Sténoses Du Canal Lombaire

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Sténoses du canal lombaire


P. Vandermarcq, S. Velasco, P. Ardilouze, S. Boucebci

Les sténoses du canal lombaire sont majoritairement secondaires aux modifications dégénératives des
constituants du rachis (canal rétréci), parfois associées à l’étroitesse constitutionnelle préexistante (canal
étroit). L’imagerie en coupes (tomodensitométrie, imagerie par résonance magnétique) malgré sa
réalisation en décubitus, est très performante pour juger de l’importance et de l’étendue des phénomènes
sténotiques dans le cadre de l’évaluation préthérapeutique. Elle s’appuie sur une quantification de taille
et de surface du canal osseux et du sac dural.
© 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Canal lombaire étroit constitutionnel ; Canal lombaire rétréci ;


Sténose du canal lombaire central ; Sténose du canal lombaire latéral ; Sténose foraminale ;
Rachis lombaire dégénératif ; TDM lombaire ; IRM lombaire ; Imagerie lombaire en compression axiale

Plan Ces éléments cliniques, d’autant plus évocateurs que leurs


installations sont progressives et que le patient est âgé, vont
¶ Introduction 1 conduire à des explorations d’imagerie.
Celle-ci a pour but d’évaluer le niveau et le siège exact du
¶ Différents types de sténoses 1
Sténoses constitutionnelles 2
rétrécissement, son retentissement sur les racines du plexus
Sténoses acquises (canal lombaire rétréci) 3 lombosacré, le ou les facteurs étiologiques à son origine et une
Rétrécissement du canal central 5 éventuelle instabilité.
Rétrécissement du canal latéral 5 L’imagerie en coupes tomodensitométriques (TDM) et par
¶ Symptomatologie 7
IRM est d’un apport incomparable pour l’analyse morpho-
Sténose du canal central 7 logique des parties fixes (canal central et récessus latéral), mais
Sténose du canal latéral 8 reste plus délicate pour évaluer la partie mobile du canal
(foramen intervertébral) en raison du décubitus [1-3].
¶ Imagerie 8
Radiographies standards 10
Tomodensitométrie 12
Imagerie par résonance magnétique 13 ■ Différents types de sténoses
Résultats : apport de l’imagerie en coupe (tomodensitométrie,
imagerie par résonance magnétique) 14 On distingue les rétrécissements :
Saccoradiculographie 17 • du canal central qui contient le sac dural ;
Imagerie en charge en tomodensitométrie et imagerie • du canal latéral où transitent les racines lombaires, composées
par résonance magnétique 17 de trois segments :
¶ Stratégie d’imagerie 18 C défilé discoarticulaire,
¶ Conclusion 18 C récessus latéral,
C foramen intervertébral.
De plus, on distingue :
• les sténoses constitutionnelles (canal étroit) caractérisées par une
■ Introduction étroitesse constitutionnelle en référence à des données quanti-
tatives évaluées dans la population générale (Tableau 1) ;
Les sténoses du canal lombaire se définissent comme liées à
• les sténoses acquises (canal rétréci) correspondant au rétrécis-
un rétrécissement du canal ou de l’un de ses constituants,
susceptible d’entraîner une compression des éléments nerveux sement dégénératif où l’étroitesse constitutionnelle est un
y transitant. facteur favorisant, mais inconstant (95 % des canaux lombai-
L’étroitesse canalaire est suspectée sur la constatation d’un res étroits) [1].
syndrome clinique, parfois riche, reposant sur une claudication En fait, ces deux types de sténoses sont le plus souvent
radiculaire ou pluriradiculaire après un certain temps de marche associés. Quand il existe une expression clinique à l’étroitesse
et un soulagement rapide en antéflexion, conduisant à suspecter canalaire, la sténose constitutionnelle est décompensée par des
un conflit par inadéquation entre le contenu canalaire rachidien modifications associées (ostéodiscales, ligamentaires, zyga-
lombaire et ses parois ostéo-disco-ligamentaires. pophysaires) [1-3].

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Tableau 1.
Valeurs des diamètres antéropostérieur et transverse du canal osseux et
sac dural (normal, étroit, rétréci) et de la surface du sac dural [1-16].
Diamètre antéropostérieur du canal osseux [1, 3, 4, 6-16]

Valeurs normales L2 15,56 mm


(± 1,65) [12]
16-27 mm [16]

L3 15 mm
(± 1,6) [12]
16-27 mm [16]

L4 15,29 mm
(± 1,88) [12]
17-26 mm [16]

L5 16,14 mm
(± 2,71) [12]
Étroitesse relative 13-14 mm [3, 4, 13]

< 12 mm [1]

Étroitesse absolue < 12 mm [3, 4, 6, 13]

< 11,5 mm [5]

< 10 mm [1]

Diamètre antéropostérieur du sac dural [2, 3, 6, 12, 13]

Valeurs normales a L1-L2 à L3-L4 ≥ 12 mm (± 1,85)


L4-L5 11,88 mm
(± 2,42)
L5-S1 11,22 mm
(± 2,81)
b > 11 mm [3]

c > 12 mm [2]

Canal rétréci L4-L5 < 7 mm


< 10 mm

Surface durale (TDM/IRM) [1-3, 6, 12, 13] A B


Surface normale > 150 mm2 [12]

> 130 mm2 en regard du disque [2, 3]


2 [16]
> 170 mm ± 38
2 [6]
> 100 mm
Étroitesse relative < 100 mm2 [12]

Étroitesse absolue < 80 mm2 [3, 6]

< 75 mm2 [12]

< 70 mm2 [1]

Seuil critique d’apparition de symptômes : 85 mm2


+ 13

Diamètres osseux transverses en TDM [1-3, 15, 16]

Diamètre inter- Taille normale > 21 mm [2, 12]

pédiculaire Étroitesse relative < 20 mm [1]

Étroitesse absolue < 15 mm [1]

Diamètre inter- Taille normale > 20 mm [3]

articulaire Étroitesse absolue < 15 mm [15, 16]

C
Figure 1. Achondroplasie. Canal osseux étroit constitutionnel. Patient
Sténoses constitutionnelles (Fig. 1 à 3)
de 33 ans. Antécédents de laminectomie 3 ans auparavant, de L1 à
Les formes constitutionnelles pures et isolées à l’origine d’une S2 pour libération canalaire.
manifestation clinique et/ou neurologique sont rares (10 % des A, B. Coupe sagittale médiane en pondération T2 (A). Étroitesse canalaire
canaux lombaires étroits) [1-3, 17]. Elles sont présentes en cas : majeure antéropostérieure. Persistance d’espaces sous-arachnoïdiens pré-
• de dysplasie ; et rétromédullaires très amincis, focalement rétrécis en cervical, dorsal par
C achondroplasie (Fig. 1), les saillies ostéodiscales antérieures étagées (B). Sténose D12-L1 effaçant
C mucopolysaccharidose de type VI (nanisme polydystrophi- le liquide cérébrospinal et comprimant les racines de la queue-de-cheval.
que), Méningocèle postérieure secondaire aux laminectomies lombaires.
C mucopolysaccharidose de type IV (maladie de Morquio), C. Coupe axiale dans le plan du disque D11-D12 en pondération T2 sur-
C dysplasie spondyloépiphysaire : face canalaire (25 mm2) : disparition du liquide céphalorachidien autour
– dysplasie spondylo-épiphyso-métaphysaire, des racines de la queue-de-cheval et du cône médullaire.
– nanisme métatropique. Ces atteintes dysplasiques
congénitales sont à l’origine de canaux lombaires cen-
traux étroits ;
• de dysostoses : Le plus souvent, le canal lombaire étroit est une anomalie
C syndrome oculovertébral de Weyers et Thier ; constitutionnelle isolée, sans élément dysplasique ou
C dysostose chéirolombaire. dysostosique.

