Annales de Philosophie Chrétienne. 1830. Volume 11.
Annales de Philosophie Chrétienne. 1830. Volume 11.
Annales de Philosophie Chrétienne. 1830. Volume 11.
ÉCOLE LIBRE
S. Joseph de Lille
i
ÂimMi
DE
smi^DiDsmi (SsiiailtiMsrs^
AVIS.
du tome xi el de
titre , voir la pagination interrompue ; nous
donnerons ce titre el les l^ pa^cs qui manquent à la fin de
ce volume. Les pages 5 et 6 contiendront une Table de tous
les articles par leur ordre d'insertion. Cela nous a été de-
mandé par quelques personnes; et , d'ailleurs , cela ne nous
empêchera pas de donner la Table des matières y qui elle-
même sera beaucoup plus complète.
RECUEIL PÉRIODIQUE
DESTINÉ A FAIRE CONNAÎTRE TOUT CE QUE LES SCIENCES HUMAINES BENFERSIENT DE
PREUVES ET DE DÉCOUTERTES EN FAVEUR DU CHRISTIANISME ;
sous Lk OIBBCIION
DE M. A. BONMETTY,
Membre de la Société Asiatique de Paris.
1835.
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in 2009 witii funding from
University of Ottawa
littp://www.arcliive.org/details/annalesdepliiloso11pari
TABLE DES ARTICLES.
TABLE
DES ARTICLES CONTENUS DANS LE ONZIÈME VOLUME.
N-6i.
Pensées de Biaise Pascal , rétablies suivant le plan de i'aateur , publiées
par M. Frantin ; par M. Tu. Foisset. 7
La Raison du Christianisme publiée par M. l'abbé de Genoude ; par
,
J. (!•' art. ) «5
Tableau historique de l'influence des Papes sur les beaui-arls index ;
des différens objets d'art chrétien (2«. art.) par M. L.-J, Guenb-
;
BAULT. 33
Lithographie des différens objets d'art chrétien. 60
Cours de théologie de Mgr. l'évêque du Mans; par M. l'abbé Foisset.
(i^'art. ) 6a
L'AngeluSj ode; par M. EdouafxD de Fledry. 68
Description des ruines de Babylone; par Raoul Rochette. 7I
NouvELiEs ET MÉLANGES. Zèle pour l'instruction du clergé en France.
— Départ de Brest du préfet apostolique de l'île de Bourbon.
Rome. —Eloge donné aux bons journaux; par M. L.-G. Tadini,
dans une séance de l'Académie catholique. —
Lettre d'un mis-
sionnaire de Ghandernagor sur les Annales de philosophie et l'état
de la Religion. —
Fondation d'une église catholique à Madras.
Effet du Christianisme dans l'empire Birman. —
Vériflcation de
quelques animaux sculptés sur les édifices égyptiens. 78
N*. 62.
Esquisse d'un cours de philosophie par M. Riambourg,
; 85
Saint François de Sales ( i^' art. ) par X.
; ga
Elise de St. -Ange par Paul Tassin.
; —
Arthur, ou religion et soli-
tude. — Cahiers d'histoire universelle. —
Le Christ devant le
siècle; par M. Roseliy de Largues. io5
Comète de Halley, avec une planche figurant sa marche. 1 14
N°. 65.
Analyse des travaux de M. le Ch. de Varavey, par M. BoxivETTr. i65
Croyances et superstitions chez les Taitieas; par M. Dumont p'Ur-
VILLE. lyi
8 TABLE DES ARTICLES.
SigDes hiéroglyphiques expliques par l'hébreu par M. Rossignol.;
179
Influence du Christianisme sur l'affranchissement des esclaves et des
serfs C 3* art.); par M. J. Jaql'emet. 188
L'Empire de la nature, d'après Linné, avec un (a6feau qui représente
sonsystème. aoa
Description des ruines de Babyjone; par M. Raoul Rochette. (3" art.) ao3
Observations sur ce cours par M. de Paravbt.
; 2i4
De la Religion [romaine et en particulier des ministres du culte
,
,
M. Bonnetty. 425
Description des antiquités mexicaines, par le cap. Dupaix.avec une
gravure par M. A.
;
5
Monument assyrien de Beyrouth. 444
Compte-rendu à nos abonnes. 446
Nécrologie de l'année. 465
Travaux sur l'histoire de France. 4^8
Table générale des matières. 4?^
ANNALES DE PHILOSOPHIE CHRETIENNE.
"TTbuutexo 61 . — 3 1 Juiffct 1 85 5.
(îrtîfi(|«e (tffcvalr^
I. — Edition be port-rotal.
lorsqu'on les vit en cet état, et qu'on eut plus de facilité de les
tonner si, dans le peii qu'on en donne (il s'agit des Pensées), on
n'a pas gardé son ordre et sa suite pour la distribution des ma-
tières. C(mime on n'avait presque rien qui se suivît, il eût été
inutile de s'attacher à cet ordre. On espère même qu'il y aura
peu de personnes qui, après avoir bien conçu une fois le des-
sein de M. Pascal, ne suppléent d'elles-mêmes au défaut de cet
ordre; et qui, en considérant avec attention les diverses ma-
tières répandues dans ces fragmens, ne jugent facilement où
10 rE>;sÉES DE BLAISE PASCAL
elles doivent être rapportées suivant l'idée de celui qui les avait
écrites. »
» /tumeur que les nôtres. Il est bien plus à propos de prévenir les chi-
ment voit, comme les anges, les conséquences dans leurs prin-
cipes, mais qu'il nous parle comme ces purs esprits, par la
seule direction de ses pensées. »
> Oa s'était proposé d'abord d'entrer ici daus quelques détails sur les
m. EDITION DE COÎJDORCET.
V. ÉDITION DE l835.
pas compris.
Vort-B.ojrd n'avait pas osé; caria pierre angulaire de l'édifice
philosophique de Pascal, c'est que la raison est impuissante à
constituer la vérité métaphysique , et qu'il fallait à l'homme
une pour qu'il crût, non pas seulement en J.-C,
révélation
mais en Dieu. Cet audacieux démenti à Descartes et à tous les
philosophes chrétiens du 17"^ siècle, effaroucha la rigidité scho-
lastique des Jansénistes; ils craignirent d'achever de se décrier
en bâtissant sur une telle base, et ils sentirent l'impossibilité
d'asseoir sur toute autre une partie des matériaux préparés par
Pascal; ils se décidèrent à les négliger, et à sacrifier l'exécution
d'un plan qui assignait à ces matériaux une importance fonda-
mentale.
RÉTABLIES SUIA^ANT I.E l'LAN DE l'aUTEUR. 17
Le '.S' siècle naiait pas compris. Voyez plutôt. Qu'est-ce que
Pascal aux a'cux de Voltaire? un fou sublime .,
né un siècle trop tôt.
même sans tête si l'expérience ne m'apprenait que c'est par là qu'il pense.
,
C'est donc la pensée qui fait l'être de l'homme , et sans quoi on ne le peut
concevoir.
• Qu'est-ce qui sent du plaisir en nous ? Est-ce la main ? Est-ce le bras ? Est-
ce la chair? Est-ce le sang f On verra qu'il faut que ce soit quelque chose
d'immatériel.
• L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un ro-
seau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une
vapeur , une goutte d'eau suffit pour le tuer. Mais , quand l'univers l'écrase-
rait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue ,
parce qu'il sait
qu'il meurt ; que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.
et l'avantage —
Ainsi toute notre dignité consiste dans la pensée. C'est de là qu'il faut nous
» Malgré la vue de toutes nos misères qui nous touchent et qui nous tiennent
à la gorge, nous avons un instinct que nous ne pouvons réprimer, qui nous
élève.
D L'homme est si grand, que sa grandeur paraît même en ce qu'il se connaît
misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable Ainsi toutes ses misères
prouvent sa grandeur. Ce sont misères de grand seigneur, misères d'un roi
dépossédé.
• Qui se trouve malheureux de n'être pas roi, sinon un roi dépossédé ?
kNous avons une si grande idée de i'àme de l'homme que nous ne pouvons
souffrir d'en être méprisés, et de n'être pas dans l'estime d'une âme ; et toute
tage qu'il ait dans le monde, il se croit malheureux, s'il n'est placé aussi
avantageusement dans la raison de l'homme. C'est la plus belle place du
liionde, etc. etc.
vérité, que Pascal avait dévoué son génie. C'est pour la f^iire pré-
valoir, c'est pour qu'elle rayonnât de toute sa lumière dans les
intelligences paralysées par l'indifférence ou obscurcies par le
doute, qu'il avait pris la plume, et non pour la vanité de faire
un livre. Cette idée fondamenlale , qui seule donne le mot de la
grande énigme de l'homme, de son origine et de sa fin, obsé-
dait en quelque sorte Pascal; elle lui apparaissait partout , dans
ses méditations, dans ses lectures, dans ses observations les
plus diverses. Elle est au fond de presque chacune de ses Pen-
sées, et la plupart s'y rattachent par quelque lien secret pour
qui sait le lire et l'entendre.
Le nouvel éditeur (et ce point serait capital à lui seul) a res-
titué à cette idée-mère toute sa prédominance. Toutefois la
justesse de son esprit a su le préserver d'un autre écueil, celui
d'une unité trop systématique et trop absolue. Il a reconnu que,
dans papiers de Pascal, se trouvaient plusieurs fragmens
les
antérieurs peut-être et certainement étrangers à son grand tra-
vail apologétique. Telles sont les réflexions sur la géométrie en
général, sottement mutilées par le géomètre Bossut; tel le dis-
cours sur de l'esprit géométrique, de l'esprit
les différences
gétique projeté par Pascal. Mais les idées qui constituent le fond
de ce discours appartiennent visiblement à la haute conception
chrétienne qui inspirait cet ouvrage. Elles y auraient incontes-
tablement trouvé place , et leur absence y ferait lacune. Qu'im-
porte donc le cadre sous lequel ces idées nous ont été transmises,
si elles font corps avec les pensées de Pascal sur les opinions
populaires, si elles développent et complètent ces pensées? La
autre qu'il ne fait que continuer. J'aurais aimé que chacun des
chiffons de papier trouvés sur le bureau de Pascal eût gardé, non
plus son isolement, mais sa place distincte, en obtenant tou-
jours, à la suite du fragment auquel il se rattache, un alinéa
séparé. y aurait eu là un respect superstitieux,
Il si l'on veut,
pour ces débris d'une grande pensée ; mais, quand il s'agit d'un
Pascal, de pareils scrupules nous plaisent, et nous n'estimons
point qu'il soit sans intérêt d'avoir cette pensée telle qu'il nous
l'a réellement laissée, mâle, profonde, éloquente, mais sans
cesse brisée par les hoquets de la maladie et les paroxysmes de
\ la douleur.
Aussi-bien laissons là toutes ces chicanes, et jouissonsdubeau
et consciencieux labeur dont le fruit nous est offert. Le travail
d'un éditeur n'est point assez prisé de nos jours. On ne tient pas
assez de compte à un homme capable de penser par lui-même,
de ce qu'il a dépensé de tems et de dévoûment à rechercher,
à éclaircir, à épurer la pensée d'un autre. On ne sent pas assez
tout ce qu'il faut de patiente ardeur et de minutieux discerne-
ment pour une Au 16" siècle, au tems des sérieux
pareille tâche.
et longs travaux, une édition suffisait à créer une réputation lit-
téraire; au 19% au tems des travaux fashionnablesj nous pouvons
prédire à M. Frantin qu'on lui saura bien moins de gré d'avoir
restauré Pascal, que s'il eût écrit tel roman de la veille ou tel
feuilleton du jour; mais aussi on s'en souviendra plus long-tems.
Nous n'avons parlé d'ailleurs que de l'édition proprement dite,
e.t\t discours préliminaire^ quelque court qu'il soit, mériterait à
lui seul un examen approfondi. II ya là sur la philosophie de
Pascal, considéré soit comme psychologue, soit comme le pré-
curseur de dont nous sommes témoins contre Des-
la réaction
cartes, tout un point de vue complètement neuf et singulière-
ment fécond , qui donne à la publication du livre des Pensées
une actualité inattendue.
24 PENSÉES DE PASCAI- RÉTABLIES SUIVANT SON PLAN.
Th. FoissET.
LA RAISON DU CHRIS 11. \NfSME ,
VAR M. DE GINOUDE. 2S
LA RAISON DU CHRISTIANISME,
PAR M. L'AB^É DE GENOUDE '.
mais ce qui s'est fait en trente ans est tel qu'on a lieu de s'é-
PAK M. L ABBE DE GCNOUOE. x7
tonner beaucoup plus de la grandeur des succès obtenus , que
des résistances qui s'obstinent encore. Quelles sont à ce moment
les maisons d'éducation les plus progressives , celles où le mode
d'enseignement est plus en harmonie avec les besoins du siècle,
Les hautes conditions ont compris le devoir qui leur était im*
28 LA RAISON DU CHinSTIANISME ,
disparaître.
Les sciences, la magistrature, le barreau, le commerce, les
grandes fortunes territoriales, ont offert leurs prémices. Chaque
TAR M. l'aBBÉ Di: GLNOUDE. 29
' Voirie n° Sa , tom. ix , p. SgS et suiv. Voir aussi ce que nous avous
dit de l'ouvrage que nous analysons ici, dans le n" 4? » tom. viu p. 4o3
,
des Annales.
50 LA RAISON DU CHRISTIANISME ,
Ocanx-^rfs.
TABLEAU HISTORIQUE
DE L'INFLUENCE DES PAPES SUR LES BEAUX- ARTS ,
Concises examiné avec son érudition ordinaire, les diverses opinions des
, a
savans, sur le véritable auteur du Liber Pontlpcalis. En voici le résumé. Il
pense que la vie des papes, depuis St. -Pierre jusqu'au pape Damase, est de
Damase même, et que la vie de ceux qui lui succédèrent, jusqu'à Ni-
colas I^' est bien d'Auastase. Suivant Onupbre Panvinus, ce livre serait ea
entier de la main d'Auastase, excepté cependant la vie d'Adrien. Les Bol-
landistes pensent que la première partie, jusqu'à S. -Urbain , a été composée
par Saint-Antérus , pape, et la deuxième partie, par Saint'Jules, prédé-
cesseur du pape Libère. 11 existe à la bibliothèque de Stokolm , un catalogue
de papes, qui paraît être d'un auteur du 6" siècle, et qui, suivant Hins-
chenius et Papebroch, aurait servi à Anastase pour rédiger la vie des papes,
jusqu'à Félix III. Lambécius attribue aux notaires des papes un abrégé de
leur vie, jusqu'à Damase, qui le premier les tira des archives du Vatican »
pour les envoyer à Saint-Jérôme, ce qui fut l'objet de deux lettres que s'é-
crivirent ces deux illustres personnages, contestées , il est vrai, par quel-
ques savans et soutenues par d'autres. Lambécius , qui est de ce dernier avis,
rédiger la vie des papes sous lesquels ils vivaient, mais qu'Anaslase , aidé de
tout ce qui existait avant lui, des catalogues , des martyrologes, des lettres des
papes, et réunissant tout ce que renfermaient les archives pontificales, en com-
posa un corps d'ouvrage qui présente la vie des papes, depuis Saint-Pierre
jusqu'à Jean VIII , suivant les uns, et jusqu'à Adrien II, suivant les autres.
Schelslrate, qui a tant écrit sur les matières ecclésiastiques, apr.'s avoir
examiné avec le plus grand soin les trois catalogues les plus authentiques
des papes, conclut de leur rapprochement, qu'Anastase les a fondus dans
son Liber PoniificuUs , en se servant principalement du manuscrit de la
Beine de Suéde, qu'il regarde comme le plus ancien de ceux qui existent
sur des papes. Florent Martinclii, bibliothécaire du Vatican, a fait de
la vie
viedu pape Nicolas I" qui soit d'Anastase, et que quant à la vie des autres
fape» , il n'aurait fait que recueillir les catalogues existans , en y ajoutant ce-
pendant des notes et des détails très-curieux que du reste on ne trouve que ,
« On nous saura sans doute gré d'iadiquer ici les plus remarquables et
les plus curieux de ces ouvrages: Thésaurus Diptycorum. 5 vol. in-f», de
Gori. — Disqttisttio de Nimlfis circularibus et trlangularibus', de sacris ima-
ginibus, etc., de Jean Nicolaus. — Observationes Caèmeleria sanct. Mar- in
tyr., — De imaginibits sacris de Molanus. — Borna subterranca
de Boldetti. ,
,
Winkelman du moyen-âge , qui a fondu ces divers ouvrages dans son Histoire
'âeVarl par les monumens, etc. Tous ces écrivains citent continuellement le
Livre d' Anastase comme hm autorité. Il est comme le point de départ de
toute l'antiquité chrétienne.
56 INFLUENCE DES TAPE»
que cet une espèce de dictionnaire d'art chrétien, ou-
article sera
vrage qui manque absolument dans notre littérature, et qui ce-
pendant serait si nécessaire.
' Le père Salmon , dans son Traité de l'étude des Conciles, cite comme les
plus remarquables parmi ceux qui fuient consultés, les manuscrits du
,
graude Co//ectton rfe* Co?ict7e«, par Crabbe et Binnius fut aussi mise à con- ,
tribution.
' le nomme
Salmoo sans doute , à tort , Bianchini.
Tome XI.— N» 61. i835. 3
38 I^TI,UI^(EDX.s PAPES
Mais ce qui rend cette édition plus précieuse et plus utile que
lesprécédentes, ce sont les savantes notes mises au bas des
pages, ainsi que le Vocabulaire et le Glossaire de tous les mots
aujourd'hui peu familiers , surtout depuis qu'on s'occupe si peu
des antiquités ecclésiastiques; un 2* catalogue de tous les vases,
» Ou par l'empereur d'Orient. C'est par erreur que le père Salmon ( p. ?6c)
de son de l'Etude des Conciles) dit qu'Anastase y fut envoyé par Louis-
traité
le-Débonnaire, puisque ce prince était mort dès 84o, dans une île du lUiin.
C'était Charles-le-G'nauve qui régnait alors; mais on ne dit pas que ce prince
soit intervenu en rien dans le concile de Constantinople.
Les souscriptions des Pères de ce Concile furent faites d'une manière
'
aux actes du Synode , furent faites, non en encre noire, macs en encre rouge.
Et quelques écrivains en tirent cette conséquence, que les Pères voulurent
faire allusion au sang de J .-C. pour frapper davantage l'imagination des
,
De la vie de S. Sylvestre ,
pape, vers .5 14.
<7«t id îwrimt ,accf pi, episcopos siibscripsisse daninationi Photii, ipso Salva-
torls , ealamiim tini^cnte.i. Cette
sav^uinc rédaction est positive. Le premier
exemple de cette pailicuiarité remarquable fut donné parle pape Théodore,
lors de la condamnation du patriarche Pyrrhus, chef des Monotliélites dans ,
que les Pères ne se seraient servis du sang du Sauveur, que pour former le si-
gne de lacroix (au-dessous de leur signature). Nous laissons à de plus habiles à
éclaircir ce point de critique , nous bornant à citer nosantorités , età signaler
un fait qui donne une idée de la force des croyances religieuses à cette
époque.
> Gcmmis alaliaitdinis. Sorte de pierre précieuse, qui tire son nom d'Ala-
banda , ville de Carie, dans l'Asie, où l'on trouvait beaucoup de pierres
précieuses. Pline, 07. Cap. 11. 37.
3 In oculos. Ces mots sont à remarquer, parce qu'ils rappellent l'époque où
l'on commença à donner des prunelles aux statues antiques, et même à les
eunt.
De la vie de Sergius, vers G87.
Gloria martyrum , dit: Feneslras ex more fiaOens quœ vitro li^'nis incluso ,
3° Enfin les objets d'art proprement dits, tels que les sculp-
tures et ciselures en argent, or, bronze, cuivre, ivoire, bois.
Les vitraux , les fresques, les mosaïques , tous les beaux manus-
crits et leurs miniatures admirables, et tout ce qui tient aux
peintures sacrées ^.
IINDEX ALPHABÉTIQUE
DES PBINCIPACX OBJETS d'aRT CHRÉTIEN, QUI SERVAIENT A l'oRREMBNT
DES ANCIENNES ÉGLISES,
AMBO, Jubé, Tribune, Galerie é]e\ée dont la place n'a pas toujours
été bien déterminée dans les Eglises des premiers siècles. On y laisait la
> In labro funtis stabat Agnus auri purissinii, undè aqua fundebatnr. Du-
rand. 8. cap. 19. de Baptist. Lateranense.
» L'usage des autçls consacrés est dû au pape Sixte II, vers l'an 259. Il*
étaient sans doute de bois ou de pierre. Les premiers qui furent faits en ar-
gent, ne datent que de Constantin et du pape Sixte III. Le premier autel
d'or, dont il soit parlé dans l'histoire ecclésiastique, fut donné par l'impéra-
trice Pulobérie à l'église de Constantinople. Voir Sozomène et Nicéphore à ce
sujet. Danstems de persécution un tombeau servit souvent d'autel au*
les ,
fldèles réfugiés dans les catacombes. Voir un exemple d'un tombeau changé
en autel. Hist. de l'art, xii, n° 16, scct. Architecture.
î Roma subterranca , tom. p. 619. 1
,
4 Les plus anciens que l'on connaisse sont dans l'église de St.-Glémeat à
Rome ,
qui date du 4° siècle. Diarum itallctim , p. i34, et l'histoire de l'art
pierre. Il a été construit au i4' siècle par Gualdo. Voir les Jnti(/uités de la ville
de Troyes , par M. Arnauld , et les Monumens de lu France, par M. de Labordc,
au mot Troyes. Celui de St.-Etienne-du-Mont à Paris est assei beau ; il datt«
du XVI» siècle. Voir nm notice sur les Jubés; antiquités de Troncs , p. ao.
44 INDEX DES DIFFÉRENS OBJETS d'aRT CnBÉTlEN.
AMJE, AMULiE, "vases destinés au via clerOfferloire ;c'élait;ntaii5si
de petites fiolts, dans lesquelles le peuple mettait le vin qu'il voulait
piésenlei- à l'offrande. Celle dont nous donnons la figure dans notre
planche, n°2, est une de celles dont on se servait dans les premiers
siècles : elle a été trouvée dans les catacombes , et elle est conservée dans
h Muséum christianum dn y Aiicsn. La figure que l'on y voit est celle de
S. Pierre.
ANIVIJLLS ,
voy. Sigillum.
prouve qu'elle ne peut signifier que la châsse. Voir les raisons qu'il eu donne,
t. 1, p. i5
» Voyez la pi. xn , n" 2 de Vbtstoù'c de l'art par les Monument, et Gori, Thé-
saurus diptycorum,t. m, p. 74.
INDEX DLS DlFFÉlîENS OBJETS d'aRT CHRETIEN. 4K
raille de celte pisciue . représenle le biptêoie de Jésus-Christ '. Le pre-
mier monument paycn coaverli en baplislaire, est uu ancien temple de
Jupiter, à Spalalro. Le baptislaire , dit de Conslauliu , bâti près de Sl.-
Jean-de-Lalran , à Rome , est le premier monument cliréllen construit
exprès pour cet usage. Celui de Pise est célèbre entre tous les autres,
Celui.de Florence date du vi» siècle K Celui de Parme, celui de Ravenne ,
Celui qui est conservé dans l'église de S.-Prisca à Rome, doit être très-
sors des aucieunes églises, mais dont l'usage non plus que la forme, ,
le plateau des lampes nommées coronœ tantôt pour une coupe même. ,
CALICES ,
Calices. Dès les premiers siècles , il y en eut en or et en
que Michel-Ange, en état de les apprécier, disait qu'elles étaient dignes d'être
les portes du paradis.
3 On peut voir les plus beaux de ces baptistaires, réduits sur une même
échelle , Hist. de l'Art, pi. lxiii, déjà citée.
4 Antiquités d'Angleterre, par Sthotard et Strut.
•^
Ces fonts baptismaux, d'une forme toute particulière, ont été gravés dans
l'Histoire de l'art. Sculpture, pi. xxijU" 1 1. lissent entourés de sculptures du
1 1*^ siècle.
etc. Les calices de verre furent prohibés par un concile de Rheims , eilé
par Surins ; ceux de bois par le concile de Trjbur , en SgS , et ceux de
corne par le concile de Calcliut eu Angleterre , de l'an 787. Ceux que
nous citons ici datent des premiers siècles , et sont l'un en verre blanc,
n° 4» et l'autre en verre bleu , n° 5. Le pied de celui-ci est lié à sa coupe
par un bouton et nne rosette en cuivre '. Comme objet d'art chrétien,
nous citerons le beau calice de l'abbaye de Wingarlen on Souabe, chef-
d'œuvre de l'orfèvrerie allemande , au xiv' siècle '.
d'un arbre d'autres imitaient le chandelier à sept branches des Juifs '.
,
Les deux plus beaux connus avaient été exécutés en or massif par ordre
des papes Jules net Léon i, d'après les dessins de Michel Ange et de
Ilapliacl, par le sculpteur Benvenuto Gellini , et pUcés à Saint-Pierre
de Rome, où ils ont existé jusqu'à leur destruction par les Vandales
de f)5 '.
ciboires, comme vases , avaient diverses formes, tantôt celle d'un cof-
fret ', d'une tour^, d'une colombe^, comme celle qui se voyait au-
dessus de l'autel de l'abbaye S. -Denis j au tems du roi Contran: tantôt
celle d'un agneau , etc. , et alors ils étaient déposés dans les baplistaires,
lorsqu'ils étaient encore séparés des basiliques. On en voyait ainsi dans
l'église du monastère de Cluuy , dans celle de Rodez , à St--Maur-lus-
Fossés près Paris , à Chartres, etc. ''. Dans notre planche , n° 17 , nous
donnons la figure du ciboire en forme de tour.
a servi à présenter l'eau bénite à l'empereur Ollion, lorsqu'il fut reçu par
l'archevêque de Milan, Gothfredus. ce qui est constaté par l'inscription
qui se lit au bord du vase :
Vates Ambi'osii, GoUifrcdtis , dat tibi, sanctc,
Vas venienti, sacram spargendam, Csesare , lympham...
L'archevêque Gothfredus, ayant occupé le siège de Milan sous les deux
Othon, savoir Othoa-le-Grand et Othon II, depuis 3 j5 jusqu'à 3-S, il serait
:
intéressant de connaître auquel des deux se rapporte ce qui est dit ici. Ce-
pendant l'épithète sancte, qui se lit dans le distique, ne pouvant raisonnable-
ment s'appliquer à Othon II , surnommé le Sanguinaire par les historiens , il
est à croire que celui dont il s'agit ici est Othon I^', renommé pour sa piété
et ses grandes qualités. Voir notre pi. n» lo.
> Ughellus, dans son Itatia sacra, écrit Crcmasterii, ce qui signifie alors de
petites bulles, bultœ aul aliiornaltis pendenles , etc.
à ce sujet.
coration qui se voyait dans l'église St. -Paul hors des murs, avant l'incendie de
1823. L'Histoire de l'Art nous en a conservé le dessin, V. pi. xxm , Sculpture.
» Anast. lita pap. Leonis III : Corona est circulus orbis, arcus super coronam
curvatur , eo quod oceanus mundum dividere narrât ur. Telle est l'explication
qu'en donne Du Cange , verbo Corona.
5 Firmicus, lib. iii.Carol. Paschalius </e Coro/iâ, cap. xiii, 19. Joanu. Diaco-
nus pa.«sim.
4 Celle qui existait dans le cabinet de M. Vialart-Saint-Morys date du 4» ,
et à y verser l'eau.
DIPTYCA , les diptyques. Ces objets sont célèbres dans les an-
ciennes liturgies , et très-recherchés par les curieux des mouumens dii
tées avec beancoup d'art, et qui servaient à renfermer lesnoms des morts
et des vivans les plus illustres dans chaque église. Ils commencent pres-
que toujours par nommer le Pape et le prince régnant , les évêques , les
fondateurs, les martyrs, les magistrats de la Tille, etc. Etre rayé des
diptyques était une chose très-grave dans la primitive Eglise et dans le
moyen-âge ; c'clai!, comme le dit Du Cange Ex : diptycis deieri, eral è me-
morid aboleri et perpétua notari infamiâ. Aussi effaçait-on des peintures
des églifcs, les figures de ceux qui étaient rayés des diptyques, ainsi qu'il
arriva aux sectaires Sergius , Pyrrhus et à d'autres héréliqui;s , chassés de
leurs sièges par décision des Conciles. L'appareil de celte cérémonie était
très-imposant. On montait sur l'ambon ou jubé, et là, devant tout le
noms de ceux qui avaient été retranchés par les schismaliqucs et les per-
sécuteurs , ou par suite de surprise '. Comme objets d'art, les diptyques
seul monument national que nous possédions, et qui soit aussi impor-
crosse, ni pallium, tous objets qui ne furent guère en usage que vers le lo"^
siècle. Les évoques sont chaussés de sandales nommées caligœ, que les sol-
dats romains, qui servaient dans l'armée de Clovis, portaient à cette époque,
suivant la remarque de Procope. Le portail de l'église est d'architecture by-
zantine, et le baptistaire est devant, ce qui est à remarquer.
1 On voit un très-bel évangéliaire, incrusté de sculpture en ivoire et enrichi
de miniatures, à la bibliothèque du roi, sous le n" 543. Voir Dibdin. T'oy en
France 111, iro, ainsi que celui côté n" 56, même dépôt des manuscrits.
Saint-Denis, St.-Germain-des-Prés en possédaient de très-beaux, ainsi que la
Ste. -Chapelle. Voir l'hist. de ces monumens ,
par Félibien , Bonillard , etc.
' Celui de la basilique ambroisienne est cité ; il est du g' siècle. Celui de la
cathédrale de Citta Castello, dans l'Ombrie , surpasse tout ce qui existe en ce
genre. C'est un présent du pape Célestin II, au 12" siècle. Histoire de l'Art,
Sculpt. XX, i5. Celui de l'ancienne abbaye d'Everborn ,
qui fait partie du
beau musée de M. dq Sommerard, à l'hôtel de Cluny, est admiré des curieux
Voir la notice sur ce monument précieux ,
pag. 45.
5 Un vase chrétien des premiers siècles en représente un , Hlst. de l'art^
Peinture, xii, 22. Celui qui existait à l'abbaye de Tournus, était rond,
représentait les douze Apôtres et des sujets mythologiques. T^v- littéraires ,
LECTIONARIUM ,
p>is quelquefois pour evangelisterium, mais plus
ordiiLlirerneut pour le livre des Icfons. Celui que possédait autrefois la
le plus beau monument de ce genre qui soit connu, est celui qui est à la
' Thiers, Dissert, eccl., ch. xxiii. Bocquillot, Traité deLiturg. sacrée, p. j.i-
> Voir VEssai sur l'abbaye de S. Wandrille ,
par Langlois-du-Pont-de-l'Ar-
che ,
pag. 109, planche x.
^ Jansen , Recherches sur la Gravure en bois , calligraphie , 11 , 25.
4 Voir les Planches des antiquités du T' ieux-Poilou , xxix , et les Antiquités
signer des bassùis, jetant de leau , et placés sous le portail d'une basi-
lique.
par ordre de Henri I", au io° siècle '*. Plenarium solemne signifie office
solennel,
servant à aspirer le vin du calice ; les fidèles s'en servaient aulrefois, lors-
qu'ils communiaient sous les deux espèces. Voir noire planche , n" ii.
PROPITIATORIUM ALTARIS, nom donné par quelques auteurs
liturgiques , à une couverture d'autel , dont plusieurs étaient dune ri-
tenir toujours debout (car alors il n'y avait pas de sièges) on introduisit ,
vers le 8' siècle, l'usage d'un bâton sur lequel les ecclésiastiques ou moines
âgés ou infirmes, pouvaient s'appuyer, et l'un s'en servit jusque vers le
12' siècle , où l'on commença à avoir des stalles , que pour celle raison
êlre assis. Mais pendant la leclurc de l'Evangiie, lout appui, même les
tinée à recevoir l'eau dans laquelle on avait lavé les linges consa-
crés . etc. ^
n" i5, a été trouvé au cimetière de Sainte-Agnès. Il porte une semelle sur
laquelle est gravé le mot Jiistus. Les premiers Chrélieus s'en servaient
pour le mettre sur leurs tombeaux , afin de reconnaître leurs frères '.
d'un vase dans un autre , ou pour le verser dans la bouche d'un ma-
lade , etc.
tulit, en parlant d'un pape dans son Histoire ecclésiastique, écrite au 11'
siècle.
»Parmi les sceaux qui étaient plus spécialement à l'usage de l'Eglise on ,
sonnel des Papes, On en trouve l'origine dans une lettre du pape Clément V,
citée par Carbonellou, sa Chronique d'Espagne , f» 68. On y voit un saint
dans
Pierre dans une petite barque et tirant des Glets de l'eau. Mais , dit l'auteur
cité , ce cachet ne sert que pour des choses secrètes et personnelles in suis [
que nous donnons sous le n" i3, et qui est du 4" siècle.
doute là que fut exécutée celle dont parle Fronlcau, et sur laquelle le [lape
Pascal II, vers 820, fit représenter la résurrection de la Sainte- Vierge el son
Assomption , ainsi que celles données par le pape Léon IV à diverses
par Berlhe, femme du roi Robert, donnée par cette princesse à Saint-
el
Remy. Ce précieux travail, qui datait du 8- siècle, était en Ciels d'or '.
Toutes ces tapisseries étaient célèbres dans le 10» siècle '.
qui servait aux premiers Chrétiens. On mettait ce cachet sur les lettres
nommées Utterœ-formatœ, et ceux qui en étaient porteurs recevai.'nl. sans
exception, 1 hospitalité partout où ils se trouvaient. Ceux qui refusaient
delà donner, se rendaient coupables, et encouraient l'excommunicalion.
La tessère que nous donnons soui le u° 16, porte en monogramme
le nom /ELLE VALRLE, celui d'une dame romaine el chrétienne , ainsi
Parmi les tombeaux renfermant des reliques, celui de saint Piemy ^, dans
l'église de ce nom celui de saint Thomas
, de Caulorbéri , en Angleterre ,
> Pour la description de cette belle châsse , voir V Histoire d' Ursula, par M.
le baron de Keverberg. Gand , 1818.
