Partie 2 - Phénomène de Complexification

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PARTIE 2: PHENOMENE DE COMPLEXIFICATION

CHAPITRE I
OBLIGATIONS PROCÉDURALES DES PARTIES

Section I : LE FORMALISME EN PROCEDURE CIVILE

I. IMPORTANCE DU FORMALISME
“La forme
Les procédures permettent la protection de l’information

• ART 654
‣Signification doit être faite à personne
= huissier délivre en main propre la signification

‣Si destinataire de l’acte absent de son domicile ou changement d’adresse…

‣Dans ces cas la, le CPC prévoit un certains nombre de formalités :

• ART 55
‣ Signification à domicile
= huissier transmet signification à n’importe quelle personne présente au domicile
avec avis de passage.

➡ Les formalités sont mises en place afin de garantir au maximum au défendeur la


connaissance qu’une action est intentée contre lui et garantir sa présence au procès.

• Le procès peut quand même avoir lieu sans le défendeur:

‣ Jugement réputé contradictoire


‣ Décision par défaut

➡ Les formalités ne sont pas négligeables car elle ont des conséquences sur la nature
de la décision rendue.

Formalisme lié aux débats :

• ART 768
‣Critères à respecter dans les conclusions:
- Rappel des faits
- Arguments et pièces justificatives associées numérotées
1
- Dispositifs
- Récapituler ses conclusions
- Mention des conclusions antérieures sinon considérées comme
abandonnées

‣Modèle/ forme rigoureuse à respecter dans l’écriture des conclusions sous peine
de ne pas voir ses prétentions examinées par le juge.

‣Le non respect des procédures entraine des sanctions.


➡ Formalisme qui simplifie la lecture pour le juge et les parties : le débat du
contradictoire est fluidifié.

2. La contribution à l’exercice de leur droit par les parties

‣ Le formalisme est une aide pour la compréhension des justiciables

• ART 54-6
‣ Faire figurer dans la demande les modalités de comparution ex:
Représentation obligatoire doit être explicitement mentionnée ainsi que les
pénalités associée au manquement à cette obligation

• ART 680
‣ Signification du jugement à l’adversaire même si comparution
‣ Acte doit faire mention du délai d’opposition, d’appel ou de pourvoi en cassation ainsi
que les modalités selon lesquelles le recours peut être exercé (ex: représentation
obligatoire en appel + pénalités liées aux recours abusifs), sans quoi les délais ne
sont pas activés.

➡ Formalités visent à informer/protéger le défendeur.

II. EXPLOSION DU FORMALISME

A. LE FORMALISME DE LA PROCÉDURE D’APPEL

• Décret MAGENDIE du 9 décembre 2009 ‣ 6 mai 2017

1. Les délais de la procédure d’appel


• Délai n°1 : dépôt de conclusions

‣ Délai de 3 mois à partir de la déclaration d’appel pour l’appelant/l’intimé déposer leur


premières conclusions.
‣ Mais jeux de conclusions étant souvent modifiés, le risque est que l’une des parties
rende un jeu de conclusion trop prés de la date d’audience conduisant (face au
manque de temps pour débattre de ce jeu) au report de l’audience.

2
➡ Augmentation des délais/ retard de la procédure
➡ Hors délai, l’appelant voit sa demande d’appel irrecevable, l’intimé voit ses
conclusions irrecevables.
• Délai n°2 : constitution d’avocat

‣ Délai d’1 mois après déclaration d’appel pour que l’intimé constitue avocat. Si après
1 mois l’intimé n’a toujours pas constituer avocat :
‣ Délai de 1 mois pour lui signifier la déclaration d’appel
➡ Passé ce délai de signification, caducité de la demande d’appel de l’appelant
‣ Depot de conclusions dans les 3 mois suivant la déclaration d’appel
‣ Si après ce délai l’intimé n’a toujours pas constitué avocat
‣ 1 mois pour lui signifier
➡ Passé ce délai, caducité de la demande d’appel de l’appelant

2. Les formalités de la procédure d’appel

Exigences formalistes supplémentaires à celles des délais d’appel:

• Décret 6 mai 2017*


= obligation de critiquer les chefs de jugement d’un dispositif sur RPVA.

‣ Obligation, en plus de cocher la case “appel total”, d’énoncer au sein du jugement


de 1ère instance pour quels chefs de jugements l’appel est formé.

* Or, au vue des délais restreints pour interjeter l’appel et parce que les dispositions
peuvent évoluer, cette obligation conduit souvent les avocats à faire un simple copiercoller
des chefs de jugements du jugement de 1ère instance.

Sanctions:

‣Arrêt du 30 janvier et juillet 2020 CC


‣Lorsque les chefs de jugement ne sont pas critiquer, l’effet dévolutif n’opère pas
= la CA n’est saisie de rien.
➡ La CA n’a pas de litige à trancher
➡ Appel rejeté.

