Voyage Dans Le Temps IV. Classicisme

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Voyage dans le temps III

Le Classicisme (1750-1820)

Il faut bien distinguer la musique classique, la musique de la période classique


(qu’on présente ici) de la musique classique comme dans son acception
plus globale (par opposition à la musique populaire: jazz, rock, etc…).

La période classique se situe entre la mort de Johann Sébastian Bach (1750) et


le début de la période romantique (1820)

Trois grands compositeurs ont particulièrement marqué cette période : Mozart


(1756-1791), Haydn (1732-1809) et Beethoven (1770-1827). Ce dernier fait
d’ailleurs le lien avec l’époque suivante, la période romantique.

Le style classique est situé entre le moment où le musicien est encore un


employé de la cour et celui où il commence à vivre en toute liberté de sa
profession, mais également, entre le moment où son public est encore
composé en majorité d’aristocrates et celui où les nouvelles salles de concert
se remplissent d’un nouveau public, les bourgeois.

Vienne est la capitale musicale de la période classique. Les jeunes artistes


désireux de devenir célèbres, de trouver de riches mécènes et un public
compétent ne peuvent aller qu’à Vienne, où l’ambiance favorise tous les genres
de composition.

Après la mort de Johann Sébastian Bach (1750) qui signe la fin de la période
baroque, les compositions musicales évoluent :

- Le contrepoint devient progressivement inusité.


- Les mélodies deviennent plus simples, avec beaucoup moins
d'ornementations.
- Les phrases musicales deviennent beaucoup plus symétriques.
- La basse continue est abandonnée.
- C’est un style plus simple, avec clarté, mesure et équilibre.

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C’est l’âge d’or de la musique instrumentale,
avec l’apparition de nouveaux instruments,
comme le piano-forte. Celui-ci détrônera
progressivement le clavecin en raison de ses
qualités expressives.

Son nom ‒ « piano-forte » ‒ vient du fait qu’il


pouvait produire des sons forts (forte) et doux
(piano).
Le piano Cristofori de 1720 est au Metropolitan
Museum of Art à New York.

C’est à cette période également que se développent les sonates, quatuors,


concertos et symphonies.
C’est aussi la naissance du grand orchestre symphonique.

L’orchestre du Classicisme

L’orchestre classique de Haydn et Mozart, vers 1790, était composé par deux
flûtes, deux hautbois, deux clarinettes (introduits dans l’orchestre à cette
époque), deux bassons, deux cors, deux trompettes, deux timbales, des
premiers et deuxièmes violons, des altos, des violoncelles et des contrebasses.
Pour les symphonies de Beethoven l’orchestre est amplifié avec le piccolo, le
contrebasson, des trombones, le triangle, des cymbales et la grosse caisse.

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Le concert pour soliste et orchestre.

Le concert est une œuvre avec plusieurs


mouvements pour un instrument soliste et un
orchestre.
Le concert en solo représente toujours un
moment extrêmement spectaculaire, étant
donné que l’exécutant peut improviser tout à
loisir pendant les « cadences » (moment durant
lequel l’orchestre s’arrête de jouer) et montre
tout son talent de virtuose.

La symphonie.

Le genre musical caractéristique de la période classique est la symphonie. Ici


les instruments de l’orchestre jouent ensemble, il n’y a pas de soliste.
Haydn est considéré le père de la symphonie. C’est lui qui établit la succession
de quatre mouvements : un mouvement rapide (allegro), un mouvement lent
(adagio ou lento), un mouvement de tempo modéré (un menuet), un
mouvement très rapide (allegro, presto…)

Le quatuor à cordes.

Deux violons, un alto et un violoncelle : il


s’agit de la composition d’un ensemble qui
ne connaît pas de hiérarchie, où les
instruments se coordonnent entre eux.
Chaque instrument a sa propre partie
indépendante.
C’est de la musique de chambre.

La sonate.

Mot d’origine italien « suonare ».


Il y a plusieurs types de sonate, pour piano,
violon et d’autres instruments mélodiques.

La sonate a trois ou quatre mouvements (un


mouvement est chaque partie indépendante
d’une composition musicale)

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Haydn

Le compositeur autrichien Franz Joseph Haydn (1732-


1809) est considéré comme le père de la symphonie et
du quatuor à cordes.

Sa famille n’est pas vraiment musicienne, mais son père,


un charron, joue de la harpe sans toutefois connaître les
notes. Le jeune Haydn est un jour remarqué par un
cousin, un instituteur, qui persuade ses parents des
dons de leur fils.

