Cours 5

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Thème 5.

L’action civile

L’action civile est l’action en réparation du dommage causé par un crime,


un délit ou une contravention.

Elle est visée à l’art. 2 du CPP qui prévoit qu’elle « appartient à tous
ceux qui ont personnellement souffert du dommage directement causé
par l’infraction ».

L’art. 3 poursuit en précisant que « l’action civile peut être exercée en


même temps que l’action que l’action pq et devant la même J°. Elle sera
recevable pour tout chef de dommages, aussi bien matériels que
corporels ou moraux qui découleront des faits objet de la poursuite ».

Signifie que la victime d’une infraction en réparation du dommage qu’elle


a subi, soit devant le tribunal civil, soit devant la J° pénale.

C’est ce qu’on appelle l’option procédurale.

La victime, pour agir devant les J° pénales, dispose alors de 2 voies :

-La voie de l’intervention aussi bien devant les J° d’instruction que de


jugement dans les hypothèses où l’action pq a déjà été mise en mvt par le
ministère public.

-La voie d’action en cas d’inertie du parquet, soit devant les J° de


jugement par l’utilisation de la citation directe, soit devant les J°
d’instruction par le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile.

Dans les deux cas, l’action civile devient l’accessoire de l’action pq.

La q° de l’action civile renvoie notamment à celle de la place de la victime


dans le procès pénal, et il existe ainsi un débat quant à savoir si la partie
civile a sa place devant les J° pénales. En effet, la doctrine met en
évidence les avantages et les inconvénients découlant de la présence de
la victime au procès pénal.

-S’agissant des avantages :

-La partie civile bénéficie de l’action du ministère et du juge


d’instruction, càd des moyens de recherche de la preuve pénale, ce qui
permet de mieux garantir son droit à réparation.

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-Cela évite l’engorgement des tribunaux puisque les deux aspects
d’une même affaire sont traités par une seule J°.

-La victime peut assouvir son désir de J, et dans cet ordre d’idées,
certains auteurs font valoir que la présence de la victime est également
bénéfique pour l’auteur.

-S’agissant des inconvénients :

-Certains auteurs font valoir que la partie civile serait animée par
un sentiment de vengeance qui mettrait à mal la sérénité devant régner
au sein des prétoires.

-Certains auteurs font valoir que la présence de la victime serait


source de lenteur.

-Enfin, certains font valoir un risque de contradiction entre les


chambres civile et pénales de la Cass sur des q° identiques de RC.

Mais quoi qu’il en soit, la partie civile occupe ajd une place à part entière
devant les J° pénales.

Section 1. Les conditions d’existence de l’action civile

I) Les conditions de recevabilité de l’action civile

Pour être recevable, une constitution de partie civile doit répondre à


certaines conditions.

D’abord, la personne qui prétend avoir subi un préjudice doit être victime
d’une infraction pénale punissable.

Ensuite, la victime doit avoir un intérêt à agir, càd que l’action qu’elle
entend exercer doit impérativement lui procurer un avantage.

Enfin, la personne qui se prétend lésée doit avoir la qualité de victime


pénale, càd qu’elle doit répondre aux conditions posées par l’art. 2 du
CPP et donc avoir personnellement souffert du dommage directement
causé par l’infraction. Cela s’explique par le fait que la partie civile a le
pouv exorbitant de déclencher l’action pq, et cette faculté ne peut pas
être offerte à n’importe qui.

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A) La nécessité d’une infraction pénale (non traitée)

B) Un intérêt à agir

= Avantage procurée par l’action

En PP, cet avantage peut être pécuniaire (càd, la réparation fondée


sur la RC), mais la victime a également un intérêt dans le simple
fait de participer à l’accusation. Cet aspect vindicatif de l’action civile
peut d’ailleurs être le seul intérêt de la victime.

Au pénal, l’intérêt à agir de la victime est donc double :

-Mettre en mvt l’action pq.


-Pouvoir éventuellement demander des dommages et intérêts.

1) La faculté de déclencher l’action publique

La possibilité pour la victime de se constituer partie civile devant le JI est


de déclencher ainsi l’action pq a été affirmée dans un arrêt de la Cass du
8 déc. 1906, Laurent Atthalin.

Depuis la loi du 5 mars 2007, ce droit a été encadrée, et l’art. 85 du CPP


limite désormais le nb de constitution de partie civile en posant certaines
conditions :

-La constitution de partie civile n’est recevable que si la personne a


préalablement porté plainte.

-La personne doit démontrer que le parquet n’entend pas poursuivre : ex


classement sans suites, ou qu’un délai de trois mois s’est écoulé depuis le
dépôt de plainte resté sans réponse jud.

Si ces conditions ne sont pas respectées, la constitution de partie civ est


irrecevable.

Une fois la partie civile constituée, le procureur de la Rép. doit


impérativement requérir l’ouverture d’une info°, sauf sans les cas définis
à l’al. 4 de l’art. 86 du CPP.

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Ensuite, si le JI à sa suite est régulièrement saisi est obligé d’informer,
excepter dans les cas où l’actio pq est affectée de causes empêchant
l’engagement de celles-ci (ex : prescription).

2) La faculté de demander des dommages et intérêts


a) Une simple faculté (ce n’est pas obligatoire de demander des
DI)

La victime peut se constituer partie civile alors même qu’elle ne veut pas
(ex : elle demande un euros symbolique, ou lorsqu’il y a déjà eu une
transaction sur l’action civile ou qu’un dommage a déjà qu’un dommage a
déjà été réparé par son assureur) ou qu’elle ne peut pas (ex : si la
demande en réparation excède la compétence des JJ° pén. Il existe
certaines lois qui retirent au juge pénal tte compétence en matière de
dédommagement des victimes, notamment en matière de transport aérien
ou d’accident du travail) obtenir réparation de la J° pénale devant
laquelle elle porte son action.

