Exceptions de Procédure
Exceptions de Procédure
Le défendeur, c’est à dire la personne assignée à comparaitre en justice par le demandeur, peut se
défendre sur le fond, ou opposer une fin de non recevoir ou invoquer une exception de procédure. Une
exception de procédure est le moyen opposé par le défendeur à l’instance qui empêche la procédure de
se poursuivre. La procédure en cours doit s’arrêter devant la juridiction saisie par le demandeur.
👉défense au fond : pour contester les prétentions du demandeur. Ainsi l’Article 71 du Code de
procédure civile commerciale et sociales du Mali ennonce que c’est une défense au fond tout moyen qui
tend à faire rejeter comme non justifiée, après examen au fond du droit, la prétention de l’adversaire. La
saisie du juge n’en est pas élargie. Pour ce faire on peut utiliser tous moyens de défense :
– absence de preuve
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🛑 Conditions :
Toute exception de procédure doit être soulevée par le défendeur avant toute défense au fond. C’est-
à-dire que le défendeur doit invoquer l’exception avant de répondre aux arguments du demandeur.
Les exceptions de connexité et de nullité pour irrégularité de fond peuvent être soulevées à tout
moment de la procédure mais ne doivent pas être soulevées tardivement, dans le but de gagner du
temps.
Les exceptions de procédure empêchent la poursuite de la procédure en y mettant fin, sauf pour les
exceptions dilatoires, qui ne font qu’en suspendre le cours.
👉Exception d’incompétence : moyen par lequel il est soutenu que la juridiction saisie n’est pas
compétente soit en raison de la matière soit territorialement.
👉Exception de connexité : moyen par lequel on soutient que deux juridictions sont saisies de deux litiges
différents mais qu’il existe entre ces deux litiges qu’il est de l’intérêt de la bonne justice de les faire juger
ensemble par une juridiction.
👉 Exception de dilatoire : c’est celle qui ne touche pas le fond, mais tend seulement à obtenir quelque
délai.
1-Exceptions d’incompétence : la juridiction saisie n’avait pas compétence à trancher le litige. On ne doit
pas en faire abus. Elle est encadrée rigoureusement.
– au début du procès seulement (peu importe que la règle de compétence soit d’ordre public) comme
toutes les exceptions de procédure en général.
– Exception de litispendance : un litige est porté devant deux juridictions compétentes en même
temps. Quand les juridictions sont de même degré (sinon article 102 Code de Procédure Civile
commerciale et sociales du Mali), la juridiction saisie en second doit se désister.
Il y a litispendance quand deux juridictions également compétentes (pour trancher sur le fond) sont
saisies d’un même litige.
Il n’y a pas litispendance entre une procédure de divorce et une procédure de séparation de conversion
de séparation de corps en divorce. Ce n’est pas le même litige même si l’objet est le même. La cause est
différente, les mêmes textes ne sont pas visés.
L’exception de litispendance est régie par les articles 100 et 102 du du code de procédure civile
commerciale et sociale du Mali. Le règlement repose sur la distinction suivante:
**Si les deux juridictions saisies sont de même degré, alors la juridiction saisie en second lieu doit se
dessaisir au profit de la première.
**S’il s’agit de juridictions d’un degré différent, alors la juridiction du degré inférieure doit se dessaisir.
– Exception de connexité : deux juridictions sont saisies de questions distinctes mais qui méritent d’être
tranchées par une seule juridiction. Il pourra être demandé à une des deux juridictions de se dessaisir
(art 101 Code de Procédure Civile commerciale et sociale) et ce en tout état de cause. Cependant si
exception trop tardive à cause d’une intention dilatoire, le juge peut l’écarter.
3-Exceptions dilatoires : l’objet est de suspendre l’instance dans l’attente d’un acte (expertise…), de
l’expiration d’un délai ou de la survenance d’un autre événement (une décision de justice, question
préjudicielle…). Elle qui vise à retarder la poursuite de l’instance, à allonger la durée de la procédure, et
qui est formée de façon abusive, avec mauvaise foi.
4-Exceptions de nullité : soulève l’irrégularité d’un ou de plusieurs actes de procédure. Il faut distinguer
nullité de fond et nullité de forme.
– Nullité pour vice de forme: un acte de procédure a été accompli sans les formes requises a titre de
validité.
– Nullité pour vice de fond : Article 113 Code de Procédure Civile donne la liste : défaut de capacité
d’agir, défaut de pouvoir d’une partie ou d’une personne figurant au procès comme représentant soit
d’une personne morale soit d’une personne atteinte d’une capacité d’exercice, défaut de pouvoir d’une
personne assurant la représentation d’une partie en justice.
Ce texte ne vise que la capacité d’exercice et non la capacité de jouissance car l’incapacité de jouissance
revient à la fin de non recevoir.
– Une personne morale ou un incapable est partie au procès. Le représentant de cette personne a agit
pour le compte de cette personne sans en avoir le pouvoir.
Ce texte parle de défaut de pouvoir de la personne qui assure la représentation en justice du plaideur.
Ne sont pas visées ici toutes les conditions de validité des contrats tels que les vices du consentement.
On a dit que les actes de procédures sont pour la plupart des actes unilatéraux mais cela est faut. Le
droit commun des nullités a vocation à s’appliquer à tous les actes juridiques.
Il semble qu’elle soit indicative pour la nullité de forme il faut un texte (pourquoi pas la même chose !) +
Article 113 Code de Procédure Civile
🛑 Régime des nullités de forme : les exceptions de procédure doivent être soulevées simultanément
avant tout moyen de défense au fond et fin de non recevoir.
Mais la nullité de forme peut intervenir au cours du procès car l’acte en question lui-même interviendra
que plus tard. Il est certain que la règle énoncée ne vaut que pour les actes déjà établis.
Si un acte ne respecte pas les formes imposées a peine de nullité, l’adversaire pourra soulever cette
nullité avec des réserves (car l’acte pourra être refait, de plus les nullités de forme cachent souvent un
vide au fond) :
– pas de nullité de forme sans texte (un texte doit impliquer la nullité et non simplement imposer une
forme !). la Jurisprudence a bâti une théorie des formalités substantielles (essentielles) qui peuvent être
sanctionnées en dehors même de tout texte. Consacré a l’article 108 Code de Procédure Civile
commerciale et sociales . Reste à savoir ce qui est substantiel !
– pas de nullité sans grief. Pour obtenir nullité il faut justifier d’un préjudice (Article 114 al2 Code de
Procédure Civile) et ce peut importe que la formalité soit substantielle ou non.
– peuvent être soulevées en tout état de cause sauf si de manière tardive dans un but dilatoire,
l’adversaire qui subit la nullité pourra demander des dommages et intérêts.
– juge relève d’office la violation des règles d’ordre public. De même pour l’incapacité d’agir en justice.
– nullité entraîne anéantissement de l’acte lui-même et des actes subséquents (donc très utilisé).
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