2 Description de la châsse de S. Taurin ,
par M. le Prévost de Rouen.
5 Ce beau monument d'art, et surtout de la piété de nos pères, n'existe plus.
11 aété remplacé parun mausolée en bois, autour duquelsont placées les Ggu-
res des douze pairs de France. M. de Laborde a fait graver ce magnlGque
tombeau, tel qu'il existait avant 89, dans la 45" livraison de son grand
ouvrage en 3 vol. in f", intitulé ; Monumcns de la France, classés chronologi-
quement, etc., avec un texte historique.
M. Duchèneaîné, conservateur du Cabinet des Estampes, prépare sur le»
•
comme ou voit encore à l'église du Dôme, à Milan, soit à fermer des ou-
vertures, ou à couvrir les autels , les tombeaux des saints, dans l'inférieur
des églises. Sous celte dénomination de ve/a beaucoup d'auteurs com- ,
prennent aussi les divers ornemens sacrés dont oc se servait pour la célé-
bration '. Ces voiles étaient de différentes formes et de différentes étoffes,
couleurs et grandeurs ; tantôt elles sont nommées /to/osenca, rosata , aly-
thtna, paschalia >, suivant qu'elles étaient réservées pour certaines fêtes.
On les nommait encore prasina , tyria ,
pour désigner, soit le pays ou la
couleur qui les distinguaient. Toutes ces désignations que nous ne faisons ,
Addidit...., etc.
( Carmina inscrip. )
L'usage des ornemens sacrés a commencé vers le 5* siècle ,et, suivant quel-
ques écrivains tccléslastiques , ce serait au pape Etienne, vers 267, qu'on
en devrait l'origine. On les voit représentés avec exactitude dans les peintures
d'un manuscrit de l'église d'Autun. Voyage litttcraire de deux Bénédictins, i
numens écrits sont des g* , io«et n» siècles. Loco citalo, section Peintures.
A la fin du 4" siècle , vers le tems de Claudicn , Je luxe des vêtemens était
tel, môme chez les Cluétiens, qu'une seule tunique était quelquefois couverte
INDFX DBS DirFÉRE>;S OBJETS d'aRT CHHÉllfN. 89
VEXiLLA , toute espèce d'étendards, drapeaux, bannières, etc. Ceux
clos églises , nommés gonfanons , étaient d'une haute importance au
moyen-âge ; les bannières des églises et des abbayes figuraient aussi à la
Nous ne pousserons pas plus loin tous ces détails, que nous
avons cependant bien abrégés, nous ne pouvons mieux terminer
ce catalogue de tant d'objets précieux renfermés autrefois dans
les trésors des anciennes églises, et dont aujourd'hui on recueille
si avidement les débris, que par la descriptionque fait Sidoine
Apollinaire de la basilique de Lyon , construite par l'évêque
Patient, au 5*^
siècle.
•iVoir les dissertations de BuUet, à ce sujet. Voici les noms des plus cé-
de cet ornement dans la vie de St. Jacques le Mineur. Voir M. Valois, 6'om-
mentairesuT Eusèbe, et le Thésaurus antiqtiitatis d'IIugolin, t. xii, verbo mitra,
cité par le prélat Giacomelli et ce que dit Hésippe, dans son Hist. ecclésias-
;
' Le poète nous semble ici faire allusion à l'espèce de défaut qui se remar-
que dans plusieurs églises du moyen-âge, dont l'abside incline un peu soit à
droite soit à gauche, singularité que des savans ont essayé d'expliquer, de jus-
tifier même, en prétendant que les constructeurs voulurent imiter par cette
construction biaisée, ce que l'Evangile dit de Jésus mourant sur la croix (dont
les anciennes églises imitent presque toutes la forme) ,et inctinato capltc Ira-
didil spiritum. Joan. xix, 3o, M. Gilbert, membre de plusieurs sociétés savan-
tes, conservateur de Notre-Dame, et si connu pas ses descriptions his-
l'église
toriques de plusieurs églises du moyen-âge, parle aussi de cette particularité,
dans une note de sa description historique de l'église St. -Denis, en i8i5,p.48.
Mais il ajoute que M. Lenoir ne partage pas l'interprétation que nous indi-
quons ici par les motifs énoncés dans la note citée. Nous ne prétendons pas
décidercelte question peut-être insoluble comme tant d'autres. Nous n'avons
fait que rapporter une tradition reçue et consignée dans des ouvrages an-
ciens, et qui, malgré l'érudition des savans modernes, doivent avoir quel-
que autorité, puisqu'ils sont souvent contemporains des particularités et des
opinions qu'ils ont consignées dans leurs écrits,
'^descelsa nitet , nec in sinistrum
Aut dexterum trahitur , sed arce frontis,
Ortum prospicit equinoctialem.
Intùs lux micat , atque bracteatum
Sol eic soUicitatur adlacunar.
OBJETS I>'ATJT rHKETlFA'
2 y^.
ô;
'^^
1P 4
^
XOvS
//J///i////.'/l!l/ll^>
-/y.
jbiinecfeJ/crpaTixr,JhnL-ntxi/^-/'J^,
INDEX DES D1FFÉBEN5 OUJETS d'aRT CHRiTIEN 6i
Nous terminons ici cette notice qui, toute imparfaite qu'elle
est, nous paraît devoir être utile à tous ceux qui lisent dans les
GOUaS DE THÉOLOGIE
DE MGR. l'ÉvÊQUE DU MA^S.
Iptcmicr '2,xiUU*
pour des ingrats. Car, dites-moi, je vous prie, quel traité évitera
d'être torturé, rajusté, délayé , annoté à plaisir par le profes-
seur ; tronqué , écourté par les élèves ? C'est la maladie de nos
écoles; elle paraît incurable, plaga insoiiabilis. On a écrit quel-
que part que le docte auteur, frappé de l'insuffisance des livres
mis entre les mains de ses auditeurs, avait pris depuis long-
tems le parti de dicter les traités destinés à servir de texte à ses
leçons. Ce sont ces traités épars qu'on a réunis pour la
première fois dans un môme corps d'ouvrage, pour en faire un
ensemble complet de doctrine. L-^; même sort ne leur est-il pas
réservé Les élèves seront-ils délivrés des éternelles dictées par-
?
hautement.
Dans les prolégomènes , le savant prélat prend soin de justifier
la méthode sckolastique. Que n'a-t-on pas dit pour et contre? Au
fonds , ce n'est qu'une dispute de mots. Si l'on entend par
scholastique la réunion en un seul tout des matières diverses
dont se compose la théologie, leur distribution par ordre, la so-
lution méthodique des argumens soulevés contre la vérité ca-
tholique, il n'y aura qu'une voix à ce sujet. Seulement on pour-
rait peut-être concevoir un ensemble plus puissant, une ordon-
nance plus satisfaisante , que la distribution en traités isolés qui
est toutefois dans l'usage et pour la majorité des élèves peu ,
les emprunts qui leur ont été faits pour mettre d'autres théolo-
gies en harmonie avec la marche des esprits et les changemens
de législation prouvent assez depuis quinze ans leur supériorité
,
1 Cet ouvrage est sous presse chez le même libraire, et paraîtra au mois
de novembre prochain.
DE MGR. l'ÉvKQUE DU MANS. 67
Répétons que a la nouvelle théologie du Mans se recommande
aux élèves des séminaires sous des titres bien précieux. Les
questions dogmatiques et morales, les règles du droit canoni-
que , dont la connaissance est si nécessaire à l'exercice du
saint ministère, tout s'y développe avec cette sage mesure
qui ne laisse aucune matière importante sans discussion , et
s'accommode au tcms que les séminaristes peuvent consacrer à
l'étude de la religion. Et puis, quelle autorité n'impriment pas
à ces leçons théologiques, de graves et profondes études, l'expé-
rience de l'enseignement, l'exercice du saint ministère, et l'éclat
d'une haute dignité dans l'Eglise! »
Au reste, ce grand travail a déjà reçu le favorable accueil
dont il est digne. La juste renommée de l'auteur, l'une des
lumières de l'épiscopat français, l'un des prélats les plus zélés
pou.- le perfectionnement des études cléricales, une recom-
est
mandation assez puissante, sans que son livre ait besoin de nos
suffrages. Plusieurs séminaires l'ont déjà adopté, et nous les en
félicitons sincèrement. Nous aimons à espérer que leur exemple
sera imité ailleurs la confiance qu'inspire la maison de librairie
:
i*itie:»i@flW«wi«im»
68 l' ANGELUS.
IVVV\A*VVVV*VVV*VVV*VVVVV%VVVVW*\TVVVVVIAA*VVVVV\A*V»V»VVVVVVVV*VVVVVVVVV\VVV1*»VV»»***V\
pchîe»
L*A]NGELUS\
A MON FUS.
Angelus Domini...;
ï Cette pièce fait partie d'un Recueil de Poésies qui va bientôt paraître
sous le titre de Feuilles du Siècle. Nous remercions l'auteur de la communi-
cation amicale qu'il a bien voulu nous en faire. Nous ajouterons que si tout
le volume est rédigé avec l'esprit de foi et la grâce de langage, qui président
à cette pièce , il peut être assuré de la sympathie de tous les Catholiques.
Tu ne sais pas qu'un mauvais ange
Aime à toir descendre la nuit ;
C'est pour
cela que cLacun prie ,''
A l'hospitalité voisine
Songe à déposer son bâton ;
'
Voir le N" 60 , tome x , p. 445 des Annales.
92 DESCRIPTION DES HUINES DE BABYLONE.
Bible et de nos prophètes reconnue et vengée et quelques- ,
sait, dans trois localités différentes, et qu'en se dirigeant vers le sud, on s'a-
vance dans l'espace compris entre l'Euphrate et le Tigre le territoire que ,
l'on parcourt, et qui fait partie delà province appelée maintenant Irai-Arabi,
est l'ancienne £a/'j/onie, la plaine de 5e«n«ar, d'où est partie, suivant la
Bible dispersion du genre humain. L'on rencontre d'abord, dans un lieu
, la
été fondé par Nemrod, et cette conjecture se trouve justifiée parla ressem-
blance des noms. Dans la Genèse ', la troisième ville de Nemrod est nommée
Achadou Accad , mot qui présente une analogie frappante avec Akar-Couf.
Plus loin , à l'est, se trouve un éuorme monceau de briques, qui n'a pu être
suËGsamment observé jusqu'à présent. Rich atteste que l'on a trouvé dans les
environs une tiare ou bonnet d'or, qui a été fondue par les indigènes. Ce mo-
nument, qui semble indiquer le voisinage d'un temple, nous aurait peut-être
donné de précieux renseignemens sur le véritable usage de cet édince.
» A quelque distance de là, on voit près de l'Euphrate, dans un lieu appelé
d'une fabrique importante de ces étoffes peintes que l'Inde a produites plus
récemment. C'est dans ses environs que l'on a recueilli le plus grand nombre
de ces cylindres gravés, les plus précieux monumens de l'art babylonien, qui
soient parvenus jusqu'à nous. y avait dans cette ville , selon Strabon , un
Il
«Si l'on veut se former une idée complète de cette contrée et des antiquités
qu'elle présente on peut recourir aux voyageurs qui l'ont décrite. Les plus
,
Genèse, ch, x , v. lo. Il est à remarquer aussi que le père de Nemrod s'appe-
lait Kousch.
Arrien, des expéditions d'Alexandre lib. vu cap. 2.
» , ,
nifr, tom. m. —
Observations on the ruins nf nabytou, Lond, i8r6. On th« —
74 nE^CRipnoN des ruihes de babyi-one.
agent consulaire à Bassora ,
qui y a ajouté des remarques pleines de justesse
et de science ; malheureusement sa traduction est devenue fort rare » . On
peut joindre à ces relations le Mémoire « de M. l'abbé de Beaucbamp ,
grand-vicaire de Bassora, pendant plusieurs années, qui est le résultat de
longues recherches faites sur les lieux 3.
» La plaine qu'occupent les ruines de Babylone, resserrée de plus en plus
par le désert est cependant couverte , dans une étendue de dix-huit tieiies
,
l'on voit de toutes parts et à perte de vue des chaînes de petites collines sur-
montées de briques qui seules peuvent indiquer les détours et les embran-
cheniens des rues anciennes. Ce qui l'ornement de Babylone a disparu,
faisait
ville, a été entièrement comblée par sa chute ; on n'en voit plus cà et là que
des restes informes. Nous en avons des images sur des médailles de Tarse,
qui nous montrent aussi Jupiter avec une inscription en caractères phéni-
ciens, qu'on a lue Baal Tars.
• Enfin lorsque l'on s'avance dans la ville en suivant le cours du fleuve,
on voit s'élever sur les deux côtés de colossales ruines; elles sont plus nom-
breuses sur la rive gauche ou orientale, mais la plus grande est sur la rive
en 1828.
» Voyage aux ruines de Babylone, traduit de l'anglais, avec des notes et une
tions à ceux indiqués précédemment. Les ditierens matériaux sont réunis par
Rennuel Gcographical syslcm ofHerodotus', Sainte-Croix, sur la ruine de Ba-
:
tous égards, comme Heeren dans ses Idées, et M. Miinter dans son ouvrage
sur la religion de la Perse.
«Lorsqu'en quittant le Birs-Nemrod, on se dirige vers le fleuve, on rencontre
bientôt le quartier le plus populeux de l'ancienne Babylone, et le point où les
deux parties de la ville étaient jointes par un pont que Séminaris avait jeté
sur le fleuve. En
on aperçoit une ouverture de la largeur du fleuve, qui
effet ,
marque l'endroit d'où le pont a dû partir. 11 avait cent quatre toises de long
sur trente pieds de large. Un voyageur qui a visité les ruines de Babylone
'
dans la saison où les eaux sont basses , en a découvert des restes assez consi-
dérables, et INIignan a vu dans le sable des crampons de fer qui entraient
vraisemblablement dans sa construction. Si, a l'aide d'une suite de circons-
tances qui probablement se rencontreront, on pouvait faire des fouilles sui
les bords de l'Euphrate, et les débarrasser des sables qui les encombrent, on
découvrirait vraisemblablement quelqu'une des portes des vingt-cinq pas-
sages souterrains qui communiquaient du palais au fleuve : et si les recherches
étaient heureuses, peut-être rencontrerait on quelque trace de ce fameux
<«nnc/, bâti par Sémiramis, suivant Diodore, et par INitokris ,
suivant Héro-
dote , qui allait d'un palais à l'autre, en passant suiis le lit du fleuve, travail
> Rauwolf, qui voyageait en iSji. Son ouvrage est très rare.
70 DESCRIPTION DES KUINES DE UABYLÛNE.
regardé long-tems comme fabuleux , mais que nous voyons de nos jours se
renouveler à Londres.
» Le long de la rive orientale de l'Euphrate, un long monticule de briques
s'étend du nord au sud. Sa bauteur est d'environ quarante pieds ; sa largeur
varie suivant les accldens du fleuve. C'est le quai de la rive orientale construit
par Sémiramis ,
qui mit ainsi uae digue éternelle aux débordemens des eaux.
» Au sortir du pont sur la rive orientale on se trouve au milieu du quartier
le plus riche delà ville ; aussi les ruines se multiplient plus larges et plus im-
posantes ; des lignes infinies d'édifices se prolongent ; le sol se jonche de frag-
mens précieux, de morceaux de briques vernies, de vases d'albâtre, de nacre,
de perle de verre, circonstance qui appuie l'ancienne tradition, d'après
et
laquelle l'invention du verre appartient à la Babylonie.
»Le premier grand monceau de briques que l'on rencontre est une tour de
forme carrée, bâtie de briques cuites au four et couvertes d'inscriptions cunéi-
formes, et surmontée encore de restes de construction elle présente une cir- :
conférence de 200 mètres. Le tems n'a pas été là seule cause de la ruine de
cet édifice. Depuis la destruction de Babylone par Cyrus il a été pour tous les
peuples qui se sont succédé un ample magasin de briques, une carrière iné-
puisable de matériaux. Des fouilles y ont été opérées dans tous les sens sans ,
qu'y a creusés la main des hommes. Néanmoins, Ja position des ruines, leur
aspect général, la que
richesse des débris qu'on y trouve, tout fait penser
grand temple de Bélus. Une cir-
c'est là la tour carrée sur laquelle était bâti le
constance particulière vient donner un grand poids à cette conjecture. D'a-
près une tradition locale on avait enterré une ancienne idole babylonienne
dans le sable près de ces ruines. M. Rich fît faire une fouille et au bout de ,
poussa pas plus loin ses pénibles recherches. M. Ker-Porter vit le lion décou-
vert par M. Rich, mais déjà mutilé et privé de la tête; il se livra à de nou-
velles fouilles, et plus heureux que son devancier, il aperçut une statue
d'homme de granit gris renversée , haute de neuf pieds et large de trois, et qui
par son style barbare semblait remonter à une haute antiquité. Elle est en-
core maintenant à demi-enfouie dans le sable et exposée aux mutilations qui
ont déjà frappé le lion. Espérons que les circonstances permettront de la
quelle on n'aperçoit aucune haute végétation , s'élève sur la place des jardins
suspendus, un arbre portant tons les caractères de la plus haute vétusté, à
demi-déchiré par le tems, et ne montrant plus qu'au bout des branches une
apparence de végétation. Cet arbre, suivant la tradition mahométane, fut
préservé par Dieu dans la destruction générale , afin qu'Ali pût y attacher son
cheval. Du reconnu pour appartenir à une espèce
reste, les naturalistes l'ont
qui ne se retrouve que dans l'Inde, et qui par conséquent est étrangère au
pays. Voilà le seul débris de ce paradis ( irK^xvViVî-: ).
»Tel est l'aspect général du terrain qui fut autrefois Babylone. La désola-
tion y règne dans toute sa hideur. Pasune habitation pas un champ pas un , ,
Dans les cavernes formées par les éboulemens ou restes des antiques cons-
tructions , habitent des tigres , des chakals , des serpens et souvent le voya-
,
geur est effrayé par l'odeur du lion. Ces ruines sont un objf^t de terreur pour
toute la contrée : l'homme ne s'y arrête que pour détruire , les caravanes évi-
tent de les traverser , et ce n'est qu'en affrontant la mort que l'antiquaire peut
les observer et les décrire. C'est ainsi que s'est accomplie à la lettre la prédic-
tion du prophète Isaïe ', qui disait au moment de sa plus grande splendeur :
Cette question est traitée avec détail par Niebuhr, Kleine ^chriftcn, p. 208.
'
« Non
luibiiabitur iisque in fînem et non fundabitur iisque ad generalionem et
gênerai ionem ; ncc ponet ibi tentoria Arabs ,nec pastores rcquicscent ibi. Sed
reqiiiescent ibi bestiœ et replebuntur domus eorinn draconibus, et ha! ilabnnt ibi
slruthiones,et pilosi saltabunt ibi. Et rcspondebiint ibi ulidœ in œdibiis ejus,
et sirènes in delubris voluptatis. (Isaïe, cap. xiii, v,
11, 12, 20, etc. )
78 NOL'VELI.LS ET MÉLANGES.
EUROPE.
FRANCK. PARIS. — 7'émoignage rendu au zélé de différens évé(/nes
grâce parfaite plusieurs collections ([ui lui ont été demandées par les
.
tiques. Enfin l'évêque de la même ville a décidé que celte science serait
,
étudiée dans tous les séminaires du diocèse , et il a invité MM. les curés à
ho pourvoir delà carie géologique du département, que publie M. Trigt r.
Ajoutons que le Mans possède l'un des Musées d'histoire naturelle les plus
riches et les mieux entretenus qui soient en France, après ceux de Paris. »
que jour les derniers débris de notre vieille France, châteaux à gothiqdcs
tourelles, saintes cl mystérieuses cathédrales, hôtels-devilîe aux superbes
«t retentissans beffrois , abbayes, silencieux enclos. Des hommes, qu'af
llige l'indigne vandalisme de l'époque, viennent de créer une société pour
l'îlemême, et qui donnait les plus belles espérances. Deux autres prê-
tres, MM. Legendre jeune et Barré, étaient revenus en France.
M. Poncelel n'aura donc que seize prêtres au lieu de dix huit.
Et cependant le personnel du clergé devrait être plutôt augmenté que
diminué , surtout si l'on met à exécution le projet formé p;;r le vice-
préfet aposlolique M. Dalmond d'instruire , les nègres esclaves, et de les
marquant que de nos jours ce sont surtmil les !)oiis jocrnaox rédigés
, , ,
ASIE.
«Nous avons reçu avec un bien grand plaisir les Annales de PhilosopUie
chrétienne. Voilà un Journal sérieux et solide, et destiné à faire époque
dans l'Histoire de l'Eglise. On ne dira plus maintenant que ce sont les
prêtres seuls, avec leurs préjugés , qui défendent la foi catholique. Voilà
des savaus consciencieux , des philosophes distingués, des observateurs
impartiaux : la vraie science du siècle , en un mot , qui élève avec
force sa voix en faveur de la vérité, Cet ouvrage , lancé du haut en bas
dans la société, doit la remuer infailliblement, et y faire pénétrer le
e mettez en regard leur Dieu et le vôtre ; dites quelles ont été les pro-
» messes de l'un et de l'autre ; monlrez leurs actions et leur influence
"depuis le commencement du monde ; compulsez les archives de l'ido-
» latrie et de la philosophie humaine; comparez-les aux archives de la
L'église est trop petite pour contenir tous les Catholiques , Juifs, Grecs,
NOUVELLES ET MÉlANOES. 81
Arméniens, Musulmans, Bengalis, Proteslaus et seclaircs divers, qui
viennent les entendre prêcher. La lecture de la cathédrale ( protestante )
a été avancée , afin de retenir les Proteslans, le dimanche au soir, et
les empêcher d'aller entendre les Jésuites. Lorsque celte lecture se faisait
à la même heure que le sermon catholique , un grand nombre de Pro-
testans quittaient le prêche pour aller au sermon
GuERiN , Missionnaire.
Chandernagor, le aS décembre i854.
POSSESSIONS ANGLAISES. MADRAS. — Fondation d'une
église catholique par une Française. — On annonce qu'une princesse de
rindoustan , appelée par les indigènes la Eegum 3'Iootee Meliul , et par
les Européens y/ t/e'/e Mo?i/ret)(7/c, ayant laissé en mourant, à la fin de
i833, un It'gs considérable pour l'établissement d'un évêqne catholique
à Madras , le souverain ponlife a choisi ,
pour remplir ce siège , le doc-
leur Doniel O'Connor, natif de Cork en Irlande , et provincial des Au-
guslins de cette île.
EMPIRE BIRMAN. —
• Etat du Christianisme dans quelques vil-
les uns des autres de 4 à 10 milles , dont les habitans professent le Catho-
licisme. Ces villages sont ceux de Mounths, qui contient 26 maisons;
Khyoung-yo i5 Khjan-ta Voawa 100; Khyoung-oo i5
, i Ngabelt, , , ;
quil établit dans celte partie du territoire birman. Beaucoup de ces Chré-
tiens attestent leur origine par la couleur de leurs yeux et de leurs che-
veux ; mais outre les descendans des prisonniers de Syriam , on assure
que dans ce village et dans un autre près Mouttoliobo y a aussi un , il
racan ,
qu'ils furent faits prisonniers et amenés dans ce lieu à une époque
aussi reculée que celle du ^o*' roi , en remontant dans l'histoire, à dater
AFRIQUE.
EGYPTE. — Vérification de rjueU/iies animaux sculptés sur les édi-
girafe, Véléphant , elle tigre conduit par un éthiopien. Parmi les animaux
dont les analogues se trouvent à l'élat vivant, il y en a aussi un très-
grand nombre d'imaginés. Enlre les reptiles et les poissons figurés , on
reconnaît le crocodile , tt le professeur Sati a cru pouvoir en rapporter
quelques autres aux seri'asaluius oiilianus . cjprinus lepidoius , characinua
et lieterobranchus anguillarius.
Oi()(iogif(X,|iljk
On n'apprendra pas sans un vif plaisir, mêlé d'une plus vive surprise ,
l'Atlas , 5o fr.
|3§iC(5S0|ir)ie»
s'en convaincre, il suffit de jeter les yeux sur ceux à qui cette
faculté manque. Y un ohjet plus pénible à voir qu'un fou?
a-t-il
Tracer ses devoirs envers Dieu , envers ses semblables , envers lui-
même.
Ces philosophes, qu'on appelle Rniionatisies, itrocidcni par voie de dé-
duction.
Ne vise qu'à atteindre les faits primitifs , pour s'en faire un point d'appui.
Du reste , elle déclare hypothétiques les hautes spéculations de l'école
Rationaliste.
De leur côté, les partisans de la Tradition ont prolesté contre les pré-
tentions exagérées du Rationalisme.
Ces prétentions, suivant eux, seraient mal fondées;
Ce ne serait qu'une illusion de l'orgueil.
Ils ont dit que le Rationalisme tendait à inspirer le mépris des Traditions,
Et qu'il amenait à conclure l'inutilité d'une Révélation Surnaturelle.
Ils ont prétendu que le Rationalisme devait engendrer le Scepticisme ;
Nous dirons que le Scepticisme n'est qu'un jeu d'espril , quand il veut
s'attacher à détruire les notions du Sens intime ;
§• II.
Ces inveitignlion8 sur les lois que suit la Raison clans son développe-
uicnl inlellectuel , nous ramèneront à stulir de quelle importance est le
Langage.
Celle imporlance csl lelle que des pliilosophos oui délini la Logique,
une langue bien faite.
Sans adopter celte déGnilion, nous ferons observer que sans le langage,
les principales facultés de Icsprit humain , et uotammeul la faculté de
raisonner , seraient inertes , endormies.
Ledévcloppemcnl de l'esprit humain présuppose donc la formation da
langage ;
La Loi religieuse
De fixer le principe de la Science morale.
A quoi cette double tentalive a-t-elle abouti? d la confusion.
§111.
L'enseignement Traditionnel est en effet une des conditions premières
du développement dt; l'inlelligeuce humaine.
Au moral, aussi bien qu'au physique, notre individualité se lie à ce
qui précède , se rattache à se qui doit venir ensuite.
Nul homme n'a le droit de se mettre à l'écart ;
De l'ancienneté
Du fonds.
Si la vérité religieuse n'y était pas contenue ,
Il se trouve que ce fait était consigné depuis plus de 5,ooo ans dans la
Genèse.
La Géologie parvient-elle à marquer la suite des révolutions qu'a subies
le globe terrestre ?
miracles.
Le dernier mot de la Piaison humaine doit être :
R... g.
92 SAINT FRANÇOIS DE SAINES.
V\\VVV\V%%'\VV\\V\V\V\V\VVVVVVVVVVV\V\X\VV\^VVVVVVVVVVV\V\\\VV\VVVVVVX'^VV\\A'VVX\'V-V\'VVl'VVV^'\aV
iiiUxdnxc xdii^m$(r
Le tnyslicisme religieux dans ses rapports avec notre nalarc et notre siè-
«populace de Londres •. »
Comme dans tous les tems il y a eu des âmes altérées d'amour
et de vérité, qui n'ont pu trouver ici-bas leur céleste aliment,
des cœurs prédestinés à la souffrance et noyés dans la tristesse,
de sublimes intelligences pour qui la terre n'avait pas d'assez
vastes horizons, il y a eu dans tous les tems des mystiques.
Le Christianisme qui, dès son aurore, entraîna dans son orbite
immense tout l'univers moral, s'incorpora en quelque sorte le
mysticisme, et lui ouvrit vers le ciel des chemins inconnus où
il se perdit avec délices. Son nom même fut tellement propre à
la langue sacrée qu'il devint presqu'un mot de dérision et de
scandale pour les profanes. Les premiers mystiques chrétiens fu-
'
Considérations sur le dogme générateur de la piété catholique, par l'abhé
«^erbet , p. 107.
SAINT FRANÇOIS DE SALES. 9S
rent ces solitaires de la Thébaïde, qui, voyant qu'il n'y avait
plus rien à faire dans cet empire Romain dont la vie se retirait
avec la gloire et la vertu , allèrent , dans le silence du désert et
dans les profondeurs de la méditation , créer en eux l'esprit nou-
veau qu'ils soufflèrent ensuite sur le monde pour le ranimer.
Au moyen-âge, tous les esprits supérieurs, non pas seulement
les plus méditatifs et les plus recueillis, mais encore les plus
actifs, les plus mêlés aux luttes et au mouvement du siècle, fu-
rent plus ou moins mystiques dans leurs conceptions ou dans
leurs œuvres. C'est le mysticisme de Colomb qui découvrit le
nouveau monde. Les S. Bernard et lesS. Thomas, ces rois
de la pensée, ces anges de l'Ecole^ comme on les appelait, qui,
du fond de leurs cellules avaient la main dans toutes les grandes
affaires du monde, ont laissé, jusque dans leurs écrits polé-
miques, des traces et je ne sais quel parfum de cette vie inté-
rieure et solitaire où ils aimaient à reposer leurs âmes fatiguées.
Plus tard, Ste. Thérèse teignit des reflets brillans d'une imagi-
nation espagnole, son mysticisme de femme et de chrétienne.
Comme abîme, comme elle anéantit dans un Océan sans
elle
fond de lumière et d'amour toutes les facultés, toutes les puis-
sances de son être! que de grâce aussi dans son vol, que de
suavité dans ses accords, lorsqu'elle déploie vers le ciel ses ailes
d'ange en chantant une hymne au bien-aiméî Mais le livre où
il faut aller puiser comme à la source la plus pure le mysticisme
'
Voir la vie de S. François de Sales , Evêque et Prince de Genève , ornée
de sou portrait et d'un modèle de sou écriture ,
par M. Loyau d'Amboise
au fort vol. in-8'. Paris, cbez J.-J. Biaise, libraire, rue Férou , N° a4-
Prix, 5 fr.
SAI^T rii.vNçois uz salfs. 97
» marques de toute bonté. Avant que d'avoir la langue desnouée,
» il parloit désià distinctement par les belles démonsti-ationsde
pses innocents déporlements. incomparablement beau,
Il étoit
Dieu et ma mère m' aiment bien ! telles furent les premières pa-
roles de François, et quelles douces et divines paroles tout est !
l'onction aient coulé pour eux avec le lait. Faut-il s'en étonner?
lecœur brûlant et expansif d'une mère chrétienne n'a-t-il pas
dû passer souvent tout entier dans son enfant ? Si les hommes
qui nous instruisent sont maîtres de nos idées, les femmes qui
nous élèvent ne sont-elles pas maîtresses de nos sentimens? Il
y a dans le regard qui Je premier s'est reposé sur nous, dans la
voix qui la première a murmuré à notre oreille des mots d'a-
mour, tme puissance de séduction à laquelle les âmes bien nées
ne résistent guère. Ce sont les larmes de Monique qui ont effacé
du front d'Augustin les souillures du monde; c'est cette austère
leçon de Blanche Mon fils , j'aimerais mieux vous voir mort que
:
lui, elle le conduisit sous un vieux chêne où elle lui avait fait
tant de fois admirer Dieu dans ses œuvres, et lui montrant au
98 SAINT inAKÇOIS DE SALES.
loin le clocher de l'église où il avait reçu le baptême , elle lui dit
dit, lui qui a déjà tant fait pour son salut! Heureusement il
existait un remède souverain à ce mal intérieur qui aujourd'hui
nous accable et nous tue, nous, hommes de peu de foi; le re-
mède, François de Sales le connaissait. Il se prosterna contre
terre avec grande abondance de larmes, il pria la Vierge de lui
tendre une main propice et de le consoler, puis il se tourna vers
SAINT TnANÇOIS DG SALES. 99
Dieu , et lui demanda que d s'il voulait le repousser de son sein
» après sa mort, il lui laissât du moins le bonheur de l'aimer
» pendant sa vie ! qu'il lui accordât encore ces consolations du
» sanctuaire, ces rêves mystiques de l'autel qui l'avaient mis sur
B la terre en possession de la paix du ciel. »
vie, dans tous les écrits du saint évéque. Elle aimait en effet à se
produire, à se répandre en biciifaisantes effusions, et n'ayant
rien à caclier, elle se laissait volontiers pénétrer à fond, sem-
blable à ces sources limpides qui ne laissent entrevoir sous le
crislal de leur onde que des coquillages dorés et des herbes
fleuries. ïl ne faut pas croire pourtant qu'elle fut toujours sans
trouble et sans tempête. En général, le monde juge mal les
saints, parce qu'il ne les comprend pas ou qu'il ne veut pas les
assez chasie, aucune image n'est assez vive ni assez pure pour
peindre une pareille amitié; aussi, pour se l'exprimer à eux-
mêmes, ils avaient inventé je ne sais quel langage inconnu
jusqu'alors et que depuis nul n'a osé employer.
,
» —
Vous faites bien de n'avoir nul soin de votre âme, et de
BV013S en reposer sur moi. Vous serez bien heureuse si vous
» continuez. Dieu sera avec moi pour celte conduite et nous ,
«fais qu'un même désir, que mêmes prières pour toutes deux,
«sans division ni séparation. Je suis vôtre; Jésus le veut et je le
» suis. »
N'est-ce pas ainsi qu'on parle au ciel ? n'y a-t-il pas là un
av;int-goùt des saintes et éternelles amours? Joies du sanc-
tuaire, délices de la prière, craintes, espérances, ravissemens,
extases, vie présente, vie future, tout était en commun entre
le père et la fille. Madame de Chantai tenait sa conscience ou-
verte comme un livre, devant son doux et sévère confesseur,
été bien précieux, écrits par un tel homme et sur une telle
vie mais ils ])euverit être jusqu'à un certain point remplacés
!
soit par les lettres du Saint, qui sont en grand nombre, et qui
nous dévoilent, avec la force de son âme, les principaux évé-
neraens de son ministère apostolique; soit par un livre émané
d'un témoin oculaire, d'iuinarrateur fidèle et naïf de sa vie
privée, Vesprit. de saint François de Sa/es, par le Camus, évéquc
deBelley, ouvrage sans méthode et sans art, mais rempli de
saillies charmantes, de réflexions, de sentences, d'anecdotes
104 SAIM FRANÇOIS DU SALES.
V>,VVl*V>^VVlVVA*VV\»^VVVVWVVVVVVV>»->/VVVWvV»«»»VVVVVVXVVVXV>^VVVV\VVVV>/VVVVVVV^^
'
Vol in. 12. A Paris, chei Meycr, rue du Pot-defcr, n" 8. Prix, a fr.
