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Financement de

la Nutrition au
Sénégal
Marie-Jeanne Offosse N.
ANALYSE ET PERSPECTIVES : 15 ANNÉES D’EXPÉRIENCE DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LA POLITIQUE DE NUTRITION AU SÉNÉGAL
Financement de la
Nutrition au Sénégal
Juillet 2018

Marie-Jeanne Offosse N.

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le


Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal

République du Sénégal
Primature
© 2018 Banque internationale pour la reconstruction et le développement / Banque mondiale
1818 H Street NW
Washington DC 20433
Téléphone : 202–473–1000
Internet : www.worldbank.org

Mention de la source : Le rapport doit être cité comme suit : Offosse N., Marie-Jeanne. 2018.
« Financement de la Nutrition au Sénégal ». Analyses et Perspective : 15 Années d’Expérience
dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal. Banque mondiale, Washington
DC ; CLM Dakar, Sénégal. License : Creative Commons Attribution CC BY 3.0 IGO

Ce rapport est produit par le personnel de la Banque mondiale avec des contributions externes.
Les constats, interprétations et conclusions exprimées dans ce rapport ne reflètent pas nécessai-
rement les vues de la Banque mondiale, de son Conseil d’administration ou des gouvernements
qu’ils représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données figurant dans
ce rapport. Les frontières, couleurs, dénominations et autres informations reprises dans les
cartes géographiques qui l’illustrent n’impliquent aucun jugement de la part de la Banque mon-
diale quant au statut légal d’un quelconque territoire, ni l’aval ou l’acceptation de ces frontières.

Droits et autorisations

Le contenu de ce rapport est soumis au droit d’auteur. Parce que la Banque mondiale encourage
la diffusion de son travail, tout ou partie de ce rapport peut être reproduit à des fins non
commerciales, à condition que l’attribution complète à ce travail soit donnée aux auteurs.

Toute question relative aux droits et licences, y compris les droits subsidiaires, doit être adressée
à Publications de la Banque mondiale, Groupe de la Banque mondiale, 1818 H Street NW, Was-
hington, DC 20433, États-Unis; fax: 202–522–2625; e-mail: pubrights@worldbank.org.

Photo de couverture : Adama Cissé/CLM

Design de couverture: The Word Express Inc.


Remerciements

C
e rapport a été rédigé par Marie-Jeanne Offosse N, MD, MSc, avec des remerciements à
Menno Mulder-Sibanda, Abdoulaye Ka et tous les membres de la CLM. L’auteur souhai-
terait également remercier tous les acteurs de la nutrition au Sénégal pour leur soutien
et leur contribution remarquables tout au long de la collecte et de l’analyse des données.

Relecteurs. Nous exprimons nos remerciements à l’ensemble des relecteurs des rapports des
séries : Elodie Becquey (IFPRI), Patrick Eozenou (Banque mondiale), Dominic Haazen (Banque
mondiale), Derek Headey (IFPRI), Abdoulaye Ka (CLM), Jakub Kakietek (Banque mondiale),
Ashi Kohli Kathuria (Banque mondiale), Christine Lao Pena (Banque mondiale), Biram Ndiaye
(UNICEF), Jumana Qamruddin (Banque mondiale), Claudia Rokx (Banque mondiale). En consa-
crant du temps et de l’énergie, chacun d’eux a fourni une précieuse contribution, qui a joué un
rôle important dans l’évolution des séries.

Associés. Nous souhaitons également remercier les membres du groupe de travail des orga-
nisations de développement partenaires, qui ont fourni des conseils sur la conceptualisation,
la mise en œuvre et la finalisation des séries : Sophie Cowpplibony (REACH), Aissatou Dioum
(UNICEF), George Fom Ameh (UNICEF), Julie Desloges (Gouvernement du Canada), Aida
Gadiaga (PAM), Laylee Moshiri (UNICEF), Aminata Ndiaye (Gouvernement du Canada), Marie
Solange N’Dione (consultante indépendante) et Victoria Wise (REACH).

Client. Enfin, nous témoignons une reconnaissance sans bornes à l’équipe de la CLM, dont le
travail est décrit dans les séries, ainsi qu’aux milliers de membres du personnel de santé et de
bénévoles qui fournissent quotidiennement des services de nutrition vitaux aux populations vul-
nérables du Sénégal.

Ce travail a été réalisé sous la direction de Menno Mulder-Sibanda (Chef d’équipe et Spécialiste
en Nutrition, BM). La série es été préparées par une équipe dirigée par Andrea L. Spray (Consul-
tante), Janice Meerman (Consultante), et Aline Deffry (Consultante). Aaron Buchsbaum (BM)
a soutenu la publication et la diffusion, avec Laura Figazzolo (Consultante). Les informations
concernant le support financier pour la série sont fournies à la fin du rapport.

Les informations concernant le soutien financier de la série sont fournies à la fin du rapport.
A propos de la série

L
e gouvernement du Sénégal, à travers la Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM) pla-
cée sous la tutelle du cabinet du Premier Ministre, se lance dans le développement d’un
nouveau Plan Stratégique Multisectoriel de Nutrition (PSMN) qui mettra l’accent sur deux
grands domaines : 1) étendre et améliorer les services de nutrition et 2) un train de réformes
pour ce secteur. Les réformes concerneront une réorientation de la politique, la gouvernance et
le financement du PSMN. Le PSMN traitera du cadre et de l’échéancier pour le développement
d’une stratégie financière pour la nutrition, qui nécessitera une analyse spécifique des dépenses
du secteur et de la base financière, pour les relier à la couverture et à la qualité des services de
nutrition.

Le Sénégal est réputé pour avoir l’un des systèmes de prestation de services de nutrition les plus
efficaces et les plus ambitieux en Afrique. La malnutrition chronique a chuté à moins de 20%, un
des taux les plus bas en Afrique continentale Sub-Saharienne. L’engagement du Gouvernement
au programme de nutrition a augmenté de 0,3 million de dollars américain en 2002 à 5,7 million
de dollars américain en 2015, ce qui s’est traduit par une augmentation dans la part du budget
national de 0,02% à 0,12%. Cependant, ces améliorations n’ont pas entraîné une plus grande vi-
sibilité des interventions affectant la nutrition dans les secteurs importants que sont l’agriculture,
l’éducation, l’assainissement, la protection sociale et la santé. L’absence de telles interventions
dans ces secteurs combinée à une récente série de perturbations extérieures, a favorisé la frag-
mentation continue des approches, discours et interventions qui touchent la nutrition. De plus, il
n’existe pas de cadre général permettant une prise de décision sur les investissements en ma-
tière de nutrition, ce qui hypothèque les résultats atteint jusqu’à maintenant. Pendant ce temps,
les indicateurs sur la nutrition stagnent et d’autres problèmes ayant des implications sérieuses
(faible poids à la naissance, déficience en fer, anémie, dénutrition maternelle et malnutrition ai-
guë) ont reçu peu ou pas d’attention.

Une analyse de l’efficacité des politiques en matière de nutrition peut contribuer à révéler l’im-
portance de ces problèmes, y compris la résilience des ménages et des communautés face aux
chocs liés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et à orienter les priorités dans ce domaine.
Cette série d’analyses et de recommandations, conjointement intitulées Analyse et Perspective :
15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal (« la
série »), vise à permettre au gouvernement du Sénégal d’assurer un leadership stratégique dans
le domaine de la nutrition. Par ailleurs, cette série justifie la pertinence de réaliser des inves-
tissements en matière de nutrition (Le Bienfondé d’Investir dans la Nutrition au Sénégal) en se
fondant sur : 1) la rationalisation de l’usage de ressources pour les interventions rentables ; 2) la
mobilisation des acteurs et des ressources ; 3) le renforcement de la visibilité des interventions
de nutrition dans divers secteurs ; 4) la synergie des interventions et des investissements.
Cette série a été réalisée sous la supervision d’un groupe de travail constitué de partenaires du
développement coordonnés par la Banque mondiale (BM), en étroite collaboration avec la CLM.
Le groupe de travail est composé de représentants des organisations suivantes : Gouvernement
du Canada, REACH, UNICEF et la Banque mondiale.

Documents de la série :

Rapport Description
État de la nutrition au Sénégal Une analyse de la situation nutritionnelle des groupes
Marc Nene démographiques clés au Sénégal, et notamment les inégalités
géographiques et sociodémographiques des chiffres de la
nutrition et leurs déterminants.
Évolution de la Politique de Une analyse chronologique du paysage politique de nutrition au
Nutrition au Sénégal Sénégal, y compris l’évolution des politiques de nutrition et des
Andrea L. Spray institutions concernées, ainsi que leurs implications respectives
pour la planification et la priorisation des interventions.
Économie Politique de la Une analyse de la politique et des leviers politiques qui
Politique de la Nutrition au peuvent être actionnés au Sénégal pour favoriser le leadership
Sénégal du gouvernement et galvaniser la nécessaire coordination
Ashley M. Fox intersectorielle pour que la nutrition soit intégrée aux politiques et
programmes gouvernementaux, et pour garantir de façon durable
des interventions efficaces et efficientes sur le plan de la nutrition.
Financement de la Nutrition au Une analyse des ressources alloués aux interventions de nutrition
Sénégal au Sénégal entre 2016 et 2019, une estimation des budgets
Marie-Jeanne Offosse N. mobilisables par le gouvernement pour financer la nutrition, et une
évaluation des coûts d’interventions sélectionnées à fort impact.
Étude sur les Capacités dans Une analyse des capacités organisationnelles et institutionnelles
le Secteur de la Nutrition au pour la résolution des questions de nutrition au Sénégal,
Sénégal comprenant la CLM, les ministères clés et les autres acteurs qui
Gabriel Deussom N., Victoria concourent à l’amélioration des performances nutritionnelles au
Wise, Marie Solange Ndione, niveaux central, régional et local.
Aida Gadiaga
Coût et Bénéfices de la Mise à Analyse comparative des coûts et de l’efficacité de scenarios
l’Échelle des Interventions de alternatifs pour la mise à l’échelle des interventions de nutrition au
Nutrition au Sénégal Sénégal sur les cinq ans du PSMN.
Christian Yao
Les Risques Associés à la Mise Analyse des risques potentiels liés au renforcement de la nutrition
à l’Échelle des Performances au Sénégal, probabilité de survenance, impact potentiel et
Nutritionnelles au Sénégal atténuation potentielle des mesures.
Babacar Ba
Une Décennie de Soutien Le rapport d’évaluation de la performance du Groupe d’évaluation
de la Banque Mondiale au indépendante de la Banque mondiale évalue dans quelle mesure
Programme de Nutrition du les opérations de la Banque mondiale soutenant la nutrition au
Sénégal Sénégal de 2002 à 2014 ont atteint les résultats escomptés et en
Denise Vaillancourt tire des enseignements pour orienter les investissements futurs.
Acronyms
Acronyme Français Acronym English

AACID Agencia Andaluza de Coope- AACID Agencia Andaluza de Coo-


ración Internacional para el peración Internacional para
Desarrollo / Agence andalouse el Desarrollo / Andalusian
de coopération internationale Agency for International De-
pour le développement velopment Cooperation
ACF Action Contre la Faim ACF Action Against Hunger

AECID Agencia Española de Coope- AECID Agencia Española de Coope-


ración Internacional para el ración Internacional para el
Desarrollo / Agence Espagnole Desarrollo / Spanish Agency
pour la Coopération Internatio- for International Development
nale et le Développement Cooperation
ACPP Asamblea de Cooperacion Por ACPP Asamblea de Cooperacion
la Paz – Assemblée pour la Por la Paz – Assembly for
coopération pour la paix Cooperation for Peace
AFD Agence Française de AFD Agence Française de
Développement Développement
AFNut Action féminine pour la nutri- AFNut Women’s Action for Nutrition
tion (AFNut)
AGR Activités Génératrices de IGA Income Generating Activities
Revenus
AISAN Appui Intégré à la Sécurité AISAN Integrated Food and Nutrition
Alimentaire et Nutritionnelle Security Support
ANJE Alimentation du Nourrisson et IYCF Infant and Young Child
du Jeune Enfant Feeding
ATPC Assainissement total piloté par CLTS Community Led Total
la communauté Sanitation
BCEAO Banque Centrale des États de BCEAO Central Bank of West African
l’Afrique de l’Ouest States
BOAD Banque Ouest-Africaine de WADB West African Development
Développement Bank
BM Banque mondiale WB World Bank
CCC Communication pour le Chan- BCC Behavior Change
gement de Comportement Communication
CDD Comité Départemental de CDD District Development
Développement Committee
CEGEP Collège d’Enseignement CEGEP General and Professional
Général et Professionnel Education Middle School
Acronyme Français Acronym English

CFA Communauté Financière CFA Financial Community of Africa


d’Afrique
CIAT Centre international d’agricul- CIAT International centre for tropi-
ture tropicale cal agriculture
CL Collectivité Locales CL Local Government
CLM Cellule de Lutte contre la CLM Nutrition Coordination Unit
Malnutrition
CLP Comité Local de Pilotage CLP Local Steering Committee
CU Coût Unitaire UC Unit Cost
ECHO Direction Générale pour la ECHO European Commission—Civil
Protection Civile et les Opé- Protection & Humanitarian Aid
rations d’Aide Humanitaire Operations
Européennes de la Commis-
sion européenne
EVE Eau – Vie – Environnement EVE Water – Life – Environment
FAO Organisation des Nations FAO Food and Agriculture Organi-
Unies pour l’Alimentation et zation of the United Nations
l’Agriculture
FBR Financement Basé sur les RBF Results-Based Financing
Résultats
FICR Fédération internationale des IFRC International Federation of
Sociétés de la Croix-Rouge et Red Cross and Red Crescent
du Croissant-Rouge Societies
FIDA Fonds International de Déve- IFAD International Fund for Agricul-
loppement Agricole tural Development
GAIN Alliance mondiale pour l’amé- GAIN Global Alliance for Improved
lioration de la nutrition Nutrition
GAVI Alliance mondiale pour les GAVI Global Alliance for Vaccines
vaccins et la vaccination and Immunization
GFF Mécanisme de Financement GFF Global Financing Facility
Mondial
HKI Helen Keller International HKI Helen Keller International
ICCO Organisation inter-églises ICCO Interchurch organization for
pour la coopération au development cooperation
développement
IIRPA Institut International de Re- IIRPA International Institute for Re-
cherche sur les Politiques search on Food Policies
Alimentaires
IRA Infection Respiratoire Aigüe ARI Acute Respiratory Infection
IUS Iodation Universelle du Sel USI Universal Salt Iodization
MAM Malnutrition Aigüe Modérée MAM Moderate Acute Malnutrition
MAS Malnutrition Aigüe Sévère SAM Severe Acute Malnutrition
Acronyme Français Acronym English

