Geotech - Fascicule - de Cours - 2020 - 2021 - Foad - Copie

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“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique\cours et exercices de géotechnique

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o Année académique : 2020 – 2021
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BTS GBAT & GTP
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SUPPORT DE COURS
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l ABDOULAYE OUATTARA
PETP \ GENIE CIVIL – Techniques d’Equipements
t Enseignant / Lycée Professionnel de Daoukro

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Contact : 07 50 57 29
Email : khalicksieh@gmail.com
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1 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept. 2019
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“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique\cours et exercices de géotechnique

Chapitre 1 : GENERALITES SUR LA GEOTECHNIQUE

Leçon 1 : PRESENTATION DE LA GEOTECHNIQUE

I / DEFINITION
La géotechnique est l’étude des propriétés mécaniques, physiques et hydrauliques des sols en
vue de leur application à la construction.
Elle s’intéresse plus particulièrement aux techniques des travaux publics, du bâtiment, des
carrières, des eaux souterraines peu profondes, de la prévention des risques naturels. Elle vise à donner
au technicien du génie civil, des méthodes pour l’évaluation de l’ordre de grandeur des contraintes, des
déformations et des débits d’infiltration d’eau dans les massifs touchés par les travaux du génie civil.

II / DOMAINE D'ACTIVITE ET MOYENS


L'intervention du géotechnicien est nécessaire à tous les stades d'élaboration d'un projet et de la
réalisation des travaux :
 Recherche et choix d'un site
 Avant-projet et mise au point du projet
 Assistance technique à la maîtrise d'œuvre
 Contrôle des travaux liés au terrain
 Auscultation des ouvrages
 Diagnostic sur les désordres ou les sinistres d'ouvrages
 Etude d'impact, d'environnement et de pollution
Les activités du géotechnicien se développent dans les domaines :
 De l'ingénierie (études, maîtrise d'œuvre spécialisée, contrôles...)
 Des sondages et forages de reconnaissance
 Des essais et mesures in situ et en laboratoire
Le géotechnicien dispose des moyens en personnel et en matériel nécessaires à la réalisation de
ces activités :
 Ingénieurs et techniciens : études, direction des prestations de sondages et d'essais,
contrôles de réalisation des ouvrages
 Laboratoires d'essais, équipes de mesures et d'instrumentation
 Ateliers de sondages, forages, essais in situ

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III / OBJET DE LA GEOTECHNIQUE


Pour pouvoir introduire les notions de surfaces et volumes dans le raisonnement géotechnique,
il faut passer à une échelle beaucoup plus grande, adaptée aux dimensions de l’ouvrage : Cette échelle
est celle du site, objet principal de la géotechnique.
IV / BUT DE LA GEOTECHNIQUE
Le but essentiellement pratique de la géotechnique est de contribuer à l’étude et à l’exécution
d’ouvrages. Il consiste à informer les projecteurs et les constructeurs de la nature et du comportement
des sites pour qu’ils puissent définir et justifier les solutions techniques qu’ils devront concevoir,
adopter et mettre en œuvre pour réaliser leurs ouvrages.
En somme, l’objectif de la géotechnique est de prévoir le comportement des sols, soit à
l’occasion des travaux de terrassement, soit lorsque l’ouvrage est en service et que le sol supporte des
charges répétées ou croissantes et subit l’influence des intempéries. La géotechnique permet également
de choisir les matériaux adéquats pour assurer une longue durée de vie à l’ouvrage.
V / INTERET D’UNE ETUDE GEOTECHNIQUE
L’intérêt d’une étude géotechnique doit bien entendu être défini par rapport au projet. L’étude
doit contribuer à permettre de juger techniquement le projet, de l’estimer économiquement, de préparer
son exécution et de le suivre.
5.1 / Au niveau de l’étude du projet
L’étude géotechnique est d’abord utile au maître d’œuvre,
Connaître les caractères généraux du site pour définir les possibilités pratiques de réalisation
du projet.
Dans le cas où plusieurs variantes sont techniquement possibles, contribuer à faire choisir
celle qui est préférable ou tout au moins à orienter le choix vers elle.
Etayer l’évaluation de l’incidence du facteur site dans le budget du projet.
Permettre d’établir de façon aussi précise que possible, le programme d’exécution du projet,
en évaluant au mieux les durées des opérations en relation directe avec le sous-sol.
Servir à la rédaction des cahiers de prescriptions spéciales (particulières) des marchés
d’exécution, en particulier pour la définition de certaines opérations et de leur mode de
rémunération, en évitant autant que possible les imprévus et les travaux en régie.
Cette étude peut d’autre part être utile à l’entreprise adjudicataire
Choisir les méthodes et le matériel qu’il devra mettre en œuvre pour réaliser chaque
opération prévue dans l’appel d’offre,
Proposer éventuellement des variantes de détail et apprécier au plus justes les délais
d’exécution qu’il devra respecter.
Etudier sa proposition sur des bases solides,
Possibilité de traiter forfaitairement les travaux de terrassements ou de fondations sous
certaines conditions à définir avec le maître d’œuvre et le géotechnicien.
Cette étude peut enfin être utile au maitre d’ouvrage
Elle lui permet d’avoir une idée globale du budget qu’il devra mobiliser pour la
réalisation de son ouvrage.
5.2 / Au niveau de la réalisation
L’exploitation des résultats de l’étude géotechnique permettra une analyse rapide de petits faits
imprévus qui pourront se manifester malgré le soin pris à essayer de les éviter. On pourra ainsi adapter
de façon rationnelle, les méthodes mises en œuvres et les moyens matériels dont on dispose déjà et
rectifier en conséquence le programme d’exécution.

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5.3 / Au moment de la réception de l’ouvrage


Si le chantier a été constamment suivi du point de vue géotechnique, les renseignements
recueillis serviront de base objective aux discussions entre maître d’œuvre et entrepreneur pour régler
un contentieux éventuel.
5.4 / Durant la vie de l’ouvrage
La bonne conception, l’exécution correcte et l’entretien soigneux d’un ouvrage sont donc des
obligations qui retardent sa ruine mais ne l’évite pas. Il serait absurde de prétendre construire un ouvrage
qu’il ne serait pas nécessaire d’entretenir et ce, quelles que soient les précautions prises aux cours de
son exécution et la dépense initiale que l’on y ait consacrée. La géotechnique doit donc également
permettre d’assurer à un ouvrage une durée de vie analogue à la durée que l’on pense pouvoir ou devoir
être celle de son utilisation.
La somme des renseignements géotechniques recueillis lors de l’étude et de la réalisation
permettra de mieux entretenir l’ouvrage et éventuellement de le réparer pour prévenir les accidents ou
une ruine prématurée.
Ainsi, à tous les niveaux de la conception, de l’étude et de la réalisation d’un projet, une étude
géotechnique bien conduite accroîtra toujours, et souvent de façon déterminante, la rentabilité, la
pérennité et la sécurité de l’ouvrage.

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Leçon 2 : LE SITE GEOTECHNIQUE : LE SOL


I -/- DEFINITIONS
Le sol est un agglomérat naturel de grains minéraux qui peuvent être séparés par de légères actions
mécaniques. Il résulte de l’altération chimique (oxydation), physique (ex : variation de température) ou
mécanique (érosion) des roches. Le mode de formation et l’origine géologique des sols ont une
influence sur les caractéristiques géotechniques.
On distingue deux types de sols :
 Les sols résiduels : formés à partir de la désintégration de la roche mère avec pour agents
d’altération l’eau, les variations de température, l’air. Les produits obtenus sont déposés sur
place et entre les particules de ces sols il y’a une cimentation.
 Les sols sédimentaires ou alluvionnaires : Les produits obtenus sont transportés et déposés
dans les lits des cours d’eau. Le principal agent de la sédimentation est l’eau. Quelques
exemples de ces sols sont : les galets, les graviers, les sables, les limons, les argiles.
II -/- Nature du site géotechnique dans le génie civil
Le génie civil est défini comme l’ensemble des activités conduisant à la réalisation de tout
ouvrage lié au sol. On comprend donc que les sols ont des utilisations multiples.
Les domaines d'application de la mécanique des sols sont nombreux et variés. Ils concernent la
profession des travaux publics, ainsi que celle du bâtiment.
2.1 - Milieux naturels
Le domaine d'application de la mécanique des sols ne se limite pas aux constructions ; il
comprend également des milieux naturels tels que les versants (problèmes de glissement de terrain) et
les berges de cours d'eau ou de retenues.
2.2 - Ouvrages en sol
Les ouvrages où le sol est le matériau de base sont aussi bien :
 des remblais (routes, voies ferrées, barrages, digues de bassins en terre, plates-formes
maritimes...) ;
 ou des déblais (talus, canaux, bassins...).
2.3 - Ouvrages mixtes
Dans les ouvrages mixtes, le sol intervient en relation avec un autre matériau, le béton ou l'acier par
exemple. Les conditions d'ancrage dans le sol sont souvent primordiales pour des ouvrages tels que:
 les murs de soutènements (béton, terre armée, sol renforcé par géotextile...) ;
 les palplanches utilisées dans les canaux, les ports, les constructions urbaines... ;
 les parois moulées (à fonction étanchéité ou à fonction soutènement).
2.4 - Fondations d’ouvrages ou de bâtiments
Dans l'étude des fondations, le sol et l'ouvrage ne constituent pas un ensemble mixte, mais deux
ensembles dont il s'agit de connaître les interactions. Les mécaniciens des sols distinguent :
 les fondations superficielles (semelles ou radiers) ;
 les fondations profondes (pieux, puits, barrettes).
Tous les ouvrages tels que châteaux d'eau, stations d'épuration, silos, barrages en terre ou en
béton, murs de soutènement... doivent faire impérativement l'objet d'une étude de fondation qui permettra
de déterminer la profondeur de la fondation et les dimensions de la base de l'ouvrage.

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III -/- LES PRINCIPAUX PROBLEMES DES SOLS OU ACCIDENTS GEOTECHNIQUES


Les accidents géotechniques peuvent être classés en deux grands groupes : les accidents naturels
et les accidents induits.
3.1 – Les accidents naturels
Les accidents sont dits naturels quand leurs causes sont extérieures à l’ouvrage. Parmi ces
causes, on peut citer entre autre :
 Le séisme ;
 La crue ;
 La tempête ;
 Les écroulements de falaises ;
 …
3.2 – Les accidents induits
Quand c’est l’ouvrage lui-même qui induit le phénomène cause de l’accident et /ou qui subit le
dommage, on parle d’accident induit par l’ouvrage ou d’accident par vice du sol.
Evidemment loin d’être exhaustifs, les accidents géotechniques induits par les ouvrages peuvent
s’identifier comme suit :
3.2-1 – Cas où le sol est utilisé comme support d’ouvrage
Lorsque le sol est utilisé comme support, il doit être capable de résister aux charges et surcharges
apportées par les ouvrages. Afin d’éviter les fissures, les inclinaisons et écroulements d’ouvrages,
certaines difficultés liées aux caractéristiques mécaniques doivent être résolues :
 La nature du sol et du sous-sol : il faut connaitre la natures des différents terrains
constitutifs du sous-sol jusqu’au niveau (profondeur) concerné par les travaux.
 La portance du sol : il faut que le sol en place puisse supporter les efforts engendrés par
l’ouvrage à construire. Il ne doit jamais y avoir de rupture du sol par poinçonnement.
 Les tassements du sol : les tassements importants sont préjudiciables aux ouvrages ; les
tassements différentiels le sont davantage.
La conséquence de la non maitrise de ces paramètres peut causer des dommages graves aux
fondations. Selon le type d’ouvrage, les causes des dommages sont diverses :
 Pour les fondations superficielles :
 Assises sur remblais ou plates-formes mixtes
 Altération des caractéristiques mécaniques du sous-sol par modification de la teneur en
eau (retrait ou gonflement)
 Structures inadaptées à supporter les effets de tassements différentiels inévitables
 Pour les fondations profondes :
 Faux refus de battage trop rapide ou dû à l’auto-frettage provisoire de pieux trop
rapprochés dans des matériaux peu perméables
 Pieux trop courts n’atteignant pas le niveau de sol résistant (ou le contraire)
 Défaut de bétonnage des pieux coulés en place

3.2-2 – cas du sol pris comme matériaux de construction


Dans ce cas, le matériau doit être apte à la construction envisagée notamment à la réalisation
d’un bon remblai, ainsi donc le matériau sol doit présenter certaines propriétés essentielles :
 La compacité
 La plasticité
 La densité
 La granulométrie
 La propreté

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Les accidents des remblais dus à un mauvais choix du matériau, une mise en œuvre vicieuse, la
faible résistance ou la forte compressibilité du sous-sol, …, la surcharge peuvent être :
 Les glissements de talus de remblais
 Les tassements excessifs
 Le soulèvement ou l’inclinaison d’ouvrages mitoyens
 La rupture par cisaillement ou poinçonnement de pieux
 La déformation ou la rupture d’ouvrage de soutènement
 …
3.2-3 – Cas du sol pris comme ouvrage
On met à défaut (à mal) la stabilité d’origine du sol par la réalisation de déblais ou même de
remblais, qui modifient de même la stabilité initiale du sol. Il peut même y avoir rupture du sol.
Dans ce cas il importe de connaître l’état de compacité, de consolidation, de compressibilité ou
le comportement hydraulique du sous-sol.
Les accidents consécutifs aux terrassements en déblai sont relativement assez nombreux et plus
ou moins graves selon qu’ils se produisent en sites urbains ou en rase campagne :
 Les éboulements ou glissements de talus provisoires ou définitifs
 Les éboulements de parois provisoires blindées ou non
 Les écroulements, déplacements ou fissurations de murs de soutènement dus à une
sous-estimation des poussées hydrostatique ou des terres, à une surestimation de la
butée en pied ou de la traction d’encrage
 La décompression ou le gonflement du sous-sol
 Les désordres occasionnés aux mitoyens par la création de renards ou par la
consolidation de matériaux compressibles à la suite de pompage d’épuisements ou de
rabattement de nappe

 …

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Chapitre 2 : RECONNAISSANCE ET ETUDE DES SOLS

Leçon 1 : METHODOLOGIE DE RECONNAISSANCE DES SOLS

I – DEFINITION
C’est un ensemble de procédés, de moyens rigoureusement mis en œuvre pour arriver à un
résultat, c'est-à-dire la définition des caractères généraux du sol (site) ou la détermination de certaines
caractéristiques spécifiques du site concerné par un projet donné.
On entreprend une étude géotechnique d’abord pour :
 Définir et décrire le site de l’ouvrage à construire,
 Etudier les phénomènes qui s’y produisent,
 Prévoir l’évolution de l’ensemble site/ouvrage,
 Tenir compte de la durée de vie de l’ouvrage. Un ouvrage est construit pour être utilisable
durant une certaine période et cette période fait évidemment partie de la définition du
site géotechnique.
Les études de reconnaissance doivent être engagées assez tôt pour pouvoir orienter dès le début
le projet en fonction des données naturelles.
Il faudrait tirer le maximum des données géologiques de surface moins coûteux que les
reconnaissances en profondeur.

II – OBJECTIFS DE LA RECONNAISSANCE DES SOLS


La reconnaissance des sols a un triple objectif :
 Définir la nature, position, épaisseur des différentes couches dans la zone d’influence
présumée des fondations ;
 Préciser les caractéristiques de la nappe aquifère : niveau (fluctuation), mobilité et
agressivité éventuelle, …
 Etudier les caractéristiques physiques et mécaniques, en particulier les relations
contraintes/déformations dans le temps, des couches intéressées afin de prévoir les
tassements de la construction : donc de choisir la structure portante la mieux adaptée.

III – ETAPES DE LA RECONNAISSANCE DES SOLS


3.1 -/- Enquêtes préliminaires
3.1-1) L’enquête et examen du site
A ce stade de l’étude, il n’y a pas encore d’intervention de matériel, il s’agit d’une étude de
surface. Elle consistera à se rendre sur le site, d’observer, de noter la géomorphologie du terrain, relever
les ouvrages existants, en un mot «sentir le site». Cet examen fournit des renseignements importants,
mais qui ne sont pas suffisants pour tirer des conclusions.

3.1-2) L’examen de documents


*** Recherche des documents
Il est très important de trouver les informations déjà existantes pour gagner du temps. Il existe
aujourd’hui des banques de données sur le sous-sol auxquelles on peut se référer.
En Côte d’Ivoire, des structures spécialisées tels que le LBTP, le BNETD, la SODEMI, la
Direction de la Géologie, la Direction de l’eau, …, peuvent fournir des informations.
***Exploitation des documents
Les documents de base restent les cartes géologiques, les cartes géophysiques, les cartes
aériennes, les cartes topographiques, qui donnent une vue globale du relief et de la nature du sous-sol.
Aujourd’hui il existe des cartes géotechniques.

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3.2 -/- La prospection générale par la géophysique (méthodes indirectes)


La géophysique a pour objet de déterminer les propriétés physiques de la Terre et sa composition
interne à partir des divers phénomènes physiques.
Par exemple, les géophysiciens étudient le champ géomagnétique terrestre, le paléomagnétisme
des roches et des sols, les flux de chaleur à l’intérieur du globe, la force de gravité et la propagation des
ondes sismiques (l’étude du risque sismique, où elle a évidemment un rôle spécifique).
La géophysique de reconnaissance associe la physique et les données géologiques pour résoudre
les problèmes pratiques. Dans le génie civil, la géophysique trouve son
application surtout à l’étude des projets de terrassements, de construction
d’ouvrages et de recherche de matériaux naturels exploitable en carrière.
Elle doit être réalisée in situ et même seulement à partir de la surface de
la terre, puisque ce qui est en profondeur est à peu près inaccessible.
En géotechnique, le rôle essentiel de la géophysique est de
préciser les données géologiques et de les valider et simplifier les
modèles de géomécanique.
Les principales méthodes géophysiques de reconnaissances des sols sont décrites dans le tableau 1.

3.3 -/- Les sondages (méthodes directes)


Ce sont des opérations d’exploitation du sol en surface ou en
profondeur par prélèvement d’échantillons, qui sont décrits et transportés au
laboratoire.
Le plus souvent des essais complémentaires sur le site s’avèrent
indispensable pour contrôler ou pour établir une corrélation entre les résultats
du laboratoire et le comportement du sol en place.
La puissance des appareils, le mode de perforation, les diamètres
employés et les profondeurs atteintes sont très variables.
En génie civil les profondeurs les plus fréquentes varient entre 0 et 100 m.
Les principales méthodes de sondage des sols sont décrites dans le tableau 1.

IV – EXPLOITATION DES RESULTATS


La reconnaissance des sols doit permettre :
 Le choix de la couche d’assise dont l’accessibilité
directe ou non, à partir du dernier excavé (sous-sol),
détermine le type de fondation, superficielle ou
profonde ;
 Le recours éventuel à un système spécial de fondation,
selon les caractéristiques de la nappe ;
 La détermination de la contrainte admissible de la
couche d’assise, ce qui, connaissant les charges
descendues par le bâtiment, permettra le Carottier
dimensionnement de la fondation ;
 La prévision des tassements du sol en service, qui joue sur le choix de la structure et le recours
éventuel au fractionnement de la construction par des joints de rupture.

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Tableau 1 : METHODOLOGIE DE RECONNAISSANCE ET D’ETUDE DES SOLS


METHODES DEFINITION CARACTERISTIQUES MESUREES
Se rendre sur le site pour observer et noter tout Fournit des renseignements importants
Examen du site ouvrage existant et toutes particularités du mais insuffisants pour tirer des
terrain. conclusions.
- Rechercher les documents pouvant fournir des
ENQUETE informations déjà existantes sur le site (en - Connaitre le relief du site
01 surface et sous-sol) : BNETD, Direction de - Connaitre la nature du sous-sol
PRELIMINAIRE
l’Eau, Direction des Mines et Géologie, LBTP, susceptible de supporter l’ouvrage ou
Examen de documents
- Exploiter les documents en s’intéressant aux de servir d’ouvrage
documents qui donnent une vue globale sur le - Prendre des décisions : faut-il
relief et de la nature du sous-sol : cartes approfondir les études ou non ?
topographiques, géologiques, géotechniques,
Provoquer un ébranlement dans le sol par un Permet de déduire la vitesse de
choc provenant soit de la chute d’une masse propagation des ondes et l’épaisseur
pesante, soit de l’explosion d’une charge d’une ou plusieurs couches de terrains et
Prospection sismique enterrée et l’onde (vibration) émise est leur nature.
enregistrée par une série de capteurs Utile pour l’implantation de barrages, le
(géophones) situés à des distances croissantes de creusement de canaux ou l’établissement de
PROSPECTION la source de l’ébranlement. fondations
02 GLOBALE PAR LA Permet de préciser les épaisseurs des
Etude de la circulation d’un courant électrique différents terrains traversés et leur nature.
GEOPHYSIQUE
naturel ou artificiel dans le sol. En génie civil, la Utile pour l’implantation de barrages, le
Prospection électrique
méthode employée est la mesure des résistivités creusement de canaux ou l’établissement de
électriques. fondations et très employée pour la recherche et
la délimitation des nappes phréatiques
Etude des anomalies de la pesanteur liées à la
méthodes Permet la détection des cavités
distribution inégale des roches de densités
gravimétriques souterraines naturelles ou artificielles.
variables ou à la présence de cavités.
Puits ; tranchées ; Prélèvement à faibles profondeur d’échantillons Détermination de la Nature et des
Fouilles pour analyse au Laboratoire caractéristiques mécaniques des sols
03 SONDAGES Prélèvement en profondeur d’échantillons pour
Détermination de la Nature des sols et
Forages analyse au Laboratoire :
caractéristiques mécaniques
- Forages des destructifs et Forages carottés

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Leçon 2 : LES PRINCIPAUX ESSAIS D’ETUDE DES SOLS

I -/- ESSAIS DE LABORATOIRE


Les principales opérations pratiquées en laboratoires
spécialisés portent sur l’identification de la nature des couches
et surtout sur la détermination des caractéristiques physiques et
mécaniques des sols rencontrés lors des opérations de
sondages.

1.1 – Essais d’identification (Tableau 2)


Quel que soit l’utilisation envisagé d’un sol, il est important de connaître sa nature, sa
composition et la répartition des grains de différentes tailles qui le compose.

1.2 – Essais de mesure des caractéristiques mécaniques (Tableau 2)


Les essais mécaniques sont ceux qui permettent de préciser le comportement mécanique du
matériau, en observant les déformations qu’il subit sous l’effet de contraintes.
Ces essais sont censés représenter le comportement du sol en place sollicité par les charges
appliquées par l’ouvrage étudié.

II -/- LES ESSAIS IN SITU (Tableau 2)


Les essais in situ sont des groupes de mesures généralement rapides et souvent spécifiques que
l’on exécute en cours de sondages ou qui éclairés par quelques sondages afin d’éviter des erreurs
d’interprétation et de permettre leur étalonnage.
Ces essais peuvent être réalisés directement en fond de fouille ou depuis la surface.
Ils ont l’avantage d’être effectués dans les conditions mêmes où se trouvera le sol lorsqu’il sera
sollicité par l’ouvrage considéré.

Essai Pressiométrique

Essais Pénétrométriques

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Tableau 2 : PRINCIPAUX ESSAIS D’ETUDE DES SOLS
NATURE DE L’ESSAI NOM DE L’ESSAI DEFINITION / PRINCIPE CARACTERISTIQUES MESUREES
Essais de laboratoire
Détermination des pourcentages en poids pour les
différentes familles (diamètre) de grains
- Pourcentage des fines
constitutifs d’un sol.
- Coefficient d’uniformité (ou de
- Par tamisage pour la fraction de sol dont les
Analyse HAZEN)
éléments ont leur D ≥ 80 µm
granulométrique - Coefficient de courbure.
- Par sédimentométrie pour la fraction de sol dont
Classification des sols grenus, choix des
les éléments ont leur D ≤ 80 µm (sol fin)
Essais matériaux de terrassement et de drainage, …
 tracé de la courbe granulométrique f (D ; %tamisât)
d’Identification
(permettent de sur un diagramme semi logarithmique
qualifier le sol Caractéristiques Coefficient de Détermination du potentiel d’écoulement d’un - Coefficient de perméabilité k
par un nom matériau caractérisé par sa perméabilité définie Déduire qu’un sol est grenu (sable) ou
physiques perméabilité (m/s)
plus précis : par la Loi de Darcy pour un écoulement laminaire fin (argileux), matériaux de drain
argile, sable ; - Calcul de l’Equivalent de sable ES”
Mise en évidence dans un sol ou sable, du renseigne sur la quantité et la qualité
limon, limon
pourcentage relatif de fines de nature colloïdale des éléments les plus fins
argileux, …) Equivalent de sable (%)
(comme la gélatine) ou de nature minérale (argile choix et contrôle des sols utilisables en
surtout) stabilisation mécanique ou chimique, des
granulats pour les enrobés hydrocarbonés.
Détermination du poids par unité de volume des
Calcul du poids volumique “ γs” (N/m3);
Poids spécifique des grains solides du sol à l’aide d’un pycnomètre ou
 Permet de définir la densité d’un
grains (γs) par déplacement de liquide (Poussée
matériau ou sol
d’Archimède).

