Octobre

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OCTOBRE 1960

AVIS
LECTEURS DE

ET DE

ATTENTIO 1

TOUS LES 15 DU MOIS


DANS

Sport & ll.ie


TOUT VOIR
NOUVELLE FORMULE .
vous· -TROUVEREZ TOUT SAVOIR
Dl:SORNIAIS - •
UN Vl:RITABLE

MAGAZINE · DU
FOOTBALL
TOUS LES MARDIS

FRANCE-FOOTBAll
TOUS LES 1•r DU MOIS

FOOTBALL-MAGAZINE
TOUS LES 15 DU MOIS

SPORT ET VIE
AVEC SON
« MAGAZINE DU FOOTBALL »
CHAQUE SEMAINE
llfflTI!fl
révèle les dessous
de l'actualité
dans sa rubrique
QU'ON SE LE DISE !
C.O.N.F.I.D.E.N.T.I.E.L
2
NOTRE COUVERTURE :

1,r221~all
Domi n ique Co lonna a prouvé à
, foo_!IAu Helsinki qu'il restait l' une des va-
leurs sûres de l'équipe de Fran ce.
Une équ ipe de France q ui pr ivée
de Kopa n'est plus elle- même.
Photo ANDRE LECOQ.

SUPPLEMENT MENSUEL DE FRANCE-FOOTBALL

SOMMAIRE N" 9 - OCTOBRE 1960

TROIS
EXEMPLES
OOTBALL-MAGAZINE est particulièrement heureux • Sedan au microscope • Cinq générations
F de vous présenter ce numéro. page 10 de <lemts . . . . . . . page 22
Pourquoi?
Parce que, si l'on n'y prenait ga:rde, on se laisserait
em'llhir par l'inquiétude et le désarroi. 1,e football français,
dit-on, est en perte de vitesse. L'équipe de France a terri-
blement peiné, à Helsinki et à Varsovie, devant des adver-
• Les carnets de Jacques de Ryswick .... page 4

saires très modestes. Nos équipes de club piétinent. Nos


joueurs paraissent saturés. Nos matches de championnat
• Les Tricolores à Helsinki et à Varsovie . page 6
sont médiocres.
Tout cela est vrai et mérite .r éflexion. Il est urgent, • Connaissance des lois du ieu . . . . . .. . page 18
par exemple, de se pencher sur le problème du championnat
à 20 clubs et sur le problème des joueurs étrangers. li est
urgent aussi de donner à l'équipe de France une politique,
• Sète le dimanche . . . . .... . . . . . ... .. page 20

au lieu de la laisser dériver au gré des événements. , • Les rois du Real page 28
Cependant, il serait injuste d'aller trop loin et de
décréter, parce que le football français subit quelques • Les passe-murailles du Ra-
secousses, que le football français se meurt. cing page 30
S'il donne des signes de lassitude, il offre aussi, Dieu
merci, beaucoup de motifs d'espérance.
Et c'est pourquoi, nous sommes heureux de vous pré- • Grand-père H.A.C. s'est mis au régime page 32
senter ce numéro.
Nous ne l'avons pas fait exprès, nous n' avons pas spé- • Robert Jonquet plus de mystère entre nous ...... page 36
cialement cherché à écrire des articles qui incitent à l'opti-
misme. Mais il se trouve que, des sujets traités, se dégage
invinciblement une impression de réconfort.
Qu'on lise, par exemple, notre « microscope > sur
• Le soigneur le plus pittoresque
du monde ... . . . .. ... . page 43
Sedan. On y verra comment quelques hommes sincères et
intelligents continuent d'animer un club de football dans
un coin de Franèe o.ù -Lien n'indique que le football doive
• Tout le football du monde page 44

particulièrement réussir, Mais ils ont des idées simples • .Les .jeux -de F.M. 1)Gge 47
et• rigoureuses sur le professionnalisme, et ils ne dévient
pas de leur ligne de conduite. c Je leur souhaite (a pu
écrire Jean Cocteau des footballeurs sedanais), de rester
toujours des amateurs en secret. > C'est cela le secret de
/
Sedan et nous affi.r mons que si l'expérience ardennaise
n'est pas valable, sans ret.ouches, pour tous les clubs fran-
çais, elle est réconforàlnte par contre, par son esprit et Tous les textes et photographies son t placés sou s le Copyrigh t « Footba ll - Maga zine » et
ses résultats, pour l'ensemble de notre football. « Presse-Sport ». Toute ·reproduct ion, même partielle, est forme ll emen t inte rdite.
On apprendra également, dans une passionnante enquête
de Jean Cornu, que nos footballeurs professionnels à la
suite des Havrais commencent à ouvrir les yeux sur un Rédaction - Publicité - Administration : 5.O.P.U.S.I., 1 O, faubourg Montmartre, PARIS.
des problèmes les plus mal connus du sport et les plus Tél. : T Altbout 70-80 et la suite. Service vente : PROvence 37-18.
imporàlnts : l'alimentation de l'athlète.
On découvrira enfin, entre· autres sujets, la personnalité
du plus mystérieux des footballeurs français : Robert Jon-
ABONNEMENTS- : C. C. POSTAL PARIS 5320 95
quet. Lui qui s'est toujours défié des journalistes, • lui le
solitaire, s'exprime librement pour la première fois. Jonquet ë"RANCE. UNION POSTALE 6 MOIS : 550 FRANC S (5,50 NF.). - 1 AN : 1.000 FRANCS (10 NF.)
est aussi un exemple parce qu'il fut un athlète avant d'être ÉTRANGER : 6 . MOIS : 700 FRANCS (7 NF.) . - 1 AN : 1.300 F RANCS (13 NF. )
un footballeur, et qu'il n'a pour ainsi dire jamais subi de
« coup dur > dans sa brillante carrière, jusqu'à la Coupe
du Monde 58. Directeur de la publication : P. THOMINET • Directeur général : Jacques GODDET.
Sedan, Le Havre, Jonquet. Trois exemples qui nous Rédacteur en chef : Jacques FERRAN • Rédacteur en chef adjoint : Max URBINI.
interdisent de douter de l'avenir du football de France.
Attaché à la rédaction en chef : J.-Ph. RETHACKER
f A-cQUES FERRAN.

3
JEUDI 1 • SEPTEMBRE
Brève « rallonge ~ de vacances. saisie
au vol entre les matches Angers-
Racing. hier soir, et Rennes-Reims,
dimanche. Ces journées ensoleillées -
les premières depuis mon retour du
LES CAR.NETS
Midi ! - donn ent tout son charme et
so n écla t à notre adorable campagne 1
angevine de la fin d'é té, aux riches rité première selon laquelle la meil- tement comprendre à Raymond, pre- ces occasions-là, il o·est guère qu'une
vergers dont les arbres demandent lit- leure équipe demeure toujours en fin nant à témoins ses camarades plus grande formation brésilienne, elle aussi
téralement grâce, sous leur charge de compte celle qui possède... les âgés, Marche, Jonquet, les Sinibaldi, en euphorie.:.
pléthorique... Des pommes... Des meilleurs joueurs en plus grand nom- mais me disant tout de même qu'il Vous rappelez-vous cet étourdissant
poires à en faire bâiller d'aise notre bre. Tout le reste n'est que complé- s'agissait-là. très probablement, d'un Real-Vasco de Gama qui eut lieu au
chanteur-footballeur Sacha Distel ; Des mentaire, comme de se demander si le garço.n de forte personnalité ! Parc des Princes voilà quelques an-
pêches ? Il y en a tant à gogo, ici, style de celui-ci va s'accorder avec le Quelques minutes plus tard, nous nées? Ce quart d'heure vertigineux
qu 'on s"étonne d'avoir à les payer aussi style de celui-là, ou bien encore : < si étions devenus très bons amis et je durant lequel la défense des champions
cher à Paris ! ce n'est pas trop d'avoir deux construc- crois que. depuis lors. nous le somrres européens fut littéralement en perdi-
J'aime toujours à me retrouver en teurs comme Kopa et Ujlaki dans une restés, sans une ombre entre nous. tion au milieu du fantasmagorique
cette chère vieille et bonne terre d'An- même attaque ! > n'est-ce pas, cher Raymond ? carrousel carioca7 Avec le Real (d'hier)
jou ; à folâtrer parmi les ceps dorés Qu'est-ce qu'il faut entendre, alors et Santos (de juin dernier, pas celui
des côtea ux du Layon : ou bien, dans qu'il n'est pas d'exemple que des qui s'est fait éliminer de la Coupe
quelque vert pré bordant la Maine, joueurs possédant la classe, le sens et Sud-Américaine par Bahia !) nous eus-
la Mayenne ou la Loire, à m'attendrir l'intelligence du football comme les LUNDI 5 SEPTEMBRE sions assisté, je crois, au plus éclatant
aux buco liques occupations d"un trou- possèdent ces deux-là, se soient jamais festival de football, au match le plus
peau bla nc ! Partout ici. le décor est contrariés sur un terrain : plaise au riche en couleur et en plénitude, qui
si doux, les êtres si pa isibles, l'air du ciel de nous les tirer un jour en série, Rennes. - Je me réjouissais à se puisse imaginer.
temps si reposant, si lénifiant, l'exis- les Ujlaki et les Kopa : on vous ga- l'avance de pouvoir suivre la < finale
tence apparemment si tranquille, que rantit qu'alors il n'y aura plus beau- mondiale > à la T.V., hier soir, après
la vie m'y semble poursuivre son cours coup de problèmes, ni pour l'équipe de avoir téléphoné à !'Equipe et France-
à l'ancestrale et immuable cadence des France, ni pour les clubs français ! Football mes comptes rendus du match JEUDI 8 SEPTEMBRE
siècles passés. Pour un peu, les paci- Rennes-Reims.
fiques luttes du Stade Bessonneau me Eh bien ! ce fut raté. Car l'image Mais est-ce seulement en football
paraîtraient trop intenses, trop bruyan- SAMEDI 3 SEPTEMBRE nous parvenant du Stade Bernabeu qu'il arrive aux meilleurs - hormis à
tes, hors de cadre. de rythme et... de était si nébuleuse que nous dûmes un Real bien sûr ! - de ne point
propos : en quelque sorte, et si je Ce midi, justement, coup de télé- « deviner » plutôt que c voir " les acçéder aux phases ultimes des compéti-
pu is dire, anachroniques! phone de Raymond : « J'ai appris que fameux trois buts marqués en un peu tions internationales? Voyez le lance-
Je pensais - curieusement! - à vous étiez ici, où je viens moi-même moins de dix minutes par le séré- ment du javelot à Rome, où Ailey,
cela hier soir en voyant évoluer les d'arriver, avec ma famille ; vous nous nissime tandem Di Stefano-Puskas. Cantello. Danielsen, Lievore, Sidlo,
footballeurs du S.C.O. Je me disais feriez plaisit en venant prendre un Dommage pour nous. téléspectateurs, voire notre Macquet - six garçons va-
que tous ces garçons, transplantés dans verre à la maison, ce soir... >. car après que ce feu d'artifice préambu- lant plus de 80 mètres - se font éli-
l'ambiance de cette merveilleuse cure C'est ainsi que, quelques heures plus laire et ... décisif eût déroulé ses fastes miner avant l'épreuve finale, dont un
sédative, avaient bien du mérite à n'en tard, Raymond· et Christiane Kopa me fulgurants en plein brouillard, ce fut seul des participants, le vainqueur
point subir à la longue les effets ! Tout faisaient les honneurs de leur jolie pra tiquement terminé : point davan- Ciboulenko, dépasse cette même dis-
de même : je ne crois pas qu'il puisse résidence angevine, située sur la route tage de meilleure image, et surtout ... tance!
y avoir jamais de très grande équipe, de Sainte-Gemmes, tout au bout de plus de match. Autrement dit, ce fes-
ni de super-champion en cet heureux tin de . rois nous a laissés sur notre J'ai pesté contre la T.V. dimanche
la ville, conçue et meublée avec un à Rennes ; depuis lors je la bénis, car,
pays d'Anjoi.i. où l'on n'en demande goût parfait, sans une fausse note. faim : une apothéose doublement esca-
d'ailleurs sans doute pas tant ! motée! grâce · à elle, les Jeux, < c'est comme si

...
Mais ce dont Raymond est le plus fier, l'on y était > ! Ah I ce départ tambour
c'est ce ravissant jardin à la française Mais quelle équipe irrésistible sait battant de Michel Bernard puis cette
avec massifs fleuris, pelouses d'un vert demeurer - ou redevenir - le Real ray nnante arrivée de Michel ;Jazy,
Pour en revenir à hier soir, Ujlaki délicat et pièces d'eau suaves, harmo- dans les occasions exceptionnelles ! avant-hier, derrière l'intouchable Herb
a conquis Verriest Il lui reste main- nieusement entrelacées selon l'inspira- Que ce soit en demi-finale puis en Elliott ... Je crois bien que, depuis les
tenant à faire la conquête de Gaute- tion d'un paysagiste local... finale de Coupe d'Europe contre Bar- exploits de nos footballeurs en Suède,
roux. puis celle de Thépot Que de « Et là-bas, au fond, derrière cette celone et Francfort, ou bien encore voilà un peu plus de deux ans, la T.V.
monde à conquérir aujourd'hui par ce haie, c'est notre potager, venez voir ... > lorsqu'il s'agit de décrocher la pre- n'avait pas fait battre aussi fort et
garçon qui, depuis des années, est l'un Opéré voilà exactement une semaine, mière médaille d'cir de < champion du simultanément un tel nombre de cœurs
des tout premiers footballeurs d'Eu- il trotte déjà gatllardement, pieds nus Monde des clubs >, l'adversaire est tricolores !
rope. sans pourtant avoir jamais réussi
à être prophète en son pays ... d'adop-
dans des sandales rouges ; ces vilaines
esquilles, qui se baladaient dans les
immanquablement, irrémédiablement
hors de combat au moment précis que
semblent avoir choisi les Di Stefano,
.
••
tion! chairs de sa cheville gauche et le
Tout cela porterait à croire, vrai- soumettaient, sur le terrain. à un vér~ Puskas et Cie. Réussir cela, en foot- Hier soir pourtan·t, je me suis arra-
ment, que notre football français est table martyre. ne sont plus, Dieu ball, c'est vraiment le fin du fin. ché durant quelques heures à ces vi-
trop riche en joueurs hors-série ! merci, qu'un mauvais souvenir : Ceci noté, ce n'est pas contre Pena- sions olympiques - qui requièrent un
Mieux : vous verrez que si Uj)aki - On vous voit demain à Rennes, rol qu'il eut fallu voir la prestigieuse maximum de temps ces jours-ci ! -
Raymond? phalange madrilène. C'est contre San- pour pousser une pointe jusqu'à Reims
- Bien sûr ... Vous ne voudriez pas tos : celui des Pelé, Coutinho et Pépé où, en dépit du confortable succès
que je n'aille pas encourager les co- qui. en fin de saison dernière, subju- obtenu par ses hommes en Coupe d'Eu-
pains alors qu'ils jouent à une centaine guèrent de leurs fascinantes et dérou- rope sur les gentils Luxembourgeois
de kilomètres d'Angers ! > tantes évolutions tous les grands stades d'Esch-sur-Alzette, Henri Germain ne
Gentil Kopa, petit galibot de Nœux- d'Europe, hormis.. le Stade Berna- leur a pas encore pardonné leur contre-
les-Mines. dont le football a fait. en beu. Penarol est une excellente équipe, performance, et surtout leur manque
moins, de dix ans, un monsieur, dans mais elle demeure. si je puis dire, une de tonus, de dimanche dernier à
toute l'acception du terme . Et si atta- équipe de modèle çourant. Santos, Rennes :
chant ... Je n'ai pas oublié l'un de nos c'est la super-équipe tout comme l'est « Vous connaissez Albert Batteux,
tout premiers contacts, c'était à Si;te, le Real... des grandes occasions. Et je me dit-il : vous savez à quel point il
durant la saison 1952-53, celle-là même crois que pour lui faire échec dans mûrit sa pensée avant de l'exprimer.
des débuts de Raymond au sein de
l'équipe rémoise, à l'issue d'un match
de championnat que celle-ci venait de
perdre.
Or, je ne me souviens pas exactement
de la réflexion que j'émis dans le ves-
Joseph Ujlaki (entre Colonna et Vin- tiaire champenois au sujet de cet échec,
cent) : « Mais si ! je peux jouer en elle ne devait d'ailleurs pas être bien
équipe de France avec Kopa ». méchante. Mais ce que je me rappelle,
c'est qu 'elle incita le jeune Kopa -
joue à Helsinki puis à Varsovie, et il avait alors un caractère tout d'une
qu'il y rallie l'unanimité des suffrages, pièce, assez pointu ! - à se dresser
il se trouvera toujours quelque bon sur ses ergots : je le revois et l'entends
apôtre pour poser la question : « Oui, toujours, debout sur son banc, en slip,
mais. .. lorsque Kopa fera sa rentrée me criant quelque chose dans ce
en équipe de France. _faudra-t-il y genre :
maintenir Ujlaki ? ». - Oh ! vous autres, les journalistes,
Exactement comme si, au Real, on hein ... ça va bien ! Herrera (à gauche/
s'interrogeajt sur l'opportunité d'aligner - Eh bien ! non. justement ce et le Real ont mis
en même temps Puskas et Di Stefano 1 genre de réaction « n'allait pas >, à à mal la défense
Il n'y a vraiment qu'ici qu 'on semble mon gré : ni dans le fond , ni dans u r u g u 3 y e n ne de
ignorer, aujourd"hui encore. cette vé- la forme. Je le fis poliment mais hau- Pénarol.

4
DU:;~ MOIS ;.,:_/:,::~_-•-;
. ,.,•-,-.;;:~---
L'ACTUALITÉ DU FOOTBALL LIBREMENT
· COMMENTÉE

et aussi combien il pèse ses termes. épanouissement. Vous admettrez que,


Eh bien ! figurez-vous qu'hier, au cours dans ces conditions, la politique des
de sa conférence-critique du match, jeunes soif à la fois onéreuse, hypo-
Batteux n·a pas hésité, pour la pre- thétique, et la plupart du temps ? éce-
mière fois de sa carrière d'entraîneur, vanté. On en arrive à se dire qu'tl est
à employer le mot « fainéants », en plus sûr et ... plus rentable de s'adresser
parlant de certains de nos joueurs. Et directement au marché des tr-1nsferts,
il a fort bien fait... > quitte à payer deux dizaines d~ mil-
« Lorsqu'on a à ce point conscience lions et p.lus pour un bon professionnel
de sa supériorité sur l'adversaire, < tout fait >...
ajoute Henri Germain, on le prouve, on Le malheur c'est que le bon profes-
lui impose d'emblée sa loi, comme sionnel < tout fait > ne court pas les
d'ailleurs le fait le Real, qui lui, est rues, et ... les dizaines de millions non
toujours là, et en forme quand il le plus ! A cet égard Henri Germain me
faut. Après, seulement, on a le droit disait - hier également - : « Nous
de souffler un peu : or, chez nous, avons actuellement à Reims plusieurs
c'est c: avant > qu'on souffle,. comme bons joueurs que nous aimerions prêter
si l'on avait toujours le temps de à d'autres clubs pros. sans indemnité
démontrer une supériorité ... qui reste d'aucune sorte, uniquement parce que
d'ailleurs à prouver ! > n'ayant pas leur place en équipe fanion,
Le noble courroux d'Henri Germain ils constituent pour nous une charge
- qui s'est, nul n'en ignore, fort juste- superflue. Or, ces joueurs, nous . ne
ment donné le Real pour modèle, dans trouvons pas à les placer... gratmte-
tous les domaines ! - s'adressait-il ment, à charge seulement pour le clu~
particulièrement à sa nouvelle recrue acquéreur d'assurer leurs mensuali-
Le Rémois Rustichelli (aux prises ici nec le gardien d'Esch, Steffen) tés ... >.
Rustichelli ? Le fait est que tous les a tardé à s'épanouir dans l'équipe champenoise.
spectateurs rennais ont pu voir ce der- Oui, il faut croire que les caisses
nier aller ramasser une balle en touche ne sont pas plus reluisantes que le
au pas, littéralement c: les mains dans Par contre, on y a vu les Danois qui très discutable, en ce qui concerne jeu lui-même, et ceci en dépit de _nos
les poches > alors que l'équipe ·ré- - ô nobles surprises et incertitudes particulièrement les mat<;hes noc- saisons pléthoriques et marathonien-
moise était meqée 2-1 ? du ballon rond ! - ont presque joué turnes ... nes... Ou plutôt, sans doute même,
les professeurs, dans un soir d'eupho- justement... à cause de cela !
Ce qui est sûr, c'est que certains de Au moins nous offre-t-on du bon
nos footbafleurs professionnels ne fe- rie devant les Hongrois eux-mêmes. spectacle ? Hum... Personnellement,
raient peut-être pas mal de jeter un Mais en finale, les vaillants Danois peut-être n'ai-je pas eu de chanc~ de-
coup d'œil, à leurs moments perdus, ont dû laisser sonner l'heure Yougo- puis la reprise, mais j'attends touJours JEUD! 29 SEPTEMBRE
vers ce qui se passe dans d'autres dis- slave : ces éternels seconds - trois de voir ce qu'il est convenu d'appeler
fois de suite aux Jeux puis. plus récem- < un bon match > : j'ai même l'im-
ciplines sportives. Qu'est donc leur en- Oui, en cet automne 1960, voici
traînement quotidien à côté des dix ment. en Coupe d'Europe des Nations pression - et je ne dois pas être le
- ont enfin décroché une timbale offi. notre footbalJ professionnel plus que
heures de travail intensif que s'impose seul - que la baisse générale de jamais placé devant ses responsabilités.
chaque jour un garçon comme le cielle ; ces très bons exécutants, dont qualité, si souvent déplorée ici .et ail-
le travail est toujours bien fait mais Naguère, il dissimula tant bien que mal
gymnaste soviétique ChakJine ? Qu'est- leurs ces dernières saisons, aurait ten- les failles de son édifice derrière la
jamais génial, et pour lesquels je n'ai dance à s'accentuer ... Le 1)ublic ne s'y
ce qu'un match de 90 minutes en clinquante et fallacieuse façade
regard de sept heures succ~sives de pas encore réussi à me passionner trompe d'ailleurs pas, dont la moyenne
(même lorsqu'ils battent, comme ~•est < Equipe de France >, ou plutôt ... _le
tension nerveuse et d'effort athlétique n'a été que de 8.000 spectateurs - à mira e constitué par une toute petite
0

