Partie 2 - Phénomène de Complexification
Partie 2 - Phénomène de Complexification
Partie 2 - Phénomène de Complexification
CHAPITRE I
OBLIGATIONS PROCÉDURALES DES PARTIES
I. IMPORTANCE DU FORMALISME
“La forme
Les procédures permettent la protection de l’information
• ART 654
‣Signification doit être faite à personne
= huissier délivre en main propre la signification
• ART 55
‣ Signification à domicile
= huissier transmet signification à n’importe quelle personne présente au domicile
avec avis de passage.
➡ Les formalités ne sont pas négligeables car elle ont des conséquences sur la nature
de la décision rendue.
• ART 768
‣Critères à respecter dans les conclusions:
- Rappel des faits
- Arguments et pièces justificatives associées numérotées
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- Dispositifs
- Récapituler ses conclusions
- Mention des conclusions antérieures sinon considérées comme
abandonnées
‣Modèle/ forme rigoureuse à respecter dans l’écriture des conclusions sous peine
de ne pas voir ses prétentions examinées par le juge.
• ART 54-6
‣ Faire figurer dans la demande les modalités de comparution ex:
Représentation obligatoire doit être explicitement mentionnée ainsi que les
pénalités associée au manquement à cette obligation
• ART 680
‣ Signification du jugement à l’adversaire même si comparution
‣ Acte doit faire mention du délai d’opposition, d’appel ou de pourvoi en cassation ainsi
que les modalités selon lesquelles le recours peut être exercé (ex: représentation
obligatoire en appel + pénalités liées aux recours abusifs), sans quoi les délais ne
sont pas activés.
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➡ Augmentation des délais/ retard de la procédure
➡ Hors délai, l’appelant voit sa demande d’appel irrecevable, l’intimé voit ses
conclusions irrecevables.
• Délai n°2 : constitution d’avocat
‣ Délai d’1 mois après déclaration d’appel pour que l’intimé constitue avocat. Si après
1 mois l’intimé n’a toujours pas constituer avocat :
‣ Délai de 1 mois pour lui signifier la déclaration d’appel
➡ Passé ce délai de signification, caducité de la demande d’appel de l’appelant
‣ Depot de conclusions dans les 3 mois suivant la déclaration d’appel
‣ Si après ce délai l’intimé n’a toujours pas constitué avocat
‣ 1 mois pour lui signifier
➡ Passé ce délai, caducité de la demande d’appel de l’appelant
* Or, au vue des délais restreints pour interjeter l’appel et parce que les dispositions
peuvent évoluer, cette obligation conduit souvent les avocats à faire un simple copiercoller
des chefs de jugements du jugement de 1ère instance.
Sanctions:
➡ Procédures d’appel piégeuse pour les parties qui demande une grande
expertise.
Fin de non recevoir ART 122 = tout moyen qui tend a faire déclarer l’adversaire
irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d’agir.
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a. Multiplication des fins de non recevoir
“L’irrecevabilité concerne une fin de non recevoir et la fin de non recevoir conduit à
l’irrecevabilité”
➡ Les fins de non recevoir vont donc aussi toucher certains actes
• Les nullités doivent être invoquées dès le commencement de l’instance “in limite litis”,
sous peine d’irrecevabilité.
‣La fin de non recevoir peut être invoquée en tout état de cause
‣Elle a autorité de la chose jugée et interdit donc en principe de réintroduire une nouvelle
instance
✦JME est désormais compétent pour connaitre des fins de non recevoir (notamment de
celle liée à l’obligation de conciliation préalable)
‣Fin de NR qu’il n’est plus possible de soulever dès que le JME est désaisi.
‣Possibilité de la soulever en appel auprès du conseiller de la mise en état ? L’avenir le
dira.
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2. Autres sanctions
a. Les nullités
= concerne le dépassement des délais malgré la validité de l’acte sur le fond et la forme
= anéantissement rétroactif de l’acte
c. La radiation
ART 386
Instance périmée lorsqu’aucune des parties n’accomplie de diligences pendant 2 ans
= Délai de 2 ans avant extinction totale de l’instance.