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Page 2/3
Mesure des teneurs en eau de changement d’état d’un Déduction des Indices de Plasticité
La consistance du sol ou sol. et de consistance d’un sol.
Limites d’Atterberg Détermination des états de consistances d’un sol : Classer des sols fins, Travaux de
Etat solide, Etat plastique et Etat liquide terrassement, Etanchéité des bassins
Valeur de bleu de Mesure de la quantité de méthylène adsorbée sur les Caractérise l’argilosité d’un sol.
méthylène grains de sol. Qualification du sol.
Consiste à appliquer une contrainte normale Tracé de la courbe (droite)
constante à un échantillon de sol, maintenu en intrinsèque de Coulomb.
Cisaillement rectiligne conditions drainées, dans une éprouvette constituée Mesure de l’angle de frottement
(ou direct) de deux demi-boîtes, puis à le soumettre à un interne et de la Cohésion du sol.
cisaillement horizontal jusqu’à rupture sous Stabilités des pentes, Tassement des sols
contrainte tangentielle variable. (Cas des remblais par exemple)
Essais de Tracé des cercles de Mohr et
mesure des Consiste à disposer un échantillon cylindrique de sol déduction de la droite intrinsèque de
caractéristiques dans une gaine élastique étanche et déformable, puis Coulomb tangente aux cercles.
mécaniques Caractéristiques Cisaillement Triaxial de le placer dans une enceinte remplie d’eau mise Mesure de l’angle de frottement
(aptitude du mécaniques sous pression constante. Un piston permet d’exercer interne et de la Cohésion du sol.
sol à résister à sur l’échantillon une contrainte axiale croissante Stabilités des pentes, Tassement des sols
des efforts : jusqu’à la rupture. (Cas des remblais par exemple) et
contraintes et influence de l’eau.
déformations) Etude de la compressibilité et de la consolidation Tracé de la courbe Oedométrique
d’échantillons intacts ou remaniés soumis à une déduction de :
contrainte verticale en fonction du temps. L’eau est - L’Indice de compression
Oédométrique expulsée de l’échantillon sans déformation latérale. - La Pression de préconsolidation
Le principe est de mesurer la variation de hauteur de Mesure du Coefficient de consolidation
l’échantillon de sol pendant l’application de la Détermination de l’évolution des
charge. tassements en fonction du temps

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Estimation de la portance d’un sol. Il caractérise la tenue au


poinçonnement d’un sol.
Mesure du :
Consiste à compacter un échantillon de sol, dans un moule
Portance (CBR) CBR à 2,5 mm et CBR à 5 mm et on
normalisé, à des énergies différentes à la teneur optimum.
en déduit le pouvoir portant d’un sol.
L’échantillon compacté est ensuite poinçonné à l’aide d’une
presse à vitesse d’enfoncement constantes jusqu’à 10 mm
Mesure de :
Consiste à compacter dans un moule normalisé, à l’aide
La teneur en eau optimum et la densité
Compactage d’une dame normalisée, selon un processus bien défini,
sèche maximum qui peuvent être
(Proctor) l’échantillon de sol à étudier et à mesurer sa teneur en eau et
demandées sur un chantier de
son poids spécifique sec après compactage.
compactage.
Essais in situ
Consiste à enfoncer dans le sol, par battage à l’aide d’une Mesure de la résistance de pointe et
masse (mouton), un train de tiges métalliques de section des épaisseurs des différentes couches
Pénétromètre constante muni à son extrémité d’une pointe conique de de sols traversées.
dynamique diamètre supérieur à celui des tiges. contrôle de l’homogénéité du site ;
L’on compte ensuite le nombre N de coups de mouton Localisation des cavités ou autres
discontinuités ; Reconnaissance du niveau
produisant un enfoncement de 10 ; 25 mm du toit du rocher ; …
Consiste à enfoncer dans le sol à vitesse lente et régulière, Mesure de la résistance de pointe, de
Pénétromètre par application d’une pression continue à l’aide d’un vérin, l’effort total et du frottement latéral.
Caractéristiques mécaniques et
statique une pointe conique fixée à l’extrémité d’un train de tiges de Juger de l’hétérogénéité des sols en plan
d’Identifications et en profondeurs ;
même section.
Classer les sols en fonction de leur dureté
Mesure du module Pressiométrique et
Consiste à charger le sol en place au moyen d’une sonde de la pression limite
cylindrique dilatable disposée dans un forage préalable. Calcul des tassements et de stabilité des
Pressiométrique
Mesure des déformations de la paroi sous l’effet d’une fondations – nature des terrains.
pression variable – tracé de la courbes effort-déformation Traiter les problèmes de poussée et de butée
contre les murs de soutènements, ...
Autres essais : Scissomètre (cohésion des sols fins) -Essai de plaque (réception des remblais destinés à supporter des dallages)

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Chapitre 3 : PROPRIETES PHYSIQUES DES SOLS


Leçon 1 : ELEMENTS CONSTITUTIFS DES SOLS

I / DEFINITION
Le sol est un agrégat (assemblage de divers éléments formant une masse) naturel de grains
minéraux, séparables par une action mécanique légère (agitation dans l’eau par exemple).
Le sol est le résultat d'une décomposition naturelle physique, mécanique et/ou chimique de la roche
mère. Il est donc un matériau de caractère fondamentalement meuble. Les sols sont des matériaux meubles,
poreux, hétérogènes et souvent anisotropes.
Le sol présente deux originalités : C’est tout d'abord un matériau triphasique formé de grains
solides, d'eau et d'air, c’est d’autre part un milieu discontinu, qu'il faudra étudier à la fois dans sa globalité
et dans sa composition élémentaire.

II / DESCRIPTION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN SOL


Un échantillon de sol est constitué de trois phases :
 une phase liquide due à la présence d’eau ;
 une phase gazeuse due à la présence de l’air et de la vapeur d’eau ; des gaz divers
 une phase solide due à la présence des grains.
2.1 – La phase gazeuse
En génie civil, le gaz contenu dans le sol est généralement de l’air pour les sols secs ou un mélange d’air,
de vapeur d’eau et éventuellement de gaz divers provenant de la décomposition des matières organiques
pour les sols humides ou naturels.
2.2 – La phase liquide
Le liquide contenu dans les sols utilisés pour la construction est essentiellement de l’eau. L’eau existe dans
le sol sous trois formes :
 l’eau de constitution : elle rentre dans la composition chimique des feuillets. Elle est dite eau
du réseau cristallin du minéral argileux car très liée aux particules du minéral. Elle est donc l’eau de
cristallisation car elle fait partie de la composition chimique du minéral. Comme exemple, nous avons le
gypse = (SO4Ca ; 2H2O), qui porté à haute température perd son eau et devient du plâtre = SO4Ca.
 l’eau liée ou eau adsorbée (figures 1 et 2b) : Elle constitue un film autour de chaque grain. Elle
n’est pas mobile et ne peut être évacuée totalement qu’à des températures très élevées (au – dessus de
300°C). La couche d’eau adsorbée joue un rôle de lubrifiant entre les grains. Son influence est
considérable sur les propriétés mécaniques du sol.
 l’eau interstitielle (figure 1) qui comprend :
 l’eau libre : qui a la faculté de circuler librement entre les grains.
 l’eau capillaire : qui est une partie de l’eau libre remontant par capillarité entre les grains.
L’eau interstitielle s’évapore complètement si l’échantillon est porté à une température supérieure à 100°C.

Figure 1 : Différents Etats de l’eau dans les Sol

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Remarque :
1. Lorsque le sol est humide et non saturé, l’eau libre est en général concentrée aux points de contact
entre les grains (le ménisque d’eau). Elle est retenue à ces endroits par des forces de capillarité
qui créent entre les grains des forces d’attraction.
2. La température joue un rôle très important dans l’influence que peut avoir l’eau adsorbée sur les
propriétés mécaniques. On devra donc s’efforcer d’effectuer les essais de laboratoire à une
température voisine de celle du sol en place.

Figure 2 : Constituants des sols

2.3 – La phase solide


La phase solide est essentiellement constituée de particules minérales solides résultant de l’altération
ou de la décomposition physique et/ou chimique des roches. Les matériaux, minéraux ou organiques, sont
généralement à l’état de grains ou de particules dont les formes et les dimensions sont essentiellement
variables.
On distingue donc :
 Les particules de dimensions supérieures à 2 m issues de la désagrégation physique et/ou
mécanique de la roche saine (roche mère ou bed rock); on peut donc aisément concevoir que ces
grains solides aient la même constitution minéralogique que cette roche d’origine.
 Les particules de dimensions inférieures à 2 m pour lesquelles à l’altération physique et/ou
mécanique de la roche mère s’est superposée une altération chimique. Ces processus chimiques
sont la dissolution par l’action de l’eau, la combinaison et la recristallisation. Il en résulte donc que
les particules d’un tel sol sont très fins et n’ont pas la même structure cristalline que cette roche
d’origine.

Suivant la dimension “ d ” des particules, les dénominations suivantes ont été adoptées :

Sable
Argile Limon Sable Fin Sable Grossier Gravier Caillou Enrochement
d en mm
2 m = 0,002 mm 200 m = 0,2 mm 20 mm 200 mm
2 mm
20 m = 0,02 mm
Figure 4 : Classification d’Atterberg

Dans cette phase solide, on fait une distinction entre les particules constituées de minéraux non argileux
et les minéraux argileux.

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2.3 – 1 / Minéraux non argileux


Ce sont les minéraux de taille supérieure à 2 m qui se rencontrent rarement dans les sols argileux. Ils sont
essentiellement constitués de minéraux (quartz) qui se retrouvent dans la roche mère. Ces minéraux non
argileux, même, lorsqu’ils sont relativement fins, ont une faible activité de surface (activités
intergranulaires). Ils participent très peu à la plasticité et à la cohésion du sol.
On distingue suivant leur taille croissant :
 les limons ;
 les sables ;
 les graves (graviers) ;
 …

2.3 – 2 / Minéraux argileux


Ils constituent les particules fines dont les composants minéraux sont différents de ceux de la roche mère
du fait de l’altération chimique qui les a produites. L’argile se définit donc comme étant une roche
sédimentaire terreuse faisant pâte avec l’eau. On distingue suivant leur origine :
 Les argiles d’altération : formées principalement par l’altération des latérites en climat chaud
et humide (cas de la majorité des sols ivoiriens) ou l’altération des calcaires en climat tempéré.
 Les argiles fluviatiles : qui se sont déposées surtout dans les lits majeurs des fleuves, lors des
décrues.
 Les argiles lacustres : qui se sont déposées dans les lacs et les étangs.
 Les argiles marines : ce sont des argiles d’origine continentale déposées en milieu marin, et
généralement modélisées par la diagénèse.

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Leçon 2 : STRUCTURE DES SOLS

I / DEFINITION
Les grains d’un sol ne sont pas liés par un ciment comme c’est le cas d’un béton ou d’une roche, mais ils
peuvent être soumis à des forces d’attraction intergranulaires diverses : les Forces électriques, les Forces
de Van Der Wall, les Forces de capillarité, les Forces de pesanteur, …
Ces forces sont en général faibles et diminuent rapidement lorsque la distance augmente. On admet
qu'elles sont négligeables à partir d’une distance de 0,4 m.
Pour qu'ils puissent avoir une influence sur le comportement du sol, il est nécessaire que les grains de ce
sol aient des dimensions très petites. Dans ce cas le sol est doté d’une cohésion.
Ce constat va amener le géotechnicien à définir deux grandes familles de sol :
 Les sols grenus qui ont des dimensions supérieures à 20 m (0,02 mm) ;
 Les sols fins de dimensions inférieures à 20 m.

II / STRUCTURE DES SOLS GRENUS


Les sols grenus sont constitués de particules qui ont des dimensions supérieures à 20 m (0,02 mm).
Dans le cas d’un sol humide non saturé, l’eau capillaire est retenue sous forme de ménisques au voisinage
des points de contact entre les grains par des forces de capillarité. Cette eau crée entre les grains des forces
d’attraction : le matériau (sol) présente une cohésion capillaire (château de sable).
Les principales forces intervenant dans l’équilibre de la structure d’un sol grenu sont les forces de
pesanteur. C’est par des réactions de contact grain à grain qu’un ensemble stable peut exister. Cette
stabilité sera d’autant meilleure que le nombre de contact sera élevé (sol bien gradué).
Les forces capillaires sont négligeables devant les forces de pesanteur ; les grains se détachent les uns des
autres sous leur poids : on dit que les sols grenus sont pulvérulents.

2.1 – Principaux sols grenus


On distingue principalement deux sous – familles de sols grenus :
 Les sables : lorsque plus de 50 % des particules constituant le sol ont leur diamètre compris
entre 20 m et 2 mm
 Les graviers (ou graves) : lorsqu’au moins 50 % des grains constituant le sol ont leur diamètre
compris entre 2 mm et 20 mm
“Il est à noter que suivant les systèmes de classification des sols, les dimensions extrêmes peuvent
varier”.
Chaque sous – famille peut être précisée par d’autres caractères tels que :
 La nature minéralogique, qui est celle de la roche mère : le sable ou le gravier de quartz, le
sable ou le gravier de granite, le sable ou le gravier de basalte, … ;
 La forme des grains, liée à la genèse de l’altération mécanique :
 Les sables éoliens avec des grains ayant des formes : rondes mates, émoussées et
piquetées caractéristiques du transport par le vent.
 Les sables fluviatiles et marins avec des grains présentant des formes émoussées luisants
caractéristiques du transport par l’eau.
 Les sables résiduels ou les arènes dont les grains sont non usés, caractéristiques des
grains non transportés.
 Le gisement et le tri, dépôt avec ségrégation ou non : granulométrie étalée ou serrée,
granulométrie continue ou discontinue, …

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2.2 – Comportement des sols grenus


Le comportement d’un sol pulvérulent ou sol grenu dépend presque uniquement de la dimension des
grains et de l’état de compacité dans lequel se trouve le squelette solide. Pour donner une idée de l'état de
compacité dans lequel se trouve un sol grenu à l'état naturel, on définit l’indice de densité à partir de
certaines propriétés physiques qui sont déterminés par des essais de laboratoire.

III / STRUCTURE DES SOLS FINS


La structure d’un sol fin est liée à la manière dont les particules sont formées, disposées et orientées les
unes par rapport aux autres.
Le comportement d’un sol fin est fonction de :
 La dimension des grains du squelette solide ;
 Sa composition minéralogique ;
 Sa teneur en eau ;
 Sa structure cristalline ;
 Sa teneur en calcaire CaCO3, éventuellement.
On distingue principalement deux sous – familles de sols fins :
 Les limons ou les Silts : lorsque plus de 50 % des particules constituant le sol ont leur diamètre
compris entre 2 m et 20 m.
 Les argiles : lorsqu’au moins 50 % des grains constituant le sol ont leur diamètre inférieur à
0,002 mm = 2 m.

3.1 – Structure des limons


Les limons sont des matériaux de transition entre les sols grenus et les argiles, leur structure et leur
comportement sont également à l’intersection de ceux – ci.
La définition la plus admise des limons et qui reste purement descriptive est celle d’un sol dont la majeure
partie des grains est comprise entre 2 m et 20 m. Ils sont en grande partie formés de grains de quartz.
On distingue suivant leurs origines :
 Les limons éluviaux formés par l’altération sur place d’un substratum favorable.
 Les limons de ruissellement et les limons d’inondation qui se présentent en strates du fait de
leurs cycles de dépôt.
3.2 – Structure des argiles
On définit les argiles comme étant des roches sédimentaires terreuses dont les particules ont des
dimensions inférieures à 2 m et formant des pâtes avec l’eau. Et même après séchage, les particules restent
collées les unes aux autres : le sol présente une cohésion, il a l’apparence d’un solide et ne se désagrège
pas sous l’effet de la pesanteur ou d’autres forces appliquées.
Les particules d’argile sont formées par un empilement de feuillets. Elles ont une forme de
plaquettes. La surface de ces plaquettes étant chargée négativement, les particules sont soumises à des
forces d’attraction intergranulaires diverses : les Forces électriques, les Forces de Van Der Wall.
Il se crée autour des particules de sol une pellicule d’eau adsorbée d’épaisseur à peu près constante.
Elle est maintenue à la surface des grains par des forces moléculaires. Les dipôles d’eau sont orientés
perpendiculairement à la surface des grains.
L’orientation des particules joue un rôle important sur les propriétés physiques et mécaniques.

Figure 2 : Orientation des particules d’argile

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3.2-1 -/-Différents types d’argiles


Selon leur structure, on distingue trois principaux types d’argiles qui sont les plus fréquemment
rencontrés. Il s’agit de : la kaolinite (distance entre deux plaquettes 7Å) ; l’illite (distance entre deux
plaquettes 10Å) ; la montmorillonite (distance entre deux plaquettes 14Å).
 La KAOLINITE : la particule de kaolinite est formée d’un empilement de feuillets de kaolinite
résultant de la liaison par les atomes d’oxygène de plusieurs couches moléculaires qui s’emboîtent
parfaitement.
On peut dénombrer une centaine de feuillet par mm d’épaisseur d’une particule de kaolinite. Les feuillets
sont liés les uns aux autres par des liaisons du types hydrogène donc relativement fortes ; il en résulte que
l’empilement est difficile à dissocier.
Le minéral est par conséquent stable et l’eau ne peut ni circuler entre les feuillets ni provoquer un
gonflement ou un retrait. Ces argiles sont les moins dangereuses pour l’ingénieur.
 L’ILLITE : Sa structure est très proche de celle du mica blanc. les liaisons ioniques entres les
feuillets sont faibles, mais suffisantes toutefois pour maintenir les particules.
 La MONTMORILLONITE : cette argile fait partie d’un sous – groupe d’argiles appelées
smectites. La montmorillonite est du même type structural que les illites, mais avec des liaisons
extrêmement lâches entre les feuillets, ce qui permet à des molécules d’eau de se glisser entre les feuillets
et provoquant des gonflements spectaculaires.

3.2-2 -/- Comportement des argiles


Le comportement d’une argile est fortement influencé par sa structure cristalline de base. Cette structure
cristalline peut être telle qu’en présence d’eau, elle augmente de volume : on parle alors d’argile active.
Les différents types d’argiles vont donc se comporter différemment vis – à – vis de l’eau, ainsi :
 La KAOLINITE, stable et ne laissant pas circuler l’eau entre les feuillets est dite Inactive (pas
de gonflement ni retrait)
 Les ILLITES dont les latérites en font partie ont un comportement intermédiaire :
comportement qualifié de Normal.
 La MONTMORILLONITE qui est très sensible aux variations de la teneur en eau est dite
Active. Les sols dont la teneur en montmorillonite est élevée sont susceptibles de gonflement ou de
retraits importants suivant la variation de la teneur en eau.
Les particules de montmorillonite ont des dimensions très faibles, leur surface spécifique est donc très
élevée d’où une activité superficielle très intense.
La bentonite couramment utilisée comme boue de forage et dans l’exécution de parois moulées appartient
à cette famille d’argile.

3.3 – Les sols organiques


Certains sols, issus de dépôts géologiquement récents, peuvent contenir de la matière organique. Les
matières organiques sont très variées et il est de ce fait quasiment impossible de déterminer par des essais
simples chacune des variétés. On se contente donc d’un dosage pondéral global.
On les identifie in situ à leur couleur grise à noire, à la présence de débris végétaux et à leur odeur.
Les sols organiques ont des mauvaises propriétés géotechniques. Au – delà de 2 à 3 % de matière
organique, l’utilisation des sols en remblais peut engendrer des problèmes de tassements à long terme.
Les sols contenant plus de 5 % de matière organique sont à proscrire.
La présence dans les sols de matières organiques, qui sont à l’origine des textures lâches et d’une
importante rétention d’eau, confèrent à ceux – ci une grande plasticité et une grande compressibilité.

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Leçon 3 : PROPRIETES CARACTERISTIQUES DES SOLS

I / DEFINITION
Nous avons vu que le sol est un géo – matériau pulvérulent ou cohérent présentant deux originalités :
 La première est que le sol est un ensemble constitué de trois phases :
Gaz (air + vapeur d’eau) + Liquide (eau) + Solide (grains) ;
 La seconde originalité du sol est qu’il est un milieu discontinu, qu'il faudrait étudier à la fois
dans sa globalité et dans sa composition élémentaire.
Pour mieux comprendre donc le fonctionnement de cet ensemble original qui est le sol, il est
important de définir un certain nombre de caractéristiques qui seront très utiles pour l’identification des
échantillons remaniés et non remaniés ainsi que pour l’évaluation des contraintes au sein des massifs :
 Les caractéristiques physiques ou paramètres d’état encore appelés paramètres de
définition du sol permettront de préciser l’importance des différentes phases par rapport à l’ensemble.

 Les caractéristiques granulométriques et l’état de consistance et/ou de plasticité sont les


paramètres d’identification des sols et seront employés pour la classification géotechnique des sols.

 Les caractéristiques mécaniques permettront de définir la capacité du sol à supporter ou à ne


pas supporter des charges, donc d’analyser le comportement mécanique des sols en termes de
déformabilité et de résistance.

 Les caractéristiques hydrauliques permettent d’étudier le comportement du sol saturé en


présence d’eau en mouvement ou non.
Pour cette leçon, nous nous limiterons aux propriétés physiques ou paramètres d’état encore
appelés paramètres de définition des sols.

II / PROPRIETES PHYSIQUES DES SOLS


Les propriétés physiques ou paramètres d’état encore appelés paramètres de définition des sols se
rapportent aux diverses proportions dans lesquelles se trouvent les grains, l’eau et l’air constituant le sol.
2.1 – Principe de calcul des paramètres
Les paramètres physiques définissent l'état d'un sol. Il s’agit de :
 L’état de compressibilité → poids volumique (γ) ;
 La quantité d'eau → teneur en eau (w) ou le degré de saturation (Sr) ;
 La quantité de vides → l’indice des vides (e) ou la porosité (n) ;
Pour une meilleure compréhension, on adopte la représentation simplifiée d’un sol appelée
diagramme des phases ou schéma Poids – Volume ou encore schéma Masses – Volume dans laquelle
les trois phases sont séparées.
A partir d’un volume élémentaire de sol considéré, avec les volumes et les poids ou les masses de
chacune des phases, on définit :
 Les paramètres avec dimensions constituant les poids volumiques ou les masses volumiques ;
 Les paramètres sans dimension qui indiquent dans quelles proportions sont les différentes
phases d’un
Tous les paramètres sont définis par un rapport entre deux des quantités élémentaires (ou
quantités de base) désignée sur le schéma simplifié des trois phases (tableau - Paramètres d’état).

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2.2 – Relations entre les paramètres


Pour caractériser complètement un sol, la connaissance de trois paramètres indépendants est nécessaire :
 Un paramètre quantifiant le poids volumique du sol ;
 Un paramètre quantifiant l’importance des vides ;
 Un paramètre quantifiant la présence d’eau.

Il existe des relations importantes entre certains d’entre eux. Il est pratique d’utiliser le schéma de la
représentation conventionnelle d’un sol pour déterminer ou démontrer ces relations.

Les relations entre ces paramètres sont indépendantes de la quantité de sol considérée, par conséquent
dans la recherche de ces relations, l’une des quantités élémentaires définissant chacune des phases pourra
être prise égale à l’unité (1).

2.3 – Schéma Poids –Volumes / Masses – Volumes / diagramme des phases


Le Schéma Poids –Volumes / Masses – Volumes / diagramme des phases, permet la représentation
simplifiée des trois phases du sol ;

Volumes Poids élémentaires (Masse)


Élémentaires

Va Air (gaz) Wa

Vv
Vw Eau (liquide)
Ww

V
W

Grains (Particules)
Vs Ws
solides

Diagramme des phases du sol pour un volume élémentaire considéré

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2.4 – Définition des paramètres d’état


Ils sont obtenus en laboratoire à partir d’essais très simples tels que Pesée et passage à l’étuve. Ce sont :
Formule
Symbole Unité Définition
primaire
KN/m
γ 3 Poids volumique du sol γ=P/V
Poids volumique du sol
KN/m Poids volumique du sol
γh dans l’état où il se trouve γh = Ph / V
Paramètres avec dimensions

3
humide
γ=P/V
KN/m Poids volumique du sol
γsat 3 γSat = PSat / V
saturé
KN/m Poids volumique du sol sec (après expulsion de l’eau libre
γd 3 γd = PS / V
par étuvage dans une étuve à 105°C pendant 24 h)
KN/m Poids volumique des grains (particules) solides
γs 3 γS = PS / VS
(= 26 à 28 KN/m3)
KN/m Poids volumique de l’eau
γω 3 γw = Pω / Vω
(= 9,81 KN/m3 arrondi très souvent à 10 KN/m3)
KN/m
γ' 3 Poids volumique du sol immergé ou déjaugé γ’ = γsat – γω
ω % Teneur en eau ; rapport du poids d’eau au poids de sol sec ω = Pω / PS
Paramètres sans

Indice des vides ; rapport du volume des vides (air + eau)


dimensions

e - e = VV / Vs
au volume des grains

n - Porosité ; rapport du volume des vides au volume total n = VV / V

Degré de saturation ou taux de saturation ; rapport du


Sr % Sr = Vω / VV
volume d’eau au volume des vides

NB : Parmi ces deux groupes de paramètres, les paramètres sans dimensions sont les plus importants et
essentiels car ils caractérisent l’état dans lequel se trouve le sol c'est-à-dire l’état de compacité du
squelette solide ainsi que les quantités d’eau et d’air contenues dans le sol.

