Cours 1
Cours 1
Cours 1
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-Pierre Crocq : une sureté est l’affectation à la satisfaction du créancier
d’un bien, d’un ensemble de biens ou d’un patrimoine par l’adjonction
(ajout) au droit résultant pour lui du contrat de base, d’un droit d’agir
accessoire de son droit de créance qui améliore sa situation jique en
remédiant aux insuffisances de son droit de gage général sans pour
autant être une source de profit, et dont la mise en œuvre satisfait le
créancier en éteignant la créance, en tout ou partie, directement ou
indirectement.
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créance, par l’intermédiaire du mécanisme de la cession de créance
notamment.
-Ensuite, en cas d’inexécution de ses obligations par le débiteur, le
créancier est protégé différemment.
Si l’oblig° inexécutée est une oblig° de faire ou ne pas faire, le créancier
va pouvoir recourir à l’exécution forcée. Mais, dans certains cas, cette
exécution est impossible (ex : peindre un tableau).
Et si l’oblig° porte sur une somme d’argent, dans ce cas, l’exécution
forcée sera automatique par la vente des biens du débiteur (art. 2284 du
Code civil). C’est ce que l’on appelle le droit de gage général (le fait
que les créanciers chirographaires ont le droit d’aller saisir des éléments
du patrimoine de leur débiteur pour se payer) qui est la manifestation la
plus nette du patrimoine (= universalité de droit qui comprend l’actif et le
passif et qui dure tout au long de la vie de la personne).
Mais, le créancier sans suretés ne dispose que du droit de gage général,
et par csqt, il est dans une situation inconfortable car il n’a aucune
certitude d’être payé puisque le droit de gage général lui offre une
protection limitée.
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C’est une limitation qui est d’abord temporelle puisqu’entre la
naissance de la dette et son exigibilité par le créancier, le patrimoine du
débiteur a pu se modifier. Or, le créancier ne peut saisir que les biens qui
existent au moment de la saisie.
Si le débiteur a vendu ou donner les biens que le créancier a pris en
considération au moment où la créance est née pour asseoir sa confiance,
il ne peut plus les saisir.
Mais, par exception, certains mécanismes vont pouvoir remédier à cette
situation :
-L’action paulienne qui permet au créancier d’engager une action contre
son débiteur s’il a fait un acte en fraude de ses droits.
-L’action oblique qui permet au créancier de se payer par l’intermédiaire
du débiteur de son débiteur.
-Et, pour le reste, la qualité de débiteur ne l’empêche pas de disposer de
son patrimoine. Par csqt, les actes de dispo° que le débiteur a pu
accomplir avant que la créance soit due sont tout à fait valables. Et dans
ce cas, seule la saisie va permettre de mobilier le bien au moment où elle
est exercée.
Et, cette limitation de l’assiette est aussi d’ordre matériel puisque
certains biens sont déclarés insaisissables par la loi du fait de leur
importance pour le patrimoine du débiteur. C’est le cas par exemple de la
résidence principale, et d’autres biens peuvent aussi l’être par
déclaration notariée d’insaisissabilité.
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négligeant, mais qu’il dispose de biens pouvant être saisis et vendus pour
payer le prix de la créance.
En revanche, le seul droit de gage ne permet pas au créancier de se
prémunir contre l’insolvabilité future du débiteur, et c’est précisément à
cela que vont servir les suretés, ce qui permet de mesurer leur
importance éco. Le créancier qui accorde un crédit à son débiteur est
obligé de prendre une sûreté.
Il peut soit obtenir un droit personnel auprès d’une autre personne que
son débiteur, soit se faire donner une priorité sur le patrimoine de celui-
ci.