‣ Date d’audience en appel souvent attente de 2 ans
‣ Pas de péremption si date d’audience fixée
‣ A défaut de date d’audience fixée, nécessité de fournir des actes interruptif de
péremption (montrer sa volonté de faire progresser l’affaire) :
ex: constitution d’avocat, demande de fixation d’une date d’audience, dépôt de
conclusions/preuves qui montre la volonté d’avoir audience.
‣ A défaut : péremption : procédure anéantie (=n’existe plus)
‣ Réintroduire instance
‣ si appel : délai 1 mois pour le recours donc souvent expiré
‣ si comparant en 1e instance délai de 2 ans
‣ délai de prescription de 5 ans en général mais existence de certains délais
spécifique de prescriptions plus courts donc par effet de forclusion/prescription
incapacité de réintroduire une nouvelle instance.
I. LA REPRÉSENTATION OBLIGATOIRE
ART 18 CPC
‣ les parties peuvent se défendre elles mêmes sauf exception
➡ Négation de cet article
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2. Conséquences de la Représentation Obligatoire
➡ Contrat de mandat :
= L’avocat qui prétend représenter une partie est présumé le représenter sans
qu’aucun documents ne lui soit demandé pour prouvé qu’il ai effectivement été
mandaté par cette partie.
b. La postulation
➡ Peut conduire à solliciter 2 avocats pour accomplir 2 missions distinctes; l’un pour
l’assistance (qui va réaliser la défense de la partie) et le postulant pour la
représentation.
➡ Le postulant est donc une interface entre l’avocat assistant de la partie et le tribunal
• ART 760
‣Devant le TJ, la représentation est obligatoire sauf exceptions
‣<10K
‣…
‣ Innovation de la loi 22 décembre 2010 et appliquée par décret dans le CPC le 20 janvier
2012
‣ PP n’est pas obligatoire : fardeau procédural pour les parties
= Mode de résolution amiable des différends assisté par avocat et basé sur la
négociation
‣ En amont de la saisine du juge ou après saisine du juge
‣ Encadré par le code civil : “acte juridique qui donne naissance à un processus encadré”
‣ Encadré obligatoirement par des avocats
‣ A l’issu duquel un accord total ou partiel peut être trouvé
‣ Accord devant faire l’objet d’une homologation par le juge qui lui donnera force
exécutoire.
‣ Si aucun accord n’est trouvé :
‣ Saisie du juge car la PP aura permis même sans accord, de faire une mise en état de
l’affaire
➡ Transiger par la négociation sans dépendre du juge.
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➡ Logique du législateur :
➡ Externaliser une partie du contentieux, entièrement réalisé par cette voie
ou qui aura au moins permis aux parties une mise en état
‣ Avant de saisir le juge, les parties se mettent d’accord pour avoir recours à une PP
‣ Dans la convention de PP, fixer les modalités pour tenter d’atteindre un règlement
amiable du litige
‣ Organiser des réunions, échanges écrits et oraux, implication d’experts …
• ART 1555 3°
‣La PP prend fin des lors de la conclusion d’un accord total
‣Constat par écrit détaillant les éléments qui ont permis d’arriver à un accord partiel
le cas échéant.
✍ Accès privilégié au juge car supposément, quand bien même la PP aurait échoué, l
les discussions au cours de la PP auront permis à l’affaire d’être en état d’être jugée
et il est donc inutile de procéder à nouveau à une mise en état de celle ci.
Une mise en état est elle compatible avec une négociation dans le cadre d’une PP
➡ Une PP qui échoue suppose t-elle réellement que l’affaire soit en état ?
• Tous les arguments qui ont fait l’objet des discussions n’implique pas forcément
que les parties aient invoqué des arguments de fond
• Limite des échanges en PP qui peuvent conduire à un échec de la procédure de
mise en état ce qui conduirait au renvoi de l’affaire au JME et qui annulerai de fait
l’objectif viser par ce recours en premier lieu ‣ perte de temps + d’argent + pas
d’externalisation.
B. LA PROCÉDURE PARTICIPATIVE DE MISE EN ETAT
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• ART 1546-1
‣ Le recours à une PP vaut renonciation à se prévaloir d’une fin de non recevoir ou
d’une exception de procédure.