Dans ce cas, la victime va donc exercer une action civ purement


répressive, vindicative.

L’aspect civil de l’action disparait.

Quand il n’y a que l’aspect vindicatif, la victime a bien un intérêt à agir.


Selon la chambre crim, il s’agit de l’obtention d’une satisfaction morale.

b) Justification

Cette solution peut s’expliquer par le silence de l’art. 2 (action civile en


réparation du dommage) quant à la nature de la réparation du dommage.
Ainsi, cette réparation évoquée peut n’être que morale.
Arrêt chambre crim du 8 juin 1971 -> considère que l’intervention d’une
partie civile ne peut être motivée que par le souci de corroborer l’action
pq et d’obtenir que soit établie la culpabilité du prévenu.

La dissociation de l’action civile n’est qu’une création prétorienne et ce


n’est qu’à partir des années 1970 qu’elle va trouver un argument textuel
(18 oct. 1970) où elle vise l’art. 418 al. 3 du CPP qui dispose que « la
victime peut à l’appui de sa constitution, demander des DI correspondant
au préjudicie qui lui a été causé ». Le raisonnement est simple car la
victime « peut » demander révèle que cela ne constitue pas une
obligation. Au sens littéral, ce n’est qu’une simple faculté.

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La victime a deux droits : demander réparation de son dommage et droit
de déclencher l’action publique. Seule la personne qui a personnellement
subit l’infraction bénéficie de la dernière prérogative.

NB : En réalité, lorsque le législateur a légiférer il n’a jamais voulu


consacrer la dissociation de l’action civile.

CCL° : Il convient donc de distinguer deux droits octroyés à la victime


et qui coexistent :

-Le droit de demander la réparation pécuniaire de son dommage (droit


personnel, cessible et dans lequel un tiers peut être subrogé -> c’est le
droit évoqué par l’art. 2).

-Le droit de déclencher l’action pq (droit extrapatrimonial incessible ->


celui qui est visé par l’art. 1 er du CPP -> seule la personne qui a
directement et personnellement subi l’infraction peut demander
réparation.

L’action civile possède donc un aspect réparateur et répressif qui


cohabitent.

C) La qualité pour agir

Devant le juge civil, pour obtenir réparation de son préjudice, la victime


doit démontrer que le dommage est personnel, direct, certain, et né et
actuel. Dès que cela est prouvé, la personne a la qualité de victime.

Devant le juge pénal, les enjeux sont différents : intérêt général et


libertés individuelles sont en jeu. Pour cette raison, le pouvoir de
déclencher l’action ne doit pas se trouver entre n’importe quelles raisons.
Au pénal, on effectue donc un tri parmi les personnes prétendant avoir
subi un dommage et c’est l’art. 2 qui permet d’identifier la victime du
dommage.

1) Un préjudice actuel et certain

Le préjudice actuel et certain s’oppose au préjudice éventuel. Mais,


exiger un caractère actuel et certain du préjudice n'empêche pas
d'indemniser un préjudicie futur qui peut être certain ni même
d'indemniser la perte d'une chance.

2) Un préjudice direct

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a) La notion de préjudice direct

En pcp, cette exigence renvoie à la nécessité d’un lien de causalité avec


deux grandes théories en la matière :

-La théorie de la causalité adéquate, càd quelle est la cause qui selon
le cours normal des choses avait en elle le potentiel de causer le
préjudice en civil ou le résultat en matière pénale.

-La théorie de l'équivalence des conditions = prend en compte toutes


les conditions qui ont mené à la réalisation du dommage en matière civile
ou à la réalisation du résultat de l'infraction en matière pénale.

En matière pénale, c’est plutôt l’équivalence des conditions qui est


retenue, mais lorsqu’on étudie les décisions civiles et pénales, des
différences se rencontrent entre les diff conceptions des J° :

-Parfois, le juge pénal va rejet l’action pénale, on va rejeter l’action en


réparation de la victime au motif que son préjudice est indirect alors que
le juge civil va considérer dans la même hypothèse, que le préjudice est
direct.

Il y aurait une incohérence remarquée en doctrine. En réalité, c’est svt un


pv de terminologie : quand le juge pénal refuse d’indemniser un tel
préjudice, en général, c’est parce que le préjudice n’est pas personnel.

Peuvent être des victimes directes aussi bien les personnes morales que
les personnes physiques. Ex : une commune, une région, peut se
constituer partie civile et déclencher une action pq.

En réalité, le vrai tri entre les victimes se fait quant au caractère


personnel du dommage.

3) Le préjudice personnel
a) Préjudice personnellement souffert et résultat pénal

Comme en droit civil, le préjudice dont la victime demande réparation au


juge pénal doit être relatif à un préjudice qu’elle a elle-même subi. Mais,
cela n’est pas suffisant.

En effet, quand l’art. 2 exige que la victime ait personnellement souffert


du dommage, cela signifie que le dommage qu’elle subit doit
correspondre trait pour trait au résultat de l’infraction.

