03-52 Comptabilité Industrielle

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La comptabilité industrielle a pour objectif de maîtriser la rentabilité de l’activité de

l’entreprise.
Elle ne s’intéresse qu’aux coûts de fabrication et non aux coûts de distribution.

La comptabilité industrielle intervient à deux niveaux :

Au niveau prévisionnel, elle permet :


- de calculer les coûts de revient prévisionnels des produits fabriqués et donc
évaluer la rentabilité de chaque produit,
- d’effectuer des analyses pour réduire les coûts,
- d’établir les budgets de l’usine,
- de simuler l’impact de variations de volumes de vente ou de production, de prix de
matières, de l’énergie par rapport au budget.

Au niveau de l’exécution, elle permet :


- de déterminer les coûts de revient réels des produits fabriqués,
- de valoriser les stocks,
- d’analyser et expliquer les écarts entre le coût prévisionnel et le coût réel.

Dans cet exposé, on va parler de « charges » au sens financier qui reflètent des
consommations de ressources à ne pas confondre avec la charge de travail.

1
Dans ce module nous allons aborder :
- Comptabilité en coût standard

- Les types de coûts

- Les centres de coûts

- Les taux horaires des centres de coûts

- Les coûts des gammes

- L’implosion des coûts

- Les données budget

- Calcul des écarts

2
Le principe de base : les coûts standards
Les ERP fonctionnent sur le principe des coûts standards, c’est-à-dire que l’on détermine
un coût pour chaque article qui est figé pendant toute la période budgétaire. Les flux et les
stocks de tous les produits (d’une référence) dans l’entreprise sont valorisés au même
coût. Ils sont donc normalement déterminés à partir des données et des taux de frais
décidées lors de l’établissement du budget.
Ils correspondent à un choix que l'on fait parmi tous les éléments de coût. On peut décider
d'inclure dans les coûts standards, outre les frais directs, des frais indirects imputés aux
centres de coût et des frais généraux (cf. présentation 03-31).
Les coûts observés dans les transactions quotidiennes peuvent être différents de coûts
pré établis. Les écarts entre coûts réels et coûts standards sont immédiatement isolés
dans des comptes d’écart :
Articles achetés . Les différences entre le prix d’achat et le coût standard sont filtrés au
niveau des achats (écart sur achat)
Exemple :
- un article ACH a un coût standard de 100 €
- on en achète 10 pour 1 150 €
- la valeur du stock augmente de 1 000 €
- il apparaît un écart sur achat de 150 €
Articles fabriqués. Les différences entre le coût réel de fabrication et le coût standard ne
sont pas répercutées dans les stocks : il apparaît des écarts d’exécution.
Exemple :
- un article FAB a un coût standard de 100 €
- on en fabrique 100 pour 12 000 €
- la valeur du stock augmente de 10 000 €
- il apparaît un écart d’exécution de 2 000 €
Les comptes d’écart sont évidemment surveillés par le service de contrôle de gestion et ils
doivent être expliqués par les responsables opérationnels.
3
Le calcul d’un coût est une construction visant à prendre des décisions, en
particulier liées à la rentabilité des produits. Selon le type de décision, le contrôleur
de gestion peut incorporer dans un produit des coûts ayant un lien proches ou
lointains de l’origine du produit.
Un coût est réputé direct par rapport à un produit lorsqu'il est causé, au premier
degré et sans ambiguïté, par la fabrication de ce produit. Les coûts matières, les
coûts de main-d’œuvre directe mais également les charges d'amortissement des
machines ainsi que divers frais fixes de fabrication font partie de cette catégorie.

Le coût le plus direct est naturellement le coût des matières et composants qui
composent le produit fini, coût qui comprend non seulement le prix d'achat
proprement dit mais aussi les frais d'approche et les frais du service Achats.

On trouve ensuite dans le premier cercle les coûts directs de fabrication. Ceux-ci
représentent la main-d’œuvre directe, les amortissements économiques des
machines, l'énergie et les fluides, les consommables et les outils coupants, etc.

Un coût est dit indirect dans le cas contraire. Il représente la consommation de


ressources qui sont nécessaires pour créer un environnement dans lequel le
processus de fabrication peut prendre place.