2.5 – Autres paramètres physiques

Symbole Unité Définition Formule primaire

Teneur en eau à la saturation ; l’eau garnit tous les ωsat =Pωsat / Ps


ωsat %
vides, ce sol est donc saturé. ωsat = Vv × γω / Ps

Gh ou Dh - Densité humide ou densité du sol à l’état humide Dh = γh / γw

G ou D - Densité naturelle ou densité du sol à l’état naturel Dh = γh / γw

Gd - Densité sèche ou densité du sol à l’état sec Gd = γd / γw

GS - Densité des grains ou gravité spécifique GS = γs / γw

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Leçon 4 : IDENTIFICATION DES SOLS

I / INTRODUCTION
Nous avons vu que quel que soit l’utilisation envisagée d’un sol, il est important de connaître sa nature,
sa composition et la répartition des grains de différentes tailles qui le compose. Il est aussi nécessaire de
prendre en compte des proportions des différentes phases et les relations qui les lient.
Les paramètres d’identification qui sont déterminées à partir des essais d’identification permettent de
caractériser l’état dans lequel se trouvent ces sols et donc leur nature.
Parmi les essais d’identification, il y en a qui sont propres aux sols grenus et d’autres aux sols fins. Nous
verrons pour chaque type de sols les essais les plus couramment utilisés pour identifier et pour la
classification géotechniques des sols.

II / ESSAIS D’IDENTIFICATION PROPRE AUX SOLS GRENUS


2.1 – L’Analyse Granulométrique
L’analyse granulométrique a pour but de déterminer les proportions pondérales (la répartition pondérale)
des grains de différentes tailles dans un échantillon de sol représentatif d’un sol. Elle s’effectue :
 Par tamisage (tamis à mailles carrées) sur la fraction grenue (sol grenu) à sec ou sous eau : Les
dimensions des tamis standards dépendent des normes de chaque pays (voir figure ci – dessous). La
quantité recueillie sur un tamis constitue pour ce tamis le refus et la quantité qui le traverse constitue le
passant ou le tamisât. Pour chaque tamis, on calcule le pourcentage en poids ou en masse de passant par
rapport au poids total ou à la masse totale de l'échantillon.

 Par sédimentométrie pour les grains les plus fins c'est – à – dire la fraction fine (sol fin) :
Lorsque la dimension des particules est inférieure à 100 μm, le tamisage n'est plus possible. La
sédimentométrie est donc la décantation dans un liquide de référence (liquide visqueux) pour la fraction
fine (ϕ ≤ 80 μm) en utilisant la loi de Navier Stockes. L’essai consiste à laisser en suspension un sol qui
a été agité, se déposer au fond d’une éprouvette pleine d’eau. Plus les grains sont fins, plus la vitesse de
décantation est lente conformément à la loi de Navier Stokes sur la vitesse de chute de billes sphériques
𝜸𝒔 −𝜸𝝎 𝟐
dans l’eau 𝒗 = 𝟏𝟖×𝝁 𝝓 où μ est la viscosité dynamique du liquide (eau par exemple).
La mesure de la variation de la densité de la solution à différents niveaux, en fonction du temps,
avec un hydromètre (mesure de la densité de suspension à des intervalles de temps variables) permet
de calculer la proportion des grains de chaque diamètre.
Remarque : Pour étudier les éléments de diamètre inférieur à 0,5 μm, il faut renoncer à la
décantation au profit de la centrifugation, opération de laboratoire non courante.

25 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


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On définit Dy comme l'ouverture du tamis au travers duquel passe y % du poids ou de la masse


des grains, valeur directement lues sur la courbe granulométrique ou dans le tableau.
La façon la plus courante de représenter les résultats de l’analyse granulométrique consiste donc à tracer
une courbe granulométrique. Sur une feuille de papier semi – logarithmique, on trace la courbe de passant
y % en fonction des diamètres “ϕy ou Dy”. Cette courbe donne le pourcentage de tamisât et de refus
cumulés (en ordonnée suivant une échelle arithmétique) en fonction du diamètre ou du diamètre
équivalent, ϕ, des particules solides (en abscisse suivant une échelle logarithmique). Elle traduit ainsi,
pour chaque diamètre Dy, le pourcentage en poids des grains de ϕ ≤ ϕy. On peut traduire son équation
sous la forme : P% = f (ϕy) = y%
La figure ci –dessous présente un papier semi – logarithmique.

Refus cumulé (%)


Passant (%)

Diamètre (mm)

La courbe granulométrique donne le pourcentage en poids ou en masse des particules de taille inférieure
ou égale à un diamètre “ϕ” donnée. Les coordonnées semi – logarithmiques permettent une représentation
plus précise des fines particules dont l’influence est capitale sur le comportement des sols. Exemple :
Diamètre (mm) 0,08 0,1 0,2 0,4 1 2 5 6 10 20
Passant (%) 4 6 14 24 40 66 86 90 96 100
Refus cumulé (%) 96 94 86 76 60 34 14 10 4 0
100
90
80
70
passant (%)

60
50
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm)

La granulométrie d’un sol peut être caractérisé par un coefficient d’uniformité (ou coefficient de HAZEN)
et un coefficient de courbure.

26 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


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2.1-1/ Le coefficient d’uniformité ou de HAZEN


La forme de la courbe granulométrique permet de préciser le degré d’étalement (ou de diversité) de la
granulométrie ou encore de son uniformité :
 plus la granulométrie est uniforme ou serrée, plus la pente de la partie médiane de la courbe est
prononcée.
 plus la granulométrie est variée ou étalée, plus la pente de la partie médiane de la courbe est
atténuée ou faible.
De même cette uniformité est exprimée par le coefficient d’uniformité ou de HAZEN, Cu, défini par le
𝑫
rapport : 𝑪𝒖 = 𝑫𝟔𝟎 ,
𝟏𝟎

 Pour Cu > 2, la granulométrie est dite étalée ou variée (Caquot et Kérisel) ;


 Pour Cu < 2, la granulométrie est dite uniforme ou serrée.
Remarque : Les limites d'étalement ou d'uniformité du sol (Cu pris par rapport à 2) ne sont pas
universelles. Elles varient en fonction des auteurs et des classifications. Par exemple, les
normes allemandes la fixent à 5.

2.1-2/ Le coefficient de courbure


 D 30  2

Défini par le rapport Cc  , ce coefficient renseigne sur la densité du matériau.


D 10 .D 60
NB : lorsque certaines conditions sur Cu et Cc sont satisfaites, le sol est dit bien gradué c'est – à – dire
que sa granulométrie est bien étalée (variée), sans prédominance d’une fraction particulière. Quand sa
granulométrie est discontinue, avec prédominance d’une fraction particulière, il est dit mal gradué.
Les sols bien gradués constituent des dépôts naturels denses avec une capacité de portance élevée.
Ils peuvent être aisément compactés en remblais et formes des pentes stables.
 On a aussi :
 CC > 1 : on dit que la courbe a une concavité tournée vers le haut ;
 CC = 1 : on dit que la courbe a une concavité sensiblement rectiligne ;
 CC < 1 : on dit que la courbe a une concavité vers le bas.
Exercice d’application : calculer et interpréter les coefficients de Hazen de la courbe ci – dessus.
Le tableau ci – dessous donne quelques paramètres importants liés à la granulométrie :
Symbole Unité Définition Formule primaire
Diamètre des grains à y % de passant sur la courbe
Dy mm Par lecture
granulométrique
Dmax mm Diamètre maximum des grains correspond à 8% des refus Par lecture
Diamètre minimum des grains correspondant à 92% des
dmin mm Par lecture
refus
Coefficient (ou degré) de Courbure de la courbe (𝐷30 )2
Cc - 𝐶𝑐 =
granulométrique 𝐷10 × 𝐷60
Coefficient (ou degré) d’uniformité (ou de HAZEN),
renseigne sur la répartition de manière uniforme ou étalée 𝐷60
Cu - 𝐶𝑢 =
des différentes proportions des grains ; caractérise 𝐷10
également la pente de la courbe granulométrique
f = P(0,08 mm) % Pourcentage des fines Par lecture

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1.2 - L’Equivalent de Sable


Désigné par le symbole ES, il a pour but d’évaluer la proportion relative d’éléments fins contenus
dans le sol et dont la présence en une certaine quantité peut modifier le comportement mécanique du sol.
Il évalue donc la quantité d’éléments fins par rapport aux éléments grossiers. L’Equivalent de sable permet
donc de caractériser la propreté des sables et le type de sol analysé.
C’est un essai complémentaire de l’analyse granulométrique. La mesure de l’ES permet donc de
mettre en évidence dans un sol le pourcentage de fines de nature colloïdale (comme la gélatine) ou de
nature minérale (surtout l’argile).
La détermination de l’Equivalent de Sable s’applique dans de nombreux domaines, à savoir les
choix et les contrôles des sols utilisables en stabilisation mécanique ou chimique, des sables à béton
et des granulats pour les enrobés hydrocarbonés.
Il faut noter enfin que la mesure de l’ES renseigne globalement sur la quantité et la qualité des éléments
les plus fins, mais non pas sur la granulométrie, leur forme, leur nature minéralogique,
L’essai consiste à opérer, sur une fraction de sol dont les éléments sont inférieurs à 5 mm, par un lavage
énergique de manière à séparer les grains plus ou moins gros des particules fines. L’éprouvette contenant
le sol et la solution lavante est soumise à 90 cycles de 20 cm d’amplitude chacun en 30 secondes. On
laisse ensuite se décanter. Le sable vrai se dépose dans le fond de la burette jusqu’à un
niveau h2 (h2 = hauteur du vrai sable) qui peut être mesuré. Au – dessus du sable, se
dépose le floculat gonflé par la solution. On peut donc distinguer un second niveau h1
(h1 = hauteur du vrai sable + hauteur de floculat) mesuré depuis le fond de la burette et
qui est surmonté d’un liquide transparent de la solution lavante décanté.
On détermine le rapport entre la hauteur du dépôt solide h2 et la hauteur h1
h2
du niveau supérieur du floculat h1. L’Equivalent de sable est par ES   100
définition : h1
h2

Le tableau suivant donne la nature des sols en fonction de l’ES : Essai de l’ES

Valeur de l’ES (%) 0 20 40 100


Nature du Sol Argile pure Sol plastique Sol non plastique Sol pur et propre

1.3 – L’Indice de Densité


Pour donner une idée de l’état de compacité ou de densité d’un dépôt naturel de sol grenu, on définit son
e max  e
Indice de Densité (ID) ou Densité Relative (Dr), tel que : I D  , avec :
e max  e min
emax, indice des vides correspondant à l’état le moins compact ;
e, indice des vides correspondant à l’état de compacité du sol en place (état naturel) ;
emin, indice des vides correspondant à l’état le plus compact.
 Lorsque e ≈ emax, ID = 0 : on dit que le sol est lâche ; les grains ne sont donc resserrés.
 Lorsque e ≈ emin, ID = 1 : on dit que le sol est serré ; les grains sont donc plus dense et resserrés.

NB : La détermination de “ID” est limitée aux couches superficielles du sol. Pour des profondeurs
importantes, on utilise l'essai normalisé de pénétration SPT (Standard Penetration Test). Cet essai
consiste à enfoncer par battage un carottier placé à l'extrémité d'un train de tiges. On compte alors le
nombre de coups (N) nécessaires pour obtenir un enfoncement de 30 cm. MEYERHOF et
TERZAGHI ont obtenu la corrélation suivante entre le nombre de coups N et la densité relative Dr.

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Le tableau suivant précise l’état de compacité des sols pulvérulents en fonction de leur Indice de Densité :
Relation entre N et Dr Indice de densité : ID en % Etat de compacité du sol grenu
N = 4 ↔ Dr < 20 0 – 15 Très peu compact et très lâche
4 < N ≤ 10 ↔ 20 ≤ Dr < 40 15 – 35 Peu compact et lâche
10 < N ≤ 30 ↔ 40 ≤ Dr < 60 35 – 65 Moyennement compact
30 < N ≤ 50 ↔ 60 ≤ Dr < 80 65 – 85 Compact à dense
N > 50 ↔ Dr > 80 85 – 100 Très compact
Tableau : Etat de compacité du sol en fonction de son Indice de Densité

III / ESSAIS D’IDENTIFICATION PROPRE AUX SOLS FINS


3.1 – Surface spécifique et Valeur au Bleu de méthylène
On appelle surface spécifique la surface des grains par unité de masse. Elle dépend principalement de la
taille des grains et dans une moindre mesure aussi de la forme des grains. Elle peut varier de 0,3 m²/g pour
les sables fins à plusieurs centaines de m²/g pour les argiles de type Montmorillonite.
La Valeur du Bleu de méthylène du Sol est un essai qui traduit globalement la quantité et la qualité
(Activité) de la fraction argileuse du sol. Il s’agit aussi d’un paramètre permettant de caractériser
l’argilosité d’un sol. Noté VBS (Valeur de Bleu du Sol), il exprime la quantité de bleu de méthylène
pouvant s’adsorber sur les surfaces externes et internes des particules argileuses contenues dans la fraction
de sol considérée (généralement la fraction inférieure à 2mm). Le VBS, mesuré en grammes de bleu pour
100 g de sol, est une grandeur directement liée à la surface spécifique.
Le tableau ci – dessous donne la nature du sol en fonction de la valeur du bleu de méthylène du sol.
Valeur du Bleu du Sol : VBS Nature du sol
0 – 0,2 Sols sableux – insensible à l’eau
0,2 – 2,5 Sols limoneux – peu plastique et sensible à l’eau
2,5 – 6 Sols limono-argileux –plasticité moyenne
6–8 Sols argileux – plastiques
>8 Sols très argileux – très plastique
Tableau : Nature du sol en fonction du VBS
1.2 – Essai de consistance ou Limites d’Atterberg
L’eau a une influence capitale sur le comportement des sols, car elle joue sur leur consistance. Cet essai
est l’un des essais d’identification les plus importants. Les Limites d’Atterberg sont déterminées
uniquement pour les sols fins notamment pour la fraction de sol passant au tamis 0,40 mm. Ces limites
sont mesurées, avec un appareil normalisé, sur un mortier confectionné à partir de ce sol à des teneurs en
eau variables.
On peut considérer quatre (4) états caractérisant la consistance des sols fins :
 L’Etat Liquide : La teneur en eau est élevée. Le sol a une consistance très faible et se comporte
comme la boue. Il a donc l’aspect d’un fluide et il tend à se niveler suivant une surface horizontale. Les
particules du sol glissent facilement les unes sur les autres car les forces de cohésion ne sont pas assez
importantes pour maintenir en place ces particules (figure a).
 L’Etat Plastique : le sol a une consistance plus importante. Il ne tend plus à se niveler et peut
être modelé sans qu’il s’effrite, sans qu’il se décompose. Il conserve donc sa forme. Soumis à de faibles
contraintes, il se déforme largement sans rompre. Il garde sa déformation après suppression des

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contraintes. Les particules ont mis en commun leurs couches adsorbées ; lorsqu’il y a déformation les
particules restent attachées les unes aux autres sans s’éloigner (figure b). Posé sur une surface horizontale,
le sol ne s’étale pas mais n’offre aucune résistance à l’action d’une charge aussi faible qu’elle soit. Le sol
se comporte comme une pâte à modeler.

 L’Etat Solide : les particules deviennent très rapprochées. Le sol ne peut plus être modelé et
se fend lorsqu’on le travail. Cet état peut se découper en deux sous états :
 L’Etat Solide avec retrait ou Etat Semi-solide : le sol retrouve sa forme initiale après
suppression des contraintes. Il y’a une petite déformation élastique. Son volume diminue (retrait).
 L’Etat Solide sans retrait ou Etat solide : les particules arrivent au contact en quelques
points en chassant l’eau adsorbée ; le sol ne change plus de volume quand sa teneur en eau diminue
ou après son étuvage (figure c). La rigidité du corps augmente encore.

Figure : Etats du sol

Le passage entre les différents états du sol s’effectue de façon progressive. C’est ATTERBERG qui a
défini les teneurs limites entre ses états et CASAGRANDE a repris plus tard ce concept et mis au point
des essais normalisés permettant de déterminer les teneurs limites en eau pour lesquelles la transition
s’effectue. Ses teneurs limites sont appelées les limites d’ATTERBERG.
Les limites d’Atterberg sont donc des teneurs en eau permettant de déterminer les états de consistance
d’un sol. Elles déterminent les limites de passage d’un état à un autre. Elles présument le comportement
d’un sol donné lorsqu’il est soumis à différentes sollicitations. On définit cinq (5) dont deux sont plus
couramment utilisées :
1. La Limite de Liquidité “ɷL” : c’est la limite au – delà de laquelle le sol se comporte comme
un fluide visqueux. C’est la Teneur en eau qui sépare l’état liquide de l’état plastique. Par définition, cette
limite est la teneur en eau qui correspond à une fermeture sur 1 cm de la rainure du mortier préalablement
placé dans la coupelle de Casagrande (Appareil Standardisé de Casagrande) et soumis à une série de 25
chocs ou coups imprimés à la coupelle. Elle est déterminée graphiquement par une représentation en
coordonnées logarithmiques des différentes teneurs en eau et le nombre de coups correspondant à la
fermeture de la rainure sur 1 cm.

COUPELLE DE CASAGRANDE : Mesure de la consistance d’un sol

30 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


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Elle est déterminée graphiquement par une représentation en coordonnées logarithmiques des
différentes teneurs en eau et le nombre de coups correspondant à la fermeture de la rainure sur 1 cm.

Cette limite est généralement


inférieure à 100 et elle
excède rarement 40 en
pratique. Elle peut être
déterminée par la
𝐍 𝟎,𝟏𝟐𝟏
formule 𝛚𝐋 = 𝛚 (𝟐𝟓) .

2. La Limite de Plasticité “ɷP” : c’est la limite au – dessus de laquelle le sol a un comportement


plastique. C’est la Teneur en eau qui sépare l’état plastique de l’état solide avec retrait ou semi – solide.
Cette limite se définit comme la teneur en eau d’un sol qui a perdu sa plasticité et se fissure en se déformant
lorsqu’il est soumis à de faibles charges.
La Limite de Plasticité est la teneur en eau du cylindre de 10 à 15 cm de longueur et 3 mm de diamètre
qui, lorsque soulevé sur une hauteur de 15 à 20 mm, se brise en petits tronçons de 1 à 2 cm de long au
moment où son diamètre atteint 3 mm.

Nous avons aussi la limite de retrait (ɷR ou ɷs) qui est la teneur limite en eau qui sépare l’état
solide avec retrait de l’état solide sans retrait. Elle correspond à la quantité d’eau juste nécessaire pour
combler les vides d’un sol lorsque celui – ci est à son volume minimum.
C’est la limite au – dessous de laquelle le sol cesse de diminuer de volume quand sa teneur en eau décroît.
Sa détermination se fait au laboratoire selon une procédure standard d'acquisition de couples (W, V) après
passages successifs à l'étuve. Teneur en eau croissante

Etat solide
Etat solide Etat solide Etat plastique Etat liquide
sans retrait avec retrait
ɷR ɷP ɷL

Les deux premières limites sont d’une importance fondamentale en géotechnique car elles
indiquent la sensibilité d’un sol aux modifications de sa teneur en eau. En mettant en relation ces limites
et la teneur en eau naturelle située entre ces deux limites et particulièrement proche de la Limite de
Plasticité, on définit les paramètres d’identification des sols fins.

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3.2-1 / Indice de plasticité “IP”


Il caractérise la largeur de la zone où le sol étudié à un comportement plastique. C'est donc l'étendue du
domaine de plasticité du sol ; c'est le critère le plus couramment utilisé pour caractériser la plasticité d'un
sol. C’est ainsi une donnée très importante en géotechnique qui a été mise en relation avec plusieurs
propriétés géotechniques. Un sol, dont l’indice “IP” est grand, est très sensible aux conditions
atmosphériques, car plus “IP” est grand plus le gonflement par humidification de la terre et son retrait par
dessiccation seront importants. Il précise donc aussi les risques de déformation du matériau.
D'après les valeurs de Ip (%), Léonards a défini la classification dans le tableau de gauche ci – dessous :
Indice de plasticité “IP” (%) Etat du sol Indice de plasticité “IP” (%) Nature du sol
0–5 Sol non plastique IP < 1 Pulvérulent
5 – 15 Sol peu plastique 1–7 Sable argileux
15 – 40 Sol plastique 7 – 17 Argile sableuse
IP > 40 Sol très plastique IP > 17 Argile
Exemple : les indices de plasticité des 3 familles d'argiles (illites, Kaolinite, Montmorillonite) sont :
 Montmorillonite (Li+, Na+) (300 % < IP < 600 %) ;
 Montmorillonite (autres ions > 0) (50 % < IP < 300 %) ;
 Kaolinite (5 % < IP < 40 %) ;
 Illite (23 % < IP < 50 %).
De façon générale, la plasticité d'un sol se caractérise par deux (2) paramètres choisis parmi W L, Wp et
Ip. On utilise couramment (ɷL, Ip). Casagrande a montré expérimentalement qu'il existait une relation
linéaire de forme : Ip =  × ɷL -  avec 0,7 <  < 0,8 et 13 <  < 17.
Les valeurs de  et  dépendant de la nature minéralogique de l'argile et de ses conditions de formation.
Pour les sols courants, on admet la relation Ip=0,73 (ɷL - 20) appelée "ligne A" sur l'abaque de plasticité
de Casagrande.

3.2-2 / Indice de consistance


La comparaison de la teneur en eau naturelle d’un sol et des Limites d’Atterberg permet de se faire une
idée de l’état d’une argile qu’on peut caractériser par son indice de consistance “IC”. L’indice de
consistance “IC” croit en même temps que la consistance du sol. A partir de 1, le sol peut être
éventuellement réutilisé pour des ouvrages du génie civil.
L’indice de consistance est l’étendue du domaine de solidité ou de consistance ou encore de
liquidité d’un sol. Cet indice permet donc de situer l'état naturel d'un sol.
Indice de Consistance “IC” Etat du sol
IC < 0 Sol liquide ou fluide
0–1 Sol plastique (ou dur à très plastique)
IC > 1 Sol solide ou consistant ou très dure

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3.2-3 / Indice de liquidité


La comparaison de la teneur en eau naturelle d’un sol et des Limites d’Atterberg permet de se faire une
idée de l’état d’une argile qu’on peut caractériser par son indice de liquidité “IL”. L’indice de liquidité
“IL” croit inversement à la consistance du sol.
L’indice de consistance est l’étendue du domaine de solidité ou de consistance ou encore de
liquidité d’un sol. Cet indice fournit donc une approche inverse de Ic.
Indice de liquidité “IL” Etat du sol
IL > 1 Sol liquide ou fluide
0–1 Sol plastique (ou dur à très plastique)
IL < 0 Sol solide ou très dur ou consistant
3.2-4 / Formulaire des paramètres de consistance
Symbole Unité Définition Formule primaire
𝑊𝑤
ɷ % Teneur en eau ; rapport du poids d’eau au poids de sol sec 𝜔=
𝑊𝑠
Limite de plasticité sépare l’état solide de l’état plastique. Elle se
ɷP % ωP = ɷL - IP
détermine par l’essai de consistance ou limites d’Atterberg sur argile.
Limite de liquidité sépare l’état plastique de l’état liquide. Elle se 𝑁 0,121
ɷL % 𝜔𝐿 = 𝜔 ( )
détermine par l’essai de consistance ou limites d’Atterberg sur argile. 25
Indice de plasticité donne l’étendue du domaine de plasticité. La
IP = ωL - ωP
IP % plasticité d’un sol est la faculté de ce sol à devenir très déformable en
IP = 0,73(WL – 20)*
absorbant de l’eau.
Indice de consistance, pour les sols fins, définit l’état de consistance IC 
WL  
IC - et caractérise son aptitude à supporter des charges. IP
Généralement : 0 < IC < 1 IC = 1 – IL
 W
Indice de liquidité donne l’étendue du domaine de liquidité, IL  P

IL - IP
 IL > 1
IL = 1 – IC

1.3 – Activité des argiles


Skempton a défini en 1953, l'activité du sol aussi appelé coefficient de Skempton noté A ou Ac qui mesure
l'influence de la fraction argileuse sur le sol. L’Activité du sol décrit donc le comportement des argiles
en présence de l’eau. Ce coefficient met en évidence l’influence de la fraction argileuse sur la plasticité.
Elle est définie par le rapport de l’Indice de Plasticité à la Teneur en argile du sol.
IP 𝐈𝐏 𝐈𝐏
AC  𝐀𝐂 = 𝐀 = =
Teneur en argile % é𝐥𝐭𝐬.𝐃 < 𝟎,𝟎𝟎𝟐 𝐦𝐦 𝐏(𝟐 𝛍𝐦)

Le coefficient d'activité est utile dans certains systèmes de classification, ou encore pour établir des
corrélations applicables dans le cas des argiles actives et des argiles inactives. L’abaque de Skempton
montre que plus la teneur en Montmorillonite d'un sol est élevée, plus le sol est actif et plus il est gonflant.
La Teneur en Argile est le rapport du Poids des particules inférieures à 2 m au poids total sec des
particules inférieures à 0,4 mm.
Activité du sol Comportement Type de sol Activité du sol Comportement
0,38 Inactif Kaolinite A < 0,75 Sol inactif
0,90 Normal Illite 0,75 < A < 1,25 Sol normal
7,20 Actif Montmorillonite 1,25 < A < 2 Sol actif

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A>2 Sol très actif

1.4 –Teneur en Matières Organiques


Au laboratoire, la teneur globale en matière organique se mesure sur le résidu passant à 0,4 mm,
préalablement séché à 65°, que l’on fait réagir à l’eau oxygénée. Un deuxième étuvage permet par
différence de connaître le poids et donc la teneur en matière organique.

La teneur en matière organique est intéressante du point de vue de la compressibilité, car les matières
organiques sont toujours très compressibles. Cette teneur est déterminée par calcination et double pesée
ou par oxydation avec du dichromate de potassium ou encore par réaction à l’eau oxygénée.

La teneur en matière organique est le quotient de la masse de matières organiques contenues dans un
échantillon de sol par la masse totale des particules solides minérales et organiques.
M MS1=Masse de l’échantillon initial après passage à l’étuve
MO  S2
* 100
M MS2 = Masse de l’échantillon après réaction à l’eau oxygénée et passage à
S1
l’étuve.

