Neurosciences Et Méditation

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Neurosciences et méditation

Extraits de ma thèse : La communication par le silence au travers


de la méditation
D’après l’ouvrage de Maître Thông Triêt
Association de méditation SUNYATA

Angélina Carpenet

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12) Le zen sous l’éclairage de la science : neurosciences et méditation

A) Les connaissances scientifiques : le système Limbique


Le rôle de la méditation bouddhique
Aujourd’hui, pour apprendre et pratiquer la méditation, nous devons en savoir
davantage sur les points suivants :

-Les neurones

-Les substances biochimiques du système nerveux et des glandes endocriniennes

-Les fonctions du cerveau

-Les modalités de fonctionnement de l’esprit lorsque nous méditons dans les 4


postures, ambulatoire, debout, allongé et assis.

La valeur de l’interaction
L’intérêt que présente la méditation pour notre vie quotidienne repose sur
l’interaction entre l’esprit « Le Dharma » le cerveau, le système nerveux, les glandes
endocrines et les substances biochimiques du système limbique.

De nos jours grâce aux progrès scientifiques, nombreux sont ceux qui pensent que la
méditation est un moyen de soigner les maladies psychosomatiques, le stress, les
troubles du rythme circadien (où le bouleversement des cycles éveil-sommeil) causant
chez la femme le cancer du sein par déficit de mélatonine.

Quelques pays comme la Grande Bretagne, le Japon, les Etats unis, ont déjà intégré la
méditation dans leur système d’éducation.

Le rôle du système limbique


Le système limbique est constitué d’un grand nombre de centres. Ceux-ci interagissent
en vue de produire des résultats, bénéfiques ou préjudiciables pour le corps, l’esprit et
la sagesse spirituelle, par la sécrétion de substances biochimiques conformément aux
instructions données par l’esprit sous la forme d’impulsions nerveuses. Dès que nous
méditons, l’esprit émet des impulsions nerveuses qui s’activent sous forme d’ondes
cérébrales ou de neurotransmetteurs. Elles sont ensuite transmises à l’aire du cortex
cérébral liée à l’intention de l’esprit. Le rôle du cortex cérébral est d’interpréter l’ordre
en émettant continuellement des signaux, également sous forme d’ondes cérébrales,
vers le système limbique et d’autres aires apparentées.
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Le rôle de l’esprit
D’une manière générale, pratique correcte ou incorrecte, bons ou mauvais résultats,
tout repose sur le processus de réponse du système limbique.

Si en méditation, les yeux sont utilisés pour voir un objet dans le mode de l’ici et
maintenant, le processus de la vision stimulera le mécanisme de la nature visuelle qui
se trouve à la partie postérieure de l’hémisphère gauche. Simultanément, les
impulsions nerveuses se dirigent directement vers le mécanisme de la nature de la
cognition. Au même moment, nous reconnaissons clairement comment est l’objet qui
se présente à nos yeux. A cet instant le réseau de fibres nerveuses lié à la nature de la
vision ou de la cognition est activé pour être directement connecté au système
limbique au milieu du cerveau. L’image obtenue par IRMf et visible sur l’ordinateur
couplé montre que la partie intérieurs du système limbique est rouge, correspondant à
l’aire activée.
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Au même moment un autre axe de chaînes est activé, constitué en premier lieu par
l’hypothalamus puis l’hypophyse et finalement le système nerveux autonome.

Le traitement des maladies s’appuie sur l’activation de l’axe hypothalamus-système


endocrinien-système nerveux autonome.

Nous pouvons voir clairement que la pratique méditative doit être rigoureusement
conforme à la technique et que l’esprit éveillé (qui ne raisonne pas, ne fouille pas
dans le passé, n’exerce aucune discrimination) jour un rôle essentiel.

C’est l’esprit qui émet les impulsions lesquelles parviennent directement à l’aire
gnostique et à d’autres régions du système limbique concernées. A la suite intervient
l’action d’une autre chaîne.

Des substances biochimiques bénéfiques pour le corps sont libérées, assurant au


corps la santé, au mental la paix et à l’esprit la sagesse.

A l’inverse, des résultats qui laissent à désirer viennent du fait que les trois
mécanismes frontaux ont été utilisés pour la pratique : l’esprit pensant, la conscience
mentale et l’intellect dénaturant.

Pendant la méditation c’est donc l’esprit qui détient le rôle déterminant et l’esprit
c’est soi-même, baignant dans l’harmonie ou noyé dans la disharmonie, soi-même en
paix et en joie ou dans l’exaspération, soi-même en bonne ou mauvaise santé.

L’éveil : une condition nécessaire


Pour cette raison il est nécessaire que l’esprit soit en état d’éveil afin de distinguer
entre les pratiques méditatives correctes et celles qui ne le sont pas. L’état d’éveil
permet :

-De choisir l’enseignement correspondant aux besoins et adapté aux capacités

-De choisir la technique correspondant à l’enseignement

-De savoir combiner l’enseignement et la technique pour activer l’un des trois ou
quatre composants du mécanisme sensoriel

L’état d’éveil concerne l’intellect car en réalité, soi-même n’est qu’un concept.

La pratique régulière de la méditation est donc nécessaire pour :


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-L’entrainement des neurones à acquérir une nouvelle habitude qui est celle de
l’observance du silence

-Le stockage des données encodées dans la mémoire à long terme

-La construction d’une carte cognitive

En méditation, les cartes cognitives sont la clef de voûte du principe de pénétration


des sujets abstraits.

Origine du système limbique


Paul Broca neuroanatomiste français a créé le mot limbique en 1878. Il travaillait sur
la zone entourant le tronc cérébral au-dessous du cortex cérébral-le cortex cingulaire,
centre des perceptions- au- dessus du corps calleux et de l’hippocampe, le centre de la
mémoire à long terme au milieu des deux lobes temporaux. Il remarqua que le bord de
cette zone avait une forme arrondie, située à l’entrée et à la sortie des hémisphères
cérébraux, comme un seuil de porte. Il qualifia donc de « limbique » (du latin limbus,
bordure).Par la suite il adopta l’expression « grand lobe limbique » pour décrire
l’emplacement des facultés inférieures, par opposition aux « facultés supérieures »
situées sur le cortex cérébral.

Au milieu du xxe siècle un grand nombre de neuroscientifiques appelèrent le système


limbique « le cerveau viscéral » pour souligner son rôle capital dans le système
nerveux autonome (responsable des régulations viscérales) et dans les aspects
émotionnels et olfactifs.

En 1952, Paul Mc Lean neuroscientifique américain du Yale Médical University, lui


donna officiellement le nom de « Système limbique ».

Actuellement, les neuroanatomistes et neuroscientifiques utilisent cette expression


pour désigner l’organisation structurelle du système composé d’ un faisceau de fibres
nerveuses formant un système de circuit et les aires de substance grise qui entourent le
thalamus dans la partie centrale de chaque hémisphère et le diencéphale. La structure a
la forme d’un anneau et constitue un circuit neural qui entoure la partie supérieure du
tronc cérébral comprenant les régions olfactives, le gyrus cingulaire, l’hypothalamus,
l’aire de la mémoire à long terme et celle de la mémoire à court terme (que nous
classons comme mémoire émotionnelle) et la substance grise.

Récemment, les neuroscientifiques ont découvert que le thalamus contient un grand


nombre de zones réceptrices d’informations visuelles et olfactives, qui sont ensuite

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transmises à l’hypothalamus et à l’amygdale, d’où émergent des nuances
émotionnelles en réponse aux informations reçues.

Ce système limbique est support fondamentale des émotions ou des sentiments dans
le cerveau humain.

-les deux aires préfrontales (conscience et base mentale) envoient des données
émotionnelles à l’hypothalamus

-L’hypothalamus crée immédiatement les nuances associées avec chaque contenu


émotionnel inclus dans les facteurs mentaux tels que :

Haine –ignorance-cupidité-orgueil-doute- vues erronées-tristesse-joie-rancune-amour-


anxiété-peur-panique etc… en réponse aux signaux envoyés par les deux aires
préfrontales.

-La totalité de l’esprit erroné ou des formations mentales prend forme dans
l’hypothalamus et s’exprime depuis cette structure. Les émotions et les impulsions
sont aussitôt transmises dans deux directions :

1) les viscères en produisant des effets néfastes (par exemple ulcère gastrique,
hypertension) ou bénéfiques.

2) vers le centre nerveux (l’aire somato-sensorielle qui s’étend dans le sens


transversal au sommet de la tête provoquant l’expression de la détresse, de la
souffrance, de la joie, de l’enthousiasme, l’éclat du regard, le son de la voix etc..

En résumé c’est ce que l’on appelle le biofeedback ou rétroaction biologique.

Un esprit qui n’est pas tranquille, qui est inquiet et dans la souffrance envoie des
impulsions au cerveau. Celui-ci répond en les transmettant au système limbique où les
régions correspondantes réagissent en sécrétant des substances chimiques en rapport
avec les niveaux émotionnels en présence. Les organes internes en subissent les
conséquences. A l’inverse, un corps en proie à la maladie inquiète l’esprit. Au total,
l’esprit récolte le fruit des émotions et sentiments qu’il a lui-même générés.

