Les Registres Litteraires Boite

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Les registres littéraires - Exercice

Support > La boite à Merveilles

[Mon père resta silencieux, les paupières baissées. Brusquement, un claquement sonore me fit sursauter
dans mon lit, me tira un gémissement de douleur. Ma mère s'était appliqué sur les joues ses deux mains
avec la force du désespoir. Elle s'assit à même le sol, s'acharna sur son visage, se griffa, se tira les
cheveux sans proférer une parole. Mon père se précipita pour lui retenir les mains. Ils luttèrent un bon
moment. Ma mère s'écroula face contre terre.]
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[Rahma, la femme du fabricant de charrues, qui était sortie ce matin accompagnée de sa fille Zineb,
dans l'intention de se rendre au quartier Kalklyine pour assister à un baptême, revint tout en pleurs. Elle
se mit à se lamenter depuis l'entrée de la maison, à s'administrer des claques sonores sur les joues.
- Malheur! Malheur à moi! Je suis la plus misérable des mères ; je ne pourrai jamais survivre à cette
douleur. Personne ne pourra soulager ma peine.]

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[J'ai gardé un vif souvenir de cette femme, plus large que haute, avec une tête qui reposait directement
sur le tronc, des bras courts qui s'agitaient constamment.]

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[La femme du fabricant de charrues trouva spirituel d'ajouter:
- Lalla Zoubida, ton fils ira loin, il se prend déjà pour un roi !]

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[- Les marchands ne pourraient-ils pas te faire crédit? Tu es connu honorablement.
- Jamais je ne m'abaisserai jusqu'à mendier du coton à l'un de ces voleurs. Je ne veux pas non plus du
misérable salaire d'un ouvrier. Je suis un montagnard et un paysan. La saison de la moisson commence
à peine, on embauche des moissonneurs. J'irai travailler aux environs de Fès.
-Tu oserais m'abandonner avec un enfant malade ?
- Préférerais-tu mourir de faim ? Aimerais-tu devenir un objet de pitié pour tes amies et tes voisines? Je
serai à deux jours de marche de la ville. Sidi Mohammed ira mieux demain. Fais-lui une soupe à la
menthe sauvage; couvres-le bien afin qu'il transpire abondamment. Aujourd'hui, il a moins de fièvre
que la nuit dernière.]
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[J'avais peut-être six ans. Ma mémoire était une cire fraîche et les moindres événements s'y gravaient
en images ineffaçables. Il me reste cet album pour égayer ma solitude, pour me prouver à moi-même
que je ne suis pas encore mort.

A six ans j'étais seul, peut-être malheureux, mais je n'avais aucun point de repère qui me permît
d'appeler mon existence : solitude ou malheur.]

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