qu'a exigé, pour un Don Bragg et ses courant, l'équipe de France !) avaient peine ! - par rencontre, au cours des
bien mérité de gravir enfin les marches poig;ée de joueurs - eu égard à
rivaux. le concours olympique de saut six premières journées de Division L l'ensemble - < exceptionnels >. Qu'un,
d'un podium. L'autre dimanche, j'ai entendu, à la
à la perche ? Et avez-vous lu, sous la deux ou trois de ceux-ci viennent à
plume de Marcel Hansenne, ce que Mais tout ceci ne nous aura pas sortie du • match Le Havre-Valen-
réconcilié avec cet anachronique diver- manquer et pfuitt ... plus de mira~e :
fut, par les matins glaciaux de l'hiver ciennes, cette réflexion fort pertinente : ni la Coupe d'Europe des Nations
dernier, l'harassante et parfois rebu- tissement qu'on appelle le < Tournoi c avec les deux équipes qu'on vient
olympique de football >. Anachroruque début juillet, ni le récent comportement
tante préparation de Michel Jazy, grim- de voir jouer, on pourrait en former des tricolores en Finlande et en Polo-
pant vingt fois, trente fois, les rai- jusque dans son ,interminable céré- une ... qui serait sans doute valable! >
monie protocolaire qui a vu un mon- gne (Je match nul arraché in extremis
dillons abrupts de la forêt de Marly ... Eh oui ! toute la question est là, à Varsovie fut-il méritoire). n'ont pu
sieur en noir passer, avec autant de et Dieu sait si vous et moi la connais-
patience que· de componction, . chaînes laisser place à la moindre illusio~···.
sons. Seule la Ligue persiste à vouloir Dieu merci, quelques heureuses m1-
et médailles au cou de trente-tr01s lau- l'ignorer, tout au moins demeure-t-elle
réats. Ici encore, on n'en demandait tiatives individuelles et une fraîcheur
SAMEDI 10 SEPTEMBRE impassible devant la chute progressive athlétique relativement intacte en ce
pas autant! du niveau de jeu et celle de l'affluence début de saison viennent de permettre
autour des terrains ... à nos représentants de redresser tar-
Nous avons eu, aussi, notre ration li semble cependant que les cl~bs divement la barre et de sauver ainsi
presque quotidienne de football à la LUNDI 19 SEPTEMBRE - certains d'entre eux tout au mOlJlS, la face en ces deux occasions. C'est
T.V. olympique. On n'y a - Dieu commencent à s'émotivoi.r de cette tout de même une assez maigre conso-
merci ! - pas vu les amateurs fran- situation. Un assez fort courant semble lation. quand on songe au temps, pas
çais se faire étriller par les Hongrois, Notre championnat poursuit son se dessiner en faveur du regroupement si lointain, des feux d'artifice autom-
devant qui, selon l'expression même cours initial, abusivement confus et de l'élite (diminution du nombre des naux de l'équipe de France !
d'un des leurs, ils ont joué < comme délayé : ces temps-ci on a joué quasi- clubs), et aussi du retour à l'impor- AJions ! Si ces deux nouvelles aler-
des morts > : je tiens cet humble pro- ment chaque jour et... à toute heure, tation, à raison d'un maximum de deux tes pouvaient constituer, comme on
pos du rémois Baratta. d'où intérêt fort dispersé et régularité joueurs étrangers - dûment reconnus dit un mal pour un bien, on n'aurait
valables bien sûr - par club. Tant il pa~ tout perdu... Peut-on vraiment
est vrai que le renouvellement des l'espérer?
cadres est aujourd'hui notoirement in- En ce qui concerne l'équipe de
suffisant avec le seul appoint du foot- France, elle récupérera sans doute son
ball français et ... de son actuelle orga- chef de file numéro un, Raymond Kopa,
nisation (voir notamment concur- les 12 et 30 octobre · à Bâle, puis à
rence C.F.A. !). Stockholm. A elle seule cette rentrée
Au sujet de ce renouvellement, c'est peut, en partie, r~p.lâtr1:r l'e~sem,ble,
le dirigeant havrais Jean Martinne qui ce qui n'excluera d ailleurs pomt d au-
me disait hier : c: Ceux des Clubs qui tres problèmes ...
comme le nôtre. font des efforts sou- Au moins l'un de ceux-ci semble-t-il
tenus pour la iormation des jeunes résolu : puisque Ujlaki, npnobstant
sans en retirer le moindre fruit, toute sa classe, ne s'est pas imposé
commencent à réfléchir : songez que comme véritable et constant leader
sur des centaines de jeunes footballeurs offensif tricolore, voici donc levée une
suivis. conseillés. aidés durant plusieurs grave hypothèque à son endroit : plus
années. on ne sort le plus souvent pas à craindre, en effet, cette < mons-
un seul bon professionnel : l'immense trueuse attaque à deux têtes » qui en
majorité n'en ont pas la qualité, les effrayait beaucoup ! Au contraire, tout
rares autres disparaissent de la circu- à espérer de la juxtaposition de ces
lation. pour des raisons diverses, bien deux talents et tempéraments diffé-
avant même d'avoir atteint leur plein rents, Kopa et Ujlaki...

5
HEi
E retour de l'enfant prodigue est une métaphore

l vieille comme le monde, toujours recommencée


et chaque fois passionnante.
Lorsqu'il retrouva cette équipe de France
UN REPORTAGE DE ROBERT VERGNE
ET AIME DARTUS
qui le boudait, Joseph Ujlaki le sentait confu-
sément, d'instinct. Lui, le plus ancien, le plus
coté des joueurs arborait une timidité de débutant.
Ce n·est pas son couteau qu'il avait laissé au
vestiaire mais sa véhémence. L'animal sauvage s'était
Les apparences et lo réalité
fait chat domestique. A Stoc'., holm, la < Caravelle > avait abandonné
la délégation française et, au moment où le
< Je re-débute > lançait-il en souriant, d'un air « Convair > s'apprêtait à décoller pour Helsinki,
entendu alors qu'il a participé aux éliminatoires on s'aperçut qu'il manquait un homme : Joseph
des championnats du monde 1958 et ... 1954 ! Uilaki !
Plus tard, beaucoup plus tard, il me dira avec Evidemment, toujours le même, donc ! Peut-être,
force, comme dans un cri : < Je veux aller au car il était allé à toute allure chercher des cartes
Chili >. qu' un camarade avait oubliées dans l'avion précé-
dent. Oui, toujours le même, chic type.
C'était au soir de Varsovie. A Helsinki, après l'entraînement 'alors que le
Entre temps, il y eut deux matches et une soleil nordique dardait ses derniers rayons, il re-
co-habitation de presque une semaine. Une ving- tourna sur le stade olympique scruter l'horizon
taine d'hommes vivant ensemble, loin des leurs, et examiner la pelouse.
ce n'est pas si commode à manier croyez-le bien. « On m'a dit qu'il pleuvrait demain. Il faudra
Au fil des jours, les défauts apparaissent en fili- changer de crampons. >
granes sur le masque de la bonne humeur qui L'excès de personnalité ·n'a jamais exclu la
préside toujours aux départs joyeux. conscience professionnelle on le voit.
. Le soir du -match contre la Fintand'e, qui fut
Mais après ... On allait pouvoir juger le fantasque l'un des plus mauvais souvenirs de l'équipe de
Joseph. Ce serajt son troisième match de la tour- France depuis bien longtemps, il fut le premier à
née, peut-être le plus difficile. ressentir un affront personnel.
INKI (2-1)
A Co penhague, apercevant Gabriel Hanot, il
lui dit en lui tendant la main : « Il paraît que vous
nous " bastonnez ,. (sjc) dans le journal ».
La voix grave. presque sépulcrale, accusait en-
core le reproche apparent des paroles, mais le sou-
rire et plus enco re le regard signifiaient à l'évidence
« comme je vo us comprends » ...
Gabriel Hanot qui va toujours droit au but lui
asséna alors un reproche mais à double sens :
« C 'est votre faute Joseph >, sous-entendu : « votre
classe vous commande de vous imposer du geste
comme de la voix à vos camarades moins doués et
moins expérimentés ».
" Il faut t'imposer, Joseph. surenchérit Domi-
nique Co lonna, son vieux copain de Nice. Ainsi
Raymond (Kopa) n'hésite pas à bousculer un par-
tenaire. s'il le faut, pour avoir la balle. "
Joseph Ujlaki possède peut-être l'org.ueil ata-
vique de ses ancêtres, ma is c'est avant tout un
Dominique Colonna et Uj laki timide. Il fallait le mettre en confiance, en super-
ont joué ensemble à l'O.G.C. N ice. co nfiance même à l'échelon de sa classe et du rôle Le meilleur souyen ir ramené de VarsoYie : le ballon
Leur amitié est profonde et sincère. qui de vait lui être dévolu. Il eût été sans doute qu'il signe sous les yeux de Colonna et Goujon .
« Doumé » a é té l'un des conseillers de Joseph préférable que cette intervention fût « officielle >
pendant la tournée . mais l'essentiel, c'était qu'ell.e existât...
rôle, dans une équipe du Brésil faite à sa mesure,
a été déterminant pendant la Coupe du Monde.
Pourtant il avait marqué in-extrem.is , le but de
cette pénible victoire, un but dont on s'aper_eevra Une victoire et un échec Or l'échec de Didi au Real est la preuve for -
melle de l'échec d'un grand joueur dans un autre
plus tard qu 'il vaut de l'or. Mais il n'y fit jamais A Varsovie, il remporta une grande victoire et système. La preuve également qu 'Ujlaki peut
allusion. car il ressentait plus .que personne la essuya une défaite. La première est d'ordre moral, échouer dans l'équipe de France si ies conditions
pauvreté de la performance d'ensemble. la seconde technique. Nous essaierons d'en dissé- de son épanouissement ne sont pas réunies.
quer les causes profondes, d'en trouver les excuses Alors, faut-il construire l'équipe de France au-
valables mais aussi les lacunes rhédibitaires. tour de lui et à partir de ses seules qualités ?
Si à Helsinki, il assura la victoire grâce à un Evidemment oui si Kopa est absent, mais aussi
magnifique exploit technique, s'il gagna le baÜon avec la participation du Rémois dans d'autres condi-
du match, à Varsovie, il força le respect de tous, tions, bien entendu. Lesquelles : comme demi
par son courage, sa combativité éclairée, allant du offensif d'une équipe à quatre arrières, comme
repli dans ses 18 mètres jusqu'à l'attaque résolue relayeur entré cette défense et le « patron > de
du gardien adverse, sur corner, et qui n'est pas l'attaque : Raymond Kopa. On peut et l'on doit
étrangère à l'égalisation miraculeuse de la 89• mi- tenter de faire d'Ujlaki une sorte de Didi ou de
nute. Boszik dans notre onze national. Le Brésil et la
Helsinki nous avait montré un homme plein Hongrie ne l'ont pas regretté.
de bonne volo nté, mais surtout un artiste déso- Au retour de Varsovie, l'entraîneur de l'équipe
rienté pa r la ca rence collective. de France, Albert Batteux ne semblait pas du tout
Varsovie a fait du racingman un combattant. hostile à cette éventualité. Pierre Pibarot, l'entraî-
C'est une victoire, la seule de la journée et una- neur habituel de Joseph Ujlaki, l'homme qui le
nimement reconnue. connaît le mieux est, grosso modo, de cet avis.
Mais le football n'est pas seulement affaire de Joseph, lui. n'a pas voulu se livrer entièrement.
sentiments. Ce n'est pas pour lui délivrer un certi- Des fois que ses paroles soient mal interprétées !
ficat de c bonne conduite > que l'équipe de France Il serrait son ballon conquis à Helsinki, avec tous
a rappelé son enfant terrible, mais pour avoir un les paraphes de ses partenaires devenus ses amis.
chef. un meneur de jeu, en l'absence de Kopa. Il serrait donc « sa > victoire et tandis qu'il s'éloi-
Là nous pensons que Joseph a échoué et qu'il gnait, je croyais l'entendre répéter, intérieurement
a des excuses : la carence des demis en est une, « Je veux aller au Chili ... >.
alors que la présence de son partenaire habituel
Guy Senac lui aurait apporté un réconfort psycho-
logique et un soutien technique inq.ispensable.
« Donnez-moi un pojnt d'appui et je soulèverai
le monde ... >
Cela est vrai aussi en football. Mais lorsque le
cours du jeu le mit dans une situation favorable,
Joseph nous a • montré ses lacunes et aussi ses
limites : il a manqué presque toutes ses tentatives
de dribble, ce qui est ennuyeux pour un inter
classique. Certes, il n'en est pas un. Alors quel
genre de joueur est donc Joseph Ujlaki et pourquoi,
penseront certains, faire tant de bruit' autour de
lui 1
A notre sens Ujlaki est un merveilleux c pas-
seur » à moyenne et longue distances : sa tech-
nique et sa précision que lui confèrent un équi-
libre parfait du corps et une souplesse de cheville
hors du commun, luj. permettent d'atteindre la
cible - le partenaire - dans presque tous les cas.
Mais dans quelles conditions ? Les défenses de
plus en plus renforcées montrent que ces conditions
so nt rarement décisives pour le partenaire surtout
si ce derniet n'est pas habitué au jeu de Joseph,
s' il ne se déma,rque pas par instinct ou automatisme
comme c'est le cas au R.C. Paris.
Ujlaki apparaît donc étroitement tributaire de
ses partenaires.
Cette notion, qui nous est apparue d'évidence
à Va rsovie. est biên sûr l'antithèse de celle du
merieur de jeu. lequel plie les partenaires à ses
conceptions et y parvient grâce à un registre tech-
nique plus large.
Pour nous. Ujlaki est un joueur merveilleux, Promenade f inlandaise aYec le petit Guillas (à gauche)
mais un joueur d'un .système comme Didi dont le et le grand Kaelbel (a u centre).

7
Jean Vincent (ci-dessus), dans son style si particulier, va déborder . - Un peu inquiet, le capitaine, mais ;ésolu (ci-dessous}.

.IEA.N VINCENT -
Trois galons l'ont ·réveillé
EH nommant Jean Vincent capitaine, les sélection- Le soir, il fallait voir avec quelle véhémence J
neurs ont pris une excellente initiative : le Nordiste défendait « ses » joueurs en butte à certaines cri-
qu i est déjà par nature un courageux est devenu tiques, qu ' elles aient été~justifiées ou non.
presque un démon lorsque lui échut l'holllneur de Une vraie mère poule défendant ses poussins, avec
commander l'équipe. A tel point qu'à Helsinki, il en bec et ongles.
fit peut-être trop, mais on ne se sentira pas le cœur C'était tellement sympathique qu'on ne se sentait
de le lui reprocher. plus le cœur d'émettre la moindre critique, ni même
d'exprimer un doute.
D'ailleurs à Varsovie, il disciplina mieux son énergie, Il y a les capitaines courageux, rayonnants, vétil
n'ayant peut-être plus à fournir la preuve que le leux, autoritaires, voire arrogants.
« chef » savait mener ses troupes au combat. Son · Jean Vincent, lui, est le capitaine sympathique.
action en fut plus efficace parce que plus claire. Rien que ~a, et c'est beaucoup.

8
LES TRl(OLORES
/

Autoritaire e t sûr de soi, Richard Tylinski (ci-dessus ), contre aisément l'annt centre polonais Norkowski. - Un retour qui, cette fois, est triomphal (ci-dessous ).

RICHARD TYLINSl<I ••
~

Rédemption au pays de ses ancetres


A la fin du match de VarsoYie, un capitaine de aidé en cela par une jeune fille qui, depuis, est deye-
l'armée polonaise se fraya difficilement ua chemin nue sa femme.
datts la foule et se précipita dans les bras de l'arrière Une histoire d'amour, alors ! Oui, et tant mieux,
central français, l'embrassant comme du bon pain. car seul un sentiment aussi puissant pou.,ait le tirer
Il conYient de préciser que cet officier est le cousin de la léthargie où l'avait plongé le désastre de Wem -
de Richard Tylinski qui Yenait d'effectuer un match bley.
remarquable au centre de la défense française. Fort heureusement, ,il y a toujours des renYerse-
Est-ce l'air du pays ... de ses ancêtres qui a permis ments de situation, au football comme à la guerre:
à Richard cette complète réhabilitation ? Cassino a effacé Dunkerque : pour Richard Tylinski,
Il s'agit plutôt d'une coïncidence, car en fait VarsoYie a fait oublier Wembley.
depuis le début de saison, il se remit à croire en lui, Chacun en est raYi .

9
UN REPORTAGE DE MARCEL GILLOT ET ANDRE LECOQ

S EDAN, patrie de Turenne, ville située sur une voie d'invasion souvent
citée dans l'histoire de France, a pris il y a dix ans, une place de
choix dans le football français.
Trois hommes (les frères Laurant et Louis Dugauguei:), ont tenté
une expérience : à partir de la meilleure équipe amateur fran~aise ils ont
bâti un club professionnel. Mais pour lui. conserver un esprit amateur,
ils ont ouvert les portes de leur usine de textiles et de draps à leurs
joueurs. Ainsi l'U.A. Sedan-Torcy est-elle devenue l'un des premiers clubs
fran~ais ( 1956 : victoire en Coupe de France ).
Aujourd'hui Seda11 reste un club très sérieux. Après une période de
légère cr:se, il est revenu, cette saison, à la formule qui f;t sa gloire.
Voilà pourquoi Football ,v'lagazine l'a placé ce mois-ci sous son
microscope.

• M. Maurice Lourant, vous êtes !Îce-président, directeur sportif et en même So us ce tte nouvelle raison sociale, elle fut dès la
temps « public-relation » de l'Union Athlétique Sedan-Torcy. Pourriez-vous faire, • ll "'' année championne de promotion d'honneur, en
949 championne de Division d'Honneur, puis I re
pour les lecteurs de Football-Magazine, l'historique de ce club attachant, ie du groupe nord de C.F. A . en 1950, championne
dirai même pittoresque. de France en 1951. l"'' du groupe nord en 1951
et 52.

:'VI. M AU RI CE LAU R ANT. - La fo nd a ti o n du c lub. No us a vo ns acce p té, mo n frère Lucien et • Beau palmarès. Mais corrament en
club remonLe à 1920. Ce fut longte mps une pe tite mo i. En fa isa nt not re apparition, no us avo ns cha ngé êtes-1'ous venu au professiono-
equipe sans histoire. un vrai cl ub amateur, pas d u la « politique » de l'équipe. No us avons porté nos
cout « ma rron ». En l 94ï. le regret té M. T ru berr. effo rts sur le recru teme n t d'u n bo n entrai ne ur et lisme, M. Lucien Lourant, prési-
décédé tout récemment était la c hev ille o uvrière de bo ns jo ueu rs. bien entend u. en do nn ant à ces dent de l'U.A.S.T. ?
de cette modeste société. Or. M. Trubert vi nt nous de rn iers une situation da ns l'us in e. L'équ ipe ains i
. trou ver. pour te n œr de don ner de l'ampleur au co nstitu ée prit Je nom . de « Draper ies· Seda na is~s ». M. LUCIEN LAURANT. - Après les succès obte-
nus, no us avo ns été « repérés » par la Commission
d ' Amateurisme. Nous avo ns a lors ré uni notre
Co mi té q ui décida d e se lancer dans le profes-
PALMARES DE LA SAISON 1959-60 : sionalisme. A ce momen t. no us avo ns cherch é à
LES HEURES DE GLOIRE augmenter nos moyens d 'action. Nous nous som-
Equipe pros : 11 • de la Di•ÏSÎOII 1. mes -to urn és vers d 'autres industriels de la ville,
COMME .AMATEUR: MM . Ouda n et Van Bervesselès pa r exemple.
.il-949-50: 1/ 4 finaliste Coupe de France. Equipe amateurs : 2• du C.F.A., groupe Nord .
6• du championnat de promotion Marne- Notre i dée était de recruter de bons joueurs ama -
1950-51 : CHAMPION DE FRANCE. Ardennes. te urs et d 'en faire des semi-professionnels. C'est
a insi que nous sommes allés chercher les Oliver,
COMME PROFESSIONNEL : E1t11ipe ju■iers- : Champiott des Ardellllff; 1 / 4 Cuenca et bien d'a ut res, qui furent employés- dans
1953-54 : 1/2 Finaliste Coupe de France. finaliste de la Coupe Ga111bardella. diffé rents établissements textil es . Mais au bout de
1954-55 : Premier de DiYision Il. Eqùipe cadets : 2• du championnat des Ardennes deux ans (1952-54), ces usines ne vouluren t plus
Finaliste Coupe Drago. (secteur B). employer de joueurs.
1-955-56: VAINQUEUR DE LA COUPE DF Mi■imes : Vainqueur (sans défaite) du cham- A ce moment nous avons changé une nou velle
FRJ.NCE. pionlfat des Ardennes. fo is de po litique et nous avons adopté le profes-
sionalisme intégral t19 55-1959).
10
Onze footballeurs amateurs qui travaillent et qui jouent.
SEDAN Àu premier rang : Mathieu, Dugauguex, Chrétien,
Martin, Robert Carpentier, Au second rang ; Dupuy,
1948 - 49
Czekaj, Eloy, Roman, Nicolas, Sereck, Kusmir.

On,re footballeurs professionnels qui jouent et qui tra-


SEDAN uillent Robe.-t, Lebert, Lion, Perrin, Salem, Breny,
Mouchel, M. Lucien ,Laurant, Louis Dugaugue:r;, un
1960-61
supporter, Maryan, ilernard, Lemasson, Hatchi, Noah.


L'UNION ATHLÉTIQUE SEDAN-TORCY

Au premier rang : FULGENZY, BRENY, PERRIN, SALEM, MOUCHEL, LION

Au second rang :
Louis DUGAUGUEZ (entraîneur), LEMASSON, HATCHI, NOAH, BERNARD, ROBERT, MARYAN, LEBERT Christian OLIVER POLAK
Photo ANDRE LECüq
SEDAN
• Mais nous sommes en 1'960 ! Pour-
quai vous arrêtez-vous à 1959 ?
M. LUCIEN LAURANT. ~ Parce que nous som-
mes revenus cette saison à notre bonne période de
1953-54. Nous faisons à nouve2u travailler tous les
joueurs, sans les y obliger toutefois. Nous avons
constaté en effet, qu'à Sedan, le professionnalisme
intégral ,est une erreur grossière. C'est une question
de «climab . La population laborieuse de cette petite
ville ne conçoit pas qu'un joueur puisse vivre
uniquement du football. Un exemple : Rustichelli
l'an passé, par désœuvrement, allait souvent dans
les cafés, où son comportement était d'ailleurs très
correct à tous points de vue. Eh bien, il était
régulièrement hué par les spectateurs à son entrée
sur le terrain, ces derniers lui reprochant obscu-
rément son « dolce farniente >. Voilà pourquoi
nous sommes revenus à la formule < Draperies
Sedanaises >, la seule qui puisse convenir ici.