Fonction et composition
Les fonctions imparties au système limbique sont :

C’est le centre de réception des informations venant de toute par

a)L’esprit, la base mentale, la conscience des aires préfrontales des deux hémisphères

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b) Le mécanisme sensoriel comprenant les 4 gnosies : visuelle, auditive, tactile et
cognitive non verbale

c) Les organes internes (leurs fonctions autonomes inconscientes)

d )Le tronc cérébral

e) Le milieu extérieur (conditions atmosphériques, climat, caractéristiques


saisonnières)

Le système limbique exprime les émotions ou l’absence d’émotions à trois niveaux


différents à travers les formations corporelles, verbales et mentales

Le système limbique joue un rôle dans le système nerveux autonome dans la


régulation de fonctions corporelles telle que la température du corps, la pression
sanguine et le niveau de glucose dans le sang, le contrôle des activités viscérales à
travers les diverses expressions émotionnelles notamment les émotions instinctives
(instinct de défense, vital, sexuel, compassion.

Il est également impliqué dans les impressions à travers les sentiments et dans la
pensée à travers la cognition.

Dans le cadre du concept bouddhique de karma, le système limbique joue un rôle


important dans la création, le déversement et la transformation du karma. Dans le
cadre des douze liens de causalité, le système limbique nous permet d’en voir deux qui
sont en rapport avec l’ignorance (émotions instinctives) et les formations (exprimant
les nuances de l’esprit erroné à travers le corps, la parole et la pensée). Sous l’angle
spirituel, le système limbique nous montre les liens de la pensée erronée et de
l’absorption méditative (Samadhi) avec les maladies mentales et physiques ou la
transformation mentale et la régulation physique des maladies psychosomatiques.

Les quatre mécanismes du système limbique

1) L’hypothalamus
Il est situé derrière les yeux au-dessous du thalamus et au- dessus de l’hypophyse. Il
pèse environ 4gr. Il régit tous les aspects comportementaux (alimentation, activité
sexuelle, sommeil (sécrétion de mélatonine), émotions, thermorégulation, fonctions
endocriniennes et le mouvement).Il peut régler les fonctions, la conscience mentale,
les comportements et les organes internes. Comme l’axe neural des groupes
nucléaires de l’hypothalamus s’étend jusqu’aux centres sympathiques et
parasympathique du tronc cérébral, les impulsions émanant de l’hypothalamus

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peuvent continuellement stimuler ou inhiber les centres autonomes inférieurs. On
peut le comparer à un relais.

Le rôle des centres


L’hypothalamus compte 7 centres chacun composés d’un grand nombre de noyaux.
Les neuroscientifiques ont découvert 22 groupes de petits noyaux dont le plus
important est le centre des réponses émotionnelles et de l’expression des
comportements corporels, verbaux et mentaux. Dans la méditation de stabilisation
(Samadhi) l’esprit devient serein, pur et silencieux, l’hypothalamus mobilise aussi
les moyens corporels et verbaux pour extérioriser ces nuances. Sans lui, notre
centre nerveux ou esprit ne pourrait exprimer correctement l’essence des nuances
des émotions et des sentiments comme ils sont en réalité. Par exemple, lorsque
vous criez contre quelqu’un sans éprouver de colère, vos cris n’influencent pas vos
organes. La colère est stimulée extérieurement alors qu’intérieurement elle n’existe
pas. En revanche si vous entrez dans une rage folle les impulsions prendront le
chemin de l’hypothalamus qui exprimera les nuances en rapport avec votre colère à
travers le système nerveux sympathique, les organes et toute la panoplie des gestes
corporels-membres, tête, visage, bouche, voix etc…
L’hypothalamus est sous le contrôle du centre nerveux qui inclut la faculté mentale
ou base de l’esprit (hémisphère gauche) y compris l’intellect (dénaturé et éveillé),
la conscience mentale discriminante (hémisphère droit) et la région triangulaire
situé à l’arrière de l’hémisphère gauche, appartenant au mécanisme sensoriel. Si
aucun de ces sites ne lui envoie d’impulsions contenant des messages tels que bon
ou mauvais, juste ou faux, déduction, sérénité, quiétude… il se maintiendra dans un
silence absolu.
Ainsi les neuroscientifiques le surnomment-ils « Bourse neurale ».
A cause de ces caractéristiques importantes et positives de l’hypothalamus, en vue
de traiter les troubles psychosomatiques, les psychologues et psychiatres font
désormais appel à la méditation pour agir sur les mécanismes hypothalamiques :
en effet les mutations et transformations internes selon les conceptions du Zen
prennent naissance dans l’hypothalamus, lorsque « la nature cognitive est
présente » car il crée des états de bio action.
En l’occurrence il est « Le Buffle Blanc » qui symbolise l’esprit vrai de l’histoire
du Zen chinois.
Considéré sous l’angle du karma, l’hypothalamus est en relation avec le groupe
des formations mentales. Il exprime toutes les nuances de l’esprit fallacieux par
le corps et la parole.
Dans ce cas c’est « Le Buffle Noir » des dix tableaux de buffle.
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Si nous nous « Eveillons » par la méditation, l’esprit vrai se manifeste ainsi que
la sagesse spirituelle et l’hypothalamus intervient pour réguler l’organisme lui
assurant le bonheur de la tranquillité et apportant la guérison des maladies
psychosomatiques.

2) Le Thalamus

Le thalamus et l’hippocampe constituent le diencéphale et sont tous deux situés


entre les deux hémisphères et le mésencéphale. Thalamus vient du
grec « Thalamos » chambre à coucher. Il est placé à l’intérieur du cerveau et à part
les odeurs qui parviennent directement à l’hypothalamus, toutes les informations
sensorielles s’y dirigent en premier lieu. C’est la structure de relais qui en
importance occupe la deuxième place.

Sources d’informations
Les entités suivantes envoient de l’information au thalamus :
-La formation réticulée envoie des informations d’ordre visuel, auditif, gustatif et
tactile
-L’hypothalamus transfère les odeurs, les sentiments psychologiques et les
sensations provenant des organes internes
-Le cervelet transfère l’équilibre corporel et l’orientation des sons
-La volonté d’action envoie les ordres aux organes internes, aux membres et au
tronc.

Fonctions
-Reçoit et transfère les signaux d’informations sensoriels vers les lobes frontaux,
pariétaux, occipitaux et temporaux.
-Intervient pour les sensations, les activités motrices corporelles, active le cortex
cérébral et la mémoire.
-La formation réticulée est la première station relais avant le thalamus. Celle-ci
joue un rôle important dans le transfert de l’information sensorielle dans toutes les
directions du cortex cérébral à partir des yeux, des oreilles, de la langue et de la
pensée. Il régule le niveau de connaissance, de vigilance, d’attention, les aires
émotionnelles de l’expérience des sens.

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3)L’hippocampe (la mémoire à long terme)
L’hippocampe est une masse de substance grise ayant la forme courbe d‘un cheval
de mer, il est associé à la mémoire à long terme des quatre aspects de la
connaissance.
Il joue un rôle majeur dans la mémoire des divers types de connaissances :
-Connaissance déclarative appartenant à la sphère de la conscience mentale
-Connaissance référentielle appartenant au domaine de la réflexion (base mentale)
-Connaissance déductive appartenant au champ de l’intellect
-Connaissance silencieuse appartenant à la sphère de la cognition
Exemple : ayant appris à conduire nous avons une connaissance des panneaux de
signalisation lorsque nous en rencontrons un nous n’avons pas besoin de
marmonner dans notre tête : nous en avons une connaissance tacite ou silencieuse.
C’est la connaissance visuelle du mécanisme d’interprétation général situé dans
l’aire de la nature visuelle qui fournit les données. Cette connaissance visuelle
implicite dépend de l’hippocampe qui distribue les informations stockées dans le
cortex.
Il nous arrive aussi de murmurer mentalement le contenu des objets que nos yeux
voient, nous avons affaire à la mémoire de la conscience mentale. S’il nous arrive
de ne pas reconnaître l’objet et que nous cherchons son nom en murmurant
mentalement nous faisons appel à la mémoire pensante ou mémoire de la base
mentale. Si nous reconnaissons l’objet après avoir réfléchi et raisonné c’est la
mémoire de l’intellect qui est entré en opération.

