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Sorbonne Université 1MA003, 2020-21

Correction de la feuille 5 : intégrale de Riemann

Exercice 1.
2 2
xa+1 2a+1 − 1
Z 
a
(a) Si a 6= −1, x dx = = .
1 Z a+1 1 a+1
2
Pour a = −1, x−1 dx = [ln x]21 = ln 2.
1
(b) Soit on reconnaı̂t la dérivée de arcsinus sous l’intégrale, de sorte que le résultat
est arcsin 1 − arcsin 0 = π/2. Soit on fait le changement de variable x = sin t
et on trouve
Z 1 Z π Z π
dx 2 cos t dt 2 cos t dt π
√ = p = = .
0 1−x 2
0 1 − sin t2 0 cos t 2
(c) Pour x > 0, par intégration par parties,
Z x Z x Z x
x t
ln t dt = 1 × ln t dt = [t ln t]1 − dt = x ln x − x + 1.
1 1 1 t
Les primitives de ln sur l’intervalle R∗+
sont donc les fonctions x 7→ x ln x−x+c,
où c est une constante.
1 d 1 1
(d) Pour x > 0, ln0 (x) = . Pour x < 0, (ln(−x)) = − = . Donc
x dx −x x
x 7→ ln |x| est une primitive de x 7→ 1/x. R∗ n’est pas un intervalle, mais
l’union disjointe des intervalles R∗+ et R∗− donc les primitives de x 7→ 1/x sur
R∗ sont les fonctions fa,b : R∗ → R telles que fa,b (x) = ln |x| + a pour x > 0
et fa,b (x) = ln |x| + b pour x < 0, pour des constantes a et b quelconques.
Z π Z π √
4 4 − cos0 (x) π 2 ln 2
(e) tan(x)dx = dx = [− ln cos(x)]04 = − ln = .
0 0 cos(x) 2 2
(f) On fait le changement de variable y = sin x puis une intégration par parties :
Z π Z 1 Z 1
2
sin(x) y y 1
e sin(x) cos(x)dx = e y dy = [e y]0 − ey dy = e − (e − 1) = 1.
0 0 0

(g) Soit on fait le changement de variable y = cos x :


Z π Z π Z −1  
3 2 2 1 4
sin(x) dx = (1 − cos (x)) sin(x)dx = − (1 − y )dy = 2 1 − = .
0 0 1 3 3
Soit on fait intervenir des exponentielles complexes : pour tout x ∈ R,
(eix − e−ix )3 e3ix − 3eix + 3e−ix − e−3ix sin(3x) 3 sin(x)
sin(x)3 = 3
= =− + ,
(2i) −4 · 2i 4 4
d’où
3 cos(x) cos(3x) π
Z π π  
3 sin(x) − sin(3x)
Z
3 4
sin(x) dx = dx = − + = .
0 0 4 4 12 0 3

Z 2π
dt
Exercice 2. On veut calculer I = .
0 2 + sin t
1
2

1
(a) La fonction f : t 7→ est continue sur R, comme quotient de fonctions
2 + sin t
continues, avec un dénominateur ne s’annulant (2 + sin ≥ 1). Il est donc
intégrable sur le segment [0, 2π].
Z π
dt
(b) Puisque f est 2π-périodique, on a I = = F (π) − F (−π), où F
−π 2 + sin t
est une primitive de f . Par continuité de F (qui est même dérivable : c’est
une primitive), on en déduit :
Z T
dt
I = lim (F (T ) − F (−T )) = lim .
T →π T →π −T 2 + sin t

2 tan(t/2)
(c) sin(t) = 2 sin(t/2) cos(t/2) = 2 tan(t/2) cos2 (t/2) = .
1 + tan2 (t/2)
(d) La fonction φ : t 7→ tan(t/2) est une bijection C 1 entre ] − π, π[ et ] − ∞, +∞[,
donc on peut faire le changement de variable x = tan(t/2) dans l’intégrale du
(b) (notons que sur ]0, 2π[, on n’aurait pas pu, puisque φ n’est pas définie en
π). Ainsi, avec (c), et en posant X = tan(T /2), on trouve :
Z T Z X Z X
dt 1 2dx dx
= 2x 1 + x2 = 2
.
−T 2 + sin t −X 2 + 1+x2 −X x + x+1
Pour tout x ∈ R,
 2
√2
!
1
1 1 3 2 d x+
= = =√ arctan √ 2 .
1 2
2
x2 + x + 1 3 3 dx 3

x+ 2 + 4 x+ 12
2

3
+1
2

Donc :
! !!
Z T 1 1
dt 2 X+ 2 −X + 2
=√ arctan √ − arctan √ .
−T 2 + sin t 3 3 3
2 2
En faisant T → π, donc X = tan(T /2) → +∞, on arrive à
2 π π  2π
I=√ + =√ .
3 2 2 3