106 REVUE UE LIVRES NOUVEAUX.
r> donc à la pratique de la morale évangélique qu'il s'agil de rap-
1) peler les chrétiens.... Pour atteindre ce but, l'auteur a voulu
»
gile n'est pas wjoins possible dans Cêtat du mari !ge que dans tout
autre étal , dans les rangs les plus élevés que dans les conditions les
plus humbles.
Elise esi une jeune fille placée, par sa naissance et sa position
sociale, au milieu des séductions du monde, assujélic par con-
séquent à toutes est convenu de décorer du
les servitudes qu'on
nom d'usages et de bienséances. Mais elle a le bonheur, plus
rare peut-être qu'on ne pense, d'avoir reçu une éducation chré-
tienne e'est-à-dire qu'on ne s'est point borné à lui enseigner
:
dans nos plus intimes facultés. Ainsi préparée, elle arrive dans
le monde bien résolue à tenir une conduite en harmonie avec
«note dont le vœu nous sera sacré. Elles font'le récit d'une vie
ode passions bien déplorables où tous les caractères du roman
9 se trouvent réunis à un très-haut degré. C'est tout ce qu'il nous
» permis de dire aujourd'hui poursaîisfaire le lecteur curieux;
est
Bencore nous en serions-nous dispensés, s'il n'eût pas fallu ex-
«pliquer comment un livre tout de morale et de réflexion por-
j»tait un titre qui promet de l'action et des événemens. »
Vol. in-8' ; prix. 7 fr. A Paris, ciieî Toiiloase, rue tlu l<'oinSa!iil-
Jacques , n° 8.
108 RUVl'E DE LIVRES NOUVEAUX.
«ne parmi les bois, au bord de la mer. La beauté des
terre,
perspectives, le calme de sa nouvelle existence, et plus que tout,
l'aide de la grâce .d'en haut, réveillent en lui des idées reli-
gieuses oubliées depuis long-tems. Les premiers élémens de la
bibliothèque, qu'il se hâte de former, sont : la Bible, S. Au-
gustin, Bourdaîoue, Fénelon, Bossuet, Louis de Blois et les plus
célèbres écrivains religieux de ces derniers tems. a J'allais, dit
jiArtluir, de ces livres à mes travaux, de mes travaux à la con-
Dtemplation de la mer,chaque fois des hymnes de
el c'était à
«reconnaissance et des actions de grâce. Le peu de relations
B qu'il me fallut garder avec les hommes fut d'abord mêlé de
» tristesse, de plaintes, d'amertume mais la méditation de mes
;
«la résoluiion de ne plus passer un seul jour sans écrire les pen-
Bsées qui avaient le plus répondu aux besoins et aux scniimens
» secrets de mon âme, dans ces excellens livres qui étaient de-
svenus mes confidens et ma joie. »
Telle est à peu près toute la matière du livre. Arthur rappelle
ces divers passages choisis avec une affectueuse attention et dans
le même ordre qu'Us ne sont offerts à lui. Il cite tour-à-tour les
Pères et les ascétiques, S. Augustin
Ballanchc, S. Jean Cli-
et
maquc et le ihéosophe Saint-Maiiin. Ceci n'est point une aride
compilation ; l'auteur a soin d'expliquer les choses obscures
de préparer de faire ressortir les plus beaux en-
les trantiitions,
COMÈTE DE HALLEY,
Qll DOIT PASSER Ali pÉRIHÉLIE EX NOVEMBRE l855.
calcul précis de cette date Car de son lems, la science n'était pas
assez avancée pour qu'il pût déterminer avec exactitude les ir-
régularités de la route de l'astre, irrégularités occasionées
par son passage auprès des autres corps de notre système plané-
taire, tels que Jupiter, Saturne, Uranus et la Terre.
L'astronome fiançais Clairaut entreprit plus tard ce calcul
aride, dont le l'ésultat devait confondre les plus incrédules, et
montrer que la comète emploierait pour revenir au périhélie
i 2 mars 17 5g.
L'intervalle de soixante-seize ans finissant à l'année présente
iS55, on conçoit que le retour de celte comète, le deuxième
prévu parles calculs humains, ait excité l'altention des astro-
nomes. Aussi se sont-ils occupés du soin de calculer le moment
précis où elle passerait le plus prés du soleil, c'est-à-dire au péri-
liéùe. M. Damoiseau, du bureau des longitudes, Vï, il y a quelques
7 novembre.
Depuis ces premières recherches, les astronomes ont recon-
nu que la masse de Jupiter, qu'on avait supposée égale à la
1070^ partie de celle du Soleil, en était la JoS^" partie en adop- ;
' Celle planche fait partie de celles que publie le Magasin pittoresque,
et nous cédée obligeamment par M. Lachcvardièrc. directeur de ce
a été
recueil , un des plus savans et des plus utiles de tous ceux qu'on a quali-
fiés dans ces derniers tems , de publication à bon marché. Prix , 5 fr. par
an , rue du Colombier N» 3o,
116 CARTB DB LA MARCHI
CARTE DE LA ROUTE
QUE SUIVRA DANS LE CIEL LA COMETE DE HALLEY, EN l835.
DE LA COMÈTE DE HALIEY. 117
Nous allons maintenant insérer ici quelques détails sur la
marche, la distance, la couleur, le jour de l'apparition et le
retour de cette comète, d'après l'article que M. Arago a publié
dans V Annuaire du bureau des longitudes de i835.
La Comète se trouvera
Le 20 août i835 près de ? du Taureau.
Le 28 entre les Gémeaux et le Coche»:
Le 1 1 idem.
Le 12 dans le Bouvier.
Le i3 dans la Couronne.
Le 1 5 entre Hercule et le Serpentaire.
Le 19 dans Ophiucus.
Le 31 idem.
Le 16 novembre près de n (ï Ophiucus.
Le 26 décembre dans le Scorpion près (X'Anlarès.
DISTANCE DE LA COMETE.
leur signale.
En i5o5, la comète de Hailey avait un t clat extraordinaire;
en 1456 elle traînait à sa suite une queue qui embrassait les
deux tiers de l'intervalle compris entre l'horizon etlc zénith ; en
1682, quoique notablement aCTaiblie comparativement aux ap-
paritions de i3o5 et de i456, elle fut classée parmi les comètes
brillantes, et la quevie avait encore 5o°; en i^Sq, son apparition
n'aurait certainement occupé que les astronomes, si elle n'eût
été la première comète annoncée long-tems à l'avance. Ces
faits semblaient établir que les comètes vont graduellement en
A. B.
neur»s M lej
7 » point de coucher.
• > passage au méridien à . .
j8 lever à 3o soir.
n I passage au méridien à . 45 .
OEUVRES DE D'ANVILLE,
PUBLIÉES PAR M. DE MARNE,
connu les anciens royaumes mieux que ceux qui les avaient
visités, car nous avons rectifié les historiens, les uns par les au-
tres,en comparant ensemble toutes leurs observations.
s'il est un savant à qui nous devions une profonde recon-
Or,
naissance pour les facilités qu'il a données à l'étude de l'anti-
hommages à ces savans qui sont là, partageant avec eux les
sans aucun doute celui d'une édition des œuvres de d' Jnvilleà.
la(iuelle il a travaillé jusqu'à sa mort. Seul possesseur de tous
les manuscrits , dessins planches et caries du célèbre géographe,
,
d'Anviile, dont elle parle comme si elle avait été associée à tous
les travaux et à toutes les pensées de son mari.
Avoir fait connaître l'éditeur et ses travaux, c'est déjà avoir
fait connaître M. d'Anviile et ses œuvres; cependant nous croyons
devoir ajouter quelques nouveaux détails sur ce géographe
célèbre.
M. d'Anviile semble avoir été créé tout exprès pour faire
avancer la science et l'élever tout d'un coup à une perfection
qui étonne les siècles qui suivent. Dès son enfance, son
goût pour la géographie se manifesta, et bientôt se changea
en passion. A peine avait-il douze ans, nous dit M. Dacier,
qu'une carte géographique tombée par hasard entreses mains,
et la lecture de quelques historiens latins, décidèrent la
Aussi avait-il coutume de dire de bonne foi, que pourvu que l'ou-
vrage des autu/uUés d' Homère par Feithius et la Gnomologie ou le
recueil des Sentences du môme poète, parDuport, nous restassent,
on pouvait très-bien se passer de VUiade et de VOdyssée. Dans
tout lepoëme du chantre d'Achille il ne lisait que les noms ,
du père du Halde.
0° Carte d'Italie,
9° Les quatre parties dv\ monde, avec les corrections faites aux
autres caries.
lo" Les deux hémisphères, présentant l'ensemble de ses tra-
vaux sur la géographie moderne.
La carte d'Italie fut si exacte, que le pape Benoît XIV ayant ,
rer une chaîne de triangles dans tout l'intervalle des deux mers,
les corrections qued'AnviUe avait faites aux cartes de Sanson et
de de Lisle, réduites de plusieurs milliers de lieues carrées, se
trouvèrent confirmées par la géométrie.
Mais le grand mérite de d'Anville , celui surtout qui a fait
faire un pas à la science, et jeté un jour nouveau sur l'histoire
que dans toutes les paroisses d'un diocèse, il fut dressé en même
tetns el uniformément, par une méthode aisée à pratiquer, des
cartes et des mémoires particuliers qui pussent fournir des raa--
tériaux suffisans pour faire la carie générale du diocèse ou de
la province,
3° Le traité des Mesures itinéraires anciennes et modernes,
formant la une des plus utiles qu'ait
troisième dissertation , est
composées M. d'Anville. On ne saurait se faire une idée des ou-
vrages qu'il lui a fallu consulter et des innombrables compa-
raisons qu'il lai a fallu faire , et surtout de la sagacité qu'il lui a
fallu mettre en œuvre pour venir à bout de constater la longueur
exacte des mesures anciennes. Voici le dénombrement de ces
mesures-, lequel donnera une idée de l'ensemble des travaux:
pied romain et pied grec, le philétérieu ou alexandrin et le dru-
sien palme, majeur et mineur; coudée', orgye; mille romain,
;
dire ne furent pas conformes à ceux obtenus par les savans qui
,
PUBUÉtS VAR M. U£ MAS>F.. i27
ans.
2° Plan de carte, ou châssis pour dresser des cartes particu-
lières sur les lieux.
ô" Carte du Delta, pour le schêne égyptien et le stade qui
servait à le composer.
4° Carte delà route depuis Rimini jusqu'à Milan.
5° Carte des voies romaines autour de Rome, pour le mémoire
sur cet objet. ^
but de faire connaître les noms donnés par tons les voyageurs
modernes aux lieux décrits par d'Anville.
L'ouvrage est terminé par une nomenclature des noms an-
ciens employés dans les cartes , ayant à côté les noms mo-
dernes.
Voici les cartes faisant partie de ce second
volume :
Romains.
4° L'Italie ancienne.
5° La Grèce ancienne.
6" L'Asie mineure et la Syrie.
7° La Palestine.
8° L'Inde ancienne.
9° L'Egypte ancienne '.
' liCS Cartes de géographie ancienne, que nous venons d'énuraérer ici
Paris , chez Piquet , quai de la Monnaie. — Nous avons déjà dit que l'ou-
vrage entier, accompagné de l"^</as de 17 Carlo.», se trouve chez Levrault»
rue la Harpe. Prix , 5o fr.
ÏXIST. DE DIEU PROUVÉE PAR LES MERV. DE LA NATURE. 129
laisse pas que de s'y faire encore reconnaître à des traits non
équivoques. Aujourd'hui, nous allons, toujours en nous servant
des preuves apportées par M. Virey, répondre aux différentes
objections que l'on fait contre la Providence, tirées de l'exis-
tence des animaux malfaisans, des plantes vénéneuses, etc.
faisans, sont utiles dans la nature. Par exemple, sans les ani-
maux carnassiers, quelle puUulation innombrable de souris,
de reptiles et d'insectes nuisibles de toute espèce dans le monde?
Combien de cadavres infects, de vermines, d'impuretés,
d'immondices, empesteraient l'atmosphère et empoisonne-
raient les eaux, sans les espèces déprédatrices qui en délivrent
la terre? On se plaint des ravages de tant de petits oiseaux dans
nos moissons; cependant, lorsqu'on détruit cesinnocens vola-
tiles, nous sommes accablés d'insectes rongeurs, d'autant plus
mais l'homme qui se fait centre , et qui veut que tout conspire
à son bonheur parla ruine même des autres créatures, l'homme
regarde comme injustice, comme un mal réel, tout ce qui
contrarie les intérêts de son égoïsme. Cependant la nature ne
l'avait couronné roi du monde que pour exécuter des lois justes,
et à condition qu'H y serait subordonné lui-même. A quels
titres en effet , les autres créatures doivent-elles s'immoler à ses
corps par la parole, il les grave par l'écriture, enfin il vit par
le cerveau, dans un monde rationnel, tout autre que le monde
physique dans lequel sont plongées les bêtes brutes. C'est dans
misères de l'homnie, que ne devait-elle ])as être lorsqu'elle soiiil des luaias
de Dieu , belle , sainte , amie de l'homme.' ( N. du D. )
158 LXI3TENCE ET PROVIDLNCE DE DIEU,
' Tiré da Nouveau Dictionnaire d' Histoire naturelle , publié chez Deler-
villc. Vou- Ylntroduction , et les articles Création et Génération.
DESCKlPTiON DKS RUINSS DB UABYLONE. 141
Après avoir, sur le récit des voyageurs, dressé l'inventaire de ce qu'il nous
reste de Babylone, et parcouru un à un ces morceaux informes , après en
avoir déterminé sur leur aspect actuel l'usage et la conformation antique,
M. RaoulRochette va décrire ces mêmes monumens selon les témoignages
des écrivains anciens, et demander à des témoins oculaires l'impression que
cette ville avait produite sur les esprits aux jours de sa splendeur. Le résul-
tat de son premier travail a été de reconnaître dans une masse de ruines, sur
la rive orientale de l'Euphrate , désignée encore aujourd'hui sous le nom
d'Al Casr ou le château ,\ç. célèbre palais aux jardins suspend iix , et dans un
sur Artémidore , et surtout sur Aristobule. Les autres noms sont fournis par
des écrivains demeurés étrangers à toute l'antiquité grecque et romaine , les
proplicles hébreux ; ils ont pour la plupart vécu à Babylone , en ont observé les
monumens et les mœurs,
et les ont décrits avec exactitude. Les anatlièraes
qu'ils lançaient sur elle, témoignent de sa grandeur, en présageant son dé-
sastre, et éclairent ainsi cette grande cité d'un jour à la fois brillant et si-
nistre.
L'origine de la tour et du tetnple de Bclui se confond dans les traditions bi-
bliques avec celle de la tour de Babel. ( Voir la note A, à la fin de l'article.
)
Quelques voyageurs modernes ont cru retrouvera la fois les deux monumens
dans une seule ruine sur la rive droite de l'Euphrate , mais ces traces évi-
dentes du feu du ciel qu'elle porte encore , et qui indiquent la lourde Babel
sont une réfutation sufBsante de ce système. La tour de BcIus,sut le côté
oriental du fleuve, fut commencée à une époque très-reculée , mais sa cons-
truction ne fut pas terminée, ou du moins était déjà altérée par les siècles ,
progrès, son influeuce sur les nations qu'il a conquises sa décadence inté- ,
rieure, sont autant de mystères. Il est certain cependant que c'est un assem -
blage de peuples nomades qui, parti des montagnes situées entre la mer
Caspienne et le Pont-Euxin se répandit comme un torrent sur les contrées
,
méridionales , et vint vers l'an 63o avant J.-C, établir à Babylone le centre
d'un vaste empire. Cette domination qu'on ne saurait comparer qu'à celle
,
pou8s«« avec ion roi Nechao , était envahie passag«r«aient. Eu mvnib tems
le culte de Mithra l'avait remplacé dans la foi des peuples comme Persépo- ,
lis avait succédé à Babylone. Darius osa violer par sa présence le sanctuaire
du Dieu. Xerxès , son Gis , pendant «a lutte contre les Grecs, s'empara des
richesses que contenait le temple , mais ne le détruisit pas , comme plusieurs
savuns l'ont pensé; car Hérodote le visita environ trente ans après , et le trou-
va, encore debout : sa description en fait foi ». Alexandre ( o3o avant J.-C. )
qu'il aurait fallu dix mille hommes pendant plus de deux mois pour déblayer
seulement le temple des ruines qui l'entouraient. Il faut entendre par ces
ruines , non pas les débris même de l'édidce , mais ceux des habitations sa-
cerdotales, comme nous nous en convaincrons bientôt. Cependant le projet
d'Alexandre n'eut pas de suite, sa mort vint en arrêter l'exécution , et em-
porter avec sa dernière pensée , le dernier espoir de Babylone.
Après lui, Seleucus Nicator, celui de ses généraux qui resta maître de
cette province, transporta Babylone dans une ville nou-
les babitans de
velle, et peu éloignée, de son propre nom. Mais il garda
qu'il appela Sélciicie,
encore quelque respect pour le temple d'un Dieu presque oublié, et permit
à ses prêtres d'habiter dans son enceinte, pour conserver ainsi à Z)t7«s ses
de la ville, et qui était seul debout avec ses murailles, qu'il compare à celles
et qui présentait deux stades sous toutes ses faces. Cet espace était destiné
'
aux habitations des prêtres c'est un trait particulier à l'Orient que cette
;
trouve encore aujourd'hui des exemples dans les temples de l'Inde. Xèno-
phon , dans sa Hctrailc des dix mille, dont il fut l'historien et le héros, are-
marqué des temples semblables qui jouissaient du droit d'asile. Le Birs'
Nemrod est aussi élevé en retrait, et trois de ses huit étages subsistent encore.
Celte forme ,
que l'on croyait particulière à la tour de Bélus a causé l'erreur ,
que nous avons réfutée plus haut. On montait d'un étage à l'autre par des
escaliers extérieurs. Au centre de l'édifice était une grande salle, ornée de
sièges somptueux et destinée à servir de lieu de repos. Au faîte s'élevait le
temple de Kélus, dans lequel il 5' avait une table d'or et un lit de même
métal, mais sans aucun simulacre ; la statue du dieu, cachée dans une cha-
pelle intérieure , était d'or , ainsi que les meubles et les autels qui l'entou-
raient. De ces deux autels, le plus petit servait aux sacrifices d'animaux à la
mamelle, et le plus grand à l'immolation des animaux adultes. Outre cette
première statue assise, il y en avait une autre debout, un pied devant
l'autre, et dans la position d'un homme qui marche; elle était en or, tra-
vailléeau repoussé, et présentait une hauteur de douze coudées. Telles sont
les richessesque contenait le temple de Belus, richesses qui, suivant les
calculs d'Hérodote, ne s'élèvent pas à moins de cinquantc-ijuatre millions de
francs, et dont les rois Mèdes, successeurs de Cyrus, s'emparèrent succes-
sivement. La lettre de Jérémie qui suit la prophétie de Baruch, nous donne
,
sur ces simulacres les plus précieux détails, et nous apprend que le roi allait
les adorer tous les jours '. Il est évident qu'il faut entendre par là, non pas
les rois Mèdes, qui professaient une autre religion et qui ne résidaient pas à
Babylone , mais les anciens rois Ghaldéens.
ressemblance de ce temple avec les édifices mexicains, dans notre N' 19,
tome IV. page 34 des Annalet.
> Baruch, ch. ti, vers. Ttj.
TAR M. RAOUL-ROCHBTTE. 14S
Outre ces statues d'or, temple de Bélus contenait des images de toute
le
forme et de tout métal, et possédait les riches offrandes dont l'avait décoré
la piété des fidèles. Diodore prétend qu'il y avait une statue en or, haute de
'
soixante pieds et du poids de quarante talens ; mais il semble qu'il est ici
l'écho d'une de ces exagérations nationales dont aucun peuple n'est exempt.
Sur le faîte de l'édifice étaient placées trois statues d'or battu, de grandes
dimensions, qui représentaient des divinités désignées par les Grecs sous les
noms dti La première, celle de Bel, qui est souvent le
Zciis, Rheai'.t liera.
symbole du «o/c(7, était debout, un pied devant l'autre, dans la position de
marcher. Cette attitude se retrouve dans une foule d'images des dieux
égyptiens, et est reproduite également dans les monumens du premier âge de
la Grèce. La seconde, celle de Rlica, c'est-à-dire de Mylitta était cette ,
Chaldée comme
dans l'Inde et l'Egypte, on donnait aux représentations
figurées des idoles, répondent à une même idée, la grandeur physique,
emblème de la puissance et de la grandeur morale.
Sur la plate-forme, qui dominait tout le monument, était un observatoire
où les prêtres se livraient , suivant les dogmes de leur relio-ion à l'étude
assidue des révolutions célestes. Le résultat de leurs observations , inscrit sur
des briques cuites au four, qui lors de conquête des Grecs remontaient la
dit-on à dix-neuf siècles , fut adressé par Alexandre à Aristote. Les murs des
,
de Daniel ». Ils vivaient avec leurs femmes et lenrs enfans des présens offert!
' Liv. 2.
* Prophétie d« Daniel , cap. xiv, vers. i4.
146 DEscnimoN vzs kuinis nn kabyloîîe,
en nature au dieu, et tous les jours on mettait sur la table d'or dont nous
avons parlé , de nombreuses provisions que les prêtres venaient consommer ,
n'est pas sans exemple dans l'antiquité. M. Muntcr affirme que l'on voit en-
core sur les ruines du temple de Bélus des traces de ce passage secret ». Les
voyageurs ne disent rien qui puisse justifier ce fait. Mais on a trouvé dans le
ou agirJsis.
Outre les inscriptions dont nous venons de parler, les murs du temple de
Bélus présentaient les images d'animaux monstrueux , dont Bérose nous a
laissé la description. « Il fut un tems, dit-il, où tout était ténèbres et hu-
• midité ^ , au sein desquelles se produisirent des êtres monstrueux, sous des
• formes singulières C'étaient tanlût des hommes à deux aîles, ou à quatre
n aîles et à double visage , ou des hommes qui réunissaient les deux sexes,
«hommes et femmes à la fois. Tantôt d'autres hommes qui avaient des cuisses
»et des cornes de bouc, ou des pieds de cheval , ou la partie supérieure du
• corps d'un homme et la partie inférieure d'un clieval, comme des hippo-
• centaures. forma aussi des taureaux portant des têtes humaines, des
Il se
• outre des poissons , des reptiles, des serpens et d'autres bêtes étranges, qui
• ont changé entre eux de figure. Telles étaient les images consacrées dans le
• temple de Bélus 4 . •
Voici les emblèmes bizarres de la religion des Babyloniens , voici les objets
de leur culte mais au fond de ces écarts de la pensée, nous découvrons une
;
Dans le chaos, dans cette confusion inerte de tous les éiémens c'est Veau qui ,
domine , les êtres subsistent en germe , mais informes et mêlés ; leurs organes
• Id.Ibld.
« Eeligiondcr Babylonier, in-^", «827, page 86.
* SxÔTOç xai ûSw^.
4 Comme nous n'avons pu saisir complètemeut la traduction de M. Raoul-
Kochette, nous avons pris le parti de traduire ce morceau sur le texte grec,
îl est tiré de la chronographic des Syncelle. Les divers fragmens que les au-
teurs anciens nous ont conservés de Bérose, ont été réunis plusieurs fois, et
notamm«nt dam la tomsxv da la Bibliothèque grecque de Fabriciu».
PAR M. RACUL-llOCnEïTE. 147
s'assemblent au hasard sans arriver par l'agencement des parties à l'harmonia
de l'ensemble. Cette doctrine a été développée à la fois sous ses côtés scien-
tifiques et sous ses côtés religieux, par la philosopliie et la mythologie.
Comme tant d'autres caractères de la civilisation, elle a passé d'Asie en
Europe. Thaïes regarde l'eau comme principe de l'univers ( ii^u^'j ivxvroiv
«joyij ) », et son opinion est suivie par une grande école toute entière, et
devient la based'immenses spéculations. En même tems, nous voyons pa-
raître de toute part ces êtres qui présentent un mélange confus des carac-
tères de différens genres composés bizarres de l'homme et des êtres qui lui
,
cherches , et ,
par la comparaison de l'art oriental avec les monumens primi-
tifs de la Gièce, il cherchera la filiation de ces deux peuples.
à ces symboles mythologiques. Dans cette leçon , le même sujet amènera en-
core dans son développement des questions importantes et des comparai- ,
sons intéressantes. Après avoir examiné les figures qui ornaient les murs des
temples, le professeur va rechercher les simulacres qu'on y adorait , et les
considérer à la fois sous le double aspect de leur forme extérieure, et de la
grandeur du Dieu. Les historien.': grecs, pleins de récits des pn'treE, et frap-
pés de la magniûcence de ces temples, ne craignent pas d'affirmer que ces
statues sont d'or massif, et de leur attribuer un poids immense. Ces témoignages
ne doivent pas être acceptés sans contrôle. Les écrivains grecs , sous le coup
d'un spectacle étrange , exprimaient plutôt une admiration naïve et crédule,
que le résultat d'un examen éclairé. Ils racontaient ce qu'ils avaient entendu,
sans songer à le vérifier, sans peut-être le pouvoir. Par bonheur, nous avons
des contemporains dont les renseignemens sont irrécusables, des observa-
teurs que leur position préservait des prestiges d'un spectacle merveilleux, des
témoins auxquels leur religion interdisait un enthousiasme irréfléchi, et ces
contemporains, ces observateurs, ces témoins, ce sont les prophètes hé-
breux dont plusieurs ont habité Babylone et qui regardaient sans extase des ,
divinités qni n'étaient pour eux que des ouvrages d'artistes. Or, ils nous ont
laissé , tant sur la fabrication de ces idoles que sur leur conformation, des
détails circonstanciés. Isaïe nous raconte par quels procédés et de quelle
manière elles étaient faites, et avec l'aide des autres prophètes, nous pouvons
compléter ces détails. Nous lisons dans Isaïe • :
Jérémie dans sa lettre que nous avons déjà citée , et qui se trouve dans la
,
«Comme on pare une jeune fille qui aime à orner son visage, ainsi l'on
revêt ces idoles d'or. —
Ces dieux ont des couronnes d'or sur la tête, mais
leurs prêtres enlèvent l'or et l'argent , et s'en servent pour eux-mêmes....
Après qu'ils les ont revêtus d'une robe de pourpre, ils nettoient leurs faces à
cause de la poussière qui s'élève aux lieux où ils sont. L'un tient un —
sceptre comme nn homme, comme le juge d'une province ; mais il ne peut
punir celui qui l'ofTense. —
L'autre a une épée et une hache à la main , mais
il ne peut se défendre des guerriers ou des voleurs.
baihue, coiiTée d'uiie liare radiée», tenant d'une main une couronne et de
l'aiilieou jKiignaid, un .scejHie (lu iineepée; tantôt les symboles du Soleil on
de II Lune, signes nécesïaiies dans une jeligion qui n'était aulre que le culte
(les .islres.
I a |;lns inip(utante, divinité des Clialdéens , aprf's Bel, était Mylilla^ cette
thnsc ?ii:liiic. Celle expres>ion de Vhunihlc ,
principe génerateui de tons les
êhi.-i, diisii les(Jiecsoni des reproductions vaiiéesdans la Diane d'Ephèse,
la de Samos. Son simulacre était assis sur un siège radié, vêtu d'habits
tivn :
fiiul.'c est passée avec tous les symboles dans la mytliologie des Grecs. Sur un
monument tiéscuiieux, qui se trouve dans la collection des monumens
oiienlaux de M. marquis de Fortia d'Urban , formée par M. Lajard, on
le
nique qui semble formée de morceaux d'étoffes cousus ensemble, et qui ré-
pond trait pour trait a la description que Jérémie nous donne des prêtre»
clialdéens. prèlre conduit un jeune homme qui porte une gazelle sous son
Ce
bras, et qui semble un initié que l'on introduit dans le sanctuaire do la
déesse. De l'autre côté du jeune homme est un autre prêtre coifl'é aussi d'une
tiare en cornes de varlic, tenant à la main un r.imcau sacré, et accompagné
d'un chien , animal consacre à M\ lilla , comme chez les Grecs à Ilccnte.
mal, comme le Cainillas des Etrusqties, comme l'Hermès des Grecs, comme
le Mercure des Latins; quelque effacé que soit ce symbole, après avoir passé
par tant de mythologies, on le retrouve également dans le culte dtiMilhra, et
ses représentations se voient sur plusieurs monumens assyriens. Le voyageur
ToMBXi.— IVea. i835. lo
1 B6 MscRiriioN DE« nuI^E3 de b^byi.onf.
UignBQ a trouvé une de cet images, et l'a fait graver pour servir de frontis-
pice à son ouvrage. C'est une figure rrâle et barbue , la tête couverte d'une
tiare attachéeavec des bandelettes, revêtue d'une tunique courte, serrée el
saus manciics, et ce qui est un trait propre à la civilisation orientale, les
jambes couvertes d'une sorte de pantalon d'étoffe rayée; elle est dc^bout , et
ses pieds reposent sur deux sphynx ailés qui louinent le dos et elle relient ,
de chaque main deux animaux , jjrobablement des lions dressés sur leurs
pattes de derrière et qui semblent vouloir s'élancer l'un sur l'autre.
,
Cette idée d'un combat entre les deux principes cnire le bien et le mal, ,
est commune à tous les systèmes religieux, et exprimée dans tous par la lutte
d'animaux entre eux. Tantôt c'est un lion et un cerf, tantôt un lion et un
taureau. Diodore nous apprend que les murs extérieurs du palais de Sémira-
mis étaient ornés de chasses et de combats d'animaux. On retiouve le même
sujet gravé souvent sur les cylindres. Le môme symbole est passé chez les
Etrusques et se voit aussi sur leurs monumens '.
Bérose nous fait encore connaître une autre divinité babylonienne , ï'Her-
enle-Sandcs , que l'on voit sur ces curieuses médailles de Tarse ,
qui nous
ont déjà donné tant de renseignemens importans sur les monumens figu-
rés. 11 est représenté debout sur une base carrée , vêtu d'une peau de lion ,
cule etPersée, qui, seuls dans la mythologie grecque sont reconnus pour ,
eixi; 'y^i-jci ) des détails précieux sur le culte que Tarse consacrait à Soudés ,
et sur la fête que l'on célébrait en son lionneur tous les ans. Enfin , quel-
ques cylindres portent des images de ce dieu.
Telles étaient les divinités qui étaient le plus souvent dans leurs temples
l'objet de l'adoration des Chaldéens; passons à la description de ces temples
eux-mêmes et de leur décoration.
,
C'est un trait commun à tout l'Orient que l'emploi des métaux pour orner
les murs dans les édifices publics. Polybe nous a laissé un tableau détaillé du
iemplcd'Ecbalane en Médie cette ville célèbre fondée , dit-on, par Sémira-
,
mis qui sous Déjocès avait été la capitale des Mèdes et qui sous h-s suc-
, ,
, , ,
cesbcurs de Cyrus ,
partageait, avec Suse et Persépolis, l'honneur d'être le
temple appelé /£;!« avait encore ses colonnes dorées, et on y voyait amassées
des tuiles d'argent en grande quantité. 11 y restait aussi un petit nombre de
briques (ir^fvcT:;) d'or et beaucoup de briques d'argent on amassa tout ce ;
Cette île fabuleuse , dont Platon nous a laissé la description dans le Tim'e
et Ciitias, l'Atlantide, possédait des monumens décorés suivant le même sys-
tème. Dans sa description de la ville principale de l'Atlantide , il s'exprime
ainsi : « Là est le temple de Neptune, long d'un stade et large de trois plè-
«thres ; son élévation semble égaler sa largeur et sa hauteur réunies. Il
y a dans son aspect général quelque chose de barbare. Cependant les parties
«extérieures sont couvertes d'argent, excepté la toiture, qui est d'or. Les
«parties intérieures, les colonnes, les lambris, tout est d'ivoire, d'or ou
»d'orichalchum '.» Sans attacher an récit de Platon une imnortaiicc histo-
rique, sans ajouter foi en aucune façon à l'existence de l'Atlantide nous
pouvons tirer de ce récit, tout controuvé qu'il est, un utile rapprochement.
Platon avait beaucoup voyagé en Orient et sans doute il avait été fraptjé
comme tous les voyageurs , de ce système de décoration si brillant et si riche
qui s'efforçait de remplacer par la profusion des matières précieuses l'inspi-
ration et l'originalité de l'art. Un pareil trait n'est pas de ceux que riii)a"ina-
tion invente : elle le saisit, elle l'applique à d'autres tems, à d'autres lieux à
d'autres objets. C'est ce qu'a fait Platon, et nous pouvons regarder sa des»
cription fabuleuse comme un souvenir exact, comme un témoicnao-e in-
direct mais certain sur l'antiquité babylonienne.
Le temple de Jérusalem ,
d'après la description que Josèphe nous en a
voir dans Hine une foule de détails n-lalifs aux monumens de son tcms. La
maisun dorée de Néron ne serait-elle pas aussi un signe de ces rapports con"
linuels entre l'Orient et l'Occident ^ ?
nium. L'an 556 de Piome, une peste ayant ravagé cette ville, et
un sénatus-consulte ayant ordonné de consulter les livres Sybil-
lins, les Décemvirs gardiens de ces livres, firent célébrer, pour
.
pitre que nous avons traduit en entier dès i8ig, dont nous avons
donné la substance dans la seconde des plan clies de l'allasde
notre Essai sur rorigine unique et hiéroglyphique des Chiffres et des
Lettres mais pour plusieurs académiciens de Paris, ce livre est
:
comme s'il n'existait pas, et ils aiment mieux chercher chez les
Arabes et chez les Grecs les débris d'une science altérée, que de
puiser aux sources hiéroglyphiques, mais pures et complètes
qui existent en Chine, qu'avait depuis long-tems signalées le
EUROPE.