• Comment dès lors fonctionne


l'U.A.S.T. ? Lo tête d'abord?
M. MAURICE LAURANT. - La tête, c'est un
Triumvirat : mon frère Lucien, l'entraîneur Louis
Dugauguez et moi. Certes, MM. Oudart, Lelièvre,
Van Bervesselès et d'autres font partie du Comité

LES JOUEURS
DE U.A. SEDAN-TORCY
BERNARD Pierre (gardien de but), né le 28
janvier 1932 à Boisseran. 1 m. 76, 76 kg.
BLIARD Raymond (a.va.nt), né le 12 avril 1938
à Dizy, ~ m. 80, 70 kg. •
BRENY Claude (a.iller), né le 10 janvier 1932
à Givonne (Ardennes). 1 m. 14, 70 kg.
FULGENZV Max (arrière), né le 26 février
1934 à Devtlle (Ardennes). 1 m. 74, 70 kg.
HATCHI Guy (demi), né •le 18 mars 1934 à
Basse-Terre. 1 m. 71, 70 kg.
LEBERT Ya.nnick (a.va.nt centre, stagiaire ),
né le 16 septembre 1937 à Auvilliers.
1 m . 83, 81 kg.
LEMASSON LoUis (arrière), né le 22 février
1929 à La.vergne. 1 m. 76, 78 kg.
LION Jean-Louis (a.mer, amateur)., né le 25
juillet 1933 à Isigny. 1 m. 63, 60 kg. L.,ETAT-MAJOR DE L'U.A.S.T.
MOUCHEL Marcel( Inter), né le 13 février 1927
à Equeurdreville. 1 m. 71, 72 kg.
NOAH Zacharie. (a.rrtère, amateur), né le 2 Président-Fondateur : M. Marcel SCHMITT. Secrétaire administratif : M. COUTY.
février 1937 à Yaoundé (Cameroun). Présidents d'honneur : MM. NINNIN et Secrétaire technique : M. RATHUILLE.
1 m. 76. 76 kg. MARTIN. Trésorier : M. MULLER.
OLIVER Cbrtstian (demi), né le 26 octobre Président : M. Lucien LAURANT, directeur Comité de gestion de la Section « pro »
1932 à Mostaganem. 1 m. 75, 72 kg.
général des « Draperies Sedanaises ». Président : M. L.-A. OUDART, industriel.
PERRIN Christian (inter), né le 14 aoüt 1937 Vice-présidents : M. Maurice LAURANT, Vice-président : M. Guy VAN BERVESSE.LES.
à Haraucourt (Ardennes). 1 m. 71, 66 kg.
POLAK Tha.dée (arrière central), né le 2 juin co-directeur des « Draperies Sedanaises »; Membres : MM. L. et M. LAURANT, LE-
1932 à Montceau-les-Mines. 1 m. 80, 76 kg. M. GALLOY, industriel; M. le Dr TISSOT; LIEVRE, Dr TISSOT, MM. TOURROU et
• SALEM Mohamed (M'a.nt centre, amateur), M. René TOURROU, ex-inspecteur des COUTY.
né le 24 mai 1940 à Oran. 1 m. 80, 80 kg. Contributions Indirectes ; M. MALLET, Entraîneur : Louis DUGAUGUEZ.
STAMM Jacques (ailier, amateur) , né le 4 industriel. Entraîneurs des amateurs : MM. CHRETIEN
avril 1939 à Fu.ma.y. 1 m. 66, 63 kg. - Directeur sportif M. Maurice LAURANT. et KUSMIR.
SYNAKOWSKI, MARVAN (demi), né le 14ma.rs Conseiller financier : M. TOURROU.
1936 à Ca.lonnes. 1 m. 76, 75 kg. Masseur-soigneur : M. NICOLAS.

LES AMATEURS SEDANAIS


116 licenciés. 7 équipes en championnat
- 1 C.F.A.;
- 1 promotion Lrgue du Nord-Est ;
- 1 Junior;
- 2 cadets;
- 2 minimes.

de gestion et ont un rôle à jouer, mais on ne les


voit plus beaucoup. De sorte que mon frère Lucien,
président, est le responsable financier.
M. LUCIEN LAURANT. - Oui, j'ai . des idées
nettes sur les finances. Nous ne pouvons pas
vivre sur les recettes. C'est pourquoi nous
avons transféré une équipe complète sans contre-
partie d'acquisitions. Pour cela, je fais confiance
à Louis Dugauguez qui lui a des idées nettes sur
le recrutement. Il puise largement -d'ailleurs dans
nos rangs amateurs. Moi, je suis président parce
que je suis l'aîné, mais mon frère Maurice s'occupe
de tous les « mauvais côtés >, l'organisation, les

+
litiges, ·etc ...
M. MAURICE LAURANT. - Je suis d'ailleurs
aidé par M. Tourrou, notre conseiller fiscal et
juridique,., et par une « équipe > de secrétaire~ et
de trésoriers MM. Couty, Rathuille, Muller, etc..
qui sont les exécutants.

13
MARYAN L'ELECTRICIEN-
La fée électricité •'a pas de mystère pour
Maryan. Sur le terrai■, il sait auaai électriser ses
coéquipiers.

LION LE MAGASINIER
Âux • prises aYec les pièces de tissus, plus
hautes que lui, Li- classe, étiq. .tte et -balle.
C'est un employé modèle.

14
NOAH LE STATISTICIEN
Le noir Cam-11ais, qai a fait des étades
NCOIIClaires, est -ployé a■ senice • fabrica-
tioll • . Il IH! se perd pas dan - bobi■es.

SALEM LE PEINTRE-MAÇON
Salem, que 1'011 voit ici truelle •• ■1ai■, uit
auai bîe11 être -peiwtre que MaÇ-. Et ce •'nt
pas du chiqué !
SEDAN
• Recevez-vous une subvention de la
municipalité ?
M. LUCIEN LAURANT. - Non, mais la muni-
cipalité, avec le maire M. Gauchard, nous aide de
bien des façons, et nous lui en sommes très
reconnil!ssants.


Comment peut-on définir l'équipe
actuelle?
M. MAURICE LAURANT. - L'équipe actuelle
vaut ce que vaut une équipe de Division 1. Voilà
cinq ans que nous y sommes. Nous y tenons notre
place, parfois difficilement, mais on la tient. Si
nous avions été dans une grande ville, nous au-
rions eu une représentation plus que rentable. Mais
ici, nous sommes obligés de céder des joueurs
pour c boucler le budget >. Ceux qui s'en vont sont
remplacés par des amateurs. Voilà pourquoi nous
sommes aux prises chaque début de - saison avec
des problèmes difficiles, et les résultats s'en res-
sentent. Cette année c'est un peu différent : nous
n'avons cédé que Rustichelli et fait - avec Limoges
- qu'un échange Lefebvre-Hatchi. D'ailleurs, même
les grands joueurs ont du mal à s'adapter. Alors
vous pensez, les amateurs... Néanmoins, nous
espérons réaliser de belles performances et aller
loin en Coupe de France. •
• Puisque nous en sommes aux ama-
teurs, comment un joueur comme
Salem, par exemple, a-t-il bien pu
revêtir vos couleurs ?
M. MAURICE LAURANT. - J'ai eu l'occasion de
rendre service à Palluch, gui habite Carignan
(Ardennes). Celui-ci, en revanche, me demanda :
« Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? >
- Eh bien, si un jour tu connais un joueur ...
- J'ai ce qu'il te faut. C'est un Camerounais
né à Oran : Salem, qui joue à Saint-Rémy, près de
Marseille. Voilà cotn.m.ent Salem es't chez nous. Au
début, il a fait quelques matches sans trop se
faire remarquer, puis il a c éclaté >. Un beau jour,
je l'ai vu grelottant dans les tribunes, sans pardes-
sus. Comme je m'en étonnais, il me répondit :
« J'envoie de l'argent à ma mère ! > Nous l'avons
pris à l'usine. Maintenant, il mange à sa faim et
il ira loin.
• Votre usine est vraiment le G.Q.G.
du club?
M. LUCIEN LAURANT. - Je ci:ois. En plus, nous
avons enregistré avec plaisir trois réussites : de
Louis Dugauguez, instituteur d'école libre à Carvin,
nous avons fait un excellent directeur commercial
(notre chiffre d'affaires approche les 2 milliards
d'anciens francs) ; Gaetan Chrétien, un de nos meil-

Deux prec:1s1ons ayant cet exposé :


1° Je Yiens seulement de récupérer Hatchi, qui n'a pas encore beaucoup joué aYec nous.
Le trio de demis Maryan - Christian Oliver - Hatchi se compose de joueurs de valeur sensi-
blement égale. Dans l'avenk, je les utiliserai donc alternativement, suivant leur form.e ou leur
état. Ce seront - en ce qui concerne leur incorporation - des demis «tournants».
2° Les flèches indiquent le déplacement de principe des joueurs attirés par instinct dans cette
orientation.
e PLACEMENT DES JOUEURS. - En principe encore, nous adoptons la formation 3-3-4,
avec Mouchet en retrait qui oriente toutes les attaques et qui, éventuellement, se porte en
soutien défensif. Perrin est également un peu décalé, mais son rôle - comme son tempéra-
ment - est plus offensif que celui de Mouche! qui a beaucoup de terrain à couvrir. D'une
façon générale, et selon la position du ballon et des adversaires, le 3° demi fait le 5° attaquant.
e LE SYSTEME DEFENSIF. - Comme tout le monde actuellement, nous pratiquons le marquage
de zone. Suivant le déroulement de la partie, un des trois demis peut occuper une position
intermédiaire. Ainsi notre système défensif peut devenir « 2-4 » selon que nous sommes
dominés ou pas.
e L'ATTAQUE. - Elle possède son piYot : Perrin, très mobile et bon dribbleur, dont le rôle
est d'organiser le jeu de ses partenaires, les véritables avants de pointe étant Breny, Salem
et Lion.
e LE GARDIEN DE BUT, Bernard, est extrêmement régulier et très sûr devant sa ligne de but.
Nos joueurs lui font confiance, car sur des tirs normaux il est quasiment imbattable. La
défense lui laisse toute latitude et tente de forcer les avants adverses à tirer de loin.
e L'ARRIERE CENTRAL Polak est notre grand pivot défensif. C'est l'âme et le chef de notre
défense, extrêmement précis et adroit dans ses dégagements.
e LES ARRIERES de Sedan sont spéciaux. On peut les considérer comme les plus rapides de
France, que ce soit Lemasson ou Fulgenzy. En effet, ils ont un jeu spécial, très «propre»,
pas trop «,balayeur». Ils peuvent se permettre de faire un marquage très serré puis de pratiquer
ensuite un jeu offensif, car ils sont - Fufgensy surtout - conscients de pouyoir revenir
rapidement.
e LES DEMIS (les trois) sont des techniciens. C'est la ligne la plus forte de l'équipe. Combattifs,
c'est à cause d'eux que nous avons progressé. De plus, leur placement sûr, leur sens aigu
de l'offensive, leur intelligence du jeu ont permis d'asseoir complètement notre défense.
e LES AILIERS, Breny ou Lion, sont des avants de pointe incisifs. Cette année ils denaient faire
une très bonne saison. Lion fut notre meilleur buteur l'an dernier et il s'est imposé d'emblée,
ce qui est rare.
e L'AVANT CENTRE Salem est essentiellement puissant, ce qui donne à la ligne d'attaque de
l'an dernier un tonus qu'elle n'aYait pas.
e Les intérieurs. - Mouche!, en pratique, évolue actuellement comme un Yéritable demi à qui
presque toutes les balles sont destinées. Perrin - malgré son jeune âge - joue le rôle d'un
distributeur et d'un organisateur.

16
PIERRE BERNARD U MAL-AIME
Le aéricli-a 8enurcl a •is loagteaps à
s'accfü11ater à Seda•. C'est •ai■te■ aat claose
leurs joueurs de la grande époque, est devenu le évidemment, ni entre amateurs ou pros. Il n'y a faite, et l'U.A.S.T. l■i doit 1,ewcoup. Gardie■
chef comptable de la société et Robert Albert, éga- pas de cloisons. Bernard et Polak pourraient jouer de ht sir et régulier, il coastitaera an ato.t
lement ancien joueur, mais un peu plus jeune (il les vedettes. Ils sont très simples. Je dois dire ausm ,wécieux pou réaliser les aabition que Seda■
joue encore) est chef de l'entretien. Quant aux que Bernard a été -très courageux. Peu après son parait 4éc:iclé à réaliser, 8-anl Yit clan la
·équipiers acµiels, ils ont tous (sauf Bernard et zrrivée ici, il a été sérieusement malade. Il avait cité ade■aise aYec sa ' - et ses ewfa■ts.
Christian Oliver qui ne travaillent pas, puis Polak du mal à s'adapter au climat et à l'ambiance. Main- Il •'est pas h'ès ellpaasif, aais claas le fond
qui est à l'œuvre dans une manufacture de chaus- tenant cela va mieux. Une remarque : tous les
sures, et Perrin, dessinateur dans une usine métal- célibataires se marient ici les uns après les autres. c'est •• tiaicle. Il aYait llesoia ••- di•at
lurgique), une fonction aux c·Draperies Sedanaises >, Dernier en date : Polak. de c:oafiaace pw s'épa■-ir. Il l'a ~ é et
non dans la production directe, mais dans l'adnri- les sélectioa■-s oat peat-être tort 4e -
nistration, comme Breny, Mouche}, Noah, Lebert • Sur quels joueurs fondez-Yous de pas lai relloa■er - daa■ce.
et Maryan (électricien), Lion (magasinier), Salem sérielm espoirs ?
(peintre). Ce sont donc tous des hommes sains de
corps et d'esprit. M. LOUIS DUGAUGUEz. - Maryan devrait se
confirmer cette saison de façon éclatante. Perrin est
e Je m'adresse IIICli11tenant èa l'en- un excellent jongleur de balle, il va vite. ll ne lui
manque qu'un peu plus de virilité dans son jeu.
M. CHRISTOPHE. - Nous avons à notre école
130 garçons de 10 à 12 ans. Le règlement intérieur
traineur Louis Dllgaugan. Q.el Enfin, Salem est puissant. Il doit apporter du tonus est très strict. Notre principe : le paresseux en
est le « climat • au sein du club à notre attaque. classe n'z pas place sur un terrain. Si les notes
cette fois? (envoyées par l'école) ne sont pas bonnes, on retire
M. LOUIS DUGAUGUEZ. - Ici, il n'y a pas de
• Qwel est seloft "'OIIS le C style lt leurs équipements aux intéressés. si l'on peut dire.
sedallGis? Les élèves sont répartis en huit groupes de 15 gar-
place pour les vedettes. Le plaisir du football pour
moi, outre le jeu bien sûr, c'est de vivre avec ces
garçons. On les aide et ils arrivent à faire des

M. LOUIS DUGAUGUEZ. - Nous n'avons je crois
rien à apprendre au point de vue technique, mais
çons. chaque groupe étant dirigé par un moniteur.
Ces cours comprennent des parties physique et
technique (E.P. et petits ma.tches) et une partie
choses très bien. Cest le beau côté du sport. je regrette presque notre vigueur d'autrefois. Nous d'éducation morale, sous forme de causeries telles
A l'usine, c'est la même ambiance qu'au c foot >. finissons p._>r tomber trop dans le jeu classique., <:ar ,que -c-snoi.1" perdre > et des interrogations sur les
Il n'y a pas de c clans >, ni entre nationalités, ici, l'engagement physique est total, pas de dentelle, questions posées zu concours du Jeune Footballeur.
c·est le jeu qui plaît. De plus, nous projetons des fibns techniques et des
bandes sur les grands ma.tches.
• Justement, Messieurs, cette c Yi-
gueur » portait il ••y a pas si long-
temps UII aatre IIOM. Sedan GYOÏt • c Rayon -,porters• Mai■tena11t,
la réputation de Clouer dlll' ». M. Claade Dllgaugaez (secrétaire
M. WCIEN LAUllANT. - Nous avons beaucoup de c Allez Sedaa ». gra11peaeat
souffert de cette réputation injustifiée. Tous nos officiel des ,.,,arters 4e l'U.A.S.T.
matches sont vivants, mais maintenant on ne nous et frère 4e Loais Daga119aez) ?
appelle plus les c ardents Ardennais ». Engagement
physique ne veut pas dire brutzlité. Je trouve M. Cl.AUDE DOGAUGUEZ. - Le plan d'action
même, comme Dugauguez, que nous devenons trop est en plein démarrage. D'ici deux semaines le •
c techniques>. Ça peut paraître bizarre. à 90 km public seclanais verra son Stade garni des 'Yingt
de Reims ... fanions des clubs de Division L Ceux-à seront
hissés à huit mètres de haut et placés dans l'ordre
M. LOUIS DUGAUGUEz. - A vo~ question. du classement.
je répondrai par une autre question : c Avez-vous
Une aide très eppréciable sen donnée à l'éoole
déjà entendu parler d'un joueur blessé sérieusement de football à la rentrée, c•est d'ailleurs une chose
par un Sedanais. en dehors de quelques chocs inbés
devenue traditionnelle.
rents au jeu? Non, n'est-œ pas? Alors, concluez! Plusieurs déplacements sont prénas pour aocom-
pa,gner l'équipe.
• Dans 1111 autre ordre d'idées Le club < Allez Sedan » participe également aux
aoi■teaaat : Yohe aoye■■e de réoompenses à donner aux éqaipes professionnels et
spectatews est-elle satisfaisa■te, amateurs, achat de m.nêœmeats; lll2illots, cadeaux-
M. Couty, secrétaire adminis- souvemrs, sacs de voyage, etc.
tratif? Dans ~es mois qui suiYIODt. c ~ Sedan > pro-
curera à ses membres- la possibilité d'assister à des
M. COUTY. - Elle est déjà en ce début de séances cinématographiques qui roa.cberoo.t le sport
saison nettement supérieure à celle de l'an Pê!ssé. en général et le football en pzrticalier.
Sedan est une petitè ville ; le département des Dans les archives, nous pou.uns trouver des films
Ardennes, c à tout casser > compte 300 000 habi- souvenirs des différentes l'CllOOll.tres jouées par les
tants, mais il y a Ja proximité de Mézières, Charle- équipes pros et amateurs depuis 1950 jusqu'au-
ville, de Reims, de la Belgique et même do jourd'hui, des photos_ des fanions. etc. >
Luxembourg. Si nous obtenons de bons résultats,
nul doute que cette moyenne s'élève.
Voilà comment naquit et ,nt inœnsément œ dub
ou plutôt cette famille de l'U..A.S..T. qui fonne ~
• Vous possédez parait-il 1111e école jeunes, en f':ai.t des hommes. pais les -.oi.t SOU'ftllt
de football très actiH. M. Christo- partir pour d'autres horizons.
phe (fMlilaleur et directeut des Mais, comme nous l'a dit Louis Dugauguez :
cours), poUYez-Yous nous en expli- c Quznd un Célestin Oliver ou un Daniel Carpen-
tir s'en va, ça fait un trou; et pas seulement dans
quer le fonction11e111e11t ? l'équipe>.

17
LE O
MUR" EST .TROP PRES
r - - - - - - ---;:-:;::;:;:;:;;;;;:::;;;;;;;;;;;;;:::;:;;;;;:;;;:;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;, ◄ Coup franc pour les rouges
tout près de la surface de répa-
ration adnne. Les noin font le
« mur • pour protéger leur gar-
dien de but. Mais ce • mur•
n'est qu'à six ou sept mètres du
ballon, alon qu'il doit être forMé
au moins à 9 in. 15 (sur la
ligne en pointillé 8). L'arbitre H
donne donc pas le signal du coup
franc, attendant que les joueun

i.
noirs soient à bonne distance.

C'est un cas particulier de la ►


règle illustrée par le dessin pré-
cédent. Coup franc indirect pou,
les rouges, à 5 m. 50 de la ligne
de but ad9rse. Les joueun dé-
fendants sont dans l'impossibilité
de se placer à 9 m. 15 du ballon.
Ils doinnt donc se placer le plus
loin possible du ballon, c'est-à-
dire sur leur propre ligne de but
et entre les montants du but.

COUP FRANC DIRECT : BUT COUP FRAN


Les rouges ont obtenu un coup
franc direct. Le ballon peut donc
pénétrer dans le but adnne sans
aucune interYention. Le but,au-
quel les joueurs noirs n'ont pu
s'opposer malgré leurs efforts
désespérés, est nlable.

Cette fo is, il s'agissait d'un ►


coup franc indirect. Les joueurs
noirs ont donc raison de ne pas
essayer de toucher le ballon, car
ils risqueraient de marquer contre
leur camp. Penonne n'ayant
touché le ballon, le but ne sera
pas nlable (il y aura sortie de
but pour les noirs).
HORS-JEU SUR COUP FRANC

c-p &ac iadi-


rect ~ r les rouges
dam la surface cle
réparation ad•erse.
Le joueur chargé de
le botter l'a fait
su11 s'aperceyoir
qu'un de ses par-
tenaires se trouye
hors-jeu (il n'a
qu'un défenseur
entre lui et la ligne
de but adyene au
départ de ta balle).
L'arbitre doit siffler Le joueur rouge commet une brutalité flagrante sur Je jeueur·
et donne,- coup noir en le frappant. C'est une des fautes pré'tlles par la loi XH et
franc (i"4irec:t) Hll qui entraîne un coup franc direct (ou un penalty) contre le jove-,
noin. coupable. L'arbitre siffle, mai1 ne fait aucun signe. •

COUP FRANC NDIRECT

Le joueur rouge tait un ciseau dennt le Yisa9e de son · MYer-


saire, risquant cle le bleuff. C'est un cas de ' jeu dangereux, préyu
par la loi XII et pa~ible d'un coup franc indirect. L'arbitre indique
qu'il siffle un coup franc indirect en lennt le bras.

COUP FRANC DIRECT OU INDIRECT : .BUT

Peu importe dans ►


le cas présent si le
coup franc, botté
par un joueur rouge,
était direct ou indi-
rect. Dans les deu11
cas le but' est n-
iable, puisque le
ballon a été d.é -
tourné de la tête
dans les filets par
un autre joueur que
le tireur.
UN REPORTAGE DE JEAN GAILLARD ET ROBIRT LEGROS.

• « Je me souviens des jours anciens, et je pleure ».

E sont des vers de Verlaine qui viennent sous la plume pour évoquer
C Sète. Mélancolie du passé, d'un passé. Indolence du présent. Indiffé-
rence de l'avenir. -
Sète-la-sportive dort d'un sommeil calme et tranquille tout comme
cet étang de Thau qui s'assèche lentement.
Faut-il la réveiller ? •
A pas feutrés nous avons parcouru la ville un dimanche. C'ét~it une
douce matinée. Du port silencieux au Mont Szint-Clair, des Métairies
au Cimetière marin, plus rien n'évoquait la gloire des jours passés.
Mais au 18 rue Honoré-Euzet le petit escalier de pierre était toujours
là, tortueux. Sur une porte. toujours la même plaque. d'un vieil émail
jauni par le temps avec ces lettres noires : EC. Sète ... La porte poussée
religieusement laisse voir une pièce sombre, un peu sinistre où reposent
des vieux fanions et des coupes ternies.
Rien n'a bougé depuis le samedi 9 juillet 1960, date à laquelle le
prés.dent Louis Michel au cours d'un Comité directeur tragique, prononça
en p!eurant la cessation des activités professionnelles du club.
Louis Michel a la conscience tranquille. li a fait tout ce qu'il a pu :
c: Et surtout Monsieur, ne croyez pas que j'ai trahi la mémoire de
Georges Bayrou. En décembre 1953. j'ai été à ses côtés jusqu'à ses der-
nières minutes et il m'avait fait promettre de faire tout ce qui serait
humainement possible pour que le club ne disparaisse pas. Car Bayrou.
notre grand tribun, l'avait prévu, Monsieur. Il n'ignorait pas la tâche
insurmontable à accomplir. Mais à Sète les miracles étaient devenus
permanents pour sauver le club >.
Le 23' championnat de France professionnel est parti, sans le F.C. Sète.
Cela a fait quelque chose au cœur des anciens, ceux qui étaient à la
fondation du professionnalisme en 1932. Mais pour Louis Michel, le
F.C. Sète n'est pas mort.
Non Monsieur, nous autres. nous ne pouvons pas mourir comme ça.
Le spectacle pittoresque dn joutn feit u11 , - oublier l'ellMtlce du vietnt dab. Nous sommes seulement en léthargie. C'est une halte, une pause. Nous

20
11 y a tou1ou,s - tableau des résultats, rue Honoré-Heuzet,
tout près du siège. Mais aussi un vide ... Celui du F.C. Sète.

reprendrons des forces et nous repartirons. Un projet est déjà établi.