MI Initiative pour les MI Micronutrient Initiative


micronutriments
NCBA Association nationale des en- NCBA National Cooperative Bu-
treprises coopératives siness Association CLUSA
CLUSA International International
NVF Société néerlandaise de NVF Dutch Society for
phytothérapie Phytotherapy
OCDE / CAD Organisation de Coopération OECD / DAC Organisation for Econo-
et de Développement Éco- mic Co-operation and
nomiques / Comité d’Aide au Development / Development
Développement Assistance Committee
OMS Organisation Mondiale de la WHO World Health Organization
Santé
ONG Organisation Non NGO Nongovernmental
Gouvernementale Organization
OPEP Organisation des pays expor- OPEC Organization of Petroleum Ex-
tateurs de pétrole porting Countries
P2RS Programme Multilatéral de P2RS Multinational Programme for
Renforcement de la Résilience Food and Nutritional Resi-
à l’Insécurité Alimentaire et lience Building in the Sahel
Nutritionnelle au Sahel
PABRA Alliance Africaine pour la re- PABRA Pan-Africa Bean Research
cherché sur le haricot Alliance
PADEC Programme d’appui au déve- PADEC Support Program for Casa-
loppement de la Casamance mance Development
PADEN Programme d’Aménagement PADEN Niayes Development and
et de développement écono- Economic Development
mique des Niayes Program
PAFA Projet d’Appui aux Filières PAFA Agricultural Sector Support
Agricoles Project
PAM Programme Alimentaire WFP World Food Programme
Mondial
PASAV Projet d’Appui à la Sécurité PASAV Food Security Support for
Alimentaire des Ménages Vulnerable Households
Vulnérables Project
PCIME Prise en Charge Intégrée des IMCI Integrated Management of
Maladies de l’Enfant Childhood Illness
PECMA Prise en Charge de la Malnu- PECMA Management of Acute
trition Aigüe Malnutrition
PECMAS Prise en Charge de la Malnu- PECMAS Management of Severe Acute
trition Aigüe Sévère Malnutrition
Acronyme Français Acronym English

PERSA Projet Pilote de Promotion des PERSA Pilot Project for the Promotion
Énergies Renouvelables pour of Renewable Energies for
la Sécurisation Alimentaire Food Security
PFSN Projet Financement Santé PFSN Health and Nutrition Project
Nutrition Financing
PIARAN Projet Intégré d’Appui à la PIARAN Integrated Food and Nutrition
Résilience Alimentaire et Resilience Support Project
Nutritionnelle
PIB Produit Intérieur Brut GDP Gross Domestic Product
PINKK Projet Intégré de Nutrition PINKK Integrated Nutrition Project in
dans les régions de Kolda et Kolda and Kédougou Regions
de Kédougou
PLDM Projet de Lutte contre les Dé- PLDM Project to Fight Malnutrition
terminants de la Malnutrition Determinants
PMA2 Programme Multi-Acteurs 2 PMA2 Multi-Actors Program 2
PMRCA Programme Mondial de Ré- PMRCA World Food Crisis Response
ponse à la Crise Alimentaire Program
PNDN Politique Nationale de Déve- PNDN National Policy for the Deve-
loppement de la Nutrition lopment of Nutrition
PRAO Programme Régional d’Ap- PRAO Regional Program for Support
pui à la Pêche Artisanale en to Artisanal Fisheries in West
Afrique Occidentale Africa
PRF Programme de Renforcement PRF Programme for the Enhanced
de la Fortification au Sénégal Food Fortification in Senegal
PROCONU Programme Communautaire PROCONU Community Nutrition Program
Nutritionnel
PSMN Plan Stratégique Multisectoriel PSMN Multisectoral Strategic Nutri-
de la Nutrition tion Plan
PSSC II Programme de Santé et Santé PSSC II Community Health & Health
Communautaire II Program II
PTIP Programme Triennal d’Inves- PTIP Three-Year Public Investment
tissements Publics Programme
PTME Prévention de la Transmission PMTCT Prevention of mother-to-child
Mère-Enfant du VIH transmission (HIV)
RC Relais Communautaire CW Community Worker
REACH Efforts renouvelés contre la REACH Renewed Efforts Against Child
faim et la sous-alimentation Hunger and Undernutrition
chez les enfants
SADMAD Système Alimentaire Durable SADMAD Sustainable food system and
et lutte contre la Malnutrition fight against malnutrition in
en Région de Dakar the Dakar region
Acronyme Français Acronym English

SPC Suivi et Promotion de la GMP Growth Monitoring and


Croissance Promotion
SUN Mouvement pour le Renforce- SUN Scaling Up Nutrition
ment de la Nutrition
UE / FED Union Européenne / Fonds EU / EDF European Union / European
Européen de Développement Development Fund
UEMOA Union Économique et Moné- UEMOA West African Economic and
taire Ouest-Africaine Monetary Union
UNICEF Fonds des Nations unies pour UNICEF United Nations Children’s
l’enfance Fund
USAID Agence Américaine pour le USAID United States Agency for In-
Développement International ternational Development
USD Dollar américain USD United States dollar
USE Union pour la Solidarité et USE Solidarity and Mutual Aid
l’Entraide Association
PPAAO Programme de productivité WAAPP West Africa Agricultural Pro-
agricole en Afrique de l’Ouest ductivity Program
WASH Eau hygiene assainissement WASH Water, Sanitation and Hygiene
ZACH Alliance du zinc pour la santé ZACH Zinc Alliance for Child Health
infantile
Sauf indication contraire, les indicateurs de nutrition de l’enfant mentionnés dans le présent rapport proviennent des estimations conjointes
sur la malnutrition infantile UNICEF-OMS-Banque mondiale1.
Tous les montants sont en dollars américains, sauf indication contraire.
Table des matières
Remerciements iii

Résumé exécutif 1

Introduction 5

Objectifs et méthodologie 7

Résultats 11

Annexe A: Dépenses de nutrition par intervention et par sources de financement


(FCFA) 21

Annexe B: Dépenses de nutrition par intervention et par organisme de gestion du


financement (FCFA) 25

Annexe C: Dépenses de nutrition par intervention et par organisme de mise en œuvre


(million FCFA) 29

Annexe D: Ressources budgétaires pour la nutrition, par projet, 2016–2020 33

Annexe E: Coût unitaire annuel du transfert monétaire sans conditionnalités


(cash transfert) 43

Annexe F: Coût unitaire annuel du transfert monétaire avec conditionnalités


(FBR) – demande de soins maternels 45

Annexe G: E stimation du coût unitaire des activités de promotion de la nutrition


au niveau communautaire 47

Annexe H: Estimation du coût unitaire de la pcma au niveau communautaire 51

Notes de fin de rapport 55

Références 57

Liste des Figures


Figure 1 : Distribution des dépenses par type d’intervention liée à la nutrition 2012–2015 12
Figure 2 : Principales sources de financement pour les interventions spécifiques
à la nutrition et la gouvernance (2012–2015) 14
Figure 3 : Mécanismes de gestion du financement mobilisé pour la nutrition 15
Figure 4 : Mécanismes de gestion du financement ventilés par catégorie d’intervention
(2012–2015) 15
Figure 5 : Distribution du financement des interventions spécifiques à la nutrition
par entité du secteur public (%) 16
Figure 6 : Distribution des dépenses prévisionnelles 2016–2020, par agent de financement 18
Liste des Tableaux
Tableau 1 :
Interventions nutritionnelles incluses dans l’analyse 8
Tableau 2 :
Type de dépense consacrée à la nutrition au Sénégal 12
Tableau 3 :
Distribution des dépenses de nutrition par catégorie d’interventions de nutrition 2012–2015 13
Tableau 4 :
Distribution du financement des interventions spécifiques à la nutrition par entité du secteur public
(FCFA)16
Tableau 5 : Dépenses de nutrition au Sénégal par principaux organismes de gestion et bailleurs de fonds,
2012–201517
Tableau 6 : Réorientations potentielles de projets existants en vue de l’amélioration de l’état nutritionnel 18

xii Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal
Résumé exécutif

C
e rapport identifie et analyse les sources de Il considère les catégories d’intervention suivantes :
financement actuelles et potentielles pour la
mise en œuvre du Plan stratégique multisec- ®® Interventions de nutrition communautaire
toriel de nutrition (PSMN). ®® Supplémentation en micronutriments et enrichisse-
ment des aliments de base (pour la prévention des
Ces principaux objectifs étaient de : carences en micronutriments)
®® Interventions nutritionnelles liées à la sécurité ali-
®® définir un cadre opérationnel pour le suivi des dé- mentaire (micro-production et transformation des
penses de nutrition aliments par exemple)
®® estimer le volume financier alloué aux interventions ®® Protection sociale liée à la nutrition
de nutrition ®® Eau hygiène assainissement (WASH ; promotion des
®® analyser les flux financiers pour les interventions technologies appropriées au niveau communautaire)
de nutrition ®® Interventions de santé liées à la nutrition
®® estimer les ressources budgétaires pour financer ®® Gouvernance dans le domaine de la nutrition (coor-
les interventions de nutrition du gouvernement dination, recherche, plaidoyer et mobilisation de
®® estimer le coût des interventions spécifiques à la ressources pour la nutrition).
nutrition, des interventions sensibles à la nutrition
et des interventions liées à la gouvernance dans le Financement et gestion de ressources allouées
domaine de la nutrition à la nutrition

Le rapport s’est appuyé sur des données secon- En 2016, il a été estimé que 88 % du financement des
daires2 ainsi que sur les informations recueillies lors dépenses de nutrition au Sénégal provenait de res-
de l’administration de questionnaires et la réalisation sources externes. L’aide au développement apportée
d’entretiens auprès des parties prenantes. dans le cadre d’accords de coopération bilatérale a

Financement de la Nutrition au Sénégal


1
fourni 15 milliards de francs CFA (FCFA), soit 56 % Estimation des ressources budgétaires
des ressources externes destinées au financement
des interventions dans le domaine de la nutrition. Le présent rapport estime les ressources budgétaires
pour la période 2016–2019 et fournit des estimations
Bien que la contribution du gouvernement ait été esti- pour les catégories d’intervention suivantes :
mée à 12 % du total des dépenses totales de nutrition,
celle-ci se chiffrait à 23 % lorsque l’on s’intéresse uni- ®® Interventions de nutrition communautaire
quement aux dépenses spécifiques à la nutrition et à ®® Supplémentation en micronutriments et fortification
la gouvernance dans le secteur. Toutefois il est à noter des aliments de base
que la majeur partie (77 %) interventions spécifiques à ®® Prise en charge de la malnutrition aigüe sévère
la nutrition et la gouvernance du secteur provenait de (PECMAS) en milieu hospitalier
ressources externes. ®® Interventions de sécurité alimentaire
®® Gouvernance.
La gestion des ressources financière allouées aux in-
terventions de nutrition a été assurée par les entités Les prévisions de financement étaient basées sur des
de l’administration publique (42 %), les agences de projets en cours ou initiés entre 2014 et 2019.
coopération multilatérale (39 %) et les Organisations
Non Gouvernementales (ONG) (10 %). La coopéra- Les ressources pour ces cinq catégories d’inter-
tion bilatérale, bien qu’étant la principale source de ventions nutritionnelles ont été estimées à environ
financement de la nutrition au Sénégal, se positionnait 87 milliards de FCFA au cours de la période considé-
au quatrième rang en matière de gestion directe du rée. Cela correspond presque au total des dépenses
financement alloué à la nutrition. Ceci reflète l’exis- engagées pour les mêmes interventions au cours de
tence d’un bon leadership technique de l’État et de la période de quatre ans allant de 2012 à 2015.
ses structures.
En ce qui concerne les projections futures, les fi-
L’analyse par type d’intervention a révélé une répar- nancements alloués aux interventions de nutrition
tition différente du volume de financement géré par communautaire et à la gouvernance ne devraient
les acteurs susmentionnés. Soixante-quatre pour cent guère varier, tandis que les fonds alloués à la supplé-
(64%) des ressources utilisées pour les interventions mentation en micronutriments et à la fortification des
de sécurité alimentaire ont été gérées par des orga- aliments de base devraient tripler du fait de la mise en
nisations internationales (agences de coopération œuvre de nouveaux projets.
multilatérale et bilatérale et ONG internationales).
L’appui à la sécurité alimentaire intervenant généra-
lement dans un contexte de crise ou d’urgence, cela Augmentation des ressources budgétaires
pourrait expliquer l’allocation des ressources au Pro-
gramme alimentaire mondial (PAM) et d’autres acteurs Trois options pour l’accroissement du financement
non gouvernementaux, qui disposent de mécanismes ont été identifiées : (1) la mise en place de nouveaux
d’actions rapides. projets de nutrition, (2) l’augmentation du finance-
ment des projets existants ou en cours de finalisation,
La gestion du financement mobilisé pour les interven- (3) l’amélioration et l’introduction d’interventions sen-
tions de nutrition communautaire était quant à elle sibles à la nutrition dans les projets et programmes
assurée à parts quasi égales par des structures ex- mis en œuvre dans des secteurs tels que l’agriculture,
ternes (52 %) et l’administration publique (46 %), la la pêche, l’élevage, la recherche et l’éducation. Ces
Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM) jouant un interventions ont un potentiel considérable pour contri-
rôle clé de coordination. buer à une augmentation des ressources budgétaires

2 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


consacrées à la nutrition dans les projets en cours et sur la problématique, et au plaidoyer connaissent en
à venir. général une diminution au cours du temps. De ce fait
les coûts annuels par bénéficiaire variaient selon que
D’autres considérations importantes concernant les res- l’intervention faisait partie d’un nouveau projet ou fai-
sources budgétaires pour la nutrition sont à souligner : sait partie d’un projet déjà mis en œuvre. Alors que les
estimations énumérées ci-dessus supposent un projet
®® La finalisation de l’exercice de chiffrage des coûts du nouvellement mis en œuvre, le rapport principal fournit
PSMN fournira plus d’informations sur le financement des estimations supplémentaires sur des coûts unitaires
potentiellement disponible pour les interventions réduits en raison d’une mise en œuvre plus avancée.
spécifiques à la nutrition et les interventions sen-
sibles à la nutrition. De plus, les participants ont été
sensibilisés sur les activités menées dans leurs sec- Structure des dépenses de nutrition
teurs respectifs ayant un lien direct avec les objectifs
nationaux de nutrition ; ce qui devrait leur permettre Entre 2010 et 2016, un peu plus de 60 projets ont été
d’identifier les financements disponibles pour la nu- consacrés partiellement ou entièrement à des inter-
trition dans leur secteurs respectifs. ventions de nutrition au Sénégal. Cinquante-six ont
®® L’éligibilité du Sénégal au Mécanisme de finance- été mis en œuvre entre 2010 et 2014.
ment mondial (GFF) de la Banque mondiale devrait
entraîner une augmentation du financement de la Environ 42 projets de nutrition sont en cours de mise
mise en commun des financements des bailleurs en œuvre entre 2016 et 2019, dont 4 nouveaux pro-
de fonds pour les activités de gestion du secteur jets lancés en 2015–2016. (Il est important de noter
public, y compris la nutrition. que cette projection n’inclut pas les interventions hu-
manitaires, qui ciblent généralement des interventions
Coûts unitaires des interventions concernant les apports alimentaires et incluent des
nutritionnelles objectifs de nutrition).

