OM1 Poly

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 330

Outils Mathématiques 1 - L1 PCGS

Frédéric Touzet (Polycopié rédigé par Max Bauer)

Université Rennes 1, UFR Mathématiques


Bât. 23, bureau 834
frederic.touzet@univ-rennes1.fr

4/9/2017

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 0 / 329


Deux contrôles continus (1h00) et un examen terminal (2h00).
CC 1 prévu le vendredi 27/10/2017, 15h30-16h30, salle d’examen,
Bât.27.
CC 2 prévu le vendredi 01/12/2017, 14h00-15h00, salle d’examen,
Bât.27.

Si vous voulez l’imprimer, vous pouvez imprimer 6 diapos sur une même
page, ou même 9 diapos, mais alors en orientation « paysage »

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 1 / 329


Chap 1. Fonctions numériques

1 Chap 1. Fonctions numériques

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques

3 Chap 3. Les nombres complexes

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 2 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.1. Notations

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 3 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.1. Notations

Notations de la théorie des ensembles

Nous utiliserons les symboles suivants :


Symboles ensemblistes
si E est un ensemble, x ∈ E se lit : “x appartient à E”.
si E et F sont deux ensembles, F ⊂ E se lit : "F est inclus dans E".
0/ : ensemble vide.
∩ : intersection et ∪ : réunion.
Connecteurs binaires
si P et Q sont deux assertions, l’assertion P =⇒ Q se lit : « P implique Q ».
et P ⇐⇒ Q se lit : « P équivalente à Q ».
Quantificateurs
∀x ∈ E se lit : « Pour tout x appartenant à E ».
∃x ∈ E se lit : « Il existe x appartenant à E ».

Attention !
Ne pas confondre =⇒ et ⇐⇒ . Par exemple : il est vrai que
x = 1 =⇒ x 2 = 1 mais il est faux que x = 1 ⇐⇒ x 2 = 1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 4 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.1. Notations

Définition d’une fonction numérique

Définition 1.1
Une fonction numérique d’une variable réelle de domaine de définition X ⊂ R,
à valeurs dans un ensemble d’arrivée Y ⊂ R, est un procédé qui à tout
nombre réel x ∈ X , associe un nombre f (x ) ∈ Y :

f :X → Y
x 7→ f (x )

L’élément f (x ) est appelé l’image de x par f , ou encore la valeur de f en x.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 5 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.1. Notations

Exemple

En pratique, on se donne souvent une fonction par une formule, et l’ensemble


de définition est laissé à déterminer, comme étant le plus grand ensemble sur
lequel la formule donnée a un sens.
Exemple 1.2
Déterminer le domaine de définition de
1
f (x ) = √ .
4 − x2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 6 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.1. Notations

Solution

On a les contraintes
p
4 − x 2 6= 0
4 − x2 ≥ 0

La première contrainte nous impose d’exclure 4 − x 2 = 0, ssi 4 = x 2 ssi


x = ±2.
La deuxième contrainte est est équivalente à x 2 ≤ 4 ssi |x | ≤ 2 ssi x ∈ [−2, 2].
Le domaine de définition est l’ensemble des x qui vérifie les deux contraintes,
donc ] − 2, 2[.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 7 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.1. Notations

Antécédent, image

Définition 1.3 (Image)


L’image d’une application f : X 7→ Y est l’ensemble des valeurs prises par f :

{f (x ) | x ∈ X }.

On peut aussi dire que l’image est l’ensemble des y dans Y qui ont un
antécédent x dans X :

{y ∈ Y | ∃ x ∈ X , y = f (x )}.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 8 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.1. Notations

Visualisation des antécédents d’un y .

x1 x2

y est l’image de x1 mais aussi de x2 .


Les antécédents de y sont x1 et x2 .
Domaine de définition : en bleue. Image de f : en rouge.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 9 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.1. Notations

Exemples

Exemple 1.4
Image de x 7→ x 2 , x ∈ R.
Image de x 7→ x 3 , x ∈ R.
Image de x 7→ sin(x ), x ∈ R.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 10 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.2. Symétrie

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 11 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.2. Symétrie

Symétrie

On dit qu’une fonction f est paire si on a f (−x ) = f (x ), pour tout x du


domaine de définition.
Le graphe (la courbe représentative) d’une fonction paire est symétrique
par rapport à l’axe Oy .
On dit qu’une fonction f est impaire si on a f (−x ) = −f (x ), pour tout x du
domaine de définition.
Le graphe d’une fonction impaire est symétrique par rapport à l’origine du
plan.
Pour vérifier qu’une fonction est paire ou impaire, on part de f (−x ) que l’on
essaie de simplifier pour retrouver f (x ).

Exemple 1.5
g (x ) = x 2 , h(x ) = x 3 ,. . .
h(x ) = ex + e−x .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 12 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.2. Symétrie

Domaine d’étude

Exemple 1.6
sin(x )
Montrer que la période de la fonction x 7→ tan(x ) = est π .
cos(x )

La symétrie, périodicité d’une fonction permet de limiter le domaine d’étude.


π π
Pour l’exemple précédent, on peut prendre ] − , [ comme domaine détude.
2 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 13 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.2. Symétrie

Périodicité (complément)

Voici une définition formelle de la periodicité :


Définition 1.7
On dit que f est périodique de période T > 0 si ∀x ∈ X , x + T ∈ X et
f (x + T ) = f (x ).
On dit que T0 est la période de f , si T0 est le plus petit nombre T > 0
pour lequel f est périodique de période T .

Interprétation graphique
La fonction f est périodique si son graphe est préservé par une translation de
vecteur horizontal (T , 0).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 14 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.3. Asymptotes

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 15 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.3. Asymptotes

Asymptote verticale, horizontale

On ne donne pas la définition de limite (finie ou infinie) d’une fonction lorsque


x tend vers une valeur finie ou infinie. De même pour la notion de limite à
gauche et à droite.
Pour simplifier l’écriture, ∞ désigne soit +∞, soit −∞.

Définition 1.8
On dit que le graphe d’une fonction f admet une asymptote verticale en a
si limx →a+ f (x ) = ∞, ou limx →a− f (x ) = ∞.
On dit que le graphe admet une asymptote horizontale d’équation y = b
en ∞ si limx →∞ f (x ) = b.

Exemple 1.9
2x + 3
f : x 7→ .
x −5

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 16 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.3. Asymptotes

Solution

Le graphe de f admet la droite d’équation x = 5 pour asymptote verticale, et la


droite d’équation y = 2 pour asymptote horizontale.

20

10 2x +3
x−5

y =2

-5 5 10 15

-10

-20

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 17 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.3. Asymptotes

Asymptote oblique

Définition 1.10
Si f (x ) − (ax + b) tend vers 0 lorsque x tend vers ∞, on dit que la droite
d’équation y = ax + b est asymptote oblique en ∞.

Pour a = 0 on retrouve la définition d’asymptote hoizontale.


Proposition 1.11
y = ax + b est asymptote oblique en +∞ si et seulement si

f (x )
lim =a et lim (f (x ) − ax ) = b
x →+∞ x x →+∞

Exemple 1.12

3x 2 + x
f : x 7→ .
x +1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 18 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.3. Asymptotes

Solution

On a
f (x )
lim = 3, et lim (f (x ) − 3x ) = −2,
x →+∞ x x →+∞

donc la droite d’équation y = 3x − 2 est asymptote en +∞.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 19 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.3. Asymptotes

Solution

10

5
y =3x−2
3x2 + x
x +1

-3 -2 -1 1 2 3 4

-5

-10

-15

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 20 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 21 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Relations importantes du ln

On ne donne pas de définition formelle des fonctions logarithme et


exponentielle. On se restreint à quelques propriétés importantes.
Proposition 1.13

Pour tout x , y > 0 on a

1
ln(xy ) = ln(x ) + ln(y ) ln( ) = − ln(x )
x
x
ln( ) = ln(x ) − ln(y ) ln(x α ) = α ln(x ), ∀α ∈ Q.
y

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 22 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Représentation graphique du ln

y
2
y =ln(x)
1
x
2 4 6 8 10
-1

-2

-3

-4
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 23 / 329
Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Limites importantes du ln

Exemple 1.14
Montrer que la fonction
p
f (x ) = ln(x + 1 + x 2)

vérifie f (x ) + f (−x ) = 0. En déduire une symétrie de la courbe de f .

Proposition 1.15

lim ln(x ) = +∞ lim ln(x ) = −∞.


x →+∞ x →0+
ln(1 + x )
lim =1
x →0 x
ln x
lim =0 lim x ln x = 0
x →+∞ x x →0+

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 24 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Solution de l’exemple

p p
f (x ) + f (−x ) = ln(x + 1 + x 2 ) + ln(−x +
1 + x 2)
p p 
= ln ( 1 + x 2 + x )( 1 + x 2 − x )
= ln (1 + x 2 ) − x 2 = ln(1) = 0


On déduit que f (−x ) = −f (x ), donc f est impaire. La courbe de f possède


donc une symétrie centrale par rapport à l’origine.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 25 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Démonstration de la proposition (complément)

(1) Soient n ∈ N et x ≥ 3n . Alors ln(x ) ≥ ln(3n ) = n ln(3) et donc ln(x ) ≥ n


(car ln(3) > 1) d’où lim ln(x ) = +∞.
x →+∞
(2) En posant y = 1/x on déduit :

1 (1)
lim ln(x ) = lim ln( ) = lim − ln(y ) = − lim ln(y ) = −∞
x →0+ y →+∞ y y →+∞ y →+∞

(3) De l’Hospital :
1
ln(1 + x ) 1+x 1
lim = lim = lim =1
x →0 x x →0 1 x →0 1+x

Variante : Soit f (x ) = ln(1 + x ). On a

ln(1 + x ) ln(1 + x ) − ln(1) f (x ) − f (0)


= = → f 0 ( 0) = 1.
x x −0 x −0

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 26 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Démonstration (suite)

(4) De l’Hospital (exercice).



Variante : Un tableau des variations montre que f (x ) = ln(x ) − x. est
croissante sur ]0, 4] et décroissante sur [4, +∞[. D’où ∀x > 0, f (x ) ≤ f (4) ≤ 0,

√ ln x x 1
c.à.d. ln(x ) ≤ x. On déduit que ∀x > 0, ≤ = √ . On a donc :
x x x
ln x 1
∀x > 1, 0 ≤ ≤√ .
x x
(5) Il suffit de poser y = 1/x et d’utiliser (4).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 27 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Propriétés de la fonction exponentielle

Proposition 1.16

1
e x +y = e x e y e−x =
ex
ex
ex −y = (ex )y = exy
ey

Proposition 1.17

lim ex = 0 lim ex = +∞
x →−∞ x →+∞

Proposition 1.18

eln x = x ∀x > 0
ln(ex ) = x ∀x ∈ R
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 28 / 329
Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Représentation graphique de la fonction exponentielle

y
20

15

10
y = ex
5

x
-3 -2 -1 1 2 3

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 29 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Définition de la fonction puissance

On sait comment définir x n , pour n ∈ N. Par exemple,

x3 = x · x · x.

Mais comment définir par exemple x π ?


Une façon de le faire est de constater qu’on a, pour n ∈ N,

x n = exp(ln(x n )) = exp(n ln(x )).

Notons que l’expression de droite est définie si on remplace n par un nombre


réel α . l’idée est alors de définir x α en utilisant cette relation :
Définition 1.19
Pour tout réel α , on appelle fonction puissance α la fonction x 7→ x α définie
sur ]0, +∞[ par
x α = eα ln x .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 30 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Propriétés de la fonction puissance

Proposition 1.20

1
x α+β = x α x β x −α = α
x

x α−β = β (x α )β = x αβ
x

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 31 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.4. Logarithme, exponentielle, puissance

Croissance comparée des fonctions logarithme, exponentielle et puissance

On va faire plus loin une étude de la fonction puissance.


Théorème 1.21 (Croissance comparée)

(ln x )β
∀α, β > 0, lim = 0.
x →+∞ xα


∀α > 0, lim =0
x →+∞ ex

∀α > 0, lim x α ln x = 0
x →0

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 32 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.5. Continuité

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 33 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.5. Continuité

Continuité

Définition 1.22
f est dite continue en a ∈ Df si

f (a) = lim f (x ).
x →a

f est dite continue si elle est continue en tout point de Df .

Une fonction définie sur un intervalle est continue si on peut tracer son graphe
sans soulever le stylo. Autrement dit, son graphe n’a pas de « trous ».
Les fonctions « classiques » sont continues sur leur domaine de définition :

polynomes, fractions rationnelles, sin, cos, tan, exp, ln, k · , e.t.c.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 34 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.5. Continuité

Exemples d’une fonction qui n’est pas continue

Exemple 1.23
La fonction f définie sur R par
(
1, si x ≥ 0
f (x ) =
−1, si x < 0

n’est pas continue en 0. Elle a un « saut » en 0.

0.5

-3 -2 -1 1 2 3

-0.5

-1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 35 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.5. Continuité

Théorème des valeurs intermédiaires

Théorème 1.24 (des valeurs intermédiaires)


Soit f continue sur un intervalle [a, b].
Si y est compris entre f (a) et f (b), alors il existe c ∈ [a, b] tel que y = f (c ).

f(b)

f(a)

x
a c b
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 36 / 329
Chap 1. Fonctions numériques 1.5. Continuité

L’image d’un intervalle

Remarque 1.25
Le c du théorème des valeurs intermédiares n’est pas unique en général.
Si f est strictement monotone, alors c est unique.

Proposition 1.26
L’image d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle.

Exemple 1.27
L’équation 3x 3 − 2x 2 − x = −1 admet une solution dans l’intervalle ] − 1, 0[.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 37 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 38 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Définition de la dérivabilité et vitesse moyenne

Définition 1.28
f est dite dérivable en un point a du domaine de définition si

f (a + ∆x ) − f (a)
f 0 (a) = lim ,
∆x →0 ∆x
existe. On appelle alors f 0 (a) le nombre dérivée de f en a. Une fonction est
dérivable si elle est dérivable en tout point de son domaine de définition.

Si x est le temps et f (x ) la distance parcouru à l’instant x par un mobile se


déplaçant sur une axe, alors le taux d’accroissement de f en a
f (a + ∆x ) − f (a)
∆x
est la vitesse moyenne pendant le laps de temps ∆x.
Lorsque ∆x tend vers 0, le taux d’accroissement tend vers f 0 (a). Donc la
vitesse moyenne du mobile tend vers la vitesse instantanée f 0 (a) à l’instant a.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 39 / 329
Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Représentation graphique de la vitesse moyenne

Le taux d’accroissement de f en a est la pente de la droite (AB ).

B
f(a +∆x)

f(a +∆x)−f(a)

A
f(a)
∆x

a a +∆x
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 40 / 329
Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Droite tangente

Lorsque ∆x tend vers 0, la droite (AB ) tend vers une position limite, ce qu’on
appelle la droite tangente.

A
f(a)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 41 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Droite tangente

La pente de la droite tangente est donc

f (a + ∆x ) − f (a)
lim = f 0 (a).
∆x →0 ∆x
Elle passe par le point (a, f (a)) donc :

Proposition 1.29
Une équation de la droite tangente au point A(a, f (a)) du graphe de f est

y = f 0 (a).(x − a) + f (a).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 42 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Une fonction qui n’est pas dérivable

Soit f la fonction définie par f (x ) = |x |, pour tout x ∈ R.

1.5

y = |x|
1

0.5

-2 -1 1 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 43 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Propriétés de la fonction x 7→ |x |

Notons d’abord que f est continue en 0 car le graphe de f n’a pas de « trous ».
Par contre, f n’est pas dérivable en 0, car la droite tangente n’est pas bien
définie : pour x ≥ 0 on a y = x comme droite tangente et pour x ≤ 0 on a
y = −x.
Dans ce cas on parle de point anguleux.
C’est donc l’exemple d’une fonction qui est continue mais pas dérivable.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 44 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Demi-tangente verticale

Exemple 1.30

x 7−→ x admet une demi-tangente verticale en O.

p
y= x
1.5

0.5

1 2 3 4

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 45 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Dérivées des fonctions usuelles

k et α sont des constantes réels avec α 6= 0.

f (x ) f 0 (x )

k 0
xα α x α−1
1
ln(x )
x
ex ex
sin(x ) cos(x )
cos(x ) − sin(x )
1
tan(x ) 1 + tan2 (x ) =
cos2 (x )

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 46 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Opérations sur les dérivées

Théorème 1.31
Si u, v sont dérivables sur un intervalle I, alors u + v , uv , et ku (k ∈ R) le sont
aussi. Si en plus v ne s’annule pas, alors u /v sont également dérivables. On a
1 (u + v )0 = u 0 + v 0 , et (ku )0 = ku 0 ,
2 (uv )0 = uv 0 + u 0 v ,
!0
1 u0
3 =− ,
u u2
!0
u u 0 v − uv 0
4 = .
v v2

Théorème 1.32
Si u, v sont dérivables, alors u ◦ v est dérivable (là ou c’est défini) et

(u ◦ v )0 (x ) = v 0 (x ) · u 0 (v (x )).
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 47 / 329
Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Exemples

Exercice 1.33
Déterminer la dérivée des fonction suivantes

1 1 1
f1 (x ) = f2 (x ) = 3 f3 (x ) = √
x2 x 2 x
1
f4 (x ) = f5 (x ) = sin(x 2 ) f6 (x ) = ecos x
cos(x )
f7 (x ) = ln(x 2 + 1) f8 (x ) = ln(ln x )

Exercice 1.34
Vérifier la formule donnée plus haut pour

f (x ) = tan x g (x ) = x α

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 48 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.6. Dérivabilité

Solution

• tan x :
• xα : 0 α α
(x α )0 = eα ln x = eα ln x = x α = α x α−1 .
x x
1
• f1 (x ) = .
x2
Méthode 1 : f1 (x ) = x −2 , donc

−2
f10 (x ) = −2x −3 = .
x3
Méthode 2 :
2x −2
f10 (x ) = − = .
x4 3
x

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 49 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.7. Extremum

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 50 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.7. Extremum

Définition d’un extremum (local)

Définition 1.35
On dit qu’une fonction f atteint son minimum en x0 si on a pour tout x

f (x0 ) ≤ f (x ).

f atteint son maximum en x0 si on a

f (x ) ≤ f (x0 ).