Teneur en matières organiques (MO) en % Type de sol


MO < 3 Sol inorganique Sol minéral
3 < MO < 10 Sol faiblement organique Vase
10< MO < 30 Sol moyennement organique Sol tourbeux
MO > 30 Sol fortement organique Tourbe

1.5 - Teneur en Carbonate de Calcium


L’essai est réalisé au calcimètre Dietrich – Fruhling afin de déterminer la teneur pondérale en carbonates
d’un sol qui est le rapport entre la masse de carbonate (MCaCO3) contenue dans le sol à sa masse sèche
totale (MS).
La détermination se fait par décomposition du carbonate de calcium CaCO3 contenu dans le sol par
l’acide chlorhydrique.
M CaCO
CaCO 3
 3
* 100
M S

Teneur en Carbonate de calcium en % Type de sol


0 - 10 Sol non marneux Argile
10 - 30 Sol faiblement marneux Argile marneuse
30 - 70 Sol marneux Marne
70 - 90 Sol calco - marneux Calcaire marneux
90 - 100 Sol calcaireux – crayeux Calcaire

2.6 – Autres essais propres aux sols fins


Nous avons L'analyse minéralogique : le comportement des sols fins est fonction de leur composition
minéralogique. Par exemple, une forte teneur en montmorillonite indiquera un sol très sensible à l'eau,
pouvant donner lieu à des difficultés.
Nous avons aussi la dilatance (réaction aux vibrations), la résistance du matériau sec (résistance au
broyage), la ténacité (consistance près de la limite de plasticité), la détermination de la couleur, ...

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Remarque : qu'il s'agisse des sols fins ou grenus, les essais d'identification sont simples et peu coûteux.
Il faut les multiplier tant sur les chantiers que dans les laboratoires afin de se rendre compte
de l'état d'homogénéité ou d'hétérogénéité du sol.

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Leçon 5 : PRINCIPE DE LA CLASSIFICATION GEOTECHNIQUE DES SOLS

I – DEFINITION, BUT ET IMPORTANCE DE LA CLASSIFICATION


1.1 – Définition et But
Classer un sol revient à l’identifier grâce à des mesures quantitatives et à lui donner un nom afin
de le rattacher à un groupe de sols de caractéristiques semblables.
Elle consiste à regrouper les sols qui ont une nature, un état et un comportement similaires par
rapport à une application géotechnique particulière (routes, fondations, barrages, etc.)

1.2 – Importance de la Classification


Dans la pratique courante, les termes généraux comme sable, argile englobent tellement de
propriétés qu'il faut en préciser le sens à l'aide de modificateurs qui trouveront leur usage dans la pratique
du génie civil. Ces termes ont été réunis dans les systèmes de classification des sols en fonction d'un
objectif spécifique. Un système de classification est avant tout un véhicule de communication pour les
techniciens : c'est non seulement un moyen de créer des catégories de sol d'après leurs comportements,
mais aussi un moyen pour les techniciens d'accéder aux connaissances acquises par ceux qui les ont
précédés.
Ainsi, le fait de classer un sol nous renseigne déjà assez bien sur la façon dont il va se comporter
dans un ouvrage réel pendant la construction ou sous les charges structurales.
Pour les sols non organiques (objet de notre étude), il existe différents systèmes de classification
basée essentiellement sur l'analyse granulométrique et/ou les limites de consistance (limites d’Atterberg).

II – MODE DE CLASSIFICATION GEOTECHNIQUEDES SOLS


Classer un sol c’est le ranger dans une catégorie de sols ayant des propriétés bien déterminées. En
fonction du but qu’on veut atteindre on peut regrouper des classes de sols. Il existe de nombreuses
classifications adaptées à des problèmes spécifiques et plus ou moins dans chaque pays. Les systèmes
de classification répondent chacun à un objectif spécifique d’étude du sol.
Il existe en géotechnique :
 La classification HRB (Highway Research Board), américaine, peu utilisée maintenant.
 La classification USCS : (ou l’adaptation française de l’USCS et dite LPC), américaine, elle est basée
surtout sur l’analyse granulométrique et les limites d’Atterberg. Elle est utilisable pour les couches de
chaussées et les problèmes de fondations.
 La classification RTR des sols ; française, adaptée aux sols en vue de leur utilisation en travaux de
terrassements routiers. Cette classification est basée sur les critères de nature (dimensions, IP par
exemple) et des paramètres d’état ou de comportement. Exemple : état d’humidité, IC, Proctor)
Ces différentes classifications surtout les deux premières sont utilisées avec plus ou moins de
bonheur en Afrique. Mais diverses classifications ont vu le jour pour tenir compte de la spécificité des
sols tropicaux. Ainsi nous avons :
 En Côte d’Ivoire : la classification LBTP des sols graveleux latéritiques
 La classification ORSTOM-ALAN basée d’abord sur la classification LPC et tenant ensuite
compte du processus pédogénétique qui conduit à la formation de ce sol.

 Lorsque les dimensions des grains sont peu différentes (Sols à granulométrie uniforme), on utilise
la classification d'ATTERBERG. Elle repose sur le diamètre des grains. On utilisera les autres
classifications pour classer les Sols à granulométrie uniforme.

36 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


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III – PRINCIPE DE LA CLASSIFICATION LPC OU LCPC DES SOLS


3.1 - Les données de base
La classification LPC des sols utilise les résultats de l’analyse granulométrique, de l’Equivalent de
Sable et de l’essai de consistance ou des Limites d’Atterberg.

Suivant la classification LPC, on distingue trois grandes familles de sols :


1) Les sols grenus dont plus de 50 % de particules en poids (ou en masse) ont leurs diamètres
supérieurs à 0,08 mm = 80 μm ;
2) Les sols fins dont plus de 50 % de particules en poids (ou en masse) ont leurs diamètres
inférieurs à 0,08 mm = 80 μm ;
3) Les sols organiques dont la teneur en matières organiques est la plus élevée. Ces sols
proviennent des débris organiques.

Remarque : La limite (80 μm = 0,08 mm) n'est pas universelle. Elle dépend du système.

La méthode prévoit trois étapes pour classer un sol. Il s’agit de :


 La détermination des caractéristiques fondamentales du sol ;
 La classification du sol en lui donnant une dénomination typique et un symbole de groupe ;
 La description du sol, nécessaire pour différencier éventuellement deux sols classés dans le
même groupe.

a. Détermination des caractéristiques fondamentales du sol


Nous déterminerons les éléments granulométriques et de plasticité du sol. Il s’agit :
 De la détermination de la courbe granulométrique ;
 De la détermination des pourcentages de tamisât à 80 µm (0,08mm) et à 2 mm du tamis ;
 Du calcul des coefficients d’uniformité (Cu) et de Courbure (Cc) de Hazen ;
 De la détermination des limites d’Atterberg ;
 Du calcul de l’indice de plasticité (Ip) et/ou des indices de liquidité (IL) et de consistance (Ic).

b. Identification des symboles pour la classification


Les symboles des éléments du sol sont les suivants :
 G pour la Grave (ou le Gravier) lorsque le Gravier est la fraction principale du sol ;
 S pour le Sable lorsque le Sable est la fraction principale du sol ;
 L pour le Limon (ou Limoneux) lorsque le Limon est la fraction principale du sol ;
 A pour l’Argile (ou Argileux) lorsque l’Argile est la fraction principale du sol ;
 O pour la matière Organique lorsque le sol contient plus de matières organiques.
 T pour la Tourbe ;

Les symboles de la granulométrie du sol sont :


 b : bien gradué (ou bien étalée) : Toutes les dimensions de grains sont représentées, aucune
dimension de grain ne prédomine.
 m : mal gradué (ou bien étalée) : Une ou plusieurs dimensions de grains prédominent.

Les symboles de plasticité du sol sont :


 t : très plastique : La limite de liquidité est élevée ;
 p : peu plastique : La limite de liquidité est faible.

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c. Descriptions complémentaires du sol


Le géotechnicien pourra aussi déterminer les formes des grains, leurs couleurs, leurs odeurs, la teneur
en calcaire (CO3Ca). En outre il déterminera l’Equivalent de Sable, la Résistance au Pénétromètre, la
gamme des Teneurs en eau naturelle, la Densité Sèche, la Structure de l’échantillon, …

3.2 - Le principe de la classification LPC


a. Classification préliminaire
Une première classification est celle basée sur les dimensions des grains du sol. Ainsi, distingue-t-on : les
sols grenus et les sols fins.

b. Classification des sols grenus (voir tableau de classification)


Les sols grenus sont divisés en deux grandes catégories que sont les graves ou graviers et les sables.
Cette division est complétée comme suit :
 Moins de 5 % d’éléments inférieurs à 80 µm  Passant au tamis 0,08mm < 5 % : Les sols
sont propres et sont, dans ce cas, classés selon la valeur des coefficients de Hazen (CU et CC) :
 Une grave est bien graduée si : CU > 4 et 1 < CC < 3 ;
 Un sable est bien gradué si : CU > 6 et 1 < CC < 3.
Si au moins l’une des deux conditions n’est pas satisfaite, dans les deux cas, le sol sera qualifié de mal
gradué (grave mal gradué / sable mal gradué).

 Plus de 12 % d’éléments inférieurs à 80 µm  Passant au tamis 0,08 mm > 12 % : Dans ce


cas, les sols sont pollués par une fraction fine qui sera étudiée comme un sol fin. En utilisant le diagramme
de plasticité, encore appelé le diagramme de Casagrande. Selon que le couple (ωL ; Ip) se situe en dessous
ou au – dessus de la ligne A, on retiendra le qualificatif de limoneux ou d’argileux.

 S’il y a entre 5 % et 12 % d’éléments inférieurs à 80 µm


 5 % < Passant au tamis 0,08mm < 12 % : Dans ce cas, la granularité et la plasticité des fines ont
de l’importance. On aura donc recours au double symbole. On tiendra compte donc des coefficients de
Hazen (Cu et Cc) et des limites d’Atterberg (ѠL et IP). On définit ainsi :
Pour les graves : Gb-GL ; Gb-GA ; Gm-GL ; Gm-GA / Pour les sables : Sb-SL ; Sb-SA ; Sm-SL ; Sm-SA

c. Classification des sols fins (voir tableau de classification ou Diagramme de plasticité)


Lorsqu’un sol contient plus de 50 % de particules en poids (ou en masse) qui ont leurs diamètres inférieurs
à 0,08 mm, on dit qu’il est fin. Sa classification se fait donc à partir de sa teneur en eau (ω), de la limite
de liquidité (ωL) et de son indice de plasticité (IP).
Le point de cordonnées (ωL ; IP) est placé dans le Diagramme de plasticité de Casagrande et on lit
directement le nom du sol étudié.
On peut aussi d’abord comparer ωL à 50 % pour donner l’état de plasticité du sol, ensuite comparer ωL à
30 % et IP à 0,73(ωL – 20) et déduire la nature et le nom du sol étudié à partir du tableau de classification
des sols fins.

Afin de faciliter la compréhension, nous adopterons une présentation par organigramme pour énoncer le
principe de la classification LPC des sols.

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PRINCIPE DE LA CLASSIFICATION LPC DES SOLS

SOL

On considère le Tamis 0,08 mm ou 80m

Si on a plus de 50 % de tamisât au tamis 0,08 mm Si on a plus de 50 % de refus au tamis 0,08 mm

SOL
SOL FIN
GRENU
On considère le Tamis 2 mm

Si on a plus de 50 % de tamisât au tamis 2 mm Si on a plus de 50 % de refus au tamis 2 mm

SABLE GRAVE

On considère le % de tamisât ou de fines au Tamis 80 m

Si on a plus de 12 % de Si on a moins de 5 % de
5 % < tamisât au tamis 0,08 mm < 12 %
tamisât au tamis 80 m tamisât au tamis 80 m

SABLE POLLUE GRAVE SABLE PROPRE Ou GRAVE PROPRE


Ou
POLLUEE

On calcule CC et CU
On se réfère au diagramme de plasticité de
Casagrande pour déduire le nom du sol Si CU > 4 et 1 < CC < 3
GRAVE BIEN GRADUEE

La position du point de Si CU > 6 et 1 < CC < 3 Ou


(WL ; IP) donne On dira si le sol grenu est SABLE BIEN GRADUE
directement la nature du
pollué par l’Argile ou par le
sol fin Si CU < 4 ou CC < 1 ou CC > 3
(Lp ; Lt ; Ap ; At) Limon Ou
GRAVE MAL GRADUEE

SABLE ARGILEUX ou LIMONEUX GRAVE ARGILEUSE ou LIMONEUSE


Si CU < 6 ou CC < 1 ou CC > 3
SABLE MAL GRADUE

On utilise la double appellation en utilisant les deux premiers cas. On considèrera qu’on a d’une part moins de
5 % de tamisât et d’autre part plus de 12 % de tamisât au tamis 80 m : Un sol pollué lié à un sol propre.

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CLASSIFICATION DES SOLS D’APRES LE L P C


Définitions Conditions Sym. Désignation Géo

Grave propre
plus de 50% des éléments ont D > 2 mm
Cu > 4 et 1 < Cc < 3 Gb
SOLS GRENUS : Plus de 50% des éléments ont D > 0,08 mm

bien graduée
Graves propres
D5> 0,08 mm Cu < 4
Grave propre
et /ou Gm
mal graduée
Cc non compris entre 1 et 3
GRAVES

IP < 0,73(WL -20) avec WL > 30


ou GL Grave limoneuse
Graves polluées IP < 0,73 avec WL < 30

D12< 0,08 mm
(D50 > 0,08 mm)

IP > 0,73(WL -20) avec WL > 30


ou GA Grave argileuse
IP > 0,73 avec WL < 30

Sable propre bien


plus de 50% des éléments ont D < 2 mm

Cu > 6 et 1 < Cc < 3 Sb


gradué
sables propres
D5> 0,08 mm Cu < 6
Sable propre
Et/ou Sm
mal gradué
Cc non compris entre 1 et 3
SABLES

IP < 0,73(WL -20) avec WL > 30


ou SL Sable limoneux
sables pollués IP < 0,73 avec WL < 30
D12< 0,08 mm
IP > 0,73(WL -20) avec WL > 30
ou SA Sable argileux
IP > 0,73 avec WL < 30

Lorsque 5 % < % d’éléments de diamètre inférieur à 0,08 mm < 12%, on utilise la double appellation
Sols peu plastiques

IP > 0,73(WL -20) avec WL > 30


SOLS FINS : Plus de 50% des éléments

Argiles peu
ou Ap
Plastiques
IP > 0,73 avec WL < 30
WL < 50
ont D < 0,08 mm (D50 < 0,08 mm)

Pas de matières Limons peu


IP < 0,73(WL -20) et WL > 30 Lp
organiques Plastiques
ou
IP < 0,73 et WL < 30 Présence de matières Sols organiques
Op
organiques peu plastiques
IP > 0,73(WL -20) avec WL > 30
Argiles très
ou At
Plastiques
IP > 0,73 avec WL < 30
plastiques
Sols très

WL > 50

Pas de matières limons très


Lt
IP < 0,73(WL -20) et WL > 30 organiques plastiques
ou
IP < 0,73 et WL < 30 Présence de matières Sols organiques
Ot
organiques très plastiques

Prédominance de matières organiques T Tourbe

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Ip %

DIAGRAMME DE PLASTICITE DE CASAGRANDE


60
50

Argiles très
Plastiques
40

Argiles peu At
Plastiques
Ap Limons très
30

Plastiques
Lt
20

Sols organiques très plastiques


10

Ot
Limons ou Sols organiques peu
Plastiques Lp et Op WL %
0

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

IV – CLASSIFICATION GEOTECHNIQUE DES SOLS IVOIRIENS PAR LE LBTP


D’origine routière, cette classification a été mise au point par Y. ATLAN en 1974 et actualisée en 1977.
Elle a été plus tard modifiée. La dernière version date de 1981 et résulte des travaux de G. COUGNY en
collaboration avec une équipe d’ingénieurs ivoiriens du LBTP. Elle est basée sur trois critères : l’origine
géologique, la granulométrie, la plasticité.

5.1 – L’origine géologique


Le continent Africain est constitué de trois cratons de nature essentiellement granitique. Il s’agit
du craton du Congo au centre, du craton du Kalahari au sud et du craton ouest – africain à l’ouest.

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La Côte d’Ivoire appartient au craton ouest


– africain (compartiment méridional du craton,
précisément à la dorsale de Man) qui est stable et Zone sombre (acide humique)
est à l’abri de tout évènement tectonique compressif
majeur depuis la fin de l’orogenèse éburnéenne.
Horizon d’infiltration A1
La Côte d’Ivoire présente donc deux grands A
ensembles géologiques distincts : le socle cristallin Horizon d’accumulation A2
précambrien qui occupe 97,5 % du territoire et le
bassin sédimentaire occupant le reste des 2,5 %
Zone à échantillonner Base de A
du territoire.
Horizon prismatique B
Le socle précambrien renferme les formations
archéennes (cycle libérien correspondant au
domaine Kenema – Man) et les formations du
Horizon d’alteration C
protérozoïque (cycle éburnéen correspondant au
domaine Baoulé – Mossi) séparées par la faille du
fleuve Sassandra (Le domaine Baoulé – Mossi est
situé à l’Est de la faille et le domaine Kenema – BED ROCK
Man à l’ouest). Outre ces deux principaux
domaines, nous avons le domaine SASCA situé au
sud – ouest et où l’on rencontre les formations des deux premiers domaines.

La lithologie du socle reflète la variété des formations que l’on rencontre à travers le pays notamment :
les roches cristallines, cristallophylliennes et les méta–volcano–sédimentaires.

Dans le bassin sédimentaire, la lithologie de ces formations sédimentaires est composée pour l’essentiel
d’argiles, d’argiles sableuses, d’argiles bariolées, de sables, de sables argileux, de grès et de graviers.

5.2 – La granulométrie et la plasticité

 Les Sols fins (sables et argiles) :


 Le sol est du sable si :
1. Le pourcentage (%) de fines (f) ≤ 50 ;
2. Le pourcentage (%) de Squelettes (S) ou le refus au tamis 2 mm < 40 % ;
3. Le Produit f × IP ≤ 1000.

 Le sol est de l’Argile si :


1. Si % de fines (f) > 50 ;
2. Le Produit f × IP > 1000
 Les Sols grenus :

1. Si % de fines (f) ≤ 35 ;
2. % de Squelettes (S) ou refus au tamis 2 mm ≥ 40 % ;
3. Produit f × IP < 1000.

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Tableau de classification géotechnique des sols ivoiriens (par LBTP)

Type et Nature Famille Symbole Description Caractéristiques


Graveleux naturels peu plastiques 5 < f < 15 et IP ≤ 15
SOLS GRENUS

Graveleux latéritiques
G1 (grisâtre) formant la partie supérieure de 50 < S < 80 et 15 < WL< 40
l’horizon B. 50 < f × IP < 250
Graveleux naturels moyennement 15 < f < 25 et 15 < IP < 25
G2 plastiques (ocre jaune) formant la partie 40 < S < 80 et 25 < WL<60
intermédiaire de l’horizon B. 250 < f × IP < 600
Graveleux naturels très plastiques 25 < f < 35 et 25 < IP < 35
G3 (rougeâtres) formant la partie 40 < S < 80 et 40 < WL< 70
inférieure de l’horizon B. 500 < f × IP < 1000
10 < f < 20 et 5 < IP < 20
Sables argileux peu plastiques
S = 5 % en moyenne
Sc1 (grisâtres) proches de la surface (bassin
continental terminal
Sables argileux du

25 < WL< 35
sédimentaire côtier).
100 < f × IP < 300
Sables argileux moyennement 20 < f < 30 et 15 < IP < 20
Sc2 plastiques (ocre jaune) sous-jacents aux 30 < WL < 40 et Cu = 20
précédents (bassin sédimentaire côtier). 300 < f ×IP < 500
SABLES

Sables argileux très plastiques (ocre 30 < f < 45 et 20 < IP < 30


Sc3 rouge) sous-jacents aux précédents 35 < WL< 50
SOLS FINS

(bassin sédimentaire côtier). 500 < f × IP <1000


Arènes ou sables granitiques peu ou 20 < f < 50 et 5 < IP < 30
d’altération sur

Sg moyennement plastiques de l’horizon C 20 < WL < 60 et Cu = 100


Produits

granites

(clairs, jaunâtres) 200 < f × IP < 1000


50 < f < 90 et 15 < IP < 35
Argiles d’altération des granites de
Ag 35 < WL < 65 et S ≤ 30%
l’horizon C (jaunâtres, clairs).
1000 < f × IP <2500
Argiles d’altération sur schistes, horizon 50 < f < 80 et 15 < IP < 35
d’altération sur

As1 supérieur C sous-jacentes aux graveleux 40 < WL< 65 et 2 < S < 30


ARGILES

(bariolées, rougeâtres). 800 < f × IP <2000


Produits

schistes

Schistes décomposés talqueux, friables,


65 < f < 95 et 15 < IP < 35
ou argiles schisteuses talqueuses au
As2 40 < WL < 65 et S < 20
toucher sus jacents au bed-rock ou roche
1000 < f × IP < 2500
mère (blanchâtre).

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Chapitre 4 : COMPACTAGE DES SOLS

Leçon 1 : LES FACTEURS DU COMPACTAGE DES SOLS


I – ENJEU ET DEFINITION
1.1 – Enjeu
Dans la pratique de la géotechnique, la qualité des sols sur un site donné laisse souvent à désirer :
une faible consistance, une forte compressibilité, une forte perméabilité, … Ce sont là des facteurs
indésirables tant sur le plan technique qu’économique.
On est alors obligé d'adapter les fondations aux conditions géotechniques du sol ou d'améliorer les
propriétés du sol en question en les stabilisant par des procédés mécaniques (notamment le compactage)
ou par des procédés chimiques (le malaxage et l’injection de liant comme le ciment Portland, la chaux,
l'asphalte, les résidus de pâtes de papier, …), voire par des procédés thermiques ou électriques ou
encore par le rabattement de la nappe phréatique afin de réduire les pressions interstitielles ou par la
pré – charge en appliquant une charge temporaire pour réduire les tassements.
Cependant ces méthodes conviennent mal aux travaux de fondation : on a alors recours au
compactage pour des structures dont le sol est l'élément portant. Il est en général plus économique.

1.2 – Définition
Le compactage est la réduction instantanée du volume d’un sol sans modification de sa teneur en
eau. C’est aussi l’ensemble des mesures prises pour augmenter la densité apparente sèche (Gd = γd /γω )
ou le poids volumique sec (γd = Gd × γω )). Cette action occasionne des déformations irréversibles.
C’est une action qui augmente la résistance mécanique et diminue la compressibilité du sol ainsi que sa
perméabilité. Il y a donc réduction de son volume apparent (par diminution de l’indice des vides).

II – CONSEQUENCES DU COMPACTAGE
La densification d’un sol, lors de son compactage, n’est pas un but en soi. Elle est recherchée parce
qu’elle entraîne d’autres conséquences :
 La première conséquence, liée à la notion de compacité, est la suppression ou du moins la
limitation des tassements. Il s’agit de minimiser l’ampleur de la diminution de l’épaisseur de la couche
de sol, donc de son volume. Cet objectif, qu’il soit spécialement recherché ou non, est toujours ou au
moins partiellement atteint par le compactage. Il s’agit de limiter les variations de volume indésirables
causées par le gonflement et le retrait par exemple.
 La deuxième conséquence est la diminution de la perméabilité et donc la diminution de l’indice
des vides de la couche traitée afin de s’opposer à l’écoulement et à l’infiltration de l’eau.
 La troisième conséquence possible du compactage est l’amélioration des caractéristiques
mécaniques qui en résultent généralement :
 La portance du sol encore appelée la capacité portante : C’est la capacité du sol à
supporter les charges qui lui sont appliquées ;
 Le module de déformation : Ce module est défini par la loi de Hooke : 𝜺 = ∆𝒉/𝒉 ;
 La stabilité des talus ;
 La résistance à la compression simple ;
 La résistance à la compression triaxiale ;
 La résistance au cisaillement,

44 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

 ...
Dans cette partie, nous examinerons successivement :
 L’influence de certains paramètres sur le compactage au laboratoire et sur le chantier ;
 Le compactage au laboratoire et le compactage in situ ;
 L’effet du compactage sur les propriétés hydrauliques et mécaniques du matériau traité.

III – FACTEURS D’INFLUENCE


1.1 – Influence de la teneur en eau: courbes de compactage
Lorsque la teneur en eau est raisonnable, l’eau joue un rôle γd (KN/m3)
de lubrifiant non négligeable et la densité sèche ou le poids Optimum Proctor
γdmax
volumique sec augmente avec la teneur en eau.
Versant mouillé
Versant sec
Par contre pour des teneurs en eau élevées ou faibles, la
densité sèche ou le poids volumique sec chute (Voir la Zone de
courbe Proctor (courbe ci – dessous) : les teneurs élevées tolérance
correspondent à la partie du versant mouillé et les faibles
ω (%)
teneurs à la partie du versant sec). ωopt

1.2 – Influence de la nature du sol


La courbe Proctor est très aplatie pour les sables et par contre, elle
γd (KN/m3) 1 : Argile plastique
présente un maximum très marqué pour les argiles plastiques.
2 : Argile sableuse
Pour les matériaux à courbe Proctor aplatie, le compactage est peu
1 3 : Sable argileux
influencé par la teneur en eau. Ces matériaux (courbe Proctor aplatie)
constituent donc à priori les meilleurs remblais d’un point de vue 4 : Sable
tolérance à l’exécution, car ils sont peu sensibles à la teneur en eau 2
réellement ou non apportée par des camions citernes ou les pluies. 3
4
Mais, par contre, il est plus difficile d’améliorer les caractéristiques
ω (%)
de ces sols car l’Energie de compactage à fournir est plus importante.

