Article de TIZIO (UE Antilles Santé Environnement) PDF
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Les relations santé / développement sont connues depuis longtemps mais évolution de
l’approche : « perspective davantage microéconomique d’analyse des systèmes de santé ».
Autre évolution avec le concept de développement, d’abord économique, puis « humain »,
puis « durable ».
L’objectif de développement durable intègre les questions sanitaires (cf. organisations
internationales depuis 10 ans).
La définition du développement durable n’est pas encore stabilisée. Cela dit, « cette notion
intègre des dimensions environnementales (préservation des écosystèmes), économiques
(plus grande efficacité), sociales (équité), voire culturelles du développement.
Objectif : montrer l’importance des politiques de santé dans l’entretien d’un processus de
développement durable.
3 dimensions en interaction :
- Version « faible » : processus enclenché par le maintien d’une croissance économique
forte
- Version « forte » : les 3 dimensions sont prises en compte de manière
complémentaire (processus sous-tendu par l’amélioration conjointe des stocks de
capital physique, humain, environnemental)
I.2 Le développement durable est conditionné par l’intensité des liens réciproques entre
croissance économique et développement humain
Une population bien nourrie et bien soignée est un facteur déterminant de croissance
économique (cf. meilleure productivité).
Effets de la santé :
- elle améliore les capacités de développement personnel (plans physique, intellectuel,
émotionnel)
- elle assure une certaine sécurité dans l’avenir (pour les individus)
Tableau (p.108) : les pays dotés d’un mauvais état de santé sont incapables d’obtenir des
taux de croissance importants.
La mauvaise santé = facteur de stagnation économique et sociale. La maladie agit par
différents canaux :
- perte de bien-être individuel
- impact négatif sur la vie de demain (dimension intergénérationnelle)
- coûts sociaux importants (avec, dans les pays les plus défavorisés, une effet sur les
revenus des ménages)
À propos des maladies infantiles : les infirmités mentales et physiques engendrées ont des
répercussions durant toute la vie (perte de productivité individuelle).
Une mauvaise santé durant l’enfance a 2 conséquences :
- difficultés à l’apprentissage
- gains salariaux diminués
La question de l’efficacité
Sur l’efficacité productive du système de santé. Conditions :
- prise en compte des besoins individuels et collectifs
- Adéquation des infrastructures
- Formation des personnels de santé à l’épidémiologie (pour cerner les besoins des
populations)
- Formation aux fonctions de logistique (et de gestion) des infrastructures
Sur l’efficacité allocative : elle va de pair avec une amélioration des ressources en faveur du
secteur de la santé (d’où un arbitrage nécessaire : la promotion de la santé ne doit pas faire
oublier l’éducation, entre autres).
Mais le financement public des services de santé reste insuffisant pour assurer la
performance des systèmes sanitaires (OMS, 2010). Il faut donc pérenniser le financement.
Questions relevant des choix publics :
1. Qui finance ma santé ? 4 acteurs :
- Les ménages
- Le secteur public
- Le secteur privé (compagnies d’assurances, mutuelles de santé)
- Les ONG
Conclusion
Évolution des réformes successives des systèmes de santé dans les pays en développement :
Équité (égalitariste) puis efficacité économique (équité plus libérale) puis équité rawlsienne.
= glissement d’une conception collective vers une conception individualisée et marchande de
la santé. Choix légitimes ?
La légitimité des politiques sanitaires est conditionnée par la dimension politique et
institutionnelle dans laquelle elles s’inscrivent. Le cercle vertueux croissance économique /
développement humain est mis en péril dès que les mesures de politique de santé sont
contestées par la population. Il importe de donner une dimension démocratique à ces
politiques.