Un extremum est un maximum ou minimum.


On parle de maximum (minimum) local si l’inégalité de la définition est
seulement vérifié sur un voisinage de x0 (et pas sur tout le domaine de
définition de f ).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 51 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.7. Extremum

Exemple 1.36
f (x ) = |x 2 − 4|, x ∈ [−3, +∞[.

Réponse. Maximum local : en 0 et en −3 ; minimum local : en 2 et −2 ;


maximum global : aucun ; minimum global : en −2 et 2.

20

15

10

y = |x2 −4|

-3 -2 -1 1 2 3 4 5

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 52 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.7. Extremum

Extremum et dérivée seconde

Soit f deux fois dérivable.


Proposition 1.37
Si x0 est un extremum local de f alors on a f 0 (x0 ) = 0.

Théorème 1.38
Si on a f 0 (x0 ) = 0 et f 00 (x0 ) > 0 alors x0 est un minimum local.
Si on a f 0 (x0 ) = 0 et f 00 (x0 ) < 0 alors x0 est un maximum local.

Exemple 1.39
f (x ) = x 2 f2 (x ) = −x 2 f3 (x ) = x 3 .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 53 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.7. Extremum

Remarques

Remarque 1.40
La fonction f (x ) = x 3 vérifie f 0 (0) = 0 mais 0 n’est pas un extremum
local.
Les solutions f 0 (x0 ) = 0 sont les seuls candidates pour être extremum.
Si f 0 (x0 ) = 0 alors on dit que x0 est un point critique de f . On parle aussi
de point stationnaire.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 54 / 329


Chap 1. Fonctions numériques Théorème des acroissements finis (complément)

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 55 / 329


Chap 1. Fonctions numériques Théorème des acroissements finis (complément)

Théorème des acroissements finis

Théorème 1.41 (Théorème de Rolle)


Soit f continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
Si on a f (a) = f (b) alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c ) = 0.

Théorème 1.42 (Accroissements finis)


Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que

f (b) − f (a)
f 0 (c ) = .
b−a

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 56 / 329


Chap 1. Fonctions numériques Théorème des acroissements finis (complément)

Démonstration du théorème de Rolle : f atteint son minimum m et son


maximum M. Si on a m = M, alors f est constante et donc f 0 (x ) = 0 pour tout
x ∈]a, b].
Si m 6= M alors f atteint au moins un de ces extrema en un point c de ]a, b[.
Mais on a alors f 0 (c ) = 0.
Démonstration du théorème des accroissements finis : Utiliser le théorème de
Rolle pour la fonction h(x ) = f (x )(b − a) − x (f (b) − f (a)).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 57 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.8. Fonctions monotones

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 58 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.8. Fonctions monotones

Fonctions monotones

Soit f : I → R dérivable sur un intervalle I.


Théorème 1.43
Si f 0 (x ) > 0 sur I alors f est strictement croissante.
Si f 0 (x ) < 0 sur I alors f est strictement décroissante.
Si f 0 (x ) = 0 sur I alors f est constante.

Démonstration (complément) Soient x1 , x2 ∈ I avec x1 < x2 . Il existe alors


c ∈]a, b[ tel que f (x2 ) − f (x1 ) = f 0 (c )(x2 − x1 ).

Exercice 1.44
f : x 7→ 1
x
vérifie f 0 (x ) < 0 sur R∗ mais f n’est pas décroissante sur R∗ .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 59 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.9. La règle de l’Hospital

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 60 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.9. La règle de l’Hospital

La règle de l’Hospital

Théorème 1.45
f (x ) 0 ∞
On suppose que est une forme indeterminée ou en b (fini ou infini).
g (x ) 0 ∞
Alors
f (x ) f 0 (x )
lim = lim .
x →b g (x ) x →b g 0 (x )
f 0 (x )
Si lim existe (limite fini ou infini).
x →b g 0 (x )

Exemple 1.46
sin x
lim .
x →0 x

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 61 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.10. Convexité

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 62 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.10. Convexité

Convexité

Soit f deux fois dérivable sur un intervalle I.


Définition 1.47
On dit que
1 f est convexe sur I si et seulement si f 00 (x ) ≥ 0 pour tout x ∈ I.
2 f est concave sur I si et seulement si f 00 (x ) ≤ 0 pour tout x ∈ I.
3 x0 est un point d’inflexion si f 00 (x0 ) = 0 avec changement de signe de f 00
en x0 .

Exemple 1.48
1 x 7→ x 2 .
2 x 7→ x 3 .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 63 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.10. Convexité

Solution

1 Convexe sur R. On a f 00 (0) = 0 mais 0 n’est pas un point d’inflexion.


2 0 est un point d’inflexion.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 64 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.10. Convexité

Interprétation gómétrique

Proposition 1.49
1 Si f est convexe (concave) alors tout segment qui relie deux points de la
courbe de f est au dessus (en dessous) de la courbe.
2 Si f est convexe (concave) alors la courbe représentative de f est
au-dessus (en-dessous) de chacune de ses tangentes.
3 En un point d’inflexion, on a changement de concavité/convexité et la
droite tangente traverse la courbe représentative.

Remarque 1.50
On peut utiliser (1) pour définir la convexité/concavité d’une fonction (dérivable
ou non).

Exemple 1.51
On sait que si f vérifie f 0 (x0 ) = 0 et f 00 (x0 ) > 0 pour un x0 , alors f admet un
minimum local en x0 . Expliquer ce résultat en utilisant la notion de convexité.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 65 / 329
Chap 1. Fonctions numériques 1.11. Plan détude d’une fonction

1 Chap 1. Fonctions numériques


1.1. Notations
1.2. Symétrie
1.3. Asymptotes
1.4. Logarithme, exponentielle, puissance
1.5. Continuité
1.6. Dérivabilité
1.7. Extremum
Théorème des acroissements finis (complément)
1.8. Fonctions monotones
1.9. La règle de l’Hospital
1.10. Convexité
1.11. Plan détude d’une fonction

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 66 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.11. Plan détude d’une fonction

Plan d’étude d’une fonction

1 Rechercher le domaine de définition et de continuité.


2 Rechercher des symétries éventuelles et réduire, le cas échéant, le
domaine d’étude.
3 Etudier la dérivabilité, le signe de la dérivée et calculer les limites
nécessaires. Etablissez le tableau de variations.
4 Etudier l’existence d’asymptotes.
5 Etudier la concavité, convexité. Etudier l’existence de points d’inflexion.
6 Représentation graphique. Faire apparaître les asymptotes, les tangentes
horizontales et verticales, et les points d’inflexion avec leur droite
tangente.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 67 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.11. Plan détude d’une fonction

Exemple d’étude d’une fonction

Exercice 1.52
Soit α > 0, α 6= 1. Faire l’étude complète de la fonction puissance

fα (x ) = x α .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 68 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.11. Plan détude d’une fonction

Solution

Prenons d’abord le cas α > 1.


1 fα est définie et continue sur D =]0, +∞[.
2 Vu que α > 0 on a limx →+∞ α ln x = +∞ et donc limx →+∞ eα ln x = +∞.
Aussi, limx →0+ α ln x = −∞ et donc limx →0+ eα ln x = 0.
0
3 On a déjà vu que fα0 = (x α ) = α x α−1 . Notons que
x α−1 = e(α−1) ln x > 0, pour tout α ∈ R. Donc fα0 > 0, ce qui implique que
fα est strictement croissant sur D =]0, +∞[.
4 On a fα00 (x ) = α(α − 1)x α−2 . On a comme avant x α−2 > 0, et comme
α > 1, on a fα00 (x ) > 0. Donc fα est convexe.
5 Ce point ne fait pas partie de l’étude d’une fonction, mais pour tracer la
courbe il est utile de savoir que limx →0+ fα0 (x ) = 0.
Cas 0 < α < 1. Les points 1 à 3 ne changent pas. Par contre on a (4) : fα00 < 0,
donc fα est concave. On a (5) : limx →0+ fα0 (x ) = +∞.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 69 / 329


Chap 1. Fonctions numériques 1.11. Plan détude d’une fonction

x 7→ x α , pour α > 0

y
4 α =3 α =2 α =1
α = 34
3


2
α = 15

x
1 2 3 4 5 6
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 70 / 329
Chap 1. Fonctions numériques 1.11. Plan détude d’une fonction

x 7→ x α , pour α < 0

Pour α < 0 on peut faire une étude similaire, ou alors utiliser x −α = 1/x α .

y
10

8

6
α = −5
4 α = −1

2
α = −12
x
0.5 1 1.5 2
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 71 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques

1 Chap 1. Fonctions numériques

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques

3 Chap 3. Les nombres complexes

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 72 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques


2.1. Fonctions trigonométriques directes
2.2. Fonctions trigonométriques réciproques
2.3. Fonction réciproque

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 73 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Définition du sinus et cosinus

1
~v
sin(θ)
0.5

θ
~u
-1 -0.5 0.5 1
cos(θ)

-0.5

-1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 74 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Sinus

y
1.0

0.5

x
−2 π −32 π −π −12 π 1 π π 3 π 2π
2 2

−0.5

−1.0

La fonction Sinus est définie sur R, impaire, 2π -périodique, de dérivée


x 7→ cos(x ).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 75 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Cosinus

y
1.0

0.5

x
−2 π −32 π −π −12 π 1 π π 3 π 2π
2 2

−0.5

−1.0

La fonction Cosinus est définie sur R, paire, 2π -périodique, de dérivée


x 7→ − sin(x ).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 76 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Tangente

y
10.0

5.0

x
−2 π −32 π −π −12 π 1 π π 3 π 2π
2 2

−5.0

−10.0

sin x
La fonction Tangente est définie par tan x = sur R \ ( π2 + πZ). Elle est
cos x
1
impaire, π -périodique, de dérivée x 7→ 1 + tan2 (x ) = .
cos2 (x )
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 77 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Tableau de valeurs

Formule de base
1
sin2 x + cos2 x = 1 1 + tan2 x =
cos2 x

Tableau de valeurs

π π π π
x 0 π
6 4 3 2
√ √
3 2 1
cos(x ) 1 0 −1
2 2 2
√ √
1 2 3
sin(x ) 0 1 0
2 2 2

3 √
tan(x ) 0 1 3 0
3

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 78 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Valeurs remarquables (Source : wikiversity)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 79 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Symétries du sinus et cosinus

cos(−x ) = cos(x ) sin(−x ) = − sin(x )


cos(x + π) = − cos(x ) sin(x + π) = − sin(x )
cos(π − x ) = − cos(x ) sin(π − x ) = sin(x )
π  π 
cos + x = − sin(x ) sin + x = cos(x )
 π2   π2 
cos − x = sin(x ) sin − x = cos(x )
2 2

Mnémotechnique : Rajouter π/2, c’est dériver. La troisième ligne se déduit


des deux premières.
On en déduit
Symétries de la fonction tangente

tan(−x ) = − tan(x ) tan(x + π) = tan(x ) tan(π − x ) = − tan(x )


π  1 π  1
tan +x = − tan −x =
2 tan(x ) 2 tan(x )
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 80 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Formules d’addition

Formules d’addition

cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b)


sin(a + b) = sin(a) cos(b) + cos(a) sin(b)

On en déduit
Formules d’addition

cos(a − b) = cos(a) cos(b) + sin(a) sin(b)


sin(a − b) = sin(a) cos(b) − cos(a) sin(b)
tan a ± tan b
tan(a ± b) =
1 ∓ tan a tan b

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 81 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Formules de duplication

En prenant a = b dans les formules d’addition on obtient


Formules de duplication

cos(2a) = cos2 (a) − sin2 (a) sin(2a) = 2 sin(a) cos(a)


2 tan a
tan(2a) =
1 − tan2 a

La première formule et cos2 + sin2 = 1 donne


Formules de duplication

1 + cos(2a) 1 − cos(2a)
cos2 (a) = sin2 (a) =
2 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 82 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.1. Fonctions trigonométriques directes

Transformation de produit en somme

Les formules d’addition donnent :


Transformation de produit en somme

cos(a − b) + cos(a + b)
cos(a) cos(b) =
2
cos(a − b) − cos(a + b)
sin(a) sin(b) =
2
sin(a − b) + sin(a + b)
sin(a) cos(b) =
2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 83 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques


2.1. Fonctions trigonométriques directes
2.2. Fonctions trigonométriques réciproques
2.3. Fonction réciproque

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 84 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

La fonction réciproque de la fonction sinus

Soit f (θ ) = sin(θ ). Si on se donne l’angle θ = π6 , alors on obtient la valeur


y = sin( π6 ) = 12 .
1

y =sin(θ) 0.5

θ
-1 -0.5 0.5 1

-0.5

-1
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 85 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Peut-on retrouver l’angle ?



2
Jouons le jeux réciproque : On se donne la valeur y = et on cherche θ tel
2
que √
2
sin(θ ) = .
2

La réponse n’est pas unique. On a par exemple


π 9π π
θ1 = , θ2 = = 2π + .
4 4 4

2
(θ1 et θ2 sont des antécédents de la valeur y = par la fonction sinus.)
2
On voudrait définir une fonction qui exprime l’angle θ en fonction de y , donc il
faut faire un choix.
Le premier choix qu’on fait est de se restreindre à un intervalle de longueur
2π , disons [−π, π[.
La figure suivante montre que cela n’est pas suffisant :
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 86 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Choix d’un antécédent



2
y= 2
admet deux antécédents dans [−π, π[ :

1 1
p p

y = 22 y = 22
0.5 0.5
θ2 = 34π
θ1 = π4
-1 -0.5 0.5 1 -1 -0.5 0.5 1

-0.5 -0.5

-1 -1

On fait le choix suivant : pour y entre 0 et 1 on prend l’unique angle qui est
entre 0 et π2 (l’autre est entre π2 et π ).
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 87 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Choix d’un antécédent (suite)

De même, si y est entre −1 et 0 : on prend l’unique angle qui est entre − π2 et


0 (l’autre est entre −π et − π2 ).

1 1

0.5 0.5

-1 -0.5 0.5 1 -1 -0.5 0.5 1


θ1 = −π4 θ2 = −34π
-0.5 -0.5
p p

y = − 22 y = − 22
-1 -1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 88 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Conclusion

Définition du arcsin
Pour tout x ∈ [−1, 1], arcsin(x ) est l’unique angle θ ∈ [− π2 , + π2 ] qui vérifie
sin θ = x.

1 1

sin(θ) x
0.5 0.5

θ arcsin(x)
-1 -0.5 0.5 1 -1 -0.5 0.5 1
θ arcsin(x )
-0.5 -0.5
sin(θ ) x
-1 -1
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 89 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Arcsin : 2ème point de vu

On peut aussi utiliser la courbe du sinus pour voir qu’il n’est pas suffisant de
se restreindre à l’intervalle [−π, π[.
Chaque y dans [−1, 1] (sauf 0) admet deux antécédents :
1.0

y = 22
0.5

−π −34 π −12 π −14 π 1 π 1 π 3 π π


4 2 4

−0.5

y = − 22

−1.0

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 90 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Monotonicité et bijection

Par contre, sur l’intervalle [− π2 , + π2 ], la fonction sinus est strictement


monotone et donc chaque y ∈ [−1, 1] possède un unique antécédent θ dans
cet intervalle.
On dit que la fonction sinus induit une bijection entre les intervalles [− π2 , + π2 ]
et [−1, 1].
1.0

y = 22
0.5

−12 π −14 π 1
4 π 1
2 π

−0.5

y = − 22

−1.0

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 91 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Propriétés de l’arcsinus

Arcsinus : définition

 sin(θ ) = y
)
θ = arcsin(y )
⇔ π π
−1 ≤ y ≤ 1 − ≤θ ≤+
2 2

Notons qu’on a
Arcsinus : propriétés

sin(arcsin(y )) = y , pour tout y ∈ [−1, 1]


et
π π
arcsin(sin(θ )) = θ , pour tout θ ∈ [− , + ]
2 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 92 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Arcsinus : courbe représentative

(x , y ) est un point de la courbe du sinus si y = sin(x ). Mais alors x = arcsin y ,


et donc (y , x ) est un point de la courbe de l’arcsinus. Les deux courbes sont
dont symétriques par rapport à la droite d’équation y = x.

π
2

arcsin(x)
1
sin(x)

−π2 −1
π
1 2

sin(x)
−1

arcsin(x)
−π2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 93 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Dérivée de la fonction Arcsinus

On cherche la dérivée de la fonction y = arcsin x.


Ecrivons cette relation comme

x = sin y .

La dérivée du côté gauche est 1 et la dérivée du côté droit est cos y · y 0 (car y
est une fonction de x). On a montré :
1 1
1 = cos y · y 0 donc y 0 = donc (arcsin x )0 = .
cos y cos(arcsin x )


On peut voir (feuille de TD) que cos(arcsin x ) = 1 − x 2 , donc

A connaître
1
(arcsin x )0 = √ , x ∈] − 1, 1[
1 − x2
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 94 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Resumé sur la fonction réciproque

Ce qu’on a vu pour la fonction arcsin marche en général :

Fonction réciproque
Soit f continue et strictement monotone sur un intervalle I. Ecrivons J pour
l’image de I par f . Alors
1 La fonction réciproque f −1 : J → I existe et est définie par
) (
y = f (x ) x = f −1 (y )

x ∈I y ∈J

2 Dans un repère orthonormé, les courbes représentatives de f et f −1 sont


symétriques par rapport à la droite d’équation y = x.