Les coûts indirects de fabrication ont pour origine les services communs de
l’atelier : encadrement de la production, Qualité, Entretien, Outillage, Métrologie
ainsi que le coût des surfaces occupées.

4
Les coûts hors-production ou frais généraux peuvent être analysés à deux
niveaux :
au niveau de l’usine : Logistique, Bureau d’Études, service Méthodes, laboratoire,
etc.
au niveau de l’entreprise dans son ensemble : personnel des services
administratifs, comptabilité, coûts commerciaux.
Les coûts indirects sont imputés aux produits (objets de coût) grâce à des "Unités
d'Œuvre" (ou "inducteurs) physiques (tonnes achetées, pièces fabriquées…), ou via
des taux horaires (tant par heure de poste de travail consommée…) ou via des taux
de frais (pour 100 € d'achat, 100 € de ventes,…),
Les coûts indirects sont répartis sur les produits à travers des clefs de répartition
déterminées par le Contrôle de gestion.
On déduit de cette répartition plusieurs niveaux de coût qui permettent de calculer
plusieurs niveaux de marge.
Remarque conséquente : plus on est loin du produit, plus la répartition est
arbitraire.
Plus on répartit des coûts dont l’origine est plus lointaine de la cause du coût, plus
cette répartition sera un choix arbitraire,
On répartit plus ou moins selon les besoins d'analyse et de décision de la gestion.
Un coût est donc davantage une opinion qu'un fait.
Exemples…
Il est facile d'imputer avec peu de risque d'erreur les charges de matières
consommées, de temps machine ou de MO directe utilisés au coût d'un produit il est
beaucoup plus délicat de lui imputer rationnellement des frais généraux comme le
loyer de l'entreprise (si elle loue ses locaux), les frais d'éclairage, de chauffage ou
même la rémunération de sa direction

5
La détermination des coûts de revient des articles fabriqués passe par plusieurs
étapes comme le montre le schéma.
- A partir des budgets élaborés préalablement par le contrôle de gestion de
l'entreprise, on procède à une ventilation des coûts entre les centres de coût et on les
affecte à un type de coût (saisie dans les rubriques budgétaires).
- On entre les budgets d'heures de travail correspondants pour chacun des centres
(d’analyse) de coût. On en déduit des taux horaires par type de coût. Tous les postes
de charge qui relèvent d'un centre de coût possèdent les taux horaires du centre de
coût.
- On détermine grâce aux taux horaires pré établis précédemment les coûts fixes
et variables de chacune des opérations des gammes (les coûts fixes correspondent
aux temps fixes de réglage machine et main-d'œuvre), les coûts variables
correspondent aux temps opératoires).
- On saisit les prix d'achat des articles achetés. Par l'intermédiaire de la
nomenclature, on détermine ainsi le coût des matières contenues dans chaque article
fabriqué.
- On entre des taux de frais généraux qui vont "charger" en charges indirectes les
coûts calculés (achats, machine, main-d'œuvre).
- On sélectionne les options de valorisation (voir plus bas);
Les coûts des articles fabriqués sont calculés par type de coût.