➡ Le but étant d’éviter de saisir le JME (vu que c’est lui qui s’occupe de transiger sur
ces Q°)
➡ Incitation à la PP connait des limites compte tenu du scepticisme des parties et
avocats qui ne vont pas s’engager dans une PP si elle ne connaissent pas assez
bien le dossier, sous peine de renoncer à relever des éléments liés à la chose
jugée ou des exceptions de procédures.
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B. LA CONCILIATION PRÉALABLE PRÉVUE PAR LA LOI
(En matière familiale pour le divorce et en matière prud’homales qui avait déjà des
compétences spécifiques avec des médiateurs avant ART 255 2° et 1454-1 Code du
travail)
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CHAPITRE II
LES RESTRICTIONS PROCÉDURALES DES PARTIES
Sur 36 CA/ Fr ‣ 240 K affaires par avant ‣ environ 6K affaires/juridictions (chiffres 2017)
‣Durée d’environ 12,7 mois par affaire
‣Différents taux d’appel en f° des T : 21% TGI, 5% TI, 66% CPH …
‣Limites des critères d’analyse statistique mais quand bien même, les juridictions
d’appel reçoivent un très grand nombre de dossier
I. LE TAUX DE RESSORT
= montant à partir duquel on peut faire appel
‣Un montant inférieur au taux de ressort ne permet pas d’interjeter appel
‣(4000 € avant pdt longtemps)
Appel voie d’achèvement = possibilité pour les parties de saisir le juge d’appel pour un
litige en se fondant sur des moyens (arguments) et des
demandes supplémentaires/nouvelles.
• Avantages :
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- Permet aux parties de changer de stratégie notamment eu égard de nouveaux faits,
dans le cas d’un nouveau conseil ou dans l’hypothèse ou elles auraient été mal avisées
par leurs conseils en 1° instance…
• Inconvénient :
Appel voie de réformation = le juge d’appel connaitra du mem litige que le juge de 1°
instance = second regard du juge d’appel sur exactement la même chose que le juge de
1° instance, qui tranchera le litige sur les mêmes arguments et les même demandes que
celles présentées par les parties en 1° instance.
• Avantage :
- Pour le juge, la décision ne peut être que meilleur car second avis sur le même litige qui
vient simplement modifier (confirmer ou infirmer) les décisions précédentes.
• Inconvénients :
➡ Les cours d’appel sont elles même demandeuses de reformes visant à limiter leur
saisine eu égard d’un nombre trop important d’affaires.
➡ De fait, l’évolution de la procédure d’appel semble tendre vers une augmentation des
restrictions, et a cette fin on peut envisager la suppression de certaines exceptions
permettant d’introduire de nouvelles prétentions ou encore la concentration des
moyens dans les juridictions de 1° degré …
III.L’EXECUTION PROVISOIRE
➡ Est t-il possible de faire exécuter une décision (de 1° instance favorable) de manière
provisoire même si elle fait l’objet d’une procédure d’appel.
‣ En principe l’effet suspensif applicable à l’appel ne le permet pas, mais cet effet peut
être contourné par l’exécution provisoire.
• ART 500
‣
• ART 500-1
‣ le jugement est exécutoire au moment ou il passe en force de chose jugée à moins
que le créancier bénéficie de l’exécution provisoire.
➡ L’exécution provisoire constitue donc une dérogation à l’effet suspensif des
voies de recours.
➡ L’exécution P permet ainsi au créancier d’éviter que le débiteur ne forme appel qu’à
des fins dilatoires, notamment pour retarder l’exécution de la décision insolvabilité.
• Avant, ART 514 CPC prévoyait que quelques décisions soient systématiquement
revêtues de l’exécution provisoire :
ordonnances du JME, ordonnances du juge des référé, mesure provisoire pour le cours
de l’instance ou mesures conservatoires
‣ Toutes les décisions par principe font désormais l’objet d’une exécution provisoire
de droit, et seulement certaines exceptions font l’objet d’une EP facultative. ‣
Exceptions : Q° de nationalité ou d’état civil, Q° d’adoption, et les décisions en
matière de prud’hommes (car énormément d’appel et de révisions)
a. En premiere instance
• ART 514-1
‣ “le juge peut écarter l’EP si il estime qu’elle est incompatible avec la nature de
l’affaire”
➡ Il est difficile en dehors des exceptions déjà prévues par l’ART d’imaginer des cas ou
l’exécution provisoire serait “incompatible avec la nature de l’affaire”
➡ mais dans tous les cas la critique de cette disposition pourrait être qu’elle relève
entièrement de l’appréciation et de l’interprétation du juge.