Pour plus de détails voir la section suivante.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 95 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Arccos : définition

La restriction du cosinus au domaine [0, π] est strictement croissante, donc


admet une fonction réciproque, notée arccos :
Définition de arccos
Pour tout x ∈ [−1, 1], arccos(x ) est l’unique angle θ ∈ [0, π] qui vérifie
cos θ = x.

On a

[−1, 1] → [0, π]
x 7→ arccos(x )

Sa dérivée est
−1
(arccos)0 (x ) = √ , x ∈] − 1, 1[.
1 − x2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 96 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Arccos : caractérisation

Proposition 2.1

) (
θ = arccos(x ) cos(θ ) = x

−1 ≤ x ≤ 1 0≤θ ≤π

cos(arccos(x )) = x , pour tout x ∈ [−1, 1]


arccos(cos(θ )) = θ , ssi θ ∈ [0, π]

Donc cos(arccos(x )) = x toujours, c.à.d. sur tout le domaine de définition de


arccos.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 97 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Arccosinus : courbe représentative

π
arccos

π
2

−1 1 π π
2
cos
−1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 98 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Arctan : définition

La restriction de la fonction tangente au domaine ] − π2 , + π2 [ est strictement


croissante, donc admet une fonction réciproque, notée arctan :
Définition de arctan
Pour tout y ∈ R, arctan(y ) est l’unique angle θ ∈] − π2 , + π2 [ qui vérifie
tan θ = y .

On a
π π
R →] − , + [
2 2
y 7→ arctan(y )

Sa dérivée est
1
(arctan)0 (x ) = , x ∈ R.
1 + x2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 99 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Arctan : caractérisation

Proposition 2.2


 tan(θ ) = x
)
θ = arctan(x )
⇔ π π
x ∈R − ≤θ ≤
2 2

tan(arctan(x )) = x , pour tout x ∈ R


π π
arctan(tan(θ )) = θ , ssi θ ∈] − , [
2 2

Donc tan(arctan(x )) = x toujours, c.à.d. sur tout le domaine de définition de


arctan.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 100 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.2. Fonctions trigonométriques réciproques

Arctan : courbe représentative

5 tan

π
2
arctan
−5 −π2
π 5
2

−π2

−5

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 101 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.3. Fonction réciproque

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques


2.1. Fonctions trigonométriques directes
2.2. Fonctions trigonométriques réciproques
2.3. Fonction réciproque

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 102 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.3. Fonction réciproque

Bijectivité et existence d’une fonction réciproque

Voici quelques précisions sur la fonction réciproque


Définition 2.3
Une fonction f : I → J est bijective si tout y de J admet un unique
antécédent x ∈ I. Autrement dit, pour tout y de J, l’équation f (x ) = y
admet une unique solution x ∈ I.
Dans ce cas, la fonction réciproque, noté f −1 , est le procédé f −1 : J → I,
qui à y ∈ J associe son unique antécédent x ∈ I.

On a donc x ∈ I et y = f (x ) ⇐⇒ y ∈ J et x = f −1 (y ).

Proposition 2.4

f −1 (f (x )) = x , ∀x ∈ I
f (f −1 (y )) = y , ∀y ∈ J

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 103 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.3. Fonction réciproque

Représentation graphique

y y

y = f(x) y

x x
x x = f−1 (y)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 104 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.3. Fonction réciproque

La fonction réciproque d’une fonction monotone

Proposition 2.5
Soit f continue et strictement monotone sur un intervalle I. Alors
1 La fonction réciproque f −1 : f (I ) → I existe.
2 Dans un repère orthonormé, les courbes représentatives de f et f −1 sont
symétriques par rapport à la droite d’équation y = x.
3 f et f −1 ont le même sens de variation.
4 Si f est dérivable et si sa dérivée ne s’annulle pas, alors f −1 est dérivable
et
0 1
f −1 (x ) = 0 −1 .
f (f (x ))

La symétrie du (2) implique qu’une tangente horizontale (autrement dit f 0 = 0)


de la courbe représentative de f donne lieu à une tangente verticale
(autrement dit (f −1 )0 = ∞) de la courbe représentative de f −1 . Cela explique
l’hypothèse f 0 (0) 6= 0 du (3).
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 105 / 329
Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.3. Fonction réciproque

Dérivée de la fonction Arcsinus

Utilisons la formule de la proposition pour retrouver la dérivée de la fonction


f −1 (x ) = arcsin x.
On a f (x ) = sin x, donc f 0 (x ) = cos x, donc (4) de la proposition donne :

0 1 1
arcsin0 (x ) = f −1 (x ) = 0 −1 = .
f (f (x )) cos(arcsin x )

On utilise comme avant (voir feuille de TD) que cos(arcsin x ) = 1 − x 2 , donc

1
(arcsin x )0 = √ .
1 − x2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 106 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.3. Fonction réciproque

1
La fonction x 7→ x n

Soit n ≥ 2 un entier. La fonction

[0, +∞[ → [0, +∞[


f:
x 7→ xn

est continue et strictement croissante sur X = [0, +∞[.


L’image de f est Y = [0, +∞[ (faire un dessin !).
f admet donc une fonction réciproque, définie sur Y = [0, +∞[ qu’on appelle

fonction racine n-ième et qu’on note par x → n x.

Racine n-ième
) ( √
y = xn x= n
y

x ∈ [0, +∞[ y ∈ [0, +∞[

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 107 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.3. Fonction réciproque


n
n
Vu qu’il s’agit de fonctions réciproques, on a x = x.
 1
n
Notons qu’on a aussi x n = x.

Proposition 2.6
1 √
n
xn = x, ∀x > 0.

Le graphe de x → n x se déduit de celui de x → x n par symétrie par rapport à
la première bissectrice.
La droite tangente horizontale de x → x n en 0 donne lieu à une droite verticale

de x → n x en 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 108 / 329


Chap 2. Fonctions trigonométriques 2.3. Fonction réciproque

Représentation graphique pour n = 3

y
3
x3
2.5 y =x

2
p

1.5
3
x

0.5

x
0.5 1 1.5 2 2.5 3

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 109 / 329


Chap 3. Les nombres complexes

1 Chap 1. Fonctions numériques

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques

3 Chap 3. Les nombres complexes

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 110 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.1. Forme exponentielle

3 Chap 3. Les nombres complexes


3.1. Forme exponentielle
3.2. Linéarisation
3.3. Racines carrées d’un nombre complexe
3.4. Racines d’un trinôme
3.5. Racines n-ièmes de l’unité
3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 111 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.1. Forme exponentielle

Prérequis

On suppose connu :
Écriture algébrique, conjugué
Représentation géométrique
Module, argument
Écriture trigonométrique

Convention
z et w désignent toujours des nombres complexes.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 112 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.1. Forme exponentielle

Ecriture exponentielle

Définition 3.1
On pose
ei θ = cos θ + i sin θ .

Si on représente
U = {ei θ | θ ∈ R}

dans le plan complexe, alors U correspond au cercle d’unité.


Proposition 3.2
Tout z ∈ C∗ peut être écrit comme

z = rei θ , r >0 (forme exponentielle)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 113 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.1. Forme exponentielle

Représentation graphique de rei θ .

1.5 reiθ

r
1

sin(θ) eiθ
0.5

θ
-1 -0.5 0.5 1 1.5
cos(θ)

-0.5

-1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 114 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.1. Forme exponentielle

Les formules d’addition

Notons que
ei α · ei β = (cos α + i sin α) · (cos β + i sin β )
= (cos α cos β − sin α sin β ) + i (cos α sin β + sin α cos β )
et
ei (α+β ) = (cos(α + β ) + i sin(α + β )
En utilisant les formules d’addition du sin et cos :
cos(α + β ) = cos(α) cos(β ) − sin(α) sin(β )
sin(α + β ) = sin(α) cos(β ) + cos(α) sin(β )
on voit que
ei α · ei β = ei (α+β )
Astuce
On peut retrouver les formules d’addition en développant

ei α · ei β = ei (α+β ) .
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 115 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.1. Forme exponentielle

Propriétés

Proposition 3.3

Soient r , s > 0. Alors


1 (r · ei α ) · (s ei β ) = (r · s) · ei (α+β )
2 r · ei α = r · e−i α
1 1
3 = · e−i α
r · ei α r

r ·e r
4 = · ei (α−β )
s · ei β s

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 116 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.2. Linéarisation

3 Chap 3. Les nombres complexes


3.1. Forme exponentielle
3.2. Linéarisation
3.3. Racines carrées d’un nombre complexe
3.4. Racines d’un trinôme
3.5. Racines n-ièmes de l’unité
3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 117 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.2. Linéarisation

Formule du binôme

Rappelons la convention 0! = 1 et la définition des coefficients binômiaux :


 
n n!
∀n ∈ N, ∀k ∈ {0, . . . , n}, := .
k k !(n − k )!
On a alors
Proposition 3.4 (Formule du binôme)

n
 
n
∀a, b ∈ R, ∀n ∈ N, (a + b) = n
∑ ak bn−k .
k =0 k

Exemple 3.5

(a + b)3 = a3 + 3a2 b + 3ab2 + b3


(a + b)4 = a4 + 4a3 b + 6a2 b2 + 4ab3 + b4
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 118 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.2. Linéarisation

Formules de base

Notons qu’on a

ei θ = cos θ + i sin θ e−i θ = cos θ − i sin θ

En prenant la somme et la différence de ces deux égalités on obtient

Proposition 3.6 (Formules d’Euler)

ei θ + e−i θ ei θ − e−i θ
cos θ = sin θ =
2 2i

Exemple 3.7
Linéariser sin3 x.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 119 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.2. Linéarisation

Solution

3
eix − e−ix

1  i3x
sin3 x = e − e−i3x + 3e−ix − 3e−i3x

=−
2i 8i
1 ei3x − e−i3x eix − e−ix
 
1 3
=− −3 = − sin(3x ) + sin(x )
4 2i 2i 4 4

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 120 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.3. Racines carrées d’un nombre complexe

3 Chap 3. Les nombres complexes


3.1. Forme exponentielle
3.2. Linéarisation
3.3. Racines carrées d’un nombre complexe
3.4. Racines d’un trinôme
3.5. Racines n-ièmes de l’unité
3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 121 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.3. Racines carrées d’un nombre complexe

Racines carrées : définition et exemples

Définition 3.8
On dit que w est une racine carrée de z si w vérifie w 2 = z.

Exemple 3.9
Vérifier que :
2 et −2 sont des racines carrées de 4.
i et −i sont des racines carrées de −1.
1−i et −1 + i sont des racines carrées de −2i.

Par définition, 4 est l’unique racine carrée de 4 qui √
est positive.

On peut donc dire que les racines carrées de 4 sont 4 et − 4.

Si on voudrait définir −2i, il faudrait faire un choix entre 1 − i et −1 + i. Il n’y

a pas de choix naturel, donc on n’utilise pas la notation z si z est complexe
(pas réel).
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 122 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.3. Racines carrées d’un nombre complexe

Méthode pour déterminer les racines carrées

L’exemple suivant donne la méthode générale pour déterminer les racines


carrées d’un nombre complexe.
Exemple 3.10

Déterminer les racines carrées de z = 1 − i 3.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 123 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.3. Racines carrées d’un nombre complexe

Solution

On cherche w qui vérifie √


w 2 = 1−i 3.
Si on pose w = α + i β , alors

w 2 = α 2 − β 2 + 2i αβ .

Donc on obtient les relations

α 2 − β 2= 1

2αβ = − 3

Pour simplifier les calculs on rajoute la relation |w |2 = |1 − i 3|, qui s’écrit
comme √
α 2 + β 2 = 1 + 3 = 2.
Il faut donc résoudre le système suivant :
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 124 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.3. Racines carrées d’un nombre complexe

Solution (suite)

α2 − β 2 = 1 (1)

2αβ = − 3 (2)
2 2
α +β = 2 (3)
2
• La somme de (1) et (3) donne 2α = 3, donc
√ √
3 6
α = ±√ = ± .
2 2
• Si on soustrait (1) de (3), alors on obtient 2β 2 = 1, donc

1 2
β = ±√ = ± .
2 2
• L’équation (2) implique que α et β ont des signes opposés.
Donc on trouve les racines carrées
√ √ √ √
6 2 6 2
w1 = −i w2 = − +i = −w1 .
2 2 2 2
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 125 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.3. Racines carrées d’un nombre complexe

Méthode générale

Cette méthode marche toujours :


Recette pour déterminer les racines carrées
w = α + i β est racine carrée de z si et seulement si α et β vérifient

α 2 − β 2 = Re(z )
2αβ = Im(z )
α 2 + β 2 = |z |

Proposition 3.11
Chaque nombre complexe z 6= 0 admet deux racines carrées w et −w.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 126 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.3. Racines carrées d’un nombre complexe

Racines carrées sous forme exponentielle

Exemple 3.12

1 Exprimer z = 1 − i 3 sous forme exponentielle.
2 Déterminer les racines carrées de z sous forme exponentielle.
√ π
Réponse. On a |z | = 2 et |zz | = 1
2
−i 2
3
= e−i 3 , donc
π
z = 2e−i 3 .
On cherche w = ρ ei α tel que w 2 = z, ce qui donne
π
ρ 2 ei2α = 2e−i 3 .

On obtient ρ = 2 et 2α ≡ − π3 (2π), donc α ≡ − π6 (π).

Les racines carrées de z = 1 − i 3 sont donc
√ √
2ei (− 6 +π ) = −w1 .
π π
w1 = 2e−i 6 et w2 =
√  √3  √
6

2
On a w1 = 2 2
− i 12 = 2
−i 2
, donc on trouve le même résultat
qu’avec la méthode précédent.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 127 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.3. Racines carrées d’un nombre complexe

Formule pour les racines carrées sous forme exponentielle (complément)

Proposition 3.13
Les racines carrées de z = rei θ , r > 0, sont
√ √ θ √
− r ei 2 = r ei ( 2 +π ) .
θ θ
r ei 2 et

Démonstration On cherche w t.q. w 2 = z.


Posons ω = ρ ei α , où ρ ≥ 0 et α ∈ R (sont des inconnues).
On cherche donc ρ et α tel que
ρ 2 ei2α = rei θ .

Comme r > 0 et ρ ≥ 0 on obtient ρ = r .
On obtient aussi 2α ≡ θ (2π).
Les solutions de cette équation sont 2αk = θ + k 2π , k ∈ Z, donc
αk = θ2 + k π , k ∈ Z. Il suffit de prendre k = 0, 1.
Conclusion : les racines carrées de z = rei θ sont
√ θ √
ω = r ei ( 2 +π ) = −ω .
θ
ω = r ei 2
0 et 1 0
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 128 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.4. Racines d’un trinôme

3 Chap 3. Les nombres complexes


3.1. Forme exponentielle
3.2. Linéarisation
3.3. Racines carrées d’un nombre complexe
3.4. Racines d’un trinôme
3.5. Racines n-ièmes de l’unité
3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 129 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.4. Racines d’un trinôme

Racines d’un trinôme

On cherche les racines du trinôme


p(z ) = az 2 + bz + c ,
où a, b, c sont des coefficients réels ou complexes, a 6= 0. Comme dans le cas
réel :
 
2 2 b c
az + bz + c = a z + z +
a a
" 2 #
b b2 c
=a z+ − +
2a 4a2 a
" 2 #
b b2 − 4ac
=a z+ −
2a 4a2
" 2 #
b ∆
=a z+ −
2a 4a2

où ∆ = b2 − 4ac est le discriminant de p (qui est réel ou complex).


UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 130 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.4. Racines d’un trinôme

Racines d’un trinôme (suite)

Si on note par w une des deux racines carrées de ∆, alors on a :


" 2 #
b w2
p(z ) = a z+ −
2a 4a2
" 2 #
b  w 2
=a z+ −
2a 2a
  
b w b w
=a z+ − z+ +
2a 2a 2a 2a

On peut donc écrire


  
−b − w −b + w
p(z ) = a z − z− .
2a 2a

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 131 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.4. Racines d’un trinôme

Racines d’un trinôme (resumé)

Conclusion :
Racines d’un trinôme
Les racines du trinôme p(z ) = az 2 + bz + c sont

−b + w −b − w
z1 = et z2 = ,
2a 2a

ou w est une racine carrée du discriminant ∆.


On peut écrire
p(z ) = a(z − z1 )(z − z2 )

Remarque 3.14
On a
−b c
z1 + z2 = et z1 z2 = .
a a

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 132 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.4. Racines d’un trinôme

Cas particulier et exemple

Notons que si ∆ = 0, alors on a z2 = z1 et donc

p(z ) = a(z − z1 )(z − z1 ) = a(z − z1 )2 .

Notation 3.15
Dans ce cas, on dit que z1 est une racine double

On peut donc dire :


A retenir
Un trinôme (réel ou complexe) admet toujours deux racines, comptées avec
multiplicité.

Exemple 3.16
z 2 − (5 + 3i )z + 7i + 4 = 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 133 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.4. Racines d’un trinôme

Solution

1 On trouve ∆ = 2i.
2 Une racine de ∆ est ω = 1 + i. (Calcul sous√forme algébrique ou écrire
π π
∆ = 2ei 2 . Une racine carrée est alors ω = 2ei 4 = 1 + i. )
3 Les solutions de z 2 − (5 + 3i )z + 7i + 4 = 0 sont
z1 = 3 + 2i et z2 = 2 + i.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 134 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.4. Racines d’un trinôme

Racines d’un trinôme réel

Et si le trinôme p(z ) = az 2 + bz + c est réel (c.à.d. a, b, c réels) ?