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Ex : Le résultat pénal de l’infraction de blessures involontaires. Ici, le
résultat pénal est l’atteinte à l’intégrité physique, et donc seule la
personne qui a été blessée peut demander réparation). Par csqt, le
propriétaire d’un véhicule endommagé au cours d’un accident de la
circu° est irrecevable à se constituer partie civile dans les poursuites qui
sont exercées contre l’auteur de l’accident pour blessures involontaires
causés à des tiers (car n’a pas subi de blessures involontaires mais
seulement une dégradation de son bien).

Cpdt, depuis plusieurs décennies, la jp a décidé d’élargir l’accès au


prétoire pénale.

Par exemple, en matière de vol, la victime est normalement de Cass a


décidé que l’emprunteur d’un objet volé avait également la qualité de
victime car l’infraction le privait de la possibilité de restituer le bien
emprunté (chambre crim, 5 mars 1990).

Autre ex : lors de poursuite pour vol aggravé (attaque à main armée d’un
bureau de poste), les préposés de la poste en fonction dans les bureaux
de poste où a eu lieu le vol sont recevables à se constituer partie civile en
raison des traumatismes physiques et psychologiques dont ils font état et
résultent de ces faits (chambre crim., 7 avril 1993).

Q° : Que faire quand des infractions ont un résultat auquel aucun


préjudice individuel ne peut correspondre ? C’est la q° des infractions
d’intérêt général.

b) Les infractions d’intérêt général

La théorie des infractions d’IG a été élaborée par la jp et elle suppose que
certaines infractions ont un résultat auquel aucun préjudice individuel ne
peut corresponde. Elles sont considérées comme ne lésant que l’intérêt
général.

Pour celles-ci, aucun constitution de partie civile n’est recevable, et seul


le ministère public peut déclencher l’action pq.

Cette théorie semble être née avec un arrêt de la chambre crim du 25


juillet 1913 où la Cass énonçait que « le délit d’outrage public à la pudeur
ne lèse que la généralité des citoyens en s’attaquant uniquement à la
morale publique ». La doctrine reprochait l’absence d’assises légale à
cette théorie.

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A partir de là, la catégorie des infractions d’IG s’est énormément dvp, en
particulier dans les années 60. Puis, par la suite, un mvt inverse a eu lieu
pour arriver au résultat actuel où le contenu des infractions d’IG est
stabilisé et relativement restreint. Ex : Le discrédit jeté sur une décision
de J, le faux en écriture publique, les infractions douanières et les
infractions d’atteinte à la défense nationale.

Pour ces infractions-là, le pouvoir de déclencher l’action pq n’appartient


qu’au ministère public.

De façon générale, malgré ces conditions strictes de recevabilité, la


tendance est plutôt à l’extension du nb de demandeurs à l’action civile.

II) Les demandeurs à l’action civile

Tout individu répondant aux critères de l’art. 2 peut se constituer partie


civile. Or, la jp interprète de façon large cet art. si bien que les parties
civiles qui ne sont pas des victimes au sens strictement pénal se sont
multipliées.

De son côté, le législateur est intervenu à de nombreuses reprises afin de


donner le droit à diverses associations de déclencher l’action publique,
alors même qu’elles n’ont pas la qualité de victimes pénales. Cela va
avoir pour csq que de plus en plus de personnes qui n’ont pas forcément
subi les csq de l’infraction vont pouvoir exercer l’action civile. A cet
égard, la doctrine parle parfois d’une dilution de l’action civile.

A) La victime première de l’infraction

Celle qui a personnellement souffert des dommages causés par


l’infraction.
Son préjudice doit correspondre au résultat légal de l’infraction.

Ici, il n’y a pas de limitation quant à la qualité de la personne : il peut


s’agir d’une personne physique ou morale, voire même indigne (victime
dont le dommage n’est pas réparable car pas né d’une situation licite ou
morale).

Quand l’avortement était une infraction, la famille d’une femme décédée


à la suite d’un tel acte peut agir contre l’avorteur du préjudice qui leur a
été causé par le décès de leur épouse.

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B) Les héritiers (au titre de l’action successorale)

Il faut bien distinguer deux actions très différentes :

-L’action successorale en réparation du préjudice subi par le


défunt mais exercée par les héritiers. Cette action est une action
transmise puisque les héritiers vont recueillir dans la succession du
défunt (de cujus) le droit de demander la réparation du préjudice subi par
ce dernier. Mais les héritiers peuvent également avoir personnellement
souffert de l’infraction. Ainsi, par exemple, le fait de voir les souffrances
endurées par la victime est considéré comme un préjudice directement
causé par l’infraction. Dans cette hypothèse, les héritiers exercent une
action acquise en réparation de leur propre dommage.

NB : Cette action acquise n’est pas réservée qu’aux héritiers du défunt


puisque la chambre crim. accorde une telle prérogative à tous les proches
de la victime, si bien qu’une personne seulement unie par des liens
d’affection bénéficie aussi d’un droit à réparation de son préjudice.

-L’action en réparation du préjudice éprouvé personnellement par


les héritiers du défunt.

Les deux actions sont différentes, mais elles peuvent se superposer. Ainsi,
un héritier peut à la fois poursuivre l’action dont il a hérité de son auteur,
et dans le même temps, agir en réparation de son propre dommage.

1) Les préjudices réparables au titre de l’action successorale

Désormais, les héritiers peuvent exiger la réparation de tous les


préjudices subis par la victime avant sa mort, càd les préjudices
matériels, corporels ou moraux. C’est une solution qui résulte de deux
arrêts du 30 avril 1976 rendue par la chambre mixte.
Tout type de préjudice est donc réparable, mais cela ne signifie pas que
tous les préjudices allégués par les héritiers seront réparables. Ex : la jp
refuse de réparer ce qu’on appelle le pretium mortis, càd le préjudice
résultant du fait même de mourir.

