Neurosciences Et Méditation
Neurosciences Et Méditation
Neurosciences Et Méditation
Angélina Carpenet
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12) Le zen sous l’éclairage de la science : neurosciences et méditation
-Les neurones
La valeur de l’interaction
L’intérêt que présente la méditation pour notre vie quotidienne repose sur
l’interaction entre l’esprit « Le Dharma » le cerveau, le système nerveux, les glandes
endocrines et les substances biochimiques du système limbique.
De nos jours grâce aux progrès scientifiques, nombreux sont ceux qui pensent que la
méditation est un moyen de soigner les maladies psychosomatiques, le stress, les
troubles du rythme circadien (où le bouleversement des cycles éveil-sommeil) causant
chez la femme le cancer du sein par déficit de mélatonine.
Quelques pays comme la Grande Bretagne, le Japon, les Etats unis, ont déjà intégré la
méditation dans leur système d’éducation.
Si en méditation, les yeux sont utilisés pour voir un objet dans le mode de l’ici et
maintenant, le processus de la vision stimulera le mécanisme de la nature visuelle qui
se trouve à la partie postérieure de l’hémisphère gauche. Simultanément, les
impulsions nerveuses se dirigent directement vers le mécanisme de la nature de la
cognition. Au même moment, nous reconnaissons clairement comment est l’objet qui
se présente à nos yeux. A cet instant le réseau de fibres nerveuses lié à la nature de la
vision ou de la cognition est activé pour être directement connecté au système
limbique au milieu du cerveau. L’image obtenue par IRMf et visible sur l’ordinateur
couplé montre que la partie intérieurs du système limbique est rouge, correspondant à
l’aire activée.
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Au même moment un autre axe de chaînes est activé, constitué en premier lieu par
l’hypothalamus puis l’hypophyse et finalement le système nerveux autonome.
Nous pouvons voir clairement que la pratique méditative doit être rigoureusement
conforme à la technique et que l’esprit éveillé (qui ne raisonne pas, ne fouille pas
dans le passé, n’exerce aucune discrimination) jour un rôle essentiel.
C’est l’esprit qui émet les impulsions lesquelles parviennent directement à l’aire
gnostique et à d’autres régions du système limbique concernées. A la suite intervient
l’action d’une autre chaîne.
A l’inverse, des résultats qui laissent à désirer viennent du fait que les trois
mécanismes frontaux ont été utilisés pour la pratique : l’esprit pensant, la conscience
mentale et l’intellect dénaturant.
Pendant la méditation c’est donc l’esprit qui détient le rôle déterminant et l’esprit
c’est soi-même, baignant dans l’harmonie ou noyé dans la disharmonie, soi-même en
paix et en joie ou dans l’exaspération, soi-même en bonne ou mauvaise santé.
-De savoir combiner l’enseignement et la technique pour activer l’un des trois ou
quatre composants du mécanisme sensoriel
L’état d’éveil concerne l’intellect car en réalité, soi-même n’est qu’un concept.
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transmises à l’hypothalamus et à l’amygdale, d’où émergent des nuances
émotionnelles en réponse aux informations reçues.
Ce système limbique est support fondamentale des émotions ou des sentiments dans
le cerveau humain.
-les deux aires préfrontales (conscience et base mentale) envoient des données
émotionnelles à l’hypothalamus
-La totalité de l’esprit erroné ou des formations mentales prend forme dans
l’hypothalamus et s’exprime depuis cette structure. Les émotions et les impulsions
sont aussitôt transmises dans deux directions :
1) les viscères en produisant des effets néfastes (par exemple ulcère gastrique,
hypertension) ou bénéfiques.
Un esprit qui n’est pas tranquille, qui est inquiet et dans la souffrance envoie des
impulsions au cerveau. Celui-ci répond en les transmettant au système limbique où les
régions correspondantes réagissent en sécrétant des substances chimiques en rapport
avec les niveaux émotionnels en présence. Les organes internes en subissent les
conséquences. A l’inverse, un corps en proie à la maladie inquiète l’esprit. Au total,
l’esprit récolte le fruit des émotions et sentiments qu’il a lui-même générés.
Fonction et composition
Les fonctions imparties au système limbique sont :
a)L’esprit, la base mentale, la conscience des aires préfrontales des deux hémisphères
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b) Le mécanisme sensoriel comprenant les 4 gnosies : visuelle, auditive, tactile et
cognitive non verbale
Il est également impliqué dans les impressions à travers les sentiments et dans la
pensée à travers la cognition.
1) L’hypothalamus
Il est situé derrière les yeux au-dessous du thalamus et au- dessus de l’hypophyse. Il
pèse environ 4gr. Il régit tous les aspects comportementaux (alimentation, activité
sexuelle, sommeil (sécrétion de mélatonine), émotions, thermorégulation, fonctions
endocriniennes et le mouvement).Il peut régler les fonctions, la conscience mentale,
les comportements et les organes internes. Comme l’axe neural des groupes
nucléaires de l’hypothalamus s’étend jusqu’aux centres sympathiques et
parasympathique du tronc cérébral, les impulsions émanant de l’hypothalamus
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peuvent continuellement stimuler ou inhiber les centres autonomes inférieurs. On
peut le comparer à un relais.
2) Le Thalamus
Sources d’informations
Les entités suivantes envoient de l’information au thalamus :
-La formation réticulée envoie des informations d’ordre visuel, auditif, gustatif et
tactile
-L’hypothalamus transfère les odeurs, les sentiments psychologiques et les
sensations provenant des organes internes
-Le cervelet transfère l’équilibre corporel et l’orientation des sons
-La volonté d’action envoie les ordres aux organes internes, aux membres et au
tronc.