Si ∆ > 0 alors on a deux racines réelles et si ∆ = 0 on a une racine réelle
double.

Si ∆ < 0, disons ∆ = −3, alors les racines carrées de ∆ sont ±i 3.
Les racines de p sont alors
√ √
−b + i 3 −b − i 3
w1 = et w2 = .
2a 2a
Notons que w1 et w2 sont complexe conjugués.
À retenir !
Un trinôme réel dont le discriminant est négatif à deux racines complexes (non
réelles) conjuguées.

Exemple 3.17
P (z ) = z 2 + z + 1.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 135 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.4. Racines d’un trinôme

solution


Réponse. ∆ = −3. Les racines carrées de ∆ sont ±i 3. Les racines de P
sont √ √
−1 + i 3 −1 − i 3
w1 = , w2 =
2 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 136 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

3 Chap 3. Les nombres complexes


3.1. Forme exponentielle
3.2. Linéarisation
3.3. Racines carrées d’un nombre complexe
3.4. Racines d’un trinôme
3.5. Racines n-ièmes de l’unité
3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 137 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Racines n-ièmes de l’unité

Définition 3.18
Soient z ∈ C et n ∈ N.
1 On dit que w ∈ C est une racine n-ième de z si w n = z.
2 Si z = 1 alors on dit que w est une racine n-ième de l’unité.

On va traiter dans cette section le cas des racines n-ième de l’unité, et parler
du cas général dans la section suivante.

Exemple 3.19
i est une racine 4-ièmes de l’unité, car i 4 = (i 2 )2 = (−1)2 = 1.

On va expliquer comment déterminer toutes les racines n-ièmes de l’unité en


travaillant le cas n = 4.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 138 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Méthode pour déterminer les racines 4-ièmes de l’unité

On cherche w tel que


w 4 = 1.

Posons
w = ρ ei α ,

où ρ ≥ 0 et α ∈ R. Notons que

1 = ei0 .

On cherche donc ρ et α tel que

ρ 4 ei4α = ei0

Comme ρ ≥ 0 on obtient
ρ = 1.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 139 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Racines quatrièmes (suite)

α vérifie
4α ≡ 0 (2π), donc 4α = k 2π, k ∈ Z.

Donc α est de la forme


2π π
α =k =k , k ∈ Z.
4 2

Vu que α est un angle (l’argument de w), on se restreint à [0, 2π[ :

π 3π
α0 = 0, α1 = , α2 = π, α3 = .
2 2
Conclusion : Les racines 4-ièmes de l’unité sont
π 3π
w0 = ei0 = 1, w1 = e i 2 = i , w2 = ei π = −1, w3 = e i 2 = −i .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 140 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Représentation des racines 4-ièmes de l’unité

Notons que les racines 4-ièmes sont de module 1 et il faut augmenter


l’argument par π2 pour passer de l’une à la suivante.

w1 = i

w2 = −1 w0 =1

w3 = −i

F IGURE – Les racines 4-ièmes de l’unité sont les sommets d’un carré.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 141 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Cas général

La même méthode montre que


Théorème 3.20 (Racines n-ièmes de l’unité)
Soit n ∈ N∗ . L’équation w n = 1 admet n solution distinctes dans C :
2k π
wk = e i n , k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}.

Proposition 3.21

Les images des racines n-ièmes de l’unité forment un polygone régulier à n


côtés, tracées sur le cercle unité. Un des sommets est le point d’affixe 1.

À retenir
Il y a n racines n-ièmes de l’unité.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 142 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Exemples

Exemple 3.22 (à connaıitre)


1 Si n = 2, ω0 = 1, ω1 = −1.
2π 4π
2 Si n = 3, ω0 = 1, ω1 = ei 3 , ω2 = ei 3 .
On écrit j au lieu de ω1 . On a alors

i 23π −1 + i 3
j =e = ,
2

et ω2 = j̄ : Les racines cubiques de l’unité sont donc 1, j et j̄.


π 3π
3 Si n = 4, ω0 = 1, ω1 = ei 2 = i, ω2 = ei π = −1, ω3 = ei 2 = −i

Exemple 3.23
Déterminer géométriquement les racines 8-ièmes de l’unité.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 143 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Représentation des racines 8-ièmes de l’unité

Les racines 8-ièmes sont les sommets d’un octagone régulier :

w2

w3 w1

w4 w0

w5 w7

w6

π
√ √ π
2 2
On a w0 = 1, w1 = ei 4 = 2
+i 2
, w2 = ei 2 = i, e.t.c.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 144 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Propriétés des racines n-ièmes de l’unité (complément)

Théorème 3.24
1 Si w 6= 1 est une racine n-ième de l’unité, alors

1 + w + w 2 + · · · + w n−1 = 0.

2 La somme des racines n-ièmes de l’unité est nulle.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 145 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.5. Racines n-ièmes de l’unité

Démonstration (complément)

Soit z ∈ C. Alors (1 + z + z 2 + · · · + z n−1 )(1 − z ) = 1 − z n . Donc si z 6= 1,


alors on a
1 − zn
1 + z + z 2 + · · · + z n−1 = .
1−z
Donc si w 6= 1 est racine n-ième de 1, on a 1 − w 6= 0 et 1 − w n = 0, d’ou la
conclusion.
2k π
2) Les racines n-ièmes de l’unité sont wk = ei n = w1k , k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}.
Si on utilise 1 avec w = w1 , on obtient

n−1 n−1
0= ∑ w1k = ∑ wk .
k =0 k =0

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 146 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

3 Chap 3. Les nombres complexes


3.1. Forme exponentielle
3.2. Linéarisation
3.3. Racines carrées d’un nombre complexe
3.4. Racines d’un trinôme
3.5. Racines n-ièmes de l’unité
3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 147 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

Méthode pour déterminer les racines n-ièmes

Soit z un nombre complexe non nul donné sous forme exponentielle : z = rei θ ,
où r > 0. On cherche u = ρ ei α , ρ > 0, tel que u n = z.
Il faut donc trouver ρ et α tel que

ρ n einα = rei θ .

• On obtient ρ = n r .
• On obtient aussi nα ≡ θ (2π). Les solutions de cette équation sont
αk = θn + k 2nπ , k ∈ Z.
Les solutions de u n = z sont donc
√ 2π
uk = n r e i ( n + k n ) ,
θ
k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}

(On s’arrête avec k = n − 1, car on a un = u0 , un+1 = u1 , . . . )

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 148 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

Racines n-ièmes d’un complexe non nul

Une adaptation de la méthode pour déterminer les racines n-ièmes de l’unité


donne :
Théorème 3.25 (Racines n-ièmes d’un nombre complexe)
Tout complexe non nul z = rei θ admet n racines n-ièmes :
√ θ 2k π
uk = n
r · ei ( n + n
)
, k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}.

Proposition 3.26
2k π
Si on note par wk = ei n les racines n-ièmes de l’unité, alors
√ θ
uk = n
r · e i n · wk , k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 149 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

Exemple

Il est facile de deviner une racine n-ième de z = rei θ :


1 θ √ θ
u0 = r n e i n = n
r ei n .

On obtient les autres en multipliant u0 par les racines n-ièmes de l’unité :


√ θ 2k π
uk = n
r · ei n · ei n , k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}.

Exemple 3.27
Calculer les racines quatrièmes de

16 + 16i 3
z= √ .
3+i

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 150 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

Solution

On a √
√ 3 π1
16 + 16i 3 = 32( + i ) = 32ei 3 ,
√ 2 2
√ 3 1 π
3 + i = 2( + i ) = 2ei 6 .
2 2
Donc √ π
16 + 16i 3 32ei 3
= 16ei ( 3 − 6 ) = 16ei 6 .
π π π
z= √ = i π
3+i 2e 6

Les racines quatrièmes de z sont (n = 4, r = 16, θ = π6 ) :


√ 2π
r · e i ( n +k ) = 2 · ei ( 24π +k π2 ) ,
θ
n
uk = n k ∈ {0, 1, 2, 3}.

On peut écrire
π π
uk = 2 · ei 24 · eki 2
π
où wk = eki 2 , k = 0, 1, 2, 3 sont les racines quatrièmes de l’unité.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 151 / 329
Chap 3. Les nombres complexes 3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

Représentation graphique de l’exemple

On obtient les racines 4-ièmes de l’exemple des racines 4-ièmes de l’unité par
π
une homothétie de rapport 2 et une rotation par l’angle 24 .

u1

w1

u0
w2 w0
1 2
u2

w3

u3

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 152 / 329


Chap 3. Les nombres complexes 3.6. Racines n-ièmes d’un complexe non nul

Représentation géométrique des racines n-ièmes (complément)

Pour obtenir une représentation dans le plan des racines n-ièmes de z = rei θ :
1 on représente les racines n-ièmes de l’unité.
2 on applique une rotation par l’angle θn .

n
3 on applique une homothétie de rapport r.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 153 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles

1 Chap 1. Fonctions numériques

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques

3 Chap 3. Les nombres complexes

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 154 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.1. Vocabulaire

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles


4.1. Vocabulaire
4.2. Division Euclidienne
4.3. Racines
4.4. Factorisation
4.5. Décomposition en éléments simples
4.6. Cas général de la décomposition (complément)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 155 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.1. Vocabulaire

Vocabulaire sur les polynômes

Définition 4.1
1 On appelle polynôme à coefficients dans C une fonction qui s’écrit

P (x ) = an X n + an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 ,

pour a1 , . . . , an ∈ C. On dit que ai est le coefficient de P de degré i, pour


i = 1, . . . , n.
2 Le degré du polynôme P est le plus grand entier pour lequel le coefficient
de P est non nul. Par convention : deg (0) = −∞.
3 On note C[X ] (resp. R[X ]) l’ensemble des polynômes à coefficients dans
C (resp. R).

Convention
Pour ce chapitre : P, Q sont toujours des polynômes.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 156 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.1. Vocabulaire

Exemples

Exemple 4.2
Quel est le degré des polynômes
1 P (X ) = 3X 2 − 5X .
2 P (X ) = 5.
3 P (X ) = 3X 2 − 5X + 1 − 3X 2 + 5.
4 P (X ) = 0.
5 P (X ) = (X − 1)(X + 1)(X − 5).
6 P (X ) = iX 3 + (3 + i )X .

Exercice 4.3
Quel est deg(PQ ) ?

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 157 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.1. Vocabulaire

Somme et produit de polynômes (complément)

La somme et le produit de deux polynômes est encore un polynôme et on a


Proposition 4.4
1 deg(PQ ) = deg(P ) + deg(Q ).
2 deg(P + Q ) ≤ max(deg(P ), deg(Q )), avec égalité si deg(P ) 6= deg(Q ).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 158 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.2. Division Euclidienne

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles


4.1. Vocabulaire
4.2. Division Euclidienne
4.3. Racines
4.4. Factorisation
4.5. Décomposition en éléments simples
4.6. Cas général de la décomposition (complément)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 159 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.2. Division Euclidienne

Division euclidienne : exemple

Exercice 4.5
Pouvez-vous deviner comment diviser X 3 + 3X 2 + 2X + 1 par X 2 + 1 ?

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 160 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.2. Division Euclidienne

Solution type : division euclidienne


Réponse.

X3 + 3X 2 + 2X +1 X2 +1

X (X 2 + 1) → X3 +X X +3

différence → 3X 2 +X +1

3(X 2 + 1) → 3X 2 +3

différence → X −2

Donc
X 3 + 3X 2 + 2X + 1 = (X 2 + 1)(X + 3) + X − 2.

On écrit aussi
X 3 + 3X 2 + 2X + 1 X −2
= X +3+
X2 +1 X2 +1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 161 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.2. Division Euclidienne

Division euclidienne : résultat général

On dit que Q = X + 3 est le quotient, et R = X − 2 est le reste.


Théorème 4.6
Pour tout A et B (des polynômes), B 6= 0, il existe un unique couple (Q , R ) de
polynômes tel que :

A = BQ + R , avec deg(R ) < deg(B ).

Q et R s’appellent respectivement quotient et reste dans la division


euclidienne de A par B.

Plus loin on va écrire


A R
=Q+ , deg(R ) < deg(B ).
B B

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 162 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.2. Division Euclidienne

Divisibilité d’un polynôme par un autre

Définition 4.7
On dit que B divise A si il existe Q tel que A = BQ (donc le reste de la division
euclidienne de A par B est zero).

Exemple 4.8
Montrer que :
1 X 2 + X + 1 divise X 3 − 1.
2 X 2 + 1 divise X 4 − 1.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 163 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.2. Division Euclidienne

Solution type : Divisibilité d’un polynôme par un autre


(1) On montre que X 2 + X + 1 divise X 3 − 1

X3 −1 X 2 + X + 1

X3 +X 2 +X X −1

−X 2 −X −1

−X 2 −X −1

Le reste de la division euclidienne de X 3 − 1 par X 2 + X + 1 est nul, ce qu’il


fallait montrer.
On a X 3 − 1 = (X − 1)(X 2 + X + 1). Vérifier cette égalitée !
(2) Pour montrer que X 2 + 1 divise X 4 − 1, on peut éviter de faire une division
euclidienne et utiliser une égalité remarquable : X 4 − 1 = (X 2 − 1)(X 2 + 1).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 164 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles


4.1. Vocabulaire
4.2. Division Euclidienne
4.3. Racines
4.4. Factorisation
4.5. Décomposition en éléments simples
4.6. Cas général de la décomposition (complément)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 165 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Rappel : Racines d’un trinome

On a vu qu’un trinôme s’écrit toujours sous la forme

P (X ) = λ (X − r )(X − s),

ou r et s sont des racines réelles ou complexes. (Il est possible que r = s.)
On a donc équivalence entre :
P (r ) = 0 ;
P « contient » le facteur X − r . Autrement dit, X − r divise P.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 166 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Racines

Soit maintenant P un polynôme de degré n arbitraire.

Définition 4.9
On dit que r ∈ R (ou r ∈ C) est racine (ou zéro) du polynôme P si r vérifie
P (r ) = 0.

Théorème 4.10

r est racine de P si et seulement si on peut mettre X − a en facteur, autrement


dit, il existe Q tel que
P (X ) = (X − r )Q .

Définition 4.11
On dit que r est une racine de multiplicité (ou l’ordre) k si on peut écrire

P (X ) = (X − r )k Q (X ), avec Q (r ) 6= 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 167 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Exemples

Exemple 4.12
1 Vérifier que 1 est racine de P (X ) = X 3 − X 2 − X + 1.
2 Effectuer une division euclidienne de P par X − 1.
3 Déterminer toutes les racines de P.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 168 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Solution type : Racines d’un polynôme


Une division euclidienne donne :

(X 3 − X 2 − X + 1) = (X − 1)(X 2 − 1).

Notons que
X 2 − 1 = (X − 1)(X + 1).

Conclusion :

(X 3 − X 2 − X + 1) = (X − 1)(X − 1)(X + 1) = (X − 1)2 (X + 1).

1 est une racine double.


−1 est une racine simple.
P, qui est de degré trois, admet trois racines, comptées avec multiplicité.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 169 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Démonstration du théorème 4.10 (pour aller plus loin)

Démonstration du théorème 4.10 :


En divisant P par le polynôme de degré 1 X − a, on trouve un polynôme Q et
un reste R qui vérifient :

P (X ) = (X − a) · Q (X ) + R (X ), deg(R ) < 1.

La condition deg(R ) < 1 implique que R est constant, disons R = c, donc

P (X ) = (X − a) · Q (X ) + c .

En évaluant cette égalité en X = 0 on déduit que c = 0, ce qu’il fallait montrer.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 170 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Un autre exemple

Exemple 4.13
Déterminer les zéros (avec multiplicité) de P (X ) = 2X 4 + 4X 2 + 2.

Réponse.

P (X ) = 2(X 4 + 2X 2 + 1)
= 2(X 2 + 1)2
= 2 ((X − i )(X + i ))2
= 2(X − i )2 (X + i )2

i est une racine double.


−i est une racine double.
P, qui est de degré quatre, admet quatre racines, comptées avec
multiplicité.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 171 / 329
Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Un critère pour la multiplicité d’un zero (complément)

Exemple 4.14
Supposons que 0 est zero de P d’ordre 2.
Montrer que P (0) = 0, P 0 (0) = 0, P 00 (0) 6= 0.

Réponse.
La définition de la multiplicité d’un zero nous dit qu’on peut écrire
P (X ) = X 2 Q (X ) avec Q (0) 6= 0.
On a P (0) = 0.
On a P 0 (X ) = 2X Q (X ) + X 2 Q 0 (X ), donc P 0 (0) = 0.
On a P 00 (X ) = 2 Q (X ) + 4X Q 0 (X ) + X 2 Q 00 (X ), donc P 00 (0) = 2Q (0) 6= 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 172 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Un critère pour la multiplicité d’un zero (complément)

L’exemple précédent donne une motivation pour le résultat suivant :


Théorème 4.15
a est racine de multiplicité k d’un polynôme P ssi

P (a) = 0, P 0 (a) = 0, . . . , P (k −1) (a) = 0, P (k ) (a) 6= 0.

Exemple 4.16
Vérifier que 1 est racine d’ordre 3 de P (X ) = X 4 − 2X 3 + 2X − 1.