➡ Procédures d’appel piégeuse pour les parties qui demande une grande
expertise.

B. LA MULTIPLICATION DES SANCTIONS A TOUS LES STADES DE LA


PROCÉDURE

1. Explosion des fins de non recevoir

Fin de non recevoir ART 122 = tout moyen qui tend a faire déclarer l’adversaire
irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d’agir.

3
a. Multiplication des fins de non recevoir

‣ Fin de non recevoir touchaient le droit d’action.

“L’irrecevabilité concerne une fin de non recevoir et la fin de non recevoir conduit à
l’irrecevabilité”

• L’estoppel = “interdiction de se contredire au détriment d’autrui”


‣ impossibilité de contredire des arguments préalablement exposés dans la
même instance.

• Clause de conciliation préalable

• L’irrecevabilité va toucher les conclusions en appel

• ART 802 CPC


‣ Irrecevabilité des pièces ou conclusions déposées après l’ordonnance de
clôture en 1e instance.

➡ Les fins de non recevoir vont donc aussi toucher certains actes

• Les nullités doivent être invoquées dès le commencement de l’instance “in limite litis”,
sous peine d’irrecevabilité.

➡ Au sein des actes, seulement certains moyens (=arguments) vont être


irrecevables.

b. La diversité des régimes de fin de non recevoir

‣La fin de non recevoir peut être invoquée en tout état de cause
‣Elle a autorité de la chose jugée et interdit donc en principe de réintroduire une nouvelle
instance

➡ La F de NR est donc un obstacle définitif à l’action, l’acte ou le moyen.

• Clause de conciliation préalable


‣obligatoire avant toute saisine du juge à peine d’irrecevabilité (de F de NR)
‣“Tout état de cause”: irrecevabilité peut donc être imposée en appel et retour à la case
départ pour les parties.

✦JME est désormais compétent pour connaitre des fins de non recevoir (notamment de
celle liée à l’obligation de conciliation préalable)
‣Fin de NR qu’il n’est plus possible de soulever dès que le JME est désaisi.
‣Possibilité de la soulever en appel auprès du conseiller de la mise en état ? L’avenir le
dira.

➡ Incompatibilité du régime de la fin de non recevoir et de la clause de conciliation


obligatoire selon les fondements de l’irrecevabilité …

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2. Autres sanctions

a. Les nullités

- Les exceptions d’incompétence


- Les exceptions de connexité et de litispendance - Les “” dilatoires

- ART 117 Les nullités de fond = contenu de l’acte


‣Peuvent être relevées en tout état de cause

1. Défaut de capacité d’ester en justice ex: un mineur n’a pas la


capacité à ester en justice
2. Défaut de pouvoir d'une partie ou d'une personne figurant au procès
comme représentant soit d'une personne morale, soit d'une personne
atteinte d’une incapacité d'exercice
3. Défaut de capacité ou de pouvoir d’une personne assurant la
représentation d’une personne en justice

- Les nullités de forme : forme de l’acte


‣Doivent être relevées in limite litis ‣ Nécessitent la
preuve d’un grief
ex: erreur lors de la signification d’un acte vers un homonyme (pas la personne qu’on
veut assignée) ‣ on ne comparait pas mais on devra interjeter appel et payer des
frais élevé ‣ on comparait et invoque nullité de forme mais vu qu’on est présent à
l’audience il n’y a pas de grief donc la nullité n’est pas admise. ➡ Sévérité des
sanctions sur la forme mais limite de leur application. b. La caducité

= concerne le dépassement des délais malgré la validité de l’acte sur le fond et la forme
= anéantissement rétroactif de l’acte

ex: caducité de la déclaration d’appel lors d’un dépôt de conclusions postérieur au


délai de 3 mois.
ex: enrôlement de l’assignation (en 1e instance) = “mise au rôle” remise au greffe
d’une copie de l’assignation afin d'aviser le T de sa demande de saisine. ‣a
défaut d’enrôlement dans les délais imparti ‣ caducité de l’assignation. ‣a
défaut

c. La radiation

= l’affaire n’est plus inscrite au rôle


‣Possible de réintroduire l’instance - mais perte de temps car perte de date d’audience
initialement prévue.
ART 801 : ordonnance de radiation envoyée aux parties et non aux avocats
‣La radiation sanctionne souvent le non respect des délais mais aussi le non respect de
la forme des conclusions par les JME.
‣Radiation en matière d’exécution provisoire
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d. La péremption