En revanche, il est possible de réparer l’angoisse d’une mort imminente,


dans l’hypothèse où victime survie ne serait-ce que qlq minutes à
l’infraction dont elle a été victime.

2) La condition : l’exigence d’un décès postérieur à l’infraction

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L’action en réparation du de cujus ne peut être transmise aux héritiers
qu’à la condition d’être née dans le patrimoine du défunt. Or, elle ne nait
que si un certain lapse de temps sépare la commission de l’infraction du
décès de la victime puisque, dans ce cas, une action en réparation est
bien née dans le patrimoine du défunt et peut alors se transmettre aux
héritiers.

On distingue ainsi deux hypothèses :

-Soit le décès a été instantanée (concomitant à la commission de


l’infraction). Dans ce cas, aucune action n’a pu naitre dans le patrimoine
de la victime et les héritiers disposeront alors d’une action personnelle,
pas d’une action successorale.

-Soit le décès a été postérieur à l’infraction. Dans ce cas, on exige un


lapse de temps entre la commission de l’infraction et le décès, même très
court, et donc, même si la victime n’a survécu que qlq instants.

Pour établir le préjudice moral de la victime, il faut cpdt que pdt ce lapse
de temps, la victime ait été consciente. A cet égard, on peut citer deux
arrêts du 5 oct. 2010 qui ont considéré que « pour écarter la demande
tendant à la réparation du préjudice moral, après avoir accueilli celle
relative aux souffrances physiques, l’arrêt relève que le choc traumatique
a été si violent, que M.X est resté inconscient, qu’il n’a pu être réanimé,
et que son décès a été quasi instantané, que les juges ont conclu que la
victime n’a pu se rendre compte de ce qu’il lui arrivait, et que sa
souffrance n’est pas établie ».

Puisqu’un lapse de temps s’est écoulé entre la commission de l’infraction


et le décès, deux hypothèses sont envisageables :

-Soit la victime, avant son décès a déjà engagé une action devant la J°
répressive en se constituant partie civile.

-Soit la victime est morte sans avoir introduire aucune demande en


réparation en J.

Les héritiers peuvent agir dans les deux cas, et donc, peu importe que la
mort soit survenue qlq minutes ou plusieurs mois après la commission de
l’infraction, et peu importe également que le décès soit dû à une
aggravation du préjudice résultant de l’infraction, ou qu’il résulte d’une
cause étrangère à l’infraction.

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Dans toute ces situations, les héritiers vont pouvoir agir, mais pas
nécessairement devant le juge pénal. Ils sont en effet parfois renvoyés
devant leur juge naturel, le juge civil.

On distingue ainsi deux hypothèses :

-Soit le décès de la victime a eu lieu avant toute action en justice. Dans


cette hypothèse, la victime est décédée sans avoir manifesté son désir de
déclenché l’action pq. Dans ce cas, en pcp, les héritiers ne peuvent agir
que devant le juge civil parce que, dans cette hypothèse, les héritiers ont
hérité de la face réparatrice de l’action civile, mais ils n’ont pas reçu sa
face vindicative. En effet, le pouvoir de déclencher l’action pq
n’appartient qu’à la victime directe de l’infraction. A sa mort cette phase
vindicative s’éteint, et seule la face purement civile est transmise à ses
héritiers, càd le droit à indemnisation.

C’est une solution qui avait notamment été retenue dans deux
arrêts d’AP du 9 mai 2008.

Mais il y a une limite à ce pcp : si le MP déclenche des poursuites, les


héritiers peuvent se constituer partie civile par voie d’intervention, et
ainsi, joindre leur action à celle du parquet afin d’obtenir réparation de
leurs préjudices, càd leurs préjudices propres en tant que proches, mais
aussi le préjudice subi par le défunt au titre de l’action successorale.

-Soit le décès de la victime a eu lieu en cours d’instance alors que la


victime s’était constituée partie civile. Dans cette hypothèse, l’action dans
son aspect purement civil est transmise aux héritiers par voie de
succession. Et donc, dans ce cas, ils prennent la place de leur auteur (du
défunt), et la procédure reprend là où elle en était avant son décès, à
condition que les héritiers effectuent ce qu’on appelle une déclaration de
volonté. En effet, le décès de la partie civile ne lui substitue pas les
héritiers de celle-ci, si bien, qu’à défaut de déclaration de volonté, le juge
pénal ne pourra prononcer aucune condamnation civile.

C) Les proches de la victime

En pcp, la victime est la personne qui a personnellement souffert dyu


dommage directement causé par l’infraction (art. 2 CPP). Et cette victime
doit être entendue de façon stricte puisqu’elle a ce pouvoir exorbitant de
déclencher l’action pq.

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Mais, considéré cela ne conduit pas pour autant à oter tout droit à
réparation aux proches de la victime. Ainsi, si les membres de la famille
du blessé ou du défunt subissent un préjudice, ils ne sont certes pas des
victimes au sens pénal, mais pourraient se tourner vers le juge civil pour
obtenir réparation. Mais, désormais, cette solution n’est plus une réalité.
En effet, la jp a dvp des solutions permettant aux proches de la victime, et
non plus seulement aux victimes, de se constituer partie civile, et donc de
se tourner vers le juge pénal pour obtenir réparation de leur préjudice.