1.3 – Influence de l’énergie de compactage :


La figure ci – contre montre l’influence de l’énergie de
γd (KN/m3)
compactage sur les courbes de l’essai Proctor.
Pour un sol donné, si l’énergie augmente, le poids volumique sec
maximum ou la densité sèche maximale augmente et les courbes Energie croissante
deviennent plus pointues.
Ainsi, lorsque l'énergie de compactage varie, on obtient une
nouvelle courbe de même allure. Si cette énergie de compactage
ω (%)
augmente, γdmax s'accroît et ꙍopt diminue.

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Leçon 2 : LES ESSAIS DE COMPACTAGE DES SOLS AU LABORATOIRE

I. – INTRODUCTION
Les essais de compactage servent à déterminer, pour une énergie de compactage donnée, la teneur en eau
optimale et la densité sèche maximale ou le poids volumique sec maximum que l’on peut demander sur
le chantier. Toutefois, ces valeurs ne seront que des ordres de grandeur car il n’est pas possible de
reproduire au laboratoire le compactage tel qu’il est pratiqué par les engins de chantier.

II. – ESSAI PROCTOR


2.1 – But de l’essai
C’est en 1933 que l’Ingénieur américain Proctor mit en évidence l’influence de la teneur en eau
et de l’énergie de compactage sur le poids spécifique sec ou la densité sèche d’un sol grâce à l’essai qui
porte son nom : Essai Proctor.
Le but de l’essai Proctor est de déterminer la teneur en eau optimale pour un sol donné et des
conditions de compactage fixées, qui conduisent au meilleur compactage possible.

2.2 – Principe de l’essai


L’essai consiste à compacter dans un moule normalisé, à l’aide d’une
dame normalisée, selon un processus bien défini, l’échantillon de sol
à étudier et à mesurer sa teneur en eau et son poids spécifique sec
ou sa densité sèche après compactage.
Le sol est placé dans le moule puis compacté à l’aide d’une
dame tombant d’une hauteur donnée. L’on déterminera donc la
densité sèche ou poids volumique sec du matériau compacté dans le
moule à une teneur en eau donnée.
L’essai de compactage peut varier, cependant deux essais sont
normalisés. Ce sont :
 L’essai Proctor normal : Cet essai est réalisé pour rendre
compte de faibles énergies de compactage (pour les digues et
remblais par exemple) ;

 L’essai Proctor modifié : Cet essai est réalisé pour rendre


compte des énergies de compactage poussées (pour les chaussées
par exemple).
On utilise pour ces essais deux types de moules de dimensions différentes. Il s’agit :
 Du Moule Proctor (ϕmoule = 101,6 mm = 102 mm et Hsol = 117 mm) pour les matériaux
suffisamment fins (D ≤ 5 mm) ;
 Du Moule CBR (California Bearing Ratio) (ϕmoule = 152 mm et Hsol = 152 mm) pour les
matériaux qui ont les diamètres de leurs grains compris entre 5 et 20 mm : 5 mm ≤ D ≤ 20 mm).
L'échantillon est compacté au labo dans un moule avec une certaine énergie fournie par une dame,
d'un poids déterminé, tombant d'une hauteur constante.

Type d'essai Masse de la Hauteur de Nombre de coups Nombre Energie spécifique


dame (Kg) chute (cm) par couche de couches (KJ/dm3)
Essai normal 2,490 30,5 25 (moule Proctor) 3 Voir formule ci – dessus

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Essai modifié 4,540 45,7 55 (moule C.B.R.) 3

2.3 – Expression des résultats


Les résultats permettent de tracer le diagramme poids volumique sec (γd) ou densité sèche (Gd) en
fonction de la teneur en eau (ω) {γd = f(ω) ou Gd = f(ω)}.
Ce diagramme est très utile pour conduire correctement un chantier de compactage dès que l’on a pu
établir une correspondance entre le processus de compactage utilisé au laboratoire et le nombre de passes
des différents engins.
En effet pour une énergie de compactage donnée, si l’on fait varier la teneur en eau ω d’un échantillon
de sol et l’on représente graphiquement (voir la courbe pour une énergie de compactage donnée ci –
dessous) la variation du poids spécifique sec γd ou densité sèche Gd en fonction de cette teneur en eau,
[γd = f(ω) ou Gd = f(ω)] on obtient une courbe en cloche qui représente un optimum appelé Optimum
Proctor.
Dans la partie gauche (versant sec), il n’y a pas assez d’eau. L’énergie de compactage se dissipe à
cause des frottements entre les grains : pas ou peu de consolidation.
Dans la partie droite (versant mouillé), il y a trop d’eau. γd (KN/m3)
Optimum Proctor
L’eau absorbe une partie importante de l’énergie de
γdmax
compactage sans aucun profit. Il n’y a aucun tassement
possible. De plus, cette eau occupe la place des grains Versant mouillé
solides : pas ou peu de consolidation. Le sol devient Versant sec
également saturé et s’il contient suffisamment de fines
argileuses alors il devient plastique ou liquide selon la
quantité d’eau. Il se déforme donc par gonflement et la Zone de
densité sèche ou le poids volumique sec chute. tolérance

L’énergie de compactage E (en N.m/m3 ou J/m3) se définit ω (%)


ωopt
suivant :

𝐡𝐚𝐮𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐜𝐡𝐮𝐭𝐞 × 𝐩𝐨𝐢𝐝𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐚𝐦𝐞 × 𝐧𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐮𝐩𝐬 × 𝐜𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐮𝐜𝐡𝐞𝐬


𝐄=
𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥 𝐝𝐮 𝐦𝐨𝐮𝐥𝐞

Les paramètres influençant le compactage sont la teneur en eau, l’énergie de compactage, la granulométrie
du sol testé, … Les courbes obtenues au laboratoire diffèrent de celles obtenues sur le chantier.
𝛄𝐒 𝜸𝝎 × 𝐒𝐫 × 𝛄𝐒
La courbe de saturation (𝛄𝐝 = 𝛚 × 𝐆 = ) du sol est toujours asymptote à
𝐒 + 𝟏 𝛚 × 𝛄𝐒 + 𝜸𝝎 × 𝐒𝐫
𝐒𝐫
la courbe Proctor.
Il faut faire remarquer qu’un essai de compactage est un procédé dynamique alors que sur le
chantier les engins effectuent un compactage statique. La correspondance est tout de même bonne.

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III. – L ’ESSAI CBR


3.1 –But de l’essai
Dans les travaux routiers où l’on ne peut admettre que de faibles
déformations du sol, on détermine la portance du sol, c'est-à-dire sa
résistance à la rupture, par un essai appelé l’essai CBR (Californian
Bearing Ratio) ou Essai de Portance Californien. C’est un essai de
poinçonnement.

3.2 – Principe de l’essai


Le matériau à étudier est placé dans un moule dans un état donné de
densité et de teneur en eau. L’échantillon est donc compacté dans le
moule à des énergies différentes (12, 25 ou 55 coups de dame) à une
teneur en eau généralement égale à la teneur en eau de l’optimum
Proctor. L’échantillon est ensuite poinçonné par un piston de 19,3 cm2
de section et enfoncé à la vitesse constante de 1,27 mm/min. L’essai est
poursuivi jusqu’à 10 mm d’enfoncement. On détermine, à l’aide de la
courbe Pressions – Enfoncements les pressions nécessaires pour réaliser
des enfoncements de 2,5 mm et de 5 mm.

3.3 – Expression des résultats


L’Indice Portant Californien ou CBR (exprimé en pourcentage) est l’estimation de la portance d’un sol,
c’est – à – dire la faculté qu’il possède de résister aux efforts qui lui sont appliqués. C’est donc le rapport
entre les pressions produisant dans le même temps un enfoncement dans le sol étudié d’une part et dans
un matériau type d’autre part.

Par définition cet indice est égal à la plus grande des deux valeurs suivantes :
𝐏𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 à 𝟐, 𝟓 𝐦𝐦 𝐝′ 𝐞𝐧𝐟𝐨𝐧𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 (𝐞𝐧 𝐌𝐏𝐚)
𝟎, 𝟕𝟎
Ou

𝐏𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 à 𝟓 𝐦𝐦 𝐝′ 𝐞𝐧𝐟𝐨𝐧𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 (𝐞𝐧 𝐌𝐏𝐚)


𝟏, 𝟎𝟓

Le pouvoir portant du sol est d’autant meilleur que le CBR est plus grand. Il existe des relations entre le
CBR et le Module de Young (E) selon les auteurs. Ce sont entre autre :

 E = 65 × CBR 0,65 (Jeuffroy–Bachel) ;


 E = 100 × CBR (Heukelon) ;
 E = 50 × CBR (Méthode Russe).

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Leçon 3 : LE COMPACTAGE DES SOLS IN-SITU


I – OBJECTIFS DU COMPACTAGE
Trois objectifs principaux sont poursuivis lors de la réalisation des travaux de compactage. Il s’agit :
1. de Supprimer les déformations ultérieures :
 Les Tassements du remblai ;
 Les Tassements différentiels ;
 Déformations de chaussées ;
 L’Orniérage des couches de la
surface.

2. D’Augmenter les caractéristiques mécaniques :


 L’Augmentation de la portance et traficabilité des couches de la forme ou de remblais ;
 L’Augmentation du module des assises non traitées ;
 L’Augmentation de la résistance des assises traitées et des couches de roulement ;
 La résistance des matériaux au trafic routier.

3. D’Assurer l’imperméabilité :
Le compactage est le premier des protections contre l’agression de l’eau. Cet objectif est important pour
la couche de roulement car évitant les désordres sur les couches inférieures.

II – PARAMETRES DE COMPACTAGE
Le compactage dépend essentiellement de la nature du sol et des types d’engins. Le compactage sera
efficace si les caractéristiques suivantes sont prises en compte :
- Les Caractéristiques du sol en place (ωn ; γdn) ;
- Les Caractéristiques du compactage définies au laboratoire (ωopt ; γdopt = γdmax) ;
- Les Caractéristiques liées aux engins de compactages (types d’engins, leurs puissances, leurs
efficacités, le nombre de passes, les vitesses des engins).

2.1 – Caractéristiques du sol


Chaque sol est caractérise par ses γdmaxi, qui correspondent chacun à une teneur en eau unique et précise
et à un type d’essai (Proctor Normal ou Proctor Modifié). Sur le chantier, le sol a une teneur en eau donnée
naturelle, éventuellement non uniforme :
- Si cette teneur est supérieure à ωopt, on peut imaginer d’assécher le terrain ; ce qui est
pratiquement impraticable.
- Si par contre, elle est inférieure à ωopt, on peut envisager d’arroser le sol.

On note bien généralement que le compactage peut être effectué efficacement à une
teneur en eau ωn = ωopt ± 2 %.

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Dans l’un ou l’autre des deux cas, on peut sans modifier la teneur en eau du sol, augmenter l’énergie de
compactage. Cette solution est plus aisée à mettre en pratique.

Une fois la teneur en eau naturelle du sol connue, et donc la solution pour atteindre le γd imposé, il reste
à étalonner le matériel de compactage.

Le diagramme densité sèche ou poids volumique sec en fonction de la teneur en eau est très utile pour
conduire correctement un chantier de compactage dès que l’on a pu établir une correspondance entre le
processus de compactage utilisé au laboratoire et le nombre de passes des différents engins.

2.2 Caractéristiques des engins


2.2-1 / Notion de planche d’essai
La planche d’essai permet avant l’ouverture d’un chantier de terrassement, de fixer les paramètres de
compactage liés à l’engin utilisé, au sol considéré au moment des travaux, et ce, en vue d’obtenir la
compacité à atteindre qui est la compacité prescrite (compacité prescrite qui est d’au moins 95 %).

2.2-2 / Influence de la vitesse de l’engin


Pour un engin donné et des exigences de qualité fixées, il existe une vitesse optimale de l’engin,
correspondant à l’épaisseur de la couche et à la nature de matériau permettant d’obtenir une compacité
maximale.

Plus les exigences de qualité sont sévères plus la vitesse de translation optimale a une valeur réduite. Donc
plus la compacité prescrite est élevée et plus la vitesse de l’engin de compactage est petite.

Il est recommandé de limiter la vitesse de la plus part des compacteurs à 8 km/h. Dans le cas des
compacteurs vibrants, la vitesse optimale se situe autour de 5 km/h pour que les vibrations puissent agir
efficacement sur toute l’épaisseur de la couche.

2.2-3 / Influence du nombre passes


a. Par rapport à l’énergie de compactage
Pour un engin donné et des paramètres de qualité fixés, il existe un nombre de passes optimales de
l’engin fonction de la vitesse de celui – ci, de l’épaisseur de la couche et de la nature du matériau
permettant d’obtenir une compacité maximale.

Plus les exigences de qualité sont sévères plus le nombre de passes optimales est élèves.

De façon générale, il faut 3 à 8 passes pour compacter une couche de 30 cm d’épaisseur, mais ce nombre
peut facilement atteindre 12 en fonction du type de sol, de la teneur en eau et de la masse du compacteur.

Si la compacité voulue n’est pas atteinte après 12 passes dans les conditions optimales d’humidités, on
conclut que les opérations de compactage n’ont pas atteint leur but et que le compacteur utilisé n’est
probablement pas adéquat.

b. Par rapport à la teneur en eau optimale


En pratique la teneur en eau fixée à la valeur optimale de l’essai Proctor est obtenue par étalonnage de la
citerne à eau. Pour chaque vitesse de l’engin considéré on détermine le nombre de passes permettant
d’obtenir les spécifications prescrites. On peut ainsi représenter la courbe « vitesse de l’engin, nombre de
passes » et déterminer son optimum qui donne les paramètres liés à l’engin.

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2.3 Contrôle du compactage


2.3-1 – Degré de compacité
Le degré de compacité définit l’efficacité d’un compactage par rapport à ce qui est prescrit par le cahier
des charges.
En comparant le poids volumique du sol sec sur le chantier (γdchantier ou γdremblai ou γddigue ou γdplate-forme
ou γd0) avec le poids volumique maximum du sol sec (γdOptproctor ou γdmax), on établit le degré de
compacité ou degré de compactage ou encore compacité relative qui est aussi appelé le pourcentage
 dchantier  d0
de compactage (DC = CR) par l’équation : D C   .
 Opt . Pr octor
 d max

Les cahiers de charges exigeront le cas échéant, que les sols soient compactés jusqu’à un γd donné avec
une marge d’erreur de la teneur en eau du chantier, du remblai, de la digue, de la plate – forme, … par
rapport à la teneur en eau optimale. On prend couramment DC = 95 % et ωn = ωopt ± 2 %.

2.3-2 – Détermination de poids volumique du sol sec sur du chantier (γd chantier)
Les essais de contrôle du compactage réalisés sur le chantier permettent de déterminer le poids volumique
sec et la teneur en eau d’une couche de sol qui a été compactée.
L’essai in situ consiste à creuser une cavité, à recueillir et à peser la totalité du matériau extrait, puis à
mesurer le volume de la cavité à l’aide d’un densitomètre à membrane.
L’appareil est doté d’un piston qui, sous l’action de l’opérateur, refoule un volume de sable ou d’eau dans
une membrane souple étanche qui épouse la forme de la cavité. Une tige graduée permet de lire
directement le volume.
Cinq essais permettent de vérifier la qualité du compactage sur le chantier. Il s’agit de :
 L’essai au nucléo – densimètre (détecteur de rayonnements radioactifs) ;
 L’essai au cône de sable (l’équivalent en sable) ;
 L’essai à l’appareil de type Washington (l’équivalent en liquide) ;
 L’essai à la membrane élastique ;
 L’essai à la membrane flexible.

Essai au densitomètre à membrane


2 3

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III – ESSAI DE PLAQUE


Cet essai qui permet de connaître les caractéristiques mécaniques du sol. Il consiste à appliquer au sol des
sollicitations du même ordre de grandeur que celles du trafic.
⃗ par l’intermédiaire d’une plaque rigide. On mesure l’enfoncement
On applique au sol en place la force 𝐏
de la plaque et on détermine un module de déformation.
L’essai à la plaque permet de mesurer quantitativement la portance des plates – formes. Réalisé selon la
norme NF P 94-117-1, cet essai détermine le module sous chargement statique à la plaque (EV2), dit
module de Westergaard. Pour réaliser cet essai, les techniciens disposent du matériel suivant :
 Un ensemble de mise en charge avec un vérin hydraulique de 14 tonnes ;
 Une plaque de chargement ;
 Un comparateur digital ;
 Un jeu de cales fixes et réglables

Pour réaliser cet essai, un massif de réaction permettant l’application d’une force d’au moins 8 tonnes
est nécessaire. Ce massif est généralement un camion chargé au minimum à 8 tonnes. Sur le chantier il
est donc important de prendre en compte l’accessibilité d’un camion aux points d’auscultation de la
plate – forme (largeur, longueur et hauteur).
On réalise également des essais de chargement à la plaque en mode opératoire LCPC. Le matériel
reste identique à celui de la norme mais ici, il faut prévoir un camion chargé à 13 tonnes au minimum.

IV – CHOIX DU MATERIEL DE COMPACTAGE


Le matériel de compactage sera choisi, suivant les disponibilités du matériel, en fonction du type de sol à
traiter et en fonction du but recherché. L’intensité du compactage doit bien sûr être adaptée aux
sollicitations que le sol compacté devra subir en service.

Les différents d'engins utilisés sont les suivants :


 Les Pilons à air comprimé pour de faibles surfaces ;
 Les Dames à explosion (grenouilles) sur tout type de terrain pour de faibles surfaces ;
 Les Pilons de 2 à 3 tonnes montés sur grue roulante pour des terrains de grande surface ;
 Le Rouleau à tambour lisse (sur tout type de sol, excepté les sols rocheux pour le
conditionnement des infrastructures routières et pavages d'asphalte) ;
 Le Rouleau à pieds de mouton (utilisé avec des pieds en saillies, de formes rondes ou
rectangulaires fixés radialement sur un cylindre métallique qui peut être rempli d'eau ou non). Il est utilisé
pour les sols cohérents et peut être autopropulsé ou remorqué par des tracteurs à chenilles ;

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 Le Rouleau à pneus multiples (plusieurs rangées de 4 à 6 pneus) pour les remblais autoroutiers en
matériaux granulaires ou cohérents et les barrages en terre ;

 Le Rouleau à grillage pour les sols rocheux, les graviers et les sables. Il fait vibrer le matériau et
le broie.

Remarque :
 Le compactage s’effectue par couche de faible épaisseur de 20 à 30 cm au maximum.

 Une correspondance doit nécessairement être établie entre le nombre de coups de dame pendant
l'essai et le nombre de passes de l'engin sur le chantier.

 Il existe des procédés spéciaux de compactage dynamique notamment pour des couches de terrains
de grande épaisseur (terrains naturels de faible compacité, terrains artificiels mis en œuvre
sous une hauteur d'eau ou remblayés sans précaution) :
 Le compactage par explosion (charges explosives disposées dans le sol) ;
 La vibroflottation (tube enfoncé dans le sol à l'aide d'eau sous pression et mise en
vibration du tube qui est remonté petit à petit) ;
 La consolidation dynamique ou le compactage par pilonnage intensif qui consiste à faire
tomber une masse importante (8 à 20 tonnes pour 2 à 6 m2) d'une grande hauteur (12 à 18 m) au
rythme de 2 à 3 coups par minute grâce à des grues sur chenilles larges.

Le tableau ci – après met en relations les techniques les plus courantes et les sols auxquels elles sont le
plus et le moins adaptées, ainsi que leurs applications

Tableau : Engins de compactage en fonction des sols et leurs applications


SOLS LES PLUS SOLS LES MOINS
EQUIPEMENTS APPLICATIONS
INDIQUES INDIQUES
Rouleau lisse, Sables ou graves biens Sables à granulométrie
Pistes, sous-coffres
vibrant ou non gradués, concassés, asphaltes uniforme
Sols grossiers à
Sols grenus contenant un peu Sous – coffres de
Rouleau à pneu granulométries
de fines pavement
uniforme, cailloux

Argiles, argiles
Roches altérées, sols
Rouleau à grille Sous- coffres limoneuses, sols
grossiers bien gradués
granulométries uniforme
Rouleau à pieds
Sols fins à plus de 20% de Barrages, remblais, Sols grossiers et
de mouton non
fines sous-coffres caillouteux
vibrant
Rouleau à pieds Sols fins à plus de 20% de
de mouton fines plus mélanges sables Couches de fondation
vibrante graviers
Sols grossiers à 4 à 8% de
Plaques vibrante Petites surfaces Argiles et limons
fines
Endroits peu
Dames, pilons Tous types de sols
accessible
Rouleau à impacts
Sols humides à saturés Sables et graviers secs
(modèles légers)

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Chapitre 5 : Contraintes dans les SOLS


Leçon 1 : GENERALITES SUR LES CONTRAINTES DANS LES SOLS

I – NOTIONS DE BASE
1.1 / Définition
Soit un solide quelconque de section élémentaire (S)
soumis à un système de forces surfaciques. Si nous
considérons un plan fictif (P) qui sépare le solide au
voisinage d’un point M en deux parties (I) et (II), on
désigne par 𝒅𝑺 une petite portion de surface entourant le
⃗⃗⃗ la force exercée sur 𝒅𝑺 par la partie (II).
point M et 𝒅𝑭
⃗⃗⃗
𝒅𝑭
On appelle vecteur “contrainte” au point M sur la facette 𝒅𝑺 le vecteur : ⃗𝒇 = 𝒅𝑺
Le vecteur “contrainte” peut se décomposer en une composante
normale et une composante tangentielle au plan ou à la surface ou 𝑛⃗
encore à la facette (P) tel que : ⃗𝒇 = 𝝈 . ⃗⃗⃗⃗
𝒏 + 𝝉 . ⃗⃗⃗𝒕 ⃗
𝒇
⃗⃗⃗⃗
𝒏 = vecteur unitaire normal à la facette (P) ( 𝑛⃗ est σ 𝑑𝐹
sortant) ;
⃗⃗⃗𝒕 = vecteur unitaire tangentiel à la facette (P) ;
σ = contrainte normale ;
τ = contrainte de cisaillement ou contrainte tangentielle. 𝑡
M τ
P
La norme du vecteur contrainte s’exprime en Pa = N/m².

Le vecteur “contrainte” est une fonction du point considéré et de l’orientation de sa facette passant par ce
point (changement de repère) : 𝒇⃗ =𝒇⃗ (𝑴, 𝒏
⃗⃗ ).
On appelle tenseur des contraintes au point M, l’ensemble des contraintes noté ⃗𝑻 et obtenu au point M en

⃗⃗ ) toutes les orientations possibles. On a alors T   n
donnant à la facette (c’est – à – dire à sa normale 𝒏
Avec :

   
 xx xy xz
  est symétrique donc diagonalisable. Il existe donc un repère où ce
   yx
 yy
 yz  tenseur est diagonal. Dans ce repère principal toutes les contraintes sont
 
   normales.
zx zy zz 

On appelle tenseur des contraintes sur toutes les différentes facettes autour d’un point M, l’ensemble des
contraintes noté 𝑻 ⃗ et obtenu au point M en donnant à toutes ces facettes (c’est – à – dire à leurs

𝒏𝒊 ) toutes les orientations possibles. On a alors T  T n ; Avec :
normales ⃗⃗⃗

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  xx  xy  xz    x  xy  xz  T est aussi symétrique donc diagonalisable. Il existe


    donc un repère où ce tenseur est diagonal.
T    yx  yy
 yz     yx  y
 yz 
    Dans les sols, les directions principales correspondent à

 zx
 zy  zz    zx  zy z la direction verticale et aux deux directions horizontales

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On note bien :
Pour un point M donné, 𝑓 à donc une expression différente selon la facette considérée. Cela signifie qu’en
un point M donné et pour une contrainte F donnée selon le plan considéré, un sol aura ou n’aura pas par
exemple une composante tangentielle (cisaillement). C’est d’autant plus important si le matériau n’a pas
les mêmes limites de résistance en traction, compression ou cisaillement ; ce qui est souvent le cas.

1.2 / Hypothèses et Principes


a. – Première hypothèse
Demander la contrainte en un point dans un sol, sans préciser par rapport à quel plan, cela ne veut rien
dire au sens de la Résistance Des Matériaux (RDM), car un matériau donné peut avoir des résistances de
traction, de compression ou de cisaillement qui sont différentes (Exemple : béton, eau, …).

b. – Deuxième hypothèse
La théorie montre que pour déterminer les contraintes qui
s’exercent sur toutes les différentes facettes autour d’un point
M, il suffit de connaître en ce point les valeurs des
quantités suivantes :
σX ; σY ; σZ ; τXY = τYX ; τXZ = τZX ; τZY =
τYZ ;

Ce sont les composantes des contraintes s’exerçant sur les


faces d’un cube centré au point M et dont les arrêtes sont
parallèles aux axes Ox, Oy et Oz.

c. – Troisième hypothèse

Il existe en tout point M trois plans privilégiés pour lesquels la contrainte est uniquement normale (τ = 0).
Ils sont appelés plans principaux, leurs directions normales sont appelées directions principales et les
contraintes correspondantes dites contraintes principales.

On les note : σ1 ; σ2 ; σ3, telles que σ1 ≥ σ2 ≥ σ3 et elles sont respectivement appelées contraintes
principales majeure, intermédiaire et mineure.