Fonctions
-Reçoit et transfère les signaux d’informations sensoriels vers les lobes frontaux,
pariétaux, occipitaux et temporaux.
-Intervient pour les sensations, les activités motrices corporelles, active le cortex
cérébral et la mémoire.
-La formation réticulée est la première station relais avant le thalamus. Celle-ci
joue un rôle important dans le transfert de l’information sensorielle dans toutes les
directions du cortex cérébral à partir des yeux, des oreilles, de la langue et de la
pensée. Il régule le niveau de connaissance, de vigilance, d’attention, les aires
émotionnelles de l’expérience des sens.
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3)L’hippocampe (la mémoire à long terme)
L’hippocampe est une masse de substance grise ayant la forme courbe d‘un cheval
de mer, il est associé à la mémoire à long terme des quatre aspects de la
connaissance.
Il joue un rôle majeur dans la mémoire des divers types de connaissances :
-Connaissance déclarative appartenant à la sphère de la conscience mentale
-Connaissance référentielle appartenant au domaine de la réflexion (base mentale)
-Connaissance déductive appartenant au champ de l’intellect
-Connaissance silencieuse appartenant à la sphère de la cognition
Exemple : ayant appris à conduire nous avons une connaissance des panneaux de
signalisation lorsque nous en rencontrons un nous n’avons pas besoin de
marmonner dans notre tête : nous en avons une connaissance tacite ou silencieuse.
C’est la connaissance visuelle du mécanisme d’interprétation général situé dans
l’aire de la nature visuelle qui fournit les données. Cette connaissance visuelle
implicite dépend de l’hippocampe qui distribue les informations stockées dans le
cortex.
Il nous arrive aussi de murmurer mentalement le contenu des objets que nos yeux
voient, nous avons affaire à la mémoire de la conscience mentale. S’il nous arrive
de ne pas reconnaître l’objet et que nous cherchons son nom en murmurant
mentalement nous faisons appel à la mémoire pensante ou mémoire de la base
mentale. Si nous reconnaissons l’objet après avoir réfléchi et raisonné c’est la
mémoire de l’intellect qui est entré en opération.
Fonctions
Il a de multiples fonctions :
-Mémoriser le son, les images, les noms, les évènements et toutes les perceptions
visuelles, olfactives, gustatives et tactiles. Il s’agit de la mémoire factuelle acquise
par l’étude mais de courte durée. Mais un nombre non négligeable de faits peuvent
être stockés par potentialisation à long terme(LTP) tels que ceux qui ont si
fortement excité les sens produisant des impressions qui laissent des marques quasi
indélébiles.
-Dans le care de l’apprentissage, la pratique et la répétition permettent de consolider
les traces mnésiques stockées, d’accumuler les expériences cognitives : c’est la
mémoire procédurale.
-Les maillons entre les stimuli avec conditions et les réponses avec conditions, entre
les allusions et les suggestions /signaux et les attitudes compatibles avec chaque
situation ont tous été stockés dans le siège de la mémoire à long terme pour devenir
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la mémoire procédurale. Par exemple si nous avons appris à faire du vélo étant
enfant, adulte nous gardons les automatismes et n’avons pas besoin de les évoquer
mentalement.
La mémoire procédurale est nécessaire en méditation de stabilisation (Samadhi).
Après de longs mois d’exercices sur le sujet « ne pas parler » la mémoire à long
terme a stocké les informations il suffit d’en évoquer le contenu pour que les
donnés emmagasinées se conforment à la procédure. Les neurones de l’aire
somato-sensorielle répondent au signal sans que l’esprit bavard se soit manifesté.
Si la pensée fausse venait par surprise à s’insinuer, une simple allusion au
leitmotiv « ne pas parler » ou à la connaissance tacite suffit pour l’arrêter.
Finalement la personne peut entrer en méditation profonde sans qu’il y ait de
conflit entre la pensée erronée et l’esprit vrai. Tel est le sens de la stimulation
conditionnée et la réponse conditionnée entre l’allusion à l’ordre « ne pas
parler » et l’attitude appropriée de l’aire somato-sensorielle avec la formation
verbale au repos.
-Les autres éléments de la mémoire à long terme sont constitués par les
connaissances générales acquises et comprises c’est la mémoire sémantique.
-Pendant la méditation des souvenirs chargés d‘émotions bons ou mauvais
concernant des périodes de notre vie ou des choses que nous avons vu dans des
films peuvent surgir comme s’ils étaient récents c’est la mémoire événementielle
ou épisodique, le dialogue mental ou vicara s’installe alors l’esprit s’attache au
faux ou est mené par l’illusion.
Il est important de noter que la mémoire sémantique et la mémoire épisodique
surgissent en général au même moment.
-Le rôle de l’hippocampe est de fournir une carte cognitive à quiconque veut partir
quel qu’en soit l’itinéraire vers l’objectif
qu’il s’est fixé.
En méditation, les sutras (la parole de Bouddha) symbolisent les cartes routières
mais les sutras ne font qu’exprimer la parole de Bouddha, mais cette parole ne
s’est pas encore manifestée pleinement dans notre esprit. Afin de savoir ce qu’est
la nature de la connaissance, il nous faut mettre en application l‘enseignement
des sutras et c’est cette mise en application qui est précisément la manière
d’établir la carte cognitive.
Cette carte cognitive est une carte que nous avons déjà utilisée ne serait-ce qu’une
fois et donc nous avons l’expérience du chemin. Pratiquer de manière répétitive une
méthode jusqu’à la perfection c’est accumuler des données dans la réserve de la
mémoire à long terme. Lorsque nous maîtrisons une méthode à la perfection, nous
avons confectionné la carte cognitive dans la réserve. Une fois que cette carte est
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confectionnée nous sommes en mesure d’utiliser la mémoire procédurale ou
mémoire non déclarative ou mémoire non pensante car nous pouvons faire les
choses sans réfléchir et sans dire un mot.