Fonctions
Il a de multiples fonctions :
-Mémoriser le son, les images, les noms, les évènements et toutes les perceptions
visuelles, olfactives, gustatives et tactiles. Il s’agit de la mémoire factuelle acquise
par l’étude mais de courte durée. Mais un nombre non négligeable de faits peuvent
être stockés par potentialisation à long terme(LTP) tels que ceux qui ont si
fortement excité les sens produisant des impressions qui laissent des marques quasi
indélébiles.
-Dans le care de l’apprentissage, la pratique et la répétition permettent de consolider
les traces mnésiques stockées, d’accumuler les expériences cognitives : c’est la
mémoire procédurale.
-Les maillons entre les stimuli avec conditions et les réponses avec conditions, entre
les allusions et les suggestions /signaux et les attitudes compatibles avec chaque
situation ont tous été stockés dans le siège de la mémoire à long terme pour devenir

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la mémoire procédurale. Par exemple si nous avons appris à faire du vélo étant
enfant, adulte nous gardons les automatismes et n’avons pas besoin de les évoquer
mentalement.
La mémoire procédurale est nécessaire en méditation de stabilisation (Samadhi).
Après de longs mois d’exercices sur le sujet « ne pas parler » la mémoire à long
terme a stocké les informations il suffit d’en évoquer le contenu pour que les
donnés emmagasinées se conforment à la procédure. Les neurones de l’aire
somato-sensorielle répondent au signal sans que l’esprit bavard se soit manifesté.
Si la pensée fausse venait par surprise à s’insinuer, une simple allusion au
leitmotiv « ne pas parler » ou à la connaissance tacite suffit pour l’arrêter.
Finalement la personne peut entrer en méditation profonde sans qu’il y ait de
conflit entre la pensée erronée et l’esprit vrai. Tel est le sens de la stimulation
conditionnée et la réponse conditionnée entre l’allusion à l’ordre « ne pas
parler » et l’attitude appropriée de l’aire somato-sensorielle avec la formation
verbale au repos.
-Les autres éléments de la mémoire à long terme sont constitués par les
connaissances générales acquises et comprises c’est la mémoire sémantique.
-Pendant la méditation des souvenirs chargés d‘émotions bons ou mauvais
concernant des périodes de notre vie ou des choses que nous avons vu dans des
films peuvent surgir comme s’ils étaient récents c’est la mémoire événementielle
ou épisodique, le dialogue mental ou vicara s’installe alors l’esprit s’attache au
faux ou est mené par l’illusion.
Il est important de noter que la mémoire sémantique et la mémoire épisodique
surgissent en général au même moment.
-Le rôle de l’hippocampe est de fournir une carte cognitive à quiconque veut partir
quel qu’en soit l’itinéraire vers l’objectif
qu’il s’est fixé.
En méditation, les sutras (la parole de Bouddha) symbolisent les cartes routières
mais les sutras ne font qu’exprimer la parole de Bouddha, mais cette parole ne
s’est pas encore manifestée pleinement dans notre esprit. Afin de savoir ce qu’est
la nature de la connaissance, il nous faut mettre en application l‘enseignement
des sutras et c’est cette mise en application qui est précisément la manière
d’établir la carte cognitive.
Cette carte cognitive est une carte que nous avons déjà utilisée ne serait-ce qu’une
fois et donc nous avons l’expérience du chemin. Pratiquer de manière répétitive une
méthode jusqu’à la perfection c’est accumuler des données dans la réserve de la
mémoire à long terme. Lorsque nous maîtrisons une méthode à la perfection, nous
avons confectionné la carte cognitive dans la réserve. Une fois que cette carte est
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confectionnée nous sommes en mesure d’utiliser la mémoire procédurale ou
mémoire non déclarative ou mémoire non pensante car nous pouvons faire les
choses sans réfléchir et sans dire un mot.
Voila pourquoi l’hippocampe nous apparait comme la banque de données
relatives au Samadhi ou méditation de stabilisation. Nous devons donc
confectionner cette carte cognitive à l’intérieur de l’hippocampe.

Caractéristiques

-L’hippocampe joue un rôle majeur dans la récupération des images des six facultés
des sens en d’autres termes les données de la mémoire à long terme surgissent
d’elle-même et prennent le chemin de la faculté mentale.
-Les images qui pénètrent par les yeux se dirigent vers l’hypothalamus en passant
par la formation réticulée. Au lobe occipital, deux voies se forment : l’une se dirige
vers la nature visuelle (aire d’interprétationGénérale), l’autre vers l’hippocampe
pour le stockage. La principale fonction de l’hippocampe est donc de stocker les
données transmises depuis le lobe occipital.

Structure
Il est directement associé avec de nombreuses fibres sensorielles des cinq groupes-
vision-son-odeur-saveur-toucher et de nombreuses aires cérébrales appelées
Dharmas (objets mentaux) telles que les aires de l’intellect, de la conscience
discriminante et de l’interprétation générale.
Il s’étend juste en dessous et le long des lobes temporaux et compte quelque 40
millions de neurones pyramidaux. Selon les estimations des chercheurs, à partir de
40 ans, chaque décennie voit environ 5% de ces neurones pyramidaux perdre leur
forme.

Endommagement de l’hippocampe
Lorsque l’hippocampe est endommagé, il est impossible d’aller jusqu’au bout du
processus de méditation. Le « Samadhi », théorie et pratique réunis, est basé sur
la mémoire à long terme. Il est néanmoins possible d recourir à d’autres
techniques-respiratoire-visuelle-auditive et tactile.
Les causes d’endommagement de l’hippocampe sont au nombre de deux :
-L’épilepsie source de troubles mnésiques
-Le déficit d’oxygène même sur un court laps de temps. De plus si la circulation
sanguine s’interrompt ou ralentit, cela provoque la perte des souvenirs récents
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(amnésie antérograde) mais pas des souvenirs anciens (amnésie rétrograde) du fait
que les faits récents ne sont pas transmis et stockés en mémoire.
De façon générale, les dommages subis par l’hippocampe provoquent l’amnésie.
Il est possible de restaurer la mémoire en stimulant le cerveau pour créer de
nouvelles synapses qui relient les neurones. Chez les adultes les neurones n peuvent
être régénérés mais ils peuvent établir une grande de synapses nouvelles pour
stocker les informations et assurer le contact inter neuronal. Par conséquent, si
l’hippocampe est activé de nouvelles synapses se forment, les anciennes se
renforcent et les divers types de mémoires retrouvent de la vigueur, c’est la
« potentialisation à long terme ».

3)L’amygdale- Mémoire émotionnelle ou mémoire à court terme

Les amygdales constituées de deux masses de substances grises en forme d’amande,


sont deux faisceaux nerveux du système limbique. C’est le maillon de la structure
cérébrale qui influence les types de comportement psycho-émotionnel tels que
l’agression, la peur, la détresse, la colère, la lutte ou la défense.
Nichée dans le mésencéphale, sous le lobe temporal, l’amygdale est une structure
importante du système limbique. Elle permet le classement des images et suscite
l’imagination. L’une et l’autre sont dépendantes du réseau complexe de connections
sensorielles (yeux, oreilles, nez, langue, peau /corps). Toutes nos sensations peuvent
activer la remémorisation mais pas avec la même facilité. Pour l’odorat, les fibres
olfactives sont directement reliées à l’hippocampe et à l’amygdale. Lorsque les
yeux voient un objet olfactif, ils transmettent aussitôt l’image vue au cortex, lequel
envoie des impulsions au système limbique provoquant l’émergence de la mémoire
émotionnelle.
Lorsqu’une information de perception visuelle a un contenu qui suscite des
émotions telles que la peur, elle est transmise au thalamus par l’intermédiaire de la
formation réticulée, de là, elle part dans deux directions :
-Vers l’amygdale
-vers l’aire visuelle dans le lobe occipital (dans la nuque)
L’amygdale reçoit l’information directement du thalamus, et dans le moindre détail
il réagit de manière émotionnelle. Par ces réactions, il envoie les données
émotionnelles au cœur provoquant l’accélération de son rythme et l’augmentation
de la pression artérielle, puis aux muscles en provoquant leur contraction

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En même temps si la gnosie visuelle détermine que l’objet est sans danger réel,
l’information de retour parvient à l’amygdale qui éteindra la réaction de peur.
C’est pour cette raison que la mémoire émotionnelle dépend toujours du rôle de
l’amygdale qui est du coup considérée comme le premier Centre d’Action, le
deuxième étant l’aire septal.
Lorsque l’amygdale est surexcitée elle produit des sentiments d’aversion capables
d’aller jusqu’au meurtre ou a des troubles de comportements importants en
modifiant la personnalité : agitation, humeur batailleuse, augmentation de
l’appétence alimentaire et sexuelle.

A) Le système nerveux autonome

Généralités
C’est une composante du système nerveux périphérique. C’est l’outil d‘expression
des états émotionnels et de sa propre connaissance.
Il comprend le Système nerveux sympathique(SNS) et le Système nerveux
parasympathique (SNP). Lorsque face aux changements exogènes, le système
nerveux sympathique est activé en vue de permettre à l’organisme d’apporter une
réponse adaptée à la réaction psychologique et émotionnelle suscitée, il sécrète des
substances biochimiques. Le système nerveux parasympathique fonctionne en
permanence pour réguler d nombreux organes internes et ce faisant il assure
l’harmonisation des états physiologiques des divers appareils internes-digestif-
excréteur-cardio-vasculaire etc…Les deux systèmes assurent l’équilibre interne du
corps pour la santé.

Signification
Le terme autonome vient du grec « Autos, soi-même » et « Nomos, loi » qui signifie
indépendance d’ ou le sens de « gestion par soi-même, libre administration selon
ses propres lois sans qu’interviennent les facultés intellectuelles. Les viscères
s’organisent de manière autonome sans que nous maîtrisions les tenants et les
aboutissants de leur fonctionnement et sans que nous puissions leurs donner des
ordres.