II) Les différents types de sûretés
A) La diversité des sources des suretés
Les suretés peuvent être accordées par la loi qui estiment nécessaire de
protéger tel ou tel créancier plus que les autres. Et on parle alors de
suretés légales. C’est le cas par exemple du privilège du trésor, des
salariés, ou la solidarité entre époux. Et il existe aussi des garanties
d’origine jurisprudentielle, notamment à titre conservatoire, et qu’on
appelle les sûretés judiciaires (qui sont réglementées par la loi de 1991
relative au procédure civ d’exécution).
Mais, en pratique, ce sont les sûretés conventionnelles qui sont les plus
importantes et qu’un créancier va pouvoir se faire accorder par contrat,
soit par son débiteur (ex du gage ou de l’hypothèque), soit par un tiers
qui se porte garant pour le débiteur (par ex le cautionnement).
B) La diversité des techniques
Les sûretés sont très variées dans leur technique. Celles prévues dans le
Cciv correspondent à deux grands modèles : les suretés réelles et les
sûretés personnelles, mais qui ne suffisent pas à elles seules de rendre
compte de la richesse du droit des sûretés qui s’est dvp.
1) La distinction des suretés réelles et personnelles
Cette distinction traditionnelle sert de base à l’O° du droit des suretés
dans le Cciv.
Dans le cas de la sureté personnelle, le créancier se protège contre le
risque d’insolvabilité en le répartissant sur 2 patrimoines (voire plus).
Et il va alors obtenir qu’un tiers s’engage au côté du débiteur dans
l’hypothèse où il ne paierait pas. Donc, il aura deux débiteurs au lieu
d’un, et un droit de gage dans le patrimoine de chacun d’eux.
Mais son droit de gage est quand même multiplié puisqu’il en a deux.
L’idée est qu’il est peu probable pour le créancier que ses deux
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débiteurs soient simultanément insolvables au moment de
l’exigibilité de la dette.
Et pour ce faire, la loi prévoit notamment des obligations solidaires à
travers le mécanisme de l’action directe, ou par contrat, et typiquement
par le biais du cautionnement.
Et, dans ces hypothèses, le garant est donc dans l’obligation de payer la
dette du débiteur principal qui reste le seul à supporter le poids de cette
dette, d’où le fait que le garant dispose d’un recours contre le débiteur
principal.
Et traditionnellement, les sûretés personnelles sont considérées comme
étant très souples au niveau de leur mise en place qui ne nécessite que
peu de formalisme. Elles sont peu contraignantes pour le débiteur. Mais,
en revanche, elles ont l’inconvénient de ne donner aucune certitude au
créancier d’être payé puisque le risque d’insolvabilité n’est pas supprimé,
ces sûretés ne valent que ce que vaut le garant.
Et à côté de ces suretés perso, on retrouve les suretés réelles (qui
portent sur une chose) qui résultent d’un droit réel accessoire donné à un
créancier sur un ou plusieurs biens du débiteur. Ces biens sont dits
accessoires car ils ne procurent pas au créancier l’utilité éco immédiate
du bien grevé de suretés. Mais en cas de non-paiement par le débiteur, le
créancier pourra se payer par préférence sur le prix du bien sur lequel
est constitué la sureté.
Autrement dit, le créancier va prendre une garantie sur un bien du
patrimoine de son débiteur pour se payer par préférence sur ce bien si
jamais il y a inexécution à échéance du paiement de la créance. Il obtient
donc par avance, soit un droit de préférence sur le prix de la vente forcée
du bien, soit même un droit exclusif, càd la proprio du bien. Il est donc
normalement sûr d’être payé à partir du moment où il a choisi un bien
d’une valeur éco suffisante par rapport à sa créance.
C’est le cas par exemple de l’hypothèque qui porte sur un bien immeuble.
Et, pour les meubles, on distingue le gage qui porte sur les
meubles corporels, du nantissement qui porte sur les meubles
incorporels.
Le droit de préférence accordé par la sûreté réelle permet donc d’être
payé par priorité lors de la distribution du prix, et donc d’échapper au
concours avec les autres créanciers chirographaires du débiteur.