Voila pourquoi l’hippocampe nous apparait comme la banque de données
relatives au Samadhi ou méditation de stabilisation. Nous devons donc
confectionner cette carte cognitive à l’intérieur de l’hippocampe.
Caractéristiques
-L’hippocampe joue un rôle majeur dans la récupération des images des six facultés
des sens en d’autres termes les données de la mémoire à long terme surgissent
d’elle-même et prennent le chemin de la faculté mentale.
-Les images qui pénètrent par les yeux se dirigent vers l’hypothalamus en passant
par la formation réticulée. Au lobe occipital, deux voies se forment : l’une se dirige
vers la nature visuelle (aire d’interprétationGénérale), l’autre vers l’hippocampe
pour le stockage. La principale fonction de l’hippocampe est donc de stocker les
données transmises depuis le lobe occipital.
Structure
Il est directement associé avec de nombreuses fibres sensorielles des cinq groupes-
vision-son-odeur-saveur-toucher et de nombreuses aires cérébrales appelées
Dharmas (objets mentaux) telles que les aires de l’intellect, de la conscience
discriminante et de l’interprétation générale.
Il s’étend juste en dessous et le long des lobes temporaux et compte quelque 40
millions de neurones pyramidaux. Selon les estimations des chercheurs, à partir de
40 ans, chaque décennie voit environ 5% de ces neurones pyramidaux perdre leur
forme.
Endommagement de l’hippocampe
Lorsque l’hippocampe est endommagé, il est impossible d’aller jusqu’au bout du
processus de méditation. Le « Samadhi », théorie et pratique réunis, est basé sur
la mémoire à long terme. Il est néanmoins possible d recourir à d’autres
techniques-respiratoire-visuelle-auditive et tactile.
Les causes d’endommagement de l’hippocampe sont au nombre de deux :
-L’épilepsie source de troubles mnésiques
-Le déficit d’oxygène même sur un court laps de temps. De plus si la circulation
sanguine s’interrompt ou ralentit, cela provoque la perte des souvenirs récents
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(amnésie antérograde) mais pas des souvenirs anciens (amnésie rétrograde) du fait
que les faits récents ne sont pas transmis et stockés en mémoire.
De façon générale, les dommages subis par l’hippocampe provoquent l’amnésie.
Il est possible de restaurer la mémoire en stimulant le cerveau pour créer de
nouvelles synapses qui relient les neurones. Chez les adultes les neurones n peuvent
être régénérés mais ils peuvent établir une grande de synapses nouvelles pour
stocker les informations et assurer le contact inter neuronal. Par conséquent, si
l’hippocampe est activé de nouvelles synapses se forment, les anciennes se
renforcent et les divers types de mémoires retrouvent de la vigueur, c’est la
« potentialisation à long terme ».
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En même temps si la gnosie visuelle détermine que l’objet est sans danger réel,
l’information de retour parvient à l’amygdale qui éteindra la réaction de peur.
C’est pour cette raison que la mémoire émotionnelle dépend toujours du rôle de
l’amygdale qui est du coup considérée comme le premier Centre d’Action, le
deuxième étant l’aire septal.
Lorsque l’amygdale est surexcitée elle produit des sentiments d’aversion capables
d’aller jusqu’au meurtre ou a des troubles de comportements importants en
modifiant la personnalité : agitation, humeur batailleuse, augmentation de
l’appétence alimentaire et sexuelle.
Généralités
C’est une composante du système nerveux périphérique. C’est l’outil d‘expression
des états émotionnels et de sa propre connaissance.
Il comprend le Système nerveux sympathique(SNS) et le Système nerveux
parasympathique (SNP). Lorsque face aux changements exogènes, le système
nerveux sympathique est activé en vue de permettre à l’organisme d’apporter une
réponse adaptée à la réaction psychologique et émotionnelle suscitée, il sécrète des
substances biochimiques. Le système nerveux parasympathique fonctionne en
permanence pour réguler d nombreux organes internes et ce faisant il assure
l’harmonisation des états physiologiques des divers appareils internes-digestif-
excréteur-cardio-vasculaire etc…Les deux systèmes assurent l’équilibre interne du
corps pour la santé.
Signification
Le terme autonome vient du grec « Autos, soi-même » et « Nomos, loi » qui signifie
indépendance d’ ou le sens de « gestion par soi-même, libre administration selon
ses propres lois sans qu’interviennent les facultés intellectuelles. Les viscères
s’organisent de manière autonome sans que nous maîtrisions les tenants et les
aboutissants de leur fonctionnement et sans que nous puissions leurs donner des
ordres.
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Influences
Nous savons aujourd’hui que le SNA est par l’intermédiaire de l’hypothalamus sous
l’influence de quatre mécanismes :
-La pensée mentale (réflexion-raisonnement-jugement)
-L’intellect (déduction-invention-imagination
-La conscience (discrimination-comparaison-dualité)
L’hypothalamus reçoit des signaux de l’intellect éveillé créant des états de sérénité
et calme intérieur.
Par la méditation, il est possible de créer l’harmonie entre le système nerveux
sympathique et parasympathique. La bio-rétroaction en méditation est créée selon
cette approche : elle consiste à appliquer un sujet à une méthode de méditation
appropriée en utilisant un des 5 sens. Aussitôt le Système nerveux autonome
(SNA) est activé puis le Système nerveux sympathique (SNS) ou le Système
nerveux parasympathique (SNP).