Exercice 3.
(a)
(b) Le dessin montre que la somme des intégrales à gauche est l’aire du grand
rectangle, de côtés b et d, moins l’aire du petit rectangle, de côtés a et c.
(c) Comme f : [a, b] → [c, d] est une bijection croissante de classe C 1 , on peut
effectuer le changement de variable y = f (x). En remarquant que f (a) = c et
f (b) = d (bijection croissante), on trouve
Z d Z b Z b
−1 −1 0
f (y)dy = f (f (x))f (x)dx = xf 0 (x)dx.
c a a
Une intégration par parties donne alors :
Z d Z b
−1
f (y)dy = bf (b) − af (a) − f (x)dx.
c a
Z b Z d
D’où f+ f −1 = bd − ac.
a c
3

Exercice 4. La relation de Chasles et la définition de la partie entière donnent :


Z n n−1
X Z k+1 n−1
X Z k+1 n−1
X
E(t)dt = E(t)dt = kdt = k.
m k=m k k=m k k=m

On reconnaı̂t la somme d’une progression arithmétique :


Z n
m+n−1 (n − m)(m + n − 1)
E(t)dt = ((n − 1) − (m − 1)) = .
m 2 2

Exercice 5.
(a) On peut noter que M est un nombre réel (fini) par continuité de f sur le
segment [a, b]. Soit n ∈ N∗ . Pour tout x ∈ [a, b], on a 0 ≤ f (x) ≤ M . Par
croissance de t 7→ tn sur R+ , on en déduit f (x)n ≤ M n . En intégrant cette
Z b
inégalité sur [a, b], on arrive à f (x)n dx ≤ M n (b − a). Puisque la fonction
a
1 1
t 7→ t n est croissante sur R+ , il vient : un ≤ M (b − a) n .
(b) Par continuité de f sur le segment [a, b], f y atteint un maximum : il existe
x0 ∈ [a, b] tel que f (x0 ) = M . Par continuité de f , il existe δ > 0 tel que
∀x ∈ [a, b], |x − x0 | ≤ δ =⇒ f (x) ≥ M − .
Si x0 < b, on peut supposer x0 + δ < b (quitte à rétrécir δ) et alors [c, d] =
[x0 , x0 + δ] convient. Si x0 = b, on peut de même supposer b − δ > a et alors
[c, d] = [b − δ, b] convient.
(c) Si f est identiquement nulle, (un ) est la suite constante à 0. Sinon, M > 0.
Soit  ∈]0, M [. Par (b), on dispose d’un segment [c, d] de longueur non nulle où
f ≥ M −. Puisque M − ≥ 0, on en déduit pour tout n ∈ N∗ : f n ≥ (M −)n .
Z d
En intégrant, il vient f n ≥ (M − )n (d − c). Par positivité de f , la relation
Z b c
1
de Chasles donne f n ≥ (M −)n (d−c) et, finalement, un ≥ (M −)(d−c) n .
a
Avec le (a), on obtient l’encadrement suivant :
1 1
∀n ∈ N∗ , (M − )(d − c) n ≤ un ≤ M (b − a) n .
1 1
Pour t > 0, t n = e n ln(t) tend vers 1 quand n tend vers +∞. Le membre de
droite tend donc vers M , et celui de gauche vers M − . Il existe donc N ∈ N∗
tel que
∀n ≥ N, M − 2 ≤ un ≤ M + .
Et cela prouve que (un ) converge vers M .

