Cours 1ère S2
Cours 1ère S2
Cours 1ère S2
Kevin Tanguy
5 juin 2019
2
Table des matières
1 Second degré 7
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Rappels et pré-requis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 Forme canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4 Résolution d’équations du second degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.5 Signe d’un polynôme du second degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.6 Représentation graphique d’un polynôme du second degré . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.7 Bilan du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.8 Challenges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.8.1 Méthode de Cardan (publiée dans l’Ars Magna en 1545) . . . . . . . . . . . . 17
1.8.2 Méthode de Ferrari (1522-1565) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.8.3 Quelques dernières remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2 Vecteurs 19
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2 Rappels : généralité sur les vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3 Colinéarité entre deux vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.1 Définition et conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.2 Critère de colinéarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.4 Décomposition d’un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.1 Différents repères du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.2 Décomposition d’un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.3 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.5 Bilan du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.6 Pour en savoir plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.6.1 Quelques remarques sur la géométrie non euclidienne . . . . . . . . . . . . . . 24
2.6.2 Curiosité en grande dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.6.3 Distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3 Suites numériques 29
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2.1 Formule explicite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.2.2 Formulation par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3 Suites usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3
4 TABLE DES MATIÈRES
6 Statistiques 51
6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
6.2 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
6.3 Description par quantiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
6.4 Description par moyennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
6.5 Comparaison de séries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
6.6 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
12 Loi Binomiale 85
12.1 Loi de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
12.1.1 Epreuve de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
12.1.2 Schéma de Bernoulli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
12.2 Loi Binomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
12.2.1 Variable aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
12.2.2 Espérance, variance et écart-type d’une loi binomiale . . . . . . . . . . . . . . 87
12.2.3 Nombres factoriels et coefficient binomiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
14 Echantillonage 91
14.1 Echantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
14.2 Estimation et intervalle de fluctuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
14.3 Test statistiques et loi binomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
6 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1
Second degré
1.1 Introduction
Définition 1.1.1. Une fonction polynomiale de degré deux (ou trinôme du second degré) est une
fonction de la forme
f : x 7→ ax2 + bx + c
avec a 6= 0 et (b, c) ∈ R2 .
• si nous cherchions à modéliser l’évolution du nombre de naissance lors d’un « baby boom »,
• enfin, si nous voulions résoudre le problème d’optimisation suivant : étant donné un triangle
scalène (quelconque) AP B dont le côté AB est de longueur 1, sur lequel nous plaçons un
point M ∈ [A, B] et un point Q ∈ [P B] de tels sorte que les triangles AP M et M QB soient
équilatéraux, comment choisir la position du point M pour maximiser l’aire du triangle
M P Q ou pour minimiser l’aire du quadrilatère AP QM ?
7
8 CHAPITRE 1. SECOND DEGRÉ
• x2 − 9 = 0 ou x2 + 2x + 1 = 0
• ...
3. De manière similaire, savoir résoudre des inéquations de la forme : x2 > 5, x2 < −2 . . .
f : x 7→ ax2 + bx + c
avec a 6= 0 et (b, c) ∈ R2 .
Proposition 1 (Forme canonique). Tout polynôme du second degré peut s’écrire sous la forme
canonique
2
b ∆
f (x) = a x + − 2 , x∈R
2a 4a
où ∆ = b2 − 4ac est le discriminant du polynôme.
Démonstration. Soit f un polynôme du second degré : i.e. f (x) = ax2 + bx + c avec a 6= 0. Puisque
a est non nul, il est alors possible d’écrire
2 b c
f (x) = a x + x +
a a
b
(x + . . .)2 = x2 + x + . . .
a
1.4. RÉSOLUTION D’ÉQUATIONS DU SECOND DEGRÉ 9
nous obtenons
2 b c
f (x) = a x + x+
a a
2
b b2 c
= a x2 + − 2+
2a 4a a
2 2
2 b b c
= a x + − −
2a 4a2 a
2 2
2 b b − 4ac
= a x + −
2a 4a2
3. Si f (x) = x2 + 2x + 1, alors
f (x) = (x + 1)2 + 0
−b
x0 = .
2a
Remarque. Lorsque ∆ = 0, cela signifie qu’il était possible d’utiliser une identité remarquable pour
résoudre l’équation (E) et qu’il n’était pas utile de calculer le discriminant. En classe de Terminale
S, vous verrez qu’il est possible de trouver, avec un peu d’imagination, des solutions (dans un
contexte plus large) à l’équation (E) lorsque ∆ < 0.
Démonstration. Soit f un polynôme du second degré, rappelons qu’il est possible d’exprimer f sous
sa forme canonique :
2
b ∆
f (x) = a x + − 2 avec ∆ = b2 − 4ac.
2a 4a
Ainsi, la résolution de l’équation (E) est équivalente à
2
b ∆
x+ − 2 =0
2a 4a
√
1. Supposons, dans un premier temps que ∆ > 0. Alors, ∆ existe et l’équation précédente peut
s’écrire comme suit :
2 √ 2
b ∆
x+ − =0
2a 2a
Il est alors possible d’utiliser l’identité remarquable a2 − b2 = (a + b)(a − b) qui nous fournit
√ √
b ∆ b ∆
x+ + x+ − =0
2a 2a 2a 2a
Ainsi, l’ensemble des solutions de (E) S s’exprime de la manière suivante :
√ √
−b − ∆ −b + ∆
S = x ∈ R, f (x) = 0 = x1 = ou x2 =
2a 2a
2. Supposons à présent que ∆ = 0. En reprenant les calculs précédents, la résolution de l’équation
(E) est équivalente à
2
b
x+ =0
2a
Il est alors aisé de déterminer l’ensemble des solutions S :
−b
S = x ∈ R, f (x) = 0 = x0 =
2a
1.5. SIGNE D’UN POLYNÔME DU SECOND DEGRÉ 11
Exemple 1.4.1. Résolvons les équations suivantes à l’aide, si nécessaire, de la proposition précé-
dénte :
1. x2 − 2x − 15 = 0
2. x2 + x + 1 = 0
3. x2 + 2x + 1 = 0.
Exemple 1.4.2. Proposer un algorithme permettant de résoudre une équation du second degré à
partir d’un polynôme du second degré donné.
x −∞ x1 x2 +∞
x −∞ x0 +∞
x −∞ +∞
f (x) signe de a
x −∞ x1 x2 +∞
x − x1 − 0 + +
x − x2 − − 0 +
2. Si ∆ = 0 nous avons f (x) = a(x − x0 )2 . Observons alors que f (x0 ) = 0 et que (x − x0 )2 > 0
si x 6= x0 pour conclure.
dominant a.
5
2. Résolvons l’inéquation 3x − 4 + x < 0 pour tout x ∈ R.
x −∞ α +∞
f (x) β
En revanche, si a < 0, f atteint alors son maximum en ce même point (cf. figure) :
x −∞ α +∞
f (x) β
Démonstration. A partir de la forme canonique et en s’appuyant sur le cours de 2nd, nous re-
marquons que f est une parabole dont les paramètres sont donnés par les réels (a, α, β). Nous
distinguons alors deux cas de figure :
• Si a > 0, la fonction g(x) = a(x − α)2 est décroissante pour x ≤ α et croissante pour
x ≥ α. De plus, elle admet un minimum en x = α. Par conséquent, la fonction f étant une
translation de g, f admet les mêmes variations. Le point minimal de sa courbe représentative
est donné par S α, f (α) .
• Si a < 0, la fonction g a des variations opposées au cas précédent. La fonction f admet alors
un maximum en x = α.
Remarque. Lorsque a > 0 (resp. a < 0), il est coutume de dire que la parabole est orientée vers le
bas (resp. vers le haut).
14 CHAPITRE 1. SECOND DEGRÉ
Maintenant que nous avons établi que la courbe représentative d’un polynôme du second degré
était une parabole, nous pouvons compléter notre étude en utilisant les tableaux de signe de la
section précédente. Géométriquement, nous allons voir que les racines de f correspondent aux
points d’intersections entre Cf et l’axe des abscisses.
Proposition 6 (Position par rapport à l’axe des abscisses). Dans le même contexte que ce qui
précède, nous avons à nouveau trois cas de figures :
1. Si ∆ > 0, l’équation f (x) = 0 ayant deux solutions, la courbe Cf coupe l’axe des abscisses en
deux points d’abscisse x1 et x2 .
2. Si ∆ = 0, l’équation f (x) = 0 ayant une solution, la courbe Cf coupe l’axe des abscisses en
un point d’abscisse x0 .
3. Si ∆ < 0, l’équation f (x) = 0 n’ayant aucune solution, la courbe Cf ne rencontre jamais l’axe
des abscisses et reste du signe de a.
Exemple 1.6.1. Voici trois exemples, pour lesquels a > 0, illustrant les cas de figures envisageables.
1.6. REPRÉSENTATION GRAPHIQUE D’UN POLYNÔME DU SECOND DEGRÉ 15
Remarque. Nous retrouvons également de manière graphique, les résultats obtenus sur le signe d’un
polynôme du second degré.
16 CHAPITRE 1. SECOND DEGRÉ
• Recherche des racines d’un polynôme du second degré f (solutions de l’équation f (x) = 0).
• Variation d’un polynôme du second degré f et extrema (minimum ou maximum) avec ses
coordonnées.
1.8 Challenges
Pour les plus curieux, voici deux problèmes facultatifs (bien évidemment hors programme) don-
nant des pistes de résolutions d’équations de degré supérieur.
(Ẽ) : z 3 − 15z − 4 = 0
Voici quelques indications pour déterminer les trois racines réelles de ce polynôme :
• Il pourra être utile de chercher les racines de (Ẽ) sous la forme z = u + v en imposant la
3
condition u3 v 3 = 15
27 .
• Tout comme la mathématicien Bombelli (1526-1572), il faudra faire preuve d’un peu d’imagi-
nation pour résoudre ce problème quitte à écrire des choses qui semblent fausses (voir même
absurdes) dans un premier temps.
• Chercher un moyen de factoriser ce nouveau polynôme P sous la forme de carré. Il pourra être
utile d’observer que la condition permettant cette factorisation s’écrit sous la forme d’une
équation de degré trois (d’inconnue y) dont il est possible d’obtenir une racine évidente.
Comme souvent, obtenir une réponse à une question donnée soulève de nouvelles problématiques.
A titre d’exemples, voici quelques questions qui pourraient survenir après ces deux challenges :
1. Comment traiter les cas généraux ? De quelle manière serait-il possible de généraliser les
méthodes précédentes pour traiter, de manière formelle, les équations de degré trois et quatre
comme nous l’avons fait de ce cours pour le degré deux ?
2. Dans le cours, nous avons vu que lorsque ∆ < 0 il n’existait pas de racines réelles. Existe-t-il
des critères analogues pour les degrés supérieurs.
3. A votre avis, est-il toujours possible de résoudre une équation polynomiale de manière algo-
rithmique (comme nous l’avons fait pour le degré deux en calculant ∆) et ceci peut importe
le degré du polynôme considéré ?
Chapitre 2
Vecteurs
2.1 Introduction
La géométrie Euclidienne (enseignée au collège et au lycée) trouve ses sources dans les treize
livres composant les Eléments en −300 avant J.C.. Il s’agit du premier ouvrage connu, écrit par
Euclide lui même, proposant un traitement axiomatique et systématique de la géométrie. Dans
ce cours, nous allons aborder une vision différentes des géomètres grecs de ces objets. En effet,
nous allons nous concentrer sur le calcul vectoriel et le recours aux systèmes de coordonnées. C’est
dans son ouvrage Géométrie (1637) que Descartes suggère de représenter les objets géométriques
par des lettres et de chercher à obtenir des équations liant celles-ci. Pierre de Fermat fut l’un des
premiers mathématiciens à utiliser systématiquement un repère orthonormée et des coordonnées
pour étudier des droites, paraboles, hyperboles. Ses idées sont présentées dans l’ouvrage Ad locus
planos et solidos isagoge. A titre d’exemple, les jeux vidéos actuels reposent sur des logiciels de
modélisation numérique dont une majeure partie repose sur du calcul vectoriel.
Dans un premier temps, nous allons faire quelques rappels sur les vecteurs. Nous aborderons
ensuite la notion de colinéarité, de décomposition d’un vecteur suivant un repère.