ART 386
Instance périmée lorsqu’aucune des parties n’accomplie de diligences pendant 2 ans
= Délai de 2 ans avant extinction totale de l’instance.
‣ Date d’audience en appel souvent attente de 2 ans
‣ Pas de péremption si date d’audience fixée
‣ A défaut de date d’audience fixée, nécessité de fournir des actes interruptif de
péremption (montrer sa volonté de faire progresser l’affaire) :
ex: constitution d’avocat, demande de fixation d’une date d’audience, dépôt de
conclusions/preuves qui montre la volonté d’avoir audience.
‣ A défaut : péremption : procédure anéantie (=n’existe plus)
‣ Réintroduire instance
‣ si appel : délai 1 mois pour le recours donc souvent expiré
‣ si comparant en 1e instance délai de 2 ans
‣ délai de prescription de 5 ans en général mais existence de certains délais
spécifique de prescriptions plus courts donc par effet de forclusion/prescription
incapacité de réintroduire une nouvelle instance.

Section II : LES AUTRES OBLIGATIONS DES PARTIES

I. LA REPRÉSENTATION OBLIGATOIRE

ART 18 CPC
‣ les parties peuvent se défendre elles mêmes sauf exception
➡ Négation de cet article

A. LE PRINCIPE DE LA REPRÉSENTATION OBLIGATOIRE

✴ Intérêts d’une absence de représentation obligatoire:

‣ Liberté individuelle de se défendre devant les tribunaux


‣ Une procédure à moindre couts (à part pour les bénéficiaires de l’aide juridictionnelle)

1. Intérêts de la Représentation Obligatoire

‣ Bonne administration de la justice relatif à la pertinence des considérations juridiques


devant le tribunal qui peuvent être limitées dans l’analyse d’un non professionnel du droit.
➡ Droit de défense équitable ‣ principe d’accès à un procès équitable?

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2. Conséquences de la Représentation Obligatoire

a. L’impossibilité d’agir en justice sans représentant

• Assistance = porte sur le contenu des actes et sur la réflexion au regard de


l’argumentation à soulever au soutien des prétentions des demandes ou des moyens de
défense
‣ aviseur
‣ Mission d’assistance
‣ Fait l’objet d’un contrat d’entreprise
‣ Dérogations possible pour la mission d’assistance : huissier, un notaire, un
professeur de droit, mais très souvent un avocat réalise cette mission …

➡ Dans une procédure sans représentation obligatoire, le justiciable peut solliciter un


avocat pour son assistance et accomplir lui même sa représentation.

• Représentation à l’instance = les actes de procédures d’instance doivent être
accomplis par un représentant au nom et pour le compte de la partie qu’il représente.
‣ mission de representation ‣ quasi monopole des avocats
ex: exceptions ‣ cph possibilité de représentation syndicale

➡ Contrat de mandat :

‣ Présomption des avocats

= L’avocat qui prétend représenter une partie est présumé le représenter sans
qu’aucun documents ne lui soit demandé pour prouvé qu’il ai effectivement été
mandaté par cette partie.

➡ Facilité pour exercer les démarches qui incombent au représentant

b. La postulation

‣ hypothèse de représentation obligatoire:

Territorialité de la postulation = obligation de représentation par un avocat (= le postulant)


inscrit au barreau du tribunal dans lequel l’action en justice va être menée.

➡ Peut conduire à solliciter 2 avocats pour accomplir 2 missions distinctes; l’un pour
l’assistance (qui va réaliser la défense de la partie) et le postulant pour la
représentation.
➡ Le postulant est donc une interface entre l’avocat assistant de la partie et le tribunal

➡ L’assistance n’étant pas soumise à une limitation territoriale : l’avocat


plaidant peut être l’avocat qui a accompli la mission d’assistance. ‣ La postulation ne
vaut qu’en cas de représentation obligatoire devant le TJ
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‣ La postulation ne s’applique pas aux procédures sans représentation obligatoire ‣
La postulation ne s’applique pas au T de commerce

B. LE DOMAINE DE LA REPRÉSENTATION OBLIGATOIRE

Contrairement a l’ART 118, la représentation obligatoire a un domaine d’application très


étendu :

• Réforme du 11 décembre 2019


‣ Rupture du lien entre RO pour les procédures écrites et RNO pour procédures orales

• ART 760
‣Devant le TJ, la représentation est obligatoire sauf exceptions
‣<10K
‣…

• ART 761 : exceptions à la RO


‣devant le JCP (en matière de tutelle, de crédit Conso…)
‣en >10K sauf dans les matières qui relèvent d’une compétence exclusive du TJ ‣
pour les matières relevant des chambres de proximité
‣…

➡ Fusion du TI et TGI ➡ complexification


➡ Règles confuses qui vont poser des difficultés et une charge/
fardeau supplémentaire sur les justiciables
➡ Accroissement de la RO = ↖︎Charge financière pour les parties
(Avocat + postulant)