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Influences
Nous savons aujourd’hui que le SNA est par l’intermédiaire de l’hypothalamus sous
l’influence de quatre mécanismes :
-La pensée mentale (réflexion-raisonnement-jugement)
-L’intellect (déduction-invention-imagination
-La conscience (discrimination-comparaison-dualité)
L’hypothalamus reçoit des signaux de l’intellect éveillé créant des états de sérénité
et calme intérieur.
Par la méditation, il est possible de créer l’harmonie entre le système nerveux
sympathique et parasympathique. La bio-rétroaction en méditation est créée selon
cette approche : elle consiste à appliquer un sujet à une méthode de méditation
appropriée en utilisant un des 5 sens. Aussitôt le Système nerveux autonome
(SNA) est activé puis le Système nerveux sympathique (SNS) ou le Système
nerveux parasympathique (SNP).
Notre santé dépend de l’équilibre des 5 systèmes internes du corps à savoir :
-La structure de l’organisme (os, muscles, peau, tendons, nerfs, vaisseaux
sanguins)
-Les processus biochimiques internes sont crées par les substances chimiques
existant dans les produits alimentaires, les boissons et autres, consommés ou
inhalés, et ils s’intègrent dans l’organisme par les systèmes respiratoire et digestif
-Les effets de la pollution de l’environnement
-Les troubles fonctionnels du système nerveux dus à la consommation des produits
toxiques et à l’utilisation erronée ou excessive de ses fonctions (Travail intellectuel,
jeux vidéo etc.…)
-Certains processus émotionnels de l’esprit comme la lutte, la rivalité, la dispute,
l’envie, la jalousie, la rancœur, la colère ont pour effet que l’organisme a peu de
chances d’échapper à la maladie.
Par la méditation et la spiritualité, nous pouvons restaurer l’énergie biologique
interne et installer l’harmonie entre nous et les autres afin d’assurer l’auto-
guérison et protéger la santé.

Composition du SNA
Il comprend des fibres nerveuses qui régulent l’activité des muscles lisses, du
muscle cardiaque et des glandes.
Le sympathique comprend des voies qui partent de la moelle, il réagit à la peur, au
désir charnel et au dilemme »prendre les armes ou la fuite ».

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Le parasympathique part de l’encéphale ou de la partie inférieure de la moelle et
intègre les activités normales du corps.

Fonctions du SNA
Ses fonctions sont les suivantes :
-Il contrôle ou stimule les muscles viscéraux c'est-à-dire les vaisseaux sanguins, le
cœur, les intestins, l’estomac, les appareils excréteurs et les glandes endocrines.
-Il intervient dans les muscles lisses et essentiellement régule les cycles digestifs,
respiratoire et la circulation sanguine.
-Le système sympathique sécrète la noradrénaline (NA) qui suit le sang jusqu’au
corticosurrénales pour stimuler l’adrénaline.
Ces deux substances élèvent la tension artérielle et accélèrent le rythme cardiaque.
L’adrénaline empêche le foie de retenir le sucre, lequel passe dans le sang. La NA et
l’adrénaline créent des lipides dans le sang ainsi une hypersécrétion est source
d’obésité.
-Le parasympathique sécrète de l’acétylcholine (ACh) pour neutraliser l’effet de la
noradrénaline et de l’adrénaline, elle réduit le sucre et les lipides dans le sang.

Caractéristiques
Le SNA est continuellement en activité sachant qu’à tout instant, une partie peut
être plus active que l’autre. Cette activité est générée par les états émotionnels et le
silence intérieur. Selon la philosophie bouddhiste, l’angoisse, la peur la rancune
par exemple vont activer le système sympathique alors que la relaxation, la
sérénité et la pleine conscience sont du domaine du parasympathique.
Du point de vue de la méditation, le SNS est impliqué dans l’activité de l’esprit
erroné alors que le SNP est du domaine de l’activité de l’esprit vrai, de l’intellect
éveillé, de la connaissance silencieuse et du « soi calme ». Nous pouvons donc
dire que le SNP est impliqué dans l’expérience religieuse et spirituelle.

Composition des systèmes sympathique et parasympathique

Le système sympathique
Il est composé de 2 chaines de fibres nerveuses qui s’étendent le long de la colonne
vertébrale et qui courent de la moelle épinière jusqu’aux divers organes et
structures qu’il peut contrôler.
16  
 
Il est impliqué dans l’expression d’états émotionnels dissimulés sources de
tourments, de peur, d’anxiété, de panique.

Le système parasympathique
Il est composé d’une part d’une chaîne de fibres nerveuses qui part du tronc cérébral
et constitue le nerf parasympathique crânien et de l’autre du nerf parasympathique
sacré qui est issu de la moelle épinière. Ces nerfs sont classés dans l’ordre partant
du tronc cérébral comme suit :
-Nerf moteur oculaire
-Nerf trijumeau
-Nerf facial
-Nerf glosso-pharyngien
-Nerf vague
Il est classé comme système de “recueillement” à l’œuvre lorsque l’esprit “tri-
temporel” ( passé, présent, future) ne se manifeste pas et qu’il n’y a que l’esprit
« d’ici et maintenant ».
En terminologie zen, le SNP est sous l’influence de l’esprit éveillé, de la
connaissance sans parole, la connaissance silencieuse, la connaissance lucide, la
sagesse-connaissance sans parole, la cognition sans parole, l’esprit vrai, la nature
de la connaissance. S’agissant de l’expérience spirituelle, il joue le rôle
principal : par la méthode « Samadhi »,(Recueillement) ou « Vipassa » (claire
vision), nous pouvons amener l’esprit à l’état d’apaisement, de calme mental
(Samatha) ou de profonde stabilisation dans l’état de Samadhi.
La récitation de sutras, la frappe de la cloche de bois, l’égrainage du chapelet, les
prières, l’invocation du nom de Bouddha, dans la solitude ou en groupe, toutes
ces dévotions relâchent la tension intérieure, activent le SNP et contribuent à
assurer l’équilibre fonctionnel du SNA.

C)L’électro-encéphalographie ou comment observer l’esprit grâce à


la technologie scientifique
A l’aide d’équipements simples ou plus sophistiqués, les neuroscientifiques ont
démontrés que l’être humain peut suivre le cours de sa pensée, ses sentiments, sa
conscience, son état cognitif et ses perceptions sur un simple ordinateur. Cela parce
que toutes ces activités émettent des ondes cérébrales 2 qui peuvent être enregistrées,
photographiées, mesurées et sont visibles sur les écrans d’ordinateurs.
17  
 
Ces types d’ondes émettent des impulsions nerveuses, ou potentiels d’action , qui sont
transmis par le cortex cérébral au système limbique en passant par le système des
fibres nerveuses ou celui des axones.

Le cortex cérébral a ainsi été divisé en 4 lobes avec des fonctions différentes :

-Le lobe frontal droit dont la fonction est en relation avec la conscience et le lobe
frontal gauche avec la base mental et l’intellect.

Ces 3 aires sont dominées par le MOI et sont associées au langage, le murmure
mental (Vitakka) et le dialogue silencieux intérieur (vicara), pour produire l’état de
connaissance avec paroles. Ces trois aires sont des obstacles à la pratique de la
méditation bouddhique « Samadhi » qui est l’état de connaissance sans parole de la
nature de la connaissance. Lorsque le méditant atteint un niveau de « Samadhi
« stable, l’esprit bavard ou le murmure mental ou le dialogue intérieur où chacun se
parle à soi-même ne peuvent plus surgir en toute liberté.

-Le lobe occipital est en relation avec le vue (objet de la vision) et la nature de la
vision

-Le lobe temporal est en relation ave l’objet de l’audition (l’entendu) et la nature de
l’audition

-Le lobe pariétal assume deux fonctions importantes : il est en relation avec le toucher
des trois organes des sens : nez, langue, peau et la nature du toucher et il est en
relation avec la nature de la connaissance consciente en vue d’interpréter le milieu
environnant par la transmission de l’information à l’aire de Wernicke puis à l’aire de
Broca.

Dans la méditation, les trois lobes susmentionnés sont en relation avec les quatre
natures et les sept nuances de l’esprit noble – l’esprit du sage et l’esprit de Bouddha
ou l’ainsité. Ils jouent un rôle majeur pour le méditant qui veut progresser dans la
voie du développement de sa spiritualité pour connaître l’expérience de la
délivrance, de l’éveil et de la libération en cette vie même.

Les ondes cérébrales


Il existe 4 formes d’ondes cérébrales mesurables par la technique
d’encéphalographie : les ondes bêta, alpha, thêta et delta.

18  
 
Les onde Bêta
Pour le Zen, les ondes Bêta sont toujours associées avec les formations verbales et
les formations mentales, c'est-à-dire le murmure mental et le dialogue intérieur
silencieux et les sensations et perceptions respectivement.

Les ondes Bêta représentent l’esprit faux, formations verbales et mentales sont
présentent. Elles ont une fréquence de 14 à 30 Hz /sec (Hz=Hertz)

La caractéristique de Bêta c’est d’exprimer les niveaux supérieurs de la cognition


par déduction, réflexion complexe ou discrimination dualiste en profondeur de la
conscience à travers le murmure mental ou l’imagination appliquée à l’objet ou au
sujet pendant le déroulement de la méditation. Lorsque « Vitakka « et « Vicara » ou
murmure mental et dialogue intérieur silencieux émergent continuellement avec un
certain objectif, les ondes Bêta affluent. De même lorsque les pensées se succèdent
pour agresser le cerveau d’un méditant sous la forme d’états psychologiques de
souci ou d’inquiétude ou d’un état éveillé normal ou d’une conscience vigilante
normale, les ondes Bêta surgissent en tourbillons.

