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DEFINITION D'UN SYSTEME EDUCATIF ET SES COMPOSANTES
Le management est systémique car l'environnement éducatif est complexe et évolutif.
L'établissement scolaire doit mettre en œuvre des procédés d'intelligence collective pour comprendre son environnement et s'y adapter. Sur la base d'un diagnostic partagé, il s'agit de définir des objectifs pédagogiques puis d'organiser les moyens humains et matériels qui sont mobilisés afin de les atteindre pour enfin évaluer les résultats obtenus, valoriser l'activité réalisée et définir de nouvelles modalités. La prise en compte des interactions humaines, le climat scolaire de l'établissement, la concertation pédagogique, la mutualisation des pratiques sont des objets de management. Le système éducatif est un ensemble complexe d'éléments humains, matériels, immatériels et de procédures qui concourent aux finalités éducatives des flux générationnels d'un pays. Le personnel de l'éducation est composé des enseignants et des agents (personnel non enseignant). L'éducation étant un service, les enseignants qui l’adhèrent concourent directement à sa qualité. Le concept de servuction (production de service appliqué à l'éducation permet de montrer que la qualité d'une séance d'enseignement dépend de la préparation en amont : choix de la situation d'apprentissage et des supports pédagogiques mais aussi de l'animation pédagogique qui sera réalisée pendant la séance. En pédagogie active, les situations d'apprentissage peuvent notamment reposer sur des travaux de groupes qui favorisent le transfert de compétences entre élèves. Ceux-ci doivent ainsi être considérée comme des éléments du système qui concourant à l'éducation de leurs pairs. Les moyens matériels sont les locaux et les différents équipements informatiques et technologiques. Les enseignements professionnels et technologiques disposent de nombreux moyens matériels sur leurs plateaux techniques. L'évolution technologique impose souvent un renouvellement des équipements qui peuvent rapidement devenir obsolètes. Le service d'éducation requiert de nombreux éléments immatériels qui concourent à sa production : supports pédagogiques, manuels de cours, logiciels d'apprentissage, leçons interactives... L'évolution des technologies d’information et de la communication appliquées à l'éducation (TICE) confère une place grandissante aux moyens immatériels dans le système éducatif. Les nombreux éléments qui constituent le système éducatif sont en interactions. Ces interactions, qui sont généralement récurrentes, sont formalisées au travers de procédures qui constituent les mécanismes de coordination du système. Ainsi, la plupart des comportements des acteurs du système obéissent à des routines reposant sur les procédures de fonctionnement du système. FINALITES DU SYSTEME EDUCATIF Les trois grandes finalités d'un système éducatif sont celles qui sont inscrites comme principes fondamentaux du droit à l’éducation : l'instruction, c'est-à-dire la transmission de savoirs, de savoir-faire et de compétences élémentaires. L’éducation et la socialisation, c'est-à-dire la formation globale des individus dans leurs capacités intellectuelles, affectives, morales, sociales et culturelles ainsi que la construction de l'identité sociale par la transmission des normes et des valeurs de la société. Cette finalité se trouve renforcée par le fait que l'école est devenue le principal lieu de socialisation pour certains élèves qui subissent la fragilisation de la structure familiale. La formation professionnelle, c'est-à-dire la transmission de savoirs et de compétences liés à l'exercice d'un métier. Cette finalité se retrouve à tous les niveaux du système éducatif. Quel que soit le parcours suivi par un élève ou un étudiant, sa sortie du système éducatif devrait reposer sur une formation professionnelle. DÉCENTRALISATION ET AUTONOMIE DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES L'approche par le management des établissements scolaires est relativement récente en éducation. Elle va de pair avec la décentralisation des systèmes éducatifs. La décentralisation est un choix de gouvernance des systèmes éducatifs qui renvoie à un dilemme de management de l'éducation (Torres, 2013) : opter pour la centralisation qui garantit l'universalité du service public d'éducation et donc l'égalité des apprentissages par l'uniformisation ou favoriser l'adaptation à la diversité des publics et donc l'équité des apprentissages par l'adaptation locale. La réponse à ce dilemme est complexe et suppose un savant dosage entre centralisation et décentralisation. Tous les pays n'ont pas effectué les mêmes choix mais la tendance générale est à la décentralisation comme réponse à la complexification des systèmes éducatifs et comme facteur d'efficacité. La décentralisation peut se faire à deux niveaux : vers les niveaux intermédiaires (le niveau régional) ou profit des établissements scolaires. Le choix d'accorder plus d'autonomie aux établissements scolaires repose sur la volonté d'augmenter la performance scolaire (Eurydice, 2007). Les recherches sont convergentes pour montrer que l'autonomie des établissements scolaires a plus d'effet sur la pédagogie que la décentralisation vers les niveaux intermédiaires (Rey, 2013) et qu'il existe des conditions qui vont permettre des innovations pédagogiques. Le management public consiste à reconnaître les établissements scolaires comme des entités autonomes, dotées de la personnalité morale, et disposant de marges de manœuvre pour définir et mettre en œuvre leur propre politique éducative, dans le respect du cadre fixé par leur autorité de tutelle. Les établissements scolaires sont ainsi des opérateurs de service public qui sont au plus près des usagers pour proposer des réponses éducatives qui respectent les objectifs définis au niveau central. Il existe différents degrés et différentes modalités d'autonomie. Le degré d'autonomie illustre, pour un champ de compétences données, la répartition des prérogatives entre le niveau central et l'établissement scolaire. Les modalités d'autonomie dépendent du choix et