1) La consécration du principe

Dans un premier temps, la Cass a refusé que les proches de la victime


(victimes par ricochet) se constituent partie civile devant le juge pénal
(solution célèbre : AP, 12 janvier 1979 rendue au visa de l’article 2 du
CPP).

Un auteur a alors suggéré à la Cass de redécouvrir l’art. 3 al. 2 afin que


les constituions de partie civile des proches de la victime soient déclarées
recevables, si bien que, dans un arrêt du 9 fév. 1989, la chambre
criminelle a admis, au visa des art. 2 et 3 du CPP que les proches de la
victime d’une infraction de blessures involontaires sont recevables à
rapporter la preuve d’un dommage dont ils ont personnellement souffert
découlant des faits objet de la poursuite. Ce revirement fut depuis
définitif, et depuis on utilise toujours la formule de « proches de la
victime ».

2) Les applications

Depuis cet arrêt de 1989, une multitude de proches de la victime sont


admis à agir devant le juge pénal pour demander réparation pour des
préjudices divers et variés (ex : conjoints, concubins, partenaires, enfants
de la victime).

Cette ouverture a pu suscité des débats puisque c’est une appréciation au


cas par cas, et en réalité, on va apprécier le chagrin familial, l’étroitesse
du lien d’affection, pour que le demandeur soit qualifié de proche.
Certains considèrent même qu’il y a un risque d’arbitraire du juge.

3) Les préjudices réparables

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Les proches de la victime peuvent subir deux types de préjudices :

-Un préjudice matériel (économique) : ce préjudice est


traditionnellement dans plusieurs hypothèses. Ex : Le concubin qui subi
un préjudice du fait du décès de sa compagne et qui subi ainsi une
diminution de revenus consécutive à ce décès.

-Un préjudice moral : on peut notamment évoquer le fait que le


dommage causé par le spectacle de l’état physique ou psychique
découlant des blessures infligées à un conjoint ou à un parent est
réparable.

D) Les cessionnaires et les tiers subrogés

Avant un quelconque procès, la victime a pu obtenir une réparation de la


part notamment de son assureur ou des caisses de sécurité sociale. Ces
tiers sont alors naturellement subrogés dans les droits de la victime.

Q° : est-ce que cette subrogation va jouer devant les J° pénales, ou alors,


ces organismes doivent-ils agir devant le juge civil ?

La loi a spécialement autorisé certains subrogés à exercer l’action civile


devant les J° répressives, et ainsi, peuvent agir devant le juge pénal en
tant que subrogés dans les droits de la victime, l’assureur de la victime,
les fonds de garanties, les employeurs, ou encore, l’Etat.

E) Les groupements

En vertu de l’art. 2 du CPP, toute personne morale peut se constituer


partie civile lorsqu’elle est victime d’une infraction pénale.

Certains groupements vont pouvoir se constituer partie civile pour


défendre un intérêt plus large que leur intérêt personnel, celui d’un
groupe déterminé. Or, le législateur a très tôt reconnu cette faculté à
certains groupements.

1) L’action civile des groupements professionnels

Le législateur les a investis de la mission de défendre en J des intérêts


que l’on pourrait qualifier d’intermédiaire, càd qu’ils ne correspondent ni
à l’intérêt individuel de la victime immédiate, ni à l’IG que le MP protège.

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Ainsi, les syndicats et les ordres pro peuvent déclencher l’action pq en se
constituant partie civile.

a) l’action civile des syndicats

Leur drt d’exercer l’action civ a été très tôt reconnu lorsque l’infraction
porte atteinte à l’intérêt collectif de la profession.

Ce drt est rappelé par plusieurs textes mais on ne le retrouve pas dans le
CPP en tant que tel. Le drt d’ester en J a été reconnu aux syndicats par la
loi du 21 mars 1884. Puis, la Cass a reconnu l’action civile des syndicats
dans un arrêt des chambres réunies du 5 avril 1913.

Dans cette affaire, il s’agissait d’un négociant en vin qui avait mis sur le
marché du vin fait avec de l’eau, et il avait été poursuivi pour
falsification. Or, le syndicat nat de défense de la viticulture française
s’était constitué partie civile en faisant valoir une atteinte à l’intérêt
collectif de la profession viticole, atteinte qui consistait dans le discrédit
jeté sur la profession et dans la baisse des prix consécutive.

Cette solution a été reprise et consacrée par la loi du 12 mars 1920 que
l’on retrouve ajd dans le Code du travail à l’art. L. 2132-3.

C’est une prérogative qui est accordée aux syndicats pour la défense d’un
intérêt collectif qui est propre à leur profession et qui ne peut se
confondre ni avec les intérêts particuliers de chacun de leurs membres, ni
avec l’IG.

b) L’action civile des ordres professionnels

NB : un ordre professionnel regroupe tous les membres d’une même


profession. L’affiliation est obligatoire, ce qui n’est pas le cas des
syndicats.

L’ordre a pour mission de s’assurer de la dignité, de la probité de ses


membres, et à cette fin, il assure un pouvoir disciplinaire. De fait, l’ordre
protège la profession contre ses propres membres.

Mais il défend également la profession contre les attaques dont elle peut
faire l’objet, et ainsi, il a en charge la défense des intérêts collectifs de la

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profession libérale. Ex : L’exercice illégal de la profession de médecin
cause un préjudice à l’ensemble de la profession et donc l’ordre va
pouvoir exercer l’action civile lors des poursuites de ce chef.

Il n’y a pas de texte général pour admettre la recevabilité de leur action


civile, mais même sans texte, la jp est assez clémente à leur égard pour
admettre la recevabilité de leur action civile.