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Le coût d’un composé est égal à la somme
- des coûts de ses composants
- du coût des opérations de la gamme
Le coût d’une opération est égal à la somme des valeurs des consommations de ressources
:
- produit du temps gamme par le taux horaire standard de la ressource
(machine, main-d’œuvre, sous-traitance, etc.)
On remonte des produits achetés jusqu’au produit fini à travers des nomenclatures. Le
calcul du coût des articles fabriqués consiste à accumuler les coûts des composants et la
valeur ajoutée des processus de fabrication. Pour ce faire, on va traiter les nomenclatures
des produits fabriqués « à l’envers » en partant des plus bas niveaux (articles achetés) et en
remontant jusqu’aux articles vendus (niveau 0 des nomenclatures). En effet, pour pouvoir
calculer les coûts d’un article, il faut que les coûts de ses composants aient été
précédemment calculés. Il convient donc d’avoir déterminé auparavant le coût standard pour
chaque article qui sera acheté pendant la période budgétaire.
C’est ce que l’on nomme l’implosion des coûts (en anglais : Cost Rollup).
Exemple en référence à la figure ci-dessus, calculons le coût du composé :
Sa nomenclature est la suivante :
Composant 1 - Nombre : 2, Coût unitaire : 3,25 €, Coût total : 6,50 €
Composant 2 - Nombre : 4, Coût unitaire : 0,75 €, Coût total : 3,00 €
Le coût de ses composants est de 9,5 €. Sa gamme du composé est la suivante :
Phase 010 - Poste 1, Temps unitaire (h) : 0,25, Coût horaire du poste 20 €, Coût de la phase
:5€
Phase 020 - Poste 2, Temps unitaire (h) : 0,10, Coût horaire du poste 40 €, Coût de la phase
:4€
Phase 030 - Poste 3, Temps unitaire (h) : 0,50, Coût horaire du poste 30 €, Coût de la phase
: 15 €
Le coût de fabrication est de 24 €. Le coût de revient du composé est donc de 33,5 €. 7
Le centre de coût (ou centre d’analyse) est l’entité de base de la comptabilité
industrielle pour assembler les charges en coûts. C’est une division comptable de
l’entreprise qui regroupe des coûts (et des recettes). On détermine l’éclatement en
centres de coût selon les besoins de gestion et de précision de l’entreprise en
fonction d'un critère particulier tel qu’un atelier, un chantier, un produit, une
commande... afin de faciliter le rapprochement des réalisations (coûts réels
constatés) avec les coûts pré établis ou "standards".
Les centres de coût peuvent aussi être définis comme des centres de responsabilité
sans objectif de profit (exemples des centres de dépenses, des centres de chiffre
d'affaires et des centres de frais).
Dans l’ERP, un centre de coût de production permet de déterminer des taux horaires
de fonctionnement des entités (en particulier pour les postes de charge) qui relèvent
de ce centre de coût.
Un centre de coût correspond généralement à groupe homogène de postes de
charge. Tous les postes de charge rattachés au même centre de coût ont donc
les mêmes taux horaires. La définition des centres de coût sert essentiellement à la
valorisation de l'activité mais elle permet également d'effectuer des cumuls de
charge.
Il est nécessaire de créer les centres de coût avant les postes de charge car un
poste de charge est nécessairement rattaché à un centre de coût.
Pour faciliter le suivi et les analyses de coût, le système gère deux jeux de données :
Les données de coût "Budget" ne sont en principe plus modifiables, une fois ce
budget établi pour toute la durée de la période budgétaire (souvent un an) de telle
sorte qu'il soit possible d'établir des comparaisons et de calculer les écarts entre le
prévisionnel (coûts standards issus du budget) et le réalisé.
Les données de coût de type "Simulation" permettent de déterminer l'influence des
divers paramètres de coût sur les coûts standards des articles. Elles peuvent être
modifiées librement et servent de base à l'établissement du prochain budget.

8
Les rubriques budgétaires décrivent la nature des coûts engagés dans
l’activité de l’entreprise
Exemples :
- Frais de main-d'œuvre directe,
- Frais d'atelier,
- Amortissements économiques ou fiscaux,
- Encadrement,
- Entretien,
- Frais généraux.

Le détail des rubriques dépend de l’activité de l’entreprise et de la procédure


budgétaire.

Les rubriques budgétaires relèvent de divers types de coût selon leur


« proximité » au produit.