Mais reste le danger de la disparition du bien entre la naissance
de la créance et l’exercice de la saisie. C’est pourquoi s’ajoute un
droit de suite au droit de préférence qui permet au créancier de suivre
l’assiette de sa sûreté en quelque main qu’elle passe.
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Ces diverses prérogatives sont celles du droit réel, et comme la propriété,
elles donnent au créancier un droit sur la chose. Mais, à la différence de
la proprio, elle ne confère pas une protection complète au créancier, dans
la mesure où l’objet de la sûreté reste dans le patrimoine du débiteur qui
peut par hypothèse conclure des actes sur ce bien. Et notamment, il peut
très bien conclure une autre sûreté réelle sur un même bien si bien qu’un
créancier peut se trouver en concours avec d’autres créanciers titulaires
sur ce même bien d’un droit de préférence qui serait même prioritaire
par rapport au sien. Et également, en cas de procédure collective du
débiteur, le créancier titulaire d’une sûreté réelle sera soumis aux règles
de la procédure collective.
Ces inconvénients sont des plus en plus pris en compte ce qui a conduit à
l’émergence de nouvelles garanties.
2) La distinction des sûretés et des autres types de garanties
Il existe 2 catégories de garanties hors distinction sûretés personnelles et
réelles qui sont rangées en fonction de leur degré de protection.
-Les moyens de pression :
Dans certains cas, un créancier peut faire pression sur un débiteur pour
obtenir l’exécution prioritaire de son oblig° d’origine légal ou conv. Et il
peut s’agir d’une menace de sanctions particulièrement graves ou
gênantes qui assortiraient l’inexécution (par exemple par
l’intermédiaire de clauses résolutoires expresses ou de clauses
pénales). Et ces moyens de pression peuvent également consister dans le
droit de rétention, càd le refus de restituer un bien appartenant au
débiteur tant qu’il n’a pas exécuté son obligation.
Ces mécanismes ne donnent pas au créancier un droit mais elles lui
permettent d’obtenir son paiement plus facilement.
-Les situations d’exclusivité :
Certains créanciers vont pouvoir être seuls à se payer sur un élément du
patrimoine de leur débiteur, sans risque de concours d’autres créanciers.
Donc, ces situations vont bcp plus loin que les sûretés traditionnelles
puisqu’elles confèrent non pas seulement un droit de préférence, mais un
véritable droit de pté sur le bien, càd un drt exclusif au créancier qui en
est titulaire et qui lui permet non seulement d’échapper à tout concours
avec les autres créanciers, et d’éviter de se voir opposer des restrictions,
par exemple dans le cadre des procédures collectives.
Mais la pté n’est conférée au créancier qu’à des fins de garantie, càd que
si le débiteur paie son créancier, il conservera la pté du bien.
Certaines situations d’exclusivité résulte de la loi. C’est le cas de la
compensation des créances connexes en procédures collectives.
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Mais elles peuvent aussi être d’origine conventionnelle et dans ce cas,
elles vont reposer sur l’octroi au créancier par contrat, d’un droit de pté
sur un bien. C’est le cas de la clause de réserve de pté, du crédit-bail, de
la cession de créance à titre de garantie, ou encore de la fiducie.
Ccl° : Il apparait qu’il n’existe pas de sureté parfaite càd une sureté qui
réunirait tout un ensemble de qualités, à la fois simple de C° et qui coûte
peu chère, une sureté qui soit adaptée à la dette, qui soit efficace en
assurant le créancier d’ê bien payé à échéance, et une sureté dont la
réalisation soit simple et rapide. Or, aucune sureté ne remplit toutes les
cases.
III) L’évolution du droit des sûretés
A) De l’Antiquité à l’époque contemporaine
A l’origine, la sureté était constituée par la personne du débiteur. C’est le
nexum, càd l’enchainement du débiteur qui permet au créancier de se
saisir de lui et de le réduire en esclavage.
