4.acte Medical

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L’acte médical

I- Introduction
• La médecine utilise les soins de santé, la recherche et les technologies biomédicales pour diagnostiquer et
traiter, à travers la prescription de médicaments, la chirurgie ou d'autres formes de thérapies.
• Le soulagement de la souffrance s'est également imposée comme un objectif médical à travers des
solutions chimiques mais également par la relation médecin-patient.
• Cela suppose deux exigences : l’une la capacité technique, l’autre la conscience humaniste.
• Pour dégager la notion d’acte médical nous l’analyserons successivement à travers : la conception humaniste, la
responsabilité découlant de cet acte, l’exercice illégal de l’acte médical.

 L’acte médical reste toujours un colloque singulier où le patient rencontre le médecin au sein d’un contrat
que la société pourra examiner et critiquer.
 Le dépistage, diagnostic et TRT procèderont toujours de 2 exigences : compétence technique et l’humanisme
II- L’acte médical, un acte exceptionnel :
• Tous ce qui concours à sa réalisation est juridiquement protégé et source d’obligation : le malade
juridiquement protégé en tant qu’homme devient face à l’acte médical source d’obligation supplémentaire.
• Dès lors, les actes entrepris sur le corps humain quel que soit leur importance :
• N’ont pas le caractère d’atteinte à l’intimité de la personne ou d’atteinte à son intégrité.
• L’intention de nuire qui se conçoit dans des situations communes n’existe pas.
• L’atteinte à l’intimité de la personne ou l’atteinte à l’intégrité corporelle acquiert une légitimité au
moment où cette atteinte s’est justifiée par un état de nécessité.
• Cette dérogation à la loi n’est concevable qu’à la condition expresse que le titulaire de cette disposition
soit le médecin c’est-à-dire un professionnel qui en raison de compétence acquise et officiellement
reconnue s’est vu décerné la qualité de médecin et reçu l’autorisation d’exercer
• que s’il a investi son actes des ressources qu’offrent les données acquises voire actuelles, et de ce
fait il n’a tous ou plus fait courir à son malade des risques injustifiés .
III/ Conception humaniste de l’acte médical :
• s’exerce dans une rencontre où domine le fait psychologique.
• s’il est assurément dans la plus part des cas un acte scientifique
• il est aussi à des degrés divers un acte social, est toujours un fait psychologique