FRAIVCE. =1 STRASBOURG. Dommages causés par la foudre à la
Cat/iéilrate de Strasbourg. — Un des plus bonus imjnutiiL'ns de l'iircl^lec-
turc religieuse en Fi;.ucc,la callii;u'r;ilo de Strasbourg, viiut d'clr*?"
frappe des fen.t du ciel , qui Tout eiuînram.igé en plus d"uu endroit.
La loutlie ;i lr;ipjié d";iboid lini (.les qiiiilro piliers qui soutiennent la
fois, les tailles en pierre de taille qui dallent la plate-foruie ; puis se di-
rigeant vers l'est, elle a enlevé la balustrade de la plate forme ilaus une
longueur de trois mètres, et l'a précipitée sur les toits de la nef. Le grand
toit a été forlemenl endommagé, ainsi que le loil de la nef latérale. Les
éclats {\c jiierre enlevés par la foudre ilans la partie siqiérieure de la
llèehi! oui été lancés sur les uiaisons voisines de la cathédrale; des toils
ont été enfoncés, des volets brisés,
ITALIE. — ROI^ÎE. Séance de l'académie catholique. — L'acadé-
mie de la Religion catlioUrjue s'est réunie, le 1 1 juin deriiir'r , dans l'arehi-
giou ealholique les s.iuia d'une ruine entière , en adoucissant les mœurs
des Barbares du nord, dans leurs invasions successives, eî eu leur inspi-
nOCVELtES ET MELiKGES. io7
rant des senlimens de respect et de vénéralion pour les mitiistres de
i"Eglise qui, dans ces terns malheureux , travaillaient seuls à la culture et
rations leur sont venues des beautés nouvelles et originales , et qtie tou-
jours elles trouvèrent près des pontifes romains et des» grands dignitaires
ecclésiastiques ,
protection, secours et honneur. Pour achever le tableau
et réduire au silence les détracteurs du saint siège, il leur a moutié le
Vaticau qui ,
grâces aux papes , est devenu le palais sublime des beaux-
arts. Ce discours était remarquable par l'entraînement avec lequel il était
prononcé et l'érudition facile dont il était rempli; aussi al-il obtenu
l'approbation da rassemblée choisie et nombreuse qui l'écoulait , et où
l'on remarquait leurs éminences les cardinaux Gukfïi, Pediciui, Frau-
Boni , Gaslracane , Piivarola , Marco-yCatalan et vSpada.
( Dicnio di Roma. )
dont il vient d'être parlé. Ces reliefs ne sont pas des débris pétrifiés
pro-
venant des animaux eux-niémrs niais ce sont les impressions de la
,
même douze pouces et cinq pouces dans la largeur. Assez près de cha-
) ,
Les grosses pattes sont celles dont l'empreinte est la plus distincte.
Chacune a quatre doigts ou orteils avec un pouce singulièrement re-
courbé en arrière et remarquable par une forte émincnce, de sorte que
le tout a une grande ressemblance avec une main humaine. Les petites
pattes ont la même couGguralion que les grosses, seulement leurs for-
mes sont moins nettement dessinées.
Il se trouve encore sur les dalles les reliefs dos pas d'un plus petit
animal dont la marche était semblable à celle du gros, mais dont le
Le tout est enfin traversé par les tiges ou les racines d'une plante
inconnue, dont quelqucsA]nes passent sur les reliefs des pattes, de
sorte qu'elles ont dû être foulées par l'animal. En un mot , il se pré-
sente ici au naturaliste matière suffisante pour l'observation, l'étude et
l'exercice de sa sagacité. Déjà plusieurs hommes distingués se sont oc-
cupés de cet objet. La première notice de ces faits curieux a été don-
née par le docteur Sickler dans uue lettre à Blumenbach , intitulée :
M.IIoliabauin , un
delà grande dalle de cin(j pieds, cl
tlcssia Irès-exact
bourse ; car chez ces animaux aussi le pouce des pieds inférieurs est
opposé aux doigts ; el il ne serait pas impossible que ces créatures eus-
sent vécu en même tems que les amphibies de la pierre sablonneuse.
Les premières traces de pas , mais avec des empieintes peu distinctes,
ont été aperçues dans la carrière de Corncocle Muir,dans le comté de
Dumfries ( Ecosse ). M. Bukiand les regarde comme des traces de cro-
codil'S et de tortues qui montaient et descendaient, mais qui glissaient
à cause de la pente du terrain.
En attendant, j'ai, à cause du développement parfait de la main, tant
aux pieds de devant qu'à ceux de derrière, donné à ce genre le nom de
citirollierium , et à i'es|)èce le nom de chirctherimn Barllù.
Les débris de la plante paraissent appartenir à un equisetum.
Les petits trous de pas méritent un examen ultérieur, surtout à cause
de forme en manchette du bord postérieur de la racine du pied.
la
salion carrée qui sont très liés entre eux non sans intervalles, par un
, ,
ASIE.
non seulement une nouvelle route plus courte et moins coûteuse pour
leslndes, mais encore la possibilité de faire des fouilles suivies et pro.
AMÉRIQUE.
ÉTATS-UNIS. — Quelques détails sur la traduction de la Bible
dans la langue des Américains indigènes. — Le Journal des Etats-Unis
T^al.ional Gazette, du 19 avril , contient l'article suivant :
pan) qu'il paraît que l'antique population a étendu ses rameaui, d'abord
vers le sud et ensuite vers l'est , j'ai cru devoir mépriser toutes les fati-
formes et son intégrité. Plusieurs portraits que j'ai faits de ces femmes
me donnent un angle de 80°, tandis cpi'un crâne aucieu que j'ai trouvé
ne me donne que 74°- J'^i f''î' "ne carte du Guazacoalco jusqu'à Tliuan-
tppée.Il y a aussi des éJiGces ruinés non loin de ces bords , et au Cerro ,
nais JDsqu'à présent que deux lieues du nord au sud et nue lieue de ,
l'est à l'ouest. »
OCÉANIE.
Travaux des missionnaires catholiques clans ce pays. — MM. Carrel et
Laval , missionnaires français, de la maison de Picpus, partis pour aller
prêcher la foi daus les ilcs de l'Océanic centrale, sont arrivés le 7 août
1854 a Magariva, la plus grande des îles Garnbier, situées sous le tro-
pique du capricorne. Mal accueillis daus cette île, ils ont été obliges de
se retirer daus celle d'Akena , dont les habilans les ont mieux reçus, et où
ils ont célébré la messe le jour de l'Assomption. C'était sans doute pour
la première fois que le saint sacrifice était offert sur cette terre barbare.
Un enfant, qu'ils avaient baptisé le même jour, étant mort peu après ,
laissent pas faire le bien en paix. Déjà les envoyés de la société iiiblique
de Taïli cherchenl h leur nuire, el d'abord ils leurs ont écrit nettement
celle qui est établie: mais il n'y a pas au fait d'établissement, cl les
grandes propriétés que possédait autrefois l'Eglise sous les gouvernemcus
français el espagnol ont été depuis long-tems envahies jiar le gouverne-
ment. La constitution déclare en outre que cette religion et ses ministres
seront spécialement protégés; mais cela n'est que sur le p;ipicr ; car il
n'y a pas plus de protection dans cette île pour la religion catliolifjue que
pour les mclliodistes. Le gouvernement intervient nicuie dans les of-
frandes qui se font pour la religion. Il a nommé des notables pour sur-
vcjller ces offrandes, el tout ce qui reste apiès les dépenses de l'église et
conformant aux lois ; mais il n'y a point dans le pays de lois auxquelles
profonde ignorance de ses principesel une grande négligence sur ses pra-
tiques. La révolution elles guerres civiles y ont beaucoup contribué. Le
défaut d'instruction s'est fait sentir depuis quarante ans, surtout dans la
partie de l'ouest. Les dispositions des noirs sont bonnes ils aiment la re- ,
rendre aux raisons et aux conseils qu'on lui donne , mais l'immoralité est
que mauvais prêtre avait formé le projet d'établir une église schismalique.
Il avait soumis ce projet à quelques-uns des principaux officiers du gou-
vernement, on en attendait rexéciilion. Le président Boyer
et a cepen-
dant bien reçu le légat et a témoigné le dé<ir de l'aider dans le
, rélablis-
sr«nenl de la religion. Le légal, de retour à Rome, a rendu C0Gi[)le au
saint Siège de l'état des choses et de ses entrevues avec le pi csident et avec
le commissaire nommé pour traiter. Il retourne dans l'île avec les plus
amples pouvoirs pour essayer de porter remède aus maux de ]a religion.
164 BiBLioonAriuE.
(3i{5(iojva|§if,
ouvrages ,
peuvent s'adiesscr à MM. Trcuttel et \\ urtz , rue de Lilli- , n" 17.
à Paris.
Lcxicun bibllograplilciim, s(\i Index editinnum et inlerprcl:il irtitim sriip-
Becbtoid. S gr.
Sin zoo Zilin Gjok Ben, voviis et niicltis litlcrnriim iilanrophuarum The-
i835.
Esseti historique sur les usages , les croyances, les tradition'!, les cérémonies
et pratiques religieuses et civiles des Belges anciens et modtrnes. Par
Scbayes. In-S°. Louvain. i835.
jjQ P(Te Ilyncinlbe a publié récemment eu lan ;ufi russe un essai historique
qu'à nos jours. C<t ouvrage sera de lu plus grande utilité pour ceux qui
'^xç^hi0^i<:.
ANALYSE
DES TRAVAUX DE M. LE CHEVALIER DE i'ARAVEY ,
déluge? — Quel fut le premier séjour des hommes après ce grand Ca-
taclysme. — Résumé de l'ensemble des travaux sur l'Histoire des Tcms
les plus anciens.
" On peut se procurer cet ouvrage chez Treuttel et Wurtz rue de , Lille,
n' 17 , et au bureau des Annales de Philosophie. Prix i5 par fr. , et 16 fr.
intitulé Examen âes histoires de l'Asie. Nous l'avons inséré en entier dans
:
time des Chiffres et des Lettres chez tous les Peuples. — Ces cycles
seuls expliquent comment certains sons manquent dans les Alphabets,
ou y sont répétés deux fois. L'Al[)habet régulier et savant des — In-
dous est moderne comparativement aux Alphabets Sémitiques.
Les Noms donnés à l'Arithuiélique dans l'Orient , et à la Machine à
calculer ou l'Abaque , montrent que les Nombres dérivent des Lettres.
son LE MONDE ANTIC^UE. 169
Les Cljiffres, prétendus Arabes, sont beaucoup plus anciens , et dérivent
cienne; c'est d'elle que vient notre Arithmétique décimale qui succéda
aux calculs par 5. — Le système numérique par 20 est indiqué aussi
dans les Hiéroglyphes.
ces Carsclères Cycliques qui ont donné naissance à nos Lettres. Plu- —
sieurs des Sons de lAlphabet Hébreu se retrouvent dans les Cycles Assy-
riens, lorsmême qu'on les prononce à la manière des Chinois. Sens —
de ces caractères Cycliques, donnant naissauce aux Lettres radicales de
beaucoup de mots. —
Prépositions, formes grammaticales pouvant se
déduire de ces cycles.
L'Ecriture Hiéroglyphique, Monumeut de la haute intelligence des
premiers Hommes, donne, comme le dit Leibnitz, l'analyse des Pen-
sées, et n'a pas été conçue par un peuple grossier et stupidc.
**^^;v%^JVV*^*»^**%\\\^>vv^AAAV^/vvv\fvv\^/vvv\a\v\l\vvv^\^^'V%xvvv\\'\vv\A^v\A^^^^
CROYANCES ET SUPERSTITIONS
OBSERVÉES CHEZ LES TAÏTIEKS.
Dieux. —
Trinité taïticnne. —
Dieu de l'Océan. L'Amphion taïtien. —
Dieu de l'air, etc. —
Gréalion de l'homme et de la femme. Le pre- —
mier homme nommé Terre-Rouge. —
La première femme Ivi. Ori- —
gine des animaux domestiques. — Déluge des Taïtiens. — Prophéties.
— Leurs Annales. — Leur sjslème de numération par décimales. —
Leur langue.
Nous avons déjà fourni plus d'une preuve que les habitans
de ces îles , qui sont semées à de si grands intervalles dans la
' Voir dans leN" 45, tom. vin, p. i3 des Annales l'article sur les tra-
ditions de la Nouvelle-Zélande et les îles Tonga. Les autres articles y sont
indiqués,
4'2 CROYANCES F.T SUPERSTITIONS
céleste des Taïtiens, marchaient trois Dieux, ou atoaas, élevés
au-dessus des autres, et chose plus étonnante encore, avec les
désignations suivantes :
vons ensemble. »
tions Mosaïques.
Taaroa y après avoir fait le monde, forma l'homme avec de la
drupèdes pour la terre, les oiseaux pour l'air, les poissons pour
lamer. Un petit nombre admettait une autre donnée suivant :
cela est ainsi , et que lapreuve évidente du déluge sont les blocs
madréporiques et les coquilles existant sur les cimes les plus
élevées, a Les eaux de la mer seules ont pu les porter jusqne-là,»
disent-ils.
L'île de Raïatea semble être un des points les plus importans
d'abord pour des îles flottantes, habitées par des dieux qui lan-
çaient le tonnerre; puis, examinant mieux leur mécanisme :
mario^ mille; mano tinl , dix mille; rahou, cent mille; jusqu'à
(ou, un million. Les poissons, les fruits d'arbre à pain et les
cocos, .se comptaient autrefois par couple. Ce peuple, du reste
178 CROYANCES ET SUPERSTITIONS DES TAITIENS.
avait quelque facilité à apprendre le calcul, et la classe d'arith-
métique, au dire des missionnaires, est celle où ils obtenaient
le plus de succès.
Le taïtien n'est qu'un dialecte polynésien, et l'un des moins
riches, à cause de l'imperfection de plusieurs consonnances. En
effet, les seules consonnes articulées dans le taïtien, sont : B,
D,F, M, N, P, R, TetV. Cette indigence multiplie les sons
vocaux, et rend l'idiome beavicoup plus difficile pour l'étranger,
le même mot signifiant vingt choses diverses. Malgré ses vices,
>V*VW\*^^*WWVVV\WWW'W\V»^.^^WV\^/V\^/V\W\VVV w\\
cidas ,un ouvrage iuliliilé; T£|/.£vtx« ou des Lieux consacrés aux Dieux.
Cest d'après celte iudicatiou qu'on lui altribac l'ouvrage sur les hiéro-
glyphes. D'autres le disent composé par un Horus , dont la fille avait été
nourrice d'Homère. L'ouvrage aurait été écrit en égyptien , et traduit
par un certain Philippe , également iacouau. Il n'y a donc rien de cer-
tain sur cet auteur.
EXPLIQUES PAR LA LANGUE HÉBRAÏQT/E. 181
' Voir l'iuticlo sur i'iiiscriplioii fl« Rosette, de M. l'abbé coinle de Ro-
hiaao N" 5i, tom. thi p. 2o5 des Annales.
,
,
maître. Aussi chez les Juifs, un seul mot sifinifie-l-il ]' entends
et je fais ce que j'ai entendu. Obed-ire vient de âbed, lequel se
traduit par serutr et travailler ".
T» , id
7 nianus , rohur, vires potestas.
. — ,
tout se comprend; ce sont deux torches qu'il faut élever sur les
montagnes, afin que lemoîjde les voie et réfléchisse. Dieu a visité
l'homme il lui a parlé afin de lui marquer la route qu'il devait
, ,
'
0£Ôv €ou)iôf/£vot (7ï5f/.^v«t,h ûi|/oç, ri vr.spoyj,'^ , « «îpa, ri v.pEv.
IbtuvM ^w; payoûdt Kti ^e [>.rii» x«j «v-rt ^v/fiz ô lipa.^ T«(7(7£T«t. Hor.
Apollo, 1. I, c. 6, 7.
» l'T , nouls, epervier; ""3, noutse, s'envoler , ravager: T'J2 , noulsê ,
vaincre, élrc le plus fort, éternel. En copie ncjwf signllie Dieu. L'âme est
reprcseulée par un papillon volant.
'
Voir dans le N° 56, tom. x, p. iio,rarlicIe inlilnlé Chute de l'iiom- :
ceptes '. Ces deux idées sont liées l'une à l'autre dans la langue
hébraïque, comme la rivière à sa source, l'une ne peut exister
sans Tautre. —
La loi dans les livres saints est encore exprimée
par âde % qui suppose aussi la révélation , puisque la racine,
dont émane ce mot, indique que cette loi est un témoin, un
souvenir d'alliance ou d'autorité divine '. — Enfin, il existe une
autre expression pour désigner la loi de Dieu. Sa racine signifie
venir d'en haut, descendre du ciel comme la pluie. Ainsi, l'eau qui
féconde nos cham.ps et la loi religieuse qui féconde nos âmes,
viennent d'une même source ; l'une et l'autre ont une origine
céleste. Quelle mine précieuse que ,
cette vieille langue des pa-
triarches! quelle magnifique image, que cette loi descendant
du ciel, comme la rosée d'Hermon sur les collines de Sion !
loi nouvelle, les yeux fixés sur les nues a Cieux, s'écrie- t-il, :
Rossignol.
(Hmimiion,
INFLUENCE DU CHRISTIANISME
SUR
étaient — Des
émancipés. ecclésiasliques. —
seris — Villes d'asile.
sortes de droits étaient exercés par les Seigneurs sur les Serfs :
rent ;
2° le droit de for-mariage, qui l'obligeait à ne se marier que
dans le ressort delà seigneurie à laquelle il appartenait ; et 3° ce-
jeclion de l'esclavage?. —
L'esprit du tems ne permet pas de le
penser. On ne est vrai, aucune ordonnance qui en-
trouve, il
•
Betli sacri historiœ ab autore incerto.
'
Burgeûses veiô et rustici qui sine licentiâ domiaorum suorum cru-
siastiques, une difficulté plus grande que pour tous autres, d'ar-
river à la liberté. En effet, les canons défendaient en principe
d'aliéner les biens ecclésiastiques ; or, les serfs étant à cette
époque considérés comme faisant partie des biens, on tirait celte
conséquence rigoureuse que les auteurs de ces canons n'avaient
pas entrevu (du moins l'esprit général de l'Eglise doit porter à
le penser), que les ordonnances ecclésiastiques elles-mêmes
Ainsi encore les seigneurs, même les plus puissans, non con-
tens d'aliéner leurs biens fonds pour fournir aux dépenses de
l'équipement et du voyage, vendaient des franchises et des pri-
vilèges aux villes empressées de profiter d'une conjoncture qui
devait accroître leur importance et leur prospérité.
Les ventes de fiefs, de terres, de franchises la mort du grand;
ch.v, V.7.
» Beati luites : qiioniana ipsi possidebuat terram. Id. \. 4-
* NosPhilippus... peregriualuiiob leiraui saiiclam inquâ nos filius Dei
pretio sauguiais sui de potestate diaboli liberavit , miaisterio nostro si
t^4 INFLUENCE DU CHRISTIANISME
Pour fortifier les observations qui précèdent, nous placerons
ici celles qu'ont suggérées les Croisades, sous
le rapport qui nous
» homme les serfs eurent aussi leur histoire héroïque, les pa-
:
C'est ainsi ,
qu'avec plusieurs autres causes , par nous men-
tionnées, mais plus puissamment que la plupart d'entr'elles,
les Croisades amenèrent, sous l'inspiration du Christianisme,
la publication de ces fameuses lettres d'affranchissement gé-
néral rapportées dans un précédent article, que donnait le roi
•
Histoire de France , tom. ii, pag. 258 el suiv.
' Von- le premier articlo dans le N* 7 , ton». 11, p. 99.
196 INFLUENCE DU CHRISTIANISME
avec des paroles : St.-Domingne, avec son sang et ses ruines,
est là pour attester lequel vaut mieux de la méthode lente, mais
sûre, suivie par la religion, ou de l'essai brusque et imprudent
tenté par les philantropes et les philosophes de la fin du i8*
siècle.
Et puis, qu'on ne s'y trompe pas, plus d'une fois l'affranchis-
sement trouva son principal obstacle chez ceux-là même aux-
quels on l'offrait. —
Plus d'une fois il fallut faire une sorte de
violence aux serfs pour les obliger à acquérir leur liberté. Igno-
rant toute position sociale autre que celle dans laquelle avaient
vécu leurs pères, dans laquelle ils étaient nés et avaient été
élevés eux-mêmes, ces hommes refusaient un bien qu'ils ne
pouvaient apprécier, et qui leur apparaissait comme un mal-
heur dont la conséquence allait être de les faire sertir de la
grande famille de leur seigneur, de les priver des bienfaits de
leur dame et châtelaine , ainsi que de l'appui et de la protection
de tous les habitans du manoir seigneurial. Nous ne pouvons
nous refuser à placer ici le tableau touchant que M. de Mar-
changy, avec sa plume brillante, a tracé d'un affi-anchissement
ainsi repoussé par le serf; les motifs dont il appuie ce refus,
les raisons naïves et attendrissantes qu'il fait entrer dans la re-
quête par lui présentée à son seigneur pour obtenir qu'il le laisse
continuer d'être son /lomme, intéressent presqu'auîant en faveur
du maître que du serf.
aC'était un vieil usage delà plupart des seigneurs de délivrer
«deux prisonniers, ou d'affranchir deux serfs la veille de la Na-
• tivité. L'un d'eux, sur qui le choix de Balliol (c'est le nom du
»quis '. *
» dompté par une force inconnue , il accepte l'or qu'osa lui pré-
pour leur bâtir des hospices et pour fonder l'ordre des Belhléé-
mites qui les suivent jusqu'au fond des mines du Mexique et du
Pérou, pour ;''tre à portée de veiller sur leurs besoins, les re-
cueillir malades et les soigner dans des infirmeries que la charité
chrétienne leur destine dans ces lieux maudits; il sera là avec
les moines des autres ordres devaient s'interdire à l'avenir les invectives que
l'excès d'un zèle charitable , mais peu éclairé , leur avait fait proférer contre
cet comment enfin le prêtre Barthélémy de Las-Casas mérita le
usage;
titrede protecteur des Indieus que la poslérilé lui a conservé, par une
succession d'cfforis, de travaux et de voyages de l'un à lautre continent,
dont trop d'obstacles firent échouer le succès ; comment enfin un seul
prêtre ayant osé justifier les Espagnols, il excita les cris d'indignalion, cl
leur prodiguer les soins les plus tendres en même tems et les
S,V\V\\VVVV\V\'kk\V\\VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV/VWV\VVVVVVVVVVVVVVl^VVVVVVVVVW^
L'EMPIRE DE LA NATURE,
d'après LINNÉ.
Outre ses écrits scientifiques . Linné a composé un petit traité fort cu-
rieux qui porte pour titre , Nemesis divina; c'est un recueil d'observatious
pour prouver que Dieu punit les impies et les malfaiteurs, même en ce
monde. Ce livre ,pour le fonds des choses, ressemble en partie à celui de
Salvien , De Providentià,
^03 l'empire je l\ i>atuke, d'apiiès linné.
Le plus remarquable des ouvrages de Linné est le Systema
nalurœ , qui commença la grande réforme de la botanique et
dont l'autorité est encore en pleine vigueur, malgré les nom-
breuses découvertes qui ont été faites depuis par une foule d'ob-
servateurs. Les premières lignes de ce bel ouvrage sont vme ad-
mirable profession de Linné commence par décrire ce qu'il
foi.
t. vin , p. 5o2.
3° Tableau des formations géologiques dans leurs rapports avec le
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DESCKIPTION DES HUIMS DE BABYLONK. 205
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b
bylone , tout ce que les voyageurs modernes nous ont appris sur ses ruines;
et, par l'ensemble de ces documens il a composé un tableau aussi complet
,
maisons même, aux mœurs , aux usages, aux habitudes de ceux qui les ha-
bitent , l'art à la civilisation, à la société , dont ii est le produit. Considéré
sous ce point de vue, l'art devient une des manifestations les plus évidentes
de l'esprit humain , un des élémens les plus importanb de son histoire. Il
'ait qui résulte des récits anciens, comme des ruines qui subsistent encore ;
pour ainsi dire , amoncelées. Jérémie exprime la même idée, lorsqu'il dé-
signe Babylone sous le nom de montagne , et les ruines de cette ville par celui
de montagne de combustion ', expression qui se retrouve dans le texte grec de
Bérose, tel qu'Eusébe nous l'a conservé.
Les matériaux qui servaient à construire de si grands édifices contrastent
singulièrement avec eux. Des briques tantôt séchées au soleil, tantôt cuites
au four , liées ensemble par de l'asphalte ou bitume , et séparées par des cou-
ches de roseaux pour élever ces monumens dont les proportions
, suffisaient
gigantesques et les masses solides semblaient destinées , non à la vie d'un
peuple ou d'une société mais à l'éternité toute entière. On conçoit que de
,
Ecce ego ad te mom; pcsttfer ait Dominus, qui corrumpis universam ter.
> , ,
tuée à trois lieues de Bagdad, non loin du Tigre, dans l'enceinte de l'ancienne
Ctcsiplwn, et a dû appartenir, comme l'indique son emplacement et même
la tradition locale, au palais des Sassanides. On la désigne sous le nom de
Takht-lesra , c'est-à-dire l'oi/te ou palais de Cosroès '. C'est une vaste façade
bâtie en briques cuites au four; au milieu est une grande arcade et des deux
côtés quatre rangs de petites arcades feintes ou niches entremêlées de grandes
colonnes sans bases , sans chapiteaux ,
qui dans leurs dimensions et leur éloi-
gnement n'ont entre elles aucune concordance. L'arcade du milieu a près de
100 pieds de hauteur sur j6 pieds de largeur et i4S de profuftdeur; l'édifice
entier a 25o pieds de longueur. Tout dans ce monument indique un art peu
avancé; on n'y remarque nulle proportion, nulle harmonie dans la distribu-
tion des parties nulle intelligence du but et des lois de l'architecture. La
,
scription était gravée, de sorte que les caractères étaient cachés par le ciment
et perdus dans le mur. Ce singulier peuple écrivait pour n'être pas lu,
et cachait éternellement à la postérité ce qu'il avait dessein de lui trans-
que par la ruine complète d'un édifice babylonien, que les documens dont ses
matériaux étaient couverts pouvaient se produire au jour. Cette remarque nous
' On sait que le nom de Cosroès est le plus commun dans la dynastie des
Sassanides ,
puisqu'il^n'a pas été porté par moins de vingt-deux princes.
206 DESCRIPTION DIS RUINES DE BAnYLONEi
explique comment les inscriptions n'excluaient pas la coutume de peindre les
murs des monumens de Babylone. Ce revêtement se faisait en général au moyen
de l'émail ; mais il était employé de deux manières différentes tantôt il était
;
posé à plat sur le mur de manière à faire corps avec lui et à confondre toutes
,
les briques dans une teinte uniforme tantôt il était appliqué en saillie, de
;
peut s'en convaincre par l'examen du style et du sujet. Cette peinture se divise
en deux parties; sur la partie supérieure on voit un personnage éminent par
son rang , comme l'indique l'élévation de sa taille et sa tiare d'or , un dieu
un prêtre ou un roi (car ces trois personnages se confondent souvent dans les
sujets babyloniens", suivi d'un doruphore oud'ungarde-du-corps [!oj/j.y.T:-.Jlxi)
et en posture d'enfoncer une lance dans la gorge d'un dragon rouge portant
une tiare, symbole d'un génie malfaisant ou du principe du dieu du mal lui-
même. La seconde partie n'est autre chose que la même idée sous une autre
forme c'est un homme remarquable par sa taille et son costume vêtu d'une
; ,
robe bleue rayée d'argent, coiffé d'une tiare radiée, qui porte d'une ma'n un
glaive dont il frappe un animal chimérique à tête d'homme surmontée de
,
cornes de vache , à corps et à queue de lion avec des ailes rouges et dressé ,
Daniel nous a encore transmis un précieux document sur les colosses des
Babyloniens. 11 raconte que Nabuchodonosorll avait vu en rêve une statue
»
d'une grande élévation qui avait la tête d'or fin la poitrine et les bras d'ar- ,
gent, le ventre et les cuisses d'airain les jambes et les pieds partie de fer ,
,
iadoscjtiquc. Ces deux colosses sont vêtus de ces étoffes brodées qui ont été
de tout tems l'objet du commerce de l'Orient les niches qui les contiennent ;
ne sait à quelle civilisation rattacher ces ruines singulières qui offrent tant de
points de ressemblance avec la Tlièbes d'Egypte, et que vient de visiter et de
décrire le capitaine Burns, voyageur anglais.
sistent encore de nos jours nous sont connus par les relations des voyageurs;
;
les autres, signes symboliques tracés sur ces cylindres en pierres fines et plus
lettes, ont été transportés en Europe, où un grand nombre ornent nos collec-
tions publiques.
La leçon que nous allons analyser a été consacrée entièrement à la descrip-
tion de la première classe de monumens; le savant professeur les a recherchés
sur toute l'étendue du continent asiatique, voyageant avec son auditoire du
plateau le plus élevé de la Perse aux bords du fleuve Halys, et des bords de
PAR M. «AOT;l-RO€HETTE. S09
ilalys au fond de l'Arabie , car l'influence babylonienne et persane a répandu
sur ce vaste tei-ritoire les produits ou les procédés de son art.
Outre les ido'es placées dans les temples , objet principal du culte des Ba-
bylouiens, y avait, au témoiguage de Jérémie, dans les maisons particulières
il
images divines passa à celle des rois qui étaient comme les empreintes ter-
restres de la divinité ces images humaines nous sont même parvenues en plus
;
grand nombre que les figures des dieux. Diodore de Sicile, d'après Ctésias
nous a laissé la description d'un monument élevé à Zarina , reine des Saces.
C'était une statue colossale en or placée au faîte d'une pyramide à base qua-
drangulaire. Les Saces étaient une nation limitrophe de la Sogdiane et de la
Scythie et formaient un de ces empires Indo-scytiques , qui en soutenant
, ,
et une massue sur l'épaule est debout dans l'attitude de la marche, etses deux
,
pieds portent sur latête de deux hommes qui se courbent sous son poids, sym-
bole frappant du despotisme asiatique et de son action sur les peuples. La reine,
couverte d'une longue tunique babylonienne arrêtée au-dessous desseins par .
une ceinture coiffée d'un bonnet crénelé comme celui de Cybèle, divinité
,
plusieurs fois, et qui seule suffirait pour nous indiquer l'origine babylonienne
de ce bas-relief. Ces deux personnages sont debout, l'un devant l'autre, de
taille égale ce qui, comme l'on sait, indique une égalité de rang et de situa-
,
tion, et échangent entre eux des symboles dont il nous est impossible de dé-
terminer la signification. Derrière chacun d'eux est une nombreuse suite de
serviteurs et de courtisans ; au milieu de la suite de la reine , entièrement com-
posée de femmes, on remarque un jeune homme, le seul de son sexe, qui
suit immédiatement la reine, et qui par conséquent semble être son fils. Il est
de ce curieux monument ,
qui bientôt sera probablement publié aux frais du
gouvernement , et dans lequel tout semble indiquer l'art asiatique et la plus
haute antiquité. La positionrespective des deux personnages, la situation des
groupes, qui paraît désigner deux nations différentes, la nature de l'action , le
caractère, de l'art ont fait conjecturer à M. Raoul-Rochette que les deux na-
tions étaient les Mèdes d'une part et les Bactriens de l'autre , et que le su-
jet dii bas-relief était la paix qui termina la longue lutte des Mèdes et des
Bactriens, et qui fut conclue entre Cyaxare et Zarina. Cette conjecture,
qu'une observation plus approfondie ou de nouvelles découvertes viendront
peut-être justifier ou détruire, semble appuyée sur plusieurs circonstances,
sur la ressemblance desnoms, sur le sexe des personnages et n'est formelle- ,
Vatican. Nous voyons aussi ce costume sur un vase grec, très- précieux, delà
collection de M.Durand, qui représente Crœsus sur son bûcher, portant l'in-
scription \\',:iz'.; qui ne permet pas de douter du sujet. La statue de Sar-
danapale était dans une attitude mimique , et exprimait par un geste grotes-
que le mépris de toutes les choses humaines. Telles étaient donc les res-
sources de cet art, telle était sa flexibilité qu'il pouvait exprimer les affections
de l'âme et même les nuances du rire et du dédain. Cette attitude donnée à
une statue royale est un trait remarquable qui seul constitue une dissem-
blance fondamentale avec l'art égyptien, toujours sévère, qui n'altéra
jamais sa gravité par l'expression des sentimeus de l'âme , et qui ne chercha
jamais à animerles figures qu'il créait ( Voir la note ¥].
Du reste, il existe des monumens qui, employés à des représentations pa-
rallèles , sont rapprochés de telle sorte que l'on peut facilement par la com-
paraison apprécier leur ressemblance et leur différence. Dans l'anciennePhé-
nicie , à deux lieues de la mer , près de Baïrouth ,
que les anciens appelaient
Beryth, il y a une montagne qui porte taillées sur ses rochers des oeuvres de
ces deux arts. Dans l'antiquité Hérodote avait vu les figures de Sésostris em-
preintes sur les rochers de l'Asie , ce qui lui semblait une preuve évidente de
l'existence et des conquêtes de ce princei.En effet, l'on a trouvé sur les rochers
dont nous venons de parler une figure colossale avec un cartouche en hiéro-
fermait sur le bas-relief pour le garantir, non pas des outrages des hommes ,
car quelle main eût été assez hardie pour s'attaquer à ces représentaus de la
divinité sur la terre, mais des rigueurs des saisons et du ravage du lems
(Voir la note H ).