19
20 CHAPITRE 2. VECTEURS
−
−→ −−→ −→
• [Relation de Chasles] AB + BC = AC.
• [Multiplication] Si −
→
u a pour coordonnées (xu ; yu ) alors, pour tout réel k, le vecteur k −
→
u a
pour coordonnées (kxu ; kyu ).
−−
→ −−
→ −
−→ −
−→
2. BA a pour coordonnées (−6; −2) et vérifie AB = −BA. Le vecteur AB est désigné comme le
−
−→
vecteur opposé de BA./
−−
→ −− → −→ − →
3. De plus, AB + BA = AA = 0 est appelé le vecteur nul.
−→ −−
→
2. Le point C est le milieu du segment [AB] si et seulement si AC = 12 AB.
Remarque. Une autre manière d’exprimer que C est le milieu du segment [AB] est d’avoir l’identité
−
→ −→
vectorielle AI = IB.
Remarque. Deux vecteurs colinéaires ont donc la même direction (mais pas forcément le même
−
→
sens). Par convention, le vecteur 0 est colinéaire à tous les autres vecteurs du plan.
−
−→
2. Les points A, B et C du plan (distincts deux à deux) sont alignés si et seulement si AB et
−→
AC sont colinéaires.
2.3. COLINÉARITÉ ENTRE DEUX VECTEURS 21
Définition 2.3.2. Le nombre réel xy ′ − yx′ est appelé déterminant des vecteurs −
→
u et −
→
v . Nous le
noterons par
x x′
det(−
→
u ,→
−
v)= = xy ′ − yx
y y′
Remarque. Autrement dit, ce critère nous assure que la colinéarité entre deux vecteurs signifie que
leurs coordonnées sont proportionelles.
det(−
→
u ,−
→
v ) = xy ′ − yx′ = kx′ y ′ − ky ′ x′ = k(x′ y ′ − x′ y ′ ) = 0
x′
y′ = y
x
En d’autres termes, y ′ = ky avec k = xx ∈ R. Ainsi (x′ , y ′ ) = k(x, y) et donc −
→
v = k−
→
′
u,
les vecteurs sont bien colinéaires. Par symétrie, la même démonstration fonctionne mutatis
mutandis si x = 0 et y 6= 0.
2. Dans un repère (O; I; J), considérons les points A(−4; 4), B(5; 8) C(−2; 0) et D(8; 2). Les
droites (AC) et (BD) sont-elles parallèles ?
3. Dans un repère (O; I; J), considérons un point M (5; −4). Démontrer que ce point appartient
à la droite (IJ).
Définition 2.4.1. 1. Tout d’abord, le repère orthonormé : cela signifie que les droites (OI) et
−
→ −
→
(OJ) sont orthogonales (perpendiculaires) et que les vecteurs i et j sont tous les deux de
même norme.
2. Un repère est dit orthogonale si les droites (OI) et (OJ) sont orthogonales sans pour autant
−
→ −
→
que les vecteurs i et j soient forcément de même norme.
−
→ −
→
3. Un repère quelconque nécessite simplement que les vecteurs i et j soient non colinéaires.
Remarque. • Choisir un repère consiste donc à choisir un point servant d’origine (ici O)
−
→ − → −
→ − →
ainsi que deux vecteurs non colinéaires (ici i et j ). Un tel repère sera alors noté (O; i , j ).
• Un tel repère étant fixé, dire qu’un point M a pour coordonnées (x, y) signifie que
−−→ −
→ −
→
OM = x i + y j
−
→ − →
• Par définition, les coordonnées d’un vecteur −
→
w dans un repère (O; i ; j ) sont celles de
−−→ →
l’unique point M du plan tel que OM = − w.
−→ −→
En outre, les vecteurs −
→
u et Ox sont colinéaires : il existe donc a ∈ R tel que Ox = a− →u . De
−
→ −→ −→ −
→
manière simialre, par colinéarité des vecteurs v et Oy, il existe b ∈ R tel que Oy = b v . Par
conséquent, après substitution, nous obtenons
−−→
OM = a−
→
u + b−
→
v
2. (Unicité de la décomposition). Raisonnons par l’absurde en supposant qu’il existe deux dé-
compositions (a; b) et (a′ , b′ ) du vecteur −
→
w pour aboutir à une contradiction. Autrement dit,
nous supposons que les deux égalités suivantes sont satisfaites pour des couples (a; b) ∈ R2 et
(a′ , b′ ) ∈ R2 ) :
−
→
w = a−
→
u + b−
→ u + b′ −
w = a′ −
v et −
→ → →
v
(a − a′ )−
→
u = (b′ − b)−
→
v.
2.4.3 Application
Exemple 2.4.1. Voyons de quelle manière le calcul vectoriel nous permet de faire de la géométrie.
Soit AGF un triangle non aplati.
−−
→ −→ −→ −−→ −−→
1. Placer les points B et C tels que AB = 2AG + AF et GC = 31 GF .
2. Démontrer que les points A, B et C sont alignés en utiliser le calcul vectoriel, puis en choisis-
sant un repère du plan adéquat.
Pour mieux comprendre ceci il est utile de revenir aux Eléments d’Euclide. Dans son traité,
Euclide construit toute la géométrie que nous connaissons (propriétés des triangles équilatéraux,
etc,. . . ) à l’aide de raisonnements logico-déductif à partir d’une liste de cinq axiomes. Par exemple :
« un segment de droite peut être tracé en joignant deux points quelconques distincts »dont la véracité
semble tellement évident à nos yeux qu’il ne parait pas déraisonnable de supposer une telle assertion
vraie. En revanche, parmi ces axiomes, l’un d’entre eux est un peu particulier : après reformulation,
celui-ci s’énonce comme suit
Par un point extérieur à une droite, il passe toujours une parallèle à cette droite, et une seule.
Cette affirmation ressemble étrangement à la conclusion d’un Théorème qui n’aurait pas de
démonstration. Cela à intriguer les mathématiciens, notamment Sacherri qui tenta, au 17ème
siècle, de manière infructueuse, de proposer une démonstration par l’absurde de cette assertion. En
1813, Gauss écrit : « Pour la théorie des parallèles, nous ne sommes pas plus avancés qu’Euclide,
c’est une honte pour les mathématiques ». Il fallu encore un peu de temps aux mathématiciens
pour découvrir ces nouvelles géométries.
Une manière, peut-être un peu grossière, de mettre en évidence l’existence de celles-ci est
de parler de plus court chemin : si nous dessinons deux points A et B sur une feuille, ils nous
semblent évident que le plus court chemin pour aller de l’un à l’autre est la ligne droite. Que se
produirait-il si nous placions ses points à la surface de la Terre, l’un à Tokyo et l’autre à Lille
par exemple ? Déj), il semble un peu plus délicat de parler de ligne droite à la surface de la Terre . . .
La Terre nous fournit un premier exemple sur lequel il est possible de faire de la géométrie non
euclidienne, il s’agit de la géométrie sphérique. En effet, celle-ci propose des différences notoire avec
ce que nous connaissons : le Théorème de Pythagore n’est plus vérifié si nous dessinons un triangle
sur un ballon ! Il est même possible de dessiner sur ce même ballon un triangle possédant trois
angles droits ! Cette géométrie diffère de celle d’Euclide car le ballon est courbé (positivement)
tandis que notre feuille de dessin est toute plate.
Bien entendu, ces géométries sont plus complexes à enseigner que celle d’Euclide mais elles
n’en sont pas moins passionnantes. Voici quelques grands mathématiciens qui ont contribué à faire
évoluer (bien longtemps après les découverts d’Euclide) l’étude de géométrie non-euclidienne :
Lobatchevski en 1829, Riemann en 1867 ou encore Poincaré en 1902.
Ces géométries peuvent sembler un peu étranges, voir abstraites et n’être que des jeux auxquels
se prêtent les mathématiciens. Il n’en est rien ! A titre d’exemple, la géométrie sphérique peut-être
utiliser en aviation (pensez au vol Tokyo-Lille), mais le plus frappant est peut-être la découverte de
la relativité (en 1905 puis 1915) par Einstein dont les modèles mathématiques « d’espace-temps »re-
posent sur de la géométrie non euclidienne.
Bien que notre intuition soit un peu gênée par des espaces de dimension supérieurs à trois, ces
ensembles interviennent très rapidement lors de l’étude de certains problèmes. En effet, grossière-
ment, ajouter une dimension revient à considérer un paramètre supplémentaire. Par exemple, pour
décrire le mouvement d’un oiseau nous avons besoin de connaître sa position dans l’espace. En
revanche, il est possible que nous ayons également besoin de connaitre la durée de son mouvement,
la pression atmosphérique, la température, etc . . . la considération de ceci force à introduire plus de
dimensions pour prendre en compte ces nouveaux paramètres. En statistiques, certains problèmes
de modélisation comme la météorologie met en jeu plusieurs milliers de paramètres.
L’un des intérêts majeur des coordonnées cartésiennes est que nous pouvons étudier des
choses qui dépasse notre imagination. En effet, pour ajouter une dimension il suffit d’ajouter une
coordonnée à notre vecteur. Il devient donc possible de faire des calculs sur des choses que nous
ne pouvons visualiser. Cela va parfois à l’encontre de notre intuition. Voyons ceci au travers d’un
exemple.
Débutons dans le plan et considérons un carré de côté 4 dont le centre est placé en (0, 0).
Plaçons des disques de rayon 1 dans les zones suivantes : un premier disque centré au point (1; 1),
un deuxième en (1; −1), un autre en (−1; 1) et un dernier en (−1; −1). Il est alors possible de
placer un dernier disque en (0; 0) puis de l’agrandir jusqu’à ce qu’il touche les quatre disques que
nous avons disposer. dans le carré au préalable.
Bien sûr, il est possible de procéder de manière similaire dans l’espace. Cette fois-ci nous avons
un cube de côté 4, 8 boules de rayon 1 centrées aux points (±1; ±1; ±1) et enfin une dernière boule
26 CHAPITRE 2. VECTEURS
placée en (0; 0; 0 dont le rayon est plus grand possible (avec pour condition que cette nouvelle
boule ne puisse empiéter sur les autres).
A vrai dire, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Il n’est plus possible de faire de dessin mais
nous pouvons imaginer un hypercube de côté 4 (que nous noterions [−2; 2]d) en dimension d et
placer des boules aux points (±1; . . . , ±1) comme auparavant pour enfin placer une dernière boule
au centre avec les mêmes restrictions qu’auparavant.
A partir de quelle dimension cette dernière boule dépasse du cube [−2; 2]d ?
De manière intuitive, nous serions tenter de répondre : jamais ! Voyons ce que nous disent les
calculs. Nous avons vu que la distance d’un point M = (x1 ; x2 ) à l’origine valait
q
d(O, M ) = x21 + x22
2.6.3 Distance
La distance que nous venons de voir s’appelle la distance euclidienne. Il existe d’autre façon
de mesurer la distance entre deux points, l’une d’elle s’appelle la distance de « Manhattan » (en
rapport avec le quartier de New-York). La raison derrière cette terminologie est la suivante : la
plupart des villes américaines sont construites sur la forme d’un quadrillage. Ainsi, pour rejoindre
un point A à un point B de la ville, nous sommes forcés de suivre ce quadrillage et d’arpenter les
côtés des carrés de ce quadrillage. Ainsi, la distance calculée correspond à celle qui est effectivement
parcouru à pied plutôt que celle obtenue « à vol d’oiseau ».
AB = |xA − xB + |yA − yB |
2.6. POUR EN SAVOIR PLUS 27
où | · | désigne la valeur absolue d’un nombre réel. Cette formulation n’engendre que très peu de
différences notables avec la géométrie classique (grossièrement tout diffère d’une constante multi-
plicative universelle). En revanche, certain objets bien connu sont un peu modifiés. Pour voir cela
nous devons adopter quelques notations : d2 (A, B) pour désigner la distance euclidienne (celle vu
en cours) entre deux points et par d1 (A, B) pour la distance de Manhattan. Avec ces notations, il
est possible de définir un disque de centre A et de rayon r > 0 comme étant l’ensemble des points
M vérifiant :
d2 (A, M ) ≤ r
et nous obtiendrons la figure classique que vous avez pu rencontré au collège. En revanche, si
nous remplaçons d2 par d1 dans le formule précédente, notre cercle prendra alors la forme d’un carré !