Il faudra 15 mlllions. D y a trop de gens qui aiment le football à Sète
pour que nous ne les trouvions pas. ~
En attendant que font-ils les fervents des Métairies, ceux qui aiment
le football et qui n·en ont plus ~
Nous les avons rencontrés ce dimanche après-midi sur rEsplanade.
au Dauphin. au club des Frites.
·" C'est une catastrophe de ne plus aller voir nos Dauphins. Aller à
Montpellier ou à Béziers ? Peut-être une fois ou deux. Mais nous. c'est
notre club qui nous iméresse et pas les joueurs d"à -côté !...
L'homme le plus triste nous ravons renconué à la gare. Un sac sur
l'épa ule il pr enait le trajn p0ur Bessège.· C'était Gaston Plovie. Il devait
reprendre le poste d"entraineur du F.C. Sète cette année en remplacement
de Balmanya .
c Vous vous rendez compte. à mon âge (49 ans·1 j'ai signé une
licence d·entraineur -ioueur à Bessège ! "
Et pendant ce temps Je stade des Métairies repose, tel un temple
sacré d·un autre âge. Il n·a jamais paru plus grand depuis qu'il est vide.

Au c dub cl~ frites • (ci-dessus ) o■ discute toajôws Hec a■itaatioa.


Si le F.C. Sète a•ait ;o.é 4iaaadte !
Cepellela■t que Lavis Midtet (ci-co■tre à droite),
te successet1r 4e Georges Bayrou,
affinne c Cette porte je la ,-onirai la saiM■ ..,.daai■e. »
CINO GENERATIONS DE DEMIS REUNI

1960 FERRIER
1945 GREGOIRE 1935 DELFOUR -

1955 PENVERNE

JEAN GREGOIRE EDMOND DELFOüR


né le 20 juillet 1922 né le 1er novembre 1907
à Valence à Ris-Orangis

ARMAND PENVERNE
e A joué successivement à e Débuts à Juvisy avant de
RENE FERRIER Valence, à Chambéry, à Gre- passer au Stade Français et de
né le 7 décembre 1936 né le 26 novembre 1926 noble, et au Stade Français. faire une carrière exception-
à Thionne à Pont-Scorff (Bretagne) nelle au R.C. Paris, avec qui
e A débuté à Cusset avant e A joué à Versailles puis
e D'abord arrière central, il il a réussi le doublé Coupe-
a été aussi un demi remar- Championnat en 1936.
de faire partie de l'école sté- au Stade de Reims où il a quable grâce à son tempéra-
phanoise, sous la direction de obtenu toutes les satisfactions ment et à son moral. e 41 fois international : 17
Jean Snella. qu'un footballeur peut espé- comme inter, 24 comme demi.
e Actuel titulaire indiscuta-
rer. Transféré ensuite au Red e 1 0 fois international. Sélectionné dans l'équipe du
Star, il est cette saison à Continent.
ble de l'Equipe de France où Limoges. e Entraîneur à Angers, à
il a joué 1 0 fois, y compris Rouen, et actuellement à e Successivement entraîneur
les matches d'Helsinki et de e 36 fois international et ca- Poissy; dirige aussi un bureau du Stade Français, de la Gan-
Varsovie. pitaine de l'équipe de France. d'affaires. toise et du R.C. Bruges.

22
PAR

HIIR UN E CLAVE

-UN MAITRE
FOODALL--MAGAZINE a éhNlié les postes de gardien, d'arrière latéral et d'arrière
Celdral GYec cetlJ( . . . les . .t ~llmt.és à ffllYSS aaq génératiolls. MAX UUINI et J.-PH. RE-
~ACK~ prése ■tellt, ce -■ois-ci, le Ml■i--' le rôle jadis secondaire est deYenw aajourd'hui
1925 MISTRAL .. .,........t.
11: F.-M. • passe d'Olltre part e11 reyae les g.,aacls . _ . panés et actwels, élnl11gen et
~S.
• F.-M. • 4-ae é9ml-eat la . . . - èl re11.-i■teraatiollal l.acie11 Leduc, actuellement
eetNi■es de Mo■■co, . . - sihler le ,oste de de..i an: Jttllll. des ;e...es footttalleurs.

n•amt pas la moindre tactique en tête pout la


1925 . MISTRAL bonne raison que personne ne cherchait encore
sérieusement à personnaliser les équipes sur le
LE DEIII SACRIFIÉ plan collectif. A l'époque. j'étais inter. mais le
demi continuait à s'épuiser entre Tinter et l'ailier.
-..-.1e--tCllllit-rileaès n tenait r.arement une saison entiùe car il est

LOUIS MISTLU.
A ...... ■ éUit ■...r---.a---­
aeu..Yaitt■ IIÏ
cate. l,"■IN!eaœ -
,...__:iÏCWliw.ai-
fflitallle s,stèae. - - . . .
difficile à un homme de faire dewc choses à la
fois. A moins. bi.m sûr, d•être un athlète excep-
tioanel !
aé le 4 aeit 1900 à p_. les••=• u écdozs. le Claillbaiciuit à w;c:&:.r F.n fait. tout a véritabkment COIDlllCIICé pour
-.. • • à 1a • • é a t ~ r-.-œr et railiu• DKJi. au R.C. Puis d'abord avec la venue de Îimmy
• A~-1916-0... .,...._ as - . . ; - - . . ~cc1ie ••m1 à -ftille. Hopn (1930) qui m'a techniquepient beaucoup
f t , ~ .,.. . . iater . . . . 1e . , _ ..._ • r- à rlllltft .-..- ,. ...._ appris et ensuite. surtout. grâce à l'influence de
iled-.-4eaiàla..ïte rAngws Georges ICimpton (1935) et de· son W .M.
.,._ aatdt Clellh'e - ~ Cdte - • d œ éait aatweac.-- ép■iaate et
Dl-a■t Cm lllile. ■ ■•y a rie■ 4ie .... péa°We IC.impton m'a transformé en demi lorsque son
-,bise QMI l ■ ée à Paris. ft
compatriote Kennedy est arrivé en France. Kennedy
aprëcette.aace..-... - , ...... . - - - - - . . . . . . la .... ! étant inter il a dû déplacer un joueur et choisir
pre9411e toate u carrière, uaf le~••a-..ïteafait.•••-...,.-eedese
Cirer ,.-..e_ ééait oie;.-., l""mtetcepâea. D h■i
entre Veinante et moi.
- 1925 oit il a fait la uiNa
e.tière-...-c:oe■IN. fallait -'-: . . . . . . . . . . . . - c:lain,.,..__ - jea J'ai ·acœpœ ropération avec le sourire, persuadé
oietm..._. etp •. . w«mllweaalli- de ne courir aucun risque. La suite des événe-
e A ;eaé--...,r ellf- tiea ~ c - ra■traÎIICalellt ébit .._.. ments à iusti6.é ma confiance. puisqu'après 17 sélec-
Chlt haaçais, - Re4 St•. tions comme inter je suis devenu automatiquement
. . - le --■- ....-te - _., pan-. pas t - -
à Str--., - StMe Ra- ,-.s ! Et .-rtaM les ;..e.,s de - giaéntiea demi de réquipe de France.
plaaëlois. à M1 t,•ier et - -
fia à Oraa. afllÎellt, je · - r ~ .... 4"a:a... r l _ r et de Je me suis alors aperçu qu•il était plus facile
. . . . . - . . . -.FufcllÏ ■ t,a..-nr-! de jouer derrière que devant. Tous les footballeurs
Petit et riWé (60 lt9,

1 • · 59 à r....-,. ~a1
nait - - actifflé •éli•"~- -
le savent ! Inter j'étais surveillé, demi c'est moi
qui gênait les autres avec la technique et la psycho-
logie d'un avant.
e 5 fois iat_._.._ 1935 . DELFOlJR La notion de la consigne. appliquée à la lettre
• A■i-41aai daef
lwi4■ e cflNIIIMII• .le
*cP.-is-
b ,._ LE DEMI RÉHABILITÉ
avec le W .M. et Kimpton. Je pense que là a
commencé la réhabilitation du demi. Kimpton me
disait : c Partout où va l'inter vous devez le
J-•. suivre >. Et Kennedy (mon successeur comme inter)
ES premières armes de footballeur. je les ai
M faites à peu pcès cbns les conditions précisées
par Louis Mistral. A mon entrée au St.ade
Français 0928) j'ai découvert enfin un entraîneur
marmonnait en match : c Edmond à ta place 1 >.
Le système n'était pas encore bien entré dans les
mœurs...
(Pouleur). D dirigeait la préparation physique. mais Avec le W.M. le Racing est devenu une équipe

23
• à Nice et à Rennes. Il fut sans

LES MODERNES doute le plus grand demi fran -


çais de raprès-guerre. Sa vitesse,
se détente, son élégance lui per-
(1 9 4 0 -19 5 0) mirent d'être l'un des premiers
demis offensifs.

CUISSARD Antoine - 25 sél. DUBREUCQ -Albert - l sél.


Un Lillois qui fut dur avec lui-
même autant qu'avec les autres.
Bon technicien pourtant.
ANDOIRE Numa - l sél. cien avant centre devenu un DELMER Henri - 14 sél.
Antibes, Red Star (1920-30). demi solide. infatigable, dy- (1925-1935). Type du demi
Il était énergique et dur. Il namique. à Lille et Saint- infatigable, ,travailleur obs-
courait pendant une heure et Etienne. cur mais efficace. Il joua à
demie sans faiblir. l'Excelsior et au Red Star.
FIROUD Kader - ►
BONNARDEL Philippe - 23 6 sél. L'actuel en-
BANIDE Maurice - 9 sél. FRUTOSO Michel - 1 sél. traîneur de Nîmes
Cet Cranais petit, vif et noi-
raud fit une longue carrière fut à Toulouse,
(1935-1948) C.A.P. et Rou- Saint -Etienne et
baix. Nîmes un demi
appliqué dans ses
GABRILLARGUES Louis - passes, dans son
Formé au F .C. Lorient, il joua jeu, dynamique
aussi à Saint-Etienne, à Cannes, aussi ..

Ce Montpelliérain gagna
Coupe et championnat avec
le R.C. Paris (1936). Accro-
cheùr, consciencieux, batail- ARTELESA Marcel (Troyes) -
leur, il était Je partenaire ina- Ce jeune troyen, international
movible de Delfour. amateur, possède une technique

BARON Paul - 1 sél. . Il


remport~ la Coupe avec le 9 sél. Montpelliérain, il joua
Red Star (1928). C'était un à Nîmes, Roubaix, Colmar,
demi accrocheur, un battant. O. Débuta à 20 ans en Nîmes (1934-40). Elégant,
équipe de France. Joua au bon technicien, il avait beau-
Red Star et à Quevilly. Clair- coup de style et de présence.
BASTIEN Jean - 4 sél. R.C. voyant, très précis dans ses
passes, il fut l'un des meil- l,AURENT Jean - 9 sél.
leurs demis français. (1925-1940). Il commença au
C.A.P., avec son frère Lu-
cien. Petit de taille, il dé-
BOURBOTTE François - 17 ployait une activité inlassable.

Monaco). Plein de vitalité, très


PINEL Jean - 7 sél. (1930). bon tireur.
Ce footballeur très intelli- et un sang-fToid qui le promet-
gent était un demi clair- tent au plus bel avenir.
voyant, remarquable drib- BIEGANSKI Guillaume (Len
bleur qui rendit •les plus - International comme arrièr
grands services au Red Star. BARLAGUET Pierre (Nîmes) - l'ex-Lillois aujourd'hui Lenso
Ce nîmois est calme comme un a conservé un tempérament
nordiste. C'est lui qui asseoit le fensif, solide, efficace, sobr:
RIGAL Jean 11 sél.
(1910-1920). Le sélectionneur
Paris, Marseille (1935-40). Un actuel fut à l'A.F. Garenne-
méridional qui était aussi BONIFACI Antoine (Vicence)
Colombes, un demi énergi- - 12 sél. Il a choisi l'exil (Ita-
flegmatiqui- et dur qu'un que, ardent en diable.
Britanniq 1>e. Il était adroit et lie), alors que le record de la
sél. 1932-45. Un Nordiste
autoritaire. Surtout défenseur. sélection était à sa portée. In-
pure race, sec. osseux, très ternational à 20 ans, champion
anglais, qui fit les beaux SCHARW ATH Charles - 8
jours de Fives et de Lille. et vainqueur de Coupe avec Nice.
sél. (1930). Rennes, Roubaix, Sa technique en mouvement, son
BATMALE Jean - 6 sél. Racing. Son activité était élégance, sa frappe èle balle sont
Demi de tempérament, il joua aussi célèbre que son crâne exemplaires.
à Alès, Rennes et Nice (1920- CHANTREL Augustin - 15 chauve.
1924).
VRLAPLANE Alex - 25
BIGOT Jules - 6 sél. An- sél. (1930). Son dynamisme,
son enthousiasme firent les
beaux jours de Sète, Nîmes
jeu gardois au milieu -du terrain.
et du R.C. Paris. Bon technicien, il sait faire la
juste part entre attaque et dé-
fense.

BELLOT Raymond (Stade Fran-


çais) - Ancien attaquant ce
stadiste est attiré par l'offensive.
sél. Ce grand puciste fit car- Mais il a su durcir son jeu.
rière au Red Star (1920-
1930). Intelligent, il valait
beaucoup par sa technique, BIANCHERI Henri (Monaco) ~
sa clairvoyance et son acti- 2 sél. Encore un ancien inter de-
vité. venu un demi (Sochaux, Angers,
lS GABET Roger - 3 sél. Cet an- JASSERON Lucien - 2 sél. couleurs de Boulogne, du Red Cet Algérois joua au Racing
l- cien attaquant aurait fait bril- L'ancien arrière devint un demi Star, du R.C. Paris, de Roubaix, (1945). Mais sa carrière fut beau-
e, lante carrière en équipe de intelligent. sobre et porté à la de Venise et de Saint-Etienne. coup trop courte pour sa classe
r- France sans sa peur de l'avion. contre-attaque (l'un des pre- étincelante de demi décontracté,
:s Rapide, adroit, prompt. miers). Carrière au Havre et au élégant, clairvoyant.
Racing. LUCIANO Jean - 4 sél. Il fit
HON Louis - 12 sél. Avant tout beaucoup de clubs (Nice, Stade, SCOTTI Roger - 2 sél. Ce
un athlète complet extraordi- LEDUC Lucien - 4 sél. Sous Roub3ix, Real, Aix). Footballeur Marseillais vainqueur de Coupe
J. naire. Sa rapidité, sa détente, des dehors joyeux, Leduc était complet. il joua à tous les postes. à 18 ans était un technicien hors
i- sa frappe de balle en firent, au un demi lucide, intelligent ; son tempérament. li était le proto- pair, calme et lucide. Avec plus
s. Stade, un àerni (et un .arrière jeu de tête était excellent et son type du joueur latin, vil, rapide, Il joua à Rennes, Fives, Reims, de combativité", il aurait été un
central} éclatant. activité très grande. Il porta les plein de fougue. Aix, avant de devenir entraîneur. très grand joueur européen.

SAMUEL Jean-Claude - 3 sél.


MINDONNET Roger - 4 sél.
Red Star, Strasbourg, Nice, Nan-
cy. Il fut un demi au courage
indomptable et à l'abatage im-
pressionnant.

PROUFF Jean - 17 sél. Ce Bre-


ton n'était pas fait pour le foot-
ball. Mais sa volonté, son éner-
gie. ses qualités athlétiques et
surtout son amour de la montée
offensive (avec Cuissard) en
firent l'une des personnalités les
plus marquantes de cette galerie.

DESGRANGES Louis (Greno- (qui alla du Stade à Angers) a pé par une blessure au genou. OLIVER Christian (Sedan) -
ble) - Ce Grenoblois grand, durci son jeu (défense) tout en Il créa un style de c demi lon- Malgré ses origines (né à Mos-
blond et mince, technicien avisé conservant son élégance techni- gues jambes >, dribbleur long taganem), il est sur le terrain
est promis au plus bel avenir. que et son sens de la contre-atta- remarquable, ayant besoin d'es- calme, lucide ; c'est un excellent
BORDAS Jean-Baptiste (Saint~ que. pace pour attaquer efficacement. technicien, un orientateur de jeu.
Etienne) - Ce jeune stéphanois
long, adroit, clairvoyant marche DOMINGO René - 1 sél. Saint-
sur les traces de Ferrier. Etienne ne peut se passer, depuis LEBLOND Michel (Reims) - 5 MARCEL Jean-Jacques (R.C. SALZBORN Edouard (Le Havre)
dix ans, de cet équipier modèle sél. Très jeune, ce pur rémois Paris - 37 sél. Joua à Sochaux, - L'ancien avant centre de So-
promettait. Mais il lui manque Marseille, Toulon, R.C. • Paris. chaux et de Sedan s'est trans-
un changement de rythme. Sa Le méridional de Brignoles est formé en un demi dur au mal,
technique (pied et jeu de tête), parfois trop violent, courageux
son souffle sont pourtant éton- jusqu'à l'héroïsme.
nants.

SENAC Guy (R.C. Paris) - 11


LEONETTI Jean-Louis (Nice) - a longtemps cherché sa vérité.
Le jeune marseillais maintenant Pibarot la lui trouva. Le rouquin
du Racing ne ressemble à per-

qui s·applique techniquement,


tactiquement et qui ne commet
BREZNIAK Stéphan (Nancy) - jamais d'erreurs.
Petit de taille mais vif, mobile,
lucide, Brezniak dirige le jeu de
la défense de Nancy.
FERRY Koczur (Nice) - 3 sél.
A Saint-Etienne et à Nice, ce
BRYCH Daniel (Toulouse) blond fils de hongrois n'a pas
Ce Nancéien parti à Toulouse fait la carrière attendue. Sa vita-
est devenu un excellent demi lité, son souffle ,trop débordants à Nic·e, possède toutes qualités
par sa vitalité et sa technique. nuisaient à sa clairvoyance. techniques et physiques. Il lui un amoureux de l'offensive. Sa
faut seulement se discipliner. technique, ses moyens athléti-
ques, son panaçhe sont impres-
CAHUZAC Pierre (Toulouse) - GAULON René (Rennes) - Il sionnants.
Le prototype du demi de club joua au Stade avant d'aller à M A H JO U B Abderrahman
dur au mal, dévoué à la collec- Rennes, ·o ù il rend encore de (Montpellier) - 6 sél. Ce Maro-
tivité, mais indispensable. gros services par sa combativité, cain venu au Racing et au- MARY AN Synakowski (Sedan)
son coup d'œil et son sang-froid. jourd'hui à Montpellier fut stop- - Cet espoir allie le sang-froid,
l'adresse, la solidité du Polo-
CORNU Alain (Nice) - Le tem- nais à la fougue latine.
pérament généreux du_ jeune ni- HNATOW Casimir (Angers) -
çois est encore trop débordant. Ancien attaquant, ce Lorrain
Mais ses qualités athlétiques sont
grandes. sonne. Il joue un peu comme
jouait Mahjoub. Avec plus d'ef-
ficacité dans l'interception dé-
fensive, mais moins de contre-
pieds dans le dribble.

TELLECREA Joseph (Sochaux)


- 3 sél. Fidèle a u F.C. Sochaux.
ce Parisien d"o ri gi ne espagnole
est u n technicien excellent et +
un cou rre-a ttaquant redoutable

. 25
LES GRANDS DE
STEPHAN BOJKOV (Bulgarie).
Ce lllédeci■ Militaire de Sofia fut la plus forte peno■-
-.ilité du lootl,all bulgare. S- jeu i■tellige■ t, sa tech-
■ique ÎMpeccable, son -niprésence, faisait de lui une
réplique bl-de de Bonik. Il lui Maquait seul-■ t u11
peu de 'rinc:ité.

JOSEPH BOSZIK (tlongrie). IGOll NETTO (U.R.S.S.) . .


Il fut le plu grad de t-s. Il était a■ •iliev
Le c:apitai ■e de l'équipe iuti-.le so'riétique était phn
du terrai ■ le patro■ d'uae équipe hoagroise i --
loag, plus sec:, plus dur e■ défene que - collègae ,. __
bliable. Il orieatait le ieu par ses passes, par ses grois. Mais, s'il ponédait u■ - ~aaat de la p.aae,
eagag-eats, et •-.ait wssi a.e-. de buts. il ■'nait pas la mêae effiac:ité offeuiYe.

MIGUEL MUNOZ (Espagne). HORST SZYMANIAK (Allemagne).


Il est &pag■ol
et powtat très froid, très po■- Le Meilleur d-i ac:tuel du footbaH geraanique :
clé,é. l'a-ie■ c:apitai■e
du Real et de l'équipe il est très dur allll c:hoc:s, très résistallt. Et sa dair-
d'~■e était le d-i offe■sif, l'IIOM■1e de base
.,.,aac:e est reaarquable.
qui muteaait ses an■ts a•ec: bea-,> 4e bOlllaeur.

DUNCAN EDWARDS (Angleterre).


La tragiq.e c:atastn,plie- de Mu■ic:11 a •is fi■ à u■e carrière
qui s'a■■-çait fort brilla.te. Le je11■e deMi de Ma■c:hester
alliait la puiuaac:e athlétique à la Yitene d'eaéarti- et à la
a■aîtrise tedi■iq■e. Il eût été, ua ■Id do.te, I'•• des MeiU-.
deais du ~ e.

