Cours 5
Cours 5
Cours 5
L’action civile
Elle est visée à l’art. 2 du CPP qui prévoit qu’elle « appartient à tous
ceux qui ont personnellement souffert du dommage directement causé
par l’infraction ».
Dans les deux cas, l’action civile devient l’accessoire de l’action pq.
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-Cela évite l’engorgement des tribunaux puisque les deux aspects
d’une même affaire sont traités par une seule J°.
-La victime peut assouvir son désir de J, et dans cet ordre d’idées,
certains auteurs font valoir que la présence de la victime est également
bénéfique pour l’auteur.
-Certains auteurs font valoir que la partie civile serait animée par
un sentiment de vengeance qui mettrait à mal la sérénité devant régner
au sein des prétoires.
Mais quoi qu’il en soit, la partie civile occupe ajd une place à part entière
devant les J° pénales.
D’abord, la personne qui prétend avoir subi un préjudice doit être victime
d’une infraction pénale punissable.
Ensuite, la victime doit avoir un intérêt à agir, càd que l’action qu’elle
entend exercer doit impérativement lui procurer un avantage.
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A) La nécessité d’une infraction pénale (non traitée)
B) Un intérêt à agir
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Ensuite, si le JI à sa suite est régulièrement saisi est obligé d’informer,
excepter dans les cas où l’actio pq est affectée de causes empêchant
l’engagement de celles-ci (ex : prescription).
La victime peut se constituer partie civile alors même qu’elle ne veut pas
(ex : elle demande un euros symbolique, ou lorsqu’il y a déjà eu une
transaction sur l’action civile ou qu’un dommage a déjà qu’un dommage a
déjà été réparé par son assureur) ou qu’elle ne peut pas (ex : si la
demande en réparation excède la compétence des JJ° pén. Il existe
certaines lois qui retirent au juge pénal tte compétence en matière de
dédommagement des victimes, notamment en matière de transport aérien
ou d’accident du travail) obtenir réparation de la J° pénale devant
laquelle elle porte son action.
b) Justification
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La victime a deux droits : demander réparation de son dommage et droit
de déclencher l’action publique. Seule la personne qui a personnellement
subit l’infraction bénéficie de la dernière prérogative.
2) Un préjudice direct
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a) La notion de préjudice direct
-La théorie de la causalité adéquate, càd quelle est la cause qui selon
le cours normal des choses avait en elle le potentiel de causer le
préjudice en civil ou le résultat en matière pénale.
Peuvent être des victimes directes aussi bien les personnes morales que
les personnes physiques. Ex : une commune, une région, peut se
constituer partie civile et déclencher une action pq.
3) Le préjudice personnel
a) Préjudice personnellement souffert et résultat pénal
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Ex : Le résultat pénal de l’infraction de blessures involontaires. Ici, le
résultat pénal est l’atteinte à l’intégrité physique, et donc seule la
personne qui a été blessée peut demander réparation). Par csqt, le
propriétaire d’un véhicule endommagé au cours d’un accident de la
circu° est irrecevable à se constituer partie civile dans les poursuites qui
sont exercées contre l’auteur de l’accident pour blessures involontaires
causés à des tiers (car n’a pas subi de blessures involontaires mais
seulement une dégradation de son bien).
Autre ex : lors de poursuite pour vol aggravé (attaque à main armée d’un
bureau de poste), les préposés de la poste en fonction dans les bureaux
de poste où a eu lieu le vol sont recevables à se constituer partie civile en
raison des traumatismes physiques et psychologiques dont ils font état et
résultent de ces faits (chambre crim., 7 avril 1993).
La théorie des infractions d’IG a été élaborée par la jp et elle suppose que
certaines infractions ont un résultat auquel aucun préjudice individuel ne
peut corresponde. Elles sont considérées comme ne lésant que l’intérêt
général.
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A partir de là, la catégorie des infractions d’IG s’est énormément dvp, en
particulier dans les années 60. Puis, par la suite, un mvt inverse a eu lieu
pour arriver au résultat actuel où le contenu des infractions d’IG est
stabilisé et relativement restreint. Ex : Le discrédit jeté sur une décision
de J, le faux en écriture publique, les infractions douanières et les
infractions d’atteinte à la défense nationale.