II. LA PROCÉDURE PARTICIPATIVE

‣ Innovation de la loi 22 décembre 2010 et appliquée par décret dans le CPC le 20 janvier
2012
‣ PP n’est pas obligatoire : fardeau procédural pour les parties

= Mode de résolution amiable des différends assisté par avocat et basé sur la
négociation
‣ En amont de la saisine du juge ou après saisine du juge
‣ Encadré par le code civil : “acte juridique qui donne naissance à un processus encadré”
‣ Encadré obligatoirement par des avocats
‣ A l’issu duquel un accord total ou partiel peut être trouvé
‣ Accord devant faire l’objet d’une homologation par le juge qui lui donnera force
exécutoire.
‣ Si aucun accord n’est trouvé :
‣ Saisie du juge car la PP aura permis même sans accord, de faire une mise en état de
l’affaire
➡ Transiger par la négociation sans dépendre du juge.

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➡ Logique du législateur :
➡ Externaliser une partie du contentieux, entièrement réalisé par cette voie
ou qui aura au moins permis aux parties une mise en état

A. LA PROCÉDURE PARTICIPATIVE COMME MODE DE RÉSOLUTION DU


LITIGE

‣ Avant de saisir le juge, les parties se mettent d’accord pour avoir recours à une PP
‣ Dans la convention de PP, fixer les modalités pour tenter d’atteindre un règlement
amiable du litige
‣ Organiser des réunions, échanges écrits et oraux, implication d’experts …

• ART 1555 3°
‣La PP prend fin des lors de la conclusion d’un accord total
‣Constat par écrit détaillant les éléments qui ont permis d’arriver à un accord partiel
le cas échéant.

‣Dans le cas ou la PP n’a pas abouti à un accord :


‣Passerelle vers le juge compétent
‣Evitement du début de la procédure ‣ Renvoi vers une audience de jugement

✍ Accès privilégié au juge car supposément, quand bien même la PP aurait échoué, l
les discussions au cours de la PP auront permis à l’affaire d’être en état d’être jugée
et il est donc inutile de procéder à nouveau à une mise en état de celle ci.

Une mise en état est elle compatible avec une négociation dans le cadre d’une PP

➡ Une PP qui échoue suppose t-elle réellement que l’affaire soit en état ?
• Tous les arguments qui ont fait l’objet des discussions n’implique pas forcément
que les parties aient invoqué des arguments de fond
• Limite des échanges en PP qui peuvent conduire à un échec de la procédure de
mise en état ce qui conduirait au renvoi de l’affaire au JME et qui annulerai de fait
l’objectif viser par ce recours en premier lieu ‣ perte de temps + d’argent + pas
d’externalisation.
B. LA PROCÉDURE PARTICIPATIVE DE MISE EN ETAT

Reforme du 11 décembre 2019


‣ Possibilité de recours à la PP aussi lorsque le juge est déjà saisi de l’affaire.

➡ Permet d’externaliser la mise en état de la procédure en la faisant au cours


d’une procédure participative au lieu de devant le juge
➡ L’objectif étant d’inciter les parties, sous prétexte de réduire les délais de
procédure, à recourir à une PP ce qui permet de libérer le JME.
➡ La possibilité d’une date d’audience rapprochée nécessite cependant que les
juridictions aient la capacité de les proposer dans ces délais ce qui pose à auj des
limites.

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• ART 1546-1
‣ Le recours à une PP vaut renonciation à se prévaloir d’une fin de non recevoir ou
d’une exception de procédure.

➡ Le but étant d’éviter de saisir le JME (vu que c’est lui qui s’occupe de transiger sur
ces Q°)
➡ Incitation à la PP connait des limites compte tenu du scepticisme des parties et
avocats qui ne vont pas s’engager dans une PP si elle ne connaissent pas assez
bien le dossier, sous peine de renoncer à relever des éléments liés à la chose
jugée ou des exceptions de procédures.

➡ Afin de favoriser le recours à la PP, le législateur se doit de la rendre attractive:

- Auprès des avocats


‣ Insister sur le monopole de leur activité à l’égard de cette procédure, éviter la
concurrence potentielle future des autres professionnels du droit. - Auprès des
justiciables
‣ Simplifier les textes, les règles, et les avantages autres que la réduction des
couts et des délais relatifs au recours à la PP.
III. LES OBLIGATIONS DE CONCILIATION PRÉALABLE

A. LA CONCILIATION PRÉALABLE PRÉVUE PAR LES PARTIES

‣ Lorsque stipulée dans un contrat entre parties.

⌛ Avant, aucune pénalité/sanction liée au non recours à la conciliation.


• Revirement par un arrêt de la chambre mixte du 14 février 2003
‣ la violation de la clause de C préalable constitue une fin de non
recevoir.
‣ irrecevabilité de la demande de saisine du juge sans tentative de C
préalable.