En 1761, le Prince Esterhazy (d’une des familles les plus


riches de Hongrie) engage le musicien comme
"compositeur attitré".

Un départ un peu forcé


Le patron de Haydn, le Prince Esterhazy, lors de ses séjours dans son palais
d’été, se faisait accompagner par tout l’orchestre pour satisfaire à ses
divertissements. L’année 1772, ce séjour est un peu plus long que prévu, et la
plupart des musiciens se montrent fatigués d’une aussi longue absence de
leur foyer. Pour faire comprendre au Prince le désir des musiciens de rentrer à
la maison, Haydn imagine un stratagème amusant et musical : pour
sa Symphonie nº 45 il écrit un final un peu spécial. Au cours du dernier
mouvement, chaque instrumentiste, l’un après l’autre, s’arrêt de jouer, souffle
la chandelle de son pupitre et quitte la salle. À la fin du mouvement, seuls
deux violons restent sur scène. Le lendemain, la cour plie bagage !

En 1784, il se lie avec Mozart qui a 28 ans, et il lui porte une tendresse
paternelle mêlée d’admiration. Il déclare à son père : « Je vous le dis devant
Dieu, en honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je
connaisse, en personne ou de nom, il a du goût, et en outre la plus grande
science de la composition. »

En 1792, il donne quelques leçons à Beethoven qui a 22 ans mais il cesse


rapidement car leurs personnalités sont trop différentes. Il le quitte en lui
adressant ces paroles prophétiques rapportées par un témoin de
l’époque : « Vous avez beaucoup de talent et vous en acquerrez encore plus,
énormément plus. Vous avez une abondance inépuisable d’inspiration, vous
aurez des pensées que personne n’a encore eues, vous ne sacrifierez jamais
votre pensée à une règle tyrannique, mais vous sacrifierez les règles à vos
fantaisies ; car vous me faites l’impression d’un homme qui a plusieurs têtes,
plusieurs cœurs, plusieurs âmes. »

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L’abondance de son catalogue témoigne de l’activité de cet homme : 104
symphonies, 62 sonates pour clavier, 83 quatuors, des concertos, des opéras,
des messes, et surtout ses oratorios, La Création et Les Saisons, qu’il compose
à la fin de sa vie.

Mozart

Wolfgang Mozart est né le 27 janvier 1756 à Salzbourg (à l’époque en


Allemagne, actuellement en Autriche). Lui et sa sœur Maria-Anna sont des
enfants prodiges de la musique, encore jeunes quand leur père, Léopold,
exhibe leurs talents musicaux à travers l’Europe (Paris, Londres,...) : Wolfgang
joue du violon et sa sœur du piano. Ces voyages permettent à Mozart de
découvrir de nombreux musiciens et d’effectuer d’importants progrès. Ainsi,
Mozart écrit son premier opéra à l’âge de 11 ans !

Une anecdote lors du passage à Rome est restée


célèbre. La Chapelle Sixtine possédait "en
exclusivité" le Miserere d’Allegri, joyau de la
musique d’alors. Il était bien sûr interdit de
reproduire cette pièce sous peine
d’excommunication. Mais c’est sans compter avec
ce galopin de 14 ans… Wolfgang, de mémoire,
note la partition à la fin de l’audition et corrige le
lendemain les quelques erreurs de la veille !

Mozart devient de plus en plus connu : il est payé pour écrire de la musique, il
travaille par exemple pour l’archevêque Colloredo. Mais cela ne lui plaît pas
beaucoup car il n’est pas assez libre : il quitte l’archevêque en 1781.
Peu après, il se marie avec Constance Weber et travaille comme professeur
de musique particulier auprès de familles riches. Mais, s’il gagne beaucoup
d’argent, il ne sait pas le gérer. Mozart passe des années difficiles avec la mort
de son père, la maladie et des dettes.
En 1791, il compose tout de même deux chefs-d’œuvre : la Flûte enchantée et
le Requiem.
Mozart meurt à Vienne, en Autriche, le 5 décembre 1791 à seulement 35 ans,
en laissant plus de 600 œuvres à la postérité.

Contrairement à la légende, il n’était pas dans la misère et ne fut pas ″jeté″


dans une fosse commune. Son enterrement fut digne, conforme aux usages de
l’époque. Le service funèbre se déroula dans une chapelle de la cathédrale
Saint-Étienne de Vienne. Le corbillard conduisit la dépouille au cimetière dans

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la banlieue de la ville. Être enterré dans une fosse commune anonyme n’avait
rien d’inhabituel. L’Empereur avait imposé une loi en ce sens, pour éviter que
les Viennois n’aillent sur les tombes rendre hommage à leurs morts et ramènent
en ville des maladies. Pour la même raison, peu de personnes ont accompagné
le cercueil jusqu’au lieu de l’inhumation, mais à Prague et Vienne, des services
commémoratifs sont organisés, auxquels ont participé des milliers de
personnes.

