CONCLUSION
CONCLUSION
CONCLUSION
L’octroi des crédits au secteur privé étant l’une des caractéristiques majeures d’un système
financier développé, il serait nécessaire d’appliquer la fiscalisation graduelle et non uniforme
des taxes sur la distribution des crédits. Ces dernières doivent être élevées pour les crédits de
gros montant et dégressifs pour les crédits de faible montant. Pour certains secteurs d’activité
comme l’agriculture, qui a un impact énorme sur la croissance des pays de l’ASS, les pouvoirs
publics doivent accorder des subventions, mais qui se limitent à supporter une partie des taux
d’intérêt débiteurs. En effet, les subventions directes monétaires pèsent lourdement sur le
budget des Etats et sont mal utilisées par les bénéficiaires qui n’ont aucune contrainte quant à
leur remboursement.
La variable de l’inclusion financière a un impact positif sur le taux de croissance. Plus la taille
du secteur financier augmente (plus de banques et d’institutions financières, plus de comptes
bancaires et autres services financiers offerts aux populations, etc.), plus le taux de croissance
augmente, toutes choses égales par ailleurs. Ce résultat corrobore avec le signe attendu de
notre étude. Ce résultat est en adéquation avec les travaux de McKinnon et Shaw (1973),
Zenasni (2014) et Onaolapo (2015).
La principale limite de ce travail pourrait être la non prise en compte de l’ensemble des
dimensions de l’inclusion financière, comme celle du bien-être. Pour améliorer ce travail, il
est recommandé de prendre en compte ces dimensions de l’inclusion financière et les autres
acteurs fournisseurs de services et produits financiers.
Nous pouvons espérer à l’issue de ce modeste travail interpellateur, que les pouvoirs publics
membres de l’union économique monétaire ouest africaine se résoudront à développer des
stratégies et moyens pour améliorer l’inclusion financière afin d’impulser la croissance
économique. Ce n’est plus un objectif stratégique, mais un impératif.
Enfin, au regard de ces résultats, nous formulons quelques recommandations que nous
jugeons pertinentes:
Dans cette étude, notre objectif principal était de s’efforcer à analyser empiriquement l’impact
de l’inclusion financière sur la croissance économique de l’UEMOA. Pour atteindre cet
objectif, nous avons recouru à l’analyse économétrique basée sur un modèle de panel linéaire
général. Les données macroéconomiques utilisées provenaient des sources suivantes : la
Banque Mondiale, la BCEAO, Statistiques financière de la FMI, Global Findex. L’étude porte
sur un panel de sept (08) pays de l’UEMOA et sur une période allant de 2010 à 2021.
Mais avant d’y arriver, nous avons jugé nécessaire d’avoir une compréhension large des deux
phénomènes (inclusion financière et croissance économique) dans le contexte de l’UEMOA,
en essayant de faire ressortir leur état des lieux, leurs évolutions, dans le chapitre 1. Ensuite
on a fait une revue de la littérature afin de cerner les différents aspects théoriques et
conceptuels de cette relation, dans le chapitre 2. Pour cela, nous avons donné un aperçu
général de l’inclusion financière (définition, mesure), de la croissance économique
(définitions et les principaux modèles de la croissance économique), et sur le lien théorique et
empirique de la relation entre l’inclusion financière et la croissance économique. En d’autres
termes, le travail nous a permis de conclure que l’inclusion financière est un concept
multidimensionnel et en dehors des obstacles empêchant son évolution, elle est sans doute,
une passerelle pour la stimulation de la croissance économique. Bref, les deux premiers
chapitres nous montrent la voie à entreprendre dans l’étude économétrique que nous avons
réalisé au niveau du troisième (dernier) chapitre.
Avant de rappeler les principaux résultats empiriques issus de notre étude, nous rappelons que
la démarche méthodologique que nous avons adoptée comprend trois étapes que sont : le test
de stationnarité, la vérification de l’existence de la cointégration et l’estimation de la relation
de terme par la méthode de FMOLS.
Les résultats de l’estimation économétrique sont très intéressants dans la mesure où ils
éclairent sur les effets de l’inclusion financière à la croissance économique à long terme.
En effet, nos résultats effectués sur Eviews 12 montrent qu’il existe à long terme un impact
positif et significatif de l’inclusion financière sur la croissance économique de l’UEMOA.
Mais, également, à l’exception des dépenses courantes, toutes les autres variables de contrôle
(ouverture commerciale et épargne intérieure) prises en considération dans le modèle,
impactent positivement et significativement la croissance économique de l’UEMOA. D’où la
nécessité des autorités publiques de promouvoir un système financier inclusif pour soutenir la
croissance économique et réduire la pauvreté.
Pour cela, l’État devrait réunir les conditions nécessaires pour un système financier plus
inclusif et le développement financier doit être un impératif et une priorité pour une
croissance économique prospère. Ainsi, le soutien de l’État doit être orienté vers
l’assouplissement de la règlementation en matière de bancarisation, la densification du réseau
d’agences bancaires pour une meilleure proximité à la clientèle, la réduction des coûts
bancaires, une offre de services financiers accessibles et diversifiées pour une incitation de la
population à se bancariser, et surtout l’utilisation optimale des NTIC par les institutions
financières pour une facilité d’utilisation des services proposés.
A la fin de ce travail nous pouvons conclure que le système financier Algérien a fait de grands
pas vers l’avant, sauf qu’il reste encore un long chemin à faire pour réaliser son autonomie. Il
est probable que c’est seulement à ce moment là qu’il pourra participer activement à la
promotion des différents secteurs économiques en favorisant les investissements innovateurs
et rentables.
Nous souhaitons conclure ce mémoire par ces quelques mots. Nous avons essayé non
sans peine à mettre en œuvre une approche par cointégration sur données de panel afin
d’apporter un éclairage empirique sur la relation entre inclusion financière et croissance
économique dans l’espace UEMOA. Les résultats montrent divers tendances et confirment
des propositions théoriques et empiriques. Néanmoins, il serait plus judicieux de poursuivre
l’analyse en apportant des améliorations par l’élargissement des outils techniques et le
perfectionnement de la méthodologie. Un regard plus rigoureux devrait être porté sur la
modélisation de la relation entre le système financier et la croissance économique.
Ce mémoire présente cependant des limites dont la levée peut améliorer la qualité et la
pertinence des résultats. On peut noter celle qui concerne le nombre de la qualité de
l'environnement utilisé. La prise en compte d'autres indicateurs (pollution de l'eau, déchets
municipaux etc.) permettrait d'appréhender de façon globale la nature de la relation entre
l'environnement et la croissance économique. Cette limite cependant est liée au manque de
données sur les RNE au Sénégal. Ainsi sur le plan de la méthodologie, nous avons procédé
qu’à l’estimation de la relation d’équilibre de long terme, nous n’avons pas posé la question
sur l’ajustement de court terme, les forces de rappelles, dans ce travail. Pour une prochaine
étude, on pourrait envisager l'utilisation du modèle vectoriel à correction d’erreur (VECM).
Par ailleurs, durant cette étude, nous avons été confrontés à diverses difficultés.
Deuxièmement, nous avons connu des difficultés liées au manque patent de données sur
l’inclusion financière.
Enfin, des recherches plus approfondies sur la thématique pourraient mieux aider les acteurs
de l’inclusion financière ainsi que de la finance digitale. Il serait plus opportun de les
accentuer sur les besoins sexo-spécifiques de services financiers formels ainsi que les
besoins selon que les individus sont issus des zones urbaines ou des zones rurales afin de
proposer des services plus pertinents.