Réponse. Un calcul montre que P (1) = P 0 (1) = P 00 (1) = 0 et


P (3) (1) = 12 6= 0, donc 1 est zero d’ordre 3.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 173 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.3. Racines

Le theorem de D’Alembert

Ce qu’on a vu pour les exemples est valable en général :

Théorème 4.17 (de D’Alembert)


Tout polynôme P de degré n ≥ 1 admet n racines (complexes ou réelles),
comptées avec multiplicités.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 174 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles


4.1. Vocabulaire
4.2. Division Euclidienne
4.3. Racines
4.4. Factorisation
4.5. Décomposition en éléments simples
4.6. Cas général de la décomposition (complément)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 175 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Un exemple d’une factorisation complexe

Exemple 4.18
Supposons que P est un polynôme qui a les racines suivantes :
racine simples : −3, 1 + i,
racine double : 2
racines de multiplicitée trois : 1, 2i.
Déterminer la forme générale de P.

Réponse. On sait que

P (X ) = c (X + 3)(X − 1 − i )(X − 2)2 (X − 1)3 (X − 2i )3 , (∗)

où c est une constante (qu’on ne connait pas).


On dit que (∗) est la décomposition de P en facteurs irréductibles dans C[X ].

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 176 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Décomposition en facteurs irréductibles dans C[X ].

Le theorem de D’Alembert dit que tout polynôme P de degré n admet n


racines réelles ou complexes (comptées avec multiplicitées), donc peut être
écrit sous la forme :

P (X ) = c (X − r1 )m1 (X − r2 )m2 . . . ,


c est une constante
r1 est une racine de multiplicité m1
r2 est une racine de multiplicité m2 , . . .

Notation 4.19
Cette écriture s’appelle la décomposition en facteurs irréductibles dans C[X ].

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 177 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Polynôme irréductible (complément)

Le nom « facteur irréductible » vient du fait qu’on ne peut pas décomposer


davantage un terme comme (X − a)k = (X − a) · · · (X − a) en polynômes plus
simples : X − a est de degré 1 donc n’est pas le produit de deux polynômes
(non constants).
Définition 4.20
On dit qu’un polynôme P est irréductible si on ne peut pas l’écrire comme
produit de deux polynômes (non constants).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 178 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Un autre exemple d’une décomposition complexe

Exemple 4.21
Décomposer le polynôme
P (X ) = X 3 − 8.

Réponse. Les racines de P sont les solutions de X 3 = 8, donc les racines


troisièmes de l’unité, multiplié par 2 :
√ √
u0 = 2 u1 = −1 + i 3 u2 = −1 − i 3

Conclusion
 √  √ 
X 3 − 8 = (X − 2) X − (−1 + i 3) X − (−1 − i 3) .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 179 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

La décomposition réelle de l’exemple précédent

Peut on trouver une décomposition réelle du polynôme réel X 3 − 8 ?


Les racines u1 et u2 sont complexes, mais
 √  √ 
(X − u1 )(X − u2 ) = X − (−1 + i 3) X − (−1 − i 3) = X 2 + 2X + 4

est un trinôme réel !


Conclusion
X 3 − 8 = (X − 2)(X 2 + 2X + 4).

Les racines du trinôme X 2 + 2X + 4 sont complexes (le discriminant est


négatif).
On peut voir qu’on ne peut pas décomposer un tel polynôme en produit de
deux polynômes réels (non constants).
On dit, qu’il est irréductible dans R[X ].

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 180 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Méthode générale

Ce qu’on a vu pour l’exemple précédent marche en général :


Proposition 4.22
Soit P un polynôme réel.
Si w est une racine complexe, alors son complexe conjugué w̄ est aussi
une racine.
On sait donc qu’on peut factoriser P par (X − w )(X − w̄ ).
Si on développe (X − w )(X − w̄ ), on obtient un trinôme réel.
Le discriminant de ce trinôme est négatif (ses racines sont complexes
conjuguées).
Ce trinôme est irréductible dans R[X ].

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 181 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Démonstrations (complément)

(1) Supposons que w est racine de P et démontrons que w̄ l’est aussi : Soit
P (X ) = an X n + · · · + a1 X + a0 où a0 , . . . , an ∈ R. Alors

0 = P ( w ) = an w n + · · · + a1 w + a0 = an w n + · · · + a1 w + a0
= an w n + · · · + a1 w + a0 = P (w̄ ).

(2) Démontrons que (X − w )(X − w̄ ) est un trinôme réel : Soit w = x + iy ,


x , y ∈ R. (X − w )(X − w̄ ) = X 2 − (w + w̄ )X + w w̄. Or w + w̄ = 2x ∈ R et
w w̄ = x 2 + y 2 ∈ R.
(3) Le discriminant est 4x 2 − 4(x 2 + y 2 ) = −4y 2 < 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 182 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Décomposition en facteurs irréductibles dans R[X ].

Corollaire 4.23
Tout polynôme réel P peut être écrit comme produit :
d’une constante
de termes de la forme (X − a)k , où a est une racine rélle et k est la
multiplicité de cette racine.
de trinômes réels dont le discriminant est négatif (ces racines sont
complexes conjuguées).

Notation 4.24
La décomposition du corollaire s’appelle décomposition en facteurs
irréductibles dans R[X ].

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 183 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Exemple

A retenir
Un trinôme réel dont le discriminant est négatif (ces racines sont
complexes conjuguées) est irréductible dans R[X ].
Tous les autres trinômes sont réductibles : On peut les écrire comme
λ · (X − r ) · (X − s), r , s les racines réelles.
Aucun polynôme de degré plus grand que 2 n’est irréductible.

Exemple 4.25 (Décomposition réelle sans passer par le complexe)


Décomposer dans R[X ] et C[X ] le polynôme

P (X ) = X 3 − X 2 + X − 1.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 184 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.4. Factorisation

Solution type : Factorisation d’un polynôme qui a des racines complexes


1 est une racine évidente.
Une division euclidienne de P par X − 1 donne

P (X ) = (X − 1)(X 2 + 1).

Le trinôme X 2 + 1 n’a aucune racine réel. (Les racines sont les solutions
de X 2 = −1. Aussi : le discriminant est négatif.) Il est irréductible (non
décomposable) dans R[X ].
Conclusion : La décomposition de P en facteurs irréductibles dans R[X ]
est
P (X ) = (X − 1)(X 2 + 1).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 185 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles


4.1. Vocabulaire
4.2. Division Euclidienne
4.3. Racines
4.4. Factorisation
4.5. Décomposition en éléments simples
4.6. Cas général de la décomposition (complément)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 186 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Définition d’une fraction rationnelle

Définition 4.26
Une fraction rationnelle est une fonction qui s’écrit comme le rapport de deux
polynômes :
P (X )
F (X ) = ,
Q (X )
où P , Q sont deux polynômes, Q 6= 0.

Q 6= 0 veut dire que Q n’est pas le polynôme nul.


Exemple 4.27

1 x3 − x + 5
x2 + 1 (x − 1)2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 187 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Fraction de nombres irréductible (complément)

Notons que la fraction de nombres entiers

525
84
n’est pas irréductible, car on peut diviser numérateur et dénominateur par 3.
Pour transformer cette fraction en fraction irréductible il suffit de décomposer
numérateur et dénominateur en produit de facteurs premiers :

525 3·5·5·7 5·5 25


= = =
84 2·2·3·7 2·2 4

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 188 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Fraction rationnelle irréductible (complément)

On a la même chose pour les fractions rationnelles :

X 2 − 3X + 2 (X − 1)(X − 2) X −1 X −1
= = = .
X 3 − 4X X (X − 2)(X + 2) X (X + 2) X 2 + 2X

On a pu diviser numérateur et dénominateur par le même facteur X − 2.


Ceci veut dire que 2 est une racine du numérateur et du dénominateur.
Définition 4.28
P
On dit qu’une fraction rationnelle est une fraction irréductible si P et Q n’ont
Q
aucun diviseur commun.

Une fraction a toujours une représentation en fraction irréductible et on va


supposer pour la suite que les fractions rationnelles qu’on considère sont
irréductibles.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 189 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Décomposition en éléments simples

P
Soit F = une fraction rationnelle (réelle).
Q
Restriction
On ne traite que le cas ou toutes les racines de Q sont réelles.

Théorème 4.29
Si le degré du numérateur de F est strictement plus petit que le degré du
dénominateur, alors on peut écrire F comme somme de termes de la forme
c
,
(X − a )n

où c est une constante, a est une racine de Q et n est un entier positif.

Notation 4.30
La décomposition du théorème s’appelle décomposition en éléments simples.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 190 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Unicité de la décomposition

Exemple 4.31
X +1
(X − 1)2

On va apprendre plus tard une méthode générale. Pour cet l’exemple on peut
« se débrouiller » avec le calcul suivant :

X +1 (X − 1) + 2 (X − 1) 2 1 2
= = + = + .
(X − 1)2 (X − 1) 2 ( X − 1) 2 (X − 1)2 X − 1 (X − 1)2

On vérifie facilement qu’on a trouvé une décomposition en éléments simples.


On a trouvé la seule façon de décomposer la fraction car :

Théorème 4.32
La décomposition en éléments simples est unique.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 191 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Exemple de décomposition théorique (cas : racine simple)

On va d’abord apprendre quelle est la forme générale de la décomposition en


éléments simples, ce qu’on appelle forme théorique :
Exemple 4.33

x2 + 1 a b c d
= + + + ,
x (x − 1)(x + 3)(x + 5) x x −1 x +3 x +5
où a, b, c , d sont des constantes à déterminer.

On va voir plus loin comment déterminer les constantes a, b, c , d.

À Noter
On rappelle qu’on a supposé que le degré du numérateur est strictement
plus petit que le degré du dénominateur.
Le numérateur de la fraction rationnelle n’intervient pas dans la
décomposition théorique.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 192 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Exemple de décomposition théorique (cas : racine multiple)

Exemple 4.34

1 a
= +
(x + 1)(x − 2)3 (x − 1)2 x +1
b1 b2 b3
+ + + +
x −2 (x − 2) 2 (x − 2)3
c1 c2
+ +
x −1 (x − 1)2

Comme pour l’exemple précédent, le numérateur de la fraction rationnelle


n’intervient pas dans la décomposition théorique.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 193 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Méthode de base pour déterminer les coefficients

On va maintenant expliquer commer déterminer les coefficients de la


décomposition théorique.
Exemple 4.35

3X 2
.
(X − 2)(X + 2)(X − 1)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 194 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Solution

1 On commence par vérifier que le degré du numérateur est strictement


plus petit que le degré du dénominateur.
2 Décomposition théorique en éléments simples :
3X 2 a b c
= + + .
(X − 2)(X + 2)(X − 1) X −2 X +2 X −1
3 On détermine a : En multipliant par X − 2 on obtient
3X 2 b(X − 2) c (X − 2)
= a+ + . X = 2 donne a = 3.
(X + 2)(X − 1) X +2 X −1
4 On détermine b : En multipliant par X + 2 on obtient
3X 2 a ( X + 2) c ( X + 2)
= +b+ . X = −2 donne b = 1.
(X − 2)(X − 1) X −2 X −1
5 De même c = −1.
6 Conclusion :
3X 2 3 1 1
= + − .
(X − 2)(X + 2)(X − 1) X −2 X +2 X −1
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 195 / 329
Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Partie entière d’une fraction rationnelle

P
Et si R = est tel que deg P ≥ deg Q ?
Q
On effectue alors une division euclidienne :
P P1
=E+ , et deg(P1 ) < deg(Q )
Q Q

P1
et on décompose .
Q
Notation 4.36
E est appelé la partie entière de la fraction R

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 196 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Solution

Exemple 4.37

3X 3 − 12X + 12
F (X ) =
X 3 − X 2 − 4X + 4

• Une division euclidienne donne


3X 3 − 12X + 12 = (X 3 − X 2 − 4X + 4)3 + 3X 2 ,

on a donc :
3X 3 − 12X + 12 3X 2
F (X ) = = 3+ .
X 3 − X 2 − 4X + 4 X 3 − X 2 − 4X + 4
• On oublie pour le moment la partie entière 3 et on décompose
3X 2
.
X 3 − X 2 − 4X + 4
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 197 / 329
Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Solution (suite)

• On peut voir que

X 3 − X 2 − 4X + 4 = (X − 1)(X − 2)(X + 2).

• On a vu (exemple 4.35) :

3X 2 3 1 1
= + − .
(X − 2)(X + 2)(X − 1) X −2 X +2 X −1

• Conclusion :
3X 3 − 12X + 12 3 1 1
= 3+ + − .
X 3 − X 2 − 4X +4 X −2 X +2 X −1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 198 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.5. Décomposition en éléments simples

Recette pour la décomposition en éléments simples

Recette pour la décomposition en éléments simples


P
Soit F = une fraction rationnelle.
Q
1 Si deg P n’est pas strictement plus petit que deg Q, faire une division
P P1 P1
euclidienne : = E + , et continuer les étapes suivantes avec .
Q Q Q
2 Factoriser le dénominateur (déterminer ses racines).
3 Trouver la « décomposition théorique » en éléments simples.
4 Trouver les coefficients des éléments simples.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 199 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles


4.1. Vocabulaire
4.2. Division Euclidienne
4.3. Racines
4.4. Factorisation
4.5. Décomposition en éléments simples
4.6. Cas général de la décomposition (complément)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 200 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

Exemple d’une décomposition complexe

On traite dans cette section un exemple de la décomposition en éléments


simples ou le dénominateur a une racine complexe :
Exemple 4.38
Décomposer en éléments simples dans C[X ] la fraction rationnelle

−4
.
X3 −X2 +X −1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 201 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

Solution

Aucune division euclidienne n’est nécessaire.


On a déjà vu que Q (X ) = X 3 − X 2 + X − 1 = (X − 1)(X 2 + 1).
Donc la décomposition du numérateur dans C[X ] est

Q (X ) = (X − 1)(X + i )(X − i ).

On pose (par analogie avec le cas réel) :


−4 a b c
= + + .
(X − 1)(X + i )(X − i ) X − 1 X + i X − i
Pour déterminer a on multiplie par X − 1 et on pose X = 1.
On trouve a = −2.
Pour déterminer b on multiplie par X + i et on pose X = −i.
On trouve
−4 2 2(1 + i )
b= = = = 1 + i.
(−i − 1)(−2i ) 1 − i (1 − i )(1 + i )
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 202 / 329
Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

Solution (suite)

Pour déterminer c on multiplie par X − i et on pose X = i.


On trouve c = 1 − i.
Conclusion :
−4 −2 1+i 1−i
= + + .
(X − 1)(X + i )(X − i ) X − 1 X + i X − i

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 203 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

Décomposition réelle pour le même exemple

On cherche une décomposition réelle de la fraction de l’exemple précédent.


• On commence avec la décomposition complexe qu’on vient de trouver :
−4 −2 1+i 1−i
= + + .
(X − 1)(X + i )(X − i ) X − 1 X + i X − i
• On regroupe les « termes conjugués ». Le côté gauche devient
−4 −4
= .
(X − 1)(X + i )(X − i ) (X − 1)(X 2 + 1)
• La partie complexe du côté droit devient
1+i 1−i (1 + i )(X − i ) + (1 − i )(X + i ) 2X + 2
+ = = 2
X +i X −i (X + i )(X − i ) X +1

• Conclusion :
−4 −2 2X + 2
2
= + 2
(X − 1)(X + 1) X − 1 X + 1
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 204 / 329
Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

Exemple de décomposition théorique réelle

L’exemple précédent a fait apparaître un nouveau « élément simple » :

2X + 2
.
X2 +1

Le dénominateur est un trinôme irréductible et le numérateur est de la forme


aX + b.
Cela se généralise comme on va voir maintenant.
On peut trouver la décomposition réelle en éléments simples sans passer par
la décomposition complexe.
Pour cela, il faut connaitre la « forme théorique ».
On ne va pas donner la formule générale, mais l’expliquer avec des exemples.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 205 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

Exemple de décomposition en éléments simples

Le dénominateur du premier exemple contient le trinôme irréductible X 2 + 1 :


Exemple 4.39

x2 − 1 a b cx + d
= + +
(x − 1)(x + 1)(x 2 + 1) x −1 x +1 x2 + 1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 206 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

Exemple de décomposition théorique réelle (suite)

Le dénominateur du deuxième exemple contient le trinôme irréductible


x 2 + x + 1 (avec puissance 2) et X 2 + 1 (avec puissance 3) :
Exemple 4.40

1 a1 a2 a3
= + + +
(x + 1)3 (x 2 + x + 1)2 (x 2 + 1)3 x +1 (x + 1) 2 ( x + 1) 3
b1 x + c1 b2 x + c2
+ + +
x2 + x +1 (x + x + 1)2
2

d1 x + e1 d2 x + e2 d3 x + e3
+ + +
x2 + 1 (x 2 + 1)2 (x 2 + 1)3

Pour les exercices et les épreuves, on se limite ou cas de l’exemple 4.39


(trinôme irréductible avec puissance 1.)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 207 / 329


Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles 4.6. Cas général de la décomposition (complément)

Retour à l’exemple précédent

On cherche sans passer par le complexe la décomposition de

−4
.
X3 −X2 +X −1
• On a déjà vu que Q (X ) = X 3 − X 2 + X − 1 = (X − 1)(X 2 + 1).
• La forme théorique de la décomposition réelle est
−4 a bX + c
2
= + 2 .
(X − 1)(X + 1) X − 1 X + 1
• Pour déterminer a on multiplie par X − 1 et on pose X = 1. On trouve
a = −2.
• Pour trouver b et c on multiplie par X 2 + 1 et on pose X = i. On trouve
−4 −4(−1 − i )
bi + c = = = 2 + 2i
i −1 (−1 + i )(−1 − i )
Donc b = 2 et c = 2.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 208 / 329
Chap 5. Calcul de primitives

1 Chap 1. Fonctions numériques

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques

3 Chap 3. Les nombres complexes

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 209 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.1. Notion de primitive

5 Chap 5. Calcul de primitives


5.1. Notion de primitive
5.2. Linéarité
5.3. Intégration par parties
5.4. Changement de variables
5.5. Primitives de fractions rationnelles
5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x
5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 210 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.1. Notion de primitive

Définition de primitive

Définition 5.1
Soit f une fonction définie sur un intervalle I. Une primitive de f sur I est une
fonction dérivable sur I telle que

∀x ∈ I , F 0 (x ) = f (x ).