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B) Les héritiers (au titre de l’action successorale)
Les deux actions sont différentes, mais elles peuvent se superposer. Ainsi,
un héritier peut à la fois poursuivre l’action dont il a hérité de son auteur,
et dans le même temps, agir en réparation de son propre dommage.
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L’action en réparation du de cujus ne peut être transmise aux héritiers
qu’à la condition d’être née dans le patrimoine du défunt. Or, elle ne nait
que si un certain lapse de temps sépare la commission de l’infraction du
décès de la victime puisque, dans ce cas, une action en réparation est
bien née dans le patrimoine du défunt et peut alors se transmettre aux
héritiers.
Pour établir le préjudice moral de la victime, il faut cpdt que pdt ce lapse
de temps, la victime ait été consciente. A cet égard, on peut citer deux
arrêts du 5 oct. 2010 qui ont considéré que « pour écarter la demande
tendant à la réparation du préjudice moral, après avoir accueilli celle
relative aux souffrances physiques, l’arrêt relève que le choc traumatique
a été si violent, que M.X est resté inconscient, qu’il n’a pu être réanimé,
et que son décès a été quasi instantané, que les juges ont conclu que la
victime n’a pu se rendre compte de ce qu’il lui arrivait, et que sa
souffrance n’est pas établie ».
-Soit la victime, avant son décès a déjà engagé une action devant la J°
répressive en se constituant partie civile.
Les héritiers peuvent agir dans les deux cas, et donc, peu importe que la
mort soit survenue qlq minutes ou plusieurs mois après la commission de
l’infraction, et peu importe également que le décès soit dû à une
aggravation du préjudice résultant de l’infraction, ou qu’il résulte d’une
cause étrangère à l’infraction.
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Dans toute ces situations, les héritiers vont pouvoir agir, mais pas
nécessairement devant le juge pénal. Ils sont en effet parfois renvoyés
devant leur juge naturel, le juge civil.
C’est une solution qui avait notamment été retenue dans deux
arrêts d’AP du 9 mai 2008.
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Mais, considéré cela ne conduit pas pour autant à oter tout droit à
réparation aux proches de la victime. Ainsi, si les membres de la famille
du blessé ou du défunt subissent un préjudice, ils ne sont certes pas des
victimes au sens pénal, mais pourraient se tourner vers le juge civil pour
obtenir réparation. Mais, désormais, cette solution n’est plus une réalité.
En effet, la jp a dvp des solutions permettant aux proches de la victime, et
non plus seulement aux victimes, de se constituer partie civile, et donc de
se tourner vers le juge pénal pour obtenir réparation de leur préjudice.
1) La consécration du principe
2) Les applications
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Les proches de la victime peuvent subir deux types de préjudices :
E) Les groupements
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Ainsi, les syndicats et les ordres pro peuvent déclencher l’action pq en se
constituant partie civile.
Leur drt d’exercer l’action civ a été très tôt reconnu lorsque l’infraction
porte atteinte à l’intérêt collectif de la profession.
Ce drt est rappelé par plusieurs textes mais on ne le retrouve pas dans le
CPP en tant que tel. Le drt d’ester en J a été reconnu aux syndicats par la
loi du 21 mars 1884. Puis, la Cass a reconnu l’action civile des syndicats
dans un arrêt des chambres réunies du 5 avril 1913.
Dans cette affaire, il s’agissait d’un négociant en vin qui avait mis sur le
marché du vin fait avec de l’eau, et il avait été poursuivi pour
falsification. Or, le syndicat nat de défense de la viticulture française
s’était constitué partie civile en faisant valoir une atteinte à l’intérêt
collectif de la profession viticole, atteinte qui consistait dans le discrédit
jeté sur la profession et dans la baisse des prix consécutive.
Cette solution a été reprise et consacrée par la loi du 12 mars 1920 que
l’on retrouve ajd dans le Code du travail à l’art. L. 2132-3.
C’est une prérogative qui est accordée aux syndicats pour la défense d’un
intérêt collectif qui est propre à leur profession et qui ne peut se
confondre ni avec les intérêts particuliers de chacun de leurs membres, ni
avec l’IG.