Il existe d’innombrables distances en mathématiques, chacune ayant une utilité, les quelques
mots précédents ne font qu’effleurer la surface de cette notion.
28 CHAPITRE 2. VECTEURS
Chapitre 3
Suites numériques
3.1 Introduction
Les suites numériques sont des objets mathématiques qui apparurent naturellement au cours
de l’Histoire. Par exemple, en considérant le fait de consigner les résultats d’une expérience (la
hauteur d’une plante, le nombre d’insecte dans une fourmilière,. . . ) : la valeur de u0 correspondrait
alors aux données initiales, la valeur de u1 celles du jour suivant et ainsi de suite.
Cette façon d’indexer des données est présent dans l’Histoire depuis très longtemps. Il est possible
de trouver des traces de ceci chez Archimède (287/212 avant J.C.) ou encore au 1er siècle après
J.C. avec la méthode d’Héron d’Alexandrie (servant à extraire une racine carrée). L’étude des suites
numériques préoccupa, beaucoup plus tard, à nouveau les mathématiciens au 17ème siècle avec la
méthode des indivisibles de Cavalieri permettant de calculer simplement des aires ou des volumes.
Cette branche des mathématiques est présentée dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert en
1751 et son étude est poursuivie par d’éminents mathématiciens (Newton, Lagrange, Bernoulli,. . . )
de l’époque. Elle intervient également de nous jours en analyse numérique et apparait dans certains
procédés de modélisation par ordinateurs.
3.2 Définition
Comme nous l’avons mentionné plus tôt, une suite numérique consiste numéroter un ensemble de
valeurs à l’aide des entiers naturels. Par exemple, la liste de réels 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13 se numéroterait
de la manière suivante :
u0 = 0, , u1 = 1, u2 = 1, u3 = 2, u4 = 3, u − 5 = 5, u6 = 8, u7 = 13
u0 correspond au premier terme de la suite, u1 au deuxième terme de la suite et ainsi de suite.
Plus formellement, cela revient à considérer une fonction u : N → R.
u : N → R
n 7 → u(n)
29
30 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Pour alléger les notations, nous noterons u(n) par un . Cette valeur est appelée terme de rang n de
la suite.
Remarque. Comme nous allons le voir par la suite, ce type particulier de fonctions est beau-
coup plus simple à étudier puisque nous ne considérons que les valeurs prises par la fonction sur
les entiers plutôt que sur l’ensemble des réels (nous considérons u(n), n ∈ N plutôt que f (x), x ∈ R).
Au niveau des notations : nous désignerons une suite (l’ensemble de ses valeurs) par (un )n∈N .
Naturellement, le terme précédent un est un−1 et le terme suivant un+1 .
Voyons à présent de quelle manière il est possible de définir une suite.
4
3. Si wn = n+1 , n ≥ 0 alors w0 = 4, w1 = 2, w2 = 34 , . . ..
Remarque. Il n’est pas obligatoire qu’une suite débute au rang n = 0. Comme nous pouvons le
constater avec l’exemple précédent, les termes u0 , . . . , u6 n’existe pas car la fonction f n’est pas
définie en ces points.
Représentation graphique
Lorsqu’un suite est définie à l’aide d’une fonction f : [0, +∞[→ R, c’est à dire
un = f (n), n ≥ 0, sa représentation graphique consiste à placer dans un repère orthonor-
mée les points A0 (0, u0 ), A1 (1, u1 ), A2 (2, u2 ), . . ..
6
Exemple 3.2.2. Placer sur un graphique les quatre premiers termes de la suite un = n+2 , n ≥ 0.
Même question avec la suite (tn )n≥0 définie par tn = n(4 − n), n ∈ N.
Définition 3.2.2. Une suite (un )n≥0 peut être définie à l’aide
• d’une valeur initiale, ici u0 ∈ R
3.3. SUITES USUELLES 31
Exemple 3.2.3. Considérons la suite (un )n≥1 définie par u0 = 5 et un+1 = 3un − 2, n ≥ 1. Nous
pouvons alors calculer un par un les termes de la suite :
u1 = 3 × u0 − 2 = 3 × 5 − 2 = 13 puis u2 = 3 × u1 − 2 = 3 × 13 − 2 = 37 etc
Remarque. 1. L’inconvénient majeur de ceci est la nécessité de devoir calculer tous les termes
précédents celui d’intérêt.
Représentation graphique
La représentation graphique d’une suite définie par récurrence se fait en deux temps. Il faut
tracer le graphe de la fonction f : x 7→ x ainsi que celui de la fonction g utilisée pour définir la
suite. Voyons comment faire à l’aide d’un exemple.
√
Exemple 3.2.4. Soit g la fonction définie sur [−1; +∞[ par g(x) = x + 1 et (Cg ) sa courbe
représentative. Considérons la suite (un )n≥0 définie par
√
un+1 = g(un ) = un + 1 n ≥ 1,
u0 = −0, 8.
Pour obtenir une réprésentation graphique de cette suite, il faut suivre la méthode décrite ci-
dessous.
1. Tracer (Cg ) et la droite d’équation y = x sur [1; 4] dans un repère orthonormé (unité 5 cm)
et u0 sur l’axe des abscisses.
2. Utiliser la courbe (Cg ) pour obtenir le terme u1 à partir de u0 , puis la droite y = x pour
reporter la valeur obtenue de u1 sur l’axe des abscisses.
Exercice 2. Représenter graphiquement les premiers termes de la suite (vn )n≥0 définie par
vn+1 = 2vn − 1, n ≥ 1
v0 = 2.
Nous avons donc bien montré que la suite est arithmétique de raison 3.
2. Il est important d’avoir à l’esprit que de nombreuses suites ne sont pas arithmétique. Cela
consiste à observer que la différence entre un+1 et un n’est pas constante et dépend de n. Par
exemple, étudions la suite définie par vn = n2 , n ≥ 0. Soit n ∈ N, alors
Proposition 10. Soit (un )n≥0 une suite arithmétique de raison r ∈ R, alors
un = u0 + nr n≥0
Remarque. La réciproque est vraie. Il est parfois utile d’utiliser la formule suivante, pour tout n ∈ N
et tout p ∈ N
un = up + (n − p) × r
Démonstration. La démonstration se fait de proche en proche : en exprimant un en fonction du
terme qui le précède, puis en exprimant un−1 en fonction de un−2 . Le résultat s’ensuit en cumulant
ces différentes égalités.
Exemple 3.3.3. Soit (un )n≥0 une suite arithmétique de raison r = −2 et de premier terme u0 = 7.
D’après la proposition précédente, nous avons l’expression suivante
un = 7 − 2n, n ≥ 0.
Notons que cette expression permet de calculer plus facilement la valeur de u50 = 7 − 2 × 50 sans
avoir à calculer les termes précédents u1 , . . . , u49 à l’aide de la relation de récurrence.
un+1 = q × un , n≥0
Exemple 3.3.4. 1. la suite u1 = 2, u2 = 2, u3 = 4, u4 = 8, . . . est géométrique de raison 2.
un+1 5 × 3n+3
= = 3.
un 5 × 3n+2
Nous avons donc montré que la suite est géométrique de raison 3.
34 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Similairement au cas des suites arithmétiques, il est possible d’obtenir une expression en fonction
de n d’une suite géométrique. Plus précisément,
Proposition 11. Soit (un )n≥0 une suite géométrique de raison q ∈ R, alors l’expression suivante
est satisfaite
un = u0 × q n , n ≥ 0.
Remarque. La réciproque est vraie. De plus, il peut-être utile d’avoir en tête la formule suivante,
pour tout n ∈ N et tout p ∈ N
un = up × q n−p
Remarque. Une légende raconte que la démonstration de ce résultat avait été trouvé, de manière
pragmatique, par Gauss à l’âge de 8 ans.
Pn
Démonstration. Notons Sn = k=0 k et posons l’addition de Sn = 1 + . . . + n avec la même somme
dans laquelle nous avons inversé l’ordre des termes (i.e. Sn = n + (n − 1) + . . . + 2 + 1). Ceci nous
fournit n paquets de (n + 1). Autrement dit,
2Sn = n(n + 1)
d’où le résultat.
En conséquence, cette proposition permet de calculer la somme des (n + 1) termes d’une suite
géométrique.
3.4. BILAN DU CHAPITRE 35
Corollaire 13 (Somme de termes d’une suite arithmétique). Soit (un )n≥0 une suite arithmétique
de raison r ∈ R alors
n
X n(n + 1)
uk = (n + 1)u0 + r ×
2
k=0
2. Si q = 1 alors Sn = n + 1.
Démonstration. La deuxième assertion est triviale. Démontrons la première. Observons que qSn =
q + q 2 + . . . + q n+1 . Ainsi, nous en déduisons que
• Savoir calculer et représenter graphiquement les termes d’une suite à partir d’une formule
explicite ou d’une définition pas récurrence.
• Identifier et démontrer qu’une suite est arithmétique ou géométrique (ou ni l’une ni l’autre).
• Savoir utiliser de manière adéquate les différentes formules de représentation d’une suite
arithmétique ou géométrique.
• Maitriser les résultats portant sur les différentes formules de sommes partielles.
a+b a
=
a b
Le nombre d’or peut aussi être obtenu comme étant une racine de l’équation
36 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
x2 − x − 1 = 0
La suite de Fibonacci permet de décrire, de manière grossière, la croissance de population de
lapins. Cette suite doit son nom au mathématicien italien Fibonacci (1175 − 1250). La définition
de celle-ci est faite par récurrence et porte exprime le terme un+2 en fonction des deux termes qui
le précèdent (nécessitant ainsi la donnée des deux premiers termes).
un+2 = un+1 + un n ≥ 2,
u0 = 1, u1 = 1.
Cette suite est notamment célèbre dans la culture populaire au travers, entre autres, du roman
Da Vinci Code de D. Brown mais aussi par son apparition dans le tableau Parade de cirque, peint
en 1887 − 1888, de G. Seurat. Cette suite entretient également des liens avec le célèbre nombre
d’or φ. En effet, il est possible de montrer que le quotient de deux termes consécutifs de la suite
de Fibonacci se rapproche de plus en plus du nombre d’or à mesure que n se rapproche de l’infini.
Ces pavages du plan découverts par le mathématicien et physicien britannique Roger Penrose
dans les années 1970. En 1984, ils ont été utilisés comme un modèle intéressant de la structure
des quasi-cristaux (il s’agit de solides dont le spectre de diffraction est essentiellement discret et
3.5. POUR ALLER PLUS LOIN 37
dont l’arrangement des atomes n’est pas périodique). La construction de tels objets mathématiques
s’obtient grâce à des suites définies par récurrence.
14, 7, 22, 11, 34, 17, 52, 26, 13, 40, 20, 10, 5, 16, 8, 4, 2, 1, 4, 2, 1, . . .
En dépit de la simplicité de son énoncé, cette conjecture défie depuis de nombreuses années (au
moins depuis 1928) les mathématiciens. D’ailleurs, le mathématicien Paul Erdös (1931 − 1996) a
dit à propos de la conjecture de Syracuse : « les mathématiques ne sont pas encore prêtes pour de
tels problèmes ».
38 CHAPITRE 3. SUITES NUMÉRIQUES
Chapitre 4
Dans ce chapitre nous poursuivons notre étude du calcul vectoriel. A nouveau, dans ce qui suit,
−
→ −→
nous munirons le plan d’un repère (O, i , j ), les coordonnées des points que nous allons considérer
par la suite seront exprimées dans ce repère.
4.1 Rappels
Voici de brefs rappels concernant les droites dans le plan.
Proposition 15. Soit (d) une droite du plan.
• Si (d) n’est pas parallèle à l’axe (Oy) alors (d) a une équation de la forme y = mx + p où
m ∈ R est le coefficient directeur de la droite et p ∈ R est l’ordonnée à l’origine.
• Si (d) est parallèle à l’axe (Oy) alors (d) a une équation de la forme x = k avec k ∈ R.
Les deux représentations précédentes sont appelées équations réduites de droites.
Remarque. Notons que le premier cas de figure correspond à la représentation graphique de
polynôme de degré (i.e. f (x) = mx + b).
