Gestion Financière Des Périmètres Irrigués Du Delta Du Fleuve Sénégal

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Pôle régional de -Recherche Institut de recherche

sur les systèmes irrigués et de développement


en Afrique soudano-sahélienne

Gestion financière des périmètres irrigués du delta


du fleuve Sénégal

Le cas des GIE de producteurs agricoles de Thiagar

Rapport de stage
Sous la direction de Xavier LE ROY

Tiburce MOKANZO
Avril 2000

Université Paris - X Nanterre


DESS Analyse Economique du Développement
2

Sommaire

Introduction 4

Chapitre 1: Environnement social et historique des périmètres... .. 5


11 - Les transformations de l'organisation sociale... 5
111 - Une mutation du système productif.............................................. 6
112 - Une organisation sociale omniprésente......................................... 6
113 - Le lien de parenté, ancien critère d'appartenance aux GIE... 6
12 - Trois types de périmètres............... 8
121 - Les aménagements hydro - agricoles transférés (AHA)...... 8
122 - Les Périmètres Irrigués Villageois................................................ 8
123 - Une politique favorable aux Périmètres Irrigués Privés (PIP).............. 10
13 - Les principaux partenaires... 12
131 - La SAE D : les effets du désengagement......... .. .. ... .. .... .. .. .. ... ....... 12
132 - La CNCAS : un partenariat quasi incontournable... 13
133 - L'union hydraulique des GIE, partenaire et acteur............................. 14

Chapitre Il : Organisation et fonctionnement des GIE... 17


21 - Les bureaux, reflet de l'organisation sociale.................................... 17
211 - Les périmètres irrigués privés 17
212 - Les périmètres irrigués villageois 18
213 - Les GIE de la cuvette 21
22 - Des disfonctionnements au sein des bureaux... 29
221 - Des renouvellements suite aux litiges............................................ 29
222 - Un important besoin en formation................................................. 30

Chapitre III : Gestion financière et endettement... ... ... ... ... ... ... ... ... ..... 32
31 - Défaillance dans l'organisation de la gestion financière............................... 32
311 - Des tâches bien définies mais mal exécutées 32
312 - Difficultés dans la reconstitution des comptes.................................. 33
313 - Une gestion de court terme 33
32 - Les comptes de campagne et leur analyse................................................ 35
321 - Absence de compte financier établi............................................... 35
322 - Gestion collective et individuelle des coûts 46
323 - Le paradoxe de l'auto - financement............................................. 47
33 - Un problème commun à tous les GIE : l'endettement................................. 48
331 - Un endettement généralisé...................................................... ... 48
332 - Les principaux déterminants de l'endettement... .. 55
3321 - Les mauvais rendements 55
3322 - Une mauvaise orientation des crédits de campagne...... 56
3323 - Les fluctuations de prix au niveau des fournisseurs... ... 56
333 - Une méthode innovante et efficace: le recouvrement bord-champs..... 57

Conclusion... 60
Bibliographie... . 62
Annexes . 64

,.
1
'if·
3

Le choix du village

Le choix du village dans lequel s'est déroulée l'enquête repose sur les critères
suivants:

Qu'il y ait une diversité de cultures et différents types de périmètres (cuvette,


PIP, PlV) dans le village, et que celui-ci n'ait déjà fait l'objet d'une multitude
d'études;

Que le nombre des GIE du village ne soit pas très élevé (~30) et que les
membres des bureaux des différents GIE résident tous dans le village pour des
raisons pratiques d'enquête;

Le village choisi doit être un peu éloigné des centres urbains pour limiter voir
éviter l'influence de leur niveau d'activité sur lui;

Enfin, il fallait que les périmètres du village se trouvent à proximité de celui -ci,
afin de faciliter les enquêtes sur le terrain.

Une série de discussions avec différents responsables d'organismes travaillant sur la


culture irriguée (CNCAS, SAED, ISRA... ), un croisement des données correspondant
aux critères retenus ci-dessus ainsi qu'une visite des villages sélectionnés ont permis
de retenir finalement le village Thiagar. Ce village tiens son nom de la forme
triangulaire des cases dans lesquelles vivaient les premiers habitants (aux environs
de 1850).

Situé au nord du Sénégal à environ 5 km de Rosso-Sénégal et environ 100 km de la


ville de Saint-Louis, ce village comptait environ 972 habitants en 1988 1 dont 489
femmes. Nous pouvons y distinguer:

Trois 3 périmètres irrigués privés (PIP) ;


Quatre 4 périmètres irrigués villageois (PlV), deux appartenant aux adultes et les
deux autres aux jeunes du village, et
Une cuvette d'environ 1600 ha, commune aux 7 villages suivants:

- Thiagar
Ndiatène
Khor
Louk deymiss
- Thienel doki (village peulh)
Ndiaw, et Ndiangue, quartiers de Richard-Toll.

Dans la cuvette, nous dénombrons 19 GIE appartenant au village Thiagar et


possédant une superficie exploitable d'environ 343,52 ha dont un groupement
féminin. Ce village possède en plus des GIE pirates 2 .

1 SAED, 1997. - Recueil des statistiques de la vallée du fleuve Sénégal: annuaire 1995/1996. Version
détaillée. Saint - Louis.
4

Introduction

L'adoption en 1980 par l'Etat sénégalais des plans de redressements économiques


financiers, la mise en œuvre des politiques d'ajustement structurel préconisant
l'abandon de l'interventionnisme ainsi que la nouvelle politique agricole (1984) vont
accélérer son retrait au profit des organisations paysannes.

Pour bénéficier des prêts de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal


(CNCAS), les agriculteurs et les opérateurs privés vont progressivement abandonner
les différentes formes d'organisation jusqu'ici présentes (groupement de paysan,
section villageoise, foyers des jeunes) pour se constituer en groupement d'intérêt
économique (GIE). Cette formule rencontre un grand succès puisque le nombre de
GIE passe de 52 en 1986 à 1165 en 19893 .

Le passage très rapide de ces paysans de l'assistanat à la position d'acteur à part


entière de la riziculture irriguée ne s'est pas fait sans problème. Leurs nouvelles
responsabilités difficiles à assumer, semblent remettre en cause tous les efforts du
gouvernement entrepris jusque là.

Le présent rapport a pour objet l'étude de la gestion financière des GIE de


producteurs agricoles du village Thiagar sur la période 1995 à avril 2000.

Pour mieux cerner cette gestion financière, il convient de faire un tour de


l'environnement social ainsi que de l'historique des périmètres, en passant par celle
de l'organisation et du fonctionnement de ces GIE.

2 Ce sont des périmètres aménagés par des particuliers à proximité de la cuvette et qui s'y
approvisionnent en eau.

3 PYLE GAL « gestion collective des systèmes de culture en situation d'incertitude»-Thèse de doctorat ;Paris 995
5

Chapitre l

Environnement social et historique des périmètres


11 - Les transformations de l'organisation sociale
111 - Une mutation du système productif

L'Etat colonial dans sa politique sanitaire et alimentaire, a très vite considéré le riz
comme un produit échangeable, ayant un statut de produit d'exportation, parce qu'il
est commode à transporter et à conserver, parce qu'il est accepté par beaucoup de
consommateurs et enfin parce qu'il est déjà l'objet d'un commerce actif dans l'Afrique
Occidentale Française (AOF). Dans ce contexte, les autorités coloniales vont
supprimer les importations de brisures de riz d'Indochine, et essayer de leur
substituer une production de riz local, essentiellement du riz irrigué.

La mission d'aménagement du fleuve Sénégal (MAS), créée dans ce contexte en


1937, conduisit les recherches et conçut les premiers aménagements. A côté des
casiers expérimentaux (Demet et Diorbivol), elle crée à partir de 19394 le périmètre
de Guédé-Chantier (250 ha) irrigué en submersion contrôlée et exploité par des
paysans-colons recrutés de force, selon des méthodes alors en vigueur à l'Office du
Niger. Dans la vallée du Sénégal, la culture irriguée remonte à une cinquantaine
d'année, le premier périmètre irrigué vit le jour en 19365 .

Dans le delta, c'est après la seconde guerre mondiale, que la MAS aménage
progressivement entre1946 et 1956, un casier rizicole de 6000 ha à Richard To1l 6 ,
irrigué en maîtrise totale de l'eau et exploité en régie. La gestion de ce casier confiée
à une société de développement rizicole, la SDRS, qui accusa un déficit de plus de
400 millions F CFA en 1965, tandis que sa contribution à la production chute de 22%
en 1958 à 8% en 19707 • Il sera cédé en 1971 à une société agro-industrielle, la
Compagnie Sucrière du Sénégal (CSS).

Nous assistons ainsi aux premiers aménagements, dont les terres seront distribuées
aux populations historiquement présentes. Dans le village Thiagar, ces populations,
quelques familles d'origines wolof et ayant pour principale activité à l'époque la
pêche ainsi que l'agriculture (mil, sorgho, maïs) ont dû transformer leur système de
production pour devenir riziculteurs. Le village a ensuite vu sa population croître par
l'arrivée de migrants jouant un rôle secondaire dans l'organisation sociale du village.

Cette organisation sociale n'a pas beaucoup évolué bien que certaines
transformations s'observent au sein du village.

4 Bernard CROUSE, Paris 1991 ,-La vallée du fleuve Sénégal «Evaluation et perspectives d'une décennie

d'aménagements»
5 Xavier LE ROY, 1998 « Difficile mutation de l'agriculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal»
6 Champs de Richard (wolof)
7 Giacottino, 1961 ; Hirsch, 1972
6

112 - Une organisation sociale omniprésente

Le village Thiagar est constitué uniquement de wolof à l'exception de quelques


immigrés toucouleurs (une famille et des femmes mariées à certains wolof). Au sein
du village, seules les familles DIAGNE, DIOP et HANNE peuvent diriger et faire
partie des notables, ce sont des cousins dont les ancêtres ont été les premiers
habitants du village. Elles le dominent politiquement et numériquement, ce qui lui
garantie une grande influence dans la prise de décision même lors des assemblées
générales. Cela n'est cependant pas systématique puisque par exemple le
représentant du village au sein du bureau de l'union des GIE n'est pas issu de ces
familles, et qu'il existe au sein du village d'autres familles influentes comme les
familles NIANG, DIALLO ou DIAW par exemple.

TABLEAU 1
Répartition par fonction des familles DIOP, DIAGNE, HANNE et NIANG

Fonction/Nom DIOP DIAGNE HANNE NIANG Total


Président 1 4 2 2 9
Vice président 1 3 0 0 4
Secrétaire comptable 3 7 0 4 14
IrriÇJateur 0 1 0 2 3
Autres 4 0 4 2 10
Total 9 15 6 10 40
Source: Tlburce MOKANZO

Cette influence a été accentuée par la soumission des jeunes aux personnes âgées
(à travers la tradition et la religions), chose qui tend à disparaître comme le prouve
les nouvelles constitutions des GIE passant souvent par des contestations de la
gestion financière et/ou dans la prise de décisions.

113 - Le lien de parenté, ancien critère d'appartenance aux GIE de la


cuvette

A l'époque de la coopérative, la répartition des terres est faite par « carré », un carré
étant composé des membres actifs (âgés de plus de 15 ans, hommes et femmes)
d'une famille. L'accès aux parcelles est conditionnée par le versement d'une
cotisation de 1OOOFcfa par membre. Cela explique d'une part, les différences dans
les superficies des parcelles possédées par les familles au sein des différents GIE.

D'autre part, le fait qu'au sein d'un même GIE, les membres possèdent tous des
parcelles qui sont côte à côte. De plus, au moment de cette adhésion, les familles
ayant plusieurs membres actifs ont pu bénéficier de parcelles plus importantes. Cette
structure a été conservée de la coopérative aux sections villageoises, puis
transposées aux GIE, les chefs de section devenant les présidents de GIE. Après
l'aménagement de la cuvette par la SAED, cette structure a été légèrement modifiée
par le traçage des canaux d'irrigation. Pour des raisons techniques, les canaux ne
respectent pas la disposition des périmètres déjà existants. Des parcelles se sont

B Musulmans à de 100%
7

donc trouvées dans d'autres périmètres après l'aménagement, obligeant certains


membres à changer de GIE afin de conserver leurs anciennes parcelles.

Seul le GIE groupement femmes de Thiagar qui exploite en dehors de la cuvette ne


fonctionne pas de cette façon. D'après la présidente, la « marginalisation» des
femmes dans la prise de décision au niveau de leurs anciens groupements et surtout
le partage des « fruits de la récolte» ont été à l'origine de sa création. Elles ont donc
dû aménager manuellement leur périmètre en dehors de la cuvette.

La défaillance croissante des exploitants dans le remboursement de leurs crédits


ouvre de plus en plus la voix à de nouveaux exploitants originaire d'autres GIE et
même d'autres villages (cas de la famille toucouleur résidant au village).
8

12 - Trois types de périmètres


121 - Les aménagements hydro- agricoles transférés (AHA)

La cuvette de Thiagar constitue un exemple des grands aménagements avec


maîtrise complète de l'eau, crées par la SAED dans les années 70, irriguée à partir
d'une station de pompage électrique et réhabilitée en 1989-1990, puis transférés aux
paysans dans le cadre du désengagement (d'où aménagements hydro-agricoles
transférés).

Le périmètre Thiagar couvre 872 ha auxquels il faut ajouter 765 ha d'aménagements


sommaires périphériques, soit une superficie totale dominée de 1628 ha (SAED,
1991).

La superficie du village dans cet aménagement est divisée en plusieurs mailles 9


hydrauliques, une maille correspondant à un GIE, la base d'attribution foncière était
de 0,33 ha par actif sur l'aménagement réhabilité. D'après la reforme les lois sur le
domaine national de 1964, l'affectation donne droit d'usage personnel pour une
durée de 99 ans, la terre ne pouvant être vendue ou louée.

La superficie est très variable d'un GIE à un autre (voir carte), la plus petite revenant
au GIE Ate bor fay (13,05 ha pour 9 membres) et la plus grande au GIE Tai aaya
(29,92 ha pour 22 membres). Cette superficie par actif a régressé du fait de la
croissance démographique, le nombre d'actif membre d'au moins un GIE passant de
200 10 au début des années 1990 à 356 dénombrés à ce jour.

Le principe même de la conception hydraulique de cet aménagement conduit ses


utilisateurs à coordonner leurs décisions en matière de gestion et le fait qu'il y ait
plusieurs membres et plusieurs GIE, particulièrement l'organisation des campagnes
(voir union).

122 - Les PlV seuls GIE effectuant la contre-saison chaude 2000

Les périmètres irrigués villageois sont au nombre de 4, ce sont les seuls à faire de la
diversification des cultures dans le village, 3 parmi les 4 effectuent la contre saison
chaude 2000, ce sont les seuls GIE à effectuer cette campagne dans le village en
dehors des PIP.

Les GIE Bok Jom 1 et Il, encore appelés foyers des jeunes 1 et Il sont issus de
l'éclatement en 1994, du foyer socio-éducatif sportif et culturel des jeunes
agriculteurs de Thiagar (FOSESCAT). Ce foyer avant éclatement avait une superficie
cultivable de 280 ha dont une partie perdue lors de la construction de la digue de
ceinture du village qui l'a d'ailleurs obligé à rester 18 mois sans activité (entretien
avec l'ancien secrétaire comptable vivant hors du village et qui détient encore
certains documents du groupement).

Il possédait:

9Une maille est un lot de parcelles séparée d'un autre par un canal principal
10P.Y.LEGAL 1995, Gestion collective des systèmes de culture en situation d'incertitude: Cas de l'organisation du travail en
double culture dans le delta du fleuve Sénégal Thése de doctorat « sciences agronomiques»
9

Une station de pompage d'une valeur de 18.000.000 Fcfa construite en 1990 ;


Une pompe d'une valeur de 3.000.000 Fcfa, le tout sur financement de la CFD.

Lors de la scission, le matériel est revenu de droit au foyer 1ainsi que le règlement
des 5.000.000 Fcfa de dette du GIE.

Il existe également au sein du village, des aménagements effectués par la CSS, qui
concernent en particulier les périmètres irrigués villageois 1 et II. Les attributaires
actuels pratiquaient l'agriculture (mil, sorgho, maraîchage, et patate douce) sur un
autre terrain. La CSS leur a aménagé leurs périmètres en plus de l'achat d'un groupe
motopompe afin de reprendre l'ancien propice à la culture de la canne à sucre pour y
étendre sa plantation.

Chaque foyer avait droit à une parcelle de 0,40 ha suivant la superficie de son
ancienne parcelle et sa taille. La proximité de ces parcelles et l'obligation de statut
particulier pour l'accès au crédit justifient l'évolution au statut de GIE.

123 - Une politique favorable aux périmètres irrigués privés (PIP)

L'augmentation des superficies dans le delta est dû principalement aux périmètres


privés (en particulier les aménagements sommaires). Ces derniers sont mis en
valeur en grande partie grâce à l'augmentation du parc matériel agricole et de
pompage financés sur prêt, ce parc a en effet doublé entre 1985 et 1992.