Nous allons maintenent nous éloigner de la Méditerranée , et en revenant
dans Chaldée sur la route de Bagdad à Hamadan , nous rencontrons des
la
sait, àBabylone et à Ecbatane est une plaine fertile entre des monta"-nes es-
,
carpées. L'une de ces montagnes appelée Bi-Suthon paraît être celle que Dio-
dore nomme i?ng«<an (Voir la note I) et sur laquelle Sémiramis fit prati-
,
quer de si grands travaux. Voici en quels termes cet écrivain raconte l'entre-
prise de cette reine; nous empruntons la traduction de M. Miot,laplus
récente et la meilleure : « Sémiramis ayant mis la dernière main aux ou-
» vrages qu'elle avait entrepris, partit à la tête d'une armée
considérable pour
-la Médie. Parvenue en face du mont Bagistan, elle campa dans le voisinage,
"et y fit établir un parc(n:K,iKJVt«,- qui avait douze stades
~;
de tour. Dans l'en-
» ceinte de ce parc, situé au milieu d'une
plaine , se trouvait une source abon-
•dante dont les eaux servirent à l'arrosement de toutes les plantations. Le
214 DESCRIPTION DES RUINE» DR EABYLONE,
«mont Bagistan est consacré à Jupiter, et sur un des côtés du parc, les rocher*
• taillés à pic s'élevaient à une hauteur de six stades. Sé;niraiais en fit polir
navec soin la partie inférieure; l'on y grava ensuite la figure de la reine en-
ntouréede cent de ses gardes , et au-dessous une inscription en lettres sy-
oriennes, qui portait que Sémiramis avait fait rassembler les harnais des
» mulets employés à la suite de son armée; leur seul amas, qui de la plaine
» atteignait la hauteur de ces rochers, lui avait servi de degrés pour arriver aa
•sommet du mont » »
traditions des Arméniens , une ville des plus anciennes de leur pays , — puis-
qu'ils prétendent qu'elle fondée parla célèbre reine d'Assyrie Sémiramis,
fut
quand elle fit la conquête de l'Arménie, qu'elle l'appela de son nom Sclia-
miramaCcrd et qu'elle l'orna de beaucoup de monumens ^ , existait en- —
core auprès de la ville actuelle de f^an et on y montrait à la fin du quator-
;
zième siècle des ruines de monumens que les habitans du pays attribuaient
,
aux anciens souverains de l'Asie et que Timour voulut faire détruire par ses
,
la finde son voyage. lia envoyé de cette ville des copies des inscriptions en
caractères cunéiformes un peu dilTérens de ceux que l'on voit sur les murs
de Babylone CCS inscriptions sont au nombre de qnaraute-deux dont une
: ,
mesure donnée par Diodore , ofl're à sa base une plate-forme qui semble
avoir été destinée à porter un édifice, et a sur ses flancs un grand bas-relief
mutilé en partie par le tems et la main des hommes, car il est coupé par une
' Diodore de Sicile, liv. 11, c. i3, p. 2, tom. i, pag. 22S de la tradnction
française.
a 2 vol. in-S". Imprimerie royale, iSiS.
j Moïse de Khoran histoire d'Arménie, liv. 1, ch.
, i5.
1 Schérif Eddin Aly Jesdy , Uist, de Timour.
i Hist, (/'//rmcnt'c par Michel Tchamtcean , 1. 1, p. ja».
Achak'heal.
7 Tom. I, p. i38.
8 Voyez dans le Journal des savons , août 1826, une notice de M. St-Martin,
lui te voyage de M. Schultz.
PAU M. RAOl/L-ROCHETTE. 2i5
lablttte sur laquelle on avait sculpté un bas-relkf «ec et on y ,
voit en par-
tie des inscriptions persanes. Du reste , ce monument que ses proportions
colossales permettent de découvrir d'assez loin , ne peut qu'avec la plus
main est un arc , signe de la puissance royale, et il foule aux pieds le corps
d'un homme. Devant lui sont dix figures d'une taille plus petite, ayant les
mains jointeset unecorde passée autour du cou. Au-dessus du roi est une fi-
gure aérienne, la même que l'ambassadeur prit pour une croix , et que nous
reconnaissons purement pour l'âme ou le génie du roi. Ce bas-relief est accom-
pagné d'inscriptions cunéiformes qui jetteraient vraisemblablement les plus
vives lumières sur l'interprétation de ce monument si elles étaient déchif- ,
frées. II est assez probable que ce roi est Salmanasar, vainqueur de Hosée,
roi d'Isiaël( 7^9
ans avant J.-C. ) et conduisant en servitude les dix tribus
indiquées par dix figures (Voir la note J ). On trouve dans les autres parties
de la montagne des monumens qui se rapportent aux époques plus récente»
des Seleucides et des Sassanides (Voir la note K).
Nous allons encore changer de contrée et nous transporter au fond de
l'Arabie, à Pétra, ville qui est, comme
de Van, creusée dans le sein celle
d'une montagne. Cette singulière cité, située au centre de l'Arabie-Pétrée
dont elle est la capitale était dans l'antiquité la capitale des Nabatéens. M.
,
pulation de race arménienne qui habitait les contrées situées entre l'Enpliraté
et le Tigre =, Babyloniens qu'Eusèbe distingue des Chaldéens,
c'est-à-dire les
et qui, à une époque
dans des circonstances qu'on ne peut déterminer
et
avec précision, sont venus s'établir dans l'Arabie-Pétrée, après avoir quitté
leur pays s. Leur langue qui semble n'être autre chose que la langue babylo-
,
donner leur patrie, et poussé par l'invasion, venir fonder Pétra? C'est une
conjecture que nous soumettons au savant académicien.
Note du rédacteur du Journal de l'instruction publique.
214 DESCRIPTION DPS UUIKP.S DE 13ABYI.ONE,
nienae ,
possédait une littérature et avait produit plusieurs ouvrages sur l'éco-
nomie domestique et agricole, qui se sont conservés jusqu'à nous dans des
traductions arabes. Du reste , cette ville, que les voyages récens de M. Léon
de Laborde nous ont fait connaître avec plus de détails, n'a sur ses ruines
dans le style et les ornemens de ses édifices taillés dans le roc, aucune trace
de son origine babylonienne. Elle avait été pendant toute l'antiquité le lieu
de repos des caravanes de l'Arabie, l'entrepût du commerce entre l'Inde
et l'Europe, et la civilisation grecque et romaine, à force de passer et de
lepasser dans les murs de Pétra, y a laissé sou empreinte ; c'est une ville
el'Occidt'nt d'une construction en quelque sorte souterraine. Dans ce dé-
sert mouvant, Pctra est le seul monument indestructible de la présence et
du génie de rhomme ; tout à l'entour est muet et inanimé, les souvenirs de
l'histoire eux-mêmes s'attachent aux accidcns de terrain, aux productions
delà nature; le seul monument est le Mont-Neboou Moïse mourant aperçut
la terre promise que ses pieds ne devaient pas toucher ( Voir la note L ).
Note A. —
Si M. Raoul-Rocliette, traitant des antiquités de
l'Asie y avait compris celles de l'Inde et de la Chine, il eût pu,
,
—
Noie B. Ce que dit ici M. Raoul-Rochette nous paraît inexact
dans sa généralité en efFet, Plinb nous dit que les Babyloniens
;
pourquoi les quatre mers ont des noms de couleurs qui leur fu-
rent donnés, en raison de lem- position géographique et de la
situation qu'elles occupaient à partir de l'Assyrie comme centre.
Note E. —
Diodore nomme Stryans;ée, le gendre de Cyaxare,
qui vainquit Zarine, reine des Scythes-Saces, en devint épris
et l'épousa. Quand Hérodote parle du mariage à'Arienis avec
Astyage, à la suite d'une guerre causée par les Scythes retirés
en Syrie, il semble qu'il parle du même événement; Arienis,
pouvant être Zarine; et Aslyage, Stryangée car l'histoire de :
vage.( Note de M. de P. )
Dans une lettre insérée dans les Jnnales ', M. Athanase Co-
querel a traité fort au long celle question historique. Sésostris
aurait été contemporain de Moïse, et ses conquêtes auraient
eu lieu pendant que les Israélites étaient dans le désert; on
conçoit alors pourquoi l'histoire des Juifs n'en fait pas mention*
Nous devons ajouter cependant que, par une lettre récente,
M. Coquerel nous avertit que plusieurs nouvelles découvertes
ayant été faites depuis dans l'histoire égyptienne ; la liste et le
règne des rois ayant été changés, un nouveau travail est à faire
sur l'accord de l'iiisloire des Juifs et de celle des Egyptiens ; il se
propose de faire ce travail lorsque les dessins apportés par
M. Champollion de l'Egypte auront été publiés il est fâcheux :
fait l'auteur des Méditations; mais les souvenirs des grandes ac-
tions des hommes, rendent encore les lieux plus poétiques; en
parlant de Tyr, M. de Lamartine l'a prouvé.
Note I. — '^s.Qistan, c'est le lieu du jardin Bag , ou le Jardin
Royal , et ce nom se retrouve également dans celui de ^i.Qdad.
Note 5. —
Nous avons retrouvé dans les livres conservés en
Chine des traces écrites et positives de cette conquête de Sal-
manasar et du déplacement des dix tribus, faits qui sont re-
latés sous l'empereur Ping-Yang, ouïe liai- Pacifique, ce qui est
le sens même du nom de Salmanassar; mais le moment n'est
son fils, qui, de plus haute taille que tous les autres person-
nages, et placés dans des barques, poursuivent les sangliers et
les cerfs renfermés par de vastes filets autour d'un profond ma-
'
Nous nous sommes bornés à mentionner seulement le voyage, le ré-
•'uvu VWWVt^ l-V Wvv\V\ www^^^vwvwwvi wvvw V\V\ WW VWWVWWW W\ VVVWVWVWWWVWV WVV V
DE LA RELIGION ROMAINE
ET EN PARTICULIER DES MINISTRES DU CULTE,
AU SIÈCLE d'aTIGTSTE.
jprcmtctr '^xtxcU.
Charles Desobry. 4 "^ol, Jn-8°, avec plusieurs Cartes. Prix, 26 fr. A la li-
brairie classique de Hachette . rue Pierre-Sarrasin, n' 12.
AU SIÈCLE d'auguste 225
Lutècc sa patrie, un ami nommé Induciomare, auquel il promet
de transmettre tout ce qui frappera son esprit ou ses regards.
Parti avec un négociant romain, Fontéius il arrive à Rome à ,
' Le vaoi païen, doat on se sert en général pour désigner tous les
idolâtres, n'a été usité que plus tard , vers le 5« siècle. Lorsque la religion
chrétienne étant maîtresse des villes, ceux qui adoraient les idoles furent
obligés d'aller pratiquer leur culte dans les villages, pagi, d'où leur
est veau leur nom de pagani.
AU SIÈCLE d'aucuste. 225
«il nous encore que ceux qui ont introduit les statues des
dit
» Dieux ont ôté aux peuples la crainte de la Divinité et ajouté
» Suprême qui régit l'univers que tu vois, mon fils, est son; tout ce
«temple. Immortelle, puisqu'elle se meut par elle-même et
«qu'elle est émanée du ciel, l'âme de l'homme, aussitôt qu'elle
«aquitlésa prison mortelle, retournevers sa source... Cetteâme
»divine, mon fils, sache-le bien, cette âme seule est toi :
» l'âme de l'homme, voilà l'homme ^ » Il eût pu citer encore
qui aurait ôté au peuple le droit d'élection. Il n'y a qu'à consulter l'his-
toire pour voir qu'il a été élu pape par les cardinaux. Il en est de même
d'Innocent II, élu pape eniîSo, par des cardinaux, ainsi que son compé-
titeur Anaclet. Nous ne pouvons , dans cette note , préciser les règles ou
les variations qui ont eu lieu dans l'élection des souverains-pontifes ou des
évêques ; qu'il nous suffise de dire que s'ils ont éténommés quelquefois
par des empereurs ou par le peuple, ou plutôt, comme dit St,-Gyprjen
ToMBxi.— ÎVeS. i855. i5
J26 BEi-lGION nOMAINE i-T MINISTRES DU CDX.TE,
peuple sur une liste de candidats offerts par les autres membres
du collège. On sera bien aise de lire les détails suivaus sur la
science augurale chez les Romains.
dès le 5» siècle , devant le peuple {eligente clero, prœsente populo; Let. 67;,
leur élection n'a été valable que quand elle a élé conGiuiée par lis mem-
bres du clergé ; jamais le peuple n'a conféré de pouvoirs ecclésiastiques.
» Cic. Id. II. 35. -^Dc nyt. deor. 7 Plut. Quœst. rom. 72.
II. 3.— Tit, Liv. VI. 41.— VMax. s
Cic. de legib. II. 8.
connaître par des signes certains, dans les temples que j'ai fixés '.
le pivert '^.
'
Tit.-Liv.I. 18.— Plut. Numa.ii.j i id. Ibld. ei V . alites.
II. 1 a. ,
VI. 6. — Festus. F. prcepetes.— Scr\
* /(/. de divin. H. 36. iiji /Eueïd. III. v. 246 et 36i. — VI,
' Feslus t^. alites. ~V\u{. Rom. 14. v. i5.
* Festus. V. oscines. \ '"Serv. — A. Gell. '(/. Tl^id.
230 RELIGION ROMAINE ET MINISTBES DU CULTE,
tionde faire '. Toujours le cri d'un hibou est d'un mauvais pré-
sage % de même que le silence de tous les oiseaux à augure ^.
fans venant au monde sans yeux et sans nez; d'autres sans mains
et sans pieds's; un agneau à deux têtes" un porc à tête hu- ;
maine". D'autres fois un bœuf qui parle, ou qui monte sur une
maison"; des corbeaux qui viennent se nicher dans un temple"%
ou en béqueter la loiture '''; un loup arrachant du fourreau l'épée
clartés soudaines dans la nuit ''; trois lunes dans le ciel '; des
torches ardentes se promenant en l'air % et mille autres choses
seinblables.
» Les présages célestes les plus importans et les plus réels, sont
les foudres et les éclairs. Les Toscans imaginèrent les premiers
de chercher dans un moyen divinatoire,
les fulgurations et ils
* Til.Liv.XXVIII.ii-Oros.IViS.
252 IIELIGION ROMAINE EP MlNISTliES DU CULTE,
exemple, un homme médite un projet; un coup de foudre l'y
confirme ou l'en détourne.
oLa seconde suit l'événement, et lui donne une interpréta-
tion favorable ou défavorable.
»La troisième se montre à un homme tranquille, qui n'est
occupé d'aucune action, ni même d'aucune pensée elle apporte :
soit des menaces, soit des promesses, soit des avis '
tion des entrailles des animaux. Cette science, que l'on appelle
proprement aruspicaloire n'exige ni moins d'habitude, ni
,
•
Scnec. Id. Ibid. ôg. . * Suet. Aug. gS — Pliu. XI. Sy.
^ Gic. Id. I. 59. -5
Plin. Id. Ibid.
I
5 Id. Ibid. II. i5. — Tit. — Liv.J ' Dion. XLVI. p. 356.
VIII. 9. XXVII. 26.— V. Max, I. 6. 9 » Seuec. OEdip. II. 2. v. 63.
LES QCINDECEMVIRS.
vigne en se pliant. Les pieds du lit oii il couche doivent être lé-
gèrement cDdnits d'argile; lui seul peut coucher dans ce lit,
près duquel il ne doit puint se trouver de coffre scellé avec du
les tailles au pied d'un chêne vert. Il en est de même pour les
rognures de ses ongles. Toucher un mort, ou de la farine fer-
mentée; entrer dans un endroit où il y a un bûcher, tout cela
lui est encore défendu. Enfin, tous les jours sont fêtes pour
lui \
» La plupart de ces prohibitions ou prescriptions sont symbo-
liques, et imaginées dans le but de maintenir sa personne dans
une extrême pureté Mais une prohibition, la plus gênante de
^ .
109. 110. iij. 112. — Festns. V. erfe- 8 Id. Ibid. V. 99. — A. Gell. X.
ram et fabam. i5. — Plol. quest. rom. 5o-
» A. Gell. —Plut —Id. Ibid. 9 A. Gell. Id. Ibid.
' Plut. Id. Ibid. •"Plut. U. Ibid.
'
Fcstus. V. mortua. |
• ÎH. t. ederam.—A. GcW-Id.Ibid.
AU Sir.CLE D AUGUSTE. 237
> Plut.Romul. 53.— Quesl. rom. 9 Id. Ibid Quesl. rom. 68.
68. 111.— V. Max. IL a. 9 Justin. — loTil. Liv. L 5.
XLIII. I. "Dion. XLVI. p. 337.
» Ov. Fast. II. V. Sa. "» Plut. Romul. 53.— Antoi. 16.
6i^(î0gra;p^i<!,
cart continue le récit. — Les deux manuscrits sont publiés pour la première
fois d'après un manuscrit du i3= siècle, appartenant à la bibliothèque royale.
d'étude en Russie ; tant à cause des nombreuses tribus mongoles qui sont
soumises à l'empire , que par suite des grandes recherches dont s'occupent
plusieurs auteurs, touchant la connexion qui lie les tribus slaves et asiatiques
regardées pendant plusieurs siècles comme des races distinctes.
^xstoixe xdl^m$i.
HISTOIRE DU SAINÏ-SIMONISME
ET DU RETOUR AU CHRISTIANISME D'UN St.-SIMONIEN.
pie se groupait autour d'eux, les uns riant, les autres les inter-
en ont fait partie, des détails qui n'ont été rassemblés nulle part;
nos lecteurs seront ainsi parfaitement au courant de quelques
faits qui se lient à l'histoire des combats du Christianisme pen-
dant les dernières années.
M. comte Henri de Saint-Simon, chef des Saint-Simo-
le
Dory, avocat. Vol. iii-S", chez Denln libraire. Prix, 3 fr. 5o cent.
,
Industriels ,
par Saint-Simon ; le titre secondaire : Système de politique
positive ,
par Augusie Comte, ancien élève de l'école polytechnique, élève
de Henri Saint-Simon. — Ce ne fut qu'en i83o qu'il fit paraître son Cours
de philosophie positive.
HISTOIRE DU SAINT-SIMONISMB. 24S
Ceux qui, dans la suite, formèrent la famille saint-simonienne,
trouvaient que M. Comte et ses amis s'occupaient trop exclusi-
vement de questions ?/i«/e;'ie//e.ç qu'ils laissaient un
et positives;
Lerminier, Margerin.
Mais avant de suivre nos nouveaux écrivains, dans leur pre-
mière transformation commençons ici l'histoire d'un jeune
,
'
Paroles de M. Jules Lechevalier, enseignement central; exposition ,
p. 574.
HISTOIRE DU SAINT-SIMONISME. 247
approuva pour le moment tous les arrangemens des pères. Ce-
pendant, tous ne furent pas si tolérans, et dès que cette hiérar-
chie fut fondée, MM. Bûchez, Alisse, Bouland , Lerminier,
Margerin se séparèrent des deux PERES, et renoncèrent au
,
titre de FILS.
Ceci se passait en i85o. Cependant, de la famille
les affaires
' Pour connaître les doctrines du Globe, voir dans les N°' i, 5, g, la.
248 HISTOIRE DU SAINT-SIMOKISME.
Grands étaient les éloges du libéralisme, grande aussi, trop
grande, la confiance des jeunes rédacteurs. Dès-lors ils voulu-
rent étendre le cercle de leur influence, et le i5 février i83o,
ils s'élevèrent jusqu'à la dimension des grands journaux, et pa-
rurent tous Malgré une condamnation subie par M. Du-
tes jours.
bois, son influence sur les évéuemens de juillet nous paraît avoir
été peu sensible car deux mois après
; cette révolution, le grand
journal ne pouvait plus voler de ses grandes ailes , il fut obligé de
se vendre, et le 21 septembre les Saints-Simoniens l'achetèrent.
Les lecteurs s'aperçurent peu de ce changement : le Globe
portait toujours le même titre de Journal politique philosophique
.
• abolis —
A chacun selon sa capacité; à chaque capacité selon
»ses œuvres. »
voulurent donc, non pas changer la vie les mœurs, l'esprit des ,
» L'abolition de l'hérédité
» La suppression de tout lieu de punition après la mort,
» Enfin, la déification de St. -Simon et du père Enfantin. •
Tous ces dogmes se suivent, s'enchainent et partent du même
2S0 UISTOJRE DU SAINT-SIMONISME.
principe , celui de vouloir remplacer le Christianisme. On peut
le dire sans crainte à ceux qui veulent nous attaquer, et à ceux
qui sont séparés de nous. Voilà tout ce que vous avez à faire.
Vous ne serez conséquens qu'alors que vous aurez comme les .
cipaux libraires.
' Ibunt de virtute in virtute. Psaume LXïxm , v, 8.
^ iEnaulamini chrismata meliora. I Cor., ch. m. v. 3i.
4 Estote ergo tos perfecti sicul et pater vesler cœlestis perfectus est.
S; Matth., ch v, v. 48.
HISTOIRE DU SAINT-SIMONISME. 2S1
cheté par le Christ. Cette révélation est assise sur des bases,
non-seulement religieuses, mais historiques. Or, il n'en est pas
de même de la perfeclib'ditc philosophique et St.-Simonienne. Cette
perfectibilité n'a aucune base historique ou révélée; au con-
traire , elle part de Vctat sauvage et même de Vétat de nature par ,
des peuples les plus séparés, les Chinois, les habitans de l'A-
frique, les Américains, les peuples nouveaux de l'Océanie, et
HISTOIUE DU 8AINT-SIM0N1SME. 2S5
remontez avec eux vers les commencemens, partout vous trou-
verez une sorte de réproballoti, une punition pesant sur la femme.
C'est même là un problème historique que le St.-Simonisme
aurait dû expliquer; mais le Christianisme seul l'explique, en
racontant la part trop grande qu'eut la femme à la première
faute. Il nous apprend encore que si la loi antique a laissé la
femme dans son état de dépendance, au moins elle ne lui a pas
caché ses titres de noblesse, qui l'élèvent à la droite de l'homme.
En effet il nous avertit que la femme lire son origine de
,
sens qu'il a brisé les liens qui la tenaient esclave au fond des ha-
rems et des tentes ; et il lui a donné la libre circulalion des places
publiques, ce qui encore aujourd'hui, un prodige aux yeux de
est,
disant aime ton épouse comme le Christ a aimé son Eglise, et il s'est
:
connaissent notre foi nom de tous les parens dont notre amour devance
, au
lesvœux, nous venons, ma sœur et moi, membres intimes de votre famille,
vous demander d'admettre au sein de la commdnion dnivehselle, fondée par
Saint-Simon, ces jeunes enfans que Dieu nous a dannés et pour lesquels,
en dehors de vous , nous n'apercevons que trouble et angoisses, afin que par
votre ordre, ils soient élevés dans la religion de Saisi-Simon que sous votre ,
DIEU ainsi que Saint-Simon , par vous , Pèbes sdpbèmbs, nous le fait aimer,
,
connaître et pratiquer. Que leurs noms, ô Pèees scphêmes, soient donc ins-
crits sur le livre de Vie.
Enfantin répondit :
» Voir le N* 4? et 48 de ^Organisateur.
HISTOIRE DU SAIM MMoMtME. .^.i.l
-•''<',<
Mbs Fits ,
Ce n'est point à une tombe stérile que j'adresse la parole; c'est à vous
qui vivez, à vous qui avez senti la vie en elle et dans
de notre enfant ,
• '. T
Cependant, la tête de tous ces jeunes gens était exaltée jirs-
voir dans son livre, commentil fut accablé peu à peu; on le re-
mais il est mal compris par ses auditeurs, mal apprécié; les hom-
mes à passions basses se disent ses amis. Bref, il en vient à juger
que ceux qu'il cathéchise ne sont guère dignes des peines qu'il se
se donne pour eux et des privations qu'il s'impcr.e. Car il est
privé de l'amitié et des caresses de sa famille. Oh c'est que c'est !
une privation bien grande que celle des joies du foyer; un p^re
et une mère, qui vous voient prospérer avec orgueil; une épouse
qui vous aime et se glorifie plus de son amour et du vôtre que
de toutes les gloires des enfans , qui remplissent une maison
;
de bruit et de vie. Oh! oui, tous ces visages comme toutes cestroïx
amies, valent mieux que toutes les sciences et que toutes les
gloires — Et le cœur du jeune Saint-Simonien en était brisé, ei,
ne trouvant aucune compensation à tant de privations, il tour-
nait ses espérances vers le Ciel, et s'écriait : t Bienheureux ceux
«qui souffrent persécution pour la justice. » Et ces paroles, tirées
d'une religion qu'il voulait renverser, jetaient encore une espèce
de consolation au fond de son cœur.» —
Enfin ne pouvant sou- ,
«verrez »
(t\v^AVt^v*v^\^A\v*^A;vvvv»vv»/v»»\vvwvv\vwvvv^.\•Vl^.v».vv\*^A*vv»vv^^vv\rV\\vv^.v»AAAVV^vv^^
TABLEAU HISTORIQUE
DE L'INFLUENCE DES PAPES SUR LES BEAUX-ARÏS,
Depuis LE IV*" SlfeCLE JUSQu'a NOS /OURS.
^xohumc !3lïftc("e.
lion , et prouver par des faits que la salutaire influence des Sou-
verains Pontifes sur les beaux-arts n'a jamais été interrom-
pue, qu'au contraire elle s'est toujours soutenue à la hauteur
du rôle que les premiers Papes s'étaient donné, et que le plus
souvent ils ont devancé leur siècle et leurs contemporains.
livres gainls, les trésors des églises, et qui, privés de la main droite, es-
sayèrent de peiudre encore des sujets pieux de la main gauche. >
SUR LFS BEAUX-ARTS- 265
Nous avons VU dans noire premier article, que ce fut au mi-
lieu de ces tristes circonstances que Léon IV fut élu, en 847.
Pendant tout le tems de son pontificat il ne cessa d'encourager
les arts elles artistes. Ce qu'il fit exécuter, malgré la rigueur des
tems, est encore étonnant. En effet, outre ce que nous avons
déjà fait connaître, on doit à ce Pape rachèvemcnt des tra-
vaux, long-tems suspendus, du vaste hôpital dit in Saxia ',
ainsi que la reconstruction de l'église Sainte-Marie de la Pitié,
"dite aussi in Campo Sancto remarquable par ses belles pein-
" ,
doit, et des travaux qu'il fit exécuter pour la mettre à l'abri des
incursions fréquentes des Sarrasins. Nous ajouterons que quinze
tours fortifiées furent construites par ses ordres, pour compléter
la défense de cette capitale *. Après huit ans de pontificat,
Léon IV mourut en 855.
X* SIÈCLE.
» Nom qui lui TÎent de ce que le premier édifice fat élevé parles ordres
d'Ina , roi des Saxons, au vn» siècle. Non? verrous plus tard cet hospice
reconstrait par les ordres d'Innocent vu.
Cette église est ainsi nommée à cause d'un grand cimetière dans
lequel sainte Hélène fit déposer, dit-on, une grande quantité de terres
apportées de la montagne du calvaire, sur quatorze grands vaisseaux. La
ville de Pise offre comme on
, sait, celte même particularité.
' L'histoire ecclésiastique nous a transmis la mémoire de la défaite
complète des Sarrasins, au pied des fortifications dues à lactivité de
Léon IV qui, , privé du secours des puissances chrétiennes et réduit aux
seules milices de Rome, resta vainqueur de ces barbares.
264" ISFLUl.NCE DES PAl'tS
vemenl qu'un simple oratoire, construit sur les ruines des Ther-
mes (le Tite '. Il meurt en 913, après plusieurs autres am-^iora-
tions.
Anastase III suceède immédiatement à Serge III. L'antique
basilique, dite de Paule-Emile ', et nommée depuis Saint-
Adrien, est reconstruite par ses ordres. Il faut que cette église
.soit bien ancienne, puisque, dès le 6' siècle, elle figure dans
les catalogues ecclésiastiques, au rang des sept premières dia-
conîes \
Silvestre II, est élu en 999. Son nom de famille était Gerbert.
Ce Pape avait un goût décidé pour l'étude des mathémati-
ques. L'introduction et l'usage en Europe des chiffres arabes
' S, Silvestre, dès le û« siècle, avait ouvert cet oratoire dans une des
catacombes existant sous les thermes ; il s'y relirait avec les fidèles poiir
lui sont assez généralement attribués '. Au reste, les arls ne pou-
un tems où les Papes étaient obligés
vaient être prospères dans
de se défendre à main armée contre les invasions des Sarrasins
et des Normands \ Tout le cours du 1 1^ siècle n'est marqué
que par des calamités, des pestes, des famines presque géné-
rales et des invasions de barbares; ce fut à cetteépoque de
guerres interminables, que fut établie la trêve de Dieu; et c'est
Xll' SIÈCLE.
ce qui donnait environ trois diaconies par régions. Nous disons environ .
parce que les régions éiint plus ou moins peuplées , les diaconies étaient
établies en proportion des bçsoins,
' Quant à l'époque de leur apparition en Europe, rien n'est plus con-
testé, Cosladcau et le père Kircher en font lionnenr aux Indiens , qui les
auraient communiqués aux Arabes, de qui lEurope les aurait reçus. Ber-
nard Vossius Huel et Ward pensent qu ils nous Tiennent des Grecs. D,
,
Calmet leur donne une origine toute latine , et croit qu'ils sont des restes
des anciennes notes de Tiron. Ducange dit des choses curieuses à ce sujet
dans soa G iossorium in fimœ latin itatis, verbo Citrœ. D'autres en attribuent
linvention à Planudes, grec du i5' siècle, d'autres à Alphonse X, roi
XIII* SIÈCLE.
Hier conslructa [in Vitâ S. Andoini , cap. v,apucl Bolland, act. sanctor.
mens. August. XXIV ); et ce texte, fait pour dérouter tous les Saumaises
passés et futurs, vient donner un démenti formel à tous ceux qui ont
écritou pensé que, par architecture gothique on devait entendre l'archi- ,
tecture à ogives ; or l'on sait que sous Lothaire, au ix" siècle on ne bâ- ,
XIV* SIÈCLE.
lettres décrétales des papes depuis Sirice jusqu'à Auaslase II. C'est ce que
l'on nomme Vancien droit ecclésiastique. Vers la fin du 9' siècle, paraît le
Becueilde Reginon , de l'ordre de S. Benoît. Sur la fin du ix« siècle, lies
de Chartres , à qui l'on doit le recueil nommé Pdnormia. Vient ensuite
celle de Grégoire , prêtre espagnol. Mais la plus célèbre est celle de Gra-
tien en i i5l.
» II est un des sept papes qui ,
pendant l'espace de 70 ans , firent leur
séjour à Avignon. Grégoire XI fut le dernier.
' L'auteur de cette notice possède une gravure, d'un nommé Jean Lon-
dersal , qui représente une vue intérieure de St- Jean-de-Latran , telle
qu'était celte église au i3« siècle, en architecture à ogives. Cette pièce est
très-rare et réellement curiease.
270 INFLUENCE DES PAPES
ployés à la réparation des monumens antiques et des églises.
Mais forcé par les intrigues des cours , à rester à Avignon , il y
fait commencer le beau palais des Papes, dont les ruines étaient
naguère si imposantes et rappelaient de si grands souvenirs.
Ce qui en reste encore a été converti en caserne d'infanterie '.
Urbain V, de sainte mémoire, élu à Avignon en i362, reporta
à Rome le siège du gouvernement pontifical. Après avoir prié
au tombeau du Prince des Apôtres, il fut installé dans la chaire
pontificaleaux acclamations d'une foule immense. Son pre-
mier soin en revenant à Rome fut de relever le palais du Vatican
qui tombait en ruines. Le jour de la Toussaint, il célébra la
messe sur l'autel de St.-Pierre où elle n'avait pas été célé- ,
monde chrétien. Tout s'est éclipsé; vous n'y entendez plus que le mono-
tone roulement du tambour, le mot d'ordre, les cris de la sentinelle vi-
> Ces beaux reliquaires eiécutés en 1369 par Jean Bartholi de Sienne
et Jean Maris, orfèvres, ont été conservés jusqu'en gS dans le tabernacle
de St-Jean-de Latran ; dénaturés par les spoliateurs de cette trop célèbre
époque , ils ont été dessinés avant leur destruction par les soins de M. Se-
roux d'Agînconrt , et on en voit la gravure fidèle, planche xxxvn de son
grand ouvrage sur VHistoire de l'art.
* Marin Vasi Romain Itinéraire de Rome. i83, id. iio.
, I.
272 INFLl ENCE DKS rAi'ES
XV* SIÈCLE. ., ,
préface de sou histor. surnm. pontif, per eorum numismata, ia-f°. Nous
pruStons de celle note pour signaler h latlcutioa du public éclairé la
bulle cojlectiou des médailles complètes des pa[)es , qui se publie en ce
momeut à Paris , dans le grand ouvrage intitulé : Trésor de la Numisma-
tique , in-f'.
» On appelle monumentum arcuatu7n une espèce déniche en cul-de-four,
ayant une voûle peu élevée , sous laquelle se trouve ordinairement uu
tombeau de saint, confesseur ou martyr. C'est surtout dans les cala-
combes de Rome que l'on trouve de ces sortes de monumens chréliens,
qui lurent sou"eut convertis en autel. Voir un monument de ce genre ,
vir christianissimus ,
potens et facultatibus locuplex , est le premier qui
.ransforma , an tèms des premières persécutions, les souterrains esistans
gous ses jardins en heu de retraite , pour cacher la célébration des mys-
tères chrétiens et la sépulture des martyrs. Cryptœ per parietes habent
corpora sepuitorum, écrivait^S. Jérôme à un de ses amis, en sortant de vi-
QueRome apprit avec étotinement que ses entrailles recelaient des colonies de Chré-
i3o.)S. Silveslre, auiu" siècle, exerçait ses nobles fonctions
tiens. {&.nu aies
palais pontifical fut orné, à ses frais, d'un superbe jardin. L'épi-
taphe placée sur son tombeau, n'est que l'expression vraie de la
reconnaissance des Romains pour cet excellent Pape.