Dans le cadre de cette analyse, une série de coûts Les dépenses totales consacrées à la nutrition au Sé-
unitaires moyens d’interventions clés liées à la nutri- négal étaient estimées à un peu plus de 112 milliards
tion ont été estimés. Ces coûts unitaires peuvent servir de FCFA pour la période 2012–2015. Cela équivaut à
aussi bien à la budgétisation de plans opérationnels environ 29 milliards de FCFA de dépenses annuelles,
sectoriels qu’à la conduite d’analyses économiques. à l’exception d’une baisse de 20 % en 2014, sui-
vie d’une augmentation du même montant en 2015,
Les coûts unitaires annuels par bénéficiaire ont été probablement imputable au dialogue entre le gouver-
estimés comme suit : nement et les principales parties prenantes dans le
domaine de la nutrition pour financer le Plan de Ré-
®® Transfert monétaire sans conditionnalités (Cash ponse à l’Insécurité Alimentaire de 2014.
transfert) : 47 113 FCFA
®® Transfert monétaire avec conditionnalités (FBR) : Les dépenses annuelles pour la nutrition ont été es-
36 690 FCFA timées à environ 4 dollars US par habitant (2 073
®® Promotion de la nutrition : 3 560 FCFA FCFA), dont :
®® Dépistage et prise en charge de la malnutrition aigüe
(PECMA) au niveau communautaire : 32 230 FCFA. ®® 34 % concernaient des interventions de sécurité
alimentaire,
Dans le cycle de vie des projets, les dépenses consa- ®® 31 % étaient destinés à des interventions de santé
crées au renforcement des capacités, à la sensibilisation liées à la nutrition,

Financement de la Nutrition au Sénégal


3
®® 22 % étaient destinés à des interventions de nutri- L’analyse par catégorie d’intervention de nutrition ré-
tion communautaire, vèle que sur la période 2012–2015, 58 % du total des
®® 5 % concernaient pour la gouvernance dans le do- dépenses consacrées aux interventions sensibles à la
maine de la nutrition, nutrition ont été affectées à des activités liées à la sé-
®® 4 % étaient destinés à la supplémentation en micro- curité alimentaire. Le total des dépenses consacrées à
nutriments et la fortification des aliments de base, des interventions spécifiques à la nutrition a été d’en-
®® 1 % était destiné aux interventions WASH, et viron 39 milliards de FCFA, avec environ 62 % de ces
®® 1 % était consacré à la protection sociale liée à la dépenses affectées à des interventions de nutrition
nutrition. communautaire, 25 % à la PECMAS par le système
de santé et 13 % à la supplémentation en micronutri-
Les 2 % restants étaient consacrées des dépenses de ments et la fortification des aliments de base.
nutrition ciblant à la fois plusieurs ou toutes les caté-
gories susmentionnés.

4 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


1
Introduction

Contexte de l’étude investissements à la fois spécifiques à la nutrition et


sensibles à la nutrition. Pendant ce temps les progrès
Le Sénégal est réputé pour avoir l’un des systèmes de en matière de réduction du retard de croissance ont
prestation de services de nutrition les plus efficaces ralenti, et le faible poids à la naissance, l’anémie fer-
et les plus ambitieux en Afrique. L’engagement du riprive, la sous-nutrition chez les adolescentes et la
gouvernement à améliorer le statut nutritionnel de sa dénutrition maternelle n’ont reçu que peu d’attention.
population s’est accru au fil du temps et a été marqué, Ces déficiences menacent les acquis de ces dernières
entre autres, par la création en 2001 de la CLM et de décennies.
son Bureau Exécutif National (BEN), l’accroissement
des allocations budgétaires annuelles pour la nutrition Conscient de ce défi, le gouvernement a adhéré au
(de 0,3 millions USD en 2002 à 5,7 millions USD en Mouvement pour le Renforcement de la Nutrition
2015) et l’intensification des interventions de nutrition (Mouvement SUN) en 2011 et a adopté l’approche des
communautaire. Cet engagement s’est traduit par une Nations unies pour relancer les efforts contre la faim
amélioration des indicateurs de nutrition, notamment et la sous-alimentation chez les enfants (REACH) en
une réduction de 46 % du retard de croissance chez 2014. Ces initiatives visent à renforcer les capacités
les moins de cinq ans de 1992 à 2014. institutionnelles et faciliter un processus multisectoriel
pour aider les gouvernements à planifier, prioriser et
Toutefois, ces améliorations n’ont pas conduit à une gérer de manière plus efficace les actions de nutrition
plus grande visibilité des interventions sensibles à la impliquant de multiples parties prenantes. En ce qui
nutrition dans les secteurs pertinents tels que l’agri- concerne la politique nationale, le gouvernement du
culture, l’élevage, l’éducation, la protection sociale et Sénégal s’est doté d’une Politique Nationale de Déve-
la santé. Cette lacune, combinée à la récente série de loppement de la Nutrition (PNDN)3 couvrant la période
chocs exogènes, a favorisé une fragmentation récur- 2015 à 2025, qui sera opérationnalisée à travers une
rente des approches nutritionnelles, des paradigmes et stratégie multisectorielle, exposée dans le PSMN. Ces
des interventions, ayant pour conséquence l’absence politiques visent à élargir la couverture et améliorer
d’un cadre général fournissant des orientations sur les la qualité des services de nutrition dans tous les sec-

Financement de la Nutrition au Sénégal


5
teurs dont les prérogatives fonctionnelles touchent à Elle fournit des informations permettant d’évaluer la
la prévention et la prise en charge de la malnutrition. performance du secteur de la nutrition et de formuler
des recommandations visant à améliorer la pertinence
Dans ce contexte, la Banque mondiale a entrepris, technique et l’efficacité de l’allocation des ressources
par le biais d’une série d’études menées en consul- stipulées par le PSNM. Au-delà des déclarations de
tation avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance bonnes intentions, le financement des interventions
(UNICEF), REACH, le gouvernement du Canada, de nutrition doit être reflété dans les lignes budgé-
l’Union européenne et l’Agence Américaine pour le taires de tous les secteurs concernés par la lutte
Développement International (USAID), afin de soute- contre la malnutrition au Sénégal. Les informations
nir le gouvernement du Sénégal dans la mise en place sur les coûts unitaires et les autres données fournies
d’un leadership stratégique dans le domaine de la nu- dans cette analyse devraient être utilisées comme un
trition, et également justifier la pertinence de réaliser outil facilitant précisément ce type de budgétisation
des investissements dans le domaine de la nutrition participative4.
en se fondant sur (1) la rationalisation de l’utilisation
des ressources pour des interventions coût-efficaces, L’analyse visait à apporter des réponses aux ques-
(2) la mobilisation des acteurs et des ressources, tions suivantes :
(3) le renforcement de la visibilité des interventions
nutritionnelles dans différents secteurs, (4) la synergie ®® À combien s’élève la contribution du gouvernement
des interventions et investissements. et que représente-t-elle dans le financement total
de la nutrition ?
®® Où vont les fonds alloués par les partenaires
Justification de l’étude financiers ?
®® Qui gère les fonds mobilisés pour la nutrition ?
Dans un contexte de réduction progressive de l’aide ®® À combien s’élève le financement potentiellement
internationale, et dans un souci de capitaliser les ac- disponible pour les années à venir ?
quis des interventions antérieures et de les étendre
à l’ensemble des groupes cibles, cette analyse finan- Huit annexes fournissent des détails sur ces éléments
cière est une contribution importante à l’ensemble des de réflexion et sur des résultats connexes examinés
activités analytiques et consultatives susmentionnées. dans le corps du rapport.

6 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


2
Objectifs et méthodologie

Objectifs ®® Estimer le coût unitaire des interventions


sélectionnées
La multisectoralité dans la lutte contre la malnutrition
englobe la mise en œuvre et le financement d’inter- La nutrition est un domaine multisectoriel qui im-
ventions nutritionnelles par tous les secteurs dont les plique des interventions dans le secteur de la santé,
prérogatives administratives ou fonctionnelles ont un de l’agriculture, de WASH, de la protection sociale et
impact sur la prévention et la gestion de la malnutri- de l’éducation. Cependant, toutes les dépenses en-
tion. Au-delà des déclarations de bonnes intentions, le gagées dans ces secteurs5 ne sont pas classifiées
financement des interventions nutritionnelles doit être comme des dépenses de nutrition.
reflété dans les budgets de tous les secteurs concer-
nés par la lutte contre la malnutrition. Ce rapport, qui Cette estimation des ressources fiscales pour la nu-
comprend les conclusions d’une analyse du finance- trition inclut les fonds alloués par le gouvernement et
ment du secteur de la nutrition, vise à contribuer à la ceux des principaux bailleurs de fonds actifs dans le
budgétisation participative et réaliste du PSMN. financement de la nutrition au Sénégal.

Les principaux objectifs de l’analyse étaient les sui-


vants : Méthodologie

®® Définir un cadre opérationnel pour le suivi des dé- Interventions


penses de nutrition
®® Estimer le volume financier alloué aux interven- L’analyse s’est focalisée sur les interventions dont le
tions de nutrition but principal est de restaurer, améliorer et maintenir
®® Analyser les flux financiers pour les interventions le statut nutritionnel de la population ou d’un groupe
de nutrition spécifique de personnes et pouvant être influen-
®® Estimer les ressources budgétaires pour financer cées par les décideurs. Comme le montre le tableau
les interventions de nutrition du gouvernement 1, l’analyse a utilisé une délimitation fonctionnelle

Financement de la Nutrition au Sénégal


7
TABLEAU 1 : Interventions nutritionnelles incluses dans l’analyse

Catégorie Interventions
Interventions de nutrition • Prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe au niveau communautaire
communautaire • Suivi et promotion de la croissance (SPC) (y compris les initiatives communautaires afférentes)
• Prise en charge intégrée des maladies de l’enfance au niveau communautaire (PCIME-C)
• Programme d’Éducation Nutritionnelle
• Promotion des comportements clés favorables à une bonne nutrition
Supplémentation en • Supplémentation des enfants de 0-59 mois
micronutriments et • Supplémentation des femmes enceintes et allaitantes en fer, acide folique, calcium
fortification des aliments • Fortification à domicile et à petite échelle
de base • Fortification industrielle (y compris les interventions de contrôle du respect des normes)
• Iodation du sel (y compris les interventions de contrôle du respect des normes)
Interventions de sécurité • Développement de l’agriculture familiale
alimentaire • Promotion des périmètres maraîchers
• Bio fortification des cultures vivrières
• Promotion de la production locale
• Introduction et promotion de cultures à haute valeur nutritive
Protection sociale liée à • Programmes de filets sociaux pour les groupes vulnérables
la nutrition • Activités génératrices de revenus (par l’intermédiaire de microprojets) en vue d’une
alimentation saine et équilibrée
• Programme d’alphabétisation fonctionnelle centrée sur la nutrition
WASH (promotion • Promotion du lavage des mains avec du savon
des technologies • Assainissement total piloté par la communauté (ATPC)
appropriées à base • Promotion de l’utilisation des latrines
communautaire) • Traitement de l’eau de boisson au niveau des ménages
Interventions de santé • Prise en charge de la diarrhée
liées à la nutrition • Prise en charge des Infections Respiratoires Aigües (IRA)
• Programme de santé de la reproduction
• Déparasitage des enfants et des femmes enceintes
• Suivi de la grossesse
• Prévention des maladies à travers la vaccination et la Prévention de la Transmission Mère-
Enfant du VIH (PTME)
• Prise en charge de la Malnutrition Aigüe Sévère (MAS) sans et avec complications
Gouvernance • Suivi et évaluation
• Recherche opérationnelle
• Coordination horizontale et verticale
• Élaboration de politiques et de documents stratégiques
• Législation
• Plaidoyer
• Mobilisation des ressources

basée sur sept catégories d’interventions. Les inter- Période et nature des dépenses
ventions spécifiques à la nutrition, les interventions
sensibles à la nutrition et les interventions liées à la L’analyse comprend les dépenses engagées entre
gouvernance du secteur de la nutrition ont toutes été 2010 et 2015, et se présente comme suit :
incluses6.
Dépenses courantes :
Toutefois il est à souligner qu’il ne s’agit pas d’un cadre
opératoire standardisé au niveau international, mais ®® Intervention sur site
plutôt d’une cartographie des interventions de nutrition ®® Gestion de projet et de programme
au Sénégal réalisée en 2015 par la CLM. Celle-ci a ®® Suivi, évaluation et supervision des activités
ensuite été révisée et validée par la CLM, REACH et ®® Formation et renforcement de capacités
la Banque mondiale. ®® Coordination et plaidoyer

8 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


Dépenses d’investissements : s’enquérir des mécanismes de financement des inter-
ventions de nutrition par les CL et les autres parties
®® Équipement anthropométrique prenantes au niveau local.
®® Construction et réhabilitation des Centres de Ré-
cupération et d’Éducation Nutritionnelle, d’Unités Parallèlement à ces entretiens avec des informateurs
de Réhabilitation et d’Éducation Nutritionnelle et clés, une revue documentaire a permis d’examiner
d’Unité de Réhabilitation et d’Éducation Nutrition- les mécanismes de collaboration entre les structures
nelle à base Communautaire. de l’administration publique et les partenaires dans le
cadre de la lutte contre la malnutrition au Sénégal. La
L’analyse a également tenu compte des engage- revue documentaire s’est concentrée sur (1) la carto-
ments officiels7 du gouvernement, des bailleurs de graphie des parties prenantes dans le domaine de la
fonds, des ressources des collectivités locales (CL8), nutrition au Sénégal et (2) les projets réalisés dans les
des ONG et des entreprises privées pour la période secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’eau et de
2016–2020. l’assainissement, de la protection sociale, de l’éduca-
tion ainsi que de l’aide humanitaire.
L’analyse n’a tenue compte que des ressources des-
tinées exclusivement à des interventions ayant un La revue documentaire et les interviews ont contribué
impact reconnu sur l’état nutritionnel. De ce fait, toutes à l’identification des parties prenantes clés de la nutri-
les autres dépenses encourues pour des interventions tion au Sénégal. Les informations recueillies ont guidé
transversales ou sans impact direct dans le domaine le processus de sélection des organisations et des en-
de la nutrition ont été exclues. Par exemple, le salaire tités à contacter pour la collecte des données sur les
du personnel des hôpitaux ou des centres de santé qui dépenses de nutrition.9
ne sont pas des unités nutritionnelles thérapeutiques
n’a pas été comptabilisé. Données sur les dépenses de nutrition

Revue documentaire et interview des Des données ont été recueillies auprès des admi-
informateurs clés nistrations publiques, des ONG et des bailleurs de
fonds et ont portées sur l’exécution des budgets des
La collecte de données a été réalisée par une série projets et programmes de nutrition pour la période
d’entretiens avec des représentants du Ministère de 2010–2015, sur les plans de travail budgétisés des
l’Agriculture et de l’Équipement Rural, du Ministère projets de nutrition et sur les prévisions de finance-
de la Pêche et de l’Économie Maritime, du Minis- ment futur. Dans les cas où l’information n’était pas
tère de l’Élevage et des Productions Animales, du disponible dans les rapports publiés, un question-
Ministère de la Santé et de l’Action Sociale et du naire a été administré sur, d’une part les dépenses
Ministère de l’Éducation Nationale. Ces entretiens engagées et les fonds transférés à d’autres organi-
ont fourni des informations sur le niveau d’implica- sations pour la mise en œuvre d’interventions de la
tion des différents ministères dans le domaine de nutrition de 2010 à 2015 et d’autre part sur les enga-
la nutrition, y compris les mécanismes utilisés par gements financiers prévisionnels pour la période de
lesdits secteurs pour mettre en œuvre des interven- 2016 à 2020.
tions avec un impact direct sur le statut nutritionnel
des populations. Les données ont été organisées en fonction des cri-
tères suivants :
Des entretiens ont également eu lieu avec le Ministère
de l’Économie, des Finances et du Plan, ainsi qu’avec ®® Année de la dépense
les autorités de la commune de Keur Moussa, afin de ®® Nom du projet / programme

Financement de la Nutrition au Sénégal


9
®® Source de financement La collecte de données ayant été réalisée, dans la
®® Agence(s) de mise en œuvre plupart des cas, aussi bien auprès de la source de fi-
®® Localisation géographique nancement que de l’organisme de mise en œuvre, une
®® Type d’intervention liée à la nutrition (basé sur les triangulation des données (comparaison et sélection
sept catégories mentionnées dans le tableau 1) des informations reçues) a été opérée, afin d’éviter des
®® Nature de la dépense doublons et d’améliorer la précision des estimations.
®® Montant.
Les répondants ont été contactés pour obtenir des
L’ensemble des données collectées a été consolidé clarifications chaque fois qu’il a été noté un écart de
dans un tableur (annexe A) et converti si nécessaire plus de 2 % entre les données provenant de plusieurs
en FCFA en utilisant les taux de change de la pé- sources sur une intervention donnée.
riode 2010–2015 tels que publiés sur le site Web de
la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest La base de données après apurement est utilisée pour
(BCEAO). les analyses suivantes :

L’estimation des ressources budgétaires pour la pé- ®® Production d’agrégats,


riode 2016–2020 a été réalisée sur base du taux de ®® Production d’indicateurs,
change de l’année 2015. ®® Estimation des coûts unitaires.