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0

Les coûts directs


Taux horaires de main-d'œuvre de réglage
Le ou les taux horaires de la main-d'œuvre utilisée pour le réglage et la préparation
des machines sont déterminés dans la procédure budgétaire en divisant le montant
des frais des personnels régleurs par le nombre d'heures de réglage prévisionnel.
Ces frais incluent les salaires annuels y compris les primes et indemnités, les
charges sociales patronales et l'ensemble des frais associés.
Taux horaires de main-d'œuvre directe
Le ou les taux horaires de main-d'œuvre directe sont déterminés dans la procédure
budgétaire en divisant le montant des frais du personnel direct par le nombre
d'heures de travail direct prévisionnel. Ces frais incluent les salaires annuels y
compris les primes et indemnités, les charges sociales patronales et l'ensemble des
frais associés.
Si l'on a des catégories de personnel direct qui ont des qualifications différentes et
donc des niveaux de rémunération différents, on peut calculer des taux horaires par
catégorie.
Taux horaires d'atelier
Les frais d'atelier correspondent à des frais directs que l'on suppose proportionnels
au nombre d'heures travaillées dans le centre de coût. Ils correspondent à des
consommables qui ne figurent pas dans les nomenclatures, à des consommations
d'outils, à l'énergie, etc.
Taux horaires d'amortissement
Les amortissements représentent la constatation de la dépréciation du matériel dans
le temps et/ou selon l'utilisation que l'on en fait (cf. page suivante).
Coûts de sous-traitance
La sous-traitance concerne les opérations de fabrication qui sont effectuées par une
autre entreprise. Elle facture ses prestations à partir d'un taux horaire et selon le
temps passé.

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Les Frais indirects
On entre dans le fichier des centres de coût uniquement les centres de coût de
fabrication. Les centres de coût prestataires doivent avoir été traités auparavant
dans la procédure budgétaire. Celle-ci doit aboutir à la détermination de montants
de frais fixes répartis sur chacune des centres de coût de fabrication qui seront
alloués aux produits sur la base des heures standards Main-d'œuvre et/ou des
heures standards Machine.
Exemples :
- on peut entrer les coûts d'entretien des machines sous une rubrique ENTR
sous forme de montants de frais fixes d'atelier,
- le loyer industriel (coût de la surface utilisée) peut être entré sous une rubrique
LOYE sous forme de montants de frais fixes d'atelier.
- le coût de l'encadrement peut être entré sous une rubrique ENCA sous forme de
montants de frais fixes sur main-d'œuvre.

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Les Frais de structure
Les frais de structure sont entrés sous forme de taux de majoration. Il existe trois
types de frais de structure :
Frais sur Achats
Les frais sur Achats correspondent au coût du service Achats. Ce coût est réparti
au prorata des montants achetés. La procédure budgétaire doit aboutir à la
détermination du pourcentage du coût du service Achats par rapport au budget
global des achats. On saisira ce pourcentage de majoration.
Les frais sur achats s'appliquent également aux achats de sous-traitance.
Frais généraux Usine
Les frais généraux Usine correspondent aux coûts des services communs de
l'usine (Méthodes, Magasins, Direction Usine, etc.). Ces coûts peuvent être
alloués aux produits par l'intermédiaire de taux de majoration des coûts Main-
d'œuvre et/ou Machine.
Frais généraux Société
Les frais généraux Société correspondent aux coûts des services du siège de
l'entreprise (Études, Commercial, Direction Générale, etc.). Ces coûts peuvent
également être alloués aux produits par l'intermédiaire de taux de majoration des
coûts Main-d'œuvre et/ou Machine.

Frais commerciaux, de distribution


On considère que ces frais sont liés à la vente et non à la fabrication ; ils ne sont
donc pas stockés.

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Amortissements économiques
Les amortissements économiques sont déterminés à partir de l'estimation de la perte
de valeur de la machine du fait de son usage. Par exemple, une machine qui a coûté,
installée, 200 000 euros et qui peut fonctionner 2 000 heures par an pendant 5 ans
(soit 10 000 heures de fonctionnement sur sa durée de vie) aura un taux horaire
d'amortissement économique de 200 000 / (5 x 2 000) soit 20 euros.
Dans les amortissements économiques, on doit aussi tenir compte des grosses
réparations.
Ils sont les plus représentatifs du véritable coût économique de la fabrication.
Amortissements fiscaux
Les amortissements fiscaux sont, eux, calculés à partir de règles fiscales (par
exemple, l'amortissement dégressif permet d'amortir la première année 40 % de la
valeur de la machine). Ils influent directement sur le bénéfice fiscal de l'entreprise (et
donc sur les impôts qu'elle paye). Ils n'ont souvent que peu de rapport avec un coût
économique de fonctionnement de la machine. Par exemple, on peut disposer d'une
machine entièrement amortie fiscalement (dont le coût d'amortissement est nul) ce
qui n'est pas représentatif du coût de production économique.
Ils doivent cependant être calculés pour déterminer le coût des produits fabriqués et
stockés qui sera pris en compte dans la détermination du résultat fiscal.
Dans le calcul des coûts standards, on tient en principe compte des amortissements
économiques.
Dans tous les cas, il faut ramener les amortissements à l'heure de fonctionnement
des machines. Tous les postes de charge d'un même centre de coût auront les
mêmes taux horaires d'amortissement.