• Hormis le cas ou le juge estime que l’EP est incompatible (…) il n’y a aucune autre
raison pour laquelle il peut écarter l’EP.
➡ Cette possibilité pour le Juge de 1° d’écarter l’EP est donc très limitée.
Vu qu’il parait très difficile de suspendre l’EP en 1° instance, est il possible de le faire en
appel?
b. En Appel
• ART 514-3
‣ le juge d’appel peut arrêter l’EP sous 2 conditions :
• §2
= Il n’est pas possible de se prévaloir des conséquences manifestement excessives
en appel sans avoir préalablement fait valoir ses observations sur l’EP en
1°instance
‣ Obligation de discuter de l’EP avec le juge de 1° sous peine de ne pas pouvoir
s’opposer à l’EP aux motifs de conséquences manifestement excessives en appel.
➡ Or, il n’y a aucune indication sur les éléments précis à présenter en premier
ressort permettant de préserver ses droits d’écarter l’EP en appel.
➡ A défaut de précisions, depuis l’application du décret le 1er janvier 2020, les
Avocats indiquent via une formule type dans leur jeux de conclusions l’existence
de conséquences manifestement excessives pour prévenir le risque d’interdiction
de soulever l’EP en appel.
➡ Le manque de clarté des textes interroge, outre sur la qualité de rédaction ceux
ci, l’intérêt et la bienveillance du législateur envers les parties en laissant flotter un
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tel vide explicatif et une confusion procédurale sur des notions qui ont des
implications aussi importantes. ‣ piège
= droit positif
‣ pratique déjà existante entre 1790 et 1947: procédure de filtre des pourvoi exercé
par la chambre des requêtes.
‣ La loi organique du 25 juin 2001 réintroduit cette procédure sous le nom de
procédure de non admission
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• Loi du 25 juin 2001
• ART 27 (venant modifier l’ART L131-6 du code de l’organisation judiciaire)
= permet à une formation de 3 magistrats de la chambre saisie du pourvoi de
déclaré (après le dépot des mémoires du requérant et du défendeur) non admis
les pourvois irrecevables ou non fondé sur des moyens sérieux de
cassation.
a. Origine du projet
b. Modalités du projet
➡ Ecarte donc le regard sur une éventuelle mauvaise application du droit par une CA
➡ Volonté de déléguer son rôle disciplinaire a une autre structure qui pourrait être
présente dans les juridictions d’appel, mais celles ci sont aussi surchargées, et pose
La limite de l’unité de l’application du droit par les CA.
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➡ Propose de créer des parcours différenciés qui, en fonction de l’importance de l’
affaire, prendront plus de temps à l’analyser.
‣ Nécessité pour la CC de prouver la surcharge de travail dont elle est frappée qui
fonde les motifs de la reforme.
• Critiques de fond :
Mais
‣ Rapport Nallet du 30 sept 2019 indique qu’il faudrait attendre pour l’instant mais
propose de limiter le droit des juridictions du fond de s’affranchir d’une décision de la
CC qu’il s’agisse d’un arrêt ou d’un avis.
‣ Les juridictions du fond ne sont pas obligées d’exécuter les décisions de la CC, elle le
Font en principe mais des fois elles sont réfractaires ‣ dans le cas d’un 2nd pourvoi a
la CC ‣ assemblée pleiniere pour trancher la décision.
ex: Refus de certaines juridictions prudhommales d’appliquer le barème
Macron sur la limitation des indemnités de licenciement
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Ex: une question qui devrait poser des soucis aux parties d ici peu : charges pour les
parties sur l’obtention d’une prise de date = charge procédurale car avant d’assigner elle
doivent avoir une date mais en plus elles doivent déposer un projet d assignation Décret
du 27 novembre ➡ voir
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