Cours Chapitre 1

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GEOGRAPHIE T8 2020 (Mme Blanc-Toulemonde)

Chapitre 1 Mers et océans au cœur de la mondialisation (cours élèves)

Introduction : vue en cours


Ex interactif ou carte repère p 28 et QCM p 30 et Voc p 31
QCM mis en ligne (à la date du 20 novembre)

I. Mers et océans : des vecteurs essentiels de la mondialisation (cf cours Nathan p 60-61)

ETUDE DE CAS : Le détroit de Malacca : un point de passage majeur et stratégique.


Questions p 45 (à l’aide des doc p 44-45 mais aussi des doc 4 et 5 p 41 et texte 1 p 40)

1. Les espaces maritimes, surface de circulation mondiale au service d'une économie


globalisée

a. Les atouts du commerce maritime


vus en classe
b. Les espaces maritimes se structurent autour de seuils stratégiqueset de routes
maritimes
CARTE p 56-57

Le réseau des routes maritimes commerciales reflète les flux de la mondialisation et ces
routes évoluent en fonction des recompositions économiques mondiales. La route maritime
qui relie l'Europe du Nord-Ouest à l’Asie par la Méditerranée, le golfe Arabo-persique,
l'Inde et les littoraux de l'Asie orientale est la plus importante en tonnage et en valeur
transportée.L'ouverture potentielle de nouvelles voies maritimes, en particulier dans l'océan
Glacial Arctique (Passage du Nord-Ouest au Nord du Canada et Passage du Nord-Est au Nord de
la Russie), alimente des rivalités entre pays riverains mais aussi de la part de puissances
émergentes comme la Chine, désireuse de réduire la longueur des trajets maritimes vers
l'Europe et de participer à l'exploitation des matières premières. Toutefois, pour l’instant ces
routes ne sont que très peu empruntées. Les espaces dédiés aux croisières (Caraïbes et
Méditerranée) sont également des espaces d'intense circulation maritime.

Moins visibles, les routes de l’information passent par des cables sous-marins (dossier p
54) : contrairement à une idée reçue, ce n’est pas par satellites mais bien sous mer (à 99 % selon
le doc 2 p 54) que circulent les données immatérielles indispensables au fonctionnement des
téléphones et d‘Internet.

c. Une flotte mondiale qui reflète les équilibres de puissance et des façades maritimes
très concentrées
En quarante ans, les volumes transportés par la flotte mondiale ont été multipliés
par trois. La flotte commerciale mondiale comprend 105.000 navires de commerce dont
11.200 pétroliers et méthaniers (gaz liquide) et 5000 porte-conteneurs. On assiste à une
course au gigantisme avec des porte-conteneurs et des supertankers (pétroliers) de plus en plus
grands. Les plus grands porte-conteneurs dépassent les 390m de long et ont une capacité
supérieure à 15.000 EVP. Un conteneur standard d'un EVP mesure 2,591 mètres (8,5 pieds) de
haut sur 2,438 m de large (8 pieds) et 6,096 m (20 pieds) de long ; cela représente environ 38,5
mètres cubes.
La flotte commerciale mondiale est très concentrée : 21 États contrôlent 80 % de la
flotte mondiale. Les cinq premiers opérateurs de transport maritime contrôlent près de
la moitié du marché mondial:
APM-Maersk Dk (4 OOO OOO d’EVP) 718 navires
MSC (Italie-Suisse) 3 25O OOO d’EVP) 516 navires
COSCO (Chine) 2 760 000 EVP et 466 navires
CMA-CGM (France) 2 6OO OOO d’EVP) 505 navires;
HAPAG LLOYD (ALL) 160 000 EVP 222 navires
Evergreen (Taïwan) 1 100 000 EVP 200 bateaux

Les principales façades maritimes structurent le commerce mondial de marchandises.


Chacune de ces façades maritimes correspond à une région littorale équipée avec plusieurs
grands ports proches. Les principales façades maritimes sont : (CARTE p 56_57)

- la façade maritime de l'Asie orientale (qui regroupe les principaux ports du Japon,
de Corée du Sud, de Chine, de Taïwan et de Singapour),
- la Northern Range articulée autour du port de Rotterdam et qui s'étend du havre à
Hambourg. Elle dessert l'Europe rhénane et au delà les pays européens.
- La façade maritime atlantique de l'Amérique du Nord ne vient qu’en troisième
position. Elle regroupe le système portuaire des Grands Lacs, les ports de la
Megalopolis et les ports du Golfe du Mexique.

25 ports polarisent 50 % des flux mondiaux. Pour le trafic de conteneurs, sur les
10 premiers ports mondiaux, 9 sont en Asie orientale dont 7 en Chine. Shanghai est le
premier port mondial avec 35 millions d'EVP par an. Le port de Dubai est 9e et Rotterdam 12e.
Pour le trafic commercial total exprimé en tonnage on retrouve 8 ports d'Asie orientale dont 7
chinois parmi les 10 premiers mondiaux en particulier Ningbo et Shanghai.

Ccl : Les flux maritimes sont au cœur de la mondialisation. En passant par des canaux ou
détroits stratégiques, les voies maritimes relient les grandes façades maritimes équipées de
puissants ports. On voit donc que la mondialisation a accru l’importance des routes maritimes,
des ports et des façades et s’est accompagné d’un phénomène de littoralisation.
littoralisation : concentration des hommes et des activités sur les littoraux.