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Les rubriques budgétaires décrivent la nature des coûts engagés dans l’activité de
l’entreprise et prévus dans le budget.
Nota bene : le logiciel permet de simuler des variations d’activité, de prix d’achat
ou de coût des ressources.
Exemples : Main-d'œuvre directe, Frais d'atelier, Amortissements, Encadrement,
Énergie, Entretien, Frais généraux…
Les taux des centres de coût sont déterminés en divisant la somme des montants qui
figurent dans les rubriques du centre de coût dans chacune des catégories de frais par
les nombres d'heures standards (et simulées) Main-d'œuvre Réglage, Main-d’œuvre
directe et Machine.
On obtient les taux horaires standards et simulés par type de coût.

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Exemple :
Le loyer, typiquement une charge indirecte que l’on va affecter aux centres de coût
pour l’intégrer aux autres charges indirectes qui seront ensuite imputées aux « objets
de coût » par un inducteur ou unité d’œuvre (UO) type taux horaire.
Le loyer annuel du bâtiment d’une usine se monte à 100 000 € pour une surface totale
de 1 000 m² ;
L’usine comporte 3 ateliers : Usinage 300 m², Injection 200 m², Montage 500 m².
Le loyer industriel est réparti au prorata des surfaces utilisées les trois ateliers qui
forment des centres de coût. La surface est ici la clef de répartition de cette charge.
La nature de coût retenu est Loyer industriel.
On considère que ici c’est un coût du type « Frais indirects sur machine » car lié à la
surface utilisée par les équipements.
Coût du loyer affecté : Usinage 30 000 €, Injection 20 000 €, Montage 50 000 €.
Le total des frais indirects sur machine de chaque centre de coût est divisé par le
nombre d’heures standard spécifié : on obtient ainsi un taux horaire par type de coût.

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6

Coûts fixes et coûts variables


Un coût est dit fixe s'il est indépendant de la quantité produite. C'est le cas des
coûts de réglage des machines. Quelle que soit la taille du lot, il faut régler la
machine ce qui consomme des ressources (amortissement du matériel et
occupation de la main-d'œuvre).
Un coût est dit variable s'il est proportionnel aux quantités produites. Sont
considérés traditionnellement comme coût variable, la main-d'œuvre directe, les
frais d'atelier, l'amortissement des machines ainsi que la sous-traitance.
Réaliser un lot de pièces en suivant une gamme conduit donc à des coûts fixes
(somme des coûts de réglage des machines utilisées pour réaliser la succession
des opérations) et des coûts variables (somme des coûts opératoires des
opérations).
La gamme spécifie une taille de lot standard pour affecter une fraction des
coûts de réglage à chaque pièce produite.
Les phases des gammes de fabrication se déroulent sur un poste de charge (qui
appartient à un centre de coût). Elles comportent des temps de réglage et
unitaires de fabrication pour les ressources Machine Main-d’œuvre (Réglage et
exécution).
On peut donc calculer les coûts (budgétés et simulés) des phases de gamme
puis des gammes en multipliant les temps par les taux horaires des postes de
charge (donc des centres de coût) sur lesquels se déroulent les opérations.