Les GIE ainsi créés ont pu bénéficier à partir de 1987 de la nouvelle politique
favorable à l'équipement, financée par la CNCAS pour un montant qui passe de
24.000.900 Fcfa en 1987-88 à 332.256.763 Fcfa en 1988-89, pour atteindre 1,4
milliard Fcfa entre 1989 et 1991, année où elle observe un taux élevé d'impayés 11.

Le groupement privé Coumba Nor Thiam a ainsi pu bénéficier d'un crédit à


l'équipement d'un montant de 2.031.260 Fcfa en 1992 et 10.240.000 Fcfa en 1993,
crédit totalement remboursé à la banque à ce jour, nous ne disposons pas de cette
information concernant les deux autres GIE privés du village.

Les présidents des 3 GIE privés sont tous originaires du village et sont comme les
autres habitants limités par la disponibilité des périmètres aménagés. Ils possèdent
dans le village plus de 50 ha chacun, hérités ou achetés, et vont organiser le plus
souvent leurs campagnes en partenariat avec d'autres GIE d'autres villages.

Ce sont tous au début de petits exploitants qui, à force de travail et de rigueur ont fini
par se développer pour atteindre leur taille actuelle, leur création remonte aux
années 1980. Ils sont structurés et diversifient de plus en plus leurs activités, de la
production de riz à la prestation de service en passant par la fourniture d'intrants.

Ils développent une certaine forme de partenariat avec les autres GIE mais, leurs
actions sont d'importances secondaires et limitées par les moyens financiers et
humains.

11 HARVARD 1991
10

Ces 3 types de périmètres se distinguent:

Par la taille des investissements et des équipements (investissements lourds pour


la cuvette ainsi qu'une station de pompage contrairement aux privés et aux PlV
qui irriguent leurs parcelles à partir d'un groupe motopompe)
La taille des aménagements (grands pour la cuvette qui possède en outre des
drains trop coûteux pour les PlV et les PIP)

L'agriculture irriguée et plus particulièrement les GIE du village ne peut se passer


des partenaires officiels habituels.
SAE.D.

0j
b: Rosso
"- "-
1.
'-- "
DIRECTION DE LA PLANIFICATION
ET DU DÉVELOPPEMENT RURAL j
(D.P.D.R.) ~ '"-.,
---.::.::::,........
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.. \~\\'" FJ
~--=-___ _ '-, \u \ ''-'-,-_

25

r- Les GIE PlV de Thiagar


22: PIV1
23: PIV2
Il 24 : Deggo Bok Jom 1
o 25 : Deggo Bok Jom 2
Les GrE de la cuvette de Thiagar
• 1 : groupement des femmes
• 2 : Bougfoul Mbodj
3 : Bok jom Thiagar
4: Cossan
• 5 : Jeem Liggey
N .6: Gem Yaala
w~, 07: Mun
08: Gamaalo
.9: Deggo III
• 10: Talhayaa
• 11 : Yakar Yalla Thiagar
::J 12 : Pirate Ibba Sali
o 0,5
.13: Até Bor Fay
kilometres 14: Daru Salam
15 : Aïnou Madi
16: Muxtil Mulaana
o 17 : Ndonxaay
.18: Ndam
o 19 : Dioubanty Thiagar
20: Nace
Les périmètres
.
irrigués de Thiagar et les différents GIE • 21 : Pirate Bara Diagne
Il

13 - Les principaux partenaires


Les importants investissements dans la culture irriguée au Sénégal s'appuient sur
deux acteurs assurant les encadrements techniques (la SAED) et financier (la
CNCAS). Cependant, au niveau du village, on note l'intervention d'un troisième
acteur qui n'en est pas tout à fait un en réalité: l'union des GIE de la cuvette.

131 - La SAED, les effets du désengagement

En 1960 est créée l'Organisation Autonome du Delta (OAD) qui remplace la MAS et
l'Organisation Autonome de la Vallée (OAV). Elles seront dissoutes et remplacées
par la Société d'Aménagement et d'Exploitation du Delta (SAED).

En 1965, la Société d'Aménagement et d'Exploitation du Delta (SAED) voit le jour, sa


mission: aménager des cuvettes en submersion contrôlée. Elle organise des
implantations nouvelles de populations et initie les agriculteurs à la riziculture. Cette
opération fut un petit échec.

En 1972-1974, on assiste à une importante extension des superficies aménagées et


par une maîtrise de l'eau, ceci favorisé également par la grande période de
sécheresse, en particulier en 1973. Cette expansion de l'agriculture irriguée
s'accompagne d'une forte intervention de l'Etat à travers la SAED, qui intervient tant
au niveau technique par l'encadrement des agriculteurs, la réalisation des
prestations mécanisées et l'entretien des aménagements, toute la campagne
agricole se voit ainsi planifiée.

La SAED prend également en charge le crédit à la production, les opérations


culturales motorisées, les semences, les engrais les produits phytosanitaires sont
déduits après récolte. Elle assure la collecte et l'usinage du paddy (riz non
décortiqué) et sa mise sur le marché en passant par le soutien des prix au
producteur. La montée du libéralisme réduira tout cet encadrement.

A partir de 1980, le Sénégal adopte des plans de redressement économique et


financier (PREF) et met en œuvre des plans d'ajustement structurel définis avec la
Banque Mondiale et le Fond Monétaire International pour restaurer l'équilibre des
grands agrégats macro-économiques.

Ces politiques d'ajustement structurel (PAS) préconisant l'abondon de


l'interventionnisme, une nouvelle politique agricole (NPA) sera mis en place par le
gouvernement Sénégalais en 1984. L'objectif, de cette nouvelle politique est le
désengagement progressif des sociétés d'Etat au profit des organisations
paysannes, les groupements d'intérêt économiques (GIE).

La SAED se retire d'abord de la gestion directe des aménagements, du crédit, de la


fourniture des intrants et des prestations mécanisées. Puis, en 1990, de la
construction des aménagements et de leur entretien, ainsi que de la production et la
vente des semences de riz. Elle passe donc d'une société interventionniste
«providentielle» à une société ne s'occupant plus que des services publics, plus
12

précisément de la formation, du suivi, de l'évaluation, de l'appui et du conseil non


sans conséquences sur les GIE.

Les paysans du delta ont dû passer en quelques années de la position d'assistés à


celle d'acteurs à part entière de la filière rizicole

En effet, les paysans sous l'encadrement de la SAED ont été habitués à fournir le
moins d'effort possible tant sur le plan financier que technique. Ils se sont donc
désintéressés de la gestion des aménagements, ne s'y sentant pas impliquer et donc
pas directement responsables. Ils continuent de blâmer la SAED dans tous leurs
discours quant aux difficultés techniques qui peuvent survenir pendant les
campagnes, ou lors de l'écoulement de la production de paddy stocké parce
qu'avant le désengagement, ce problème était directement résolu par la SAED via
les rizeries. A croire d'après leur comportement que personne ne leur a jamais
expliquer clairement les nouvelles données politico-économiques ...

132 - La CNCAS, un partenariat quasi incontournable

La Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal, créée le 06 avril 1984, est une
société d'économie mixte dont le capital sociale de 2.300.000.000 Fcfa.

Elle a pour objet la distribution du crédit et la collecte de l'épargne, et pourra financer


l'ensemble des activités agricoles et non agricoles exercées en zone rurale. Elle
comprend trois grandes catégories d'actionnaires repartis comme suit:

Les actionnaires sénégalais détenant la majorité, représentés par l'Etat, les


banques locales et les privés;
La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ;
Les institutions financières françaises ayant participé à la conception du projet
depuis l'origine, il s'agit ici de la Caisse Centrale de Coopération Economique
(CCCE) et de la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA).

TABLEAU Il
Répartition du capital de la CNCAS.

Organisme Montant(FCFA) Parts détenus(en %)


Sénégalais 1.495.000.000 65
BCEAO 345.000.000 15
CCCE 230.000.000 10
CNCA 230.000.000 10
Capital (Fcfa) 2.300.000.000 100
Source. BELIERES J.F "

La Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS), en tant qu'un


organisme de financement fixa les conditions suivantes d'accès au crédit 13 :

12 BELlERES J. F, HARVARD M., LE GAL P. Y., 1998- « Désengagement de l'Etat et dynamiques d'évolution de la riziculture
irriguée dans le delta du fleuve Sénégal », Montpellier
13 J.B WACKERMAN, 1995- «Le financement de la riziculture irriguée au Sénégal: l'exemple de la région du fleuve» - in
« Nianga, laboratoire de l'agriculture irriguée en moyenne vallée du Sénégal»
13

Reconnaissance d'un statut juridique (section villageoise, coopérative ou GIE).


Ouverture d'un compte à la CNCAS.
Avis favorable des services techniques compétents ou caution donnée par une
institution crédible (Organisation Non Gouvernementale par exemple).
Apport personnel de 10%, le taux d'intérêt étant de 15,5% en 1991, contre 9% en
1988.

TABLEAU III
Taux d'intérêts pratiqués par la CNCAS

Année 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
Taux (an) 15 15,5 17 17,5 17,5 17 14,5 12,5 12,5
Taux (9mois) 11,25 11,63 12,75 13,13 13,13 10,88 10,88 9,38 9,38
Source: CNCAS

Ainsi, l'accès au crédit est désormais conditionné par l'appartenance à un GIE. La loi
84-37, définie le GIE comme « un groupement économique formé d'au moins deux
personnes morales ou physiques réunies par une simple convention ». Cette forme
d'organisation souple sur le plan juridique et sans obligation de versement d'un
capital initial doit permettre aux initiatives, même les plus modestes de s'organiser et
d'accéder aux organismes de crédit qui payeront le plus le prix de cette
« souplesse» (cf dernier chapitre).

133 - L'union des GIE de la cuvette, partenaire et acteur

Au sein du village existait une coopérative créée le 12 décembre 1960 qui débuta
ses activités en 1964 avec une superficie de 10 ha. Puis fut mise en place la section
villageoise de 1971 à 1990, date de création de l'union des GIE de Thiagar (mars
1990).

1960 Coopérative 1971 Section villageoise 1990 Union années

L'union compte 78 GIE dont 19 appartenant au village Thiagar. Elle a pour principale
fonction la gestion de la station de pompage financée par la Caisse française de
développement (CFD) et est également prestataire d'autres services tels l'offsetage
et le stockage du paddy. Elle est gérée par un bureau au sein duquel on retrouve les
représentants des différents villages qui exploitent dans la cuvette de Thiagar. Les
membres du bureau exécutif de l'union sont élus lors d'une assemblée générale pour
un mandat de 3 ans. Le dernier renouvellement a eu lieu le 1er mai 1999, le bureau
compte 9 membres et est composé comme suit:

Fonction Prénom Nom Village

Président: Moustapha DIAW Thiagar


Vice-président: Brahim DIOUC Khor
Secrétaire administratif: Abdoul Aziz DIOP Ndiangue
Trésorier général: Nahedji SOW Thienel Doky
Responsable recouvrement: Abdoulaye GAYE Khor
Responsable commercialisation: Abdoulaye BA Thienel Doky
14

Responsable aménagement: Cheick GAYE Ndiatène


Gestionnaire de l'eau: Amadou abdoul BA Louk Deymiss
Responsable station pompage: Dembani MBODJ Ndiatène

Ce bureau est en fait celui qui a été mis en place dès la création de l'union et qui est
à chaque fois reconduit, les nouveaux membres remplacent soit des membres
décédés, soit des membres n'habitant plus dans les villages concernés.

Nous pouvons noter une inégale représentation des membres des villages exploitant
dans la cuvette au sein de l'union, marquée par une absence de représentation pour
le village Ndiaw et une baisse de celle du village Thiagar qui passe de 5 sur un
effectif total de 25, à 1 sur un effectif total de 9, soit de 20 à 10%. Cela serait dû
selon un président de GIE habitant du village au fait que les candidats proposés par
le village lors de l'élection du bureau n'avaient pas les qualifications requises par
rapport à ceux d'autres villages. Ceux-ci auraient été choisi au sein du village sur des
critères autres que la compétence...

Les membres du bureau gèrent d'importantes sommes d'argent et perçoivent de ce


fait une indemnité individuelle et annuelle comprise entre 200.000 Fcfa et 300.000
Fcfa. A cela il faut ajouter le salaire versé aux 12 pompistes qui perçoivent
50.000Fcfafpersonne en période de campagne et 20.000Fcfa en période d'inactivité,
à cette période ils sont employés comme gardiens des infrastructures de l'union.

La décision d'organisation d'une campagne est prise par l'union des GIE, en
concertation avec la SAED, en tenant compte des souhaits des GIE qui la
composent. Normalement, celle-ci décide d'effectuer la campagne si la superficie
devant être cultivée par ces GIE pour la campagne en question atteint les 250 ha 14
minimum requis pour couvrir ses coûts (amortissement et frais de fonctionnement du
matériel). Cependant cela n'est pas toujours le cas et il arrive à l'union d'effectuer
une campagne même lorsque la superficie totale à irriguer est très largement
inférieure au minimum requis.

En plus de la station de pompage, l'union possède un parc matériel et automobile


composé de:

1 magasin de stockage;
1 salle de réunion et 4 bureaux
2 tracteurs avec accessoires
1 véhicule 4x4.

Les recettes de l'union proviennent des différentes redevances versées par les GIE
(essentiellement du coût hydraulique et de l'offsetage et de la réfection) :

Coût hydraulique: 60.000Fcfafha ;


Les intérêts (5.625%) perçus sur le coût hydraulique consenti à crédit aux GIE ;
Offsetage : 17.000Fcfafha ;
La réfection et aménagements: 30.000 Fcfafheure ;

'4 Conseiller agricole de la SAED auprès des GIE privés du village


15

Oiseaux 15 : 500Fcfa/ha ;
Stockage de sac 16: 50Fcfa lorsque les sacs sont stockés dans l'enceinte de
l'union et 150Fcfa lorsqu'ils le sont dans le magasin en période de pluies. Dans
ce cas les 50Fcfa seront reversés au gardien de l'union. Dans les deux cas ces
frais sont fixes quelle que soit la durée de stockage.

Ces recettes permettent de couvrir:

Les indemnités versées aux membres du bureau ainsi que les charges du
personnel;
Les frais de fonctionnement du bureau;
Les frais d'entretien et de fonctionnement des bâtiments, de la station de
pompage, du parc matériel et automobile;
Les dotations aux amortissements et aux provisions {DAP)17,

Etant obligés de coordonner leurs décisions en matière de gestion de la station de


pompage, effectuer une campagne pour un GIE devient conditionné par la santé
financière et la motivation des autres. L'union en devient également dépendante sur
le plan financier puisque l'absence de campagne se traduit pour elle par des charges
d'entretien et de fonctionnement fixes non couvertes. L'absence de campagne est en
fait pour l'union un manque à gagner, des échéances d'amortissement non
respectées, un hypothétique renouvellement du matériel et surtout de la station de
pompage à terme.

Une bonne coordination dans la prise de décision et dans l'encadrement de ces trois
acteurs est indispensable quant à la réussite du désengagement de l'Etat et de
l'autonomie des GIE du village Thiagar. Dans le cas contraire les effets sont néfastes
et immédiats comme nous le verrons dans les chapitres suivants.

15 Frais payés pour la protection des champs contre les oiseaux et les insectes
,(, Il ya eu 4200 sacs stockés à l'union pour l'hivernage 99/00.
17 D'après le président de l'union s'élèvent à environ 111 millions de Fcfa à ce jour.
16

Chapitre"

Organisation et fonctionnement

21 - Les bureaux, reflet de l'organisation sociale du village


La première façon d'apprécier l'organisation et le fonctionnement des GIE des
différents types de périmètres, est d'étudier la structure de leurs équipes dirigeantes.
Nous présentons dans ce paragraphe, la composition des différents bureaux,
quelques chiffres et certains traits spécifiques, permettant de se faire une idée de
l'organisation et du fonctionnement des GIE de Thiagar en distinguant à chaque fois
les trois types de périmètres.

211 - Les Périmètres Irrigués Privés (PIP)

GIE COUMBA NOR THIAM

Date de création: 1987


Superficie cultivable: 51,76 ha
Culture pratiquée: riz
Effectif total: 1, le président (les autres sont des employés)
Composition du bureau:

Président: Ibrahim (Iba) SALL


Secrétaire comptable et responsable du
recouvrement: Oumar DIOP
Chef du personnel et responsable de
l'exploitation : Charles DIEME
Responsable du stockage: Marfall HANNE
2 mécaniciens: Ameth Bira DIOP
Yerim Thiam SALL

Pour faire campagne, ce GIE dispose de son terrain auquel il faut ajouter une
superficie complémentaire variable exploitée en association avec d'autres
groupements, en particulier le village peulh de khër.

Il a la particularité entre autres d'effectuer deux campagnes par an et est l'un des
rares à avoir de bons rendements, et ceci pour toutes les campagnes effectuées,
bien que légèrement faible au début de ses activités.

Chaque début de campagne, un compte d'exploitation prévisionnel est établi, sur la


base duquel sera déterminé le montant du financement global de la campagne ainsi
que celui du crédit nécessaire en complément des fonds propres. A la fin de chaque
campagne, est effectué un bilan permettant la mesure et la comparaison des
performances du groupement.