Il est assez simple de déterminer le paramètre p, pour cela il suffit de déterminer la valeur de
l’ordonnée du point d’abscisse 0 appartenant à la droite (d). Pour déterminer le coefficient m, il
−ya
suffit de considérer deux points A(xA ; ya ) ∈ (d) et B(xb ; yb ) ∈ (d) et d’évaluer le rapport xybb −x a
.
En effet, ce taux d’accroissement donne la valeur du paramètre m.
Enfin, deux droites sont parallèles si elles admettent le même coefficient directeur.
39
40 CHAPITRE 4. EQUATION CARTÉSIENNE D’UNE DROITE ET VECTEUR DIRECTEUR
Comme nous allons le voir, les équations cartésiennes englobent les deux cas de figures de la
Proposition 15.
Proposition 16. A toute droite (d) il est possible d’associer une équation cartésienne où le couple
(a, b) 6= (0, 0) et réciproquement.
Démonstration. 1. Considérons une équation cartésienne (E) pour laquelle (a, b) 6= (0, 0).
• Si b = 0, alors a 6= 0 et l’équation (E) s’écrit x = − ac ce qui correspond bien à une
équation de droite de la forme x = k avec k = − ac ∈ R.
• Si (d) a pour équation y = mx + p, (m, p) ∈ R2 , alors elle admet pour équation cartésienne
−mx + y − p = 0 ce qui correspond au triplet (a, b, c) = (−m, 1, −p).
Définition 4.3.1. Un vecteur directeur d’une droite (d) est un vecteur dont la direction est parallèle
à celle de (d).
Remarque. En particulier, pour tout couple (A, B) de points appartenant à la droite (d), le vecteur
−−
→
AB est un vecteur directeur de cette même droite. Aussi, si −
→
u est un vecteur directeur de (d) alors
−
→
k u avec k ∈ R l’est également.
∗
Voyons à présent de quelle manière il est possible d’obtenir un vecteur directeur à partir d’une
équation cartésienne de droite.
Démonstration. Traitons le premier cas de figure. Soit (d) une droite admettant pour équation
cartésienne ax + by + c = 0 ainsi que A(xa ; ya ) ∈ (d) et M (x; y) ∈ (d) deux points de cette droite.
−−→
Le vecteur AM (x − xa ; y − ya ) est un vecteur directeur de la droite (d). Vérifions que ce vecteur est
−−→
bien colinéaire au vecteur −
→
u = (−b; a). Pour cela calculons le déterminant entre − →
u AM et utilisons
le fait que les coordonnées des points M et A satisfont l’équation cartésienne de (d).
−−→ →
det(AM , − u ) = (x − xa ) × a − (y − ya ) × (−b) = ax + by − axa − by a = c − c = 0
Donc les vecteurs sont bien colinéaire et −
→u est un vecteur directeur de (d).
La proposition suivante nous affirme qu’une droite (d) peut être caractérisée par la donnée d’un
point A ∈ (d) et d’un vecteur directeur −
→
u.
Proposition 18. Soient (d) une droite, A ∈ (d) et − →
u un vecteur directeur de cette droite. Nous
avons la caractérisation suivante des points M appartenant à la droite (d).
−
→ −−→
M ∈ (d) ⇐⇒ u et AM sont colinéaires.
Enfin, voici une condition de parallélisme entre deux droites à partir de leurs vecteurs directeurs.
Proposition 19 (Condition de parallèlisme). Deux droites sont parallèles si et seulement si leurs
vecteurs directeurs sont colinéaires.
Remarque. Cette condition peut se vérifier à l’aide du déterminant.
Pour conclure ce chapitre, traitons un dernier exemple
Exemple 4.3.1. Dans un repère, déterminons une équation cartésienne des droites suivantes :
1. (d) passant par le point A(−1; 1) et de vecteur directeur −
→
u (3; 2).
1. Puisque −→
u est un vecteur directeur de (d), cela signifie que cette droite admet une équation
cartésienne de la forme (E) : 2x−3y+c = 0 pour un certain c ∈ R. De plus, le point A ∈ (d)
dont ses coordonnées vérifient l’équation (E). Autrement dit, 2 × (−1) − 3 × (−3) + c = 0
d’où c = 5.
−−→
2. Considérons un point générique M (x; y) ∈ (d). Nous savons alors que le vecteur AM (x+1; y −
1) est colinéaire au vecteur directeur −
→
u . Ainsi, leur déterminant est nul :
−−→ →
det(AM , −
u)= 0 ⇐⇒ 2(x + 1) − 3(y − 1) = 0 ⇐⇒ 2x − 3y + 5 = 0
Traitons à présent la deuxième question. Puisque B et C appartiennent à la droite (d′ ),
−−→
BC(−5, 2) est un vecteur directeur de (d′ ). C’est pourquoi (d′ ) admet pour équation cartésienne
(E ′ ) : 2x + 5y + c = 0 c ∈ R
Pour déterminer la valeur de c, il suffit d’utiliser le fait que les coordonnées du point B (ou C)
vérifie l’équation (E ′ ). Nous obtenons ainsi c = −19.
42 CHAPITRE 4. EQUATION CARTÉSIENNE D’UNE DROITE ET VECTEUR DIRECTEUR
• Utiliser la notion de vecteur directeur et de colinéarité pour déterminer des équations carté-
siennes de droites.
• Déterminer une équation cartésienne de droite connaissant un vecteur directeur et un point
de cette droite.
• Déterminer un vecteur directeur d’une droite définie par une équation cartésienne.
Chapitre 5
5.1 Introduction
La notion de « dérivée » a mis du temps à être parfaitement saisie par les mathématiciens. Il
est possible de trouver des traces de celle-ci dans certains travaux de Fermat en 1636 mais aussi
dans ceux de Descartes ou Cavalieri à la même époque. Cependant, les véritables pères fondateurs
du calcul infinitésimal (menant à l’obtention de « dérivées ») sont Leibniz et Newton au 17ième
siècle. A cette époque, Newton parlait de « fluxion » qu’il définit comme « le quotient ultime de
deux accroissements évanescents ».
Comme nous allons le voir, une manière d’aborder le « nombre dérivée » se fait par le biais
de tangentes à une courbe. L’étude de tels objets fut initié par Pascal dans la première moitié du
17ième siècle.
Ces nouveaux objets mathématiques mettent en jeu des idées « d’infiniment petit » et de « li-
mite » qui sont pas encore bien maitrisées à l’époque et engendrent certains problèmes. Il fallut
l’intervention de d’Alembert au 18ième siècle pour définir la « dérivée » comme limite de taux
d’accroissement d’une fonction et patienter jusqu’au milieu du 19ième siècle pour que Weierstrass
formalise la notion de « dérivée ». Ce nouveau terme, ainsi que sa notation, furent inventé par
Lagrange à la fin du 18ième siècle.
Une des premières questions que l’on doit se poser lorsque l’on étudie une fonction f : R → R.
est de déterminer l’ensemble de définition : pour quels réels x l’opération f (x) a du sens ? Pour
cela, il convient de déterminer les réels aboutissant à une opération illicite afin de les exclure. Par
exemple : on ne peut diviser par zéro, il n’est pas non plus possible de calculer la racine carré d’un
nombre négatif,. . .
43
44 CHAPITRE 5. NOMBRE DÉRIVÉ, FONCTION DÉRIVÉE
f (x) = 2x + 1, x∈R
Il est assez simple de tracer son graphe et de constater, visuellement, que la fonction semble crois-
sante au sens suivant.
Définition 5.3.1. Soit f : R → R une fonction. On dit que f est croissante si, pour tout x, y ∈ R,
x ≤ y =⇒ f (x) ≤ f (y)
Autrement dit, la fonction f préserve l’ordre entre x et y.
x ≤ y =⇒ f (x) ≥ f (y)
Nous sommes à présent en droit de nous interroger : pourquoi la fonction f (x)− = 2x + 1
est-elle croissante ? Un court moment de réflexion permet de répondre à cette question : ceci est
provient du fait que le coefficient directeur (qui vaut 2 dans notre exemple) est positif. Si jamais
5.3. DÉRIVABILITÉ ET VARIATIONS 45
nous substituons ce coefficient 2 par −2 nous aurions obtenu une fonction décroissante. Enfin, si
ce coefficient directeur était nul la fonction f serait constante (égale à 1).
Ce que nous venons d’observer peut être résumé comme suit : pour une fonction f (x) = mx + p
avec m, p ∈ R, la monotonie de la fonction est déterminée par le signe du coefficient directeur m.
Ceci est intéressant mais un peu restrictif : comment étudier des fonctions plus complexes que les
fonctions affines ?
En revanche, il est possible de tracer des tangentes le long de la courbe induite par la fonction
x 7→ x2 . Bien que nous ne connaissions ni le coefficient directeur, ni l’ordonnée à l’origine, il
semblerait que toutes les tangentes aient un coefficient directeur négatif lorsque x ≥ 0 tandis
qu’elles semblent avoir un coefficient directeur positif lorsque x ≤ 0.
Il se trouve que cette remarque est cruciale est permet de traiter des cas beaucoup plus complexe :
le coefficient directeur des précédentes tangentes s’appelle le nombre dérivé et son signe permet de
déterminer la monotonie de la fonction.
De manière un peu plus abstraite, voici ce que nous venons d’observer : à partir d’une fonction
f donnée, nous avons (implicitement, de manière graphique) déterminé une nouvelle fonction et
le signe de celle-ci nous a permis de savoir si la fonction était croissante ou décroissante (via le
coefficient directeur des tangentes). Cette nouvelle fonction porte un nom : il s’agit de la dérivée
de la fonction f . Cette fonction correspond à un (petit) taux d’accroissement entre deux points et
l’étude de son signe permet de connaitre les variations d’une fonction donnée. Dans ce qui suit il
est donc primordial de maîtriser la notion de tableau de signe.
Dans ce qui suit, I désignera un sous ensemble de R (il s’agira souvent d’un intervalle) sur lequel
nos fonctions seront définies.
f (a + h) − f (a)
lim =l<∞
h→0 h
on dira que la fonction est dérivable au point a et nous noterons cette limite par f ′ (a).
f (a + h) − f (a) f (a + h) − f (a)
=
h a+h−a
46 CHAPITRE 5. NOMBRE DÉRIVÉ, FONCTION DÉRIVÉE
correspond au coefficient directeur de la droite passant par les points a; f (a) et a + h; f (a + h )
appartenant à la courbe Cf .
Il est à noter que certaines fonctions ne sont pas dérivables : par exemple x 7→ |x|, n’est pas
dérivable en 0.
Malheureusement, cette définition n’est pas très manipulable en pratique et il sera plus commode
d’utiliser un formulaire dans lequel les dérivées des fonctions usuelles ont déjà été calculées. En voici
quelques unes.
Proposition 20. Le tableau suivant fournit le domaine de définition ainsi que la dérivée de
fonctions usuelles.
Domaine Domaine
Fonction définition Expression dérivation Dérivée
constante R f (x) = p R f ′ (x) = 0
identité R f (x) = x R f ′ (x) = 1
carré R f (x) = x2 R f ′ (x) = 2x
cube R f (x) = x3 R f ′ (x) = 3x2
inverse R∗ f (x) = x1 R∗ f ′ (x) = − x12
√ 1
racine R+ f (x) = x R∗+ f ′ (x) = 2√ x
Remarque. 1. Plus généralement, il est possible de dériver les fonctions puissances. En effet, si
n ∈ N∗ et f (x) = xn alors Df = R et f ′ (x) = nxn−1 .
2. Ceci est également peut également valable pour les fonctions du type :
1
g : x 7→ avec n ∈ N∗ .
xn
En effet, pour n ∈ N∗ et x 6= 0, x1n peut s’écrire x−n et ainsi g ′ (x) = −nx−n−1 = − xn+1
n
. Le
cas n = 1 permet de retrouver la dérivée de la fonction inverse :
1 1
h(x) = = x−1 et h′ (x) = −1x−1−1 = −
x1 x2
f (x + h) − f (x) p−p
= =0 → 0
h h h→0
5.3. DÉRIVABILITÉ ET VARIATIONS 47
1 1 x−(x+h)
f (x + h) − f (x) x+h − x (x+h)x −h 1 −1 −1
= = = × = → 2
h h h (x + h)x h (x + h)x h→0 x
4. La démonstration pour les fonctions puissances et racine sont admises. Le cas de la fonction
cube est laissé à titre d’exercice.