2) L’action civile des associations

Les associations sont de plus en plus nombreuses à être habilitées par le


législateur pour défendre une portion de l’IG.

NB : Les associations défendent un intérêt collectif qui ne se distingue


pas réellement de l’IG.

A partir là, cela signifie que ces associations vont entrer en concurrence
avec le MP. Et, en pcp, il ne devrait exister aucune raison de reconnaitre
aux association le droit d’agir puisque l’IG est déjà défendu par le MP, si
bien qu’il n’y a jamais eu de solution générale pour admettre leur action
comme c’est le cas pour les groupements professionnels.

Cpdt, des exceptions ont été apportées à cette règle, et ainsi, le


législateur intervient ponctuellement pour admettre l’action civile
d’association de plus en plus nombreuses afin de leur permettre d’exercer
leur action devant le juge pénal, à condition que les infractions aient un
lien avec leur objet social.

Ainsi, le CPP contient désormais 26 dispositions entre l’art. 2 et 3 pour


admettre l’action civile de certaines associations (art. 2-1 à art. 2-25).

Elles n’ont pas toutes les mêmes droit, elles ne bénéficient pas toutes des
mêmes cond° de recevabilité de leur action, le législateur exige des cond°
de durée ou d’agrément seulement pour certaines d’entre elles -> c’est
un droit en bazard.

Toutes les associations habilitées par le législateur à agir en justice ne


figurent pas dans le CPP. En réalité, moins d’une trentaine d’entre elles
sont intégrées dans le CPP et il faut aller rechercher dans d’autres textes,
leur pouvoir d’agir pour certaines, devant le juge pénal. Ex ; Les asso° de
consommateur peuvent agir devant le juge pénal en vertu de l’art. L. 621-
1 du Code de la conso°.

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La jp a considéré que le recours à l’art. 2 du CPP est exclu pour les asso°
dont la C° de partie civile est envisagée par la loi au titre d’une
habilitation spéciale, mais qui n’en remplisse pas les conditions.

La q° se posait d’autant plus que la Cass admet sur le fondement de l’art.


2 la C° de partie civile d’asso° qui ne bénéficient d’aucune habilitation
légale en se fondant sur la spécificité de leur but et de leur objet.

3) L’action civile des personnes morales de droit public

En pcp, ces personnes ne peuvent pas se constituer partie civile puisque


l’intérêt public se confond avec l’IG, et le MP est déjà le représentant de
l’IG.

Mais qlq dérogations existent :

Ex : Le Code de l’urbanisme permet aux communes de se constituer


partie civile lors de poursuites intentées des chefs d’infraction aux règles
de l’urbanisme commises sur leur territoire.

§3. Les défendeurs à l’action civile

En pcp, l’action civile est engagée contre l’auteur de l’infraction qui est
donc le défendeur ou contre son complice, mais si le délinquant est
décédé, et puisque l’action civile est une action en réparation d’une dette,
elle peut être exercée contre les héritiers du délinquant décédé. Dans une
telle hypothèse, cette action ne pourra être exercée que devant le
tribunal civil, sauf si elle a déjà été jugée devant une J° répressive, alors
que le prévenu était encore vivant. La solution est logique puisque
l’action pq est éteinte du fait du décès du délinquant et que le tribunal
répressif ne peut être saisi de l’action civile qu’à condition d’être
également saisie de l’action pq.

Section 2. L’exercice de l’action civile

Puisqu’il s’agit d’une demande en réparation, la victime peut exercer


l’action civile, sooit devant la J° pénale (elle sera alors l’accessoire de
l’action pq), soit devant la J° civile (art. 3 et 4 du CPP).

Cela signifie donc que la victime a un choix. C’est ce qu’on appelle


l’option procédurale.

§1. L’existence d’une option procédurale de la victime

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La victime peut agir devant le juge pénal ou civil pour exercer son action
civile.

Cela est une faveur pour la victime puisqu’agir devant les J° pénales est
svt plus intéressant pour la partie civile : c’est plus efficace (parce-que la
victime va bénéficier des moyens du MP), c’est généralement plus rapide,
ça peut avoir un intérêt sur les délais de prescription, c’est plus
économique parce-qu’il n’y a qu’une seule action, et ça permet parfois de
pallier l’inertie du parquet.

Ce choix est définitif et irrévocable en pcp. C’est l’appli° de la maxime


electa una via que l’on retrouve à l’art. 5 du CPP.
Cette règle de l’irrévocabilité connait cpdt certaines limites puisqu’elle ne
fonctionne que dans un sens puisqu’en réalité, il n’y a irrévocabilité,
seulement si la partie civile a d’abord choisi la voie civile.

Mais, l’art. 5 précise qu’il en est autrement si la J° pénale a été saisie par
le MP avant qu’un jugement sur le fond ait été rendu par la J° civile.
Autrement dit, ça signifie que la partie civile va pouvoir se joindre à
l’action du MP, même si elle avait déjà intenté une action devant le juge
civil.

De plus, il existe des exceptions à cette faculté de choix :

-L’action civile devant les J° civiles est exceptionnellement fermée pour


certaines infractions. Ex : En matière de diffamation.

-L’action civile devant les J° répressives est exceptionnellement fermée


lorsqu’il s’agit d’une J° d’exception autre que la J° pour mineurs. Ex : La
Haute Cour de justice ; le tribunal permanent des forces armées etc.