L'aspect le plus intéressant et qui constitue une innovation dans la gestion des
crédits et de leur remboursement reste le fait que ce GIE veille personnellement au
17

bon déroulement de la campagne de ses débiteurs et ce chaque fois qu'il consent


un crédit. Il assure l'encadrement technique et contrôle tout le processus de récolte.
Prestataire de services, il lui est donc très facile de procéder au recouvrement de ses
créances tout en assurant une bonne récolte à ses partenaires.

Ce type de partenariat mérite une plus grande attention et nécessite une étude
approfondie, son mécanisme donne à réfléchir quant aux conditions d'octroi, aux
méthodes de recouvrement utilisées par la CNCAS ainsi que les problèmes de
recouvrement que rencontre de façon presque permanente cette banque.

Il a bénéficié en 1992 et 1993 des crédits à l'équipement de la CNCAS (voire


chapitre 1) qui ajoutés à ses fonds propres ont permis l'acquisition du parc matériel
suivant:

1 véhicule 4x4 pour le transport du personnel;


3 groupes motopompes, tous fonctionnels;
3 moissonneuses batteuses
2 tracteurs utilisés pour l'offsetage, le labour et le billonnage
2 tracteurs avec wagons destinés au transport ;
3 magasins de stockage
1 rizerie
Tout cet équipement est actuellement fonctionnel.

GIE NAKHADI DERETE

Date de création : 1984


Effectif total: 1
Superficie cultivable: Ne possède pas de parcelle
Culture pratiquée: riz
Dernière campagne effectuée: csc 2000
Date dernier accès au crédit: csc 2000

Composition du bureau:

Président: Cheick DIALLO


Secrétaire comptable: Doudou NDIAYE
Directeur d'exploitation: Ameth DIALLO
Irrigateur: Médoune NDIAYE

Ce GIE procède comme le précédent pour l'organisation de ses campagnes, c'est à


dire dans d'autres villages en louant les parcelles cultivées. Il est également
prestataire de service, ce qui occupe une bonne partie de ses activités et a rendu
difficile notre enquête, comme le montre les informations manquantes le concernant.

212 - Les Périmètres Irrigués Villageois (PlV)

GIE PlV 1

Date de création : 1983


Superficie cultivable: 125 ha
18

Culture pratiquée: riz et tomate


Effectif total: 77 membres dont 5 femmes
Composition du bureau:

Président: Amadou SARR DIAW


Vice président: Brahim DIAGNE
Trésorier: Abdoulaye DIAGNE
Secrétaire: Cheick NIANG
Responsable d'exploitation: Moustapha GAYE
Trois(03)lrrigateurs : Magatte HAN NE
Ameth YAKHYA DIAGNE
Abdou KHADRE THIAM

Sa dernière campagne remonte à l'hivernage 1998/99.

En fait d'après les responsables de ce GIE, la campagne d'hivernage 1998/99 de riz


a dû être stoppée à cause d'un incident survenu après deux semaines de semis lors
de la réfection d'un canal par la SAED.

GIE PlV Il

Date de création : 1995


Superficie cultivable: 113 ha
Culture pratiquée: tomate, oignon, gombo, riz
Effectif total : 74 membres dont 13 femmes
Composition du bureau:

Président: Iba THAW


Vice président: SAMBA YOMBE DIAGNE
Trésorier: Amadou DIOUF
Secrétaire Comptable: Moussa DIOUF
Responsable d'exploitation: Abdoulaye DIAGNE
Son Adjoint: Brahim DIOUF
Responsable de l'Irrigation: Abdoulaye GAYE
Responsable de la commercialisation: Fally GAYE

La dernière campagne effectuée remonte à la contre saison froide 1999. Sur les 113
ha exploitables que possède ce groupement, seulement 32,90 ha repartis comme
suit ont été utilisés:

- Tomate: 17 hecta res


Oignon: 9 hectares
Gombo: 6,90 hectares

GIE BOK JOM 1

Date de création: 1988


Superficie cultivable: 106 ha
Culture pratiquée: riz, maraîchage
19

Effectif total: 190 membres dont 86 femmes


Composition du bureau:

Président: Babakar DIAGNE


Vice président: Omar DIAW GAYE
Trésorier: Ameth NIANG
Secrétaire Général: Magatte DIAGNE
Responsable d'exploitation: Ameth YAKHYA DIAGNE
Son Adjoint: Doudou GAYE
Gestionnaire: Abdou KHADER NIANG
Responsable du recouvrement: Birama GUEYE
Responsable du recouvrement 1er adjoint: Baba NIANG
Responsable du recouvrement 2éme adjoint: Birama THIAM
Responsable de la commercialisation: Assan NIANG
Responsable de la commercialisation adjoint: Doudou MBODJ
Chef du personnel: Baba NIANG
Responsable de l'organisation: Maman HANNE
Responsable du matériel: Massa DIOP
Contrôleur: Madiaw MBODJ
Responsable de la station de pompage: Abdou KHADER FALL
Responsable adjoint de la station de pompage: Mamedoune NIANG
3 Pompistes: Moussa SALL
Ibrahim DIOP
Doudou MBODJ
Responsable chargé des conflits Amadou NIASS
3 Irrigateurs Boubakar THIAM
Brahim GUEYE
Brahim HANNE

Ce GIE possède l'organisation la plus lourde du village comme le montre l'effectif des
membres du bureau. Cela se ressent dans la prise de décision, ainsi que dans la
coordination des activités du groupement.

Les crédits auprès de la CNCAS et de la SOCAS ne sont pas remboursés comme la


plupart des GIE du village, très endetté le GIE est obligé de faire recours au
financement du GIE privé Mame Mamadou NIANG pour la contre saison chaude
2000.

Les conditions d'accès à ce crédit sont fixées par le GIE privé de la manière
suivante:

remboursement intégral du capital emprunté à la fin de la campagne sans intérêt


remise au privé de 30 ha de surface aménagée, qu'il exploitera et lui servant en
même temps de garanti du remboursement.

85 sur les 106 ha que possède le GIE, sont exploités pour la campagne en cours. 30
reviennent au privé, 40 exploités par le GIE et 15 mis en location aux conditions
suivantes:
20

- versement de la totalité du montant du coût hydraulique en début de campClgne


pour éviter le non paiement à la fin
paiement de l'offsetage : 17.000 Fcfa/ha
paiement de la location de la terre: 10.000 Fcfa/ha.

GIE BOK JOM Il

Date de création : 1996


Superficie cultivable: 100 ha
Culture pratiquée: riz, tomate, aubergine, oignon, gombo
Effectif total: 176 membres dont 71 femmes
Composition du bureau:

Président: Fally GAYE


1er Vice président: Adama DIOP
2éme Vice président: Fatima DIAGNE
Trésorier général: Brahim DIOUF
Trésorier général adjoint: Aye DIAW
Secrétaire général: Diaga DIAGNE
Secrétaire général adjoint: Baba DIOP
Responsable de l'Irrigation: Abdoulaye GAYE
Gestionnaire: Yatma NDIAYE

Issu de la scission de l'ancien foyer des jeunes du village, ce GIE n'a jamais eu
accès au crédit de la banque. L'autofinancement ou le financement par un organisme
privé de crédit reste les deux possibilités pour celui-ci.

Ayant appartenu à l'ancien foyer endetté, la banque refuse de lui octroyer un crédit,
cela n'a cependant pas que des inconvénients. Conscient de l'obligation de résultat
le bureau à mis en place des méthodes de suivi efficace des parcelles ainsi que le
recouvrement bord - champs à la fin de la récolte afin de rembourser les éventuels
crédits et de reconstituer le fonds de roulement.

Les campagnes sont financées en partie par des partenaires prives, et le reste
obtenu par crédit, par l'intermédiaire du PlV Il auprès de la CNCAS.

213 - Les GI E de la cuvette

GIE ATE BOR FAY

Date de création: 1988


Superficie cultivable: 13,05 ha
Culture pratiquée: riz
Effectif total: 9 membres seule contre saison chaude en 1994.
Le bureau se compose comme suit:

Président: Ameth NIANG


Trésorier: Ibo DIOP
Secrétaire Comptable: Babakar MBAYE
Responsable de l'Irrigation: Baba NIANG
21

C'est l'un des rares GIE peu endetté du village, ayant toujours eu accès au crédit
auprès de la CNCAS depuis sa création.

Etant le seul à avoir suivi la formation en comptabilité organisée par la SAED, le


président s'occupe personnellement de la tenue des comptes, du recouvrement et du
remboursement. Il n'a cependant pas organisé la campagne en cours à cause d'un
stock non écoulé de la récolte de la campagne précédente (également la cause de
son endettement).

GIE NDONXAAY

Date de création: 1987


Superficie cultivable: 20 ha
Culture pratiquée: riz
Effectif total: 18 membres
Composition du bureau:

Président: Ousmane HANNE


Trésorier: Masaer DIAGNE
Secrétaire Comptable: Seydou FAYE
Responsable de l'Irrigation: Ameth YAKHYA DIAGNE

Sa dernière campagne remontant à l'hivernage 1999. Comme la plupart des GIE du


village, celui-ci a observé un arrêt dans ses activités entre 1994 et 1996.

GIE AINOU MADI

Date de création: 1987


Superficie cultivable: 17,41 ha
Culture pratiquée: riz
Effectif total : 15

Président: Aya DIAW


Vice Président: Décédé non encore remplacé
Trésorier: Ma FALL MBODJ
Secrétaire Comptable: Ma KOUDIE THIAW

Sa dernière campagne remonte à l'hivernage 1999, campClgne durant laquelle il s'est


à nouveau endetté auprès de la banque.

GIE COOSAN

Date de création: 1990


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 26,7 ha
Effectif total: 22 membres dont une 1 femme
Le bureau est composé de :
22

Président: Assane MBODJ


Vice président: Ousseynou THIAM
Trésorier: Doudou GAYE
Responsable du matériel: Abdou KHADER TH IAM
Responsable de l'Irrigation: Babakar MBODJ

GIE MUN

Date de création: 1989


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 22 ha
Effectif total :16 membres dont une1 femme
Composition du bureau:

Président: Ameth GAYE DIAGNE


Vice président: Amadou NIASSE
Trésorier: Abdoulaye THIAM
Secrétaire Comptable: Amadou TALL TH IAM
Conseiller: Mamadou NIANG

Issu d'un ancien GIE endetté, il n'a jamais eu accès au crédit de la banque du fait de
l'endettement de cet ancien GIE. Sa dernière campagne effectuée remonte à
l'hivernage 1999

GIE YAKAAR YALLA

Date de création : 1990


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 22,51 ha
Effectif total: 17 membres dont une 1 femme locataire
Composition du bureau

Président : Magatte NIANG


Secrétaire Comptable: Ameth DIACK

La composition du bureau n'a pas changé depuis la coopérative. Sa dernière


campagne remonte à l'hivernage 1998 (financée sur crédit de l'union). Il n'a pas
accès au crédit de la banque du fait de son endettement depuis 1997

GIE DAROU SALAAM

Date de création: 1987


Culture pratiquée :riz
Superficie exploitable: 22,75 ha
Effectif total: 21 membres
Composition du bureau

Président: Moustapha DIAW


Trésorier: Yerim THIAM
23

Secrétaire Comptable: Abdou KHADRE NIANG

Ce GIE n'a pas d'accès au crédit de la banque du fait de son endettement depuis
l'hivernage 1999, date de sa dernière campagne. Le président actuel assure l'intérim
son frère inactif.

GIE BOKJOM

Créé en 1984
Culture pratiquée :riz
Superficie exploitable: 17,67 ha
Effectif total: 12 membres dont une 01 femme
Composition du bureau:

Président: Amadou BABA DIALLO


Vice président : Alassane DIAW
Trésorier décédé, pas encore remplacé
Secrétaire: Abdou KHADRE MBENG
Responsable du crédit: Malick DIALLO
Responsable de la commercialisation: Alioune MBENGUE

Pas d'accès au crédit de la banque du fait de son endettement depuis l'hivernage


1997, dernière campagne effectuée hivernage.

GIE GEM YAALA

Date de création : 1989


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 21,67 ha
Effectif total: 17 membres, dont 1 femme
Composition du bureau:

Président: Moustapha GAYE


Vice président: Brahim DIAGNE
Trésorier: Amadou DIOUF
Secrétaire Comptable: Doudou MBODJ

Pas d'accès au crédit de la banque du fait de son endettement depuis l'hivernage


1999, dernière campagne effectuée en hivernage 1999, inactif entre 1996/97.

GIE ..IEEM L1GGEEY

Date de création: 1987


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 20 ha
Effectif total: 21 membres, dont trois 3 femmes
Composition du bureau
24

Président: Issa GAYE


Vice président: Ma DIAGE
Trésorier: Haroun MBODJ
Secrétaire Comptable: Ousmane DIAW
Conseiller: Khalifa DIAW:

La commission de recouvrement mis en place depuis 3 ans, est dirigée par le


président. Les membres de cette commission sont élus au début de chaque récolte
suivant la disponibilité des membres du GIE 18 .

GIE DEGOO III

Date de création : 1989


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 21,45 ha
Effectif total: 14 membres
Composition du bureau

Président: Saer KANE DIOP


Trésorier: Samba DIOUF
Secrétaire Comptable: Ma KANE BA

La première assemblée générale pour le renouvellement du bureau a eu lieu l'année


passée depuis la création du GIE, et sa dernière campagne effectuée en hivernage
1999 date de la mise en place de sa commission de recouvrement.

GIE DIOUBANTY THIAGAR

Date de création: 1995


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 25 ha dont 16 effectivement exploités
Effectif total: 25 membres
Composition du bureau

Président: Issa DIOUF


Vice président: Malick DIALLO
Trésorier: Abdou KHADER FALL
Secrétaire Comptable: Moussa DIOUF
Responsable de l'Irrigation: OumarGUEYE

Ce GIE familial anciennement appelé « Wotanté » n'a jamais eu accès au crédit de la


banque depuis sa création du fait de son endettement, sa dernière campagne date
de l'hivernage 1999

18 Entretien avce le président du GIE


25

GIE MUXTIL MULAANA

Date de création : 1990


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 14,10 ha
Effectif total: 12 membres
Composition du bureau

Président: Sidy DIAGNE


Vice président: Djibo DIACK
Trésorier: Souleymane NDIAYE
Secrétaire Comptable: Moustapha DIACK
Responsable de l'Irrigation: Diawar DIOP

Pas d'accès au crédit de la banque du fait de son endettement depuis l'hivernage


1998, date de sa dernière campagne.

GIE NACC

Date de création: 1989


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 10 ha
Effectif total: 20
Composition du bureau

Président etTrésorier Mamadou MAAL


Secrétaire Comptable: Sidy MAAL

Nous n'avons eu aucune autre information sur ce GIE dont la famille réside en
dehors du village (Richard-TolI).

GIE GROUPEMENT FEMMES

Date de création : 1986


Culture pratiquée: riz, maraîchage
Superficie exploitable: 0
Effectif total: 114 membres
Composition du bureau

Président: Fatou SOW HAN NE


Vice présidente: Boy KANE MBOJ
Trésorière : Guédo DIAGNE
Trésorière adjointe: Fa BINTA DIOP
Secrétaire Comptable: Aïssa GUEYE
Secrétaire Comptable adjointe: Awa MBAYE
Commissaire aux comptes: Marne FAMA DIALLO
Commissaire aux comptes adjointe: Guede GAYE
Responsable de l'organisation: Mariame NIANG
Chef du personnel: Awa GAYE
26

D'après la présidente, une assemblée générale annuelle est tenue pour le


renouvellement du bureau, qui a toujours été reconduit. Il n'a pas accès au crédit de
la banque du fait de son endettement depuis l'hivernage 1999 date de sa dernière
campagne. Il possède 10 ha à très forte salinité et donc inexploitable, et doit, pour
faire campagne, louer la terre auprès d'autres GIE aux conditions suivantes:

Location de la terre: 15.000Fcfa/ha


Prise en charge des intrants par le groupement, et surtout versement du coût
hydraulique en début de chaque campagne effectuée.

TALAAYA

Date de création: 1988


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 29,92 ha
Effectif total: 22 membres dont 2 femmes
Composition du bureau

Président: Oumar DIAW


Trésorier: Bakhaw DIAW
Secrétaire Comptable: Babakar DIAGNE
Secrétaire comptable adjoint: Brahim DIOUF
Responsable de l'Irrigation: Birama THIAM

Ce GIE a traversé une longue période d'inactivité en 1995 à 1996 à cause de son
endettement auprès de la banque. Ce problème est réapparu depuis l'hivernage
1999 date de sa dernière campagne.

GIE GAMAALO

Date de création: 1988


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable: 20,07 ha
Effectif total: 16
Composition du bureau

Président: Yerim SARR DIACK


Vice président: Baïdi DIAW
Trésorier: Ma FALL
Secrétaire Comptable : Hameth DIAW

Pas d'accès au crédit de la banque du fait de son endettement depuis l'hivernage


1999, date de sa dernière campagne.