➡ Cette obligation de C préalable peut être invoquée en tout état de cause :

‣Saisine du juge quand même


‣Elle n’est pas été invoquée en 1° instance
‣La partie interjette appel et peut soulever cette fin de non recevoir en appel ‣+
pas de régularisation/ correction possible
‣🔙

➡ Frein/ obstacle pour les parties à saisir le juge


➡ Volonté d’externalisation des procédures

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B. LA CONCILIATION PRÉALABLE PRÉVUE PAR LA LOI

• Décret du 11 mars 2015


‣ Dans la demande en justice, obligation de mentionner les “diligences entreprises en
vue de parvenir à une résolution amiable du litige” (si l’autre partie ne veut pas ca
correspond a une diligence et donc on peut saisir le juge)

(En matière familiale pour le divorce et en matière prud’homales qui avait déjà des
compétences spécifiques avec des médiateurs avant ART 255 2° et 1454-1 Code du
travail)

Loi du 18 novembre 2016


• ART 4
‣ La saisine du T au greffe doit être précédée d’une tentative de conciliation à peine
d’irrecevabilité.

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CHAPITRE II
LES RESTRICTIONS PROCÉDURALES DES PARTIES

➡ Mouvement de retrait de facultés qui étaient possible jusqu’à maintenant.

ex: concentration des moyens fait partie de ses restrictions procédurales. ex


d’ouverture : (pas encore mis en oeuvre) vers une obligation de concentration des
demandes : droit de l’arbitrage, en matière prud’homale avant : l’unicité
de l’instance qui a été supprimé ‣ + de faculté pour les parties.

Section I : LES RESTRICTIONS À L’ACCÈS AU JUGE D’APPEL


Restrictions liées au constat selon lequel les cours d’appel sont encombrées:

Sur 36 CA/ Fr ‣ 240 K affaires par avant ‣ environ 6K affaires/juridictions (chiffres 2017)
‣Durée d’environ 12,7 mois par affaire
‣Différents taux d’appel en f° des T : 21% TGI, 5% TI, 66% CPH …
‣Limites des critères d’analyse statistique mais quand bien même, les juridictions
d’appel reçoivent un très grand nombre de dossier

➡ Volonté de réduire le recours à l’appel pour faire face

3 formes majeures de restrictions :

I. LE TAUX DE RESSORT
= montant à partir duquel on peut faire appel
‣Un montant inférieur au taux de ressort ne permet pas d’interjeter appel
‣(4000 € avant pdt longtemps)

Décret 30 aout 2019


• ART R 211-3-24 et -25 du code de l’organisation judiciaire
‣ Taux de ressort = 5000 €
➡ Hausse légère mais qui pose de l’incertitude quand aux répercussions de cette
modification vu qu’elle n’a pas fait l’objet d’une étude d’impact (combien d’affaires
seront concernées par ex)

II. LA RECEVABILITÉ DES DEMANDES NOUVELLES

A. DISTINCTION ENTRE APPEL VOIE DE RÉFORMATION ET APPEL VOIE


D’ACHÈVEMENT

Appel voie d’achèvement = possibilité pour les parties de saisir le juge d’appel pour un
litige en se fondant sur des moyens (arguments) et des
demandes supplémentaires/nouvelles.
• Avantages :
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- Permet aux parties de changer de stratégie notamment eu égard de nouveaux faits,
dans le cas d’un nouveau conseil ou dans l’hypothèse ou elles auraient été mal avisées
par leurs conseils en 1° instance…

• Inconvénient :

- Alourdi la résolution du litige pour le juge et accroi sa charge de travail

Appel voie de réformation = le juge d’appel connaitra du mem litige que le juge de 1°
instance = second regard du juge d’appel sur exactement la même chose que le juge de
1° instance, qui tranchera le litige sur les mêmes arguments et les même demandes que
celles présentées par les parties en 1° instance.

• Avantage :

- Pour le juge, la décision ne peut être que meilleur car second avis sur le même litige qui
vient simplement modifier (confirmer ou infirmer) les décisions précédentes.

• Inconvénients :

- Ne permet pas aux parties de faire évoluer le débat


- Impose de soulevé des arguments non pertinents/ mauvais dans la continuité de ceux
soulevés en 1° instance le cas échéant.
- Ces inconvénients qui limitent l’apport de nouveaux moyens ont un caractère fatidique
vu que la concentration des moyens en 1° instance (CA et 1° instance) ne leur permet
pas de renouveler leur action en justice selon les mêmes moyens

B. POSITION ACTUELLE DU DROIT POSITIF : L’APPEL VOIE


D’ACHEVEMENT MAITRISÉE

• ART 563 CPC


= liberté pour les parties d’invoquer en procédure d’appel de nouvelles pièces, preuves
et moyens.