Notre santé dépend de l’équilibre des 5 systèmes internes du corps à savoir :
-La structure de l’organisme (os, muscles, peau, tendons, nerfs, vaisseaux
sanguins)
-Les processus biochimiques internes sont crées par les substances chimiques
existant dans les produits alimentaires, les boissons et autres, consommés ou
inhalés, et ils s’intègrent dans l’organisme par les systèmes respiratoire et digestif
-Les effets de la pollution de l’environnement
-Les troubles fonctionnels du système nerveux dus à la consommation des produits
toxiques et à l’utilisation erronée ou excessive de ses fonctions (Travail intellectuel,
jeux vidéo etc.…)
-Certains processus émotionnels de l’esprit comme la lutte, la rivalité, la dispute,
l’envie, la jalousie, la rancœur, la colère ont pour effet que l’organisme a peu de
chances d’échapper à la maladie.
Par la méditation et la spiritualité, nous pouvons restaurer l’énergie biologique
interne et installer l’harmonie entre nous et les autres afin d’assurer l’auto-
guérison et protéger la santé.
Composition du SNA
Il comprend des fibres nerveuses qui régulent l’activité des muscles lisses, du
muscle cardiaque et des glandes.
Le sympathique comprend des voies qui partent de la moelle, il réagit à la peur, au
désir charnel et au dilemme »prendre les armes ou la fuite ».
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Le parasympathique part de l’encéphale ou de la partie inférieure de la moelle et
intègre les activités normales du corps.
Fonctions du SNA
Ses fonctions sont les suivantes :
-Il contrôle ou stimule les muscles viscéraux c'est-à-dire les vaisseaux sanguins, le
cœur, les intestins, l’estomac, les appareils excréteurs et les glandes endocrines.
-Il intervient dans les muscles lisses et essentiellement régule les cycles digestifs,
respiratoire et la circulation sanguine.
-Le système sympathique sécrète la noradrénaline (NA) qui suit le sang jusqu’au
corticosurrénales pour stimuler l’adrénaline.
Ces deux substances élèvent la tension artérielle et accélèrent le rythme cardiaque.
L’adrénaline empêche le foie de retenir le sucre, lequel passe dans le sang. La NA et
l’adrénaline créent des lipides dans le sang ainsi une hypersécrétion est source
d’obésité.
-Le parasympathique sécrète de l’acétylcholine (ACh) pour neutraliser l’effet de la
noradrénaline et de l’adrénaline, elle réduit le sucre et les lipides dans le sang.
Caractéristiques
Le SNA est continuellement en activité sachant qu’à tout instant, une partie peut
être plus active que l’autre. Cette activité est générée par les états émotionnels et le
silence intérieur. Selon la philosophie bouddhiste, l’angoisse, la peur la rancune
par exemple vont activer le système sympathique alors que la relaxation, la
sérénité et la pleine conscience sont du domaine du parasympathique.
Du point de vue de la méditation, le SNS est impliqué dans l’activité de l’esprit
erroné alors que le SNP est du domaine de l’activité de l’esprit vrai, de l’intellect
éveillé, de la connaissance silencieuse et du « soi calme ». Nous pouvons donc
dire que le SNP est impliqué dans l’expérience religieuse et spirituelle.
Le système sympathique
Il est composé de 2 chaines de fibres nerveuses qui s’étendent le long de la colonne
vertébrale et qui courent de la moelle épinière jusqu’aux divers organes et
structures qu’il peut contrôler.
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Il est impliqué dans l’expression d’états émotionnels dissimulés sources de
tourments, de peur, d’anxiété, de panique.
Le système parasympathique
Il est composé d’une part d’une chaîne de fibres nerveuses qui part du tronc cérébral
et constitue le nerf parasympathique crânien et de l’autre du nerf parasympathique
sacré qui est issu de la moelle épinière. Ces nerfs sont classés dans l’ordre partant
du tronc cérébral comme suit :
-Nerf moteur oculaire
-Nerf trijumeau
-Nerf facial
-Nerf glosso-pharyngien
-Nerf vague
Il est classé comme système de “recueillement” à l’œuvre lorsque l’esprit “tri-
temporel” ( passé, présent, future) ne se manifeste pas et qu’il n’y a que l’esprit
« d’ici et maintenant ».
En terminologie zen, le SNP est sous l’influence de l’esprit éveillé, de la
connaissance sans parole, la connaissance silencieuse, la connaissance lucide, la
sagesse-connaissance sans parole, la cognition sans parole, l’esprit vrai, la nature
de la connaissance. S’agissant de l’expérience spirituelle, il joue le rôle
principal : par la méthode « Samadhi »,(Recueillement) ou « Vipassa » (claire
vision), nous pouvons amener l’esprit à l’état d’apaisement, de calme mental
(Samatha) ou de profonde stabilisation dans l’état de Samadhi.
La récitation de sutras, la frappe de la cloche de bois, l’égrainage du chapelet, les
prières, l’invocation du nom de Bouddha, dans la solitude ou en groupe, toutes
ces dévotions relâchent la tension intérieure, activent le SNP et contribuent à
assurer l’équilibre fonctionnel du SNA.
Le cortex cérébral a ainsi été divisé en 4 lobes avec des fonctions différentes :
-Le lobe frontal droit dont la fonction est en relation avec la conscience et le lobe
frontal gauche avec la base mental et l’intellect.
Ces 3 aires sont dominées par le MOI et sont associées au langage, le murmure
mental (Vitakka) et le dialogue silencieux intérieur (vicara), pour produire l’état de
connaissance avec paroles. Ces trois aires sont des obstacles à la pratique de la
méditation bouddhique « Samadhi » qui est l’état de connaissance sans parole de la
nature de la connaissance. Lorsque le méditant atteint un niveau de « Samadhi
« stable, l’esprit bavard ou le murmure mental ou le dialogue intérieur où chacun se
parle à soi-même ne peuvent plus surgir en toute liberté.