GIE NDAM

Date de création : 1990


Culture pratiquée: riz
Superficie exploitable : 20 ha
Effectif total: 20 membres dont 12 femmes
27

Composition du bureau

Président: Magatte DIAW


Trésorier et Secrétaire Comptable: Abdou DIAGNE
28

22 - Des disfonc1:ionnements au sein des GIE

221 - Des renouvellements suite aux litiges

Le poste de président est le plus prestigieux et le plus convoité au sein des GIE. Bien
que les noms des GIE évoquent de manière générale une devise soulignant la
volonté de travail en commun (Dioubanty Thiagar : Redressement de Thiagar, ou
Jeem liggeey : faisant mieux), une référence à la religion (Gem yalla : croire en Dieu
ou Yaakar yalla : espérer en Dieu), voire un ancêtre ou la nature (Ndam, Nacc), le
GIE est le plus souvent connu sous le nom de son président. Cela traduit
l'importance de ce poste dans le fonctionnement des GIE du village.

Il nous est arrivé à plusieurs reprises de citer un nom de président pour que les
membres d'un GIE s'y reconnaissent.

De façon générale, les mandats officiels des bureaux élus lors des assemblées
générales varient de 1 à 3 ans. Dans la pratique, ces échéances ne sont presque
jamais respectées. Un grand nombre de GIE sont restés plusieurs années sans
renouveler leurs bureaux. Les quelques rares qui le font, n'assurent dans la plupart
des cas que leur pérennité. D'après les témoignages recueillis auprès des membres
des groupements, les assemblées générales ne servent qu'à légitimer des
responsables désignés à l'avance sur le critère de la parenté en particulier, ainsi que
l'âge.

L'absence de renouvellement nuit gravement au fonctionnement des GIE. Pour les


besoins de l'enquête, joindre les membres du bureau n'a pas été chose aisée, ou
alors ces membres gardent leurs fonctions bien qu'étant totalement inactifs (exemple
du président du GIE Darou saalam, très vieux et présentant une défaillance totale de
la mémoire, celui du secrétaire comptable du GIE mun ayant des problèmes mentaux
ou encore celui du vice-président du GIE Ainou madi tout simplement décédé et pas
encore remplacé depuis tout ce temps).

L'intérim de ces responsables inactifs n'est pas assurée en général, ou si elles le


sont, c'est beaucoup plus par un membre de la famille, sans passer par des
élections.

La pluriactivité liée à la proximité des villes de Rosso-Mauritanie, Richard-Toll ou


encore Saint-Louis est un facteur explicatif supplémentaire des disfonctionnements
au sein de certains GIE. Si le type d'irrigation et d'aménagement les oblige à se
regrouper pour produire, chacun sur son exploitation agricole tente de profiter au
mieux des opportunités offertes par le développement économique local.

On observe un réel problème dans la prise de décision du bureau puisqu'une seule


personne détient tous les documents et est pratiquement la seule à être à jour dans
l'évolution des activités du groupement. Elle prend donc toutes les décisions et en
informe les autres membres souvent occupés dans d'autres activités.

Au niveau des périmètres irrigués villageois, les premiers renouvellements n'ont eu


lieu qu'après litige, la malversation financière en étant la principale cause. Il est
29

même arrivé que la banque intervienne pour conditionner l'accès au crédit d'un GIE
par un renouvellement du bureau, l'ancien ne lui reversant pas les remboursements
des membres.

222 - Un important besoins en formation

La dernière formation des responsables de GIE organisée par la SAED et à laquelle


ont participé ceux du village Thiagar, remonte à l'année 1992.

Les responsables de GIE justifient une part de l'inexistence de comptes établis par
un manque de formation, justifications fondées ou simple diversion pour la
circonstance, nous avons estimé à près de 67% le nombre des présidents de GIE du
village ayant pris part aux formations de 1990-92 et gardant toujours leurs fonctions.
Cette demande peut être prise en compte pour ceux n'y ayant pas pris part et qui
font des efforts pour une meilleure gestion de leur GIE.

Au niveau du village, et en lisant le compte rendu de ces sessions de formation, nous


avons pu observé:

Des responsables de GIE cumulant plusieurs formations dans différents


domaines au nom de leur GIE ;

Des résultats après évaluation de fin de formation qui laissent supposer que le
contenu, pourtant indispensable pour la bonne gestion des GIE, n'a presque pas
ou pas du tout été assimilé.

En combinant ces deux observations et la façon dont fonctionnent les GIE, nous
pouvons justifier la nécessité d'organiser une formation des responsables bien que
cette demande auprès de la SAED devrait émaner des bénéficiaires suivant leurs
besoins 19 .

Les raisonnements sont souvent basés sur des impressions ou des convictions que
sur les réalités vécues ou observées. Prenons l'exemple d'un GIE endetté n'ayant
pas accès au crédit de la banque et qui réussit à trouver un financement auprès d'un
GI E privé pour sa campagne.

Les responsables de ce GIE se plaignent parce qu'ils estiment que les coûts de ce
crédit sont élevés, alors qu'il suffisait de comparer les taux avec ceux de la CNCAS
pour tirer la conclusion contraire. Vérifiant cela par le calcul suivant:

Hypothèse: Supposons que les 30 ha sont loués au GIE privé au prix unitaire de
10.000 Fcfa, soit un prix total de 300.000 Fcfa.

Hypothèse 2: Supposant également que ces 300.000 Fcfa représentent les


intérêts du crédit consenti par le GIE privé.

19 Entretien conseiller agricole de la SAED auprès du village


30

Il s'agit de déterminer le taux d'intérêt auquel ils correspondent pour un crédit de


7.855.000 Fcfa 2o , ce qui tout calcul fait équivaut à 3,819%. Ce taux est inférieur aux
5,625% de la CNCAS et peut être jugé très faible si on tient compte du risque de non
remboursement du prêt encouru par ce GIE privé.

Ce crédit est donc en réalité accordé à un coût très faible contrairement aux
affirmations de ses responsables, au taux de la banque ils auraient eu 441.844 Fcfa
d'intérêt soit une économie de 141.844 Fcfa.

Dans ce contrat, le problème se pose au niveau de la garantie. Si le GIE ne


rembourse pas son crédit à l'échéance prévue, ses 30 ha ne lui seront pas rendus,
ils seront exploités par le privé jusqu'au remboursement intégrale de son dû. Ce qui
signifie, un paiement à chaque échéance d'un intérêt fixe de 300.000 Fcfa
(hypothèse 2).

La plupart des responsables ne savent ni lire et encore moins écrire, ils ne maîtrisent
ni le fonctionnement ni les conséquences de leurs décisions sur l'évolution de leur
GIE. Ils raisonnent dans une optique de court terme et sont quelques fois victimes de
fourberie de la part des fournisseurs, de certains membres même de leur GIE.
Plusieurs exemples de reçus dont les montants sont inférieurs à la somme remise
pour le versement et qui passent inaperçus, ou encore un président qui a signé
plusieurs chèques sans être capable de lire le nom des bénéficiaires ni connaître les
montants en question.

20 Voir compte GIE BOK JOM l, campagne csc 00


31

Chapitre III

Gestion financière et endettement


Ce chapitre aborde sans prétendre être exhaustif, l'organisation de la gestion
financière des GIE du village Thiagar telles qu'elle a été observée. Cela implique
l'analyse des comptes de campagne et leurs principales sources de financement.
Nous terminerons par le problème de l'endettement, véritable fardeau traîné par ces
GIE depuis plusieurs années.

31 - Défaillance dans l'organisation de la gestion financière


Les principales questions que l'on peut se poser et dont les éléments de réponse
feront l'objet de ce paragraphe concernent:

L'existence des pièces comptables;


Si elles existent, les personnes les détenant réellement par rapport aux tâches
définies ainsi que la façon dont elles sont conservées;
Les carences constatées dans la gestion financière de ces GIE.

311 - Des tâches bien définies mais mal exécutées

La composition des bureaux des GIE donne à première vue, une très bonne
impression à l'observateur extérieur qui travaille nouvellement dans le village. En
plus des postes de président et secrétaire comptable communs à tous les GIE, des
postes comme responsable chargé de la commercialisation, chef du personnel ou
encore commissaire aux comptes pour ne citer que ceux là, masquent assez bien
tout L1ne série de dysfonctionnements au sein de ces bureaux.

Les premiers problèmes apparaissent dès qu'il est demandé à chaque responsable
de GIE de définir ses fonctions au sein du groupement, même certains responsables
ayant suivi les formations organisées par la SAED de 1990 à 1992 (voir annexe) se
retrouvent dans ce cas. La nomination d'un bureau a pour objectif de répartir les
tâches de manière précise entre les différents responsables, chacun dans son
domaine de compétence et devant fournir une prestation donnée. Comment peut-on
remplir cette mission si l'on n'arrive même pas à définir les tâches à accomplir?

Ce problème est le plus rencontré au niveau des GIE de la cuvette où par exemple 6
présidents sur 19 ne maîtrisent pas la simple historique de leur GIE; la date de
création, la superficie cultivée lors de la dernière campagne effectuée, le nombre de
membres composant le groupement ou encore la superficie que possède le
groupement. Ces chiffres contrastent avec les statistiques puisque 83% de ceux-ci
ont subit une formation et 67% exercent toujours leur fonction. Faut-il alors dans ce
cas remettre en cause leur capacité à exercer cette fonction ou plutôt le mode
d'attribution des responsabilités au sein des GIE ?

La quasi-totalité des responsables de GIE ne connaissent pas la situation financière


réelle de leur GIE. Trouver les documents officiels (pièces comptables et autres)
relève presque de l'exploit si elles existent, même leur existence est sujet de doute
32

chez ces derniers. Il est très difficile de savoir qui détient quels documents, ceux qui
en détiennent ne savent pas souvent exactement quels documents sont à leurs
dispositions. Il nous est arrivé qu'un responsable de GIE nous suggère de vider un
entrepôt en espérant trouver des bons de livraison d'intrants enfouis sous de vieux
sacs de milou encore que nous fassions plusieurs navettes entre différentes villes
pour rencontrer des responsables supposés détenir les pièces comptables, sans
succès à chaque fois.

Seulement 31 % des secrétaires comptables détiennent certaines pièces comptables,


les 68% des autres n'en disposent d'aucune et ignorent tout simplement où elles
sont. A ce stade, on peut supposer que si les comptes existaient, ce ne serait que
pour 31 % des GIE.

Les tâches sont pourtant bien définies lorsque l'on se réfère au contenu de la
formation dispensée par la SAED et à celui figurant dans quelques documents que
nous ayons pu lire. Elles sont cependant mal exécutées par les responsables qui ont
souvent tendance à empiéter sur les domaines de compétence des autres ce qui
crée quelques conflits pouvant conduire à la création de nouveaux groupements.
Certains cumuls de fonctions sont justifiés, d'autres non, les détournements ou
tentatives de détournements, ainsi que la négligence en sont les principales causes.

312 - Une grande difficulté dans la reconstitution des comptes

La difficulté dans la reconstitution des comptes peut provenir du manque de


formation des membres du bureau, d'une négligence des responsables dans le
travail, d'un changement de bureau (les anciens responsables partant avec les
documents du GIE, c'est le cas des GIE BOK JOM 1 ou Mun).

Elle peut être due à la pluriactivité qui empêche ces derniers de s'occuper comme il
faut de leurs groupements, l'exemple du groupement Femmes, des GIE Ndam,
Muxtil mulaana et Ainou madi.

Notons enfin le souci pur et simple de brouiller les informations afin de couvrir
certains membres défaillants ou pour procéder à des détournements d'argent.

313 - Une gestion de court terme

La préférence pour le court terme s'observe dans tous les GIE de la cuvette et des
PlV. Les paysans membres de ces groupements adoptent ce comportement compte
tenu du fait qu'au sein des GIE, les bons et les mauvais payeurs ont toujours été
traités de la même façon bien qu'un semblant de rigueur s'observe depuis quelques
campagnes.

Au sein d'un GIE, une gestion de long terme n'a un sens que si tous les membres en
comprennent la nécessité et qu'en cas de contre performance, les charges soient
équitablement reparties entre eux. L'expérience de nombreux détournements
d'argent ayant entraîné l'endettement de nombreux GIE et pénalisant les membres
ayant soldé leur dette reste encore présente dans les mémoires.
33

De façon générale, on peut distinguer:

Une gestion à court terme guidée par des profits immédiats où les intérêts
individuels priment sur l'intérêt collectif et hypothéquant ainsi l'avenir du
groupement et de certains membres actifs et de bonne volonté. Dans cette
catégorie, on remarque en général un certain «monopole familial» de la gestion
'financière directe du groupement au sein du bureau. Le non-versement des
remboursements des crédits individuels auprès de la banque ou autres
malversations peuvent être masqués sans contrôle efficace sur une ou plusieurs
campagnes. L'ignorance des mécanismes d'accès au crédit ainsi que son
remboursement par la plupart des membres laissent également une bonne marge
de manœuvre aux dirigeants gérant de cette façon. C'est le cas de 80% des GIE
de la cuvette.

Une gestion à moyen terme, reposant en général sur un ou quelques membres


dynamiques du groupement. On y retrouve un bon suivi du crédit ainsi que du
remboursement à travers le «recouvrement bord-champs» sans cependant une
vision «évolutionniste» de la taille, du rendement de l'exploitation ainsi que des
moyens futurs à mettre en œuvre, surtout dans le financement des dépenses de
fonctionnement non couvert par la banque en générale. Ces groupements
représentent environ 10% de l'ensemble, leur objectif se limite au remboursement
du crédit, l'indépendance financière à moyen et long terme ou l'amélioration de
leurs conditions de vie par les revenus tirés de leurs exploitations ne sont pas du
tout envisagées.

Enfin, une gestion sur le moyen et le long terme suivie et élaborée où aucun
détail n'est négligé dans le suivi technique des exploitations individuelles, leur
rendement, le recouvrement des crédits et la commercialisation de la récolte. Ici,
un compte d'exploitation prévisionnel est élaborée à chaque début de campagne
avec détermination d'un fonds de roulement, des sources de financement ainsi
que l'établissement et le respect des échéances du remboursement. L'objectif
visé ici est une croissance à moyen ou long terme avec pour finalité une
indépendance financière et une amélioration des conditions de vie, ne rentre
dans cette catégorie que le seul des trois GIE privés du village que nous avons
enquêté.
34

32 - Les comptes de campagnes et leur analyse


321 - L'absence de compte financier établi

Il est impossible avec les données actuelles de reconstituer les comptes de


campagne des GIE du village Thiagar du fait, d'une part qu'il n'existe aucun compte
résumant la gestion financière des GIE et d'autres part parce que les données que
nous avons pu recueillir sur le terrain sont très incomplètes pour les récentes
campagnes, et introuvable pour les anciennes.

La reconstitution des dépenses effectives est impossible sans l'état des


remboursements individuels, puisque seules ces pièces permettent d'attester des
quantités d'intrants que les membres ont effectivement reçu en début de campagne.
Les dépenses reconstituées ci-dessous (TABLEAU IV, V) sont celles figurant dans le
compte prévisionnel des GIE, ce sont les dépenses figurant sur le financement
accordé aux GIE par la CNCAS. Plusieurs membres de GIE nous ont expliqué (sans
que nous puissions le vérifier) qu'il arrive que la somme des intrants distribués aux
membres soit inférieure à la quantité globale fournie au GIE ou que la quantité
effectivement utilisée par les membres soit inférieure à la quantité qui leur a été
fournie, la différence étant revendue.

Des postes comptables tels les ventes, les frais de fonctionnement, les frais de
récolte sont inexistants et n'ont pu être reconstitués faute de documents existants.
Dans tout le village, seuls le GIE privé Coumba Nor Thiam et le PlV Il possèdent des
comptes établis, entièrement avec l'existence des pièces comptables pour le
premier, absence de pièce comptable pour le second.

L'absence de compte établi rend très difficile l'analyse de la gestion financière des
GIE de Thiagar, elle les empêche de suivre l'évolution de leur situation financière
ainsi que leurs performances.

Les quelques tableaux ci-dessous, représentant chaque type de périmètre


permettent d'illustrer la gestion des GIE de Thiagar, les autres peuvent être consultés
en annexe.
TABLEAU IV
Compte de campagne du GIE BOK JOM (cuvette)

csc 1994(13,07hal: riz hiv 1995(17,8ha) : riz hiv 1996(13,65hal : riz hiv 1997(18,21hal: riz hiv 1998(19,28hal : riz csc 1999(10,52ha) : riz hiv 1999(17,67hal : riz
DésiQnation Quantité PU PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
offsetage 17,8 9864,6 175590 12,213 17000 207621 18,21 17000 309570 19,28 17000 327760 10,52 17000 178840 7,63 17000 129710
semence 1093 185,5 202752 1257 247150 2639,8 275 725945 175 138961 240 225 54000" 440 230 101200
urée 2450 190 465500 1529 190 290510 1650 160 264000 2975 185 550375 2000 90 180000
18.46.0 1200 180 216000 819 180 147420 900 160 144000 1808 165 298320 1000 195 195000
propanyl 46 3240 149040 3 9750 29250 83,52 3200 267264 40 3150 126000
weedon 20 5650 113000 2 10500 21000 18,21 5250 95602,5 10 4500 45000
coût hydraulique 13,07 60000 784200 15,8 60000 948000 60000 934608 18,21 60000 1092600 18,05 60000 1083000 9,12 60000 547200
Sous total 1727740 1764271 1847629 3339677 1549721 726040 776910
intérêt 13% 224606,2 13% 229355 12% 221715,5 5,63% 187856,8 5,63% 87171,81 5,625% 40839,75 5,625% 43701,19
arriérés 11950 365798 10385 822204
fonctionnement 13070 2483551 90700 18090
Apport 499990
frais de dossier 27500
redevance 90581
coût hydraulique"" 17,67 60000 1060200
intérêt 5,625% 59636,25
OMVS 17,8 500 8900 8885 18,09 800 14472 9,25 1000 9250
Oiseaux 17,8 500 8900 18,09 500 9045 800 7399 17,67 500 8835
Total 2595437 4860776 2079729 4449322 1678500 783528,8 1949282
Source: Tiburce MOKANZO
"faute de documents, nous n'avons qu'une partie des intrants achetés.
""coût hydraulique à crédit auprés de l'union(d'où intérêt).

