RG3502018

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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE


-------------------
COUR D’APPEL DE COMMERCE
D’ABIDJAN AUDIENCE PUBLIQUE DU 10 JANVIER 2019
---------------
CABINET DU PREMIER
PRÉSIDENT L’an deux mil dix-neuf ;
-------------- Et le dix janvier ;
ORDONNANCE DU
10 JANVIER 2019 Nous, KACOU Brédoumou Florent, Conseiller,
-------------- délégué dans les fonctions de Premier Président de la Cour
RG N°350/2018 d’Appel de Commerce d’Abidjan statuant en matière de
------------- référé d’heure à heure ;
AFFAIRE

1°- Monsieur SEKLAWI Raïfé Assisté de Maître KOUTOU Aya Gertrude épouse
GNOU, Greffier ;
2°- Monsieur ATIE Afif
(SCPA Paul KOUASSI & Associés)
Avons rendu l’ordonnance dont la teneur suit :
Contre
Par exploit d’huissier du 26 décembre 2018, Madame
1°- Société PREMIUM COURTAGE
ASSUR SEKLAWI Raïfé épouse ATIE, née en 1953 au Liban,
commerçante, de nationalité ivoirienne, demeurant à Tyr
2°-Madame AMINA Najib Ezzedine (Liban), Kana, Rue des Oliviers et Monsieur ATIE Afif,
(Maître TOURÉ Kadidia)
né en 1945 au Liban, de nationalité ivoirienne, demeurant à
3°-Monsieur ATIE Khodor Tyr (Liban), Kana, Rue des Oliviers ont assigné, suivant
ordonnance n°95/2018 rendue le 24 décembre 2018 par
4°-Monsieur SEKLAOUI Kamel
-------------- Monsieur le Premier Président de la Cour d’Appel de
DÉCISION Commerce d’Abidjan, la société PREMIUM
------------ COURTAGE ASSUR, société à responsabilité limitée au
Contradictoire
--------- capital de 3.000.000 F CFA, dont le siège social est sis à
Abidjan Treichville, Boulevard Valéry Giscard d’Estaing,
Nous déclarons incompétent pour connaître
face SOLIBRA, Immeuble LES DUNES, 2ème étage, 30 BP
du présent litige au profit de la Cour
d’Appel de Commerce d’Abidjan ;
985 Abidjan 30, prise en la personne de son représentant
légal, ayant pour conseil Maître TOURE Kadidia, Avocat à
Condamnons Madame SEKLAWI Raïfé la Cour d’Appel d’Abidjan, y demeurant Abidjan Cocody
épouse ATIE et Monsieur ATIE Afif aux Riviera III Allabra, lot 128, tel : 22-47-68-75, cel :07-55-20-
dépens.
59, 02 BP23 Abidjan 02, Madame AMINA Najib
EZZEDINE, née le 10 avril 1975 à Tiassalé, gérante de
société, de nationalité ivoirienne, domiciliée à Abidjan
Cocody Danga, 30 BP 985 Abidjan 30, ayant également
pour conseil Maître TOURE Kadidia, Monsieur ATIE
Khodor, né le 23 juin 1980 à Cocody, gérant de société, de
nationalité ivoirienne, domicilié à Abidjan Cocody
Ambassade, 03 BP 1716 Abidjan 03, et Monsieur
SEKLAOUI Kamel, né le 29 février 1976 à Abidjan
gérant de société, de nationalité ivoirienne, 19 BP 819
Abidjan 19, à comparaître le 27 décembre 2018 devant la
1
juridiction présidentielle de la Cour de ce siège statuant en
matière de référés d’heure à heure à l’effet de s’entendre :

- désigner un administrateur provisoire qui sera au-


dessus des dissensions des parties, et qui aura à
charge de façon impartiale :
• d’administrer et de diriger la société PREMIUM
COURTAGE ASSUR pendant une période de six
(6) mois prorogeable à compter de la
signification de la décision à intervenir dans
l’attente des suites du litige opposant les parties
devant les différentes juridictions ;
• d’accomplir tous les actes et formalités
indispensables au bon fonctionnement de la
société ;
• d’adresser au Greffier en chef de la Cour d’Appel
de Commerce d’Abidjan un rapport bimensuel
d’administration assorti de tous justificatifs ;
- condamner les défendeurs aux dépens distraits au
profit de la SCPA Paul KOUASSI & Associés, Avocats
aux offres de droit ;