-Le lobe occipital est en relation avec le vue (objet de la vision) et la nature de la
vision
-Le lobe temporal est en relation ave l’objet de l’audition (l’entendu) et la nature de
l’audition
-Le lobe pariétal assume deux fonctions importantes : il est en relation avec le toucher
des trois organes des sens : nez, langue, peau et la nature du toucher et il est en
relation avec la nature de la connaissance consciente en vue d’interpréter le milieu
environnant par la transmission de l’information à l’aire de Wernicke puis à l’aire de
Broca.
Dans la méditation, les trois lobes susmentionnés sont en relation avec les quatre
natures et les sept nuances de l’esprit noble – l’esprit du sage et l’esprit de Bouddha
ou l’ainsité. Ils jouent un rôle majeur pour le méditant qui veut progresser dans la
voie du développement de sa spiritualité pour connaître l’expérience de la
délivrance, de l’éveil et de la libération en cette vie même.
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Les onde Bêta
Pour le Zen, les ondes Bêta sont toujours associées avec les formations verbales et
les formations mentales, c'est-à-dire le murmure mental et le dialogue intérieur
silencieux et les sensations et perceptions respectivement.
Les ondes Bêta représentent l’esprit faux, formations verbales et mentales sont
présentent. Elles ont une fréquence de 14 à 30 Hz /sec (Hz=Hertz)
Dans la pratique méditative, les ondes Bêta apparaissent dans les cas suivants ;
-Chez les débutants, un environnement bruyant et agité fait apparaître les ondes
Bêta
-Dans la posture de méditation assise, des images surgissent à flots continus des
mémoires, en particulier de la mémoire à long terme. Le méditant n’arrive pas à les
endiguer et le dialogue interne s’instaure au sujet de ces images. Si le méditant
supporte stoïquement des douleurs lancinantes et l’engourdissement des membres
inférieurs au lieu de lever la séance, les ondes Bêta se manifestent aussi en
sautillant dans tous les sens et faire échouer a méditation.
Parmi les cinq agrégats (Skandhas), quatre – les sensations, les perceptions, les
compositions mentales et la conscience- représentent la fausse pensée et sont en
permanence présentent dés que les ondes Bêta apparaissent. Cependant si l’agrégat
des sensations surgit et que nous ne nous y attachons pas, aussitôt les ondes Thêta
apparaissent.
Pour maîtriser les ondes Bêta et générer des ondes Alpha, nous appliquons la méthode
du « Murmure mentale » pour supprimer l’habitude de pensée par les moyens
suivants : respirer en comptant de 1 à 10, réciter le nom de Bouddha réciter les
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mantras, compter mentalement, se concentrer sur des parties du corps ou observer des
sensations.
Pour maitriser les ondes Bêta au profit des ondes Thêta il suffit de regarder tout objet
se trouvant devant soi, appliquer le « juste connaître » (où juste savoir), les ondes
Bêta se réduisent. Egalement appliquer le « entendre, juste entendre » en écoutant le
son de cloche.
Elles indiquent la présence du murmure mental mais pas celle du dialogue intérieur
silencieux, elles équivalent à l’état de conscience lucide mais non dépourvue de
discrimination dualiste : il y a le « Moi « »d’une part et son objet de l’autre. D’une
manière générale les ondes Alpha se forment quand il y a :
Le Moi+ l’esprit+auto-suggestion+objet
Les ondes Alpha sont à l’opposé des ondes Bêta, elles reflètent la présence
permanente des perceptions.
Les ondes Alpha représentent la bonne pensée, positive, clairement instruite d’un
objet : c’est l’esprit concentré sur un seul point ou l’esprit ayant un point de chute
concret. C’est le « Je » focalisé sur « mon objet ».
Si en méditation nous nous transportons par l’auto-suggestion dans tel ou tel monde
ou si nous visualisons des images aussitôt surgissent les ondes Alpha.
Sur le plan physiologique, les ondes Alpha sont associées avec les yeux et l’état de
connaissance de la conscience discriminante ainsi qu’avec l’intellect raisonneur.
Lorsque nous nous entraînons à la technique « regarder la lumière du soleil » ou
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« Regarder les nuages flottés », nous produisons des ondes Alpha. Elles
apparaissent également lorsque nos gardons les yeux roulés vers le haut en
méditation.
Elles ont une fréquence de 4 à 8 Hz/sec. C’est l’état d’esprit de calme profond et de
profonde relaxation. De ce fait les ondes Thêta sont considérées comme la base de
tous les processus de « Samadhi »parce que le murmure mental et le dialogue
interne silencieux sont absents, ainsi que les formations mentales.
Lorsque le méditant consolide son état d’esprit sans murmure mental ni dialogue
interne silencieux pendant 5 à 10 minutes, aussitôt les ondes Delta apparaissent sur
l’écran de l’ordinateur.
Les ondes Delta ont une grande amplitude et une fréquence de 3 à 4 Hz/sec, voire1 à
3 Hz/sec. Sur l’écran de l’ordinateur elles ressemblent à un fil quasiment droit.
Cependant si a ce moment là in n’y a que les ondes Delta et que peu de temps après,
l’esprit redevient agité, ces mesures n’ont plus de valeur, le méditant doit tenir bon
cotre le murmure mental.
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En résumé
Avec l’activité rythmique de la « Cognition sans parole », nous pouvons atteindre
l’état de Delta et avec l’activité rythmique de la « Connaissance tacite ou de la
connaissance lucide », nous atteignons l’état de Thêta. Les ondes Delta équivalent à
l’état de « Samadhi profond » ou le deuxième degré avec « L’esprit unifié » et le
troisième degré avec la « Pleine conscience et la claire connaissance ».
