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Sûretés :

Pour les manuels : Postérieurs à 2021


Examen : Oral
Introduction :
Les suretés peuvent se définir comme les moyens qui permettent à un
créancier d’être garanti contre le risque d’inexécution de son obligation
par le débiteur.
Donc les sûretés garantissent l’exécution future d’une obligation, et elles
sont indissociables de la somme d’argent puisque c’est l’exécution de
cette obligation de donner qui va entrainer le transfert d’un droit réel
(transfert de pté).
L’inexécution n’est donc pas concevable parce-qu’il suffira au tribunal de
constater le transfert de pté dès lors que les conditions sont réunies.
Quant aux obligations de faire ou de ne pas faire, elles peuvent être
susceptibles d’une exécution forcée en nature et la garantie réside dans
la personne du débiteur, sinon l’exécution va se résoudre en dommages-
intérêts.
Donc, les sûretés permettent alors au créancier de se prémunir contre la
défaillance de son débiteur dont le risque s’accroit et augmente avec le
temps. Et cette défaillance peut être liée à la mauvaise volonté du
débiteur (lorsqu’il ne veut pas payer), ou à une situation d’insolvabilité à
laquelle il serait confronté (il ne peut pas payer).
L’importance pratique des sûretés n’est pas à démontrer : sans suretés,
aucun crédit n’est possible. Or, le crédit est indispensable dans la vie éco
de la production à la conso°. Le drt du crédit est celui de la confiance. Il
a pour objet des mécanismes jiques qui permettent au créancier
de faire confiance à son débiteur. L’idée est de permettre au débiteur
de payer plus tard puisqu’il existe une garantie qui vient sauver le
créancier.
Créancier, confiance et crédit sont d’ailleurs des mots qui ont une même
racine : credere en latin qui veut dire avoir confiance, se fier à autrui.
NB : Le crédit est un contrat qui permet à un créancier de consentir à
son débiteur, le report de l’exécution de son obligation.
Mais, certains auteurs estiment que c’est impossible de donner une déf°
unique des suretés. Mais il en a été proposé malgré tout :

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-Pierre Crocq : une sureté est l’affectation à la satisfaction du créancier
d’un bien, d’un ensemble de biens ou d’un patrimoine par l’adjonction
(ajout) au droit résultant pour lui du contrat de base, d’un droit d’agir
accessoire de son droit de créance qui améliore sa situation jique en
remédiant aux insuffisances de son droit de gage général sans pour
autant être une source de profit, et dont la mise en œuvre satisfait le
créancier en éteignant la créance, en tout ou partie, directement ou
indirectement.

La sureté se caractérise par 3 traits communs :


-Sa finalité qui est d’améliorer la situation du créancier sans s’enrichir.
-Son effet qui est la satisfaction du créancier et l’extinction de la
créance.
-Sa technique puisqu’elle passe par l’accessoire dont l’intensité peut
être variable.
NB : Les instruments que l’on met en œuvre sont ceux du droit commun
(droit des obligations pour les suretés personnelles et droits des contrats
pour les suretés réelles).
I) La situation du créancier en l’absence de suretés
Pourquoi le créancier d’une somme d’argent qui n’est pas exigible
immédiatement veut une sureté ?
En l’absence de sûretés, le créancier est qualifié de créancier
chirographaire.
Rapport d’obligations qui peut avoir plusieurs sources : contractuelles,
légales, délictuelles etc, ce rapport étant défini comme un lien de droit
entre un créancier et un débiteur en vertu duquel le créancier peut
exiger du débiteur qu’il fasse, ne fasse pas, ou donne qlq chose.
Et lorsqu’il est titulaire d’un droit de créance (d’un droit personnel) et
que l’obligation du débiteur est exigible immédiatement (argent
comptant), il ne court alors aucun risque.
Mais, en revanche, c’est différent si la créance est à terme, càd s’il y a un
temps donné au débiteur pour payer, puisque dans ce cas, il n’est tenu
d’exécuter son oblig° qu’à la date fixée. Le débiteur profite d’un crédit.
Et c’est cette situation qui va engendrer des risques pour le créancier :
-Si la créance porte sur une somme d’argent, il sera momentanément
privé de cette somme alors même qu’il peut en avoir besoin avant le
terme fixé. C’est ce qu’on appelle le risque d’immobilisation du capital. Et
contre ce risque, le droit offre au créancier, le droit de mobiliser sa

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créance, par l’intermédiaire du mécanisme de la cession de créance
notamment.
-Ensuite, en cas d’inexécution de ses obligations par le débiteur, le
créancier est protégé différemment.
Si l’oblig° inexécutée est une oblig° de faire ou ne pas faire, le créancier
va pouvoir recourir à l’exécution forcée. Mais, dans certains cas, cette
exécution est impossible (ex : peindre un tableau).
Et si l’oblig° porte sur une somme d’argent, dans ce cas, l’exécution
forcée sera automatique par la vente des biens du débiteur (art. 2284 du
Code civil). C’est ce que l’on appelle le droit de gage général (le fait
que les créanciers chirographaires ont le droit d’aller saisir des éléments
du patrimoine de leur débiteur pour se payer) qui est la manifestation la
plus nette du patrimoine (= universalité de droit qui comprend l’actif et le
passif et qui dure tout au long de la vie de la personne).
Mais, le créancier sans suretés ne dispose que du droit de gage général,
et par csqt, il est dans une situation inconfortable car il n’a aucune
certitude d’être payé puisque le droit de gage général lui offre une
protection limitée.

A) Les modalités de réalisation du droit de gage général


Le droit qu’a le créancier de se faire payer sur les biens de son débiteur
se réalise, soit à travers les procédures civiles d’exécution, soit dans le
cadre des procédures collectives qui touchent les entreprises.
Les règles du Cciv en matière de sûretés ne vont s’appliquer que sous
réserve des règles dérogatoires liées à l’ouverture d’une procédure de
traitement des difficultés. C’est ce que prévoit l’art. 2287 du Cciv.
S’agissant des particuliers (les consommateurs), le droit de gage va
s’exécuter par l’intermédiaire des PC d’exécution qui sont individuelles
(càd que chaque créancier va devoir prendre l’initiative de l’exécution ou
se joindre à une saisie déjà commencée) et partielles (càd que chaque
procédure ne peut appréhender qu’une partie du patrimoine (un compte
en banque par ex).
Et, pour les entreprises, il y aura lieu d’appliquer les procédures
collectives puisque tous les créanciers y seront soumis, et à l’issue, les
créanciers devront être réglés par ordre de préférence, et on fait masse
de tout le patrimoine de l’entreprise.
B) Les limites du droit de gage général
Le droit de gagé général connait une double limite :
-Une limite quant à l’assiette