10 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


Résultats

Analyse des flux financiers mées pour les interventions spécifiques à la nutrition ne
représentaient qu’environ 10 milliards de FCFA, soit une
Agrégats généraux dépense annuelle moyenne par habitant de 1,3 USD.

Le volume des dépenses totales consacrées à la nutri- A l’instar de la Côte d’Ivoire, Madagascar et la Tan-
tion10 au Sénégal est évalué à environ 113 milliards de zanie, les dépenses totales de nutrition du Sénégal
FCFA pour la période 2012–2015. Les financements représentent moins d’un pour cent du Produit Intérieur
sont restés plus ou moins constants tout au long de Brut (PIB). Cependant, l’efficacité avec laquelle les
la période, à l’exception d’une baisse d’environ 20 % fonds sont utilisés au Sénégal est exceptionnellement
en 2014, suivie d’un accroissement relatif en 2015. élevée. Le Sénégal a de meilleurs résultats que la
Ce dernier s’explique probablement par la volonté ac- plupart des pays d’Afrique sub-saharienne en matière
crue du gouvernement de lutter contre la malnutrition d’amélioration de l’état nutritionnel de la population.
et d’améliorer la sécurité alimentaire, engagement
encouragé par la faible performance de la production A quoi servent les ressources mobilisées ?
agricole et le déficit pluviométrique.
Entre 2012 et 2015, 34 % des ressources mobilisées
Les dépenses annuelles consacrées à la nutrition pour la nutrition au Sénégal ont été affectées à des
au Sénégal sur la période 2012–2015 ont représenté interventions de sécurité alimentaire (la distribution
en moyenne 29 milliards de FCFA, soit une dépense de produits alimentaires à l’ensemble de la population
moyenne par habitant de 4 USD par an (tableau 2). n’est pas incluse). Bien que ces fonds alloués aux in-
Toutefois, il convient de signaler qu’environ 58 % des terventions de sécurité alimentaire aient légèrement
dépenses ont été engagées pour des interventions diminué après 2012, passant de 13 milliards de FCFA
sensibles à la nutrition, dont les coûts unitaires sont à une valeur moyenne de 10 milliards de FCFA entre
généralement plus élevés que pour des interventions 2013 et 2015, cette catégorie d’interventions demeure
spécifiques à la nutrition. Les dépenses annuelles esti- la plus financée au cours de cette période (figure 1).

Financement de la Nutrition au Sénégal


11
TABLEAU 2 : Type de dépense consacrée à la nutrition au Sénégal

LIBELLES 2012 2013 2014 2015


Dépenses totales de nutrition (million FCFA) 28 564 32 039 26 036 25 918
Dépense de nutrition par habitant (FCFA) 2 073 2 253 1 774 1 715
Dépense de nutrition par habitant (USD) 4 5 4 3
Dépenses totales de nutrition % PIB 0,4% 0,4% 0,3% 0,2%
Dépenses pour des interventions spécifiques à la nutrition (million FCFA) 7 034 12 650 9 050 9 978
Dépenses pour des interventions sensibles à la nutrition (million FCFA) 20 062 17 971 14 872 12 909
Dépenses en faveur de la gouvernance (million FCFA) 1 468 1 418 1 440 1 346
Dépenses transversales (million FCFA)
a
0 0 673 1 685
Note : PIB = Produit Intérieur Brut
a
Les dépenses transversales sont les dépenses de nutrition que les répondants n’ont pas pu attribuer à l’une des catégories d’analyse définies dans le cadre
de cette étude. Certains secteurs utilisent un système de classification pour le suivi de leurs dépenses qui ne permet une concordance directe et aisée avec le
système de classification adopté dans le cadre de cette étude.

Le deuxième type d’intervention le plus financé entre Les interventions de nutrition communautaire ont
2012 et 2015 correspondait aux interventions de santé constitué la troisième catégorie d’interventions en ma-
liées à la nutrition. Les dépenses totales consacrées à tière de dépenses liées à la nutrition au Sénégal au
ces activités ont été estimées à environ 31 % du to- cours de la période considérée, représentant 22 % du
tal des dépenses de nutrition (figure 1)11. Outre la prise total des dépenses de nutrition entre 2012 et 2015 (fi-
en charge de la malnutrition aigüe sévère (PECMAS), gure 1), soit approximativement 24 milliards de FCFA
les dépenses de santé liées à la nutrition comprennent (tableau 3). Cette catégorie d’interventions comprend
la réduction des causes sous-jacentes de la malnutri- toutes les interventions liées au dépistage et à la prise
tion, notamment l’espacement des naissances et la en charge de la malnutrition, au SPC et à l’éducation
prévention et le traitement des maladies infectieuses et nutritionnelle et la promotion des comportements clé
parasitaires chez les enfants de la naissance à 48 mois. favorables à une bonne nutrition.

FIGURE 1 : Distribution des dépenses par type d’intervention liée à la nutrition 2012–2015

Eau, hygiène et assainissement


1%
Interventions de nutrition liées Gouvernance
à la Sécurité alimentaire 5%
34 %
Interventions de nutrition
communautaire
22 %

Protection sociale liée à la lutte


contre la malnutrition
1% Interventions de santé liées à la nutrition
31 %
Multiple
2%
Supplémentation en micronutriments et
fortification des aliments de base
4%

12 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


TABLEAU 3 : Distribution des dépenses de nutrition par catégorie d’interventions de nutrition 2012–2015

Catégories d’interventions de nutrition Montant (FCFA)a


Interventions spécifiques à la nutrition 38 710 740 419
Interventions de nutrition communautaire 24 047 609 113
PECMAS en milieu hospitalier / interventions de santé liées à la nutrition 9 823 683 119
Supplémentation et fortification des aliments de base 4 839 448 187
Interventions sensibles à la nutrition 65 814 005 392
Autres d’interventions de santé liées à la nutrition 25 147 553 056
Protection sociale liée à la nutrition 1 039 304 153
Interventions de sécurité alimentaire 38 442 459 396
WASH 1 184 688 787
Gouvernance 5 673 958 587
Interventions transversales 2 358 164 674
TOTAL 112 556 869 073
a
Les chiffres étaient basés sur la valeur actuelle des fonds alloués au moment de la rédaction de la première version de ce rapport (2016), les devises étrangères
étant converties en FCFA à l’aide de l’historique des taux de change publié sur le site Internet de la BCEAO.

La gouvernance, qui englobe diverses interventions Cette catégorie d’interventions fait face à une grande
allant de la recherche à la coordination en passant fluctuation du financement qui lui est alloué.
par le plaidoyer, s’est classée au quatrième rang des
dépenses de nutrition au Sénégal avec 5 % des dé- Qui finance la nutrition au Sénégal ?
penses totales entre 2012 et 2015 soit un peu plus
de 5,5 milliards de FCFA (tableau 3). Il est à signaler Entre 2012 et 2015, environ 88 % du financement des
que le financement des interventions en faveur de la dépenses consacrées à la nutrition au Sénégal pro-
gouvernance du secteur a diminué au cours de cette venaient de ressources externes, soit environ 2 % du
période. En l’absence de données sur la corrélation total de l’aide au développement12.
entre le financement de la gouvernance et l’amélio-
ration de l’état nutritionnel, il est difficile de conclure L’aide au développement apportée dans le cadre d’ac-
que la situation actuelle de stagnation des indicateurs cords de coopération bilatéraux a fourni 16 milliards
de nutrition au Sénégal est attribuable à cette baisse de FCFA (figure 2), soit 56 % du total des ressources
de financement. Il serait utile de conduire une ana- extérieures fournies pour le financement des inter-
lyse comparative sur la distribution des dépenses de ventions de nutrition. Le gouvernement du Canada
gouvernance des pays qui enregistrent de meilleures a fourni 74 % de ce type d’assistance extérieure au
performances en matière d’amélioration de l’état nu- cours de cette période, les fonds étant alloués aux in-
tritionnel. Une telle analyse permettrait d’identifier terventions de sécurité alimentaire (75 %), suivies des
les interventions clés en matière de gouvernance qui interventions de nutrition communautaire (15 %), des
pourraient, avec davantage de fonds, aider à sortir le interventions de santé liées à la nutrition (5 %) et à la
Sénégal de la stagnation actuelle des indicateurs de supplémentation en micronutriments (5 %).
nutrition.
La coopération multilatérale représentait la deuxième
La supplémentation en micronutriments et la fortifi- source de financement, avec un peu plus de 10 milliards
cation des aliments de base occupent la cinquième de FCFA (figure 2), soit 25 % du total des fonds. Les
place, représentant 4 % du total des dépenses de nu- principaux contributeurs étaient ECHO (25 % des fonds
trition (figure 1) ou 4,8 milliards de FCFA (tableau 3). multilatéraux), l’UNICEF (19 %), l’Union européenne

Financement de la Nutrition au Sénégal


13
(17 %) et la Banque mondiale (16 %). Contrairement au nales en matière de nutrition de diverses manières.
financement de la coopération bilatérale qui a enregis- Par exemple, à travers :
tré une baisse progressive, les dépenses de nutrition
financées sur ressources provenant de la coopération ®® Les séances de sensibilisation à la santé et à la
multilatérale ont elles enregistré une croissance. nutrition et les démonstrations culinaires au niveau
communautaire
Les Fondations et Initiatives internationales consti- ®® Les séances de sensibilisation à la santé et à la
tuaient la troisième source de financement externe, nutrition et les démonstrations culinaires dans les
avec un peu plus de 4 milliards de FCFA (figure 2), Foyers de Réhabilitation Nutritionnelle
soit 13 % des contributions extérieures aux dépenses ®® Les dépenses de santé liées à la nutrition (comme
consacrées à la nutrition. L’Alliance mondiale pour les l’achat de suppléments de fer et d’acide folique
vaccins et la vaccination (GAVI) constituait le principal pour les femmes enceintes et de solutés de ré-
contributeur (58 %), suivie de l’Alliance mondiale pour hydratation orale pour le traitement de la diarrhée
l’amélioration de la nutrition (GAIN) (40 %). chez les enfants de moins de cinq ans).

En ce qui concerne le financement interne, la contribu- Les autorités locales jouent un rôle crucial dans la
tion du gouvernement représentait 12 % ; mais celle-ci mise en œuvre des projets et programmes au niveau
se chiffrait à 23 % lorsqu’on s’intéresse uniquement local. Eu égard à l’absence de ligne budgétaire pour
aux dépenses spécifiques à la nutrition et à la gouver- l’appui aux actions et aux activités de lutte contre la
nance dans le secteur. Le financement de la nutrition malnutrition dans le budget des collectivités locales,
par le gouvernement, en pourcentage des dépenses et au fait que dans de nombreux cas les contributions
publiques annuelles totales, était de 2 % au cours de ne sont pas comptabilisées en tant qu’interventions
la période de 2012 à 2015. nutritionnelles dans les registres comptables, il a été
difficile d’identifier des montants explicites. Ainsi, bien
Bien que cela ne soit ni quantifié ni valorisé dans le qu’elles soient importantes du point de vue de la mobi-
cadre de cette étude, il est important de mentionner lisation de la communauté, les dépenses des autorités
que les ménages contribuent aux dépenses natio- locales n’ont pas été incluses dans cette analyse.

FIGURE 2 : Principales sources de financement pour les interventions spécifiques à la nutrition et la


gouvernance (2012–2015)

18 000 000 000


16 000 000 000
Francs CFA (milliards)

14 000 000 000


12 000 000 000
10 000 000 000
8 000 000 000
6 000 000 000
4 000 000 000
2 000 000 000
0
Coopération Coopération Fondations Gouvernement
bilatérale multilatérale et Initiatives

Supplémentation en micronutriments et Interventions de Gouvernance


enrichissement des aliments de base nutrition communautaire

14 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


Quels sont les mécanismes de gestion du FIGURE 3 : Mécanismes de gestion du financement
mobilisé pour la nutrition
financement alloué à la nutrition ?
ONG nationales
Les dépenses pour les interventions nutritionnelles ONG 2%
sont gérées par des « agents de financement ». Il s’agit internationales
10 %
d’entités de l’administration publique ou d’agences de Administration
coopération internationale qui jouent le rôle d’intermé- publique
42 %
diaires et transfèrent les ressources mobilisées entre les
bailleurs de fonds et les structures de mise en œuvre des
interventions de nutrition. Comme illustré dans la figure
3, les entités de l’administration publique constituent le
Coopération
principal agent de financement (42 %), suivies de près multilatérale
par les agences de coopération multilatérale (39 %) et 39 %
les ONG internationales (10 %). La coopération bilaté-
rale, bien que principale source de financement de la Coopération bilatérale
7%
nutrition au Sénégal, se situe quant à elle au quatrième
rang en matière de gestion directe des fonds.