Les directions principales forment un trièdre trirectangle. Sur celui – ci, on peut définir un repère direct
appelé “repère principal”, noté : (M, XYZ). Dans ce repère principal, le tenseur des contraintes défini ici
par le vecteur “contrainte” 𝒇 ⃗ devient diagonal.
𝝈𝟏 𝟎 𝟎 𝒏𝟏
⃗ ⃗ = [ 𝟎 𝝈𝟐 𝟎 ] {𝒏𝟐 }
Il s’écrit : 𝒇 = [𝝈]𝒏
𝟎 𝟎 𝝈𝟑 𝒏 𝟑

d. – Quatrièmement
M. Mohr eu l’idée de représenter de façon avantageuse (simple), pour un point M donné d’un solide
soumis à une contrainte f donnée, la ventilation des contraintes normales ou tangentielles selon la facette
considérée en utilisant un cercle appelé cercle de Mohr. Chaque point décrit par le cercle de Mohr
représente la lecture du couple (σ ; τ) pour la facette d’angle 𝜃 considéré.

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II – LOI DE COMPORTEMENT D’UN MATERIAU


La déformation d’un solide résulte des contraintes qui lui sont appliquées et inversement les contraintes
apparaissent dans un solide sous l’action des déformations. Ceci exprime une réalité à savoir qu’il existe
une relation entre contraintes et déformations dépendant essentiellement de la nature du matériau.
Contraintes et déformations sont donc liées mathématiquement par la loi de comportement.
On distingue trois lois de comportement de base : l’élasticité, la plasticité et la viscosité. Pour certains
matériaux on considère des lois mixtes. Dans certains milieux, il se produit des phénomènes d’écrouissage
et de fluage.
L’expérimentation est ainsi indispensable et révèle que ce lien entre contraintes et déformations, parfois
complexe, peut généralement s’exprimer à partir d’un certain nombre de paramètres mécaniques
mesurables : c’est la Loi de comportement du matériau, appelée Loi de Hooke.
La Loi de Hooke en élasticité linéaire et isotrope exprime dans un solide la linéarité et la réversibilité des
déformations.
En considérant par exemple la déformation d’un volume élémentaire de sol en un point M, provoquant les
𝒅𝒉 𝝈𝒗
contraintes σv et σh. La Loi de Hooke s’écrit : 𝜺𝒗 = = .
𝒉 𝑬

Il existe par ailleurs une grandeur v appelée coefficient de poisson, tel que : 𝜺𝒉 = −𝒗. 𝜺𝒗
Et (𝛎 ∈ [𝟎 ; 𝟎, 𝟓]) X

γ σV Z

σH M

σv
σH εV
Z
εH
DEFORMATION DU VOLUME UNITE DE SOL CONTENANT LE POINT M

Le sol a donc :
 Comme loi de comportement : la Loi de Hooke ;
 Avec pour paramètres mécaniques mesurables : les coefficients E et v

Dans le cas d’un sol, ces paramètres dépendent en réalité de l’état de contraintes ; en particulier E croit
lorsqu’on augmente la contrainte moyenne σv.

Lorsque les contraintes appliquées sont importantes, les déformations deviennent grandes et la loi de
Hooke ne peut plus s’appliquer. On fait appelle à une nouvelle loi qui est le critère d’écoulement
plastique ou le critère de rupture ou encore le critère de Mohr – Coulomb représentant la frontière du
domaine d’élasticité.

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III –EQUATIONS D’EQUILIBRE D’UN SOL Z

σZ
L’état des contraintes dans un solide peut être variable en tout τZX
point, c’est-à-dire que les six quantités que nous avons τZY
τXZ
définies, à savoir : σX, σY, σZ, τXY = τYX, τXZ = τZX, τZY = τYZ, sont τYZ M
σX
des fonctions de coordonnées x, y et z du point M considéré. τYX τXY
σY

En considérant un cube de solide de centre M, dont les côtés O


X

sont parallèles aux axes Ox, Oy et Oz, soumis à une force de


volume 𝐹 (𝑋; 𝑌; 𝑍) avec X(x ; y ; z), Y(x ; y ; z) et Z(x ; y ; z),
l’équilibre intérieur du solide selon le PFS s’exprime par les
relations : Y

𝑑𝜎𝑧 𝑑𝜏𝑧𝑥
+ =𝑍
𝑑𝑧 𝑑𝑥
 En considérant ∑ 𝐹 = ⃗0 en 2 dimensions : (plan) ; {𝑑𝜎 𝑑𝜏𝑥𝑧
𝑥
+ =𝑋
𝑑𝑥 𝑑𝑧

𝑑𝜎𝑧 𝑑𝜏𝑧𝑥 𝑑𝜏𝑧𝑦


+ + =𝑍
𝑑𝑧 𝑑𝑥 𝑑𝑦
𝑑𝜎𝑥 𝑑𝜏𝑥𝑧 𝑑𝜏𝑥𝑦
 En considérant ∑ 𝐹 = ⃗0 en 3 dimensions : (espace) ; + + =𝑋
𝑑𝑥 𝑑𝑧 𝑑𝑦
𝑑𝜎𝑦 𝑑𝜏𝑦𝑥 𝑑𝜏𝑦𝑧
{ 𝑑𝑦 + 𝑑𝑥
+
𝑑𝑧
=𝑌

⃗⃗ = ⃗0 on démontre que τxy = τyx ; τxz = τzx ; τzy = τyz


 En considérant ∑ 𝑀

En général, en mécanique des sols les forces de volume se réduisent aux forces de pesanteur et l’axe
𝒁 = −𝜸
Oz est pris verticalement et ascendant, donc :{ 𝑿 = 𝟎
𝒀=𝟎

IV – CONTRAINTES TOTALES ET CONTRAINTES EFFECTIVES


4.1 – Principe de TERZAGHI
Dans un sol saturé, les contraintes se répartissent entre le squelette solide et l’eau. Alors que l’eau et le
squelette solide sont intimement mélangés, TERZAGHI dans son expérience a montré que :
 Dans un liquide à l’équilibre, c’est – à – dire dans l’eau sans mouvement, les contraintes sont
uniquement normales quel que soit le plan considéré. Un liquide ne peut donc pas tenir une contrainte
tangentielle  quel que soit le plan considéré, en un point M de l’eau : 𝝉 = 𝟎. Ce qui veut dire que l’eau
ne se cisaille jamais. Les contraintes dans l’eau se réduisent donc à la pression de l’eau au point M
considéré appelées Pression interstitielle et notée “u” qui est définie comme étant la contrainte récupérée
par l’eau.
 Dans un squelette solide c’est – à – dire le sol sans eau (sol sec), sur toute facette s’exercent
une contrainte normale notée « σ’» et une contrainte tangentielle notée « τ’ », qui sont appelées
contraintes effectives et qui sont définies comme étant les contraintes appliquées sur les grains solides.
 Dans un sol saturé où l’eau et le squelette solide (grains du sol) sont intimement mélangés,
s’exercent les contraintes des deux phases, qui sont appelées contraintes totales et notées « σ » et « τ » et
qui sont appelés contraintes totales appliquées sur le sol.

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On a alors la relation très importante de TERZAGHI, dans un sol saturé et sur toute facette :
𝑢 ∶ 𝑃𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑠𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒
𝝈 = 𝝈′ + 𝒖
{ Avec {𝜎 ′ ′
𝑒𝑡 𝜏 ∶ 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒𝑠
𝝉 = 𝝉′
𝜎 𝑒𝑡 𝜏 ∶ 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒𝑠

1.2 – Spécificité des sols


Le sol peut – il être considéré comme un milieu continu ? Les limites de la Mécanique des Sols incitent à
n’envisager la géotechnique qu’avec la prise en compte de l’empirisme…

En mécanique des sols, on adopte la convention de signes suivante :


 Pour σ > 0 : c’est une compression ;
 Pour σ < 0 : c’est une traction.

4.3 – Calcul des contraintes dans un sol


La contrainte verticale totale σv est produite par la masse du sol sur laquelle agit la gravité : c'est pourquoi,
on l'appelle aussi contrainte massique : σv = Σ γi × Zi.

La pression interstitielle u se calcule de la même façon dans des conditions hydrostatiques. Il s'agit
simplement de multiplier la profondeur au – dessous de la nappe phréatique du point considéré (Zω),
par le poids spécifique de l'eau (γω): u = γω × Zω. Elle est aussi appelée contrainte neutre.

La contrainte effective se calcule par la relation de Terzaghi : σ' = σ – u.

On peut définir le rapport entre la contrainte horizontale et contrainte verticale in situ de la manière
suivante : σh = K × σv où K est un coefficient de pression des terres.

La position de la nappe phréatique étant susceptible de fluctuer et les contraintes totales de changer, le
coefficient K n'est pas constant pour un dépôt de sol donné. On évite ce problème en exprimant ce rapport
en fonction des contraintes effectives : σ’h = K0 × σ’v

K0 est un coefficient très important en Géotechnique ; on l'appelle coefficient des terres au repos ou
coefficient de pression des terres au repos (ou encore le coefficient de pression latérale). On a en général
k0 < 1 sauf dans les sols très consolidés. K0 dépend de la nature du sol et de son état de consolidation. Il
est déterminé au laboratoire ou peut être estimé par des formules empiriques telle que celle de Jacky qui
statistiquement montre que : K0 = 1 – sin (φ’). Pour les dépôts naturels qui n'ont jamais subi de surcharge,
K0 peut avoisiner 0,4 ou 0,5. Dans le cas de dépôts qui ont été déjà lourdement surchargé, il avoisine 3.

On détermine 'v et on en déduit 'h grâce à la loi de comportement du sol. Il importe donc de calculer la
contrainte normale verticale v selon différents cas :
 Sol indéfini à surface horizontale non chargée : cette contrainte v est due au poids des
couches sus – jacentes. On a donc : v =  × z ;

 Sol à surface chargée par q : On adopte le principe de superposition des contraintes. On a


alors : v = × z + q ;

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Leçon 2 : PROPRIETES HYDRAULIQUES DES SOLS


I – HYDRAULIQUE DES SOLS
L’eau dans le sol peut se présenter sous trois formes différentes. Il s’agit de :
 L’Eau de constitution : C’est l’eau de cristallisation, c’est – à – dire l’eau du réseau cristallin.
Elle fait partie de la composition chimique du minéral. Exemple : le gypse = SO4Ca2H2O, qui porté à
haute température perd son eau et devient du plâtre = SO4Ca.
 L’Eau adsorbée ou eau liée : C’est l’eau de mouillage des grains solides. Elle est fixée à la
surface de ceux – ci en formant un film mince. Elle joue le rôle de lubrifiant entre les grains ; ceci est plus
perceptible dans les sols fins.
 L’Eau libre ou eau interstitielle : Contrairement aux cas précédents pour lesquels l’eau est
solidaire des grains solides, l’eau libre remplit les interstices, c’est – à – dire les vides, formés par les
grains solides et peut y circuler librement.
On note bien : L’objet de cette leçon est d’étudier exclusivement les écoulements de l’eau libre ou l’eau
interstitielle et ses effets dans un sol complètement saturé. On étudiera l’écoulement de
cette eau en régime permanent dans un sol complètement saturé.
En hydraulique souterraine, on ne s’intéresse pas au matériau terrestre lui – même, mais à l’eau qu’il
contient : le matériau est donc un réservoir ou une conduite. L’eau a une pression dite :
 Pression interstitielle quand le matériau est très peu perméable ;
 Pression hydrostatique quand l’eau est à peu près immobile ;
 Pression de courant quand cette eau circule.

On note bien : Tous les sols sont perméables mais il y a certains qui sont très peu perméables de sorte
qu’on parle de sols imperméables : cas des argiles.
Pour étudier l’écoulement de l’eau libre dans les sols, nous adopterons les hypothèses de la mécanique
des fluides appliquée aux fluides newtoniens ci – dessous :
 L’eau interstitielle est incompressible ; elle présente de la viscosité qui décroit avec la
température. Il en est de même pour les grains solides.

 La masse (quantité) d’eau interstitielle se conserve. En effet :


 Si l’on considère un volume V de sol saturé, la quantité d’eau V1 qui rentre dans ce
volume en un instant donné est égale au volume V2 qui en sort, si bien qu’à tout instant le volume
d’eau contenu dans le sol est le même : V1 = V2

V1 V2

 Si ⃗⃗⃗⃗
𝑣 (𝑣𝑥 ; 𝑣𝑦 ; 𝑣𝑧 ) est la vitesse d’écoulement de l’eau dans le sol, la condition de
conservation de la masse d’eau interstitielle s’écrit :
𝜕𝑉𝑥 𝜕𝑉𝑦 𝜕𝑉𝑧
𝑑𝑖𝑣 ( ⃗⃗⃗⃗
𝑣 )=0  + + = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
 Les contraintes totales σ et les contraintes effectives σ’ ainsi que la pression de l’eau u sont
liées par la relation de TERZAGHI : σ = σ’ + u ou σ’ = σ – u.
 Les mouvements de l’eau sont permanents, c’est – à – dire, indépendant du temps.

60 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


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II – PROPRIETES HYDRAULIQUES DE L’EAU


Considérons un cylindre de sol de section S où se produit un écoulement de M vers N (figure ci – contre) :
 h0 : Hauteur piézométrique aux points M et N h0 = h0M – h0N ;
 Z : Côte altimétrique des points M et N : Z = ZM – ZN ;
 L : Distance MN, longueur de l’écoulement MN = L ;
 S : Section transversale de l’échantillon.

h0M
Notons qu’un piézomètre ou un tube piézométrique est un tube de

h0N
faible diamètre (quelques millimètres à quelques centimètres), ne
communiquant avec l’eau du sol que dans la zone où l’on veut M
mesurer la pression. On a directement cette pression en mesurant la
hauteur de remontée de l’eau dans le tube. Le piézomètre donne donc N

S
ZM
la hauteur de la nappe dans une formation perméable. L

ZN
X
Axe horizontal de référence
X’
1.1 – Vitesse de l’eau dans le sol
Soit Q (m3/s), le débit d’eau à travers la section S (m2), la vitesse apparente “ v ” (m/s) de l’eau est par
𝑸
définition vaut : 𝒗 = .
𝑺

1.2 – Pression interstitielle en un point M du sol


La pression interstitielle est la caractéristique physique en chaque point du sol de l’eau qui s’écoule dans
les interstices ou pores de ce sol. Pour la déterminer on utilise un piézomètre :
u  h 0    P a tm .

Comme la pression atmosphérique (Patm) règne partout, on annule purement


et simplement celle – ci ; d’où :

h0
u  h 0 
+M

1.3 – Charge ou Pression Hydraulique en un point du sol


En hydraulique, la charge est la constante qui constitue le membre de droite de l'équation de Bernoulli.
Dans un liquide en mouvement l’énergie totale en un point M a pour expression :
2
v u
hM    Z Avec :
2g 
𝒈 ∶ 𝑎𝑐𝑐é𝑙𝑒𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑛 𝑚/𝑠 2 𝑜𝑢 𝑁/𝑘𝑔 ;
𝒖 ∶ 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑎𝑢 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑀 𝑒𝑛 𝐾𝑁/𝑚2 𝑜𝑢 𝑀𝑃𝑎 ;
𝜸𝝎 ∶ 𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑠𝑝é𝑐𝑖𝑓𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝐾𝑁/𝑚3 ;
𝒗 ∶ 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑′ é𝑐𝑜𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑎𝑢 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑠𝑜𝑙 𝑎𝑢 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑀 𝑒𝑛 𝑚/𝑠 ;
𝒛 ∶ 𝑎𝑙𝑡𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒 𝑑𝑢 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑀 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒 à 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑟 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑝𝑙𝑎𝑛 ℎ𝑜𝑟𝑖𝑧𝑜𝑛𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒𝑒𝑛 𝑚 ;
𝒛 𝑒𝑠𝑡 𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖 𝑙𝑎 𝑐ô𝑡𝑒 𝑑𝑢 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑀 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒 à 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑟 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑝𝑙𝑎𝑛 ℎ𝑜𝑟𝑖𝑧𝑜𝑛𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒𝑒𝑛 𝑚 ;
𝒗𝟐
= 𝑬𝑪 ∶ 𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝐶𝑖𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑜𝑢 𝐶ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝐶𝑖𝑛é𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 (𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒) : ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑢𝑒 à 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 ;
𝟐𝒈
𝒖
+ 𝒛 = 𝑬𝑷 ∶ 𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑃𝑜𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑜𝑢 𝐶ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑃𝑜𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒 ;
𝜸𝝎
𝒖
= 𝒉𝑷 ∶ 𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑃𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑜𝑢 𝐶ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑃𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑜𝑢 𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑖é𝑧𝑜𝑚é𝑡𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 ;
{ 𝜸𝝎

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Dans un écoulement permanent de liquide non visqueux, l’énergie mécanique totale est constante
(Equation de Bernoulli). Donc toute variation de l’une de ces formes d’énergie entraîne celle des autres
en sens inverse. L’équation de Bernoulli traduit donc la conservation de l’énergie mécanique de la
particule le long de sa trajectoire.

L’eau qui est un liquide visqueux. Ainsi, pour son écoulement à travers les interstices du sol, il y a
dissipation d’énergie.

Dans le sol, la vitesse maximale que l’eau peut avoir est 10 cm/s. Le terme (v2/2g)
vaut alors 0,0005 m soit 0,5 mm donc négligeable vis – à – vis des termes (u/γω) et
(z) qui sont de l’ordre du mètre (m). 𝐡𝐏𝐌
En définitive la charge hydraulique en un point M du sol a pour expression :
u
hM   Z Ou ℎ𝑀 = ℎ𝑃𝑀 ± 𝑍𝑀


Remarque :
 La charge hydraulique (h) est mesurée en un point donné par l’altitude du niveau atteint par
l’eau dans un tube piézométrique placé au point considéré par rapport au plan de référence.
 La charge de Pression (hP) est la différence de niveau d’eau dans un tube piézométrique.
 On choisit généralement le niveau de référence z = 0 pour le niveau d’eau la plus bas.

1.4 – Perte de charge d’un écoulement


Le Théorème de Bernoulli exprime le bilan de l’Energie mécanique lors du déplacement d’un fluide
(intégration de la conservation de la quantité de mouvement). La charge hydraulique décroît dans le
sens de l’écoulement. Si un fluide est immobile, sa charge hydraulique est constante dans l’espace.

Lorsqu’un fluide est « parfait », c’est – à – dire incompressible et non visqueux, il n’y a pas de perte
de charge (Théorème de Bernoulli). Mais ici, la viscosité de l’eau et les frottements eau/grains lors
de l’écoulement occasionnent une perte d’énergie, une perte de charge notée h.

En effet, dans le sol, l’eau n’est pas un fluide parfait. C’est un fluide
visqueux et compressible. Et donc lorsque l'on est en présence de
dh

frottements (grains de sol et eau), le théorème de Bernoulli ne s'applique


plus et la charge n'est plus constante. La dissipation d’énergie
h0N

occasionne des pertes de charge. La perte de charge (h) est représentée


h0M

par la différence de niveau entre les deux piézomètres (figure ci – contre).


N
On suppose que l’écoulement a lieu de M vers N, la perte de charge
ZN

∆𝐡(𝐌𝐍) , qui par convention est une quantité négative vaut : M


ZM

± 0.00
∆𝒉(𝑴𝑵) = ∆𝒉(𝑵/𝑴) = 𝒉𝑴 − 𝒉𝑵 = (𝒉𝑷𝑴 ± 𝒁𝑴 ) − (𝒉𝑷𝑵 ± 𝒁𝑵 )

1.5 – Gradient hydraulique d’un écoulement


On définit le gradient hydraulique entre deux points M et N comme le frottement relatif entre l’eau en
mouvement et les grains du sol. C’est la perte de charge par unité de longueur traversée lors de
l'écoulement. Le vecteur i est tangent à la ligne de courant et orienté dans le même sens que l'écoulement.
C’est une quantité sans dimension.
∆𝒉𝒕 ∆𝒉𝒕 𝒉𝑴 − 𝒉𝑵
Quand l'écoulement se fait selon une direction on a : 𝒊(𝑴𝑵) = 𝒊 = = = où
𝑴𝑵 𝑳 𝑳

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𝑳 = 𝑴𝑵.
∆𝒉
On déduit alors qu’en tout point M du sol le gradient hydraulique vaut : 𝒊 = ±
𝒅𝒍
On note :
 Comme nous l’avons dit, la relation ci – dessus est définie dans un milieu unidirectionnel, mais
∆𝒉𝒙 ∆𝒉𝒚 ∆𝒉𝒛
elle se généralise aisément à deux ou trois dimensions. On a alors : 𝒊 (± ; ± ; ± ).
∆𝒙 ∆𝒚 ∆𝒛

 Si 𝒊 = ⃗𝟎, alors, la charge hydraulique est la même en tout point du milieu ; l’eau interstitielle
est en équilibre hydrostatique.
 En tout point M du sol les vecteurs 𝒊 et 𝒗
⃗ sont tous deux tangents à la ligne de courant et sont
orientés dans le même sens que cette ligne.
 En exemple, pour i = 0,5 ⇔ lorsque l’eau parcourt 1 m dans le sens de l’écoulement, la charge
hydraulique diminue de 0,5 m.
 La perte de charge sur la longueur d’écoulement (gradient hydraulique) traduit le frottement
exercé par l’eau sur le squelette. La poussée de l’écoulement qui en résulte est à l’origine de nombreux
sinistres : les glissements de terrain, les ruptures de digue, les phénomènes d’érosion, …

III – PROPRIETES HYDRAULIQUES DE L’EAU


1.1. – Définition
La perméabilité est la capacité d’un sol à se laisser traverser par l’eau. Elle dépend également du pouvoir
de communication des pores entre eux. Tous les sols sont perméables mais il y a certains qui sont très peu
perméable de sorte qu’on parle de sols imperméables. La perméabilité des sols est exprimée par un
coefficient de perméabilité.

1.2. – Loi de Darcy


L'ingénieur français DARCY montra expérimentalement en 1856 que la vitesse moyenne apparente
d'écoulement de l'eau à travers (𝒗)le sol est proportionnelle au gradient hydraulique : c'est la loi de Darcy,
qui a pour expression : 𝒗 = 𝒌 × 𝒊. C'est une loi fondamentale de l'hydraulique des sols.
 i est le gradient hydraulique ;
 k est un coefficient, appelé alors coefficient de perméabilité de Darcy ou coefficient de
perméabilité du sol ou encore conductivité hydraulique.
La loi de Darcy a été établie pour un écoulement vertical d’eau dans un sable propre saturé ; elle a
été ensuite généralisée aux écoulements dans les autres types de sols saturés et sert aussi pour les
écoulements d’autres fluides (pétrole, gaz, air, …) seuls ou en mélanges. C’est donc une des lois les plus
importantes de l’hydraulique en milieu poreux.
La vitesse (𝒗), comme son nom l’indique, n’est qu’une vitesse apparente. En effet, il n’y a pas que l’eau
dans le sol (le sol est composé de grains, d’eau et d’air, c’est-à-dire qu’il est composé de grains et du
vide). Ce qui signifie que la circulation de l’eau ne se fera que dans les vides. Nous ne pouvons donc pas
utiliser toute la surface S du sol, mais plutôt la surface Sv des vides. Ce qui nous emmène à déterminer la
vitesse réelle (𝒗𝒓 ) de l’eau dans le sol (dans les vides) :
𝑸 𝑸 𝒗 𝑸 𝑺𝒗 𝑺𝒗 𝑺𝒗 × 𝑯 𝑽𝒗 𝒗
𝒗𝒓 = 𝒆𝒕 𝒗 = 𝒐𝒏 𝒂 𝒂𝒍𝒐𝒓𝒔 ∶ = × = = = = 𝒏 ⇔ = 𝒏
𝑺𝒗 𝑺 𝒗𝒓 𝑺 𝑸 𝑺 𝑺 ×𝑯 𝑽 𝒗𝒓
Avec : Vv : volume des vides ; V : volume du sol. n : porosité du sol
𝑸 𝒗
D’où 𝒗𝒓 = =
𝑺 ×𝒏 𝒏

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NB :
 La loi de DARCY se vérifie en générale très bien à condition de rester en régime laminaire,
c’est – à – dire quand les vitesses restent faibles ;
 Le coefficient de perméabilité du sol k s’exprime en cm/s ou en m/s
 L’équation du débit Q à travers une section S de sol, s’écrit alors en fonction de i et k :
𝑸=𝒗 ×𝑺 = 𝒌×𝒊×𝑺
1.3. – Détermination du coefficient de perméabilité au laboratoire
La perméabilité " k " des sols est une mesure de la difficulté avec laquelle l'eau peut circuler à travers le
sol. Elle s'exprime en m/s. Exemple pour i = 1 : Si k = 10 – 2cm/s, il faudra 10000s pour parcourir 1m.

La perméabilité est influencée par divers facteurs comme le diamètre effectif des pores, la forme des
vides et des cheminements à travers les interstices, le degré de saturation, la granulométrie, la forme
des grains, l’enchevêtrement des grains et la compacité du milieu.
On peut donc distinguer selon leur structure, les sols à forte perméabilité (sols grenus) et les sols à
faible perméabilité (sols fins). On définit donc un coefficient de perméabilité pour les sols grenus et
un coefficient de perméabilité pour les sols fins.

3.3.1 – Détermination du coefficient de perméabilité ‘k’ pour les sols grenus


Au laboratoire on détermine le coefficient de perméabilité des sols grenus en utilisant un dispositif
dénommé : le perméamètre à charge constante.
Q → Quantité d’eau écoulée à travers
l’échantillon ;
S → Aire (surface ou section) de
l’échantillon arrosé par l’eau ;
Δh = h

D → Diamètre de l’échantillon arrosé


par l’eau ;
S H → Hauteur de l’échantillon de sol ;
h1

Q h1 → Différence de niveau entrant


h2

dans le tube et le niveau de référence ;


Pierre poreuse
h2 → Hauteur d’eau au – dessus de
H

0,00 l’échantillon ;
Pierre poreuse
Q → Quantité d’eau écoulée pendant
un temps donné ;
Δh = h → Perte de charge.