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C’est une limitation qui est d’abord temporelle puisqu’entre la
naissance de la dette et son exigibilité par le créancier, le patrimoine du
débiteur a pu se modifier. Or, le créancier ne peut saisir que les biens qui
existent au moment de la saisie.
Si le débiteur a vendu ou donner les biens que le créancier a pris en
considération au moment où la créance est née pour asseoir sa confiance,
il ne peut plus les saisir.
Mais, par exception, certains mécanismes vont pouvoir remédier à cette
situation :
-L’action paulienne qui permet au créancier d’engager une action contre
son débiteur s’il a fait un acte en fraude de ses droits.
-L’action oblique qui permet au créancier de se payer par l’intermédiaire
du débiteur de son débiteur.
-Et, pour le reste, la qualité de débiteur ne l’empêche pas de disposer de
son patrimoine. Par csqt, les actes de dispo° que le débiteur a pu
accomplir avant que la créance soit due sont tout à fait valables. Et dans
ce cas, seule la saisie va permettre de mobilier le bien au moment où elle
est exercée.
Et, cette limitation de l’assiette est aussi d’ordre matériel puisque
certains biens sont déclarés insaisissables par la loi du fait de leur
importance pour le patrimoine du débiteur. C’est le cas par exemple de la
résidence principale, et d’autres biens peuvent aussi l’être par
déclaration notariée d’insaisissabilité.

-Une limite quant à la pluralité des titulaires :


Le danger pour le créancier chirographaire peut aussi provenir des
autres créanciers qui peuvent saisir les biens du débiteur. Et dans ce cas :
-Soit le paiement est au prix de la course (càd que les 1ers saisissants
sont les premiers payés).
-Soit le paiement s’effectue au marcs le franc (art. 2285 Cciv) càd
que chaque créancier va être réglé proportionnellement au montant de sa
créance. Et si le prix est insuffisant pour payer tt le monde, aucun
créancier ne sera payé.
Donc en définitive, le droit de gage général ne constitue pas une
protection contre le risque du non-paiement dans l’hypothèse où le
débiteur est insolvable. Ce n’est qu’une protection si le débiteur est

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négligeant, mais qu’il dispose de biens pouvant être saisis et vendus pour
payer le prix de la créance.
En revanche, le seul droit de gage ne permet pas au créancier de se
prémunir contre l’insolvabilité future du débiteur, et c’est précisément à
cela que vont servir les suretés, ce qui permet de mesurer leur
importance éco. Le créancier qui accorde un crédit à son débiteur est
obligé de prendre une sûreté.
Il peut soit obtenir un droit personnel auprès d’une autre personne que
son débiteur, soit se faire donner une priorité sur le patrimoine de celui-
ci.
II) Les différents types de sûretés
A) La diversité des sources des suretés
Les suretés peuvent être accordées par la loi qui estiment nécessaire de
protéger tel ou tel créancier plus que les autres. Et on parle alors de
suretés légales. C’est le cas par exemple du privilège du trésor, des
salariés, ou la solidarité entre époux. Et il existe aussi des garanties
d’origine jurisprudentielle, notamment à titre conservatoire, et qu’on
appelle les sûretés judiciaires (qui sont réglementées par la loi de 1991
relative au procédure civ d’exécution).
Mais, en pratique, ce sont les sûretés conventionnelles qui sont les plus
importantes et qu’un créancier va pouvoir se faire accorder par contrat,
soit par son débiteur (ex du gage ou de l’hypothèque), soit par un tiers
qui se porte garant pour le débiteur (par ex le cautionnement).
B) La diversité des techniques
Les sûretés sont très variées dans leur technique. Celles prévues dans le
Cciv correspondent à deux grands modèles : les suretés réelles et les
sûretés personnelles, mais qui ne suffisent pas à elles seules de rendre
compte de la richesse du droit des sûretés qui s’est dvp.
1) La distinction des suretés réelles et personnelles
Cette distinction traditionnelle sert de base à l’O° du droit des suretés
dans le Cciv.
Dans le cas de la sureté personnelle, le créancier se protège contre le
risque d’insolvabilité en le répartissant sur 2 patrimoines (voire plus).
Et il va alors obtenir qu’un tiers s’engage au côté du débiteur dans
l’hypothèse où il ne paierait pas. Donc, il aura deux débiteurs au lieu
d’un, et un droit de gage dans le patrimoine de chacun d’eux.
Mais son droit de gage est quand même multiplié puisqu’il en a deux.
L’idée est qu’il est peu probable pour le créancier que ses deux

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débiteurs soient simultanément insolvables au moment de
l’exigibilité de la dette.
Et pour ce faire, la loi prévoit notamment des obligations solidaires à
travers le mécanisme de l’action directe, ou par contrat, et typiquement
par le biais du cautionnement.
Et, dans ces hypothèses, le garant est donc dans l’obligation de payer la
dette du débiteur principal qui reste le seul à supporter le poids de cette
dette, d’où le fait que le garant dispose d’un recours contre le débiteur
principal.
Et traditionnellement, les sûretés personnelles sont considérées comme
étant très souples au niveau de leur mise en place qui ne nécessite que
peu de formalisme. Elles sont peu contraignantes pour le débiteur. Mais,
en revanche, elles ont l’inconvénient de ne donner aucune certitude au
créancier d’être payé puisque le risque d’insolvabilité n’est pas supprimé,
ces sûretés ne valent que ce que vaut le garant.
Et à côté de ces suretés perso, on retrouve les suretés réelles (qui
portent sur une chose) qui résultent d’un droit réel accessoire donné à un
créancier sur un ou plusieurs biens du débiteur. Ces biens sont dits
accessoires car ils ne procurent pas au créancier l’utilité éco immédiate
du bien grevé de suretés. Mais en cas de non-paiement par le débiteur, le
créancier pourra se payer par préférence sur le prix du bien sur lequel
est constitué la sureté.
Autrement dit, le créancier va prendre une garantie sur un bien du
patrimoine de son débiteur pour se payer par préférence sur ce bien si
jamais il y a inexécution à échéance du paiement de la créance. Il obtient
donc par avance, soit un droit de préférence sur le prix de la vente forcée
du bien, soit même un droit exclusif, càd la proprio du bien. Il est donc
normalement sûr d’être payé à partir du moment où il a choisi un bien
d’une valeur éco suffisante par rapport à sa créance.
C’est le cas par exemple de l’hypothèque qui porte sur un bien immeuble.
Et, pour les meubles, on distingue le gage qui porte sur les
meubles corporels, du nantissement qui porte sur les meubles
incorporels.
Le droit de préférence accordé par la sûreté réelle permet donc d’être
payé par priorité lors de la distribution du prix, et donc d’échapper au
concours avec les autres créanciers chirographaires du débiteur.
Mais reste le danger de la disparition du bien entre la naissance
de la créance et l’exercice de la saisie. C’est pourquoi s’ajoute un
droit de suite au droit de préférence qui permet au créancier de suivre
l’assiette de sa sûreté en quelque main qu’elle passe.