. SUITE DE LA PAGE 23 . 1945 - GREGOIRE


Comme toutes les équipes évoluaient dam le
même esprit on ne se faisait pu tellement de
enfin organisée. Il a eu alors l'avantage de jouer soucis. On jouait l'erreur de l'adversaire et o■
contre des adversaires qui, eux, ne l'étaient pas voyait couramment une formation en battre aae
ou presque pas. Avec un but, il était certain de autre 4-0, aoa pas par sa sapériorité réelle, mais
ne pas perdre, avec deux, il était sOr de gagner 1 · LE DEMI LIBiRe simplement parœ qa'Ull llomae avait pris l'avan-
Devenu adversaire direct du seul inter, le demi
a su enfin à •quoi s'en tenir avec une fonction •Al pour mon compte, traversé une période de
tage sur un autre.
On a alon cher~ c quelque chose >- et (clau
défensive, mais aussi, selon son tempérament, la
po~ibilité de contre-attaquer. Ainsi. Banide, demi
droit, évitait alors de prendre des risques, mais
J transition très intéressante. Entre l'avènement
des joueurs c modernes > et ceux de 38-39 le
niveau du football avait baissé. La guerre et toutes
un football plus pllysiq11e qae tecbuiq-ae) Oil a
trouvé la c montée o&emive > da demi poar
essayer de rompre l'équilibre établi. Trois lloames
je portais personnellement souvent le danger dans ses conséquences ! Les clubs sont alon en qaelque - t illastré parfaita■ent cette aode très specta-
l'équipe opposée. Je le faisais sans mal car j'étais sorte repartis à zéro. Pendant deux ou trois ans culaire : Cuissard, Prouff et Hon. Us· interceptaient
toujours en super-condition et je pouvais me per- on s'est contenté un pen partout d'un W.M. très le ballon et le conduisaient dans le CUDp opposé
mettre de revenir très rapidement à ma plaœ strict. l'orgaaisation étant le moyen le plus sûr après une course de 30, 40 ou 50 mètres. Si l'ad-
théorique en cas d'échec. d'atténuer un bagage technique défaillant. versaire co-ettait l'erreur d'attaquer le demi
Banide disait toujours à i<)rdan : c Tu ne joues fai traversé cette période, d'abord comme un échappé. il se produisait Ull dangereux 2 coatre 1,
qu'avec Delfour ! >. Jordan lui répondait à chaque arrière central enfermé dans une défense très stricte, si tout le monde reculait. le demi tentait lai-même
fois : c C'est que Delfour on le voit toujours, toi, avec des arrières latéraux snivant leurs ailiers. un sa chance, mais si le deini était stoppé dam 110n
malheureusement, tu marques •ton i nter et tu as arrière œntral hanté par la pemée 41ue s'il était effort et perdait le contrôle du ballon. la contre-
la hantise de le perdre >. passé, ravant centre avait le chemin du but complè- attaque prenait souvent des allures cat.utropldqaes.
La notion de la consigne, appliqué à la lettre tement ouvert et le seul gardien à battre. Les demis La c moutée offensive > a été une réaction de-
et dans l'esprit était née ... eux marquaient les inten de façon aussi sévère. vant un ordre trop rigoureusement établi. Mais
MIS ETRANGERS
ZLATKO TCHAIKOWSKI (Yougoslavie) . GERHARD
HANAPPI
(Autriche).

L~ petit « chef Il est Viennois,


d'orchestre » you- et comme tel, il
goslave, technicien est : primo, très
émérite, n'avait doué; secundo,
pas son pareil pour très i n c o n s ta n t.
SeJttir le jeu. Ma- Il a tenu beaucoup
l in, il trouvait de postes. Mais
l'oui,erture instan- c'est comme demi
tanément. Et son que sa technique
souffle lui per- autrichienne fut la
mettait d'être pré- plus mise en i,a-
sent, toujours là leur. Il est intelli-
où il le fallait. NILS LIEDHOLM (Suède). gent sur le terrain
Il joue comme il est bâti : grand, haut, élégant, comme dans la vie.
le buste . et le regard droits. Il voit le jeu d'une
façon impériale. Sa frappe de balle lui permet les
longues passes. Mais sa technique du dribble et de
la feinte s'est encore affinée en Italie.

JOSE MIRANDA ZITO (Brésil).


En Suède, aux Championnats du monde
195 8, il occupait le milieu du terrain avec
Didi (cet inter qui est un demi). Zito est
avant tout homme de base et de soutien.
Il l'a démontré avec Santos à Paris.

DANNY BLANCHFLOWER (Irlande).


Cet Irlandais est l'un des meilleun demis britanniques.
Sa mobilité et son sang-froid lui permettent de tout voir
instantanément, en attaque comme en défense. Il possède
le sens de la contre-offensiYe.

comme toute réacdon elle a été outrancière. En Puis je suis devenu demi avec quelques idées véritable plaque tournante de l'équipe c'est lui qui
effet, à côté -de quelques brillants résultats, on a troubles en tête et la tendance à porter la balle doit désormais donner le ton.
connu de lourdes déceptions. La fameuse « mon- et à tirer. Mais on m'a fait revenir très vite à une
tée > étant systématique, on a vu ainsi la France plus juste notion du jeu de demi dans un Stade
marquer deux buts contre la Belgique par ses de Reims en constants progrès techniques.
demis, mais en concéder cinq, les inters belges
ayant toute liberté d'action.
L'évolution s'est faite lentement m2is sûrement.
Les percées sur contre-attaque n'ont plus été faites
1960 .. FERRIER
L'amélioration de la technique individuelle a individuellement mais au moins à deux éléments.
Pour moi c'est la vérité. Au départ l'adversaire a
,,
heureusement fait évoluer les choses dans le bon
sens. le ballon et le demi marque cet homme. S'il prend LE DEMI SOUVERAIN
le ballon il devient automatiquement < offensif >. L m'est évidemment très difficile d'aller plus
S'il est < offensif > par une p2sse et s'il le demeure
après cette passe c'est encore mieux.
Il est inutile, comme à une certaine époque,
1 loin que Penverne. Je suis tout à fait d'accord
avec lui quant à la conception et à l'importance
du rôle de demi.
d'arriver à 7 contre 6 ou 6 contre 5. Il faut en Il doit être la · pièce maîtresse de l'équipe entre
arriver à 3-2 et à 2-1 en pensant toujours qu'il la défense et l'attaque, un homme solide, sûr de sa
LE DEMI ANOBLI faut provoquer l'adversaire pour l'éliminer. Oui,
le c une-deux >, c'est la vérité. L'équipe qui l'uti-
t~chnique et de ses nerfs. •
Quand je pense qu'à l'école on disait souvent
'AI connu, moi aussi, la fameuse période des lisera à merveille sera sûre de· faire des résultats. au moins doué : c Toi, tu joueras demi >,.. Je
J demis offensifs alors que je tenais un poste
d'inter. Je voyais régulièrement passer ces
demis et je me demandais si les rôles n'étaient pas
Ainsi le demi, qui été'it un personnage obscur,
est devenu un élément capital. Il est et sera de
plus en plus un constructeur de jeu avec un champ
mesure ainsi l'évolution des choses. Aujourd'hui, le
demi c'est quelqu'un ! Et de plus en plus les grandes
équipes chercheront des hommes de classe à ce
inutilement renversés. d'action très vaste. Soutien défensif et offensif, poste devenu essentiel.

27
EUNE HOMME, vers les années 1930, comme selon les circonstances du jeu (par exemple : le
LE DEMI
J tu le sais, ton père jouait deml·alle. Bien sou-
vent en cachette de la famille, avec aux pieds
des «Mansfield», la culotte dite anglaise (lon-
gue), un bandeau sur la tête ( à cause des cheveux).
demi gauche se déplace vers la droite pour solli-
citer la balle d 'un partenaire).
Joueur de soutien, semble le terme qui doit
caractériser le demi, car davantage que quiconque.
UN ENTRAINEUR VOUS CONSEILLE Le bandeau ne l'empêchait pas d'ailleurs d 'y voir
clair, et il complétait fort bien l'équipe.
il s'efforce de soutenir en alternance ses parte-
naires de la défense et ceux de 1'.attaque.
Le demi-aile rêvait dans l'ombre du pre- Rôle à double aspect donc, car intégré d'une
mier grand rôle : le demi-centre, plaque tournante part à sa défense il collabore à éteindre la flamme
de réquipe au milieu du terrain, qui polarisait de l'offensive adverse, et d'autre part orientant le
-«DEMI, NE l'attention et, véritable maitre à jouer, pouvait
donner libre cours à ses qualités d'endurance et
jeu il est, non seulement le plus souvent, le point
de départ d'une réaction en chaine. qui porte le
de clairvoyance offensive. feu sous le but adverse, mais aussi parfois le
FAIS PAS Héritier de son père, avec aux pieds des c Kopa »
puisses-tu avoir son talent ! mais sans bandeau et
redoutable finisseur qui tente sa chance.
avec culotte dite continentale (courte), tu te sens Atouts physiques...
LES CHOSES attiré par le poste de demi.
Ce terme de demi n'a rien de péjoraW au
C'est véritablement un poste d 'envergure qui
s'accommode difficilement d'une faiblesse impor-
contraire, car à travers son évolution. sa fonction tante parmi les qualités physiques exigées du demi
DEMI> a littéralement débordé et du rôle plutôt accessoire
et sans grande initiative du demi-aile, elle a abouti
moderne. Il doit faire preuve de :
• RESISTANCE : car il est constamment en mou-
vement avec un grand rayon d 'action. (Nécessité

au rôle essentiel et de grande influence du demi
moderne. d'un bon.appareil.respiratoire: .nez, gorge...Anléllo-
Sa zone d'évolutiop a éclaté et, de l'espace com- ratlon par des courses au trot, au train (footing),
par Lucien LEDUC et ensuite à allures variées sans se défoncer, récu-
partimenté d'autrefois (vers les ailes) , s'est étendue
entraineur de en profondeur et en largeur ; en profondeur en pération (en marche ou trot).
l'A . S. Monaco soutien de ses partenaires de l'attaqùe ; en largeur, • VITESSE : Tout au moins d'une vitesse suffi-
EXCLUSIF

sante pour s'opposer aux attaquants rapides, d'une e DE L' AISAMCE dans la conduite de balle (mai$ • Dans l'offensive : esprit constamment en éveil
vivacité suffisante pour s'opposer au vü argent, se rappeler que cheminer avec la balle, fascine pour se rendre disponible et accessible (se démar-
leur volte-face et changements de direction. Amélio- le jeu) . quer), pour relancer l'attaque, pour soutenir
ration : exercices alternés, souplesse et muscula-
ture + répétitions, accélérations simples et nom-
e DU JEU DE TETE (déjà cité et si important). l'attaque, concentrer ses efforts sur le point faible
éventuel de la défense advep;e, pour redresser le
Indépendamment donc de ces différents aspects de
breuses + évolutions rapides dans des espaces la technique. le demi doit posséder principalement : jeu (orientation nouvelle et soudaine) , rechercher
restreints. Répétitions exercices, détente progres- le joueur lancé, accélérer le jeu (passer et suivre
sive avec et sans ballon. e UNE BONNE FRAPPE DE BALLE, c'est-à-dire sa passe plutôt que porter la balle) .
sèche pour les passes courtes (progression à 2.
e DETENTE : Principalement pour le jeu de tête à 3...), passes longues surtout- pow: croiser le jeu. Posséderais-tu toutes ces qualités qu'il te man-
sens propre du but en toutes zones y compris sous querait l'essentiel du bon joueur, si tu n 'étais pas
le but adverse. e ET AUSSI LE TIR: geste décisif du footballeur. courageux et énergique (surtout dans l'adversité)
Tir de loin en course (exceptionnel) ..
e ROBUSTESSE : Ne pas avoir le dessus, ne pas Tir alentour de la zone de tir.
opiniâtre (ne jamais renoncer) ; si tu jouais soli:
fléchir, ne pas subir dans les contacts inévitables taire, plutôt que solidaire (sens collectif) ; si tu
dans la lutte pour la possession du ballon. Amfllo-
Tir à travers le rideau défensif adverse sur ne faisais pas preuve de sang-froid en toutes cir-
renvoi adverse ou passe en retrait d'un part enaire ; constances pour précisément demeurer lucide et
ratlon : entre autres, musculation avec charges (en tir à terre ou de volée (prendre sa chance en
haltères légers) . s·adapter aux événements. Enfin si tu n'étais pas
embuscade). prudent en défense (pas de fantaisies) , mais auda-
Ne répugne pas à jouer indifféremment à droite cieux en attaque (sans les risques offensifs) .
... et moyens techniques. comme à gauche. Toutes ces qualités, ami, tu les possèdes plus
Mais toutes ces qualités athlétiques seraient Un clairvoyant. ou moins, mais sache bien que c'est par ta volonté
vaines si elles n'étaientau service de la technique de te perfectionnei: sans cesse - à tout âge - que
la plus éprouvée. . Avec un tel bagage il ne pourrait pleinement tu tireras le meilleur de toi-même.
e Indépendamment du CONTROLE DE BALLE: s'exprimer s'il ne faisait pas preuve de clair- Football : 11 plutôt que 1 = donner et recevoir ;
anticiper pour contrôler, contrôler vite pour orien- voyance, c'est-à-dire juger vite les situations pour : donc donne le meilleur de toi-même pour recevoir
ter vite. • Dans la défensive : s'intégrer dans le bloc défen- la victoire, la victoire de l'équipe.
• DU TACLE: Pour anticiper et priver l'adversaire sif et soutenir les partenaires, réduire- les angles Alors, mon ami le demi, • ne fais pas les choses
du ballon. de passe (marquer) pour intervenir rapidement. à demi », entraine-toi à fond.

29
UNE ÉTUDE
TECHNIQUE DE
VEC le regroupement de plus -en plus fréquent
LES PASSE-MU
tactique) : le < une-deux >, sorte de relais de qui permet de décomposer un geste technique indi-
A et systématique des défenses, le football a
aujourd'hui beaucoup de points communs
balle exécuté à vive allure, est ici l'arme maîtresse.
Mais c'est encore plus vrai sur balle arrêtée (aspect
viduel ou une action collective.
Pour cela, Football-Magazine et ses reporters
sont allés à Colombes pour y voir travailler les
avec le basket. Ainsi les attaquants doivent-ils stratégique). Ici intervient encore plus un travail
étudier des combinaisons susceptibles de leur préparatoire de l'action répétée à l'entraînement. joueurs du R.C. Paris. Il s'agit uniquement dans
ouvrir l'accès du but, pour l'approche ou pour le C'est ce que nous voudrions vous démontrer cette étude du coup franc direct tiré à proximité
tir. C'est vrai pour le jeu en mouvement (aspect par l'image aujourd'hui, grâce à l'appareil Robot de la surface de réparation mais en dehors de cette

~a OPERATION
. , . . GUILLOT

JLAKI (n° 9) déclendie le mouve-


U ment. Il s'engage comme pour une
passe destinée à Heutte placé en diver-
sio!I devant le mur. Heutte tente d'er,-
traîner l'adversaire par un décrochage
vers la gaudie. Mais Ujfaki bloque sa
course, ouvre le pied droit et effectue
- de l'intérieur du pied - une passe
1
vers la droite et vers Guillot qul a dé-
marré dès l'engagem~nt. Le champ est
libre pour le tir, et le mur contourné.
Riposte évidente un homme pour
contrarier l'action de Guillot.

OPERATION .
HEUTTE ~

LA manœune s'engage de la même


. façon par Ujlaki. Mais cette fois,
Heutte ne bouge pas. Car il va servir
d'appui, de relayeur. Et c'est fui qui
tiendra un rôle essentiel. U jlaki lui
adresse le ballon avant de décrocher vers
' la gauche, pour attirer l'attention de
l'adversaire. Heute sert de relais et dévie
le ballon en direction de Guillot lancé.
Celui-ci n'a plus qu'à tirer., Même ri-
poste : neutralisation de Guillot.

(Photos AIME DARTUS et REMY GIRON)


RAILLES DU RACING
surface. Certains footballeurs se sont fait une spécia- < mur > des défenseurs adverses et d'expédier le coup franc direct avec relais de balle. Joseph Ujlaki
lité du coup franc direct converti en but d'une ballon dans le but. Des hommes comme Henri et ses camarades Heutte et Guillot sont les démons-
seule frappe de balle : soit en force lorsqu'il y a Hiltl, Pepi Humpal ou l'ancien Autrichien du Racing trateurs. Il y a bien sûr une gamme variée de
faille dans le mur adverse, soit en finesse avec Ernst Happe!, comme de nos jours le Havrais combinaisons. Contentons-nous aujourd'hui d'en
frappe brossée de l'intérieur ou de l'extérieur Douis, le Messin Nagy, le Toulousain Deladérière disséquer quatre grâce aux < passe-murailles > du
du pied, qui imprime ~u ballon une trajectoire ont été ou sont des spécialistes réputés. Racing.
courbe et qui permet au tireur de contourner le Nous nous bornerons aujourd'hui à décrire le J.-PH. RETHACKER.

OPËRATION
UJLAKI

A U départ de l'action, cette fois, deux


hommes peuvent engager : Ujlaki
et Guillot. Ce dernier feint. la frappe et
poursuit sa course vers la gauche, tou-
jours pour faire diversion. Ujlaki adresse
le ballon à • Heutte, qui sert encore
d'appui. C'est le « une-deux » classique.
Heutte . redonne le ballon à Ujlaki venu
sur la droite pour s'ouvrir l'angle de tir.
Riposte : un ou deux hommes à côté
du mur, pour fermer l'angle.

OPËRATION
LOB

A combinaison est plus courante. Elle


L ne peut être utilisée que lorsque le
coup franc est assex éloigné de la ligne
des 1 8 yards (pour éviter l'intervention
du gardien de but). Heutte feint de tir411r,
mais il passe aù-êlessus du ballon et
poursuit sa course pour aller contourner
le mur. Ujlaki d'11ne frappe « piqué »
soulève le ballon et lobe le mur, en
effectuant une passe destinée à Heutte.
Un ·risque : le hors-jeu. Une riposte
un homme pour suivre Heutte !

Dessins de RQLD
PHOTOS JO CHOUPIN. J-«>n c Une expériewce paaiomlallte • · Eloy c Je ■'ai .;-ais été auai éqllilillré •·

L UCIEN JASSERON n'avait pas le choix. Il


appartenait au club le plus vieux de France,
le H.A.C., et il en concevait une légitime
fierté ; son équipe truffée des < trentenaires > Eloy,
Le premier soin du Dr Creff est de faire un
examen sérieux et complet à ·tout sujet qui se
confie à lui.
< Si le sujet qui se présente est physiologique-
ment parfait, je ne vois aucun jnconvénient à ce
qu'il mange n'importe quoi. Mais malheureusement,
presque tout le monde souffre - à un moment
Hassouna, Salzbom. Strappe, Villenave et Di Lo- L'examen, si l'on peut dire, commence dix jours au moins - d'un ou de plusieurs vices organiques.
reto, était de loin la plus âgée de- France, ce qui avant le moment de la visite. Ce sont ces vices qui causent 1a méforme. Il faut
l'effrayait, lui donnait des insomnies. Il avait • donc les déceler et les éliminer par des soins spé-
demandé à ses dirigeants de bien vouloir rajeunir En effet, après être passé à la toise et à la ciaux peut-être mais surtout par une diététique
cette formation à l'intersaison ; mais il s'était en- bascule, l'athlète doit .se soumettre aux questions ap1;>ropriée >.
tendu répondre que les transferts coûtaient cher de la diététicienne qui l'interroge sur la- teneur
. et qu'en conséquence, le club ne disposant pas exacte des menus qui furent les siens durant les La nourriture du sportif - et de tout individu
d'une fortune, il ne fallzit pas compter sur un dix derniers jours, ainsi peut-on, d'une part établir en général - doit être :
renouvellement massif de l'effectif, mais s'attendre un bilan calorique de la nourriture absorbée et,
simplement à des retouches. d'autre' part, esquisser un diagnostic.
1 ° EQUILIBREE. - C'est-à-dire contenir
L'entraîneur havrais décida donc de s'aider lui- Quittant la diététicienne, l'athlète se soumet à 15 à 20 % de protides (wbstances azotées) que
même au mieux. Il se souvint avoir lu dans L'Equipe la visite du masseur-ostéopathe, puis du méf,lecin l'on trouve dans les viandes, les poissons, les
une étude approfondie de François Oppenheim sur qui lui fait subir un test complet. Le Dr Creff œufs, le lait, etc. .. ; pour bien faire la moitié devrait
< Les secrets de la condition athlétique >, selon un assure que sur cent athlètes qui se croient sains, être d'origine animale et l'autre moitié d'origine
procédé exposé à l'I.N.S. par le Dr Thomas Cure- quatre-vingts, au moins, sont malades peu ou prou. végétale; 30 % de lipides (corps gras) que l'on
ton. Dans cet exposé, il était beaucoup question
de diététique et au terme _de l'article, une note
signalait l'existence d'un service consultatif de bio-
logie appliquée à l'hôpital Saint-Michel de Paris.
Il profita de l'h2bituçl stage .d'entraîneur qui a
lieu chaque année en juillet. à l'I.N.S., pour s'entre-
tenir de la question avec le Dr Andrivet. Celui-ci ..
l'encouragea fortement à mettre sinon toute son
équipe, du moins quelques-uns de ses joueurs entre
les mains du Dr Creff, chef de ce service de bio-
logie appliquée.
: UN EXEMPLE POUR
De Paris, il téléphona immédiatement au Havre,
pour demander à Eloy, Strappe et Douis s'ils accep-
taient de servir de < cob2yes > en se soumettant
au régime que ne manquerait pas de leur imposer
, -_ LES FOOTBALLEURS
le Dr Creff. Douis était dans le Midi, occupé à un -4._

déménagement, et ne put donner sa réponse. Eloy


et Strappe se tinrent le raisonnement suivant :

GRAND-PERE ·. H.
< Nous avons près ou plus de 33 ans : nous sommes
sur le toboggan. Si par une hygiène alimentaire
appropriée nous pouvons soit améliorer notre
qualité athlétique, soit prolonger notre carrière, le
jeu semble en valoir la chandelle >. Et, d'enthou-
siasme, ils apl)Ortèrent leur adhésion à la proposi-
tion de Jasseron.
Aujourd'hui, après deux mois et demi d'expé-
rience et de régime. Eloy est descendu de 76 à
72 kg. Strappe de 79 à 74 kg, le poids qu'il avait
à 23 ans... Ces deux joueurs sont dans une forme
qu'ils n'av2ient pas connue depuis des années.
Strappe nous disait : < L'entraînement que nous C'est pourquoi il n'existe pas de régime standard absorbe avec le beurre, les huiles, les œufs, le fro-
faisons en ce début de saison est l'un des plus durs pour un sportif. mage, etc... ; 50 % de glucides (hydrates de car-
que j'aie jamais faits, mais je le supporte facilement •bones) que l'on puise dans le sucre, les féculents,
et lP dimancb•\ en match, je me sens dix fois mieux Le Dr Creff dit : les farineux, les fruits, etc ... Cela étant dit du point
qu'autrefois >. Eloy est tout aussi enthousiaste. < Le premier impératif est d'adapter le régime de vue qualitatif. Du point de vue quantitatif. il
Jasseron est ravi et les autres joueurs havrais sont alimentaire à l'individu en raison des conditions est évident qu'il ne faut pas trop manger ; < man-
tellement persuadés de la réussite de l'expérience physiologiques. ger à sa faim > est une assez bonne formule qui
que. voilà deux semaines, au retour de leur (llatch
doit être cependant contrôlée.
de Nice, sept d'entre eux : Douis. Somlay, Rocci, Je regrette donc, mais je ne puis dire : c Voici
Lagadec, Valorizek, N'Doumbé, Bouchachè, sont le menu type du sportif, celui du footballeur, du
allés se mettre, à leur tour, entre les mains du cycliste, du coureur à pied, etc. Je ne puis dire : ·2° VITAMINEE. - Pour pallier certaines
Dr Creff. < Mangez du sucre> ... Je me suis aperçu, par exem- carences. Là encore, il ne faut pas abuser, mais
ple, que Strappe en consommait trop ·et Eloy p2s suivre les conseils prescrits. Un -excès ·peut pro-
Qui est le Dr Creff? Un médecin jeune, 35 ans
peut-être - qui s'est penché avec passion sur la assez. Je ne puis que dire : < Venez me voir et je duire une fatigue préjudiciable à l'effort.
vous rangerai sans doute, dans l'une des vingt ou
médecine sportive et fut rapidement 2mené à vin·g t-cinq catégories 4ue j'.ai étiquetées et 'pour
conclure que les sportifs en général - comme tant 3° TENIR COMPTE. - du phénomène
lesquelles je pense avoir trouvé le régime alimen-
de gens-non sportifs - n~ savaient pas se nourrir.
Aussi a-t-il étudié spécialement les problèmes de • taire idéal :>. électrolytique. Par une absorption raisonnable de
diététique, problèmes principaux peut-être mais qui Il n'est pas un maniaque du régime. ' Lui qui phosphore, de magnésium, de· calcium, de potassium.
ne sont pas les seuls à résoudre si l'on veut amener paraît c en forme >, n'a d'ailleurs pas le visage d'un etc...
rathlète à sa meilleure forme. ascète, et il déclare avec un joyeux sourire : Maintenant l'hygiène alimentaire commande de :