La gestion de l’ensemble du financement alloué à la publique. Le financement restant a été géré par des
nutrition de 2012 à 2015 a été assurée à parts quasi agences de coopération multi et bilatérales, dont
égales entre les structures externes (56 %) et l’admi- REACH (10 %).
nistration publique (42 %). Toutefois, une analyse plus ®® Soixante-dix pour cent du financement des inter-
approfondie des mécanismes de gestion par catégorie ventions de protection sociale liées à la nutrition a
d’intervention (figure 4), en donne une image différente : été géré par l’administration publique, les 30 % res-
tants par des ONG internationales.
®® Quatre-vingt-sept pour cent du financement des acti- ®® Les agences externes (agences de coopération
vités de gouvernance a été géré par l’administration multi et bilatérales et ONG internationales) ont géré

FIGURE 4 : Mécanismes de gestion du financement ventilés par catégorie d’intervention (2012–2015)

100
90
80
70
60
Pourcent

50
40
30
20
10
0
Gouvernance Interventions Interventions de Lutte contre les Protection sociale Sécurité
de nutrition Santé liées à la carences en liées à la lutte alimentaire

Administration publique Coopération bilatérales Coopération multilatérale


ONG internationales ONG nationales

Financement de la Nutrition au Sénégal


15
TABLEAU 4 : Distribution du financement des interventions spécifiques à la nutrition par entité du secteur
public (FCFA)

Interventions de nutrition Prévention des carences en Total des interventions


Secteur communautaire micronutriments spécifiques à la nutrition
Éducation 243 964 513 n.a 243 964 513
Santé 6 707 200 400 2 748 446 866 9 455 647 266
CL 13 386 339 926 33 141 791 13 419 481 717
Primature 12 056 858 1 076 092 636 1 088 149 494
Recherche 1 964 886 426 33 319 958 1 998 206 384
Commerce n.a 384 518 039 384 518 039
Industrie n.a 68 445 394 68 445 394
Total 22 314 448 123 4 343 964 684 26 658 412 807

64 % des ressources allouées aux interventions de De manière générale, le secteur public, principal ac-
sécurité alimentaire. Un peu plus de la moitié de teur de la mise en œuvre des interventions de nutrition
ces ressources ont été gérées par le PAM. au Sénégal, gère moins de la moitié du financement
Soixante-trois pour cent des ressources allouées alloué au secteur (figure 3).
à la supplémentation en micronutriments et la for-
tification des aliments de base ont été gérées par Multisectorialité et gestion du financement
des agences de coopération multilatérale et des alloué à la nutrition
ONG internationales, notamment l’UNICEF (26 %)
et l’Initiative pour les micronutriments (MI) (30 %). En 2015, 64 % du financement total alloué aux in-
La gestion du financement des interventions terventions de nutrition13 et 77 % du financement
de nutrition communautaire a été assurée à parts des interventions spécifiques à la nutrition étaient al-
quasi égales par des entités externes (52 %, prin- loués aux activités mises en œuvre par des entités
cipalement des organisations multilatérales) et de l’administration publique dans plusieurs secteurs
l’administration publique (46 %). pertinents, avec les CL, le secteur de la santé et le
cabinet du Premier ministre (par le biais de la CLM),
gérant la majorité des fonds (tableau 4, figure 5). Ce
FIGURE 5 : Distribution du financement des schéma — où plus de la moitié des interventions de
interventions spécifiques à la nutrition par entité du
nutrition communautaire sont mises en œuvre par
secteur public (%)
des acteurs du développement local — contraste
Développement Primature avec la pratique dans la majorité des pays d’Afrique
local 19 % de l’Ouest.
42 %
Recherche
7% Planification opérationnelle des interventions
Commerce liées à la nutrition
1%
Agriculture Cette analyse a passé au crible 60 projets dédiés
0%
partiellement ou entièrement aux interventions de nu-
Education
1% trition au Sénégal entre janvier 2010 et juillet 2016.
Cinquante-six d’entre eux ont été mis en œuvre au
Santé cours de la période 2010–2014, les quatre restants
30 %
ont été lancés en 2015 ou 2016 :

16 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


®® Trente-deux de ces projets, soit un peu plus de 50 TABLEAU 5 : Dépenses de nutrition au Sénégal
% de l’ensemble, intégraient un volet sur la sécurité par principaux organismes de gestion et bailleurs de
fonds, 2012–2015
alimentaire ou y étaient entièrement dédiés, faisant
de la sécurité alimentaire la plus courante des in- Organisation Montant (FCFA)
terventions de nutrition au cours de cette période. CLM 20 655 980 025
®® Dix-huit de ces projets étaient des interventions de PAM 19 840 040 166
nutrition communautaire. Ministère de l’Économie, des 12 419 551 978
®® La supplémentation en micronutriments et la fortifi- Finances et du Plan
cation des aliments de base a été intégrée à 12 de UNICEF 6 495 077 069

ces projets. USAID 3 714 288 490

®® La gouvernance et la protection sociale liées à la UE 3 637 339 060

nutrition ont été intégrées respectivement dans 7 et Croix rouge française 3 244 228 424
Banque mondiale 2 652 218 072
3 de ces projets.
MI 2 097 994 983
Total 74 756 718 267
Il existait une nette corrélation entre la priorité accor-
dée à ces catégories d’interventions nutritionnelles et
le montant total des fonds qui leur avaient été alloués
entre 2012 et 2015. devrait être responsable de 46 % de ces dépenses
projetées (figure 6).

Ressources budgétaires Il est important de noter que ces projections sous-es-


timent le volume total du financement effectivement
Estimation des ressources budgétaires alloué aux cinq catégories d’interventions listées
ci-dessus. À l’avenir, la mise à jour annuelle des infor-
Les estimations présentées dans cette section mations présentées en annexe B fournirait à la CLM
concernent 5 catégories d’interventions devant être et aux autres parties prenantes une estimation plus
mises en œuvre au cours de la période 2016–201914. précise.
Il s’agit de :

®® La nutrition communautaire,
FIGURE 6 : Distribution des dépenses prévisionnelles
®® La supplémentation en micronutriments et la fortifi- 2016–2020, par agent de financement
cation des aliments de base,
®® La PECMAS en milieu hospitalier, Agence de coopération multilatérale
7%
®® La sécurité alimentaire,
Secteur public
®® La gouvernance. 46 %
Agence UN
26 %
Les ressources totales pour ces cinq catégories d’in-
terventions de nutrition pour la période de 2016 à
2019 étaient estimées à environ 87 milliards de francs
CFA15,16. Cela représente 13 milliards de FCFA de
plus que les dépenses consacrées à la nutrition par
la CLM, le PAM et les autres principaux organes de
gestion et sources de financement de la nutrition au
ONG
cours de la période 2012–2015 (tableau 5). En ce qui 25 %
concerne les agents de financement, le secteur public

Financement de la Nutrition au Sénégal


17
Potentiel d’accroissement des ressources dans les projets et programmes mis en œuvre dans
budgétaires des secteurs tels que l’agriculture, la pêche, l’élevage,
la recherche et l’éducation. De nombreuses possibilités
Le financement des interventions communautaires pour une intégration accrue d’interventions sensibles
et de la gouvernance dans le domaine de la nutrition à la nutrition, dans les projets actuels et futurs de ces
ne devrait guère varier dans un proche avenir. En re- secteurs, existent et entraîneraient des augmentations
vanche, les fonds alloués à la prévention des carences budgétaires concomitantes pour la nutrition. Le tableau
en micronutriments et à l’enrichissement des aliments 6 présente des options pour des interventions sensibles
de base devraient tripler avec la mise en œuvre de à la nutrition qui pourraient être appliquées à des pro-
nouveaux projets. jets mis en œuvre dans des secteurs pertinents. Les
annexes C et D, bien que non exhaustives, fournissent
Les ressources budgétaires pourraient être augmen- des informations supplémentaires sur ce sujet, à savoir
tées par : (1) la mise en place de nouveaux projets de un aperçu annualisé des dépenses liées à la nutrition
nutrition, (2) l’augmentation du financement des projets par type d’intervention et organisme de mise en œuvre,
existants ou en cours de finalisation, (3) l’amélioration y compris les secteurs énumérés ci-dessus, et le budget
et l’introduction d’interventions sensibles à la nutrition 2016–2020 consacré à la nutrition, organisé par projet.

TABLEAU 6 : Réorientations potentielles de projets existants en vue de l’amélioration de l’état nutritionnel

Financement
jusqu’en 2015 Source de
Code Projet Réorientation potentielle (Million FCFA) Financement
11022 PAFA Intégration de l’éducation à la 14 498 État, FIDA,
diversification alimentaire et CCC Fonds OPEP
11038 Réalisation d’Unités de Développement de greniers céréaliers au 3 586 UEMOA
Stockage des Produits niveau communautaire
Agricoles
14014 PRAO Développement de bassins aquacoles 10 290 État ; BM
secondaires dans les villages des zones
à forte prévalence de malnutrition et
promotion de la consommation par les
groupes vulnérables
11039 Promotion de la riziculture Intégration d’un volet sur la fortification 17 009 État ; UE/FED ;
dans le Delta à domicile de la bouillie de riz pour les AFD ; BOAD
enfants de 6–59 mois des ménages
producteurs
Bio fortification
11043 Programme de productivité Financement de projets de recherche 40 500 État ; BM
agricole en Afrique sur le traitement de l’huile d’arachide
de l’Ouest (PPAAO) artisanale (en vue de la rendre propre à la
/ Amélioration de la consommation par les ménages)
Production Agricole
11077 Projet de Consolidation et Intégration d’un volet AGR afin de 31 786 État ;
d’Extension de la Sécurité permettre aux femmes de moudre et FIDA ; BOAD ;
Alimentaire dans la région fortifier les céréales Bénéficiaires
de Matam Soutien de la production et la
standardisation de farine composée
enrichie pour la prise en charge des cas de
malnutrition aigüe
CCC
Source : Programme triennal d’investissement public (PTIP) 2014, 2015.
Remarque: voir la liste des acronymes pour connaître le nom complet des projets, des interventions et des sources de financement.

18 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


La CLM déploie des efforts importants pour amé- pour garantir que les ressources allouées à la nutri-
liorer les connaissances des acteurs des secteurs tion soient utilisées en tant que telles.
concernés sur les liens entre leurs interventions et la
nutrition. Toutefois, ces efforts ne conduiront pas à une D’autres considérations importantes concernant les
augmentation des crédits budgétaires alloués à la nu- ressources budgétaires pour la nutrition sont à sou-
trition, à moins que tous les partenaires financiers, les ligner :
parlementaires et le Ministère des Finances, de l’Éco-
nomie et du Plan ne soient impliqués. Le plaidoyer ®® L’achèvement de l’exercice de chiffrage des coûts
et le dialogue sur le développement d’instruments du PSMN fournira plus d’informations sur le fi-
politiques spécifiques sont fortement recommandés. nancement potentiellement disponible pour des
Cela pourrait se traduire, par exemple, par la réduc- interventions spécifiques à la nutrition et sen-
tion des taxes imposées aux entreprises vendant des sibles à la nutrition. De plus, les représentants des
produits alimentaires sains, ou par l’instauration d’une secteurs concernés ont été sensibilisés sur les
législation exigeant qu’un seuil minimum ou qu’un activités menées dans leurs secteurs respectifs
pourcentage du financement, dans les secteurs per- ayant un lien direct avec les objectifs nationaux de
tinents, soit affecté à des interventions sensibles à la nutrition ; ce qui devrait leur permettre d’identifier
nutrition. les financements disponibles pour la nutrition dans
leur secteurs respectifs.
Certains secteurs, notamment ceux de la santé et du ®® L’éligibilité du Sénégal au Mécanisme de finance-
développement local, ont déjà intégré avec succès des ment mondial (GFF) de la Banque mondiale devrait
interventions sensibles à la nutrition dans leurs pro- entraîner une augmentation du financement de la
jets et programmes, mais ceux-ci sont actuellement mise en commun des financements des bailleurs
confrontés au défi de développer et d’assurer la mise de fonds pour les activités de gestion du secteur
en œuvre continue desdites activités sur l’ensemble public, y compris la nutrition.
du territoire national :
Coûts unitaires des interventions
®® Dans le secteur de la santé, des mécanismes de
financement innovants, aussi bien internes qu’ex- Dans le cadre de cette analyse, une série de coûts
ternes, pourraient conduire à la mise en œuvre au unitaires annuels moyens d’interventions clés de nutri-
niveau national d’interventions clés telles que le tion ont été estimés. Ces coûts unitaires peuvent servir
déparasitage, la vaccination, la gratuité des soins aussi bien à la budgétisation des plans opérationnels
prénataux, l’accès aux services de planification fa- sectoriels qu’à la conduite d’analyses économiques.
miliale de façon régulière.
®® Le secteur du développement local a besoin non Les estimations sont basées sur les coûts des inter-
seulement d’une augmentation des ressources ventions mises en œuvre au niveau communautaire et
budgétaires, mais également de la mise en place gérées par la CLM. Il s’agit de :
de garanties juridiques pour prévenir tout risque fi-
duciaire. Le cadre budgétaire actuel ne permet pas ®® Transfert monétaire sans conditionnalités (cash
la création de lignes budgétaires spécifiques pour transfert)
les interventions de nutrition dans les budgets des ®® Transfert monétaire avec conditionnalités (FBR)
CL. En conséquence, une augmentation budgétaire ®® Activités communautaires de promotion de la nutri-
ne garantit pas une augmentation des ressources tion, dépistage et PECMA
allouées aux interventions de la nutrition. Le cadre
budgétaire actuel devrait être révisé, par exemple en Dans le cycle de vie des projets, les dépenses
ajoutant une catégorie ou une rubrique « Nutrition », consacrées au renforcement des capacités, à la

Financement de la Nutrition au Sénégal


19
sensibilisation sur la problématique, et au plaidoyer 1. Cette estimation du coût unitaire a été basée sur
connaissent en général une diminution au cours du le projet pilote, mis en œuvre par le CLM et bénéfi-
temps. De ce fait les coûts annuels par bénéficiaire ciant des dispositifs de coordination et de mise en
variaient selon que l’intervention faisait partie d’un œuvre existants. Le coût unitaire augmentera lors
nouveau projet dans un district ou dans une CL (dé- de la mise en œuvre hors d’un projet existant.
ploiement), ou faisait partie d’un projet déjà mis en 2. Dans le cas d’une mise en œuvre pluriannuelle, le
œuvre (routine). coût unitaire annuel par bénéficiaire pourrait être
réduit de 2 % entre la première et la deuxième an-
Transferts monétaires sans conditionnalités : ce type née. Des économies seraient réalisées grâce à la
d’intervention de protection sociale a un lien avec la réduction des coûts relatifs à l’orientation des relais
nutrition et cible les mères d’enfants de moins de 5 communautaires (RC) et à la mise en place des
ans. Le projet intègre l’éducation nutritionnelle et per- structures administratives locales.
met aux ménages d’assurer une nutrition adéquate aux
enfants de moins de 5 ans. Les transferts sont effec- L’annexe F décrit les activités qui soutiennent ce pro-
tués tous les deux mois, sur une période de six mois. gramme de transfert monétaire.
Le coût unitaire annuel par bénéficiaire pour les trans-
ferts monétaires sans conditionnalités a été estimé à Activités de promotion de la nutrition au niveau com-
47 113 FCFA, dont 11 % étaient affectés à la mise en munautaire : le coût annuel pour la mise en œuvre
œuvre du programme. L’annexe E décrit les activités initiale du paquet d’activités de promotion de la nutri-
menées dans ce programme de transfert monétaire. tion au niveau communautaire a été estimé à environ
3 560 FCFA par enfant. Cette estimation inclut les ac-
Transferts monétaires avec conditionnalités : ces tivités de SPC, de communication pour le changement
transferts monétaires sont liés au respect de condi- de comportement (CCC) et d’éveil. Le coût unitaire
tions qui favorisent les bonnes pratiques en matière de dans le cadre d’une mise en œuvre pluriannuelle se-
santé maternelle (visites prénatales et accouchements rait d’environ 2 700 FCFA.
assistés par un personnel de santé, par exemple). En
tant que tel, la demande de soins maternels générée L’introduction du dépistage et de la PECMA dans une
par ce programme de transfert s’attaque aux causes communauté a été estimée à environ 32 230 FCFA par
sous-jacentes de la malnutrition. Le coût unitaire par enfant la première année. Dans le cadre d’une mise
bénéficiaire et par an a été estimé à 36 690 FCFA, en œuvre pluriannuelle, le coût unitaire serait d’envi-
dont 18 % étaient affectés à la mise en œuvre du ron 32 040 FCFA.
programme.
Les annexes G et H décrivent les activités qui sou-
Deux facteurs sont à considérer dans l’utilisation des tiennent ces activités de promotion de la nutrition, de
résultats de la présente estimation : dépistage et de PECMA au niveau communautaire.