A tout ceci s’ajoute plusieurs règles de dérivations permettant de traiter des fonctions plus
complexes : si je connais la dérivée de u et la dérivée de u, puis-je en déduire la dérivée de u + v ? de
uv ? de uv (lorsque v ne s’annule pas) ? Ces règles de dérivations sont essentielles et sont résumées
dans la proposition qui suit.
Proposition 21. Soient u, v deux fonctions dérivables sur I et a ∈ R.
′
1. au = au′ .
′
2. u + v = u′ + v ′ .
′
3. uv = u′ v + uv ′ .
4. Si v ne s’annule pas, ′
u u′ v − uv ′
=
v v2
Remarque. En particulier, lorsque v = u, le point 3 nous assure que (u2 ) = u′ u + uu′ = 2uu′ . Il est
primordial de retenir les faits suivants :
la dérivée d’un produit (resp. quotient) n’est pas le produit (resp. quotient) des dérivées !
Démonstration. Démontrons ces résultats. Le premier point est laissé en exercice, le troisième et
dernier points sont admis car les démonstrations nécessitent une notion hors-programme. Traitons,
le cas de la dérivée d’une somme :
A partir de ces règles, il sera possible de dériver toutes les fonctions que nous rencontrerons
durant le cours. L’étude du signe de ces dérivées permettront ensuite de déterminer les variations
de la fonction initiale. Nous y reviendrons plus tard durant le cours, nous allons d’abord nous
focaliser sur des calculs de dérivation de fonction.
Pour conclure ce chapitre, nous énonçons ci-dessous la formule permettant de déterminer (lorsque
cela existe) l’équation de la tangente à une courbe. Fournissant une formule rigoureuse du phéno-
mène que nous avions observé au début de ce chapitre.
Remarque. En pratique, l’énoncé de l’exercice fournit la valeur de x0 et il ne reste plus qu’à déter-
miner f ′ (x0 ) et f (x0 ). A priori, l’équation obtenue doit avoir la forme suivante :
y = ax + b
avec a = f ′ (x0 ) et b = f (x0 ) − x0 f ′ (x0 ).
Il s’agit d’équations dites « différentielles »et vous apprendrez comment les résoudre l’année
prochaine. Quoiqu’il en soit, ce genre d’objet permet de modéliser des situations réelles assez
intéressantes.
• b ∈ R désigne le taux de mortalité des proies (lui même est lié à la fréquence des rencontres
des proies avec leurs prédateurs),
(
f ′ (x) = f (x) × a − bg(x)
g ′ (x) = g(x) × cf (x) − d
Bien que d’apparence simple, il n’est pas possible de résoudre explicitement ce système (i.e.
trouver une formule explicite pour les fonctions f et g). En revanche, étant données des conditions
initiales (population de départ,. . . ), le théorème de Cauchy-Lipschitz nous assure qu’il existe une
unique solution à ce problème et il est possible de décrire ces solutions de manière qualitatives
(périodicité,. . . ).
f : R2 → R
(x, y) 7→ f (x, y)
50 CHAPITRE 5. NOMBRE DÉRIVÉ, FONCTION DÉRIVÉE
Il est alors tentant de chercher à déterminer les variations de cette fonction par rapport à la variable
x ou y. Pour cela, il suffit de s’intéresser à l’un d’entre elles, x par exemple, et de considérer que la
seconde variable, y par exemple, est constante. Il est alors possible d’écrire le taux d’accroissement
selon la variable x pour obtenir la notion de dérivée partielle : lorsque la limite suivante existe nous
la désignerons par ∂x f (x, y)
f (x + h, y) − f (x, y)
lim = ∂x f (x, y) y ∈ R
h→0 h
Voyons plutôt sur un exemple.
Exemple 5.5.1. Posons : f (x, y) = x + y, alors
f (x + h, y) − f (x, y) x + h + y − (x + y)
= = 1 → = 1.
h h h→0
Cette notion de dérivée partielles est prépondérante en physique et apparait naturellement dans
des équations particulières (appelées équations aux dérivées partielles) permettant de modéliser des
phénomènes physiques important. Pour attiser votre curiosité, nous indiquons ci-dessous la forme
de telles équations.
• équation de la chaleur : ∂t u = 12 ∆u,
2
• équation des ondes : ∂tt u = c2 ∂xx
2
u avec c > 0,
Statistiques
6.1 Introduction
La Statistique (l’étude de données statistique) est relativement récente (bien qu’il existe de
nombreuse traces, dans l’Histoire, de listes d’objets ou de nombres) et fait partie des mathématiques
traitant les évènements aléatoires.
A COMPLETER
Quant à elle, la boite à « moustaches »a été inventée par Tukey en 1977.
6.2 Rappels
Dans ce chapitre, nous considèrerons une série de n observations ordonnées, notées x1 , . . . , xn ,
avec n ∈ N.
Voici quelques mots de vocabulaire à connaitre .
Définition 6.2.1. Une série d’observations, ou série statistique, se définit à partir de deux para-
mètres :
1. Une population qui est l’ensemble des individus (ou objets) observés.
2. Un caractère qui est la qualité étudiée dans la population.
Exemple 6.2.1. Supposons que nous ayons un sondage à disposition. Celui-ci a été réalisé auprès
de n personnes (composant la population étudiée) pour connaître leur intention de vote au second
tour d’une élection (il s’agit du caractère étudié). Les réponses possibles de ce sondage sont : « Oui »,
« Non » et « Ne se prononce pas »(il s’agit caractère qualitatif).
51
52 CHAPITRE 6. STATISTIQUES
Exemple 6.2.2. Un professeur reporte les notes de son dernier contrôle sur son ordinateur. Pour
chaque copie (l’ensemble des copies correspond à la population), il a attribué une note (correspon-
dant au caractère étudié) pouvant aller de 0 à 20 avec un pas de 0, 25 (il s’agit donc d’un caractère
quantitatif discret).
Dans toute la suite, nous essayerons de décrire une série statistique à caractère quantitatif à
partir de certains indicateurs. Certains d’entres eux ont déjà été vus au collège ou en classe de
seconde.
• Le premier quartile Q1 est la plus petite valeur de la série telle que 25% des valeurs de la
série lui soient inférieures ou égales.
• Le troisième quartile Q3 est la plus petite valeur de la série telle que 75% des valeurs de la
série lui soient inférieures ou égales.
Longueur (en m) 37 39 40 41 42 43 44 48
Effectif 4 3 4 2 2 4 5 2
Effectif cumulés 4 7 11 13 15 19 24 26
1. La longueur médiane des lancers de javelot présentés dans ce tableau est Med = 41, 5m. En
effet, l’effectif total est pair (ici N = 26) donc la médiane est la moyenne des 13ème et 14ème
longueurs ; lesquelles sont égales à 41m et 42m.
6.3. DESCRIPTION PAR QUANTILES 53
26
2. Il est facile de déterminer le 1er quartile, puisque 4 = 6, 5, Q1 est la 7ème longueur, à
savoir : Q1 = 39m.
L’ensemble de ces informations donne une première description de la série (x1 , . . . , xn ). Elles
sont résumées dans la représentation graphique suivante.
Définition 6.3.2. Un diagramme de Tukey (aussi appelé « boîte à moustache ») est un résumé,
sur un axe gradué, des quantiles définis ci-dessus. Ce diagramme est constitué
• d’une boîte (dont la hauteur est prise de manière arbitraire) délimitée par le 1er et 3ème
quartiles. Cette même boite est ensuite partagée par la médiane.
Un exemple est donné ci-dessous correspondant aux notes (sur 10) d’étudiants.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Exemple 6.3.3. Il est souvent utile de comparer des diagrammes de ce genre pour émettre des
hypothèses. Par exemple, imaginons que nous ayons relevé, à différents intervalles (toutes les heures,
pendant quatre jours), les températures dans une forêt (en noir ) et dans un champ (en bleu ) proche
54 CHAPITRE 6. STATISTIQUES
de cette même forêt. Ces mesures ont donné lieu aux diagrammes suivants.
12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28
Quelle semble être l’influence des arbres sur la température à l’intérieur de la forêt ?
• Ces diagrammes montrent que les températures sont beaucoup plus dispersées dans les
champs. Il est possible de supposer que les arbres permettent de maintenir une température
plus stable.
• Ces diagrammes montrent aussi que les températures sont globalement plus basses en forêt,
il est possible émettre l’hypothèse que les arbres aident à conserver la fraîcheur.
Exemple 6.4.1.
Don (en euros) 10 15 20 30 50 Total
Effectif 12 17 10 11 5 55
12×10+17×15+10×20+11×30+5×50
C’est pourquoi, le don moyen x̄ est de 21 = 55 euros.
Similairement au cas de la médiane, la moyenne seule n’est qu’un outil limité ne tenant pas
compte de la dispersion. Pour palier ce manque, nous définissons les quantités suivantes.
Définition 6.4.2. . La variance de la série statistique (xk ; nk ), pour 1 ≤ k ≤ l, est notée V est
définie par
l l
1 X X
V= ni (x̄ − xi )2 = fi (x̄ − xi )2
N i=1 i=1
6.5. COMPARAISON DE SÉRIES 55
Remarque. Observons que la variance est simplement la moyenne des écarts à la moyenne au carré.
2
Autrement dit, la moyenne des (x̄ − xi )√ . Par souci d’homogénéité, nous utiliserons plus souvent la
racine carrée de la variance notée σ = V et appelée écart type de la série.
Exemple 6.4.2. Comme nous allons le voir sur l’exemple suivant, la variance permet d’en
apprendre plus sur une série statistique et complète l’information apportée par la moyenne.
2. Le couple (m; σ) donne une indication de la tendance moyenne de la série (moyenne) et mesure
le carré des écarts à cette dernière (écart type). Il est très sensible aux valeurs extrêmes.
En revanche, il s’avère très efficace dans le cas de séries symétriques autour de la moyenne
(phénomène rencontré par exemple dans les sondages).
Remarque. Comme nous le verrons, la calculatrice permet facilement d’obtenir ces différentes valeurs
associées à une série statistique.
6.6 Bilan
• Déterminer la nature d’une série statistique (population, caractère...).
56 CHAPITRE 6. STATISTIQUES
Remarque. Les mesures suivantes seront utiles par la suite : la longueur d’un cercle vaut 2π, celle
du demi-cercle vaut donc π et celle d’un quart de cercle vaut π2 .
Le cercle trigonométrique permet d’introduire une nouvelle unité de mesure d’angles : le radian.
Définition 7.1.2. Le radian, noté rad, est la mesure d’un angle au centre qui intercepte sur le
cercle C un arc de longueur 1.
Remarque. Il y a une relation de proportionnalité entre les degrés et les radians. En effet, nous
savons que la relation suivante est vérifiée
Degrés 360 d
Radian 2π r
57
58 CHAPITRE 7. TRIGONOMÉTRIE ET ANGLES ORIENTÉS
37π 6×6+1 1 π
= π = (6 + )π = + 3 × 2π ;
6 6 6 6
la mesure principale est donc π6 .
2. De manière similaire, si (−
→
u,−
→
v)= 202π
3 nous avons
202π 67 × 3 + 1 π
= π = + 67π ;
3 3 3
ici, il faut poursuivre un peu nos calculs afin de faire apparaitre un multiple de 2π à la place
de 67π. Cela s’effectue de la manière suivante
67π = 68π − π,
7.3. FONCTION COSINUS ET SINUS D’UN ANGLE ORIENTÉ 59
• dire que −
→
u et −
→
v sont colinéaires et de sens opposé est équivalent à (−
→
u,−
→
v)=π
Remarque. Ce résultat donne une autre façon de prouver que trois points sont alignés ou de montrer
que des droites sont parallèles.
Une relation de Chasles existe également pour les angles orientés.