Le droit romain a surtout connu les suretés personnelles pour deux
raisons :
-A l’époque, le faible dvpt du droit réel limitait le dvpt des suretés réelles
et il n’existait pas de système de publicité analogue à celui que nous
avons ajd.
-Dans une sté plus réduite, la garantie personnelle enracinée dans la
solidarité familiale suffisait.
Par csqt, l’ajout d’un débiteur qui se substituerait au débiteur principal
en cas de non-paiement présentait plus de garantie que le gage.
Quant à l’hypothèque, elle n’était pas inconnue, mais son caractère
occulte la rendait peu efficace.
Mais, progressivement, à la garantie sur la personne s’est substituée la
garantie sur les biens.
Au MA, il va y avoir une promotion constante des suretés réelles avec
dépossession puis sans dépossession du débiteur.
Mais l’hypothèque n’est devenue une sureté efficace qu’après la loi du 11
brumaire An VII (1er nov 1798). Elle a pour la 1ère fois organisé un
véritable système de publicité obligatoire ce qui a permis de donner toute
son efficacité à des garanties telles que l’hypothèque. Cette évolution
s’explique par les liens sociaux qui se distendent et au chgmt de la
composition des patrimoines (patrimoine immobilier prend + de place
dans les richesses personnelles).
Ajd, on a une promotion des suretés réelles et le recul des suretés
personnelles, mais ce mvt n’est pas constant ni uniforme. Dans les
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relations d’affaires, ce sont les suretés personnelles qui ont eu les faveurs
de la pratique. Les suretés réelles ont les faveurs des relations civiles : le
crédit a souvent pour un objet un immeuble.
La compo° des patrimoines se modifie encore récemment : l’immeuble est
svt remplacé par des droits incorporels : la valeur de parts sociales, de
valeur mobilière…
Les suretés personnelles dans les affaires conservent bcp d’importance :
les relations commerciales sont mouvantes et vont être un milieu propice
aux créations et à la recherche de rapidité. Cette préférence s’explique
par :
-Entreprises commerciales sont rarement propriétaires d’immeubles :
elles peuvent donner en garantie leurs fonds de commerce par
nantissement.
-La C° d’une sureté réelle implique des formalités couteuses, lourdes et
longues. Or, le commerce a besoin de rapidité, de simplicité, et les
suretés réelles sont alors mal adaptées.
-Risque fort de la faillite procédure collective : le créance titulaire d’une
SR n’échappe pas à la rigueur de la procédure.
B) La réforme de 2006 et ses suites
Le droit des suretés a lgtps été considéré comme très technique, mais
pour autant, c’est une matière riche et essentielle à appréhender.
L’ordonnance du 23 mars 2006 a permis la première grande réforme
du drt des suretés en rassemblant au sein d’un seul Livre dans le Cciv,
l’ensemble des règles relatives aux sûretés.
Et depuis cette réforme, de nouvelles innovations sont apparues,
notamment la généralisation des garanties réelles fondées sur les
exclusivités, ce qui a conduit à l’apparition de la fiducie sûreté en 2008
-> loi du 19 avril 2008 (prévue ajd aux art. 2011 à 2031 du Cciv).
Puis, la loi LME du 4 août 2008 en a élargi les conditions en l’ouvrant aux
personnes physiques et la loi du 12 mai 2009 a allégé son régime et
supprimé la distinction entre personnes physiques et morales
constituantes (celles qui sont débitrices).
Ajd, ces sûretés qui reposent sur l’exclusivité (le droit de rétention
notamment) créent de la concurrence sérieuse aux sûretés réelles
puisqu’elles sont très efficaces dans la procédure collective.
Tendance à séparer les patrimoines : création de l’EIRL, le 15 juin 2010
permet l’affectation d’un patrimoine professionnel à cette acticité. Cette
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distinction a été généralisée à tous les entrepreneurs individuels avec la
loi du 14 fév. 2022.
C) La réforme de 2021
La réforme de 2021 est issue d’une demande du ministère de la J datant
de sept 2017.