Dans la pratique méditative, les ondes Bêta apparaissent dans les cas suivants ;

-Chez les débutants, un environnement bruyant et agité fait apparaître les ondes
Bêta

-Dans la posture de méditation assise, des images surgissent à flots continus des
mémoires, en particulier de la mémoire à long terme. Le méditant n’arrive pas à les
endiguer et le dialogue interne s’instaure au sujet de ces images. Si le méditant
supporte stoïquement des douleurs lancinantes et l’engourdissement des membres
inférieurs au lieu de lever la séance, les ondes Bêta se manifestent aussi en
sautillant dans tous les sens et faire échouer a méditation.

Parmi les cinq agrégats (Skandhas), quatre – les sensations, les perceptions, les
compositions mentales et la conscience- représentent la fausse pensée et sont en
permanence présentent dés que les ondes Bêta apparaissent. Cependant si l’agrégat
des sensations surgit et que nous ne nous y attachons pas, aussitôt les ondes Thêta
apparaissent.

Pour maîtriser les ondes Bêta et générer des ondes Alpha, nous appliquons la méthode
du « Murmure mentale » pour supprimer l’habitude de pensée par les moyens
suivants : respirer en comptant de 1 à 10, réciter le nom de Bouddha réciter les

19  
 
mantras, compter mentalement, se concentrer sur des parties du corps ou observer des
sensations.

Pour maitriser les ondes Bêta au profit des ondes Thêta il suffit de regarder tout objet
se trouvant devant soi, appliquer le « juste connaître » (où juste savoir), les ondes
Bêta se réduisent. Egalement appliquer le « entendre, juste entendre » en écoutant le
son de cloche.

Une technique consiste à s’entraîner à appliquer le « juste connaître » en marchant ou


à l’occasion d’activités courantes (hors méditation) en utilisant les organes des sens.
Les ondes Bêta disparaissent et font place aux ondes Thêta, c’est le Samadhi en
mouvement.

Les ondes Alpha


Les ondes Alpha représentent l’esprit en « arrêt temporaire » s’appuyant sur un
objet. Elles expriment une augmentation de l’activité de l’auto-suggestion associée
avec Vitakka mais sans Vicara.

Elles indiquent la présence du murmure mental mais pas celle du dialogue intérieur
silencieux, elles équivalent à l’état de conscience lucide mais non dépourvue de
discrimination dualiste : il y a le « Moi « »d’une part et son objet de l’autre. D’une
manière générale les ondes Alpha se forment quand il y a :

Le Moi+ l’esprit+auto-suggestion+objet

Les ondes Alpha sont à l’opposé des ondes Bêta, elles reflètent la présence
permanente des perceptions.

Les ondes Alpha représentent la bonne pensée, positive, clairement instruite d’un
objet : c’est l’esprit concentré sur un seul point ou l’esprit ayant un point de chute
concret. C’est le « Je » focalisé sur « mon objet ».

Même si l’esprit demeure dans un état de relaxation, il y a intention, il se place donc à


un niveau subtil d’activité et les ondes Alpha sont présentent. Elles sont de faible
amplitude, de basse fréquence (9/13 Hz/sec), lentes.

Si en méditation nous nous transportons par l’auto-suggestion dans tel ou tel monde
ou si nous visualisons des images aussitôt surgissent les ondes Alpha.

Sur le plan physiologique, les ondes Alpha sont associées avec les yeux et l’état de
connaissance de la conscience discriminante ainsi qu’avec l’intellect raisonneur.
Lorsque nous nous entraînons à la technique « regarder la lumière du soleil » ou
20  
 
« Regarder les nuages flottés », nous produisons des ondes Alpha. Elles
apparaissent également lorsque nos gardons les yeux roulés vers le haut en
méditation.

Lorsque l’esprit est dans l’état de « Connaissance sans parole ou connaissance


détachée », les ondes Thêta apparaissent.

Les ondes Thêta


Les ondes Thêta représentent la stabilisation de l’esprit avec la présence de la
« Connaissance sans parole », ces ondes excluent toute activité d’attention portée
sur un objet. L’esprit du méditant est dans un état de vacuité silencieuse :
connaissance de tout mais attaché à rien.

Elles ont une fréquence de 4 à 8 Hz/sec. C’est l’état d’esprit de calme profond et de
profonde relaxation. De ce fait les ondes Thêta sont considérées comme la base de
tous les processus de « Samadhi »parce que le murmure mental et le dialogue
interne silencieux sont absents, ainsi que les formations mentales.

Lorsque le méditant consolide son état d’esprit sans murmure mental ni dialogue
interne silencieux pendant 5 à 10 minutes, aussitôt les ondes Delta apparaissent sur
l’écran de l’ordinateur.

Les ondes Delta


Les ondes Delta représentent la stabilisation consolidée de l’esprit. Le rythme de la
cognition sans parole apparaît associé avec l’aire de la cognition sans parole situé dans
l’aire d’interprétation générale.

Les ondes Delta ont une grande amplitude et une fréquence de 3 à 4 Hz/sec, voire1 à
3 Hz/sec. Sur l’écran de l’ordinateur elles ressemblent à un fil quasiment droit.

Elles apparaissent avec les techniques de la « Cognition sans parole », « Connaître


ainsi » et « Voir et connaître les choses telles quelles ».

Cependant si a ce moment là in n’y a que les ondes Delta et que peu de temps après,
l’esprit redevient agité, ces mesures n’ont plus de valeur, le méditant doit tenir bon
cotre le murmure mental.

21  
 
En résumé
Avec l’activité rythmique de la « Cognition sans parole », nous pouvons atteindre
l’état de Delta et avec l’activité rythmique de la « Connaissance tacite ou de la
connaissance lucide », nous atteignons l’état de Thêta. Les ondes Delta équivalent à
l’état de « Samadhi profond » ou le deuxième degré avec « L’esprit unifié » et le
troisième degré avec la « Pleine conscience et la claire connaissance ».

Les ondes Delta apparaissent en situation de sommeil profond ou chez les personnes
sous anesthésie.

Expériences de neuro-imagerie appliquée à la méditation


1)Présentation des chercheurs :
Michael Erb

Diplômé de sciences physiques (Université de Karlsruhe et Tübingen, Allemagne)


depuis 1985. Il a préparé son doctorat sur les réseaux neuraux artificiels à l’institut
Max Planck pour la Cybernétique biologique à Tübingen.

Il est chargé de recherche à l’Institut de Neurophysiques, Université de


Marbourg(Allemagne). Depuis 1995, il est chargé de recherches au département de
Neuroradiologie, Université de Tübingen, menant des recherches IRMf sur des thèmes
variés.

Sitaram Ranganatha

A fait des études d’ingénieur (licence et maîtrise aux Université de Mysore et


Bharathiar en Indes) chargé de recherches Principal au centre de recherche atomique
Bhadha en Indes jusqu’en 1992 menant un programme de développement de systèmes
robotiques adaptés. Par la suite chercheur à divers postes, ses domaines comprenant
notamment les systèmes experts et d’intelligence artificielle, la communication
cellulaire, les créatures synthétiques et les interfaces cerveau-ordinateur. Depuis 2004,
il occupe un poste à plein temps comme chercheur-enseignant à l’institut de
psychologie médicale et de neurobiologie comportementale, à Tübingen. En 2008 il a
obtenu son doctorat en neurosciences.

22  
 
1)Neurosciences et méditation

Les recherches neuroscientifiques sur la méditation utilisant


l’électroencéphalographie (EEG) ont fat leur première armes au début des années
1960. Les premiers résultats ont mis en lumière l’accroissement de l’intensité des
ondes Thêta et Alpha d’une part, et la réduction de la fréquence totale de l’autre
(2006). Des techniques de neuro-imagerie telles que la tomographie par émission de
positrons (PET) et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)
développées au cours des années 1980 et 90 ont été mises à contribution pour révéler
les corrélats neurophysiologique d’expérience personnelles d’états modifiés menées en
méditation.
A la différence de la science occidentale, la philosophie bouddhique reconnait
l’existence de six sens à l’aide desquels l’esprit interprète le monde. Outre la vue,
l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat, le sixième sens ou sens intérieur permet de
contrôler pensées et sentiments. Une question fondamentale se pose pour les
neurosciences : c’est celle de la relation entre l’expérience subjective et la décharge
neurale.

Les expériences de méditation ont donc été classées en deux grands types
poursuivant des buts différents liés aux états méditatifs et aux caractéristiques de la
méditation.

-Le premier type examine les différences entre l’état mental spécifique qui règne au
cours d’une séance de méditation

-Le deuxième type s’attache aux effets qui perdurent au-delà des moments de
pratique.

En 2006 le centre de méditation bouddhique Sunyata de Stuttgart est entré en contact


avec le Docteur Michael Erb et le Docteur Ranganatha pour leur proposer des
expériences de neuro-imagerie sur le cerveau du Vénérable Thich Thông Triêt, Maître
Zen de l’école Sunyata, méditant dans le scanner IRM.

Cette étude avait pour but de déterminer si l’activation du cerveau montrait


quelques différences entre les états de méditation et le fonctionnement de la pensée
dans la vie quotidienne et si des activités cérébrales spécifiques sont propres à
chaque technique.