Malgré sa courte vie, l’œuvre de Mozart est impressionnante en quantité et en


qualité dans tous les domaines : 12 opéras, 41 symphonies, 27 concertos pour
piano, d’autres concertos, 1 pour clarinette, 2 pour flûte, 5 pour violon,
nombreux divertissements et sérénades , 23 quatuors à cordes, quintettes,
trios, 43 sonates pour violon et piano, 17 sonates et nombreuses pièces pour
piano.

Mozart a été le premier compositeur à revendiquer la liberté d’expression. Il a


énormément influencé ses successeurs. Sa mort à trente-cinq ans est une
grande perte pour la musique. On imagine la quantité d’œuvres qu’il aurait
laissées s’il avait pu vivre assez longtemps pour rivaliser avec Ludwig van
Beethoven et Joseph Haydn, son grand ami.

Beethoven

Ce qui frappe chez Beethoven, tant dans sa personnalité que dans son œuvre,
c’est le sentiment d’une prodigieuse énergie. « Je veux saisir le Destin à la
gueule (gorge) ». Cette déclaration de 1801 résume bien sa détermination. La
force intérieure qui l’anime lui a permis de surmonter tous les obstacles, à
commencer par une enfance difficile.

Ludwig van Beethoven est né à Bonn, en Allemagne, le 17 décembre 1770.


Beethoven, qui se montre alors élève appliqué en musique, reçoit dès l’âge de
cinq ans des cours de violon et de piano par son père. Le géniteur du petit
prodige voulait bien en faire un nouveau Wolfgang Mozart. Mais, alors que le
père de ce dernier était attentif et respectueux, lui se montre brutal et
alcoolique.

Dès 14 ans donc, Beethoven


gagne sa vie et aide à nourrir sa
famille. Grâce à ses protecteurs
qui admirent son talent et son
courage, il poursuit son éducation
générale et musicale.

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Il rencontre d’autres grands noms de la musique comme Joseph
Haydn ou Wolfgang Mozart.

Sa réputation commence à dépasser l’Autriche, mais il est alors victime du pire


malheur qui soit pour un musicien : dès 1796, il ressent les premiers
symptômes de la surdité. Ses oreilles sifflent et bourdonnent perpétuellement.
Il abandonne sa carrière de virtuose avec le piano pour se lancer dans la
composition. À cause de sa surdité, il se renferme sur lui-même et après 1819
ne communique plus que par lettres. Par peur de devoir assumer en public
cette terrible vérité, il s’isole et se montre souvent désagréable.

Mais, au lieu de renoncer à la musique, il affronte le destin et réussit à


composer des chefs-d’œuvre comme, évidemment, la Neuvième
symphonie mais également comme la Missa solemnis.

Triomphe inattendu de la Neuvième Symphonie


Le programme annonçait que le concert serait codirigé par le Kapellmeister du
théâtre assisté de Beethoven. Toutefois, les chanteurs et musiciens avaient
pour consigne d’ignorer les gestes du compositeur presque totalement sourd. Il
tournait les pages de sa partition et battait le tempo pour un orchestre qu’il ne
pouvait pas entendre.
À la fin, il avait plusieurs mesures de retard et continuait à battre la mesure. De
ce fait, la contralto s’approcha et le fit se retourner pour recevoir les
acclamations du public qui, contre toute attente, recevait avec enthousiasme
cette œuvre révolutionnaire. Selon un témoin, « le public a acclamé le héros
musical avec le plus grand respect et sympathie, après avoir écouté ses
merveilleuses et immenses créations avec l’attention la plus intense ; il a éclaté
en applaudissements de joie ». Le public était debout, il y avait des mouchoirs
en l’air, des chapeaux, des mains levées, de sorte que Beethoven, qui ne
pouvait pas entendre ces applaudissements, pouvait au moins en voir les
manifestions.

Beethoven meurt le 26 mars 1827 à Vienne,


en Autriche, victime d’une intoxication
sévère au plomb : grand amateur de vin du
Rhin, il avait l’habitude de boire dans une
coupe en cristal de plomb, en plus d’ajouter
du sel de plomb dans le vin pour le rendre
plus sucré !

Son cercueil sera suivi par au moins 10 000


Viennois

Il est considéré comme l’un des plus grands compositeurs de l’Histoire.

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