Calixte III et Pie II se font également remarquer dans le
' Les bas-reliefs qui ornent les panneaux de cette belle porte ont rap-
port aux débals qui eurent lieu entre le pape Eugène IV
et le Concile do
Bâle , et les efforts faits par l'empereur Sigismond pour réconcilier ces
deux grandes autorités ecclésiastiques. L'union entre l'Eglise grecque et
l'Eglise latine y fut l'objet de la première session. L'on sait les tenta-
,
tives faites par Jean Paléologue pour faire réussir celte grande affaire ;
celte réunion fut réalisée et tint quelque tems ; mais forgueil des Grecs
el lambition des Patriarches d'Orient firent renaître ce trop célèbre
schisme ,
qui affligera sans doute encore long-tems l'Eglise. Au reste ,
Toici les principaux sujets représentés sur ces précieux bas-reliefs , dont
on peutToir des épreuves dans la belle collection des sceaux du moyen»
âge de M. Dépaulis, graveur en médailles, à Paris, qui nous les a com-
L. J. GCENEBAULI.
p. i53.
» Cette église fut fondée en mémoire de la paix conclue entre les princes
chrétiens par renlremise du pape Sixte IV.
* C'est dans cette chapelle que s'assemblent les cardinaux pour le con-
clave.
376 AMTlQUi'lÉ"! MEXICAIHES.
^rcljc0{0gic araèxiçam.
^premier ^rHc(c.
' Chaque livraisoa coûte l\o fr. ; dix livraisons ont déjà para ; l'ouvrage
en entier coulera 800 fr. — Paris, rue de Seine , n" 18.
VOYAGES DE M. DtTPAIX. 277
faire sentir toute l'importance pour cela que nous com-
: c'est
On
croyait généralement au Mexique, comme en Europe,
que les peuples de l'Amérique n'étaient jamais sortis de leur
berceau , et qvie la civilisation n'avait jamais visité cette terre,
lorsqu'en 1700, quelques Espagnols isolés pénétrèrent au nord
au district de Carmen province de Chiapa, royaume de Guati-
,
ainsi que les recherches du docteur Cabrera sur l'origine des Mexicains.
Enfin en i83o avait paru le superbe ouvrage dû au zèle éclairé de
Lord Kinsborough, lequel se compose de 7 vol. in-f", et coûte, grand for-
mat, i5,ooo fr. et 7,000 petit format. Il est intitule :
den , etc.; together with the monuments of the Nerv-Spain etc. ; the whole
illustrated by many valuable inedited manuscripts , by Augustine Aglio.
Seven volumes . London , i85o.
' Nous suivons pour la délifuit^lion géographique et politique V Abrégé
dt Géographit do Balbi. »834.
280 ANTIÛUITÉS MEXICAINES.
très. Sa hauteur
de 72 pieds, et sa largeur à la base est
est
tiennes.
N° 1 1. On y trouva encore une tête monstrueuse, posant sur
un serpent roulé sur lui-même , avec symétrie et avec art. Le
serpent jouait un rôle important dans la mythologie des an-
ciens Mexicains. On le trouve sculpté en pierre et diversement
travaillé, soit roulé, soit en spirale, soit développé, quelquefois
noué avec goût, d'autrefois le corps lisse , revêtu d'écaillés, ou
même de plumes. Il est à croire que la signification variait se-
bouche et les narines sont percéesà jour; deux trous, placés aux
tempes, servaient à le fixer. Les Egyptiens avaient des masques
semblables dont ils couvraient la face de leurs momies.
N° 17. 4°- Ce masque fut trouvé en creusant la terre auprès
d'un grand tertre comparable aux pyramides d'Egypte , ou
,
trine; une ceinture est autour des reins Dupaix croit que c'é- :
A. BONNETTY,
De la Société asiatique de Paria.
Marquez.
'vrojii,E.zmm 3'ï? s®wï?ssii^^îiMf'b^
fff rr^/
s X. 2?eiijcco^on/z^ir<^^ix^ttrlé>07'oc/te^vi^e<
5 h ^^ ^' ^
s^J
i'tP Zrëcj'eie^r
oz^^'jLtce^if.
MORT DU TASSE.
£ parmi
Vano il tiiunfo.
T«sso. —MonV Olivet» , 5. 55.
' Cet article est extrait d'une histoire de la \ie et des ouvrages du
Tasse, à laquelle travaille notre ami et collaborateur M. de la Gournerie.
Il suffit de l'avoir lu pour désirer de voir bientôt paraître cet ouvrage ^
»me suis trop bien assuré qu'on ne m'y verrait pas avec plaisir;
«il m'est impossible de faire violence à la volonté d'autrui, mais
» je ne me la ferais pas toujours àmoi-méme '.» —El ailleurs — :
»puté à bassesse ^ »
C'est ainsi que le fds de Porzia de Rossi, l'auteur de la Jéru-
salem, le parent des Caracciolo et des CarafTa, revenait pour la
dernière fois dans la patrie de sa mère, dans la ville où tous les
vieux noms sonnaient haut comme la grosse cloche de Saint-
Janvier. Ses amis s'empressèrent autour de lui le marquis de :
'
Lettere 196 , t. v. = Lettere , t. iv. * Lettere , l. v.
MORT DU TASSE. 289
premiers fruits ;
puis la société de ses amis et des gens de lettres
venait le distraire de la sombre mélaucolie qui le dévorait depuis si
long-tems. Plusieurs personnes, désireuses de le connaître, s'é-
; on citait, entre autres, le prince
taient fait présenter à sa cellule
de Venosa, frère du cardinal Gesualdo, jeune lioanne plein de
génie et d'imagination qui épanchait sa verve en de gracieuses
,
vaillait sur la Création des sept jours. Ce fui pour le vieil homme
comme un éblouissement ; il en écrivit de suite à ses amis dans
son pompeux latin : Narro tibi , nimis dulces, ùonique pleni succi
sermones antè biennlum inlercesserunt cum amicissimo viro Torquato
Tasso, lietruscœ Ihtguœ, noslro isto sceculo, gravissimo desideralissi-
moque scriptore.- — «Je vous raconte que des discours trop doux
)iet pleins de suc me sont intervenus avec notre très-ami Tor-
• quato Tasso, très grave et très-désirable écrivain en langue
«étrusque, dans notre siècle. »
lui-même avait insisté plus que tous les autres; mais sa lettre,
confiée à Rome, au père Archirota, avait été perdue dans le
trajet de Rome à Naples, sans qu'on pût savoir s'il fallait attri-
qu'il était rebuté des princes, baffoué par la tourbe des cour-
tisans qui l'appelaient foa, ii se retirait dans un monastère;
car là il était bien sûr de trouver cette considération pré-
venante et affectueuse qui s'attache à l'homme plus qu'aux
«il n'en est aucune que je choisirais plus volontiers que de cons-
ntamment servir Votre Altesse Sérénissime : mais puisqu'il est
«impossible de rien changer au tems écoulé ,
qui est bien long,
» je chercherai du moins ,
pendant le tems qui me reste , et qui
» grâce plus que de toute autre. Voilà long-tems que j'en ai pris
plus grand qu'au milieu des prestiges des cours , lorsqu'il voyait
pleurer les dames au récit des malheurs d'Olinde, et lorsqu'à
Florence la foule le pressait, l'applaudissait, en disant C'est :
—
LE Tasse !
n'avait-il pas mendié? Ici, c'est un lit qu'on lui refuse; là,
des hauts-de-chausse ailleurs, quelque mauvaise pelleterie
;
lut toutes les instances de ses amis pour l'y décider. Avant son
départ il se rendit à la campagne du marquis de Yilla les deux ;
comme aux pensées plus tristes de son âge mûr. Nous n'avons
point oublié ses joyeuses promenades à la Cava alors que son ,
=
Lctter^ , I. IV
MORT DU TASSE. 99S"
slade, lui écrivit-il. Mon plus grand danger a été causé parles
• gâteaux de votre seigneurie; j'en ai trop mangé, et ils m'ont
298 MORT DU TASSE.
comme s'il avait de longs jours devant lui. Une transaction avait
été ménagée avec le prince d'Avelliuo par l'archevêque de Co-
senza , et le Tasse, fatigué de plaider et d'implorer la générosité
MORT DU TASSE. 299
des grands, la sollicitait comme une grâce. Cette transaction fut
donc bientôt souscrite; le prince s'engageait à luiservîr une rente
viagère de 200 ducats, et à lui payer préalablement une somme
considérable. L'aisance lui arrivait enfin après tant d'années
de misère; aussi ne pouvait-il croire à son bonheur. Sans cesse
il écrivait àNaples, afin qu'on lui envoyât la lettre de change
qui devait l'en rendre certain; il avait retrouvé dans cette cir-
i
MORT DU TASSE. SOI
Le cardinal Cintio quittait rarement le Tasse; consolations,
espérances, secours de tout genre, il lui prodiguait tout avec
effusion et dévouement ; mais la fièvre s'était déclarée, l'art était
D. o. M.
TORQUATI TASSI
OSSA
HIC JACENT....
HOC NE NESCUJ9
ESSES HOSPES
FRES HUJCS ECCL.
P. P.
M. D. C. I.
de Marbre au pied
, du môle
et d'Adrien, tantôt entre des my-
riades de calsales boiteuses, repaires infccts, dont les toits bas,
les grandes fenêtres, les pelleteries, séchant sur des cordelles,
se penchent inégalement au bord du fleuve Çà et là, quelques :
Oui, le Tasse est venu là: c'est là, c'est à l'ombre du graud
chêne, lorsque les bruits de la ville, les cris des buveurs, les
chants des litanies devant lesmadones, le roulement des chars,
le carillon des cloches venaient expirer à ses pieds ; devant ces
grandeurs de la force qui ne sont plus, et ces grandeurs de la
foi, qui seules, depuis quatorze siècles, donnent un incompa-
rable éclat à la ville Sainte c'est là qu'il commençait avec
; ,
vvvvvvvvvvvvvvvvv\vv\v\\vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv\vv%v\\vvvv\\vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv%vvv
(abiomne 1834 )
A.
le o a ciiiP i
REVUE DBS JOURNAUX. LE CHRONIQUEUR DE LA JEUNESSE. 300
lA -t V\ -VVX \ VV\ VV\ VV\ VVi VV^ VV\ ^ VV VV\ *V\'V\VVVi VV\ V»A VV\ /VVl \-VA VV\ VVX-VV* VV^
LE CHRONIQUEUR DE LA JEUNESSE'.
' Prix; 12 francs par an. Hue des Gr-^nds-Augiistins , n" t5.
510 REVUE DES JOURNAUX. -, -
cipalement les peuples d'enlever à ces plantes le nom des divinités payennes,
auxquelles elles étaient consacrées , ou plutôt dans le désir de remercier
quelque saint par l'intercession duquel ils avaient obtenu leur guérison. Et à
ce sujet , il fait observer que cette méthode est aussi raisonnable , aussi sen-
sée que celle qui consiste en ce moment à donner aux plantes le nom de
quelques hommes qui en ont découvert les propriétés. Avec un tel système,
les noms des plantes ne seront plus qu'un dictionnaire de noms propres, de
termes inintelligibles. « Ce qui pourrait être une excuse pour nos pèi;es ,
par des noms déjà très-connus , comme sont ceux des saints. »
c'est le nom du tillutn convaltiiim, le lys des vallées; S. Georg'ù radiv, selon
Clusius, est la grande dentaire. Ce sont les femmes herboristes ou les rhizo-
tomes qui la nomment racine de St. -Georges, à ce que, dit J. Bauhin. S.
Georgil lierba, est la valériane des jardins , dite aussi herbe bénite. J Bauhin .
qui est le costus des jardins, etc. Selon d'autres , c'est l'aurone' mâle dont
oïl faisait une ceinture aux épilcptiques car on prétendait que St-Jean ,,'<^i ,
avait les reins entourés d'une ceinture , avait aussi le don de guérir de. cette
cruelle maladie. Scion Anguillaria , la verveine commune
est aussi une herbe
de saint Jean. Dcrbena, dit cet auteur, est herba S. Gioiani. Selon Fuchs, le
même nom de S. -Jean est donné à l'Iiypcricum ou au millepertuis ; ce qui
est confirmé par .\nguillaria. Selon Agricpla, cettç hefibe avait l'gdoii-
rable propriété de chasser le démon. On appelle aussi herbe de la S, -Jean le
Jean ; c'est le faire connaître de tous les pépiniéristes et des amateurs de plan-
tations.Quelques-uns ont nommé pain de S.-Jean une silique sèche qui est
cellede l'arbre de Judée; d'autres ont voulu que l'abricot précoce fût la
pêche de S.-Jean. On connaît aussi des pommes et des poires de S. -Jean les ;
agréable et assez commune dans l'Etrurie. L'herbe dite Cunégonde, c'est tout
simplement l'eupatoire.
» L'herbe de S.-Stanislas , ainsi appelée par les Hongrois ,
du nom de l'un
de leurs rois , est une petite gentiane qu'on nomme aussi croisette.
» Quant à l'herbe de S. -Laurent, c'est, selon les uns, la sanièle on la
dia pcnsia, iuXon d'autres , c'est un asclcpias ou dom pic-venin. Clusiiis assure
que les Portugais nomment hcrvu de Santo-Lovcnzo une espèce d'astragal plus
blanchâtre que celui de Montpellier. Selon Anguillaria , on nomme encore
herbe de S-. Laurent ou Lorenza, la consoude moyenne.
Le bois lignum sanctum , ou le bois de Judée, est le même que le fa-
meux Gayac, dit aussi bois d'Inde , approprié à une maladie qui n'est pas
celle des saints.
» La fleur de Ste.-Magdelaine de C. Bauhin , ou fleur de 9te. -Marie ,
est le
gairement connu. Les gants ou les bas de Ste. -Marie ( chiroteca ) sont une
espèce de campanule; c'est la digitale. La fumée de Ste. Marie est une soite
d'absinthe à fleurs blanches ou la wt7/c /binV/e des Alpes. C'est le nom que
lui donnent les chasseurs montagnards. L'herbe de Ste. -Marie est la mentlta
spécula, menthe des Alpes, ou la mcnlha sarracenica qui est aussi le coslus ,
des jardins. Il est une autre herbe de Ste. -Marie connue en Languedoc c'est ,
Vageralum , et des Italiens Vherba ginla. Autre herbe de Ste. -Marie qui est ,
de la Vierge est encore pris pour une espèce de vigne noire dans Matthiole,
dite aussi signet de Notre-Dame ce n'est probablement autre chose que la
:
et d'autres ingrédiens.
» Le ricin se nommait palma Chrlsti.
MOUVlLLtS ET MEIANGES. SIS
n^tttJcfc d illcUn^cs,
EUROPE.
FRANCE, — PARIS. — M. Brûlé. évêque de Vincennos (Etals-Unis),
qui s'était arrêté à Rouen pour y prendre part aux exercices de la retraite
ecclésiastique, vient d'arriver à Paris. Ce prélat a élé, comme on sait,
piochant un champ inculte deux cents médailles en cuivre elles sont peu
, j
de la bouche Jaue espèce tie dragon. Ces pièces suiit plus oblougucs
que les autres.
SAXE. Cloches en fonte de fer — On afait des essais aux forges de Ru-
beland ,
pour fondre des cloches eu fer : on a reconnu quelles sont plus
•légères, plus économiques, plus sonores que les cloches ordinaires,
et qu'elles résistent sans altérations au froid le plus vif. On a cherché
dans une autre usine à remplacer les cloches par de grandes lames d'a-
cier . comme on le fait aujourd'hui pour quelques pendules. Eùfin la
ASIE.
minaire pour les missions du Japon , et que la maison avait été transfor-
AFRIQUE.
ce qui suit :
seurs, a pour but de prendre des animaux sauvages vivaus lesquels sont ,
AMÉRIQUE.
Nouvelles observations sur les Patagons. Le gigantesque fantôme de ces
fameux Patagons de 7 à 8 pieds de haut, décrit par les anciens voya-
geurs, s'est évanoui pour M. d'Obbigny; il a vu là des hommes, encore
très-grands, sans doute , comparativement aux autres races américaines ^
mais qui pourtant n'ont rien d'extraordinaire même pour nous; car ,
sur plus de six cents individus observés, le plus grand nombre n'avait
que cinq pieds onze pouces de France , et il croit pouvoir évaluer leur
taille raojeune à cinq pieds quatre pouces. Peut-être la manière dont
ils se drapent avec de grandes pièces de fourrure expliquerait-elle l'an-
cienne erreur. Dans tous les cas, nul doute que ces Patagons ne soient
la nation qu'ont vue les premiers navigateurs; car eux-mêmes lui ont
assuré qu'ils faisaient , tous les ans, des voyages aux côtes du Sud, et
maux qui lui avaient appartenu pendant sa vie ; brûler les vêlemens de
toute sa famille, et sa veuve, batbouillée d<: uo'w , allcndr»;, avec ses eu-
fans dénués de tout, que quelques parens daignassent lui jeter les lam-
beaux qui doivent la couvrir; faits qui tous, avec beaucoup d'autres,
ne paraîtront sans doute pas indifférens aux moralistes cl aux pliiloso-
phes jaloux de recueillir, sur toute la surface du globe, les traits dis-
OCÉANIE.
Origine des nations polynésiennes et américaines. — Dans un ouvrage
intitulé : Observations sur l'origine et les 7nigralions des nations polyné-
siennes, le docteur J. D. Lang vient d'émettre lopluiou que tous les in-
sulaires des mers du sud sont d'origine asiatique et que les habitans de ,
mais il signale de plus une coïncidence bien remarquable c'est cette ha- ,
Malais ont fréquenté l'Archipel indien, visité les Moluques.et même éta-
bli des pêcheries sur la côte septenlriouale de la Nouvelle-Hollande ; il
318 NOUVF.r,LF.S ES MÉLANGES.
n'ost donc pas improbable que ce peuple hardi et navigateur ail décou-
vert successivemenl toutes les îles de l'Archipel. C'est d'après cette ma-
nière de Toir cl celle opinion, que M. Lang croit que les Malais , après
avoir reconnu et habité les îles de Pâques, ont bien pn aborder sur la
côte occidentale de l'Amérique qu'ils auront peuplée , 0[nnion qui exclu-
rait la supposition que c'est par les îles Aleucicnnes ou par le détroit de
Behring que l'homme a pénétré en Amérique. Après plusieurs considé-
rations ingénieuses à ce sujet, M. Lang cherche à prouver que toute la
civilisation de Mexico du Pérou, lors de la découverte du continent
et
6tf'(î0^vfi<pf)îc.
ce grand travail, grâce aux soins et aux sacrifices de son directeur actuel, M.
le marquis de Fortia d'Urban.
h' Art de vérifier dates , oa Ia suite chronologique des faits remarquables
les
dans toutes les du monde connu, forme à lui seul la bibliothèque histo'
parties
rique la plus complète et la mieux ordonnée , et il est distingué par l'exacti-
tude la plus scrupuleuse. Les cinq premiers volumes in-S" , ou le premier
volume in-i" , vont jusqu'à l'ère chrétienne. Les dix-huit suivans
formant ,
propres qui s'y trouvent, et non pas seulement ceux des souverains , comme
la table précédente.
3*20 UIliLIOORAPHlE.
Les deux volumes in-4° ou in-folio de la continuation sont complets , et
les souscripteurs pourront les faire relier, avec la table. Les volumes neu-
vième , dixième
onzième et douzième, qui complètent le troisième volume
,
premier qui ait osé faire celte grande entreprise , et peut-être le seul qui pût
la terminer. Ce travail, d'un genre particulier est indépendant des trois ,
Brué a publié aussi de nouvelles cartes qui complètent son atlas destiné à ,
satisfaire ceux qui voudront faire marcher l'étude de la géographie avec celle
de l'histoire. Cet important travail dont notre Académie des Sciences a ,
Troisième PAKTiE. De 1770a 1S37, huit volumes in-8», formant deux vo-
lumes in-4" ou deux volumes in-folio, avec la table.
s
On a tiré dans le seul format in-4'» des exemplaires sur papier vélin , dont
le prix est double; c'est-à-dire 90 fr. le volume. On ajoute 1 fr. 60 c. par vo*
lume in-S» , 5 fr. par volume in-4'' , et 6 fr. par volume in folio ,
pour les
HISTOIRE DU SAINT-SIMONISME.
rectifie cet arriclc. Quelques autres erreurs, qui ne touchent pas au fonds
seront aussi rectifiées dans le 3"= article , oii nous dirons ce que sont devenus
la plupart des St.-Simoniens. C'est là aussi que nous finirons l'histoire de M.
Dory, apôtre de Marseille.
Le Producteur (ut fondé par Enfantin et Rodrigues. Le premier numéro pa-
Cerclet, qualifié de rédacteur en chef, mais qui n'a insère que quatre articles
très-courts j et qui s'est démis de la direction à la fin du 2- volume: MM. J.
Rouen 8 articles;
, J. Allier, 12 —
Decaen ,8; Rodrigues 10 L. ; — — , ;
—
Halevy,4; — A. Blanqui,23, y compris les Mélanges. — Enfantin, 24, •
sans compter les Mélanges; son premier article fut inséré dans N" du le 4^
Rodrigues, Rouen.
Le silence le plus complet fut gardé par les St.-Simoniens pendant deux
ans. Ce ne fut que le 17 décembre 1828, qu'une exposition de la doctrine eut
lieu dans la chambre d'Enfantin devant un petit nombre d'auditeurs. Le
,
o Cet Océan qui se brise en grondant sur ses rivages , se retire et gronde cn-
acore ; ces globes qui gravitent dans l'espace, cette lumière dont les flots nous
ninondent, l'homme destiné à aimer, à connaître, à pratiquer tant de mti-,
i veilles, l'UNIVERS enfin, voilà le DIEU que nous adorons >. »
• que nous sommes * Tout est de lui , tout est par lui tout ,
» est en lui. ^ »
Mais le 28 mai suivant l'idée de Dieu est modifiée de nou-
veau.
« Dieu est tout, tout est en lui, tout est par lui, tout est lui. Telle est la
» Organisateur,^'' 25 , t, 11 , p. 200.
'
Èv «ÙTW yàp 2,(ù^fjf xat xtvoûfA£Q«, y.vl ètraev. Je tes des /4p.,ch. xvii
V. 28,
^ Ort èÇ «Otoû j 7.0.1 §t «ÙToO , -/.ul eiz aùrôv zù Tzâvrx. Aux Romains ,
ch. XI , V. 56.
entaus. L'Organisateur avait été fondé par P.- M. Laurent. La collection forme
a vol. in 4°5 clepuis le i5 août 182c) , jusqu'au i5 août iS5r, où il cessa de pa- .
raître. Ses rédacteurs sont les mêmes que ceux que nous citerons pour les
Telumes de l'Exposition. — Voir , ci-après , p. i44'
HISTOIRE Dir SAINT-SIMONISME. 38g
iTiel avec elle mais elle n'empêche pas que ceux qui croient que
;
voir un Dieu plus grand que celui delà G<î«èse; confondant ainsi
les opinions spéculatives et philosophiques des Hindous ', opi-
nions qui n'ont pas plus de force ou de fondement que celles
d'Enfantin, avec leurs croyances traditionnelles, lesquelles , à
peine étudiées, et encore imparfaitement connues annoncent ,
puis il avoua qu'il n'avait pas tardé à s'apercevoir que les deux
Pères étaient en désunion et sur la politique et sur la morale;
qu'aussi il était très-repentant d'avoir contribué à faire entrer
dans cette société un certain nombre dé personnes, vieillards,
femmes et enfans, dont ils avaient accepté la conduite mo-
rale ; qu'on ne pouvait sans loi les diriger ; qu'il eût beau-
coup mieux valu laisser ces personnes dans l'état où elles étaient
auparavant; aussi formellement à ce que les es-
qu'il concluait
prits et les choses fussent mis en l'ancien état , et que la reli-
gion Saint-Simonienne fût déclarée en état de liquidation ; que,
povir lui, il revenait à douter de tout, et qu'il se déclarait de
nouveau philosophe.
Abel Transon apostropha à son tour le Père-Suprême et lui
reprocha d'avoir excité quelques-uns d'entre eux à lui faii*e leur
y croire, que s'il avait commis des fautes, c'est qu'il était incom.-
plet, qu'il lui manquait la femme révélatrice, que quant à la
pratique présente, il déclarait formellement qu'il regarderait
comme immoral, el comme le blessant lui personnellement, tout
acte qui serait fait contre la morale chrétienne.
Carnotet Dugied ne se contentèrent pas de cette restriction, et
déclarèrent hautement qu'ils se séparaient de l'homme, et de la
doctrine qui n'était autre chçse au fond qu'une hideuse promis-
cuité. A ce mot, Talabot prit la parole, et nous allons citer tex-
tuellement cette partie de la séance qui fera connaître ce qu'é-
tait alors St.-Simonisme, qui séduisait encore à Paris et
le
Père Enfantin. — Jamais cette doctrine n'ira l'adultère; l'adultère n'a lieu
à
que parce qu'une nature est écrasée par l'autre; les idées que j'avance vien-
nent donc , au contraire prévenir l'adultère.
,
Dugied. — C'est vrai , il n'y a plus d'adultère , car le vice est rélialilité , ré-
glementé. Ce n'est que de cette manière qu'on peut dire qu'il n'y a plus d'à-
HISTOIRE pu SAINT -SIMONISME. 529
dultére. Vous en jugeriez facilement si l'on vous enseignait d'abord
les prin-
Au nom du DIEU VIVANT qui m'a été révélé par Saimt-Siuon, notre
maître à tous, le mien en particulier, mon premier acte de foi ici doit être
ment d'état mais un progrès. Il s'est emparé successivement de tous les ger-
,
mes d'avenir que renfermait la civilisation antérieure ces élémens ont grandi ;
fois plus moral et meilleur, cent fois fois plus grand et plus profond cent ,
fois plus puissant et plus beau, cent fois plus prêtre qu'il ne s'était encore
cation. Il nous fait savoir, en outre, qu'on ne voulut pas admettre dans le
Globe sa protestation , non plus que celle de l'église de Toulouse, qui protesta
aussi. — C'est ainsi qu'on n'instruisait les fidèles de la province, que selon leur
capacité.
HISTOIRE DU SAIKT-SIMONISME. 55t»
fonctionnaires '•
à-dire qu'elle devait produire 26,000 fr., et les grever de 5,ooo fr.
de rentes. —
La deuxième émission se fit le 16 janvier i852; elle
fut de 3oo inscriptions de 5o fr. , au taux de 35o fr. ; elle devait
produire io5,ooo fr. et les obligera. i5,ooo fr. de rentes '.
, —
Enfin, la troisième émission eut lieu le 11 février; elle fut de
600 inscriptions de 5o fr. au taux de 3oo fr. ; elle devait pro-
,
1 Voici le nom de ceux qui avaient fourni cettte somme d'après le Globe du
8 février i852.
Avant le mois de décembre i8!io , 316,195 So
toutes les dépenses avaient été sup- Bourdon et Carlier. . 1,468 55
portées par Enfantin. . i4,ooof- «'^ Galle 1,202 4o
Depuis le mois de décenib.: Holstein i,^
Fournel 68,417 80 Talon (Mlle.).. - . . i,i55
D'Eichlhal 53, 010 » Granal 1,000
Alex. Petit 42,000 » Simon 8i5
Bouffard 25,2î3 » Rigaud 800
Robinet 2i,5oo » Reynaud . . •
796 60
Ollivier 20,900 >> FritzHerrenschneider . . 740 »
Carnot 20,456 gS Michel Chevalier 600 »
Bruneau 14,122 70 Genevois 600 »
Lemonnier 9,636 55 P 5oo »
J. R 6,000 » Arles 5oo »
Huguet 4*^90 » Abel Transon 490 »
Drouot 4»iOO • Blanc Sao »
Olinde lîodrigues 2,5oo » E. Cazeaux 276
Péreire frères. ...... 2,i47 5o Belvéze 260 »
Machereau 2,090 » Jauger i5o •
Véturie d'Espagne (Mlle.). 1,94^ 5o Anonymes 5,527 60
Ribes et Renouvier .... 2,206 » Divers 95870 97
Hennoque i,55o »
morale.
Ecoutons d'abord Duveyrier, annonçant que l'on pourrait
bien trouver la femme qui devait révéler et établir la morale au
milieu même de celles qui se livrent à la prostitution pu-
blique.
Qui sait , disait-il, si dans la multitude de celles qui sont l'efiroi des mé-
nages , ta FEMME-MESSÎE ne doit pas faire éclater une énergie et une puis-
sance sociales aussi grandes que celles que St. -Simon révéla dans la multitude
qui était Nous ne savons comment elle pourra instituer
l'effroi des bourgeois ?
en morale un genre de dévouement aussi complet que celui que nous avons
soit les apostrophes financières qu'il adresse régulièrement au public tous les
duction elle attirera l'adultère hors du mariage, comme nous attirons l'émeute
hors des places publiques; en un mot, nons ignorons quelle portée peut avoir
ce fait sarks exemple dans les fastes du monde , l'alli-ance libre et volontaire de
l'homme et de la femme supérieurs dans l'humanité; nous ignorons quelle
révélation nouvelle doit sortir d'une pareille union : mais nous avons fol
qu'elle aura lieu.... Alors on verrait sur la terre ce qu'on n'a jamais vu. On
verrait des hommes et des femmes unis par un amour sans exemple et sans
nom, puisqu'il ne connaîtrait ni le refroidissement ni la jalousie; des hom-
mes et des femmes qui se donneraient à plusieurs , sans jamais cesser d'être l'un
à l'autre, et dont l'amonr serait au contraire , comme un divin Banquet aug-
mentant de magnificence en raison du nombre et du choix des convives.
Ainsi parlait Duveyrier. Le Père-Suprêuie était encore plus
impudemment explicite.
Nous ne venous pas comme S. Paul dire à la femme de se voiler et de se ,
taire dans le temple. Son rerùe et sa chair sont agréables à Dieu et si nous ;
la contemplation jusqu'à l'extase, nous savons aussi que Dieu a mis en elle
et les rêves d'une exaltation et d'un enthousiasme qui vont jusqu'au délire.
discipline; il est BEAU autant que SAGE; il est BON. 11 est aimé parce
qu'il aime , et aussi parce qu'il est éclairé, raisonnable, sage, sensible, doux,
patient, réfléchi; mais on l'aime encore, parce qu'en lui est la grâce, Vélcgance,
le goût, l'activité, l'ardeur, la gaîté; on l'aime, parce qu'il sait le prix d'une
larme, mais aussi parce qu'il sent la puissance d'un sourire; car le sacerdoce
de l'avenir n'est pas l'homme, c'est la femme et l'hommb.. . Tantôt le couple
sacerdotal calmkba l'ardeur immodérée de Vintetligcjice , ou MODÉRBax les
appétits déréglés des sens; tantôt , au contraire, il RévEiLiEBi l'intelligence
apathique , ou eéchauffeha les sens engourdis ; car il connaît tout le charme
de la dtcence et de la pudeur, mais aussi tonte la grâce de l'abandon et de la
HISTOIRE DU SAlNT-SrMOMSMF,. 530
volupic.. , — Et maintenant si l'on ino demande qiieile est la limite que je
pose à l'influence que le prêtre et la prêtresse exercent sur les fidèles ,
je ré-
ponds ;]Moi, HOMME, moi SEtit, je n'en pose aucune. La femme parlera. La liberté
pleine et entière que je lui offreavec toute la franchise de mon cœur d'homme, je
veux qu'elle soit libre encore de me la refuser ou de ne l'accepter qu'en partie '.
> Extrait d'un des cnscigncmens de 7iotrc Pvre-Suprcme Enfantin sur les rela-
pour la sœur serait «oinf. Jl est vrai qu'une note qui parut le lendemain dé-
sapprouva ce principe et annonça qu'il n'avait été publié dans le journal que ,
Banf/uet appliqué au mariage ; mais tout cela ne changeait rien aux principes-
S40 HISTOIRE DU SAINT-SIMOMSME^
s'y rattachent ont fait naître entre lui et moi un dissentiment formel qui a
,
nique combinaison qui pût à la fois satisfaire tous les légitimes pencliang de
l'homme et de la femme sous le rapport de leur association, aussi-bien que
sous le rapport de la sanction réservée aux seatimens de famille. J'ai appe-
lé la femme à nous révéler , d'après ces bases, la loi des convenances.
Enfantin a donc admis des faits moraux daas la communauté des femmes.
Je les ai classés au nombre des cas immorauos.
Ce dissentiment sur les termes de l'appel aux femmes s'est même fait re-
marquer dans rapprochemens qui ont été faits dans le Globe entre l'O-
les
Cet acte inexplicable est pour moi le signal d'un progrès nouveau, l'indus-
trie est appelée dans ma personne à cons/(7«cr définitivement la religion nou-
velle.
SAINT-SiMONIBJtS !
A M. Michel Chevalier ,
gérant du Globe.
rendu sensible à tous par deux grandes tentatives, dont l'une se produit dans
la voie du mal, l'autre dans la voie du bien la première ayant pour but de ;
de dégager du milieu de ces vices les germes d'avenir , les tendances progres-
sives pour les montrer à tous , les faire aimer de tous et constituer ainsi
,
l'ordre nouveau que le monde réclame eh bien vous , vous êtes ( involon-
; !
tairement , je
veux le croire encore ) la constatation du désordre dans la voie
du MAL. Voilà ce que vous êtes.
En vous enlevant ainsi le titre de Saint-Simonien que tous vous attribuez,
je commence l'accomplissement d'une tâche devenue aujourd'hui difficile,
celle de tirer le nom de Saint-Simon, et les travaux que durant près de sept
années nous avons accomplis sous son invocation , du discrédit où les ont je-
tés vos folies des trois derniers mois.
Je vous prie d'insérer ma lettre dans votre prochain numéro.
Bazasd.
il n'a fait paraitrc que les deux premières livraisons, formant deux vol.
HISTOIRE DU SAINT-SIMONISME. 345
nouvelle et ses vues sur le mariage. Il soutenait encore qu'il
fallait se borner à admettre Cependant il voulait que
le divorce.
lait les hauts cris d'une pudeur alarmée; ils lui rappelèren
ment dorme un peu plus d'extension à vos œuvres Chrétiennes et Juives. » Sim-
ple écrit d'Abel Transon aux, St.-Simoniens, p. lo. —
Abel Transon proposait
ensuite à Enfantin de faire l'essai de la théorie de Charles Fourier sur l'asso-
ciation.