§2. L’exercice de l’option procédurale

A) L’action civile devant le juge civil

Le but est d’obtenir un jugement civil qui svt restera subordonné au


jugement pénal. Ici, le procès qui va se dérouler est uniquement de
nature civil, et donc, il n’est pas q°, de s’interroger sur l’existence ou la
C° d’une infraction, ou encore, sur la culpabilité de l’auteur.

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Le jugement civil est aussi autonome par rapport au jugement pénal, et il
n’a donc aucune influence sur l’éventuel procès pénal qui pourrait se
dérouler par la suite.

Mais, si le procès civil est engagé après le déclenchement des poursuites,


le jugement civil est subordonné au jugement pénal. C’est la règle selon
laquelle le criminel tient le civil en l’état. Elle est prévue par l’art. 4 al. 2
du CPP.

Il y a plusieurs conditions pour qu’il y ait un sursis à statuer.

D’abord, l’action pq doit avoir été mise en mvt pdt ou avant l’exercice de
l’action civile devant le juge civil.

Ensuite, les deux actions doivent procéder du même fait.

Or, la jp considère qu’il y a identité de faits, dès lors qu’il existe entre les
2 actions, une q° commune que le juge civil ne peut trancher sans se
référer à l’infraction commise.

Et, en outre, quand le juge pénal a statué, le juge civil ne peut pas
méconnaitre ce que le juge pénal a décidé sur l’existence du fait
incriminé, sur sa qualification, et sur la culpabilité de celui à qui il est
impunité. C’est ce qu’on appelle l’autorité de la chose jugée au criminel
sur le civil.
B) L’action civile devant le juge pénal

Cette action peut avoir lieu de deux manières :

-Soit par voie d’intervention.

-Soit par voie d’action.

1) L’action civile par voie d’action

C’est l’hypothèse dans laquelle la victime saisit elle-même la J° de


jugement ou la J° d’instruction, soit au moyen d’une citation, soit au
moyen d’une plainte avec C° de partie civile.

Ce faisant, elle met dans le même temps l’action pq en mvt. Elle prend
alors la qualité de partie civile. Elle devient une partie à la procédure et
acquière ainsi des droits (ex : elle a accès au dossier).

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Lorsque la victime saisi le juge d’instruction, celui-ci va fixer le montant
d’une consignation, càd une somme d’argent qui garantie le paiement de
l’amende civile susceptible d’être prononcée contre l’auteur d’une C° de
partie civile abusive. Si cette consignation n’est pas versée, la C° de
partie civile sera irrecevable.

2) L’action civile par voie d’intervention

C’est l’hypothèse dans laquelle l’action pq a déjà été mise en mvt par le
MP, voire même, par une autre partie lésée.

La C° de partie civile peut être faite à tout moment et donc aussi bien
devant les J° d’instruction que devant les J° de jugement, elle peut même
avoir lieu dès l’enquête de police et même à l’audience à l’oral.

Section 3. L’extinction de l’action civile

§1. L’extinction de la seule action civile

Hypothèses dans lesquelles l’action civile va s’éteindre du fait de


l’existence de l’un des modes d’extinction des obligations civiles. Ex : Le
paiement de l’indemnisation par l’auteur d’une infraction, la novation, la
compensation ou la prescription de droits civiles.

Puis, la volonté de la victime peut aussi avoir une influence sur l’action
civile. Ex : En cas de transaction.

De même, en cas de renonciation à l’exercice de l’action civile, càd un


acte par lequel la victime déclare expressément qu’elle ne demandera pas
l’indemnisation du dommage qu’elle a subi.

Autre mode d’extinction : le désistement qui est un mécanisme qui


intervient après le déclenchement de l’action pq et qui supprime la
qualité de partie au procès pénal. La victime perd alors le droit de
demander réparation de son dommage au juge pénal, mais néanmoins,
elle conserve cette possibilité devant le juge civil, et enfin, en cas
d’acquiescement de la victime (lorsque la victime laisse couler le délai
requis pour exercer les voies de recours contre une décision qui l’a
débouté de sa demande en indemnisation), et également, l’autorité de la
chose jugée au civil éteint l’action civile.

§2. L’extinction de l’action civile consécutive à l’extinction de


l’action publique

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L’action civile peut s’éteindre par l’effet de la chose jugée au pénal. En
revanche, l’extinction découlant de la prescription de l’action pq n’est
plus que limité. C’est pk on parle désormais d’exercice limité en cas de
prescription de l’action pq.

A) L’exercice limité de l’action civile en cas de prescription de


l’action publique

L’art. 10 al. 1er du CPP prévoit que « quand l’action civile est exercée
devant une J° civile elle se prescrit selon les règles du droit civil ». Cela
signifie que la prescription de l’action civile est indépendante de celle de
l’action publique, et donc, l’action civile survie à l’extinction de l’action
pq qui résulterait de la prescription de l’action pq.

Le CPP interdit l’exercice de l’action civile devant le juge pénal lorsque


l’action pq est éteinte du fait de la prescription.

B) L’extinction de l’action civile consécutive à la chose jugée au


pénal

L’art. 368 du CPP prévoit que « l’action pq ne peut plus être exercée
devant une autre J° lorsqu’une décision définitive est intervenue ».

La q° qui se pose est alors de savoir dans quelle mesure l’extinction de


l’action pq par la chose jugée va entrainer l’extinction de l’action civile.

Si l’action civile est exercée devant un juge pénal, soit le juge a


condamné la personne poursuivie et il qu’il va octroyer une réparation à
la victime, il y a aura extinction de l’action civile ; soit le juge pénal ne
condamne pas la personne mise en cause, elle y arrive parfois qu’il puisse
tout de même se prononcer sur l’action civile, mais à certaines
conditions.