20 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


ANNEXE A
Dépenses de nutrition par
intervention et par sources
de financement (FCFA)

Financement de la Nutrition au Sénégal


21
22
Fondations
Coopération Coopération et Initiatives ONG
Intervention bilatérale multilatérale Internationales Gouvernement internationales Total général
2012 18 159 652 989 6 033 948 251 1 945 660 306 2 424 841 409 28 564 102 955
WASH 80 851 908 50 978 853 78 227 552 210 058 313
Gouvernance 47 506 884 143 886 415 9 428 890 1 267 364 901 1 468 187 090
Interventions de nutrition 2 206 028 665 3 530 302 336 171 263 774 5 907 594 775
communautaire
Interventions de santé liées à la nutrition 2 104 747 055 1 593 860 302 1 765 041 645 483 000 000 5 946 649 002
Supplémentation en micronutriments et 668 284 582 158 691 904 92 962 219 206 003 583 1 125 942 288
fortification des aliments de base
Protection sociale liée à la nutrition 374 308 440 147 209 151 521 517 591
Interventions de sécurité alimentaire 13 052 233 895 181 920 000 150 000 000 13 384 153 895
2013 19 233 402 677 3 821 099 825 6 031 288 608 2 952 813 655 32 038 604 765
WASH 225 248 346 43 796 701 66 233 437 335 278 484
Gouvernance 41 315 234 50 868 777 981 105 048 344 521 103 1 417 810 162
Interventions de nutrition 6 048 024 409 1 984 073 535 1 815 067 286 1 908 635 708 11 755 800 938
communautaire
Interventions de santé liées à la nutrition 2 225 940 868 1 565 214 759 3 022 379 612 503 328 900 7 316 864 139
Supplémentation en micronutriments et 542 910 111 161 371 652 146 503 225 43 551 944 894 336 932
fortification des aliments de base
Protection sociale liée à la nutrition 2 776 000 2 776 000
Interventions de sécurité alimentaire 10 149 963 710 15 774 400 150 000 000 10 315 738 110
2014 13 404 165 877 4 402 007 168 4 243 107 665 3 907 431 177 79 460 169 26 036 172 056
WASH 41 815 777 58 340 254 175 944 178 276 100 209
Gouvernance 251 973 687 44 896 769 120 210 876 1 024 662 054 1 441 743 387
Interventions de nutrition 2 980 665 780 823 231 731 2 002 803 526 2 018 389 511 7 825 090 549
communautaire
Interventions de santé liées à la nutrition 2 382 166 872 1 479 229 681 1 765 041 645 483 000 000 6 109 438 198
Supplémentation en micronutriments et 594 503 026 362 503 628 135 232 899 131 329 516 1 223 569 069
fortification des aliments de base
Interventions transversales 673 322 150 673 322 150
Protection sociale liée à la nutrition 327 099 518 43 874 540 89 460 320 460 434 378
Interventions de sécurité alimentaire 7 153 040 734 633 383 437 160 589 776 79 460 169 (continued
8 026
on474 page)
next117
(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Fondations
Coopération Coopération et Initiatives ONG
Intervention bilatérale multilatérale Internationales Gouvernement internationales Total général
2015 11 780 168 430 7 879 417 371 2 174 948 730 3 876 995 791 206 458 975 25 917 989 298
WASH 171 645 337 83 543 109 108 063 336 363 251 781
Gouvernance 307 862 988 71 022 161 85 669 719 881 663 080 1 346 217 948
Interventions de nutrition 2 191 545 422 3 913 428 878 13 325 870 2 264 505 801 8 382 805 971
communautaire
Interventions de santé liées à la nutrition 2 112 967 184 1 413 592 888 1 765 041 645 483 000 000 5 774 601 717
Supplémentation en micronutriments et 988 063 533 302 071 095 202 848 160 102 617 110 1 595 599 898
fortification des aliments de base
Interventions transversales 1 684 842 524 1 684 842 524
Protection sociale liée à la nutrition 59 366 384 (4 790 200) 54 576 184
Interventions de sécurité alimentaire 6 008 083 967 351 550 332 150 000 000 206 458 975 6 716 093 274
Total général 62 577 389 974 22 136 472 614 14 395 005 308 13 162 082 032 285 919 144 112 556 869 072

Financement de la Nutrition au Sénégal


23
24 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal
ANNEXE B
Dépenses de nutrition par
intervention et par
organisme de gestion du
financement (FCFA)

Financement de la Nutrition au Sénégal


25
26
Administration Coopération Coopération ONG ONG
Intervention publique bilatérale multilatérale internationales nationales Total general
2012 11 304 853 910 2 802 688 680 12 294 234 569 2 036 258 572 126 067 223 28 564 102 955
WASH 84 793 032 82 441 172 42 824 109 210 058 313
Gouvernance 1 435 008 198 9 254 100 23 924 792 1 468 187 090
Interventions de nutrition 3 024 847 493 433 695 500 1 962 608 452 431 330 216 55 113 114 5 907 594 775
communautaire
Interventions de santé liées à la 2 248 041 645 1 552 625 180 1 644 173 303 501 808 873 5 946 649 002
nutrition
Supplémentation en micronutriments 361 484 155 306 138 000 157 012 382 280 097 751 21 210 000 1 125 942 288
et fortification des aliments de base
Protection sociale liée à la nutrition 521 517 591 521 517 591
Interventions de sécurité alimentaire 3 713 954 828 510 230 000 8 436 393 300 716 655 767 6 920 000 13 384 153 895
2013 12 310 993 210 2 524 359 840 13 431 927 163 2 930 857 898 840 466 653 32 038 604 765
WASH 226 220 667 66 233 437 42 824 380 335 278 484
Gouvernance 1 383 987 923 14 185 716 19 636 523 1 417 810 162
Interventions de nutrition 3 733 984 524 489 444 990 6 231 022 803 1 226 919 440 74 429 181 11 755 800 938
communautaire
Interventions de santé liées à la 3 525 708 512 1 541 024 850 1 846 858 054 403 272 723 7 316 864 139
nutrition
Supplémentation en micronutriments 316 974 353 256 436 969 320 925 610 894 336 932
et fortification des aliments de base
Protection sociale liée à la nutrition 2 776 000 2 776 000
Interventions de sécurité alimentaire 3 347 561 898 493 890 000 4 857 202 955 893 870 164 723 213 093 10 315 738 110
2014 12 453 623 949 2 828 816 750 8 134 596 738 1 812 726 154 806 408 465 26 036 172 056
WASH 141 111 910 124 599 737 10 388 562 276 100 209
Gouvernance 1 144 892 278 278 532 044 18 319 064 1 441 743 387
Interventions de nutrition 5 270 200 883 789 808 000 1 602 563 273 137 463 132 25 055 260 7 825 090 549
communautaire
Interventions de santé liées à la 2 248 041 645 1 347 926 750 2 110 197 080 403 272 723 6 109 438 198
nutrition
Supplémentation en micronutriments 528 250 297 400 145 677 295 173 095 1 223 569 069
et fortification des aliments de base
Interventions transversales 673 322 150 673 322 150
Protection sociale liée à la nutrition 133 334 860 327 099 518 460 434 378
Interventions de sécurité alimentaire 3 128 903 986 691 082 000 2 601 625 086 833 898 402 770 964 642 8 026 474 117

(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Administration Coopération Coopération ONG ONG


Intervention publique bilatérale multilatérale internationales nationales Total general
2015 10 931 658 341 434 711 250 10 066 713 961 4 156 746 524 328 159 221 25 917 989 298
WASH 262 601 439 100 650 342 363 251 781
Gouvernance 973 636 091 354 804 770 17 777 087 1 346 217 948
Interventions de nutrition 3 637 557 604 2 659 092 092 2 019 858 974 66 297 301 8 382 805 971
communautaire
Interventions de santé liées à la 2 681 991 645 434 711 250 2 440 923 822 216 975 000 5 774 601 717
nutrition
Supplémentation en micronutriments 553 401 376 441 975 554 600 222 969 1 595 599 898
et fortification des aliments de base
Interventions transversales 1 684 842 524 1 684 842 524
Protection sociale liée à la nutrition 54 576 184 54 576 184
Interventions de sécurité alimentaire 3 030 495 441 2 222 473 760 1 201 262 152 261 861 921 6 716 093 274
Total général 47 001 129 411 8 590 576 520 43 927 472 431 10 936 589 148 2 101 101 563 112 556 869 072

Financement de la Nutrition au Sénégal


27
28 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal
ANNEXE C
Dépenses de nutrition par
intervention et par orga-
nisme de mise en œuvre
(million FCFA)

Financement de la Nutrition au Sénégal


29
30
Partenaires au
Secteur public dévelopement

Primature
Recherche
Commerce

Santé
Industrie
Multisectoriel
Bailleurs
ONG

Agriculture
Éducation
Dév. Local
Non spécifié
Total général

Interventions
2012 5 192 53 6 755 3 447 1 802 46 — 12 2 1 784 3 013 6 459 28 564
WASH — — 85 — — — — — — — 125 — 210
Gouvernance — — 10 — 1 432 21 — — 2 — 3 — 1 468
Interventions de nutrition — 53 896 2 925 — — — — — 0 609 1 425 5 908
communautaire
Interventions de santé liées — — 5 213 — — — — — — — 733 — 5 947
à la nutrition
Supplémentation en — — 550 — 225 7 — 12 — — 327 4 1 126
micronutriments et fortification
des aliments de base
Protection sociale liée à la — — — 522 — — — — — — — — 522
nutrition
Interventions de sécurité 5 192 — — — 145 19 — — — 1 784 1 215 5 030 13 384
alimentaire
2013 4 720 74 9 406 3 661 1 740 52 — 36 — 958 4 382 7 010 32 039
WASH — — 220 — — — — — — — 109 7 335
Gouvernance — — 1 40 1 354 20 — — — 3 — — 1 418
Interventions de nutrition — 59 1 865 3 656 12 0 — — — 0 1 552 4 612 11 756
communautaire
Interventions de santé liées — — 6 691 — — — — — — — 626 — 7 317
à la nutrition
Supplémentation en — — 629 (37) 238 14 — 36 — — 1 13 894
micronutriments et
fortification des aliments de
base
Protection sociale liée à la — — — 3 — — — — — — — — 3
nutrition
Interventions de sécurité 4 720 16 — — 136 17 — — — 954 2 094 2 379 10 316
alimentaire
(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Partenaires au
Secteur public dévelopement

Primature
Recherche
Commerce

Santé
Industrie
Multisectoriel
Bailleurs
ONG

Agriculture
Éducation
Dév. Local
Non spécifié
Total général

Interventions
2014 3 118 87 7 935 4 396 1 319 1 037 126 — 5 270 4 957 2 785 26 036
WASH — — 139 — — — — — — — 135 2 276
Gouvernance — — 6 — 1 140 20 — — 5 270 — — 1 442
Interventions de nutrition — 76 1 319 4 204 0 995 — — — 0 464 767 7 825
communautaire
Interventions de santé liées — — 5 655 — — — — — — — 454 — 6 109
à la nutrition
Supplémentation en — — 816 65 179 6 126 — — — 0 31 1 224
micronutriments et fortification
des aliments de base
Interventions transversales — — — — — — — — — — 673 — 673
Protection sociale liée à la — — — 127 — — — — — — 333 — 460
nutrition
Interventions de sécurité 3 118 11 — — — 16 — — — — 2 896 1 985 8 026
alimentaire
2015 3 030 57 8 836 2 661 1 406 1 009 259 20 5 282 5 334 3 019 25 918
WASH — — 263 — — — — — — — 101 — 363
Gouvernance — — 69 — 972 18 — — 5 282 0 — 1 346
Interventions de nutrition — 57 2 628 2 601 — 969 — — — — 2 106 22 8 383
communautaire
Interventions de santé liées — — 5 124 — — — — — — — 651 — 5 775
à la nutrition
Supplémentation en — — 753 5 434 6 259 20 — — 23 96 1 596
micronutriments et fortification
des aliments de base
Interventions transversales — — — — — — — — — — 1 685 — 1 685
Protection sociale liée à la — — — 55 — — — — — — — — 55
nutrition
Interventions de sécurité 3 030 — — — — 16 — — — — 768 2 901 6 716

Financement de la Nutrition au Sénégal


alimentaire
Total général 16 061 270 32 932 14 165 6 268 2 144 385 68 12 3 293 17 685 19 273 112 557

31
32 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal
ANNEXE D
Ressources budgétaires
pour la nutrition,
par projet, 2016–2020

Financement de la Nutrition au Sénégal


33
34
Projet / Programme 2016 2017 2018 2019 2020 Total
UNICEF / programme Santé 42 500 000 42 500 000 42 500 000 42 500 000 42 500 000 212 500 000
Multibailleurs —
UNICEF 42 500 000 42 500 000 42 500 000 42 500 000 42 500 000 212 500 000
UNICEF / programme Nutrition 2 296 000 000 2 296 000 000 2 296 000 000 2 296 000 000 2 296 000 000 11 480 000 000
Multibailleurs —
UNICEF 2 296 000 000 2 296 000 000 2 296 000 000 2 296 000 000 2 296 000 000 11 480 000 000
UNICEF / programme WASH 343 280 000 343 280 000 343 280 000 343 280 000 343 280 000 1 716 400 000
Multibailleurs —
UNICEF 343 280 000 343 280 000 343 280 000 343 280 000 343 280 000 1 716 400 000
Action féminine pour la nutrition (AFNut) 33 685 000 33 685 000 33 685 000 33 685 000 — 134 740 000
Union européenne —
UE 33 685 000 33 685 000 33 685 000 33 685 000 134 740 000
Plaidoyer et engagement des décideurs 67 136 829 67 136 829 67 136 829 67 136 829 — 268 547 314
en faveur de la nutrition au Sénégal
NVF International —
EVE 67 136 829 67 136 829 67 136 829 67 136 829 268 547 314
Alliance africaine pour la recherche sur le 40 090 810 40 090 810 40 090 810 40 090 810 160 363 238
haricot PABRA Phase IV (A 032162001)
Canada —
CIAT 40 090 810 40 090 810 40 090 810 40 090 810 160 363 238
Améliorer la situation socioéconomique et 288 621 080 288 621 080 288 621 080 288 621 080 1 154 484 320
la sécurité alimentaire en accordant une
attention particulière aux femmes et aux
enfants
Union européenne —
UE 288 621 080 288 621 080 288 621 080 288 621 080 1 154 484 320
Appui à la prévention, au dépistage et à la 1 574 296 800 1 574 296 800 1 574 296 800 1 574 296 800 6 297 187 200
prise en charge de la malnutrition aigüe
au Sénégal
ECHO —
Croix rouge française 1 574 296 800 1 574 296 800 1 574 296 800 1 574 296 800 6 297 187 200
Appui Intégré à la Sécurité Alimentaire et 1 762 260 000 1 762 260 000 1 762 260 000 1 762 260 000 7 049 040 000
Nutritionnelle (AISAN)
Canada —
WFP 1 762 260 000 1 762 260 000 1 762 260 000 1 762 260 000 7 049 040 000
(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Projet / Programme 2016 2017 2018 2019 2020 Total