32
a) Manger à heure fixe; COLLATION (vers 17 h.) : lait ou thé sucré Son regime vitaminé est très différent : De la
b) Bien mastiquer; avec biscuits. striadyne tous les jours ; des vitamines C durant les
15 premiers jours du mois et du citrate de bétaïne
c) Ne pas boire pendant les repas. AU DINER : même repas qu'à midi, plus léger, durant les 15 derniers.
Tous ces conseils sont élémentaires. avec moins de viande surtout. Et le tout pour un même effet : une sorte de
Voici à titre indicatif le menu . type proposé à Quant à son régime vitaminé, il est sérieux: rajeunissement de l'organisme, une meilleure qualité
Eloy. athlétique et un mieux-être certain. Si bien qu'Eloy
Les 10 premiers jours du mois : vitamine B6 et Strappe nous ont dit : c Tant que nous jouerons
. AU REVEIL : une grande tasse de chicorée avec à chaque repas ; et même eprès, nous continuerons notre régime, car
trois morceaux de sucre. Les 10 jours suivants : Vivacalcium fort aux jamais nous ne nous sommes sentis aussi bien >.
deux grands repas ; Nous avons vu que sept nouveaux Havrais ~
AU PETIT DEJEUNER : soit un bol de flo- dont Douis - avaient suivi l'exemple de leurs an-
cons d'avoine, soit du lait avec tartines ou biscottes Les 10 derniers jours : Vitamines C aux deux
ciens. Ajoutons qu'une demi-douzaine de Racing-

+
(beurre ou confitures). grands repas.
men sont allés, eux aussi, sous la direction de Pierre
Alors qu'Eloy a une alimentation très sucrée Pibarot, se mettre entre les mains du Dr Creff. Ils
AU DEJEUNER .: des crudités, une viande gril- et s'est vu autoriser 250 grammes de pain par jour, y firent la connzissance de Christian Collardot, un
lée de préférence (le jambon et le saucisson pris Strappe a dû renoncer formellement _:,_ pour l'ins- de ceux qui n'ont pas déçu à Rome (6' du saut en
en petite quantité ne lui sont pas interdits), un tant du moins - au sucre, aux sardines, à la bière, longueur, à 2 cm de son record de France), Collar-
légume ou un légume vert et des fruits ; vin s'il à la pâtisserie, à toutes les sauces et pratiquement dot, c client> habituel, comme Mimo1..-:n, Graczyck
le désire, après le repas. au pain - pain complet excepté. et Louison Bobet.
33
Il y a lieu d'agrémeater le régime des foodJal. Je - - . d e à - ;o.-rs pou les rq,as
lean pu radjonctioa de certaines vitamines : principaux : carottes rapées, craclités, pois&ons,
vitamines A-D surtout chez les je-es, vitamines viaades grilléa et fruits. Je ne décomeille i-s le
B.C.E. et P chez tous les footballeurs. Ces vita- pain. sallf dans les périodes d'inactivité pou les
mines pourront être dollllées, aon d'-e façon éléments ayant telldaace à grossir. Je mets mes
continue, mais sous surveillance médicale quand joueurs en garde contre l'abus des farineux et des
l'état de santé et la forme da footballeur en feront légumes secs et je proscris toutes les sauces. Comme
sentir la nécessité. > boisson, fautorise le vin en quantité très raison-
Ces réflexions rejoignent bien eateada les vues nable.
LES MEDECINS du Dr Creff. Je demaade en outre à mes joueurs de prendre
- dépuratif à intervalle régalier (tous les deax
DE CLUB SONT mois).
J'ajoute que les joaeurs ne se pliant pas à
DOCTEUR LOUIS LAPEYRE ce mode d'alimeatadoa qui eatre dans le cadre
P.l\SSËS PAR LA Médecin de l'O. G. C. Nice d'une vie réglée peuvent s'attendre à une carrière
de courte durée. >

Les Soviétiqaes, les AffléricaiH, les AUetaaads. la


Austratieas attacheat depais lowgte111p1 • - 9"aaM Je pense pouvoir
importance à la .diététique. E• France, les attllètes
de sports indiTiclaeh ont 1-ioan wm des ré,iaa
plas stricts que les fooltNIU-. Mais ceax-ci, •ieax
recommander ce régime · ROBERT
su"eillés 111édicaleftleftt anainteeant, _, ••• aeil~ Le Dr Lapeyre, médecin de l'O.G. Nice, nous DOMERGUE
hygiètle ali~awe• .-taire au aoia. Les méde- a écrit après s'être entretenu avec Strappe lui-
même: (Valenciennes)
cins de club et les eatrainean se penchent ...ail._. c L'alimentation du sportif est régie par les
de plus et1 plus sur ces prc,Mèaes. mêmes lois physiologiques que celles des autres
individus à cette différence que les dépenses éner-
gétiques étant chez lui souvent considérables la

DOCTEUR
ration calorique doit être augmentée en consé-
quence. Chez nos joueUJ'S professionnels soumis à
un entraînement quotidien et à un match de
J'ai un cobaye •• -Legrand
CHARLES BOILEAU compétition hebdomadaire, ce besoin calorique est Robert Domergue, qui est un chercbeur, s'est
penché depuis longtemps sur ces questions d'ali-
Président du F. C. Nancy à peu près celui du travailleur de force, c'est-à-dire
environ 3.200 à 3.500 calories par jour, couvertes mentation. Il nous a dit : c Je ne crois pas qu'il
surtout par ·un apport en glucides et en protides existe un régime pour footballeur, mais un régime
pu footballeur.
Attention (l'apport en lipides ne devant pas dépasser celui
de la moyenne des individus, relativement réduit
d'après les idées actuelles). Ce chiffre calorique
Sans doute sommes nous très en retard sur
bien des pays, et surtout sur les pratiquants de
sports individuels, mais je crois qu'en France, il
à la suralimentation nécessaire pour couvrir toutes les dépenses éner-
gétiques de l'organisme, y compris un travail mus-
culaire important, est parfaitement assuré par la
n'existe pas un seul entraîneur qui n'attire l'atten-
tion de ses joueurs sur l'hygiène alimentaire. •
Je crois cependant que le concours du méde-
Le Dr Charles Boileau, président du F.C. Nancy, valeur énergétique du régime auquel sont soumis
Strappe et Eloy. cin n'est pas toujours suffisant dans nos clubs.
nous fait part de ses c réflexions sur la diététique Beaucoup de joueurs prennent du poids. Pour
des footballeurs > : Le régime conseillé par le Docteur Creff tout
en respectant les lois essentielles de la nutrition, leur redonner poids normal et forme, nous devons
c Au F.C. NANCY, il n'y a pu de régime appro- les faire travailler. Je me demande si ce travail
prié pour certains joueurs ea dehon da .repu &por• telles qu'on les conçoit actuellement est parfaite-
ment adapté à l'organisme des sportifs et notam- supplémentaire ne se fait pas au dépens de l'in-
tif pris 1.- .Ai-PCJae ea co-lllL flux nerveux. Dans le Nord nous avons un pro-
Toutefois, les sujets jeunes sont très -surveillés ment à celui des joueurs du football professionnel.
De valeur calorique convenable, grâce à l'apport blème, celui du froid en hiver, qui oblige les
au poÏJlt de vue médical et coaseillés au point de joueurs à manger gras. Pour les fa.ire êliminer, il
protido-glucide, pauvre en corps gras, facilement
- alimeatatioa. _faut travailler _plus. Là encore, l'aide du médecin
Les sujets d'- certaùa âge coDDaissent eux- dîgesbole et assimilable, grâce au choix des -ali-
ments et à leur mode de préparation, et par ailleurs nous serait précieuse pour ne pas entamer l'influx
mêmes maiJltenant ralimeatatioa qui doit parfaire nerveux.
leur forme physique et en &llCUD cas nous a'avom bien équilibré dans ses différents constituants, je
pense pouvoir le recommander avec profit aux A Valenciennes pourtant, les joueurs sont sur-
remarqué depuis de nombreuses IUUlées d'intoxi- veillés. Nous nous sommes aperçus par exemple
cation alime11taire. " . joueUJ'S de notre équipe en lui apportant éventuel-
lement les quelques .modifications de détail qui que Legrand perdait de 2 kg. à 2 kg. 800 au cours
A mon •vis. il 11'y a pas c1e régime alimelltaire d'un entr.unement. Nous lui -avons recommandé
applicable indistinctemeat à tous les footballeu.n. pourraient être rendues nécessaires pour chacun
d'entre eux, soit par une constitution particulière, de surveiller sa boisson et nous lui avons presque
U faat régler l'alimeatatioa seloa les cas pu- interdit l'usage du sel ; mais ce ne sont là que
tiCllliers (joueun d'- certai■ âge COlll■le Eloy et soit par l'existence de troubles pathologiques diges-
tifs, hépatiques, diathésiques ou autres réclamant des ~ryons d 'un véritable régime alimentaire.
Strappe - joueun beaucoup plus jeunes et ea Toutefois, je suis partisans de cette diététique
plein développement de lt à 22 ans), afin d'appor- quelques . précautions diététiques supplémentaires. >
• nouvelle qui devrait donner les meilleUJ'S résultats. >
ter aax footballeurs les alimenta natritifs propor-
tionnés à la dépense énergétique de cllacan.
Ce qu'il lm.porte de considérer ea matière de
régime pendant la saison de football, c'est moim
la qaanffif d'aliments ingérés, que le coefficieat
individuel d'utilisation alimeawre.
LES ENTRAINEURS
PIERRE
Etant doaaé deux rations absollllllellt ideatiqua
absorbées pendant - temps détel'llliné par deux S'INTERESSENT PIBAROT
hommes de -même -poids, il -peut' .e11 -l'isulter .que
r- grossisse et que rautre dépérisse. D'an autre A LA QUESTION 1R.C. Paris)
côté, la suralimeatation systématique et obligatoire
-des footballeurs à reatrainement est certainement
une faute.
La saralimentation est posaible pour certaim
d'entre eux dans certains cas, mais s'avère iaatile
et même nuisible dans d'autres cas. Ceci dit lorsque
les ·athlètes sont dotés d'organismes digestifs mé-
ALBERT
FORNETTI
J'ai mis le Dr Creff
diocres (hépatiques • gastriques - iatestiaaax). il
faut se contenter de dollllel' à duicua uae alimen-
tation conveaable à des heures. régulières en se
(Grenoble) dans mon jeu
coaformaat aux llabitudes alimentaires de 1IOD miliea Pierre Pibarot marche SIII' les tnœs de fuseNNl.
familial ou da milieu où il pread llabitaelleme■t D estime:
ses repas.
Il est évident qa'ea coars de .saison la pesée
bebdollladaire régatière aoas renseigne sm la
J'exige même un dépuratif c Je ae pense pas •qa'il y ait - régime idéal
pour tous les sportifs, footballears ou non. Tout
ea respectaat les règles aliaeawres et biea coaaues,
•aleur des régimes suivis pu les différeats types
de footballeurs appartenant à chaqa.e équipe.
1° Ecarter de la consommation les boisaoas
.tous les deux mois ~.luaque athlète doit disposer d'- cèrtai ■ choix
d'alime■ts. D faat qu'il plli9se - sealeaeat s'ea
accommoder, mais encore éprouver an certain pl&\·
aqaeases poavant favoriser la reprodaeti- de Alhert &atteax et Jeseplt Mercier se c:oateate■t SÎI' à les déguster. A mon sens, même pour UD
l'eau interstitielle. dans les tilsas. Ces boisaons de recomlll&Dder à leurs joueurs de surveiller leur sportif - je devrais peat~tre dire sartoat pour
seront remplacées- par des eaux minérales. alimentation. Jeaa Luciano demaade à ses Franco- un sportif - il importe pour une bonne digestio■
2° On évitera dans l'alimentaô- tout ce qui Argentias d'éviter les sauces et les épices dont ils et uite INt■■e assimilatioa qae les alimeam plaisent
peut reproduire la graisse perdue et à ce sujet, il accommodent volontiers leur cuisiae. et coavienneat aa tempérament.
est bien évident que les mayonnaises, les prépara- Albert Fornetti, de Gre-ble, s'est penché su Je sllis teQe1Be11t persuadé -de rUDportance d'an
tions à base de farine et de sauce seront banaies ces questions de diététique et déclare : c Je crois régime alimentaire dtez an athlète que j'ai déjà
de l'alimentatioo dn footballeur. que les conseils du Dr Creff ne sont pas ·s eulement conduit certains de mes joueurs à l'hôpital Saint-
3° U faudra surveiller la diminution de poids utiles, .mais iadispe-bles da11S l~atation du Micltel -tNNU ,que claacu.n y soit examiné et remei-
chez le football.e ar. footballeur. ,gaé su.r la meilleure maaière de s'alimeater. >

34
le Tour, les copaim ont ri quand je leur al clJt
LES JOUEURS Pour Fontaine que le poisson n'était pas absolament fnis. T-t
le moude a été malade sauf Darrigade et moi :
j'avais remplacé le turbot meuaière par des rogoom
CONNAISSENT
l'HYGIËNE
l'exemple havrais au Porto.
Anquetil est - fin gastronome. D aime les
plats abondants et cuisinés, ainsi son régal est-il
Just Fontaine no·us signale que durant les qua- les moules à la crême, les escargots et d•autres
ALIMENTAIRE tre mois ayant suivi la fracture de la jambe gauche,
·u n'a suivi aucun régime, mais que depuis la
gourmandises encore plus .flatteuses pour le palais.
Récemment, il disait se réjouir, d'avoir c décroché >
reprise de l'entraînement, il surveille son alimen- an contrat à Auch afin de pouvoir maager, après
tation, évite les sauces, ne boit que de l'eau miné- la cou~ une omelette aux truffes et da foie gras.
Le menu de Colonna rale, ne mange pas de pain depuis deux ans. Il
s'efforce de calquer ses µienus sur ceux des Havrais,
les vitamines en moins.
Après la course, bien sûr, car. pendant, il est
comme tout le monde et marche au blanc de poulet,
aux tartelettes et au fruits.
Si la plupart des Havrais et quelques Racingmen Il ajoute que les déplacements sont néfastes à
maintenant suivent un régime sévère, presque tous l'hygiène alimentaire. car les habitudes - et les
les joueurs appliquent une certaine hygiène alimen- heures - sont souvent bouleversées. Quant à lui,
taire comme nous !'allons voir. personnellement, il •ne mange jamais avant un
Colonna qui est hépathique nous a dit : match, ce qui lui ·réussit tout de même assez bien.
c J'ai depuis longtemps supprimé tous les plats ALPHONSE
avec sauce pour ne prendre à mes repas que de
la viande rouge grillée (bœuf ou cheval), du pois9on • HALIMI
au court-bouillon consommé avec du citron, des
légumes assaisonnés à l'huile et au citron, des fro-
mages blancs, des fruits naturels ou en compote
UN RËGIME
et des confitures. Je ne prends que du café déca-
féïné.
Je ne bois qu'un ou deux verres de. vin par
DRACONIEN POUR
CES CHAMPIONS
Trois semaines de régime
repas. Au petit déjeuner je ne mange pas et me
contente de boire une tasse de c décaféiné >. avant un combat
Alphonse Halimi qui entend reconquérir le titre

Celui de Biancberi De Louison Bobet mondial des c coq > ne surveille son alimentation
qu'à l'approche des combats.
c D'une manière générale, je ne suis aucun

et de quelques autres l'ascète régime. Je ne prends celui-ci que trois semaines


avant les combats, ainsi dois-je commencer le 4 de
ce mois· en vue de mon combat contre Gilroy.
Void le mena ~ de Biancheri :
Petit déjeaaer : tW au lait anc biscottes (beurre
et confitures).
à Jacques Alors, aux grands repas, je m'impose deux fois
par semaine des carottes râpées et des steacks ;
les cinq autres jours, je prends du poisson. Chaque
DéjellDff : crudités (carottes, tomates, arti-
chauts). viandes grillées 2iO à 250 g.. légmna (de
Dison). fromages, fruits.
Anquetil repas est accompagné de deux verres de vin rouge.
Deux précisions encore : je ne prends jamais
de lait, car je suis hépathique et je m'impose une
Diner : spaghettis au beune. poissom, salades.
fromages et fruits.
Le tout est accompagné d•un quart de litre de
l'épicurien très grande régularité dans mes heures de repas
12 h. et 21 h., le soir après l'entraînement. >

vin par repas. La coasommation de pain se moate SI lolDIOII Bobet est r- des cbampioa cyclis-
à environ 250 gr. par jour. tes qui se surveille le plus, faisant un abondaat
Biancheri signale que da~ le Midi, poÏ980B8 et usage de la sole au court-bouillon, des pommes à
légumes sont très frais ce qui permet -e grande
coasommation.
A quelques variantes près. surtout en ce qui
l'anglaise et du quart Vittel, Jacques Anquetil est
bien · le champion qui surveille le moins son ali-
meatation. U _déclare volontiers :
NOS CONCLUSIONS
concerne les spaghettis, Richard Tylinski, ICaelbel, c Si j'étais obligé de calculer les vitamines et
Ludo, Chorda. Siatka oi:at les mêmes menus. Kaelbel les calories en me mettant à table, ça me coapenit La diététique a pris -e place importante non
est un fidèle du potage pour le soir. 1•appétit et finalement ça me ferait plus de mal seulement dans la vie sportive, mais dans la vie
que de bien. tout court. Si la génération c montante> s'annonce
fai - faible poar les coquillages. f ea prends plus haute en taille que celles qui l'ont précédée,
lorsque j'ea ai envie. c'est puce qu'elle a. une existence plus saine -
En revanche. vous ne me feriez pas avaler - air, pratique du sport, etc... - mais avant tout
TRANSFORMATION DU MENU plat doutewt. une meilleure nourriture. Un grand nombre de
D'AVANT-MATCH Je - rappelle qa'en 19S7, à Bucelone, durant pays se penclleut sur ces questions et l'expression
c athlète de laboratoire > a'est pas toujours une
Longtemps en France on a cru que le simple image.
jambon ou le steak purée constituait le menu Tous les sportifs .......:. surtout les professionnels -
idéal d'avant-match. Aujourd'hui la purée qui ont - e certaine hygiène alimentaire, parfois très
s'avale sans mâcher et par conséquent sans c à eux > comme dans le cas d'Anquetil. Mals il
faire fonctionner les glandes saliv.aires est
réprouvée.
DOUIS est bien évident, et les cas Strappe et d'Eloy sont
là pour le prouver, que tout athlète, tout sportif
ne peut que tirer un énorme bénéfice de l'appli-
Jasseron sur les conseils des médecins a
adopté le steak cru avec un oeuf et les jus L'EXEMPLE DE cation stricte du régime alimentaire adapté à son
tempérament et à ses besoills. régjme qlli ne peut
de fruits. lui être signifié q■e par - spécialiste de la
L.~ RË lJSSITE diététique.

S- la toile- Sur la bascule. Q.estioaw par la diétét~ Tat du spiromètre po11r la cap1c ité pul•-aire. Test de Schaeider pour la récllpérati- cardiaque.
ROBERT

PlU

L E temps des SOUYenin est Yenu pour Robert Jonquet, exilé heureux, mais exilé quand
même. Champion de France et international il y a trois mois, le Yoici en Division Il
ENTRE
nec Strasbourg. Jamais encore Jonquet, personnage timide et neryeux sous des aspects
flegmatiques et hautains; ne s'était confié librement. Jamais encore le mystère Jonquet
n'a.ait pu être totalement dissipé.
En plaçant le micro de leur magnétophone devant Robert Jonquet, chez lui, à Stras-
bourg, Max URBIHI et Jean-Philippe RETHACKER ont cherché à saYoir enfin « qui est
Jonquet ». Confession émouyante, attachante dans laquelle les lecteurs de « FOOTBALL-
MAGAZINE » découvrirons sûrement ce Jonquet qu'ils ne connaissaient pas. PHOTOS JOSEPH CHOUPIH

L y a des moments dans la vie où l'on éprouve Que voulez-vous, j'ai horreur de me mettre en toire que je n'ai jamais oubliée : après un match
1 le besoin de regarder en soi, des moments où
tout est plus clair et plus facile. Depuis trois
mois je suis installé à Strasbourg. Je commence
avant!
Voilà comment j'ai eu le c prix citron > une
année. Il faut dire que mes rapports avec les
contre Nîmes, un journaliste avait écrit que j'avais
donné un coup volontaue à Akesbi. Ce qui était
faux. Le lendemain pas c.o ntent du tout, je lui
à m'habituer à ce changement de décor et d'atmos- journalistes ,ont toujours été très tendus. Une demandai de préciser que ce n'était pas moi qui
phère. Mais depuis trois mois, je me rends compte explication? Je crois que cela remonte à une bis- avais frappé le Nîmois. J'attends encore le rectifi-
que je viens de franchir une étape importante
de ma carrière et de ma vie.
Ce micro qui est devant moi m'intimide, me
gêne, me fait peur. ·comme m'ont toujours fait MA CARTE DE VISITE LE JOUEUR
peur tous les micros et tous les journalistes du
monde. Mais le moment est sans doute venu de e MES CLUBS SUCCESSIFS ont été la S.S.
Voltaire, le Stade de Reims et le R.C. Stras·
chercher à m'expliquer, à me faire comprendre et L'HOMME bourg.
à me faire connaître 1
• .,. Al REMPORTE avec Reims: 5 fols le Cham•
Je ne· crois pas que j'aie très mauvais carac- e ,IE SUIS NE le 3 mal 1925, à Paris. plonnat •de France (19'9, 1953, 1955, 1951, 1960),
tère, comme on l'a dit. Seulement je ne suis pas 2 fols la Coupe de France (1950 et 1958) et
bavard et si on me coupe la parole, je m'arrête. • ,IE SUIS MARIE à une Rémolse (Antoinette) 1 fols la Coupe latine (1953).
Je n'aime pas discuter pour imposer ma façon de et j'ai un fils (Norbert, 11 ans).
voir. J'ai mon opinion, vous avez la vôtre. Je • J'AI JOUE deux finales de Coupe d'EurQPe
• J'AIME la chasse, la pêche, la télévision, la des Clubs (contre le Real 1956 et 1959).
ne vous ferai pas changer d'avis et vous non plus. photographie et le cinéma amateur.
Alors c'est terminé. Seulement je me rends bien e JE MESURE 1 m. 76 et pèse TC kg. ,le ne SUIS
e J'AI PORTE 51 fois le maillot de 1'6qulr::
compte aujourd'hui que cela m'a fait du tort an de France. Première sélection : contre l'lta le
aucun régime spécial. .le n'ai aucune difficulté (19U). Dernière sélection : contre la Tohéoos-
cours de ma carrière. Ma femme et mes amis de poids. Je maigris même en vacances. lovaquie (1960).
me disent souvent : c Tu n'as pas eu la publicité
que tu pouvais espérer. Parce que tu n'as pas su a J' APPRECIE les voyages. Le plus beau de e .l'AI ETE SELECTIONNE dans l'équipe du
faire l'effort de parler, d'être aimable, de soigner de tous, je l'ai fait en Indonésie avec RelmL Continent, en 1955, à Belfast.
ta popularité 1 >
36
On m'avait dit « Strasbourg est une ville triste et morne ».
JONQUET Pas d'accord .
Qu'y a-t-il de plus beau que la flèche grandiose de la cathédrale (à droite)?
ALSACIEN Qu'y a-t-il de plus pittoresque
que ce vieux quartier appelé la Petite France (ci-dessous ).