𝑸
On sait que 𝒗 = 𝒌 × 𝒊 et 𝒗 =
𝑺
Perméamètre à charge constante 𝑸
⇒ 𝒌 =
𝑺 × 𝒊
∆𝒉(𝑨𝑩) 𝒉𝑨 −𝒉𝑩
i est le gradient hydraulique : 𝒊 = =
𝑯 𝑯
D’après le dispositif de perméamètre ci – dessus :
∆ℎ ℎ
ℎ𝐴 = ℎ0𝐴 + 𝑍𝐴 = ℎ1 + 0 ℎ𝐴 − ℎ𝐵 = ℎ1 − (𝐻 + ℎ1 ) = ℎ = ∆ℎ d’où 𝑖 = =𝐻
𝐻
ℎ𝐵 = ℎ0𝐵 + 𝑍𝐵 = ℎ2 + 𝐻
𝑸×𝑯 𝑽𝝎 ×𝑯 𝑸×𝑯 𝑽𝝎 ×𝑯 𝝅 . 𝑫𝟐
On a alors 𝒌 = = = = avec 𝑺=
𝑺×𝒉 ∆𝑻 × 𝑺 × 𝒉 𝑺 × ∆𝒉 ∆𝑻 × 𝑺 × ∆𝒉 𝟒

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3.3.2 – Détermination du coefficient de perméabilité ‘k’ pour les sols fins


Au laboratoire on détermine le coefficient de perméabilité des sols fins en utilisant un dispositif
dénommé : le perméamètre à charge variable.

a ou d Q → Débit d’écoulement ;
S → Aire de l’échantillon ;
D → Diamètre de l’échantillon ;
H → Hauteur de l’échantillon de sol ;
t0 T → Durée de l’essai ;
Δh

t1 = t0 + Δt a → Section du tube ;
a → Diamètre du tube ;
h1 → Différence de niveau entre le tube
h1

T
h

gradué et le trop – plein au début de


l’essai ;
h2

0,00
S D h → Différence de niveau entre le tube
gradué et le trop-plein au temps t0 ;
Q
Pierre poreuse → Δh → Perte de charge entre t0 et t1,
c’est – à – dire entre t0 et t0 + Δt ;
Pierre poreuse → H h2 → Différence de niveau entre le tube
gradué et le trop – plein à la fin de l’essai.

Perméamètre à charge variable

 Pendant un temps Δt, la quantité d’eau qui passe à travers l’échantillon exprimée par :
 − 𝑎 × ∆ℎ : volume d’eau dont se vide le tube ;
 𝑄 × ∆𝑡 : volume d’eau recueillie à la sortie de l’échantillon.

D’où : − 𝒂 × ∆𝒉 = 𝑸 × ∆𝒕 avec 𝑸 = 𝑺 × 𝒗 = 𝑺 × 𝒌 × 𝒊;

 A l’instant t, la longueur d’écoulement est H et la perte de charge est :


−𝒉 𝒉
Δh = - h ⇔ 𝒊 = − =
𝑯 𝑯


On peut donc écrire que : −𝑎. 𝑑ℎ=S.k.i.dt ⇔ − 𝑎. 𝑑ℎ = 𝑆. 𝑘. . 𝑑𝑡
𝐻
𝑑ℎ 𝑆.𝑘
⇔− = 𝑑𝑡
ℎ 𝑎.𝐻
ℎ2 𝑑ℎ 𝑇 𝑆.𝑘
⇔− ∫ℎ 𝐻 = ∫0 𝑎.𝐻 . 𝑑𝑡
1

𝑎×𝐻 ℎ1 𝑎×𝐻 ℎ1
D’où : 𝑘= . ln ( ) = 2,3 . log ( )
𝑆×𝑇 ℎ2 𝑆×𝑇 ℎ2

𝑑2 × 𝐻 ℎ1 𝑑2 × 𝐻 ℎ1
𝑘 = 2 . ln ( ) = 2,3 2 . log ( )
𝐷 × 𝑇 ℎ2 𝐷 × 𝑇 ℎ2

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1.4. – Coefficient de perméabilité des sols lités ou stratifiés


De nombreux sols sédimentaires sont constitués par des couches superposées de granulométries
différentes et donc de perméabilités variables. La perméabilité est parmi les propriétés des sols les plus
sensibles à l’anisotropie. Soit un terrain stratifié d’épaisseur H constitué de n couches horizontales
d’épaisseur Hi et de perméabilité ki. On peut définir un terrain fictif homogène qui, dans les mêmes
conditions de perte de charge, laisse filtrer le même débit.

3.4.1 – Coefficient de perméabilité verticale


Soit kv le coefficient de perméabilité vertical du terrain fictif homogène. En exprimant que :
 La perte de charge totale est la somme des pertes de charges de chaque couche ;
 Le débit est le même pour toutes les couches, la vitesse de décharge v est aussi la même ;
∑𝒏
𝒊 = 𝟏 𝑯𝒊
On démontre que l’on a : 𝒌𝒗 = 𝑯𝒊
∑𝒏
𝒊=𝟏 ( )𝒌𝒊

3.4.2 – Coefficient de perméabilité horizontale


Soit kh le coefficient de perméabilité horizontal du terrain fictif homogène. En exprimant que :
 La perte de charge est la même pour toutes les couches, le gradient hydraulique i est donc aussi
le même pour toutes les couches ;
 Le débit total est la somme des débits de chaque couche :
∑𝒏
𝒊 = 𝟏 𝒌𝒊 × 𝑯 𝒊
On démontre que l’on a : 𝒌𝒉 = ∑𝒏 𝒊 = 𝟏 𝑯𝒊

Remarque : La perméabilité du terrain fictif homogène est beaucoup plus élevée dans le sens parallèle
des couches que dans le sens perpendiculaire des couches.
Dans le cas de terrain constitué de deux couches, on peut facilement démontrer que :

𝒌𝒉 > 𝒌𝒗 => dans les terrains stratifiés, la perméabilité est plus grande parallèlement à
la stratification que perpendiculairement.

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1.5. – Détermination du coefficient de perméabilité par des formules empiriques


La perméabilité d'un sol peut être déterminée par des formules empiriques établies par divers auteurs :

 La Formule de Hazen (pour les sables) : k = C × (D10)2 ;

Pour D10 en cm, on obtient k en cm/s, avec 12 < C < 400 ; la valeur moyenne de C est 100. Et cette
équation n'est valable que pour k ≥ 10–5 m/s.

 La Formule de Casagrande : k = 1,4 × K0,85 × e2 où K0,85 est le coefficient de perméabilité


pour un indice des vides e = 0,85.

𝜸𝝎 𝑪 𝒆𝟑
 Formule de Kozeny – Carman : 𝒌 = × × avec :
𝝁 𝑺 𝟏+𝒆

 C qui est un coefficient dépendant de la forme des grains et qui croit des sables aux grains
anguleux vers les sables aux grains arrondis (75 < C < 400) ;

 e est l'indice des vides ;


 µ est la viscosité dynamique de l'eau : µ = 0,0131 g/cm.s ;
 S la surface spécifique des grains, i.e. surface par poids de matériau en cm2/g.

𝑪 (𝝁 −𝟎,𝟏𝟑)𝟐 𝑪 (𝝁 −𝟎,𝟏𝟑)𝟐
 Formule de Terzaghi : 𝒌=
𝝁
[ 𝟑 ] (𝑫𝟏𝟎 )𝟐 = 𝝁
[
(𝟏 − 𝝁)𝟏/𝟑
] (𝑫𝟏𝟎 )𝟐 avec :
√𝟏− 𝝁

 C qui est un coefficient dépendant de la forme des grains et qui croit des sables aux grains
anguleux vers les sables aux grains arrondis (75 < C < 400) ;
 µ est la viscosité dynamique de l'eau : µ = 0,0131 g/cm.s ;
1.6. – Ordre de grandeur de k et nature du sol

k 10 cm/s 10–1 cm/s 10–3 cm/s 10–5 cm/s 10–7 cm/s 10–10 cm/s
Nature du Roche apparemment
Graviers Gros sables Sables fins Limons Argiles
sol non fissurée

Dispositif
de mesure Perméamètre à charge
Perméamètre à charge variable
de k constante

On peut déterminer la perméabilité d’un sol in situ par des essais de pompage comme l’essai Dupuit,
l’essai Lefranc, l’essai Lugeon, la méthode Muntz, la méthode Porchet, ...

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Leçon 3 : ACTIONS MECANIQUES DE L’EAU SUR LE SOL


I – POUSSEE DE L’EAU
Si un obstacle est placé devant un jet d’eau, l’eau va exercer une action ou une charge sur cet obstacle.
De même les eaux souterraines exercent une charge appelée Poussée (Poussée de l’eau) sur les obstacles
que représentent les grains du sol.
 Lorsque l’eau est statique, cette poussé est la Poussée d’Archimède qui est une force ou une
Poussée hydrostatique ;
 Lorsque l’eau est en mouvement, cette poussée est dite Poussée de l’écoulement qui est une
force ou une Poussée hydrodynamique.

La poussée de l’eau joue un rôle considérable dans les problèmes de stabilité des massifs de sols. Ainsi,
on démontre que :
1) La poussée de cet écoulement est une force massique, c’est – à – dire que la force développée
par cet écoulement est proportionnelle à la masse d’eau concernée (comme l’action de la pesanteur) ;
2) La poussée de cet écoulement et la poussée d’Archimède sont les résultantes des pressions
interstitielles exercées sur le pourtour du massif de sol considéré.
3) La poussée de cet écoulement est dirigée en chaque point dans le sens de l’écoulement.
4) La poussée de cet écoulement est donnée par la formule : 𝒅⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑷𝝎 = 𝜸𝝎 × 𝒅𝑽𝝎 × 𝒊 ;
5) En définitive, un massif de sol baignant dans une nappe d’eau (sol saturé) en écoulement est
soumis à trois forces massiques que sont :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑷𝝎 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑷𝒂
 Son poids : 𝑾 = 𝜸 × 𝒅𝑽 ;
 La poussée d’Archimède : 𝑷𝒂 = 𝜸𝝎 × 𝒅𝑽 ; 𝒅𝑽
 La poussée de l’écoulement : 𝑷𝝎 = 𝒊 × 𝜸𝝎 × 𝒅𝑽
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑾
Nous considérons donc le sol saturé où l’eau et le squelette solide sont intimement mélangés. L’eau peut
être statique ou en mouvement, où s’exercent donc les contraintes des deux phases :
 Les contraintes effectives « σ’ » et « τ’ » dues aux grains du squelette solide du massif de sol ;
 Les contraintes dues à l’eau appelées pressions interstitielles “u”
L’expression analytique de la contrainte effective normale est le postulat de Terzaghi : 𝝈′ = 𝝈 − 𝒖.

Nous appliquerons cette relation pour le calcul de la contrainte effective normale dans les cas simples.

II – CALCUL DES CONTRAINS EFFECTIVES


1.1 – Calcul de la contrainte effective en présence d’une nappe statique

Selon le postulat de Terzaghi on a : 𝝈′ = 𝝈 − 𝒖

Avec : 𝝈 = 𝜸𝝎 × 𝑫 + 𝜸𝒔𝒂𝒕 × 𝒁 et 𝒖 = 𝜸𝝎 × 𝑫 + 𝜸𝝎 × 𝒁

D’où : 𝜎 ′ = (𝛾𝜔 × 𝐷 + 𝛾𝑠𝑎𝑡 × 𝑍) − (𝛾𝜔 × 𝐷 + 𝛾𝜔 × 𝑍)


γω Eau D
𝜎 ′ = 𝛾𝜔 × 𝐷 + 𝛾𝑠𝑎𝑡 × 𝑍 − 𝛾𝜔 × 𝐷 − 𝛾𝜔 × 𝑍
M Z 𝜎 ′ = 𝛾𝑠𝑎𝑡 × 𝑍 − 𝛾𝜔 × 𝑍
γSat 𝜎 ′ = (𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝜔 ). 𝑍
Sol saturé
𝝈′ = 𝜸 ′ × 𝒁

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Remarque :

1. 𝝈′ = (𝜸𝒔𝒂𝒕 − 𝜸𝝎 ). 𝒁 est indépendant de la hauteur d’eau au – dessus du massif (sol) ;


2. 𝜸′ = 𝜸𝒔𝒂𝒕 − 𝜸𝝎 est le principe de la poussée d’Archimède.
1.2 – Calcul de la contrainte effective en présence d’un écoulement vertical
descendant

Dans ce cas de figure, l’écoulement est linéaire et


γω Eau D vertical ; il se fait dans le sens des z croissants avec la
± 0,00 M0
profondeur.
Z
M
γSat Selon le postulat de Terzaghi on a : 𝝈′ = 𝝈 − 𝒖
Sol saturé

z Avec : 𝝈 = 𝜸𝝎 × 𝑫 + 𝜸𝒔𝒂𝒕 × 𝒁

Tout écoulement s’accompagne d’une perte de charge donc la pression interstitielle u varie avec la
profondeur z (la position du point M).

On sait qu’en un point quelconque du sol :


𝒖
 La charge hydraulique vaut : 𝒉 = ± 𝒁;
𝜸𝝎
𝒅𝒉
 Le gradient hydraulique en ce point vaut : 𝒊 = −
𝒅𝒛

𝒖𝑴
Selon la figure ci – dessus, au point M, la charge hydraulique vaut : 𝒉𝑴 = − 𝒁𝑴
𝜸𝝎

𝑑ℎ 𝑑𝑢 𝑑𝑧 1 𝑑𝑢 𝑑𝑧
Donc : 𝑖 = − 𝑑𝑧 = − (𝑑𝑧.𝛾 − 𝑑𝑧) = − + 𝑑𝑧
𝜔 𝛾𝜔 𝑑𝑧

𝟏 𝒅𝒖 1 𝑑𝑢 𝑑𝑢
Ce qui donne : 𝒊 = − +𝟏  𝑖−1=−  𝛾𝜔 (𝑖 − 1) = − 𝑑𝑧
𝜸𝝎 𝒅𝒛 𝛾𝜔 𝑑𝑧

 𝛾𝜔 (𝑖 − 1). ∫ 𝑑𝑧 = − ∫ 𝑑𝑢
𝑧 𝑢
 𝛾𝜔 (𝑖 − 1). ∫0 𝑀 𝑑𝑧 = − ∫𝑢 𝑀 𝑑𝑢
0

On obtient ainsi 𝑢𝑀 = 𝛾𝜔 × 𝑍𝑀 − 𝑖 × 𝛾𝜔 × 𝑍𝑀 + 𝛾𝜔 × 𝐷
D’où 𝜎′𝑀 = (𝛾𝜔 × 𝐷 + 𝛾𝑠𝑎𝑡 × 𝑍𝑀 ) − (𝛾𝜔 × 𝑍𝑀 − 𝑖 × 𝛾𝜔 × 𝑍𝑀 + 𝛾𝜔 × 𝐷)
𝜎′𝑀 = 𝛾 ′ × 𝑍𝑀 + 𝑖 × 𝛾𝜔 × 𝑍𝑀

𝝈′𝑴 = (𝜸′ + 𝒊 × 𝜸𝝎 ). 𝒁𝑴
Remarque : Il y a un accroissement de la contrainte effective 𝝈′𝑴 lorsqu’il y a un écoulement vertical
descendant par rapport à la contrainte effective 𝝈′𝑴 lorsque la nappe est au repos (statique).
L’accroissement de cette contrainte est de (+𝒊𝜸𝝎 𝒁𝑴 ). Nous pouvons donc dire que dans ce

72 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

cas, l’eau charge le sol et l’écoulement ne présente pas de danger pour la stabilité du massif
de sol.

1.3 – Calcul de la contrainte effective en présence d’un écoulement vertical ascendant

En considérant la figure ci – dessous, la charge hydraulique a pour expression :


𝒖
 La charge hydraulique vaut : 𝒉 = − 𝒁;
𝜸𝝎
𝒅𝒉
 Le gradient hydraulique en ce point vaut : 𝒊 = car l’écoulement a changé de sens.
𝒅𝒛

γω Eau D
± 0,00 M0
Z
M
γSat Sol saturé

z
Ainsi en procédant de la même manière que précédemment, On établit que :
𝜎′𝑀 = 𝛾 ′ . 𝑍𝑀 − 𝑖𝛾𝜔 𝑍𝑀  𝝈′𝑴 = (𝜸′ − 𝒊𝜸𝝎 )𝒁𝑴

Remarque : Il y a une diminution de la contrainte effective 𝝈′𝑴 lorsqu’il y a un écoulement vertical


descendant par rapport à la contrainte effective 𝝈′𝑴 lorsque la nappe est au repos (statique).
La diminution de cette contrainte est de (−𝒊𝜸𝝎 𝒁𝑴 ).
Nous pouvons donc dire que dans ce cas l’eau décharge le sol. Ainsi, l’écoulement présente
un danger pour la stabilité du massif de sol.

III – ACTIONS MECANIQUES DE L’EAU SUR LE SOL


1.1 – Phénomène de Renard
Lorsque l’écoulement à travers le sol est vertical et ascendant, la Poussée de
i.γω.dV
l’écoulement et la Poussée d’Archimède sont directement opposées à la force de γω.dV
Pesanteur. En un point quelconque du sol où le gradient hydraulique est “ i ”, les
forces agissant sur le volume unité sont verticales et se composent de : dV
 La force de pesanteur “ γ ” dirigée vers le bas ;
 La poussée d’Archimède “ γω ” dirigée toujours vers le haut ;
 La poussée de l’écoulement “i × γω ” dirigée vers le haut. γ.dV
Le volume unité de sol est en équilibre lorsque : 𝜸𝝎 + 𝒊 × 𝜸𝝎 − 𝜸 = 𝟎
Si 𝜸𝝎 + 𝒊 × 𝜸𝝎 > 𝛾  le sol est entrainé vers le haut : c’est le phénomène de Renard.
On a : 𝛾𝜔 + 𝑖 × 𝛾𝜔 > 𝛾  𝑖 × 𝛾𝜔 > 𝛾 − 𝛾𝜔
 𝑖 × 𝛾𝜔 > 𝛾′
𝛾′
 𝑖>𝛾
𝜔

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“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

𝜸′ 𝜸′
Lorsque 𝒊 = ; le gradient hydraulique est dit critique et noté 𝒊𝒄 = . Le gradient critique est le
𝜸𝝎 𝜸𝝎
gradient hydraulique pour lequel la résultante de ces deux types de forces (forces ascendantes + forces
descendantes) est nulle.
Il faut donc s’assurer dans les problèmes où l’on est en présence d’un écoulement vertical que le gradient
hydraulique “ i ” ne dépasse pas le gradient hydraulique critique “ ic ”. On définit alors le coefficient de
𝒊𝒄
sécurité vis – à – vis du phénomène de Renard par le rapport : 𝑭 = .
𝒊
Remèdes au renard :
1. Rallonger le chemin de l’eau en augmentant la fiche de l’ouvrage ;
2. Bien compacter le sol à l’arrière de l’ouvrage ;
3. Installer une surcharge à l’arrière de l’ouvrage ;
4. Installer un drain à l’arrière de l’ouvrage.
 Celui-ci doit respecter la règle des filtres ci – dessous : (f) : filtre et (sàp) : sol à protéger :
D 15 ( f ) D 15 ( f ) D 50 ( f )
(1)  5 (2)  5 (3)  25
D 15 ( sàp ) D 85 ( sàp ) D 50 ( sàp )

(4) D85 (f) > des trous du drain (5) D50 (f) > 1.2 × Largeur de la fente du drain
𝟏
 On peut aussi vérifier la règle de Lane : 𝑳𝑽 + 𝑳𝒉 ≥ 𝜺 × 𝑯
𝟑
𝑳𝑽 : Longueur de cheminement vertical 𝑳𝒉 : Longueur de cheminement horizontal
𝜺 : Coefficient dépendant du sol 𝑯 : Hauteur d’eau à l’amont

5. Installer un géosynthétique ou géotextile (même rôle que le drain)


1.2 – Phénomène de Boulance
Un sol est en état de Boulance lorsqu’en tout point de ce sol les contraintes effectives sont nulles :
𝝈′𝑴 = (𝜸′ − 𝒊 × 𝜸𝝎 ). 𝒁𝑴 = 𝟎  (𝛾 ′ − 𝑖𝛾𝜔 )𝑍𝑀 = 0  (𝛾 ′ − 𝑖𝛾𝜔 ) = 0
∆ℎ ∆ℎ 𝜸′ ∆𝒉
Sachant que 𝑖=  𝛾′ = 𝛾𝜔  =
𝐻 𝐻 𝜸𝝎 𝑯

𝜸′ ∆𝒉
Pour ne pas qu’il y ait Boulance, il faut que 𝝈′𝑴 ≠ 𝟎 voire 𝝈′𝑴 > 0  >  𝒊𝒄 > 𝑖
𝜸𝝎 𝑯

Ainsi, si i << ic  pas de troubles ;


si i = ic  apparition de la Boulance (l’eau et le sol forment une émulsion) ;

74 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

si i >> ic  phénomène de Renard (création d’une voie privilégiée de circulation d’eau).

Dans le cas des sables et graves, le gradient critique est


proche de 1.

Dans tout problème d’hydraulique des sols, il importe de


vérifier que les gradients hydrauliques ascendants sont
suffisamment inférieurs à ic.

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IV – LES APPLICATIONS DE L’HYDRAULIQUE DES SOLS


En génie civil, l’Hydraulique des Sols intervient dans toute conception d’ouvrage qui est ou peut être en
contact avec l’eau : les barrages et les canaux, les soutènements, les fouilles, les rabattements de
nappes, les ouvrages dans une nappe, le drainage routier, l’étanchéité des fondations, …

L’Hydraulique des Sols intervient aussi dans d’autres disciplines comme le drainage agricole, la gestion
des ressources en eau, le contact eau douce / eau salée, l’exploitation minière, l’exploitation
pétrolière, le confinement hydraulique, …

Retenue Barrage
d’eau en terre

Palplanche

Surcharge
Tapis
(filtre)
étanche
Exemple de dispositif anti – Renard
pour un barrage en terre

Fiche

76 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

Leçon 4 : GENERALITES SUR LES CALCULS A LA RUPTURE


I – DEFINITIONS
La rupture dans un sol est difficile à percevoir ou à définir car il n'y a pas de rupture franche, mais une
déformation continue qui croît dans le temps en même temps que les contraintes. La rupture se produit
quand la déformation est irréversible.

On définit donc la rupture dans un sol à partir de l'observation des courbes efforts – déformations dans
des essais à déformations contrôlées. Ainsi, un sol est en état de rupture lorsqu’il n’est plus capable de
tenir ou de résister à certaines charges ou à certaines sollicitations.

En général, on ne connait pas les lois efforts – déformations dans les sols. Ceci fait que dans le cas général,
on ne sait pas calculer les contraintes et par conséquent les déformations. Toutefois, dans le cas où il y a
rupture, les équations générales d’équilibres jointes à l’équation de la courbe intrinsèques permettent de
calculer les contraintes au moment de la rupture.

L’objectif de ce cours est d’éviter la rupture. Il s’agira donc pour les géotechniciens de déterminer des
contraintes limites au – delà desquelles la rupture d’un sol peut se produire. Cette rupture du sol est en
effet due aux cisaillements ou aux contraintes de cisaillement.

II – PRINCIPE DE DETERMINATION DE LA CONTRAINTE DE RUPTURE D’UN SOL


Dans la pratique, on estime les contraintes de rupture d’un sol à travers des essais de laboratoire et des
essais in – situ.

Les essais en places (in – situ) ont l’intérêt d’éviter le problème de remaniement associé au prélèvement
des échantillons dans le sol, ils ne permettent en général qu’une détermination indirecte de la résistance
ultime du sol. Les essais de cisaillement les plus utilisés sur le terrain sont les suivants : le scissomètre,
le pénétromètre de poche, le rhéotest ;

Les essais de laboratoire, quant à eux, permettent la mesure directe de la résistance ultime du matériau.
De plus, il est possible de mesurer les déformations et les pressions interstitielles durant l’application de
contraintes croissantes. Les essais de cisaillement les plus utilisés au laboratoire sont les suivants : l’essai
triaxial, l’essai de cisaillement rectiligne.

Dans cette partie, nous nous intéresserons qu’aux essais pratiqués au laboratoire.

77 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


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Leçon 5 : LA RESISTANCE AU CISAILLEMENT DE SOL

I – DEFINITIONS
En géotechnique, on s'intéresse davantage à la
résistance au cisaillement des sols parce que dans la
plupart des fondations et des ouvrages, la rupture est
produite par l'application de contraintes de
cisaillement. Ainsi les sols, à l'instar de beaucoup de
matériaux se rompent. La rupture est cependant
difficile à définir car il n'y a pas de rupture franche.
Dans tous les cas, l'étude de la résistance au
cisaillement d'un sol consiste à déterminer la courbe
intrinsèque de ce sol suivant les différents
comportements possibles à court, moyen ou long terme.

Une fondation, un remblai, un barrage, une paroi moulée, un mur de soutènement, …. (En un mot, un
ouvrage) exercent sur un sol une charge qui produit des déplacements ou des déformations. Comme le
laisse prévoir la loi de comportement du sol, suivant la valeur de cette charge, le sol subira :
 Soit de petits déplacements ou déplacements limités : C’est le comportement élastique du
sol. Il ne se détruit pas. Il tasse, il s’affaisse sans céder sous la charge. L’ouvrage ne s’écroule donc pas.
 Ou de très grands déplacements : C’est le comportement plastique du sol. Il cède alors sous
la charge. Ce qui provoque l’écroulement de l’ouvrage.

