x) = f ξ + − f ξ − = τ1 (ξ) = 0,


 
x→ξ x→ξ

lim f (x) = f (1) = τ2 (1) = 0,


x→1

et explicitement,
C1 cos ω + C2 sin ω = 0,
C1 cos ωξ + C2 sin ωξ = C3 cos ωξ + C4 sin ωξ, (4)
C3 cos ω + C4 sin ω = 0.

Par hypothèse, f ′ a des discontinuités aux points −1, ξ, 1 et on vient de voir que les sauts
correspondants à ces points sont respectivement α, 1, β. Comme
(
′ −C1 ω sin ωx + C2 ω cos ωx x ∈] − 1, ξ[
f (x) =
−C3 ω sin ωx + C4 ω cos ωx x ∈]ξ, 1[

alors
α = σ0 (−1) = f ′ −1+ = C1 ω sin ω + C2 ω cos ω,


1 = σ1 (ξ) = f ′ ξ + − f ′ ξ − = −C3 ω sin ωξ + C4 ω cos ωξ + C1 ω sin ωξ − C2 ω cos ωξ,


 

β = σ2 (1) = f ′ 1− = −C3 ω sin ω + C4 ω cos ω.




En rassemblant ces équations avec celles obtenues dans (4), on obtient finalement le
système suivant :
AX = B,
où  
cos ω sin ω 0 0 0 0
 cos ωξ
 sin ωξ − cos ωξ − sin ωξ 0 0 

 0 0 cos ω sin ω 0 0 
A= 
 ω sin ω
 ω cos ω 0 0 −1 0 

 ω sin ωξ −ω cos ωξ −ω sin ωξ ω cos ωξ 0 0 
0 0 −ω sin ω ω cos ω 0 −1
⊤ ⊤
X = C1 C2 C3 C4 α β , X= 0 0 0 0 1 0 .

5
Le système ci-dessus admet une solution unique (méthode de Cramer) si et seulement si
det A ̸= 0. On a

det A = −2ω(cos ω sin ω) sin2 ωξ + cos2 ωξ = −2ω(cos ω sin ω)





et par conséquent det A ̸= 0 si ω ̸= 2
,k ∈ Z, et on trouve

− cos ωξ sin ω + cos ω sin ωξ sin ω(ξ − 1)


C1 = =
2ω cos ω 2ω cos ω
− cos ωξ sin ω + cos ω sin ωξ sin ω(ξ − 1)
C2 = =
2ω sin ω 2ω sin ω
cos ωξ sin ω + cos ω sin ωξ sin ω(ξ + 1)
C3 = − =−
2ω cos ω 2ω cos ω
cos ωξ sin ω + cos ω sin ωξ sin ω(ξ + 1)
C4 = =
2ω(sin ω) 2ω sin ω
− cos ωξ sin ω + cos ω sin ωξ sin ω(ξ − 1)
α= =
2 cos ω sin ω 2 cos ω sin ω
cos ωξ sin ω + cos ω sin ωξ sin ω(ξ + 1)
β= = .
2 cos ω sin ω 2 cos ω sin ω
En remplaçant ces expressions dans (3), on obtient

sin ω(ξ − 1) sin ω(ξ − 1)




 cos ωx + sin ωx,x ∈] − 1, ξ[
f (x) = 22ω cos ω 2ωω sin ω
− sin ω(ξ + 1) cos ωx + sin ω(ξ + 1) sin ωx,x ∈]ξ, 1[

2ω cos ω 2ω sin ω

3. Soit φ ∈ D(R). On a

f ′′ + ω 2 f, φ = ⟨δξ + αδ−1 + βδ1 , φ⟩ ,


= ⟨δξ , φ⟩ + α ⟨δ−1 , φ⟩ + β ⟨δ1 , φ⟩ ,
= φ(ξ) + αφ(−1) + βφ(1)
= φ(ξ) + αL + βM.

Or f ′′ + ω 2 f, φ = f, φ′′ + ω 2 φ = ⟨f, Ψ⟩, donc

φ(ξ) = ⟨f, Ψ⟩ − αL − βM,

ou encore Z 1
φ(ξ) = f (x)Ψ(x)dx − α(ξ)L − β(ξ)M.
−1

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