Au soutien de leur action, Madame SEKLAWI Raïfé épouse


ATIE et Monsieur ATIE Afif exposent que la société
PREMIUM COURTAGE ASSUR a été constituée entre
Messieurs ATIE Kodor et SEKLAOUI Kamel en date du 06
septembre 2007 suivant statuts dressés par Maître
Clémence LASME-SERIME, Notaire résidant à Abidjan ;

Que Madame AMINA Nagib EZZEDINE en a été désignée


la gérante statutaire ;

Que toutefois, suivant acte reçu en l'étude du notaire sus


indiqué en date du 04 juin 2008, Messieurs ATIE Kodor et
SEKLAOUI Kamel ont cédé la totalité de leurs parts
sociales à Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et
Monsieur ATIE Afif ;

Que par suite de cette cession, Madame SEKLAWI Raïfé


épouse ATIE et Monsieur ATIE Afif sont devenus
détenteurs exclusifs du capital social à concurrence de 50 %
chacun ;

Qu’en sa qualité de gérante de la société PREMIUM


COURTAGE ASSUR, Madame AMINA Nagib EZZEDINE
est intervenue à l'acte de cession, pour marquer
2
l'acceptation de la société, conformément aux dispositions
de l'article 317 de l'Acte Uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique, dispensant ainsi les cessionnaires de faire
signifier la cession à la société pour son opposabilité ;

Que pour tenir compte de la cession, les statuts de la


société ont été mis à jour, et Madame AMINA Nagib
EZZEDINE en est demeurée gérante statutaire par la
volonté des nouveaux associés ;

Que la société a toujours fonctionné avec les noms de


Madame SEKLAWI Raïfé et Monsieur ATIE Afif en qualité
d'associés et ceci, la société et la gérante ne l'ont jamais
ignoré ;

Que d'ailleurs, à l'instar de tous les documents de la


société, les pièces et documents comptables édités sous la
signature de Madame AMINA Nagib EZZEDINE, la
gérante, indiquent éloquemment les noms de Madame
SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et Monsieur ATIE Afif en
qualité d'associés ;

Que c'est dans cette atmosphère que la société a toujours


fonctionné ;

Que cependant, depuis l'année 2016 et l'exercice clos en


date du 31 décembre 2017, la société PREMIUM
COURTAGE ASSUR n'a tenu aucune assemblée générale
en ce que la gérante n'en a pas convoquée ;

Qu’en leur qualité d'associés, Madame SEKLAWI Raïfé


épouse ATIE et Monsieur ATIE Afif ont donc en date du 26
septembre 2018 exigé de la gérante, la convocation de
l'assemblée générale comme le leur autorise l'article 317 de
l'Acte Uniforme précité ;

Qu’au grand étonnement des associés, la gérante a marqué


un refus formel à leur exigence ;

Que Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et Monsieur


ATIE Afif ont alors saisi le juge des référés du Tribunal de
Commerce d'Abidjan aux fins de voir désigner tout
mandataire qu'il plaira aux fins de convoquer ladite
assemblée générale ;

3
Qu’au cours de cette procédure, de façon fort surprenante,
Madame AMINA Nagib EZZEDINE va laisser entendre au
juge des référés que Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE
et Monsieur ATIE Afif ne sont pas associés de la société
PREMIUM COURTAGE ASSUR et demander alors au juge
des référés de se déclarer incompétent pour contestation
sérieuse sur la qualité d'associé des demandeurs ;

Que vidant son délibéré en date du 13 novembre 2018, le


juge des référés s'est à tort déclaré incompétent pour ce
motif par ordonnance n° 3496/2018 ;

Que Madame SEKLAWI Raïfé et Monsieur ATIE Afif ont


interjeté appel de cette ordonnance devant la Cour d'Appel
de Commerce de ce siège ;

Que par ailleurs, Madame AMINA Nagib EZZEDINE,


tirant prétexte de sa seule qualité de gérante et menant
avec elle la société PREMIUM COURTAGE ASSUR, a
déclaré avoir saisi le doyen des juges d'instruction du
Tribunal de Première Instance d'Abidjan-Plateau d'une
plainte avec constitution de partie civile pour faux et usage
de faux portant sur l'acte notarié de cession de parts
sociales ;