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A B C

D E
Figure 2. Tomodensitométrie. Canal lombaire constitutionnellement étroit en lombaire inférieur et limite en lombaire supérieur.
A. Reconstruction sagittale médiane. Valeurs des diamètres antéropostérieurs au niveau interpédiculaire.
B. Reconstruction frontale du rachis osseux lombaire en fenêtres osseuses. Croissance craniocaudale faible de la distance interpédiculaire ; sagittalisation des
interlignes articulaires postérieurs. Croissance craniocaudale faible de l’espace interlamaire.
C. Coupe pédiculaire de L3. Fenêtrage des tissus mous. Canal osseux étroit (distance interpédiculaire appréciée de façon plus fiable que en B : 21,6 mm ;
diamètre antéropostérieur évalué à 10 mm ; surface du canal osseux : 167 mm2).
D. Coupe discale L3-L4 : sac dural sténosé. Surface du sac dural : 49 mm2 rétréci par l’étalement discal, l’hypertrophie des ligaments jaunes et la graisse
épidurale postérieure.
E. Coupe discale L4-L5. Sac dural avec sténose moindre (83 mm2) qu’au niveau discal L3-L4 sus-jacent. Arthrose des articulaires postérieures avec élargissement
des interlignes facettaires et vide gazeux interfacettaire bilatéral, témoin de l’instabilité zygapophysaire.

Quand il n’intéresse que le rachis lombaire, il prédomine Sténoses acquises (canal lombaire rétréci)
habituellement de L2 à L4 avec un canal plus large au niveau
(Fig. 4 à 10)
de la charnière lombosacrée [4] (Fig. 2).
Parfois, il peut être étendu à l’ensemble du rachis cervico- Ces sténoses sont principalement d’origine dégénérative (95 %
dorso-lombaire (Fig. 1). des canaux lombaires étroits), impliquant le canal, soit central

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Figure 3. IRM. Sténose centrale constitution-


nelle.
A, B. Coupes axiales discales L3-L4 en pondération
T1 (A) et pondération T2 (B). Aspect triangulaire de
la graisse épidurale postérieure sans empreinte
postérieure sur le sac dural et absence de graisse
épidurale antérieure. Étroitesse des espaces sous-
arachnoïdiens (B). Surface du sac dural : 75 mm2
(A).
C. Coupe sagittale médiane en pondération T2.
Objective le faible diamètre antéropostérieur, les
empreintes sur le sac dural des étalements discaux
étagés majorant l’étroitesse.
D. Myélo-IRM. Empreintes discales antérieures et
évaluation de l’extension en hauteur de la sténose
jusqu’en région thoracique.

A B

C D

(10 %), soit latéral (45 %), mais elles peuvent aussi être mixtes Une étroitesse constitutionnelle préexistante favorise l’émer-
(45 %) [1]. gence d’une symptomatologie plus rapide, secondaire aux
À la différence des sténoses constitutionnelles, le rétrécisse- composantes dégénératives acquises surajoutées (Fig. 10).
ment est habituellement segmentaire, pouvant atteindre Le canal secondairement rétréci peut également être en
plusieurs étages. Il est également multifactoriel, associant rapport avec le développement :
pincement discal, saillie discale, ostéophytose, hypertrophie des • d’une maladie de Paget ;
apophyses zygapophysaires, épaississement des ligaments • d’une acromégalie ;
jaunes, spondylolisthésis, kyste articulaire, épaississement des • d’une maladie de Forestier ;
lames [18-20] (Fig. 4). • d’une lyse isthmique ;

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A B C D E
Figure 4. Étiologies des rétrécissements canalaires lombaires.
A. Hypertrophie et calcifications des ligaments jaunes.
B. Arthrose avec ostéophytose et hypertrophie zygapophysaire.
C. Kyste synovial zygapophysaire.
D. Saillies discales et ostéophytes somatiques postérieurs.
E. Spondylolisthésis.

• d’un remaniement post-traumatique ; Le rétrécissement de ce défilé est essentiellement en rapport


• d’un remaniement iatrogénique (postlaminectomie, post- avec des causes acquises (Fig. 13) :
discectomie ou postarthrodèse) [5]. • une sténose antérieure : liée à une discopathie ou à une
ostéophytose antérieure (Fig. 5D) ;
• une sténose postérieure en rapport avec une hypertrophie
dégénérative zygapophysaire (Fig. 8B) ou des kystes synoviaux
“ Points forts articulaires postérieurs contingents au phénomène dégénératif
et à l’instabilité zygapophysaire (Fig. 9).
• Les sténoses constitutionnelles pures osseuses sont
Récessus latéral (Fig. 14)
rares.
• Les sténoses canalaires acquises (canal rétréci) sont les Le récessus latéral se présente comme une gouttière à la face
plus fréquentes (95 %). Elles sont secondaires aux lésions interne de toute la hauteur du pédicule, limité en avant par le
dégénératives ostéo-ligamento-discales (parfois sur corps vertébral et son ligament longitudinal postérieur, et en
étroitesse constitutionnelle préexistante). arrière par l’articulaire supérieure en haut et l’isthme interarti-
culaire en bas.
Le récessus latéral présente une forme en entonnoir ; il est
étroit dans sa partie haute pour s’évaser vers le bas.
Rétrécissement du canal central Cette morphologie est nette en L4, L5 et S1, car les racines y
Dans les rétrécissements d’origine constitutionnelle ou possèdent un trajet oblique et vertical et moins bien individu-
acquise, le rétrécissement du canal est validé par les mesures alisée pour les récessus sus-jacents, car leur trajet y est plus
réalisées en tomodensitométrie ou en IRM par coupes axiales, au horizontalisé [21, 22].
niveau pédiculolamaire ou des articulaires postérieures, soit C’est à ce niveau lombaire supérieur qu’il est peu marqué
encore par la mesure de la surface du canal osseux, rapporté aux avec un bord postérieur en continuité avec le plan de l’isthme
mesures retrouvées dans la population générale (Tableau 1) articulaire.
(Fig. 11). Il peut être asymétrique [23]. La mesure s’effectue en TDM et
IRM à la partie supérieure la plus étroite, au niveau du bord
Rétrécissement du canal latéral supérieur du pédicule normalement supérieur ou égal à 5 mm
Le canal latéral peut être considéré comme une structure en antéropostérieur [22, 23]. C’est à ce niveau que peut préféren-
associant composantes fixes (récessus latéral associé en sous- tiellement siéger le conflit avec la racine.
jacent) à deux composantes mobiles (défilé discoarticulaire et Les sténoses peuvent y être constitutionnelles, associées aux
foramen) [6, 21]. sténoses du canal central qui prend de ce fait un aspect trifolié
Après leur émergence du sac dural (canal central), les racines caractéristique [2].
s’en écartent pour se rendre par le défilé discoarticulaire vers le Les sténoses acquises le sont soit en avant, par la présence
récessus latéral, puis vers le foramen pour leur émergence d’une saillie ostéodiscale dégénérative fermant le sommet du
extrarachidienne. récessus (Fig. 5B, C), soit en arrière :
• par l’hypertrophie arthrosique de l’articulation zygapophy-
Défilé discoarticulaire (Fig. 12)
saire (Fig. 5B, 6, 7, 8) ;
Pour atteindre le récessus latéral, la racine émerge du sac • par le déplacement antérieur de la facette articulaire inférieure
dural, habituellement sus-jacente au disque, puis traverse le sus-jacente en cas de spondylolisthésis dégénératif (Fig. 8B) ;
défilé discoarticulaire constitué en avant par le bord postérieur • par une lyse isthmique, plus rare, où la racine est comprimée
et inférolatéral du disque, en arrière par l’apophyse articulaire par le nodule fibrocartilagineux (nodule de Gill).
supérieure de la vertèbre sous-jacente, et l’articulation zygapo-
physaire avec sa capsule recouverte de l’extrémité antérieure du Foramen (Fig. 15)
ligament jaune.
Grâce à cette constitution, ce segment est mobile de façon Lieu d’émergence radiculaire où la racine porte le ganglion
inverse, lors des mouvements de flexion-extension rachidiens et spinal, le foramen est un site de communication présentant une
peut être rétréci par tout élément discal bombant postérolatéra- partie supérieure osseuse et fixe et une partie inférieure mobile et
lement ou hypertrophie zygapophysaire. articulaire entre le canal rachidien et les espaces périrachidiens.