Mais il défend également la profession contre les attaques dont elle peut
faire l’objet, et ainsi, il a en charge la défense des intérêts collectifs de la
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profession libérale. Ex : L’exercice illégal de la profession de médecin
cause un préjudice à l’ensemble de la profession et donc l’ordre va
pouvoir exercer l’action civile lors des poursuites de ce chef.
A partir là, cela signifie que ces associations vont entrer en concurrence
avec le MP. Et, en pcp, il ne devrait exister aucune raison de reconnaitre
aux association le droit d’agir puisque l’IG est déjà défendu par le MP, si
bien qu’il n’y a jamais eu de solution générale pour admettre leur action
comme c’est le cas pour les groupements professionnels.
Elles n’ont pas toutes les mêmes droit, elles ne bénéficient pas toutes des
mêmes cond° de recevabilité de leur action, le législateur exige des cond°
de durée ou d’agrément seulement pour certaines d’entre elles -> c’est
un droit en bazard.
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La jp a considéré que le recours à l’art. 2 du CPP est exclu pour les asso°
dont la C° de partie civile est envisagée par la loi au titre d’une
habilitation spéciale, mais qui n’en remplisse pas les conditions.
En pcp, l’action civile est engagée contre l’auteur de l’infraction qui est
donc le défendeur ou contre son complice, mais si le délinquant est
décédé, et puisque l’action civile est une action en réparation d’une dette,
elle peut être exercée contre les héritiers du délinquant décédé. Dans une
telle hypothèse, cette action ne pourra être exercée que devant le
tribunal civil, sauf si elle a déjà été jugée devant une J° répressive, alors
que le prévenu était encore vivant. La solution est logique puisque
l’action pq est éteinte du fait du décès du délinquant et que le tribunal
répressif ne peut être saisi de l’action civile qu’à condition d’être
également saisie de l’action pq.
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La victime peut agir devant le juge pénal ou civil pour exercer son action
civile.
Cela est une faveur pour la victime puisqu’agir devant les J° pénales est
svt plus intéressant pour la partie civile : c’est plus efficace (parce-que la
victime va bénéficier des moyens du MP), c’est généralement plus rapide,
ça peut avoir un intérêt sur les délais de prescription, c’est plus
économique parce-qu’il n’y a qu’une seule action, et ça permet parfois de
pallier l’inertie du parquet.
Mais, l’art. 5 précise qu’il en est autrement si la J° pénale a été saisie par
le MP avant qu’un jugement sur le fond ait été rendu par la J° civile.
Autrement dit, ça signifie que la partie civile va pouvoir se joindre à
l’action du MP, même si elle avait déjà intenté une action devant le juge
civil.
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Le jugement civil est aussi autonome par rapport au jugement pénal, et il
n’a donc aucune influence sur l’éventuel procès pénal qui pourrait se
dérouler par la suite.
D’abord, l’action pq doit avoir été mise en mvt pdt ou avant l’exercice de
l’action civile devant le juge civil.
Or, la jp considère qu’il y a identité de faits, dès lors qu’il existe entre les
2 actions, une q° commune que le juge civil ne peut trancher sans se
référer à l’infraction commise.
Et, en outre, quand le juge pénal a statué, le juge civil ne peut pas
méconnaitre ce que le juge pénal a décidé sur l’existence du fait
incriminé, sur sa qualification, et sur la culpabilité de celui à qui il est
impunité. C’est ce qu’on appelle l’autorité de la chose jugée au criminel
sur le civil.
B) L’action civile devant le juge pénal
Ce faisant, elle met dans le même temps l’action pq en mvt. Elle prend
alors la qualité de partie civile. Elle devient une partie à la procédure et
acquière ainsi des droits (ex : elle a accès au dossier).
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Lorsque la victime saisi le juge d’instruction, celui-ci va fixer le montant
d’une consignation, càd une somme d’argent qui garantie le paiement de
l’amende civile susceptible d’être prononcée contre l’auteur d’une C° de
partie civile abusive. Si cette consignation n’est pas versée, la C° de
partie civile sera irrecevable.
C’est l’hypothèse dans laquelle l’action pq a déjà été mise en mvt par le
MP, voire même, par une autre partie lésée.