du nombre de prérogatives qui sont transférées du niveau central vers le niveau opérationnel. Avec le transfert de compétences, les établissements scolaires acquièrent ainsi l'autonomie de décision dans différents domaines : gestion des ressources financières, gestion des ressources humaines, politique pédagogique. LES BONNES PRATIQUES DE MANAGEMENT Dans différents pays, des réseaux d'experts se sont développés. Ces réseaux cherchent à identifier et à mutualiser les bonnes pratiques, c'est-à-dire, dans un contexte donné, les pratiques de management qui semblent les plus appropriées. Face à des problématiques similaires, l'activité de réseau permet de découvrir des pratiques de management convergentes. Leur synthèse constitue les bonnes pratiques pour le contexte évoqué. La démarche permet de distinguer le management positif- étude des pratiques de management efficaces et équitables - du management dynamique - étude des modalités opérationnelles qui amènent vers ces pratiques. 1. Le management positif désigne l'ensemble des préconisations de bonnes pratiques identifiées par l'état de la recherche et les échanges entre experts. En comparant les pratiques existantes au sein des différents systèmes éducatifs, les chercheurs et les experts en management de l'éducation cherchent à identifier les pratiques qui conduisent à une meilleure performance (efficacité et équité). Il s'agit de comparer les performances obtenues en isolant les variables institutionnelles et les modalités de management des établissements scolaires afin d'apprécier leur impact sur la performance globale. Le management positif est statique, il indique un état vers lequel le management doit tendre sans indiquer comment il doit évoluer. 2. Le management dynamique cherche à identifier les meilleurs procédés utilisés pour tendre vers les préconisations du management positif. Pour les chercheurs et les experts, il s'agit de comparer les modalités de réformes mises en œuvre dans les différents systèmes éducatifs ainsi que les pratiques de management des établissements scolaires afin d'identifier les choix qui ont été les plus pertinents. APPROCHE GLOBALISEE DU MANAGEMENT Les comparaisons internationales ont montré que les réformes qui rendent les systèmes éducatifs plus efficaces et plus équitables sont celles qui reposent sur une approche globalisée du management avec une répartition judicieusement opérée entre le niveau central et le niveau opérationnel. Certains auteurs distinguent deux types d'autonomie qui peuvent être conférés aux établissements : l'autonomie structurelle et l'autonomie pédagogique (Caldwell, 2015). L'autonomie structurelle renvoie aux procédures qui permettent à l'établissement d'acquérir une autonomie de gestion. L'autonomie pédagogique concerne la capacité dont disposent les acteurs d'un établissement pour prendre des décisions qui orientent la pédagogie de l'établissement. Autonomie de décision de la politique éducative - de mise en œuvre de la politique éducative - des contenus de formation - de diagnostic - de projet éducatif - financière - de gestion des ressources humaines- des moyens matériels. Certains auteurs ont mis en évidence l'importance du management pédagogique des établissements scolaires comme levier d'une amélioration durable des systèmes éducatifs (Honig et Rainey, 2011). Ce management combine la définition des contenus, les pratiques d'enseignement et le développement professionnel des enseignants en favorisant les interactions en situation de travail (Enthoven et al., 2016). La notion de cohérence de l'autonomie est mise en avant en montrant les liaisons entre leadership, gestion, curriculum et pédagogie (Caldwell, 2015). Avec le management pédagogique des établissements, il s'agit de passer d'une logique d'injonction à une logique de facilitation en organisant la concertation pédagogique dans un climat de confiance (Delahaye, 2017). La stratégie éducative doit être définie de façon collective selon un mode de coopération qui permet de mobiliser l'intelligence collective dans le cadre d'un management pédagogique de proximité (Bouvier, 2015). Le modèle de la Finlande, qui a opté pour une approche systémique du management des établissements scolaires orientée vers l'amélioration des apprentissages par la coopération entre les acteurs de l'établissement et les parties prenantes, est souvent mis en avant. Il permet de faire progresser chacun par les interactions et les influences mutuelles (Halgreaves et al., 2009). On retrouve le principe de l'organisation apprenante constituée d'acteurs qui, par leur culture et leurs comportements, interagissent et s'impliquent dans la gestion du changement vers une plus grande performance (Senge 1990). MODALITÉS DE CONTRÔLE ET D'ÉVALUATION Le niveau central est celui qui détient les prérogatives de définition, de régulation et de contrôle du service public. Il définit la stratégie éducative, procède à l'allocation des moyens publics sur le territoire et contrôle leurs mises en œuvre. Les établissements scolaires se situent au niveau opérationnel. Ils ont la prérogative de production du service public. Dans le cadre de leur autonomie, les écoles, les collèges et les lycées sont amenés à développer leur politique éducative de façon à répondre au plus près aux besoins des usagers. Le management prend ainsi toute sa dimension : il faut identifier les besoins éducatifs, prendre en compte l'environnement éducatif, définir un projet d'établissement qui mobilise différentes ressources et qui permet d'adapter les pratiques pédagogiques au public scolaire. Le management d'un établissement scolaire est indissociable du mode de régulation du système éducatif. Il s'inscrit dans le cadre défini par l'autorité de tutelle. Les établissements scolaires ne sont pas totalement autonomes. Ils doivent rendre des comptes au niveau central sur l'utilisation des moyens qui leur ont été alloués et sur la façon dont ils mettent en œuvre une politique éducative locale qui s'inscrit dans la stratégie globale voulue par l'autorité de tutelle. Un des outils de régulation est la contractualisation avec les établissements scolaires.