23  
 
Les recherches ont porté sur les quatre pratiques méditatives suivantes : la nature
visuelle la nature auditive, la nature tactile et la nature cognitive. L’étude visait à
identifier les régions du cerveau associées aux divers états sensoriels en méditation.

Méditants et chercheurs s’attendaient à ce que fussent activées les aires visuelles


(cortex occipital) lors de la vision directe, les aires auditives (lobe temporal) lors de
l’audition directe et les aires somato-sensorielles (gyrus post- central) lors du toucher
direct. Ils anticipaient également des activations cérébrales communes pour toutes les
pratiques à la jonction temporo-pariéto-occipitale comme l’aire de Broadmann qui
joue un rôle dans l’intégration multi sensorielle.

Il est a noté que si la méthode permet de procéder à une description des activations
cérébrales en méditation, elle n’est pas appropriée pour rechercher les effets de la
méditation sur le système nerveux autonome et la santé physique.

L’imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle ( IRMf )


C’est la méthode la plus utilisé pour cartographier les fonctions du cerveau humain.
Cette méthode mesure la réponse hémodynamique à l’activité neuronale,
l’augmentation de cette activité entraînant une augmentation de la consommation
neuronale d’oxygène. La réponse locale à cette consommation d’oxygène consiste à
accroitre le débit sanguin des régions concernées, qui se produit dans un délai de 1 à 5
secondes. La réponse hémodynamique atteint son maximum d’intensité, qui dure 4 à
5 secondes environ, avant de retomber à son niveau initial.

Ainsi l’activité neuronale entraîne des altérations locales de la concentration relative


en hémoglobine oxygénée et en désoxy-hémoglobine, du volume sanguin cérébral et
du flux sanguin. Du fait que l’hémoglobine est diamagnétique lorsqu’elle est
oxygénée et paramagnétique lorsqu’elle est réduite, cette différence peut être mesurée
à l’aide de séquence IRM spécifiques sensibles à la susceptibilité magnétique, telles
que les séquences d’imagerie écho-planaire rapide qui permettent de collecter les
images pondérées beaucoup plus rapidement. Le signal « BOLD » (dépendant du
niveau d’oxygène sanguin) qui en résulte est une mesure indirecte de l’activité
neuronale correspondante.

Dans une expérience d’IRMf habituelle ce signal peut varier à hauteur de 5% de la


valeur de référence ce qui est très faible. Le schéma type des expériences IRMf est ce
que l’on appelle le schéma-bloc dans lesquels les blocs comprenant des états de
stimulation ou d’exécution des tâches et les blocs comprenant des états de repos ou de
contrôle sont alternés. La durée e la fonction hémodynamique (FRH) étant d’environ
15 secondes normalement les états se modifient toutes les 20 à 30 secondes pour
24  
 
atteindre des réponses en dents de scie multiples. Il est donc possible de balayer le
cerveau dans sa totalité à l’aide de séquences EPI en 2 ou 3 secondes de sorte qu’il est
possible d’obtenir jusqu’à 10 volumes cérébraux dans chaque bloc.

Protocole
Lors de la mise en place du protocole, l’appareillage technologique lourd ne
constituait pas un environnement propice à la méditation : les participants étaient
placés dans un tunnel étroit, plongés dans un bruit assourdissant. Il a donc fallu
disposer de praticiens chevronnés capables de plus d’alterner en quelques secondes
l’état de pensé normal (condition de contrôle) et l’état de méditation (condition
d’exécution des tâches). Il a donc été décidé d’allonger la durée des blocs, soit 3 fois
2 minutes chacun pour les situations de référence et 2 fois 3 minutes chacun pour
les situations d’exécution des tâches. Outre le signal BOLD, il a été enregistré des
signaux respiratoires et pulsatoires pour calculer l’évolution au cours du temps de
l’amplitude et de la fréquence respiratoires et de la fréquence des battements
cardiaques.

Pendant l’expérience le participant avait un bonnet EEG avec 31 électrodes afin de


mesurer l’activité électrique cérébrale qui ont permis de montrer un accroissement
des oscillations Gamma pendant la méditation.

Tâches additionnelles
En plus du protocole relatif à la méditation il a été avec Maître Thich Thông Triêt
procédé à d’autres investigations.

En ce qui concerne les tâches de désignation d’objets vus, il a été projeté es images
d’animaux sur un écran placé à l’intérieur du scanner que le participant pouvait voir à
l’aide d’un miroir. Il était demandé à ce dernier de nommer mentalement (sans
verbalisation) l’objet vu.

S’agissant des perceptions auditives, il a été présenté au participant, muni du bonnet


EEG, des sons brefs émis par des animaux.

Quelques autres séances avec le Maître ont été consacrées à un travail d’investigation
des différents degrés d’immersion méditative selon les descriptions faites par
Bouddha :

-La connaissance verbalisée ou premier degré de Samadhi.


25  
 
Le dialogue mental « Vicara » renvoie aux images mentales qui émergent des régions
correspondant à la mémoire au cours de la méditation et entrave la pratique
méditative. Bouddha enseigna « la pensée silencieuse » technique consistant à dire
mentalement « quand j’inspire je sais que j’inspire » « quand j’expire je sais que
j’expire » cette technique réfrène le dialogue mental en polarisant l’esprit sur la prise
de conscience respiratoire. Le méditant entre alors dans l’état de Samadhi ou de
pensée verbalisée mais sans dialogue mental.

-La connaissance tacite ou silencieuse

« Avitkka » qui correspond au deuxième degré de Samadhi et signifie « connaissance


non verbalisée et sans dialogue mental ». Dans cet état, le méditant maîtrise l’esprit
bavard dans les quatre postures courantes .En pacifiant l’esprit, il désactive les
réseaux de la perception. Ce degré est le plus important car il permet d’entrer dans
tous les degrés de méditation.

-La connaissance lucide

Aussi appelé « Pleine conscience » non attaché à l’objet, et correspond au troisième


degré de Samadhi. Dans cette phase l’esprit est dégagé de la participation du sujet,
seule la conscience est, purement et simplement.

-La connaissance consciente

Elle équivaut au quatrième degré de Samadhi. A ce stade l’esprit atteint un tel degré
de tranquillité que le souffle en vient de temps en temps à s’interrompre.

Lorsque le méditant parvient à cet état il est tout à son aise pour entrer pour entrer
en Samadhi ou en sortir sur simple claquement des doigts.

Résultats obtenus avec l’IRMf

Résultats pour le Groupe des analyses par composantes indépendantes.

Activations et désactivations communes pour tous types de méditants

-Activation dans le précunéus bilatéral impliqué dans l’auto-traitement et la


conscience

-Activation dans l’insula bilatérale impliqué dans l’intéroception

26  
 
-Désactivation dans la région préfrontale du cerveau, à savoir BA10 sollicitée dans
les processus stratégiques, notamment la récupération de l’information et les fonctions
exécutives.

-Désactivation dans le gyrus cingulaire postérieur sollicité dans le réseau par défaut
de la fonction cérébrale

Activations par type de méditation :

-Activation renforcée du gyrus fusiforme (GFF) pendant la phase de connaissance


consciente

-Activation renforcée de l’opercule rolandique D et du gyrus frontal


inférieur(BA47) lorsque la nature auditive est sollicitée

-Activation renforcée du cortex visuel lorsque la nature visuelle est sollicitée

-Activation de l’aire somato-sensorielle lorsque la nature tactile est sollicitée

L’analyse des différents niveaux de méditation révèlent une réduction d’activations


sur les gyrus temporaux supérieurs (GTS) G et D et une augmentation d’activation
dans les aires visuelles supérieures G (BA18/19), le gyrus frontal inférieur D (GFI)
et l’insula D.

27  
 
28  
 
Résultats spécifiques

Désignation visuelle et auditive d’animaux et d’instruments

29  
 
Les divers niveaux de pensée

30  
 
Conclusions
Il ressort des résultats que la méditation Sunyata accroit la perception des stimuli
extérieurs et l’intéroception (des états corporels internes) comme le montre
l’augmentation de l’activité des aires sensorielles et de l’insula en comparaison de
l’état de pensée courante. Ce type de méditation réduit la pensée discursive comme
le montre une désactivation constante de BA10 impliqué dans la récupération des
souvenirs, la planification et la fonction exécutive.

Ces résultats sont une marche vers le progrès car la méditation se place aujourd’hui
dans une perspective nouvelle, celle d’une science expérimentale du spirituel.

Les recherches en neurosciences ont permis de comprendre les effets de la


méditation sur le cerveau, le système limbique, les glandes endocrines, le système
nerveux et plus concrètement sur le cœur, les reins, le foie, le sang et l’esprit. Le fait
de comprendre tous ces processus permet d’éviter les disfonctionnements organiques
et les troubles psychiques en mettant en place avec exactitude ces techniques
méditatives au quotidien, car lorsque la pratique de la méditation donne des résultats
positifs, le processus cognitif est rénové, et la personnalité s’en trouve transformée.

En méditation, s’éveiller à la vérité (perception intuitive du Dharma) est la condition


nécessaire, pénétrer à fond la vérité (par la mise en pratique) est la condition
suffisante. Soumettre la vérité à l’épreuve de l’expérience (en expérimentant sur
notre corps les effets) c’est atteindre l’objectif que l’étude de la doctrine fait
découvrir.