Que la saisine du Premier Président de la Cour d'appel de


Commerce d'Abidjan en sa qualité de juge des référés, sur
le fondement des dispositions des articles 50 alinéa 1 de la
loi du 8 décembre 2016 portant création, organisation et
fonctionnement des juridictions de commerce et 223
alinéa 2 du code de procédure civile, commerciale et
administrative, se justifie en l'espèce par l'urgence qui
caractérise la cause ;

Qu’en effet, Madame AMINA Nagib EZZEDINE qui est


gérante de la société PREMIUM COURTAGE ASSUR par la
seule volonté des associés SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et
ATIE Afif, n'a jamais contesté la qualité d'associés de ces
derniers depuis l'année 2008, date de la cession des parts
sociales ;

Que c'est seulement parce que les associés ont emprunté la


voie de droit en saisissant le juge pour vaincre son inertie à
convoquer une assemblée générale qu'elle tente, mais à
tort, de leur dénier cette qualité en mettant en œuvre
diverses procédures pour faire obstacles à leur droit ;

4
Qu’il est constant que du fait de ces contestations, les
divers droits des associés, notamment leur droit à
l'information, se trouvent paralysés ;

Que ceux-ci n'ont plus aucune visibilité sur le


fonctionnement de la société du fait des agissements de la
gérante qui leur conteste à tort leur qualité d'associés ;

Que tous ces faits et litiges en cours sont symptomatiques


des dissensions entre les associés et la gérante qui rendent
nécessairement impossibles le fonctionnement normal de
la société ;

Qu’en l'état, aucune décision de justice passée en force de


chose jugée irrévocable n'a remis en cause la qualité
d'associés de Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et
Monsieur ATIE Afif résultant de l'acte de cession de parts
sociales et des statuts notariés sus énoncés ;

Que Madame AMINA Nagib EZZEDINE, qui dénie à tort la


qualité d'associés aux demandeurs, elle n’est pas associée
de la société PREMIUM COURTAGE ASSUR ;

Qu’elle en est que la simple gérante ;

Que cette société ne devrait donc pas demeurer entre les


seules mains de Madame AMINA Nagib EZZEDINE pour
qu'elle en fasse une gestion occulte non suivie de contrôle
dans son seul intérêt en essayant d'écarter les réels associés
que sont Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et
Monsieur ATIE Afif par la mise en œuvre de procédures
dilatoires ;

Que ceux-ci sollicitent par conséquent la désignation d’un


administrateur provisoire sur le fondement des
dispositions de l'article 160-1 de l'Acte Uniforme relatif au
droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique ;

En réponse, Madame AMINA Nagib EZZEDINE et la


société PREMIUM COURTAGE ASSUR font valoir que
suite à une action introduite par Madame SEKLAWI Raïfé
épouse ATIE et Monsieur ATIE Afif suivant exploit en date
du 16 octobre 2018, la juridiction présidentielle du
Tribunal de Commerce d'Abidjan, après avoir constaté
l'existence d'une plainte pénale pour délit de faux en

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écriture publique et d'usage de faux, et l'existence de
contestations sérieuses sur la qualité d'associé dont se
prévalent les parents biologiques de Monsieur ATIE
Khodor, s’est déclarée incompétente par ordonnance de
référé RG N° 3496/2018 en date du 13 novembre 2018 ;

Que contre cette décision, un appel a été formé par un


exploit d’huissier en date du 14 décembre 2018 avec
ajournement au 27 décembre 2018 ;

Qu'alors que la Cour d'Appel de Commerce est saisie et doit


statuer sur la compétence de la juridiction des référés et
sur la recevabilité de l'action de Madame SEKLAWI Raïfé
épouse ATIE et de Monsieur ATIE Afif, Monsieur ATIE
Khodor, pour contourner les effets de l'ordonnance de
référé sus indiqué, a fait remettre une autre assignation en
référé aux défenderesses, par empiètement sur la
compétence de la Cour, en demandant la désignation d’un
administrateur provisoire pour gérer la société PREMIUM
COURTAGE ASSUR ;

Que cette démarche procédurale insolite, qui vise à éluder


l'incompétence d'attribution de la juridiction des référés, se
heurte malheureusement à l'exception de litispendance au
regard de la saisine de la Cour d'Appel de Commerce
d'Abidjan ;

Que par ailleurs, au regard de la plainte déposée, qui a fait


l’objet d'une ordonnance de consignation et du règlement
de ladite consignation, l'acte de cession des parts sociales
de la société PREMIUM COURTAGE ASSUR au profit de
Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et de Monsieur
ATIE Afif contesté et argué de faux ne peut en l'état servir
de fondement à une action en référé ;