Son but était de :
-Finir l’œuvre accomplie en 2006 en réalisant ce qui avait été proposé
mais pas réalisé, notamment la réforme du cautionnement.
-Compléter la réforme de 2006 face aux pb d’appli° suscités.
-Tenir compte des réformes ultérieures (réforme du droit des contrats
notamment) et inclure de nouvelles sûretés, améliorer leur régime.
Le gvrt a été autorisé à légiférer par ordonnance pdt 2 ans par la loi
Pacte de 2019. Et c’est le 15 sept. 2021 que l’ordonnance a vu le jour
(en vigueur le 1er janv. 2022).
NB : Cette ordo ne s’applique pas aux cautionnements conclus avant le 1 er
janv. 2022 -> pcp de survie de la loi ancienne en matière contractuelle,
hormis en matière de cautionnement.
Sur le fond, l’ordo de 2021 se situe dans le sillage de la grde réforme de
2006.
1) Les compléments apportés par l’ordonnance
Cette réforme revient sur les suretés délaissées par la réforme de 2006 :
-Le cautionnement
-Les privilèges
Tout le droit du cautionnement est dans le Cciv, et la réforme est aussi
revenue sur des anciennes dispositions qui étaient discutables en
prévoyant notamment l’exclusion de l’opposabilité par la caution des
exceptions personnelles au débiteur.
Sur le fond, on a une double protection de la caution :
-Une protection contre un engagement dangereux par
nature puisque le législateur charge le créancier d’un devoir de mise en
garde. Il sanctionne le cautionnement disproportionné, mais cette
protection n’est due qu’à l’égard du créancier professionnel.
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l’insouciance ou faire le généreux avec le débiteur en étant assuré que la
caution soit tjrs là pour payer. De là, on a une règle qui s’impose : le
bénéfice de subrogation qui permet à la caution de refuser sa garantie au
créancier qui a compromis son recours subrogatoire car le créancier a
malmené son bénéfice de subrogation.
La caution peut opposer au créancier toutes les exceptions qu’elles soient
inhérentes à la dette ou au débiteur (art. 2298 Cciv).
Et, s’agissant des privilèges, ce sont des suretés réelles mobilières ou
immobilières accordées par la loi et qui n’étaient pas publiées
historiquement. Et la réforme est venue clarifier et apporter de la
sécurité jique au paysage de ces sûretés. Elle est venue supprimer des
privilèges désuets comme celui de l’aubergiste sur le voyageur, et les
privilèges spéciaux immobiliers ont changé de nom pour devenir des
hypothèques légales spéciales.
Simplification de la structure relative aux sûretés dans le Cciv.
Et la réforme consacre aussi de nouv sûretés qui sont des cessions de pté
à titre de garantie. Désormais le législateur reconnait la place à ces
suretés pté et il donne une déf° à la sureté comme donnant soit un drt
préférentiel soit un droit exclusif.
Ce parti pris a permis l’introduction de deux types de créances : la
cession de créance à titre de garantie et la cession de somme d’argent à
titre de garantie.
2) Les ajustements apportés par la réforme
La réforme va aussi apporter des ajustements, concernant d’abord les
sûretés mobilières qui ont été simplifiées avec la suppression des gages
spéciaux (ex : gage des stocks).
On va aussi avoir une unification du régime du nantissement des parts
sociales. Ex : le nantissement de fonds de commerce ne doit plus être
enregistré et publié à peine de nullité : seule la publicité est demandée
pour qu’il soit recevable.
On a ensuite des clarifications d’appoint : confirmation du nantissement
de créance en reconnaissant au créancier nanti un droit de rétention
après notification.
Pour les sûretés immobilières, on a aussi une simplification : l’hypothèque
dont la validité demande un acte notarié peut être constituée sur les
biens d’une personne morale de droit privé en vertu de pouv donnés par
acte sous seing privé. Cela vaut pour toute personne morale de droit
privé et c’est un élargissement.