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Ces diverses prérogatives sont celles du droit réel, et comme la propriété,
elles donnent au créancier un droit sur la chose. Mais, à la différence de
la proprio, elle ne confère pas une protection complète au créancier, dans
la mesure où l’objet de la sûreté reste dans le patrimoine du débiteur qui
peut par hypothèse conclure des actes sur ce bien. Et notamment, il peut
très bien conclure une autre sûreté réelle sur un même bien si bien qu’un
créancier peut se trouver en concours avec d’autres créanciers titulaires
sur ce même bien d’un droit de préférence qui serait même prioritaire
par rapport au sien. Et également, en cas de procédure collective du
débiteur, le créancier titulaire d’une sûreté réelle sera soumis aux règles
de la procédure collective.
Ces inconvénients sont des plus en plus pris en compte ce qui a conduit à
l’émergence de nouvelles garanties.
2) La distinction des sûretés et des autres types de garanties
Il existe 2 catégories de garanties hors distinction sûretés personnelles et
réelles qui sont rangées en fonction de leur degré de protection.
-Les moyens de pression :
Dans certains cas, un créancier peut faire pression sur un débiteur pour
obtenir l’exécution prioritaire de son oblig° d’origine légal ou conv. Et il
peut s’agir d’une menace de sanctions particulièrement graves ou
gênantes qui assortiraient l’inexécution (par exemple par
l’intermédiaire de clauses résolutoires expresses ou de clauses
pénales). Et ces moyens de pression peuvent également consister dans le
droit de rétention, càd le refus de restituer un bien appartenant au
débiteur tant qu’il n’a pas exécuté son obligation.
Ces mécanismes ne donnent pas au créancier un droit mais elles lui
permettent d’obtenir son paiement plus facilement.
-Les situations d’exclusivité :
Certains créanciers vont pouvoir être seuls à se payer sur un élément du
patrimoine de leur débiteur, sans risque de concours d’autres créanciers.
Donc, ces situations vont bcp plus loin que les sûretés traditionnelles
puisqu’elles confèrent non pas seulement un droit de préférence, mais un
véritable droit de pté sur le bien, càd un drt exclusif au créancier qui en
est titulaire et qui lui permet non seulement d’échapper à tout concours
avec les autres créanciers, et d’éviter de se voir opposer des restrictions,
par exemple dans le cadre des procédures collectives.
Mais la pté n’est conférée au créancier qu’à des fins de garantie, càd que
si le débiteur paie son créancier, il conservera la pté du bien.
Certaines situations d’exclusivité résulte de la loi. C’est le cas de la
compensation des créances connexes en procédures collectives.

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Mais elles peuvent aussi être d’origine conventionnelle et dans ce cas,
elles vont reposer sur l’octroi au créancier par contrat, d’un droit de pté
sur un bien. C’est le cas de la clause de réserve de pté, du crédit-bail, de
la cession de créance à titre de garantie, ou encore de la fiducie.
Ccl° : Il apparait qu’il n’existe pas de sureté parfaite càd une sureté qui
réunirait tout un ensemble de qualités, à la fois simple de C° et qui coûte
peu chère, une sureté qui soit adaptée à la dette, qui soit efficace en
assurant le créancier d’ê bien payé à échéance, et une sureté dont la
réalisation soit simple et rapide. Or, aucune sureté ne remplit toutes les
cases.
III) L’évolution du droit des sûretés
A) De l’Antiquité à l’époque contemporaine
A l’origine, la sureté était constituée par la personne du débiteur. C’est le
nexum, càd l’enchainement du débiteur qui permet au créancier de se
saisir de lui et de le réduire en esclavage.
Le droit romain a surtout connu les suretés personnelles pour deux
raisons :
-A l’époque, le faible dvpt du droit réel limitait le dvpt des suretés réelles
et il n’existait pas de système de publicité analogue à celui que nous
avons ajd.
-Dans une sté plus réduite, la garantie personnelle enracinée dans la
solidarité familiale suffisait.
Par csqt, l’ajout d’un débiteur qui se substituerait au débiteur principal
en cas de non-paiement présentait plus de garantie que le gage.
Quant à l’hypothèque, elle n’était pas inconnue, mais son caractère
occulte la rendait peu efficace.
Mais, progressivement, à la garantie sur la personne s’est substituée la
garantie sur les biens.
Au MA, il va y avoir une promotion constante des suretés réelles avec
dépossession puis sans dépossession du débiteur.
Mais l’hypothèque n’est devenue une sureté efficace qu’après la loi du 11
brumaire An VII (1er nov 1798). Elle a pour la 1ère fois organisé un
véritable système de publicité obligatoire ce qui a permis de donner toute
son efficacité à des garanties telles que l’hypothèque. Cette évolution
s’explique par les liens sociaux qui se distendent et au chgmt de la
composition des patrimoines (patrimoine immobilier prend + de place
dans les richesses personnelles).
Ajd, on a une promotion des suretés réelles et le recul des suretés
personnelles, mais ce mvt n’est pas constant ni uniforme. Dans les

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relations d’affaires, ce sont les suretés personnelles qui ont eu les faveurs
de la pratique. Les suretés réelles ont les faveurs des relations civiles : le
crédit a souvent pour un objet un immeuble.
La compo° des patrimoines se modifie encore récemment : l’immeuble est
svt remplacé par des droits incorporels : la valeur de parts sociales, de
valeur mobilière…
Les suretés personnelles dans les affaires conservent bcp d’importance :
les relations commerciales sont mouvantes et vont être un milieu propice
aux créations et à la recherche de rapidité. Cette préférence s’explique
par :
-Entreprises commerciales sont rarement propriétaires d’immeubles :
elles peuvent donner en garantie leurs fonds de commerce par
nantissement.
-La C° d’une sureté réelle implique des formalités couteuses, lourdes et
longues. Or, le commerce a besoin de rapidité, de simplicité, et les
suretés réelles sont alors mal adaptées.
-Risque fort de la faillite procédure collective : le créance titulaire d’une
SR n’échappe pas à la rigueur de la procédure.
B) La réforme de 2006 et ses suites
Le droit des suretés a lgtps été considéré comme très technique, mais
pour autant, c’est une matière riche et essentielle à appréhender.
L’ordonnance du 23 mars 2006 a permis la première grande réforme
du drt des suretés en rassemblant au sein d’un seul Livre dans le Cciv,
l’ensemble des règles relatives aux sûretés.
Et depuis cette réforme, de nouvelles innovations sont apparues,
notamment la généralisation des garanties réelles fondées sur les
exclusivités, ce qui a conduit à l’apparition de la fiducie sûreté en 2008
-> loi du 19 avril 2008 (prévue ajd aux art. 2011 à 2031 du Cciv).