Les ondes Delta apparaissent en situation de sommeil profond ou chez les personnes
sous anesthésie.
Sitaram Ranganatha
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1)Neurosciences et méditation
Les expériences de méditation ont donc été classées en deux grands types
poursuivant des buts différents liés aux états méditatifs et aux caractéristiques de la
méditation.
-Le premier type examine les différences entre l’état mental spécifique qui règne au
cours d’une séance de méditation
-Le deuxième type s’attache aux effets qui perdurent au-delà des moments de
pratique.
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Les recherches ont porté sur les quatre pratiques méditatives suivantes : la nature
visuelle la nature auditive, la nature tactile et la nature cognitive. L’étude visait à
identifier les régions du cerveau associées aux divers états sensoriels en méditation.
Il est a noté que si la méthode permet de procéder à une description des activations
cérébrales en méditation, elle n’est pas appropriée pour rechercher les effets de la
méditation sur le système nerveux autonome et la santé physique.
Protocole
Lors de la mise en place du protocole, l’appareillage technologique lourd ne
constituait pas un environnement propice à la méditation : les participants étaient
placés dans un tunnel étroit, plongés dans un bruit assourdissant. Il a donc fallu
disposer de praticiens chevronnés capables de plus d’alterner en quelques secondes
l’état de pensé normal (condition de contrôle) et l’état de méditation (condition
d’exécution des tâches). Il a donc été décidé d’allonger la durée des blocs, soit 3 fois
2 minutes chacun pour les situations de référence et 2 fois 3 minutes chacun pour
les situations d’exécution des tâches. Outre le signal BOLD, il a été enregistré des
signaux respiratoires et pulsatoires pour calculer l’évolution au cours du temps de
l’amplitude et de la fréquence respiratoires et de la fréquence des battements
cardiaques.
Tâches additionnelles
En plus du protocole relatif à la méditation il a été avec Maître Thich Thông Triêt
procédé à d’autres investigations.
En ce qui concerne les tâches de désignation d’objets vus, il a été projeté es images
d’animaux sur un écran placé à l’intérieur du scanner que le participant pouvait voir à
l’aide d’un miroir. Il était demandé à ce dernier de nommer mentalement (sans
verbalisation) l’objet vu.
Quelques autres séances avec le Maître ont été consacrées à un travail d’investigation
des différents degrés d’immersion méditative selon les descriptions faites par
Bouddha :
Elle équivaut au quatrième degré de Samadhi. A ce stade l’esprit atteint un tel degré
de tranquillité que le souffle en vient de temps en temps à s’interrompre.
Lorsque le méditant parvient à cet état il est tout à son aise pour entrer pour entrer
en Samadhi ou en sortir sur simple claquement des doigts.
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-Désactivation dans la région préfrontale du cerveau, à savoir BA10 sollicitée dans
les processus stratégiques, notamment la récupération de l’information et les fonctions
exécutives.
-Désactivation dans le gyrus cingulaire postérieur sollicité dans le réseau par défaut
de la fonction cérébrale
27
28
Résultats spécifiques
29
Les divers niveaux de pensée
30
Conclusions
Il ressort des résultats que la méditation Sunyata accroit la perception des stimuli
extérieurs et l’intéroception (des états corporels internes) comme le montre
l’augmentation de l’activité des aires sensorielles et de l’insula en comparaison de
l’état de pensée courante. Ce type de méditation réduit la pensée discursive comme
le montre une désactivation constante de BA10 impliqué dans la récupération des
souvenirs, la planification et la fonction exécutive.
Ces résultats sont une marche vers le progrès car la méditation se place aujourd’hui
dans une perspective nouvelle, celle d’une science expérimentale du spirituel.
31
La dopamine est une substance très prometteuse pour le traitement de la maladie de
Parkinson et la schizophrénie. Habituellement, les personnes atteintes d’hallucinations
auditives ou visuelles souffrent d’un déficit en dopamine et d’excédent de glutamate
dans l’aire auditive cérébrale et l’aire visuelle dans le cortex cérébral. Si ces personnes
apprennent à pratiquer les techniques de relaxation de la pensée et de l’esprit, du nerf
facial et de la langue, la sécrétion de mélatonine les soulagera.
32
Neurosciences et méditation
lundi 30 août 2010, par Lerab Ling
Peu de gens sont plus qualifiés que Matthieu Ricard pour parler de la collaboration entre science et
bouddhisme. Formé à la biologie moléculaire et moine bouddhiste depuis plus de trente-cinq ans, il a
énormément contribué au dialogue de plus en plus fécond entre scientifiques et pratiquants
bouddhistes et il est fréquemment le sujet d’expériences scientifiques sur la méditation. Il explique
ici certaines des découvertes qu’ont permises ces expériences et leurs implications pour l’avenir.
En 2000, une rencontre exceptionnelle eut lieu à Dharamsala, en Inde. Quelques-uns des meilleurs
spécialistes des émotions, psychologues, chercheurs en neurosciences et philosophes passèrent une
semaine entière à discuter avec le Dalaï-Lama dans l’intimité de sa résidence située sur les
contreforts de l’Himalaya. C’était aussi la première fois que j’avais l’occasion de prendre part aux
rencontres fascinantes organisées par l’Institut Mind and Life qui fut fondé en 1987 par Francisco
Varela, un chercheur renommé en neurosciences, et Adam Engle, un homme d’affaires américain. Le
dialogue portait sur les émotions destructrices et sur la façon de les gérer. [1]
Lors de cette rencontre, un matin, le Dalaï-Lama déclara : « Toutes ces discussions sont fort
intéressantes, mais que pouvons-nous vraiment apporter à la société ? » À l’heure du déjeuner, les
participants se réunirent pour discuter avec animation, débat qui déboucha sur la proposition de
lancer un programme de recherche sur les effets à court et à long terme de l’entraînement de l’esprit,
ce que l’on appelle généralement « méditation ». L’après-midi, en présence du Dalaï-Lama, ce projet
fut adopté avec enthousiasme. Ce fut le début d’un passionnant programme de recherche, celui des
« neurosciences contemplatives ».