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A D

B C
Figure 5. TDM. Canal osseux lombaire supérieur constitutionnellement limite associé à un rachis rétréci étagé d’origine dégénérative au niveau central et
foraminal.
A. Reconstruction sagittale médiane. Canal osseux lombaire supérieur limite, secondairement rétréci en L2, L3, L4 et L5 par des saillies ostéodiscales étagées,
l’hypertrophie des ligaments jaunes calcifiés et l’arthrose interapophysaire postérieure.
B. Coupe discale, étage L3-L4. Étalement postérieur du disque, hypertrophié avec calcifications des ligaments jaunes et arthrose interapophysaire, réalisant une
sténose du sac dural (surface du sac dural : 45 mm2).
C. Coupe discale, étage L4-L5. Sténose du sac dural plus marquée par la prépondérance des modifications dégénératives ostéodiscales et articulaires
postérieures (surface sac dural : 27 mm2).
D. Reconstruction parasagittale droite au niveau des foramens. Sténose foraminale L3-L4 par spondylolisthésis dégénératif à l’origine de l’élargissement de
l’espace interfacettaire, associée à l’hypertrophie arthrosique de l’articulaire supérieure de L4 ascensionnée, entraînant une diminution de la distance
antéropostérieure du foramen, plaquant la racine L3 contre le pédicule et effaçant la graisse foraminale. Sténose foraminale L4-L5 secondaire au comblement du
défilé discoarticulaire par la saillie discale antérieure et l’hypertrophie arthrosique de l’articulaire supérieure de L5 postérieure. Sténose foraminale L5-S1 inférieure
secondaire au pincement discal, à l’ostéophyte vertébral postérieur et à l’hypertrophie avec ascension de l’apophyse articulaire supérieure de S1.

Il présente ainsi des modifications morphologiques en pédicule, en avant par la face postérieure du corps vertébral, en
fonction de l’orthostatisme et des mouvements de flexion- arrière par l’isthme articulaire et la partie haute de l’articulaire
extension, sources de conflit radiculaire. Sa surface augmente de inférieure.
24 % en flexion et sa hauteur décroît de 20 % en extension [22]. À sa partie inférieure, il est constitué en avant par le bord
À sa partie supérieure, le foramen osseux qui contient la postérieur du disque et en arrière du massif articulaire recouvert
racine émergente est constitué en haut par la face inférieure du du ligament jaune. Il contient graisse et veine foraminale.

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A B C
Figure 6. TDM. Sténose unilatérale du récessus latéral. Patiente de 80 ans présentant une sciatique L5 droite.
A. Coupe axiale pédiculaire haute de L5. Hypertrophie dégénérative des articulations zygapophysaires postérieures avec prépondérance droite à l’origine
d’une sténose sévère de la partie haute du récessus latéral droit. Racines L5 non identifiables.
B. Coupe axiale pédiculaire de L5 sous-jacente. Sténose du récessus droit moins marquée ; visibilité radiculaire bilatérale.
C. Reformatage parasagittal droit. Rétrécissement foraminal L5-S1 par ostéophyte vertébral postérieur, pincement discal, hypertrophie articulaire ne gênant
pas l’émergence de la racine L5 droite : présence de graisse périradiculaire. La souffrance clinique droite est secondaire au conflit de la racine dans son trajet
à la partie haute du récessus rétréci de L5.

Les rétrécissements constitutionnels du foramen s’intègrent Lombalgies


dans les sténoses constitutionnelles centrale et latérale, avec
Les lombalgies sont chroniques, s’aggravant progressivement,
réduction antéropostérieure, mais conservation habituelle de
accentuées par l’extension du rachis et améliorées par l’anté-
leur hauteur.
flexion.
Les rétrécissements acquis sont secondaires à (Fig. 13) :
Elles précèdent de plusieurs années les manifestations neuro-
• des hypertrophies dégénératives de l’articulaire supérieure, logiques : radiculalgies, claudications radiculaires.
créant une réduction du diamètre antéropostérieur (Fig. 5D,
6C, 8B) ; Radiculalgies positionnelles
• des spondylolisthésis dégénératifs ou par lyse isthmique, à
l’origine d’une réduction du diamètre antéropostérieur du Douleurs de type sciatique ou crural avec parfois paresthésies
ou faiblesse musculaire quand le patient est debout, en immo-
foramen et de la hauteur foraminale (Fig. 8B) ;
bilisation prolongée ou en hyperextension. Elles sont en rapport
• un pincement discal dégénératif, réalisant un déplacement de
avec l’accentuation des compressions radiculaires et du fourreau
l’articulaire supérieure arthrosique vers le haut, comprimant
dural par le ligament jaune et les saillies discales lors de la
la racine contre la face inférieure du pédicule, source d’une position debout en extension [26].
sténose plus ou moins marquée en antéropostérieure et de la Elles peuvent être uni- ou bilatérales, mono- ou pluri-
hauteur foraminale (syndrome de Crock) [3, 21, 24] (Fig. 5D) ; radiculaires.
• une hernie discale migrée dans le foramen. Leur installation est progressive, sans facteur déclenchant.
À l’exception de la hernie migrée, ces sténoses sont d’abord Leur intensité modérée est soulagée par la flexion ou la position
dynamiques, intermittentes, survenant préférentiellement assise. Le réveil de la douleur par l’extension rachidienne est
debout et en extension, avant de devenir permanentes [25]. évocateur de sténose canalaire. Un signe de Lasègue inférieur à 60°
est retrouvé dans un tiers des cas [23].

Claudication radiculaire
■ Symptomatologie
La claudication radiculaire fait le plus souvent suite aux
radiculalgies. Les lomboradiculalgies sont intermittentes, car elle
Sténose du canal central survient à la marche et apparaissent après un certain périmètre
de marche. Elles sont améliorées par l’arrêt en 2 à 5 minutes,
Ce type de sténose s’associe le plus souvent à :
l’antéflexion, la position assise.
• des lombalgies ; Il existe une réduction progressive dans le temps du périmètre
• un symptôme neurologique mono- ou pluriradiculaire, à type de marche. Le plus souvent, ces troubles sont bilatéraux et
de : symétriques, plus rarement unilatéraux ou symétriques.
C radiculalgie positionnelle, Cet aspect peut simuler une claudication vasculaire. Les
C claudication neurogène radiculaire, symptômes sont bilatéraux en cas de sténose centrale et
C syndrome de la queue-de-cheval. unilatéraux en cas de sténose du récessus latéral [27].