Puis, la loi LME du 4 août 2008 en a élargi les conditions en l’ouvrant aux
personnes physiques et la loi du 12 mai 2009 a allégé son régime et
supprimé la distinction entre personnes physiques et morales
constituantes (celles qui sont débitrices).
Ajd, ces sûretés qui reposent sur l’exclusivité (le droit de rétention
notamment) créent de la concurrence sérieuse aux sûretés réelles
puisqu’elles sont très efficaces dans la procédure collective.
Tendance à séparer les patrimoines : création de l’EIRL, le 15 juin 2010
permet l’affectation d’un patrimoine professionnel à cette acticité. Cette
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distinction a été généralisée à tous les entrepreneurs individuels avec la
loi du 14 fév. 2022.
C) La réforme de 2021
La réforme de 2021 est issue d’une demande du ministère de la J datant
de sept 2017.
Son but était de :
-Finir l’œuvre accomplie en 2006 en réalisant ce qui avait été proposé
mais pas réalisé, notamment la réforme du cautionnement.
-Compléter la réforme de 2006 face aux pb d’appli° suscités.
-Tenir compte des réformes ultérieures (réforme du droit des contrats
notamment) et inclure de nouvelles sûretés, améliorer leur régime.
Le gvrt a été autorisé à légiférer par ordonnance pdt 2 ans par la loi
Pacte de 2019. Et c’est le 15 sept. 2021 que l’ordonnance a vu le jour
(en vigueur le 1er janv. 2022).
NB : Cette ordo ne s’applique pas aux cautionnements conclus avant le 1 er
janv. 2022 -> pcp de survie de la loi ancienne en matière contractuelle,
hormis en matière de cautionnement.
Sur le fond, l’ordo de 2021 se situe dans le sillage de la grde réforme de
2006.
1) Les compléments apportés par l’ordonnance
Cette réforme revient sur les suretés délaissées par la réforme de 2006 :
-Le cautionnement
-Les privilèges
Tout le droit du cautionnement est dans le Cciv, et la réforme est aussi
revenue sur des anciennes dispositions qui étaient discutables en
prévoyant notamment l’exclusion de l’opposabilité par la caution des
exceptions personnelles au débiteur.
Sur le fond, on a une double protection de la caution :
-Une protection contre un engagement dangereux par
nature puisque le législateur charge le créancier d’un devoir de mise en
garde. Il sanctionne le cautionnement disproportionné, mais cette
protection n’est due qu’à l’égard du créancier professionnel.

-Une protection contre le risque de négligence du créancier, voire


de sa connivence avec le débiteur : le créancier peut se laisser aller à

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l’insouciance ou faire le généreux avec le débiteur en étant assuré que la
caution soit tjrs là pour payer. De là, on a une règle qui s’impose : le
bénéfice de subrogation qui permet à la caution de refuser sa garantie au
créancier qui a compromis son recours subrogatoire car le créancier a
malmené son bénéfice de subrogation.
La caution peut opposer au créancier toutes les exceptions qu’elles soient
inhérentes à la dette ou au débiteur (art. 2298 Cciv).
Et, s’agissant des privilèges, ce sont des suretés réelles mobilières ou
immobilières accordées par la loi et qui n’étaient pas publiées
historiquement. Et la réforme est venue clarifier et apporter de la
sécurité jique au paysage de ces sûretés. Elle est venue supprimer des
privilèges désuets comme celui de l’aubergiste sur le voyageur, et les
privilèges spéciaux immobiliers ont changé de nom pour devenir des
hypothèques légales spéciales.
Simplification de la structure relative aux sûretés dans le Cciv.
Et la réforme consacre aussi de nouv sûretés qui sont des cessions de pté
à titre de garantie. Désormais le législateur reconnait la place à ces
suretés pté et il donne une déf° à la sureté comme donnant soit un drt
préférentiel soit un droit exclusif.
Ce parti pris a permis l’introduction de deux types de créances : la
cession de créance à titre de garantie et la cession de somme d’argent à
titre de garantie.
2) Les ajustements apportés par la réforme
La réforme va aussi apporter des ajustements, concernant d’abord les
sûretés mobilières qui ont été simplifiées avec la suppression des gages
spéciaux (ex : gage des stocks).
On va aussi avoir une unification du régime du nantissement des parts
sociales. Ex : le nantissement de fonds de commerce ne doit plus être
enregistré et publié à peine de nullité : seule la publicité est demandée
pour qu’il soit recevable.
On a ensuite des clarifications d’appoint : confirmation du nantissement
de créance en reconnaissant au créancier nanti un droit de rétention
après notification.
Pour les sûretés immobilières, on a aussi une simplification : l’hypothèque
dont la validité demande un acte notarié peut être constituée sur les
biens d’une personne morale de droit privé en vertu de pouv donnés par
acte sous seing privé. Cela vaut pour toute personne morale de droit
privé et c’est un élargissement.
Modifications : Suppression de l’hypothèque sur les biens à venir.

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Complément de l’ordonnance par des décrets : un décret du 29 décembre
2021 permet de tirer les csq sur le plan règlementaire des dispositions
apportées au plan législatif.

Partie 1. Les sûretés personnelles


Enoncées à l’art. 2287-1 du Cciv.

Par déf°, la sûreté personnelle consiste dans l’ajout à l’obligation


principale, d’un engagement pris par un garant qui permet au
bénéficiaire d’agir contre celui-ci. Le garant est donc une personne
obligée pour une autre (le débiteur principal). Le garant dispose alors
d’un recours contre le débiteur principal qui doit seul supporter la dette.

On peur établir une distinction fondée sur l’objet de l’objet de l’oblig° du


garant. S’il s’engage à payer ce que doit le débiteur principal, il s’agit
alors d’une sureté accessoire (le cautionnement). En rev, si le garant doit
fournir une prestation autonome (qui n’est pas nécessairement identique
à ce que doit le DP), il s’agit alors d’une garantie non-accessoire.

Titre 1. Le cautionnement

Régi par les art. 2288 à 2320 du Cciv

Chapitre 1. Généralités

La qualif° du cautionnement est précisée par la réforme dans la 1 ère


section du 1er chap. intitulé « dispositions générales ».