Plusieurs
études,
auxquelles
j’eus
la
chance
de
participer
dès
le
départ,
furent
lancées
dans
les
laboratoires
du
regretté
Francisco
Varela
en
France,
de
Richard
Davidson
et
Antoine
Lutz
à
Madison
(Wisconsin),
de
Paul
Ekman
et
Robert
Levenson
à
San
Francisco
et
Berkeley,
de
Jonathan
Cohen
et
Brent
Field
à
Princeton,
de
Stephen
Kosslyn
à
Harvard
et
de
Tania
Singer
à
Zurich.
Après
la
phase
d’exploration
initiale,
une
vingtaine
de
méditants
expérimentés
furent
soumis
à
des
33
tests
:
moines
et
laïcs,
hommes
et
femmes,
Orientaux
et
Occidentaux,
tous
ayant
effectué
entre
dix
mille
et
cinquante
mille
heures
de
méditation
consacrées
au
développement
de
la
compassion,
de
l’altruisme,
de
l’attention
et
de
la
pleine
conscience.
Plusieurs
articles
publiés
dans
de
prestigieuses
revues
scientifiques
ponctuèrent
ces
travaux,
[2]
conférant
par
là
ses
lettres
de
noblesse
à
la
recherche
sur
la
méditation
et
la
gestion
de
l’équilibre
émotionnel,
domaine
qui,
jusqu’alors,
n’avait
guère
été
pris
au
sérieux.
Pour
reprendre
les
termes
de
Richard
Davidson,
«
ces
travaux
semblent
démontrer
que
le
cerveau
peut
être
entraîné
et
modifié
physiquement
d’une
manière
que
peu
de
gens
auraient
imaginée.
»
Par
ailleurs,
Stephen
Kosslyn,
directeur
du
département
de
psychologie
à
l’université
Harvard
et
spécialiste
mondial
de
l’imagerie
mentale,
déclarait
lors
de
la
rencontre
de
l’Institut
Mind
and
Life
organisée
au
MIT
de
Boston
:
«
Nous
devons
faire
preuve
d’humilité
devant
la
masse
de
données
empiriques
fournies
par
les
contemplatifs
bouddhistes.
»
Un
bienfait
global
Les
méditants
expérimentés
ont
la
faculté
d’engendrer
des
états
mentaux
précis,
ciblés,
puissants
et
durables.
Des
expériences
ont
démontré
notamment
que
la
zone
du
cerveau
associée
à
des
émotions
comme
la
compassion,
par
exemple,
présentait
une
activité
considérablement
plus
grande
chez
les
personnes
qui
avaient
une
longue
expérience
méditative.
Ces
découvertes
indiquent
que
les
qualités
humaines
peuvent
être
délibérément
cultivées
par
un
entraînement
mental.
D’autres
expériences
scientifiques
ont
également
montré
qu’il
n’était
pas
nécessaire
d’être
un
méditant
surentraîné
pour
bénéficier
des
effets
de
la
méditation
et
que
vingt
minutes
de
pratique
quotidienne
contribuent
significativement
à
la
réduction
de
l’anxiété
et
du
stress,
de
la
tendance
à
la
colère
(dont
les
effets
néfastes
sur
la
santé
sont
bien
établis)
et
des
risques
de
rechute
en
cas
de
dépression
grave.
Huit
semaines
de
méditation
sur
la
pleine
conscience
(de
type
MBSR),
[3]
à
raison
de
trente
minutes
par
jour,
s’accompagnent
d’un
renforcement
notable
du
système
immunitaire
et
des
facultés
d’attention,
ainsi
que
d’une
diminution
de
la
tension
artérielle
chez
les
sujets
souffrant
d’hypertension
et
d’une
accélération
de
la
guérison
du
psoriasis.
[4]
En
pratique,
il
n’est
pas
nécessaire
de
méditer
pendant
de
longues
durées
mais
il
est
indispensable
de
le
faire
régulièrement.
Si
le
cerveau
est
sollicité
régulièrement,
une
trentaine
de
jours
environ
suffisent
pour
voir
apparaître
une
modification
des
fonctions
neuronales.
L’étude
scientifique
de
l’influence
des
états
mentaux
sur
la
santé,
autrefois
considérée
comme
fantaisiste,
est
donc
de
plus
en
plus
à
l’ordre
du
jour.
[5]
Sans
vouloir
faire
de
sensationnalisme,
il
importe
de
souligner
à
quel
point
la
méditation
et
«
l’entraînement
de
l’esprit
»
peuvent
changer
une
vie.
Nous
avons
tendance
à
sous-‐estimer
le
pouvoir
de
transformation
de
notre
esprit
et
les
répercussions
que
cette
«
révolution
intérieure
»,
douce
et
profonde,
peut
avoir
sur
la
qualité
de
notre
vécu.
Dans quelle mesure peut-on entraîner son esprit à fonctionner de manière constructive, à remplacer
l’obsession par le contentement, l’agitation par le calme, la haine par la bienveillance ? Voilà vingt
ans, un dogme presque universellement accepté dans le milieu des neurosciences voulait que le
cerveau contienne tous ses neurones à la naissance et que leur nombre ne soit pas modifié par les
expériences vécues. À présent, on sait au contraire que jusqu’à la mort il y a production de nouveaux
neurones et l’on parle plutôt de « neuroplasticité », un terme qui rend compte du fait que le cerveau
évolue continuellement en fonction de nos expériences et peut être profondément modifié à la suite
d’un entraînement spécifique, l’apprentissage d’un instrument de musique ou d’un sport, par
exemple. Or l’attention, l’altruisme et autres qualités humaines fondamentales peuvent, eux aussi,
être cultivés et relèvent pour une grande part d’un « savoir-faire » qu’il est possible d’acquérir.