Au rendes - vous de la Meinau,


j'ai retrouYé mon copain François Remette, .
Notre amitié,
c'est tout ce qui nous reste de l'équipe de France
JONQUET
catif. A partiI de ce jour-là. je n'eus plus confiance.
Et je décidai de me taire.
Ce qui d'ailleurs ne me gêne pas du tout. J'ai
toujours aimé le silence et la solitude. Je reste
facilement cqez moi pendant une journée entière,
à lire une revue ou un bouquin, à m'occuper de
photogra phie ou de cinéma. Ou bien alors, je suis
le travail de mon fils No rbert qui a 11 ans et
qui, paraît-il, me ressemble beaucoup. Je suis
mal placé pour en juger. Mais ce que je sais, c'est
que Norbert est comme moi très coléreux!
Oui j'aime la solitude. Même quand j'étais
gosse, je partais· tout l'après-.i;nidi avec mon petit
chien. Et nous allions nous promener dans les bois
ou dans les champs.
D'ailleurs ma passion pour la chasse et la pêche
m'est venue a u départ de cet amour de la solitude Un yiolon d'lngres (ci-
et de la nature. }'adore m'isoler, être tranquille, dessus) : la photographie
marcher, me dépenser. Car je suis très nerveux, très (j'ai six appareils ) et le
émotif sous les 2pparences d'un calme et d'un fleg- cinéma amateur (une ca-
matique. Dans la chasse, ce que j'aime c'est chercher mera 16 mm. ).
le gi bier, être comme le chien ou le renard. Et Pour moi un fusil ou
pour ce qui est de la pêche, je ne la conçois qu'en une canne à pêche (ci-
mouvement. C'est-à-dire la pêche au lancer. Quand dessus à droite ) ont autant
j'aurai 75 ans, il sera bien temps que je reste, de prix qu'un ballon de
pendant des heures, assis au bord d"une rivière. football .
Pour l'instant je m'a ttaque à la truite et au brochet. AYec Norbert et Antoi-
C' est , tellement plus difficile et plus excitanl ! nette (ci - contre ), nous
Aujourd'hui ma plus grande joie c'est de prendre restons tard le soir devant
mon fusil ou ma canne et de partir en campagne. le poste de téléYision.
Même avec mon am_i François Remetter qui est Grâce à lui ;'ai pu savourer
pouitant si bavard. Mais c'est un si brave garçon ! le spectacle merYeilleux
des Jeux Olympiques.
Ce pousse-pousse (ci-
dessous ), c'est . l'Asie. Je
L'effort n'oublierai jamais mon plus
bea u voyage, effectué en
Indonésie.
sacré
de l'athlétisme.
Cette joie que j'éprouve à rester seul, à m'amu-
ser seul, à travailler seul, je la retrouve d"ailleurs
dans les moindres détails de ma vie passée ou
J-ON-OtJET
présente.
Tenez .: voyez comment je suis venu au sport!
DANS
Par l'at hl étisme, qui est véritablement un sport
pour solitaires ! L'INTIMITË
Je s uis issu d'une . famille de coiffeurs. J'ai
moj-même apprjs à manipuJer les cisea ux; pas long-
temps ! Mon père s'installa à Robinson, dans Ja
banlieue de Paris (où je suis né). Et c'est en
1940, à Chatenay-Malabry que je me suis lancé .
dans le sport. En commençant par l'athlétisme, à la
S.S. Voltaire. Comme tous les cadets, je courais
sur 60, 300 et 1.000 mètres. C'est s ur cette dis-
tance là que je réalisa is les meilleures perfo r-
mances : car j'ai toujours été un résistant plutôt
qu'un rapide. }'ai participé en 1942 à la finale du
Kilomètre de !'Auto (cadets) à Jean Bouin. J'avais
réussi un bon temps (2.42.9, je crois). Je ne suis
jamais monté a u-dessus du kilomètre. Dans mes
courses, je partais très vite et je faisais la course
en tête, se ul sans m'occuper de personne.
Je suis d'ailleurs entré au Stade de Reims comme
athlète et non comme footballeur. Et même a u
début de ma carrière professionnelle je m ·entrainais
en athlète. Avec Henri Roessler, j'ayais l'autorisa-
tion de travailler une fois par semaine, le mercredi.
Je me conduisais alors comme· un athlète, je tour-
nais très vite et très fort sur la piste.
Par la suite - et je sais que cela a toujours
étonné les ge ns - je me suis toujours préparé à
ma manière. Je n'aimais pas m'entraîner avec les
au tres. Je veux partir très vite. Au début, mes
coéquipiers protestaient. Alors j'ai répondu : « Fâi-
tes ce que vous voulez. Si moi je pars doucement,
je continue doucement. Alors je préfère commencer
très vite. Laissez-moi seul. Ne vous occupez plus
de moi ! > Depuis, je n'ai jamâis changé d'avis.
Maintenant à Strasbourg, je suis le premier satis-
fait ·de la méthode adoptée par Emile Veinante
qui est un adepte de l'entraînement individ uel...

Reims :
la moitié de
moi-même.
Contrairement à beaucoup de mes camarades
je ne suis donc pas un pur produit du football. A
JONQUET
la S.S. Voltaire, puis au Stade de Reims, j'ai porté
les souliers à pointes avant les chaussures à cram-
pons.
Reims, je ne dirai .pas que c'est toute ma vie.
Mais pour y avoir vécu pendant 18 ans (j'en ai
35), je peux dire que Reims c'est tout de même
la moitié de moi-même.
Comment j'y suis venu ? l'histoire c'est que la
famille Jonquet mangeait mal à Paris. Alors mon
père, qui est Ardennais. décida de se rapprocher
du pays natal où le ravitaillement était plus facile.
Il acheta donc un salon de coiffure à Reims.
Licencié d'athlétisme au Stade de Reims, je
n'y devins pas tout de suite footballeur. Pour une
question de chaussures que le club de Goulet-Tur-
pin, le Racing Club de la Mure, m'avait offertes,
alors que le Stade me les refusait. Finalement Gara-
bedian et M. Morel me donnèrent satisfaction et
une place chez les amateurs où je débutais vers
le mois d'octobre 1942. Déjà avec un numéro 5
dans le dos.
Le Stade de Reims ! j'y suis entré comme on
entre dans une maison qui vous appartient. J'étais
chez moi. Mon contrat expirait comme vous le
savez en juin dernier. Si pour un nouveau bail de
trois ans, Reims s'était' aligné sur Strasbourg
(même un peu moins), je n'aurais pas hésité un
seul instant. Mais Reims me proposait un contrat
pour un an. Cela ne m'intéressait pas. Et puis je
posais un cas aux dirigeants. Mis à part quelques-
uns, la plupart d'entre eux ne tenaient plus telle-
ment à me garder. Alors j'ai compris que j'étais
de trop. Les joueurs ont été gentils. Ils m'ont
témoigné leur amitié et m'ont offert un cadeau
(un fusil). Mais croyez-moi, le jour où j'ai quitté
la place Drouet-d'Erlon, j'ai eu de la peiné. On
ne reste pas 18 ans dans une ville sans s'y attacher
profondément. Même si cette ville n'est pas très
vivante, ni très chaude d'ambiance.
J'y ai laissé tant d'amis et tant de souvenirs
surtout. J'y ai vécu de mauvais et aussi de bons
moments.
Comment oublier par' exemple ce premier titre
de champion de France remporté en 1949 avec
Sinibaldi, Marche, Penverne, Jacowski, Flarilion.
Cette année-là nous n'avions pas une équipe aussi
brillante que celles des années suivantes. Mais quel
esprit d'équipe, quelle camaraderie, quel moral. Il
est vrai que l'ambiance a changé : à cette époque-là
on commençait le championnat sans se soucier PAS DE COUPE D'EUROPE LE--CAUC-HEMA-R -DE STOCKHOLM
trop du résultat final. Une place de 3' ou de 4'
aurait fait un énorme plaisir. Alors qu'aujourd'hui,
dès la première journée, on joue avec la hantise
de ne pas être Champion de France. C'est dépri-
mant à la longue. Il est vrai qu'en 1949, Marche;
Penverne et Jonquet n'étaient que des débutants.
Au fond. plus j'y réfléchis et plus je pense que c'est
au début de sa carrière qu'on est le plus heureux.
En football comme dans la vie d'ailleurs !
Après, les soucis et les désillusions vous acca-
blent. Ma plus grande déception je crois l'avoir
vécue à Stuttgart en finale de la Coupe d'Europe.
Oui ! ce jour-là le Real avait peur de Reims. Il
sait que devant Reims il ne s'en tire toujours que
grâce à la chance. A Stuttgart donc, les Madrilènes
ne se sentaient pas sfirs d'eux. Si, ce jour-là, nous
avions joué en équipe de bons copains, si nous
nous étions tous mis à plat ventre, nous aurions
pu gagner. Je l'ai déjà dit à l'époque, je le répète.
Albert avait au cours de sa conférence demandé
aux deux amis Leblond et Penverne de marquer. de
très près Mateos et Rial, pour contrarier le jeu de
Di Stefano qui a besoin tout de même d'appuis
pour progresser. Si Di Stefano ne trouve pas au
milieu du terrain une possibilité de relais, il est
embarrassé. D'autant plus que Jean Vincent devait
revenir auprès d'Alfredo pour le surveiller, dès
que nous perdions le ballon. Que se passa-t-il au
début du match ? Pr.e mière minute, Mateos sur
une rentrée de touche se retrouva tout seul et retrait. je n'aime pas cela. Car j'ai l'impression de les attaquants qui me tournent le dos (voir Abdes-
marqua. Ce n'était pas normal 1 Après la çonfé- laisser un vide derrière moi. Tenez ! Une année, nous selem ou Coppens).
rence, nos deux demis avaient dit : « Et nous alors, devions jouer contre Nièe. Albert Batteux me dit :
on ne pourra pas jouer. ,. Cet' état d'esprit me parut J'estime d'autre part - puisque nous en sommes
< Aujourd'hui tu vas suivre Bravo qui se tient
anormal. Quand on dispute une finale de Coupe au domaine technique qu'un défenseur ne doit pas
en retrait. » Nous fûmes battus- 3-1. Ujlaki jouait faire de l'art pour l'art. Cela peut vous surprendre
d'Europe on ne songe pas d'abord à briller, on inter droit, il sut s'engouffrer dans le vide que je
songe surtout à jouer pour l'équipe. de ma part car on m'a surnommé un jour « l'im-
laissais et il marqua deux buts. Je ne renouvelai périal "· Mais cette facilité n'est qu'apparente. Elle
-----Evidemmen-t.- et je le --sais mieux -que quiconque, pas -l'expérience. Devant un àvant centre en retrait, masque en réalité un homme souvent inquiet. C'est,
il n'est pas to.ujours . -drôle de jouer défenseur au les deux demis et les deux inters ont un rôle très mais oui, de la fausse décontraction car je ne
Stade de Reims. Tout le jeu y est basé sur l'atta- important à jouer. Entre eux et moi devait_se faire suis pas un technicien. Demandez d'ailleurs à Kopa
que et c'est normal. Mais il faut se mettre à la la coordination. Elle ne • se fit pas toujours bien. ·' qui me plaisantait toujours gentiment à ce sujet 1
--place des ·défen·s eurs -qui - sont -plus - facil"ement à Pour ma part, je préfère et j'ai toujours préféré en Oui, je le répète, le défenseur est là avant tout
la merci d'une contre-attaque adverse et qui sont tout cas rencontrer un adversaire haut, grand et pour protéger son but. Ce qui ne l'empêche pas de
plus vite débordés. Quand vous êtes au milieu du fort plutôt qu'un rival petit et vif dont on ne sait monter et de tenter sa chance à l'occasion. Suivant
terrain avec 40 ou 50 mètres de champ libre der- jamais ce qu'il va faire. J'ai toujours mieux réussi l'évolution du jeu, un arrière peut se retro,uver en
rière, il vous est plus difficile de rattraper l'adver- devant les avants centres qui font face (voir Mill- position d'ailier. Il arrivera même peut-être un
saire au cas où celui-ci vous fausserait compagnie. burn , Anglais, qui me valut de jouer mon meilleur jour où l'on tirera les numéros au sort, avant d'en-
Le problème du marquage m'a d'ailleurs tou- match international à Highbury en 1951, d'où mon trer sur le terrain. Le football idéal serait joué par
jours tracassé. Qu'un avant centre fuit et joue en surnom, très britannique, de « Bob :t) que devant des gars fonçant à l'attaque pendant une demi-heure,

40
GENES 1951 : Cappello à droite - et ses amis COLOMBES 1954 : J'ai découvert ce BO LOGN E 1·956 Un terrain gelé et COLOMBES 1959 Enfin un
turent sans pitié. jour-là les talents de Galli. des adversaires déchaînés (ici : Virgili). match nul, malgré Bean (à droite).

UN BEAU CHAMPION 1953


DEUX
COUPES
DE FRANCE

◄ 1950 : Paul Si■i­


baWi l'est jeté ÛM
... ,....Qae-
nolle (n cutN :
linl). Nous raia-
to111 au Raci119 et
· - - - la eo.,..

1958 .: ReiMI bat ►

. ,...,.. ,.. .....


Ni- J-1 et je ,._
soiale.ttdpWe .... 1953 : Le Stade de Reims est Champion

......
. . . . . . . . . La- de France. Quelle belle équipe. Au premier
rang : Appel, Glovacki, Kopa, Pierre Sinibardi,
Meano. Au second rang : Penverne, Zimny,
Paul Sinibaldi, Jonquet, Cicci et Marche.

puis venant se reposer à l'arrière à la place de le nier I Mais je sais aussi que j'ai perdu du même Domingo (duo stadiste) pour conse'rver une homo-
leurs camarades à leur tour envoyés aux premières coup toute chance de jouer une 59' fois en équipe généité à la défense. Car je pense qu'il y a une
lignes. N'est-ce pas ainsi dans les batailles ? Ori de France. Et cela c·est quand même quelque chose. relation très importante entre le gardien et l'ar-
a parlé du tourbillon du Racing. Il se limitait à Mon plus grand regret, c'est d'être parti sur une rière éentral : ce sont les deux chefs de défense.
l'attaque. Pourquoi ne pas incorporer à ce tourbil- défaite. Car cette équi pe de France, elle m'a causé Avec Jacques Favre par exemple, je me suis tou-
lon demis et arrières ? Le tout est que la syn- des déceptions, mais elle m 'a donné aussi de si jours très bien entendu, dans la vie comme
chronisation se fasse bien. On y viendra, vous belles joies. sur le terrain. Tout comme mon 2ssoc1atton
verrez 1 avec François Remetter est aussi parfaite ? Nous
Dame! Je n'y suis pas entré du premier coup 1 sommes bons copains et nous nous sentons, comme
Et surtout ça n'a pas été tout seul au début. on dit.
--
L'Italie Souvenez-vous de ce match France-Italie en
1948 à Colombes où je fis mes débuts interna-
Pour en revenir à l'équipe de France, donc, ce
premier match contre l'Italie s'engagea mal. Pour
ma bête tionaux! Ce ne fut guère brillant. Je ne cherche
pas à me défendre, mais je ferai remarquer au-
to ut arranger, je tombai, ce jour-Jà, sur un gaillard
que je n 'oublierai jamais. Le redoutable Gahetto.
noire. jourd'hui qu'une erreu r avait été commise à l'épo-
que par les sélectionneurs. Ils m'avaient retenu
C'est l'un des plus grands footballeurs que
j'ai connu. Avec Di Stefano. Puskas et John
pour jouer devant Marcel Domingo qui débutait Charles. Il était très fort de la tête et des pieds.
En quittant Reims pour Strasbourg, je vous lui aussi. Il aurait mieux valu placer Favre der- Il était rem uant. bon technicien et il marqu2it
l'ai dit, j'ai eu de la peine. Inutile de chercher à rière moi (tandem rémois) ou Jean Grégoire devant des buts !

41
JONQUET
Les Italiens, d'ailleurs, sont devenus mes bêtes dans les matches, à Kopparberg, à Finspang. Nous
noires. J'ai joué cinq fois contre les Transalpins étions les membres de la même famille. Rien n'au-
en douze ans de carrière internationale. Et ils nous rait pu troubler notre sérénit é. Ce fut le secret de Strasbourg
ont battus quatre fois? Ne me parlez pas par notre réussite.
exemple de ce France-Italie 1954. C'est le match Je dois à la vérité de dire que ce fut aussi l'œu- ne joue pas
qui m'a causé la plus cruelle déception. Je ne me
rappelle pas ~voir touché le ballon ce jour-là devant
vre de Paul Nicolas. On l'a dit cent fois. Mais je
tiens à le redire : !'Equipe de France fut sa réus- pour monter.
Galli. Le plus terrible c'est que j'ai revu Galli par site. Il sut créer un climat autour de nous ; il
la suite et que je me suis ~oujours demandé si sut être copain avec tout le monde, en se faisant
c'était le même homme, tant il avait beaucoup toujours respecter. On discutait avec lui comme L'équipe de France est désormais rangée dans
perdu. Oui vraiment ces Italiens m'ont toujours avec un ami. Il savait reconnaître ·ses torts, il savait ma vitrine aux souvenirs, avec quelques maillots,
causé les pires ennuis. Je ne leur en garde pourtant défendre nos intérêts lorsqu'il était persuadé que quelques trophées, des. médailles et des halions.
pas rancune! Tous les ..ans je vais en vacances dans nous avions raison, mais il savait aussi - sans se
le Piémont. C'est le pays natal de· mes beaux-pa- fâcher - nous remettre dans le droit chemin. Ce qui compte désormais, c'est l'avenir du R.C.
rents ... Strasbourg mon • nouveau club. J'y ai signé un
Cette saison, la France va rencontrer une foLS con t rat de trois ans. Ensuite je cesserai toute acti-
Vacances ! Pourquoi ce mot me fait-il penser de plus la Belgique. En tant qu'ancien Tricolore, vité et fespère pouvoir diriger une équipe profes-
à la Suède et au Championnat du Monde 1958 ? je voudrais rappeler une histoire qui pourrait et sionnelle. Je pense qu'il faut commencer avec des
Sans doute parce que je n'oublierai jamais l'am- devrait servir de· stimulant à mes jeunes camarades. pros et non avec des aml:' teurs. Car les conditions
biance qui régna en équipe de France au cours de Après le match nul (0-0) de Bruxelles, nous quali- de travail son t ainsi plus faciles pour l'entraîneur
ce. séjour en Suède. Malgré la blessure grave qui fiant pour la Suède, le président de la Fédëration qui débu te.
m'empêcha de terminer l'épreuve, · je conserve un belge eut une parole malheureuse au cours du ban-
souvenir inoubliable de cettte Coupe du Monde. Il quet. Il déclara : < Je préfère avoir été éliminé Je n'ai pas eu de mal à m'adapter à cette Divi-
n'y eut jamais de problèmes, ni avant, ni pendant comme nous l'avons été que qualifié comme l'a été sion II que je ne connaissais pas et qu'on m'avait
la compétition. L'esprit qui régna dans le Club l'équipe de France ! > Paul Nicolas n'a.v ait jamais dépeinte comme un épouvantail. Les figures ont
France à cette époque était admirable, malgré les digéré ce jugement un peu trop sévère. Et pour changé, mais l'ambiance est restée la même.
problèmes que posait la sélection. Entre Maurice sa mémoire, je souhaite que les Français triomphent Je prends par exemple Raymond Kopa à Reims
Lafont et moi, entre Marche et Lerond, il y avait sans discussion aucune des Diables Rouges cette et Gilbert Gress à Strasbourg. Les valeurs sont dif-
concurrence. Jamais pourtant il n'y eut la moindre saison. Tout en sachant fort bien, par expérience, férentes, mais l'esprit est le même. Ce qui est
anicroche. Nous nous amusions, à l'entraînement, combien cela sera difficile à réaliser ! autant à l'honneur de Raymond qu'à celui du gamin
Gress. En arrivant ici, j'avais un peu peur. Je reçlou-
tais ce côté régionaliste de l'Alsace qui est diffi-
l!!.111111111111111 11 '· Ill lIll lIll Ill Ill lllll li Ill 11111111111111111 Ill 11 ' cile à assimiler pour un homme de « l'intérieur >
comme on dit à Strasbourg. Eh bien, pas du
tout. L'esprit qui règne ici est extraordinaire, cela
est dû aux joueurs d'abord, à Emile Veinante en-
suite, aux dirigeants enfin qui sont des hommes

'
il;P
remarquables; du président Muller (professeur à
la Faculté de médecine), à Joseph Heckel, l'ancien
joueur.
Quant au problème technique, il n'est pas grave.
Nous ne jouons pas pour monter dès cette saison,
puisque les responsables strasbourgeois ont bâti
un plan de trois ans. C'est déjà un gros avantage
moral.
Le R.C. Strasbourg veut retrouver la Division I
avec une équipe et non avec le club. -Les jeunes
joueurs de classe ne manquent pas. Emile Veinante
entend créer un style. n veut que le R.C. Strasbourg
ait sa personnalité. Avec les hommes d'expérience
dont nous disposons, les jeunes seront, je crois,
bien encadrés.
Moi-même, je suis obligé de changer mon jeu.
Veinante m'a demandé de me libérer un . peu, de
ne plus hésiter à aller de l'avant, au sens propre
de l'expression. Ainsi je me - mets à marquer des
buts à 35 ans ! On aura tout vu... mais cela me
donne l'impression d'entreprendre une seconde car-
rière. Il est plus facile, croyez-moi, de chercher
à progresser, à s'élever que de se battre pour res-
ter toujours le meilleur.
Bien sûr, la Division II c'est autre chose. Mais
ce n'est pas tellement une question de jeu dur ou
irrégulier. Avant tout c'est une question de rythme.
Vous voyez arriver en Division II des garçons issus
des rangs amateurs, qui se dépensent jusqu'à l'épui-
sement afin de s'imposer. Cela donne aux matches
que nous jouons une cadence infernale. Le tout
est -que nos jeunes joueurs n'y perdent pas leurs
qualités techniques et ~actiques. Ils finiront par
prendre le dessus, car ils sont tous très doués.
Au fond ce changement brutal me sert de tran-

"'
sition parfaite. J'étais hier un simple joueur,. je
suis aujourd'hui un adjoint à l'entraîneur comme

ORIGINALE mes amis Remetter, Hauss, H2an, qui . sont foot-


balleurs expérimentés. Je serai demain à mon tour
un entraîneur chargé de lourdes responsabilités.