On voit apparaître les deux grandes classes de problèmes à résoudre. Il s’agit de :


 L’estimation des déplacements provoqués par la charge lorsque celle – ci est inférieure à la
charge limite qui provoque la rupture du sol ; et de savoir si ces déplacements sont compatibles avec la
destination (l’utilisation) optimale de l’ouvrage.
 La détermination de la charge limite, à ne pas atteindre qui provoquerait la rupture du sol et
donc la destruction de l’ouvrage.

La réalisation d’un ouvrage sur un sol entraine des déformations de celui – ci (figure ci – dessous) :

L’ouvrage exerce une certaine Le sol s’affaisse ou tasse dans le Les tassements du sol deviennent de
contrainte sur le sol temps sous la charge de l’ouvrage. plus en plus importants.

Si les contraintes exercées par l’ouvrage sur le sol sont très élevées, celui – ci risque de se rompre.
L’objectif de cette leçon est de s’intéresser au second problème. Nous essayerons de déterminer la charge
limite à ne pas atteindre qui provoque la rupture du sol.
Soit un volume de sol sur lequel est appliqué un ensemble de forces externes ; en considérant que ces
forces n'agissent que dans un plan, on peut les décomposer en éléments plus petits pour un point
quelconque du domaine. Cette décomposition peut se faire par rapport à la normale et à la tangente à un
plan passant par ce point et incliné d'un angle α par rapport à l'horizontale.
En effet, lorsqu’on applique une force F sur une surface S, la contrainte T qui s’exerce sur cette surface
s’exprime de la manière suivante : ⃗𝑻 = ⃗𝑭/𝑺.
En décomposant 𝑻 ⃗ = 𝛔. 𝒏
⃗ suivant la normale et la tangente à la facette considérée on a : 𝑻 ⃗ + 𝛕. 𝒕.

78 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

⃗ : vecteur normal à la facette et 𝒕 : vecteur tangent. 𝛔 est la contrainte normale et 𝛕 la contrainte


Avec 𝒏
tangentielle ou de cisaillement.

On définit la résistance au cisaillement d’un sol comme étant la contrainte de cisaillement maximale
que le sol peut supporter. C’est donc la résistance interne par unité de surface qu’un sol peut offrir pour
résister à une rupture ou à un cisaillement le long d’un plan.

Il faut distinguer la contrainte de cisaillement maximale appliquée qui peut produire la rupture de la
résistance au cisaillement. La contrainte appliquée qui peut causer la rupture doit être déterminée et elle
est située sur un plan critique donné : c’est le cercle de Mohr.

On utilisera alors une nouvelle loi appelée le critère d’écoulement plastique ou le critère de rupture
encore appelé le critère de Mohr – Coulomb représentant la frontière du domaine d’élasticité
représenté par la courbe intrinsèque qui est l’enveloppe des cercles de Mohr correspondant à la rupture.
II – ESSAIS DE CISAILLEMENT D’UN SOL AU LABORATOIRE
L’objectif de ce cours est de savoir déterminer les caractéristiques intrinsèques c (cohésion) et φ (angle
de frottement interne) d'un sol par les essais appropriés

Le but des essais de cisaillement est de mesurer la résistance au cisaillement sous contraintes normales et
d'en déduire la valeur des deux constantes c et φ qui représentent des caractéristiques mécaniques du
milieu. Ces essais permettent donc de déterminer c, φ et éventuellement la loi de comportement du
matériau. Cependant, la détermination de c et φ va dépendre de l’essai qui est effectué.

Certains de ses essais se font directement sur le terrain (essais in situ). Comme exemples, nous avons
l’essai avec le scissomètre, l’essai avec le pénétromètre de poche, l’essai avec le rhéotest, …

Au laboratoire, la rupture d’une éprouvette de sol s’apprécie d’après la déformation du sol. Cette rupture
de l’éprouvette de sol peut être réalisée à travers deux essais principaux :

 L’essai de compression triaxial : l’appareil utilisé est l’appareil triaxial ;


 L’essai de cisaillement direct ou l’essai de cisaillement rectiligne encore appelé l’essai à la
boîte de Casagrande : l’appareil utilisé est formé de deux demi boîtes rigides

1.1 – L’essai de compression triaxial


2.1.1- Description de l’essai
Il se fait à l'aide de l'appareil triaxial. L’éprouvette de sol a la forme d’un cylindre droit. Elle est placée
dans une cellule appelée cellule triaxiale. L’éprouvette est contenue latéralement dans une gaine élastique
(fine membrane) étanche et parfaitement déformable verticalement. Ses deux extrémités, selon le
montage, sont au contact de pierres poreuses rigides qui sont reliées à un système permettent de mesurer
la pression interstitielle u de l'eau dans le cas d'un sol saturé et d'effectuer ou non un drainage de
l'échantillon : d'où plusieurs modes opérations (drainé ou pas, consolidé ou pas).

L’eau, remplie dans la cellule est mise sous une pression latérale constante q. L’éprouvette est comprimée
verticalement à l’aide d’un piston sous une charge variable (axiale) dans le temps P = F.
La déformation verticale Δh de l’éprouvette est mesurée à l’aide d’un comparateur.

L'essai classique consiste à augmenter la force P = F jusqu'à la rupture complète de l'échantillon, tout en
laissant la pression q constante et en notant la déformation axiale εa.

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Cet essai consiste donc, pour une pression latérale (q) constante, à faire croître la contrainte axiale
provenant du poids (P), c’est-à-dire de la masse (M) et à observer la rupture de l’éprouvette de sol.
M Masse (M) qui varie
Piston
Cellule
triaxiale

Pierre poreuse Fine membrane


imperméable
Eau sous pression
latérale (q)
Contrôle du
drainage
Appareil de compression triaxial

𝐹 𝑃
 Sur tout plan horizontal, il s'exerce la contrainte axiale : 𝜎𝑎 = + q= + q ; où S est
𝑆 𝑆
la section de l'échantillon.
𝑃
 Sur tout plan vertical, il s'exerce la même contrainte radiale : 𝜎𝑟 = q = 𝜎𝑎 − .
𝑆

2.1.2- Exploitation des résultats de l’essai


L’essai triaxial est simplifié de la manière suivante :

Modélisation
σ1 σ1 σ1 σ1

σ3 σ2 σ3 σ2
σ3 σ2 σ3

Plan de cisaillement Plan de cisaillement Plan de cisaillement


σ1 quelconque vertical horizontal

On a généralement : σ1 ≥ σ2 ≥ σ3.
 σ1 est la Contrainte Principale Majeure (CPmaj). Elle a une direction verticale et elle
s’applique sur un plan horizontal (H) qui est appelé Plan Principal Majeur (PPmaj).
 σ2 est la Contrainte principale intermédiaire (CPint). Elle a une direction horizontale et
elle s’applique sur un plan vertical (V) qui est appelé Plan Principal Intermédiaire (PPint).
 σ3 est la Contrainte principale mineure (CPmin). Elle a aussi une direction horizontale et
elle s’applique également sur un plan vertical (V) qui est appelé Plan Principal Mineur (PPmin).
 Les plans horizontaux et verticaux ne subissent pas d’effort de cisaillement (τ = 0).

Dans un espace bidimensionnel, cette aire se réduit à un cercle appelé Cercle de Mohr.

Pour l’essai triaxial donc on a : σ1 ≥ σ2 = σ3. Le plan vertical, lors de cet essai, est ainsi appelé Plan
Principal Mineur (PPmin) car σ2 = σ3 et le plan horizontal, Plan Principal Majeur (PPmaj).

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“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

L’essai proprement dit consiste, pour une pression latérale (q) constante, c’est – à – dire σ3 constant, à
faire croître la masse (M), d'où le poids (P), donc le déviateur (𝑫 = 𝝈𝟏 − 𝝈𝟑 ). Donc, lors de l’essai, 𝝈𝟑
sera fixée et 𝝈𝟏 va varier. Trois plans de cisaillement s’imposent à nous :

σ1 croît σ1 σ1 σ1
(A)
(σA ; τA)
σ3 est σ3 σ3 (V) σ3
(H)
constant (σ3 ; 0) (σ1 ; 0)

Cas 1 : plan de Cas 2 : plan de Cas 3 : plan de


cisaillement quelconque cisaillement vertical cisaillement horizontal
Définissons le repère
(O ; σ ; τ) appelé repère de Mohr ou repère de Mohr – Coulomb. Plaçons dans ce repère, les plans de
cisaillement (A), (V) et (H) dus aux contraintes σ1 et σ3.
τ
 Le plan (A) est un plan quelconque de coordonnées :
(σA≠0 ; τA≠0) A
 Le plan (V) est le plan vertical de coordonnées : τA
(σ3 ≠0 ; τ= 0)
 Le plan (H) est le plan horizontal de coordonnées : Ω
V H
(σ1 ≠0 ; τ= 0) O σ σ σ σ
3 A 1
Remarquons qu’un point du repère de Mohr représente un plan
dans la réalité, c’est – à – dire un plan de rupture dans le sol.
On trace alors dans le repère de Mohr le cercle ci – contre de
diamètre [𝑉𝐻] = 𝝈𝟏 − 𝝈𝟑 appelé Cercle de Mohr.
Observons que le cercle de Mohr représente tous les points du repère de Mohr, c’est – à – dire tous les
plans du sol dans le cas où celui – ci subit les contraintes σ3 et σ1 susceptibles de provoquer la rupture.
Dans le plan de Mohr, la rupture intervient lorsque le cercle devient tangent à la droite intrinsèque ou
droite de Coulomb.
2.1.3- Détermination de la droite de rupture
L'essai classique consiste à augmenter la force F
jusqu'à la rupture complète de l'échantillon, tout en τ
laissant la pression q constante et en notant la
déformation axiale εa.

On fixe donc σ3 et on fait varier σ1 dans le but


d’amener l’échantillon à la rupture. On aura ainsi la
représentation ci – contre des cercles de Mohr pour σ
chaque σ1 donné dans le repère de Mohr : O σ3 σ11 σ12 σ13 σ14 σ15 σ16 σ17 σ18

Posons – nous la question de savoir quelles est


parmi toutes ses valeurs de σ1 celle qui correspond
à la valeur de σ1 de rupture (σ1r).

81 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

Le but de l’essai est donc de déterminer le plus petit σ1 (σ1r) qui détruit le sol (𝝈𝟏 − 𝝈𝟑 ) (II)
pour un σ3 fixé, c’est – à – dire le cercle de Mohr à la rupture.
( I)
Pour résoudre ce problème nous nous intéresserons à la loi de comportement
(III)
des sols encore appelée la loi de Hooke, qui exprime dans un solide la linéarité
et la réversibilité des déformations. Cette loi s’écrit alors :
∆𝐡 𝟏 𝐇𝟎 − 𝐇𝐢 𝐇𝐢
𝛆𝐯 = = ( ) × 𝛔𝐯 = =𝟏−
𝐇𝟎 𝐄 𝐇𝟎 𝐇𝟎 Ɛ

En traçant la courbe représentant la variation de la déformation du sol εv en fonction de la sollicitation qui


l’a produit. Selon la nature et l’état du sol, la courbe présentera l’une des deux allures ci - dessus :
 Les courbes (I) et (III) présentent un maximum qui correspond à l’état de rupture ; la déformation
continue de croître au – delà de l’état de rupture alors que la sollicitation appliquée diminue ou mieux
reste constante. La loi de Hooke ne peut plus s’appliquer conte tenue de l’importance des déformations et
de leur irréversibilité, on fait donc appel à une nouvelle loi appelée le critère d’écoulement plastique ou
le critère de rupture ou encore le critère de Mohr – Coulomb représentant la frontière du domaine
d’élasticité représenté par la courbe intrinsèque qui est l’enveloppe des cercles de Mohr correspondant à
la rupture. Cette rupture est représentée par une droite d’équation :c+ tan(
 La courbe (II) a une allure asymptotique ; on définit donc arbitrairement la rupture à une valeur
maximale de la déformation au – delà de laquelle le comportement de l’ouvrage est incompatible avec sa
destination.
Nous déterminons graphiquement la contrainte principale appliquée σ1r qui cause la rupture.
Pour déterminer avec précision l’état de rupture, l’essai est répété à trois reprises sur trois échantillons du
même sol pour différentes valeurs de σ3. On aura donc trois cercles de Mohr à la rupture et il est alors
possible de tracer la courbe intrinsèque qui est la droite tangente à ces cercles de Mohr. Cette droite est
appelée la droite de Coulomb.
En effet, les valeurs de σ1r sont obtenues pour chaque valeur de σ3 fixée. Donc si l’on réalise trois
essais on aura la représentation ci – dessous dans le repère de Mohr :

τ σ12
σ11 σ13

c 𝛗
σ

σ31
σ32
σ33

82 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


“Ton attitude détermine ton altitude” Support pédagogique cours et exercices de géotechnique

 La droite de rupture appelée courbe intrinsèque du sol ou droite de Coulomb d’équation


générale :c+ tan(fait apparaître, dans le plan de Mohr, trois domaines selon la position des
cercles de Mohr à la rupture :
 Domaine (I) : matériau non rompu ;
 Domaine (D): matériau à la limite de rupture ;
 Domaine (II): matériau rompu.
 est l’angle que fait la tangente aux cercles et l’horizontal, c’est l’angle de frottement interne.
 c est l’ordonnée à l’origine, la cohésion ou la résistance au cisaillement sous une charge nulle.

2.1.4- Caractéristiques du cercle de Mohr


D’après l’expression de la tangence du cercle de Mohr à la courbe intrinsèque, les caractéristiques du
cercle de Mohr dans le repère de Mohr – Coulomb sont :

𝒛 𝝈 + 𝝈𝒙 𝟏 𝝈 + 𝝈𝟑
 Les coordonnées du centre : Ω {𝝈 = 𝟐 ou Ω {𝝈 = 𝟐
𝝉=𝟎 𝝉=𝟎
𝟐 𝟐
𝛔𝐳 − 𝛔𝐱 𝛔𝐳 + 𝛔𝐱 𝛔𝟏 − 𝛔𝟑
 Le rayon : 𝐑 = √( ) + 𝛕²𝐳𝐱 = √( ) 𝐬𝐢𝐧²(𝛗) =
𝟐 𝟐 𝟐

1.2 – L’essai de cisaillement rectiligne


2.2.1- Description de l’essai
Il s'effectue grâce à la boîte de cisaillement ou boîte de Casagrande. C'est le plus ancien appareil utilisé
pour déterminer la résistance au cisaillement d'un sol. De nos jours, elle n'est utilisée que lorsqu'il n'existe
pas d'ambiguïté sur les conditions de drainage de l'échantillon.

La boîte de Casagrande est constituée de deux demi – boîtes dont l'une est fixe (la demi – boîte inférieure
C2) et l'autre (la demi – boîte supérieure C1) mobile le long d'un plan de contact A-B dans une direction
donnée. Elle permet donc le cisaillement de l'échantillon suivant un plan imposé A-B généralement
horizontal (la demi – boîte supérieure coulisse donc horizontalement sur la demi – boîte inférieure).
Un échantillon est introduit dans la boîte (L’échantillon est placé entre les deux demi – boîtes) sur laquelle
on exerce une force normale constante 𝐍 ⃗⃗ (L’appareil comporte un dispositif de chargement qui permet
d’appliquer une charge verticale ( ⃗𝑵 ⃗ ) par l’intermédiaire d’un piston) puis on augmente
progressivement la force de traction ou effort horizontal 𝐓⃗ tout en notant les déplacements verticaux (ΔH)
et horizontaux (ΔL) jusqu'à la rupture complète de l'échantillon ; le déplacement de la demi – boîte se
faisant à vitesse constante. Le sol est placé entre deux pierres poreuses qui permettent le drainage de ce
dernier. On peut remplacer les pierres poreuses par des plaques pleines et le sol ne peut plus se drainer,
du moins théoriquement.
⃗⃗ ⇔ 𝛔(Fixe)
𝐍 𝛔(Fixe)
½ boite sup.

ΔL
⃗ ⇔
𝐓
ΔL 𝛕 (Variable)
½ boite inf. 𝛕 (Variable)
2.2.2- Exploitation des résultatsLde l’essai L

On soumet donc l’échantillon de sol à un système de contraintes dont l’une reste constante et que
l’on définit comme étant la contrainte normale notée σ. La deuxième contrainte exercée τ est la contrainte
tangentielle ou de cisaillement qui varie au cours de l’essai. L’essai est mené en imposant une déformation
εL constante. Ici, nous constatons que le plan de rupture est imposé : il est généralement horizontal.

83 C.E GEOTECHNIQUE Edition sept.2020


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Posons – nous, la question de savoir laquelle des valeurs de “ τ ” correspondrait à la valeur de rupture
(τr) ? Le but de l’essai est donc de déterminer le plus petit τ qui détruit le sol pour un σ fixé.

Pour résoudre ce problème nous nous intéresserons aussi à la loi de comportement des sols :
∆𝐋
𝛆𝐋 = = −𝛎 × 𝛆𝐕 , avec 𝛎 grandeur appelée coefficient de poisson (𝛎 ∈ [𝟎 ; 𝟎, 𝟓])
𝐋

De même l’essai est répété à trois reprises sur trois échantillons du même sol pour différentes valeurs de
σ, on obtiendra trois valeurs de la contrainte tangentielle τr de rupture.
En portant les τr en ordonnée et les σ en abscisse, on obtient trois points sensiblement alignés. On aura
donc la représentation ci-contre dans le repère de Mohr :
τ

1.3 – Différents types de sols


La détermination de c et φ nous permet de définir les sols. On a ainsi des sols pulvérulent (c = 0 KPa),
des sols cohérent (c ≠ 0 KPa), des sols frottant (φ ≠ 0°) et des sols non frottant (φ = 0°).

Sol cohérant et frottant Sol cohérant et non frottant


Sol pulvérulent et frottant
c ≠ 0 KPa et φ ≠ 0° c ≠ 0 KPa et φ = 0°
c = 0 KPa et φ ≠ 0°
τ τ τ
 tan( c + tan(

c

σ σ
σ
Remarque :
 Le Sol ne peut jamais être pulvérulent et non frottant (c = 0 KPa et φ = 0°) ;
 φboîte > φtriaxial à cause de l'influence des déformations latérales dans le cas de la boîte de Casagrande.

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III – EXPRESSIONS DE CALCUL DES CONTRAINTES DE CISAILLEMENTS


1.1 – Critères de rupture σ
La rupture d’un matériau se produit à cause d’une combinaison
critique entre la contrainte normale et la contrainte de cisaillement. τ

La résistance mobilisée est la contrainte de cisaillement qui prévaut à


𝝅 𝝋 τ
un angle 𝛼 = 𝟐 + 𝟒 pour un état de contraintes données : σ
𝝅 𝝋 𝝅 𝝋 σ
𝝈𝟏 = 𝝈𝟑 𝐭𝐚𝐧 𝟐 ( 𝟒 + 𝟐 ) + 𝟐𝒄 𝐭𝐚𝐧 ( 𝟒 + 𝟐 ). τ

La résistance disponible est la contrainte de cisaillement critique τ


α
déterminée à partir du critère de rupture : σ
𝝈𝟏 + 𝝈𝟑 𝝈𝟏 − 𝝈𝟑 𝝅
 𝝈𝒏 = + 𝐜𝐨𝐬 ( + 𝝋) ;
𝟐 𝟐 𝟐
𝝈𝟏 − 𝝈𝟑 𝝅
 𝝉 =
𝟐
𝐬𝐢𝐧 ( + 𝝋)
𝟐

1.2 – Direction du plan de rupture et Pôle


𝝅
L’angle de rupture “ α ” de l’éprouvette de sol vaut dans le cercle de Mohr “ 2α ” tel que 𝟐𝜶 = +𝝋
𝟐
τ
𝝉 = 𝒄 + 𝝈. 𝒕𝒂𝒏(𝝋)

τ Tω

τzx
φ P α 2α
O σ3 σx O’ σz σ1 σ

3.3 – Intérêt de la représentation de MOHR


Le problème à résoudre devient celui – ci : Connaissant l’inclinaison d’un plan dans le solide, comment
trouver les valeurs des contraintes normales et tangentielles qui y agissent ? Et inversement ?
La résolution de ce problème est possible analytiquement, mais peut être fastidieuse. On lui préfère alors
une résolution graphique basée sur la notion de Pôle :
 Le pôle, représenté par le point P, appartient toujours au cercle de Mohr.
 Sur le cercle de Mohr, il existe un unique point P et un seul appelé pôle, pour lequel toute droite
passant par P coupe le cercle de Mohr en un point dont les coordonnées définissent l’état des contraintes
sur un plan dont l’inclinaison par rapport à l’horizontale est la même que la droite.
 Le pôle est tel que la droite qui le relie à n’importe quel point (plan) du Cercle de Mohr est parallèle
au plan dans la réalité.

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IV – INTERPRETATION PHYSIQUE DE c ET φ
4.1 – Angle de frottement interne (φ)
 Mouvement sur un plan incliné : Soit un corps A posé sur un plan B mobile incliné d’un angle
. Il existe une valeur φde  à partir de laquelle le corps “A” glisse sur le plan B.
 Si < φ: état d’équilibre fixe ;
 Si  = φétat d’équilibre limite ;
 Si > φglissement de A sur B.
Si A et B sont constitués du même matériau alors, φ est l’angle de frottement interne du matériau.
 La compacité du sol influe directement sur l’angle φ ; cette influence peut être traduite
par la loi empirique proposée par Caquot et Kérisel pour la variation de “ tan(φ) ” (coefficient de
frottement interne du sol) avec l’indice des vides “ e ” : tan(𝜑) = 𝑘/𝑒 ;
 L’angle frottement interne croît selon l’étalement de la granulométrie ;
 L’angle de frottement interne dépend de la forme et de l’état de surface des grains ; il est
plus élevé pour les sols à grains anguleux que pour les sols à grains ronds, et pour un état de surface
rugueux que pour un état de surface lisse des grains.

 Déversement d’un sol : un sable déversé d’une certaine hauteur forme un tas dont la pente
ne peut dépasser φ. En effet, si atteint la valeur φ alors toute quantité supplémentaire de sable roule
vers le bas. φ est donc (approximativement) l’angle maximal du tas de sable.

1.2 cohésion (c)


La Cohésion est la capacité des grains du sol à se coller les uns aux autres. C’est la résistance du sol au
cisaillement en l’absence d’effort normal. La cohésion est donc la mesure de l’influence des éléments fins
(pâte argileuse) dans un sol. La cohésion “c” indépendante de la contrainte normale est due :
 Soient aux liaisons mécaniques pouvant exister entre les grains et créer par la cimentation ;
 Soient aux ménisques d’eau existant aux points de contact entre les grains. Cette dernière
composante disparaît lorsque la teneur en eau augmente.

La résistance au cisaillement d’un sol résulte donc du cumul des effets de c et φ.

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BIBLIOGRAPHIE
I – QUELQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. CLEMENT DESODT, PHILIPPE REIFFSTECK. 2015, Géotechnique, Exercices et proplèmes corrigés de


mécanique des sols, avec rappels des cours, Dumond ;

2. SORO DOUYERI, Notes de cours de Géotechnique, IPNETP-COCODY\ABIDJAN

3. ABSI, E., 1993, Pathologie des fondations et ouvrages en terre, Annales de l’ITBTP N° 516 Série sols et
fondations 220 ;

4. Bulletins du LBTP, Volumes 1 à 9. ;

5. CASSAN, M., 1986, Aide-mémoire d’hydraulique souterraine, Presses de l’ENPC ;

6. CASANOVA (1973), CAMIL (1984), Géologie de la Côte d’ivoire ;

7. CLAUDE LEGRAND, Notes de Cours de géotechnique (IUT Paul Sabatier) ;

8. COSTET, J., et SANGLERAT, G., 1975, Cours pratique de Mécanique des sols ; Plasticité et calcul des
tassements ; Calcul des ouvrages ;

9. DEPARTEMENT STBGC, ENSTP, Fascicule de TP de mécanique des sols ;

10. ENPC/PFE, Conception géotechnique des ouvrages et des routes, Formation continue, Mars 2000 ;

11. Fascicule 62 titre V ;

12. FILLIAT G., et al., 1981, La pratique des sols et fondations, Editions du Moniteur, 1392p. ;

13. FRANÇOIS SCHLOSSER, Eléments de mécanique des sols ;

14. GEORGES FILLIAT & Jean Claude CAMELAN (1995), Analyses et essais en laboratoire ;

15. GUEI, A., Notes de cours, ENSTP/STBGC ;

16. HABIB, P., Précis de géotechnique ;

17. HURTADO, J., 1988, Introduction à la géomécanique, E. Sols et structures ;

18. HOLTZ, R.D., KOVACS, W.D., 1991, Introduction à la géotechnique, Editions de l’Ecole Polytechnique de
Montréal ;

19. JAG 88, 1988, LBTP Revues ;

20. J. COSTET & G. SANGLERAT, Cours Pratique Mécanique des sols Tome 1 et Tome 2 ;

21. J. M. TCHOUANI Nana, Cours De Mécanique Des Sols tome I Propriétés des Sols ;

22. Khaled MEFTAH, Cours Mécanique des sols ;

23. Les risques dans le génie civil, Tunis/Hammamet 2004, Actes du Colloque international, 469p. ;
24. MAGNAN, J.P., 1999/2002, Cours de mécanique des sols et des roches, Volumes 1 et 2, Presses de l’ENPC

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