Section 1. La définition du cautionnement

Le nouvel art. 2288 défini le cautionnement comme « le contrat par


lequel une caution s’oblige envers le créancier, à payer la dette du
débiteur en cas de défaillance de celui-ci ».

Cette réécriture souligne davantage que la précédente, les différents


caractères du cautionnement.

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NB : L’ancien art. était aussi l’art. 2288. C’est le même art. qui a été
modifié.

Cette déf° traduit le caractère conventionnel du cautionnement qui


est accord de volonté entre le créancier et le garant. Mais c’est un
contrat unilatéral -> seul le garant s’oblige. Le créancier n’est tenu à
aucune oblig°.

Et un plus d’être un contrat unilatéral, c’est aussi un contrat


accessoire puisqu’il y a une unicité de la dette du débiteur et de la
caution.

Et cette déf° rappelle aussi le caractère subsidiaire du


cautionnement puisque le paiement de la caution n’intervient qu’en cas
de défaillance du débiteur principal.

NB : Le mot caution vient du latin cavere qui signifie « être sur ses
gardes » qui a donné cautio qui signifie « précaution », et par suite,
garantie.

Le cautionnement est accessoire, il est lié à l’oblig° principale, et son


étendue et son existence dépendent de l’oblig° principale.
Et c’est son caractère accessoire qui le distingue des garanties
autonomes, et qui explique que la caution dispose en pcp d’un recours
après paiement contre le débiteur principal.

Mais, comme tout contrat, le cautionnement est aussi une source


automne d’oblig°.
Ces effets implique une combinaison parfois complexe de l’autonomie et
de la dépendance (par l’objet).

Le cautionnement constitue un modèle de sureté personnelle, qui était


d’ailleurs la seule envisagée jusqu’en 2006.

En pratique, c’est la sûreté la + utilisée car formation simple, coût limité,


et le patrimoine du débiteur principal n’a pas à contenir des biens de
valeur.

Et, en cas de difficultés du DP, le créancier ne subira pas la concurrence


des autres créanciers sur le patrimoine de celui-ci.

Mais ces avantages sont à relativiser, notamment par les nombreuses


exigences qui pèsent sur les créanciers, pouvant aller jusqu’à leur faire
perdre le bénéfice de leur sûreté.

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Et en dépit de son rôle essentiel, le cautionnement n’avait pas été
réformé depuis 1804. Sa réformation est intervenue en 2021 (en vigueur
au 1er janv. 2022).

Section 2. Les classifications du cautionnement

Art. 2289 Cciv -> classif° cautionnement volontaire, légal, judicaire.

Mise à part cette classif°, on peut en distinguer cinq autres.

§1. La distinction entre cautionnement personnel et réel

Traditionnellement, on distinguait le cautionnement perso et réel, mais le


cautionnement réel n’est ajd plus considéré comme une variété de
cautionnement.

Concrètement, dans le cautionnement perso, la caution s’engage


personnellement sur l’ens de son patrimoine au contraire de la
caution réelle qui ne s’applique qu’à l’un de ses biens.

Autrement dit, la garantie de la dette du débiteur principal est limitée à


un des biens de la caution. Donc, elle n’est tenue que sur ce bien. Il s’agit
en réalité d’une sûreté réelle, mais qui est donnée par une autre
personne que le débiteur principal.

Dans un arrêt du 2 déc. 2005, la chambre mixte avait déclaré qu’il ne


s’agissait pas d’un cautionnement, et cette conception a été consacrée
par l’ordo de 2006 qui a posé certaines règles relatives à cette sureté
dans le Titre consacré aux sûretés réelles.

Puis, avec la réforme de 2021, les auteurs de l’ordo ont choisi de traiter
cette garantie au titre des sûretés réelles, tout en lui appliquant certaines
règles du cautionnement.
Le nouv art. 2385 du Cciv prévoit ainsi que « la sureté réelle conv peut
être constituée par le débiteur ou un tiers. Lorsqu’elle est constituée par
un tiers, le créancier n’a d’action que sur le bien affecté en garantie ».

Plusieurs auteurs ont regretté le manque de prise de position du


législateur et appelle à la construction d’un véritable régime de sureté
pour autrui.

§2. Le cautionnement d’une obligation principale et le


cautionnement de l’obligation d’une caution

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Les deux derniers textes consacrés qui sont compris dans les dispo°
générales du Cciv. Ils font œuvre utile en utilisant deux figures classiques
en matière de cautionnement (art. 2291 et 2291-1).

Le nouv art. 2291 prévoit qu’on peut se porter caution envers le


créancier de la caution du débiteur principal. C’est ce qu’on appelle
la certification de caution.

Mais, en pratique, elle est relativement rare d’autant qu’elle est difficile à
distinguer du cas où plusieurs cautions s’engagent pour garantie une
même dette. Et, dans ce cas, on dit qu’elles sont cofidéjusseurs.

Cet art. ne fait pas référence à la dette de la caution, mais bien à


l’obligation de la caution qui n’est autre que la dette du débiteur
principal.

De plus, le Code civ (art. 2291-1) consacre la pratique du sous-


cautionnement qui est le contrat par lequel une pers s’oblige envers la
caution, à lui payer ce que peut lui devoir le débiteur à raison du
cautionnement.

Et cette pratique est bcp plus fréquente que la certif° de caution,


même si elle avait été mise sous silence dep 1804. Mais il est positif que
cette pratique soit désormais gravée dans le Cciv puisqu’elle est
notamment fréquente lorsque le cautionnement est donné par un
établissement de crédit (notamment un organisme de caution mutuelle).
L’idée est que le créancier va poursuivre sa caution en paiement puis se
retourner contre sa sous-caution, qui, elle, pourra in fine, se retourner
contre le débiteur principal.

§3. Le cautionnement à titre gratuit ou onéreux

Cette classif° présente un double intérêt :

-Déterminer la capacité et les pouvoirs requis pour se porter caution.

-De voir quelles sont les csq du cautionnement dans la succession de la


caution. S’il s’agit d’une donation, l’avantage que le cautionnement
constitue peut-être rapportable à la succession et réductible s’il dépasse
la quotité disponible.

Dans les rapports entre la caution et le créancier, le


cautionnement est un acte neutre. En pcp, la caution n’est animée
d’aucune intention libérale à l’égard du créancier, et n’attend d’ailleurs
aucun avantage de lui.

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Ce sont les rapports entre la caution et le débiteur principal qui
permettent de donner une coloration à l’acte. Et par csqt, le contrat est
par nature de bienfaisance, et donc à titre gratuit en pcp.