544 HISTOIRE DU SAlNT-SlMOÎNlSME.
qu'elle lisait avec fureur le» amours adullères dans ses romans,
qu'elle allait applaudir l'adultère ^dans ses théâtres , qu'elle to-
lérait dans ses salons les femmes connues par leurs intrigues ou
leur h'^gèreté , qu'elle tolérait , approuvait ,
payait et patentait
la proHtilution, et que si elle éloignait d'elle les femmes avilies,
elle admettait souvent dans ses alliances les hommes publi"
quement connus pour femmes.
enlretcnir ces sortes de
On voit qu'ici le débat était encore enlrele St.-Simonisme elle
siècle, etque le christianisme était hors de cause; celui-ci était
seulement accusé de n'avoir pas guéri ou prévenu tous ces dé-
sordres; mais le christianisme répondait par ses croyances, et
leur disaiUqu'il n'avait jamais souîenu que l'homme fût bon et
saint par lui-même, que d'ailleurs l'homme étant libre, tout cet
état de la société s'expliquait très-facilement aux yeux du chré
tien.
Cependant les discussions entre les trois principaux Pères du
St.-Simonisme s'envenimaient de plus en plus. Par acte d'huis-
sier, Rodrigues réclama la propriété exclusive de tous les ou-
vrages de St. -Simon, qu'il avait eus en héritage de son maître,
et Bazard les deux volumes de V exposition de la doctrine, qu'il
assurait lui appartenir ». En vain le Globe leur reprocha de con-
trevenir à leurs principes sur V héritage et la propriété, ils sou-
tinrent leurs demandes.
Enfin', les 2 et 3 mars. Enfantin et Michel Chevalier furent
de nouveau cités devant le juge d'instruction , et accusés d'oa-
trages à la morale publique, d'attaques à la propriété, et de provo-
cation au renversement du gouvernement.
d'O. Rodrigues elles 8% 12" et 16» du Père; et la rédaction était due priai
HISTOIRE DU SAINT-SIMONISME. 34^
ville du malérialisme , le choléra vint s'abattre sur Paris , la
peuple en travailleurs ;
puis que la vieille cité de Paris soit dé-
truite et reconstruite à neuf; qu'on perce une grande rue du
Louvre à la Bastille , et qu'on réalise la distribution générale
des eaux de Paris; que l'on fasse commencer aux barrières les
chemins de fer qui doivent réunir le Havre à Marseille, Nantes
à Strasbourg; qu'on dessèche les marais, et qu'on plante
les Landes. Tels étaient les travaux à exécuter. Quant aux fêtes,
l'ouverture des travaux et leur inauguration devaient se faire avec
le plus de pompe et au milieu des fêtes publiques.
Tous les corps de l'état viendraient avec leurs insignes prêcher d'exemple
Le roi et sa famille, les ministres, le conseil d'état, la cour de cassation, la
cour royale ce qui reste des deux chambres, y apparaîtraient fréquemment,
,
ment plusieurs heures par jour. Les réginiens viendraient y faire leur service
en grande tenue avec leur musique. Les escouades de travailleurs seraient
commandées par des ingénieurs des ponts et chaussées et les mines par les ,
de -Simon
S. année. — Aux artistes, par Barrault. — Aux élèves de
, 2^ l'é-
Aux industriels; Lettres sur la législation dans ses rapports avec l'industrie
et la propriété, par — Résumé de l'exposition par H. Car-
Decourdemanche.
net. — Enseignement central ,
— Tableau synoptique
par Jules Lechevalier.
de religion St.-Simonienne. — Enseignement central par H. Carnot. —
la
— Une phase de ma vie est aujourd'hui accomplie. 5'ai parlé je veux ag-tr. ,
Mais j'ai besoin pendant quelques tems de repos et de silence. Une nom- —
breuse famille m'entoure; l'apostolat est fondé; — 3e prands quarante de
mes fils avec moi, je confie à mes autres enfans le soin de continuer notre
œuvre dans le monde , et je me retire... Ce jour où je parle est grand de-
puis i8 siècles dans le monde ; en ce jour est mort le divin libérateur DES
ESCLAVES. — Pour en consacrer l'anniversaire, que notre sainte retraite
commence, et que du milieu de nous la dernière trace du servage, la domesti-
cité disparaisse.
Tels furent les adieux d'Enfantin ; Barrault fit aussi les siens
dans un discours emphatique , où l'on remarque les passages
suivans :
Enfantin est le messiede Dieu , le roi des nations, dans lequel ses fils l'exal-
tent aujourd'hui, etla terre doit l'exalter un jour. — Le monde voit son Christ
et ne le connaît pas ; c'est pourquoi il se avec ses apôtres du milieu de
retire
vous. — Notre f'crbe est au milieu de vous vous l'incarnerez en vous.
; Le —
Qicnde est à nous. — Un homme se lèvera qui a un front de roi et des en--
du christianisme.
Cette retraite dura jusqu'au 6 juin jour célèbre, pendant le-
,
marri droite d'Holstein : Il pose sa main gauche sur l'épaule droite d'Holstein ,
dont il reçoit la main gauc.':c sur son épaule droite. ) Voilà le signe de la fra-
ternité ».
mines aS ans.
,
—
Machereau ( Joseph ) fils de portier peintre, 5o ans. , ,
—
Massol (Alexandre), 26 ans. —
Mercier ( Victor ) ex-rédacteur du Globe,
24 ans. —
OUivier (Antoine) ex-cultivateur, 27 ans. Pennekere (Charles), —
ex-courtier en Ubrairie 36 ans. Petit ( Alexis), ex-avocat. 27 ans.
, —Pouyat —
( Edouard), ex-rédacteur du Globe, 20 ans. Raymond (Bonheure), peintre^ —
36 ans. — Retouret Moïse 22 ans. — Ribes Antoine ex-avocat, 29 ans.
( ) ( ),
mule du Gode est de parler sans fiaitie, de dire la vér lié, toute la
vérité, rien que la vérité. — Les St.-Simoniens voulaient qu'il
fût ajouté à celle formule qu'ils prêtaient serment devant Dieu
hommes.
et devant les —
D'autre part, ils ne consentaient à prê-
ter serment qu'avec la permission du Père. Mais le président ne
voulut pas changer la formule; et l'avocat-général s'opposa
à un serment qui n'était prêté qu'avec l'autorisation d'un
homme qui se disait la loi vivante. Aucun des témoins ne fut
donc entendu mais l'oubli ou plutôt l'indifFérence que le Code
;
puis i83o, cachait la figure du Christ, fit aux jurés et aux juges
l'apostrophe suivante :
une religion ; mais il s'est passé quinze siècles pendant lesquels le Christia»
nisme, pour le bonheur du monde, n'était pas voilé ni chassé de la politique.
Quand des hordes barbares se pressant les unes les autres en longue et fré-
missante traînée, depuis les steppes d'Asie, l'Oural et l'Altaï jusqu'au
Rhin , inondèrent l'Europe occidentale et méridionale ,
qui est allé à eux, et
les a civilisés? — Le Christianisme. — Qui s'est porté médiateur entre les
MM. les députés, personnages graves , dont l'autorité ne peut être récusée
par les jurés , ont voté cette même année, en une séance , moins de 800 mille
francs aux évêques^ et près d'un million à l'Opéra. Ceci mérite réflexion ,
gens, puisque les députés, dans la grande gamelle du btidget, font une plus
large part à ses danseuses et à ses chanteresses qu'aux évêques du royaume
entier '.
défauts d'harmonie j osent s'allier entre eux sans rougir de leur mutuelle trom-
perie et de leur sordide vénalité. Là , le notaire est le grand pontife du
le reste n'est rien que pure formalité. Le mariage est publiquement entré
dans le domaine des spéculations, et tout cela passe pour raisonnable,
décent , honnête; en agir autrement, c'est heurter la sagesse commune par
un cynisme de passion et de folie».
cohérentes , , prononcées
froidessans action , sans conviction ,
sans inspiration. Après chaq*"". phrase il s'arrêtait , puis pro-
menait fièrement ses 'regards sur les juges, sur les jurés, sur
l'auditoire ; et comme le président s'en étonnait, il répondit :
nura rmn,
LE PENTATEUQUE,
AVEC UNE TRADUCTION FRANÇAISE ET DES NOTES PHILOLOGIQUES y
PAR J. B. Glairb,
ET M. Fhawck,
Membres de la Société Asiatique de Paris.
tom. V. p. iSg et l'article intitulé Utilité des Langues orientales par rap-
,
port à la Religion, dans le N" 27, même vol., p. 219 de la 1" et 2a5de
la i" édilioQ des Annales.
LE rtNTATEUQUE DE M. l'aBEÉ GLAIRE. 587
dans maison même de Saint-Sulpice de Paris, une sorte à'école
la
sous les yeux de nos lecteurs la traduction nouvelle qui est don-
née du premier verset de la Genèse nous la ferons suivre de la ;
vote qui y est jointe pour la justifier. Nous laisserons ensuite aux
commentateurs de la Bible le soin de juger de la valeur de la
traduction et des preuves. «
dans cette recherche ; car tout ce que les savans russes, alle-
mans , italiens, anglais, français ont écrit sur cette matière ,
les explications qui y sont consignées? Ici encore les savans ont
été d'opinions et de sentimens divers.Wolffet Wyttembachont
traité le livre et son auteur avec beaucoup de mépris, et l'ont
déclaré de nul secours pour la langue égyptienne ; Meiners et
Harles ont pensé que l'auteur n'avait point eu en vue d'expli-
quer l'écriture hiéroglyphique abolie de son tems , mais qu'il
s'était efforcé d'expliquer les symboles connus alors , et les at-
tributs symboliques des dieux et des cérémonies sacrées , ou les
362 REVUE n'oUVKXOES SClEiSfTIFinutS.
A. BONNETTY,
De la Société asiatique de Paris.
Ï)ESCBIPT.DES fiUI^ÈS DE «ABYI,., PAK M. RAOUL-ROCHETTE. 365
VV\VV\VVVVVlVV\VV\V\\VV*VV\VViVVVVV\VVVVVVVVVVV\VVVVVVVVVVVVVVVVVVVV\VVVVV\VVV\VVVVV^
"^xç^ècici^U,
relief sur la pierre ou en creux sur des cylindres. L'étude de ces monumens
est d'une haute importance pour l'histoire générale comme pour l'histoire
de
l'art ; on y trouve des documens nombreux et souvent inconnus, sur les
religions j les mœurs ,
les habitudes et croyances de ce peuple antique et
les
mystérieux, dont les annales sont muettes, les édifices en ruines et dont
nous ne saurions prendre quelque connaissance que par la comparaison de
tous les renseignemens qui nous restent. mo- En môme tems cette classe de
numens mine féconde d'intéressans rapprochemens.
pourrait devenir une
Avant d'aborder le sujet de cette leçon il importe de résumer sous un ,
même point de vues les différens procédés d'art employés par les anciens
portes de Kinive. !\ous savons qu'un voyageur a trouvé dans les ruines de
Babylone une statue en granit ensevelie sous le sable, et qui reste encore
maintenant à demi-découverte et exposée aux intempéries des saisons et aux
outrages des bommes. L'argile était le seul élément des constructions baby-
loniennes et la plupart de ces briques avaient des inscriptions cunéiformes
( Voir la Note A ); quelques-unes même des bas-reliefs. Enfin les monumens
les plus intéressaos peut-être de la plastique babylonienne sont de petites
tablettes d'argile avec des bas-reliefs estampés sur une des faces , et que les
Babyloniens des classes inférieures portaient suspendues à leur cou comme
des amul(,'ttes. Ces tablettes nous sont parvenues en assez grand nombre le ;
des animaux sacrés , des lions , des vacbes ou quelques-uns des animaux fa-
buleux décrits par Bérose. M. de Beaucbamp rapporte en outre qu'il a vu
dans les ruines de Babylone de petites idoles en terre revêtues d'une couche
d'émail peint.
De ces djfférens ordres de monumens, un assez petit nombre seulement
sont parvenus jusqu'à nous uns ont été détruits par tant d'invasions
; les
entre ses jambes un cône tronqué. Les figures d'animaux sont plus com-
munes, et représentent principalement des lions , des taureaux, des béliers,
des coqs , etc.
Les pierres chargées des sculptures en relief sont au nombre des débris les
plus curieux de l'art et de la religion des Chaldéens. Près de Suze on voit ,
un bloc de granit qui , suivant les traditions locales conservées jusqu'à nos
jours, n'est autre que le tombeau de Daniel. En eflfet , si nous ne pouvons lui
assigner avec certitude une origine aussi ancienne et aussi illustre tout nous
,
un peuple anéanti depuis tarit de siècles. Espérons que nous pourrons un jour
connaître, sinon par monument lui-même, du moins par une empreinte
le
dont l'examen repose sur des bases certaines, et qui a donné lieu aux plus
importantes et aux plus fécondes discussions, c'est le célèbre Bctyle trouvé ,
pris pour sujet d'une savante dissertation. Depuis cette époque l'évêque de
Scelend, M. le docteur Mûnter, l'a examiné de nouveau dans son ouvrage
sur la religion des Babyloniens. Ce bélyle est une pierre noire , de forme
ovoïde, longue de plus d'un pied, chargée en partie de caractères cunéi-
formes, et en partie de bas-reliefs d'animaux monstrueux. M. Millin a pensé
d'abord qu'il était Persépolitain mais les caractères cunéiformes , les bas-
,
reliefs, le style du monument tout entier, doivent le faire attribuer avec cer-
titude à l'art et à la religion des Chaldéens.
Les bétyles (Scdxw.cç) étaient , comme on le sait des aérolithes des pierres , ,
connue seulement depuis vingt ans par la science moderne (Voir la note C),
auxquelles ils attachaient une puissance singulière, et qui trouvent leur place
dans toutes les mythologies. Celui dont il s'agit avait aussi reçu de son ori-
gine une destination religieuse , et les dessins qu'on y remarque le démontrent
avec certitude. Dans l'examen de ce bétyle , la forme d'abord doit attirer
notre attention. Cette forme ovoïde a été expliquée par des circonstances de
peu d'importance. Les uns ont cru que le bétyle roulé dans les eaux du Tigre
l'avait prise naturellement; les autres ont pensé que c'était une pyramide
tronquée et imparfaite. Celte forme même semble à M. Raoul-Rochette mo-
en sens inverse , avec quatre ailes déployées deux en bas deux en haut il
, , ;
» C'est Ahriman qui , sous la forme d'une couleuvre sauta du ciel en terre,,
L'on encore perché sur un meuble que l'on avait d'abord pris pour un
voit
autel ou une base, mais qui paraît à M. Raoul-Rocliette être un coffre (Voir
la note F), un oiseau de proie^ probablement un épervier; à côté est un
autre oiseau de l'espèce des gallinacées, une poule dans l'attitude de la
marche , et au-dessus un petit bateau qui a la forme des bateaux qui main-
tenant encore naviguent sur l'Euphrate. Ces trois figures placées les unes à
coté des autres ne semblent pas sans relation avec du monument
le reste et
sa signification générale. Dans le récit du déluge de Noé », deux oiseaux, le
diluviennes , celle de Deucalinn chez les Grecs et de Xisuthrus chez les Chal-
déens, ont un oiseau qui vient annoncer que le fléau est épuisé et que les
eaux se retirent. La présence de ces oiseaux rapprochés de la barque, qui est
vraisemblablement l'arche de Xisuthrus, pourrait faire penser que le bétylc
porte les symboles d'une inondation générale. Uue circonstance particulière
vient appuyer cette conjecture. Nous avons remarqué que l'épervier était
placé sur un coffre ; forme d'un coffre que les traditions
or , c'était sous la
les numismates, c'est l'inscription qui est écrite sur ce coffre ; on a cru pou-
voir la lire INIIE, et en effet, il eût été très-curieux de retrouver dans une ville
grecque le nom du
patriarche qui dans la Bible a échappé au désastre géné-
ral. Par malheur c«s caractères ne sont que l'indication du titre de NEi-KO-
PilN que prenait cette ville, avec une légère transposition dont on a de nom-
breux exemples '. Le bétyle contient en outre plusieurs figures de ces aui-
traditions cbaldéennes, soi tait chaque matin des ondes pour y rentrer chaque
soir, et durant le jour donnait aux b.ommes les premiers enseignemens des
arts, des sciences et du culte des dieux. Son image se voyait sur les murs du
tejiiple de Bélus au rapport de Bérose. Oannès semble avoir avec ybnrts, outre
une similitude frappante de noms, des rapports multipliés de situation et de
rôle.Comme le dieu babylonien , le prophète hébreu plonge au fond de la
mer , devient l'hôte d'un énorme cétacée, et sort des ondes porr venir an-
noncer à INinive les desseins du Seigneur et lui indiquer la marche que ses ha-
bitans doivent suivre pour conjurer le malheur qui les menace. Ce mythe d'un
dieu-poisson se retrouve dans toutes les théogonies : les Phéniciens avaient
Dagon que l'on voit sur leurs médailles, et les Grecs Nerée et Glaucus que
l'on aperçoit surtout à Gume en Crète, dans ces contrées n)aritimes et com"
merçantes oii les Phéniciens ont pu apporter leurs idées et leurs symboles.
Au résumé, le monument qui avait paru à Î\I. Millin et à M. Sylvestre de Sacy
consacré au dieu du mal et destiné à conjurer son influence, peut, d'après sa
forme et les figures qui en couvrent une partie, être considéré comme le sym-
bole du monde entier, de sa création, des premiers accidens qui ont signalé
sa durée. Du reste, l'interprélation seule des inscriptions cunéiformes qui en
remplissent la plus grande partie pourrait donner la solution complète et dé-
finitive de ce problème. Peut-être la philologie de notre siècle, qui s'est an-
noncée par de si notables travaux et des progrès si importans, doit-elle ajouter
cette découverte aux connaissances dont nous sommes déjà en possession.
( Voir la note H. )
quelques uns qui sont modifiés par le caractère de l'art égyptien. Les Baby-
Par m. RAOUi.-nociîETTi 374
ioniens s'emparèrent de l'Egypte y tiansiu)iicicnt cet usage. L'exa-
lorjCjii'ils
men et l'explication détaillée de tous ces monumens seraient l'objet d'un ou-
vrage important, fécond en résultats et peut-ùtre en lumières inattendues (Voir
la note K ) ; mais le tems ne nous permet pas de l'aborder. Nous nous con-
tenterons d'indiquer un seul monuuient qui pourra ajouter de nouvelles pro-
babilités à nos observations sur le bétyle. C'est un cylindre trouvé à Borsippa
dont l'original se conserve dans le musée britannique
dont une empreinte et
a été envoyée à Paris par les soins on y voit deux person-
de M. Landseer ;
nages debout en sens contraire; l'un est vêtu d'une robe étroite arec un ap-
pendice qui part de la ceinture et descend plus bas que la robe; il tient à deux
mains un corps déforme ovoïde; l'autre a une tèle de poisson et un corps
humain, et deux ailes d'oiseau, il est également couvert d'une tunique couite
et lient d'une main un cylindre et de l'autre fait un geste de commandement,
d'autorité, d'enseignement et de révélation. Ne doit-on pas voir là Aloriis le
pontife-roi dansBérose, en présence du premier révélateur, du premier maî-
tre du genre humain, du dieu homme et poisson, Oannès lui-même ? Du reste,
le même sujet s€ retroHVe dans un bas-relief persan qui a été gravé pour
servirde frontispice aux Sabœan rcsearchcsdc M. Landseer, On y voitun per-
sonnage barbu, la tête couverte d'une tiare et le corps vêtu, qui se termine
en queue de poisson. Il est placé entre deux personnages d'une taille moins
élevée et qui semble, en sa présence, dans un état d'infériorité; c'est le dieu
Oannès en-seignant deux de ses disciples. Ici nous trouvons une nouvelle
preuve de ces rapports intimes entre l'Orient et l'Occident, que nous avons
signalés tant de fois. Il y a dans la riche collection de M. le comte de Pour-
talès publiée et expliquée par M. Panofka, un vase remarquable de cette
,
Par M. de Paravey.
face sculptée cinq rangées de figures quise suivent par lignes ho-
rizontales, et qui offrent évidemment des constellations chaldéen
nés, analogues à celles du Bétyle, dont il va être question ci-après.
On peut voir sa figure, soit dans sir lioberl lier- Porter , s At
dans le recueil de /Falpole sur la Perse, soit dans le Journal des
savans, de novembre 1820, où le dessin de ce monument im-
portant est doimé.
On y remarquera dans le haut le croissant de la lune, entre
une étoile à cinq pointes et une autre à quatre pointes; on y
1
I^e nom Tclwuen , entre dans celui des livres antiques. Tso-tckouen ou
(radilions de l'hislorien de la gauche; Tchunisieou-tehouen, ou tradilious
des auuées, livre fait par Confucius.
PAÎl M. DE PAHAVEV. 573
leconnailra facilement le Chakalo'a Syrius, qui ouvre la marciic
<les figures, et plus loin le Scorpion, le Trident; et enfin une
Croix, aux quatre côtés égaux, analogue à la belle constellation
LITHOGRAPHIES.
et 77.
5° Enfin le fac simile de Vécrilare de deux briques babyloniennes
qui servira à comprendre ce que dit M. de Paravey dans cet
article, sur les rapports de cette écriture avec l'écriture chi-
noise. Il faudra d'abord comparer ces briques avec V écriture per-
sépolilaine ou purement cunéiforme dont nous avons parlé dans
notre N" 60, tom. x, p. 460.
A. B.
"ani«lfH'»'»ttM W *i«""» -
'
RELIGION HOMAINE AU StkcLE d'aTTGUSTE S77
Vfcv/V\\\\\\VV\\\VVVV\\VVVVVvv\VVVVVV\VVVVVV\VV/V\V\/VV'\\/\VV\/lVV\VVVX'%v\/\\\\V\VXV\\\\ wwxv vvxvv**
H?(î^î0ns anciennes.
DE LA RELIGION ROMAINE
ET EN PARTICULIER DES MINISTRES DU CULTE
AU SIÈCLE d'auguste.
LES VESTALES.
H/cnxîèwe ^irfic(e.
Les Vestales.^Leui <)leciion. —Leurs fonclion?. — Leuis prérogalives. —
Leur supplice.
En offran t, dans notre précédent article , une revue-som- '
«Le culte de Vesfa, déesse du feu, est l'un des plus respectés
de tous ceux connus à Rome. Il se rattache, par ses souvenirs,
à l'origine du peuple llomain et à la fondaîion de Uome. Ap- ,
D. d'Haï. II. 17. Plut. Numa. 17. 9 Ov. Fast. VI. 437. — V. Mas.
^ Cic. de nat. deor. II. 27. I. 4. 4. — Plin. Vil. 43. — Lucau.
i Id. de legib. II. 12. IX. V. 993.
5 Plut. Id. Ibid.
AC SIÈCLE d'aUGUST.-. ."7Î>
été consacrée par les augures, a (in que le sénat ne pût pas s'y
réunir. Ce n'est même point un temple templum^ mais simple- ,
ment une maison, «^65, et on ne lui donne jamais d'autre nom ''.
non plus que celle dont le père n'est point domicilié en Italie,
ou bien se trouve chef d'une famille de trois enfans.
Une loi , nommée la loi Papia, confie au grand pontife le
choix des vestales ', autrefois fait par les rois -. Il prend arbi-
traii-ement vingt filles parmi la jeunesse lomaine ; on assemble
ensuite les comices , et en leur présence, le sort désigne l'une
,
17. m. 20. =
Plin. Vil. op. 19.
* A. Gell. Id. Ibid. ^'
Plul. Id. Ibid. — Prudeut. in
i D. d'Haï, U. 17. —Plut Numa Symmach. H. v. 1081.
AU siixLji d'auguste. 381
Mais fort peu usent de cette permission : arrivées à trente-six
ou quarante ans, l'âge est passé de former de nouveaux liens,
au service de Vcsta jusqu'à la fin de leurs jours '.
et elles restent
>7-
j. 8 Tit.-Liv. I. 20. — Cic. pro Cœ-
''
Suet. Aug. 5i. iio. i4. — V. Max. V. 4. 6. _ Suct,
3 Dion. LV. p. 645. Tib. 2.
4 A. Gell. I. 12. — Tac. ;inu. II. 9 Prudent, in Symtuach. II. v.
86. 1092.
^ Tac. anu. II. 86. "> Plut. Id. Ibid.
« Tit.-Liv, I. 20.— Suct. Aiig.Si. '^Id. Jbid.~mon. XLVIL385.
382 HLMGioN romaine; les vestales,
trats font abaisser leurs faisceaux devant elles, et se dérangent
pour leur céder le milieu du chemin ; si un criminel que l'on '
fi
Suet. C«es. 1. ^Plut. quest. rom. 20.
7 Prodenl. Id. Ibid. v. 1086. '^ Plut. Nurua. 17.
AU siÈrxE d'augustf. 385
rir '
, dont les pricipales sont la flagellation pour rextinction
du feu l'inhumation toutes vives pour violation de leur
"
, et
vœu de chasteté ^ , quoique ce ne soit pas là le supplice des
femmes adultères; mais Tarquin-l'Ancien, inventeur de cet hor-
rible supplice, qu'il élai)lif d'après des révélations qui lui furent
faites en songe ^, estima, à bon droit ,
que l'on devait plus de
respect aux autels des dieux qu'au lit des hommes ^
Fidèle à mon rôle de simple rapporteur, je vais te transcrire
ici quelques fragmens des annales du peuple Romain, relatifs
D. d'Haï. L 17.
» Plut. F.ib, — 8 Plut. Numa. 18.
Mas. 37. —
Tib. et C. Grâce, 22. 9 Tit. -Liv. Id. Ibid.
— Juv. S. 4- V. 9.
384 RF.LiGroN ro.maink; les vestales^
«^ — AN CDXui. — . . . . Le
sur la fille de Minucius. sort tomba
Encore deux jours, dans sa onzième année, et se
elle entrait
serait trouvée trop âgée pour être choisie. Toute sa famille de-
meura comme frappée d'un coup de foudre. Minucia était
fiancée au jeune Florus ; elle l'aimait on devait les marier dans ;
deux ans; quel désespoir! les voilà séparés pour la vie. Le grand
pontife s'approche de la pauvre jeune fille, l'appelle /^//la^a,
hélas c'était le nom que lui donnait son amant et l'emmène
! !
'
D. d'Haï. IL 17. — V, Max. 4 D. d'Haï. Vin. 14.
pUlatam.
AU SIÈCJ.E d'au(;u!>te. 38S
teur. Lne parure un peu trop recherchée, quelques plaisante-
ries un peu libres peut-être pour une vierge mais que l'on au- ,
iuruse "/ Cependant les bourreaux sont las de frapper; ils quit-
tent la victime, et on la pare pour subir le dernier acte de sa
condamnation. Des ornemens mortuaires remplacent les em-
blèmes de la pureté virginale " , et courbent sous leurs effroya-
bles enveloppes , le corps délicat et gracieux de cette jeune vierge
qui n'a pas encore accompli la vie. Il faut partir. On la conduit,
ou plutôt on la porte dans une leclique, réservée pour ces hor-
ribles cérémonies, et que l'on enveloppe extérieurement de
coussins serrés avec des courroies, pour donnera cette bière des
vivans toute la surdité d'uïi tombeau. Les cris du désespoir ex-
pirent contre ses parois, et les juges et les bourreaux n'ont à
redouter ni de se sentir émus malgré eux, ni de voir exciter
parmi les a^sistans une émotion qui pourrait leur ravir leur
victime.
»Cet affreux convoi s'avance par la ville , oi!i règne la plus
profonde consternation ^ Il passe sur ce Forum », ordinaire-
ment si bruyant , si animé, et qui ne présente plus, dans sa
vaste étendue, que le tableau du deuil et de la désolation. Le
Comitium est presque désert, les tavernes fermées, les basiliques
vides. Le du forum, ce rendez-vous de l'univers, est rem-
reste
pli de monde, et cependant on se croirait dans une solitude,
' tant est profond le silence de terreur qui glace tous lesassistans-
sJeme trompe, tout n'est pas muet : une voix retentit dans
le Comitium, c'est le dernier soupir de Florus qui, la fourche au
Ch. Dezobry.
DE LA DIRECTION
qu'il CONVrENT DE DOHNER A L'ÉDtCATION DES FEMMES.
honneur; mais comme vous m'avez, assez bien tenu les condi-
tions d'anonyme que j'avais mises à la publication de mon arti-
cle sur le salon de i855 je vais me risquer, caché de nouveau
,
quelle Mlle. Mazure voudrait faire entrer les femmes dont l'es-
prit a été plus cultivé , et l'instruction plus soignée. Et lorsque
je leur déconseille la profession de lilleraleur el d'auteur, que
Mlle. Mazure pas m'accuser de méconnaître leurs talens
n'aille
ou leur capacité. Eh! mon Dieu, je leur accorderai volontiers
tous les talens et toute la capacité qu'elle voudra , autant et
même plus qu'aux hommes. Mais, de bonne foi ,
qu'elle jette un
coup d'oeil sur les travaux actuels des hommes et des femmes,
et qu'elle me dise quelle est la vérité nouvelle ou la morale meil-
leure qui sont sorties de tout ce chaos de publications litté-
raires et philosophiques dont nous sommes inondés ?
notre époque, que je n'hésite pas à dire que sans ecoU normale il
598 DE LA DIRECTION A DONNER
aura lieu; bien plus, il s'opère même tous les jours, par l'effet
de l'amélioration générale des études.
11 est impossible que la femme elle-même ne participe pas à
les jeunes gens aux intentions les plus droites et aux talens les
plus distingués.
Et cependant loin de moi de vouloir blâmer toutes les femmes
qui écrivent ; loin de décourager celles qui veulent ou peuvent
écrire. J'en conviens, c'est là une belle et royale occupation et ,
nesse d'un esprit qui renaît et fleurit tous les jours dans l'iné-
puisable fécondité de la science, et la virginale nouveauté de
l'étude; voilà ce que j'approuve et ce que je loue, et heureuse
celle qui s'est préparée, en son foyer, comme un banquet splen-
dide où elle pourra s'asseoir, à son plaisir, tous les jours de
sa vie !
^xaVAx^x $çUni\^{cixi($,
mais sous forme d'un ouvrage qui aura pour titre Origines
la
Ecclésiastiques. Le premier volume, qui pourra être publié dans
le courant de l'hiver prochain, traitera de V Eglise Romaine.
L'ouvrage si intéres.sant que nous avons fait connaître à nos
(N°6i
lecteurs ci-dessus, p. 53), le Liber pontificatis , y sera
commenté tout entier et augmenté même pour les documens
qui concernent les papes. Dans cette «uvre, faite sur un plaiv
Ô96 TRAVAUX SClENTlflQUES.
nouveau , on essaierait de faire entrer également et l'érudition
bénédictine, et l'appréciation des mœurs , le progrès social j et
tous les développemens des principes catholiques.
Nous ne croyons pas être trop indiscrets en ajoutant encore
que ces prêtres studieux se sont rencontrés avec M. le marquis
deFortia dans lapetisée de réhabiliter rautheuticité des écrits de
67.-/)eny,ç i' aréopagite. On donnera vme traduction des livres
aréopagites, à laquelle seraient jointes de nombreuses notes,
ayant pour but d'écldircir tous les textes et de faire concorder ,
ou de comparer, la science avec la théologie des églises orien-
tale et occidentale, et aussi avec la théologie mystique, et avec
les écoles et les idées philosophiques de ces premiers siècles.
Nous n'avons pas besoin d'insister pour prouver combien ces
travaux sont importans.
Puisque nous avons commencé à commettre des indiscré-
tions,nous nous laissons aller à en commettre encore quelques-
unes, en parlant des travaux de M. le comte de Montalembert.
Ce religieux écrivain se propose de faire une Histoire de la Poésie,
dans la double forme de pendant les siècles
littérature et d'arf ,
XX0x\vdi(s d BlcUn^c$,
Les chaussures ne sont rien moins qu'élégantes ; mais des broderies en ar-
gent et des agraffes prouvent que ni le luxe ni les arts, partant la coquet-
terie, ne sont ignorés sous le 66" degré de latitude nord. Quant aux ins-
/rumens de musique, ils sont assez informes, quoique les sagas commu-
nes à l'Llande et à la Norwège, et que Snorre Starleton a arrangées en
histoire , soient des chants les plus anciens.
Parmi les manuscrits et les livres, il y a, dit-on. une Gazette. Une bible
grande qiiesliou qui divise les archéolognes sur l'origine du style ogival et
de rarchiteoture aoglo-normaDde; mais noa.s n'avons rien vu qui y ait
rapport
^ Découverte dt» poétiea de Quin-Clan. — M. Delaville-Marqué , att«>
ÎÎ0UTEI-L5S ET MKLANOE». 300
ché à l'école des charles et fils du député du même nom , vicut de retrou-
ver dans une église des montagnes noires près deMorlaix, les poésies de
l'ancien barde Quin- Clan ,'iDUi'ûemvat cherchées par les amateurs de nos
PORTUGAL OPPORTO. ,
— Découverte de l'histoire phénicienne
• On vient de faire dans notre pays une découverte d" la plus haute
importance pour lliistoire de l'antiquité. On a trouvé ddfis le couvent
Santa-Maria de Merinhao , dans la province de EnIre-Duero-y-Minho , les
pour que cette découverte se confirme, et que le monde savant jouisse des
nouvelles lumières qu'elle duil nous fournir.
ALLE.MAGXE MU\ICH. , — Progrés d^sétudes. — Il vient d'être
et pour exercer une surveillence active sur les professeurs. Les lycées
prennent de plus en plus d'importance; ces établissemeiis. presque exclu-
sivement dirigés parles jésuites, leur servent d'universités avec deux fa-
cultés, savoir : une pour les éludes philosophiques, et l'autre |)our la
théologie. Les évoques ont manifesté le désir de voir les candidats de
théologie sortir de ces lycées pour les diriger dans le sens ullramontain.
On attache même beaucoup d'importance à ne nommer que dos profes-
seurs catholiques pour les sciences profanes dans le Ircée de Freysing
Sehexern, l'ancien château des Wittelsbach , qui avait servi d'abord de
couvent, mais qui, depuis la sécularisation des couvens sous Maximilien,
avait élé transformé en château et récemment racheté par l'état , sera, dit.
on , rendu a sa première destination. ( GatetU de Hanovre.)