• ART 564 à 567


= les parties ne peuvent pas introduire de nouvelles demandes (=prétentions) en appel
‣ Exceptions permettant de réintroduire de nvlles prétentions:
ex : opposer compensation, lors de la survenance d’un nouveau fait …

➡ Principe de restriction d’introduction de nouvelles demandes, sauf exceptions

• ART 910-4 CPC


‣ En cause d’appel, toute nouvelle prétention pouvant être invoquée dans le cadre des
exceptions présentées aux ART 564 à 567 doit, à peine d’irrecevabilité soulevée
d’office, figurer dans les premiers jeux de conclusions (devant être adressés dans un
délai de 3 mois à peine de caducité de la procédure d’appel) adressés a l’adversaire et au
juge.
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➡ Pas de faculté absolue de présenter des demandes nouvelles
➡ Restriction à la saisine du juge d’appel de certaines questions

➡ Les cours d’appel sont elles même demandeuses de reformes visant à limiter leur
saisine eu égard d’un nombre trop important d’affaires.
➡ De fait, l’évolution de la procédure d’appel semble tendre vers une augmentation des
restrictions, et a cette fin on peut envisager la suppression de certaines exceptions
permettant d’introduire de nouvelles prétentions ou encore la concentration des
moyens dans les juridictions de 1° degré …

III.L’EXECUTION PROVISOIRE

Exécution provisoire = la faculté accordée à la partie gagnante (créancier) de poursuivre


immédiatement à l’encontre de la partie perdante (débiteur)
l’exécution de la décision judiciaire qui en est assortie.

➡ Est t-il possible de faire exécuter une décision (de 1° instance favorable) de manière
provisoire même si elle fait l’objet d’une procédure d’appel.

‣ En principe l’effet suspensif applicable à l’appel ne le permet pas, mais cet effet peut
être contourné par l’exécution provisoire.

• ART 500

• ART 500-1
‣ le jugement est exécutoire au moment ou il passe en force de chose jugée à moins
que le créancier bénéficie de l’exécution provisoire.
➡ L’exécution provisoire constitue donc une dérogation à l’effet suspensif des
voies de recours.

➡ L’exécution P permet ainsi au créancier d’éviter que le débiteur ne forme appel qu’à
des fins dilatoires, notamment pour retarder l’exécution de la décision insolvabilité.

➡ L’exécution provisoire lorsqu’une procédure d’appel est lancée, constitue une


restriction à l’accès à l’appel au sens ou elle limite et dissuade de l’intérêt à agir en
appel du débiteur, qui, en cas de doute et ayant déjà été frappé de l’exécution du 1°
jugement, va être moins enclin à se re engager dans la procédure judiciaire, soit pour
se voir imposé le même jugement, soit pour se faire rembourser le montant de la
différence entre le jugement de 1° instance et l’arrêt de la CA, montant qui sera
forcément plus faible que celui fondant sa motivation à interjeter appel en premier
lieu.
A. L’EFFET SUSPENSIF DES VOIES DE RECOURS

• ART 539 CPC


= La voie de recours ordinaire a pour conséquence la suspension de l’exécution de la
précédente décision de justice.
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= Le recours exercé dans le délai est lui aussi suspensif.

‣Voie de recours ordinaire = 1. L’appel 2. L’opposition

‣Voie de recours extra-ordinaires = ex: pourvoi en cassation


‣pas d’effet suspensif : l’exécution du jugement est
possible.

B. MODALITÉS DE L’EXECUTION PROVISOIRE

= Permet l’exécution du jugement malgré l’effet suspensif.

• Avant, ART 514 CPC prévoyait que quelques décisions soient systématiquement
revêtues de l’exécution provisoire :
ordonnances du JME, ordonnances du juge des référé, mesure provisoire pour le cours
de l’instance ou mesures conservatoires

• Décret du 11 décembre 2019


➡ Renversement entre le principe et l’exception de l’EP de droit

1. L’exécution provisoire de droit

• Modification de l’ART 514 CPC

‣ Toutes les décisions par principe font désormais l’objet d’une exécution provisoire
de droit, et seulement certaines exceptions font l’objet d’une EP facultative. ‣
Exceptions : Q° de nationalité ou d’état civil, Q° d’adoption, et les décisions en
matière de prud’hommes (car énormément d’appel et de révisions)

+ désormais la décision est automatiquement revêtue de l’EP qui, dans le droit


antérieur, devait émaner de la demande des parties.

➡ Le décret du 11 décembre 2019 a ainsi consacré le principe de l’exécution de


droit des décisions de justice.