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Mécanismes de la claudication radiculaire


Vasculaire artériel radiculaire. Certains suggèrent que les
artères radiculaires seraient à l’origine d’une ischémie par
altération de la microcirculation radiculaire liée à un effet garrot
au niveau de la compression [2, 28].
Vasculaire veineuse. Du fait de la sténose, il existe une
augmentation à la gêne du retour veineux perturbant le flux de
la microcirculation vasculaire intraneurale au niveau radiculaire.
Cette interruption de la circulation veineuse génère un œdème
intraneural qui se constituerait dès la mise en position
debout [28].
Ainsi, la souffrance radiculaire liée à la compression s’effec-
tuerait par un mécanisme artériel et veineux.
A B Hypertrophie et épaississement de la pie-mère et arach-
noïde. Cette hypertrophie radiculaire réduit leur perméabilité
dans les échanges avec le liquide cérébrospinal et altère les
échanges métaboliques et d’épuration avec lui [29].
Modifications histologiques. La compression et l’irritation
radiculaires chroniques et les étirements répétés favorisent la
démyélinisation et augmentent la sensibilité des racines à
l’ischémie.
Modifications de la pression du liquide cérébrospinal. La
pression augmente dès le passage en orthostatisme ou en
position assise, s’accompagnant d’une surpression sous-jacente
et au niveau de la sténose, favorisant l’obstacle au retour
veineux, principalement dans les sténoses pluriétagées [28].

C D Syndrome de la queue-de-cheval
Le syndrome de la queue-de-cheval réalise un déficit associant
trouble sensitivomoteur et sphinctérien, favorisé par la position
debout et à la marche de type progressif ou intermittent.
Un aspect aigu peut être retrouvé en cas de décompensation
aiguë par une hernie discale.
Le mécanisme associe le phénomène de claudication radicu-
laire à une ischémie des artères radiculaires médullaires partici-
pant au cercle anastomotique du cône.

Sténose du canal latéral


La sténose du canal latéral réalise une lombosciatique unila-
térale (ou bilatérale) secondaire au rétrécissement de l’un des
segments du canal latéral. Elle est le plus souvent d’installation
progressive, parfois intense, augmentée par la station debout ou
la marche, et diminuée par la position assise, l’antéflexion ou la
position fœtale en décubitus.
Cette lombosciatique est souvent tronquée, sans raideur
rachidienne. Le signe de Lasègue est peu marqué, ce qui le
différencie d’une origine discale pure [3].
En fait, il n’existe pas réellement d’élément clinique fiable,
permettant de distinguer la lomboradiculalgie d’un canal central
rétréci de la sciatique par sténose du canal latéral (récessus ou
foramen), voire une sciatique discale. Dans ce dernier cas, c’est
l’absence de hernie discale qui conduit à envisager son origine
par sténose latérale.

■ Imagerie
L’imagerie, devant une symptomatologie de rétrécissement
E canalaire, aura pour objectif de répondre aux questions suivan-
tes :
Figure 7. TDM. Sténose acquise des récessus latéraux. • Existe-t-il une sténose ?
A à D. Coupe TDM axiale à la partie haute des récessus de L5 en 2000 (A), • Cette sténose est-elle constitutionnelle, acquise ou mixte ?
2003 (B) et 2009 (C, D) : sténose bilatérale à début droit par arthrose • Quelle est son extension en hauteur ?
interapophysaire prédominant à droite et plus modérée à gauche, asso- • À un étage donné, est-elle centrale, latérale ou mixte ?
ciée à l’aggravation d’un spondylolisthésis dégénératif uni-, puis bilatéral • Existe-t-il une instabilité ?
avec signes d’instabilité (vide interfacettaire). Canal osseux étroit avec • Existe-t-il une corrélation radioclinique ?
aspect trifolié. Les mesures indiquées (Tableau 1) n’ont qu’une valeur
E. Reconstruction sagittale médiane (fenêtre osseuse). Canal osseux étroit indicative ainsi que les valeurs retrouvées dans les différentes
constitutionnel. Discopathies majeures étagées avec saillies ostéodiscales séries de la littérature, pour apprécier le caractère relatif ou
étagées majorant l’étroitesse constitutionnelle. absolu de la sténose.
L’apparition d’une symptomatologie révèle la perte d’adapta-
tion contenu-contenant. La réalité s’appuie sur le rapport entre
La claudication radiculaire apparaît liée à l’addition de la taille du canal et du sac dural, ainsi que sur la présence d’un
plusieurs mécanismes. espace de réserve lié à l’existence de l’espace épidural.

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Sténoses du canal lombaire ¶ 31-673-E-20

A B C

D E F
Figure 8. TDM. Sténose centrale et latérale dégénérative sur canal osseux constitutionnellement non étroit. Patient de 67 ans avec aggravation progressive
de la réduction du périmètre de marche et présence de radiculalgies bilatérales.
A. Reformatage sagittal médian. Canal osseux de taille normale en antéropostérieur secondairement rétréci à l’étage L3-L4 par un antélisthésis de L3 sur
L4 réduisant le diamètre antéropostérieur du sac dural (9 mm). Discopathie avec vide discal du disque L4-L5.
B. Reformatage sagittal latéral au niveau foraminal gauche. Rétrécissement du foramen L4-L5 par le pincement discal avec saillie discale, l’ostéophytose
vertébrale postérieure, l’ascension et l’hypertrophie de l’articulaire supérieure de L5. Absence de graisse foraminale au contact de la racine L4 gauche. Instabilité
(vide gazeux) des articulaires postérieures L3-L4 et L4-L5. Rétrécissement des défilés discoarticulaires L2-L3 et L3-L4 par hypertrophie zygapophysaire et
antélistésis dégénératif L3-L4.
C, D, E. Coupes axiales discales L3-L4 (C, E), L4-L5 (D). Réduction des surfaces du sac dural en L3-L4 (58 mm2), en L3-L4 en regard de l’antélistésis dégénératif
(45 mm2). Instabilité bilatérale des articulaires postérieures : vide et élargissement interfacettaire, à prédominance gauche (C, D, E).
F. Coupe axiale pédiculaire haute de L4. Rétrécissement du sac dural par hypertrophie des ligaments jaunes de façon bilatérale avec calcifications. Absence de
sténose des récessus. Vide gazeux interfacettaire avec interligne élargi.

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31-673-E-20 ¶ Sténoses du canal lombaire

A B

C D E
Figure 9. Kyste synovial de l’apophyse articulaire postérieure gauche L4-L5. Homme de 86 ans, obèse, présentant un tableau clinique de canal lombaire
étroit sévère.
A, B. IRM. Coupe axiale T1 au niveau discal (A) et pédiculolamaire (B). Hypersignal spontané hétérogène au sein d’une formation bien limitée, refoulant le sac
dural au contact de l’interligne articulaire gauche en hypersignal (A).
C. Coupe sagittale T1. Hypersignal hétérogène en bissac.
D. Coupe sagittale T2. Hyposignal T2 marqué, au pôle inférieur.
E. TDM. Coupe axiale discale L4-L5. Hyperdensité relative endocanalaire en regard de l’interligne articulaire postérieur gauche, au contact de la lame.