Ainsi, par ex, le tribunal correctionnel qui prononce une relaxe relative à
la commission d’un homicide involontaire reste compétent pour accorder
réparation à la victime en vertu de l’art. 470-1 du CPP.

NB : Par exemple, un individu auteur indirect d’un homicide involontaire


est relaxé au motif qu’il n’a pas commis de faute qualifiée. Il peut
néanmoins avoir commis une faute simple, et certes il ne sera pas
pénalement responsable, mais sa faute simple pourra l’obliger à
indemnisation en vertu de l’art. 1241 du Cciv.

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Si l’action civile est exercée devant un juge civil, en cas de condamnation
préalable par le juge pénal, le juge civil va pouvoir allouer réparation à la
victime. L’action civile pourra alors être intentée même après le jugement
pénal, à condition de respecter le délai de prescription du droit civil.

Thème bonus (pas à l’exam) : Les conflits et les


aménagements de compétence

Il y a des règles traditionnelles de compétence matérielle mais aussi


matérielle et territoriale. Ces règles connaissent certaines dérogations
qui vont pouvoir toucher tous les délinquants, toutes les infractions et
toutes les J°. Ces dérogations vont permettre de mettre en place des
renvois d’une J° à une autre, des jonctions de procédure, ou encore, des
cas de plénitude de J°.

§1. Les renvois

Visés à l’art. 662 du CPP qui vise le renvoi d’une J° à une autre. On parle
généralement de dépaysement ou de délocalisation. Les motifs de
dépaysement sont nombreux et on peut en citer qlq uns :

-En cas de suspicion légitime.

-En cas de risque pour la sureté publique (art. 665 CPP).

-Pour une bonne A° de la J parce-que par exemple l’affaire a suscité une


vive émotion dans la région concernée.

§2. Les jonctions de procédure

Il s’agit des hypothèses dans lesquelles une J° pénale qui en pcp n’était
pas compétente pour juger de l’affaire A va devenir compétente car elle
traite de l’affaire B qui a un lien étroit avec l’affaire A.

Pour une bonne A° de la J, on va donc choisir de joindre les procédures.

Dans cette hypothèse, on va donc en réalité étendre la compétence d’une


J°.

Si le choix doit se faire entre deux J° de droit commun de dégré différent,


c’est la plus haute J° qui sera compétente, et si le choix doit se faire entre

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deux J° de droit commun de même dégré, dans ce cas, ça dépend des
circonstances.

Il y a deux cas de jonctions de procédures.

A) La connexité

Elle est prévue par le CPP à l’art. 203 qui liste 4 cas de connexités.

1er cas : les infractions ont été commises en même temps par plusieurs
personnes réunies (= unité d’auteurs ou de participation).
2ème cas : les infraction sont été commises par différentes personnes,
même en différent temps et en différents lieux, mais à la suite d’un
concert formé à l’avance entre elles (unité de dessein).

3ème cas : les coupables ont commis certaines infractions pour se procurer
les moyens d’en commettre d’autres, pour en faciliter, consommer
l’infraction ou en assurer l’impunité.

4ème cas : lorsque des choses enlevées, détournées ou obtenues à l’aide


d’un crime ou d’un délit ont été en tout ou partie recelées (= unité
d’objet).

Pour autant, la jp considère que cette liste n’est pas limitative, et elle a
ainsi par ex admis la connexité en cas d’atteintes sexuelles commises par
la même personne à l’égard de personnes différentes. Dans cette
hypothèse, la jonction de procédure n’est que facultative, et on va confier
l’affaire à la J° qui peut juger les faits les plus graves (ex : la compétence
du tribunal correctionnel qui s’étend aux contraventions).

B) L’indivisibilité

Pas prévue par le CPP. C’est une notion qui a été créée par la jp de toute
pièce. Il y a indivisibilité lorsque les infractions sont dans un rapport
mutuel de dépendance et rattachées entre elles apr un lien tellement
intime que l’existence des unes ne se comprendraient pas sans l’existence
des autres.

Ex : Indivisibilité entre un faux et usage de faux commis au Maroc au


préjudice d’une banque française et qui a servi à commettre une
escroquerie en casino marocain.

En cas d’indivisibilité, la jonction de procédure est obligatoire.

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§3. La plénitude de juridiction

Les J° répressives ont une plénitude de J°, càd qu’elles vont pouvoir juger
des q° qui en pcp ne relèvent pas d’elles.

A) La plénitude de juridiction de la cour d’assises

Prévue par l’art. 231 du CPP qui prévoit qu’une fois que la cour d’assises
à la fin de l’instruction, si elle estime que le crime n’est pas constitué elle
peut tout de même juger les délits ou contraventions connexes.

B) La plénitude de juridiction des juridictions répressives

Pour se prononcer sur l’infraction, la J° pénale doit au préalable trancher


une q° juridique qui n’est pas pénale.

Art. 384 du CPP prévoit que le juge de l’action est le juge de l’exception.
Ex : le juge pénal va être compétent dès lors que la solution du procès en
dépend, par exemple pour apprécier la réalité d’un licenciement. Ici, le
juge pénal n’aura pas besoin de surseoir à statuer. Cela s’explique par
une volonté de permettre une bonne A° de la J.

Il y a quand même certaines exceptions puisque certaines q° échappent à


la J° et vont obliger la J° pénale à surseoir à statuer et renvoyer l’affaire
devant la J° compétente.

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