Appui aux journées santé/survie de —
l’enfant (CA-3-M013429001)
Canada —
HKI ND ND ND ND ND —
Avancement de la programmation et des 18 075 300 18 075 300 — — 36 150 600
politiques axées sur la nutrition
(M013784-001)
Canada —
OMS 18 075 300 18 075 300 36 150 600
Crise au Sahel – FICR 2012 —
(CA-3-M013755001)
Canada —
FICR ND ND ND ND ND —
Entreprenariat Féminin et Adaptation 337 345 549 337 345 549 337 345 549 337 345 549 1 349 382 196
(CA-3-S065792001)
Canada —
CEGEP 337 345 549 337 345 549 337 345 549 337 345 549 1 349 382 196
Feed The Future 666 847 651 666 847 651 666 847 651 666 847 651 2 667 390 604
USAID —
NCBA / Yaajeende et autres acteurs 666 847 651 666 847 651 666 847 651 666 847 651 2 667 390 604
IFA Supplémentation en Fer et Acide 56 965 069 — — — 56 965 069
Folique chez les femmes enceintes
Canada —
MI 56 965 069 56 965 069
Prévenir la dénutrition chez les enfants —
(M013757-001)
Canada —
IIRPA —
Programme Communautaire Nutritionnel 26 287 477 — — — 26 287 477
(PROCONU)
Union européenne —
ACF 26 287 477 26 287 477
Programme d’Aménagement et de 1 467 519 225 1 467 519 225 1 467 519 225 — 4 402 557 674
développement économique des Niayes
(PADEN) (CA-3-A031958001)

Financement de la Nutrition au Sénégal


Canada —
Ministère de l’Agriculture 1 467 519 225 1 467 519 225 1 467 519 225 4 402 557 674

35
(suite à la page suivante)
(suite)

36
Projet / Programme 2016 2017 2018 2019 2020 Total
Programme d’appui au développement de 1 456 885 601 1 456 885 601 1 456 885 601 1 456 885 601 — 5 827 542 404
la Casamance (PADEC)
(CA-3-A032792001)
Canada —
Gouvernement / Ministère de l’Économie 1 456 885 601 1 456 885 601 1 456 885 601 1 456 885 601 5 827 542 404
et des Finances
Programme de Santé et Santé —
Communautaire II (PSSC II)
USAID —
Abt Associés, EVE, … ND ND ND ND ND —
USAID ND ND ND ND ND —
Programme Mondiale de réponse à la —
crise alimentaire (PMRCA)
(CA-3-m013185001)
Canada —
Banque mondiale ND ND ND ND ND —
Programme Multi-Acteurs 2 (PMA2) —
ICCO —
USE ND ND ND ND ND —
Programme Multinational de 106 000 000 116 000 000 101 500 000 101 500 000 — 425 000 000
Renforcement de la Résilience à
l’Insécurité Alimentaire et Nutritionnelle
au Sahel (P2RS)
AFD —
CLM 106 000 000 116 000 000 101 500 000 101 500 000 425 000 000
Programme National de Micro-jardins 416 181 440 150 000 000 150 000 000 150 000 000 150 000 000 1 016 181 440
Gouvernement —
Direction de l’Horticulture 150 000 000 150 000 000 150 000 000 150 000 000 150 000 000 750 000 000
FAO
Mairie de Dakar 266 181 440 266 181 440—
Projet d’amélioration de l’alimentation et —
de la nutrition – Casamance
Union européenne —
Non spécifié ND ND ND ND ND —
(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Projet / Programme 2016 2017 2018 2019 2020 Total


Projet d’appui à la production de riz —
pour la sécurité alimentaire au Sénégal
BEYDUNDEE (CA-3-A 034552001)
Canada —
Alliance Agricole Internationale ND ND ND ND ND —
Projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire —
des ménages Vulnérables (PASAV)
Gouvernement —
CLM —
Projet de renforcement de la production 204 623 937 — — — — 204 623 937
agricole
ACPP —
USE 204 623 937 204 623 937
Projet intégré d’appui à la résilience 360 000 000 360 000 000 360 000 000 360 000 000 — 1 440 000 000
alimentaire et nutritionnelle (PIARAN)
Union européenne —
UE 360 000 000 360 000 000 360 000 000 360 000 000 1 440 000 000
Projet intégré de nutrition dans les 1 548 481 107 1 618 481 107 1 548 481 107 1 503 481 107 1 448 481 107 7 667 405 537
régions de Kolda et Kédougou (PINKK)
Canada —
CLM 115 000 000 185 000 000 115 000 000 70 000 000 15 000 000 500 000 000
MI 1 433 481 107 1 433 481 107 1 433 481 107 1 433 481 107 1 433 481 107 7 167 405 537
Projet Pilote de Promotion des Énergies —
Renouvelables pour la Sécurité
Alimentaire (PERSA)
Christian Aid (Grande Bretagne) —
USE ND ND ND ND ND —
Promotion du développement et de —
la bonne gouvernance par la radio
communautaire (S064624-002)
Canada —
Association mondiale des radiodiffuseurs ND ND ND ND ND —
communautaires
REACH 112 167 479 200 000 000 200 000 000 200 000 000 — 712 167 479
Canada —

Financement de la Nutrition au Sénégal


Secrétariat REACH 112 167 479 200 000 000 200 000 000 200 000 000 712 167 479
(suite à la page suivante)

37
(suite)

38
Projet / Programme 2016 2017 2018 2019 2020 Total
Renforcement de la nutrition —
(M013618-001)
Canada —
HKI ND ND ND ND ND —
Renforcement de la nutrition au moyen 335 000 000 335 000 000 335 000 000 335 000 000 — 1 340 000 000
de la production alimentaire améliorée
(M013707-001)
Canada —
HKI 335 000 000 335 000 000 335 000 000 335 000 000 1 340 000 000
Renforcement de la résilience des —
ménages vulnérables du département
de Vélingara – Casamance affectés par
l’insécurité alimentaire et la malnutrition
Union européenne —
UE ND ND ND ND ND —
Renforcement de la sécurité alimentaire et —
nutritionnelle des exploitations familiales
du département de Kolda par la promotion
de l’agro écologie et la réduction des
inégalités de genre
Union européenne —
UE ND ND ND ND ND —
Renforcement des filets sociaux dans —
le département de Podor et la région
de Kolda à travers des projets pilotes
de promotion de la production locale,
l’introduction d’aliments à haute
valeur nutritionnelle et le respect de
l’environnement dans les cantines
scolaires
Union européenne —
UE ND ND ND ND ND —
Renforcer la résilience de 1 000 ménages —
de Kolda à travers une approche
pluridimensionnelle
Union européenne —
UE ND ND ND ND ND —
(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Projet / Programme 2016 2017 2018 2019 2020 Total


Renforcer la sécurité alimentaire et —
nutritionnelle de 2 000 familles pauvres et
très pauvres dans 8 communautés rurales
de la Région
Union européenne —
UE ND ND ND ND ND —
Right Start and N-LIFT (Nutrition Leverage 172 242 323 172 242 323 172 242 323 172 242 323 172 242 323 861 211 613
and Influencing for Transformation)
Canada —
MI 172 242 323 172 242 323 172 242 323 172 242 323 172 242 323 861 211 613
Programme de surveillance sentinelle de 57 238 450 57 238 450 57 238 450 57 238 450 57 238 450 286 192 250
la nutrition
OMS —
OMS 57 238 450 57 238 450 57 238 450 57 238 450 57 238 450 286 192 250
Supplémentation de routine en Vitamine A 104 301 338 104 301 338 104 301 338 104 301 338 — 417 205 354
Canada —
MI 104 301 338 104 301 338 104 301 338 104 301 338 417 205 354
Système alimentaire durable et lutte —
contre la malnutrition en région de Dakar
(SADMAD)
Union européenne —
UE ND ND ND ND ND —
Iodation Universelle du Sel (IUS) 259 723 292 259 723 292 259 723 292 259 723 292 — 1 038 893 167
Canada —
MI 259 723 292 259 723 292 259 723 292 259 723 292 1 038 893 167
ZACH —
Canada —
MI 89 522 494 89 522 494 89 522 494 89 522 494 358 089 976
Programme de développement des —
marchés agricoles
Canada —
Banque mondiale ND ND ND ND ND —
(suite à la page suivante)

Financement de la Nutrition au Sénégal


39
(suite)

40
Projet / Programme 2016 2017 2018 2019 2020 Total
Programme de Renforcement de la 3 845 009 106 5 746 778 339 5 927 980 690 4 702 673 999 3 500 000 000 23 722 442 134
Nutrition
Gouvernement —
CLM 2 900 000 000 3 000 000 000 3 500 000 000 3 500 000 000 3 500 000 000 16 400 000 000
PAM / « Blanket feeding » —
(couverture nutritionnelle)
CLM —
UNICEF / Intervention de nutrition —
communautaire
CLM 98 037 965 98 037 965
UNICEF / Appui à l’iodation du sel + —
Fortification à domicile
CLM 44 350 000 44 350 000
Banque Mondiale / JSDF —
CLM 385 000 000 388 983 333 388 983 333 388 983 333 1 551 950 000
Canada / MI —
CLM —
Espagne / AECID / PLDM —
CLM 52 469 200 52 469 200
Espagne / AECID / PLCM —
CLM 114 792 475 49 196 775 163 989 250
Espagne / AACID / Andalous —
CLM 27 331 542 109 326 167 27 331 542 163 989 250
Union Européenne —
CLM 223 027 924 2 199 272 064 2 011 665 815 813 690 666 5 247 656 469
AECID —
CLM 655 957 000 655 957 000
Programme de Renforcement de la — — — — — —
Fortification (PRF)
GAIN —
CLM —
Projet Financement Santé Nutrition 1 000 000 000 1 066 666 667 1 066 666 667 1 066 666 667 — 4 200 000 000
(PFSN)
Banque mondiale —
CLM 1 000 000 000 1 066 666 667 1 066 666 667 1 066 666 667 4 200 000 000
(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Projet / Programme 2016 2017 2018 2019 2020 Total


Projet Pré-pilote FBR 125 000 000 — — — — 125 000 000
Banque mondiale —
CLM 125 000 000 125 000 000
Projet PRO-ACT 454 503 986 372 859 990 292 636 098 — — 1 120 000 073
Union Européenne —
FAO 454 503 986 372 859 990 292 636 098 1 120 000 073
Renforcement de la sécurité alimentaire et 94 360 000 94 360 000 — — 188 720 000
nutritionnelle et de la résilience face aux
chocs climatiques (TCP/SEN/3601)
Non spécifié —
FAO 94 360 000 94 360 000 188 720 000
Approche intégrée de filets sociaux 127 120 000 127 120 000 — — 254 240 000
productifs, d’alimentation scolaire et de
nutrition au Sénégal (TCP/SEN/3602)
Non spécifié —
FAO 127 120 000 127 120 000 254 240 000
Total 19 889 271 343 21 264 837 845 21 697 718 004 18 011 298 990 8 009 741 880 88 872 868 062

Financement de la Nutrition au Sénégal


41
42 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal
ANNEXE E
Coût unitaire annuel du transfert
monétaire sans conditionnalités
(cash transfert)17

Désignation Unité Coût unitaire Quantité Fréquence Montant


Allocations bénéficiaires Bénéficiaire 14 000 2 452 3 102 966 738
Appui à la mise en œuvre 12 535 000 1 1 12 535 000
Ressources humaines Montant 6 655 000
forfaitaire
Formation Superviseurs RC Superviseur RC 157 292 24 1 3 775 000
Motivation Superviseurs RC Superviseur RC 20 000 24 6 2 880 000
Identification et sélection des bénéficiaires Montant 960 000
forfaitaire
Allocation Comités locaux de Pilotage (CLP) District 110 000 1 2 220 000
Allocation Comités de sélection Village 80 000 4 2 640 000
Allocation Réunions villages Village 25 000 4 1 100 000
Communication (émissions radio) Radio 60 000 4 3 720 000
communautaire
Gestion du programme District 4 200 000 1 1 4 200 000
Appui mise en place des CLP District 360 000 1 1 360 000
Appui mise en place des comités de sélection District 720 000 1 1 720 000
Supervision du ciblage communautaire District 1 400 000 1 1 1 400 000
Vérification du ciblage communautaire District 240 000 1 1 240 000
Suivi des activités District 1 200 000 1 1 1 200 000
Saisie des données District 280 000 1 1 280 000
Total 12 535 000

Coût unitaire 47 113


Appui à la mise en œuvre 5 113
Allocation aux bénéficiaires 42 000

Financement de la Nutrition au Sénégal


43
44 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal
ANNEXE F
Coût unitaire annuel du
transfert monétaire avec
conditionnalités (FBR) –
demande de soins maternels

Financement de la Nutrition au Sénégal


45
46
Type de Type Coût
dépenses Rubriques d’activité Unité Fréquence Quantité Unitaire Total
Formation Formation des RC sur les demandes FBR Additionnelle RC / jour 1 8 10 000 80 000
Formation des superviseurs des RC sur les Additionnelle Superviseur RC 3 176 6 000 3 172 800
demandes FBR / jour
Orientation des Infirmiers Chefs de Poste des zones Additionnelle District 1 1 325 000 325 000
couvertes sur les demandes FBR et le paquet d’activités
Sélection des Réunions de sensibilisation des Comité Départementaux Routine District 1 1 200 000 200 000
bénéficiaires du de Développement (CDD)
programme
Réunions – CLP Routine Village 1 8 100 000 800 000
Réunions – Comité de sélection Routine Village 3 8 100 000 2 400 000
Consultation des Chefs de villages Routine Village 1 8 100 000 800 000
Suivi du processus de sélection Routine Village 1 8 133 333 1 066 667
Supervision du processus de sélection Routine Village 1 8 148 750 1 190 000
Supervision du ciblage communautaire Routine Village 1 8 50 000 400 000
Appui aux activités des CLP Additionnelle Arrondissement 1 2 60 000 120 000
Mise en place des comités de sélection Additionnelle Village 1 8 50 000 400 000
Appui aux réunions avec les notables des villages Additionnelle Village 1 8 60 000 480 000
Communication Forfait formation des radios communautaires sur les Routine District 1 1 200 000 200 000
demandes FBR
Forfait émissions radio Routine District 1 1 800 000 800 000
Mobilisation sociale sur les services de santé maternelle Routine District 2 1 1 320 000 2 640 000
et infantile
Cash transfert Cash transfert aux bénéficiaires Routine Bénéficiaire 1 5 288 30 000 158 640 000
Supervision Réunions des CLP Routine Village 1 8 100 000 800 000
au niveau
Supervision du programme au niveau du village Routine Village 1 8 680 000 5 440 000
communautaire
Carburant pour le suivi Routine District 9 1 114 840 1 033 560
Forfait Frais de communication Routine District 1 1 700 000 700 000
Coût de gestion Motivation RC Routine RC 12 176 5 000 10 560 000
Frais généraux 1 281 494 2 296 562
Total 35 104 589