Lorsque nous pénétrons la vérité, nous commençons à vivre l’expérience des


processus d’activation sur le corps, l’esprit et la spiritualité. Ces effets sont appelés
bio-rétroaction en méditation, c'est un processus de réponse en retour.

C’est un élément important pour le traitement des maladies psychosomatiques, de la


neurasthénie et des troubles nerveux, c’est un antidote du stress, des troubles
émotionnels et des troubles des fonctions neurales.

La relaxation de l’esprit se répercute sur le système limbique puis l’hypothalamus


est activé et va agir sur le SNP et les autres éléments pertinents, la glande pituitaire
ou hypophyse et le cortex cérébral pour qu’il libère des neuro-transmetteurs tels que
l’acétylcholine et la dopamine. Il est donc possible de recouvrer rapidement les
fonctions neurales comme celle des organes internes.

31  
 
La dopamine est une substance très prometteuse pour le traitement de la maladie de
Parkinson et la schizophrénie. Habituellement, les personnes atteintes d’hallucinations
auditives ou visuelles souffrent d’un déficit en dopamine et d’excédent de glutamate
dans l’aire auditive cérébrale et l’aire visuelle dans le cortex cérébral. Si ces personnes
apprennent à pratiquer les techniques de relaxation de la pensée et de l’esprit, du nerf
facial et de la langue, la sécrétion de mélatonine les soulagera.

La mélatonine est sécrétée par la glande pinéale et l’hypothalamus, elle stimule le


système immunitaire, restaure la mémoire, traite la maladie d’Alzheimer. Elle aide à
faire baisser la tension artérielle, prévenir les maladies cardiaques, les accidents
vasculaires cérébraux et la cataracte.

L’acétylcholine joue un rôle important dans la baisse de la tension artérielle, l’aide à


l’apprentissage, le développement de la mémoire et de la capacité cognitive. La
réduction d’acétylcholine dans le cortex cérébral en particulier provoque la perte de
mémoire et la maladie d’Alzheimer.

Pour traiter l’insomnie chronique, la migraine et le manque de persévérance, on peut


pratiquer la technique de regarder la lumière du soleil 10 à 20 minutes et ce pendant 6
séances. On regarde la lumière et on voit seulement, c’est regarder avec la nature
visuelle. La glande pinéale à l’arrière du thalamus est ainsi stimulée et sécrète de la
sérotonine et de la mélatonine tout en équilibrant la dopamine dans le lobe pariétal.

La sérotonine est un neuro-transmetteur important sécrété par la glande pinéale. Elle


assure une excellente santé, une grande capacité de résistance et la ténacité au travail.
Elle régule le cycle sommeil /veille traite et guérit la dépression. Elle régule le stress et
l’angoisse soigne la migraine et procure une sensation de satiété. En revanche un
déficit en sérotonine provoque la dépression, l’insomnie, l’angoisse, l’impatience et le
manque d’enthousiasme.

De nos jours, la pratique et l’étude de la méditation nous imposent donc de nous


doter de connaissances scientifiques pour nous aider à comprendre en quoi la
méditation est si importante dans notre vie et permettre qu’elle devienne ainsi un
outil de création d’harmonie.

32  
 
Neurosciences et méditation
lundi 30 août 2010, par Lerab Ling

Peu de gens sont plus qualifiés que Matthieu Ricard pour parler de la collaboration entre science et
bouddhisme. Formé à la biologie moléculaire et moine bouddhiste depuis plus de trente-cinq ans, il a
énormément contribué au dialogue de plus en plus fécond entre scientifiques et pratiquants
bouddhistes et il est fréquemment le sujet d’expériences scientifiques sur la méditation. Il explique
ici certaines des découvertes qu’ont permises ces expériences et leurs implications pour l’avenir.

En 2000, une rencontre exceptionnelle eut lieu à Dharamsala, en Inde. Quelques-uns des meilleurs
spécialistes des émotions, psychologues, chercheurs en neurosciences et philosophes passèrent une
semaine entière à discuter avec le Dalaï-Lama dans l’intimité de sa résidence située sur les
contreforts de l’Himalaya. C’était aussi la première fois que j’avais l’occasion de prendre part aux
rencontres fascinantes organisées par l’Institut Mind and Life qui fut fondé en 1987 par Francisco
Varela, un chercheur renommé en neurosciences, et Adam Engle, un homme d’affaires américain. Le
dialogue portait sur les émotions destructrices et sur la façon de les gérer. [1]

Lors de cette rencontre, un matin, le Dalaï-Lama déclara : « Toutes ces discussions sont fort
intéressantes, mais que pouvons-nous vraiment apporter à la société ? » À l’heure du déjeuner, les
participants se réunirent pour discuter avec animation, débat qui déboucha sur la proposition de
lancer un programme de recherche sur les effets à court et à long terme de l’entraînement de l’esprit,
ce que l’on appelle généralement « méditation ». L’après-midi, en présence du Dalaï-Lama, ce projet
fut adopté avec enthousiasme. Ce fut le début d’un passionnant programme de recherche, celui des
« neurosciences contemplatives ».

Plusieurs  études,  auxquelles  j’eus  la  chance  de  participer  dès  le  départ,  furent  lancées  dans  les  
laboratoires  du  regretté  Francisco  Varela  en  France,  de  Richard  Davidson  et  Antoine  Lutz  à  Madison  
(Wisconsin),  de  Paul  Ekman  et  Robert  Levenson  à  San  Francisco  et  Berkeley,  de  Jonathan  Cohen  et  
Brent  Field  à  Princeton,  de  Stephen  Kosslyn  à  Harvard  et  de  Tania  Singer  à  Zurich.    
 
Après  la  phase  d’exploration  initiale,  une  vingtaine  de  méditants  expérimentés  furent  soumis  à  des  
33  
 
tests  :  moines  et  laïcs,  hommes  et  femmes,  Orientaux  et  Occidentaux,  tous  ayant  effectué  entre  dix  mille  
et  cinquante  mille  heures  de  méditation  consacrées  au  développement  de  la  compassion,  de  l’altruisme,  
de  l’attention  et  de  la  pleine  conscience.  Plusieurs  articles  publiés  dans  de  prestigieuses  revues  
scientifiques  ponctuèrent  ces  travaux,  [2]  conférant  par  là  ses  lettres  de  noblesse  à  la  recherche  sur  la  
méditation  et  la  gestion  de  l’équilibre  émotionnel,  domaine  qui,  jusqu’alors,  n’avait  guère  été  pris  au  
sérieux.  Pour  reprendre  les  termes  de  Richard  Davidson,  «  ces  travaux  semblent  démontrer  que  le  
cerveau  peut  être  entraîné  et  modifié  physiquement  d’une  manière  que  peu  de  gens  auraient  
imaginée.  »  Par  ailleurs,  Stephen  Kosslyn,  directeur  du  département  de  psychologie  à  l’université  
Harvard  et  spécialiste  mondial  de  l’imagerie  mentale,  déclarait  lors  de  la  rencontre  de  l’Institut  Mind  
and  Life  organisée  au  MIT  de  Boston  :  «  Nous  devons  faire  preuve  d’humilité  devant  la  masse  de  
données  empiriques  fournies  par  les  contemplatifs  bouddhistes.  »

Un  bienfait  global    
 
Les  méditants  expérimentés  ont  la  faculté  d’engendrer  des  états  mentaux  précis,  ciblés,  puissants  et  
durables.  Des  expériences  ont  démontré  notamment  que  la  zone  du  cerveau  associée  à  des  émotions  
comme  la  compassion,  par  exemple,  présentait  une  activité  considérablement  plus  grande  chez  les  
personnes  qui  avaient  une  longue  expérience  méditative.  Ces  découvertes  indiquent  que  les  qualités  
humaines  peuvent  être  délibérément  cultivées  par  un  entraînement  mental.    

D’autres  expériences  scientifiques  ont  également  montré  qu’il  n’était  pas  nécessaire  d’être  un  méditant  
surentraîné  pour  bénéficier  des  effets  de  la  méditation  et  que  vingt  minutes  de  pratique  quotidienne  
contribuent  significativement  à  la  réduction  de  l’anxiété  et  du  stress,  de  la  tendance  à  la  colère  (dont  les  
effets  néfastes  sur  la  santé  sont  bien  établis)  et  des  risques  de  rechute  en  cas  de  dépression  grave.  Huit  
semaines  de  méditation  sur  la  pleine  conscience  (de  type  MBSR),  [3]  à  raison  de  trente  minutes  par  
jour,  s’accompagnent  d’un  renforcement  notable  du  système  immunitaire  et  des  facultés  d’attention,  
ainsi  que  d’une  diminution  de  la  tension  artérielle  chez  les  sujets  souffrant  d’hypertension  et  d’une  
accélération  de  la  guérison  du  psoriasis.  [4]  En  pratique,  il  n’est  pas  nécessaire  de  méditer  pendant  de  
longues  durées  mais  il  est  indispensable  de  le  faire  régulièrement.  Si  le  cerveau  est  sollicité  
régulièrement,  une  trentaine  de  jours  environ  suffisent  pour  voir  apparaître  une  modification  des  
fonctions  neuronales.  L’étude  scientifique  de  l’influence  des  états  mentaux  sur  la  santé,  autrefois  
considérée  comme  fantaisiste,  est  donc  de  plus  en  plus  à  l’ordre  du  jour.  [5]  