 Le colloque singulier permet une PEC du patient qui remet sa confiance au médecin.
IV/La responsabilité découlant de la nature de l’acte médical :
• Ainsi l’acte médical engendre des obligations face au corps qui pourront être sanctionnés par les pouvoirs
publics
• La loi va veiller à deux exigences structurant l’acte médical : la capacité technique d’une part, la
conscience humaniste d’autre part.
• La responsabilité médicale paraît faite alors de deux éléments :
 Une technique repose sur des connaissances que la loi impose et vérifiée par un doctorat en médecine
 Un humanisme.
• En effet la médecine humaniste insiste sur un colloque singulier qui réunit malade et médecin mais ceci dans
le cadre d’un contrat médical.
Nature  La nature contractuelle de la relation entre un patient et son médecin a été instaurée à
contractuelle travers l'arrêt Mercier rendu par la Chambre Civile de la Cour de Cassation le 20 mai 1936.
 " Il se forme entre le médecin et son client un véritable contrat comportant pour le
praticien, l'engagement sinon bien évidemment de guérir le malade du moins de lui
donner des soins, non pas quelconque ainsi que paraît l'énoncer le moyen de pourvoi,
mais consciencieux, attentifs et réserves faites des circonstances exceptionnelles
conformes aux données acquises de la Science "
Caractères du  contrat civil, relevant de la compétence des juridictions civile .
contrat  contrat synallagmatique faisant naître des obligations réciproques et interdépendantes
entre les parties
 conclu à titre onéreux, la prestation intellectuelle ou technique du praticien reconnaissant
une rémunération. De même, la gratuité n'amène pas cependant la rupture du contrat.
 un contrat conclu " institu personae " né de la liberté de choix par le patient du praticien et
imposant l'exécution personnelle de la prestation par ce dernier.
 Il n'impose pas de conditions particulières de forme pour sa validité, reconnaissant l'échange
des consentements, c'est un contrat tacite « Sous-entendu »
 Pour l’exercice dans un service public les mêmes conditions doivent être réunis que
les prestations ne sont pas conclues à titre onéreux
conditions de 1- Capacité des contractants :
validité Pour le médecin, il doit être titulaire d'un diplôme (loi sanitaire).
Pour le patient : majorité, le sujet mineur non émancipé impose d'obtenir le consentement du
titulaire de l'autorité parentale sauf situations d'urgence.
2- L’information du patient : L’article 43 du code de déontologie : « Le médecin doit
s’efforcer d’éclairer son malade par une information intelligible et loyale sur les raisons de
tout acte médical »
 Les aspects et qualités de l’information : Loyale claire et appropriée
• Loyale : le médecin ne peut pas mentir délibérément au moment où il y a plus
d’incertitudes ou de probabilités il devra seulement parler avec tact et mesure
• Claire : le praticien doit s’assurer que le malade a compris l’essentiel des contenus de
l’information
• Appropriée : loin d’être systématique, elle doit être personnalisée à chaque cas
1/ selon la maladie, sa nature, sa gravité et son pronostic
2/ Selon le traitement :sa nature, ses modalités sa durée et ses conséquences prévisibles
[Le médecin n’est pas tenu d’informer son malade sur les risques imprévisibles ou connu
comme exceptionnels face aux bénéfices attendus de la thérapie sauf si le risque exceptionnel
est grave]
3/ Selon le malade sa personnalité antérieure à la maladie, ses perturbations, sa volonté et
les besoins qu’il exprime
4/ Selon le moment : en fonction de l’évolution de la maladie et de l’état du malade, le
médecin doit éviter de rester figé sur une appréciation initiale
 L’article 51 du code de déontologie : « Pour des raisons légitimes que le médecin apprécie
en toute conscience un malade peut être laissé dans l’ignorance d’un pronostic grave mais la
famille doit être prévenu à moins que le malade n’ait préalablement interdit cette révélation
ce diagnostic grave doit être révélé avec la plus grande circonspection »
le • il doit s'exprimer de manière autonome à chaque circonstance, en matière médicale ce
consentement consentement doit être libre et éclairé, c'est-à-dire qu'aucun élément susceptible d'amener
une partie à ne pas contracter demeure caché (erreur , violence).
• Certaines circonstances spécifiques imposent des caractéristiques particulières de formalité :
 pour les prélèvements d'organes
 recherches biomédicales
 assistance médicale à la procréation (PMA),
• De même, il convient de rappeler les situations particulières où il ne s'établit pas de contrat
entre le thérapeute et le malade : hospitalisation en cas de troubles mentaux, alcooliques
dangereux, suivi socio-judiciaire, injonctions thérapeutiques.
objet du • En contractant, les parties font naître des obligations, celles du patient apparaissent simples,
contrat à savoir l'observance des prescriptions et le paiement des honoraires.
• Quant à celles du praticien, elles comportent la délivrance d'actes de soins
consciencieux, attentifs et conformes aux données acquises de la Science, le terme de
soins s'entendant dans un sens très général (conseil, diagnostic, thérapeutique...).
• Cette notion impose la reconnaissance d'un acte de soin licite c'est à dire avec un but
thérapeutique
Rupture du • S'agissant d'un contrat, la volonté d'une des parties peut amener cette cessation.
contrat • Pour le médecin, elle s'assortit de la nécessité de la continuité des soins
V/ La responsabilité découlant de la nature de l’acte médical :
• La responsabilité médicale paraît faite alors de deux éléments :
 technique reposant sur des connaissances que la loi impose et vérifiée par un doctorat en médecine
 un humanisme.
• En effet la médecine humaniste insiste sur un colloque singulier qui réunit malade et médecin mais ceci dans
le cadre d’un contrat médical.
 Obligation du médecin :
• Tout acte médical comporte inévitablement une part de risque pouvant aboutir à la non guérison ou à des
effets indésirables.
• Le risque est consubstantiel à l’acte médical.
 Ainsi les accidents médicaux ont toujours existé.
Il n’en reste pas moins que la technicité croissante des thérapeutiques s’accompagne d’une progression
de leur dangerosité.
 C’est pourquoi, le droit commun a mis à la charge du médecin une obligation de moyens ; il n’est tenu
de faire que ce qui est en son pouvoir pour soigner au mieux le patient.
 La responsabilité du médecin ne sera engagée que si son patient rapporte la preuve d’une faute de sa
part d’imprudence, de négligence, voire d’insuffisance (hormis de rares cas où le médecin a une
obligation de résultat : fourniture de produits et de matériel, actes courants ...)
• Le juge pénal peut en toutes circonstances être saisi à propos d’un acte médical qui ne présente pas les
apparences de conformité avec les données acquises de la science, ou des gestes d’imprudences et de
négligences ou d’inobservations de règlements. Dès lors que la faute est établie, l’acte médical est assimilé à
des coups et blessures involontaires voire volontaires.
• Le juge civil saisi du dommage subi dans le cadre concerté d’une relation médicale, peut rechercher dans
l’exécution des obligations du médecin le fait quelconque de celui-ci par lequel le malade a subi son
dommage, et intimer au médecin de réparer.