Qu’en effet, l'article 34 de la loi N° 69- 372 du 12 août 1969


portant statut du notariat modifiée et complétée par la loi
N° 97-513 du 4 septembre 1997, de même que l'article 1319
du code civil prévoient que : « Tous les actes notariés font
foi en justice de la convention qu'ils renferment, entre les
parties contractantes et leurs héritiers ou ayants cause. Ils
sont exécutoires sur toute l'étendue du territoire de la
République. Néanmoins en cas de plainte en faux
principal, l'exécution de l'acte argué de faux est suspendu
par la mise en accusation » ;

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Que dans ces conditions, la juridiction des référés compte
tenu de cette contestation sérieuse, qui doit être tranchée
par la juridiction de fond, n'a pas compétence d'attribution
au regard des dispositions de l'article 226 du code de
procédure civile, commerciale et administrative pour se
prononcer sur l'action des demandeurs d’autant moins que
cette contestation n'a pas fait l'objet d'un jugement par le
Tribunal de Commerce d'Abidjan, juridiction devant
laquelle elle doit être portée ;

Qu'il y a donc lieu de décliner la compétence d'attribution


de la juridiction des référés au profit du Tribunal de
Commerce d'Abidjan pour se prononcer sur l'action de
Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et Monsieur ATIE
Afif ;

Que les demandeurs ne justifient pas de leur qualité


d'associés de la société PREMIUM COURTAGE ASSUR ;
Que cette qualité ne pouvant leur être attribuée que dans
l'hypothèse d'une cession régulière de parts sociales par
l'accomplissement des formalités requises à l'article 10 des
statuts de ladite société ;

Que les demandeurs qui ne justifient pas de


l’accomplissement desdites formalités, ne peuvent opposer
à la société PREMIUM COURTAGE ASSUR et à sa gérante
Madame AMINA Najib EZZEDINE, une cession de parts
sociales à la suite de laquelle ils auraient pu devenir des
associés de ladite société ;

Qu'en tout état de cause, l'action des demandeurs a un


caractère frauduleux, abusif et vexatoire dans la mesure où
elle tend à porter atteinte aux intérêts de la société
PREMIUM COURTAGE ASSUR et à ceux de sa gérante,
Madame AMINA Najib EZZEDINE, commune en biens
avec Monsieur ATIE KODOR ;

Que dès lors, il y a lieu de déclarer l'action des demandeurs


irrecevable pour défaut de qualité et d'intérêt légitime
juridiquement protégé ;

Pour sa part, Monsieur ATIE Khodor déclare qu’il est


d’accord pour la nomination d’un administrateur
provisoire de la société PREMIUM COURTAGE ASSUR
pour la sauvegarde des droits de Madame SEKLAWI Raïfé
épouse ATIE et de Monsieur ATIE Afif, ses parents

7
biologiques, auxquels il a cédé ses parts sociales détenues
dans ladite société ;

Monsieur SEKLAOUI Kamel n’a pas fait valoir de moyens ;

SUR CE
En la forme
Sur le caractère de la décision
Considérant que la société PREMIUM COURTAGE
ASSUR, Madame AMINA Najib EZZEDINE et Monsieur
ATIE Khodor ont comparu ;

Que Monsieur SEKLAOUI Kamel a eu connaissance de la


procédure ;

Qu’il y a lieu de statuer contradictoirement à l’égard de


tous les défendeurs ;
Sur la compétence
Considérant que Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et
Monsieur ATIE Afif soutiennent qu’ils n’ont plus de
visibilité sur le fonctionnement de la société PREMIUM
COURTAGE ASSUR dans la mesure où Madame AMINA
Najib EZZEDINE, la gérante de cette société, leur dénie à
tort la qualité d’associés lorsqu’ils ont saisi la juridiction
présidentielle du Tribunal de Commerce d’Abidjan pour
vaincre son inertie à convoquer une assemblée générale de
la société ;

Que cette juridiction s’étant déclarée incompétente pour


nommer un mandataire ad’hoc chargé de convoquer cette
assemblée générale pour contestation sérieuse sur leur
qualité d’associés, ils ont relevé appel de cette décision
devant la Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan
actuellement saisie de ce recours ;