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Vl
TABLEAU V
Compte de campagne du GIE AINOU MADI (cuvette)

hiv 1994(17,42ha) : riz csc 1994(17,42ha) : riz hiv 1997(17,42ha): riz hiv 1998(17,42ha) : riz
Désignation
Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U PT Quantité P.U P.T
offsettage 17,42 17000 296140 17,42 17000 296140 17,42 17 000 296140 17,42 17000 296140
semence 0 0 0 0 0 0 5226 160 836160 2280 275 627000
2100 175 367500 3350 185 619750 4600 180 828000 2175 190 413250
urée
0 0 0 0 0 0 0 2234 185 413290
18-46-0 1850 160 296000 1750 175 306250 3065,92 100 306592 1742 170 296140
propanyl 58 3150 182700 55 3150 173250 87,1 3200 278720 20 3150 63000
weedon 15 5450 81750 14 5250 73500 17,42 5250 91455 18 4800 86400
Coût hydraulique 17,42 60000 1045200 17,42 60000 1045200 17,42 60000 1045200 17,42 60000 1045200
Total(Fcfa) 2269290 2514090 3682267 3240420
Source: Tiburce MOKANZO

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TABLEAU VI
Compte de campagne du GIE ATE BOR FAY (cuvette)

csc 1994(13,05ha) : riz hiv 1995(13ha) : riz hiv 1996(13,05ha) : riz hiv 1997(13,05ha): riz hiv 1998(13,05ha) : riz hiv 1999(13,05ha) : riz
Désignation
Quantité PU PT Quantité PU PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U PT Quantité P.U P.T
Refection 4 30000 120000
offsettage 13,05 17000 221850 13 17000 221000 13,5 17000 229500 13 17000 221000 13,05 17 000 221850 13,05 17000 221850
1566 200 313200 1950 250 487500 312 250 78000 2000 300 600000 1750 300 525000 1696,5 250 424125
semence
0 0 0 0 1950 250 487500 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1957,5 180 352350 2750 190 522500 2750 165 453750 3900 175 682500 1706 185 315610 1957,5 100 195750
urée
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1631 185 301735 1370,3 125 171281,3
18-46-0 1305 175 228375 1750 165 288750 1750 160 280000 1750 165 288750 1300 170 221000 1957,5 190 371925
propanyl 65,25 2240 146160 40 3250 130000 40 3250 130000 49 3300 161700 53 3300 174900 56 3000 168000
weedon 26,1 5520 144072 20 5000 100000 20 5000 100000 13 5500 71500 14 5000 70000 15 4500 67500
Pulvérisateu r 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 37100 74200 2 50000 100000
Coût hydraulique 13,05 60000 783000 13 60000 780000 13,05 60000 783000 13,05 60500 789525 13,05 60000 783000 13,05 60000 783000
Sacherie 0 0 0 478 500 239000 0 0 0 13,05 10000 130500 0 0 0
O.MYS 0 0 0 0 0 0 0 0 0 394 500 197000 552 350 193200
Total (Fcfa) 2189007 2529750 2780750 2814975 3014795 2816631
Source: Tiburce MOKANZO

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TABLEAU VII
Compte de campagne du GIE TAL AAYA (cuvette)

csc 1994(28,49ha) : riz hiv 1997(28,49ha) : riz hiv 1998(29,92ha) : riz csc 1999(29,92ha) : riz hiv 1999(29,92ha) : riz
Désignation
Quantité P.U P.T Quantité P.U PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
Refection amenagement 3 30000 90000
offseltage 28,49 17000 484330 28,49 17000 484330 29,92 17000 508640 29,92 18000 538560 29,92 17000 508640
semences 2632,5 250 658125
4273,5 185 790598 4273,5 165 705127,5 7948 170 1351160 4488 85 381480
urée
4500 105 472500
18-46-0 2849 175 498575 2849 160 455840 4500 185 832500 2992 190 568480
pulvérisateurs 10 50000 500000
propanyl( 1) 85,47 3150 269231 58,9 3300 194370 157,08 3000 471240
weedon 28,49 5250 149573 14,245 5250 74786,25 30 4800 144000
Coût hydraulique 28,49 60000 1709400 28,49 60000 1709400 29,92 60000 1795200 29,92 60000 1795200
O.M.v.S 29,92 500 14960
Oiseaux 29,92 500 14960
Sous total (Fcfa) 3901706 3623853,8 5790785 4316300
Source: Tiburce MOKANZO

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TABLEAU VIII
Compte de campagne du GIE DAROU SALAAM (cuvette)

hiv 97 (22,8 ha) : riz hivernage 98 (22,75 ha) : riz csc 94 (23,2 ha : riz hiv 99 (22,4 ha : riz
Désignation
Quantité P.U P.T Quantité P.u PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
offsettage 22,8 18000 410400 22,75 18000 409500 23,2 17000 394400
semences 6612 130 859560 6256,25 120 750750 300 200 60000
urée 2275 190 432250 4200 185 777000
18-46-0 2275 170 386750 3000 175 525000
propanyl 91 3300 300300 78,467 3150 247171,05
weedon 25 5000 125000 28 5520 154560
Pulvérisateur 2 60000 120000
Coût hydraulique 22,8 60000 1368000 22,75 60000 1365000 23,2 60000 1392000 20,4 60000 1224000
intérêt coût hydraulique 5,63% 68850
oiseaux 20,4 500 10200
Total (Fcfa) 2637960 2729300 3550131,05 1303050
Source: Tiburce MOKANZO

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TABLEAU IX
Compte de campagne du GIE BOK JOM 1(PlV jeunes 1)

hiv 1997(70ha) csc 1998(40ha) csc 1999(40ha) csc 2000(40ha) csf 98 tomate (20ha)
Désignation
Quantité P.U P.T Quantité P.U PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
Façon culturale' 20 88000 1760000
Refection amenagement 22,367 30000 671010 40 7000 280000 345000
offsettage 70 17000 1190000 40 17500 700000 40 17000 680000 40 17000 680000
semence 7700 300 2310000 480 300 144000 5000 300 1500000 80 10500 840000 10 24000 240000
urée 9800 184 1803200 800 185 148000 12480 170 2121600 10000 160 1600000 4000 180 720000
9.23.30 14000 185 2590000
18.46.0 7000 163 1141000 400 165 66000 4920 165 811800 4000 195 780000
propanyl 175 3100 542500 80 3150 252000 3,94 3150 12411 160 3000 480000
weedon 35 3750 131250 40 4800 192000 1,97 4800 9456 40 3250 130000
Coût hydraulique 70 60000 4200000 40 60000 2400000 40 67500 2700000 40 60000 2400000 20 66250 1325000
OMVS 20 400 8000
cryptonol 3 12500 37500
orthène 50 0,4 15090 6036
furadan 14 1810 25340
0,5 4020 2010
cuprosan 2,5 4000 10000
thimil35 2 4500 9000
difocol 2 5800 11600
daconyl 2 7392 14784
souffre 7,5 1980 14850
mancozèbe 6 3000 18000
cypermètrine 20 4000 80000
diméthoate 1 3800 3800
baleyeton 0,5 17000 8500
pulvérisateur 20 7500 150000
Sous total 11317950 4573010 8115267 7255000 7034420
Intérêt (5,625%) 636634,69
fonctionnement 0 600000 395686,125
Total 11954585 4573010 8115267 7855000 7430106,13
Source: Tiburce MOKANZO
*regroupe l'offsetage, le billonnage, le labour et la réfection.

-l::o.
o
TABLEAU X
Compte de campagne du GIE PlV 1(PlV des adultes 1)

csc 1997(40,58) hivernaqe 1997(66,25ha) hivernaqe 1998 30ha) csf 1998 tomate(13ha)
Désignation
Quantité P.U PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
Refection amenagement 4 35000 140000 4 30000 120000 4 30000 120000
offsettage 40,58 17 000 689860 66,25 17000 1126250 30 17000 510000 13 36000 468000
4869,6 300 1460880 700 275 192500 3600 275 990000 6,5 24000 156000
semences
6625 275 1821875
4058 185 750730 9937,5 170 1689375 3750 185 693750 2600 180 468000
urée
4058 185 750730
923.30 9100 185 1683500
18-46-0 4058 170 689860 3312,5 160 530000 4500 165 742500
propanyt 12,74 3300 42042 115,94 3200 371008 120 3150 378000
weedom 40,58 5500 223190 66,25 5250 347812,5 30 4800 144000
CoOt hydraulique 40,58 60000 2434800 66,25 50000 3312500 13 60000 780000
pulvérisateurs 3 5000 15000
daconyl 26 7392 192192
32,5 4000 130000
cuprosan
0,325 4020 1306,5
cyperméthaine 26 4000 104000
thimyl35 26 4500 117000
diofol 26 5800 150800
cryptonol 1,95 12500 24375
orthone 50 0,26 15090 3923,4
furadan 5% 9,1 1810 16471
dimethoate ASO 13 3800 49400
manzèbe 78 3000 234000
souffre 97,5 1900 185250
Total 7182092 7689445,5 3578250 4779217,9
Source:Tiburce MOKANZO

~
TABLEAU XI
Compte de campagne du GIE PlV Il (PlV adulte 2)

hivernaQe 1998 65ha l :riz esf 1998(17hal : riz ese 1999(40hal : riz esf 1997(20,86hal hiv 1997(64,89hal ese 1998(27hal

Désiqnation Quantité P.U PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
Refection amenagement 65 8500 552500 6 30000 18‫סס‬oo 12,15 30000 364500 0 0 0
offsettage 65 17000 1105000 17 61500 1045500 40 17000 68‫סס‬oo 20,86 59000 1230740 64,89 18000 1168020 27 17000 459000
semence 8816 250 2204000 8,5 24000 204000 5600 230 1288000 8 24000 192000 14120 250 3530000 3780 225 850500
urée 10500 185 1942500 3400 180 612000 8000 142 1136000 2950 163 480850 16400 185 3034000 4050 185 749250
9.23.30 11900 185 2201500 11450 170 1946500
18-46-0 6275 165 1035375 3950 185 730750 1500 165 247500 10550 165 1740750 2700 165 445500
propanyl 205,65 3250 668362,5 154 3150 485100 400 3150 1260000 108 3150 340200
weedon 66,3 5000 331500 31 5250 162750 100 4800 480000
Gazoil 5850 265 1550250 90 455 40950 4918 264 1298352
Produit phyto 17 102330 1739610 20,86 76025 1585881,5 0 27 4900 132300
Pulvérisateur 3 50000 150000
Coût hydraulique 17 60000 1020000 20,86 110420 2303361,2 64,89 50000 3244500 27 50000 1350000
O.MVS 65 800 52000 17 400 6800 40 400 16000 27 800 21600
Sous total (Fcfa) 9441487,5 7020360 5814202 8351332,7 14457270 4326750
Crédit Banque 10391488 6979410 6979410 1 6E+06 5976952
ntérêt 584522 523456 523456 1 336204 336204 405900 813221,438 244595
Moratoire 1497308
Sacs vides 1900 500 950000
Amortisement GMP 65 27500 1787500 40 29000 1160000
E.M.A 3 75000 225000 20,86 28645 597534,7
Fontionnement 65 2500 162500 17 7945 135065 40 600 24000 20,86 7295 152173,7 130960
Gardien 65 4500 292500 6 30000 180000 8 90000 72‫סס‬oo

Apport personnel 20,86 37140 774740,4


Total (Fefa) 14168510 8042931 8217156 10281681,5 16898759,4 4592945
Source: Tiburce MOKANZO

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N
TABLEAU XII
Compte de campagne du GIE COUMBA NOR THIAM (GIE Privé)

Campagne 1999 Campagne 1998


Foyer(6,1 ha) Khêr(20,77ha) Projet Thiagar(18,6ha) Projet Thiagar hiv 17,02ha) Diawel hiv (43,65ha) Khêr csc (22,06ha)
Désignation
Quantité P.U PT Quantité P.U PT Quantité PoU PoT Quantité PoU PT Quantité PoU PoT Quantité PoU PT
5,276 30000 158280 7 30000 210000 9,834 30000 295020 11,5 30000 345000
Refection
98500
offsettage 6,1 17000 103700 20,77 17000 353090 18,6 17000 316200 17,02 17000 289340 43,65 17000 742050 22,06 17000 375020
302000 1000 325 325000 2920 225 657000 1350 250 337500 5065 250 1266250 3320 250 830000
semences 520 350 182000 1150 225 258750 880 325 286000
1320 250 330000
1800 150 270000 4000 90 360000 1050 150 157500 2950 185 545750 9678 185 1790430 4419 185 817515
uree
2000 150 300000 4550 150 682500
18-46-0 300 195 58500 1100 195 214500 900 195 175500 1425 165235125 4339 165 715935 2217 165 365805
herbicide 30 3420 102600 20 3420 68400 65,5 3420 224010 36,5 3570130305 36,25 3570 129412,5 165 3570 589050
propanyl 268 3150 844200 5 3150 15750 20 3150 63000 286,75 3150 903262,5
weedom 67 4500 301500 1 4500 4500 5 5250 26250 71,68 5250 376320
gaz oil 20,77 24392 506621,84 4503,3 278 1251917 2603,1 297 773114,8
sous-total (Fcfa) 836800 4042091,8 2442960 2181040 7806577 3750505
interet 5.625% 44538 227931 137416 109051 390328,9 210966
Coût hydraulique 15,19 65000 987350
Interêt coût hydraul 5% 55539
Pré-irrigation 44220 22,06 5125 113057,5
amortissement GMP 6,1 62500 381250 20,77 25000 519250 18,6 60000 1116000
location terrain 6,1 20000 122000
curage chenal 20,77 10178 211397,06
sacherie 18,6 800 14880
OMVS 18,6 500 9300 43,65 500 21825 22,06 2000 44120
Total 1 (Fcfa) 1384588 5000669,9 3696376 2389850 8218731 4118648
Forfait alimentaire 55390 154350 96635 34600 231235 272325
Journaliers 18 1000 18000 26 30080 29 1000 29000 201000
Saisonniers 5 187675 445515 7 356005 3 213355 9 842010 508925
gardiennage 1 23338 23338 30955 22,06 901 19876,06
Charge de récolte 156145 395800 557140 583535 1466749 728010
Fourniture 51250 88000 42550
Total 2 (Fcfa) 417210 1076995 1038780 831490 2627994 1752810
Vente 8428650 66640 105 6997200 49929 105 5242545 125076 105 13132980 94103 105 9880815
Total crédit(1+2) 1801798 6077664,9 4735156 3221340 10846725,3 5871458
Bénéfice(Fcfa) 2350985,1 2262044 2021205 22B6254,73 4009357
Poids bénéfice(kg) 20494 22295 9551 11380 32742
Source Tiburce MOKANZO
.J::>.
w
TABLEAU XII
Compte de campagne du GIE COUMBA NOR THIAM (GIE privé)

Campagne hiv 1996 Campagne csc 1996 Campagne 1997


Khêr (19,B4ha) Diawel (51,76ha) Khêr projet 1 (14,47ha) Khêr rojet Il (19,25ha) Khêr csc (20,04ha) Diawel hiv (41,69ha)
Désignation
Quantité PU PT Quantité P.U P.T Quantité P.U PT Quantité P.U P.T Quantité P.U PT Quantité P.U P.T
Réfection 19,84 914 18133,8 4,442 32796,5 154682 5,457 34961,8 190787 7690
offsettage 39,31 17000 668270 51,76 17000 879920 14,74 17000 250580 19,25 17000 327250 20,4 17000 346800 41,69 17000 708730
4048 200 809600 7303 250 1825750 2228 250 557000 3138 250 784500 3100 250 775000 4540 250 1135000
semences 320 350 112000 360 300 108000 320 350 112000 1280 350 448000
164 125 20500
uree 4002 165 660330 10250 165 1691250 3038 165 501270 4339 165 715935 5490 167,5 919575 7886 185 1458910
18-46-0 1199 165 197835 5000 165 825000 1991 165 328515 1937 165 319605 2424 165 399960 4193 165 691845
propanyl 95,5 3150 300825 242,5 3150 763875 54,52 3250 177190 146 3250 474500 152 3150 478800 200 3150 630000
weedon 17 5250 89250 65 5250 341250 15,71 5500 86405 30 5500 165000 38 5250 199500 48 5250 252000
gaz oil 1586 300 475800 4940 300 1482000 1739,32 300 521796 2387 300 716100 2804 300 841200 4556 300 1366800
sous-total 3352544 7809045 2685438 3693677 4080525 6691285
interet 10,625% 356633 10,63% 829711 11,63% 312182 11,63% 429390 10,00% 408053 7,00% 468390
amortissement GMP 19,84 25000 496000 51,76 25000 1294000 14,74 25000 368500 19,25 25000 481250 20,4 25000 510000 41,69 25000 1042250
curage chenal 19,84 5125 101680 14,74 2000 29480 19,25 2000 38500
OMVS 19,84 500 9920 51,76 500 25880 14,74 1000 14740 19,25 1000 19250 20,4 1000 20400 41,69 500 20845
Oiseaux 12960 143600
Total 1 (Fcfa) 4316777 9958636 3423300 4805667 5058411 8222770
Forfait alimentaire 150975 236725 182145 297555 200545 202824
Journaliers 23 17750 42 1583,34 66500 87500 42335 199995
Saisonniers 5 447780 7 85764,3 600350 43417 415850 668814
Permanents 552305 470985
gardiennage 19,84 1904 37775,4 14,74 1360 20046,4 20,4 1933 39433,2
Nettoyage 19,25 1576 30338
Charge de récolte 586950 1234680 879527 567752 488650 1517302
Fourniture 90485 90135 48300 56100 35525 53125
Total 2 (Fcfa) 1331715 2228390 1813240 1465065 1340565 2442065
Vente 59388 100 5938800 15924400 8276840 80770 105 8480850 128822 105 13526310
Total crédit(1+2) 5648492 12187026 5236540 6270732 6398976 10664835
Bénéfice(Fcfa) 290308 3737374 2006108 2081874 2861475
Poids bénéfice(kg) 27863 37373 30276 8237 27252
Source Tiburce MOKANZO
~
~
45

322 - Gestion collective et individuelle des coûts

La décision de démarrage d'une campagne serait prise de la même façon tant au


niveau des GIE de la cuvette qu'au niveau des PlV. Dans les deux cas, elle
commence toujours par une assemblée générale pour recenser les membres
disposés à faire campagne ainsi que la superficie globale à financer. Cela aboutit à
la détermination des expressions de besoins rédigées avec l'appui des conseillers
agricoles de la SAED présents dans le village. C'est sur cette base que statuera la
commission d'attribution des crédits de la banque.