Exemple 5.2
Une primitive de
1
f (x ) =
x
est
F (x ) = ln(x ),

mais aussi
G(x ) = ln(2x ).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 211 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.1. Notion de primitive

Existence d’une primitive

Théorème 5.3
Soit f une fonction continue sur un intervalle I. Alors
1 f admet une primitive sur I.
2 Si F est une primitive de f alors l’ensemble des primitives de f est

{F + c : c ∈ R}

Notation 5.4
R
On dénote l’ensemble des primitives par f (x ) dx et aussi par F + c, c ∈ R.

Pour l’exemple
1
f (x ) =
x
on avait trouvé les primitives f (x ) = ln(x ) et g (x ) = ln(2x ).
Notons que g (x ) = ln(2) + ln(x ).
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 212 / 329
Chap 5. Calcul de primitives 5.1. Notion de primitive

Primitives des fonctions usuelles à connaître

f (x ) F (x )

k k ·x
x α+1
xα (α 6= −1)
α +1
1
ln |x |
x
1 λx
eλ x e
λ
1
sin(λ x ) − cos(λ x )
λ
1
cos(λ x ) sin(λ x )
λ
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 213 / 329
Chap 5. Calcul de primitives 5.1. Notion de primitive

Primitives des fonctions usuelles à connaître

f (x ) F (x )
1
arctan x
1 + x2
1
√ arcsin x
1 − x2
1
ax (a > 0, a 6= 1) ax
ln a
1
= 1 + tan2 x tan x
cos2 x
1 cos x
2
− cotan x = −
sin x sin x

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 214 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.1. Notion de primitive

Définition de l’intégrale

Définition 5.5
Soit F une primitive de f sur [a, b], alors l’integrale de a à b de f , notée
Rb
a f (x ) dx, est définie par
Z b h ib
f (x ) dx = F (x ) = F (b) − F (a).
a a

Remarque 5.6
Rb
L’intégrale a f (x ) dx ne dépend pas du choix d’une primitive F de f .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 215 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.2. Linéarité

5 Chap 5. Calcul de primitives


5.1. Notion de primitive
5.2. Linéarité
5.3. Intégration par parties
5.4. Changement de variables
5.5. Primitives de fractions rationnelles
5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x
5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 216 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.2. Linéarité

Linéarité

Proposition 5.7
Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle I et α , β des nombres
réels. Alors
Z  Z Z
α f (x ) + β g (x ) dx = α f (x ) dx + β g (x ) dx .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 217 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.2. Linéarité

Exemples de linárisation

Exemple 5.8
1
Z
(x 2 + 2)2 dx .
2

Exemple 5.9
Z
sin(3x ) · cos(2x ) dx .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 218 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.2. Linéarité

Solution

ei3x − e−i3x ei2x + e−i2x


sin(3x ) · cos(2x ) = · =
2i 2
− e−i5x eix − e−ix
 i5x 
1 e 1
= + = [sin(5x ) + sin(x )]
2 2i 2i 2

Aussi : sin(a + b) = sin a · cos b + cos ·a sin b, donc


sin(a − b) = sin a cos b − cos a sin b, donc
sin a · cos b = 21 (sin(a + b) + sin(a − b)).)

1
Z Z
sin(3x ) cos(2x ) dx = sin(5x ) + sin(x ) dx
2
1 1
=− cos(5x ) − cos(x ) + c , c ∈ R.
10 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 219 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.3. Intégration par parties

5 Chap 5. Calcul de primitives


5.1. Notion de primitive
5.2. Linéarité
5.3. Intégration par parties
5.4. Changement de variables
5.5. Primitives de fractions rationnelles
5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x
5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 220 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.3. Intégration par parties

Intégration par parties

On rappelle que
(u · v )0 = u 0 · v + u · v 0
En intégrant cette relation on obtient
Z Z
u (x ) · v (x ) = u (x ) · v (x ) dx + u 0 (x ) · v (x ) dx
0

Donc on a
Proposition 5.10
Soient u et v des fonctions dérivables avec dérivée continue sur un intervalle I.
Alors Z Z
u (x ) · v 0 (x ) dx = u (x ) · v (x ) − u 0 (x ) · v (x ) dx .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 221 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.3. Intégration par parties

Remarques

On dit qu’une fonction u qui est dérivable avec dérivée continue est de
classe C 1 .
u est alors dérivable, donc continue, donc sa primitive existe.
u 0 est aussi continue, donc la primitive de u 0 existe.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 222 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.3. Intégration par parties

Exemples d’intégration par parties

Exemple 5.11
Z
x · ln x dx

Exemple 5.12
Z
ln x dx

Exemple 5.13
Z
ex · sin(2x ) dx

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 223 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.3. Intégration par parties

Solution

x ln x dx : On va utiliser u (x ) = ln x et v 0 (x ) = x.
R

x2 x2 1 x2 x
Z Z Z
x ln x dx = ln x − dx = ln x − dx
2 2 x 2 2
x2 x2
= ln x − + c c ∈ R.
2 4

ln x dx : On va utiliser u (x ) = ln x et v 0 (x ) = 1.
R

Z Z
x ln x dx = x ln x − 1 dx = x ln x − x + c c ∈ R.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 224 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.3. Intégration par parties

Solution

ex sin 2x dx : On va utiliser u (x ) = sin 2x et v 0 (x ) = ex .


R

Z Z
ex sin 2x dx = ex sin 2x − 2 ex cos 2x dx

On pose u (x ) = cos 2x et v 0 (x ) = ex :
Z Z
ex sin 2x dx = ex sin 2x − 2ex cos 2x − 4 ex sin 2x dx

d’où
1
Z
ex sin 2x dx = (ex sin 2x − 2ex cos 2x ) + c c ∈ R.
5
Notons qu’on aura pu aussi commencer par u (x ) = ex et v 0 (x ) = sin 2x, mais
dans ce cas on devrait continuer avec u (x ) = ex et v 0 (x ) = cos 2x.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 225 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.4. Changement de variables

5 Chap 5. Calcul de primitives


5.1. Notion de primitive
5.2. Linéarité
5.3. Intégration par parties
5.4. Changement de variables
5.5. Primitives de fractions rationnelles
5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x
5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 226 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.4. Changement de variables

Changement de variables

Soit F une primitive de f : F 0 = f . Alors

(F ◦ u )0 = (F 0 ◦ u )u 0 = (f ◦ u )u 0 .

Donc
Proposition 5.14
Soient I et J des intervalles, f : J → R une fonction continue, et u : I → J une
fonction de classe C 1 . Si F est une primitive de f , alors
Z
f (u (x ))u 0 (x ) dx = F (u (x )) + c , c ∈ R

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 227 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.4. Changement de variables

Exemples

Exemple 5.15

Z
2
x · e x dx

Exemple 5.16

Z 1 2x + 1
√ dx .
0 x2 + x + 1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 228 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.4. Changement de variables

Solution de l’exemple 5.15 qui utilise la notation de la proposition

On pose f (x ) = ex et u (x ) = x 2 .
2
Donc f (u (x )) = ex et u 0 (x ) = 2x. Donc

1 1
Z Z Z
x2 x2
x ·e dx = e · 2x dx = f (u (x )) · u 0 (x ) dx .
2 2

Notons qu’une primitive de f (x ) = ex est F (x ) = ex .


La proposition nous donne
Z
2
f (u (x )) · u 0 (x ) dx = F (u (x )) + c = ex + c , c ∈ R.

Conclusion :
1
Z
2 2
x · ex dx = ex + c , c ∈ R.
2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 229 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.4. Changement de variables

Solution de l’exemple 5.15

La rédaction suivante est pratique pour utiliser un changement de variables :


du
On pose u = x 2 , et = 2x.
dx
On écrit
du = 2x · dx
(écriture purement formelle), donc

du
x · dx = .
2
Donc
1 1 1
Z Z
x2 2
x ·e dx = eu du = eu + c = ex + c , c ∈ R.
2 2 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 230 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.4. Changement de variables

Solution de l’exemple 5.16

Méthode 1. On détermine une primitive (en x) :

On pose u = x 2 + x + 1, donc

du
= 2x + 1 et du = (2x + 1) dx
dx
Z
2x + 1
Z
1 √ p
√ dx = √ d u = 2 u = 2 x 2 + x + 1.
x2 + x + 1 u
On utilise la primitive pour évaluer l’intégrale :
Z 1 2x + 1 hp i1 √
√ dx = 2 x2 + x + 1 = 2( 3 − 1).
0 x2 + x + 1 0

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 231 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.4. Changement de variables

Solution (suite)

Méthode 2. On détermine une primitive (en u) :

On écrit comme avant u = x 2 + x + 1 et du = (2x + 1) dx, mais on observe


que x = 0 donne u = 1 et x = 1 donne u = 3 :
Z x =1
2x + 1
Z u =3
1 √ u=3 √
√ dx = √ du = 2 u u =1 = 2( 3 − 1).
x =0 x2 + x + 1 u =1 u

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 232 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.5. Primitives de fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives


5.1. Notion de primitive
5.2. Linéarité
5.3. Intégration par parties
5.4. Changement de variables
5.5. Primitives de fractions rationnelles
5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x
5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 233 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.5. Primitives de fractions rationnelles

Exemples

Exemple 5.17
4
Z
dx
(x − 1)(x + 1)2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 234 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.5. Primitives de fractions rationnelles

Solution

4 a b c
= + + .
(x − 1)(x + 1)2 x −1 x +1 (x + 1)2
En multipliant par x − 1 et en posant x = 1 on obtient a = 1.
En multipliant par (x + 1)2 et en posant x = −1 on obtient c = −2.
En faisant x = 0 on trouve b = −1. Ainsi

4 1 1 2
= − − .
(x − 1)(x + 1)2 x −1 x +1 (x + 1)2

Conclusion :
4dx 2
Z
= ln |x − 1| − ln |x + 1| + + c, c∈R
(x − 1)(x + 1)2 x +1
x −1 2
= ln + + c , c ∈ R.
x +1 x +1

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 235 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x

5 Chap 5. Calcul de primitives


5.1. Notion de primitive
5.2. Linéarité
5.3. Intégration par parties
5.4. Changement de variables
5.5. Primitives de fractions rationnelles
5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x
5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 236 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x

Fonctions polynômiales en cos x et sin x.

Exemple 5.18
cos3 x · sin6 x dx
R

cos8 x · sin5 x dx
R

cos2 x · sin2 x dx.


R

Pouvez-vous devinez une règle générale ?

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 237 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x

Solution

• On utilise u = sin x, du = cos x dx.


Notons que cos2 x = 1 − sin2 x = 1 − u 2 .
Z Z Z
cos3 x · sin6 x dx = cos2 x · sin6 x · cos x dx = (1 − u 2 ) · u 6 du
1 1
Z
= (u 6 − u 8 )du = u 7 − u 9 + c
7 9
1 7 1 9
= sin x − sin x + c
7 9
• On utilise u = cos x, du = − sin x.
Notons que sin2 x = 1 − cos2 x = 1 − u 2 .
Z Z Z
cos8 x · sin5 x dx = cos8 x · sin4 x · sin x dx = − u 8 · (1 − u 2 )2 du
Z
= − (u 8 − 2u 10 + u 12 ) du
1 2 1
= − cos9 x + cos11 x − cos13 x + c
9 11 13
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 238 / 329
Chap 5. Calcul de primitives 5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x

Solution (suite)

• Linéarisation :
2
eix − e−ix eix + e−ix

2 2 2
sin x cos x = [sin x cos x ] = ·
2i 2
2
i2x
− e−i2x

e 1  i4x
e − 2 + e−i4x

= =−
4i 16
1e i4x
+ e−i4x 1 1 1
=− + = − cos(4x ) + .
8 2 8 8 8
Conclusion :
1 1
Z
cos2 x · sin2 x dx = x− sin(4x ) + c , c ∈ R
8 32

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 239 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x

cosn (x ) · sinm (x ) dx
R
Règle générale pour

cosn (x ) · sinm (x ) dx
R
Règle générale pour
1 Si n = 2p + 1 est impair, on fait le changement de variable
u = sin x , du = cos x dx .

2 Si m = 2p + 1 est impair, on fait le changement de variable


u = cos x , du = − sin x dx .

3 Si m et n sont pairs, on linéarise l’expression.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 240 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives


5.1. Notion de primitive
5.2. Linéarité
5.3. Intégration par parties
5.4. Changement de variables
5.5. Primitives de fractions rationnelles
5.6. Fonctions polynômiales en cos x et sin x
5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 241 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

Fractions rationnelles en cos x et sin x : Exemple.

Exemple 5.19
Déterminer une primitive de
π π
f (x ) = (1 + sin x ) · tan x , x ∈] − , [.
2 2
Indication : u = sin x.

On a
(1 + sin x ) · sin x
f (x ) = .
cos x
On dit que f est une fraction rationnelle en cos x et sin x :
Une fraction rationnelle en cos x et sin x est une fonction construite à partir de
cos x et sin x et des constantes en utilisant les “quatre opérations” +, −, ×, /.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 242 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

Solution

On pose u = sin x, du = cos x dx.

(1 + sin x ) · sin x (1 + sin x ) · sin x (1 + u ) · u


Z Z Z
dx = 2
· cos x d x = du
cos x cos x 1 − u2
Notons que
(1 + u ) · u (1 + u ) · u u
2
= =
1−u (1 − u )(1 + u ) 1 − u
Une division euclidienne donnc
u 1 1
= −1 + = −1 −
1−u 1−u u−1
(On a déjà la décomposition en éléments simples.) On obtient
Z  
1
−1 − du = −u − ln |u − 1| + c
u−1
= − sin x − ln | sin x − 1| + c , c∈R

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 243 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

Règle générale pour les fraction rationnelles en cos x et sin x

Pour traiter les fractions rationnelles en cos et sin :


On peut toujours essayer u = cos(x ) ou u = sin(x ) ou u = tan(x ), et
espérer . . .
Il y a une règle de Bioche qui précise ce qu’il faut faire mais qui est hors
programme
Ce qui marche toujours (mais peut être pénible et est hors programme) :
x
t = tan( ).
2
On a alors

1 − t2 2t 2
cos x = sin x = dx = dt .
1 + t2 1 + t2 1 + t2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 244 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

Fractions rationnelles en ex .

Pour traiter les fractions rationnelles en ex on pose u = ex .


On a alors du = ex dx, donc
du
dx =
u

Exemple 5.20

e2x − 1
Z
dx
ex + e−x

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 245 / 329


Chap 5. Calcul de primitives 5.7. Primitives se ramenant aux fractions rationnelles

Solution

e2x − 1 u 2 − 1 du u2 − 1
Z Z Z
dx = = du
ex + e−x u + u −1 u u2 + 1
Une division euclidienne donne

u2 − 1 2
= 1−
u2 + 1 u2 + 1

Donc
Z  
2
1− du = u − 2 arctan (u ) + c
u2 + 1
= ex − 2 arctan (ex ) + c , c∈R

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 246 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre

1 Chap 1. Fonctions numériques

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques

3 Chap 3. Les nombres complexes

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 247 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.1. Introduction et définition

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre


6.1. Introduction et définition
6.2. Linéarité
6.3. Équation homogène
6.4. Équation non homogène
6.5. Champs de vecteurs
6.6. Equations à variables séparées

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 248 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.1. Introduction et définition

La loi de refroidissement de Newton

Un corps de température T0 est placé dans un milieu à la température plus


basse M.
Modèle de Newton : le taux de refroidissement du corps est proportionnel à la
différence de température entre le corps et le milieu.
Notation : T (t ) est la température du corps à l’instant t.
Hypothèse : M est constante
Modèle de Newton : il existe une constante k > 0 tel que
T (t + ∆t ) − T (t )
∼ k (M − T (t ))
∆t
Donc
T 0 (t ) = k (M − T (t )).
On dit que T est une solution de
y 0 = k (M − y ).
On a aussi une condition initiale : T (t0 ) = T0 . (t0 est le moment ou on a placé
le corps dans le milieu.)
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 249 / 329
Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.1. Introduction et définition

Définition d’une equation différentielle linéaire du premier ordre

Soient a, b des fonctions continues sur un intervalle I.

Définition 6.1
1 Une équation différentielle linéaire d’ordre 1 est une équation de la forme
y 0 + a(x )y = b(x ) (∗)
2 On dit que b est le second membre.
3 Si b = 0 alors on dit que l’équation y 0 + a(x )y = 0 est homogène ou sans
second membre.
4 Une condition initiale de équation différentielle (∗) est la donnée de
y (x0 ) = y0 , où x0 ∈ I et y0 ∈ R.
5 On dit qu’une fonction f qui est continûment dérivable sur I est une
solution de (∗) avec cette condition initiale si f vérifie
f 0 (x ) + a(x )f (x ) = b(x ), pour tout x ∈ I et f (x0 ) = y0

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 250 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.1. Introduction et définition

Remarques sur la notation

Remarque 6.2
1 On parle d’équation différentielle car l’équation fait intervenir une fonction
inconue y et ses dérivées.
2 On dit que l’équation est du premier ordre car elle ne fait intervenir que la
dérivée première y 0 .
3 La notion de linéarité va être expliqué plus loin.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 251 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.1. Introduction et définition

Exemples

Exemple 6.3
1 y 0 = k (M − y ) est une équation différentielle linéaire d’ordre 1.
Pour le voir, on écrit cette équation sous la forme

y 0 + ky = kM ,

donc sous la forme y 0 + a(x )y = b(x ) avec a(x ) = ky et b(x ) = kM.