Radiographies standards (Fig. 16) C la hauteur discale,


C un éventuel spondylolisthésis ;
Incidence de face, de profil et de trois quarts • de trois quarts :
en position debout C une lyse isthmique,
Ces incidences analysent la statique rachidienne et la mor- C l’hypertrophie des massifs articulaires reflet de leur atteinte
phologie osseuse étage vertébral par étage vertébral, dans le sens dégénérative.
frontal et antéropostérieur et permettent les mesures, l’évaluation
ou la recherche : Apport des radiographies standards
• de face :
C la distance interpédiculaire, Les apports des radiographies standards fournissent des
C l’orientation des apophyses articulaires, éléments de présomption pour les éléments suivants.
C la morphologie de l’espace interlamaire,
Sténose centrale constitutionnelle (Fig. 2, 16)
C l’existence d’une scoliose ;
• de profil : De face (Fig. 2B, 16A). Les radiographies montrent :
C la distance entre le bord postérieur vertébral et la ligne • une diminution ou absence d’augmentation de la distance
spinolamaire, interpédiculaire de la partie haute du rachis lombaire vers sa
C le diamètre antéropostérieur du foramen, portion basse ;

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Sténoses du canal lombaire ¶ 31-673-E-20

A B C

D E F
Figure 10. TDM. Canal lombaire osseux étroit constitutionnel secondairement rétréci par des étalements discaux étagés. Patient de 73 ans présentant des
lombalgies sans radiculalgie.
A. Reconstruction sagittale médiane. Dimensions du canal en antéropostérieur comprises entre 9 et 10 mm de L2 à L4, 12 mm en L5 ; diamètres
antéropostérieurs du sac dural au niveau des disques intervertébraux évalués entre 6,5 mm (L4-L5) et 9,8 mm (L2-L3).
B, C. Coupes discales L3-L4 (B), L4-L5 (C), avec empreintes sur le sac dural des ligaments jaunes, du bombement postérieur de l’annulus des disques entourant
une réduction de la surface thécale (68 mm2 en L3-L4, 48 mm2 en L4-L5).
D. Coupe axiale pédiculaire de L4 illustrant la sténose des récessus latéraux.
E. Reformatage surfacique de la vertèbre L4 avec vision supérieure et endocanalaire de l’étroitesse canalaire et des récessus latéraux (astérisque).
F. Reformatage paramédian foraminal gauche où les surfaces foraminales montrent la sténose L4-L5, avec diminution de la graisse foraminale.

• une réduction de la surface interlamaire, représentant l’espace • platyspondylie somatique, marqueur d’une dysostose ou
délimité par les deux arcs postérieurs adjacents. Cette réduc- d’une dysplasie à l’origine de la sténose.
tion est secondaire aux modifications morphologiques par
hypertrophie des lames et articulaires ; Sténose acquise
• des interlignes des articulaires postérieures verticalisées
(conséquence de leur sagittalisation liée aux modifications des Les radiographies objectivent :
articulaires postérieures et des lames). • la composante dégénérative :
De profil (Fig. 16B). Les radiographies jugent l’extension en C discopathie par pincement de l’interligne (profil),
hauteur de la sténose qui épargne habituellement l’étage L5-S1 :
C hypertrophies articulaires (face) qui peuvent parfois être
• brièveté des pédicules ;
associées à des critères de canal étroit et/ou limite ;
• hypertrophie des pédicules ;
• rétrécissement des foramens vertébraux, plus particulièrement • la composante d’instabilité : en démontrant un ante- ou
en L3-L4 et L4-L5 ; rétrolisthésis qui indique le possible niveau de sténose.

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1 2
3

A B C

4
D E
Figure 11. Coupes axiales transverses TDM normales.
A, B. Coupe discale. Elle permet l’analyse du débord discal, de la graisse épidurale et des ligaments jaunes et les mesures du sac dural (diamètre sagittal médian
(2), diamètre transversal (3) et surface du sac dural), et de la distance interarticulaire (1).
C, D. Coupe pédiculolamaire. Elle permet l’analyse du canal osseux et l’évaluation de ses diamètres : interpédiculaire (5), antéropostérieur (4).
E. Coupe foraminale. Elle analyse l’émergence radiculaire, la taille et l’aspect du foramen, la présence de graisse foraminale et d’un conflit radiculaire.

Ces clichés, associés à des clichés en extension, debout et • de la distance du bord postérieur du disque, à la base de
flexion en décubitus permettent, par leur comparaison, d’éva- l’épineuse ;
luer la mobilité discovertébrale et l’indication d’une arthrodèse. • du diamètre sagittal médian du canal ;
• du diamètre transversal du sac dural ;
Tomodensitométrie • de la surface du sac dural (+++).
La TDM est réalisée sans injection de contraste, en mode Coupe foraminale (Fig. 11C)
hélicoïdal de L1 à S2.
Sont réalisés des reformatages multiplanar reconstruction (MPR) La TDM évalue et analyse :
dans les trois plans, avec filtres osseux et parties molles. • l’émergence radiculaire et le ganglion spinal ;
L’analyse se fait de façon dynamique à la console et sur le • le contenu foraminal (racines, graisse, étroitesse).
reformatage MPR.
La coupe pédiculaire (Fig. 6A, B, 7, 11B)
Coupe discale (2D, E, 5B, C, 8C, D, E, 10B, D, E, La TDM effectue l’analyse du plan fixe osseux et les mesures :
11A) • du diamètre antéropostérieur du canal ;
La TDM effectue l’analyse du plan mobile (disque et articula- • de la distance interpédiculaire ;
tions zygapophysaires postérieures) et les mesures : • de la distance interapophysaire ;
• du diamètre sagittal médian du sac dural ; • de la taille du récessus latéral.

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* *
*

* *
*
A B C
Figure 12. Défilé discoarticulaire normal. Constitué en avant par le bord inférolatéral discal et en arrière par l’apophyse articulaire supérieure de la vertèbre
sous-jacente (défilé discoarticulaire).
A. Reformatage surfacique : vue externe du canal latéral et du défilé discoarticulaire (astérisques).
B. Vue endocanalaire du défilé (astérisques). Reformatage surfacique.
C. Coupe parasagittale TDM passant par les foramens. Défilés discoarticulaires étagés (astérisques).

A B C D E F
Figure 13. Étiologie des sténoses foraminales.
A. Foramen normal.
B. Sténose constitutionnelle par brièveté pédiculaire.
C. Hernie discale foraminale.
D. Lyse isthmique avec cal ostéofibreux (nodule de Gill).
E. Discarthrose et arthrose zygapophysaire.
F. Spondylolisthésis dégénératif.

Reconstructions frontales mêmes critères d’analyse que la TDM selon les trois plans, avec
cependant :
Les coupes postérieures analysent les articulations zygapo-
physaires, avec ses facettes et interlignes, et les coupes antérieu- • une moins bonne analyse des éléments osseux des arcs
res les foramens. postérieurs et des interlignes articulaires postérieurs ;
• une moins bonne analyse des éléments dégénératifs ostéo-
Myélotomodensitométrie (Fig. 17C) phytiques vertébraux ;
• une meilleure analyse :
La myélotomodensitométrie est habituellement réalisée
C discale et de son hydratation ;
comme complément au décours d’une saccoradiculographie.
C des racines de la queue-de-cheval.
Elle présente l’inconvénient d’être réalisée en décubitus, mais
est utile pour l’étude de la morphologie du canal, des retentis-
sements des lésions dégénératives ou des ligaments sur le sac Myélo-imagerie par résonance magnétique [30-32]
dural et les racines. (Fig. 3D)
La myélo-IRM 3D, réalisée par les séquences T2 multishoot,
Imagerie par résonance magnétique avec suppression de graisse, permet une vision multiplanaire et
déroulée du sac dural et des émergences radiculaires.
Séquences standards (Fig. 1, 3, 9) Son temps de réalisation est bref. En raison de possibles faux
Les séquences standards d’IRM, réalisées par coupes en écho positifs et faux négatifs, sa lecture ne peut être indépendante
de spin sagittales T1 et T2, axiales T1 et T2, apportent les des séquences conventionnelles T1 et T2.