Une fois le crédit accordé, la deuxième étape consistera à l'organisation des travaux
durant la campagne. A l'exception des façons culturales 21 qui sont faites avec des
engins lourds, toutes les autres tâches sont effectuées à la main. Soit chacun
s'occupe uniquement de sa parcelle (cas des GIE de la cuvette et des PlV), soit sont
formés plusieurs sous-groupes qui se relaient au travail à chaque étape de la culture
(exemple du groupement femmes). Cette méthode semble mieux adaptée d'une part
pour la gestion collective des intrants et d'autre part, évite une négligence du travail
et impose un respect du calendrier cultural.

Les GIE privés ainsi que le PlV Il, procèdent de la même façon sauf que maîtrisant
mieux les outils de gestion (voir leurs comptes de campagne), leurs expressions de
besoins couvrent également les frais de fonctionnement ainsi que les coûts inhérents
à la récolte contrairement aux autres GIE.

La reconstitution d'une partie des comptes permet de regrouper les coûts en deux
catégories:

D'une part, les coûts gérés collectivement par les GIE quel que soit le type de
périmètre, à cause de leur caractère indivisible puisque dans le cas contraire les
prestataires de service ne l'accepteront pas, il s'agit surtout de la façon culturale.

D'autre part, les coûts gérés individuellement par les membres des GIE chacun
sur son périmètre, concerne en particuliers les intrants qui sont automatiquement
redistribués aux membres leur laissant la gestion (avec tout le corollaire sur le
dosage) et les frais de stockage. L'autre poste concerné est la récolte.

Elle démarre également par une assemblée générale qui a pour but de déterminer la
liste des membres souhaitant utiliser la moissonneuse afin d'établir son planning
d'utilisation. Elle a un coût fixe qui est de 17% de la récolte (payé en nature) quelque
soit le type de périmètre.

Traditionnellement, la majorité des opérations culturales et post récolte était


manuelle (à la faucille et au bâton). La motorisation de certains travaux est assez
développée dans le delta du fleuve Sénégal (plus de 50%) et quelques grands
périmètres de la moyenne vallée (moins de 10%)22. On note pourtant un nombre
croissant d'exploitants récoltant manuellement dans le village, le coût de la batteuse

2' Offsetage, billonnage, labour et la réfection


22 KANTE.S, 1995 - La motorisation de la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal
46

s'élève à 10% de la récolte. Cette recrudescence de la récolte manuelle s'explique


soit par le manque de moyen au niveau individuel, soit et surtout parce que les coûts
de la récolte ne sont en général pas compris dans le crédit octroyé par la banque ni
dans les budgets des exploitants pris en tant qu'individus. La faiblesse des revenus
ou des événements imprévus orientant les dépenses vers d'autres centres d'intérêt.

323 - Le paradoxe de l'autofinancement

Si autofinancement signifie le financement des activités par les fonds propres


(affectation de profits aux investissements), pour les paysans cette notion garde le
même sens même si les fonds propres ne sont pas des profits (ils proviennent en
général d'autres activités).

Ainsi le nombre de GIE prétendant financer leurs campagnes sur fonds propres
donnent une image fausse de la réalité. Ces paysans sont fiers en parlant de leur
autofinancement alors qu'en fait, ils sont obligés de «s'autofinancer» parce que
l'endettement les empêche d'accéder aux crédits de la CNCAS.

L'autofinancement réel est inexistant et ne fait pas partie des préoccupations des
responsables de ces GIE. Bien au contraire, le financement des campagnes est
souvent devenu indépendant de la volonté des paysans du fait de l'endettement de
la quasi-totalité des GIE.

Pour ces paysans, autofinancement signifie financement sur des ressources autres
que les crédits de la CNCAS. On note au niveau de deux PlV et un GIE de la
cuvette, l'existence d'un fonds de roulement servant à financer les intrants.
47

33 - Un problème commun à tous les GIE : l'endettement


331 - Un endettement généralisé

L'endettement d'un GIE auprès d'un bailleur quelconque n'est en fait que l'agrégation
de l'endettement des membres individuels auprès du GIE. Le meilleur moyen de
comprendre l'endettement des GIE c'est de suivre l'historique du prêt et du
remboursement des membres individuels. Au niveau du village, quelques rares
responsables de GIE possèdent une partie des exigibles ainsi que les
remboursements individuels. L'inexistence des documents justifiant les états de
l'endettement individuel rend impossibles, même pour les responsables des GIE le
recensement et le recouvrement des crédits des membres individuels auprès des
GIE.

Plusieurs cas de détournements de la part de certains responsables de GIE nous ont


été signalés par certains membres sans que nous soyons en mesure de le vérifier
faute de documents existants. Réciproquement, presque tous les présidents de GIE
endettés justifient l'endettement de leur GIE par le non-remboursement des crédits
individuels des membres aux GIE.

L'endettement global des GIE du village se chiffre à plus d'une centaine de millions
de Fcfa à ce jour dont environ 47% pour les GIE de la cuvette, 33% pour les PlV et
les 20% pour les deux PIP, le dernier étant le seul à ne pas être endetté auprès de la
CNCAS. Soit, il s'autofinance entièrement soit, il s'adresse à des organismes de
crédit autres que la CNCAS, les difficultés d'accès aux informations nous ayant
empêché d'approfondir cette question.

Lorsque l'on croise le nombre de fois où le GIE accède au crédit et le nombre de


campagne après lesquelles il n'arrive pas à rembourser son crédit, on constate qu'au
village les GIE ne remboursent pas les crédits accordés en moyenne une campagne
sur cinq et s'endette lors d'une campagne financée par la CNCAS sur trois. On peut
toutefois noter quelques exceptions comme le PlV 1endetté 1 campagne sur 9, Ate
ber fay, 1 campagne sur 10 et surtout Coumba Nor Thiam avec 2 campagnes sur 16
(TABLEAU XIII).

Ces chiffres montrent toutes les difficultés qu'ont ces GIE à avoir une bonne gestion
sur une année puisque celle-ci équivaut en théorie à trois campagnes. Comment
peuvent-ils espérer avoir toujours accès au crédit indispensable au financement de
leurs campagnes et améliorer leurs conditions d'existences s'ils ne sont en mesure
de gérer correctement deux ou trois campagnes sans s'endetter?

La fréquence assez faible des remboursements (le GIE doit effectuer au moins 5
campagnes pour être en mesure de rembourser un crédit), explique en partie le fait
que les GIE en payant des agios dus au non-respect des échéances aient du mal
avec le temps à rembourser leurs crédits.

L'endettement de ces GIE s'est généralisée en 1994, n'arrivant pas à les solder, un
moratoire leur sera accordé par la CNCAS sur une période maximale de 5 ans à
compter de 1997.
48

TABLEAU XIII
Fréquence de l'endettement des GIE de Thiagar de 1990 à 1999

Nombre de campagnes % de campagnes


G/E
Financées Endettées endettées
Ainou madi 8 3 38
Ate bar fay 10 1 10
Bokjom 8 2 25
Coosan 5 3 60
C Darou salaam 7 2 29
u Deggoolll 7 2 29
v
e
Gamaalo 2 2 100
t Gem yalia 7 3 43
t Groupement femmes 5 1 20
e Jeem liggeey 6 2 33
Mun 7 2 29
Muxtil mulaana 6 2 33
Ndonxaay 6 2 33
Talaaya 8 2 25
p PlV 1(adultes) 9 1 11
1 PlV Il (adultes) 6 6 100
v Bok jom 1(jeunes) 9 4 44
p
1
Coumba nor thiam 16 2 13
p Nakhadi derete 11 3 27
Total 143 45 31
Source: CNCAS
49

~
X
...
:J

120 II-

100
80
60
40
20
o Campagne
esc hiv hiv csc hiv est hiv esc hiv hiv est hiv est esc hiv
90 92 93 94 94 95 95 96 96 97 98 98 99 99 99

FIG. 1 • Taux d'endettement cumulé


-------------~------~----

r=
--------------~

><
::l
,-Evolution de "endettement 1

---------_.-~._--

~
18 l
16
14
12 -
10
8
6 1
~1 Campagne
o t-~-'
-2 csc hiv hiv csc hiv est hiv csc hiv hiv est hiv est csc hiv
~ ~ ro ~ ~ ~ ~ 00 % ~ M M 99 99 99
FIG,2 • Evolution de "endettement des GIE de Thiagar

ë
!!! 500000
c:
o
::;; 450000
400000
350000
300000
ICE ncll~~111J

lllLll"_~IJlj.~1 ~
250000
200000
150000
100000
50000
o GIE
TABLEAU XIV
Historique de l'endettement des GIE de thiagar par campagne et par GIE de 1990 à 1999
(en Fcfa)

GIE Total End/mem


Ainou madi 6570375 438025
Ate bor fay a 2752582 305842,444
Bokjom a 5044972 420414,333
Coosan 6752605 306936,591
C Darou salaam a 4189854 199516,857
u Deggoo III o a 868462 62033
v Gamaalo 26244871 334875 2959362 184960,125
e Gem yalla a 525990 1841340 108314,118
Groupement femmes a 711442 6240,7193

e IJeem liggeey 1 1 1 -L~m-I ] . 5066564 241264,952


Mun
-a 4612628 288289,25
Muxtil mulaana
Ndonxaay
-a 2176725 181393,75
3112449 172913,833
Tai aaya a a 1123942 7275897 330722,591
Yaakar yalla a a a a a nd
p PlV 1(adultes) a a a a 5374402 69797,4286
1 PlV Il (adultes) 15122552 204358,811
v Bok Jom 1Ueunes) a 5389299 16923785 89072,5526

1 1Coumba nor thiam a a a a 13416822 13416822


p Nakhadi derete a 0 0 9000000 9000000

Total 2624487 334875 6029666 10680045 5707610 591350 7359947 8659826 6397049 6142324 13095589 11958602 4197779 3758219 26235450 11137728181168054,3841

Taux d'endettement (en %) 2 0,3 5 9 5 1 6 8 6 5 12 11 4 3 23

Taux d'endettement cumulé 2 2,6 8 17 22 23 29 37 43 48 59 70 74 77 100

Evolution de l'endettement ·0,872 17,006 0,771 -0,466 -0,896 11,446 0,177 -0,261 -0,040 1,132 -0,087 -0,649 ·0,105 5,981
Source' CNCAS
PlV. Périmétres Irrigués Villageois
PIP . Périmétres Irrigués Privés
"TEE = Taux de l'évolution de l'Endettement
. absence de campagne ou campagne non financée par la banque \JI
o
TABLEAU XV
Taux d'endettement des GIE de thiagar par campagne et par GIE de 1990 à 1999 (en %)

GIE csc 90 1hiv 92 1hiv 93 1csc 94 hiv 98 1 csf 99


Ainou madi 29 100
Ate bor fay 92
Bokjom
Coosan
arou salé
u Deggoo III
v Gamaalo 100
e Gem yalla
t Groupement femmes
t .
e Jeem Iiggeey 59 100
Mun 67 100
Muxtil mulaana 58

Ndonxaay
Tai aaya 1 1 1 1 26
Yaakar yalla
p PlV 1 (adultes)
1 PlV Il (adultes)
V Bok jom 1 Ueunes)

~ I~:~~~~ ~:;e~:am 1 1 1 1 1 1~":i;?1 _. 1 ._-39 1 1 \; {!il l '/""(i;"" \ 1 1


Source: CNCAS
PlV: Perimetres Irrigués VillageoIs
PIP: Pèrimètres Irrigués Privés
: absence de campagne ou campagne non financée par la banque

VI
TABLEAU XVI
Endettement global des GIE de Thiagar

Remb Moratoire
GIE Prêt Exigible' Montant % Reste à remb amor! Intérêt Total Date dernier prêt
GIE de la cuvette
Ainou madi 20659343 23204923 16634548 71,69 6570375 1899080 38107 1937187 hiv 99/00
Ate bar fay 22032248 24031402 21278820 88,55 2752582 o hiv 99/00
Bokjom 24256459 26380091 21335119 80,88 5044972 2874915 46187 2921102 hiv 97/98
Coosan 23654130 23988195 17235590 71,85 6752605 601226 6012 607238 hiv 99/00
Darou salaam 25627981 26494524 22304670 84,19 4189854 915973 13763 929736 hiv 98/99
Deggoo III 26112318 28957002 28088540 97 868462 o hiv99/00
Gamaalo 4523225 5049050 2089688 41,39 2959362 o hiv92193
Gem yalla 26202623 28784712 26943372 93,6 1841340 o hiv 99/00
Groupement femmes 5708427 5523908 4812466 87,12 711442 443272 8895 452167 hiv 99/00
Jeem liggeey 17658714 18091484 13024920 71,99 5066564 422060 4221 426281 hiv 99/00
Mun 24652958 26736902 22124274 82,75 4612628 o hiv99/00
Muxtil mulaana 13174858 13111426 10934701 83,4 2176725 741720 11144 752864 hiv 98/99
Ndonxaay 15662492 15223322 12110873 79,55 3112449 857986 12891 870877 hiv 98/99
Tai aaya 36849342 38841149 31565252 81,27 7275897 o hiv99/00
Yaakar yalla 1 0 1713673 12777 1726450
Sous total 1 286775118 304418091 250482833 82,28 53935257 10469905 153997 10623902
Périmètres irrigués villageois (PlV
PlV 1 (adultes) 56334704 61052773 55678371 91,2 5374402 o hiv98/99
PlV Il (adultes) 42896569 45553109 30430557 66,8 15122552 o csf 98/99
Bok jom 1 Ueunes) 78418815 95912854 78989069 82,36 16923785 o csc 99
Sous total 2 177650088 202518736 165097997 81,52 37420739 0 0 0
Périmètres irrigué privés (PIP)
Coumba nor thiam 134753510 149216358 135799536 91,01 13416822 o csc 00
Nakhadi derete 76003650 82925422 73925422 89,15 9000000 9000000 271790 9271790 hiv 99/00
Sous total 3 210757160 232141780 209724958 90,34 22416822 9000000 271790 9271790

Total 675182366 739078607 625305788 84,61 113772818 19469905 425787 19895692


Source: CNCAS
• Inclus les intérêts, les agios et autres engagements.