Mais par contre, ce n’est pas un acte de dispo° à titre gratuit (une
donation) puisqu’il manque l’élément matériel qu’est l’appauvrissement
du donateur étant donné que la caution dispose d’un recours contre le
débiteur, et a donc vocation à récupérer ce qu’elle aurait payé.

En rev, il y aura bien donation indirecte, lorsque le cautionnement est


assorti d’une renonciation par la caution à exercer son recours contre le
débiteur principal.

Et si le cautionnement est en pcp gratuit, il peut très bien être conclu à


titre onéreux si la caution fait rémunérer son engagement par le débiteur.
C’est le cas par ex du cautionnement bancaire.

§4. Le cautionnement civil et commercial

Le cautionnement est en pcp civil, mais il peut devenir com en fonction


de la personne qui le donne. Il est d’abord com lorsqu’il est donné par un
commerçant dans le cadre de son activité com. C’est le cas des
cautionnements donnés par les établissements de crédits pour garantie
les engagements de leurs clients.

Mais dep une trentaine d’années, la jp considère aussi que le


cautionnement est aussi com chaque fois qu’il a été donné pour garantir
une dette com, dès lors que la caution, même non commerçante, a un
intérêt perso à cette dette. C’est le cas des cautionnements donnés par
les dirigeants sociaux pour garantir les dettes de leurs stés.

Et l’art L. 110-1 du Code de commerce qui liste les actes commerciaux a


été enrichi par la réforme de 2021 par un onzièmement qui réputé actes
de commerce, les cautionnements entre toutes personnes de dettes com.

§5. Le cautionnement administratif ou de droit privé

En pcp, le cautionnement est un contrat de drt privé qui relève de l’ordre


jud.

Mais les pers morales de drt public ont svt recours à des techniques de
drt privé dans l’exécution de leur mission de SP.

Pat ex : une CT peut se porter caution d’une pers. privée pour lui
permettre d’obtenir un crédit destiné à la réalisation d’un travail public
concédé.

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La q° qui se pose est de savoir si ce cautionnement constitue un contrat
adm.

Mais, malgré des hésitations, la Cass considère que le seul fait que la
caution soit une pers pq est que la cause du cautionnement soit la
concession d’un travail public, ne suffit pas à lui ôter le caractère d’un
contrat de drt privé.

Il n’est adm que dans 3 cas :

-S’il est conclu pour l’exécution d’un SP.


-S’il est l’accessoire d’un contrat de prêt adm.
-S’il comporte une clause exorbitante du droit commun.

Chap. 2 : La formation et l’étendue du cautionnement

La cautionnement repose sur l’engagement de la caution envers le


créancier qui permet à ce dernier d’acquérir contre la caution, un droit
de créance qui s’ajoute à celui dont le créancier dispose contre le
débiteur principal. En ce qu’elle s’engage à payer la dette du débiteur
principal, la caution subordonne l’existence et l’étendue de son oblig° à la
dette principale. Cela exprime le caractère accessoire du cautionnement.

Section 1. Le caractère accessoire du cautionnement

Le lien de droit qui uni un débiteur au créancier comporte normalement 2


éléments :

-L’obligatio qui est le pouvoir de contrainte que peut mener le créancier


contre le débiteur.

Donc, grâce à ce lien de droit, le créancier peut poursuivre le débiteur et


obtenir le paiement de sa dette.

-Le debitum qui est l’oblig° impliquée par le lien de droit.

-> Cette distinction va avoir un enjeu en matière de


cautionnement où la caution s’engage à payer la dette du débiteur
principal.

Donc le créancier acquiert un droit de poursuite contre la caution et qui


s’ajoute au droit de poursuite qu’il a contre le DP. Donc, on dit que
l’obligatio est autonome, contrairement au debitum qui suppose une

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dépendance, puisque le créancier ne peut rien exiger de la caution qu’il
ne pourrait pas exiger du DP.

Donc, dans son pcp et son étendue, la dette de la caution est placée sous
la dépendance de l’obligation principale.

C’est ce qu’exprime le pcp de l’accessoire : le cautionnement est au


service de la dette principale, si bien que les relations entre le
créancier et la caution sont tributaires de la combinaison de ces
deux pcp.

D’une part, la dette de la caution est subordonnée à celle du DP,


mais le droit de poursuite du créancier est autonome.

§1. La subordination de la dette

L’originalité du cautionnement est son objet qui est de payer la dette d’un
autre. Pour connaitre l’étendue du cautionnement, il ne suffit pas de
considérer le contrat conclu entre le créancier et la caution. Il est
nécessaire de se référer à l’obligation principale puisqu’elle est intégrée
dans l’engagement de la caution.

Le caractère accessoire du cautionnement est exprimé dans 3 textes du


Code en particulier :

-L’art 2293 al. 1 qui prévoit que le cautionnement ne peut exister que sur
une obligation valable.

-L’art. 2296 al 1 qui prévoit qu’il ne peut excéder que ce qui est du par le
débiteur, ni être contracté sous des conditions plus onéreuses, sous peine
d’être à la mesure de l’obligation de la garantie.

-L’art. 2298 al. 1 qui prévoit l’opposabilité des exceptions perso ou


inhérentes à la dette.

Ce caractère accessoire est de l’essence du cautionnement qui


implique que la caution se greffe sur l’oblig° principale. Le pcp de
l’accessoire est une règle de fond qui implique la détermination du DP
pour délimiter l’engagement de la caution. A défaut, rien n’empêcherait
au créancier d’affecter le cautionnement à la dette d’un débiteur de son
choix.

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A) La règle de principe
1) L’existence de la dette de la caution

L’art. 2293 du Cciv : la préposition « sur » exprime le caractère accessoire


du cautionnement.

Par csqt, si l’oblig° principale venait à manquer, la dette de la


caution disparaitrait.

Donc, la nullité de l’oblig° principale, sa résolution ou son extinction font


disparaitre le cautionnement.

Et, la caution peut aussi agir en nullité de l’oblig° principale si elle


n’existe pas ou qu’elle est atteinte de nullité absolue (ex : à raison de
l’illicéité de l’acte, de l’immoralité de son objet, ou pour absence de
forme).

Dans ce cas, la caution peut très bien agir en nullité de son engagement
ou opposer au créancier une excpetion de nullité.

Mais, en jp, la q° s’est posée de savoir si la caution pouvait invoquer


d’elle-même la nullité relative de l’obligation principale.

Ex : Le dirigeant caution de sa sté sait que la sté a été victime d’un dol.

NB : La nullité relative ne protège que le débiteur principal.