Sans  vouloir  faire  de  sensationnalisme,  il  importe  de  souligner  à  quel  point  la  méditation  et  
«  l’entraînement  de  l’esprit  »  peuvent  changer  une  vie.  Nous  avons  tendance  à  sous-­‐estimer  le  pouvoir  
de  transformation  de  notre  esprit  et  les  répercussions  que  cette  «  révolution  intérieure  »,  douce  et  
profonde,  peut  avoir  sur  la  qualité  de  notre  vécu.  

ll  n’y  a  pas  d’âge  pour  changer    


 
Le  Dalaï-­‐Lama  décrit  souvent  le  bouddhisme  comme  étant,  avant  tout,  une  science  de  l’esprit.  Cela  n’a  
rien  de  surprenant,  puisque  les  textes  bouddhistes  insistent  particulièrement  sur  le  fait  que  toutes  les  
pratiques  spirituelles,  mentales,  physiques  ou  verbales,  ont  pour  but  direct  ou  indirect  de  transformer  
l’esprit.  
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Cependant,  comme  l’écrit  Yongey  Mingyour  Rinpoché,  «  l’une  des  principales  difficultés  que  l’on  
rencontre  en  essayant  d’examiner  son  esprit  est  la  conviction  profonde  et  souvent  inconsciente  que  l’on  
est  comme  on  est,  et  que  l’on  n’y  peut  rien  changer.  [6]  »  En  vérité,  l’état  que  nous  considérons  
généralement  comme  «  normal  »  n’est  qu’un  point  de  départ,  et  non  le  but  que  nous  devons  nous  fixer.  
Notre  existence  vaut  mieux  que  cela  !  Il  est  possible  de  parvenir  peu  à  peu  à  une  manière  d’être  
«  optimale  ».    
 
À  la  question,  posée  au  sujet  d’Ingrid  Betancourt  –  une  femme  politique  franco-­‐colombienne  kidnappée  
alors  qu’elle  faisait  campagne  en  Colombie  –  «  Six  ans  de  détention  dans  des  conditions  extrêmes  
peuvent-­‐ils  changer  la  personnalité  ?  »,  un  psychanalyste  renommé  répondit  :  «  Non.  Après  l’âge  de  
vingt-­‐cinq  ans,  votre  personnalité  est  fixée.  »  Personnellement,  j’ai  commencé  à  changer  véritablement  
à  l’âge  de  vingt-­‐cinq  ans  !  Ce  fut  également  le  cas  de  la  plupart  des  méditants  qui  se  sont  prêtés  aux  
tests,  à  partir  du  moment  où  ils  se  sont  sérieusement  engagés  dans  le  processus  d’entraînement  de  
l’esprit  de  la  méditation.  

Dans quelle mesure peut-on entraîner son esprit à fonctionner de manière constructive, à remplacer
l’obsession par le contentement, l’agitation par le calme, la haine par la bienveillance ? Voilà vingt
ans, un dogme presque universellement accepté dans le milieu des neurosciences voulait que le
cerveau contienne tous ses neurones à la naissance et que leur nombre ne soit pas modifié par les
expériences vécues. À présent, on sait au contraire que jusqu’à la mort il y a production de nouveaux
neurones et l’on parle plutôt de « neuroplasticité », un terme qui rend compte du fait que le cerveau
évolue continuellement en fonction de nos expériences et peut être profondément modifié à la suite
d’un entraînement spécifique, l’apprentissage d’un instrument de musique ou d’un sport, par
exemple. Or l’attention, l’altruisme et autres qualités humaines fondamentales peuvent, eux aussi,
être cultivés et relèvent pour une grande part d’un « savoir-faire » qu’il est possible d’acquérir.

L’un des grands drames de notre époque est de sous-estimer considérablement la capacité de
transformation de notre esprit. Nos traits de caractère perdurent tant que nous ne faisons rien pour les
améliorer et que nous laissons nos dispositions et nos automatismes se maintenir, voire se renforcer,
pensée après pensée, jour après jour, année après année.

Les études affirmant que 40 à 60% de nos traits de caractère sont déterminés par la génétique sont
contestées par les neuroscientifiques qui travaillent dans les domaines de la neuroplasticité et par les
spécialistes de l’épigénétique, une branche de la recherche en plein développement qui étudie la
manière dont l’expression des gènes est activée ou inhibée. Les gènes sont une sorte de plan qui peut
ou non être mis à exécution et qui n’a rien d’absolu. Même à l’âge adulte, l’expression des gènes
peut être très influencée par le milieu ambiant.

Dévoiler notre véritable potentiel

Nous ne trouvons pas anormal de passer des années à apprendre à marcher, à lire, à écrire, et à
apprendre un métier. Nous passons des heures à nous exercer physiquement pour être en forme, en
pédalant parfois avec assiduité sur un vélo d’appartement qui ne va nulle part. Pour entreprendre une
tâche, quelle qu’elle soit, nous devons éprouver un minimum d’intérêt ou d’enthousiasme et cet
intérêt vient du fait que nous sommes conscients des bienfaits que nous en recueillerons.

Par quel mystère l’esprit échapperait-il à cette logique et pourrait-il se transformer sans le moindre
effort, simplement parce qu’on le souhaiterait ? Cela n’aurait pas plus de sens que d’espérer jouer un
concerto de Mozart en tapotant de temps à autre sur les touches d’un piano.

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Nous sommes tous un mélange d’ombre et de lumière, de qualités et de défauts. Notre esprit peut
être notre meilleur ami comme notre pire ennemi. Mais cet état de fait n’est à la fois ni optimal ni
inéluctable. Chacun d’entre nous dispose du potentiel nécessaire pour s’affranchir des états mentaux
qui entretiennent nos souffrances et celles d’autrui, pour trouver la paix intérieure et pour contribuer
au bien d’autrui. Certes, il ne suffit pas de le souhaiter. Il faut entraîner son esprit. [7]

Nous déployons beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions extérieures de notre existence,
mais en fin de compte c’est toujours notre esprit qui fait l’expérience du monde et le traduit sous
forme de bien-être ou de souffrance. Si nous transformons notre façon de percevoir les choses, nous
transformons la qualité de notre vie. Et ce changement résulte d’un entraînement de l’esprit que l’on
appelle méditation.

Selon le bouddhisme, « méditer » signifie « s’habituer » ou « cultiver ». La méditation consiste à se


familiariser avec une nouvelle manière d’être, de gérer ses pensées et de percevoir le monde.

On entend souvent dire que le bouddhisme vise à supprimer les émotions. Tout dépend de ce que
l’on entend par « émotion ». S’il s’agit de celles qui perturbent notre esprit, comme la haine,
l’anxiété et la jalousie, pourquoi ne pas s’en débarrasser ? S’il s’agit, au contraire, des sentiments
d’amour altruiste ou de compassion à l’égard de ceux qui souffrent, pourquoi ne pas les développer ?
Tel est, en tout cas, le but de la méditation.

Pour ce faire, l’introspection bouddhiste a recours à deux méthodes : l’une analytique, l’autre
contemplative. L’analyse consiste à examiner la nature de la réalité, laquelle est essentiellement
interdépendante et impermanente, et à évaluer honnêtement les tenants et les aboutissants de nos
souffrances et de celles que nous faisons subir à autrui. L’approche contemplative consiste à tourner
notre attention vers l’intérieur et à observer, derrière le voile des pensées et des concepts, la nature de
la « conscience pure » qui sous-tend toutes pensées et permet leur apparition. Cette faculté
fondamentale de « connaître » existe en l’absence de constructions mentales et d’objets de pensée.

Les applications pratiques de ces recherches

Sécularisées et validées scientifiquement, ces techniques de méditation pourraient, par exemple, être
utilement intégrées au programme d’éducation des enfants – une sorte d’équivalent mental du cours
d’éducation physique – ainsi que dans la prise en charge thérapeutique des problèmes émotionnels
chez l’adulte.

Depuis trois ans, l’Institut Mind and Life a également organisé des rencontres de travail visant à
concevoir un programme d’intervention dans l’éducation pour développer de manière laïque
l’altruisme, l’équilibre émotionnel, l’attention et à réduire le stress. Une rencontre plénière avec le
Dalaï-Lama sur ce sujet est prévue à Washington en octobre 2009. Un programme sera ensuite mis à
l’essai dans plusieurs écoles américaines et les résultats seront comparés avec ceux d’un groupe
témoin.

Ainsi, ces récentes découvertes scientifiques ont changé notre perception de l’évolution du cerveau
au cours de la vie. Les esprits commencent à être prêts à accepter que ce n’est pas de la fantaisie et
que l’on touche au cœur des neurosciences et de la neurosplasticité, un domaine lui-même
relativement nouveau. Parallèlement, les nouvelles techniques d’IRM et d’électroencéphalogrammes,
de plus en plus puissantes et sophistiquées, conjuguées avec la participation de contemplatifs
expérimentés, nous ont menés à un âge d’or des « neurosciences contemplatives ». C’est passionnant
et il y a encore tant à découvrir.

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Source : La revue View, le Journal de Rigpa, août 2009

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