Coûts moyens
Ils sont déterminés à partir du lot standard.
Coût moyen machine : (coût fixe machine / lot standard) + coût variable
machine
Coût moyen main-d’œuvre : (coût fixe main-d’œuvre / lot standard) + coût
variable main-d’œuvre

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On peut spécifier
- un prix standard
- un prix simulé
On calcule
- des prix moyens pondérés (initial et actuel)
- le dernier prix connu (coût de la dernière commande validée)
On peut ajouter un coefficient de majoration pour frais sur achats correspondant
aux coûts du service Achats.
Le prix standard est un prix estimé par le Contrôle de gestion à partir des
statistiques d’achat passées et à partir de l’évolution probable des prix sur les
marché (nouveau fournisseur, cours des matières premières…).
Ce prix est en principe fixé pour la période budgétaire mais peut être modifié si
l’entreprise doit construire un budget révisé pour mieux coller à des variations
importantes de l’environnement économique.
Le prix simulé permet d’effectuer des simulations pour mesurer l’effet sur le coût
de revient des articles d’une variation du prix d’un composant.

On calcule également le prix moyen pondéré qui est égal à


Valeur du stock initial + Montant des achats (factures fournisseurs) / (Stock initial
+ Quantité entrée)
On peut se servir de ce coût pour la valorisation des stocks si l’on ne retient pas
le coût standard.

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Principe : on accumule (par type de coût)
- les coûts des niveaux inférieurs (composants),
- et les coûts propres à l'article (coûts des composants achetés
incorporés et coûts de la gamme de fabrication).
On tient compte d'une taille de lot standard définie au niveau de l'article ou de la
gamme.
On remonte des niveaux inférieurs vers les niveaux supérieurs.

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Implosion des coûts des articles
La procédure d'implosion des coûts permet de sélectionner les paramètres de calcul
des coûts de revient des articles.
On doit choisir :
- une option de prix d'achat parmi les six proposées,
- une option d'amortissements (économiques ou fiscaux),
- une option sur la taille du lot de référence qui sert à répartir les coûts fixes sur
chaque article fabriqué :
- une option sur les nomenclatures et gammes à prendre en compte : soit les données
budget (créées par la fonction Constitution des données budget), soit les données
de fabrication ou d'étude actives à la date indiquée ,
- une option sur les taux de frais à prendre en compte soit budget, soit simulés), on
peut sélectionner les types de frais à inclure :
- Frais directs
- Amortissements : prise en compte des amortissements soit économiques
soit fiscaux selon l'option choisie,
- Frais indirects : •Frais sur achats :
- Frais généraux Usine :
- Frais généraux Société

19
Le système permet de faire aisément des comparaisons de coûts entre deux
calculs successifs selon les options choisies.

Comme évoqué précédemment, on décide quels coûts élémentaires entrent dans


les coûts standards,
Pour fixer les coûts standards, on sélectionne les options désirées et on coche la
case « Mise à jour des coûts standards ».
Pour les centres de coût, on calcule trois coûts horaires standards :
- machine
- main-d’œuvre réglage
- main-d’œuvre d’exécution

Tous les mouvements de stocks et les stocks sont valorisés au coût


standard.

20
En étudiant l’ERP comme on le fait actuellement, on « survole » le temps en se situant
tantôt dans sa phase virtuelle de « Prévisions » (suggestion, optimisation,
ordonnancement du plan…), puis dans sa phase « Lancée » avec la production physique
des en-cours de production, d’éventuels rebuts et reprises puis, enfin, dans la phase où
les OF sont terminés, en stock et clos. Il est donc impératif dans ce jeu de simulation
avec e-Prelude d’être capable à tout moment de bien se situer dans le temps afin de
parfaitement comprendre ce que l’on calcule au niveau des différents coûts. C’est ce que
l’on a appelé ici les différents « moments » du calcul des coûts.

Les coûts standards, qui sont fixés initialement au moment de l’élaboration des budgets,
traversent le temps défini par la période budgétaire sans théoriquement être modifiés
(sauf exceptions rares sous peine que perdre tout intérêt en tant qu’indicateurs de
performance de long terme). Les autres coûts calculés séquentiellement tout au long des
différentes phases du plan leur seront comparés afin de mesurer les « écarts », véritables
« drapeaux d’alerte » pour le contrôle de gestion.

21
Les données techniques (nomenclatures et gammes) peuvent évoluer au cours de
l’année, par exemple, remplacement d’un composant par un autre, amélioration d’un
processus de fabrication…
Selon le principe de la comptabilité en coût standard, on doit figer un coût pour
chaque article sur toute la période budgétaire.