400 , BIBLIOC.RAPHIE.
OiC(i00Ya|iljk
bier, n° 3.
Traité des instrumens astronomiques des Arabes composé an xiii^ siècle par
,
fins. (Trad. de l'Arabe sur le manuscrit ii47 de la Bibliot. roy. , par J.-J.
Sédillot. J In-4" Tom, II
. 53 feuilles et 58 pi. Paris , Imprimerie royale.
,
Les 5o planches représentent des vues , des monumens , des intérieurs, des
costumes, des cérémonies de la religion indoue. Leur principal mérite est de
reproduire des objets jusqu'ici peu on point connus.
par M. Dureau de Lamalle, avec
Recherclies sur la topographie de Carlhage
,
des notes par M. Dusgatc. In-8° de 19 feuilles. Prix 5 fr. 60. Paris, chez :
F. Didot.
Monumens de l'Egypte de la Nubie, d'après les dessins exécutés sur les
et
lieux sous la direction de ChampoUion le jeune , et les descriptions auto-
graphes qu'il en a rédigées ; publiées sous les auspices de MM. Guizot et
Thiers , par une commission spéciale. Tome 1*', i^' livraison, in-ful. d'une
feuille , plus 10 pi. Paris , F. Didot.
L'ouvrage formera 4 vol. grand in-folio renfermant 4oo pi. la plupart co-
, ,
PHILOSOPHIE DE L'HISTOIRE
EN ALLEMAGNE.
à l'histoire.
» Voir la notice insérée sur cet auteur dans le N" 5i. t. ix, p. 24 î-
EN' ALLEMAGNE. 40S
l'image divine empreinte dans l'homme, idée d'où dérivent sa
nature propre, les conditions de sa vie, et sa fin dernière.
Maintenant, comme ce même principe se retrouve au fond de
tout développement humain il est nécessaire , avant de termi-
,
penseur français ', tout épris de cette idée, et qui dans son
tems fut le martyr de ce^même principe.
Dans cette double considération de la vie humaine, et dans
ce conflit d'opinions sur la manière de saisir et de pénétrer
les ccnditicns générales de l'humanité, il s'agit bien moins
de ces dogmes oii chacun , suivant l'attrait de sa conscience,
et pour ses besoins spirituels, comme pour ses espérances der-
nières, puise la lumière, la grâce, la force et le calme néces-
p. 55 X des Annales,
404 PHILOSOPHIE UE l'histoire
dans leur pleine extension, mais aussi de les bien saisir dans
leur connexion intime, et de les exposer avec justesse dans
l'ensemble résultant de cette même connexion.
C'est ce que nous aurons occasion défaire voir dans un second
article qui traitera des trois principales périodes historiques, et
en particulier du paganisme.
Fr. Schlegel.
SA1>T rr.ANÇOIS DE SAIES. 411
*v»vv^V^\\vwvvv^v^vw^vvVrt\v«v^vv^w.•iv^»v^«/t^vv^'V\^v>^»v^vv^^^wl^.vv^v\vlrt\^^^vl^v^vv^v^vv^vw.^^
Bmxïmc '^xiidc
une œuvre d'art, c'est une œuvre de salut. Voyez les premiers
Pères de l'Église, quoiqu'ils aient écrit dans des langues tra-
vaillées par une longue civilisation, énervées parla corruption
et le mauvais goût, ils ont su en triomphera force de naturel
et de génie, ils ont souillé en elles, si je puis m'exprimer ainsi
l'esprit divin dont ils étaient animés, et leur ont ainsi rendu la
«dans son cœur, elle met à part ce qu'elle voit de plus propre
»pour son avancement , faisant enfin des resolutions convena-
j)bles pour le temps de la tentation. Ainsi la céleste Amante,
craint pas d'aller affronter d'un seul coup d'aile l'éclat du so-
leil il ne cherche plus au milieu des tempêtes un abri pour
;
y
poser sa tête ; mais il se plonge, il se noie dans cet océan sans
fond et sans rive de l'amour infini. Aussi, son slyle, miroir
toujours fidèle de son âme, est moins simple, moins clair
moins logique; il est abondant jusqu'à la diffusion, pompeux
jusqu'à l'enflure, étincelant d'images qui s'accumulent, se
pressent et se heurtent comme pour triompher de l'impuis-
sance du langage humain à rendre des idées toutes divines.
Mais François de Sales ne se contente pas de sentir et d'ensei-
gner l'amour divin en poète, il veut aussi l'analyser en théolo-
gien, et c'est ici la partie faible de l'ouvrage. Au lieu de ces
brûlantes aspirations qui vous ravissent comme saint Paul a u
troisième ciel, on ne trouve plus que de froides et subtiles défi-
nitions de ce qu'il y a au monde de plus indéfinissable, des
chapitres tels que ceux-ci Que la sacrée complaisance donne notre
:
a aimée, confessons que Dieu est bon et que sa miséricorde est à Cé-
y>tern'Ué^ : toutes ses volontés sont justes^ et tous ses décrets
r> équitables ' : son bon plaisir est toujours saint ^, et ses ordon-
«nances très-aimables.
nEt pour moi, je confesse, ma fille, que j'ai un grand ressen-
oliment de cette séparation; car c'est la confession que je dois
» faire de ma foiblesse, après que j'ai fait celle de la bonté di-
D Seigneur , et n'ouvre point la bouche, parce que c'est vous qui l'a-
vvez fait '*. Sans doute, si ce n'eût été cela, j'eusse crié holà!
«sous ce coup; mais ne m'est pas avis que j'osasse crier, ni
il
«ferme ce que vous tenez en mon cœur; et par ainsi vous y te-
» nez la première et la dernière.
j) Cette mère donc vint ici cet hiver; et, en un mois qu'elle
• y demeura, elle fit la revue générale de son âme, et renouvela
p ses désirs de bien faire avec, certes, beaucoup d'affection, et
sde son trépas; après quoi le cœur m'enfla fort, et pleurai sur
«cette mère plus que je n'avois fait depuis que je suis d'Eglise;
» mais ce fut sans amertume spirituelle ,
grâce à Dieu. Voilà
a tout ce qui se passa ' »
En dehors de tous ces Traités inédits, qui sont compris dans l'édition
nouvelle , M. Biaise a publié a vol. de Lettres inéditts , tirées du cabinet
du roi de Sardaigae, et qui se vendent la fr.
<IS4 SAIKT ÏRANÇOJS BE SALES.
qu'on ne pense ; moi j'y trouve
remède à toutes les maladies
le
sont pas venus à ce point de nier qu'il faille aimer Dieu? mais
aimer Dieu, c'est toute la loi. Aimez et faites ce que vous vou-
drez, ama et fac quod vis', aimez, et votre esprit et votre cœur de-
viendront humbles, parce qu'on s'humilie sans effort devant le
Dieu qu'on aime; aimez, et vous ne désespérerez plus comme ,
|)Çi(0(0^{,! $(iÇX(C,
'
4 'ol. grand in-S" devant paraître à la fin de janvier i856. Prix,
i4fr., 16 fr. par la poste, et 18 fr. pour l'étranger.
Paris, à la librairie
orientale de Dondey-Dupré rue Vivicnne, n° a ,
au bureau du Musée ;
I
PAR M. làtouciie. 427
lologue le point de départ, le berceau, le centre, le flambeau
des études linguistiques.
1)2°Grammaire hébraïque. Simple, lucide, complète, pour le
lecteur même le plus minutieux, dégagée des dénominations
rabbiniques, française , avec transcription , et montrant le mé-
canisme si simple de la plus belle langue, cent fois plus poé-
tique et plus facile que celle de Rome ou d'Athènes.
» 5° Dictionnaire HÉBaBu idio - étymologique. Caractère hé-
braïque avec points-voyelles; à côté, entre parenthèses, trans-
cription en caractères vulgaires ; sens en français, de manière
qu'on peut lire dès le premier jour. Racines-mères avec de
plus grands types. Autour du mot se groupent les familles , les
analogues et les dérivés dans l'hébreu et les autres langues.
»4° Dictionnaire grec-hébreu. Tous les mots grecs rapportés à
l'hébreu. L'helléniste comprendra qu'il ne connaissait cette
langue qu'imparfaitement, ne la rapportant point à la langue
universelle primitive. L'allemand, plus tard
, et les autres lan-
de ses promesses ? —
Oui nous dit-il dans un mois, dans deux
, ,
n'y a que deux mois que je prends ses leçons; voici pourtant
une courte analyse que j'en ai faite hier au soir; je ne sais si
vous pourrez me
comprendre. —
Et nous recevons de sa main
la lettre suivante, que nous transcrivons en entier, sans y faire
la moindre correction ou le moindre changement, nos lecteurs
peuvent nous en croire Nous n'avons jamais vu qu'une seule
fois M. l'abbé Lalouche, et deux fois ce jeune homme. D'ailleurs,
nous pouvons dire, en présence de nos abonnés, que les An-
nales ne savent pas ce que c'est que d'user de charlatanisme.
Ce sont des faits que nous citons, les remarques viendront
ensuite.
Tous les sons verbaux résultent des six ou sept inflexions prin-
cipales de la voix, et ces sons, eux-mêmes, doux, rudes ou em-
phatiques, ont, avec les divers genres d'idées, des rapports que
rintelligence et la raison ne peuvent méconnaître- C'est ce que
démontre l'examen attentif des langues. Il n'y a donc qu'à
suivre la connexion des idées, pour avoir à l'avanee celle des
FAR M. LXTOUCHE. 429
sons; et réciproquement, la connexion des sons et des carac-
tères qui en sont les dépositaires, pour se reporter aux genres
d'idées que chaque inflexion représente. En suivant cette voie,
la simplification n'a presque plus connu de bornes, et, chose
admirable, on en vient à nous offrir moins de trente racines
pour types primitifs de toutes les laiigues. Ce ne sont pas là
des hypothèses; il faudrait, certes, fermer les yeux à la lumière,
pour ne pas se rendre aux preuves innombrables qui les con-
firment.
«Ces simplifications eussent rencontré peut-être des difficultés
inextricables dans le dédale de nos langues modernes; mais il
n'en es.t pas ainsi de la langue d'un peuple enfant, qui, borné
à un petit nombre d'idées sensibles, emploie pour les commu-
niquer des expressions aussi simples que ses mœurs. C'est là
que l'on trouve les idées et leurs expressions dans toute leur
pureté et leur simplicité. Les idées métaphysiques et morales,
à mesure qu'elles se produisaient étaient toujours rapportées
,
langues?
• Voyez au bout d'une année quelle somme de connaissances
linguistiques acquises !
> Je désire sincèrement que l'on sache apprécier cette belle dé-
couverte , et que l'on se mette à même de profiter de ses avan-
tages. Je sais qu'elle finira par se faire jour même dans les
masses. Les vérités qu'elle offre ont trop d'attraits pour ne pas
flatter les esprits qu'elles vivifient si délicieusement lorsqu'elles
Non-seulement les érudits, mais les cœurs cham-
sont goûtées.
pêtres même ne seront pas insensibles aux charmes de la
PAB m. LATOUniE. 451
langue d'un peuple pasteur. Je ne doute nullement qu'un jour
le laboureur , après avoir sillonné ses champs et donné ses soins
à ses animaux dociles, lour-à-tour sa nourriture et son appui
n'explique, en hébreu ou en grec, à ses enfans les Saintes
Ecritures, dans ces aimables soirées , où le chaume invile au
plaisir.
»Les générations futures béniront à juste titre les tems qui
leur auront légué ces avantages. » Mocrice.
Nous croyons devoir répéter encore que nous n'avons fait au-
cun changement à la rédaction de ce Couvreur, élève des Frères
et de M. Latouche, et nous continuons notre conversation avec
lui : —
Pourriez-vous expliquer à livre ouvert un passage de la
Bible? —
Peut-être, monsieur. —
Et en effet, nous ouvrons
une Bible hébraïque, et il lit correctement en suivant les points-
voyelles, et il nous donne de plusieurs versets une explication,
que l'on appréciera par la traduction suivante qui est de lui :
ceux qui lisent avec les points-voyelles, et ceux qni les lisent sans
points. Comme M. Latouche donne la prononciation d'après les
points- voyelles, ceux qui ne les ont pas étudiés auront quelque
peine à connaître à quelle racine ces mots appartiennent. Il est
vrai que la lecture avec les points-voyelles est bien facilitée dans
sagrammaire.
Malgré toutes ces observations, nous devons en finissant re-
connaître les services que M. Latouche s'efforce de rendre et
rend, en effet, à l'étude de la langue sainte. C'est bien hono-
rable à vm prêtre d'employer ainsi ses loisirs. Honneur aussi à
ces respectables frères des Ecoles Chrétiennes, qui forment des
élèves comme le jeune Mourice.... Et vous, jeune homme,
dont nous nous sommes fait un plaisir de signaler les nobles
on est destiné à aller plus loin ; le plus difficile est passé pour
vous, et quelqu'un viendra, sans aucun doute, au secours de
votre persévérance et de votre courage.
A. BONNEXTY,
De la Société Asiatique de Paris.
e|ie*<
ANTIQUITES MEXICAINES. 2' YOYAGB DU CAP. DUPAIX. 4SS
AVV'VV^VV\\VVVVVt%\aVVVV\VVVVVVVVVVV\^A^VV\A/V\VVV/V\VV'VVV\'^^
DESCRIPTION
DE TOUTES LES ANTIQUITÉS MEXICAINES.
N"' 1-5. pi. I. — 31. Dupaix trouva dans la maison des Guaba-
ras une pierre unie, bien travaillée, et d'une belle conserva-
tion, au centre de laquelle on voit deux cercles concentriques,
et aux quatre angles d'autres cercles plus petits.
Dans la ville même il découvrit les objets que nous allons
mentionner successivement deux pierres dures et rougeàtres,
:
duquel est une croix de Malte. Il est posé sur quatre flèches; la
partie inférieure présente un rang circulaire de plumes, en
manière d'éventail. Le côté opposé représente une cuirasse, ou
cotte de mailles ou telle autre arme défensive.
N° 6, pi. IV. —
Dans la maison dite de Acocalco, unpoisson in-:
forme bouche ouverte, de 3 pieds 8 pouces de longueur
et la
et de 3o pouces d'épaisseur, est sculpté sur une pierre grise et
compacte.
—
N° 7. La même ville conserve aussi différentes autres pierres
gravées, représentant diverses figures géométriques, qui prou-
vent l'usage du compas et même une certaine fécondité d'ima-
gination.
des ornemens qui pendent sur côtés, destinée les à être fixée
dans lamuraille. — Une autre pierre offrant 3 volutes ou spi-
rales en — Une figure en jaspe, d'un grain
relief. doux fin et
A.
444 MONUMENT ASSYRIEN DE BEYrxOUTII.
^\V>VVV»/V\V»V\V\*-rt-V\VVVVVV\VVVXV\\\VV«VVV\\VV\VVl\'W\-<(\v>AA7VVVVV\Aa\V\\VVVVVV\VVVVVVV\\VV»
^tç^ioic^ic
n'en est rien. Nous avons examiné cette figure, et nous allons
en donner la description suivante, que nous empruntons à un
journal scientifique; mais nous la compléterons, et relèverons
quelques erreurs dans les notes que nous y ajouterons.
' S'il est vrai que ce soit un Epi que ce personnage tient dans sa main,
l'ancienne Assyrie ,
pays où elle fait naître Jésus-Christ , est formé du ca-
ractère Ta, Grand, et Tsin, offrant l'idée de deux mains tenant des épis.
— Ou sait d'ailleurs que les médailles de Judée portent, soit une grappe
de raisin, soit des épis île blé. — On peut encore lire à ce sujet le mémoire
que M. Dureau de Lamalle a insère dans les Annales des Sciences natu-
relles , et dans lequel il établit que la Syrie et la Judée sont le pays pri-
mitif des céréales.
= Voir la description de celle pierre et de cet astre dans le N" 65 ci-
dessus , p. 567,
446 MONUMENT ASSYRIEN DE BEYROUTH.
puis soumis aux Perses; il n'est donc pas étonnant de voir ici
le costume , la religion et les caractères de la Chaldée et de la
Syrie.
Nous devons la connaissance de ce curieux monument à un
voyageur anglais, qui en a pris un moule dont le cabinet des
médailles s'est procuré l'empreinte , maintenant exposée dans
la salle du zodiaque de Denderali.
On ne peut préciser l'époque à laquelle appartient ce monu-
ment; cependant il est constant qu'il est d'une antiquité très-
reculée.
Nous apprenons des historiens anciens, que l'on écrivit d'a-
bord sur les pierres, les piliers, les murailles, qui furent les
premiers livres du monde alors la plume était probablement
:
quelques autres bas-reliefs royaux, dont il a pris des esquisses qu'il con-
A NOS ABONNÉS.
«fussent lues par tout mon clergé... Vos efforts sont véritable-
nment dignes d'encouragement, et je vous prie bien de les con-
stinuer • Ces deux pasteurs suprêmes lisent nos Annales
depuis leur commencement ; ils ont pu par conséquent bien
juger de l'esprit qui nous a toujours dirigés. Nous devons en
même tems des remercîmens à Mgr. Donnet , évêque coadjuteur
de Nancy, qui , dans une Conférence de la retraite pastorale,
donnée dans sa ville épiscopale en octobre dernier, a bien voulu
recommander à son clergé nos Annales , d'une manière toute
A NOS ABONNÉS. 440
Spéciale, comme un recueil pouvant être utile à tous ceux qui
sont chargés de l'enseignement et de la défense de la Religion.
Nous en devons aussi à Mgr. l'évéque de Troyes, qui tout récem-
ment nous a fait annoncer par son secrétaire qu'il désirait se
mettre au nombre de nos abonnés. Nous ajouterons que nous
n'avons perdu aucun de NN. S S. les archevêques ou évéques qui
nous ont bien souvent parlé avec éloge des Annales qu'ils lisent
dans leur maison , et qu'ils envoient dans leurs nombreuses et
Tome XI. —N» 60. i835. 39
-580 COMPTE-RENDU.
Utiles missions. Qu'il nous soit encore permis de citer le suffrage
d'un homme que tout Paris regrette et à qui tous les organes ,
Je suis , Monsieur, au nombre de vos abonnés depuis plus d'un an, et je lis
toujours avec le même intérêt vos À7uiales de Phitosophic, Aussi jeme joins aux
personnes qui vous adressent leurs félicitations, pour vous dire la vive part
que je prends à la réussite de cet excellent ouvrage. Eloigné de France, —
en station dans les mers du Levant , je ne puis renouveler exactement mon
abonnement , mais je vous prie de me le continuer toujours. — M. (Jiraud-
Daniel, secrétaire particulier de M. l'amiral Massieu de Clerval , qui a son
pavillon à bord du vaissau le Suffren, lit aussi votre Recueil avec intérêt, et
destructeurs de l'ordre social un germe réparateur. C'est ainsi que, dans les
événemens en apparence les plus contraires à la civilisation, il y a telle circon-
slance^ d'abord inaperçue , qui prend plus ou moins rapidement une consis-
tance telle, que dominant bientôt la position générale, elle en tire les fruits les
plus importans et les moins espérés. C'est ainsi qu'il y a cinq ans , un boule-
versement qui paraissait devoir ramener le monde aux convulsions de la dé-
magogie et de l'impiété, a ravivé dans tous les cœurs les sentimens religieux,
et a imprimé humain une direction a.ussi heureuse que féconde en
a l'esprit
résultats prochains. Et ici, c'est moins le sentiment que la raison, moins l'in-
stinct que l'intelligence qui est le mobile choisi par l'Eternel. La science
,
s'est appliquée à s'allier avec les croyances ; alors, rentrant dans le vrai, elle-
même a pu s'étonner de la rapidité de sa marche. L'accord de l'antiquité
profane avec les livres sacrés s'est manifesté avec tant d'éclat, que l'on a peine
à concevoir comment cette sympathie a été si long-tems méconnue j et on a
482 COMPTE-RENDU.
vu se réaliser pour l'histoire ,
pour l'archéologie, pour
la linguistique, pour
tions actuelles des esprits, le succès de cette publication étonne; elle est sé-
A'ère, sérieuse, profonde et quelquefois même outre mesure ; ses dissertations
séparées ne sont unies que par le seul lien de la pensée religieuse ; il n'y a
point d'ordre, point de système suivi ; et avec ces défauts graves , mais inévi-
tables, parce que ce n'est pas un livre , mais un journal, elle croît dans le si-
lence, et, comme le ver des digues de la Hollande, elle mine peu à peu, mais
d'une manière sensible , la bannière d'impiété qui éloignait la science des
choses de la science du vrai Dieu.
Il faudrait cent pages , il faudrait un volume, il faudrait un talent aussi
flexible qu'universel pour donner une idée de tout ce que contiennent d'utile,
de curieux et d'édifiant les dix volumes et demi qui composent actuellement
cette collection. Nous n'entreprendrons pas un travail auquel nous ne pour-
rions suffire. Nous pouvons seulement certifier que rien ne peut mieux tenir
les hommes jaloux de s'instruire au courant des grandes questions qui occu-
,
sont pas oubliées grandes vérités dogmatiques et leur reflet dans les an-
: les
ciennes religions y paraissent avec éclat l'histoire surtout, appuyée des mo- :
clergé pour douter que dans très-peu de tems ces lacunes ne disparaissent.
On a pu concevoir quelque étonnement d'une polémique qui a eu pour objet
la rénoCa'tion à opérer dans l'ensei^ç-nement clérical ; mais la vérité triomphe
aisément des préventions chez les hommes qui sont essentiellement les en-
nemis de l'erreur et les ministres du progrès , et l'esprit étroit , routinier et
exclusif de telle ou telle association cédera enfin , sinon à sa propre convic-
tion , du moins à la conviction universelle. Pour les études classiques, on fi-
nira aussi par éloigner ces chefs-d'œuvre qu'il ne faut pas donner aux élèves,
mais qu'il faut seulement les mettre en état de comprendre, et on cessera tôt
ou tard d'alimenter les jeunes enfans dont on veut faire des Chrétiens et des
Français, avec le scepticisme ou la niaise crédulité des Idolâtres , avec les
directeur des Annales , et le concours des savans distingués qui élèvent avec
lui ce monument à la religion. Le christianisme , déjà et depuis son origine
l'ami du cœur, l'appui de la raison, le précepteur de la morale , se place par
leurs soins «ur le piédestal de la science. Cette gloire seule lui manquait, et
désormais cette mine où l'Eternel avait plaeé élémens de tou'es les con-les
cipes et les voies des Annales nous ne voulons point dire que
,
ce sont les annales qui les ont inspirés; cependant, il nous sera
permis de dire que les principes sont les mêmes, que souvent
ces ouvrages n'ont fait que développer nos preuves, les coordon-
ner, les colorer quelquefois. Il nous sera permis de citer l'un
des principaux, le Christ devant le siècle, dontl'auteur, M. Ro-
selly de Lorgnes, a eu la politesse de nous assurer que c'était d'a-
près nos recherches et nos principes qu'il avait composé son
ouvrage, et qu'il l'avait reconnu solennellement dans l'un de ses
chapitres; mais que son éditeur l'avait obligé à le supprimer,
de peur de faire trop connaître les Annales; car c'est là qu'en
sont encore quelques-uns des éditeurs dits catholiques de Paris.
Ce que nous disons de ces ouvrages qui ont paru, nous pou-
vons le dire encore de quelques ouvrages qui sont sur le point
de paraître et qui préoccupent vivement l'attention des catho-
,
fâcheuse.
Sous ses auspices, le savant professeur M. Stanislas Julien,
va traduire liltéralement, et avec toute l'exactitude désirable, le
Tsien-pien, ou la r« partie de la grande histoire du Tong-kien-
kang-mou.
Déjà le P. de Mailla nous en a donné une idée dans son his-
toire de la Chine, en 12 volumes in-4°; mais comme il n'a pas
suivi le sens littéral de son auteur, et qu'il a cherché plutôt à
donner une analyse des différens historiens, et, comme d'ail-
leurs, le P. de Mailla supposait, avec les auteurs chinois, que toute
cette histoire s'était passée dans le pays occupé aujourd'hui par
les Chinois, son travail ne peut-être d'aucun secours pour ceux
qui veulent connaître textuellement ces anciens auteurs. Le
P. de Mailla se trouve, en réalité, avoir paraphrasé et par con-
séquent défiguré cette tête d'histoire du Tsien-pien , que M. de
Paravey croit n'avoir été ajoutée qu'après coup en tête de l'his-
toire chinoise.
Le travail du savant sinologue, M. Stanislas Julien, consistera
donc à nous rendre exactement le sens et la forme de cette an-
tique histoire Tsien-pien^ queM.de Paravey considère comme
étant non pas celle du céleste empire, mais celle du monde
entier, emportée à la Chine, après l'époque de Cyrus et par
suite de la destructiondu célèbre empire d'Assyrie.
M. de Paravey désire et espère que M. Julien ne traduira pas
les noms d'empire du milieu, de destous du ciel qui s'appliquent ,
naissances qu'ils out déjà reçues. C'est ainsi que nous croyons
pouvoir assurer qu'ils seront toujours au courant de tous les
progrès qui se font dans la science.
C'est à eux que nous laissons le soin de mettre ces matériaux
en œuvre, et de les appliquer aux différentes questions, soit
scientifiques, soit religieuses. Nous savons que c'est ainsi que
le font la plupart des professeurs de philosophie et de théologie
qui reçoivent nos .annales. Nous en avons reçu des lettres et des
mémoires qui prouvent que nos documens sont parfaitement
compris et magnifiquement mis en œuvre, pour la défense de
nos croyances. Nous savons aussi qu'il est de nobles el chré-
tiennes familles chez lesquelles on en fait des lectures suivies,
et où la plupart de nos documens sont analysés, rapprochés,
appliqués à toutes les questions d'un calhéchisme avancé et scien-
tifique. Un honorable et savant prêtre a bien voulu, pendant
les dernières vacances, nous communiquer une suite de mé-
moires, 011 sont examinées avec ordre et méthode toutes les
questions du cathéchisme, et qui forment un véritable cours
de doctrine chrétienne. Ce cours a été rédigé tout exprès pour
une famille, dont le chef et les membres, les parens et les
amis se réunissent pour former ces instructives conférences.
On y lit les morceaux les plus remarquables des écrivains les
plus récens; on les examine on les discute, et puis l'on en fait
;
une analyse par écrit. C'est ainsi que les personnes âgées ap-
prennent les questions sous les nouveaux rapports qui apparais-
sent en ce moment, et que les jeunes gens , les jeunes personnes
sont initiés sans peine et sans effort à tout ce que la science
offre de plus relevé et de plus récent. Nous avons vu quelques-
unes de ces analyses, faites ainsi par des mains, de différens âges
et de différens sexes, et nous pouvons assurer que plusieurs ,^
>,'
Ukxcic^U,
Nous avons cru qu'il serait agréable et commode à nos lecteurs de trouver
chaque volume une liste des principaux auteurs français et étran-
à la fin de
gers morts pendant l'année. Nous la commençons aujourd'hui et la conti-
,
Boussot ( Pierre-Laur.)
Avocat et apologiste chrétien , mort à Cadenet ( Vaucluse) le 7 septembre;
il a laissé : De l'Unité catholique , 2 vol. in-S". — Réflexions d'un Français <?a-
tholique romain sur deux articles de la charte et sur les ordonnances concer-
nant les petits séminaires , 1828. — Droits constitutionnels des évêques , et
Losara ,
(en août).
Entomologiste italien auteur d'une Monographie des fourmis du Piémont y
;
Mathias (T. P. )
,(août)
Anglais; antiquaire et littérateur distingué. On a de lui : Odes runiques;
— Epitres de Kien-Congà Geo; — Odes anglaises et latines ; — Commentaire
à l'histoire de la poésie italienne, par Crescembeni, en italien , 3 in-ia" —
vol. ;
vol. in-12; —
Instruction pour la première communion , &\çc un supplément
intitulé : Les mères chrétiennes , 3 vol ;
— Les preuves abrégées de la Religion^
offeïtes à la jeunesse avaat son entrée dans le monde j — Instruction pour les
' NÉCROLOGIE. -lèT
Reuvens , ( 22 juin )
on n'a pas encore l'ait le catalogue de tous ses écrits imprimés ou manuscrits,
nous renvoyons son article au volume suivant.
^C8 BIBLIOGRAPHIE.
Nous croyons devoir signaler à nos lecteurs quelques-uns des travaus histo-
riques qui se font en ce moment en France, et qui sont dus au zèle de M. le
ministre de l'instruction pu blique.
La commission instituée à Besançon sous la présidence de M. Weiss bi- ,
Girardot de Beauchemin.
M. le docteur Leglan a été chargé d'explorer les riches dépôts du dépar-
tement du Nord, et particulièrement ceux de Cambrai et ceux de Lille. Il a
continué les inventaires qui furent dressés avec tant de soin par les Godefroy
avant 1789; il a signalé, dans le catalogue des manuscrits de Cambrai, rfcu»
chapitres de la chroniquedc Molinet qui ne se trouvent point dans l'édition im-
primée; il a fait connaître enfin deux ouvrages qui paraissent dignes d'atten-
tion : les Mémoires de Robert d'Esclaibes, gentilhomme de Hainaut, qui servait
dans l'armée de la Ligue du tems de Henri III et de Henri IV , et ceux du
Denis, et celle à'Amelgard qui manquent aux diverses collections de ces der.
niers tems.
M. Fauriel publie avec la traduction une vaste chronique en vers de la guerre
s'est en outre chargé de recueillir et de publier les lettres des rois, reines, princes
nement de la maison de Bourbon 'au trône d'Espagne. Cet ouvrage, qui for-
mera six ou sept volumes in-4", fera connaître une collection de pièces di"
plomatiques inconnues jusqu'à ce jour.
M. le général baron Pelet, vient de livrer au public le premier volume des
Documens relatifs à l'histoire de la guerre de la succession d'Espagne de 1701 à
iji3. Ce recueil , préparé depuis longtenis par le lieutenant-général dç
"Vault, est le complément nécessaire dn travail de M. Mignet.
A1Ù TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES,
TABLE GÉNÉRALE
DES MATIÈRES, DES AUTEURS ET DES OUVRAGES.
Ame (1'). — Suivant Cicéron. 2?,3. — Monumens d'art. 20S. 214. 366.
Amérique. V. Patagons. 445.
Anastase (le bibliothécaire). Son
Babel. Ses ruines.
his- — 70. 575.
toire et son livre. ôg. Baronius. Ses Annales. — 56. 272.
Angélus (!'). —
Poésie religieuse. 68. Baruch. —
Cité sur les idoles babylo-
Annales de Philosophie chrétienne niennes. i48.
(les)— jugées par un missionnaire Beauchamp. Cité. — 74-
80. — Compte rendu. 44^ Belus. —
Tour et temple de ce Dieu à
Année vague des égyptiens Mémoire Babylone. 142.
(
—
Ninive. Etat ruiné de cette ville- 2 17. gne.
—
4oi'
Nodier (M. ). —
Sa méprise sur Pas- Platina. V'Ua Ponlificum. 276.
i5i.
cal et ses pensées. 11. Platon.— Sur l'Atlantide.
Nordiai. 264. Pline. 42. 378. 082. 384.586. 587.
Plutarque. 226 à a38.
o Polybe. Sur Ecbatanc. — i5o.
Océanie. —
Missionnaires dans ce pays
Port-Hoyal (MM. de).— Leur édition
161. Théogonie de ces peuples. 171 8.
des Pensées de Pascal.
— Leur <irigine. tio.
Procope, cité. 5i(note).
Œuf J') Ce qu'il représente suivant
Sanchoniaton. 568. Q
Origines ecclésiastiques. J^. Bingham, Quatremère (M. Etienne). Mé-
Casalius. Isidore. — Ouvrage des Bé-
moire sur les Nabatéens. ai5.
nédictins de Solesmes.^. Bénédic- Quindecemvirs (les). 233.
tins.
Osiris. — D'où vient le nom de ce dieu-
R
186. Raison (la) du Christianisme,
par
roi.
l'abbé de Genoitde. 25.
Raoul-Rochette. —
Des types primi-
Paganisme ( le). Ce —
qu'en dit Var-
tifs de l'art chrétien, cité. 56. Ana- —
ron. 223.
lyse de son cours d'antiquités. V.
Païens. —
Origine de ce mot. 222 Babylone.
Pallacopas. —
note).
Voyage aux ruines de
(
Panthéisme universel. —
Ce que c'est.
ouvrage très-rare.
Raymond (Jean). Son voyage. 74.
75.
—
222.
Religion romaine (de la). De ses mi"- —
PanYinus ( Onuphre 220. 577.
Papes —
Leur influence sur les beaux
nistres et de son culte
Révélation. —
Ses véritables carac-.
arts. 53. 261.
88. 184.
Pabavey ( le chevalier del. Ses tra- —
tères.
Riambourg (M.)- HS.
vaux archéologiques. \Si. 154- i55. Kich Maurice 73.
).
i65. 2i4- 217. 219. 57a. 575.458.
Pascal ( Pierre). —
Dévouement de Rives
(
(l'abbé). Sur —
Horapollon.
36 1.
cetévêque. Robertson.
197-
198 Ï99-
Pascal (Biaise) — Examen
de l'é-
Robiano (l'abbé de). iSi.
dition de ses pensées publiée et réta-
Ruchers , sculptés en statues. 210.
blie par M. Frantin. 7.16. 211.
Paschalius, de Corona. 49-
Rome au siècle d'Aiigiute. 221 377.
Patagous. —
Recherches sur ce peu-
Roselly de Lorgnes. V. Christ 455.
ple. 5i6
Paul-le-Silenciaire. —
Ecrivain ecclé
Rossignol. 179. 187.357.
N»64.p, 247,
. !• 11» septembre i836, lisez: i83o.
par le pape , par Jules IL
P 271,1. 28, chargé
.
lisez:
lisez sibylles.
P ,462,1. 3, sybilles, ;
mxssim&^iesm