2 y 0 y = sin(x ) est une équation différentielle qui n’est pas linéaire : elle n’a
pas la forme y 0 + a(x )y = b(x ).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 252 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.2. Linéarité

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre


6.1. Introduction et définition
6.2. Linéarité
6.3. Équation homogène
6.4. Équation non homogène
6.5. Champs de vecteurs
6.6. Equations à variables séparées

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 253 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.2. Linéarité

Linéarité

Proposition 6.4

1 Si y1 et y2 sont des solutions de l’équation homogène


y 0 + a(x )y = 0,

alors pour tous nombres réels c et d,


cy1 + dy2
est aussi une solution.
2 Soit yp une solution de l’équation non homogène
y 0 + a(x )y = b(x ),

alors l’ensemble des solutions de cette équation est


{yp + y0 | y0 solution de y 0 + a(x )y = 0}.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 254 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.2. Linéarité

Notation

Notation 6.5
(1) dit que toute combinaison linéaire cy1 + dy2 de deux solutions y1 et y2
de l’équation homogène est encore une solution.
(2) dit que la solution générale (l’ensemble des solutions) de l’équation
non-homogène est la somme d’une solution particulière yp de l’équation
non-homogène et de la solution générale de l’équation homogène
associée.

Ceci va guider notre démarche pour trouver une solution :


1 Chercher la solution générale y0 de y 0 + a(x )y = 0.
2 Chercher une solution particulière yp de y 0 + a(x )y = b(x ).
3 yp + y0 est alors la solution générale de y 0 + a(x )y = b(x ).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 255 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.2. Linéarité

Démonstration de la propositon 6.4 (pour aller plus loin)

Pour simplifier l’écriture, on note par Eh l’équation homogène et par En


l’équation non homogène.
(1) On montre : « si y1 et y2 sont des solutions de Eh alors y = cy1 + dy2 l’est
aussi ».
Par hypothèse :

y10 + a(x )y1 = 0


y20 + a(x )y2 = 0.

Alors y = cy1 + dy2 vérifie

y 0 + a(x )y = (cy1 + dy2 )0 + a(x )(cy1 + dy2 )


= cy10 + dy20 + ca(x )y1 + da(x )y2
= c (y10 + a(x )y1 ) + d (y20 + a(x )y2 ) = 0.

Donc y = cy1 + dy2 est encore une solution.


UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 256 / 329
Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.2. Linéarité

Démonstration (suite)

(2a) On montre : « si yp est une solution de En et si y0 est une solution de Eh ,


alors yp + y0 est une solution de Eh ».
Par hypothèse,

yp0 + a(x )yp = b(x )


y00 + a(x )y0 = 0

Alors y = yp + y0 vérifie

y 0 + a(x )y = (yp + y0 )0 + a(x )(yp + y0 )


= (yp0 + a(x )yp ) + (y00 + a(x )y0 ) = b(x )

Donc yp + y0 est bien solution de l’équation non homogène.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 257 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.2. Linéarité

Démonstration (suite)

(2b) Soit yp une solution de En . On montre : « toute solution de En peut


s’écrire comme yp + y0 avec y0 ∈ S ».
Soit donc yq une solution arbitraire de y 0 + a(x )y = b(x ). Alors

(yq − yp )0 + a(x )(yq − yp ) = (yq0 + a(x )yq ) − (yp0 + a(x )yp )


= b(x ) − b(x ) = 0.

Donc yq − yp est solution de Eh . Notons la par y0 .


On a donc bien yq = yp + y0 .
Conclusion de (2a) et (2b) : yq est solution de l’équation non-homogène
si et seulement si yq = yp + y0 .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 258 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.3. Équation homogène

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre


6.1. Introduction et définition
6.2. Linéarité
6.3. Équation homogène
6.4. Équation non homogène
6.5. Champs de vecteurs
6.6. Equations à variables séparées

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 259 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.3. Équation homogène

Exemple type de la solution de l’équation homogène

Exemple 6.6

y 0 + y sin x = 0.

Solution type pour une équation homogène


On écrit y 0 + y sin x = 0 sous la forme y 0 = −y sin x, et donc

y0
= − sin x .
y

En trouvant une primitive des côtés gauche et droite on trouve

ln |y | = cos x + d .

En applicant la fonction exponentielle aux côtés gauche et droite on


trouve
eln |y | = ecos x +d .
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 260 / 329
Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.3. Équation homogène

Solution type pour une équation homogène (suite)


Le côté gauche est |y | et le côté droit est ed ecos x , donc

y = ±ed ecos x .

ed est une constante positive arbitraire, donc ±ed est une constante
non-zero arbitraire, donc on peut écrire la solution sous la forme
y = c ecos x , c 6= 0.
Or y = 0 est aussi solution, donc on peut prendre c = 0 :

y = c ecos x , c ∈ R.

Le point délicat avec cette méthode est qu’on commence par diviser par y ,
donc il faut supposer que y ne s’annule pas.
On peut montrer que cette méthode donne toujours la solution générale.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 261 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.3. Équation homogène

Formule pour la solution générale de l’équation homogène

Plutôt que d’utiliser la méthode de l’exercice précédent on peut utiliser :


Théorème 6.7

La solution générale de y 0 + a(x )y = 0 est

y = ce−A(x ) , c∈R

où A(x ) est une primitive de a(x ).

Exemple 6.8 (Voir exemple 6.6)

y 0 + y sin x = 0.

Réponse. Une primitive de a(x ) = sin x est A(x ) = − cos x. Donc la solution
générale de l’équation est
y0 = ce−A(x ) = cecos x , c ∈ R.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 262 / 329
Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.3. Équation homogène

Démonstration du théorème 6.7 (pour aller plus loin)

(i) On montre : « y = ce−A(x ) est une solution de y 0 + a(x )y = 0. »

y 0 + a(x )y = c (−a(x ))e−A(x ) + a(x )ce−A(x ) = 0.

(ii) On montre : « Si y est une solution de y 0 + a(x )y = 0 alors y = ce−A(x ) . »


Si on pose u (x ) = eA(x ) y (x ), alors on peut écire

y (x ) = u (x )e−A(x ) .

Notons qu’on a

y 0 (x ) = u 0 (x )e−A(x ) + u (x )(−a(x )e−A(x ) )

et donc
y 0 + a(x )y = u 0 e−A(x ) .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 263 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.3. Équation homogène

Démonstration (suite)

On déduit que y est solution de l’équation y 0 + a(x )y = 0 si et seulement si

u 0 e−A(x ) = 0.

Vu que e−A(x ) > 0, cette condition équivaut à u 0 = 0. Autrement dit, u est une
constante, disons c.
Donc on a bien
y = u (x )e−A(x ) = ce−A(x ) .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 264 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre


6.1. Introduction et définition
6.2. Linéarité
6.3. Équation homogène
6.4. Équation non homogène
6.5. Champs de vecteurs
6.6. Equations à variables séparées

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 265 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Exemple d’une équation non-homogène

Exemple 6.9

y 0 + y sin x = 2 sin x .

1 yp = 2 est une solution évidente.


2 On a déjà montré (exemple 6.6) que y0 = cecos x , c ∈ R, est la solution
générale de l’équation homogène associé.
3 Donc la solution générale de y 0 + y sin x = 2 sin x est

yp + y0 = 2 + cecos x , c ∈ R.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 266 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Variation de la constante : exemple

En général, on ne va pas pouvoir deviner une solution évidente.


Il y a une méthode, dite variation de la constante, qui marche toujours.
On va expliquer cette méthode avec l’exemple suivant :
Exemple 6.10 (Voir exemple 6.9)

y 0 + y sin x = 2 sin x .

Solution type pour la « variation de la constante »


On a vu (exemple 6.6) que la solution générale de l’équation homogène
y 0 + y sin x = 0 est
y0 = c ecos x , c ∈ R.

En remplacant la constante c par une fonction inconnue c (x ), on pose

yp = c (x )ecos x

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 267 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Solution type pour la « variation de la constante » (suite)


Notons que
yp0 = c 0 (x )ecos x − c (x ) sin xecos x

et donc
yp0 + yp sin x = c 0 (x )ecos x .

Donc yp est solution de

y 0 + y sin x = 2 sin x

si et seulement si

2 sin x = yp0 + yp sin x = c 0 (x )ecos x .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 268 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Solution type pour la « variation de la constante » (suite)


c (x ) vérifie donc
c 0 (x ) = 2 sin xe− cos x .

Un calcul de primitive donne


Z Z
− cos x
c (x ) = 2 sin xe dx = 2 eu du = 2eu = 2e− cos x .

(Il n’y a pas de c, car on cherche une solution.)


On trouve
yp = c (x )ecos x = 2e− cos x ecos x = 2.

(C’est la solution évidente qu’on avait déjà devinée.)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 269 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Exemple type

Exemple 6.11

Résoudre l’équation différentielle

x2
xy 0 − y = √ , x ∈]0, 1[
1 − x2

avec condition initiale


1 π
y( ) = .
2 4

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 270 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Solution type d’une équation non-homogène


1 Solution générale de l’équation homogène xy 0 − y = 0 :
On écrit xy 0 − y = 0 sous la forme xy 0 = y , et donc

y0 1
= .
y x

En prenant la primitive du côté gauche et du côté droit, on trouve

ln |y | = ln |x | + d .

On applique la fonction exponentielle au côté gauche et au coté droit :

eln |y | = eln |x |+d = ed eln |x | =⇒ y = ±ed x .

c = ±ed est une constante non zero arbitraire, mais comme c = 0 donne
aussi une solution on trouve comme solution générale de l’équation
homogène
y = cx , c ∈ R
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 271 / 329
Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Solution type d’une équation non-homogène (suite)


2
2 Solution particulière de l’équation non homogène xy 0 − y = √ x :
1−x 2
On pose yp = c (x )x, donc y0p = c 0 (x )x + c (x ). Donc

xyp0 − yp = c 0 (x )x 2 + c (x )x − c (x )x = c 0 (x )x 2 .

x2
On déduit que yp est une solution de xyp0 − yp = √ si et seulement
1 − x2
si c (x ) vérifie

x2 1
c 0 (x )x 2 = √ ⇐⇒ c 0 (x ) = √ .
1 − x2 1 − x2

On déduit que c (x ) = arcsin x.


Conclusion : Une solution particulière de l’équation non homogène est

yp = x c (x ) = x arcsin x .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 272 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Solution type d’une équation non-homogène (suite)


3 La solution générale de l’équation non-homogène est

y = yp + y0 = x arcsin x + cx = x (arcsin x + c ), c ∈ R.

4 Solution de l’équation non homogène avec condition initiale :


On obtient
1 1 1 π c
y ( ) = (arcsin( ) + c ) = +
2 2 2 12 2
1 π
La condition initiale y ( ) = nous donne
2 4
π c π π
+ = ⇐⇒ c= .
12 2 4 3
Conclusion : la solution de l’équation différentielle avec condition initiale
est  π
y = x arcsin x + .
3
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 273 / 329
Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.4. Équation non homogène

Existence et unicité de la solution

Théorème 6.12
Toute équation différentielle linéaire d’ordre 1 avec condition initiale admet une
solution unique.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 274 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre


6.1. Introduction et définition
6.2. Linéarité
6.3. Équation homogène
6.4. Équation non homogène
6.5. Champs de vecteurs
6.6. Equations à variables séparées

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 275 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Interprétation géométrique

Exemple 6.13
Construire géométriquement les solutions de y 0 = y .

Réponse.
Soit f une fonction (dérivable) quelconque. Le coefficient directeur de la
droite tangente en un point (x , f (x )) de la courbe de f est f 0 (x ). Donc un
vecteur directeur de cette droite tangente est par exemple (1, f 0 (x )).
Soit maintenant f une solution de y 0 = y .Donc f 0 (x ) = f (x ).
Donc si la courbe de f passe par un point (x , y ) ∈ R2 , alors un vecteur
directeur de la droite tangente en (x , y ) est (1, y ).
Dans le graphique suivant on a tracé quelques vecteurs directeurs (qu’on
a normalisé pour avoir longueur 1).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 276 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Le champ de vecteurs de y 0 = y

-2

-4

-2 -1 0 1 2 3

F IGURE – Le champ de vecteurs de y 0 = y .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 277 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Une condition initiale . . .

-2

-4

-2 -1 0 1 2 3

F IGURE – Condition initiale : y (0) = 2.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 278 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

. . . et sa solution

-2

-4

-2 -1 0 1 2 3

F IGURE – Solution de y 0 = y avec condition initiale : y (0) = 2.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 279 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Une autre condition initiale . . .

-2

-4

-2 -1 0 1 2 3

F IGURE – Condition initiale : y (0) = 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 280 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

. . . et sa solution

-2

-4

-2 -1 0 1 2 3

F IGURE – Solution de y 0 = y avec condition initiale : y (0) = 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 281 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Plusieurs conditions initiales . . .

-2

-4

-2 -1 0 1 2 3

F IGURE – y 0 = y et conditions initiales y (0) = 2, 1, 1


3
, 0, − 31 , −1, −2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 282 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

. . . et leur solutions

-2

-4

-2 -1 0 1 2 3

F IGURE – Solutions de y 0 = y avec y (0) = 2, 1, 1


3
, 0, − 13 , −1, −2.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 283 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Remarques sur l’exemple précédent

Pour trouver géométriquement la courbe d’une solution de y 0 = y avec


condition initiale y (x0 ) = y0 on cherche une courbe qui passe par le point
(x0 , y0 ) et qui « épouse » le champs de vecteurs.
Le théorème d’éxistence et d’unicité dit que pour chaque condition initiale
il y a une telle courbe et qu’elle est unique.
L’unicité nous dit que deux courbes différentes qui sont solutions ne se
coupent jamais.
Un calcul montre que les solutions de y 0 = y , y (x0 ) = y0 sont
f (x ) = y0 ex .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 284 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Le champ de vecteurs de y 0 + y sin x = 2 sin x

Exemple 6.14

y 0 + y sin x = 2 sin x .

On avait vu (exercice 6.9.) que la solution générale est

yp + y0 = 2 + cecos x , c ∈ R.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 285 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Le champ de vecteurs de y 0 + y sin x = 2 sin x

-2

-4
-6 -4 -2 0 2 4 6

F IGURE – Le champ de vecteurs de y 0 + y sin x = 2 sin x.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 286 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Quelques conditions initiales . . .

-2

-4
-6 -4 -2 0 2 4 6

F IGURE – y 0 + y sin x = 2 sin x et conditions initiales y (0) = 8, 5, 2, −1, −4.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 287 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

. . . et leur courbes

-2

-4
-6 -4 -2 0 2 4 6

F IGURE – Solutions de y 0 + y sin x = 2 sin x, y (0) = 8, 5, 2, −1, −4.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 288 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

2
Le champ de vecteurs de xy 0 − y = √ x et ces solutions
1−x 2

Exemple 6.15

x2
xy 0 − y = √ .
1 − x2
(Voir exercice 6.11.)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 289 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

Quelques conditions initiales . . .

-2

-4

-1 -0.5 0 0.5 1

2
F IGURE – Le champ de xy 0 − y = √ x avec quelques conditions initiales.
1−x 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 290 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

. . . et leur courbes

-2

-4

-1 -0.5 0 0.5 1

2
F IGURE – Quelques solutions de xy 0 − y = √ x .
1−x 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 291 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.5. Champs de vecteurs

2
Remarques sur l’exemple xy 0 − y = √ x
1−x 2

Le second membre n’est définie que sur ] − 1, 1[.


Pour avoir y 0 en fonction de y , il faut diviser l’équation par x (et donc il
faut que x 6= 0) :
y x
y0 = + √ .
x 1 − x2
Le champs de vecteurs est donc définie sur ] − 1, 0[ et sur ]0, 1[.
Notons que si x = 0 alors on a y 0 = ±∞ (sauf si y = 0).
Il faut donc bien exclure x = 0.
Toutes les courbes semblent passer par 0 (avec des directions
différentes).
Un calcul confirme ce constat : on a vu que les solutions sont

yp + y0 = x arcsin x + cx = x (arcsin x + c ), c ∈ R.

On peut donc prolonguer les solutions en 0.


UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 292 / 329
Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.6. Equations à variables séparées

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre


6.1. Introduction et définition
6.2. Linéarité
6.3. Équation homogène
6.4. Équation non homogène
6.5. Champs de vecteurs
6.6. Equations à variables séparées

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 293 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.6. Equations à variables séparées

Définition d’une equation à variables séparées du premier ordre

Soient f et g des fonctions continues sur un intervalle I.

Définition 6.16
On appelle équation différentielle à variables séparées une équation de la
forme
f (y )y 0 = g (x )

Remarque 6.17
On peut écrire
f (y )dy = g (x )dx

ce qui explique leur nom.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 294 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.6. Equations à variables séparées

Exemples

Exemple 6.18
1 Résoudre yy 0 = cos x avec la condition initiale y (0) = 1.
2 Résoudre y 0 = y 2 avec la condition initiale y (1) = 1.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 295 / 329


Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.6. Equations à variables séparées

Solution de yy 0 = cos x

On écrit
dy
y = cos x =⇒ y dy = cos x dx
dx
En intégrant Z Z
y dy = cos x dx

on obtient
y2
= sin x + c .
2
On peut écrire √
y = ± 2 sin x + c .