UNIQUE ,. TRIOMPHE Dans quelques années, j'aurai peut-être l'occa-


sion de vous dire ce que je pense de ce nouveau
métier. Franchement, sincèrement, comme je l'ai

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42
Ll SOKtlEK
J\UX
MAINS D'OR
ES mains coOtent aussi cher q~e
S les pieds d'or de Pelé I Mario
Americo est sans doute le per·
sonnage le plus pittoresque du
football brésilien.
Vous l'avez tous vu déjà : car
Il faisait partie des bagages de
l'équipe nationale du Brésil qui
remporta le championnat du
monde 1958.
Son crâne noir est luisant et
lisse comme un œuf. Sa foulée
courte et puissante l'amène en un
clin d'œil sur les lieux de l'accl·
dent. Et Dieu sait s'il y en a lors·
que joue l'équipe brésilienne. Son
allure enfin tient du fantassin de
1914 ceinturé de grenades et du
chasseur français baf'd!t- de car-
touches.
Ses remèdes secrets, Mario Ame-
ric0- les . p.o rte en effet autour de
la taille. '
Ce que vous ne savez pas, c'est
qu'il est aussi un messager ailé.
Les Brésiliens l'ont surnommé le
« pigeon voyageur ii. Car avec ses
médicaments, il transporte vers le
blessé les conseils et les. ordres de
l'entraîneur qu'il vient de quitter
au bord de la touche.
Qui est-il donc cet Amerlco au
crane aussi célèbre que celui de
Yul Brynner '!·
Il fut boxeur à Rio de Janeiro,
puis batteur (drummer si vous pré·
férez) dans un orchestre de jazz,
avant de se consacrer au massage
sportif. De sa carrière de boxeur
il a d'ailleurs conservé un punch
qui est souvent utile dans les ba·
garres spectaculaires et hors-pro-
gramme du football sud-américain.
Mais il est surtout depuis 1952, le
.,,. masseur attitré de la sélection
brésilienne. A ce titre, il participa
aux campagnes européennes de
1954 (en Suisse) et de 1958 (en
Suède).
Americo appartient au club Por-
tuguesa de Sao Paulo. 11 gère, dans
la ville du café, un cabinet de
massage que fréquentent députés,
industriéls, commerçants et gens
de la haute société. Récemment le
club de Didi et Garrincha, Bota·
fogo, lui fit des propositions « de
transfert >>. Americo voulut démé·
nager. Mais les ~Paulista (habitants
de Sao Paulo) lui donnèrent un Ce ballon blanc (ci-dessous à gauche), Americo l'a Suède èn 1958, après une lutte mémorable.
emploi dans l'administration publi· subtilisé au nez et à la barbe de notre compatriote ÀYec bonne humeur (ci-dessous à droite), 11 pro-
que de l'Etat. Simplement pour le Maurice Guigue, au coup de sifflet final Bl'ésil- digue ses soins à Milton Santos.
conserver. Et Americo resta à Sao
Paulo.
Vif comme la poudre, mystérieux
comme un sorcier, malin comme
un singe, propriété d'état, tel est
Mario Americo, le soigneur le plus
pittoresque du monde sans lequel
le football et les footballeurs bré·
siliens· ne seraient pas ce qu'ils
sont!

Un reportage
de LUIZ CARLOS BARRETO
et ARMANDO NOGUEIRA
PHÉ
AVAIT
RAISON
CO PENHAGUE. - « La
meilleure équipe que nous
ayons rencontrée en Eu -
rope est celle du Dane-
mark... » avait d it Pelé,
le grand intérieur du Bré-
sil, à l'issue de la difficile
victoire qu 'avaient obtenu, ROME. - Si les dirigeants français jugent le prix
par 4 bu ts à 3, les cham- lie transfert de leurs Joueurs trop élevé, leurs collègues
pions du monde à Copen- italiens ne connaissent pas de limite à leurs ambitions.
hague. C'éta it en .mai der- Cet été, en effet, ils ont dépensé une fortune pour
renforcer leurs équipes. C'est un arrière de 24 ans,
n ier ... Guglielmo Burelli, qui a établi le record de l'inter
Le tou rnoi olympique a saison : il a été transféré de Lanerossi Vicenze à la
depu is confi rmé l' opinion Juventus de Turin pour la somme colossale de
d e l'extraordina ire atta- 850.000 NF.
quant bré silie n, puisque le Derrière Burelli, figure le dem i Zaglio (23 ans),
Dane mark a obtenu la mé- acquis par l'lnternazionale de Milan à la Roma.
daille d'argent comme en L'arrière Armando Picchi (25 ans) a été cédé par
1908 à Londres (battu 2-0 ' Spal de Ferrare à l'lnternazionale pour 800.000 NF,
l'intérieur Pierlingi Ronzon (26 ans) par I' Atalante
par l' Anglet erre ) et en de Bergame à Milan, et l'intérieur Ramon Lojacono
191 2 à Stockholm (battu (24 ans) par la Florentina à la Roma pour 120.000 NF
4- 2 e ncore par l'Angle- le demi Dante Micheli (21 ans) par Spal de Ferrare à
t erre). la Fiorentina et l'intérieur Gianni Rivera (17 ans seu·
Le footb all da nois, que lement) par I' Alessandria à Milar,.
l'on a tendance à quelque Cette valse ne s'arrête pas là : huit joueurs ont été
peu négliger en Europe, a mutés pour 650,000 HF chacun, six pour 500.000 NF,
cependant ses lettres de sept pour 400,000 NF, trois pour 350.000 NF, six pour
noblesse. Non seulement le 320.000 NF, huit (dont le dem i frança is Antoine
Bonifaci de Torino à Lanerossi de Vicenze) pour
Danemark a participé à 280.000 NF, etc.
trois final es du tournoi José VARACKA Au sujet d' Antoine Bonifaci, on comprems pourquoi
olympiqu e (contre quatre
à la Yougoslavie, deux à
recordman Torino l'a cédé à Vicenze de préférence à Nice. Le
club italien, en effet, a offert deux fois plus que Nice
l'A ngleterre et l'Uruguay ), d'Argentine pour obtenir les services de celui que les Italiens
m a is aussi et surtout il a considèrent comme un des meilleurs dem is du
é t é le pr.?mier pays du BUENOS AIRES. cllamplonnat d'Italie, dont le coup d'envol a été donné
monde à vaincre I' Angle- José .Yar.acka. le _.demi le 25 septembr-e.
te rre : ce la s'é tait passé international de l'lnde-
le 5 mai 1910 à Copen- oendiante a été cédé a u
River Plate pour une
h~ue où Poul Nielsen et somme de 2.500.000 pesos i-------
August Londgreen avaient (150.000 NFl : c'est le
marqué les deux buts d'un
"'atch historique (2-1 ). Il
transfert interclubs le plu s
élevé de l'histoire du foot- ·uN COUP D
y a plus de cinquante ans ... ball argentin.
RJ\PPJ\N : 1UR LE FO
LA COUPE D'EUROPE L AUS.ANNE. - K . .rl
Rappan, le responsable de
l'équipe nationale su isse
qui rencontrera la France
le 12 octobre à Bâle, a
des ou blessés. ou qui
menaient une vie de pa-
tac hon. ont été engagés à
des prix fantaisistes . Des
associations ont engagé
ZURICH . - « Sport » de Zurich , sous la signa-
ture de Karl Schlam p, a pu blié. récemment, une fort
A UN SCORE TYPE •• 2-1 tenu une conférence à
l'intention des représen-
tants des grands clubs
des entraineurs qui n'ont
jamais entrainé qui que
ce soit leur vie durant...
intéressante statistique sur les cinq dernières éditi<?ns su isses d ans l'espoir Je dema nde un chang,2-
de la Coupe d 'Europe. - Le classement général, s'il y en avait un. pour-
rait. enfin. s'établir ainsi d'améliorer rapidement le ment radical. Il ne se
C'est ainsi q ue Karl Schlamp note que : football helvète. Rappan. passe pas de saison sans
J G N p P -C Pts décidé à parvenir à un qu'un club ne dépense
- 77 clubs, représentant 27 pays. ont participé à 1. - Real Madrid (5 sais.) . 3'L 27 4 6 112-42 58 résultat concret, n'a pas énormément d·argent pour
répreuve ; 2. - Milan A.C. (3) 20 10 4 6 53-39 24 mâché ses mots. Voici un joueur qui. à la fin de
3. - Stade Reims (2) . . 16 10 2 4 41-23 22 d'ailleurs ce qu'il a no- la saison. voire avant, doit
- 228 matches ont été disputés et 903 buts mar- 4. - Manchester Un. (2) . . 16 9 3 4 43-24 21
qués ; tamment dit : Être transféré pour une
5. - O.G.C. Nice (2) .... 14 7 2 5 29-15 16 « Au cours des derniè- somme bien inférieure à
- 132 fois su r 228, l'équipe locale a gagné sur son 5. - Et. Rouge Belgr. (3). 14 6 4 4 33-20 16 res saisons, j'ai vu à plu- son pdx d 'achat, ou en-
terrain (58 %) et 56 fois perdu (25 %) : 7. - Glasgow R. (3) .. . 16 7 1 8 31-38 15 sieurs reprises , que des gage un entrai ne ur et le
8. - Atletico Madrid (1 >._. 10 6 1 3 25-9 13 clubs engageaient des paie trop bien pour de-
- Il y a eu 40 matches nuls. 65 victoires par u n 9. - Wiener S .K . (2) 12 4 4 4 21- 18 12
but d 'écart. 51 par deu x bu ts d'écart. 32 par joueurs et entraineurs q u i voir le licencier un peu
9. - Wismuth Chem n . (2). 13 4 4 5 22 -19 12 n'auraient jamais dû l'étre plus tard à cause de son
trois buts d'écart. etc ... : 9. - Young Boys Berne (3) 11 4 4 3 15-16 12 in c ompéten c e. J e vous
et ne le méritaient pas.
- Le Yougoslave Milutinovic (7 buts e n 1956). 12. - F.€. Barcelone (1) 8 5 1 2 26-13 11 Nos clubs sont souvent propose donc d'instituer
!'Anglais Violett (9 buts en 1957). !'Espagnol Di etc ... victimes de m a n a g e r s un bureau conseil formé
Stefano (10 bu ts en 1958). le Français Fontaine 43. - A.S. St-Etienne (1) .. 2 0 3-4 2 sans scrupules. Des de 2 ou 3 hommes n·ayant
(10 buts en 1959) , et !'Espagnol P uskas (13 buts etc ... j oueurs longtemps mala- aucun rapport a vec les
en 1960) ont été les meilleurs buteu rs:
- Le plus gros score a été réalisé par Manchester
United contre Anderlecht : 10 à O :
- Le score-type ~e l_a Cou pe d'Europe es~ _2-1_._ _;3_2
matches se sont terminés par ce score ; 24 fois
par 3-1 ; 20 foi s par 2-0 ; 15 fois par 1-1. et 3-0 :
14 foi s par 1-0: 13 fois par 2-2 et 3-2: 12 fois
par 4-0 : 9 fois par 4-1 : 8 fois par 0-0 : 6 fo is
par 5-1. -4-2. 5-2 et 4-3 : 4 fois par 6-1 ; 3 fois
par 3-3, 5-0 et 7-0: 2 fois par 6-0. 8-0, 6-2 et 6-3 :
1 fois par 4-4 , 10-0. 7-1. 8-1 , 9-1. 7-2. 5-3 et 7-3:
La meilleure attaque a été celle du Real de
..=
Madrid avec 112 bu ts devant Milan (53 bu ts) .
Manchester United (43 buts ), le Stade de Reims
141 buts), l'Etoile Rouge de Belgrade (33 buts).
les Glasgow Rangers (31 buts). l'O .G .C. Nice
1
11
129 buts) et le F .C. Barcelone (28 buts) ;

44
t le Football du monde, par Louis Naville - Tout le Football du
BILLY VIRIGHT 1

« LE 4-2-4 SAUVERA L'ANGLETERRE » , CHAMPION DES


LONDRES. - ·- « Le plan
-t-2-4 doit être poursuivi >
a écrit Billy Wright.
!"homme aux 106 sélec-
« Quoi qu'il en soit,
l'exemple du Real doit
être poursuivi ici, même
si des équipes. comme
FLUMINENSE CHAMPIONS CARIOCAS
tions, dans le « N e w s West Ham United, concè-
Chronicle > de Londres. de trop de buts. Cette dé-
Devenu journaliste, en faillance provient du fait RIO. - Fluminense. fondé le 21 juillet 1902. est J G N p P-C
attendant une situation que J'arrière central est le premier club qui ait joué au football à Rio de
plus en vue. le plus grand mal secondé par son demi J aneiro. Il est aussi le champion des clubs cariocas. Fluminense-Ameiica 112 58 19 35 241-188
international anglais de gauche >. En effet, de 1906 à 1959 inclus - le champ ionnat 1960 flamengo 0 Fluminense . . 109 40 31 38 191-17"
tous les temps a pris par- ne sera terminé qu'en décembre - Fluminense a Flamengo-America . . . 108 52 20 36 218-171
« Mais l'essentiel, en Fluminense-Bo~afogo . . . . . . 103 51 24 28 208-168
tie dans le débat qui football, est l'attaque. Or récolté 1.343 points contre 1.251 à Botafogo. 1.237 à
oppose, outre Manche. Flamengo. 1.116 à América, 1.069 à Vasco de Gama . Bota fogo-America 99 43 15 41 197-191
les clubs anglais n'ont pas Flamengo-Bo~afogo 97 38 24 35 201-189
partisans et adversaires encore reconnu l'impor- 841 à Bangu. 755 à Sa o Cristovao. etc ...
du 4-2-4, le système de Vasco de Gama-Flamengo . . 77 34 17 26 138-128
tance d'avoir 4 avants au La position assez modeste de Vasco de Gama pro- Vasco de Gama-Botafogo 77 36 25 16 143-104
jeu qui a permis aux Bré- lieu de 3, prêts à recevoir vient du fait que ce club n'a fait ses débuts dans la
siliens de remporter, en Vasco de Gama-America 76 45 16 15 166-101
la balle et à menacer le compétition qu 'en 1923. Depuis cette date. il est. d 'ail- Flum :nense-Vasco de Gama. 76 35 15 26 141 -12"
1958, le championnat du but adverse >. leurs, le meilleur : 1.069 points contre 1 .037 à Flumi-
monde et qui fait fureur. Ce tableau confirme. encore. la supériorité de Flu-.
nense. 1.003 à Flamengo et 1.000 à Botafogo. minense, qui est bien le champion des champions du
cette saison, dans le cham- « Il est certain, cepen- football ' carioca.
dant, que le 4-2-4 tire sa Réorganisé dans sa forme actuelle. en 1936. le
pionnat d'Angleterre : championnat de Rio a vu, depuis. Flamengo <735)
c Les supporters des plus grande valeur des
hommes appelés à tenir prendre J'avantage sur Fluminense (726 J. Vasco de
clubs, écrit no ta mm en t Gama (715) , Botafogo (678) . etc ...
Billy Wright, ne sont pas le centre du terrain. Le

!NEWLOOK
Real possède l'extraordi- • La distribution des titres confirme la supé riorité
contents et désertent les de Fluminense 07 fois chamoion de Riol. de Flamengo
stades parce que leurs n3ire Di Stefano et Vidal.
Aux clubs anglais de com- (13 fois) et de Vasco de Gaina (1 2 fois).
favoris n 'obtiennent pas
des ' résultats immédiate;. prendre que leurs hom- Botafogo - le club de Didi - n'a remporté le titre
J'espère que ces clubs au- mes de talent doivent que 9 fois et América 6 fois. MOSCOU. - Il y a pionnat d'U.R.S.S. La nou-
ront la patience et le aussi être placés à ces Quant aux rencontres entre les cinq grands de Rio. vraiment quelque chose de velle formule - deux
courage de poursuivre postes-clés· ». en voici le palmarès par ordre d'ancienneté : changé dans le cham- poules de onze équipes
l'expérience car le 4-2-4 en· première division, puis
est à même de ressusciter pcule finale à six - a
le football anglais. A mes ité fatale au Spartak de
yeux, ce système a de Moscou, à Dynamo de
multiples avantages sur le STANLEY CHAMPION D'ANGLETERRE Tbilissi et au Zénith de
Léningrad. En outre, il
WM classique quand il est
bien appliqué. Il permet Stanley Matthews est champion d'Angleterre junior de tennis. semble que le palmarès -
un football plus o~nsif où Cigurent exclusivement
Il a remporté le titre à Wimbledon sous les yeux de son oère
car les deux joueurs-clés, lu noms de Dynamo (9
qui n'a peut-être jamais été aussi fier de sa vie. titres), de Spartak (7) et
au centre du terrain, sont
plus tentés d'attaquer que de l'Ar,mée (5) - s'enri-
de défendre >. chira cette année d'un nom
nouveau.
1960, qui a déjà vu
I' U. R. S.S. remporter la
E TONNERRE Coupe des Nations, mar-
querà donc un tournant
dans l'histoire du football

OTBALL SUISSE so,,iétique.


En U.R.S.S., on consi-
dère que la réorganisa-
clubs, mais possédant tion du championnat (22
assez d'expérience du équipes représentant 1 5
football international» .
républiques, au lieu de
« Vous avez pu déduire 12 pour 5 républiques en
de mes déclarations que première division et 142
je m'élève avant tout équipes en seconde) est
contre l'engagement des
joueurs entraineurs, de pour beaucoup. dans cette
ces joueurs qu'on engage évolution favorable.
avant tout comme joueurs
et qu'on paie en consé-
quence, alors même qu'ils
n'ont aucune compétence
d"entraîneurs. En Allema-
gne, par exemple. on ne
comprend pas pourquoi
les clubs suisses sont à
l'affût, chaque saison. de
joueurs d'un certain âge, LONDRES. - Les clubs anglais débutent régulièrement · la saison en
mais qui n 'ont jamais
reçu l'instruction d 'un en-
disputant 9 matches en 29 jours. Ce sprint initial s'est soldé, cette
traîneur, et qu'on passe année, par un déficit de 1.150.109 spectateurs. La perte est énorme
des contrats avec eux ». puisqu'elle s'élève, en moyenne, à 2.778 spectateurs par rencontre. _
• Récemment. je me
suis enquis des conditions
RIO. - Les clubs brésiliens sont bien les meilleurs du mond~. Au
dans lesquelles sont en- cours de l'été, ils ont disputé~ à travers 1~ monde - 92 matches, rem-
traînés les juniors. Sur porté 65 victoires, obtenu 12 décisions nulles, subi 15 défaites, marqué
48 équipes participant au
championnat interrégio- 309 buts et encaissé 123 buts. Bilan 77,16% en faveur des clubs bré-
nal, 20 sont entrainées siliens.
par des personnes capa- AMSTERDAM. - Le gouvernement hollandais a été mis en minorité, au
bles. 14 entraineurs ne
disposent pas du diplôme Sénat, à la suite d'un vote portant sur une modification de la législation
B. 7 équipes sont dirigées régissant le pari mutuel sur les matches de football. Battu par 36 voix
par des débutants, les
dernières sont confiées à contre 33, le gouvernement a dû présenter sa démission. Le football,
des personnes sans for-
mation ni diplômes ».
décidément, a un pouvoir beaucoup plus grand qu'on n'a jamais osé croire.
ROME. - L'attaque de l'A.S.Roma a établi un record peu banal dans
• Cet état de fait est
déplorable». le championnat d'Italie qui vient de débuter. Son attaque est formée de
Qui oserait parler ainsi 5 joueurs étrangers : les Urugayens Ghiggia et Schiaffino, le Suédois
- et aussi justement - Selmosson, les Argentins Mandrefini et Lojacono.
aux dirigeants des clubs
français?

HERBERT , LEVALLOIS .
45
3 FAUTES, 4 "ERRE-URS -OUELLE NATIONALITÉ?

Entre ces deux dessins de notre colla- • quatre erreurs commises volontaire-
borateur Dero, il y a de nombreuses dif- ment par le dessinateur en recopiant
férences. Sur le second figurent le dessin original.
• trois irrégularités commises par des A vous de trouver quelles sont les trois
joueurs; irrégularités et les quatre erreurs.

Cet homme assis à gauche, c'est Ferenc Puskas qui a interrompu une
partie de cartes pour déguster des bananes. Vous avez reconnu le « Major
Galopant 11 qui fait maintenant la joie du Real. Mais avez-vous reconnu
compagnons ? Sont.:ils Hongrois ? . Autrichiens ? ou Espagnols ?

DEUX MOTS = UN JOUEUR


Avec les lèttres de· chacun de ces deux lftOh, NCIOllltitua le
cl'un foo~lleur ou d'un entraineur : · Î
• Tri + Venu = ............... .- ..............1
Genre + Brun = ............................. .
Duo + Agi, = ............................. .
Train + Male = . ! .... , ...................... .
Grue + Mode
Sale + Rate =
= ........................
.... -~ ....................... .
•-•"• ... .
Ain + Clou = ............................ ..
Gens + .Gandn=................... .. ........ .
Hu+ Goals
Air + Rome
= ............................. .
----

MONSIEUR CHERCHEZ LE
Le sifflet de l'arbitre a disparu dans le dessin. Essayez
LE de le retrouver pour éviter tout incident.

PRESIDENT?

Monsieur le Prési-
dent de la Répu-
blique a perdu la
tête pour serrer la
main des joueurs
bordelais Persillon,
De Kubber et Kargu,
sous le regard du
capitaine Swiatek.
Retrouvez la finale
et vous retrouverez
le nom du Président.
LA DISTILLE
LA

DENIS--,
M.OUNIE
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ELLE PATRONNE CHAQUE SEMAINE

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