Radiologie et imagerie médicale - musculosquelettique - neurologique - maxillofaciale 13

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Figure 14. Récessus latéral normal en L4 et L5.


Reformatage surfacique. Astérisque : récessus laté-
ral. 1. Pédicule.
A. Vue supérieure du canal rachidien.
B à D. Vues endocanalaires.

1 * *

A B

1
1
*
*
1

C D

Elle apparaît d’un faible apport diagnostique et est seulement Les deux techniques apprécient la morphologie du canal, les
contributive chez les patients avec anomalies discales étagées débords discaux, les ligaments jaunes, les foramens, la raréfac-
pour évaluer plus aisément dans le bilan préchirurgical le tion ou la disparition de la graisse épidurale antérieure habi-
niveau sténotique le plus symptomatique [33-36]. tuelle en cas d’étroitesse contrastant avec une graisse épidurale
postérieure abondante à l’origine d’une empreinte durale
Résultats : apport de l’imagerie en coupe postérieure [3] (Fig. 3A, B, 5, 6A, B, 8C à E, 10B à E).
(tomodensitométrie, imagerie Concernant la taille du canal (Tableau 1), de nombreuses
études anatomiques sur pièces anatomiques, constatations
par résonance magnétique) opératoires ou radiologiques, qu’elles soient conventionnelles,
La TDM quantifie la part de la sténose osseuse et son reten- en TDM ou IRM, ont permis d’établir des valeurs moyennes
tissement sur le sac dural. Elle évalue les parts éventuelles normales au niveau osseux (Tableau 1) [1-4, 7-16, 37, 38].
des composantes constitutionnelles et acquises de l’étroitesse, Des synthèses et études antérieures à celles du Groupe d’étude
les calcifications ligamentaires, les ostéophytes (Fig. 2, 5, 6 à 8, et de travail en radiologie ostéoarticulaire (GETROA) [12], on
10). peut retenir des valeurs d’étroitesse relative et d’étroitesse
L’IRM évalue au mieux l’extension en hauteur de la sténose absolue. (Tableau 1).
et les éventuels éléments dégénératifs associés à l’atteinte des Pour le sac dural, sont également indiquées les valeurs
articulaires postérieures (le peu fréquent kyste synovial) (Fig. 1, normales et celles retrouvées dans le canal rétréci, ainsi que la
3, 9). surface du sac dural (Tableau 1).

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Sténoses du canal lombaire ¶ 31-673-E-20

*
*

* * *

A B C
Figure 15. Foramen intervertébral normal (étage L3-L4). Limité en haut par le bord inférieur du pédicule, en arrière par les faces antérieures de l’articulaire
inférieure de L3 et supérieure de L4, en avant par le mur vertébral postérolatéral de L3 et le bord postérieur du disque L3-L4.
A. TDM. Reconstruction parasagittale. Foramens (astérisques) étagés, contenant la racine à leur partie supérieure et la graisse foraminale l’entourant.
B. Vue externe des foramens L3-L4 et L4-L5 (astérisques). Reformatage surfacique.
C. Vue endocanalaire des foramens L3-L4 et L4-L5 (astérisques).

*
* 1
*
1
* 1

*
1
1

1 *
1

* *
* 1

A B
Figure 16. Canal lombaire étroit constitutionnel. Radiographies standards. Homme de 30 ans.
A. Cliché de face. Incidence de de Sèze. Faible croissance de haut en bas de la distance interpédiculaire (1). Faible croissance de l’espace interlamaire
(astérisques). Verticalisation des interlignes articulaires postérieurs (flèches).
B. Cliché de profil-debout. Brièveté pédiculaire (1). Réduction de la surface de projection des foramens (astérisque).

Radiologie et imagerie médicale - musculosquelettique - neurologique - maxillofaciale 15

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31-673-E-20 ¶ Sténoses du canal lombaire

A B C
Figure 17. Saccoradiculographie et myélo-TDM. Sténose par bombement discal L3-L4 sur canal constitutionnellement étroit de L2 à L4.
A. Saccoradiculographie. Incidence de trois quarts. Interruption de la colonne opaque en regard de l’interligne discal L3-L4, siège d’une discopathie.
B. Myélo-TDM. Reconstruction sagittale médiane. Étroitesse du canal osseux de L2 à L4, siège d’une sténose du sac dural (6,7 mm de diamètre
antéropostérieur) en regard de l’étalement de l’annulus postérieur du disque. En regard, sac dural occupé par l’amas des racines de la queue-de-cheval.
C. Myélo-TDM. Coupe axiale discale L3-L4. Faible opacification du sac dural. Surface du sac dural chiffrant la sténose (73,5 mm2).

• apprécient la morphologie du canal où :

“ Points forts
C un aspect circulaire ou triangulaire signe l’étroitesse
constitutionnelle,
C un aspect trifolié est soit constitutionnel, soit le reflet
• Les valeurs des mesures osseuses du canal sont mal d’une hypertrophie dégénérative des articulaires
corrélées à la clinique, car elles sont réalisées en décubitus postérieures.
et n’ont qu’une valeur indicative. Au niveau discal (sac dural et partie mobile) (Fig. 11A). Les
• Les mesures osseuses du canal se lisent sur la coupe coupes axiales :
axiale pédiculolamaire et dans le plan sagittal médian. • montrent que la surface du sac présente une valeur inférieure
à 80 mm2 (Tableau 1) (Fig. 1C, 2D, E, 3A, B, 5B, C, 8C, D, E,
10B, C, E, 17C) ;
La corrélation à la clinique est indispensable, compte tenu des • objectivent l’absence de graisse épidurale.
variations des séries rapportées et du fait que les mesures réalisées Séquence sagittale en imagerie par résonance magnétique T2
en décubitus sont significativement modifiées en orthostatisme et (Fig. 3C)
en mouvements dynamiques : de 10 % à 30 % de diminution, du
fait de l’accentuation des reliefs et des empreintes disco-ostéo- Cette séquence démontre :
phytiques et ligamentaires, et d’une éventuelle instabilité [2]. • l’extension en hauteur de la sténose ;
Une valeur de diamètre antéropostérieur du sac dural infé- • les empreintes sur le sac dural de l’annulus postérieur des
rieure à 10 mm est potentiellement pathogène et fortement disques ou des massifs articulaires et ligaments jaunes ;
pathologique en dessous de 6-7 mm [2, 4].
Selon les séries, 20 % à 40 % des sujets symptomatiques ont Sténose du canal latéral
des critères TDM d’étroitesse canalaire [1]. Récessus latéral (Fig. 2, 6, 7, 14)
Une réduction de 50 % de la valeur seuil de la surface durale
(130 mm2) est observée quand existent des altérations vasculai- C’est dans sa partie haute, et sous-jacente à L2, qu’il est au
res et électrophysiologiques des nerfs rachidiens [2]. mieux évalué sur les coupes axiales TDM et IRM (Fig. 6 A, B, 7A,
Pour s’affranchir des imperfections de la mesure en décubitus, 8F, 10D).
on calcule le rapport entre taille du sac en étroitesse maximum Il n’est analysable ni par les radiographies standards, ni pour
sur taille du sac au niveau pédiculaire sus-jacent. Une valeur de la myélographie, ni par les reconstructions sagittales TDM, ni
plus de 70 % a de grandes chances d’être symptomatique [3, 4]. par les séquences sagittales IRM.
Sa profondeur dépend de la largeur du pédicule et de la
Sténose centrale constitutionnelle et acquise forme du canal.
(Fig. 1 à 3, 5, 6, 8, 10, 17) Dans les causes constitutionnelles (Fig. 2C, 10D). Il est
étroit quand il est inférieur à 4 mm [2, 6, 17]. Son association
Coupes axiales
avec un canal étroit n’est pas obligatoire [3]. La forme en trèfle,
Dans le plan pédiculolamaire (partie fixe osseuse) (Fig. 11B). avec son étroitesse, est alors la plus susceptible d’être conflic-
Les coupes axiales : tuelle avec la racine qui transite.
• indiquent au mieux la taille limite ou l’étroitesse du canal Dans les causes acquises (Fig. 6, 7, 8F, 9, 10). Les coupes
osseux dans les diamètres antéropostérieurs et interpédiculai- axiales TDM et/ou IRM si elles montrent la morphologie, la
res (Tableau 1) ; déformation et sténose du récessus, ne peuvent parfois que