VII/ Exercice illégal de l’acte médical :


• Les conditions et régimes d’exercice des professions de santé selon la loi sanitaire du 16/02/85 :
• Art. 166. Loi sanitaire : l’exercice des professions de santé est subordonné aux conditions suivantes :
1- être de nationalité algérienne ;
2- être titulaire d’un diplôme algérien requis ou d’un titre reconnu équivalent ;
3- jouir de ses droits civiques ;
4- ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pénale incompatible avec l’exercice de la profession ;
5- avoir les capacités physiques et mentales qui ne sont pas incompatibles avec l’exercice de la profession de
santé
• Les professionnels de santé sont tenus de s’inscrire au tableau de l’ordre de la profession correspondant.
• Art. 168. : Le professionnel de santé est tenu d’exercer sa profession sous son identité légale.
• Pour l’exercice illégal de la profession médicale : Art. 186. : Exerce illégalement la médecine:

 toute personne qui exerce une activité de médecin,.., sans remplir les conditions fixées par la présente loi ou
pendant la durée d’une interdiction d’exercer ;
 toute personne qui, même en présence d’un médecin procède, habituellement sans remplir les conditions
fixées par la présente loi, par actes personnels, consultations verbales ou écrites ou par tout autre procédé,
quel qu’il soit, à l’établissement d’un diagnostic, ou à l’administration d’un traitement ;
 quiconque muni du diplôme requis, prête son concours aux personnes citées aux alinéas ci-dessus, et s’en fait
le complice ;
 toute personne non autorisée par le ministre chargé de la santé qui exerce dans une structure ou établissement
de santé privé.
• Art. 188. : Il est interdit à tout professionnel de santé, interdit d’exercice, de donner des consultations, de
rédiger des ordonnances, de préparer et de dispenser des médicaments, d’appliquer un traitement ou
d’administrer une quelconque méthode de traitement relevant de la médecine, de la médecine dentaire ou de
la pharmacie
Dispositions • L’exercice illégale de la médecine est loi est puni des peines à l’art 243 du code pénal
pénales : • Art. 243. – Quiconque, sans remplir les conditions exigées pour le porter, fait usage ou se
réclame d’un titre attaché à une profession légalement réglementée, d’un diplôme officiel ou
d’une qualité dont les conditions d’attribution sont fixées par l’autorité publique est puni d’un
emprisonnement de trois (3) mois à deux (2) ans et d’une amende de cinq cents (500) à cinq
mille (5.000) DA ou de l’une de ces deux peines seulement.
VII/ Les infractions concernant l’acte médical :
Le délit Les éléments constitutifs de l’infraction sont au nombre de 04 :
d’abstention • Il faut que la personne ait été en péril.
fautive • Il faut que le prévenu médecin ait omis de prêter assistance soit par action personnelle soit
en provoquant un secours.
• Il faut que l’assistance n’ait entraîné aucun risque pour son auteur ni pour le tiers.
• L’abstention volontaire de porter secours.
L’avortement L’avortement criminel : Les faits constitutifs sont :
• L’interruption volontaire de la grossesse « IVG » qu’est l’avortement est incriminée dans
toutes ses techniques.
Tombe sous le coup de l’Art 304 du CP « quiconque, par aliments, breuvages,
médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen aura procuré où tenter de
procurer l’avortement ».
• L’infraction est constituée même si le coupable a tenté vainement de « procurer
l’avortement à une femme enceinte ou SUPPOSEE enceinte ».
 Le consentement de la victime n’est pas un fait justificatif
L’homicide Le médecin dont une faute a été la cause de la mort ou d’atteinte à l’intégrité corporelle et à la
volontaire et santé d’un patient peut être poursuivi devant les tribunaux répressifs par application des Art 264,
les CBI : 288 et 289 du CP.
Les atteintes • les manœuvres abortives : en dehors de l’exception légale constituent des
volontaires à violences volontaires entraînant la mort du fœtus et susceptible d’entraîner la
mort de la mère sans intention de la donner.
l’intégrité Ces manœuvres tombent sous le coup des Art 304 et suivant du CP.
corporelle : • La stérilisation volontaire : sans nécessité médicale prouvée (ligature de
trompe, hystérectomie, ligature des déférents…) est assimilée au crime de
castration prévu à l’Art 274 du CP et est punie de la réclusion perpétuelle.
• L’euthanasie :
• le principe de l’essai thérapeutique : n’est pas blâmable en soit «c’est la
rançon nécessaire des soins, Mais la règle est qu’un traitement nouveau ne
peut être moralement, scientifiquement et légalement entrepris que si
préalablement, toutes les recherches et tous les tests de nature à établir
l’absence totale de toxicité et le degré d’efficacité ont été effectuées.
Les coups et • délit d’homicide par imprudence s’il y a eu mort de la victime ;
blessures • délit de CB par imprudence si ITT plus de 3 mois en est résultée.
involontaires • la contravention de 1ère catégorie, si l’ITT personnel est inférieure à 3 mois.
• Le médecin a l’obligation de prendre le maximum de précautions et de soins,
compte tenu de l’état de la science et de technique pour conserver la vie et la
santé des malades.

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