Pour la doctrine, la caution peut invoquer ttes les causes de nullité


principales, sauf l’incapacité.
Elle ne s’immisce pas dans le contrat principal, elle ne prive pas le DP du
droit de ne pas invoquer la nullité, sa prétention n’a d’effets qu’à l’égard
de sa propre dette (sa dette de caution), et ça lui évite de se heurter, au
moment de son recours contre le débiteur, à l’invocation par celui-ci de la
nullité.

Mais, la Cass en a décidé autrement en adoptant une conception très


extensive des exceptions purement personnelles au DP.

Elle a ainsi considéré que la nullité pour dol était une exception
personnelle au DP parce-qu’elle est destinée à protéger le contractant
victime du DP. Donc, la caution ne pouvait pas s’en prévaloir pour
échapper au recours en paiement du créancier.

Et c’était donc une exception directe au pcp de l’accessoire.

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Cette décision très critiquée a fait planer un doute sur le maintien
de solutions antérieures qui avaient admis que la caution puisse
prendre l’initiative d’invoquer une cause d’inefficacité de
l’obligation principale.

Or, plus récemment encore, la Cass a persisté en jugeant que la caution


ne pouvait pas se prévaloir de l’extinction de l’oblig° de garantie par
l’effet de la prescription biennale prévue par le droit de la consommation
(arrêt de la 1ère chambre civ. du 11 déc. 2019).

Mais, cela ne justifiait en rien l’atteinte portait au pcp de l’accessoire.

Et cela pose en outre la q° du recours après paiement. Le recours


subrogatoire par la caution est exclu, mais rien ne s’oppose au recours
personnel qui a pour fondement le service rendu par la caution.

Donc, dans le cadre de ce recours, le DP sera privé de la protection


qu’était censée lui apporter la nullité relative ou l’exception. En
définitive, l’intérêt de cette jp est que le risque d’insolvabilité du débiteur
est supporté par la caution. Mais en réalité, la limitation des exceptions
opposables par la caution est infondée si l’on veut bien respectée et
comprendre le caractère accessoire du cautionnement. Et de plus, la
qualification d’excpetion personnelle donnée au dol et à la prescription
biennale dans ces arrêts parait assez arbitraire, créant alors une
insécurité jique. Et d’ailleurs, des arrêts ont admis que la caution peut
opposer au créancier, d’autres causes d’extinction de l’obligation
principale qui peuvent tout aussi bien ê attachés à des circonstances
propres au débiteur principal.

Par ex, il a été admis que la caution puisse opposer au créancier, un


manquement à son dev de conseil à l’égard du débiteur principal (arrêt
de la chambre com du 5 nov. 2013).

Mais la réforme est venue renverser cette jp en consacrant l’opposabilité


par la caution au créancier, de toutes les exceptions personnelles ou
inhérentes à la dette (art. 2298).

Mais, comme ce texte n’est applicable qu’aux cautionnements conclus à


compter du 1er janv 2022, deux arrêts de la Cass sont venus préciser le
sort réservé aux cautionnements antérieurs.

Dans un arrêt du 20 avril 2022, la 1ère chambre civile a opéré un


revirement par anticipation en décidant, à rebours de l’arrêt de 2019, que
l’acquisition de la prescription biennale affecte le droit du créancier, de

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sorte qu’il s’agit d’une exception inhérente à la dette dont la caution peut
se prévaloir.

Au soutien de leur décision, les juges observent notamment que le statut


co « conduirait à traiter plus sévèrement les cautions ayant souscrits leur
engagement avant l’entrée en vigueur de l’ordo ».

Mais dans un arrêt rendu qlq mois plus tard, la chambre com a choisi de
maintenir sa jp antérieure. (arrêt chambre com du 6 juill. 2022).

Et par ailleurs, lorsque l’oblig° principale s’éteint, l’oblig° de la caution


devient caduque de plein droit. La règle s’applique même si l’extinction
survient après la condamnation définitive de la caution à payer le
créancier. C’est la force du pcp de l’accessoire.

2) L’étendue de la dette de la caution

Aux termes de l’art. 2296, la dette principale forme un plafond, càd que la
caution ne peut pas devoir plus que le débiteur principal. Cette règle
s’applique naturellement au principal de la dette garantie.

Donc, en cas d’excès, l’engagement de la caution est automatiquement


réduit à la mesure de l’oblig° principale.

Mais cette règle suscite plus de difficultés à l’égard des intérêts de la


dette.

Il se peut d’abord que la caution se soit engagée envers le créancier, à


payer des intérêts à un taux différent de ceux qui courent contre le
débiteur. Et il se peut aussi que la dette du débiteur ne réponde pas aux
cond° de forme légales, alors que l’engagement de la caution est
irréprochable.

Dans ce cas, le pcp de l’accessoire l’emporte, càd que la caution ne peut


pas devoir plus que le débiteur.

De plus, en cas de redressement ou de sauvegarde jud et sous certaines


cond°, la loi suspend le cours des intérêts à l’égard du débiteur.

Q° : La caution peut-elle alors invoquer à titre accessoire cette cause de


suspension du cours des intérêts ?

Malgré l’avis contraire de la plupart des auteurs, dans cette hypothèse, la


Cass avait fait triompher le pcp de l’accessoire, càd que la caution
bénéficiait de la suspension du cours des intérêts. (ex : chambre com, 13
nov 1990).

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Mais la loi du 10 juin 1994 a rompu cette jp, et par la suite, celle du 26
juill. 2005, a introduit une nouv distinction pour favoriser l’ouverture
d’une procédure de sauvegarde.

Si le dirigeant social, qui est souvent caution de son entreprise, demande


l’ouverture d’une procédure de sauvegarde avant que l’entreprise ne soit
en cessation de paiement, il y trouvera un intérêt perso, puisque l’art. L.
622-28 du Code de commerce prévoit que les cautions personnes
physiques peuvent se prévaloir de l’arrêt du cours des intérêts.

NB : L’ordo du 15 sept. 2021 a étendu cette mesure de faveur au cadre


du redressement jud, alors même que dans ce cas, il y une cessation de
paiement.

3) Les modalités de la dette de la caution

Toutes les modalités qui affectent l’oblig° principale s’appliquent


également à l’oblig° de la caution. Ainsi, l’oblig° de la caution ne peut pas
être pure et simple si celle du DP est affectée d’une cond°.

Mais la q° se pose souvent à l’égard du terme. Et, en vertu de


l’accessoire, la caution ne peut pas être poursuivie en paiement d’une
dette qui n’est pas encore exigible. Peu importe que le maintien du terme
suspensif soit la csq d’une circonstance propre au débiteur principal (ex :
son redressement jud).