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Sténoses du canal lombaire ¶ 31-673-E-20

difficilement affirmer la réalité d’un conflit radiculaire d’origine C l’éventuel nodule de Gill de densité tissulaire plus ou
dégénérative à l’origine de la symptomatologie, ce conflit étant moins calcifié, à la face interne de l’isthme à expression
sous-estimé par l’IRM et la myélo-TDM [39]. endocanalaire ;
Le récessus est considéré comme suspect si son diamètre est • dans le plan sagittal TDM/IRM, le foramen y est rétréci :
inférieur à 5 mm et comme pathologique s’il est inférieur à C dans le sens horizontal :
4 mm (Tableau 1). – par le glissement,
En cas de subluxation dégénérative des apophyses articulaires – par l’éventuel nodule de Gill,
postérieures, les coupes axiales documentent le déplacement C dans le sens vertical : par le pincement discal toujours
antérieur de l’articulaire inférieure dans le récessus latéral. associé.
Foramens (Fig. 5, 6, 8, 10F) Ce plan permet ainsi d’évaluer :
• le pincement discal et le bourrelet rétrosomatique à l’étage
Formes constitutionnelles. Dans les formes constitutionnelles, impliqué (le plus souvent L5-S1) et la possible saillie discale
ils apparaissent étroits dans le plan sagittal sur les clichés focale aux étages sus-jacents ;
standards de profil, les reformatages TDM et les séquences IRM • la déformation foraminale avec la compression radiculaire
où ils ont perdu leur morphologie ovalaire supérieure. associée, par l’isthme lui-même ou l’éventuel cal à dévelop-
Leur implication pathogène n’est présente que s’il existe une pement foraminal.
association avec des facteurs dégénératifs acquis (cf. infra).
L’étude de la surface moyenne est la plus contributive [40, 41]
(Fig. 10F).
Formes acquises. Par causes ostéodiscales. Les coupes parasa-
gittales IRM et TDM documentent :
• la compression de la racine contre le pédicule (Fig. 5D) ;
“ Points forts
• la disparition ou régression de la graisse périradiculaire • Le récessus latéral est bien analysé dans le plan axial
(Fig. 6C, 8B, 10F).
pédiculolamaire ; il est normalement supérieur à 5 mm.
La sténose L5-S1 est fréquente car le foramen est, à cet étage,
constitutionnellement plus réduit qu’aux étages sus-jacents. • Le diamètre antéropostérieur moyen en regard de
Une sténose foraminale est d’autant plus suspectée qu’existe L3 est de 15 mm. Un diamètre inférieur à 12 mm est de
une sténose canalaire préexistante [42]. type étroit.
Par spondylolisthésis. Cela est bien démontré par TDM parasa- • La distance interpédiculaire normale est supérieure à
gittale et IRM, surtout en L4-L5 et L5-S1 selon son origine 21 mm. Il existe une étroitesse relative quand elle est
causale (Fig. 8A). inférieure à 20 mm et absolue si elle est inférieure à
Si l’origine causale est dégénérative, en L4-L5 où il prédomine, 15 mm.
le rétrécissement est réalisé horizontalement par le glissement et • Le diamètre antéropostérieur normal du sac dural
l’hypertrophie arthrosique de l’articulaire inférieure et dans le mesuré au niveau discal en L4-L5 est de 12 mm. Une
sens vertical par le pincement discal.
valeur inférieure à 7 mm est pathologique et signe une
La TDM, dans le plan axial en fenêtrage osseux, documente
(Fig. 7A, 8C, D, E, F) : étroitesse avérée.
• la subluxation articulaire uni-, bilatérale, symétrique ou • La surface du fourreau dural est normale si elle est
asymétrique ; supérieure à 130 mm2, en regard du disque. Une valeur
• des interlignes facettaires plus ou moins élargis ; inférieure à 80 mm2 signe une étroitesse absolue.
• la déformation facettaire (concave, convexe) ;
• la perte du cintre articulolamaire avec déplacement antérieur
de l’articulaire inférieure de la vertèbre sus-jacente ;
• le retentissement dural ; Saccoradiculographie (Fig. 17)
• le phénomène de vide intra-articulaire postérieur signant Lorsque la saccoradiculographie est réalisée debout, c’est de
l’instabilité articulaire (Fig. 7A, 8C, D, E) ; profil avec cliché en position neutre, flexion, extension, que
• le pincement radiculaire (Fig. 7A). s’évalue le niveau réel de la sténose, le pourcentage de sténose
du sac dural.
Elle précise les rétrécissements permanents (empreintes
dicales, ligamentaires, articulaires postérieures) et dynamiques
“ Point fort segmentaires dans le cadre d’un bilan préopératoire.
Elle est indiquée en dernier lieu dans les sténoses acquises :
• en cas de discordance radioclinique ;
Le phénomène de vide intra-articulaire postérieur signe • pour la recherche de l’extension en hauteur de la sténose (en
une instabilité articulaire. cas de contre-indication à l’IRM) ;
• pour l’identification des étages les plus rétrécis, précisant le
ou les étages à opérer, la présence d’une instabilité associée,
conduisant à la libération canalaire avec fixation inter-
Les coupes sagittales (Fig. 8A) étudient : vertébrale.
• le rétrécissement canalaire induit par le listhésis quand il est Elle précède la myélo-TDM, profitant de l’opacification des
présent en décubitus ; espaces sous-arachnoïdiens, d’autant plus s’il existe un blocage
• le pincement discal. complet radiculographique.
Par spondylolyse, en L5-S1 où il prédomine, les radiographies La limite de ce type d’examen est qu’il nécessite une ponc-
standards de trois quarts identifient la solution de continuité tion lombaire, parfois difficile en raison des lésions dégénérati-
isthmique. ves postérieures, de la taille du sac résiduel au niveau de l’étage
L’imagerie en coupe montre : concerné ou de l’existence d’une scoliose associée.
• dans le plan axial TDM sur la coupe pédiculolamaire :
C la solution de continuité de l’arc postérieur en avant des
articulations postérieures, à différencier de l’interligne
Imagerie en charge en tomodensitométrie
articulaire normal, car il est : et imagerie par résonance magnétique
– irrégulier, Des études ont montré que la charge axiale diminue la
– de contours mal limités, surface canalaire [1-3, 17, 21, 42-52], mais elles n’ont pas montré de
– de berges mal ou non condensées, corrélation entre la surface du sac en TDM avec charge et la
– sans encoche de l’insertion capitulaire, symptomatologie clinique de sténose.