Notons que y (0) = ± c, donc la condition initiale y (0) = 1 nous dit que
c = 1 et que √
y = + 1 + 2 sin x .

Cette solution est définie sur [−π/6, 7π/6].


UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 296 / 329
Chap 6. Équations différentielles du premier ordre 6.6. Equations à variables séparées

Solution de y 0 = y 2

Notons que y = 0 est une solution de y 0 = y 2 .


Les autres solutions ne s’annullent jamais. On peut donc supposer que y 6= 0.
On peut donc écrire y 0 = y 2 sous la forme

dy
= dx .
y2
1 1
En intégrant on trouve − = x + c, donc y = − .
y x +c
La condition initiale y (1) = 1 donne c = −2. Donc la solution est

1
y= .
2−x

Cette solution est définie sur l’intervalle ] − ∞, 2[ (il faut que l’intervalle
contienne 1).

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 297 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre

1 Chap 1. Fonctions numériques

2 Chap 2. Fonctions trigonométriques

3 Chap 3. Les nombres complexes

4 Chap 4. Polynômes et fractions rationnelles

5 Chap 5. Calcul de primitives

6 Chap 6. Équations différentielles du premier ordre

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 298 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.1. Introduction et définition

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre


7.1. Introduction et définition
7.2. Linéarité
7.3. Equation homogène
7.4. L’équation non homogène

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 299 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.1. Introduction et définition

Modèle de l’osciallateur harmonique

Une masse m est accroché à un ressort qui se trouve en état d’équilibre.


A l’instant initial (temps t = 0) on a tiré la masse une distance y0 vers le bas et
on relache.
Notation : y (t ) est la hauteur de la masse à l’instant t par rapport à la position
de repos.
Modèle de Newton : La masse multiplié par son acceleration est égal à la
force (de rappel du ressort).
Modélisation : Si y (t ) est la position, alors y 0 (t ) est la vitesse et y 00 (t ) est
l’acceleration. Donc le modèle de Newton donne my 00 = F .
Cas d’un ressort : Cette force est proportionnelle à la distance de la masse à
la position de repos.
Modélisation : Ceci se traduit par F (t ) = −ky (t ).
(k > 0 est la constante de raideur du ressort).
Osciallateur harmonique : On obtient le modèle de l’osciallateur harmonique :
my 00 (t ) = −ky (t ).
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 300 / 329
Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.1. Introduction et définition

Remarque sur le modèle de l’osciallateur harmonique

D’ou vient le signe négatif dans la formule my 00 (t ) = −ky (t ) ?

Si le ressort est en extension, alors la hauteur de la masse est négative, donc


y < 0.

Dans ce cas, la masse est accélerée, donc y 00 > 0.

Comme (par convention) k > 0, il faut écrire −k .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 301 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.1. Introduction et définition

Osciallateur harmonique : conditions initiales

A l’instant initial t = 0, la masse est tirée une distance y0 vers le bas, donc

y (0) = −y0

Comme la masse est imobile (avant d’être relaché), sa vitesse initiale est 0,
donc
y 0 ( 0) = 0.

On a donc un équation différentielle d’ordre 2

my 00 (t ) = −ky (t )

avec condition initiale :

y (0) = −y0
y 0 (0) = 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 302 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.1. Introduction et définition

Définition d’une équation d’ordre 2

f et g sont des fonctions (deux fois continument différentiables) sur un


intervalle I. Soient a, b, c ∈ R, avec a 6= 0.

Définition 7.1
1 Une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants est
une équation de la forme
ay 00 + by 0 + cy = g (x ).
2 Une condition initiale est la donnée de deux équations y (x0 ) = y0 , et
y 0 (x0 ) = y1 , où x0 ∈ I et y0 , y1 ∈ R.
3 f est une solution de l’équation avec condition initiale, si f vérifie
af 00 (x ) + bf 0 (x ) + cf (x ) = g (x ) et f (x0 ) = y0 , f 0 (x0 ) = y1 .

Exemple 7.2 (Modèle de l’osciallateur harmonique)

my 00 + ky = 0, y (0) = −y0 , y 0 (0) = 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 303 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.1. Introduction et définition

Notation

Comme pour les équations différentielles linéaires d’ordre 1, on a les notions


de :
second membre,
équation homogène où sans second membre,
équation non-homogène ou avec second membre

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 304 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.2. Linéarité

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre


7.1. Introduction et définition
7.2. Linéarité
7.3. Equation homogène
7.4. L’équation non homogène

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 305 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.2. Linéarité

Linéarité

On a comme pour l’ordre 1 :


Proposition 7.3
1 Toute combinaison linéaire cy1 + dy2 de solutions y1 , y2 de l’équation
homogène est encore une solution de l’équation homogène.
2 La solution générale de l’équation non-homogène est la somme d’une
solution particulière de l’équation non-homogène et de la solution
générale de l’équation homogène.
3 Si on se donne en plus une condition initiale de la forme y (x0 ) = y0 ,
y 0 (x0 ) = y1 , avec x0 un réel dans l’intervalle ou l’équation différentielle est
définie, et y1 , y2 deux réels arbitraires, alors on a unicité de la solution.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 306 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.3. Equation homogène

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre


7.1. Introduction et définition
7.2. Linéarité
7.3. Equation homogène
7.4. L’équation non homogène

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 307 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.3. Equation homogène

L’équation sans second membre

Exercice 7.4
Trouver une condition sur r sous laquelle y = erx est solution de l’équation

a y 00 + b y 0 + c y = 0.

Réponse. y = erx donne y 0 = r erx , y 00 = r 2 erx , donc

a y 00 + b y 0 + c y = a r 2 erx + b r erx + c erx = (a r 2 + b r + c )erx .

Vu que erx > 0 on a

a y 00 + b y 0 + c y = 0 ⇐⇒ a r 2 + b r + c = 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 308 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.3. Equation homogène

Racines du polynôme caractéristique

Notation 7.5
Le polynôme
p(x ) = ax 2 + bx + c

s’appelle polynôme caractéristique de ay 00 + by 0 + cy = 0.

On a montré :
A retenir
y = erx est solution de l’équation différentielle

a y 00 + b y 0 + c y = 0

si et seulement si r est racine du polynôme caractéristique.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 309 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.3. Equation homogène

Polynôme caractéristique

1 Si le discriminant ∆ de p est positif, alors p admet deux racines réelles


différentes, disons r et s. On a donc deux solutions y1 = erx et y2 = esx
de ay 00 + by 0 + cy = 0.
2 Si ∆ = 0, alors p a une racine double r . Donc y1 = erx est solution de
ay 00 + by 0 + cy = 0. On peut voir que y2 = x erx est aussi une solution.
3 Si ∆ < 0 alors p a une racine complexe, disons λ = α + i β . (La
deuxième racine est λ = α − i β .) On a une solution complexe de
ay 00 + by 0 + cy = 0 :

y = eλ x = e(α+i β )x = eα x ei β x = eα x (cos(β x ) + i sin(β x )).

On peut voir que la partie réelle y1 = eα x cos(β x ) et la partie complexe


y2 = eα x sin(β x ) sont des solutions réelles de ay 00 + by 0 + cy = 0.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 310 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.3. Equation homogène

Théorème : Recette pour l’équation homogène


Soit l’équation différentielle sans second membre
ay 00 + by 0 + cy = 0, (*)
où a, b et c sont des réels et a 6= 0.
Soit p(x ) = ax 2 + bx + c le polynôme caractéristique associé.
1 Si p a deux racines réelles distinctes r et s, alors la solution de (*) est
y0 = c1 erx + c2 esx , c1 , c2 ∈ R.
2 Si p a une racine réelle double r , alors la solution de (*) est
y0 = c1 erx + c2 xerx = erx (c1 + c2 x ), c1 , c2 ∈ R.
3 Si p a une racine complexe (non réelle) λ = α + i β , alors la solution de
(*) est
y0 = eα x (c1 cos(β x ) + c2 sin(β x )), c1 , c2 ∈ R.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 311 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.3. Equation homogène

Exemple 1

Exemple 7.6

y 00 − 3y 0 = 0.

Solution type
Le polynôme caractéristique est

p(x ) = x 2 − 3x = x (x − 3).

Les racines de p sont


r = 3, s = 0.

La solution générale de l’équation y 00 − 3y 0 = 0 est

y0 = c1 e3x + c2 e0x = c1 e3x + c2 , c1 , c2 ∈ R.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 312 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.3. Equation homogène

Exemple 2

Exemple 7.7

y 00 + 4y 0 + 4y = 0.

Solution type
Le polynôme caractéristique est

p(x ) = x 2 + 4x + 4 = (x + 2)2 .

La racine (double) de p est


r = −2.

La solution générale de y 00 + 4y 0 + 4 = 0 est

y0 = c1 e−2x + c2 xe−2x = e−2x (c1 + c2 x ), c1 , c2 ∈ R.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 313 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.3. Equation homogène

Exemple 7.8

y 00 − 2y 0 + 5y = 0.

Solution type
Le polynôme caractéristique est
p(x ) = x 2 − 2x + 5 = 0.
∆ = 4 − 20 = −16. Les racines de p sont
2 ± 4i
λ= = 1 ± 2i .
2
Une solution complexe de y 00 − 2y 0 + 5y = 0 est

e(1+2i )x = ex (cos(2x ) + i sin(2x )).

La solution générale (réelle) de y 00 − 2y 0 + 5y = 0 est

y0 = c1 ex cos(2x ) + c2 ex sin(2x ) = ex (c1 cos(2x ) + c2 sin(2x )), c1 , c2 ∈ R.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 314 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

7 Chap 7. Équations différentielles du second ordre


7.1. Introduction et définition
7.2. Linéarité
7.3. Equation homogène
7.4. L’équation non homogène

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 315 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

L’équation avec second membre

On cherche une solution particulière yp de l’équation avec second membre :


ay 00 + by 0 + cy = g (x ),
où a, b, c sont des constantes et g est une fonction (connue).
Avant de donner la règle générale, traitons quelques exemples :
Exemple 7.9
Déterminer une solution particulière de

y 00 + y 0 + y = −7e2x

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 316 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Solution type
Le second membre −7e2x est de la forme « constante fois e2x ».
On cherche une solution particulière de l’équation de la forme
yp = ce2x .
On trouve yp0 = 2ce2x , yp00 = 4ce2x . Et donc

yp00 + yp0 + yp = 4ce2x + 2ce2x + ce2x = 7ce2x .

Donc yp est solution de


y 00 + y 0 + y = −7e2x

si et seulement si
7ce2x = −7e2x .

On trouve c = −1. Conclusion : une solution particulière est

yp = −e2x .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 317 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Un autre exemple

Exemple 7.10
Déterminer une solution particulière de

y 00 + 2y 0 − y = −x 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 318 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Solution type
Le second membre est un polynôme de degrée 2, donc on pose

yp = ax 2 + bx + c .
On trouve

yp00 + 2yp0 − yp = (2a) + 2(2ax + b) − (ax 2 + bx + c )


= −ax 2 + (4a − b)x + 2a + 2b − c

yp est solution de
y 00 + 2y 0 − y = −x 2

si et seulement si a = 1, 4a − b = 0, 2a + 2b − c = 0.
Donc a = 1, b = 4, c = 10.
Conclusion :
yp = x 2 + 4x + 10.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 319 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Cas général

On va traiter les cas ou le second membre est de la forme

g (x ) = Pn (x )eλ x ,

avec Pn (x ) un polynôme de degrée n ≥ 0 et λ ∈ R.


Notons les cas particuliers pour le second membre g (x ) = Pn (x )eλ x :
Si λ = 0, alors eλ x = 1, donc g (x ) = Pn (x ).
Si n = 0, alors le degrée de P est 0. Ceci implique que P est une
constante, disons P (x ) = d. On a alors g (x ) = d eλ x .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 320 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Exemples

Recette pour trouver la forme générale de yp

Si g (x ) = Pn (x )eλ x , alors on connaît la forme général de yp :


1 Si λ n’est pas racine du polynôme caractéristique, alors

yp = Qn (x )eλ x ,

où Qn (x ) est un polynôme (à déterminer) de degrée n.


2 si λ est racine simple du polynôme caractéristique, alors

yp = x Qn (x )eλ x .

3 Si λ est racine double du polynôme caractéristique, alors

yp = x 2 Qn (x )eλ x .

On trouve les coefficients de Qn par identification.


UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 321 / 329
Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Exemple 7.11

y 00 − 2y 0 = 0.

Réponse. Le polynôme charactéristique est

p(x ) = x 2 − 2x = x (x − 2).

Les racines de p sont


r = 0, s = 2.

La solution générale de y 00 − 2y 0 = 0 est

y0 = c1 e0x + c2 e2x = c1 + c2 e2x .

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 322 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Exemples pour le choix de yp

On se donne la même équation que pour l’exemple précédent, mais avec un


second membre :
y 00 − 2y 0 = g (x ).
Rappel : p(x ) = x 2 − 2x = x (x − 2)
Le tableau suivant donne quelques exemples pour la forme générale d’une
solution particulière yp .

g (x ) g a la forme : Choix pour yp :

x 2 − 3x P2 (x ) = P2 (x )e0x ax 2 + bx + c
5 e3x P0 (x )e3x c e3x
(x 3 − 2x ) e5x P3 (x )e5x (ax 3 + bx 2 + cx + d ) e5x
5e2x P0 (x )e2x x c e2x
x +3 P1 (x )e0x x (ax + b)

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 323 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Remarques sur l’exemple précédent

Pour y 00 − 2y 0 = 5e2x on a choisi yp = x c e2x .


Le x (en rouge) est nécessaire car 2 est racine simple de p.
Pour comprendre pourquoi yp = ce2x n’est pas un bon choix, il suffit de
calculer yp00 − 2yp0 : on trouve 0. Donc jamais 5e2x .
La raison pour laquelle yp = ce2x donne yp00 − 2yp0 = 0 est que yp est
solution de l’équation homogène (car 2 est racine du polynôme
caractéristique).
De même, on a choisi yp = x (ax + b) pour y 00 − 2y 0 = x + 3 car 0 est
racine du polynôme caractéristique.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 324 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Exemples

Exemple 7.12

y 00 − 6y 0 + 9y = g (x ).

Le polynôme charactéristique est p(x ) = x 2 − 6x + 9 = (x − 3)2


et 3 est racine double de p.

g (x ) g a la forme : Choix pour yp :

x P1 (x ) = P1 (x )e0x ax + b
3 4x 4x
x e P3 (x )e (ax + bx 2 + cx + d ) e4x
3

x 3 e3x P3 (x )e3x x 2 (ax 3 + bx 2 + cx + d )e3x

Le x 2 (en rouge) est nécessaire car 3 est racine double de p.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 325 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Exemple

Exemple 7.13
Résoudre les équations différentielles suivantes :
1 y 00 − y 0 = 0.
2 y 00 − y 0 = −4e2x .
3 y 00 − y 0 = ex (x + 1).
4 y 00 − y 0 = −4e2x + ex (x + 1).
5 y 00 − y 0 = −4e2x + ex (x + 1), y (0) = 1, y 0 (0) = 2.

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 326 / 329


Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Solution type
1 Le polynôme charactéristique est P (x ) = x 2 − x = x (x − 1).
Les racines de P sont r = 0 et s = 1.
La solution générale est

y0 = c1 e0x + c2 ex = c1 + c2 ex , c1 , c2 ∈ R.

2 Le second membre est de la forme d e2x , d une constante (autrement dit


P0 (x )e2x où P0 est un polynôme de degrée 0).
2 n’est pas racine du polynôme caractéristique, donc on prend yp = ce2x .
On trouve yp0 (x ) = 2ce2x et yp00 (x ) = 4ce2x , donc

yp00 − yp0 = 2ce2x .

yp est solution de yp00 − yp0 = −4e2x ssi c = −2. Donc yp = −2e2x .


Conclusion : La solution générale de yp00 − yp0 = −4e2x est

yp + y0 = −2e2x + c1 + c2 ex , c1 , c2 ∈ R.
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 327 / 329
Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Solution type (suite)


3 Le second membre est de la forme P1 (x )ex où P1 est un polynôme de
degrée 1.
1 est racine du polynôme caractéristique, donc on prend
yq = x (ax + b)ex = (ax 2 + bx )ex .

yq0 = (ax 2 + (2a + b)x + b)ex


yq00 = (ax 2 + (4a + b)x + 2a + 2b)ex

donc
yp00 − yp0 = (2ax + 2a + b)ex .

yq est solution de yp00 − yp0 = ex (x + 1) si et seulement si a = 1/2 et


2
b = 0. Donc yq = x2 ex .
Conclusion : La solution générale de yp00 − yp0 = ex (x + 1) est

x2 x2
yq + y0 = ex + c1 + c2 ex = c1 + (c2 + )e x , c1 , c2 ∈ R.
2 2
UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 328 / 329
Chap 7. Équations différentielles du second ordre 7.4. L’équation non homogène

Solution type (suite)


4 Superposition des solutions :

x2
y = yp + yq + y0 = −2e2x + ex + c1 + c2 ex , c1 , c2 ∈ R.
2

5 On trouve
x2
y 0 = −4e2x + xex + ex + c2 ex .
2
On a
y (0) = −2 + c1 + c2 , y 0 (0) = −4 + c2 .

Donc les conditions initiales y (0) = 1, y 0 (0) = 2 donnent c2 = 6 et


c1 = −3.
Conclusion :

x2 x2
y = −2e2x + ex − 3 + 6ex = −2e2x − 3 + ex (6 + )ex .
2 2

UFR Math OM1 - L1 PCGS 4/9/2017 329 / 329

Vous aimerez peut-être aussi