Modifications : Suppression de l’hypothèque sur les biens à venir.
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Complément de l’ordonnance par des décrets : un décret du 29 décembre
2021 permet de tirer les csq sur le plan règlementaire des dispositions
apportées au plan législatif.
Titre 1. Le cautionnement
Chapitre 1. Généralités
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NB : L’ancien art. était aussi l’art. 2288. C’est le même art. qui a été
modifié.
NB : Le mot caution vient du latin cavere qui signifie « être sur ses
gardes » qui a donné cautio qui signifie « précaution », et par suite,
garantie.
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Et en dépit de son rôle essentiel, le cautionnement n’avait pas été
réformé depuis 1804. Sa réformation est intervenue en 2021 (en vigueur
au 1er janv. 2022).
Puis, avec la réforme de 2021, les auteurs de l’ordo ont choisi de traiter
cette garantie au titre des sûretés réelles, tout en lui appliquant certaines
règles du cautionnement.
Le nouv art. 2385 du Cciv prévoit ainsi que « la sureté réelle conv peut
être constituée par le débiteur ou un tiers. Lorsqu’elle est constituée par
un tiers, le créancier n’a d’action que sur le bien affecté en garantie ».
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Les deux derniers textes consacrés qui sont compris dans les dispo°
générales du Cciv. Ils font œuvre utile en utilisant deux figures classiques
en matière de cautionnement (art. 2291 et 2291-1).
Mais, en pratique, elle est relativement rare d’autant qu’elle est difficile à
distinguer du cas où plusieurs cautions s’engagent pour garantie une
même dette. Et, dans ce cas, on dit qu’elles sont cofidéjusseurs.
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Ce sont les rapports entre la caution et le débiteur principal qui
permettent de donner une coloration à l’acte. Et par csqt, le contrat est
par nature de bienfaisance, et donc à titre gratuit en pcp.
Mais par contre, ce n’est pas un acte de dispo° à titre gratuit (une
donation) puisqu’il manque l’élément matériel qu’est l’appauvrissement
du donateur étant donné que la caution dispose d’un recours contre le
débiteur, et a donc vocation à récupérer ce qu’elle aurait payé.
Mais les pers morales de drt public ont svt recours à des techniques de
drt privé dans l’exécution de leur mission de SP.
Pat ex : une CT peut se porter caution d’une pers. privée pour lui
permettre d’obtenir un crédit destiné à la réalisation d’un travail public
concédé.
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La q° qui se pose est de savoir si ce cautionnement constitue un contrat
adm.
Mais, malgré des hésitations, la Cass considère que le seul fait que la
caution soit une pers pq est que la cause du cautionnement soit la
concession d’un travail public, ne suffit pas à lui ôter le caractère d’un
contrat de drt privé.
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dépendance, puisque le créancier ne peut rien exiger de la caution qu’il
ne pourrait pas exiger du DP.
Donc, dans son pcp et son étendue, la dette de la caution est placée sous
la dépendance de l’obligation principale.
L’originalité du cautionnement est son objet qui est de payer la dette d’un
autre. Pour connaitre l’étendue du cautionnement, il ne suffit pas de
considérer le contrat conclu entre le créancier et la caution. Il est
nécessaire de se référer à l’obligation principale puisqu’elle est intégrée
dans l’engagement de la caution.
-L’art 2293 al. 1 qui prévoit que le cautionnement ne peut exister que sur
une obligation valable.
-L’art. 2296 al 1 qui prévoit qu’il ne peut excéder que ce qui est du par le
débiteur, ni être contracté sous des conditions plus onéreuses, sous peine
d’être à la mesure de l’obligation de la garantie.
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A) La règle de principe
1) L’existence de la dette de la caution
Dans ce cas, la caution peut très bien agir en nullité de son engagement
ou opposer au créancier une excpetion de nullité.