VI
N
TABLEAU XVII
Données résumées sur les GIE de Thiagar

Endetement global
Type de périmètre sup expl(1) Endetlha(2) Nbre d'expl(3) Endetlexpl(4) Nbre GIE/pér(5) EndetlGIE(6) Tx de remb (7)
Montant %
GIE de la cuvette 53935257 47 343,52 331197,07 356 151503,531 18 2996403,167 82
Périmètres irrigués villageois (PlV) 37420739 33 444 256245,09 319 117306,392 4 9355184,75 82
Périmètres irrigués privés (PIP) 22416822 20 nd nd 2 11208411 2 11208411 90

ITotal 11137728181 100,00 1 787,521 144469,751 677 1 168054,3841


Source: Tiburce MOKANZO

1 = superficie exploitable par type de périmètre


2 = endettement moyen par hectare et par type de périmètre
3 = nombre d'exploitant par type de périmètre
4 = endettement moyen par exploitant et par type de périmètre
5 = nombre de GIE par type de périmètre
6 = endettement (global) moyen par GIE
7 = taux moyen de remboursement par type de périmètre
nd : données non disponibles

Vl
W
54

L'endettement des GIE de la cuvette a été le plus important (du point de vue nombre
de GIE endetté durant une campagne) lors de la campagne contre saison chaude
1994 et en volume lors de celle d'hivernage 1999. La première due à un non-respect
du calendrier culturale par presque tous ces GIE (8 Y ont laissé leurs plumes). Pour
la deuxième, retenons que le GIE Ate Bor Fay, n'a pas encore réussi à écouler son
stock de paddy destiné au remboursement du crédit d'un montant de 2.752.582 Fcfa
et que les crédits ne sont pas encore arrivés à échéance. Le GIE le plus endetté de
la cuvette est Tai aaya avec plus de 7.000.000 Fcfa, dont environ 84% lors de la
campagne hivernage 1999, et le moins endetté, le GIE groupement femmes de
Thiagar, dette qu'elle traîne depuis la contre saison chaude 1994.

L'endettement réel des paysans est mieux apprécié lorsque l'on s'intéresse à
l'endettement moyen de chaque membre au sein de son GIE, les membres du GIE
groupement femmes restent les moins endettés, les plus endettés étant Ainou madi
et Ate bor fay (cf FIG.III).

Cet endettement généralisé a connu un fort accroissement du fait de l'échec des


campagnes de tomate organisées par les GIE PlV 1 et Bok Jom l, et celle de riz
organisée par le GIE PlV Il en 1998 où il n'était qU'à environ 50% de son montant
actuel.

L'union a refusé d'organiser la campagne en cours à cause du faible nombre de GIE


disposés à la pratiquer. En effet, sur les 19 groupements du village appartenant à
l'union, seulement 5 ne sont pas endettés vis à vis de celle-ci. Ils ne sont donc pas
en mesure de supporter le coût hydraulique qui ne peut l'être qu'avec la superficie
minimale requise. L'endettement de la grande majorité des groupements du village
les empêche d'essayer de pratiquer la double culture, indispensable pour une
meilleure rentabilité des équipements.

Cet endettement généralisé constaté au niveau du village dépend de plusieurs


facteurs liés quelques fois entre eux.

332 - Les principaux déterminants de l'endettement

3321 - Les mauvais rendements

L'exemple le plus indiqué est celui de la contre saison-chaude 1994, où sur les onze
GIE ayant bénéficié d'un crédit auprès de la banque, seulement trois ont pu
rembourser, il s'agit des GIE Ate bor Fay, Deggoo III et Geem Yalla.

Ces mauvais rendements sont dus en particulier (entretien conseiller agricole de la


SAED auprès des GIE du village) :

Au démarrage tardif des récoltes (insuffisance de moissonneuse par exemple) ;


A une faible performance du chantier de récolte, souvent étalées sur deux mois.
En effet pour des raisons de planification de l'utilisation de la moissonneuse et
par manque de moyens, les récoltes se font de plus en plus à la main.
55

A la vitesse de mise en eau limitée par l'avancement de la préparation du sol23 :


Au semi-tardif
A un sous dosage des intrants ;
A l'action des prédateurs (oiseaux, rats ... )
A la qualité des aménagements sommaires. Ne possédant pas de drain
d'évacuation de l'eau pour limiter voire évacuer tout le sel qui remonte à la
surface. L'exemple du GIE groupement femmes en est la parfaite illustration.

3322 - Une mauvaise orientation des crédits de campagne

Les crédits de campagne sont souvent détournés de leur objectif premier alors
qu'une meilleure utilisation les rendrait plus productif et améliorerait le revenu et le
niveau de vie des populations bénéficiaires.

Ainsi par exemple un président de GIE a licencié sur sa propre initiative son
secrétaire comptable et cumule les deux fonctions. Ce secrétaire comptable a
essayé de falsifier le reçu de dépôt du remboursement partiel du crédit du GIE qu'il a
effectué à la banque alors que la totalité de la somme lui a été remise (exemple de
l'ancien secrétaire du GIE Bok Jom).

Un autre a licencié son secrétaire parce que celui-ci a falsifié la masse de paddy
stockée, destinée au remboursement du crédit puis empoché la différence (cas de
l'ancien secrétaire du GIE Muxtil Mulaana).

Dans tous les cas, ces comportements traduisent une VISIon à court terme. Les
décisions sont prises pour répondre à des besoins présents, souvent au détriment de
possibilités futures d'amélioration de conditions de vie. Un président de GIE nous a
clairement laissé entendre que le «remboursement du crédit n'est pas sa priorité
puisque cet argent appartient à l'Etat et qu'il n'y aura personne pour faire une saisie
sur ces biens ». Un autre préfère nourrir sa famille avec ce crédit pourtant destiné à
la production.

L'autre phénomène qui nous a été signalé sans que l'on puisse le vérifier est le fait
que les GIE n'utilisent souvent qu'une partie des crédits obtenus. Dans ce cas, ils
devront soit, réduire la superficie cultivée pour respecter le dosage des intrants et
espérer un bon rendement, soit sous doser en intrants toute la superficie exploitable
hypothéquant la campagne. Dans les deux cas, ils doivent payer les intérêts liés à la
part du crédit non investi, ce coût est toujours ignoré dans leurs spéculations.

3323 - Les fluctuations des prix au niveau des fournisseurs

Au niveau de la banque, la commission d'attribution des crédits siège sur les besoins
exprimés par les différents GIE. En cas d'accord, les crédits sont accordés sous
forme de bons que les GIE doivent utiliser comme moyen de paiement auprès des
fournisseurs et les différents prestataires de service.

23 P.Y LE GAL-1995, Gestion collective des systèmes de culture en situation d'incertitude: Cas de l'organisation du travail en
double culture dans le delta du fleuve Sénégal. Thése de doctorat «sciencess agronomiques»
56

Cependant, ces bons ne sont remis aux responsables des GIE que par petite
tranche. Pour une même campagne et pour un même GIE, plusieurs bons lui sont
délivrés par la banque. Aussi, nous assistons souvent, surtout au niveau de la
fourniture des intrants à des livraisons d'un même produit à des dates différentes
pour les différentes tranches en fonction de la date de délivrance des bons par la
banque. Il en résulte des fluctuations de prix au niveau des fournisseurs que nous
pouvons encore expliquer par les autres éléments suivants:

Les fournisseurs répercutent les fluctuations du prix du marché sur les prix des
intrants afin de maintenir constant leur marge quel qu'en soient les conséquences
pour les GI E.

Les fournisseurs sont conscients du fait qu'une fois qu'une partie des intrants (en
l'occurrence l'offsetage et le coût hydraulique) consommée, les GIE ont
l'obligation de mener la campagne jusqu'au bout afin d'espérer rembourser leurs
crédits. Ils peuvent donc spéculer sur les prix, ils se retrouvent en effet dans une
position de monopole vis à vis des GIE et cherchent à accroître leur marge.

Plusieurs GIE devant à un moment donné en pleine campagne acheter des


intrants de façon simultanée, cela provoque un excès de demande qui entraîne
une hausse des prix de ces intrants. Le manque de moyen de transport eUou les
coûts qui lui sont liés favorisent un monopole local chez les fournisseurs et
empêchent les GIE de changer de lieu d'approvisionnement.

Enfin, le simple changement de fournisseurs après une première livraison dû le


plus souvent à une rupture de stock peut également entraîner une fluctuation des
prix des intrants sur une même campagne.

Quel qu'en soient les causes, les fluctuations des prix (en particulier dans le sens de
la hausse) ont les mêmes conséquences sur la gestion financière des GIE,
particulièrement sur la maîtrise des coûts de production. Le principal inconvénient est
la baisse de la quantité des intrants achetés suite à la hausse de leur prix, le montant
du crédit restant le même. Cela entraîne un sous dosage en intrants de la superficie
cultivée ou alors une exploitation partielle de la superficie pour laquelle la campagne
a été financée. Les prévisions de production s'en trouvent modifier, affectant ainsi la
capacité de remboursement des GIE.

333 - Une méthode innovante et efficace: le recouvrement bord-champ

Les problèmes de remboursement de crédit sont gérés de plusieurs manières au


sein des différents GIE du village ainsi qu'au niveau des membres pris en tant
qu'individu. Plusieurs GIE ont dû se diviser à cause de problèmes sociaux liés en
général à un certain monopole dans la gestion à travers la prise de décision, en
particulier le manque de rigueur dans le recouvrement des dettes qui pénalise
énormément les membres actifs ayant soldé leur crédit.

Cependant une même technique est souvent utilisée par les GIE et par les individus
pour échapper au remboursement des crédits de la banque ou pour continuer à y
avoir accès même étant très endetté:
57

• Au niveau des GIE

La grande majorité des GIE du village ont connu des problèmes de remboursement
de crédit et donc d'endettement sur la période 1995-1996. Cet endettement
généralisé constaté s'explique en partie par une campagne menée en contre saison
chaude 1994 qui a connu dans l'ensemble un échec, à cause du non - respect du
calendrier cultural.

Certains GIE ont pu obtenir un moratoire auprès de la banque et continuer à


exploiter et petit à petit essayer de rembourser tout ou partie de leurs crédits.

D'autres par contre, ont plutôt essayé d'échapper à leur engagement en créant de
nouveaux groupements présentant une santé financière «saine» au dépens des
anciens. Il a donc été très facile à la banque de se rendre compte de la supercherie.
La réponse de la banque a été simple; refus d'accorder des crédits à ces nouveaux
GIE pourtant fonctionnels et certains même très efficaces. C'est le cas du GIE BOK
JOM Il (PlV des jeunes) ou encore d'autres GIE de la cuvette.

• Au niveau des membres individuels

La première remarque à faire à ce niveau est l'appartenance d'un même individu à


plusieurs GIE qui peut être expliquée par deux stratégies:

Une stratégie «manifeste» caractérisée par la possession par un même individu


de plusieurs parcelles au sein de différents GIE. Soit par suite d'héritage, soit par
suite de location des parcelles appartenant à des membres «défaillants» n'ayant
pu rembourser leur crédit au niveau du GIE en n'étant pas non plus en mesure de
financer sur fonds propre la campagne en cours eUou les campagnes futures.

Une stratégie «occulte» liée à l'endettement. L'appartenance à plusieurs GIE


permet aux individus de répartir leur risque sur l'ensemble de la communauté. S'il
ne peut accéder au crédit dans un GIE endetté, il le pourra à travers un autre et
de ce fait réduit le risque de se retrouver totalement démuni, et est assuré d'avoir
toujours un financement pour ses campagnes. Son inconvénient majeur reste une
très grande souplesse dans la gestion des crédits ainsi que dans leur
remboursement, une certaine «fuite de responsabilité» et un endettement
progressif et souvent irréversible des GIE qui se traduit à la longue par des
cessations d'activités.

La plupart des responsables des GIE commencent à comprendre l'importance de


l'accès au crédit et le caractère incontournable du remboursement. On assiste ainsi à
un phénomène nouveau dans la gestion financière des GIE du village.

La prise de conscience collective de la bonne gestion, du remboursement des crédits


qui signifie des possibilités de crédit futur pour des GIE presque sans
autofinancement et donc des possibilités de «développement» du village ainsi que
du danger que représentent les «mauvais payeurs» a poussé les GIE à opter dans
la plupart des cas, après une assemblée générale pour une nouvelle méthode, le
«recouvrement bord-champs ».
58

Le principe est le suivant:

Mise en place au niveau de chaque GIE d'une commISSion de recouvrement


présidée par un membre du bureau assisté par d'autres membres actifs.

Pour leur récolte, les GIE font appel à une moissonneuse dont le calendrier
d'utilisation est planifié et respecté par les membres, ceux-ci sont informés de
l'état des crédits à rembourser. Cette planification permet un recouvrement
systématique du remboursement du coût hydraulique de l'union ainsi que du
crédit de la banque.

Cette méthode s'est montrée infaillible depuis sa mise en place et est donc adoptée
par un nombre croissant de GIE soucieux de régler leurs problèmes d'endettement.
Elle constitue la plus grande innovation dans la gestion financière des périmètres
irrigués du village et montre l'efficacité de la «police interne» des GIE. La méthode
est presque infaillible bien qu'à ses balbutiements. Sa réussite ne dépendra que de
la volonté réelle des groupements villageois à améliorer leur gestion.
59

Conclusion
A travers cette étude, nous avons dans un premier temps montré les transformations
socio-économiques intervenues à Thiagar depuis la lTIise en place de la culture
irriguée, puis essayé de décrire et d'analyser l'organisation et le fonctionnement des
GIE pour finir par l'analyse de la gestion financière.

Le point le plus important à souligner est la grande difficulté dans l'organisation de la


gestion financière.

L'organisation sociale du village constitue un des facteurs explicatif des problèmes


que rencontrent les GIE à travers leur gestion dans la mesure où sur elle repose tous
les processus de prise de décision, en particulier l'absence de pression sociale en
cas d'utilisation abusive des biens collectifs.

Il ne faudrait cependant pas négliger les problèmes liés à l'organisation même de la


gestion financière, de l'inexistence de comptes financiers à l'absence de pièces
comptables rendant difficile voire impossible la reconstitution de ces comptes. Le
manque de formation de la plupart des responsables GIE conjugué à une volonté de
dissimuler les informations sont les principales explications.

Du fait de l'endettement généralisé des GIE de la cuvette, organiser une campagne


devient presque une exception. Cela met en difficulté l'union des GIE, en particulier
la rentabilité des équipements et même les GIE à travers celle des aménagements.
La défaillance croissante des exploitants dans le remboursement de leurs crédits
laisserait peu optimiste quand à l'avenir de ces GIE si un début de prise de
conscience n'était pas observé dans le village.

La tentation est très forte lorsqu'il s'agit de contourner les règles du jeu et de
poursuivre des intérêts personnels au détriment du fonctionnement collectif du
groupement s'il y a équité dans le traitement des bons et des mauvais payeurs au
sein des GIE.

Tant que la pression sociale sur les mauvais payeurs resterait insuffisante, les GIE
connaîtront toujours des problèmes d'endettement.

Une des solutions serait par exemple que seuls les membres n'étant pas endettés
vis à vis de leur GIE sur plusieurs campagnes peuvent postuler pour des
responsabilités et que l'assemblée générale puisse à tout moment décider de
destituer un responsable en cas de dérogation au remboursement de son crédit
auprès du GIE.

Il ne faudrait pas négliger le rôle des conseillers agricoles qui bénéficient de la


proximité et la confiance des paysans dans ce processus. Faire passer des
recommandations par leur canal devrait avoir plus de chance d'aboutir.