Coût unitaire / bénéficiaire 36 639


Cash transfert / bénéficiaire 30 000
Appui à la mise en œuvre / bénéficiaire 6 639

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


ANNEXE G
Estimation du coût unitaire
des activités de promotion
de la nutrition au niveau
communautaire

Financement de la Nutrition au Sénégal


47
48
Imputation Coût total
CU promotion de – approche Coût total
Qté intervention CU activités la nutrition intervention – approche
Désignation Unité (annuelle) de routine additionnelles (100%) de routine amplifiée
Intervention sur site 6 906 873 10 336 873
Rémunération 2 830 073 2 830 073
Motivation des RC RC 264 5 000 5 000 1 1 320 000 1 320 000
Motivation pour dépistage des cas MAM enfant 492 5 000 5 000 — —
Motivation suivi des cas d’abandon MAS enfant 160 5 000 5 000 — —
Honoraires facilitateurs Facilitateur 12 188 759 188 759 0,67 1 510 073 1 510 073
Formation 1 420 000 4 500 000
Formation / recyclage des facilitateurs sur Facilitateur/ 10 50 000 125 000 — — —
le SPC site
Formation à la PCIME et à l’ANJE pour les RC 88 15 000 50 000 1 1 320 000 4 400 000
RC
Sessions d’orientation des CLP Participants 6 25 000 25 000 0,67 100 000 100 000
Autres coûts directs 2 007 333 2 357 333
Appui transport référence pour MAS enfant 160 2 000 2 000 — —
Appui transport relais pour dépistage de la enfant 16 000 7 500 7 500 — —
malnutrition aigüe
Transport et Carburant - Facilitateurs mois 12 40 000 40 000 0,67 320 000 320 000
Outils de gestion forfaitaire 10 15 000 50 000 1 150 000 500 000
Mobilisation sociale lors des campagnes de évènement 40 30 000 30 000 — —
dépistage
Entretien Moto RC mois 12 18 000 18 000 0,67 144 000 144 000
Assurance Moto année 5 10 000 10 000 0,67 33 333 33 333
Communication (convention avec les radios) district 1 1 000 000 1 000 000 1 1 000 000 1 000 000
Support programme de développement du site / mois 120 1 — —
jeune enfant
Démonstrations culinaires site / mois 120 3 000 3 000 1 360 000 360 000
Dépenses d’investissement 250 000 250 000
Équipement de sites site — —
Kit de démonstration culinaire site 10 25 000 25 000 1 250 000 250 000
Sono village 1 187 500 — — —
Vidéo projecteur village 1 15 385 — — —
(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Imputation Coût total


CU promotion de – approche Coût total
Qté intervention CU activités la nutrition intervention – approche
Désignation Unité (annuelle) de routine additionnelles (100%) de routine amplifiée
Suivi – Évaluation au niveau 399 467 399 467
communautaire
Mission de suivi des activités du projet village / mois 0,67 — —
Frais de visites de suivi des activités du projet village / trim. 4 10 000 10 000 0,67 26 667 26 667
Entretien et réparation du véhicule de village / mois 33 593 33 593 0,67 — —
supervision
Carburant village / mois 12 14 933 14 933 0,67 119 467 119 467
Location de véhicules village / mois 8 500 8 500 0,67 — —
Réunion de planification avec le CLP village / trim. 4 50 000 50 000 0,67 133 333 133 333
Supervision des sites par les élus village / trim. 4 15 000 15 000 0,67 40 000 40 000
Réunion mensuelle de coordination du projet agent / mois 12 10 000 10 000 0,67 80 000 80 000
Réunion de restitution trimestrielle des RC / trim. 7 500 7 500 0,67 — —
résultats avec les RC
Coûts directs de gestion 3 894 433 3 894 433
Salaire chef de projet mois / village 12 83 333 83 333 0,67 666 667 666 667
Salaire comptable mois / village 12 67 272 67 272 0,67 538 176 538 176
Salaire superviseur de zone / district mois / village 12 79 717 79 717 0,67 637 739 637 739
Frais bancaires trim. / village 4 2 778 2 778 0,67 7 407 7 407
Investissement — —
Véhicule mois / village 0,0 35 000 000 35 000 000 0,67 777 778 777 778
Motos RC village 0,3 2 500 000 2 500 000 0,67 555 556 555 556
Location de bureau mois / village 2 150 000 150 000 0,67 200 000 200 000
Forfait Matériel de bureau mois / village 0,0 5 000 000 5 000 000 0,67 111 111 111 111
Frais généraux (eau, électricité, village / an 1 600 000 600 000 0,67 400 000 400 000
téléphone, fournitures de bureau et tout
autre frais de fonctionnement)
Total 10 801 307 14 231 307

Approche de Approche
routine amplifiée

Financement de la Nutrition au Sénégal


Coût total par enfant (FCFA) 2 700 3 558
Coût d’intervention sur site / enfant (FCFA) 1 727 2 584

49
50 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal
ANNEXE H
Estimation du coût
unitaire de la pcma au
niveau communautaire

Financement de la Nutrition au Sénégal


51
52
Coût total
CU – approche Coût total
Qté intervention CU activités Imputation intervention – approche
Désignation Unité (annuelle) de routine additionnelles PCMA (100%) de routine amplifiée
Intervention sur site 126 213 437 126 963 437
Rémunération 4 015 037 4 015 037
Motivation des RC RC 264 5 000 5 000 — —
Motivation pour dépistage MAM enfant 492 5 000 5 000 1 2 460 000 2 460 000
Motivation suivi des cas d’abandon MAS enfant 160 5 000 5 000 1 800 000 800 000
Honoraires facilitateurs Facilitateur 12 188 759 188 759 0,33 755 037 755 037
Formation 550 000 1 300 000
Formation / recyclage des facilitateurs Facilitateur 10 50 000 125 000 1 500 000 1 250 000
sur le SPC
Formation à la PCIME et à l’ANJE pour RC 88 15 000 50 000 — —
les RC
Session d’orientation des CLP Participant 6 25 000 25 000 0,33 50 000 50 000
Autres coût directs 121 448 667 121 448 667
Appui transport référence pour MAS enfant 160 2 000 2 000 1 320 000 320 000
Appui transport relais pour dépistage enfant 16 000 7 500 7 500 1 120 000 000 120 000 000
malnutrition aigüe
Transport et carburant facilitateurs mois 12 40 000 40 000 0,33 160 000 160 000
Outils de gestion sites internet 10 15 000 50 000 — —
Mobilisation sociale lors des campagnes évènement 40 30 000 30 000 1 1 200 000 1 200 000
de dépistage
Entretien Moto RC mois 12 18 000 18 000 0,33 72 000 72 000
Assurance Moto année 5 10 000 10 000 0,33 16 667 16 667
Communication (convention avec les district 1 1 000 000 1 000 000 — —
radios)
Support programme de développement site / mois 120 — —
du jeune enfant
Démonstrations culinaires site / mois 120 3 000 3 000 — —
Dépenses d’investissement — —
Équipement de sites site — —
Kit de démonstration culinaire site 10 25 000 25 000 — —
Sono site 1 187 500 — —
Vidéo projecteur site 1 15 385 — —
(suite à la page suivante)

Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


(suite)

Coût total
CU – approche Coût total
Qté intervention CU activités Imputation intervention – approche
Désignation Unité (annuelle) de routine additionnelles PCMA (100%) de routine amplifiée
Suivi – Évaluation au niveau 199 733 199 733
communautaire
Mission de suivi activités du projet village / mois 0,33 — —
Frais de visites de suivi des activités du village / trim. 4 10 000 10 000 0,33 13 333 13 333
projet
Entretien et réparation du véhicule de village / mois 33 593 33 593 0,33 — —
supervision
Carburant village / mois 12 14 933 14 933 0,33 59 733 59 733
Location de véhicules village / mois 8 500 8 500 0,33 — —
Réunion de planification avec le CLP village / trim. 4 50 000 50 000 0,33 66 667 66 667
Supervision des sites par les élus village / trim. 4 15 000 15 000 0,33 20 000 20 000
Réunion mensuelle de coordination du agent / mois 12 10 000 10 000 0,33 40 000 40 000
projet
Réunion de restitution trimestrielle des RC / trim. 7 500 7 500 0,33 — —
résultats avec les RC
Coûts directs de gestion 1 947 217 1 947 217
Salaire chef de projet mois / village 12 83 333 83 333 0,33 333 333 333 333
Salaire comptable mois / village 12 67 272 67 272 0,33 269 088 269 088
Salaire superviseur de zone / district mois / village 12 79 717 79 717 0,33 318 869 318 869
Frais bancaires trim. / village 4 2 778 2 778 0,33 3 704 3 704
Investissement — —
Véhicule mois / village 0,0 35 000 000 35 000 000 0,33 388 889 388 889
Motos RC village 0,3 2 500 000 2 500 000 0,33 277 778 277 778
Location du bureau mois / village 2 150 000 150 000 0,33 100 000 100 000
Forfait Matériel de bureau mois / village 0,0 5 000 000 5 000 000 0,33 55 556 55 556
Frais généraux (eau, électricité, téléphone village / an 1 600 000 600 000 0,33 200 000 200 000
et tout autre frais de fonctionnement)
Total 128 160 653 128 910 653

Approche de Approche
routine amplifiée

Financement de la Nutrition au Sénégal


Coût total par enfant 32 040 32 228
Coût intervention sur site / enfant 31 553 31 741

53
54 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal
Notes de fin de rapport

1. Estimations conjointes sur la malnutrition infantile, soins maternels et infantiles et la prévention et


UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’en- le traitement des maladies infectieuses (Ruel et
fance), OMS (Organisation mondiale de la santé) Alderman 2013).
et Banque mondiale (consultées en 2017), http:// Les interventions sensibles à la nutrition
datatopics.worldbank.org/child-malnutrition/. ciblent les facteurs sous-jacents ou « fondamen-
2. Les données secondaires sont des données taux » d’une bonne nutrition, à savoir la sécurité
qui ont été collectées (et parfois analysées) par alimentaire, les ressources allouées à l’accès aux
d’autres auparavant. soins au niveau maternel, mais aussi au niveau
3. Désigné dans les rapports antérieurs par « Docu- des ménages et de la communauté, et l’accès aux
ment de Politique Nationale de Développement de services de santé et à un environnement sûr et
la Nutrition (DPNDN) » sain — tout en intégrant des objectifs et des ac-
4. Une analyse secondaire des résultats de cette tions spécifiques à la nutrition. En tant que tels,
étude, tenant compte du budget affecté par le les programmes sensibles à la nutrition peuvent
PSMN, devrait permettre aux décideurs d’évaluer servir de plateformes de prestation pour des in-
si le financement est orienté vers les actions prio- terventions spécifiques à la nutrition, augmentant
ritaires de la politique nationale de nutrition. potentiellement leur envergure, leur couverture et
5. Les dépenses totales consacrées à la nutrition leur efficacité (Ruel et Alderman, 2013).
sont égales à la somme des dépenses consa- Les interventions de gouvernance dans le
crées aux interventions spécifiques à la nutrition, domaine de la nutrition incluent la coordination,
aux interventions sensibles à la nutrition et à la la recherche, le plaidoyer et la mobilisation de res-
gouvernance dans le secteur de la nutrition. sources pour la nutrition.
6. Les interventions spécifiques à la nutrition 7. Les engagements officiels sont ceux qui figurent
ciblent les facteurs ayant un effet direct sur une dans un document officiel du gouvernement du
bonne nutrition, à savoir un apport adéquat en ali- Sénégal ou dans tout autre document officiel qui
ments et en nutriments, de bonnes pratiques de engage un bailleur de fonds, une ONG ou toute

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autre structure reconnue comme finançant des 13. La proportion du financement total consacrée aux
interventions ayant un impact démontré sur l’état interventions mises en œuvre par le secteur public
nutritionnel. pourrait atteindre 80 % si les interventions pour
8. Au moment de la rédaction du présent rapport, les lesquelles les bailleurs de fonds n’étaient pas en
structures décentralisées s’appelaient des Collec- mesure de spécifier l’organisme de mise en œuvre
tivités locales. Elles sont désormais désignées par étaient incluses (annexe C).
l’appellation « Collectivités territoriales ». 14. La collecte de données a porté sur la période
9. Cette revue préliminaire a notamment permis allant de 2016 à 2020. Le taux de réponse aux
de constater que le secteur privé n’était pas prévisions de dépenses pour 2020 était si bas que
fortement impliqué dans le financement de la nu- l’estimation a été limitée à la période 2016–2019.
trition au Sénégal. (Cela contraste avec un certain En outre, douze projets ont été considérés comme
nombre d’autres pays du continent africain, où les transversaux car ils incluaient de multiples caté-
programmes d’éducation nutritionnelle bénéficient gories d’interventions nutritionnelles.
du financement des entreprises du secteur de 15. Il convient de souligner que cette estimation repose
l’alimentation et des boissons, dans le cadre de en grande partie sur des projets et programmes liés
leurs engagements en matière de responsabilité à des interventions spécifiques à la nutrition, avec
sociale.) l’ajout de certains projets et programmes liés à des
10. On entend par dépenses totales consacrées à interventions sensibles à la nutrition. Compte tenu
la nutrition la somme des dépenses consacrées de l’orientation multisectorielle du PSMN, toutes les
aux interventions spécifiques à la nutrition, aux interventions sensibles à la nutrition qui sont budgé-
interventions sensibles à la nutrition et à la gou- tisées à une date ultérieure devraient être incluses
vernance du secteur de la nutrition. dans une version mise à jour de cette analyse.
11. Le niveau des dépenses consacrées aux interven- 16. Faute d’information, ces estimations n’incluent
tions de santé liées à la nutrition est probablement pas les dépenses prévues par le PAM ni les fi-
sous-estimé car les paramètres de l’étude ne per- nancements extérieurs reçus directement par les
mettaient pas une collecte de données complète ONG locales.
dans tous les secteurs intervenant dans le do- 17. Estimations basées sur les données du projet pi-
maine de la santé de la mère et de l’enfant. lote de transferts monétaires, collectées pendant 3
12. Source de l’information : OCDE/DAC. mois dans le district de Koumpentoum, au Sénégal.

56 Analyse et Perspective : 15 Années d’Expérience dans le Développement de la Politique de Nutrition au Sénégal


Références

Ruel, M.T., and H. Alderman. 2013. “Nutrition-Sen- Ruel-Bergeron, J. 2017. “The Case for Investment in
sitive Interventions and Programmes: How Can Nutrition in Senegal.” Analysis & Perspective: 15
They Help to Accelerate Progress in Improving Years of Experience in the Development of Nu-
Maternal and Child Nutrition?” Lancet 382 (9891): trition Policy in Senegal. Washington, DC: World
536–51. Bank; Dakar, Sénégal: CLM.

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1818 H Street, NW
Washington, DC 20433

Cette étude a été financée par le Fonds Japonais

Le groupe de travail chargé de superviser la série était composé de


membres des organisations suivantes :

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