Que selon eux, cette situation met en lumière des


dissensions entre associés qui rendent nécessairement
impossible le fonctionnement normal de la société
PREMIUM COURTAGE ASSUR ;

Que pour cette raison, ils sollicitent de la juridiction des


référés de la Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan, la
désignation d’un administrateur provisoire pour gérer
ladite société dans l’attente de suites du litige opposant les
parties devant les différentes juridictions ;

8
Considérant que la société PREMIUM COURTAGE ASSUR
et Madame AMINA Najib EZZEDINE relèvent qu’ils ont
saisi le doyen des juges d’instruction du Tribunal de
Première Instance d’Abidjan d’une plainte avec
constitution de partie civile en arguant de faux l’acte
notarié de cession de parts sociales en date du 04 juin
2008 effectuée au profit Madame SEKLAWI Raïfé épouse
ATIE et Monsieur ATIE Afif ainsi que l’acte de mise à jour
des statuts de ladite société ;

Qu’ils estiment qu’en raison de cette contestation sérieuse,


la juridiction des référés de la Cour de ce siège n'a pas
compétence d'attribution au regard des dispositions de
l'article 226 du code de procédure civile, commerciale et
administrative pour se prononcer sur l’action des
demandeurs, cette contestation devant être tranchée par la
juridiction du fond ;

Considérant que les demandeurs font remarquer qu’en


l’état, aucune décision passée en force de chose jugée
irrévocable n’a remis en leur qualité d’associés résultant de
l’acte de cession de parts sociales et des statuts notariés de
la société PREMIUM COURTAGE ASSUR ;

Considérant que l’article 160-1 de l’Acte Uniforme relatif au


droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique
dispose que : « Lorsque le fonctionnement normal de la
société est rendu impossible, soit du fait des organes de
gestion, de direction ou d'administration, soit du fait des
associés, la juridiction compétente statuant à bref délai,
peut décider de nommer un administrateur provisoire aux
fins d'assurer momentanément la gestion des affaires
sociales.» ;

Qu’aux termes de l’article 160-2 de l’Acte précité, la


juridiction compétente est saisie à la requête soit des
organes de gestion, de direction ou d’administration, soit
d’un ou plusieurs associés ;

Considérant qu’en l’espèce, Madame SEKLAWI Raïfé


épouse ATIE et Monsieur ATIE Afif demandent la
nomination d’un administrateur provisoire en se prévalant
de la qualité d’associés de la société PREMIUM
COURTAGE ASSUR ;

9
Qu’il est toutefois constant que l’acte notarié de cession des
parts sociales ainsi que les statuts mis à jour de ladite
société sur lesquels ils fondent cette qualité font l’objet
d’une plainte en faux dont le doyen des juges d’instruction
du Tribunal de Première Instance d’Abidjan est saisi par la
société PREMIUM COURTAGE ASSUR et Madame
AMINA Najib EZZEDINE ;

Qu’il en résulte que la qualité d’associés de Madame


SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et Monsieur ATIE Afif est
sérieusement contestée par les défenderesses, cette qualité
ne relevant pas de l’évidence et ne pouvant être déduite de
l’acte notarié de cession des parts sociales et des statuts dès
lors que ceux-ci font l’objet d’une procédure pénale en
faux ;

Que dès lors, pour statuer sur la présente demande de


désignation d’un administrateur provisoire, le juge des
référés doit au préalable trancher la contestation relative à
la qualité d’associés des demandeurs ;

Que ce faisant, il sera conduit inévitablement à toucher le


fond du litige alors qu’aux termes de l’article 226 du code
de procédure civile, commerciale et administrative, « la
décision du juge des référés ne peut en aucun cas porter
atteinte au principal » ;

Que ne pouvant enfreindre l’interdiction de préjudicier au


principal prescrite par la loi, il y a lieu pour le juge des
référés de la juridiction de se déclarer incompétent au
profit de la Cour ;
Sur les dépens
Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et Monsieur ATIE
Afif succombant, il y a lieu de les condamner aux dépens.
PAR CES MOTIFS
Statuant, publiquement, contradictoirement et en dernier
ressort ;

Nous déclarons incompétent pour connaître du présent


litige au profit de la Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan ;

Condamnons Madame SEKLAWI Raïfé épouse ATIE et


Monsieur ATIE Afif aux dépens.

Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jour, mois et


an que dessus.

10
ET AVONS SIGNÉ AVEC LE GREFFIER./.

11

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