La règle est que la déchéance du terme entraine l’exigibilité anticipée de


la dette du débiteur principal, et cela se produit notamment en cas de
procédure de liquidation jud.

Mais la jp considère que cette déchéance du terme est inopposable à la


caution, sauf conv° contraire. Jp consacrée par l’art. 1305-5 du Cciv issue
de la loi du 20 avril 2018.

De plus, la prorogation conventionnel du terme de l’oblig° garantie est


dangereuse pour la caution puisque cela accroit le risque du non-
paiement du DP.

C’est pk la réforme est venue clarifier les moyens dont dispose la caution
pour se prémunir contre ce risque. Le nouvel art. 2320 du Cciv rappelle
d’abord que cela ne libère pas la caution.

Et, après ce rappel, la loi offre une option à trois branches à la caution :

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-La caution peut s’en tenir au nouv terme convenu entre le débiteur et le
créancier et donc attendre l’arrivée de ce terme et espérer que le DP
puisse payer à ce moment.

-Si la caution ne souhaite pas attendre l’échéance du nouv terme, elle


dispose de deux moyens : elle peut soit payer le créancier au terme
initialement convenu et exercer ses recours après paiement sans
attendre, soit solliciter la constitution de sûretés jud sur les biens du
débiteur.

Cette 2nde voie présente l’avantage de sécuriser les futurs recours de la


caution, sans pour autant provoquer un paiement anticipé de l’obligation.

4) Le régime procédural de la dette de la caution

Conformément aux pcp généraux, le créancier doit établit son droit


contre la caution, càd son droit contre son débiteur principal. Les modes
de preuve qui s’appliquent au sujet de l’oblig° principale sont les mêmes
concernant l’action contre la caution.
Si le contrat principale comporte une clause compromissoire, la caution
doit pouvoir invoquer cette clause, et si le créancier a accepté de
débattre la dette dev les arbitres, la caution peut adhérer à la convention
sur ce pt.

Mais l’inverse n’est pas vrai. La caution ne peut pas se voir opposer la
clause compromissoire figurant dans le contrat principal, à moins qu’elle
ait expressément adhéré à cette clause.

B) les règles particulières

Des règles particulières empêche l’application du pcp de


l’accessoire pour protéger un intérêt supérieur à celui de la caution
(intérêt de l’incapable ou du crédit).

1) Le cautionnement d’un incapable

Prévu par l’art. 2293 al. 2.

L’exception au pcp de l’accessoire dans le cadre du cautionnement d’un


incapable s’explique par l’origine historique du cautionnement qui était
fondé sur la solidarité familiale. Donc il permet au créancier de faire
supporter à un proche du débiteur incapable, les csq de son engagement.

Donc, en définitive, la pers. qui se porte caution d’un incapable va


s’engager personnellement, et, par hypothèse, elle ne pourra pas exercer
de recours contre le DP.

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Pour permettre aux pers. protégées d’avoir du crédit, le législateur
devait poser une telle règle.

Mais en pratique, cette règle est assez peu appliquée, et elle relève
surtout de la promesse de porte-fort, càd que la caution n’est tenue
que si elle s’est engagée en connaissance de cause (elle savait que le DP
était un incapable). Et donc, elle doit avoir eu la volonté de se porter fort
pour cette pers., ce qui implique la conscience de l’absence de recours
possible contre la pers. protégée. A défaut, le pcp de l’accessoire
reprendra le dessus.

2) Le cautionnement d’un débiteur en procédure collective

Le droit des procédures collectives apporte des dérogations au pcp de


l’accessoire.

Bcp d’entre elles s’expliquent par le fait que la caution s’engage pour
garantir le créancier contre la défaillance du DP.

Donc le pcp est que l’ouverture d’une procédure collective n’exercera pas
d’influence sur la situation de la caution puisque cet évènement (la
procédure collective) n’est que la csq de la défaillance du DP.

C’est ce qu’édicte l’art. 2298 al 2, sauf disposition contraire.

Cette exception connait donc elle-même des exceptions pour restaurer le


jeu de l’accessoire en raison :

-Du fait que la caution ne s’engage que dans la perspective d’un recours
contre le DP.

-Du fait que les objectifs posés par le législateur en droit des procédures
collectives s’imposent, et notamment celui de prévenir les difficultés et
donc d’encourager le débiteur à l’ouverture d’une procédure de
sauvegarde, de conciliation.

C’est pk le législateur peut décider que des dispo° du droit des


entreprises en difficulté, favorables au DP, puissent également
être invoquées par la caution pers. phys.

De nombreuses dispo° du Livre VI du Code de commerce profitent donc


également à la caution.

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Ex : la suspension des poursuites attachées au jugement d’ouverture en
cas de sauvegarde ou de redressement jud ; l’arrêt du cours des intérêts,
les délais et les remises de dettes accordées par un plan.

Et sur ce point, l’ordo de 2021 a aligné le sort des cautions des personnes
physiques en cas de redressement et de sauvegarde.

§2. L’autonomie du droit de poursuite

-> L’obligatio est autonome.

Le contrat de cautionnement est une source autonome d’obligation. Donc


dans ce cadre, la caution s’oblige personnellement à procurer au
créancier la satisfaction que lui doit le DP en cas de défaillance de celui-
ci. Par csqt, le créancier acquiert un droit de gage général sur la caution
qui s’ajoute à celui dont il dispose contre le DP.

Et, s’agissant d’un droit de poursuite autonome, il n’est pas affecté par
les causes qui rendent impossible la poursuite du DP. Ex : Un délai de
grâce qui serait accordé par le juge au débiteur ne profite pas à la
caution, sauf exceptions. Mais par contre, la dette principale demeure
exigible. Seule son exécution forcée est suspendue avec le délai de grâce.

Et de même, les moratoires légaux (délais de paiement) ne peuvent pas


en pcp être invoqués par la caution. Et la caution ne peut pas non plus
bénéficier de l’arrêt des poursuites individuelles contre le débiteur en
sauvegarde ou en redressement, ni bénéficier de la suppression de ces
poursuites en cas de clôture de la liquidation, puisqu’elle n’entraine pas
l’extinction de la dette du débiteur principal, ni profiter de la suspension
des procédures d’exécution résultant de l’ouverture d’une procédure de
traitement de surendettement des particuliers.

Et l’autonomie du droit de poursuite a aussi pour csq que l’action dont


dispose le créancier est soumise à un régime de prescription qui lui est
propre, sans que le droit de poursuite survivre à l’extinction de
l’obligation principale par prescription.

-> Donc l’action contre la caution peut être prescrite alors que le
créancier peut encore agir contre le débiteur principal.

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