(−
→
u,−
→
v ) + (−
→
v ,−
→
w ) = (−
→
u,−
→
w)
Remarque. En conséquence de cette relation de Chasles, nous avons les relations suivantes :
(−
→
v ,−
→
u ) = −(−
→
u,−
→
v) ; (−
→
u , −−
→
v ) = (−
→
u,−
→
v )+π ; (−−
→
u,−
→
v ) = (−
→
u,−
→
v )+π ; (−−
→
u , −−
→
v ) = (−
→
u,−
→
v)
Il est également important d’observer que la substitution d’un vecteur par un autre vecteur coli-
néaire, de même sens, n’affecte pas le mesure de l’angle orienté. Par exemple
(2−
→
u,−
→
v ) = (−
→
u,−
→
v) ; (−
→
u , 3−
→
v ) = (−
→
u ,−
→
v) ; (2−
→
u , 3−
→
v ) = (−
→
u,−
→
v)
−
→ −
→ −
→ − → π
kik=kjk=1 et ( i , j ) =
2
Définition 7.3.1. Dans un tel cadre, à tout points M appartenant au cercle trigonométrique C de
centre O, nous associons les quantités suivantes :
−→ −−→
• nous noterons θ une mesure de l’angle orienté (OI, OM ) ;
• le cosinus de θ, noté cos(θ), correspondra à l’abscisse du point M ;
• le sinus de θ, noté sin(θ), correspondra à l’ordonnée du point M .
60 CHAPITRE 7. TRIGONOMÉTRIE ET ANGLES ORIENTÉS
J
b
sin(θ) b b
M
b
θ b b I
O
cos(θ)
Voyons quelques propriétés de ces nouvelles fonctions. Tout d’abord, il est important de calculer
quelques valeurs remarquables de ces fonctions.
7.3. FONCTION COSINUS ET SINUS D’UN ANGLE ORIENTÉ 61
(0, 1)
√ √
− 12 , 23 1
,
2 2
3
√ √ √ √
− 22 , 22 π 2
2
, 2
2
2
2π π
√ 3 3 √
− 23 , 21 3π
90 ◦ π 3 1
2 , 2
4 4
120◦ 60◦
5π π
6 6
150◦ 30◦
(−1, 0) (1, 0)
π 180◦ 0◦ ◦
360 2π x
210◦ 330◦
7π 11π
6 6
√ 240◦ 300◦ √
5π ◦ 7π
− 23 , − 21 270 3 1
4 4 2 , −2
4π 5π
3 3
√ √ 3π √ √
− 22 , − 22 2 2
2 ,− 2
2
√ √
− 21 , − 23 1
2 , − 2
3
(0, −1)
√
π 1 π 3
cos = et sin =
3 2 3 2
62 CHAPITRE 7. TRIGONOMÉTRIE ET ANGLES ORIENTÉS
Les autres valeurs peuvent être retrouvées de manière élémentaire à l’aide d’arguments géomé-
triques que nous allons décrire ci-dessous.
Voici les propriétés géométriques dont nous parlions plus tôt. Il en existe encore d’autres mais
nous ne les aborderons pas dans ce cours.
π
π
• (Relation entre les deux) sin 2 − x = cos(x) et cos 2 − x = sin(x).
cos(a ± b) = cos(a) cos(b) ∓ sin(a) sin(b) et sin(a ± b) = sin(a) cos(b) ± cos(a) sin(b)
Nous avons déjà rencontré la notion de fonction dérivée dans un chapitre précédent. Ici, nous
allons enfin voir de quelle manière l’étude du signe de la fonction dérivée permet d’obtenir des infor-
mations sur le sens de variations d’une fonction et de déterminer l’existence d’éventuels extremums.
Par la suite f : I → R désignera une fonction dérivable sur un intervalle ouvert I ⊂ R.
Remarque. Il est possible de définir de manière similaire la notion de fonction strictement croissante
ou strictement décroissante si l’on remplace les inégalités larges par des inégalités strictes dans les
points 1 et 2 de la proposition précédente.
3 2
Exemple 8.0.1. La fonction f (x) = x3 + x2 − 2x + 12 est dérivable et f ′ (x) = x2 + x − 2. Il faut à
présent étudier le signe de f ′ . Un rapide calcul du discriminant associé montre que f ′ admet deux
racines x1 = 1 et x2 = −2. Nous pouvons donc dresser le tableau de signe suivant :
x −∞ −2 1 +∞
f ′ (x) + 0 − 0 +
puisque a = 1 > 0. En conséquence de ceci, il est possible d’en déduire (à l’aide du théorème
précédent) le tableau de variation suivant :
65
66CHAPITRE 8. DÉRIVÉE ET VARIATIONS D’UNE FONCTION ET SENS DE VARIATIONS
x −∞ −2 1 +∞
f (x) f (−2)
f (1)
Remarque. Il est essentiel de suivre les étapes suivantes lors de l’étude d’une fonction :
1. Déterminer le domaine de définition et de dérivation (lorsque cela est demandé) ;
4. Proposer une graphique représentant de manière fidèle la courbe en indiquant les tangentes
horizontales.
5. Il est parfois demander de calculer l’équation d’une tangente T , puis d’étudier la position
relative entre Cf et T .
Lorsque la fonction dérivée s’annule et change de signe autour d’un point, cela permet de détecter
la présence d’extremums. A ce propos rappelons la définition suivante.
Définition 8.0.1. Soit f : I → R.
• x0 ∈ I est un maximum local, s’il existe un intervalle ouvert J ⊂ I tel que
f (x) ≤ f (x0 ) pour tout x∈J
• x0 ∈ I est un minimum local, s’il existe un intervalle ouvert J ⊂ I tel que
f (x) ≥ f (x0 ) pour tout x∈J
Remarque. Le maximum ou le minimum sera dit global s’il est possible de choisir J = I dans la
définition précédente. Un extremum désigne sans distinction un maximum ou un minimum d’une
fonction
Théorème 30 (Extremums). 1. Si x0 ∈ I est un extremum de f alors f ′ (x0 ) = 0.
2. S’il existe un réel x0 tel que f ′ (x0 ) = 0 et que la dérivée change de signe autour de x0 (par
exemple f ′ (x) > 0 si x > x0 et f ′ (x) < 0 si x < x0 alors f (x0 ) est un extremum (local) de f .
Remarque. 1. Attention, si la dérivée s’annule en un point mais ne change pas signe autour
de ce point, il ne s’agit pas d’un extremum. Par exemple, si f (x) = x3 alors f ′ (x) = 2x2 et
f ′ (0) = 0 mais f ′ ne change pas de signe et 0 n’est pas un extremum de f .
2 3
Exemple 8.0.2. Etudions les variations de la fonctions f (x) = 3x + 32 x2 − 2x − 1 à l’aide du
théorème précédent.
Chapitre 9
9.1 Introduction
Contrairement à d’autres branches des mathématiques, la géométrie euclidienne ou l’algèbre
par exemple, les probabilités sont nées beaucoup plus tardivement. Quelques considérations
élémentaires furent abordées par Jérôme Cardan au début du XVI-ième siècle et par Galilée au
début du XVII-ième siècle mais le véritable début de cette théorie date de la correspondance entre
Pierre de Fermat et Blaise Pascal, en 1654.
Il fallut attendre la deuxième moitié du XVII-ième siècle, à la suite des travaux de Blaise Pascal
et Pierre de Fermat, pour que le terme « probabilité » prenne peu à peu son sens actuel, grâce aux
études menées par Jakob Bernoulli.
A la fin du XVIII-ième siècle, cette nouvelle théorie fera son apparition dans l’encyclopédie
de Diderot. Cependant, il fallut patienter jusqu’au début du XX-ième siècle pour que la théorie
des probabilités un nouvel essor. Celui-ci est du à la mise en place, en 1933, par le mathématicien
russe Kolmogorov, d’une axiomatisation mathématique (que nous utilisons toujours actuellement)
permettant de traiter la théorie des probabilités avec une véritable rigueur. Il fut d’ailleurs à
l’origine de travaux révolutionnaires dans cette branche et résolu un grand nombre de problèmes
qui avait dérouté de nombreux mathématiciens de l’époque.
Bien entendu, il existe de nombreuses expériences aléatoires beaucoup plus complexes que celles
vues en classe de seconde (lancé de dés, pile ou face,. . . ). Cependant la description précise de
celles-ci dépasse largement le cadre de ce cours. A titre d’exemple, voici un phénomène qu’il est
possible de visualiser chez soi : imaginons que nous observions un grain de poivre dans une casserole
d’eau bouillante. Les molécules d’eau, agitées, vont venir frapper et déplacer le grain de poivre.
La trajectoire du grain de poivre devient alors erratique, imprévisible et correspond à un objet
probabiliste très célèbre : le mouvement Brownien. Celui-ci a été découvert par le botaniste Brown
(en 1827) et fut étudié par Einstein (en 1905), cet objet est notamment utilisé, entre autre, en
67
68 CHAPITRE 9. VARIABLE ALÉATOIRE, LOI DE PROBABILITÉ, ESPÉRANCE
finance pour décrire l’évolution de la bourse. Il est également possible de visualiser ceci en ligne,
sur le site
http : //labs.minutelabs.io/Brownian − M otion/.
Remarque. Une variable aléatoire est une fonction X dont l’issue est aléatoire.
Voici un exemple permettant de mieux appréhender ceci.
Un joueur mise 2 euros puis lance deux dés trétraédiques parfaits. Il lit le résultat obtenu sur
chacun des dés (un entier compris entre 1 et 4). S’il obtient un « double », le joueur récupère sa
mise et reçoit une somme, en euros, égale au total des points marqués ; sinon, il ne reçoit rien et
perd sa mise.
Nous nous intéressons au gain (algébrique) du joueur que nous noterons X (les valeurs prises
par la fonction X sont aléatoires, il s’agit bien d’une variable aléatoire).
• l’univers de cet expérience est un couple d’entier (x; y) avec 1 ≤ x ≤ 4 et 1 ≤ y ≤ 4. Les dés
1
étant parfaits, les issues obtenues sont équiprobables et se réalisent avec une probabilité de 16 .
• Pour définir la variable X il est important de décrire les valeurs qu’elle va prendre à
partir des différentes issues de l’expérience aléatoire. Ceci peut s’effectuer à l’aide d’un
tableau à double entrée : la première ligne désigne le résultat du premier dé, tandis que la
première colonne correspond à la valeur affichée par le deuxième dé. C’est-à-dire, a chaque
issue nous associons un gain : (1, 1) 7→ 2, (1, 2) 7→ −2,. . . afin de définir la variable aléatoire X.
1 2 3 4
1 2 −2 −2 −2
2 −2 4 −2 −2
3 −2 −2 6 −2
4 −2 −2 −2 8
En utilisant le tableau de la section précédente, nous observons que cet évènement est unique-
ment réalisé pour l’issue (1; 1). Donc, puisqu’il s’agit d’une situation d’équiprobabilité,
1
P(X = 2) = .
16
De manière similaire, l’évènement X = −2 est composé de 12 issues (tous les couples (x; y) avec
x 6= y), cela assure donc que
12 3
P(X = −2) = = .
16 4
Il est alors utile de résumé ceci dans un tableau.
Gain xi −2 2 4 6 8
3 1 1 1 1
P(X = xi ) 4 16 16 16 16
Définition 9.2.2. Soit X est une variable aléatoire définie sur un univers Ω muni d’une loi de
probabilité P et désignons par x1 , . . . , xk les différentes valeurs prises par X.
Valeur xi x1 x2 ... xk
P(X = xi ) p1 p2 ... pk
9.3.2 Formules
Proposition 31. Soit X est une variable aléatoire et considérons a, b des nombres réels. Les for-
mules suivantes sont alors vérifiées
Le processus aléatoire d’Ehrenfest (Xn )n≥0 (qui peut être vu une suite aléatoire) consiste à
noter à chaque instant n ≥ 0 le nombre de boules contenues dans la première urne.
Cette expérience est là pour modéliser un problème physique : prenons une enceinte hermétique
séparée en deux compartiments de taille égale reliés entre eux par un fin tuyau. Laissant vide le
compartiment B, remplissons le compartiment A d’un gaz quelconque. Assez rapidement, les mo-
lécules de gaz vont migrer du compartiment A vers le compartiment B, jusqu’à l’établissement
d’une situation d’équilibre. En moyenne, le nombre de molécules dans chaque compartiment sera
identique. Les époux Ehrenfest se sont intéressés à ce modèle car il permettait d’étudier mathémati-
quement un paradoxe physique : à l’échelle microscopique, il est possible d’observer un phénomène
réversible provenant de la mécanique classique (le déplacement des boules d’une urne à l’autre) ; à
l’échelle macroscopique, la théorie de la thermodynamique assure que le phénomène est irréversible
l’irréversible macroscopique (tout comme un verre cassé ne peut se réparer de lui même, il n’est pas
possible que le gaz, après un moment, s’accumule dans une urne plutôt que l’autre). L’étude (par
le biais des chaines de Markov) de l’urne d’Ehrenfest permet de lever ce paradoxe.