2. Les ressources des mers et des océans, des ressources convoitées

a. Les espaces maritimes recèlent des ressources halieutiques (ex p 55 et carte p 57)

Ressources halieutiques : ressources relevant de la pêche en eau douce ou marine et de


l'aquaculture

Les ressources halieutiques confèrent aux espaces maritimes une fonction nourricière.
Les captures des pêches maritimes ont été multipliées par cinq depuis 1950 pour
atteindre 80 millions de tonnes depuis 2011. Les pays qui comptabilisent le maximum de
prises sont la Chine (15 M de Tonnes), l’Indonésie, les Etats-Unis, le Pérou, la Russie, le
Japon. Une partie de cette pêche s’effectue très loin des cô tes, en raison de la raréfaction des
stocks, et donc hors de la ZEE pour au moins 10 % du tonnage. Dans les eaux relevant de la ZEE,
des firmes peuvent aussi bénéficier de droits de pêche vendus par les états les plus pauvres
comme la Mauritanie et le Sénégal. Les principales zones de pêche se concentrent dans le
Pacifique (Chine, Indonésie, Pérou) et l'Atlantique Nord. De nombreuses espèces sont
aujourd’hui menacées de surexploitation.
En effet, le dérèglement climatique, la surpêche (pour la FAO, la moitié des stocks est en
surpêche, et notamment les 25 espèces les plus pêchées dans le monde) et la pêche illicite ont
favorisé la raréfaction des gisements halieutiques. La pêche illicite représente plus de 15 %
de la production totale de la pêche de capture dans le monde. Les dégâ ts économiques sont
considérables, tout comme la menace sur la biodiversité et la sécurité alimentaire locales dans
de nombreux pays, et ce, malgré de nombreuses mesures prises depuis 2016 contre la pêche non
déclarée et non réglementée.
L'aquaculture (poissons, coquillages, crustacés, algues d’élevage, soit dans les euax
salées soit dans les eaux fluviales) produit environ 28 millions de tonnes de poissons par an
mais pose aussi des questions :
 d’ordre technico-sanitaires avec des risques de pathologies virales et bactériennes en
raison de la promiscuité des élevages (parfois près de 5 000 kg/hectare alors que dans
un domaine extensif, on trouve plutô t 250 kg/ha) ;
 enjeux spatiaux avec la médiocrité des espaces disponibles (il faut un substrat pour
accrocher des cages, dans un milieu accessible et protégé car c’est une activité d’eaux
peu profondes).
 conflictualités d’usage sur les littoraux (éoliennes, tourisme, industries en concurrence
avec les « fermes de poissons ou de crustacés ») ;
 pollution des eaux marines : plastiques, polluants chimiques etc.,
 et enfin des enjeux sur la ressource même : farines et huiles pour nourrir les poissons
d’élevage produites à partir de sous-produits des... poissons péchés en pleine mer (pêche
minotière).

b. Les espaces maritimes recèlent des ressources énergétiques (exploitées ou


potentielles)

a) un tiers de la production mondiale d'hydrocarbures grâce à l'exploitation de


gisements offshore (activité se déroulant en haute mer) et entre un quart et un tiers des
réserves de gaz et de pétrole ds le sous-sol marin. En général : plate forme fixe jusqu’à 300 m
d’eau. L'évolution des technologies de forage permet de découvrir et d'exploiter des gisements
en offshore profond (au delà de 400m de profondeur d'eau) comme par exemple au large du
Brésil. Les plus exploités sont dans le Golfe du Mexique, au large de la Norvège, en Mer de Chine
ou dans le Golfe de Guinée.
b) production d'électricité par l'exploitation de la force des courants marins, de la
houle ou des marées (comme dans l’Usine de la Rance, vers Saint-Malo, qui bénéficie de très gdes
amplitudes de marées qui permettent à 24 turbines qui fonctionnent à marée montante et
descendante). D’autres perspectives énergétiques sont en voie de développement avec
l'installation de champs d'éoliennes au large des cô tes (Danemark, Grande-Bretagne).
Energies marines renouvelables : EMR p 60

c) ressources polymétalliques des fonds marins, riches en cuivre, nickel et cobalt


(photo p 77), qui pourraient constituer une ressource minérale stratégique. Leur dispersion et la
variété de leur composition compliquent cependant leur exploitation. Ces nodules
polymétalliques sont des concrétions rocheuses riches en minerais (manganèse, fer, silicium,
bauxite, nickel, cuivre ou cobalt) qui reposent sur les fonds océaniques. La zone de Clipperton, ds
la ZEE française, en est particulièrement riche. Pour l’instant, on parle d’exploration plus que
d’exploitation mais, si les ressources terrestres venaient à s’épuiser, ces nodules pourraient
s’avérer intéressants, d’où la compétition entre grandes puissances pour l’appropriation des
zones maritimes.
d) Le sable également très recherché (cf exemple p 50)
e) Enfin, les océans recèlent de ressources géniques encore mal répertoriées et
cartographiées. Celles-ci pourraient être utiles en pharmacie, pour la cosmétique ou l’industrie
agro-alimentaire. Ainsi, quelques firmes ou laboratoires sont en quête de molécules utiles en
cancérologie, en dépollution (comme cette bactérie marine capable de dégrader les
hydrocarbures), … Trois pays (les Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon) ont déposé 70 % des
brevets, ce qui pose également la question de la propriété des grands fonds marins.

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