2. La suspension de l’exécution provisoire

a. En premiere instance

• ART 514-1
‣ “le juge peut écarter l’EP si il estime qu’elle est incompatible avec la nature de
l’affaire”
➡ Il est difficile en dehors des exceptions déjà prévues par l’ART d’imaginer des cas ou
l’exécution provisoire serait “incompatible avec la nature de l’affaire”

ex : Exécution provisoire d’un divorce


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‣ Si la personne ayant vu exécuter provisoirement la décision de justice se
remarie mais que le le juge d’appel ne transige pas, a l’inverse en faveur du
divorce … WTF
➡ EP incompatible avec la nature de l’affaire

➡ mais dans tous les cas la critique de cette disposition pourrait être qu’elle relève
entièrement de l’appréciation et de l’interprétation du juge.

• Hormis le cas ou le juge estime que l’EP est incompatible (…) il n’y a aucune autre
raison pour laquelle il peut écarter l’EP.

• Même, il a interdiction de s’opposer à l’exécution provisoire de droit en ce qui


concerne les matières prévues dans les textes antérieurs (ordonnance J référé etc)

➡ Cette possibilité pour le Juge de 1° d’écarter l’EP est donc très limitée.

Vu qu’il parait très difficile de suspendre l’EP en 1° instance, est il possible de le faire en
appel?

b. En Appel

• ART 514-3
‣ le juge d’appel peut arrêter l’EP sous 2 conditions :

- Justifier d’un moyen sérieux d’annulation


‣ l’appelant doit prouver au juge que la procédure d’appel lui rendra une décision
favorable.

- Justifier que l’EP entrainera des conséquences manifestement excessives ‣


conséquences financières liées à un manque de ressources personnel, ou liées
à l’impossibilité prouvée pour l'intimé de lui restituer son argent (déménagement
physique et bancaire à l’étranger, anticipation de délais excessifs de restitution
…)

• §2
= Il n’est pas possible de se prévaloir des conséquences manifestement excessives
en appel sans avoir préalablement fait valoir ses observations sur l’EP en
1°instance
‣ Obligation de discuter de l’EP avec le juge de 1° sous peine de ne pas pouvoir
s’opposer à l’EP aux motifs de conséquences manifestement excessives en appel.

➡ Or, il n’y a aucune indication sur les éléments précis à présenter en premier
ressort permettant de préserver ses droits d’écarter l’EP en appel.
➡ A défaut de précisions, depuis l’application du décret le 1er janvier 2020, les
Avocats indiquent via une formule type dans leur jeux de conclusions l’existence
de conséquences manifestement excessives pour prévenir le risque d’interdiction
de soulever l’EP en appel.
➡ Le manque de clarté des textes interroge, outre sur la qualité de rédaction ceux
ci, l’intérêt et la bienveillance du législateur envers les parties en laissant flotter un
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tel vide explicatif et une confusion procédurale sur des notions qui ont des
implications aussi importantes. ‣ piège

3. Les conséquence de l’inexécution provisoire

option 1: exécution provisoire forcée par mesure d’exécution

‣ La partie adverse signifie le jugement ‣ demande l’exécution


‣ Pas d’exécution ‣ saisi d’un huissier pour exécuter la décision
➡ saisie des biens, comptes bancaires etc du montant dû à la partie adverse.

option 2: inexécution de la décision

‣ dans l’hypothèse ou la partie adverse n’a pas engagé de mesure d’exécution


‣ Procédure d’appel en cours

• ART 524 CPC


= l’inexécution de la décision de 1°instance peut conduire, à la demande de la partie
adverse, à la radiation de l’affaire.
‣ interdiction de faire appel en cas d’inexécution de la décision.

‣ Exceptions: inexécution liée à des conséquences manifestement excessives ou


Impossibilité d’exécution de la décision.

➡ L’accès à l’appel est en principe conditionné à l’exécution préalable de la


décision
➡ Restriction d’accès à l’appel

‣ Dans le cas d’une radiation ‣ possibilité de réinscription au rôle


‣ Délai de péremption de 2 ans pour exécuter la décision et se réinscrire au rôle
‣ Si les délais sont dépassé pour X raison = PEREMPTION
‣ Anéantissement du droit de faire appel

‣ La CEDH, sur le principe, ne considère pas comme étant disproportionnée la radiation


pour non exécution provisoire d’une décision, hormis dans le cas ou la somme réclamée
au débiteur est excessive au regard de ses capacités financières.
Section II : LES RESTRICTIONS À L’ACCÈS AU JUGE DE CASSATION

I. LA PROCEDURE DE NON ADMISSION

= droit positif
‣ pratique déjà existante entre 1790 et 1947: procédure de filtre des pourvoi exercé
par la chambre des requêtes.
‣ La loi organique du 25 juin 2001 réintroduit cette procédure sous le nom de
procédure de non admission

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• Loi du 25 juin 2001
• ART 27 (venant modifier l’ART L131-6 du code de l’organisation judiciaire)
= permet à une formation de 3 magistrats de la chambre saisie du pourvoi de
déclaré (après le dépot des mémoires du requérant et du défendeur) non admis
les pourvois irrecevables ou non fondé sur des moyens sérieux de
cassation.