72 CHAPITRE 9. VARIABLE ALÉATOIRE, LOI DE PROBABILITÉ, ESPÉRANCE
Chapitre 10
10.1 Introduction
Bien qu’important en géométrie euclidienne, la notion de produit scalaire apparaît tardivement.
Les premières traces de ceci apparaissent dans des travaux, liées à la création de l’ensemble des
quaternions, de Hamilton en 1843. Le mathématicien Peano, quant-à lui, le définit à partir d’un
calcul d’aire ou de déterminant. Ce ne fut que plus tard encore que les qualités intrinsèques (forme
bilinéaire symétrique définie positive) d’un produit scalaire furent identifiées et utilisées comme dé-
finition. L’avantage de cette formulation abstraite permet de transposer des résultats géométriques
à des espaces abstraits, parfois de dimension infinie (espace de fonction par exemple).
k3−
→
u k = 3k− →
u k et k − 2− →
u k = 2k−
→
uk
−
→ − →
3. Dans un repère orthonormé (O; i ; j ), si −
→
u a pour coordonnées (x; y) alors
p
k−
→
uk= x2 + y 2
73
74 CHAPITRE 10. PRODUIT SCALAIRE, APPLICATIONS GÉOMÉTRIQUE
−
→ 1 → −
u ·−v = k−
→ u +→ u k2 − k−→u k2 − k−
→
v k2
2
Remarque. 1. Attention −→
u ·− →
v est un nombre réel pas un vecteur.
2. Par convention, lorsque u = −
−
→ →v , il est possible d’écrire −
→
u ·−
→
u =− →u 2 . Il est toutefois préférable
−
→ −
→ −
→ 2
de noter u · u = k u k pour éviter les confusions.
−
→ −
→
3. La définition du produit scalaire montre que si −
→
u = 0 ou −
→
v = 0 alors −
→
u ·−
→
v = 0.
−−
→ → −→ −−→
4. Soit ABCD est un parallélogramme, notons −
→
u = AB et −
v = AC (ainsi −
→
u +−
→
v = AD) alors
−
→ 1
u ·−
→
v = AD2 − AB 2 − AC 2
2
−
→ − → −
→ −
→ →
2. Si (O, i , j est une base orthonormée i.e. i = (1, 0) et j = (0, 1) et −
u = (x, y) un vecteur
quelconque, alors
−
→ −
→ −
→
u · i = x et − →
u · j = y.
Autrement dit, le produit scalaire d’un vecteur −
→
u avec les vecteurs composant une base du
plan permet de retrouver les coordonnées de celui-ci.
Démonstration. Il suffit de revenir à la définition en observant, dans un premier temps, que k−
→
u k2 =
2 2 −
→ 2 ′ 2 ′ 2 −
→ −
→
x +x et k v k = (x ) +(y ) . Puis, dans un second temps, que le vecteur u + v a pour coordonnées
(x + x′ ; y + y ′ ) et par conséquent
k−→
u +− →v k2 = (x + x′ )2 + (y + y ′ )2 = x2 + (x′ )2 + 2xx′ + y 2 + (y ′ )2 + 2yy ′
Il suffit ensuite, en utilisant la définition de −
→u ·−→v , de calculer 12 k−
→
u +− →
u k2 − k− →
u k2 − k−
→
v k2 pour
conclure.
10.4. RÈGLES DE CALCULS 75
• si −
→
u et −
→
v sont de sens opposé alors −
→
u ·−
→
v = −k−
→
u k × k−
→
vk
→
− →
−
Démonstration. Sans perdre en généralité (quitte à remplacer − →u et −→v par k→ u
−
uk
v
et k→
−
vk
), il est
−
→ −
→ −
→ −
→
possible de supposer que les vecteurs u et v soient unitaires (i.e. k u k = k v k = 1). Plaçons nous
−
→ −→ → −−→ →
dans un repère orthornormée direct de la forme (O, −
→u , j ) et posons OI = − u ainsi que OM = − v.
−→ −−→ −
→
Il suffit donc de calculer −
→
u ·−→
v = OA · OM dans le repère orthonormée (O, − →
u , j ). Pour cela,
nous allons utiliser le théorème précédent. Il nous suffit donc de déterminer les coordonnées de ces
vecteurs pour ensuite utiliser l’expression du produit scalaire en fonction des coordonnées. Tout
−→
d’abord, puisque OA est l’un des vecteurs de base du repère, nous avons
−→
OA = (1, 0)
−−→ −−→
Ensuite, par définition des angles orientés (−
→
u , OM ) et (−
→
u , OM ) nous avons
−−→ −−→ −−→
OM = cos(− →
u , OM ) ; sin(−
→
u , OM ) = cos(−
→
u,−
→
v ) ; sin(−
→
u,−
→
v)
−−→ →
puisque OM = −
v . Ainsi, d’après le théorème précédent
−→ −−→
OA · OB = 1 × cos(−
→
u,−
→
v ) + 0 × sin(−
→
u,−
→
v ) = cos(−
→
u ,−
→
v ).
Ce qui est le résultat souhaité.
2. propriété de linéarité :
−
→u · (−
→
v +− →
w) = −
→
u ·−
→
v +−
→
u ·−
→
w et (a−
→
u ) · (b−
→
v ) = (ab) × −
→
u ·−
→
v
Remarque. En particulier, nous avons les conséquences suivantes :
(−−→
u)·− →
v = −− →
u ·−
→v et (− →
u ±− →
v )2 = −
→
u2 +− → v 2 ± 2−
→
u ·−
→
v
−
→ 2 −
→ 2
Attention, nous rappelons que u est une notation pour désigner k u k . Autrement dit, la deuxième
conséquence signifie que la norme (au carré) du vecteur −
→u ±−→v s’exprime comme la somme des
−
→ −
→
normes (au carré) des vecteurs u et v plus ou moins le produit scalaire entre ces deux vecteurs.
76 CHAPITRE 10. PRODUIT SCALAIRE, APPLICATIONS GÉOMÉTRIQUE
−−
→ −−→
Théorème 36 (Projeté orthogonal). Soient AB et CD deux vecteurs non nuls. Dans ce cas nous
avons
−
−→ −−→ − −→ −−−→
AB · CD = AB · C ′ D′
où C ′ et D′ sont les projections orthogonales des points C et D sur la droite (AB).
−−
→ −−→
Remarque. En résumé, pour calculer le produit scalaire AB · CD il est possible de remplacer l’un
des deux vecteurs par son projeté orthogonal (sur la droite dirigée par le second vecteur).
10.6. APPLICATIONS 77
10.6 Applications
Voici deux applications géométriques reposant sur une utilisation du produit scalaire.
BC = a, AC = b et AB = c.
bB
Les angles de sommets respectis A, B et C sont notés A, b et C.
b
b
a2 = b2 + c2 − 2bc cos(A)
Remarque. En particulier, si ABC est un triangle rectangle en A nous retrouvons l’égalité entre les
carrés des longueurs du Théorème de Pythagore. Il est également possible d’échanger le rôle des
longueurs a, b et c afin d’obtenir
a2
b2 + c2 = 2AI 2 + .
2
78 CHAPITRE 10. PRODUIT SCALAIRE, APPLICATIONS GÉOMÉTRIQUE
b2 + c2 = 2AI 2 + 2IB 2
or IB = a2 , d’où le résultat.
Chapitre 11
Définition 11.1.1. Soit (un )n≥0 une suite numérique, une telle suite sera dite
• croissante si, pour tout entier n ≥ 0, un+1 ≥ un .
• décroissante si, pour tout entier n ≥ 0, un+1 ≤ un .
• constante si, pour tout entier n ≥ 0, un+1 = un .
Remarque. 1. En remplaçant le symbole ≥ par > (resp. ≤ par <) on peut égalemement définir
la notion de suite strictement croissante (resp. strictement décroissante).
1 n
Exemple 11.1.1. La suite géométrique 1, 21 , 14 , 16
1
, . . . de raison q = 1
2 définie par tn = 2 , n≥0
est strictement décroissante.
79
80 CHAPITRE 11. MONOTONIE D’UNE SUITE ET LIMITE
3 3
un+1 − un = −
n+3 n+2
3n + 6 − 3n − 9
=
(n + 3)(n + 2)
3
=−
(n + 3)(n + 2)
De plus, puisque n ∈ N nous avons immédiatement que n + 2 > 0 et n + 3 > 0. Ainsi, nous
avons donc montré que un+1 − un < 0 pour tout n ≥ 0. Ceci signifiant que la suite (un )n≥0
est (strictement) décroissante.
32n+1
2. Si vn = 5n pour n ≥ 0 alors, puisque vn 6= 0 pour tout n ∈ N, il suffit d’étudier le rapport
vn+1
vn .
vn+1 32n+3 5n 3
= n+1 × 2n+1 = < 1
vn 5 3 5
donc la suite est décroissante.
Proposition 39 (Monotonie d’une suite arithmétique). Soit (un )n≥0 une suite arithmétique de
raison r ∈ R, alors
• si r > 0 la suite est strictement croissante ;
Proposition 40 (Monotonie d’une suite géométrique). Soit (un )n≥0 une suite géométrique de
raison q ∈ R avec u0 > 0, alors
• si 0 < q < 1 la suite est strictement décroissante ;
Remarque. Si q < 0 il n’est pas possible de conclure. Si jamais u0 < 0, les conclusions des deux
premières assertions sont inversées. C’est-à dire :
11.2. NOTION DE LIMITE 81
Lorsqu’un suite est définie de manière explicite par une fonction f : R+ → R, la monotonie de
f détermine celle de la suite. Plus précisément
Théorème 41. Soit (un )n≥0 une suite définie à l’aide d’une fonction f : R+ → R par
un = f (n) n ≥ 0.
alors
• si f est strictement croissante sur R+ alors la suite (un )n≥0 est strictement croissante ;
• si f est strictement décroissante sur R+ alors la suite (un )n≥0 est strictement décroissante.
Remarque. Il est possible de remplacer les mots strictement croissante (resp. strictement croissante)
par croissante (resp. décroissante) dans ce qui précède.
Exemple 11.1.3. 1. La fonction affine f (x) = x2 + 3 et strictement croissante sur R ; en consé-
quence la suite
n
un = + 3 pour tout n ∈ N
2
l’est également.
2. Si f (n) = 13 n3 − 6n2 + 27n pour tout n ≥ 0. Il suffit d’étudier les variations de f (x) =
1 3 2 ′ 2
3 x − 6x + 27x sur R+ . Ici, f (x) = x − 12x + 27 et ∆ > 0 : il y a donc deux racines x1 = 3
′
et x2 = 9. De plus a = 1 > 0, donc f (x) ≥ 0 si x ≥ 9 : autrement dit, f est croissante sur
l’intervalle [9; +∞[. En conséquence, la suite (un )n≥0 est croissante lorsque n ≥ 9.
Il est important de ne pas chercher à généraliser le théorème précédent aux suites définies par
récurrence. L’étude de celles-ci est un peu plus complexes et n’est pas du programme.
Exemple 11.1.4. Considérons les suites
un
un+1 = 2 + 3 n ≥ 0,
u0 = 8.
et vn
vn+1 = 2 +3 n ≥ 0,
v0 = 1.
sont bien de la forme un+1 = f (un ) avec f (x) = x2 + 3 une croissante. Cependant, la suite (un )n≥0
est strictement décroissante tandis que la suite (vn )n≥0 est strictement décroissante.
lim un =?
n→+∞
lim un = 0
n→+∞
Observons que la taille de l’intervalle I modifie le choix du rang N : si I était plus grand, nous
aurions pu choisir N plus petit et vice versa.