On va donc « prendre une photo » des données techniques à la date du budget qui
servira de référence toute au long de l’année.

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Les écarts des OF fermes
- Écarts dus aux évolutions des données techniques
- Écart du à la taille de lot
Les écarts des OF lancés
- Écarts entre les consommations réelles de ressources et ce que l’on aurait du
consommer
Les écarts des OF clos
- Écarts entre les consommations réelles de ressources et ce qui était prévu au budget
Récapitulation des coûts et des écarts par OF
Les écarts d'exécution
Les écarts techniques sont issus de la différence entre les temps passés machine et
main-d'œuvre et les temps qui figurent dans la gamme de production utilisée. Celle-ci
peut être différente de la gamme de fabrication car il est possible de rajouter des
opérations ou de modifier des temps. Ces écarts techniques sont de la responsabilité de
la fabrication.
Les écarts sur budget
Les écarts sur budget sont issus de la différence entre le coût standard de la gamme de
production utilisée et la gamme budget de l'article.
Le coût budget de l'OF est obtenu en multipliant la quantité bonne par les taux machine
(Frais variables d'atelier + Amortissements économiques + Frais fixes sur machine) et
main-d'œuvre (Frais variables MOD + Frais fixes sur MO) de la gamme budget de
l'article. Ces écarts sont de la responsabilité du bureau des méthodes qui fait évoluer les
gammes mais aussi du service Lancement qui lance des OF dont la quantité est
différente du lot standard.
Les écarts sur rebut
On considère que lorsqu'il y a rebut, toutes les matières et composants de la
nomenclature sont perdus. Le coût matière des rebuts est donc égal à la quantité rebutée
sur l'OF multipliée par le coût matière standard de l'article.
23
Ces écarts reflètent les modifications apportées par le bureau d’études qui fait évoluer
les nomenclatures et le bureau des méthodes qui fait évoluer les gammes.

Ils proviennent aussi de la planification qui fixe la taille de lot.


Si on lance des lots de plus petite taille que ce qui était prévu dans les gammes retenues
pour le budget, le coût de revient des articles fabriqués s’en trouvera augmenté puisque
les coûts de réglage seront répartis sur es quantités plus faibles.

24
Écarts sur consommation de matière
Les écarts de consommation matière sont égaux à la différence entre ce que l'on aurait dû
consommer selon les données qui figurent dans les nomenclatures et ce que l'on a
consommé réellement. Ils peuvent provenir d'un besoin supplémentaire ou au contraire d'un
besoin inférieur par rapport aux consommations théoriques qui figurent dans les
nomenclatures. On peut comparer les quantités que l'on aurait théoriquement dû consommer
avec celles que l'on a réellement consommées.
Selon le principe de la comptabilité en coûts standards, les écarts de consommation matière
sont valorisés en utilisant le coût standard de l'article. L'écart matière sur un composant est
donc égal à : (Consommation standard - consommation réelle) x Coût standard
Ces écarts de consommation sont de la responsabilité de la fabrication.
Écarts sur temps de fabrication
Les écarts sur temps de fabrication machine, main-d’œuvre de réglage et main-d’œuvre
directe proviennent de la différence entre les temps théoriques qui figurent dans les gammes
et les temps effectivement passés. Les temps réels machine et main-d'œuvre sont
enregistrés au niveau de l'OF.
Selon le principe de la comptabilité en coûts standards, les écarts de temps de fabrication
(machine et MOD) doivent être valorisés en utilisant les coûts standards de l'heure machine
et de l'heure de main-d'œuvre. La comparaison s'effectue entre les temps réellement
constatés issus des déclarations de production et les temps alloués qui figurent dans la
gamme de fabrication qui a été utilisée.
Les taux horaires machine et main-d'œuvre sont ceux des centres de coût auxquels
appartiennent les postes de charge sur lesquels ont eu lieu les opérations.
Pour un OF, les écarts sur temps de fabrication sont égaux à la somme des écarts sur les
opérations de la gamme.
Les écarts sur temps machine et sur temps MOD sur une opération se calculent somme suit
:
(Temps passé - Temps alloué) x taux horaire du centre de coût.

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