La C° de partie civile peut être faite à tout moment et donc aussi bien
devant les J° d’instruction que devant les J° de jugement, elle peut même
avoir lieu dès l’enquête de police et même à l’audience à l’oral.
Puis, la volonté de la victime peut aussi avoir une influence sur l’action
civile. Ex : En cas de transaction.
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L’action civile peut s’éteindre par l’effet de la chose jugée au pénal. En
revanche, l’extinction découlant de la prescription de l’action pq n’est
plus que limité. C’est pk on parle désormais d’exercice limité en cas de
prescription de l’action pq.
L’art. 10 al. 1er du CPP prévoit que « quand l’action civile est exercée
devant une J° civile elle se prescrit selon les règles du droit civil ». Cela
signifie que la prescription de l’action civile est indépendante de celle de
l’action publique, et donc, l’action civile survie à l’extinction de l’action
pq qui résulterait de la prescription de l’action pq.
L’art. 368 du CPP prévoit que « l’action pq ne peut plus être exercée
devant une autre J° lorsqu’une décision définitive est intervenue ».
Ainsi, par ex, le tribunal correctionnel qui prononce une relaxe relative à
la commission d’un homicide involontaire reste compétent pour accorder
réparation à la victime en vertu de l’art. 470-1 du CPP.
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Si l’action civile est exercée devant un juge civil, en cas de condamnation
préalable par le juge pénal, le juge civil va pouvoir allouer réparation à la
victime. L’action civile pourra alors être intentée même après le jugement
pénal, à condition de respecter le délai de prescription du droit civil.
Visés à l’art. 662 du CPP qui vise le renvoi d’une J° à une autre. On parle
généralement de dépaysement ou de délocalisation. Les motifs de
dépaysement sont nombreux et on peut en citer qlq uns :
Il s’agit des hypothèses dans lesquelles une J° pénale qui en pcp n’était
pas compétente pour juger de l’affaire A va devenir compétente car elle
traite de l’affaire B qui a un lien étroit avec l’affaire A.
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deux J° de droit commun de même dégré, dans ce cas, ça dépend des
circonstances.
A) La connexité
Elle est prévue par le CPP à l’art. 203 qui liste 4 cas de connexités.
1er cas : les infractions ont été commises en même temps par plusieurs
personnes réunies (= unité d’auteurs ou de participation).
2ème cas : les infraction sont été commises par différentes personnes,
même en différent temps et en différents lieux, mais à la suite d’un
concert formé à l’avance entre elles (unité de dessein).
3ème cas : les coupables ont commis certaines infractions pour se procurer
les moyens d’en commettre d’autres, pour en faciliter, consommer
l’infraction ou en assurer l’impunité.
Pour autant, la jp considère que cette liste n’est pas limitative, et elle a
ainsi par ex admis la connexité en cas d’atteintes sexuelles commises par
la même personne à l’égard de personnes différentes. Dans cette
hypothèse, la jonction de procédure n’est que facultative, et on va confier
l’affaire à la J° qui peut juger les faits les plus graves (ex : la compétence
du tribunal correctionnel qui s’étend aux contraventions).
B) L’indivisibilité
Pas prévue par le CPP. C’est une notion qui a été créée par la jp de toute
pièce. Il y a indivisibilité lorsque les infractions sont dans un rapport
mutuel de dépendance et rattachées entre elles apr un lien tellement
intime que l’existence des unes ne se comprendraient pas sans l’existence
des autres.
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§3. La plénitude de juridiction
Les J° répressives ont une plénitude de J°, càd qu’elles vont pouvoir juger
des q° qui en pcp ne relèvent pas d’elles.
Prévue par l’art. 231 du CPP qui prévoit qu’une fois que la cour d’assises
à la fin de l’instruction, si elle estime que le crime n’est pas constitué elle
peut tout de même juger les délits ou contraventions connexes.
Art. 384 du CPP prévoit que le juge de l’action est le juge de l’exception.
Ex : le juge pénal va être compétent dès lors que la solution du procès en
dépend, par exemple pour apprécier la réalité d’un licenciement. Ici, le
juge pénal n’aura pas besoin de surseoir à statuer. Cela s’explique par
une volonté de permettre une bonne A° de la J.
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