Les différentes formes de partenariat développées par les GIE privés méritent plus
d'attention, en particulier les méthodes de contrôle et de recouvrement des
financements alloués aux autres GIE.
60

Dans tous les cas, une bonne gestion financière commence toujours par une grande
rigueur dans le suivi des exigibles et des remboursements des membres auprès de
leurs GIE. Il faudrait pour cela créer l'environnement favorable.
61

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63

Liste des tableaux et figures


Tableaux

1- Répartition par fonction des familles DIOP, DIAGNE, HANNE et NIANG


Il - Répartition du capital de la CNCAS
III - Taux d'intérêts pratiqués par la CNCAS
IV - Compte de campagne du GIE SOK JOM (Cuvette)
V - Compte de campagne du GIE Ainou madi (Cuvette)
VI - Compte de campagne du GIE Ate bor fay (Cuvette)
VII - Compte de campagne du GIE Tai aaya (Cuvette)
VIII - Compte de campagne du GIE Darou saalam (Cuvette)
IX - Compte de campagne du GIE SOK JOM 1(PlV jeune 1)
X - Compte de campagne du GIE PlV 1(PlV adulte 1)
XI - Compte de campagne du GIE PlV Il (PlV adulte 2)
XII - Compte de campagne du GIE Coumba nor thiam (PIP)
XIII- Fréquence de l'endettement des GIE de Thiagar de 1990 à 1999
XIV - Historique de l'endettement des GIE de Thiagar par campagne et par GIE
XV - Taux d'endettement des GIE de Thiagar par campagne et par GIE
XVI- Endettement global des GIE de Thiagar
XVII- Données résumées sur les GIE de Thiagar

Figures

1- Taux d'endettement cumulé


Il - Evolution de l'endettement
III - Endettement par membre pour chaque GIE
64

Liste des sigles et abréviations employés

BCEAO: Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest


CCCE: Caisse Centrale de Coopération Economique
CFD: Caisse Française de Développement
CNCAS: Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
CPSP: Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix
CSC: Contre Saison Chaude
CSF: Contre Saison Froide
GIE: Groupement d'Intérêt Economique
Hiv: Hivernage
IRD: Institut de Recherche pour le Développement (ex - Orstom)
ISRA: Institut Sénégalais de Recherche Agricole
MAS: Mission d'Aménagement du fleuve Sénégal
NPA: Nouvelle Politique Agricole
OAD: Organisation Autonome du Delta
OAV: Organisation Autonome de la Vallée
OMVS: Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal
OP: Organisations Paysannes
PAS: Politiques d'Ajustement Structurel
PREF: Plan de Redressement Economique et Financier
SAED: Société d'Aménagement et d'Exploitation du Delta du fleuve Sénégal
SORS: Société de Développement Rizicole du Sénégal
SOCAS: Société de Conserveries Alimentaires du Sénégal
65

B:HO: Brq.eCà1rcle<:tsBasœrltiq.eŒl'Qet
aIE: ~Chp3aicnE1Irmiq.e

GD: ca~~~

c:NJB: ~Nro"EJeŒOé:ft,tgia::ledJsngl

CHf>: ~~etœ3ctilisfu1d:sRix

cs:: Clrtre3:is:nOaI::e
cs=: Clrtre3:is:n Rt::ic:e
GE: Ck1.p:rnIrt dir1aà E1Irmiq.e
Hv: ~

IFU lrBib..tœR:U Bd eplIle~(e<-CffifO.1


ffi\: 1rBib..t ~œRl:tad"elgia:je
MB M:B:ncIA lé Eg:t lm dJfle..1.esrég3
NA: NuEiIeRjiliq.etgia:Je
Annexes
Annexe 1
Superficies exploitées par campagne, par OP et par culture de 1994 à 1999

Campagne

NOM OP AFFECTATAIRE csc 94 hiv94 csf94 csc 95 hiv95 cst 95 csc 96 hiv96 csl ~csc 97 Hiv97 csl97 csc 98 hiv 98 csl98 csc 99 hiv 99
R R R M R R M M R M R R R R M R R M R M R M
GIE de la cuvette

GIE AINOU MADI 17.42 17.42 17.42 17.41 17.42 17.42 17.42
GIE ATE BOR FAY 13.05 13.05 13.05 13.34 13.05 13.05 12.64

GIEBOKJOM 13.04 2 13.04 11.45 2 2 2 13.46 11.04 18 18 11.12 17.67

GIECOSSAN 24.89 24.89 12.98 26.13 26.7 25.19 25.8

GIE DARU SALAAM 21.86 21.86 227 2275 0.48 20.4

GIEDEGGOO 21.23 13.11 21.23 21.45 21.45 21.45

GIE DIOUBANTY THIAGA 16.9 16

GIEGAMAALO 18.04 18.04 20.07 20.07 20.07

GIE GEM YALLA 20.85 20.63 10.63 21.27 21.27 21.27

GIE JEEM L1GGEEY 19.86 19.86 19.9 19.9 199

GIEMUN 22.71 22.71 22.56 22.56 22.56

GIE MUXTlL MULAANA 142 14.06 14.12

GIE YAKAAR YALLA 21.51 19.09 20.63 2931 21.51 249


VERGER GP FEMMES+
8.61 5 2.56 0.7 2.13
EXPL. PRIVES
GIENDAM 5.1 5.1 5.1 5.1 5.1

GIENACC 3 3 6.75 5 3.43

GIE NDONXAAY 24.86 24.86 20.22 20 20

GIETAL AAYA 26.86 7.98 26.86 29.31 29.92 2992 29.28

Tolal1 (ha) 226.82 95.7 0 9.98 247.45 61 12.1 456 0 2 53.23 0 34.65 309.43 0 0 315.72 0 66.71 0 297.89

Périmétres irrigués villageois (PlV)

GIE THIAGAR PIV1 140 66 114 131 69.5 30 13.4

GIE THIAGAR PIV2 3293

GIE BOK JOM 1(Jeunes) 165 2.95 28 100.1 49.65 65 24.5 40

GIE BOK DIOM Il (Jeunes) 65 61 425

Tolal2 (ha) 0 140 0 0 0 165 2.95 66 0 0 114 28 0 231.1 49.65 199.5 30 70.83 40 61 0 425

Périmétres irri9ués privés (PIP)

GIE KOUMBA N. THIAM" 10339 35 57 35 53 30 3 9.4 35

GIE NAKHADI DERETE 50 58 4 30 30 2 2234

Tolal3 (ha) 0 103.39 0 0 85 115 0 4 65 0 83 2 52.34 3 0 0 9.4 0 3.5 0 0 0

TolaI1+2+3 226.82 339.09 0 998 332.45 341 15.05 74.56 65 2 25023 30 86.99 543.53 49.65 199.5 355.12 70.83 11021 61 29789 425

Source: SAED
"Inclus les comptes du GIE Pirate Iba SALL
R: Riz
M : Maraîchage
J\nnexell
Responsables de GlE de TllIagar ayant pris part à la formatlon organisée par la SAEO de 1990 à 1992

<Xganisatioo Président Secrétaire Coo'\:JlabIe Trésaier Ai~er

Paysame
Prénom Nom Prénom Nom Prénom Nom Prénom Nom
Ainou rradi MuSaTtla DAW Aya DAW OJsseinou DlAGI'l:
Meborfay M"elh NI/>NG' Babaca" "IlAYE" Baba NI/>NG'
Sokpm .Amldou Baba DlAl.l.O" l\lxb.Aaye DAGr'€ MOOidœ DALLO Ml Koudie THAW

Coosa1 Assa1e M3OOJ" SaTtla f'I)IAYE D:Judou <?AYE" 0usrra1e THAM

0Er0J salaan N:liack DAW- ElaJ<ha,y DAW Baba K.A1'E Yerim THAM"
Deggoo III saer l<a"1e DleP" Babaca" DlŒ' O1eick DlCllF Ehtlim DCllF
F~ des jEules- !>daTa DlŒ' o..mr- BA
Garaalo Meissa DACK MOOiao M300J AYakhya DAG/IF

Gemyalla M:xISapha <?AYE" Fally <?AYE" D:Judou M3ClOJ"

Jemliggeey Issa <?AYE" Babaca" DlŒ' A Tall <?AYE

M..n M"elh Gaye DlAC?i'é" M:llt1arnedine NlANG qadji DlACN: lba THAW

MJxtiI rrullBla Sidy DAG/IF SaTtla VI8de DACK

t-ilalxaay 0usrra1e t-W«:" Seidy FAYE" AYakhya DACN:" Baba DŒ'

Tai aaya MOUI1'lI1e DAW Babaca" DlAGI'l:" o..mr- DAW Meissa DlŒ'

Yakalr yalla M!lgaIe Penda fIIANG' M"elh DIACK" Babaca" DCllF Mar Faii <?LEVE
Total IS IS 8 13

Source: SAED
" En fooction
** Garde tOUjOUfS ses fendions bien que totalement invalide.
*** Avant éclatement

Annexe III
Corn pte de campagne du GIE DIOUBANTY THIAGAR (cuvette)""

hiv 1995(26,58ha) rjz· hiv 1997(18.42ha) : riz" hiv 1998(16,9ha) : riz· hiv 1999(16ha) : riZ
Désignation
Quantité PU PT Quantité PU PT Quantité P.U PT Quantité P.U PT
coût hydraulique 2658 60000 1594800 16.42 60000 1105200 16.9 60000 1014000 16 60000 960000

intérêt 7% 119600 7% 82890 57038 54000

moratoire 765644 542744

fonds de roulement 26.58 1000 26580 18.42 1000 18420 415891 160000

oiseaux 26.58 500 13290 18.42 500 9210 16.9 500 8450 16 500 8000

OMYS 2658 800 21264 1842 800 14736

SOUI tolal (Fefa) 2541178 1773200 1495379 1182000

Source: Tiburce MOKANZO


"coût hydraulique (à crédit) auprès de l'union, les autres intrants autofinancés.
"'ce GIE n'a jamais eu accès au crédit de la banque(ancien GIE endetté ayant changé de nom).
Annexe III
Compte de campagne du GIE GEM YAALA (cuvette)

hivernage 98(21 ,27ha) : riz hivernage 99(19,6ha) : riz


Désignation
PT PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
Refection amenagement 3 30000 90000
offsettage 350710 351560 21.27 17000 361590 19.6 17000 333200
semences 2552.4 250 638100 2352 250 588000
779040 805000 2127 185 393495 2940 100 294000
urée
1923 185 355755 2950 105 309750
18-46-0 587250 3615.9 100 361590 1960 190 372400
pulvérisateurs 3 50000 150000
propanyl 224000 330000 74.445 3300 245668.5 117.6 3000 352800
weedon 276000 222600 21.27 4800 102096 39.2 4500 176400
Coût hydraulique 1237800 21.27 60000 1276200 19.6 60000 1176000
Total (Fcfa) 1737800 552600 1623964.5 3842550
Source: Tlburce MOKANZO

Annexe III
Compte de campagne du G1E NOONXAAY (cuvette)

hiv 1997(20ha) : riz hiv 1998(20,22ha) : riz


Désignation
Quantité P.U PT Quantité P.U P.T
offsetlage 40.02 17000 680340
serrences 4226 250 1056500
urée 3880 165 640200 4438 185 821030
18-46-0 2000 160 320000 1980 170 336600
DAP 0 0 0 2022 175 353850
propanyl 40 3300 132000 674.88 3150 2125872
\Mgedon 20 5250 105000 20.22 4800 97056
Pré-irrigation 0 20.22 10000 202200
Coût hydraulique 20 60000 1200000 20.22 60000 1213200
Sous total(Fcfa) 2397200 6886648
Source: nburce MOKANZO
Annexe 1"
Compte de campagne du GIE YAKAAR YALLA (cuvette)

hiv 1994(21,51ha) : riz hiv 1997(21,51 ha) : riz hiv 1998(21,51 ha) : riz·
Désignation
Quantité P.U PT Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
Refection amenagement 2 30000 60000
offsettage 21.51 17000 365670
semence 300 225 67500 1800 300 540000
urée 3200 175 560000 2000 165 330000
18-46-0 3800 165 627000 1692 160 270720
propanyl 40 3150 126000 52 3300 171600
CoOt hydraulique 21.51 60000 1290600 21.51 60000 1290600 21.51 60000 1290600
Intérêt coût hydraulique 72597
Pré-irrigation 20.02 10000 200200
Intérêt pré-irrigation 11262
Oiseaux 10755
Total (Fcfa) 3036770 2662920 1585414
Source: Tiburce MOKANZO
·coOt hydraulique â crédit auprès de l'union (d'où intérêt coOt hydraulique), intrants sur fonds propres.

Annexe III
Co m pte de cam pa 9 n e du G 1EMU X TI L M U L A A NA (c u v e tte )

D ésig n atio n hiv 1998(14,06ha): riz


Qua ntité P.U P.T
Refection amenagement 12 17000 204000
offsettage 12 17000 204000
semences 1356 275 372900
urée 3687 185 682095
18-46-0 1695 165 279675
Ipropanyl 56.5 3150 177975
weedon 22.6 4800 108480
Coût hvdrauliQue 14.06 60000 843600
Sacherie 422 500 211000
Total (Fcfa) 3083725
Source: Tiburce MOKANZO

Annexe III
Compte de campagne du GIE GAMAALO (cuvette)

hiv 1998(20,07ha) : riz'


Désignation
Quantité P.U PT
coût hydraulique 2007 60000 1204200
intérêt 67737
moratoire 394645
oiseaux 2007 500 10035
weedon
Coût hydraulique
Sacherie
O.M.V.S
Total (Fcfa) 1676617
Source: Tlburce MOKANZO
'coût hydraulique (à crédit) auprès de l'union, les autres intrants autofinancés
Annexe III
Compte de campagne du GIE JEEM LIGGEEY (cuvette)

hivernage 98(19,9ha) : riz hivernage 99(19,9ha) : riz


Désignation
Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
offsettaqe 19.9 17000 338300 19.9 17000 338300
semences 2388 250 597000 2388 250 597000
1312 185 242720 1990 85 169150
urée
1620 185 299700 1990 105 208950
18-46-0 1990 165 328350 3781 150 567150
Ipropanyl 59.7 3150 188055 79.6 3000 238800
weedon 19.9 4800 95520 39.8 4500 179100
Coût hvdraulique 19.9 60000 1194000 19.9 60000 1194000
Total (Fcfa) 3283645 3492450
Source: Tlburce MOKANZO

Annexe III
Compte de campagne du GIE DEGOO III (cuvette)

hiv 1999(21.45ha) : riz


Désignation
Quantité P.U P.T
Refection amenaÇJement 2 30000 60000
o ffs e Ua ÇJ e 21.45 17000 364650
sem ence 2574 250 643500
urée 1823.25 25 45581.25
Urée 2145 125 268125
propanyl 3217.5 195 627412.5
32.175 4500 144787.5
weedon
128.7 3000 386100
Coût hydraulique 21.45 60000 1287000
T 0 ta 1 (F cfa) 3827156.25
Source: Tlburce MOKANZO

Annexe III
Compte de campagne du G1E MUN (cuvette)

hiv 1999(22.56ha) : riz


Désignation
Quantité P.U P.T
Refection amenagement 5 30000 150000
offsettage 22.56 17000 383520
semence 2707.2 250 676800
urée 3257.664 85 276901.44
18-46-0 2929.5 195 571252.5
propanyl 117.18 3000 351540
weedon 39.06 4500 175770
Coût hydraulique 22.56 60000 1353600
sacherie 575 350 201250
Total (Fcfa) 4140633.94
Source: Tlburce MOKANZO
Annexe III
Compte de campagne du GIE COOSAN (cuvette)

hiv 1997(26,13ha) : riz hiv 1998(26,7ha) riz ese 1999(25,19ha) . riz hiv 1999(26, 7ha) : riz
Désignation
Quantité P.U P.T Qtité P.U PT Qlité P.U PT Qlité P.U P.T
offsellage 26.7 17000 453900 25.19 17000 428230 26.7 17000 453900
semences 2763 275 759825 3022.8 250 755700 3204 250 801000
4663 185 862655 6297.5 170 1070575 2216.1 150 332415
urée
0 2770 120 332400
18-46-0 2002 160 320320 2670 170 453900 2519 185 466015 2670 190 507300

propanyl 100.76 3150 317394 133.5 3000 400500

weedon 105 4000 420000 2519 3800 95722 26.7 4500 120150

Coût hydraulique 26.13 60000 1567800 26.7 60000 1602000 2519 60000 1511400 26.7 60000 1602000

a.M.V.S 26.7 1000 26700

arriérés 624980

Total (Fela) 1888120 5203960 4645036 4549665

Source: Tiburce MOKANZO

Annexe III
Compte de campagne du GIE GROUPEMENT FEMMES (cuvette)

Désignation hiv 1999(8,5ha) : riz


Quantité P.U P.T
Refection amenagement 3 30000 90000
offsettage 10 17000 170000
semences 1020 250 255000
urée
18-46-0 850 195 165750
propanvl
weedon
Coût hvdraulique 8.5 62500 531250
Total (Fcfa) 1212000
Source: Tiburce MOKANZO

Mrexelll
~ de carrpagne du GlE r-l:WJI (Cl.Mltte)*

Iiv 1994(5,92ha): riz* Iiv 1999::5,1ha) : riz*


D§sig-atien
Q..a1ité PU PT Q..a1ité P.U PT
O:ût llydaJiq..e 5.92 OCOJ.) 356200 5.1 6OXX) 2iff1JJ
intérêt 11.63% 41292 5.63% 17212.5
rrcratdre 1883EJJ 5100J
dseaJX 5.92 EOO 2930 5.1 EOO 2f:fJJ
T<taI (Fcfa) 587ro2 3767625
S::uœ: Tltuœ M:l<ANZO

*Qéjt a..p-ès œl'LI1ien p.xJr le a:iJt t-ryda.Jliq...e( intrcrts fincn::és sur fcrrl; pq:œs).
An nexe III
Compte de c.mp.gne du GIE BOK JOM Il (PlV de. Jeune. 2)

csl1999 : tom ate


Désignation P.T
laçon culturale 373560
semence 450000
18.46.0 263250
10.46.20 165750
u ré e 232500
produit phyto 166000
coût hydraulique 916705
9 a rd ie n 175500
fonctionnem ent 350000
colisationGMP 250000
Total exigible 3343265

csc 2000
Désignation Quantité P.U P.T
gasoil 1000 344 344000
location GMP 50 25000 1250000
reliquat csf 99 216300
réfection vanne 133675
réhabilitation 3 30000 90000
1.834 30000 55000
Total exigible 2088975

financem ent csc 2000


cotisation m em bres 139 20000 2780000
am ortissem ent G M P 139 25000 3475000
g a so il 5000 326 1630000
gardiennage 50 6000 300000
salaire pom piste 50 4000 200000
nettoyage 50 1000 50000
irrig a te u r 4 25000 100000
salaire gestionnaire 6 20000 120000
Total exigible 8655000

COMPTE GIE BOK JOM Il


hiv 1997 Gombo (19ha) csf 1997 tomate (20,56ha) hiv 1998
Désignation Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T Quantité P.U P.T
production globale 149000 362974 23104
valeur production 149000 140 20860000 362974 39 14155986 23104 182 4204928
exigible 8760000 6500000
bénéfice 12100000 7655986
production/ha 1097894.737 688520.7198

COMPTE GIE BOK JOM "


hivernage 1998(gombo)
Dé sig natio n Quantité P.U P.T
intrants 2602828
paiement GMP 375000
fonctionnement 152000
am énagem ent 182500
detteauPIVIl 318500
versé aux m em bres 80000
cotisation amical 62500
salaire gestionnaire 6 20000 120000
con sei Ile r j u rid iq u e 65000
Total exigible 3958328

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