Exercice 6.
1 1 1
(a) Pour t ∈ [k, k + 1], ≤ ≤ . En intégrant cet encadrement, on trouve
k+1 t k
Z k+1 Z k+1 Z k+1
1 dt dt dt 1
= ≤ ≤ = .
k+1 k k+1 k t k k k
4

n

X 1
(b) Pour n ∈ N , on considère un = − ln(n). L’inégalité de gauche de (a)
k
k=1
donne pour tout n ∈ N∗ :
Z n+1
1 1 dt
un+1 − un = − ln(n + 1) + ln(n) = − ≤ 0.
n+1 n+1 n t
Donc (un ) est décroissante. Pour n ∈ N∗ , l’inégalité de droite de (a) donne
n Z k+1 Z n+1
X dt dt
un ≥ − ln(n) = − ln(n) = ln(n + 1) − ln(n) ≥ 0.
k t 1 t
k=1
Donc (un ) est minorée par 0. La suite (un ), décroissante et minorée, converge
vers γ ∈ R, ce qui signifie exactement que un = γ + o(1) ou encore
n
X 1
= ln(n) + γ + o(1) quand n → +∞.
k
k=1
Et comme (un ) reste positive, sa limite γ est aussi positive.

Exercice 7.
f (x) − p(x)
(a) Par hypothèse, f (x) − p(x) = o(xn ), donc tend vers 0 quand
xn
f (x) − p(x)
x → 0. Il existe donc η > 0 tel que, si |x| < η, ≤  ou encore
xn
|f (x) − p(x)| ≤ |x|n .
(b) f est continue sur l’intervalle I donc y admet une primitive F et on choisit
celle qui s’annule en 0. Pour tout x dans I, on peut écrire
Z x Z x Z x
F (x) = f (t)dt = p(t)dt + (f (t) − p(t))dt.
0 0 0 | {z }
r(t)

Soit  > 0, auquel on associe un η comme au (a). Si 0 < x < η, on a


Z x Z x Z x
 xn+1
r(t)dt ≤ |r(t)|dt ≤  tn dt = .
0 0 0 n+1
Si −η < x < 0, un peu d’attention (aux signes !) permet de voir que
Z x Z 0 Z 0
 (−x)n+1
r(t)dt ≤ |r(t)|dt ≤  (−t)n dt = .
0 x x n+1
On a donc prouvé le résultat suivant :
Z x
1
∀ > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ I, 0 < |x| < η =⇒ r(t)dt ≤ .
xn+1 0
Z x
1
Cela veut dire que n+1 r(t)dt tend vers 0 quand x → 0, ou encore que
Z x x 0

r(t)dt = o(xn+1 ) quand x → 0. D’où :


0
Z x
F (x) = (a0 + a1 t + · · · + an tn )dt + o(xn+1 )
0
x2 xn+1
= a0 x + a1 + · · · + an + o(xn+1 ).
2 n+1
5

1
(c) Considérons f : x 7→ . Soit n ∈ N. On calcule quand x → 0. En partant
1 + x2
1
du développement limité = 1 + x + · · · + xn + o(xn ) et en changeant x
1−x
en −x2 , on trouve
1
= 1 − x2 + · · · + (−1)n x2n + o(x2n ).
1 + x2
Le (b) permet d’intégrer terme à terme ce développement limité :
x3 x2n+1
arctan(x) = x − + · · · + (−1)n + o(x2n+1 ).
3 2n + 1
x3 x5 x7
En particulier, arctan(x) = x − + − + o(x7 ).
3 5 7

Exercice 8. Supposons que f : [a, b] → R est intégrable. Ses intégrales supérieure


I+ et inférieure I− sont donc égales. Soit  > 0. Par définition de I+ , il existe
Z b
une fonction ϕ en escaliers sur [a, b] telle que f ≤ ϕ et I+ ≤ ϕ ≤ I+ + . Par
a
définition de I− , il existe une fonction ψ en escaliers sur [a, b] telle que ψ ≤ f et
Z b Z b
I− −  ≤ ψ ≤ I− . Alors ψ ≤ f ≤ ϕ et (ϕ − ψ) ≤ I+ +  − I− +  = 2.
a a
Réciproquement supposons que, pour tout  > 0, il existe des fonctions en
escalier ψ et ϕ telles que
Z b
ψ ≤ f ≤ ϕ et (ϕ − ψ) ≤ .
a
En particulier, f est comprise entre deux fonctions en escalier donc bornée. Soit
 > 0. En utilisant les fonctions ϕ et ψ données par l’hypothèse, on trouve que
Z b Z b
les intégrales supérieure et inférieure de f vérifient I+ ≤ ϕ et I− ≥ ψ donc
Z b a a

I+ − I− ≤ (ϕ − ψ) ≤ . Comme c’est vrai pour tout  > 0, I+ − I− ≤ 0. Comme


a
on a toujours I− ≤ I+ , on en conclut que I+ = I− : f est intégrable.