Exemple 11.2.2. Soit un = 3n2 + 1 pour n ≥ 1. L’intuition suggère que un se rapproche de
+∞ lorsque n → +∞. Nous devons donc montrer que le nombre A choisi (supposé grand), il est
possible de trouver un rang N tel que un > A à partir de ce rang.
q q
6 6
Supposons que A = 106 , alors un > A ⇐⇒ 3n2 + 1 > 106 ⇐⇒ n > 10 3−1 . Or 10 3−1 ≡
q
6
577, 35, il suffit donc de choisir N = ⌊ 10 3−1 ⌋ + 1 = 578 pour que un > A si n ≥ N . Autrement
dit,
lim un = +∞
n→+∞
lim un = +∞
n→+∞
Observons que u2n = 4n2 et qu’il est possible de montrer que 4n2 → +∞ lorsque n → +∞.
De plus u2n+1 = −(2n + 1)2 = −(4n2 + n + 1) et cette suite converge vers −∞ lorsque n → +∞.
Autrement dit,
Loi Binomiale
Exemple 12.1.1. 1. Jeu de pile ou face dans lequel on appelle succès le fait d’obtenir pile est
une épreuve de Bernoulli de paramètre p = 21 .
Définition 12.1.1. Considérons une épreuve de Bernoulli et désignons pas X la variable aléatoire
qui prend la valeur 1 en cas de succès et la valeur 0 en cas d’échec. La loi de X est alors donné par
les probabilités suivantes :
P(X = 0) = 1 − p et P(X = 1) = p.
Il est usuel de dire que X suit une loi de Bernoulli de paramètre p et nous noterons ceci par
X ∼ Be (p).
85
86 CHAPITRE 12. LOI BINOMIALE
Ici, l’épreuve de Bernoulli consiste à trier une boule du sac ; le succès correspond à obtenir « une
boule blueu »avec p = 52 . Cette épreuve est répétée deux fois de façon indépendantes (puisque les
tirages sont avec remise). Il s’agit d’un schéma de Bernoulli.
• La probabilité d’un chemin est le produit des probabilités figurant sur les branches. Il est donc
important de savoir utiliser l’arbre pour calculer des probabilités. Par exemple, La probabilité
d’obtenir exactement une boule bleue correspond aux issues RB et BR. La probabilité de
ces chemins vaut
3 2 6 2 3 6
P(RB) = × = et P(BR) = × =
5 5 25 5 5 25
12
donc P(obtenir exactement une boule bleue) = 25 .
Exemple 12.2.1. Supposons que l’on fasse 20 pile ou face et que l’on désigne le succès par « obtenir
pile ». Sur n = 20 répétitions, X compte le nombre de pile obtenu, ainsi X ∈ {0, 1, . . . , 20}.
Définition 12.2.1. Dans le cadre décrit ci dessus, il est usuel de dire X suit un loi binomiale de
paramètres n et p (noté X ∼ B(n, p)). De plus, la loi de X est donnée par la famille des probabilités
suivantes :
n k
P(X = k) = p (1 − p)n−k pour tout 0 ≤ k ≤ n.
k
n
où les nombres (cette notation se lit « k parmi n ») sont appelés coefficients binomiaux.
k
12.2. LOI BINOMIALE 87
Remarque. Les coefficients binomiaux sont obtenus à l’aide de la calculatrice. Lorsque que l’on
représente un schéma de Bernoulli
à l’aide d’un arbre pondéré (avec les événements S pour le
c n
succès et S pour l’échec), dénombre les chemins contenant exactement à k succès parmi les
k
n répétitions.
La formule précédente semble compliquée, il n’en est rien. Reprenons l’exemple du sac rempli
de billes bleues et rouges.
De manière
plus intuitive : p(1 − p) désigne la probabilité d’un chemin contenant exactement 1
2
succès et compte combien de chemin est-il possible d’obtenir en choisissant 1 succès parmi les
1
deux répétitions.
2. Soient n ∈ N et 0 ≤ k ≤ n − 1 alors
n n n+1
+ =
k k+1 k+1
Remarque. Le triangle de Pascal permet facilement de calculer les coefficients binomiaux et permet
de trouver les coefficients apparaissant dans les identités remarquables (a + b)n .
p p
3. L’écart type de X vaut Var(X) = np(1 − p).
88 CHAPITRE 12. LOI BINOMIALE
Supposons que nous ayons à disposition un mot de k lettres distinctes et que nous souhaitions
savoir combien d’anagrammes est-il possible de former avec ses lettres.
Exemple 12.2.3. Si le mot est ZOE, alors k = 3 et il y a 6 possibilités :
2. Si −
→
n est un vecteur normal à d et −
→
u un vecteur directeur de d, nous avons
• −
→
n est un vecteur directeur de toute droite d′ perpendiculaire à d.
• −
→
u est un vecteur normal à toute droite d′ perpendiculaire à d
−
→ −
→
3. Soient d et d′ deux droites ayant respectivement −
→
n et n′ pour vecteurs normaux, −
→
u et u′
pour vecteurs directeurs :
−
→ −
→ −
→ −
→ −
→ −
→
d ⊥ d′ ⇐⇒ n · n′ = 0 ⇐⇒ u · u′ = 0 ⇐⇒ n et u′ sont colinéaires
89
90 CHAPITRE 13. EQUATION CARTÉSIENNE DE DROITES ET DE CERCLES
Remarque. En conséquence de ceci nous avons le fait suivant. Soient d et d′ d’équations cartésiennes
respectives :
d : ax + by + c = 0 et a′ x + b′ y + c′ = 0
Nous avons alors l’équivalence suivante : d ⊥ d′ ⇐⇒ aa′ + bb′ = 0.
13.2.1 Equation d’un cercle défini par son centre et son rayon
Définition 13.2.1. L’équation cartésienne d’un cercle C de centre I(x0 ; y0 ) et de rayon r est
(x − x0 )2 + (y − y0 )2 = r2
Remarque. Observons qu’il s’agit simplement d’une reformulation de M (x; y) est un point du cercle
C équivaut à IM 2 = r2 .
Exemple √ L’équation (x + 1)2 + (y − 2)2 = 12 est celle d’un cercle de centre I(−1; 2) et de
13.2.1. √
rayon r = 12 = 2 3.
1 13
x2 + y 2 + x − 4y + 1 = 0 ⇐⇒ (x + )2 + (y − 2)2 − =0
2 4
√
13
Il s’agit bien de l’équation d’un cercle de rayon 2 et de centre C(− 12 ; 2).
Remarque. Tout cercle admet une équation de la forme x2 + y 2 + ax + by + c = 0 mais la réciproque
est fausse.
Chapitre 14
Echantillonage
14.1 Echantillon
Pour avoir une meilleur intuition de ceci, voici quelques exemples.
Exemple 14.1.1. • Lancer 100 fois un dé et noter la liste des résultats obtenus.
• Prélever 100 ampoules d’une chaine de fabrication. Tester, puis noter à chaque fois si elles
sont conforme ou non.
• Interroger 100 personnes au hasard et noter à chaque fois leur couleur préférée.
• ...
Dans les trois situations précédentes, nous avons noter les résultats d’une expérience aléatoire
qui a été répété n = 100 fois de manière indépendante.
Définition 14.1.1. Un échantillon de taille n est la liste de n résultats obtenues lors de n répétitions
indépendantes de la même expérience aléatoire.
Remarque. Lorsque l’expérience aléatoire ne présente que deux issues possibles (obtenir pile ou face,
gagner ou perdre, etc . . . ), il est usuel de parler d’épreuve de Bernoulli.
En pratique nous faisons face à une liste de valeurs à partir desquelles nous pouvons déterminer
la fréquence d’apparition des différentes issues de l’expérience.
Exemple 14.1.2. Si nous avons à disposition un échantillon de taille n = 1000 contenant les
résultats obtenus après avoir effectuer des piles ou faces. Supposons que nous ayons obtenu 531
531
fois l’issue pile, cela signifie que la fréquence observée de l’issue « pile » vaut f = 1000 = 0, 531.
D’un point de vue théorique, si la pièce équilibrée, nous savons également que P(pile) = 12 . De
plus, la loi forte des grands nombres de Kolmogorov nous assure que plus la taille de l’échantillon
augmente plus la fréquence observé f se rapproche de la valeur théorique P(pile). Nous allons voir
de quelle manière ce résultat peut servir pour à établir des tests en statistiques.
91
92 CHAPITRE 14. ECHANTILLONAGE
Voyons ce qu’il est possible d’en conclure. Ici, n = 100 et p est un nombre inconnu (correspondant
à la véritable proportion de personnes ayant choisi rouge). La fréquence observée vaut f = 0, 54 et
√1 = 0, 1. Ainsi, l’intervalle de fluctuation associé à p est de la forme
n
D’après le théorème précédent, il y a donc de très grandes chances (au moins 95%) pour la proportion
réelle p de personnes ayant choisi la couleur rouge se trouve dans cet intervalle. Il n’est cependant
pas possible de savoir quelle couleur va l’emporter car les deux situations peuvent se produire (p < 12
ou p > 12 ).
Dans un second temps, nous allons voir que ce théorème peut servir de test.
Exemple 14.2.3. Supposons que nous souhaitions vérifier qu’un dé est truqué ou non et que
nous ayons à disposition un échantillon de 2500 lancers. Si le dé n’est pas truqué, il y a autant
de chances d’obtenir un nombre pair qu’un nombre impair : i.e. P(pair) = p = 12 . Supposons que
nous ayons une échantillon de 2500 lancers et une fréquence observée (du nombre de résultats pairs
obtenus sur les 2500 lancers) valant f = 1150
2500 = 0, 46.
14.3. TEST STATISTIQUES ET LOI BINOMIALE 93
Les hypothèses du théorème précédent sont satisfaites et celui-ci nous assure que l’intervalle de
fluctuation (contenant la valeur théorique p) est
In = [0, 48; 0, 52]
puisque √1n = 50
1
= 0, 02. En outre, nous observons que f ∈ / I. En conclusion, avec une erreur de
5%, nous pouvons dire que l’hypothèse : « le dé est équilibré » n’est pas vraie.
Nous allons poursuivre cette étude de tests statistiques en utilisant (de manière implicite) les
propriétés de la loi binomiale (qui est sous entendu dans le contexte ci-dessus).
Autrement dit, si A est l’évènement d’intérêt nous faisons face au test suivant :
Pour cela, il suffit de procéder à certain nombre n de lancer, de noter les résultats obtenus
pour obtenir la fréquence f du nombre de pile. A partir de cette valeur f nous souhaitons ensuite
trancher entre l’alternative : « la pièce est équilibrée »ou « la pièce n’est pas équilibrée ».
Nous allons voir que l’utilisation de la loi binomiale permet d’éviter les restrictions imposées en
seconde (i.e. la valeur théorique p ne doit être ni trop proche de 0 ni trop proche de 1 et n doit être
suffisamment grand). Afin d’obtenir une règle de décision, permettant de trancher lors d’un test.
Nous avons besoin de la définition d’un « intervalle de fluctuation »associée à une loi binomiale.
Définition 14.3.1. L’intervalle de fluctuation (avec un seuil d’erreur de 5%) d’une fréquence, sur
un échantillon aléatoire de taille n suivant une loi binomiale B(n, p) est :
a b a : le plus petit entier tel que P(X ≤ a) > 0, 025
In = ; avec
n n b : le plus petit entier tel que P(X ≤ b) ≥ 0, 975
avec X ∼ B(n; p).
94 CHAPITRE 14. ECHANTILLONAGE
Remarque. L’obtention de cet intervalle de fluctuations n’impose pas des restrictions sur la taille
de p et de n. Lorsque ces conditions sont vérifiées les intervalles In obtenus sont sensiblement les
mêmes.
Nous avons alors la règle de décision suivante (qui découle du Théorème de Moivre-Laplace) qui
apporte une solution au problème (14.3.1).
Proposition 47 (Règle de décision). Nous avons l’alternative suivante :
1. si f ∈ In alors l’hypothèse H0 est acceptée avec une erreur de 5%.
2. si f ∈
/ In alors l’hypothèse H0 est rejetée avec une erreur de 5%.
Remarque. D’un point de vu pratique, les tests statistiques sont plutôt là pour servir à rejeter des
hypothèses plutôt que les accepter. Cela revient à dire : si je modélise mon aléa pour une certaine
loi de probabilité, est-ce que les fréquences observées sont réalistes ou non ?
En pratique, il convient donc de trouver, à l’aide d’une table ou de la calculatrice, les valeurs
de a et b en fonction des données n et p (sa valeur supposée). Puis de voir si la fréquence observée
f appartient ou non à l’intervalle In .