L’un des grands drames de notre époque est de sous-estimer considérablement la capacité de
transformation de notre esprit. Nos traits de caractère perdurent tant que nous ne faisons rien pour les
améliorer et que nous laissons nos dispositions et nos automatismes se maintenir, voire se renforcer,
pensée après pensée, jour après jour, année après année.
Les études affirmant que 40 à 60% de nos traits de caractère sont déterminés par la génétique sont
contestées par les neuroscientifiques qui travaillent dans les domaines de la neuroplasticité et par les
spécialistes de l’épigénétique, une branche de la recherche en plein développement qui étudie la
manière dont l’expression des gènes est activée ou inhibée. Les gènes sont une sorte de plan qui peut
ou non être mis à exécution et qui n’a rien d’absolu. Même à l’âge adulte, l’expression des gènes
peut être très influencée par le milieu ambiant.
Nous ne trouvons pas anormal de passer des années à apprendre à marcher, à lire, à écrire, et à
apprendre un métier. Nous passons des heures à nous exercer physiquement pour être en forme, en
pédalant parfois avec assiduité sur un vélo d’appartement qui ne va nulle part. Pour entreprendre une
tâche, quelle qu’elle soit, nous devons éprouver un minimum d’intérêt ou d’enthousiasme et cet
intérêt vient du fait que nous sommes conscients des bienfaits que nous en recueillerons.
Par quel mystère l’esprit échapperait-il à cette logique et pourrait-il se transformer sans le moindre
effort, simplement parce qu’on le souhaiterait ? Cela n’aurait pas plus de sens que d’espérer jouer un
concerto de Mozart en tapotant de temps à autre sur les touches d’un piano.
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Nous sommes tous un mélange d’ombre et de lumière, de qualités et de défauts. Notre esprit peut
être notre meilleur ami comme notre pire ennemi. Mais cet état de fait n’est à la fois ni optimal ni
inéluctable. Chacun d’entre nous dispose du potentiel nécessaire pour s’affranchir des états mentaux
qui entretiennent nos souffrances et celles d’autrui, pour trouver la paix intérieure et pour contribuer
au bien d’autrui. Certes, il ne suffit pas de le souhaiter. Il faut entraîner son esprit. [7]
Nous déployons beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions extérieures de notre existence,
mais en fin de compte c’est toujours notre esprit qui fait l’expérience du monde et le traduit sous
forme de bien-être ou de souffrance. Si nous transformons notre façon de percevoir les choses, nous
transformons la qualité de notre vie. Et ce changement résulte d’un entraînement de l’esprit que l’on
appelle méditation.
On entend souvent dire que le bouddhisme vise à supprimer les émotions. Tout dépend de ce que
l’on entend par « émotion ». S’il s’agit de celles qui perturbent notre esprit, comme la haine,
l’anxiété et la jalousie, pourquoi ne pas s’en débarrasser ? S’il s’agit, au contraire, des sentiments
d’amour altruiste ou de compassion à l’égard de ceux qui souffrent, pourquoi ne pas les développer ?
Tel est, en tout cas, le but de la méditation.
Pour ce faire, l’introspection bouddhiste a recours à deux méthodes : l’une analytique, l’autre
contemplative. L’analyse consiste à examiner la nature de la réalité, laquelle est essentiellement
interdépendante et impermanente, et à évaluer honnêtement les tenants et les aboutissants de nos
souffrances et de celles que nous faisons subir à autrui. L’approche contemplative consiste à tourner
notre attention vers l’intérieur et à observer, derrière le voile des pensées et des concepts, la nature de
la « conscience pure » qui sous-tend toutes pensées et permet leur apparition. Cette faculté
fondamentale de « connaître » existe en l’absence de constructions mentales et d’objets de pensée.
Sécularisées et validées scientifiquement, ces techniques de méditation pourraient, par exemple, être
utilement intégrées au programme d’éducation des enfants – une sorte d’équivalent mental du cours
d’éducation physique – ainsi que dans la prise en charge thérapeutique des problèmes émotionnels
chez l’adulte.
Depuis trois ans, l’Institut Mind and Life a également organisé des rencontres de travail visant à
concevoir un programme d’intervention dans l’éducation pour développer de manière laïque
l’altruisme, l’équilibre émotionnel, l’attention et à réduire le stress. Une rencontre plénière avec le
Dalaï-Lama sur ce sujet est prévue à Washington en octobre 2009. Un programme sera ensuite mis à
l’essai dans plusieurs écoles américaines et les résultats seront comparés avec ceux d’un groupe
témoin.
Ainsi, ces récentes découvertes scientifiques ont changé notre perception de l’évolution du cerveau
au cours de la vie. Les esprits commencent à être prêts à accepter que ce n’est pas de la fantaisie et
que l’on touche au cœur des neurosciences et de la neurosplasticité, un domaine lui-même
relativement nouveau. Parallèlement, les nouvelles techniques d’IRM et d’électroencéphalogrammes,
de plus en plus puissantes et sophistiquées, conjuguées avec la participation de contemplatifs
expérimentés, nous ont menés à un âge d’or des « neurosciences contemplatives ». C’est passionnant
et il y a encore tant à découvrir.
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Source : La revue View, le Journal de Rigpa, août 2009
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