‣ La décision de non admission est dispensée de motivation et ne fait pas


l’objet d’un arrêt

II. LA PROCÉDURE DE FILTRAGE

‣ droit prospectif (pas encore mis en place)

A. VOLONTE D’INSTAURER UN PROCESSUS DE FILTRAGE

1. Une volonté de la Cour de Cassation

a. Origine du projet

‣ Bertrand Nouvel, ancien président de la CC était à l’origine du projet de reforme ‣


Rapport d’un groupe de travail en avril 2017 (dirigé par Jean Paul Jean) qui posait les
bases d’une reforme devant la cours de cassation dans une volonté de filtrage des
pourvois. Raisons :

‣ La CC étant surchargée, elle était dans l’impossibilité d exercer sa véritable


mission qui pour eux est une mission normative = la CC doit faire émerger les grands
principes, d’interpréter le droit et donc d’examiner seulement un faible nombre de
pourvois afin de rendre seulement des décisions très importantes qui fassent évoluer le
droit et que exercer un simple contrôle sur l’application du droit ne relevait pas de son
office.

b. Modalités du projet

➡ Volonté d’abandonner la fonction disciplinaire de la CC au profit de sa mission


normative.
• Projet de limiter le pourvoi en cassation à 3 cas:

1. Les questions nouvelles


2. Les contrariétés de jurisprudence entre cours
= jurisprudence contraire entre par ex la CA de Lyon et la CA de Paris
3. Les difficultés d’application des droits fondamentaux

➡ Ecarte donc le regard sur une éventuelle mauvaise application du droit par une CA
➡ Volonté de déléguer son rôle disciplinaire a une autre structure qui pourrait être
présente dans les juridictions d’appel, mais celles ci sont aussi surchargées, et pose
La limite de l’unité de l’application du droit par les CA.
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➡ Propose de créer des parcours différenciés qui, en fonction de l’importance de l’
affaire, prendront plus de temps à l’analyser.

2. Les critiques doctrinales au projet

• Critiques émanant des avocats au conseil :

‣ Nécessité pour la CC de prouver la surcharge de travail dont elle est frappée qui
fonde les motifs de la reforme.

• Critiques de fond :

❌ La CC estime que sa mission normative serait historiquement sa mission essentielle.

‣ Au contraire, le Tribunal de Cassation n’avait aucune mission normative mais


seulement un contrôle disciplinaire en assurant la bonne application de la loi par les
juridictions inférieures, et si une difficulté d’interprétation survenait, il devait faire un
référé législatif = demander au pouvoir législatif comment interpréter la loi.

B. LA SUSPENSION PROVISOIRE DE LA REFORME DE LA PROCEDURE


DE FILTRAGE

‣ Projet à l’arrêt pour l’instant

Mais

‣ Tentative avortée d’un amendement qui a conduit au soulèvement d’un ensemble de


professionnels du droit et de politiques ( + cet amendement ne prévoyait même pas
des procédures parallèles en CA comme proposé initialement)

➡ Montre une volonté gouvernementale envers la mise en application de la


reforme

‣ Rapport Nallet du 30 sept 2019 indique qu’il faudrait attendre pour l’instant mais
propose de limiter le droit des juridictions du fond de s’affranchir d’une décision de la
CC qu’il s’agisse d’un arrêt ou d’un avis.
‣ Les juridictions du fond ne sont pas obligées d’exécuter les décisions de la CC, elle le
Font en principe mais des fois elles sont réfractaires ‣ dans le cas d’un 2nd pourvoi a
la CC ‣ assemblée pleiniere pour trancher la décision.
ex: Refus de certaines juridictions prudhommales d’appliquer le barème
Macron sur la limitation des indemnités de licenciement

➡ Restreindrai la marge de manoeuvre des juridictions


➡ A la fois permettrai une cohésion entre le pouvoir législatif/CC et la
jurisprudence

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Ex: une question qui devrait poser des soucis aux parties d ici peu : charges pour les
parties sur l’obtention d’une prise de date = charge procédurale car avant d’assigner elle
doivent avoir une date mais en plus elles doivent déposer un projet d assignation Décret
du 27 novembre ➡ voir

➡ Véritable volonté de désengorger les juridictions, soit en permettant


supposément d’alléger le travail des juridictions à travers des procédures
spécifiques soit en dissuadant les parties d’agir en justice en leur imposant charges
et obligations procédurales.

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