Exercice 9.
(a) L’intégrale est bien définie puisque f est intégrable sur un segment contenant
Z β
[α, β]. Comme f est positive, f ≥ 0. De plus, la relation de Chasles donne
α
Z α Z β Z b Z b
f+ f+ f= f = 0,
a α β a
| {z } | {z }
≥0 ≥0
Z β
donc f ≤ 0. Finalement, cette intégrale est nulle.
α
(b) Comme f est intégrable d’intégrale nulle sur [α, β], l’intégrale supérieure de
f sur [α, β] est nulle. Par définition, cela veut dire qu’on peut trouver des
fonctions en escaliers φ ≥ f dont l’intégrale est arbitrairement proche de 0,
Z β
donc par exemple telles que φ ≤ (β − α).
α
6

(c) Soit {α = x0 < · · · < xp = β} une subdivision adaptée à la fonction en escalier


Z β Xp
φ. Si φ >  sur chacun des intervalles ]xi−1 , xi [, φ > (xi − xi−1 ) =
α i=1
(β−α), ce qui n’est pas vrai. Donc sur l’un de ces intervalles, disons ]xk−1 , xk [,
on a bien φ ≤ . Il suffit de choisir un segment [α0 , β 0 ] ⊂]xk−1 , xk [ et de
longueur non nulle.
(d) En choisissant  = 1, on obtient donc un segment [α0 , β0 ] ⊂ [α, β], avec
α0 < β0 et sur lequel f ≤ 1.
Par récurrence, on peut de même bâtir des segments [αn , βn ] tels que [αn , βn ] ⊂
[αn−1 , βn−1 ], αn < βn et f ≤ 1/2n sur [αn , βn ], pour tout n ∈ N∗ . En effet,
on vient de construire [α0 , β0 ] (initialisation) et, si on suppose [αn−1 , βn−1 ]
construit pour un certain n ∈ N∗ , on bâtit [αn , βn ] en appliquant (b) et (c)
dans le segment [αn−1 , βn−1 ] et avec  = 1/2n .
La suite (αn ) est croissante, majorée par b, donc converge vers un point x.
Comme (αn ) reste dans l’intervalle fermé [α, β], sa limite x y est aussi. Pour
évaluer f (x), il faut prendre garde au fait que f n’est pas supposée continue.
Fixons N ∈ N et observons que pour n ≥ N , αN ≤ αn (≤ βn ) ≤ βN , donc
αN ≤ x ≤ βN en passant à la limite ; ceci assure que f (x) ≤ 1/2N . Comme
c’est vrai pour tout N ∈ N, f (x) ≤ 0. Comme f est positive, f (x) = 0.
(e) On vient de voir que si f est intégrable, positive et d’intégrale nulle sur [a, b],
alors f s’annule au moins une fois dans chaque sous-segment de longueur non
nulle de [a, b].
Réciproquement, supposons que f est intégrable, positive et s’annule au moins
une fois dans chaque sous-segment de longueur non nulle de [a, b]. Soit ψ ≤ f
une fonction en escalier et soit {a = x0 < · · · < xp = b} une subdivision
adaptée à ψ. Comme f s’annule au moins une fois dans chaque intervalle
]xi−1 , xi [, la fonction en escalier ψ y est constante à une valeur négative. Donc
Z b
en particulier ψ ≤ 0. Comme c’est vrai pour toute fonction en escalier
a
ψ ≤ f , cela veut dire que l’intégrale inférieure de f est négative. Comme f est
Z b
intégrable, cela signifie f ≤ 0. Comme f est positive, son intégrale aussi,
a
et finalement cette intégrale est nulle.
La condition nécessaire et suffisante est que f s’annule au moins une fois sur
tout segment [α, β] ⊂ [a, b] tel que α < β.

Exercice 10. Il s’agit de sommes de Riemann !


n−1
1X 1
Pour n ∈ N∗ , un = f (k/n) avec f : [0, 1] → R définie par f (x) = .
n x+1
k=0
La fonction f étant continue sur [0, 1], le théorème sur les sommes de Riemann dit
que (un ) converge vers
Z 1 Z 1
dx
f= = [ln(x + 1)]10 = ln(2).
0 0 x+1
7

n−1
1X
De même, pour n ∈ N∗ , vn = g(k/n) avec g : [0, 1] → R définie par g(x) =
n
k=0
1
2
. La fonction g étant continue, (vn ) converge vers
x +3
Z 1 Z √1 √
dx 3 3dt 1 1 π
2
= 2
= √ arctan √ = √
0 x +3 0 3(x + 1) 3 3 6 3