Radiologie et imagerie médicale - musculosquelettique - neurologique - maxillofaciale 17

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• des lésions dégénératives (discopathies, arthrose) ;

“ Point fort
• des troubles de la statique ;
• de l’instabilité.
Dans un deuxième temps, en cas d’aggravation et/ou de
La saccoradiculographie suivie d’une myélo-TDM n’est résistance au traitement médical, une IRM ou une TDM sont
indiquée qu’en bilan préopératoire, pour l’identification réalisées.
des étages les plus rétrécis en cas d’atteinte pluriétagée. Si un traitement chirurgical est envisagé et qu’il est nécessaire
d’identifier avec précision les étages les plus concernés en cas
d’atteinte multiétagée, il est réalisé une radiculographie avec
myélo-TDM.
Néanmoins, certaines études ont montré que la mise en
charge offrirait la détection de sténoses quand la réduction était
supérieure de 15 mm ou atteignait la valeur seuil inférieure de
75 mm2 [44, 53, 54]. ■ Conclusion
L’absence de réelle corrélation clinique de réduction par la
charge indique que ce seul critère de réduction est insuffisant L’allongement de la durée de vie favorise l’émergence de
pour expliquer le caractère pathogène de cette constatation. pathologies liées au développement d’un canal osseux lombaire
En charge, les critères de sténoses (inférieures à 100 mm2) rétréci.
sont accentués entre 30 % et 13 % selon les séries [50, 53]. Les potentialités de l’imagerie non invasive rendent plus aisée
La taille du sac dural est très variable et il semble qu’il faille et plus fréquente la recherche de sténose du canal lombaire.
un rétrécissement de diamètre antéropostérieur d’au moins les Cette imagerie occupe une place stratégique dans le diagnostic,
deux tiers antéropostérieurs du sac, avant d’obtenir une l’extension et le type de la sténose dans le bilan pré-
claudication [13]. thérapeutique.
On sait que la mise en charge modifie les dimensions du Si l’imagerie en coupes est la plus performante, seule la
canal, la morphologie discale, à même de constituer une saccoradiculographie apprécie au mieux la composante dynami-
aggravation d’une sténose tant au niveau central que latéral. que de l’étroitesse canalaire.
Pour contourner le décubitus, sont réalisables différentes L’imagerie par IRM à champ ouvert, quand elle autorise
modalités. l’orthostatisme, semble alors la plus adaptée pour cette évalua-
tion diagnostique et préthérapeutique.
Tomodensitométries et imageries par résonance
magnétique réalisées membres inférieurs
en extension Conflit d’intérêt : aucun.
Influence de la position du décubitus .

En décubitus et membres inférieurs fléchis, il existe un


agrandissement du canal qui augmente de 11 % et diminue de ■ Références
11 % en réduction par extension des membres inférieurs [39]. [1] Lecouvet F, Banse X, Lebon C, Malghem J, Cosnard G. Pathologie
Il existe une lordose similaire en position debout et en rachidienne dégénérative. In: Imagerie de la colonne vertébrale et de la
décubitus membres inférieurs étendus [46]. Cette hyperlordose moelle épinière. Paris: Masson; 2007. p. 81-93.
peut être obtenue en installant le patient en décubitus dorsal, [2] Dietemann JL. Sténoses du canal rachidien. In: Dietemann JL, editor.
le bassin soulevé et les jambes tendues, recréant ainsi celle Imagerie du rachis lombaire. Paris: Masson; 1994. p. 79-92.
induite lors de l’orthostatisme. [3] Laredo JD, Abi-Ayad A. Canaux lombaires étroits et rétrécis. In
Ce mouvement d’extension rachidienne réduit les dimensions Imagerie ostéoarticulaire. In: Laredo JD, Morvan G, Wybier M, editors.
du canal, du sac dural et des foramens en favorisant le bombe- Pathologie locale. Paris: Masson; 1998. p. 892-903.
ment postérieur du disque, le rapprochement des épineuses et [4] Laredo JD. Sténoses du canal central. In: Laredo JD, Biard M,
des lames, influant sur les mouvements des ligaments jaunes et Wybier M, editors. Scanner du rachis lombaire. Paris: Masson; 1989.
de la graisse épidurale postérieure et foraminale, ainsi que sur p. 47-60.
le compartiment vasculaire veineux épidural qui peut se trouver [5] Resnick D. Degenerative diseases of the spine. In: Resnick D, editor.
effacé ou dilaté. Ce mouvement d’extension rachidienne est un Diagnosis of bone and joint disorder. Philadelphia: WB Saunders;
facteur prépondérant dans la réduction du diamètre 2002. p. 1455-8.
canalaire [42-44]. [6] Morvan G. L’imagerie des sténoses lombaires. J Radiol 2002;83:
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Système de compression axiale [7] Louis R. Canal vertébral. In: Chirurgie du rachis. Anatomie chirurgi-
cale et voies d’abord. Berlin: Springer-Verlag; 1982. p. 78-9.
L’utilisation d’un dispositif de compression axiale lors du [8] Epstein BS, Epstein JA, Lavine L. The effect of anatomic variation in
décubitus est décrite comme utile [44, 52]. the lumbar vertebrae and spinal canal on cauda equina and nerve root
L’IRM en compression apparaît d’un intérêt à confirmer, plus syndromes. AJR Am J Roentgenol 1964;91:1055-63.
marquée que pour la TDM dans les mêmes conditions pour les [9] Verbiest H. Pathomorphologic aspects of developmental lumbar
canaux de taille limite où elle peut démasquer des anomalies stenosis. Orthop Clin North Am 1975;6:177-95.
dans 10 % des cas avec claudication, ainsi qu’en cas de sciatique [10] Ulrich CG, Binet EF, Sanecki MG, Kieffer SA. Quantitative assessment
typique avec discopathie, mais sans conflit identifiable [44]. of the lumbar spinal canal by CT. Radiology 1980;134:137-43.
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debout [12] Malghem J, Lecouvet F, Willem X, Van de Berg B, Laredo JD,
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Une bonne corrélation a été démontrée avec des mesures In: Lecouvet F, Goupille P, Guigui P, Feydy A, Wybier M, editors. Le
myélographiques [42]. Cependant, les IRM ouvertes permettant rachis. Montpellier: Sauramps Médical; 2008. p. 147-55.
l’orthostatisme sont peu disponibles. [13] Cotten A, Laredo JD. Étude critique de la mensuration des sténoses du
canal lombaire central. In: Le Rachis lombaire dégénératif.
Montpellier: Sauramps Médical; 1998. p. 309-14.
■ Stratégie d’imagerie [14] Schonstrom NS, Bolender NF, Spengler DM. The patho morphology of
spinal stenosis as seen on CT Scans of the lumbar spine. Spine 1985;
Dans un premier temps, des clichés standards sont réalisés 10:806-11.
pour identification : [15] Gardeur D. Sténoses canalaires lombaires. In: Gardeur D, editor.
• des signes de sténose constitutionnelle ; Scanner et IRM du rachis lombaire. Paris: Ellipses; 1994. p. 146-61.

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P. Vandermarcq (p.vandermarcq@chu-poitiers.fr).
S. Velasco.
P. Ardilouze.
S. Boucebci.
Pôle imagerie, Service de radiologie, CHU de Poitiers, 2, rue de la Milétrie, 86000 Poitiers, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Vandermarcq P., Velasco S., Ardilouze P., Boucebci S. Sténoses du canal lombaire. EMC (Elsevier Masson
SAS, Paris), Radiologie et imagerie médicale - musculosquelettique - neurologique - maxillofaciale, 31-673-E-20, 2011.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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