Ex : Le dirigeant caution de sa sté sait que la sté a été victime d’un dol.
Elle a ainsi considéré que la nullité pour dol était une exception
personnelle au DP parce-qu’elle est destinée à protéger le contractant
victime du DP. Donc, la caution ne pouvait pas s’en prévaloir pour
échapper au recours en paiement du créancier.
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Cette décision très critiquée a fait planer un doute sur le maintien
de solutions antérieures qui avaient admis que la caution puisse
prendre l’initiative d’invoquer une cause d’inefficacité de
l’obligation principale.
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sorte qu’il s’agit d’une exception inhérente à la dette dont la caution peut
se prévaloir.
Mais dans un arrêt rendu qlq mois plus tard, la chambre com a choisi de
maintenir sa jp antérieure. (arrêt chambre com du 6 juill. 2022).
Aux termes de l’art. 2296, la dette principale forme un plafond, càd que la
caution ne peut pas devoir plus que le débiteur principal. Cette règle
s’applique naturellement au principal de la dette garantie.
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Mais la loi du 10 juin 1994 a rompu cette jp, et par la suite, celle du 26
juill. 2005, a introduit une nouv distinction pour favoriser l’ouverture
d’une procédure de sauvegarde.
C’est pk la réforme est venue clarifier les moyens dont dispose la caution
pour se prémunir contre ce risque. Le nouvel art. 2320 du Cciv rappelle
d’abord que cela ne libère pas la caution.
Et, après ce rappel, la loi offre une option à trois branches à la caution :
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-La caution peut s’en tenir au nouv terme convenu entre le débiteur et le
créancier et donc attendre l’arrivée de ce terme et espérer que le DP
puisse payer à ce moment.
Mais l’inverse n’est pas vrai. La caution ne peut pas se voir opposer la
clause compromissoire figurant dans le contrat principal, à moins qu’elle
ait expressément adhéré à cette clause.
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Pour permettre aux pers. protégées d’avoir du crédit, le législateur
devait poser une telle règle.
Mais en pratique, cette règle est assez peu appliquée, et elle relève
surtout de la promesse de porte-fort, càd que la caution n’est tenue
que si elle s’est engagée en connaissance de cause (elle savait que le DP
était un incapable). Et donc, elle doit avoir eu la volonté de se porter fort
pour cette pers., ce qui implique la conscience de l’absence de recours
possible contre la pers. protégée. A défaut, le pcp de l’accessoire
reprendra le dessus.
Bcp d’entre elles s’expliquent par le fait que la caution s’engage pour
garantir le créancier contre la défaillance du DP.
Donc le pcp est que l’ouverture d’une procédure collective n’exercera pas
d’influence sur la situation de la caution puisque cet évènement (la
procédure collective) n’est que la csq de la défaillance du DP.
-Du fait que la caution ne s’engage que dans la perspective d’un recours
contre le DP.
-Du fait que les objectifs posés par le législateur en droit des procédures
collectives s’imposent, et notamment celui de prévenir les difficultés et
donc d’encourager le débiteur à l’ouverture d’une procédure de
sauvegarde, de conciliation.
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Ex : la suspension des poursuites attachées au jugement d’ouverture en
cas de sauvegarde ou de redressement jud ; l’arrêt du cours des intérêts,
les délais et les remises de dettes accordées par un plan.
Et sur ce point, l’ordo de 2021 a aligné le sort des cautions des personnes
physiques en cas de redressement et de sauvegarde.
Et, s’agissant d’un droit de poursuite autonome, il n’est pas affecté par
les causes qui rendent impossible la poursuite du DP. Ex : Un délai de
grâce qui serait accordé par le juge au débiteur ne profite pas à la
caution, sauf exceptions. Mais par contre, la dette principale demeure
exigible. Seule son exécution forcée est suspendue avec le délai de grâce.
-> Donc l’action contre la caution peut être prescrite alors que le
créancier peut encore agir contre le débiteur principal.
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