(grâce au changement de variable x = 3t). Toujours selon le même principe, (wn )
converge vers
Z 1
1 1
 xπ   xπ  Z  
2xπ 3 9
sin cos dx = sin dx = (1 − cos(2π/3)) = .
0 3 3 2 0 3 4π 8π

Exercice 11.
(a) La fonction φi , affine, est de la forme indiquée : il s’agit de calculer les coef-
ficients αi et βi . Le premier est la pente de la droite représentant graphique-
f (xi+1 ) − f (xi )
ment φ : αi = . Le second s’obtient en calculant au point xi :
xi+1 − xi
βi = φi (xi ) = f (xi ).
(b) Pour i = 1, . . . , n − 1, φi−1 (xi ) = f (xi ) = φi (xi ), donc φ est bien définie et
continue (les morceaux affines se recollent bien). Son intégrale est donc bien
définie et c’est la somme des intégrales des φi sur [xi , xi+1 ], i.e.
Z xi+1
(xi+1 − xi )2
(αi (x − xi ) + βi )dx = αi + βi (xi+1 − xi )
xi 2
f (xi+1 ) + f (xi )
= (xi+1 − xi ) .
2
(Si f est positive, disons, on reconnaı̂t l’aire du trapèze situé sous le graphe :
hauteur fois demi-somme des longueurs des côtés parallèles.)
En sommant, on conclut :
Z b n−1
X f (xi+1 ) + f (xi )
φ= (xi+1 − xi ) .
a 2
i=0

(c) Le théorème des accroissements finis donne un réel µ ∈ [xi , xi+1 ] tel que
f (xi+1 ) − f (xi )
αi = = f 0 (µ).
xi+1 − xi
Ainsi, avec βi = f (xi ), on trouve
f (x) − φi (x) = f 0 (µ) (x − xi ) + f (xi ) − f (x).
Et le théorème des accroissements finis donne aussi un réel ν ∈ [xi , xi+1 ] tel
que f (xi ) − f (x) = f 0 (ν)(xi − x), donc on obtient
f (x) − φi (x) = (f 0 (µ) − f 0 (ν))(x − xi ).
(d) Puisque f est de classe C 2 sur le segment [a, b], |f 00 | est continue sur ce segment
donc bornée : soit M un majorant de |f 00 | sur [a, b].
Soit x un réel du segment [xi , xi+1 ], de longueur (b − a)/n. Pour majorer
|f (x) − φi (x)|, on utilise la formule ci-dessus en observant que l’inégalité des
8

accroissements finis (appliquée à f 0 ) borne |f 0 (µ) − f 0 (ν)| par M |µ − ν|. On


en déduit :
(b − a)2
|f (x) − φ(x)| = |f (x) − φi (x)| ≤ M |µ − ν||x − xi | ≤ M .
n2
Ainsi :
Z b Z b Z b
(b − a)3
f− φ = (f − φ) ≤ (b − a) sup |f − φ| ≤ M .
a a a [a,b] n2

Exercice 12. Soit x ∈ R. Comme l’exponentielle est égale à toutes ses dérivées
et vaut 1 en 0, la formule de Taylor-Lagrange dit que, pour tout n ∈ N, il existe
cn entre 0 et x tel que
n
X xk xn+1
ex = + ecn .
k! (n + 1)!
k=0

La suite (e ) est bornée (par e si x ≥ 0, par 1 si x ≤ 0). La suite (xn+1 /(n + 1)!)
cn x
n
!
X xk
tend vers 0, comme on l’a vu dans un TD précédent. Donc la suite
k!
k=0
x
converge vers e .

Exercice 13. Soit x ∈ R+ . La formule de Taylor-Lagrange donne c ∈ [0, x] tel


que
x2 x3 (3)
ln(1 + x) − x + = ln (1 + c)
2 6
2
Puisque ln(3) (1 + c) = est compris entre 0 et 2, cela implique
(1 + c)3
x2 x3
ln(1 + x) − x + ≤ .
2 3
Faisons x = 0, 003 = 3.10−3 . Alors x3 /3 = 9.10−9 ≤ 10−8 et
x2
x− = 3.10−3 − 4, 5.10−6 = 0, 0029955.
2
Une valeur approchée de ln(1, 003) à 10−8 près est donc 0, 0029955.

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